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Mise en oeuvre de la stratégie de la formation in situ à  radio okapi (r.d.congo) 2011-2015. Cas spécifique des jeunes journalistes recrutés en janvier 2015 à  radio Okapi/Goma.

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par Jules NGALA WAMONA
Ecole Supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille en France - Ecole universitaire de Management (IAE) de Lille et Canal France international (Cfi) - Master 2 international de Management des Médias 2014
  

Disponible en mode multipage

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Ecole Supérieure de Institut d'Administration Canal France International (Cfi)

Journalisme (ESJ) de Lille des Entreprises (IAE) de Lille

Mémoire présenté pour l'obtention du diplôme de:

Master 2: Communication et Marketing

Spécialité: Communication - Marketing - Culture

Parcours: Master international de Management des Médias

Diplôme cohabilité par l'Ecole Supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille, l'Institut d'Administration des Entreprises (IAE) de Lille et Canal France International (Cfi)

Mise en oeuvre de la formation in situ à Radio

Okapi (R.D.Congo) 2011-2015:

Cas spécifique des jeunes journalistes recrutés à Radio Okapi/Goma

en janvier 2015

- Année universitaire: 2014 / 2016

- Présenté par : JULES NGALA WAMONA

- Tuteur universitaire : Madame MYRTO GRECOS

République Démocratique du Congo

Mes remerciements particuliers à ma chère femme, Dr. Elisabeth MISHIKA. Tu savais combien ce travail me tenait à coeur !

REMERCIEMENTS

Ce mémoire est le résultat d'un travail de terrain d'au moins 5 ans.

En préambule, je voudrais adresser tous mes remerciements aux personnes avec lesquelles j'ai pu échanger et qui m'ont aidé pour la rédaction de ce mémoire. Je tiens tout d'abord à exprimer toute ma reconnaissance à mon Tuteur, Madame Myrto GRECOS. Je la remercie de m'avoir encadré, orienté, aidé et conseillé.

J'adresse mes sincères remerciements à tous les professeurs, intervenants et toutes les personnes qui, par leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques, ont guidé mes réflexions durant ma formation et mon travail de terrain. À tous ces intervenants en journalisme, marketing et culture, je présente mes remerciements, mon respect et ma gratitude.

Je tiens à remercier Alain, Christian, Freddy, Marc et Sekombi. Vous avez servi de «cobayes» immédiats pour finaliser ce mémoire. Mais, croyez-moi, son chantier réel est en place depuis 2011, respectivement à Lubumbashi, à Goma et à Kisangani où nous avons, avec la hiérarchie de Radio Okapi, jeté les véritables bases de la formation in situ.

Je remercie tous mes collègues de Radio Okapi, en particulier ceux de la future « Académie »de Radio Okapi en gestation. Notamment Emmanuel IMBANDA, pour toutes les discussions autour des pratiques journalistiques en vigueur actuellement sur notre chaine radio. Discussions qui nous ont aidés, mutuellement, à revoir certaines de nos convictions initiales sur la pratique du métier de journaliste professionnel.

Je remercie mes très chers enfants, Sabine MEYA, Julie BELA, Monique SANKAY, Henriette INA et Ben NGALA, qui ont toujours été là pour moi, malgré plusieurs longs et courts moments d'absence récurrents, en vue de finaliser ces études de Master 2.

II

Tu as su garder patience lorsque j'étais très occupé, me soutenir lorsque j'étais malade ou découragé, et m'encourager lorsqu'il le fallait... MERCI !

III

RESUME

Pour informer son public dans la région, la station régionale de Radio Okapi, installée à Goma dès le 25 février 2002, recourt à certaines pratiques journalistiques. Celles-ci sont représentées à travers un camembert contenant un journal parlé et des magazines, soit environ 60 minutes de ce que nous appelons «Décrochage régional». Dans le journal parlé de 10 minutes, sont exploités les formats courts (leads, brèves, papiers, sons, enrobés, etc.), alors que les formats plus longs font l'objet des magazines (dossier, invité de Radio Okapi, etc.).

Tous ces formats journalistiques, ou presque, sont déclinés sur base d'une ligne éditoriale claire. Savoir «Une information factuelle rigoureuse basée au moins sur les valeurs professionnelles d'objectivité et d'impartialité». Une ligne éditoriale mise en place depuis l'existence de ce «média de la paix», le 25 février 2002, par la MONUSCO et son partenaire d'alors, la Fondation Hirondelle.

Une stratégie qui a permis à Radio Okapi notamment de «résister» aux nombreuses pressions gouvernementales, y compris des menaces de fermeture. Même si cela n'a pas empêché la perte de deux journalistes de la radio, tués à Bukavu en 2006 et 2007, dans des circonstances non encore élucidées. Il s'agit de Serge MAHESHE et Didace NAMUJIMBO.

Initier les jeunes journalistes recrutés à Goma en 2015 à l'Ecriture journalistique et les sensibiliser à la Déontologie du journaliste : tels sont nos objectifs primordiaux tout au long de cette spécifique Session in situ, initiée par la hiérarchie de Radio Okapi/Goma, d'avril à juin 2015. Une initiation basée sur cette ligne éditoriale rigoureuse ainsi que sur le corpus médiatique actuellement en vigueur sur notre radio. Bien que nos interventions in situ ont commencé déjà dès 2011, voire depuis 20082010, de manière quelque peu informelle.

Cette spécifique Session in situ a été aussi l'occasion de nous poser la question suivante: «Peut-on parvenir, avec un contenu à minima comme celui pratiqué actuellement sur Radio Okapi / Goma, avec un budget à minima aussi et dans un environnement post-conflits, à former un journaliste directement utilisable par les médias qui pullulent dans la région?».

iv

En effet depuis 20 ans que les conflits armés perdurent dans la province du Nord-Kivu, au moins une vingtaine de radios et/ou télévisions ont vu le jour dans la province, selon le Collectif des radios et télévisions communautaires au Nord-Kivu, CORACON. Et, nombreuses sont les Ongs et autres organisations qui créent des stations de radio et télévisions pour la sensibilisation des paysans et autres citoyens au respect des droits humains. Cela, dans un espace où les écoles de journalisme font défaut, sinon rares.

Nous disons, avec Philippe DE BOECK, que cela est possible. Pourvu qu'on respecte certaines normes de la formation in situ. Notamment l'apprentissage dans l'environnement de l'entreprise, l'extension de la formation dans la durée (au moins 3 mois) et le choix judicieux de l'intervenant in situ.

Mots-clés : formation in situ, ligne éditoriale de Radio Okapi, pyramide inversée, valeurs professionnelles du journaliste

V

ABSTRACT

To inform its audience in the region, the regional station of Radio Okapi in Goma installed since February 25th, 2002 use certain journalistic practices. These are represented through a pie chart containing a spoken newspapers and magazines, about 60 minutes of what we call "regional Stall". In the newspaper spoken in about 10 minutes, are operated short formats (leads, news, papers, sounds, packages, etc.), while the long formats are the subject of magazines (Dossier, Invité of Radio Okapi, etc.).

Almost all these journalistic formats are declined on the basis of a clear editorial line. Know "Rigorous factual information based at least on moral and professional values of objectivity and impartiality." An editorial line in place since the existence of this "peace media" on February 25th, 2002 by MONUSCO and his then partner, Fondation Hirondelle.

A strategy that has allowed especially Radio Okapi to "resist" to the much government pressure, including threats of closure. Although this has not prevented notably the loss of two radio journalists killed in Bukavu, in not yet elucidated circumstances in 2006 and 2007.These are Serge MAHESHE and Didace NAMUJIMBO.

Introduce young journalists hired by Radio Okapi / Goma in 2015 to journalistic writing based on this editorial strategy as well as the media corpus current on our radio has been our approach throughout the session in situ, initiated from April to June 2015 by our editor. Although our in situ interventions began already in 2011, even before in 2008-2010 somewhat informally.

This in situ session was also an opportunity to ask ourselves the question: "Can we, with a minimum content as the one currently practiced by Radio Okapi / Goma, with a minimum budget and also in a post-conflict environment, achieve a journalist form usable by the media that abound in the region?"

By the way, indeed 20 years of armed conflict persists in North Kivu, at least twenty radios and / or T.V. were born in the province, according to the Collective of community radios and televisions in North Kivu, Coracon.

vi

And there are many NGOs and other organizations that create radio stations for sensitization of farmers and other citizens in respect of human rights. This, in a space where journalism schools are lacking.

With Philippe DE BOECK, let's say that this is possible. Provide it meets certain standards of training in situ. Including the formation in the environment of the enterprise, the extension of the training (at least 3 months) duration and the judicious choice of the speaker in situ.

Keywords: in situ formation, editorial line for Radio Okapi, inverted pyramid, professional journalist values

VII

TABLE DE MATIERES

REMERCIEMENTS i

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ABSTRACT v

LISTE DES FIGURES ix

CHAPITRE 1. INTRODUCTION GENERALE 1

1.1. Objectifs de la session 1

1.2. Contexte du projet 1

1.3. La formation in situ à Radio Okapi avant 2015 3

1.4. Désigné comme L'intervenant in situ 11

1.5. Résumé de nos actions 12

CHAPITRE 2. MISE EN OEUVRE DE NOS ACTIONS 17

2.1. Introduction 17

2.2. Brève présentation de Radio Okapi 17

2.3. Brève présentation de la station régionale de Radio Okapi à Goma 21

2.4. Succincte présentation de la ville de Goma, ville d'implantation de Radio

Okapi / Goma 23

2.5. Nos actions proprement dites 24

2.6. Les principales pratiques journalistiques factuelles en vigueur sur Radio

Okapi / Goma 26

2.7. Les petits formats factuels en vigueur à Radio Okapi/Goma 32

2.8. Les grands formats en vigueur à Radio Okapi/Goma 50

CHAPITRE 3. QUELQUES ELEMENTS DE LA DEONTOLOGIE DU JOURNALISTE

56

3.1. Déontologie et Ethique du journaliste 56

3.2. Quelques droits du journaliste congolais [23] 59

3.2. Evaluation de nos actions 62

3.3. L'impact budgétaire de la formation in situ 66

3.4. Les difficultés rencontrées 69

VIII

3.5.CONCLUSION GENERALE 72

Notes bibliographiques et webographie 77

Bibliographie 77

Documents annexes 84

Annexe 1 : Test d'évaluation des 5 apprenants in situ 85

Annexe 2: Communiqué de la MONUSCO du 05 octobre 2015 86

Annexe 3: Feuille de réponses 87

Annexe 4: Copie Alain WANDIMOYI 88

Annexe 4 (suite): Copie Alain WANDIMOYI 89

Annexe 4 (suite) : Copie Christian MAPENDANO 90

Annexe 4 (suite) : Copie Christian MAPENDANO 91

Annexe 4 (suite) : Copie Freddy BIKUMBI 92

Annexe 4 (suite) : Copie Freddy BIKUMBI 93

Annexe 4 (suite) : Copie Marc FIMBO 94

Annexe 4 (suite) : Copie Marc FIMBO 95

Annexe 4 (suite) : Copie Jérémie SEKOMBI 96

Annexe 4 (suite) : Copie Jérémie SEKOMBI 97

Annexe 5 : Rapport de fin de la session de formation 98

Annexe 6 : Fiche d'évaluation qualitative de la formation par le stagiaire 99

Annexe 7 : C.V de Mr. Jules NGALA WAMONA 100

Annexe 7 (suite): C.V de Mr. Jules NGALA WAMONA 101

Annexe 8: Document CORACON- Radios membres et sollicitant 2015 102

Annexe 9: Requête SOJPRO - Radio Okapi 2016 104

ix

LISTE DES PHOTOS

-Photo numéro 1 : Conférence de rédaction mettant en présence des journalistes de Radio Okapi et ceux des radios partenaires de la Province Orientale à

Kisangani (nord-est de la RDC), le 06 juillet 2011 3

-Photo numéro deux: Jules Ngala expliquant la Pyramide inversée pour l'écriture

d'un papier lors de la session 5

-Photo numéro trois: Jules Ngala en formation avec les stagiaires des Radios

partenaires à Kisangani sur la prise et le montage de sons 6

- Photo numéro quatre : Une attitude des 5 apprenants (assis) suivant la

démonstration de l'intervenant in situ (debout) sur Power Point 13

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Logo de Radio Okapi 20

Figure 2 : Le camembert du décrochage régional de Radio Okapi / Goma 22

-Figure 3: Carte de la RDC et la ville de Goma à l'est du pays 23

Figure 5: La règle de 5 W selon « 24heuresdansunerédaction.com» 31

Figure 6: Schéma combiné étagé PYRAMIDE INVERSEE vs 5 W 33

Figure 7: Schéma inversé des 5 valeurs fondamentales du journaliste 56

LISTE DES TABLEAUX

Tableau no. 1 : Budget pour la tenue d'une session de formation collective,

pendant 3 jours, pour jeunes journalistes à Rutshuru 67

Tableau No. 2 : Budget pour la tenue d'une session de formation collective,

pendant 3 jours, pour jeunes journalistes à WALIKALE 68

L'un des objectifs étant d'adapter les différents backgrounds des nouveaux journalistes à la ligne éditoriale générale de Radio Okapi [4].

1

CHAPITRE 1. INTRODUCTION GENERALE

1.1. Objectifs de la session Nous avons pour objectifs:

- d'améliorer in situ l'Ecriture journalistique des jeunes journalistes recrutés en janvier 2015 par la station régionale de Radio Okapi à Goma, et de les sensibiliser à la Déontologie du métier de journaliste;

- et d'en tirer les conclusions éditoriale et managériale qui s'imposent à la suite de cette session de formation in situ.

1.2. Contexte du projet

A l'ouverture de la station régionale de Radio Okapi [1] à Goma (Est de la RDC), le 25 février 2002, huit journalistes avaient été engagés par la MONUC [2] et son partenaire, la Fondation Hirondelle [3], y compris le technicien de studio et de maintenance des équipements.

Mais avec le temps, notamment à cause des déperditions successives, la station régionale de Goma s'est retrouvée, au 31 décembre 2014, avec des effectifs très réduits (Six staffs dont cinq journalistes de champ).

Et du coup, il était devenu difficile de répondre à la fois, et aux tranches d'antenne variées de la station mère basée à Kinshasa et aux nombreuses rubriques du décrochage local quotidien de 60 minutes. Devant cette difficulté réelle et profitant de la reconfiguration générale de la mission, les responsables de la radio ont dû procéder à un nouveau recrutement en janvier 2015.

De janvier à février 2015, les jeunes «recrues» ont pu travailler dans la foulée du travail quotidien, sous l'encadrement des «plus Anciens». Jusqu'à ce que, lors de sa rituelle conférence de rédaction critique du jeudi 19 mars 2015, la rédaction a décidé de la mise en place d'une «Session spéciale de formation in situ», qui fait l'objet de ce mémoire.

2

Etant entendu que la plupart des formés venaient des médias différents, et donc avec des lignes éditoriales diverses. Mais aussi, comme cela a été fait en 2011-2012 dans toutes les stations régionales de Radio Okapi, d'inculquer un même et unique esprit d'équipe «Radio Okapi» à tous les journalistes de ce média onusien et à ceux des radios communautaires partenaires disséminées dans tout le pays.

Qui plus est, les jeunes «recrues» avaient, elles-mêmes, manifesté le besoin urgent d'être formés. On se souviendra encore pour longtemps de cette énergique protestation de l'un d'eux, un jour en pleine conférence de rédaction critique. En effet, alors que certains de ses collègues l'accusaient d'avoir «gâché» son magazine de la veille, Alain WANDIMOYI s'était exprimé en ces termes: «...Je me sens d'ailleurs abandonné à mon triste sort depuis mon arrivée dans cette rédaction f». Et le Chef d'antenne, madame Koumbo SY, de répondre: «...Dans tous les cas, en venant ici, vous étiez sensé maîtriser au moins le B.A.Ba. du métier de journaliste»...

3

1.3. La formation in situ à Radio Okapi avant 2015

-Photo numéro 1 : Conférence de rédaction mettant en présence des journalistes de Radio Okapi et ceux des radios partenaires de la Province Orientale à Kisangani (nord-est de la RDC), le 06 juillet 2011

Source: OKAPI Express, Bulletin interne d'information, numéro 354 du 21 juillet 2011, page 2.

« Dans un souci de pérennisation et de couverture nationale de l'information, Radio Okapi travaille avec un réseau d'une cinquantaine de radios communautaires réparties sur l'ensemble du territoire de la RDC», déclarait Amadou BA, Chef d'Antenne générale de Radio Okapi, qui répondait à la question de savoir « Dans quel contexte est lancée cette série des formations in situ », à l'ouverture de la session de Kisangani (nord-est de la RDC), le 06 juillet 2011.

1.3.1. Pérennisation de Radio Okapi et Couverture nationale de l'information

La session de Kisangani était la quatrième d'une série des cinq sessions programmées par Radio Okapi et Fondation Hirondelle, dans le cadre du premier volet de ce projet commun de capacitation 2011-2012.

4

L'on sait actuellement que l'expression « pérennisation de Radio Okapi» est toujours d'actualité. Dans la mesure où les responsables de la radio sont toujours à la recherche des voies et moyens pour assurer la continuité de ce « média de la paix en RDC » après le mandat de la MONUSCO.

L'on sait également que la « Couverture totale du territoire national par Radio Okapi » reste une préoccupation quotidienne pour ces mêmes responsables, aussi bien de la radio que ceux de la mission onusienne qui parrainent la radio depuis son implantation en République Démocratique du Congo, le 25 février 2002.

Et même la plupart des Congolais souhaiteraient voir Radio Okapi survivre à la mission. Mais Radio Okapi, qui demeure une unité de l'Information publique de la MONUSCO, a des moyens financiers et matériels limités. D'où le recours à certaines radios communautaires implantées à travers le pays, pour parvenir à atteindre cet objectif, celui de la « Couverture totale du territoire national par Radio Okapi ».

1.3.2. Le contenu des sessions de formation in situ

En somme, les stagiaires travaillent prioritairement sur les différents formats sensés contenir dans un journal parlé. Notamment les lancement, brève, papier, son, enrobé, etc. Le questionnement journalistique occupe bien sûr une place importante dans le plan de la formation.

Sans oublier les fameuses 5 W, qui permettent de construire une information claire et concise. Cette grille de lecture des évènements permet à celui qui doit en rendre compte de ne rien oublier et de restituer ce qu'on appelle le message essentiel.

Les collègues des radios partenaires participent très activement aux ateliers, notamment ceux qu'ils partagent avec les journalistes de Radio Okapi.

Ils contribuent également aux conférences de rédaction en proposant des sujets. Ces conférences élargies illustrent le potentiel que possède Radio Okapi, conjugué aux radios partenaires.

5

-Photo numéro deux: Jules Ngala expliquant la Pyramide inversée pour l'écriture d'un papier lors de la session

Source: Okapi Express, Bulletin interne d'information de Radio Okapi, numéro 352 du 07 juillet 2011; Op cit.

6

Mais aussi des apprentissages à caractère technique, comme nous le montre la photo suivante:

-Photo numéro trois: Jules Ngala en formation avec les stagiaires des Radios partenaires à Kisangani sur la prise et le montage de sons

Source: OKAPI Express, Op. cit., page 4.

1.3.3. Evaluation de la session par les stagiaires

La formation de Kisangani s'est déroulée début juillet 2011. Six jours d'un programme très dense qui a réuni les journalistes des radios partenaires et ceux de la rédaction de Radio Okapi. Ils ont travaillé ensemble et partagé leurs expériences respectives. Comme à l'occasion des précédentes formations à Lubumbashi (sud-est), à Goma (est) et à Mbuji-Mayi (centre), le séminaire de Kisangani s'est achevé par la traditionnelle cérémonie de remise des diplômes.

7

En voici quelques réactions des participants des radios partenaires, résumées ici par Bernard CONCHON, Chef d'antenne adjoint et Chef de projet Fondation Hirondelle, dans un article intitulé «La formation de Kisangani vue par les stagiaires des radios partenaires (OKAPI Express, Numéro 354, Page 2)

1-Radio Télévision Evangélique pour le Développement Intégral

« Merci Bernard, merci Emmanuel et merci Jules. Les amis ont tout dit. Ce que je peux dire à mon tour, c'est de vous promettre que je mettrai en pratique ce que j'ai appris ici. Désormais, je sais exactement ce qu'est une brève, un lancement, un papier. Je sais identifier les formats. Je termine par un souhait. Il faudrait que la coopération entre Radio Okapi et les radios partenaires se développe encore plus ».

2-Radio Nava - Isiro

« Je suis satisfait. J'ai senti qu'on voulait nous faire atteindre des objectifs, pour que nous puissions progresser. J'ai trouvé la pédagogie excellente et adaptée à la formation. Nous sommes partis des réalités professionnelles pour comprendre comment traiter une information. J'ai beaucoup appris sur les genres et les formats. Tout cela nous permet de nous interpeller sur notre métier. J'ai été aussi impressionné par la conférence de rédaction et son sérieux. J'ai aussi apprécié la qualité des formateurs et le contenu du programme de la formation qui ont rendu simples, des principes complexes. Il faut vraiment revenir sur toutes ces formations. L'idéal serait deux fois par an ».

3-Radio Rubi à Buta

« J'ai suivi beaucoup de formations, mais celle-ci était particulière. J'ai eu des réponses concrètes sur la manière de construire un papier, j'ai pu identifier les genres et les formats. Ces schémas qu'on nous a présentés vont faciliter mon travail. La formation est très pratique. Les formateurs ont une très bonne pédagogie. Grâce à cette pédagogie, nous avons retenu l'essentiel du programme. Cela dit, pour l'avenir il faudrait que vous disposiez de plus de machines (ordinateurs et enregistreurs)».

8

4-Radio Mwangaza de Kisangani

« J'attendais depuis plus de 5 ans cette formation à l'écriture radio. J'avais oublié tous les fondamentaux. J'ai ouvert les yeux sur toutes mes erreurs professionnelles. J'ai particulièrement apprécié la façon dont travaille Radio Okapi. Ici tout est organisé. Les conférences de rédaction sont bien conduites. Elles sont efficaces. C'est le rédacteur en chef qui les anime et répartit les tâches. J'ai également compris les formats et la distinction qu'il y a particulièrement entre un dossier et un magazine. J'ai été aussi impressionné par la multiplicité des formats dans un journal. Ce que je souhaiterais maintenant, c'est de pouvoir organiser d'autres formations de cette qualité. Je tiens à souligner pour finir la qualité des formateurs qui sont des gens de terrain et pas des théoriciens. C'était vraiment bien ».

5-TeleRadio Uele à Ubundu

« Je suis très ravi d'avoir suivi cette formation. Les confrères ont tout dit. Cette formation a été merveilleuse. J'ai appris la ponctualité sans qu'on me le dise. J'ai assisté à une pédagogie qui n'existe pas dans nos écoles. Les matières ont été approfondies. Maintenant je dois mettre en pratique ce que j'ai appris ici et le transmettre au reste de l'équipe. J'ai vu le modèle du professionnalisme de Radio Okapi. Le peu que nous avons partagé va nous transformer. Radio Okapi nous approche. Radio Okapi nous tend la main et le fait aux petits que nous sommes. Je promets d'être l'ambassadeur de Radio Okapi. Il faut que ce media onusien continue à nous soutenir ».

6-Radio Télévision «Pêcheur d'hommes» à Kisangani

« J'ai assisté à beaucoup de formations, mais celle-là se distingue. Car, elle nous a permis de rentrer en profondeur, notamment sur l'écriture journalistique et radiophonique. Je tiens à dire que les formateurs sont excellents. Leur méthode vraiment adaptée. J'aurais aimé travailler davantage sur le montage numérique. C'est le point sur lequel je suis resté sur ma soif. Malheureusement on ne peut pas tout faire en 6 jours. J'aimerais que vous proposiez dans l'avenir une formation sur le montage numérique.

9

Je voudrais dire aussi pour terminer que j'ai particulièrement été sensible à la rigueur du travail des journalistes et à la préparation de ce travail. Nous aimerions nous aussi avoir des formations sur des formats comme le magazine ou le dossier du jour. Ce serait utile dans nos radios ».

8-Radio-Télé Amani de Kisangani

«Je tiens tout d'abord à remercier la Fondation Hirondelle et Radio Okapi. Merci également aux formateurs d'avoir permis à notre niveau de progresser. Ce qui me touche, c'est que Radio Okapi s'intéresse aussi aux autres radios. Radio Okapi partage son savoir et ne le garde pas uniquement pour elle seule. On voit, grâce à cette formation, que Radio Okapi veut partager et ne veut pas rester seule et à part dans le paysage médiatique du Congo. Ce que je retiens aussi, c'est le sérieux de la conférence de rédaction et le dialogue qu'il y a autour de l'actualité entre les journalistes. Ici, on peut ne pas être d'accord mais éviter de se heurter. On peut débattre même vivement sans conséquences négatives. J'ai apprécié la pédagogie participative de la formation. En fin de journée, je ne voulais pas quitter la formation tellement j'étais dedans. Dans les demandes, il serait bien que nous ayons des modules pour améliorer notre français. Il faudrait aussi que nous apprenions à manipuler davantage les ordinateurs et les enregistreurs numériques ».

9-Radio-Télévision Bondeko à Isangi

« Je suis flatté d'avoir pu participer à cette formation. J'ai mesuré son importance au moment où l'on nous a présenté les objectifs. Ce que je retiens de plus important pour moi c'est :

-la conférence de rédaction. J'ai compris qu'elle était essentielle. Que c'était le point de départ de la réussite dans le travail du journaliste.

-la multiplicité des formats de traitement de l'information dans les journaux (papiers, brèves, lancements, sons, enrobés)

-les angles. Dans ma radio, on se disperse sans trop savoir de quoi on doit parler. Désormais j'aurai une méthode;

-la rigueur et le sérieux du travail journalistique à Radio Okapi.

10

J'aime trop Radio okapi pour la critiquer. Ce qui serait bien ce serait de revenir sur le travail de l'écriture. Nos papiers ont trop de « que ». On ne sait pas comment couper les phrases. Nous aurions aussi besoin des techniques d'animation des débats dans la perspective des élections. Il nous faudrait approfondir les questions d'éthique et de déontologie. Mais encore une fois merci. »

1.3.4. Pour quels résultats attendus?

La richesse des échanges et la proximité de différentes rédactions montrent la puissance de frappe rédactionnelle que constituent les futures composantes de Radio Okapi: la station nationale basée à Kinshasa, les stations régionales en provinces et les radios partenaires disséminées sur l'ensemble d'un pays vaste, comme 4 fois la France.

Grâce à cet échange, il est désormais possible d'envisager la mise en place d'un réseau de correspondants dans la Province Orientale. La formation de Kisangani, comme toutes les autres organisées de juillet à septembre 2011, aura permis d'établir un pont entre les radios partenaires et Radio Okapi, avec comme point d'horizon commun: la «Couverture totale du territoire national par Radio Okapi ».

Par la suite, c'est Emmanuel IMBANDA, coordinateur de la cellule «Radios partenaires» et l'un des formateurs, qui fut chargé d'assurer le suivi de l'encadrement des apprenants. Jusqu'au moins en décembre 2012.

11

1.4. Désigné comme L'intervenant in situ

J'ai été désigné comme le formateur ad hoc. Grâce à ma relative longue expérience dans le métier bien sûr (une vingtaine d'années au moins, dont environ 15 déjà passées à Radio Okapi et au moins une dizaine d'années de gestion d'une équipe).

Mais aussi, j'ai reçu la formation de «Formateur des journalistes» dans le cadre d'un projet commun conduit dans ce sens en 2011-2012 par RFI et TV5, en partenariat avec Radio Okapi.

Du reste, je fais partie des formateurs retenus pour constituer le noyau de la future «Académie Radio Okapi», encore en chantier mais qui a déjà assuré plusieurs formations in situ des journalistes de Radio Okapi et des radios partenaires, respectivement à Lubumbashi, à Kisangani, à Mbuji-Mayi et à Goma en 2011-2012.

En outre, il est apparu que chaque fois qu'il a fallu initier les jeunes journalistes à l'exercice du métier de journaliste, les partenaires impliqués, notamment l'Union nationale de la Presse du Congo (UNPC), le PNUD, la MONUSCO par sa section PIO (Public Information Office) et autres ONGs, ces partenaires ont toujours mis en place de «Courtes sessions de formation» dont la durée est restée relativement courte (entre 3 et 5 jours). De courtes sessions qui doivent prendre en compte, aussi bien l'Ecriture journalistique que les notions de la Déontologie du métier.

Souvent invité à contribuer à ces courtes sessions de formation, en qualité de Formateur, j'en suis souvent sorti avec un «goût d'inachevé». Au fait, les apprenants n'en sortent qu'avec des bribes du journalisme, et nous leur demandons d'aller compléter la formation acquise «sur le terrain».

Selon ces organisations intéressées, «Le budget ne permet pas d'organiser une session plus longue», laquelle s'avère pourtant indispensable. D'où la question suivante: Comment calibrer cette courte session de formation, de façon à assurer une immersion relativement complète des jeunes journalistes, sans pour autant impacter négativement sur le budget ad hoc? Ce projet tutoré constitue donc, aussi, un essai de «calibrage» de la matière pouvant fonder le soubassement de prochaines «courtes sessions de formation, in situ ou collectives».

12

Par ailleurs, cette session s'est tenue dans un contexte d'urgence et dans une région post-conflits. C'est le cas de la province congolaise du Nord-Kivu (est de la RDC) où un personnel qualifié, formé dans des écoles de journalisme notamment, est plutôt rare. Où les conflits armés sont récurrents et où la radio joue un rôle de premier plan pour permettre aux leaders sociopolitiques de lancer des messages de paix et de tolérance.

Des talents ne manquent pas dans la région: beaucoup parmi eux ont d'ailleurs leur diplôme d'études supérieures. Mais il faut les munir du B.A.Ba. du journalisme nécessaire pour leur permettre d'exercer le métier qu'ils ont choisi avec un minimum de professionnalisme.

Or, la formation, in situ ou collective, a un coût qui pèse lourd sur les budgets des partenaires intéressés. Et, dans ce cadre, Radio Okapi expérimente, depuis près d'une dizaine d'années maintenant, une expérience unique en son genre en matière de «courtes formations in situ».

Cette expérience qui a commencée en 2011, et qui vient d'être récemment appliquée sur nos 5 jeunes confrères recrutés en janvier 2015 par Radio Okapi/Goma, leur a permis de s'adapter vite et d'exercer actuellement le métier qu'ils ont choisi, avec un minimum de professionnalisme. C'est cette expérience que nous voudrions partager avec les lecteurs de ce mémoire de master.

1.5. Résumé de nos actions

Pour parvenir à «professionnaliser» ces jeunes journalistes, nous avons, ensemble avec les apprenants, mis sur pied un programme de formation d'environ 48 heures étalées sur environ 3 mois, à raison de deux séances de 4 heures par semaine, soit seize heures par mois. Ce qui nous permet, du coup, de nous poser la question globale de savoir si: «Avec un contenu à minima comme celui pratiqué actuellement par Radio Okapi/Goma, dans un contexte post-conflits, en un temps et avec un budget à minima aussi, on peut parvenir à former un «professionnel», directement utilisable par les médias qui pullulent dans notre région?»

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1.5.1. Calendrier de nos actions

De la discussion intervenue, ce lundi 23 mars 2015 dans la salle de conférences «Press centre» de la Section de l'Information publique, PIO, de la Monusco à Goma, le formateur désigné et les apprenants recrutés ont convenu de ce qui suit:

1. La formation in situ concernerait 5 journalistes:

- Alain WANDIMOYI, un ancien de la presse écrite;

- Christian MAPENDANO, jeune diplômé de l'université;

- Marc MARO FIMBO, venant du secteur NTIC-Vidéo à Bunia

- Jérémie SEKOMBI, ancien directeur de «MUTAANI- Fm» basée à Goma

- et, Freddy BIKUMBI, un ancien de la RTNC-Goma

-Photo numéro quatre : Une attitude des 5 apprenants (assis) suivant la démonstration de l'intervenant in situ (debout) sur Power Point

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2. Le formateur devrait baser le contenu de la session sur les pratiques journalistiques considérées comme les plus courantes sur Radio Okapi/Goma.

Après discussion, le contenu suivant a été retenu: Phase 1: Quelques notions générales de l'Information ;

Phase 2: Les pratiques journalistiques factuelles les plus utilisées sur Radio Okapi/Goma ;

Phase 3: Quelques éléments de la Déontologie du journaliste congolais.

Il s'est posé ensuite le problème de la charge horaire. Me basant sur l'expérience du passé, il est apparu important de proposer que la formation in situ s'étende sur au moins 48 heures.

C'est par expérience, comparativement aux précédentes sessions de formation auxquelles j'ai personnellement participé, respectivement à Lubumbashi, à Goma et à Kisangani.

En effet, lors de ces courtes sessions de formation in situ, deux formateurs, Emmanuel Imbanda et moi-même, travaillant les avant-midis comme les après-midis, à raison de 08 heures par jour, mettions 6 jours d'affilée pour assurer toute la formation, avec des résultats relativement acceptables.

Pour le cas qui nous concerne, la pratique professionnelle était représentée par le travail quotidien du journaliste, d'où l'expression «in situ» pour dire «formation dans l'environnement de l'entreprise».

De sorte qu'au rythme déterminé par la rédaction de Radio Okapi/Goma, soit 04 heures par semaine, mardi et jeudi après la conférence de rédaction matinale, il faudrait au moins 48 heures, soit au moins 12 semaines d'affilée pour terminer la formation. Ce, en tenant compte du fait que les exercices pratiques (applications) sur les notions apprises se feraient à travers le travail quotidien, lequel n'est pas nécessairement calqué sur le programme prédéterminé. Ainsi, toutes choses restant égales par ailleurs, la session se ferait pendant au moins 3 mois, soit d'avril à juin 2015. Ce qui fut fait.

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1.5.2. Contenu détaillé de nos actions

Comme demandé par les apprenants et après discussion avec le formateur désigné, le contenu détaillé suivant a été déterminé:

Phase 1: Notions générales de l'Information (mi-avril 2015) 1.1. La nouvelle journalistique

1.2. La nouvelle journalistique et l'Information

Phase 2: Les principales pratiques journalistiques factuelles en vigueur sur Radio Okapi/Goma (mi-avril - mai 2015).

2.1. Les petits formats

- L'amorce

- La brève

- Le son

- Le papier

- L'enrobé

- Le reportage

- La chronique

- Les titres

- Le Portrait

- L'Angle

2.2. Les grands formats

- Le dossier

- Le magazine

- L'invité de Radio Okapi ou l'Interview

Phase 3: Quelques éléments de la Déontologie du journaliste (juin 2015]

- L'Ethique et la Déontologie du journaliste - Droits et devoirs du journaliste congolais

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Le détail de toutes ces notions font l'objet des lignes qui suivent.

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CHAPITRE 2. MISE EN OEUVRE DE NOS ACTIONS

2.1. Introduction

«Tous les sondages le montrent: la radio est le média préféré des Français [davantage des Congolais, à cause notamment de la culture de la tradition orale, Ndlr]. Elle offre chaleur et proximité, mais aussi rigueur et intelligence. Résultat, à l'heure de la RNT (Radio Numérique Terrestre) et du boom des web-radios, de nombreux journalistes, apprentis ou aguerris, comme de simples amateurs, se lancent aujourd'hui dans l'aventure. Mais voilà, la radio est exigeante et difficile. Et sans une connaissance approfondie des techniques... le message ne passe pas

Cette citation de Vincent Martin [5], journaliste passionné de la radio et formateur en journalisme au CFPJ (Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes de Paris) indique, non seulement l'importance de ce média de masses dans le monde d'aujourd'hui, importance qui n'a jamais été démentie à ce jour malgré l'arrivée sur le marché de plusieurs nouveaux médias. Mais aussi la complexité du métier qui rend l'exercice de cet art aussi difficile que dangereux pour la communauté.

Cela est vrai ailleurs, cela reste vrai aussi pour la République Démocratique du Congo (RDC) où est implantée Radio Okapi, média qui m'emploie depuis 2002 et que j'ai tout le plaisir de présenter dans les lignes qui suivent.

2.2. Brève présentation de Radio Okapi

« Aujourd'hui, Radio Okapi est de très loin le média numéro 1 en RDC, avec ...plus de 50 % de l'audience totale des radios, devant toutes les radios congolaises, mais aussi loin devant les grandes radios internationales comme RFI et la BBC [6].

Ce succès repose sur plusieurs facteurs, entre autres :

« Une ligne éditoriale en phase avec les aspirations profondes de la population congolaise.» : écrivait Yves Renard [7] dans son article intitulé « Des médias entre prolifération anarchique, impunité et pauvreté : le défi de la reconstruction du champ médiatique en RDC », Afrique contemporaine 3/2008, n° 227, p.135-152.

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Il est presqu'évident que ce que ce grand journaliste, devenu grand responsable de l'ESJ - Lille en 2011, écrivait en 2008, reste valable à ce jour.

En fait, aucun autre sondage n'est venu contredire ni démentir, jusqu'à ce jour, ceux d'Immar en 2004, 2005 et 2006.

La couverture nationale comme le plus grand atout de Radio Okapi

Radio de la Mission de maintien de la paix des Nations unies en RDC (Monuc), Radio Okapi a été créée en partenariat avec la fondation Hirondelle (Pour plus d'informations on pourra se reporter au site Internet de l'organisation: www. hirondelle.org.).

Cette radio bénéficie des moyens logistiques considérables des Nations unies (déplacements aériens, liaisons satellite, réseau informatique intégré) qui lui ont permis de se déployer dans toutes les provinces du pays.

Radio Okapi est le seul média à avoir une couverture nationale de l'actualité et à être captée dans tout le pays. Le statut de « radio UN » est aussi un gage de sécurité puisque toutes ses installations sont protégées militairement par les casques bleus et les services de sécurité onusiens. Les employés de la radio jouissent, en outre, du statut d'immunité accordé au personnel de l'ONU.

Une protection appréciable qui a tout de même ses limites, comme le prouve bien l'assassinat de deux de ses journalistes à Bukavu, respectivement Serge Maheshe en 2006 et Didas Namujimbo en 2007.

Depuis sa création en 2002, le partenaire technique de la Monuc dans le projet, la Fondation Hirondelle, a su imprimer à cette radio la ligne éditoriale des médias post-conflits.

Cette organisation a su convaincre les Nations unies d'accepter une ligne éditoriale basée sur l'actualité et les attentes de la population congolaise, plutôt que sur la communication autour des activités onusiennes en RDC.

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Ce choix éditorial courageux de la part des Nations unies explique une grande partie du succès d'audience de cette radio.

La radio emploie environ 200 salariés, dont plus de 90 % sont des Congolais. Les membres du personnel de la radio bénéficient des salaires et avantages en vigueur aux Nations unies.

Les droits des salariés s'accompagnent de devoirs équivalents : ainsi par exemple, accepter le fameux « coupage » [8] est une cause de licenciement immédiat pour les journalistes de Radio Okapi, qui sont également tenus d'observer une stricte neutralité dans leur couverture de l'actualité ; et, d'une manière générale, de connaître et de respecter la ligne éditoriale de la radio.

L'encadrement des journalistes est progressivement confié aux collaborateurs et collaboratrices congolais, grâce à une politique volontariste de renforcement des capacités.

Symbole de la paix et de l'unité en RDC

Radio Okapi a couvert, dès le premier jour (le 25 février 2002), l'actualité de part et d'autre des lignes de front entre les trois belligérants qui s'affrontaient alors : le Gouvernement du président Laurent Désiré Kabila, la rébellion du Mouvement de Libération du Congo, MLC, soutenue par l'Ouganda, ainsi que celle du Rassemblement congolais pour la démocratie, Rcd, soutenue par le Rwanda. Les nouvelles ont aussi, dès le début, été données dans les quatre langues congolaises (le kikongo, le lingala, le swahili et le tshiluba) et en français, la langue d'enseignement et de l'administration.

À une période où on prédisait le morcellement inéluctable de cet immense pays (plus 2 345 000 km2), Radio Okapi est apparue aux oreilles des auditeurs comme un symbole de l'unité nationale et comme la preuve que la nation congolaise n'était pas une fiction.

Autre raison de son succès éditorial : Radio Okapi consacre une très large part de ses programmes aux sujets politico-militaires, à la bonne gouvernance et au développement, selon l'actualité du moment.

Au fil des années, la radio a multiplié les décrochages locaux et lancé des éditions régionales d'information.

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Les auditeurs sont captivés par tous ces sujets porteurs d'angoisses, de désespoir mais aussi d'aspirations et espérance de tout un peuple.

A travers ses journaux, son émission politique phare "Dialogue entre Congolais", ses magazines sur la santé ou la musique, la radio aborde tous les sujets, des crises institutionnelles aux luttes acharnées entre les princes du ndombolo (héritier de la rumba des années 60), en passant par "les notes sexuellement transmissibles" accordées par des enseignants contre les faveurs des élèves ou la "prévention du Money-pox", une maladie mortelle liée à la manipulation des carcasses de singe par les braconniers.

L'autre facteur déterminant de l'immense adhésion des auditeurs à cette radio est son absence de parti pris, la fiabilité de ses informations toujours vérifiées et sourcées, la parole qu'elle donne systématiquement à toutes les parties, sa volonté d'expliquer l'actualité plutôt que de la commenter.

Bien sûr, actuellement, le défi consiste à capitaliser sur cette réussite pour pérenniser Radio Okapi. Dans la mesure où tout le budget et toute la logistique dépendent de l'étranger. Cette pérennisation « impliquerait de dégager des ressources propres grâce au marché publicitaire.» [9].

Un animal, un symbole

Radio Okapi tient son nom d'un animal vivant en RDC, l'Okapi. Ses reportages sont souvent repris par les journaux congolais qui n'ont pas les moyens de couvrir un territoire grand comme quatre fois et demie la France.

Figure 1: Logo de Radio Okapi

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Radio Okapi couvre à ce jour 56 villes grâce à 10 stations régionales, ses relais et ses radios partenaires installées à travers le pays. Elle offre également une couverture de la moitié de l'Afrique de part et d'autre de l'équateur grâce à son signal satellite sur Dstv Channel 68. Parmi ces 10 stations régionales, celle de Goma (est du pays) qui fait l'objet de notre étude.

2.3. Brève présentation de la station régionale de Radio Okapi à Goma

Dès l'implantation de Radio Okapi en RDC, des stations régionales ont également été implantées. Respectivement à Goma et à Kisangani. Vont suivre, dans la foulée, les stations régionales de Bunia, de Bukavu, de Kananga, de Mbuji-Mayi, de Lubumbashi, de Kalemie, de Gbadolite, de Mbandaka et de Bunia.

Visiblement, la MONUSCO et son partenaire Fondation Hirondelle semblaient être guidées par la progression des « foyers de tension » dans le pays, mais aussi par la possibilité de pérennisation de la radio, dans la perspective d'un probable départ de la mission. Plus tard, a été développé le partenariat avec des stations de radio communautaires implantées dans toutes les provinces de la RDC, ce qui boosté davantage la couverture du territoire national par « la radio de la paix ».

Plusieurs autres stations relais ont été implantées par la suite dans des localités comme Beni, Butembo, Kanyabayonga, Rutshuru, Walikale ou Kitchanga, toutes au Nord-Kivu.

L'idée qui a germé au départ était, apparemment, d'arroser ces contrées avec des émissions, simultanément à partir de Kinshasa et à partir des décrochages régionaux.

Un décrochage régional est un espace d'antenne consacré essentiellement aux nouvelles de proximité, aux nouvelles essentiellement locales, provinciales. Un décrochage régionale d'environ 60 minutes se présente sous-forme d'un camembert représenté ci-après :

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Figure 2 : Le camembert du décrochage régional de Radio Okapi / Goma

Source : Direction de Radio Okapi

Le processus d'implantation des stations régionales ou relais semble se poursuivre encore aujourd'hui, mais cette fois sans la Fondation Hirondelle, qui a interrompu son partenariat avec la mission depuis 2014, sans qu'on ne sache trop pour quelle raison.

On parle déjà de la possible implantation, prochaine, de la sous-station régionale de Beni, apparemment à cause du climat particulier d'insécurité et des tensions qui y sont récurrentes depuis octobre 2014. Rappelons que dès le départ, les stations régionales avaient 2 rôles essentiels :

- Alimenter la station centrale basée à Kinshasa en nouvelles de toute la région ; - Constituer un forum citoyen local.

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En examinant brièvement ce camembert, on peut se rendre compte, qu'hormis le magazine, dont les thématiques ne sont pas nécessairement liées à l'actualité, au moins 97% du décrochage sont constitués des factuels. Mais pour des raisons pédagogiques, tous les formats seront considérés dans notre mémoire.

2.4. Succincte présentation de la ville de Goma, ville d'implantation de Radio Okapi / Goma

Goma est située dans la région des Grands Lacs africains, à la frontière entre le Rwanda et l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Kinshasa, la capitale du pays, est située 2000 kms à l'ouest de cette capitale provinciale du Nord-Kivu. Tandis que Kigali, la capitale du Rwanda, est toute proche (170 kms).

Goma compte « Autour d'un million d'habitants », selon un responsable du service d'état civil de la mairie, qui n'exclut pas les divers déferlements des milliers de déplacés de Rutshuru et de Masisi, à cause de plusieurs phases d'insécurité dans la zone. Mais selon les ONG, la population de Goma serait d'environ 800 000, oo habitants. La ville est située au bord du lac Kivu et à 18 kms environ au sud du volcan Nyiragongo, l'un des plus dangereux volcans au monde.

-Figure 3: Carte de la RDC et la ville de Goma à l'est du pays

Source : Google maps

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Nyiragongo est célèbre pour son lac de lave bouillonnant et permanent au coeur de son cratère. En janvier 2002, l'écoulement de lave suite à l'éruption du Nyiragongo a détruit 14 villages et une grande partie de la ville. Toute la population a été évacuée, vers la ville rwandaise voisine de Gisenyi ou vers la ville congolaise plus proche de Bukavu, au moins 200 kms au sud, pendant au moins trois jours.

La lave incandescente s'est déversée directement sur la ville avant de se jeter dans le lac Kivu. Les dates précises de la catastrophe, qui s'est déroulée sur plusieurs jours, de même que l'estimation des dégâts et du nombre des victimes varient selon les rapports.

On retiendra cependant qu'il y aurait eu environ 150 morts [10], 400 brûlés, 10 000 maisons détruites et 12 000 familles sans-abri.

La région de Goma a aussi été le lieu de l'exil forcé, dans d'interminables toiles de camps de réfugiés, de près d'un million de réfugiés du génocide rwandais (19941996). Sa population est majoritairement très pauvre.

2.5. Nos actions proprement dites

2.5.1. Généralités sur la formation in situ

La formation in situ peut être définie comme « Un processus de renforcement des capacités de personnels d'une entreprise ou d'une organisation, par l'intégration, dans l'équipe de la structure bénéficiaire, d'un formateur interne/externe, impliqué dans le travail quotidien et pouvant accompagner l'appropriation concrète de nouvelles techniques et pratiques. Il s'agit d'une stratégie managériale de formation en entreprise. Une sorte de tutorat, visant à professionnaliser les apprenants dans l'environnement direct de l'entreprise » [11].

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Avantages de la formation in situ :

Parmi les avantages cités par De BOECK, on pourrait retenir :

«La formation in situ permet d'accompagner les changements, de transférer l'expertise par la pratique au sein même de l'entreprise, et en tenant compte de ses caractéristiques matérielles et humaines ;elle génère des résultats directs au sein de l'entreprise et de son produit médiatique, résultats visibles pouvant encourager les personnels, qui deviennent capables de mesurer, par eux-mêmes, les progrès réalisés ; elle permet d'assurer un meilleur suivi de la part du formateur, même après la fin de son intervention au sein de l'entreprise, étant donné la connaissance intime du contexte qu'il aura développé et de l'attention qu'il pourra prêter à la poursuite des initiatives impulsées ».(Propos recueillis par Pierre MINOT) [13]

2.5.2. La ligne éditoriale de Radio Okapi

Comme dit précédemment dans notre introduction générale, « Depuis sa création en 2002, le partenaire technique de la Monuc dans le projet, la Fondation Hirondelle, a su imprimer à cette radio la ligne éditoriale des médias post-conflits.

Cette organisation a su, en effet, convaincre les Nations unies d'accepter une ligne éditoriale basée sur l'actualité et les attentes de la population congolaise, plutôt que sur la communication autour des activités onusiennes en RDC. Ce choix éditorial courageux de la part des Nations unies explique une grande partie du succès d'audience de cette radio.

L'autre facteur déterminant de l'immense adhésion des auditeurs à cette radio est son absence de parti pris, la fiabilité de ses informations toujours vérifiées et sourcées, la parole qu'elle donne systématiquement à toutes les parties, sa volonté d'expliquer l'actualité plutôt que de la commenter.» [14]

Cette valeur de Radio Okapi, décrite par Yves Renard, est bien résumée par la Fondation Hirondelle en «Une information factuelle rigoureuse basée au moins sur les principes d'objectivité et d'impartialité».

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C'est la ligne éditoriale de Radio Okapi, qui n'exclut pas d'autres valeurs morales qui conduisent le journalisme professionnel comme l'»Indépendance», la «Responsabilité» ou le «Respect de la dignité humaine».

Pour rappel: Radio Okapi insiste sur 2 obligations minimum sans lesquelles l'information ne peut passer: l'exactitude, par le recoupement des sources; et l'équilibre en donnant la parole à toutes les parties concernées dans un événement.

2.6. Les principales pratiques journalistiques factuelles en vigueur sur Radio Okapi / Goma

2.6.1. La nouvelle journalistique et l'information

Lorsque deux individus qui se connaissent depuis plusieurs jours se rencontrent à nouveau, ils ont l'habitude de se saluer en se posant, l'un à l'autre, la question « Quelle nouvelle ? », « Quoi de neuf ? », « Quoi de nouveau ? » « Quid novi ? » en latin. En fait, les deux amis voudraient savoir, l'un vis-à-vis de l'autre, si, depuis la dernière rencontre, et donc depuis qu'on a fait le dernier point de la situation sur notre environnement direct ou indirect, il y a eu « Quelque chose de nouveau » et dont on n'avait pas parlé la dernière fois ? S'il y a eu un « Nouveau développement de la dernière situation »? S'il y a eu un « Fait nouveau ».

« Quelle nouvelle ?», « Quoi de nouveau ? », « Quel fait nouveau ? », « Quoi de neuf ? » nous semble donc constituer « LA question essentielle en journalisme factuel». Ainsi donc, la nouvelle journalistique est un « Fait nouveau, susceptible d'un nouveau développement », car les deux amis pourraient encore se rencontrer et se demander, une fois encore, quoi de neuf ?

La nouvelle journalistique devient une information lorsque l'intérêt humain s'en mêle. Et l'intérêt humain intervient lorsque certains critères d'appréciation interviennent.

2.6.2. Les critères déterminant l'intérêt humain dans une nouvelle journalistique [15]

Pour déterminer si une nouvelle intéresse/pourrait intéresser les gens de la communauté, et donc susceptible de constituer une information, il faut tenir compte des critères ci-après :

Dans cet exemple notamment, puisque le manque d'eau affecte des centaines, voire des milliers de gens à Kisangani, alors il s'agit d'une information à cause de l'impact.

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a)L'actualité : une nouvelle intéresse les gens d'autant qu'elle est plus récente. En d'autres termes, la nouvelle vient-elle à peine de se produire ? S'est-elle produite aujourd'hui, hier, il y a deux jours ou la semaine dernière ? Va-t-elle se produire dans les heures qui suivent ou demain ?

Ex. Le maire a tenu une réunion, hier à la mairie avec tous les conseillers municipaux de Goma, pour discuter du problème de manque d'eau potable dans la ville.

L'événement a eu lieu hier, donc il constitue une information.

Attention ! L'actualité semble être le critère primordial dans la détermination d'une information, mais, seule, elle n'est pas suffisante. D'où, d'autres critères suivants:

b) La proximité : un événement intéresse les gens d'autant qu'il se déroule plus près d'eux. En d'autres termes, si l'événement est survenu dans votre communauté, dans votre cité ou dans la cité voisine, il constitue une information. Autrement dit, « Plus loin de nous l'événement se déroule, moins il nous intéresse », et vice-versa.

Ex. : Deux personnes étaient blessées hier sur la route du village, lorsque leurs véhicules sont entrés en collision. Dans ce même cadre, on peut aussi évoquer la fameuse « théorie du mort kilométrique... ».

c)L'impact : Il s'agit de se poser la question de savoir « Combien de personnes sont-elles concernées/affectées par l'événement ? ».

Si la réponse à cette question est « beaucoup... », « plusieurs... », « des dizaines, centaines, milliers... », alors il s'agit d'une information.

Ex. : Le maire a tenu une réunion urgente avec les conseillers urbains pour discuter du problème de manque d'eau dans la ville de Kisangani.

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d) La proéminence : Il s'agit du caractère des « gens qui ont toujours fait l'actualité », « qui ont toujours posé des actes... » qui rencontrent l'approbation de la communauté, du public. Il s'agit d'événements qui impliquent des décideurs du pays, de la communauté. Dans la mesure où ces personnalités inspirent toujours un sentiment national, communautaire ; une certaine idée de développement, du progrès, quelque chose qui affecte/ heurte le sentiment national ou communautaire.

Ainsi les personnalités publiques (Président de la République, Ministre de l'Intérieur, Gouverneur, Maire, etc.) sont constamment impliquées dans des événements concernant leur pays, leur communauté :

Ces personnages sont presque toujours « Acteurs » incontestables de l'actualité, et donc de l'information. C'est pourquoi d'ailleurs certains médias ont toujours des « Reporters spéciaux » au Parlement, à la mairie, etc.

Il en est de même des « Figures publiques » comme des grands chanteurs ou sportifs.

Exemple : Le décès du grand chanteur congolais Papa Wemba, le 24 avril 2016 à Abidjan, a été diffusé dans presque tous les médias du monde.

Autre exemple : Le passage à Goma de DROGBA, grand footballeur ivoirien des temps modernes, quelle que soit la raison, ne peut pas ne pas constituer une information.

e) L'émotion : Il s'agit d'événements qui appellent l'émotion, la sympathie humaine. Ainsi donc les événements impliquant les « Sans abris », les survivants d'un désastre ou d'une calamité sont-ils toujours des informations. L'objectif étant d'informer la communauté qu'il existe des personnes qui souffrent et qui ont besoin de notre solidarité humaine. Et de trouver une solution à leur souffrance.

Ex. : Deux familles de l'Avenue du Golf, à Goma, ont passé la nuit à la belle étoile ce lundi après l'incendie qui a consumé leurs maisons suite à un feu de la bougie, selon la police.

f) La rareté de l'événement : Il s'agit d'événements non usuels.

- Pyramide, qui induit une organisation hiérarchique des informations, qui s'enchaînent entre elles de manière fluide et logique.

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Exemples : -le premier bébé de l'année 2015 à l'hôpital Du Cinquantenaire ; -le plus grand élève du Complexe scolaire Saint esprit de Goma ; -la plus grosse carotte récoltée cette saison en RDC, etc.

g) La polémique, l'adversité ou le débat : Il s'agit d'événements où au moins deux personnes sont dans une sorte de « désagrément ». L'une pas d'accord du tout avec le point de vue de l'autre. De tels thèmes intéressent les gens qui sont curieux de savoir comment argumentent les uns et les autres quant aux tenants et aux aboutissants d'un tel ou tel autre sujet.

Ex. : Pour faire face à l'insécurité récurrente à Beni, certains députés pensent qu'il faut regrouper les habitations alors que d'autres privilégient la solution militaire contre les rebelles ougandais.

h) L'humour : Tout sujet qui conduit les gens à rire, à se détendre par le rire, est un sujet d'information. Juste pour rire et se satisfaire soi-même !

Attention ! Il faut toutefois se rassurer qu'il s'agit d'une nouvelle objective et non une fiction.

2.6.3. Le principe de la Pyramide inversée ou renversée

La plupart du temps, l'information journalistique se décline selon la stratégie ou le « principe de la Pyramide inversée ou renversée ». Le principe de cette stratégie de la rédaction journalistique est simple : « Commencer par dire l'essentiel avant de développer des informations plus accessoires ». Il satisfait directement et efficacement l'auditeur, pressé de commencer d'autres activités ou de répondre à d'autres rendez-vous de la journée.

Le principe de «Pyramide inversée» se compose de deux termes qui parlent d'eux-mêmes :

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- puis, Inversée qui suppose que la partie la plus large du triangle pyramidal se trouve en haut, alors que la plus étroite est située en bas. Autrement dit, que le générique précède le spécifique.

Appliquée à la création de contenus, la pyramide inversée donne à voir en premier lieu l'Essentiel du propos. Celui-ci est ensuite développé du général vers le particulier et de l'essentiel vers l'accessoire.

Figure 4: La Pyramide inversée: du général au particulier, de l'essentiel à l'accessoire et du plus important au moins important

Source: Redacteo.com, Rédacteur de qualité

La pyramide inversée se révèle donc l'exact opposé du principe qui veut que l'on garde le meilleur pour la fin. Elle se distingue aussi de la classique stratégie «Thèse-antithèse-synthèse» et de l'approche latine, racontant des histoires. Le principe de la Pyramide inversée peut se dupliquer sur la fameuse «Règle des 5 W» décrite brièvement comme suit par le site «24 heures dans une rédaction» de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, notre alma mater.

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2.6.4. La règle d'or des 5 W

Figure 5: La règle de 5 W selon « 24heuresdansunerédaction.com»

Source :24heuresdansunerédaction.com

Les réponses aux 5 W (de l'anglais : What, Who, Where, When, Why/How ? ou en français: Quoi, Qui, 0ù, Quand, Pourquoi/comment?) dans chaque nouvelle constitue la règle fondamentale, incontournable, impérative du journalisme. Il ne peut pas y avoir de compromis sur les quatre premiers W. L'auditeur a besoin de repères : qu'est-ce qui s'est passé ? Où ça s'est passé, quand, qui est l'acteur?

C'est la même chose dans la vie quotidienne quand vous rencontrez un ami, vous lui racontez ce que vous avez vu (Quoi de neuf ?), Où, Quand, par

Qui ?

Il peut arriver que l'on doive rédiger un texte sans connaître la réponse au cinquième W, le Why, le Pourquoi ? - ou le Comment (How) ? Une démarche plus poussée d'analyse de l'information nous aidera à trouver cette réponse.

- Dire le plus clairement possible en quoi consiste l'action. «Il y aurait des désaccords au sein de l'équipe dirigeante» est une mauvaise information, «Pierre et Jean se disputent la présidence» est une meilleure information.

- Toujours identifier le sujet de l'action. «La rentrée des classes a été repoussée» est une mauvaise information ; « le ministre de l'éducation repousse la rentrée des classes » est une information plus claire.

- Toujours dire où cela se passe-t-il: à Kinshasa, Brazzaville, N'Djamena, Bangui, Ouagadougou, Bujumbura, Casablanca, Dakar, Oran, Alger, Tunis, Tripoli... dans tel quartier, telle rue, etc.?

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- Toujours dire avec précision quand s'est passé l'évènement que l'on relate : ce matin, aujourd'hui, hier, il y a deux jours, il y a une semaine, le 10 janvier...

Rechercher absolument la réponse

Si l'on ne dispose pas de ces renseignements, il faut tout faire pour les rechercher. Une information n'a de valeur que si la réponse à ces quatre questions fondamentales (quoi, où, quand, par qui ? est donnée. Un bon rédacteur en chef devrait jeter à la poubelle toute nouvelle qui ne comporte pas ces réponses, et un journaliste ne devrait jamais donner une nouvelle qui ne les comporte pas.

Cette règle s'applique à tout : lancements radio par exemple - Où, Quand, Qui, Quoi ? Le Comment/Pourquoi étant l'angle du reportage. Elle aide à la construction de papiers radio, de reportages, dans les interviews, partout.

Et le site de conclure, « Vous voyez par vous-même, ce sont des questions de tous les jours. Nous les utilisons par réflexe. Dans le journalisme, elles doivent devenir LE REFLEXE ».

Nous estimons donc, sur base de l'expérience de toutes ces années, que la meilleure stratégie pour inculquer l'idée des genres journalistiques aux jeunes apprentis en journalisme, c'est de partir de la combinaison de deux stratégies : le principe de la Pyramide inversée et la règle des 5 W.

2.7. Les petits formats factuels en vigueur à Radio Okapi/Goma

En combinant le principe de la Pyramide renversée et la règle des 5 W, on obtient le schéma étagé suivant conçu comme tel pour des raisons pédagogiques:

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Figure 6: Schéma combiné étagé PYRAMIDE INVERSEE vs 5 W

What/Quoi?

Who/Qui?

When/Quand

?

Where/

Où?

How/Commen
t?/
Why/Pourquo
i?

- What : quelle nouvelle? de quoi s'agit-il ?

- Who : de qui s'agit-il ? qui est l'acteur?

- When: quand cela est-il arrivé ?/...a-t-il commencé / ...va-t-il commencer ?

- Where : où l'événement s'est-il produit / ...va-t-il se produire ?

- How/Why: comment/pourquoi cela est-il arrivé/...va-t-il se produire?

En pratique, les réponses aux 4 premiers W constituent le lancement, ou encore la brève. Et la dernière question (How/Why ?) constitue l'explication, déjà calée normalement dans l'angle.

Lorsqu'on rédige selon le principe de la Pyramide inversée ou renversée, les informations sont développées par ordre d'importance décroissante.

Au tout début de l'article journalistique, ces informations sont résumées par une Introduction, un Lancement appelé aussi Attaque, Chapô, Amorce ou Lead en anglais.

2.7.1. Lancement, Introduction, Chapô, Amorce, Attaque ou Lead [16]

Définition: Le lancement est un petit texte rédigé par le présentateur qui permet de« lancer », c'est-à-dire d'introduire un sujet pendant un journal. Il s'agit d'un texte qui répond à au moins 4 questions des 5 W (What, Where, When, Who), tout en gardant à l'esprit que le How/Why introduit souvent l'angle.

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Un lancement dure en moyenne une vingtaine de secondes, soit un minimum de trois phrases et un maximum de cinq ou six phrases.

Structure d'un lancement [17]

Un lancement est structuré en trois parties :

1ère partie : La phrase d'accroche qui contient l'information d'actualité.

Pour déterminer qu'elle est l'info d'actualité, il existe une technique toute simple. Il faut se poser la question suivante : « quelle est l'information nouvelle ? ». La réponse à cette question doit tenir en une phrase. Il faut rédiger cette phrase de façon accrocheuse, pour fixer l'attention de l'auditeur.

2ème partie : Les informations complémentaires.

Il s'agit au minimum d'une phrase, mais le plus souvent de deux ou trois phrases qui apportent les éléments indispensables à la compréhension de l'information.

Pour être sûr que vous n'avez rien oublié utilisez les 5 W. Pensez à vérifier que votre lancement réponde au moins à 4 des 5 questions.

3ème partie : la phrase qui présente l'angle sous lequel le sujet sera traité.

Le reporter, chaque fois qu'il réalise un sujet, peut le faire selon des « angles », des éclairages différents. Prenons par exemple un reportage sur le début d'un procès.

Voici différents angles possibles :

- le portrait de l'accusé sous forme de papier.

- le rappel des faits qui ont amené à ce procès, sous forme de papier. - une interview croisée des avocats des victimes et de l'accusé, etc.

Exemple de lancement

1ère partie : Le procès des assassins présumés de Laurent Désiré Kabila débute ce matin à Kinshasa.

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2ème partie : Ce premier jour sera consacré à la lecture de l'acte d'accusation. Les accusés resteront enfermés à la prison de Makala pendant toute la durée du procès

3ème partie : Le principal accusé est Eddy Kapend, l'ancien chef d'Etat-major du président Kabila. Son portrait par notre reporter...

2.7.2. La brève (24 heures dans une rédaction, projet ESJ-CFI, op. cit., fiche 12)

Définition et caractéristiques d'une brève

Une brève est une information qui n'est pas développée sous la forme d'un sujet, comme un papier ou un son. Elle peut être utilisée dans un flash ou dans un journal complet. Comme l'Amorce, la brève répond au moins à 4 des 5 questions de l'introduction.

La brève se caractérise par sa concision, tant dans la durée (max.30 à 40 secondes) que dans son contenu. Synthétique, elle résume une nouvelle en répondant malgré tout aux questions principales de l'amorce. Savoir : Quoi de nouveau ? Où ? Quand ? Qui ?

Comme son nom l'indique, une brève tient en quelques lignes. Trois ou quatre phrases permettent en général d'écrire une brève. En termes de durée, cela représente entre une dizaine et une vingtaine de secondes.

La brève est l'art de la radio...

Pour écrire une bonne brève, il faut parfois s'y reprendre à plusieurs fois. Si une brève est trop longue, cela signifie que vous n'avez pas été directement à l'essentiel.

Structure d'une brève

Une brève est structurée en deux parties :

1ère partie : La phrase d'accroche qui contient l'information d'actualité.

Pour déterminer quelle est l'info d'actualité, il existe une technique toute simple. Il faut se poser la question suivante : « quelle est la nouvelle information ? », « Quoi de nouveau ? ». La réponse à cette question doit tenir en une phrase. Il faut rédiger cette phrase de façon accrocheuse, pour fixer l'attention de l'auditeur.

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2ème partie : Les informations complémentaires

Il s'agit au minimum d'une phrase, mais le plus souvent de deux ou trois phrases qui apportent quelques éléments indispensables à la compréhension de l'information.

Il existe un truc élémentaire pour être sûr que vous n'avez rien oublié : les 5 W qui sont Who, When, Where, What, Why, soit en français Qui, Quand, Où, Quoi, et Pourquoi ? Pensez à vérifier que votre brève réponde bien à ces cinq questions.

N.B. La brève fait souvent une polémique au sein des rédactions (elle est trop longue, elle est incomplète, elle manque de concision, etc.). L'essentiel, c'est qu'on atteigne les mêmes objectifs c.à.d. la concision.

Une brève un peu plus fournie (qui répond pratiquement à toutes les 5 questions de l'amorce) s'appelle Filet.

Voici ce que pense un spécialiste à propos des vertus de la brève:

Encadré no.2 : Texto de Jacques CREMERS [18]

« La brève offre, par sa courte durée, une grande souplesse éditoriale. Plus mobile que les autres modes du langage radiophonique, elle peut être plus aisément déplacée à l'intérieur du journal, même pendant son déroulement. Elle permet au présentateur de conserver une meilleure maîtrise de la durée de son journal, habilement lorsqu'elle est placée en fin du conducteur.

Bien disposées à l'intérieur d'un journal, les brèves peuvent lui donner du rythme tout en conférant à l'auditeur, une impression de satiété de l'information. A moins d'annoncer un fait majeur dont le présentateur vient à peine de prendre connaissance (fausse ouverture), la brève n'est jamais placée au début de journal. Mieux vaut également éviter d'enchaîner deux brèves successives, afin de ne pas susciter une impression de lourdeur. »

( in Des radios pour informer, Pierre Martinot, Panos Paris, op.cit., p.76).

Le choix rédactionnel : Parfois il est plus opportun de faire un papier qu'un son. Par exemple, vous devez analyser ou expliquer un sujet complexe.

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Exercice 1 : Prenez une brève écrite par un de vos collègues et réécrivez-la en barrant tous les mots qui vous paraissent inutiles. Passez-la à un autre journaliste et demandez-lui de la réécrire.

Lui aussi va la raccourcir. C'est ce qui se passe lors de la préparation du soir. Le journaliste de permanence écrit des brèves à partir des dépêches ou des reportages.

Le lendemain matin, le présentateur les regarde d'un oeil neuf et les réécrit encore plus courtes et quasiment dans une forme parfaite. La radio est un travail d'équipe.

Exercice 2 : Ecoute des brèves

- Après avoir écouté une brève, situez la réponse aux quatre questions essentielles de l'amorce ;

- Dites si l'information présentée dans la brève est Complète ? Compréhensible ? Pertinente ?

2.7.3. Le Papier radio et le Reportage Définition et caractéristiques:

Le Papier est le format de base du journalisme radio. Le papier radio est un article court (25 lignes maximum). Sa durée, plus ou moins 1 minute ; c'est le texte que le journaliste écrit et lit dans sa voix. Il peut être en direct ou enregistré.

En reportage, il se fait au téléphone. Mais quel que soit le cas de figure, le papier a une structure : un début, un milieu, une fin. Une phrase d'accroche, une chute. Il ne répète surtout pas ce qu'il y a dans le lancement. Il répond à la question Comment/Pourquoi ?

Deux facteurs amènent à traiter un sujet sous la forme d'un papier :

La nécessité : vos interlocuteurs refusent d'être enregistrés, mais acceptent de vous donner des informations. Ou alors il n'y a pas d'interlocuteur possible, vous n'avez pas de source orale.

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Il existe deux types de papier :

Le papier de desk est un papier rédigé sans sortie en reportage. Le journaliste travaille dans la rédaction. Il traite des informations qui lui viennent de différentes sources.

Il utilise le plus souvent des dépêches d'agences de presse, des articles de journaux, des textes et documents divers. Le journaliste complète ces informations en effectuant des recherches sur Internet et en utilisant le téléphone.

Le papier de reportage est le produit d'un reportage. Pour le réaliser, le reporter va collecter des informations sur le terrain. Il observe, prend des notes, pose des questions sur le sujet qui l'intéresse.

Avant de rédiger un papier :

- Vérifiez d'abord qu'il ne vous manque aucun élément, que vous maîtrisez le sujet. Ensuite, vous triez et organisez la matière que vous avez collectée.

- Concentrez-vous sur l'angle que vous devez traiter. Pour cela, écartez tout ce qui ne concerne pas cet angle.

- Mettez de côté les informations qui permettront au présentateur de lancer votre papier, et rédigez votre lancement.

- Préparez l'ordre dans lequel vous allez rédiger vos informations : il doit être logique, faciliter la compréhension des auditeurs. Choisissez soigneusement votre première et dernière information, l'attaque et la chute.

- N'oubliez pas la mise en bouche : Répétez plusieurs fois votre papier avant d'aller en studio ou de l'enregistrer, parlez-le, dites-le à haute-voix. Si votre papier est issu d'un reportage sur le terrain, relisez-le en vous demandant : est-ce que j'aurais pu écrire le même papier en restant dans la rédaction en travaillant par téléphone ? Si la réponse est oui, réécrivez le papier !

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Structure d'un papier : Elle comprend :

Une attaque : A travers quelques mots et/ou une tournure de phrase efficace, il faut accrocher l'auditeur, faire en sorte qu'il écoute attentivement. Ci-dessous, une belle remarque d'un spécialiste :

Encadré no.3 : Texto de Vincent GARIGUE [19]

« Souvent, le présentateur a envie de donner l'info dans son lancement. Le reporter également...Chacun a envie de tirer la couverture à soi, et finalement les deux donnent la même information. Le présentateur et le reporter doivent s'entendre pour ne pas faire de répétition ».

(Cité par Pierre Martinot, Des radios pour informer, Panos Paris, op.cit., p.70)

Moralité: L'attaque assure la liaison entre le lancement et le papier, ce qui nécessite une bonne coordination avec le présentateur.

Un développement : Le journaliste apporte les réponses aux 5 questions fondamentales, puis donne des informations secondaires pour cerner le contexte.

Une chute: C'est la conclusion du papier. Elle peut être le point de départ d'une réflexion pour l'auditeur. Exemple: Qu'en pensent les étudiants? La prochaine réunion apportera un éclairage important à ce sujet.

Elle ne peut toutefois pas contenir la position du journaliste. Exemple: Cette mesure prise par le Recteur va sûrement raviver la colère des étudiants...

Enfin, elle peut être une info-service. Exemple: La prochaine réunion entre le Recteur et le Collectif des étudiants est fixée au 09 septembre 2016.

Le papier s'intéresse à tous les champs de l'actualité: politique, judiciaire, économique, social; sports, culture, etc.

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2.7.4. Le son

Définition et caractéristiques : Le son est un extrait d'interview. Il correspond à un angle. Ce n'est pas le résumé d'une interview. Il fonctionne par lui-même derrière le lancement, lequel indique alors le nom, la fonction de la personne interviewée et l'angle, la question à laquelle elle répond.

Comment monter un son ?

- Il faut d'abord isoler toute la partie de l'interview qui correspond à l'angle. Cela peut aller de 2 à 3 minutes, voire plus.

- Ensuite, on regarde où cela peut commencer, l'attaque ; puis on regarde la chute, la fin.

- Sélectionner cette partie-là et la copiez sur une nouvelle time-line.

- Enregistrer sous : il est important de constituer deux dossiers - un pour les sons bruts, un pour les sons montés - et d'enregistrer régulièrement pour éviter de tout perdre en cas de coupure de courant. En cas de mauvais montage, le son d'origine est là en réserve, inchangé.

Dernière opération : RÉDUIRE. C'est la plus longue. On élimine d'abord les hésitations, les redites. Dans la vie, quand on parle, on va rarement au but tout de suite, il y a des digressions, des incidentes. En cours de route, vous éliminez vos questions si elles n'apportent rien. Ensuite, vous tâtonnez pour arriver au format demandé : 30, 40, 50 secondes, 1 minute...

N.B. : Un bon Son ne trahit pas la pensée de l'interlocuteur. Il se contente de raccourcir son propos en lui donnant du punch. Si vous avez un doute, n'hésitez pas à le faire écouter à un collègue ou à votre rédacteur en chef. Il vaut toujours mieux corriger avant la diffusion.

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2.7.5. Le Papier-plus-Son ou Enrobé

Définition et caractéristiques : Le papier-plus-son, comme son nom l'indique, est un texte enregistré avec un ou plusieurs sons. Le texte enrobe le son, d'où le nom d'enrobé. Les Anglais l'appellent Package : pour eux, c'est le vrai reportage, the report.

Il y a plusieurs formes d'enrobé : du simple avec un son, aux plus complexes avec plusieurs sons, des ambiances. C'est le reportage vivant. L'enrobé comme le son se lance avec un lead qui donne à la fin le nom du journaliste et l'angle de son reportage.

L'architecture d'un Enrobé peut être classique, en alternant les voix Off et les interviews :

Voici trois schémas possibles : Enrobé avec un son

Lancement À Angle du reportage:

Texte du journaliste 20 sec.--

Extrait d'interview 30sec.

----Texte journaliste 10sec

--

 
 

Enrobé avec plusieurs sons

Texte 1

Son 1

Texte 2(relance)

Son 2

Texte 3

---

--

 

---

 

Enrobé avec des ambiances

 

Texte 1----

Son 1--- --

Texte 2

---

 

Son

2---

Texte 3

 
 

Sur fond d'ambiance

 

Ambiance

 

ambiance

 

Source : 24 heures dans une rédaction, ESJ Lille, radio

Varié, vivant et englobant plusieurs voix ou ambiances, l'Enrobé est un genre apprécié des auditeurs. Sa dynamique maintient le niveau d'écoute.

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Les possibilités sont toutefois multiples. Et, le journaliste peut exercer sa créativité (mettre plus de sons). Mais attention au TEMPS.

Deux recommandations:

Sous les voix, on baisse toujours un peu l'ambiance (mixage). La voix doit rester compréhensible. On commence et on termine par un léger fade, c'est plus joli.

Cela évite que le Son n'arrive comme une brute et ne termine Cut. Le technicien mixe la voix du présentateur sur la dernière ambiance, c'est encore plus joli.

Procédure pour réaliser un enrobé :

- Selon la même procédure que pour monter un son

- D'abord monter les sons - courts - 30 à 20 sec. ou moins.

- Isolez les ambiances sans les monter. C'est facile de les raccourcir sur la time-

line.

- Ensuite, on calcule le temps de tous ses sons et on écrit son texte en fonction du

temps qui reste.

- ENREGISTREZ votre texte après l'avoir bien murmuré.

- Mettez TEXTES et SONS bout à bout ou sur deux pistes.

- Si c'est encore trop long : réduisez les sons ou enlevez du texte

N.B. Les éléments sonores utilisés constituent des témoignages authentifiant en quelque sorte votre reportage. Les acteurs-clés de cette actualité ont l'occasion d'exprimer leurs commentaires et opinions. Le journaliste les utilise pour confirmer la véracité des faits, en s'appuyant sur des sons (interviews, ambiances sonores).

Ce genre journalistique nécessite un montage pour enrober le texte autour des illustrations sonores. Sa réalisation est plus longue (environ 2hoo du temps pour un débutant) et par conséquent plus onéreuse (les rendez-vous avec les personnes ressources, les contacts téléphoniques, les déplacements, le temps de montage, etc.).

(Cité par Pierre Martinot, Des radios pour informer, Panos Paris, op.cit., p.72).

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Quand faut-il privilégier un Enrobé ?

- lorsqu'on dispose de témoignages forts, qui apporteront un plus à la crédibilité de la nouvelle;

- lorsqu'on doit mettre en valeur une déclaration importante d'une personnalité; - lorsqu'il faut équilibrer la nouvelle en présentant deux points de vue

contradictoires (Dans le cas d'un conflit universitaire par exemple, donner le point

de vue du Recteur puis l'interview d'un étudiant).

Comment réaliser un Enrobé?

- définir un angle;

- identifier et contacter les personnes ressources à interviewer;

- préparer leurs interviews;

- réaliser les différentes interviews;

- prendre des sons d'ambiance sur le lieu de reportage, si cela se justifie;

- prendre des notes pour se remémorer les informations et les ambiances du

reportage;

- avant le montage, écouter la matière brute et sélectionner les extraits

d'interviews. Il faut être strict dans la sélection pour respecter les durées

imparties;

- scénariser le reportage (textes + interviews + sons d'ambiance);

- construire le texte harmonieusement pour garantir la fluidité des informations:

pour cela, il faut écouter le début et la fin de chaque élément sonore pour y

associer son texte;

- enregistrer les voix;

- finaliser le montage définitif.

Encadré no. 6: Texto de Christophe BOISBOUVIER [20]

«Un bon enrobé, c'est un enrobé dans lequel les sons priment sur la partie papier du journaliste. Quand les sons sont à la hauteur de l'ambition, qu'ils sont de varies illustrations, qu'ils frappent les esprits...Si vous n'avez pas de bons sons, il vaut mieux faire un papier: vous raconterez mieux l'histoire

Approche innovante: réaliser un reportage sans voix off. Le contenu se trouve dans les sons recueillis (ambiance, son in et interviews).

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2.7.6. Le Reportage

Nous l'avions déjà esquissé lors de la définition et des caractéristiques de deux types de Papier: papier desk et papier reportage. Nous nous limiterons aux techniques de sa réalisation.

Techniques de réalisation du Reportage

En résumé, la stratégie du Reportage (...et du Grand Reportage) est similaire à celle de l'Enrobé. Au départ, comme toujours, il y a une idée et un angle de traitement. A partir de ce moment, le journaliste va chercher la documentation, les personnes ressources et les illustrations sonores qui pourront permettre de construire ce reportage.

La durée du reportage implique une construction bien plus réfléchie: il faut scénariser le récit, le faire rebondir, le faire respire, construire un commentaire en adéquation avec les illustrations sonores.

Le montage sera aussi techniquement plus approfondi.

Un conseil: Laisser respirer le reportage en apportant un soin particulier au décor sonore. Des moments de silence, du son d'ambiance et de la musique permettent à l'auditeur de réfléchir au sujet, sans être assommé par un contenu trop dense. Trop d'informations tuent le reportage, dit un principe d'information.

Certains reportages se construisent aussi sans voix Off journalistique. Seules les interviews et les illustrations sonores (sons d'ambiance et sons in) apportent l'info. Dans ce cas, la prise de son lors du reportage doit être techniquement bonne.

Exercice: Produire deux reportages sur le même thème:

Approche classique: réaliser un Enrobé en étant attentive au fond (quelles sont les personnes ressources à interviewer?) et à la forme (scénarisation et réalisation).

(in Des radios pour informer, Panos Paris, op.cit.).

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2.7.7. Les Titres

Définition et caractéristiques: Le titre informe sur le contenu du journal et sur sa hiérarchie c.à.d. qu'il communique l'ordre des sujets dans le journal.

Stratégie de construction des titres: L'écriture des titres est vive pour accrocher l'auditeur. Il peut s'agir de phrases nominales (Koffi Olomidé, en concert à Nairobi...Point de départ de sa tournée africaine d'adieu aux concerts de scène) ou verbales (Koffi Olomidé en concert à Nairobi. C'est la première étape d'une tournée africaine pour dire au revoir aux concerts de scène).

La lecture des titres est soutenue par un tapis musical et se termine par une ponctuation sonore marquant la fin des titres et le début du développement.

En général, le présentateur annonce deux ou trois titres. Pour marquer le caractère exceptionnel d'une actualité, il pourra se contenter d'un seul titre. Ainsi, en brisant le rythme habituel, il attire l'attention de l'auditeur sur cette information qui fait la Une de toute l'actualité (Mort de Papa Wemba en plein concert à Abidjan...Une édition spéciale consacrée entièrement aux préparatifs des obsèques du grand chanteur congolais à Kinshasa. Ce sera le 20 mai prochain.).

Enfin, selon le style du présentateur ou les exigences du format du journal parlé, les titres seront plus ou moins longs.

Encadré no.6: Texto de Patrick Ector [21], journaliste RTBF

«Le titre, c'est un peu l'annonce du journal. L'invitation à écouter ce qui va suivre. Donc, c'est capital pour accrocher l'auditeur. En ce qui me concerne, je fais des titres assez courts, sans verbes, qui essaient de donner l'information principale et complète aussi, parce qu'il faut qu'un titre se suffise à lui-même. Il faut qu'il soit suffisamment percutant pour provoquer cet effet d'annonce qui va faire que l'auditeur, qui aura été accroché par l'un des titres, restera jusqu'au moment où l'information sera développé dans le journal».

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Certains présentateurs réécrivent les lancements, d'autres reprennent le texte de leur journaliste. Le contrat tacite qui lie les deux journalistes, c'est le respect du fond.

2.7.8. La Chronique

Jusqu'à présent, nous sommes restés dans le strictement factuel. Mais, à la faveur de plusieurs événements liés à la problématique de la sécurité au Nord et Sud-Kivu, la rédaction centrale de Radio Okapi, tout en restant dans les limites du factuel, a permis que des journalistes qui connaissent bien la région du Kivu puissent intervenir sous le genre «Chronique». C'est- à- dire, tout en tablant sur les faits, tolérer que l'intervenant se permette une sorte de «Point de vue personnel», en tant que «Spécialiste» du coin. Ce petit «relâchement» allait aussi dans le cadre de la «spécialisation des cadres» prônée par la hiérarchie de Radio Okapi, en son temps.

Définition et caractéristiques de la chronique:

Il s'agit d'un commentaire personnalisé, stylisé et dont la durée est plus longue qu'un papier/billet. Il porte sur un champ particulier de l'actualité ou sur une thématique: chronique politique, économique, culturelle ou scientifique. La chronique se caractérise aussi par sa régularité, quotidienne ou hebdomadaire.

La chronique porte une signature régulière, c.à.d. celle d'un journaliste chevronné ou d'une personnalité reconnue dans son domaine. Elle est incluse dans un journal ou dans une tranche d'information comprenant divers intervenants et chroniqueurs. Dans ce cas, le chroniqueur fait office d'invité spécialisé. La chronique peut alors se fondre dans un dialogue avec le présentateur, appelé «Converse».

En radio, on distingue deux types de chronique:

-la chronique généraliste: elle se rapporte à un thème. Travail de réflexion, traduisant de manière personnelle et subjective, la pensée de son auteur.

Exemples: chronique sur la mort; chronique judiciaire...

Exercice de précision et d'observation, l'écriture du portrait demande un riche vocabulaire, diversifié, image mais précis...

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-la chronique spécialisée: Elle est axée sur l'actualité d'un secteur particulier: la politique, la musique, le cinéma, l'économie, le développement durable, la science, la géopolitique, la santé, etc.

Exemples: la Chronique sécuritaire de la semaine au Nord-Kivu ou au Sud-Kivu« sur Radio Okapi; «Mémoires d'un continent» du professeur Elikya MBOKOLO sur RFI...

Exercice: Ecoute des chroniques généralistes et spécialisées sur Radio Okapi.

- Qu'est-ce qui différencie ces éléments des éléments d'information «objectifs»? - Qu'apporte ce point de vue à l'auditeur?

P.S. Les chroniques ont un point commun: ce sont les observations de leur auteur qui nourrissent leurs réactions, leurs réflexions ou leurs impressions. Certains chroniqueurs cultivent l'amour du «je», et donc écrivent leur texte à la première personne du singulier.

L'écriture est très différente d'un auteur à l'autre, certains pouvant adopter le ton froid de l'analyse alors que d'autres adoptent la verve du polémiste.

Mais la chronique doit toujours être plaisante: et, c'est pour goûter à ce plaisir radiophonique que l'auditeur respectera son rendez-vous régulier avec les chroniqueurs.

2.7.9. Le portrait

Comme le ferait un peintre ou un photographe, le journaliste offre un regard sur une personne en évoquant, avec beaucoup de verve, sa personnalité et son parcours. Il ne peut s'agir toutefois d'un texte ronflant sur les qualités de cette personne.

Pour sa crédibilité, le journaliste mettra un point d'honneur à brosser ce portrait avec justesse. Parfois, il lui est demandé de solliciter le témoignage d'un tiers s'il se rend compte qu'il risque d'être trop favorable à la personne.

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Exercice: Ecoute des portraits sur Radio Okapi.

- Quel type d'informations le journaliste utilise-t-il pour cerner la personnalité?

- L'approche vous semble-t-il neutre? Trop favorable à la personne? Trop critique? Pourquoi?

P.S. A la suite de ce format, une vive discussion s'est invitée à notre séance de formation. Les apprenants voulaient en effet savoir «quelles catégories de personnes méritent un portrait?». La réponse est «Toute personne, dans notre milieu de vie, mérite un portrait». Car, non seulement toute personne est unique dans la vie, mais aussi parce que «Chacun de nous a sa manière de s'adapter à la vie».

Bien sûr, la tendance est d'accorder priorité à ceux qui «ont réussi» ou «se sont distingués» dans la vie. Mais chacun de nous devrait droit à un portrait, ayant une quelconque particularité à partager avec les auditeurs.

2.7.10. L'Angle

La radio ne peut tout dire, les journaux sont limités dans le temps, il faut donc choisir. La notion d'angle renvoie au traitement journalistique appliqué à un reportage. Un journaliste peut mettre en valeur différents aspects ou angles d'un même sujet. Chaque information peut être prise, présentée, envisagée, vue, sous différents angles.

L'angle, un choix journalistique.

Tous les jours, les médias concurrents traitent les sujets importants. Sur un même sujet, chacun peut constater que le résultat est différent d'une radio à l'autre. Tout dépend de l'angle choisi pour traiter le sujet. Si l'angle est bon, le reportage sera intéressant.

Il est impossible de donner toutes les informations dans un papier d'une minute. Le journaliste radio assume cette contrainte et la transforme en atout.

Le choix d'un bon angle compense le délai limité imposé à votre reportage. Rien ne vous interdit de traiter votre sujet sous deux angles différents : de proposer un des angles au journal du soir et le second au journal du lendemain matin.

Même chose pour un procès : papier de rappel des faits, présentation de l'accusé, papier résumant la séance, enrobé avec sons des avocats des deux parties.

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Quand faut-il déterminer l'angle d'un sujet ?

Le moment pour choisir un angle de traitement d'un sujet, c'est la conférence de rédaction : comment on va traiter chaque sujet, qu'est-ce qui intéresse les auditeurs dans ce sujet, qui sont les bons interlocuteurs pour une interview ?

La meilleure façon de répondre à ces questions, c'est de les discuter en équipe pendant la conférence du matin.

Exemples d'angles.

Prenons un sujet d'actualité : un incendie fait rage dans un quartier de votre ville, les maisons et les commerces sont en flamme.

Voici quelques exemples d'angles possibles :

1er angle : Envoyer un reporter sur place qui nous appellera dans le journal pour décrire l'incendie. Traitement : un papier en direct par téléphone.

2ème angle : Faire un bilan matériel et humain : combien de morts, de blessés, comment s'organisent les secours, combien de rues, de maisons sont touchées, etc. Traitement : un extrait d'interview d'un responsable.

3ème angle : Expliquer ce qui s'est passé. Quand et où le feu a démarré ? Pour quelle raison ? Est-ce un incendie criminel ou accidentel ? Traitement : un papier dans le studio.

On peut choisir parmi de multiples angles. On peut traiter plusieurs angles pour varier les reportages d'une édition à l'autre.

N.B. Si l'évènement est très important, on peut lui consacrer plusieurs angles dans une même édition et constituer un Dossier.

Le principe s'applique à tous les évènements : politique, culture, économie, sports (papiers d'avant match, sons d'avant match, compte rendus d'après match, interviews de joueurs, entraîneurs, papier d'analyse...).

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2.8. Les grands formats en vigueur à Radio Okapi/Goma

2.8.1. Le Dossier

Définition et caractéristiques: Faut-il rappeler que si l'événement est très important, on peut lui consacrer plusieurs angles dans une même édition et constituer un dossier.

Un genre journalistique qui sert à expliquer: Le dossier est un texte ou un reportage (ou une série de textes et de reportages) pour donner une vue d'ensemble d'un sujet, d'un problème, d'une situation. On dit parfois d'un reportage qu'il «va au fond des choses» que c'est un dossier, parce qu'il repose sur une analyse méthodique, s'appuie sur une démarche approfondie.

Tel que développé sur Radio Okapi/Goma, le Dossier porte sur un événement intéressant, mais directement lié à l'actualité.

Il se caractérise aussi par une ou plusieurs problématique (s) posée (s) et qui va déterminer la démarche du journaliste.

Exemple: «Le dialogue inclusif voulu par le Chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila, s'est ouvert ce 1er septembre à Kinshasa. Une partie de l'opposition politique congolaise y prend part, mais plusieurs autres grandes formations politiques de l'opposition sont absentes.

Elles posent plusieurs préalables dont l'élargissement des prisonniers politiques détenus en prison ou la cessation des poursuites judiciaires contre certaines figures de l'opposition (c'est le factuel).

Problématique (s): Il y a plusieurs façons de poser la problématique. Mais pour des raisons pédagogiques, ce modèle a été privilégié.

Exemple : Comment ce dialogue pourrait-il être inclusif, alors qu'une importante frange des partis politiques de l'opposition n'y participent pas? Comment opposer les résultats du dialogue à tous les Congolais, alors que certains compatriotes disent en être exclus? Etc.

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Démarche dans la construction du Dossier: Narration des faits + Problématique (s) + Intervention des acteurs (politiques, économiques, sociaux, sportifs...) Ressources pour répondre à la Problématique.

Exercices:

- la problématique de l'insécurité à Beni: indiquer la démarche pour trouver des pistes de solution

- la problématique de la fuite des cerveaux en R.D.C.: indiquer la démarche pour créer un mouvement inverse, soit de l'extérieur de la R.D.C. vers le pays.

2.8.2. L'Interview ou l'Invité de Radio Okapi

Introduction : Interview provient du mot français Entrevue c.à.d. une brève rencontre avec quelqu'un.

Encadré no.7 : Texto de Claude SAUVE [22]:

«L'interview est un entretien avec une personne sur ses actes, ses idées, préparé et dirigé par un journaliste et destiné à être diffusé, en tout ou en partie, dans une émission de radio ou de télévision, soit en direct, soit en différé. Elle donne à entendre ce qui manque à l'explication du journaliste. Elle est devenue un outil indispensable pour confirmer une réalité ; elle devient en quelque sorte une preuve en chair et en os ».

(in Des radios pour informer, Panos Paris, op.cit., p.78). Exercice : Ecoute d'interviews sur Radio Okapi

- Qu'est-ce que le journaliste essaye d'apporter à l'auditeur, en réalisant une telle interview ?

- Comment construit-il la succession de ses questions ? - Que va retenir l'auditeur au terme de cette interview ?

Pour le journaliste, l'interview est la base de son travail. D'une part, pour offrir une information complète et étayée, l'interview lui servant alors de source de documentation. D'autre part, elle donne à entendre des témoignages authentifiant son travail journalistique.

-l'interview portrait : Elle rentre dans l'intimité. Celle-ci parle de sa personne, de sa vie, de son travail, etc.

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Toute interview suppose l'existence d'un contrat tacite entre l'Interviewé et le journaliste :

- l'interviewé accepte le ou les sujets abordés dans l'entretien ; - le journaliste respecte les limites du sujet ;

- enfin, l'interviewé accepte la diffusion publique de ses propos.

Les relations au savoir sont parfois ambiguës lors de l'entretien : le journaliste doit reconnaître que, souvent, l'interviewé en sait plus que lui. Néanmoins, pour rester crédible aux yeux de son interlocuteur, il doit montrer une bonne connaissance du dossier.

Encadré no. 8 : Texto de Christophe BOISBOUVIER, journaliste RFI :

« L'essentiel de l'interview, c'est avant l'interview. Dans la préparation, dans le travail de documentation ».

(in Des radios pour informer, Panos Paris, op.cit., p.79). Types d'interviews

Il faut distinguer les différents types d'interviews selon les objectifs poursuivis par le journaliste.

Il s'agit notamment de :

-l'interview de recherche documentaire : il permet au journaliste d'enrichir sa documentation lors de la préparation d'un sujet. Il sollicite alors l'entrevue des personnes ressources qui, par leur connaissance, donne des informations sur le sujet donné. Ce genre d'interview n'est pas destiné prioritairement à la diffusion.

-l'interview témoignage : Elle permet de recueillir l'avis d'une personne sur un sujet (avoir des infos expliquant ce sujet) ou sur événement (en qualité de témoin (quelles sont les causes du réchauffement climatique ? Vous étiez sur le lieu de l'incendie, qu'avez-vous pu voir ?etc.).

Les pauses entre les questions et les réponses établissent et définissent des rapports de force au cours de l'échange des paroles.

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Ce genre d'interview rentre souvent dans le cadre d'émissions de type magazine. Le temps de parole est alors plus long. Type « Comment a débuté votre parcours artistique?».

-l'interview d'opinion : Elle permet à l'interviewé d'expliquer son point de vue. Elle permet au journaliste de confronter différentes positions.

Exemples : «Que pensez-vous de cette hausse de prix de l'essence ? »; «Etes-vous d'accord avec ce projet de révision de la Constitution ? », etc.

Quels sont les outils du journaliste ?

a) Ses questions :

-Ouvertes (type «Que pensez-vous de... ?», «Pourquoi soutenez-vous ce candidat ? », etc.), elles ouvrent la porte à des réponses détaillées et donne la possibilité à l'interviewé de gérer sa réponse ;

-Semi-ouvertes (type «Combien de prisonniers se sont échappés ? », «Quand commenceront les travaux ? », «Qui est le représentant du Maire dans ce dossier ? », elles permettent des éléments de réponse plus précis.

-Fermées (type «Etes-vous pour ou contre l'implantation de cette usine dans le quartier ? », «Au moment des faits, étiez-vous responsable ou exécutant de ce projet ? », etc. Elles offrent deux possibilités de réponse : oui ou non. Eventuellement complétées par une justification de la réponse, elles permettent d'obtenir une position claire et précise de l'interlocuteur.

b) L'écoute

Essentielle pour garder le canal de la communication ouvert. L'écoute est aussi nécessaire pour formuler des questions découlant des réponses (relances) et pour comprendre le sens réel des propos échangés.

c) Le silence

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Entre deux questions, le silence du journaliste induit que l'interviewé n'a pas encore répondu complètement à sa question, que le journaliste attend la suite...).

d) La gestuelle

Garder le contact visuel avec son interlocuteur est essentiel. C'est lui témoigner du respect. Les sourires, les gestes de la main ou du corps peuvent exprimer des réactions aux propos d'autrui, de manière à orienter son discours.

La réalisation d'une interview

a) Préparer l'interview

Le journaliste doit se documenter sur le sujet et identifier son interlocuteur. Le choix de cette personne est capitale afin d'obtenir de bonnes informations. Il peut écrire ses questions pour structurer son questionnaire. Sur le plan technique, il doit vérifier son matériel (enregistreur, piles, casques...).

b) Juste avant l'interview

Il faut mettre à l'aise l'interlocuteur. Pour le déstresser, le journaliste peut déjà aborder les grands sujets de l'interview, hors enregistrement. Cette conversation peut aussi être utile pour compléter le questionnaire. Enfin, il faut cadrer l'interview c.à.d. délimiter les sujets qui seront abordés.

c) Pendant l'interview

Le journaliste doit :

- annoncer clairement à son interlocuteur, le début effectif de l'enregistrement ;

- garder l'écoute et le contact visuel avec la personne interviewée ;

- mettre l'interviewé en confiance avec les premières questions qui servent à

installer l'interview, les questions-clés viennent plus tard ;

- reposer poliment la question si l'interlocuteur ne répond pas ;

- alterner questions ouvertes et questions fermées ;

- ne pas poser deux questions en même temps ;

- ne pas prendre position dans l'interview ;

- éviter les questions- bateau (genre « Quel est votre message à l'adresse de la

population ? », «Votre dernier mot ? », etc.

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2.8.3. Le magazine

Définition et caractéristiques :

Emission périodique qui peut être construite sur un sujet ou une thématique, ou sur une diversité de sujets. Elle fait appel à des formats de présentation divers : interviews, reportage, billet, débat, reportages...et alterne Entretiens en studio et en extérieur. Ses sujets sont en général très près de l'actualité du moment, ou font référence à des événements liés à l'actualité immédiate, mais pas nécessairement. Plusieurs fois, les informations que ce type d'émission véhicule se veulent concrètes, pratiques. Ce sont des sujets qualifiés d'«intéressants ».

On y intègre aussi des émissions qui se penchent sur l'actualité : Le « magazine de la rédaction », les matinales comme celle de Pamela AMUNAZO sur Radio Okapi, etc.

Procédure pour créer un magazine:

Le magazine d'information est axé principalement sur l'Interview / Entrevue et le Reportage. Ces deux formats ont pour but « d'approfondir les grandes questions » d'actualité ou du moment. Ici, des invités sont conviés à titre de « Spécialistes » ou encore en raison de leurs « Responsabilités publiques »;

Ensuite, des citoyens viennent aussi témoigner de la façon dont ils vivent les répercussions des décisions prises en leur nom.

Donc, il y a au moins deux genres journalistiques combinés: l'Interview, le Reportage (au besoin, un Vox-pop.), etc.

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Exactitude

Equilibre

Responsabili

te

INDEPENDA
NCE
Respect
de la
dignité

CHAPITRE 3. QUELQUES ELEMENTS DE LA DEONTOLOGIE DU JOURNALISTE

3.1. Déontologie et Ethique du journaliste

La déontologie est relative à l'ensemble de règles qui s'appliquent au sein d'une profession. Souvent, c'est le corps lui-même qui met en place ces règles et s'applique à les respecter, sous peine de sanctions par les membres du corps.

En revanche, l'éthique est une règle de conscience de l'individu, fondée sur des valeurs morales et personnelles. Mais, dans la pratique quotidienne, éthique et déontologie sont utilisées l'une pour l'autre, sans distinction.

Parfois, on utilise l'expression «...en âme et en conscience » pour faire ressortir cette valeur morale, en journalisme ou dans n'importe quel autre métier qualifié de « noble ».

En journalisme, 5 valeurs fondamentales guident l'éthique et la déontologie du métier. Elles ont la même valeur intrinsèque, mais pour des raisons pédagogiques, nous allons les présenter également sous forme d'une «Pyramide renversée », devenue notre bible.

Figure 7: Schéma inversé des 5 valeurs fondamentales du journaliste

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3.1.1. L'obligation de Vérité / Objectivité / Sincérité / Exactitude Elle implique :

- la loyauté dans la recherche de l'information : ce qui implique de ne pas appeler à la délation et de ne pas recourir à la menace ou au chantage pour obtenir l'information;

- la confrontation de différentes sources et le recoupement des informations recueillies avec ce que le journaliste sait lui-même par ailleurs ;

- la sélection minutieuse des sources, la réserve pour des informations incertaines et le refus de relayer la rumeur, même quand elle est reprise par tout le monde ;

- sans embellir, exagérer ni dissimuler certaines informations pour nuire ou plaire à quelqu'un ;

- la citation systématique des sources utilisées, sauf pour des informations couvertes par la confidentialité dont les sources doivent être protégées quel qu'en soit le prix pour le journaliste ;

- la rectification immédiate de toute information qui se révèle inexacte.

3.1.2. L'obligation d'équilibre

Elle implique de s'efforcer de donner les différents points de vue sur un événement, notamment dans le cas d'une question controversée (sociale, politique, économique, etc.)

Voici quelques exemples de déséquilibres pouvant devenir graves :

· l'utilisation abusive ou exclusive du point de vue officiel, par exemple gouvernemental ;

· l'utilisation exagérée de Déclaration d'intention, par exemple ce que le gouverneur dit qu'il envisage de faire.

3.1.3. L'obligation de Responsabilité

La responsabilité du journaliste implique :

- qu'il se pose chaque fois la question de l'opportunité et du but recherché en publiant telle ou telle information.

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- Est-ce par animosité pour régler un compte personnel (ce qui est interdit par la déontologie), ou pour servir l'intérêt général et le droit du public d'être informé (ce qui doit être le seul leitmotiv dans la diffusion des faits rapportés) ?

- de connaître et d'analyser l'environnement dans lequel on évolue pour pouvoir juger de l'opportunité de diffuser une information...

Cas pratique classique de non respect de l'obligation de Responsabilité

Le 16 novembre 2002, au Nigéria, le quotidien « This day » a publié un article d'une de ses journalistes, ISSIOMA DANIEL. Dans cet article, la journaliste critiquait l'opposition de la communauté musulmane au fait d'accueillir au Nigeria l'élection de Miss Monde.

Dans son article, la journaliste écrivait que le prophète Mahomet aurait certainement choisi l'une des candidates Miss Monde pour épouse.

Conséquence : une fatwa a été décrétée contre la journaliste pour « blasphème » et la manifestation a dû être délocalisée vers Londres.

3.1.4. L'Obligation d'indépendance

Elle implique :

- le refus de toute pression extérieure, et donc l'acceptation de seules directives

émanant des responsables de la rédaction ;

- le refus de faire de la propagande ;

- le refus de prêter son image ou sa voix à des fins publicitaires ;

- le refus de toute rétribution en raison de la publication/ diffusion d'une

information.

3.1.5. L'obligation du respect de la dignité humaine

Cette obligation implique :

- le respect de la vie privée (encore que la notion de vie privée est encore floue, surtout pour des personnalités qui mènent une vie d'intérêt public!);

- le refus de la stigmatisation des sujets vulnérables (femmes, enfants, handicapés, Pvv, etc.) ou des personnes en raison de leur origine, de leur religion, de leur catégorie sociale, etc.;

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- l'absence de publication de certaines images pouvant heurter la sensibilité du public ou choquer des sujets représentés ou leurs proches (cadavre mutilé, corps nu, etc.) ;

N.B. Tout en souhaitant que toutes ces valeurs morales soient respectées, Radio Okapi insiste sur 2 obligations minimum sans lesquelles l'information ne peut passer. Savoir:

- l'exactitude, par le recoupement des sources;

- et l'équilibre, en respectant le principe de «deux sons de cloche ».

3.2. Quelques droits du journaliste congolais [23]

Les journalistes n'ont pas que des devoirs : ils ont aussi des droits. Mais dans la pratique, devoirs et droits des journalistes forment un tout indissociable. Ces droits sont au nombre de six, mais ils peuvent se résumer en deux catégories :

3.2.1. Les droits / garanties juridiques ou réglementaires

Ils concernent, entre autres :

- la protection des sources d'informations obtenues confidentiellement ;

- le libre accès à toutes les sources d'information, surtout publiques ;

- la clause de conscience.

3.2.2. Les garanties économiques supposent :

- une rémunération à même de mettre le journaliste à l'abri des sollicitations pécuniaires ;

- et la mise à disposition des outils de travail par l'Employeur.

3.2.3. Le Code du journaliste congolais comporte 15 devoirs :

Article 1 : OEuvrer en tout temps en faveur de la liberté dans la collecte, le traitement et la diffusion/publication des informations, opinions, commentaires et critiques ; cette liberté étant indissociable du droit du public à être informé et à recevoir et émettre librement des opinions ;

Article 2 : Faire preuve, dans ses tâches quotidiennes, d'équité, d'exactitude, d'honnêteté, du sens de responsabilité, d'indépendance et de décence dans la relation des faits liés aux individus et à la société ;

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Article 3 : Traiter tous les problèmes sans parti pris et présenter honnêtement les sujets soulevant controverse;

Article 4 : Prendre l'entière responsabilité de tout texte (écrit ou parlé) publié sous sa signature (ou sa voix) ou avec son consentement, ou sous un pseudonyme personnel ;

Article 5 : Bannir l'injure, la diffamation, la médisance, la calomnie, les accusations sans preuve, l'altération des documents, la déformation des faits, le mensonge, l'incitation à la haine (religieuse, ethnique, tribale, régionale ou raciale) ainsi que l'apologie de toute valeur négative dans la pratique quotidienne de son métier ;

Article 6 : Rechercher à tout instant, le triomphe de la vérité, par une relation exacte, honnête, fidèle et loyale des faits dûment avérés et vérifiés ; et des informations obtenues sans chantage et sans surprendre la bonne foi de quiconque ;

Article 7 : Ne pas accepter un quelconque présent de la part des sources d'information, aucun avantage ou cadeau pour diffuser/publier ou étouffer des informations, ni aucune gratification en raison de la publication, de la distorsion ou de la suppression d'une information ;

Article 8 : Identifier toutes ses sources d'information, les traiter avec un sens critique, les citer et protéger celles qui requièrent expressément la confidentialité ; ainsi que citer ses confrères lorsqu'ils constituent des sources d'information ;

Article 9 : Ne pas déformer, dénaturer ou fausser, par leur formulation, par insistance, grossissement, ou omission ou manipulation, les opinions d'autrui, les titres ou les commentaires des articles qui doivent être traités avec impartialité et publiés de bonne foi;

Article 10 : Rectifier spontanément toute information révélée, en tout ou en partie, erronée et faire publier, sans frais ni récrimination les rectificatifs, précisions, réactions contradictoires et droits de réponse des personnes citées dans ses papiers ;

Article 11 : Respecter la dignité humaine, la vie privée et la sphère d'intimité des individus, ainsi que les institutions et autorités publiques, l'ordre public et les bonnes moeurs ;

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Article 12 : Promouvoir la culture nationale, la citoyenneté responsable et les vertus républicaines de tolérance, de pluralisme des opinions et de démocratie, ainsi que les valeurs universelles de l'humanisme: paix, égalité, droits de l'homme, progrès social ;

Article 13 : Faire preuve de retenue dans la présentation des faits de nature à mettre en danger ou de nuire aux intérêts vitaux de l'Etat et de la société ;

Article 14 : Etre solidaire de ses confrères et se plier à toute décision ou directives prises par les instances de la Corporation ;

Article 15 : S'interdire de publier des rectificatifs pour des articles qu'on n'a jamais publiés.

3.2.4. Le Code du journaliste congolais comporte 6 droits:

Article 16: La protection de ses sources d'information ;

Article 17: Le libre accès à toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut, en ce cas, être exigé du journaliste que par exception et en vertu des motifs clairement définis ;

Article 18 : Le refus de toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de l'organe d'information auquel il collabore, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale :

-Alinéa 1: En vertu de la « Clause de conscience », le journaliste ne peut être contraint d'accomplir un acte professionnel ou d'exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction, à son honneur, à sa réputation ou à ses intérêts moraux ;

-Alinéa 2: En cas de conflit lié à la « Clause de conscience », le journaliste peut se délier de ses engagements contractuels à l'égard de son entreprise, dans les conditions et avec les mêmes effets qu'un congédiement normal;

Article 19 : L'équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l'Entreprise. Elle doit être au moins consultée avant toute décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la Rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journalistes ; Article 20 : En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit, non seulement aux bénéfices des Conventions collectives,

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mais aussi à un Contrat personnel assurant la sécurité matérielle et morale de son travail ainsi qu'à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique ;

Article 21 : Tout journaliste s'engage, dans l'exercice de sa profession, à se conformer aux règles ci-dessus édictées.

Conclusion sur l'éthique et la déontologie du journaliste

Il n'existe pas de règles absolues pour faire un journalisme de qualité. Mais il existe des principes fondamentaux, universels sur lesquels repose le métier. Ces principes tiennent en quelques mots, surtout dans une zone de conflit comme le Nord-Kivu. C'est notamment :

- l'exactitude, par la vérification de toutes les sources d'information disponibles (la double vérification);

-et l'équilibre, par application du principe de «deux sons de cloche ».

-mais aussi la distinction entre les faits et le commentaire : ne dit-on pas que « les faits sont têtus, mais le commentaire est libre » ?

3.2. Evaluation de nos actions

3.2.1. Evaluation par le formateur

Dans mon «Rapport de la session de formation in situ» adressée, le 23 octobre 2015, à madame la Chef d'antenne de Radio Okapi / Goma, j'écrivais notamment ceci: «Alain WANDIMOYI, Christian MAPENDANO, Freddy BIKUMBI, Marc MARO FIMBO et Jérémie SEKOMBI KATONDOLO, recrutés en janvier 2015 par Radio Okapi, sont désormais capables d'utiliser, de manière professionnelle et selon la ligne éditoriale de notre média, les petits et grands formats journalistiques pratiqués sur Radio Okapi. Ils ont également été sensibilisés à la Déontologie et à l'Ethique du journaliste.»

De manière professionnelle: C.à.d. en respectant les règles de base qui conduisent à l'élaboration de principaux formats radiophoniques, tels que décrits plus haut (Voir le point 2.2.). Dans cet apprentissage justement, nous avions insisté, et consacré beaucoup de temps, sur la brève et le papier.

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Cela, sur insistance des stagiaires bien sûr, mais aussi du fait que nous avions considéré ces formats comme génériques de tous les autres.

Pourquoi la Brève?

Eh bien! Parce que les spécialistes estiment que « La brève est l'art de la radio». Dans la mesure où ce format fait ressortir les qualités essentielles d'un bon journaliste radio, savoir la clarté et la concision: aller directement au but comme nous l'a appris notre Pyramide inversée.

Mais aussi, question de me rassurer que le mécanisme de base pour l'écriture d'une brève a été maîtrisé. Savoir: répondre aux questions principales de l'amorce:

- Quoi de nouveau?

- Où?

- Quand?

- [avec] Quels acteurs?

Quitte à faire de la réponse à la question «Comment / Pourquoi ?» dans le corps du papier.

Pourquoi le papier?

Pour la simple et bonne raison que, comme le disent aussi les spécialistes «Le papier est le format de base du journalisme radio». Il vient à la suite de la Brève, laquelle pourrait, par la même occasion, servir de «Lancement» au papier. Il s'agit également d'un article court: 25 lignes au maximum...

De telle sorte que, dans notre Test de contrôle à la fin de la session (Voir document en annexe), la question sur la Brève a ouvert le test. Il s'agissait en effet de construire, à partir d'un communiqué de presse de la Monusco, du 05 octobre 2015, une brève. A obtenu le maximum des points à cette question, le stagiaire qui a su répondre, justement, aux 4 questions essentielles de l'amorce (les 4 premières parmi les 5 W).

A la question de savoir «Quelle partie de la formation vous a le plus intéressé?», 75% des stagiaires, soit 3 sur 4, ont indiqué «La ligne éditoriale de Radio Okapi».

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D'autres questions relatives à d'autres principes du journalisme radio ont également été posées. C'est pour voir si l'essentiel de l'apprentissage a été maîtrisé par les apprenants. Ces derniers se sont bien défendus en obtenant des notes allant de 5 à 6,5 sur un maximum de 10, à notre grande satisfaction.

Selon la ligne éditoriale de Radio Okapi

Faut-il le rappeler, cette ligne éditoriale peut se résumer en «Une information factuelle rigoureuse basée au moins sur les principes d'objectivité et d'équilibre». L'objectivité et l'équilibre font partie de 5 grandes valeurs morales des journalistes dans le monde depuis la conférence de Munich en 1974.

Quoi de plus normal que de respecter au moins ces deux valeurs, surtout pour des jeunes journalistes qui voudraient bien devenir et rester professionnels au sein d'une radio comme Radio Okapi !

Faut-il rappeler également que Radio Okapi reste stricte pour l'application de ces principes d'une information «...factuelle rigoureuse basée au moins sur les valeurs morales d'objectivité et d'équilibre», principes sans lesquels l'information ne saurait passer.

3.2.2.Evaluation par les stagiaires

Sur conseil de l'unité «Training» de la Monusco, nous avons estimé important que les stagiaires évaluent, eux-mêmes, ce qu'a été le contenu de leur formation in situ.

Un questionnaire leur a été soumis, auquel 4 d'entre eux ont donné des réponses (Voir «Fiche d'évaluation par le stagiaire» en annexe).

A la question de savoir «Comment évaluez-vous, de manière globale, cette formation? (Cochez la case adéquate, selon votre appréciation) «, 50% des stagiaires ayant rempli la fiche d'évaluation (4 stagiaires sur 5 l'ont remplie, la 5è fiche d'évaluation ne nous ayant pas été retournée) ont coché la case «Excellente». Alors que 50% ont indiqué que la formation était «Bonne» soit la 2è note qualitative sur l'échelle des valeurs dans la fiche d'évaluation.

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Alors qu'un seul stagiaire, soit 25%, a indiqué «Les Grands formats». Bien entendu, étant donné que la question n'était pas fermée, certains stagiaires ont indiqué «la rédaction des News», pour dire «Petits formats», mais, secondairement après «Ligne éditoriale de Radio Okapi» et les «Grands formats».

Les stagiaires étaient donc plus intéressés par «La ligne éditoriale de Radio Okapi», et secondairement par les «Grands formats» de notre contenu (Dossier, Magazine, Invité de Radio Okapi) plutôt que par les «Petits formats» tels que «Brève» , «Papier», «Enrobé», etc.

Cela pourrait être motivé par le fait qu'avant de venir à Radio Okapi, chacun des stagiaires avait déjà brièvement évolué dans un média périphérique quelconque, et donc avait pratiqué un format journalistique quelconque sans une certaine rigueur.

Invités également à émettre un commentaire ou une suggestion en vue d'améliorer une éventuelle prochaine session de formation in situ, la plupart des stagiaires ont souhaité voir le formateur accorder «Plus de temps aux formés». Ou encore «Poursuivre la formation». Ceci peut révéler une relative insatisfaction quant au temps accordé effectivement aux stagiaires. En effet, à l'époque de la formation, je remplissais encore presqu'exclusivement les fonctions de «Secrétaire de rédaction». Celui-ci est en effet appelé à faire le suivi de l'écriture journalistique de tous les journalistes de la rédaction, et non pas seulement des seuls apprenants in situ.

3.2.3. Evaluation par la hiérarchie

Cet après-midi de mercredi 07 septembre 2016, alors que l'un des stagiaires présentait, en direct, l'une des rubriques phare, le «Dossier du jour» de Radio Okapi /Goma, madame Koumbo Chef d'antenne, m'apostropha dans la salle de rédaction: «Jules, tu devrais être fier de Christian. Il est vraiment parmi tes meilleurs élèves. Non seulement il fait bien son travail, mais aussi il est responsable».

La chef d'antenne de Radio Okapi / Goma est parmi les professionnels de médias formés et expérimentés à Radio Okapi. Avant d'arriver à Radio Okapi, madame Koumbo Sy a pratiqué le métier de journaliste dans son pays, le Tchad, où elle a même fait la prison à cause de ses écrits envers le régime dirigeant de l'époque. En plus, elle est à la tête de la station régionale de Goma depuis au moins 6 ans.

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Le tout coiffé d'un diplôme de journalisme de l'une de grandes écoles de journalisme de Dakar. Elle connaît donc bien ce qu'elle dit quand elle estime que Christian «...est parmi mes meilleurs élèves».

En d'autres termes, elle était satisfaite que le dossier de Christian sur «La problématique d'enlèvements des humanitaires à Bashali Mokoto» soit écrit et rendu en respectant un minimum des principes édictés par la hiérarchie de Radio Okapi en ce qui concerne ce grand format.

Les principes relatifs au dossier c.à.d. un reportage qui «va au fond des choses», qui repose sur une analyse méthodique et s'appuie sur une démarche approfondie. Avec notamment : une Narration des faits, une ou plusieurs Problématique (s) ainsi que l'Intervention des acteurs (politiques, économiques, sociaux, sportifs...) ressources pour répondre à la Problématique.

« Il a peut-être bénéficié de certains atouts personnels », pourraient dire d'autres observateurs. Ce qui est, peut-être, vrai. Mais ce qui est aussi vrai est qu'avant Radio Okapi, Christian n'avait jamais traité un « dossier » au sens où l'entend Radio Okapi.

D'autres stagiaires de la formation in situ excellent, depuis lors, dans d'autres domaines de la formation : Sekombi dans la modération du décrochage régional, Marc en magazines sportifs et/ou culturels, et Freddy en News. Alain a été affecté à l'unité Vidéo de la Monusco où, au moins, il est capable de rédiger des brèves pouvant accompagner ses prises de vue au quotidien. D'ailleurs, souvent, il aide la radio avec du son pris en pleine manifestations auxquelles des journalistes radio n'ont pas assisté.

3.3. L'impact budgétaire de la formation in situ

Comme nous l'écrivions dans le point relatif au contexte de ce mémoire, « La formation, in situ ou collective, a un coût ». Et, souvent les organisations qui s'y frottent s'y brûlent. «Le budget ne permet pas d'organiser une session plus longue», déclarent-elles, tout en reconnaissant qu'avec une session de moins de 5 jours, il est extrêmement difficile, sinon impossible, de former un vrai professionnel de la radio. Or, une telle formation s'avère indispensable, surtout dans un contexte post-conflits comme celui de la province du Nord-Kivu.

Source : Section Information publique À Monusco/Goma

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Dans un tel environnement, loin de former des professionnels de la radio, on forme plutôt des « journalistes dangereux », pour ne pas reprendre l'expression chère à Donat MBAYA de « Journalistes en danger ».

La formation a un coût

En compulsant quelques dossiers budgétaires introduits par la section de l'Information publique de la Monusco / Goma et visant la « Formation des journalistes dans la province», il appert qu'en moyenne, il faut entre 1 000 et 2 000 dollars pour assurer la formation, collective, de 20 à 25 journalistes pendant 3 jours maximum.

Un budget ventilé comme le prouve le budget ci-après, élaboré à l'occasion d'une formation collective de 3 jours pour les jeunes journalistes du territoire de Rutshuru. Moi-même j'étais parmi les intervenants dans la formation.

Tableau no. 1 : Budget pour la tenue d'une session de formation collective, pendant 3 jours, pour jeunes journalistes à Rutshuru

FORMATION JOURNALISTES RUTSHURU

MOD: 3000005001 BUDGET :1.800 US $

1. LOCATION SALLE: 150$

2. LOGEMENT ET REPAS FORMATEURS :212$

3. LOGEMENT ET RESTAURATION JOURNALISTES: 215.6$

4. REPAS ET PAUSE CAFE A LA SALLE DE FORMATION :554$

5. ACHAT PAPIERS BRISTOL ET FLIP CHARTS : 128$

6. PRODUCTION CALICOTS : 150$

7. TRANSPORT DE JOURNALISTES :150$

8. PAYEMENT DES FORMATEURS : 240$

TOT : 1.799.6US $

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Voici un autre budget : celui concernant la tenue d'une autre session de formation collective, au cours de la même période, en territoire de WALIKALE, où les intervenants étaient transportés par avion par la Monusco, mais où la nourriture coûte relativement moins cher.

Tableau No. 2 : Budget pour la tenue d'une session de formation collective, pendant 3 jours, pour jeunes journalistes à WALIKALE

FORMATION JOURNALISTES WALIKALE MOD: 3000005001

BUDGET: 1.024 US $

1. PAYEMENT GO PASS FORMATURS : 105$

2. PAYEMENT 4FORMATEURS :200$

3. LOGEMENT ET COCKTAIL FORMATEURS, JOURNALISTES DE MUBI ET DE ITEBERO, REPAS DE MIDI : 719$

TOT : 1.024 US $

Source : Section Information publique À Monusco/Goma

N.B. Dans tous les deux cas, le transport des 4 intervenants n'est pas inclus, la Monusco prenant en charge leur déplacement, par avion ou par route.

Quoi qu'il en soit, et comme nous l'avons dit précédemment, une session de formation collective, d'après les indications fournies par les deux budgets ci-haut, coûte entre 1 000 et 1 800 dollars américains, soit une moyenne journalière de près de 500 dollars, 470 plus exactement.

Or, ces deux sessions n'ont duré que trois jours maximum. Ce qui donnerait, par extrapolation, 2 500 dollars au moins, pour une session de cinq jours Genre

Fondation Hirondelle à Lubumbashi, Goma, Kisangani et Mbuji-Mayi en 2011-2012. Encore que, là-bas aussi, la Monusco est chaque fois intervenue dans le transport de 25 stagiaires des radios communautaires et de l'équipe de facilitation de la session qui comprenait au moins 5 personnes dont 2 à 4 intervenants.

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Compte tenu de ce qui précède, nous pouvons donc estimer avoir, par notre session in situ tenue à Radio Okapi/Goma, entre avril et juin 2015, épargné à la mission et à Radio Okapi, des dépenses d'au moins 2 500 dollars américains.

3.4. Les difficultés rencontrées

La même question fut posée, en son temps, à Philippe De Boeck. Et avec des mots presque similaires, à quelque petites différences près : « Quelles sont les difficultés que tu as rencontrées globalement, et peut-être aussi quotidiennement ? ». Voici sa réponse :

« Globalement, je me suis rendu compte que peu de journalistes avaient vraiment envie de changer leurs habitudes. Souvent, ils se demandaient ce qu'un « Expert » venait faire chez eux. Ou encore, s'ils allaient être payés pour m'écouter. Dans pas mal de cas, la rédaction n'avait pas été avertie de mon passage, parce que l'éditeur ne les avait pas informés.

Quotidiennement, le principal problème était lié aux horaires. Le matin, la plupart des rédactions sont vides. A une exception près, aucun de 7 journaux ne faisait de réunion de rédaction, etc. Les journalistes arrivaient vers 16hoo-17hoo (après avoir fait une chose?) et commençaient à écrire leurs articles à la main. Les journaux bouclaient entre 02hoo et 03hoo du matin, et tout le monde se plaignait de rentrer trop tard à la maison. Beaucoup de choses ont évolué positivement depuis et ça tient ! » (Philippe de BOECK, op. cit.).

Je peux donc affirmer que j'ai éprouvé les mêmes difficultés ou presque, à quelques différences près. Dans mon cas en effet :

-Globalement, bien que la formation fût réclamée par les journalistes concernés et recommandées par la rédaction de Radio Okapi / Goma, il m'a été donné de remarquer que malgré cela, les récipiendaires avaient effectivement beaucoup de mal à changer leurs habitudes.

Exemple, en introduisant la notion de « Lead », « Chapô » ou « Lancement », un apprenant est sorti de la salle disant qu'il avait déjà eu une formation sur cette notion.

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Et, comme l'apprentissage se faisait dans le respect de la liberté de chacun d'aller et revenir (nous sommes des adultes), Monsieur est sorti.

Pourtant, chacun avait bien intérêt à y participer car, la vraie « ligne éditoriale » de Radio Okapi commence par la question: « Quel fait nouveau ? » au lieu de commencer par « Qui fait quoi ? », selon la ligne imposée par certains médias, surtout les radios et les télévisions publiques où nous avons, tous, fait nos premiers pas en journalisme. Conséquence : jusqu'il y a peu, le stagiaire concerné continuait à écrire ses papiers précédés d'une « Introduction », inscrite comme telle en prélude du papier. Nous savons tous que l'amorce est une introduction, mais il existe un langage journalistique consacré, que nous tous nous devrions adopter. Sinon, nos médecins appelleraient leur bistouri « couteaux », et cela ne gênerait personne !

En revanche, pas de problème quant à ma désignation comme L'intervenant in situ, ni pour une quelconque demande de « motivation », même si la session a eu lieu alors que les stagiaires n'étaient pas encore payés par la Monusco.

-Quotidiennement, et comme le dit De Boeck, le principal problème était lié aux horaires. Au même moment qu'une séance de formation était prévue, mardi et jeudi, les formés avaient aussi des tâches de la rédaction à accomplir. Or, certaines rubriques comme le dossier, le magazine ou le reportage demandent un grand investissement en termes de temps et d'énergie. Ce qui faisait que, plusieurs fois, nous nous sommes retrouvés à 3, voire à deux seulement dans la salle de formation. Conséquence, le jour suivant, on était obligé de reprendre la séquence précédente.

Mais, comme conclut également De Boeck, « Beaucoup de choses ont évolué positivement depuis, et ça tient ! ».

D'où des critiques parfois acerbes contre eux, de la part de leurs collègues, surtout les anciens.

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Conclusion sur l'évaluation

Interrogé par Pierre Martinot [24] avec la question spécifique de savoir « Comment mesurer l'impact d'une intervention in situ? », De Boeck (ibidem) déclare que « C'est parfois difficile ». Il propose toutefois quelques pistes de solution en répondant comme suit:

« ...Il faudrait d'abord effectuer un relevé précis (une sorte de radioscopie) des titres visés, avant et après. On peut se contenter de quelques exemples d'avant l'intervention et les comparer à ceux d'après. Pour les apports « invisibles », il faut demander des supports d'évaluation séparés et confidentiels aux auditeurs. Des évaluations indépendantes sont aussi souhaitables, mais alors [celles qui sont] faites par de vrais professionnels, qui connaissent bien les réalités du pays concerné. »

(Propos recueillis par Pierre Martinot, in Des radios pour informer, Médias pour la pluralité, Panos Paris, 2007).

On remarque bien qu'à travers sa réponse, De Boeck propose 4 possibilités pour évaluer l'impact d'une session de formation in situ :

1. Effectuer un relevé précis des titres visés, avant et après l'intervention in situ ;

2. Se contenter de quelques exemples d'avant l'intervention et les comparer à ceux d'après ;

3. Demander des supports d'évaluation séparés et confidentiels aux auditeurs, pour les cas d'« apports invisibles » ;

4. Des évaluations indépendantes sont souhaitables, mais alors celles réalisées par de vrais professionnels.

Pour le cas qui nous concerne, nous pensons que les solutions 2 et 4 ont été mises en application et elles semblent avoir donné de bons résultats. En effet, avant cette formation in situ, les participants se plaignaient d'être « abandonnés à leur triste sort » depuis leur arrivée au sein de la rédaction de Radio Okapi / Goma.

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Depuis la fin de la formation et le suivi qui en a été fait, et qui se poursuit du reste, les remarques négatives à leur endroit ont considérablement diminué. Certains excellent même jusqu'à prétendre « donner des leçons » à leurs collègues.

En plus de cela, plusieurs éloges ont déjà été formulées à l'endroit des formés, à l'issue de la session et dans plusieurs domaines, surtout pour le respect de la ligne éditoriale et les grands formats comme le dossier et le magazine. La dernière en date est celle de madame Koumbo, Chef d'antenne de Radio Okapi / Goma, qui a été on ne peut plus éloquente et sur laquelle nous avons suffisamment épilogué.

3.5. CONCLUSION GENERALE

En termes de «Quels bénéfices de cette formation in situ ? »

1-Sur l'amélioration de la ligne éditoriale de Radio Okapi chez les apprenants?

Il est indéniable que, malgré le désengagement de la Fondation Hirondelle depuis 2014, la ligne éditoriale de Radio Okapi n'a jamais été modifiée. Il existe néanmoins un certain « relâchement ». Selon notre constat en effet, la radio a tendance à devenir un outil de communication de la Monusco. Cette dérive contre laquelle Fondation Hirondelle s'est battue, becs et ongles, nous rattrape aujourd'hui.

A mon avis, c'est à cause de plusieurs luttes internes entre les différents Chefs PID (Direction de l'Information publique de la Monusco). Mais aussi parce que l'actuel Directeur de la radio est lui-même fonctionnaire de la Monusco. Serait-il atteint par le syndrome du « fonctionnariat » ?

Du « syndrome de fonctionnariat » justement, il en a encore été question dernièrement. Cette fois-ci parmi les journalistes de Radio Okapi eux-mêmes.

En effet, à travers un mémo du 07 septembre 2016 (voir Annexe) de la SOJPRO, une sorte de syndicat des journalistes et autres professionnels de Radio Okapi, le président du comité provisoire relève une réel « baisse du niveau de prestation au sein de la radio ».

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Entre autres raisons de cette baisse, Mr. Ascain ZYGBYA relève ce qu'il appelle « le fonctionnarisme » des journalistes, et demande des « innovations » notamment au niveau du service de planification.

La SOJPRO estime également qu'après sa propre enquête, « Il se pose un problème réel d'écoute de la Radio Okapi actuellement à Kinshasa ». Elle parle d'une radio périphérique, TOP-CONGO Fm, qui aurait pris de l'ascendance sur Radio Okapi, en termes d'audience à Kinshasa. Reste à savoir quel degré de crédibilité accorder à ce « Sondage-SOJPRO », et s'il peut remplacer l'Enquête-SMAART de 2006-2007.

Et encore que ces observations ne concernent que Kinshasa. Peuvent-elles s'étendre au reste du pays ? La question vaut la peine d'être posée.

Quoi qu'il en soit, et en attendant de nouvelles enquêtes plus fiables, les journalistes et autres professionnels de Radio Okapi restent attachés à la ligne éditoriale d'une « radio de la paix : objective, neutre et 100% congolais ».

2-Sur l'amélioration de l'écriture in situ ?

A la question de savoir « Quels changements avez-vous remarqués dans le comportement professionnel des apprenants depuis le début de la formation ? », Sifa, une ancienne de Radio Okapi/Goma répond à peu près en ces termes : « J'ai surtout noté que tous ont beaucoup évolué. Surtout du côté de la ligne éditoriale, et cela se voit dans l'attaque de leurs papiers. Avant, ils avaient tendance à mettre beaucoup de commentaire dans le papier, mais maintenant ils ont compris que Radio Okapi privilégie les faits ».

Et d'ajouter : « Il y a encore quelques problèmes d'écriture chez Marc et Sekombi, mais chez Christian et Freddy ça va déjà. Et même chez les autres (Marc et Sekombi), ça ira. Il faut seulement continuer à les encadrer ».

En initiant cette formation in situ, nous avions pour objectif principal, d'améliorer l'écriture des jeunes journalistes, tout en les sensibilisant aussi à l'éthique et la déontologie du journaliste. Les différentes évaluations qualitatives administrées ont abouti à des résultats relativement bons, mais qui restent tout de même discutables.

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Les apprenants ont acquis les éléments de base de l'écriture journalistique, reste maintenant à capitaliser cela pour devenir des vrais professionnels. En effet, jusqu'à ce jour, le travail quotidien de formateur en journalisme radio me permet encore de poursuivre et de compléter leur formation, par des remarques et suggestions diverses. C'est d'ailleurs ce que suggère Philippe De Boeck (op.cit) quand on lui pose la question de savoir « Quelle est la plus-value de l'intervention in situ ? ». Il répond:« Elle est surtout liée au fait qu'on est dedans, et que l'on peut assez bien cerner les principaux problèmes, les attitudes des uns et des autres; découvrir les problèmes cachés, proposer des solutions, etc. Le fait de travailler avec ses pairs est, à mon avis, plus intéressant qu'une relation Prof.-Elève...».

Qui plus est, comme le dit également Philippe De Boeck, « Pour porter ses fruits, une intervention in situ doit s'étendre dans la durée ». Et c'est la situation qui est la nôtre aujourd'hui, soit une année au moins après la clôture de la formation formelle.

3-Sur la gestion ou le management de l'équipe rédactionnelle?

Comme nous l'avons dit dès le début du mémoire, avant l'intervention in situ d'avril 2015, nous avions affaire à une équipe rédactionnelle hétérogène : sur 10 journalistes, 5 avaient déjà suivi plusieurs courtes formations dont une formation in situ où j'étais aussi intervenant. On peut dire qu'ils avaient déjà acquis l'essentiel de l'écriture journalistique ainsi que de l'éthique et la déontologie du journaliste.

En revanche 5 autres, plus jeunes et « nouveaux » dans le métier, avaient tendance à former un bloc à part. Leur frustration a été d'autant plus grande qu'ils avaient tendance à se regrouper, même lors de la conférence de rédaction du matin (08Hoo) comme de l'après-midi (14H30).

Jusqu'à ce jour où on a commencé la formation in situ, et dès lors la confiance en soi a commencé à revenir au fur et à mesure qu'on avançait dans la formation.

Tant et si bien qu'aujourd'hui, il est satisfaisant de remarquer qu'une certaine symbiose est revenue à la rédaction : les deux groupes nettement distincts de janvier à mars 2015 ont complètement disparu. Quelle a été la part de la formation ? Quelle a été l'action du temps et celle des autres membres du groupe ? Difficile à répondre à la question.

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On sait toutefois que le « manque de confiance en soi dans le groupe» est aussi le résultat du « manque de maîtrise des sujets discutés au sein du groupe ». Ceux qui maîtrisent mieux ayant tendance à supplanter ceux qui ne maîtrisent pas, et ces derniers ayant tendance à s'effacer dans le groupe au profit des premiers.

Par ailleurs, la formation in situ, elle-même, se définit comme « Un processus de renforcement des capacités de personnels d'une entreprise ou d'une organisation, par l'intégration dans l'équipe de la structure bénéficiaire, d'un formateur interne/externe, impliqué dans le travail quotidien et pouvant accompagner l'appropriation concrète de nouvelles techniques et pratiques.

Il s'agit d'une stratégie managériale de formation en entreprise. Une sorte de tutorat, visant à professionnaliser les apprenants dans l'environnement direct de l'entreprise ».

Peut-on, dès lors, répondre à la question qui constituait notre problématique de départ?

Savoir : «Avec un contenu à minima comme celui pratiqué actuellement sur Radio Okapi/Goma, dans un contexte post-conflits, en un temps et avec un budget à minima, peut-on parvenir à former un journaliste professionnel, directement utilisable par les médias qui pullulent dans notre région?»

La question est à la fois complexe et facile.

Facile parce que des actions ont été menées comme prévu, des évaluations effectuées, avec des résultats relativement satisfaisants, et pour les formés eux-mêmes et pour ceux qui les utilisent directement c.à.d. Radio Okapi. Nous pouvons donc nous estimer relativement « heureux » de ces résultats, malgré quelques difficultés que nous avons énumérées plus haut.

Et donc, nous pouvons estimer qu'« Avec un contenu à minima comme celui pratiqué actuellement sur Radio Okapi / Goma, dans un contexte post-conflits, dans un temps et avec un budget à minima, il y a lieu de parvenir à former un journaliste professionnel, directement utilisable par les médias qui pullulent dans notre région ».

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A condition, bien entendu, que l'intervenant in situ respecte un minimum de conditionnalités de cette « stratégie managériale de formation en entreprise».

Ces conditions minimales sont notamment :

1. que l'apprentissage in situ se fasse directement « dans l'environnement de l'entreprise »;

2. et que, comme le dit Philippe De Boeck, «... l'intervention in situ s'étende dans la durée (au moins 3 mois) ». Elle ne peut donc pas se résumer en un passage de quelques jours au sein d'un quelconque service d'un média.

3. L'autre condition, non moins importante pour la réussite dans l'apprentissage in situ, c'est le choix de l'intervenant. Comme le dit encore De Boeck, « Le choix du formateur est crucial : il doit être doté d'une expérience professionnelle solide, qui lui permet de jouir d'une certaine reconnaissance aux yeux de ses confrères, mais aussi des compétences humaines particulières. En effet, tous les formateurs, même s'ils sont bons pédagogues, ne peuvent pas s'adapter forcément au mécanisme de travail in situ... ». Il faut donc faire très attention pour le choix de l'intervenant in situ.

La question est en même temps complexe : dans la mesure où, dans notre cas d'espèce, le cursus intellectuel des apprenants a beaucoup joué. Tous universitaires ou presque, ils ont eu des prédispositions intellectuelles à maîtriser plusieurs éléments de l'apprentissage in situ. En outre, avant d'arriver à Radio Okapi, les 5 apprenants étaient d'abord passés par certains médias périphériques. Ils n'étaient donc pas des « néophytes » à proprement parler. On pourrait donc dire qu'ils avaient un pré-requis adéquat. Serait-il possible de réussir là où les mêmes conditions ne sont pas réunies ? Cela serait une nouvelle problématique qui reste ouverte...

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Notes bibliographiques et webographie Bibliographie

[1] Média onusien implanté en République Démocratique du Congo (RDC) avec le partenariat de la Fondation Hirondelle;

[2] Mission d'Observation de l'Organisation des Nations Unies en RDC, devenue par la suite Monusco, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la RDC, à travers la Résolution 1925 du Conseil de Sécurité du 28 mars 2010;

[3] Organisation non gouvernementale suisse regroupant des journalistes et des professionnels de l'action humanitaire. Depuis 1995, Fondation Hirondelle crée et soutient des médias d'information indépendants et citoyens dans des zones de guerre, dans des situations de crise endémique ou des situations de post-conflits;

[4] La ligne éditoriale générale de Radio Okapi est basée sur le principe d' «Une information factuelle rigoureuse, basée au moins sur les valeurs morales d'Objectivité et d'Impartialité/Equilibre». Ces obligations d'objectivité et d'équilibre sont celles sans lesquelles l'information ne peut, généralement, pas passer sur les antennes de la radio. L'autre grande valeur journalistique de cette ligne éditoriale qui ne pardonne pas est l'Indépendance du journaliste de Radio Okapi notamment vi-à-vis de la puissance de l'argent: certains journalistes ont été carrément licenciés pour des soupçons vérifiés de «coupage» dans l'exercice de leur métier;

[5] Vincent Martin: Journaliste radio, La pratique au quotidien, CFPJ, 2014, p.110;

[6] Sondages IMMAR 2004, 2005, 2006;

[7] Renard Yves: «Des médias entre prolifération anarchique, impunité et pauvreté: le défi de la reconstruction du champ médiatique en RDC, Afrique contemporaine 2008, No. 227, p.135-152;

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[8] En RDC, le coupage est en fait le reniement, la négation de l'indépendance du journaliste vis-à-vis du pouvoir d'argent. Le journaliste se fait .../...«couper» c. à. d. qu'il se fait rémunérer par l'organisateur de l'événement médiatique;

[9] Yves Renard: Op. cit.;

[10] Chiffres utilisés souvent par les humanitaires à Goma dans leurs rapports;

[11] Panos Paris, Des Radios pour informer, 2007, p. 70;

[12] De BOECK Phillipe, Journaliste au quotidien Le Soir de Belgique entre 2003 et 2006. Il a réalisé un nombre important d'interventions in situ dans plusieurs rédactions congolaises. Il est aussi le directeur de publication du «Journal du citoyen», JDC, un supplément indépendant d'informations électorales, répertorié parmi les médias congolais;

[13] Pierre MARTINOT, Des radios pour informer, Médias pour la pluralité, Panos Paris, 2007;

[14] Renard Yves, Op. cit.;

[15] Professor Stanford G. MUKASA, Certificate in journalism, Partenarship Indiana University of Pennsylvania (IUP)-Department of journalism - African Virtual University (AVU), Lecture 3.0, 2010;

[16] 24heuresdansuneredaction.com

[17] Fondation Hirondelle, La Pratique du journalisme en zone de conflit, Version 1, Fiche pratique 19, septembre 2003, p.66;

[18] Jacques CREMERS, ex-journaliste à la RTBF et Chargé des cours à l'Université de Liège;

[19] Vincent GUARIGUE, journaliste RFI;

[20] Christophe BOISBOUVIER, journaliste RFI;

[21] Patrick ECTOR, journaliste RTBF;

[22] Claude SAUVE, ancien journaliste canadien, Faire dire - L'interview à la radiotélévision;

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[23] Code de déontologie du journaliste congolais, Congrès de la Presse (Kinshasa, Centre Catholique NGANDA, le 4 mars 2004)...

Webographie

- https://communication.revues.org

- www.24hdansuneredaction.com

- www.radiookapi.net

- www.redacteo.com

- www.hirondelle.org

Autres ressources bibliographiques et webographie:

24. Jean-Guy GRENIER, Dictionnaire d'informatique et d'Internet, anglais-français, La maison du dictionnaire, Paris 2000, 800 pages;

25. Francis BALLE [Sous la direction de...], Lexique d'information-communication, 1re Edition, Dalloz, 2006, 475 pages;

26. Francis BALLE, Médias et Sociétés, 13è Edition, Montchrestien 2007, 687

pages;

27. Raymond GUILLIEN et Jean VINCENT [Sous la direction de...] Serge GUINCHARD, Lexique des termes juridiques, 17è Edition, Dalloz 2009, 769 pages;

28. Charles M. MUSHIZI, Avocat, Les infractions de presse, Régime de repression et Options de réformes, Edition du CERJI (Centre d'échanges pour des réformes juridiques et institutionnelles), MédiaSPaul, Kinshasa 2012,189 pages;

29. Liam MAHONY, Des stratégies d'action non militaires pour la protection des civils en RDC, Document de réflexion, Fieldview Solutions, mars 2013, 57 pages;

80

30. Gérard DEREZE, Méthodes empiriques de recherche en Communication, InfoCom- Licence, Master, Doctorat, Deboeck Université, 1re Edition, 2009, 249 pages;

31. GREVISSE B., Ecritures journalistiques, InfoCom- Licence, Master, Doctorat, Deboeck.com;

32. JESPERS J.-J., Journalisme de télévision,InfoCom- Licence, Master, Doctorat, Deboeck.com;

33. LITS M., Du récit au récit médiatique, InfoCom- Licence, Master, Doctorat, Deboeck.com;

34. MARTOZ J.-P., Journalisme international, InfoCom- Licence, Master, Doctorat, Deboeck.com;

35. Pierre MARTINOT, Des radios pour informer, Un guide de formation multimedia pour les intervenants in situ, Institut Panos Paris, 2005-2006;

36. Donat MBAYA et Charles M. MUSHIZI, Comprendre les textes juridiques et déontologiques, février 2006, Panosparis.org;

37. Afrique centrale: Cadres juridiques et pratiques du pluralisme radiophonique, mai 2005, Panosparis.org;

38. Jean-Claude GUYOT, Luc-Adolphe TIAO, La régulation des médias: principes, fondements, objectifs et méthodes, février 2007, Panosparis.org;

39. Serge CACALY, Ives F. LECOADIC, Paul-Dominique POMART, Eric SUTTER, Dictionnaire de l'Information, 2è Edition, Armand Collin Campus, 2006, 269 pages;

40. Stéphane BEAUD, Florence WEBER, Guide de l'enquête de terrain, nouvelle édition, Repères -La Découverte, Paris 2003, 353 pages;

81

41. Malcoln F. MALLETTE & Mary-Esther DATTATREYAN, Handbook for African journalists - Whith leaders in African journalism, Second Edition, World Press Freedom Committee, 1996, 153 pages;

42. Jean CHAUMELY et Denis HUISMAN, Les relations publiques, Que sais-je? 5è édition revue et corrigée, PUF, 1977;

43. Antoine CHAR, Comme on fait son lead, ON ECRIT, Presses de l'Université du Québec, 2002, 195 pages;

44. Antoine CHAR, La guerre mondiale de l'Information, Presses universitaires du Québec, 1999, 168 pages;

45. Daniel MAISONNEUVE, Catherine SAOUTER et Antoine CHAR [Sous la direction de ...], Communications en temps de crise, 2è Edition, 1999, 410 pages;

46. Donat MBAYA et Charles M. MUSHIZI, Comprendre les textes juridiques et déontologiques régissant la presse en RDC, Outil pédagogique, Institut Panos Paris, février 2006, 135 pages;

47. FOUCHER, Communication et gestion des ressources humaines, BAC-STG, éditions Plein pot, 2007, 159 pages;

48. Henri H. SCHULTE & Marcel P. DUFRESNE, Pratique du journalisme, 3è tirage, Nouveaux horizons, ARS-Paris, 2007, 159 pages;

49. Journal officiel de la RDC-Cabinet du Président de la République, Loi no. 96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de presse, 42è année, No. spécial, août 2001;

50. Reporters sans frontières - Pour la liberté de la presse, Guide pratique du journaliste en période électorale, Edition RSF et OIF, 2002, 69 pages;

82

51. Philippe CABRIS et Bruno CHOC [Coordonné par...], Les organisations-Etat des savoirs, 2è édition actualisée, Edition Sciences humaines, 2005, 435 pages;

52. J.SEYBOLD & F.DRESSLER, La microédition selon Seybold, Bordas, Paris, 1987, 280 pages;

53. Marie-Agnès LEPLAIDEUR et André LINARD, Le guide du journaliste de Syfia, Syfia international- FormAction, juin 2009, 41 pages;

54. Fondation Hirondelle, La pratique du journalisme en zone de conflit, Radio Okapi, 2003, 67 pages;

55. Thierry LAEBERT & Marie-Hélène WESTPHALEN, La Communication- Toute la communication d'entreprise, 6è édition, Campus LMD, Dunod, Paris 2012, 615 pages;

56. OLIVIER (sous la direction de...), Lexique de Science politique À Vie et Institutions politiques, 2è édition, Campus LMD, Dalloz 2011, 599 pages;

57. Daniel BOUGNOUX, Introduction aux sciences de la communication, Nouvelle édition, Observatoire des politiques culturelles, Collection Repères, La découverte - Culture - Communication, Paris 2006, 127 pages;

58. Jacques CERSTLE, La communication politique, Que sais-je?, PUF, 1992, 127

pages;

59. Centre technique de coopération agricole et technique (CTA) - ACP-UE, Communication institutionnelle: Manuel à l'usage des ONG et des Instituts de Recherche agricole en Afrique, 2002, 160 pages;

60. C. CHAMPAGNE & D. BOUCKENHOVE, Communication et Organisations, Première STT, Boréal, 192 pages;

83

61. Michel HAMELIN, pour Fondation Hirondelle, Formation de base en Management, Radio Okapi, 2011, 37 pages;

62. Réal BARNABE [En collaboration/Sous la direction de...), Guide de Rédaction À Les nouvelles Radio et l'Ecriture radiophonique, Collection Communication, Bibliothèque nationale du Québec, Editions Saint - Martin, 1989, 125 pages;

63. UNESCO, Manuel de la Radio Communautaire, Brochure de formation, 1987, 107 pages;

64. -Okapi Express, Bulletin interne d'information - numéros 352 et 354, juillet 2011;

Autre Webographie:

- www.editions-Dalloz.fr

- www.scienceshumaines.com

- www.panosparis.org

84

Documents annexes

1. Annexe 1: Test d'évaluation des 5 apprenants in situ

2. Annexe 2: Communiqué de la MONUSCO du 05 octobre 2015

3. Annexe 3: Feuille de réponses au test

4. Annexe 4: Copies d'évaluation pour les 5 apprenants

5. Annexe5: Rapport de fin de la session de formation

6. Annexe 6: Fiche d'évaluation qualitative de la formation par le stagiaire

7. Annexe 7: C.V de Mr. Jules NGALA WAMONA

8. Annexe 8: Document CORACON- radios membres et sollicitant 2015

9. Annexe 9: Requête SOJPRO - Radio Okapi 2016

85

Annexe 1 : Test d'évaluation des 5 apprenants in situ

RADIO OKAPI/GOMA

TEST D'EVALUATION -- SESSION DE FORMATION IN SITU -- STAGIAIRES 2015/2016

Nom du Stagiaire:

-Statut avant Radio Okapi:

-Date:

Répondez aux questions suivantes

1. Soit le Communiqué de presse ci-joint de la MONUSCO, du 05 octobre 2015. Faites-en une Brève (4 pts).

2. A la définition "Faire suivre l'événement à l'auditeur comme s'il y était lui-même présent", correspond une pratique journalistique très utilisée sur Radio Okapi: de quel format s'agit-ii? (1 pt)

a) Le papier

b) Le reportage

c) La Table ronde

3. a) Déterminez, en peu de mots, la Politique éditoriale de la Radio Okapi ( 3 pts).

b) Cette ligne éditoriale, procède-t-elle de la Déontologie ou de l'Ethique du journaliste congolais, telles qu'étudiées lors de la formation?

4. A votre avis, qu'est-ce qui fait de la radio Le média par excellence? (1 pt)

a) la sélection de son auditoire

b) son omniprésence

c) son accessibilité aux pauvres

5. La meilleure qualité d'unh bon Professionnel de média est: (1 pt)

a) la clarté

b) les 5 W

c) la longueur de son message

86

Annexe 2: Communiqué de la MONUSCO du 05 octobre 2015

87

Annexe 3: Feuille de réponses

88

Annexe 4: Copie Alain WANDIMOYI

89

Annexe 4 (suite): Copie Alain WANDIMOYI

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Annexe 4 (suite) : Copie Christian MAPENDANO

RADIO OKAPI/GOMA

TEST DEVALUATION -- SESSION DE FORMATION IN SITU -- STAGIAIRES 2015/2016 Nom du Stagiaire: Ci/R/, /A-AJ 10A-PeA)4e4M-1

-Statut avant Radio Okapi: MFQM f7G.c/G A Df~y

Date: € 6/ ,/ o

Répondez aux questions suivantes

1. Soit le Communiqué de presse ci-joint de la MONUSCO, du 05 octobre 2015. Faites-en une Brève (4 pts).

2. A la définition "Faire suivre l'événement à l'auditeur comme s'il y était lui-même présent", correspond une pratique journalistique très utilisée sur Radio Okapi: de quel format s'agit-il? (1 pt)

a) Le papier

0Le reportage A o) La Table ronde

3. a) Déterminez, en peu de mots, la Politique éditoriale de la Radio Okapi (3 pts).

b) Cette ligne éditoriale, procède-t-elle de la Déontologie ou de l'Ethique du journaliste congolais, telles qu'étudiées lors de la formation?

4. A votre avis, qu'est-ce qui fait de la radio Le média par excellence? (1 pt) j'la sélection de so_n_auclitoire C7

b) son omniprésence (//' `

c) son accessibilité aux pauvres

5. La meilleure qualité d'unh bon Professionnel de média est: (1 pt)

a) la clarté

b) les 5W

la longueur de son message

91

Annexe 4 (suite) : Copie Christian MAPENDANO

92

Annexe 4 (suite) : Copie Freddy BIKUMBI

93

Annexe 4 (suite) : Copie Freddy BIKUMBI

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94

Annexe 4 (suite) : Copie Marc FIMBO

95

Annexe 4 (suite) : Copie Marc FIMBO

96

Annexe 4 (suite) : Copie Jérémie SEKOMBI

97

Annexe 4 (suite) : Copie Jérémie SEKOMBI

98

Annexe 5 : Rapport de fin de la session de formation

99

Annexe 6 : Fiche d'évaluation qualitative de la formation par le stagiaire

FICHE D'EVALUATION QUALITATIVE DE LA FORMATION par le STAGIAIRE

-Formation: « ...in situ de 5 journalistes de Radio Okapi/Goma » -Lieu: Goma/Nord-Kivu

-Date: avril - juin 2015-Formateur: Jules NGALA WAMONA

1. Comment évaluez-vous, de manière globale, cette formation?(Cochez la case adéquate, selon votre appréciation)

 

Excellente (5)

Bonne (4)

Moyenne (3)

Mauvaise (2)

Médiocre (1)

 
 
 
 
 
 

3. Evaluez les aspects de la formation ci-après en cochant la case appropriée (X) :

 
 

Composantes générales

Excellent (5)

Bon

(4)

Moyen (3)

Mauvais (2)

Médiocre (1)

Objectifs de la formation

 
 
 
 
 

Conception et utilité de la formation

 
 
 
 
 

Orientation de la formation
par rapport à mes attentes

 
 
 
 
 

Support didactique (Power Point, Vidéo, Syllabus)

 
 
 
 
 

Interaction Formateur - Participants

 
 
 
 
 

Opportunités pour les participants d'échanger leur expérience

 
 
 
 
 

4.Autre commentaire ou suggestion pour les prochaines sessions in situ (s'il y en a)

 

Source : Extrait de la Fiche d'évaluation de la formation - Section Training de la MONUSCO (septembre 2016)

100

Annexe 7 : C. V de Mr. Jules NGALA WAMONA europass Curriculum vitae

PERSONAL INFORMATION JULES NGALA WAMONA

 

9 10, Avenue du GOLF, GOMA / Nord-Kivu (Democratic Republic of the Congo)

+243 9 98 50 83 89 t. +243 8 1841 23 26

4 ~ ngalawamona@un.org

POSITION Formateur des Journalistes

WORK EXPERIENCE
·

1 Jan 2011--Present Formateur régional des journalistes

Radio Okapi, GOMA (Democratic Republic of the Congo)

-Encadrement professionnel des jeunes journalistes, nouvellement récr utés par Radio Okapi ou ceux des Radios communautaires partenaires de Radio Okapi en RDC;

-Formation continue des journalistes de Radio Okapi par des conseils quotidiens;

-Invité ou Associé à diverses sessions de formation, à travers la cooperation des journalistes du pays (UNPC), les médias internationaux (TV 5, RF1...) ou d'autres Regroupements ou Associations des journalistes et personnels de médias (UCOFEM, POLE INSTITUTE, PNMLS, etc.)...

EDUCATION AND TRAINING

1 Nov 2013--Present MI2: Management des Médias

Master professionnel: Mon mémoire de master était centré sur la formation permanente des journalistes (Session spéciale de formation in situ des journalistes de Radio Okapi / Goma. avril-novembre 2015)...

ESJ/Lille - IAE1Lille - CFI -AUF, Lille/Nord Pas de Calais (France)

1 Oct 2012-30 Jun 2014

Master 1 (Bac +4)

Maîtrise en Droit - Gestion et Economie - parcours Droit public - mention Administration générale et territoriale (AGT)

Université Toulouse Capitole, Toulouse (France)

1 Oct 2008-30 Jun 2010 Certificat en Journalisme - Clés d'Analyse du monde contemporain

SciencesPo - Toulouse, Toulouse (France)

Certificat d'aptitude professionnelle

12112115 (c) European Union, 2002-2015 I htip l/ europass.cedefop.europa.eu Page 1 12

25 Feb 2002--Present

13 ans de pratique continue du métier de journaliste en situation post-conflit

A l'est de la R.D.Congo, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri...

101

Annexe 7 (suite): C.V de Mr. Jules NGALA WAMONA

europass

Curriculum vitae JULES NGALA WAMONA

PERSONAL SKILLS

Mother tongue{s) SWAHILI ( très couramment) et LINGALA (Couramment).

UNDERSTANDING SPEAKING

WRmNG

Reading I Spoken interaction

Spoken production

Listening

Other language(s)

français (très couramment) et anglais (+ ou - coramment)

Levels: Al and A2: Basic user- B1 and 82: Independent user - Cl and : Proficient user Common European Framewo& of Reference for Languages

Communication skills

Bonnes compétences en communication. Compétences acquises grâce à ma formation universitaire en Langues (formation initiale d'Histoire-Géographie), en Communication ou encore comme Juriste (comment défendre un client?).

Mais aussi grâce à mon métier de Journaliste, dans lequel j'ai eu la chance de beaucoup voyager ou de rencontrer plusieurs cultures ainsi que diverses personnes...

12+12/15 (c) European Union, 2002-2015 I hilp:Ileuropass.cedefop.europa.eu Page 2 12

Organisational / managerial skills -Leadership: depuis au moins 6 ans, jusqu'au 07 novembre 2015, responsable d'une équipe d'une

dizaine de personnes à la rédaction régionale de Radio Okapi à Goma;

-Bonnes capacités d'organisation acquises en tant que secrétaire de rédaction pendant plus de 5 ans. Exemple: malgré les difficultés liées aux comportements inopportuns de certains journalistes, la station mère de Kinshasa était toujours approvisionnée en News et autres Magazines intéressants, le décrochage régional avait toujours eu lieu sur les antennes de la station régionale de Goma;

-Aptitudes à la direction d'équipe, acquise grâce à mes formations, aux diverses fonctions de leader depuis la radio nationale (1995-2002);

-Aptitudes à l'auto-organisation, acquises grâce à ma brève passage à l'AFP (2000 - 2002). Ici, chaque correspondant, accrédité ou non, était responsable de ses sujets qu'il proposait à la rédaction du bureau régionnal chaque matin. Car le paiement était au prorata des sujets retenus et édités...

Job-related skills

-Bonne maîtrise des processus d'apprentissage chez les adultes (Andragogie). Mais aussi chez les enfants et adolescents (pédagogie), grâce à ma formation initiale en pédagogie appliquée à l'Ecole normale Supérieure (ISP de Lubumbashi et de Bukavu, respectivement).

-Aptitude au Tutorat (en tant qu'ancien enseignant au secondaire) et chef de promotion ou d'équipes partout où je suis passé. Par exemple, dans notre formation en master à l'ESJ-Lille, mes camarades d'autres pays (Algérie, Maroc, Tchad, France...souhaitaient toujours me voir assurer les responsabilités de Chef d'équipe lors des "travaux en groupes)...

Digital competence SELF-ASSESSMENT

Information processing

Communication

Content
creation

Safety

Problem
solving

 
 
 
 
 

Proficient user

Proficient user

Independent user

Proficient user

Independent user

Digital competenees Sself-asses ment grid

-Certificat de la MONUSCO sur l'utilisation des réseaux sociaux;

102

Annexe 8: Document CORACON- Radios membres et sollicitant 2015

RADIOS MEMBRES et SOLLICITANTS

RADIOS

LOCALISATION (VILLES OU TRRRITOITRES)

VILLAGES OU QUARTIERS

FONCTIONNEL ?

CONTACTS DES RESPONSABLES

Commentaires

1

Radio Tayna de Goma

Goma

Les volcans

Oui

0994013064

Validé

2

Radio Alpha na Omega

Goma

Kyeshero

Oui

0997704158

Validé

3

Radio SautiyaInjili

Goma

Mabangasud

Oui

0813134109

Validé

4

Hope channel

Goma

Murara

Oui

0994770844

Validé

5

Radio TV Emmanuel

Goma

Les Volcans

Oui

0975924914

Validé

6

Radio Dorika

Rutshuru

Nyalmilima

Oui

0972898497

Validé

7

Radio Ushirika de Kiwanja

Rutshuru

Kiwanja

Oui

0998863573

Validé

8

Radio Kanyabayonga

Lubero

kanyabayonga

Oui

0994088867

Validé

9

Radio communautaire Amani

Lubero

kanyabayonga

Oui

0993297795

Validé

10

Radio Coq du village

Lubero

Luofu

Oui

0994110155

Validé

11

Radio Congo one de Kayna

Lubero

kayna

Oui

0998668342

Validé

12

Radio

CommunautaireLuberoSud

Lubero

kirumba

Oui

0994110381

Validé

13

Radio Tayna de Kasugho

Lubero

kasugho

Oui

0994013064

Validé

14

Radio Adventiste de Rwese

Lubero

Lukanga

Oui

0997557996

Validé

15

Radio Mweso

Masisi

Mweso

Oui

0899116451

Demande en

étude

16

Radio Evangelique de Butembo

Butembo

Vulumbi

Oui

0990495568

Validé

17

Radio Moto ButemboBeni

Butembo

Kambali

Oui

0991370314

Validé

18

Radio Soleil

Butembo

Matanda

Oui

0998549170

Validé

103

19

Radio Moto Oicha

Beniterritoire

oicha

Oui

0997281909

Validé

20

Radio MuunganoOicha

Beniterritoire

oicha

Oui

0998398546

Validé

21

Radio zèbre de kantine

Beniterritoire

kantine

Oui

0998690913

A payé le DA

22

Radio ruraleIshango

Beniterritoire

Kyavinyonge

Oui

0997906079

Validé

23

Radio MuunganoBeni

Beniville

Malepe

Oui

0994039390

Validé

24

Radio Communautaire de Masisi

Masisi

Masisi centre

Oui

0815790242

Validé

25

Radio Ecologique de Pinga

Walikale

Pinga

Oui

0994037540

Validé

Fait à Goma, le 18 Décembre 2015
Pour le CORACON
KAKULE VAGHENI Jacques
Coordonnateur

Première requête de SOJPRO Page 1

104

Annexe 9: Requête SOJPRO - Radio Okapi 2016

REQUETTE URGENTE DE SOJPRO A L'INTENTION DE LA REDACTION EN CHEF DE

RADIO OKAPI

Se référant à ses statuts, la Société des

Journalistes et Personnel de Radio Okapi/SOJPRO s'est assigné plusieurs missions pour la bonne marche de la radio Okapi sur le plan professionnel, déontologique et socio-culturel. C'est dans ce cadre que le bureau du comité provisoire de SOJPRO a bien voulu adresser à la rédaction en chef sa première requête dans l'esprit de maintenir la perspicacité de radio Okapi depuis sa création jusqu'à présent.

Cette présente requête s'articule autour de quelques irrégularités et laisser-aller observées dans le fonctionnement de Radio Okapi sur le plan professionnel et éditorial. Ce qui nécessite une thérapeutique urgente afin d'éviter à Radio Okapi sa dégradation lente telle que ça se raconte obstinément par bon nombre du personnel.

De ce qui précède, la SOJPRO relève que ce qui suit :

- La baisse du niveau d'engagement professionnel des journalistes, animateurs et techniciens de Radio Okapi.

- Déficit criant dans la planification des ressources humaines qui imparce sur la production au quotidien de la Radio Okapi dont les effets se font sentir au sein de l'équipe de la rédaction.

- Les irrégularités perpétuelle dans la présentation et traduction du journal soir en langues chaque vendredi.

- Inadéquation entre la surcharge de la grille de programme de Radio Okapi et l'effectif du personnel (Exemple : décrochage de Kinshasa).

Le manque de planification sérieuse et détaillée dans la couverture des grands évènements socio-politiques et économiques dans le pays, à l'instar du dialogue national politique en cours.

Voilà quelques maux parmi tant d'autres qui rongent la Radio Okapi confrontée aujourd'hui à une forte concurrence loyale de certaines chaines qui font parler






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe