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Mise en oeuvre de la stratégie de la formation in situ à  radio okapi (r.d.congo) 2011-2015. Cas spécifique des jeunes journalistes recrutés en janvier 2015 à  radio Okapi/Goma.

( Télécharger le fichier original )
par Jules NGALA WAMONA
Ecole Supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille en France - Ecole universitaire de Management (IAE) de Lille et Canal France international (Cfi) - Master 2 international de Management des Médias 2014
  

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CHAPITRE 2. MISE EN OEUVRE DE NOS ACTIONS

2.1. Introduction

«Tous les sondages le montrent: la radio est le média préféré des Français [davantage des Congolais, à cause notamment de la culture de la tradition orale, Ndlr]. Elle offre chaleur et proximité, mais aussi rigueur et intelligence. Résultat, à l'heure de la RNT (Radio Numérique Terrestre) et du boom des web-radios, de nombreux journalistes, apprentis ou aguerris, comme de simples amateurs, se lancent aujourd'hui dans l'aventure. Mais voilà, la radio est exigeante et difficile. Et sans une connaissance approfondie des techniques... le message ne passe pas

Cette citation de Vincent Martin [5], journaliste passionné de la radio et formateur en journalisme au CFPJ (Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes de Paris) indique, non seulement l'importance de ce média de masses dans le monde d'aujourd'hui, importance qui n'a jamais été démentie à ce jour malgré l'arrivée sur le marché de plusieurs nouveaux médias. Mais aussi la complexité du métier qui rend l'exercice de cet art aussi difficile que dangereux pour la communauté.

Cela est vrai ailleurs, cela reste vrai aussi pour la République Démocratique du Congo (RDC) où est implantée Radio Okapi, média qui m'emploie depuis 2002 et que j'ai tout le plaisir de présenter dans les lignes qui suivent.

2.2. Brève présentation de Radio Okapi

« Aujourd'hui, Radio Okapi est de très loin le média numéro 1 en RDC, avec ...plus de 50 % de l'audience totale des radios, devant toutes les radios congolaises, mais aussi loin devant les grandes radios internationales comme RFI et la BBC [6].

Ce succès repose sur plusieurs facteurs, entre autres :

« Une ligne éditoriale en phase avec les aspirations profondes de la population congolaise.» : écrivait Yves Renard [7] dans son article intitulé « Des médias entre prolifération anarchique, impunité et pauvreté : le défi de la reconstruction du champ médiatique en RDC », Afrique contemporaine 3/2008, n° 227, p.135-152.

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Il est presqu'évident que ce que ce grand journaliste, devenu grand responsable de l'ESJ - Lille en 2011, écrivait en 2008, reste valable à ce jour.

En fait, aucun autre sondage n'est venu contredire ni démentir, jusqu'à ce jour, ceux d'Immar en 2004, 2005 et 2006.

La couverture nationale comme le plus grand atout de Radio Okapi

Radio de la Mission de maintien de la paix des Nations unies en RDC (Monuc), Radio Okapi a été créée en partenariat avec la fondation Hirondelle (Pour plus d'informations on pourra se reporter au site Internet de l'organisation: www. hirondelle.org.).

Cette radio bénéficie des moyens logistiques considérables des Nations unies (déplacements aériens, liaisons satellite, réseau informatique intégré) qui lui ont permis de se déployer dans toutes les provinces du pays.

Radio Okapi est le seul média à avoir une couverture nationale de l'actualité et à être captée dans tout le pays. Le statut de « radio UN » est aussi un gage de sécurité puisque toutes ses installations sont protégées militairement par les casques bleus et les services de sécurité onusiens. Les employés de la radio jouissent, en outre, du statut d'immunité accordé au personnel de l'ONU.

Une protection appréciable qui a tout de même ses limites, comme le prouve bien l'assassinat de deux de ses journalistes à Bukavu, respectivement Serge Maheshe en 2006 et Didas Namujimbo en 2007.

Depuis sa création en 2002, le partenaire technique de la Monuc dans le projet, la Fondation Hirondelle, a su imprimer à cette radio la ligne éditoriale des médias post-conflits.

Cette organisation a su convaincre les Nations unies d'accepter une ligne éditoriale basée sur l'actualité et les attentes de la population congolaise, plutôt que sur la communication autour des activités onusiennes en RDC.

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Ce choix éditorial courageux de la part des Nations unies explique une grande partie du succès d'audience de cette radio.

La radio emploie environ 200 salariés, dont plus de 90 % sont des Congolais. Les membres du personnel de la radio bénéficient des salaires et avantages en vigueur aux Nations unies.

Les droits des salariés s'accompagnent de devoirs équivalents : ainsi par exemple, accepter le fameux « coupage » [8] est une cause de licenciement immédiat pour les journalistes de Radio Okapi, qui sont également tenus d'observer une stricte neutralité dans leur couverture de l'actualité ; et, d'une manière générale, de connaître et de respecter la ligne éditoriale de la radio.

L'encadrement des journalistes est progressivement confié aux collaborateurs et collaboratrices congolais, grâce à une politique volontariste de renforcement des capacités.

Symbole de la paix et de l'unité en RDC

Radio Okapi a couvert, dès le premier jour (le 25 février 2002), l'actualité de part et d'autre des lignes de front entre les trois belligérants qui s'affrontaient alors : le Gouvernement du président Laurent Désiré Kabila, la rébellion du Mouvement de Libération du Congo, MLC, soutenue par l'Ouganda, ainsi que celle du Rassemblement congolais pour la démocratie, Rcd, soutenue par le Rwanda. Les nouvelles ont aussi, dès le début, été données dans les quatre langues congolaises (le kikongo, le lingala, le swahili et le tshiluba) et en français, la langue d'enseignement et de l'administration.

À une période où on prédisait le morcellement inéluctable de cet immense pays (plus 2 345 000 km2), Radio Okapi est apparue aux oreilles des auditeurs comme un symbole de l'unité nationale et comme la preuve que la nation congolaise n'était pas une fiction.

Autre raison de son succès éditorial : Radio Okapi consacre une très large part de ses programmes aux sujets politico-militaires, à la bonne gouvernance et au développement, selon l'actualité du moment.

Au fil des années, la radio a multiplié les décrochages locaux et lancé des éditions régionales d'information.

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Les auditeurs sont captivés par tous ces sujets porteurs d'angoisses, de désespoir mais aussi d'aspirations et espérance de tout un peuple.

A travers ses journaux, son émission politique phare "Dialogue entre Congolais", ses magazines sur la santé ou la musique, la radio aborde tous les sujets, des crises institutionnelles aux luttes acharnées entre les princes du ndombolo (héritier de la rumba des années 60), en passant par "les notes sexuellement transmissibles" accordées par des enseignants contre les faveurs des élèves ou la "prévention du Money-pox", une maladie mortelle liée à la manipulation des carcasses de singe par les braconniers.

L'autre facteur déterminant de l'immense adhésion des auditeurs à cette radio est son absence de parti pris, la fiabilité de ses informations toujours vérifiées et sourcées, la parole qu'elle donne systématiquement à toutes les parties, sa volonté d'expliquer l'actualité plutôt que de la commenter.

Bien sûr, actuellement, le défi consiste à capitaliser sur cette réussite pour pérenniser Radio Okapi. Dans la mesure où tout le budget et toute la logistique dépendent de l'étranger. Cette pérennisation « impliquerait de dégager des ressources propres grâce au marché publicitaire.» [9].

Un animal, un symbole

Radio Okapi tient son nom d'un animal vivant en RDC, l'Okapi. Ses reportages sont souvent repris par les journaux congolais qui n'ont pas les moyens de couvrir un territoire grand comme quatre fois et demie la France.

Figure 1: Logo de Radio Okapi

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Radio Okapi couvre à ce jour 56 villes grâce à 10 stations régionales, ses relais et ses radios partenaires installées à travers le pays. Elle offre également une couverture de la moitié de l'Afrique de part et d'autre de l'équateur grâce à son signal satellite sur Dstv Channel 68. Parmi ces 10 stations régionales, celle de Goma (est du pays) qui fait l'objet de notre étude.

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