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Prise de décision intuitive dans un environnement virtuel.

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par Mickael ESKINAZI
Université Catholique de Paris - Psychologie 2016
  

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8.2 L'instinct de connaissance

La résolution d'un problème, quelle que soit sa nature, passe par la mise au point de stratégies de résolution qui peuvent être, soit de nature analytique, soit de nature intuitive (Kahneman, 2003). Dans les deux cas pourtant, l'individu utilise un ensemble d'informations pertinent associéau problème posé. Dans le cas d'un raisonnement analytique, l'individu se baserait sur un ensemble de lois apprises (par exemple celles de la physique ou des mathématiques) qu'il agencera entre elles afin de résoudre le problème. Dans le cas d'un raisonnement intuitif, l'individu se baserait de la même façon sur un ensemble de lois apprises de façon consciente et/ou implicite, qui vont s'agencer, se synthétiser dans le sujet pour le mener à la réponse. Même si le processus est différent par le degréde conscience impliqué, les informations dans les deux cas sont de même nature : une information inscrite en mémoire (les lois apprises, les expériences) et une information contextuelle (l'environnement). Il y aurait un constant aller-retour entre les traces mnésiques et la perception immédiate du problème.

Plus l'individu disposerait d'un ensemble d'informations étendu et protéiforme et plus il serait à même de créer des associations, des liens lui permettant d'enrichir son élaboration du problème afin d'atteindre la solution. Dans le cas d'un modèle bayésien basésur l'anticipation, ceci pourrait se comprendre de la façon suivante:

Plus le système dispose d'informations contextuelles et subjectives, plus il serait efficace pour anticiper les réactions de son environnement ou d'un autre système. Or, l'Homme est un être qui possèderait un besoin de contrôle (Kanfer, 1990; Weiner, 1974), afin de maintenir un environnement sécurisant et prédictible. Le besoin de contrôle permettrait de minimiser la surprise liée au hasard et aléas, et maximiser la prédictibilitéde l'environnement; ce besoin s'accomplirait dans ce que les psychanalystes appellent la pulsion épistémique ou encore ce que Jeangirard (2007, 2014) nomme »pulsion dromique». Ce besoin impérieux chez l'enfant d'aller explorer un ailleurs, de lâcher la main de la mère afin de satisfaire son besoin de curiosité. D'un point de vue évolutionniste, cette volontéde minimiser la surprise et de maximiser la prédictibilitéd'un environnement, pourrait permettre de protéger l'individu et le groupe, des prédateurs opportunistes ou encore des grandes catastrophes naturelles, industrielles, économiques (Festinger, 1957). Le comportement exploratoire d'un animal viendrait d'une pulsion, d'une motivation interne (Harlow et al, 1950; Berlyne, 1960). Selon Perlovsky (2006), il existerait un instinct de connaissance au même titre qu'il existerait un instinct sexuel; cet instinct viendrait du fait que l'espèce vivante aurait besoin de s'adapter en permanence à un environnement constamment changeant. Nous ne voyons jamais deux fois le même objet de la même façon (angles, luminosité, contexte etc.), c'est pourquoi nos représentations internes auraient continuellement besoin de s'adapter et de se modifier. Les connaissances ne seraient pas statiques, mais sans cesse gouvernées par un processus d'adap-tation et d'apprentissage, et sans cette adaptation entre nos modèles internes et le monde, il se pourrait que notre compréhension du monde ne soit possible, et nous ne pourrions survivre. Par conséquent, il se pourrait que l'instinct qui nous motive, et nous pousse à augmenter nos connaissances soit innéet soit à la base de nos capacités cognitives de haut niveau. Aristote pensait que nous comprenons le monde à travers des Formes (représentations, modèles) de

8.3 Prise de décision, réactions physiologiques et émotions 93

notre esprit. La Cognition serait un processus d'apprentissage par lequel, des Formes potentielles (modèle initial) rencontreraient le monde phénoménal (signales sensoriels) et deviendraient une Forme actuelle (un concept). Alors que les Formes actuelles découlent de la logique, les Formes potentielles n'obéissent pas à la logique. Ainsi, la logique apparaîtrait d'états et de processus illogiques (Perlovsky, 2007).

Mathématiquement, cet instinct pourrait être traduit par une maximisation de la similaritéentre les concepts, les représentations internes (top-down) et le monde externe (bottom-up) (Grossberg, 1983; Perlovsky, 2006). Dans le but d'accroitre cette similarité, l'individu serait investit d'un besoin de connaître son environnement et d'accumu-ler de l'information. Nous pourrions supposer à partir de ces postulats, que l'absence d'informations face à une problématique ciblée pourrait entraîner une tension psychique, réalisée sous forme de peur ou d'anxiété.

Lorsque les participants non-amorcés se sont confrontés au problème posé, il leur manquait les indices nécessaires au processus de résolution. Alors que l'environnement virtuel présentéaux individus du groupe non-amorcén'avait aucun point familier avec l'environnement naturel du début de l'expérience, les individus du groupe amorcédispo-saient, eux, d'une certaine familiaritéentre les deux environnements dont le point d'ancrage était représentépar la thématique du »café». En liant la théorie de l'amorçage avec celle de la connaissance (knowledge instinct), il se pourrait que le participant confrontéau nouvel environnement (l'environnement virtuel) fut dans une position cognitive d'observation et d'anticipation. Or, dans ce cas, le participant amorcéétait dans une position avantageuse, comparéau participant non-amorcé, pour maximiser la similaritéentre ses représentations internes et l'environne-ment virtuel, et pour satisfaire son désir de connaissance.

L'effet d'amorçage aurait activéun ensemble de traces mnésiques liéau »café», qui est retrouvépar la suite dans la scène virtuelle. Cette familiaritéentre les traces et la perception pendant l'immersion faciliterait la reconnaissance de la solution, et favoriserait de la même façon, l'anticipation de la solution correcte (Bechara et Damasio, 2005). L'activitéélectrodermale serait un marqueur de l'anticipation et des réactions émotionnelles (Andreassi, 2007; Boucsein, 1992; Lang, Greenwald, Bradley, et Hamm, 1993). En effet, la conductance mesurée correspond aux propriétés de variabilitéélectrique de la peau en réponse à la sudation sécrétée par les glandes sudoripares. Il existerait trois types de glandes : eccrine, apocrine et apoeccrine. Seule, les glandes eccrines, innervées par le système nerveux sympathique, réagiraient aux réponses émotionnelles. Une de nos hypothèses suppose que les variations physiologiques des participants amorcés seraient plus nombreuses que ceux des participants non-amorcés.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld