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Problématique de la persistance de cas de violence sexuelle en province de sud Kivu /rd Congo. Cas spécifique du district sanitaire du sud /Uvira 2009- 2013.

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par Noe ASSUKULU MAKYAMBE Kaskil
DPHU-MADISON - Masters in art 2015
  

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Chap. IV. REVUES DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE

La violence sexuelle dans les situations de conflit est une atrocité abominable, qui se perpètre aujourd'hui et qui touche des millions de personnes, principalement les femmes et les filles. Il s'agit souvent d'une stratégie délibérée employée sur une grande échelle par des groupes armés afin d'humilier les opposants, de terrifier les individus et de détruire les sociétés. Les femmes et les filles peuvent aussi être soumises à l'exploitation sexuelle par les personnes chargées de les protéger(20)

L'intérêt accordé à la VS n'est pas nouveau et s'est davantage accru avec la déclaration de l'OMS en 1996 qu'elle constitue un réel problème de SP mais aussi à la promulgation par les nations unies de la loi contre les violences sexuelles en 1994 qui font que les violences sexuelles prennent une autre ampleur et un levier de notre état de la question ;

En rapport avec les facteurs et / ou les comportement à risque favorisant la persistance des cas des violences sexuelles, nous nous sommes inspiré largement des résultats obtenus dans les publications d'Evelyne Josse , Thomas Elbert , Antoine Banza-Nsungu , Human Right Watch, Dr Muriel Salmona, Aurélie Leroy, Jelena Prtoric, IRINE News , Stephen Grootes, Suzanne Leclerc-Madlala, Amie-Tejan Kellah,...

Dans son article sur les VS et les conflits armés en afrique, elle prouve que la femme africaine, déjà vulnérable en temps de paix, paye un lourd tribut à la guerre.31

En effet, de nombreuses victimes hésitent à dénoncer les violences sexuelles qu'elles ont subies que ce soit à la police, à leur famille ou à d'autres personnes parce qu'elles redoutent les représailles de la part de l'agresseur ; De plus, dans la plupart des sociétés africaines, les personnes sexuellement agressées sont jugées coupables des actes perpétrés contre elles. Dès lors, elles se taisent pour éviter le rejet social, le mariage forcé avec leur agresseur, l'incarcération, voire la maltraitance ou le meurtre ; Notons encore que des actes considérés comme des violences sexuelles par la CI ne le sont pas d'un point de vue culture. Dès lors, les femmes ne portent pas plainte car elles ne reconnaissent pas certaines pratiques comme des agressions. (Op cit25)

31 Evelyne Josse , Article sur les VS et les conflits armes en Afrique 2012

Le type de comportement violent en temps de guerre n'est pas propre aux hommes de RDC. L'être humain, surtout de sexe masculin, est biologiquement programmé pour chasser et pour pratiquer cette activité en groupe. Et le viol, puisqu'il n'est pas nécessairement considéré comme mauvais ou immoral, devient une sorte de norme ; d'autres éléments sociétaux peuvent favoriser la banalisation des viols dont un État impuissant ou un système judiciaire défaillant qui mène à l'impunité des coupables.

Sur les 213 anciens combattants, un certain nombre d'entre eux, ont affirmé prendre plaisir à violer, tuer ou piller, c'est l'évidence du lien, la récompense implicite d'un tel comportement. Plus l'acte criminel paraît `divertissant', plus les gens vont le commettre ».32

dans leur recherche sur l'ampleur des violences sexuelles en RD Congo 2011, ils démontrent que les cas sont inégalement répartis dans les 11 provinces de la RDC, avec une forte concentration (54 %) dans les deux Kivu, La démarcation des deux Kivu reflète la persistance d'une situation sécuritaire volatile à l'Est, qui augmente le risque de perpétration des actes de VS par une certaine catégorie des hommes en uniforme ; la partition du pays en fonction de l'âge des survivant(e)s pourrait refléter la divergence des comportements en matière de sexualité, nuptialité et procréation entre les habitants d'Est et l'Ouest respectivement, sous l'influence différentielle des facteurs socioculturels.33

Les auteurs démontrent par ailleurs que dans l'ensemble, les cas des violences sexuelles ont été perpétrés plus par les civils (60 %) que par les hommes en uniforme (36 %), ce qui conforte l'hypothèse selon laquelle les violences sexuelles sont essentiellement un phénomène social dont l'ampleur s'amplifie dans un contexte conjoncturel d'insécurité due aux conflits politico-militaires. (Op cit33).

Dans le rapport « Cultiver la peur, la vulnérabilité des ouvrières agricoles immigrées à la violence et au harcèlement sexuels aux USA», Des centaines de milliers de femmes et de jeunes filles ouvrières agricoles immigrées aux États-Unis sont confrontées à un risque élevé de violence sexuelle et de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail parce que les autorités américaines et les employeurs omettent de les protéger de manière adéquate ; Celles qui avaient porté plainte pour harcèlement sexuel ou signalé des agressions sexuelles à la police

32 Thomas Elbert,s'attaquer aux violences faites aux femmes dans les regions dechirees par la guerre Déc. 2013. www.banquemondiale.org/fr/news/2013addressing-violence against-women-in-war-ton-region

33 Antoine Banza-Nsungu et All, Ampleur de VS en RD Congo 2011

l'avaient fait avec l'encouragement et l'assistance de défenseurs de survivantes ou d'avocats en raison d'obstacles difficiles. Le secrétaire à la Défense Chuck Hagel a reconnu, dans une allusion à la culture de virilité en vigueur dans l'armée. "Nous devons combattre les stigmates culturels qui découragent les gens de dénoncer les faits et marteler qu'une agression sexuelle n'arrive pas parce que la victime est faible mais parce que son auteur ignore nos valeurs et la loi, a-t-il déclaré.34

L'immense majorité des viols ne sont toujours pas connus, ni dénoncés, ni donc jugés : moins de 8 % des viols (et 2% des viols intrafamiliaux et conjugaux) font l'objet de plainte, alors que 20 % des victimes intrafamiliales de blessures physiques portent plainte ; Et l'immense majorité des victimes de viols ne sont toujours pas reconnues comme telles, ni protégées, ni prises en charge de façon adaptée. Le peu de victimes qui arrivent à parler malgré les menaces, les pressions et les manipulations sont rarement entendues (Op cit10).

Les viols sont surtout fréquents dans les univers considérés comme les plus protecteurs, ceux-là même où devraient régner amour, soins, protection et sécurité , la loi du silence est imposée aux victimes , c'est à elle de ne pas faire de vagues, de ne pas « détruire » la famille, le couple, l'institution, la réputation ou la carrière de l'agresseur..., d'être compréhensive..., d'être gentille..., de comprendre que « ce n'est pas si grave, qu'il y a pire ailleurs (Op cit10).

L'ampleur des violences sexuelles en Inde tient pour partie aux traditions socioculturelles. Elle renvoie en effet au statut d'infériorité qu'occupe la femme dans une société inégalitaire, patriarcale, machiste et violente. Le viol est à ce titre souvent un moyen de domination et de possession des hommes sur les femmes, Il représente le refus masculin d'une autonomisation de l'« alter ego » féminin et de son accession au statut d'individu à part entière De culture et de religion - favorisent l'impunité des violeurs et discréditent la victime et sa plainte, au point que des soupçons soient parfois injustement émis sur sa moralité et sur son consentement présumé. (Op cit11).

S'il faut illustrer les violences et injustices subies, l'expression "sexe faible" a un sens en Inde, le viol est un phénomène profondément ancré dans cette société patriarcale où les violences sexuelles faites aux femmes sont expliquées par des tenues et attitudes "trop libres". En octobre 2012, un "conseil des castes" a conclu que la Persistance des viols était due à

34 Site. www.Lorient.lejour.com

la vulgarité des programmes télévisés accusés d'encourager un éveil sexuel précoce. (Op cit12).

Au quotidien, on conseille aux filles de ne pas sortir le soir, de ne pas porter de vêtements "sexy", de ne pas prendre le taxi toutes seules. L'Inde est également, avec le Bangladesh et le Pakistan, le principal pays à pratiquer le "Eve teasing" (le fait de "taquiner Eve"), une expression qui se réfère à la nature tentatrice de la première femme biblique. Cet euphémisme désigne le harcèlement sexuel perpétré dans la rue et les transports (Op cit12).

Quelles que soient les situations, ces phénomènes de violence naissent tous d'un refus de la différence, d'un refus d'accepter l'autre dans cette différence, d'un refus de respecter l'égalité des individus entre eux, et a fortiori l'égalité entre filles et garçons. A en croire les propos tenus ici ou là, cette belle ambition semblerait d'avance vouée à l'échec : "L'égalité hommes/femmes laissez tomber, c'est du siècle passé!" ; Cette déviation sexiste fondée sur l'oppression et la destruction traumatisante des jeunes filles trouve son point d'aboutissement dans une sexualité forcée.35

En Indonésie l'aveu des hommes n'est que la partie émergée de l'iceberg, «Très peu d'hommes sont assez honnêtes pour admettre avoir commis un viol.» La commission a recensé plus de 216 000 cas de violence contre les femmes en 2012 et au moins 20 femmes sont violées chaque jour en Indonésie, Ces chiffres ne reflètent que les cas signalés aux autorités ou à la commission. Les femmes en Indonésie se résignaient souvent à subir les violences sexistes qui font partie de la culture dominante. «De nombreuses victimes choisissent de ne pas porter plainte à cause de la pression familiale et, parfois, par crainte que la communauté ne rejette la faute sur elles», La police doit souvent libérer les auteurs de violences sexuelles à la demande de leurs épouses ou leurs compagnes. «En outre, ceux qui sont chargés de faire appliquer la loi retiennent une définition obsolète du viol qui implique d'apporter des preuves comme du sang et du sperme», La raison la plus fréquente (73 %) était qu'ils pensaient avoir le droit d'assouvir leurs pulsions sexuelles. D'après eux, il est normal d'avoir une relation sexuelle avec une femme, peu importe si elle y consent ou non. Plus de la moitié ont dit qu'il s'agissait d'un divertissement, car ils s'ennuyaient (53 %).36

35 Nicole Belloubet Frier, Trente propositions pour lutter contre les VS dans les établissements scolaires, Toulouse

36 www.Irine-news.org

Dans Business Day, Le viol fait partie de notre culture, Il est partie intégrante de notre culture patriarcale, a expliqué au journaliste Andy Kawa une militante des droits de la femme, Une culture machiste « profondément ancrée » dans la mentalité du pays. «Nombre de Sud-Africains sont victimes de leur histoire et de la situation économique. Le chômage et l'abus de drogues conduisent à une léthargie toxique sur fond de culture sociale donnant le droit aux hommes de disposer du corps des femmes».37

Selon une étude menée par le SAMRC 25 % des interrogés ont admis avoir commis une agression sexuelle. Le phénomène n'est pas uniquement l'apanage des pauvres ; Il est également commis par des Blancs comme des Noirs, «qui ont un certain niveau d'éducation et de revenus». Il est facilité par un «système judiciaire criminel surchargé» et un «faible taux de condamnations», générant ainsi l'impunité chez les agresseurs.38

La RSA a un des plus grands nombres de viols d'enfants et de bébés du monde ; la plus forte augmentation des agressions a eu lieu envers les enfants de moins de sept ans. Comme augmente la pauvreté, les crimes violents et le chômage sont réputés avoir contribué à l'escalade des abus sexuels sur enfants, le facteur le plus significatif et inquiétant étant le mythe largement répandu dans le pays qu'avoir des rapports sexuels avec une vierge guérit du VIH ; ce mythe ne se limite pas à l'Afrique du Sud mais aussi en Zambie, au Zimbabwe et au Nigeria(Op cit16).

Lors de la guerre civile en Siéra-Leone, un grand nombre d'agressions sexuelles envers les femmes et les jeunes filles ont eu lieu, les victimes sont souvent tenues pour responsables de plus que stigmatisées, les femmes et les filles hésitent souvent à faire le pas pour demander de l'aide et/ou dénoncer leurs agresseurs; Elle pense que l'agression sexuelle est un crime dans ce pays mais de nombreux cas sont toujours traités par les autorités communautaires traditionnelles. Les sanctions que celles-ci imposent sont souvent plus néfastes pour les victimes que pour les assaillants, par exemple, la victime peut se retrouver forcée d'épouser son agresseur. Dans de nombreux cas, les femmes ne peuvent pas signaler l'agression sexuelle à la police sans avoir auparavant obtenu l'accord du chef local (Op cit17).

Mukesh Kapila, alors coordonnateur humanitaire des NU pour le Soudan, décrivait la situation au Darfour (Soudan occidental) comme la plus grande crise humanitaire du monde.

37 Stephen Grootes, new analyses rape problem too deeply rooted 2013. www.bdlive.com.za/national

38 Al Jazeera, Article sur le viol e le meurtre d'Anene Booysen choque les sud-africains Fév. 2013

Elles comportent des caractéristiques récurrentes : les attaquants tuent les hommes, violent les femmes et déplacent les villageois de force , on peut citer également les enlèvements, l'esclavage sexuel, la torture et les déplacements forcés. À l'occasion de certaines attaques des femmes et des jeunes filles ont été enlevées, puis forcées de rester avec les Janjawid, soit dans les camps militaires, soit dans des cachettes. De toutes jeunes filles ont également été enlevées, violées et maintenues comme esclaves sexuelles par ailleurs, ces femmes manifestent de grandes réticences à parler ouvertement de sévices sexuels; dans le Darfour, le viol et les autres violences sexuelles sont de véritables armes de guerre utilisées pour humilier, punir, contrôler, terroriser et déplacer les femmes et leurs communautés. De tels agissements constituent de graves violations du DIH et relatif aux droits humains, voire des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Ainsi ,il exhorte toutes les parties au conflit à faire cesser immédiatement la violence contre les femmes, et demande que les auteurs de ces crimes soient traduits en justice, dans le cadre de procès équitables, en excluant le recours à la peine de mort. Et réclame également une prise en charge médicale et psychologique urgente pour les femmes affectées par la violence au Darfour et au Tchad, des mesures permettant de réduire la stigmatisation de ces femmes et de favoriser leur réinsertion, ainsi que des dispositifs préventifs destinés à alléger leurs souffrances à l'avenir.39

En rapport avec le paquet d'intervention de prise en charge des cas de violences sexuelles, nous nous sommes inspire largement des résultats obtenus dans les Publications : de Dr Denis Mukwege, Dr Muriel Salmona, Mrs Camilla Olson et Mélanie Teff, Ban Ki-moon, l'ONG Action Aid, l'ONG AJDF,.....

Dans son article « pour l'action courageuse qu'il mène pour guérir les femmes survivantes de violences sexuelles dans les conflits armés et dénoncer les causes sous-jacentes de ces atrocités » démontre qu'à partir de 1999, il est confronté à des cas de violence sexuelle témoignant d'un niveau de cruauté encore jamais vu dans l'Est du Congo. Il reçoit des patientes dont le vagin et le rectum ont été totalement détruits par des couteaux ou d'autres objets tranchants.40

Depuis, son équipe et lui ont traité près de 40 000 victimes de violence sexuelle. Le docteur reçoit chaque jour 20 patientes, dont 7 à 10 souffrent de problèmes de santé ou de

39 Amnistie Internationale, au Soudan, Darfour, le viol une arme de guerre Mars 2004.

40 Dr Denis Mukwege, HGR Panzi, the right livelihoods award 2013

blessures dues à la violence sexuelle. Il raconte qu'il arrive que des femmes, qu'il a réussies à guérir, soient de nouveau violées et reviennent à l'hôpital, mais qu'il s'avère alors impossible de reconstruire une nouvelle fois leurs organes génitaux et continue à expliquer : « Les auteurs de ces crimes détruisent la vie à sa source ; Les femmes ne peuvent plus avoir d'enfants. Souvent, elles contractent le virus du sida et propagent l'infection. Leurs maris sont humiliés ; Les violeurs détruisent tout, le tissu social de leur ennemi, leur communauté et les générations futures, sans avoir à tuer la femme. Là où il y aurait dû avoir un tabou absolu, une frontière a été franchie, mais comme il s'agit de parties du corps qui ne sont pas visibles, ce n'est pas aussi évident que d'autres formes de mutilations» (Op cit40).

En plus de l'accompagnement médical, l'hôpital de Panzi s'efforce d'apporter à ses patientes un accompagnement psychologique, une aide juridique et pour celles qui n'ont pas la possibilité de retrouver leur ancienne vie, des perspectives d'avenir. Affiliée à l'hôpital, le centre DORCAS offre aux femmes en fin de traitement et à leurs enfants une aide pour repartir, notamment sous la forme de microcrédits;(Op cit40)

Parallèlement il fonda la fondation PANZI qui offre aux victimes de la violence sexuelle une assistance légale sur différents sujets (héritage, législation familiale, divorce, adoption), un accompagnement psychologique, une formation aux droits de la femme et un programme familiale, un travail de sensibilisation pour prévenir les mariages précoces, des ateliers santé et une formation de leader communautaire. (Op cit40)

Un problème majeur en RDC est que les auteurs de ces atrocités bénéficient d'une forte immunité, même lorsqu'ils ont pu être identifiés. Il termine cet article par cette interrogation « Où sont les hommes sur cette question ? Nous ne pourrons pas résoudre ce problème si les hommes ne se lèvent pas pour dire à ceux qui violent : nous ne l'acceptons pas. Si vous ne violez pas, mais que vous gardez le silence, vous acceptez » (Op cit40).

Dans son article La violence n'est pas une fatalité... Et lutter contre les violences passe avant tout par la protection des victimes, elle prouve que les violences perpétrées au sein du couple et de la famille et les violences sexuelles qui touchent plus spécifiquement les femmes et les enfants sont de loin les plus fréquentes et celles qui entraînent les troubles psycho-traumatiques les plus graves tels que les conduites addictives, de troubles de l'alimentation, de conduites sexuelles à risques, de violences à nouveau subies ou de violences commises, et de désinsertion sociale. Or ces victimes traumatisées sont à l'heure actuelle abandonnées, elles ne bénéficient ni de protection, ni de soins spécifiques, à charge pour elles de survivre

dans une insécurité totale et de se réparer comme elles peuvent. Tout se passe comme si, après avoir été renversées par un camion, les victimes étaient laissées sur place sans soin. À elles de s'auto-traiter et de mettre en place des stratégies de survie lourdement handicapantes pour leur santé et leur vie personnelle et sociale. Et ces systèmes de survie hors norme chez la plupart des victimes seront injustement stigmatisés comme des handicaps constitutionnels et seront perçus comme une infériorité justifiant une mise sous tutelle et de nouvelles violences, alors que ce sont des réactions normales aux situations violentes anormales qu'elles ont subies (Op cit25).

L'ONG Action Aid, la situation a empiré depuis 2009. Le viol correctif est devenu crime le plus répandu contre les lesbiennes. Elle estime que dans la seule ville du Cap, 10 homosexuelles ou jugées telles se font violer chaque semaine. Actuellement, seul un homme poursuivi pour viol sur 25 finit en prison, et on peut supposer que de nombreuses femmes ou hommes violés n'osent pas porter plainte, d'autant que la justice ne semble pas enclin à traiter leurs plaintes avec considération, comme l'a montré en 2008 une étude portant sur la justice et les droits de femmes violées dans la région de Gauteng (Op cit15).

Les enquêtes menées par l'ONG AJDF découvre d'autres réalités auxquelles on ne s'attendait pas, On constatent que la tendance générale pour le choix d'un mode de gestion traditionnel, La préférence des hommes pour le mode traditionnel est de 83 % contre 9 % qui préfèrent le mode dit « moderne » de gestion des violences qui est toutefois plus importante que chez les femmes, 72 % contre 13 %. Devant ces chiffres, les auteurs prônent la nécessité d'orienter les stratégies de lutte aux violences faites aux femmes en misant sur les modes traditionnels de gestion des conflits. Ils concluent en émettant une recommandation générale : « Il faut privilégier la prévention pour aboutir à une résolution consensuelle qui favorise le lieu et l'équilibre social et éviter autant que possible le recours à la justice (moderne) [...] La société doit prendre des mesures législatives adaptées à notre contexte mais les mesures juridiques doivent être le dernier recours.»41

Par le passé, les approches de la violence sexuelle se sont surtout concentrées sur le système de justice pénale ; mais un mouvement général s'opère actuellement vers une approche axée sur la santé publique, qui reconnaît que la violence n'est pas le résultat d'un seul facteur de risque, mais le produit de plusieurs qui interagissent aux niveaux individuel, relationnel et communautaire/sociétal. Par conséquent, résoudre le problème de la violence

41 Diakité B et Dicko Z, Etude sur les Violences faites aux femmes à Bamako, Mali 2003.

sexuelle exige des actions concertées de secteurs très divers, notamment la santé, l'éducation, les services sociaux et la justice pénale. L'approche de la santé publique vise à offrir de meilleurs soins et davantage de sécurité à des populations entières et se concentre essentiellement sur la prévention, tout en veillant à ce que les personnes confrontées à la violence aient accès aux services et au soutien appropriés.42

En rapport avec les mesures efficaces & durables de prévention mises en application visant la réduction de l'incidence de cas de violence sexuelle nous nous sommes inspire largement des résultats obtenus dans les Publications : de Mrs Camilla Olson & Mélanie Teff, Ban Ki-moon, Dr Michel Dechamps, Mme Zainab Hawa Bangura, Isabelle Daigneault,...

Ils ont prouvé que Malgré l'attention internationale accrue portée à la question des violences sexuelles en RDC, l'impact est encore moindre pour la plupart de femmes vulnérables à ce problème, qui n'ont pas encore vu leur vie s'améliorer.43

Selon les statistiques de l'UNFPA, il y a eu plus de 17.500 cas de violence sexuelle en RDC en 2009. Néanmoins, un nombre bien plus important de cas ne sont pas connus puisque ces incidents ont probablement lieu dans des zones en conflit et difficiles d'accès. Selon ces statistiques, le nombre d'agresseurs faisant partie de la population civile a augmenté en conséquence des années de conflit violent et de l'impunité presque totale pour les cas de violences sexuelles. Mais dans les zones où le conflit est toujours en cours, la grande majorité des agresseurs sont toujours des soldats, dont nombreux font partie de l'armée congolaise. (Op cit43)

Le gouvernement congolais a promulgué des lois sur les violences sexuelles et a annoncé une politique de tolérance zéro pour l'armée. Toutefois, l'application de ces lois laisse à désirer. Le gouvernement n'a pas encore prouvé sa volonté politique de s'atteler à certaines questions primordiales telles que l'impunité des commandants de haut rang et la réforme de l'armée. En outre, le gouvernement ne s'est pas encore penché sur les causes sous-jacentes du conflit à l'est de la RDC. Cependant, sans s'attaquer aux origines du conflit, le problème des violences sexuelles ne pourra être résolu. (Op cit43)

Lors de la campagne pour mettre fin aux violences faites aux femmes déclare, je cite, « Ne restez pas silencieux. Lorsque vous êtes témoin de violence à l'égard de femme ou de fille, ne restez pas sans rien faire, agissez » Jusqu'à 70% les femmes sont victimes de la

42 OMS rapport annuel 2012, comprendre et lutter contre la violence à l'égard des femmes.

43 Mrs Camilla Olson et Mélanie Teff, problematique dela VS en RD Congo, Mai 2010

violence au cours de leur vie. Selon les données de la Banque mondiale, le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour une femme âgée de 15 à 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis. Une étude de l'OMS réalisée dans onze pays conclut que le pourcentage de femmes victimes de violence sexuelle par un partenaire intime allait de 6% au Japon à 59 % en Éthiopie et On estime que, dans le monde entier, une femme sur cinq sera victime de viol ou de tentative de viol au cours de sa vie.

La violence à l'égard des femmes en garde à vue est courante et comprend la violence sexuelle, une surveillance inappropriée, des fouilles à nu effectuées par des hommes et des demandes d'actes sexuels en échange de privilèges ou de nécessités de base (Op cit20).

L'armée américaine est bien contrainte de le reconnaître : ses efforts pour endiguer les agressions et le harcèlement sexuel sont un échec. Le patron de l'armée de terre s'est adressé à l'ensemble de ses soldats. « Il est temps de faire de ce combat notre mission première » a déclaré Ray Odierno, les abus sexuels trahissent la confiance entre les soldats et les chefs, « cette confiance sur laquelle notre armée est fondée », souligne le général. A l'issue de la réunion organisée à la Maison Blanche en avril dernier, Barack Obama a promis de s'attaquer à ce que le président américain qualifie de « fléau ». « Ce n'est pas seulement un crime, ce n'est pas seulement honteux et scandaleux », assure Barack Obama, « c'est quelque chose qui rendra notre armée moins efficace qu'elle ne l'est. En résumé, c'est dangereux pour notre sécurité nationale », conclut le président américain.44

Après une série de scandales, la Maison Blanche annonce des mesures pour que les universités ne ferment plus les yeux. Une étudiante sur cinq aurait déjà été victime d'agression sexuelle. L'administration Obama pointe du doigt les institutions qui n'en font pas assez. Les plus prestigieuses ne sont pas épargnées dont la prestigieuse université d'Harvard, qui se pose pourtant en modèle d'égalité ; Les violences sexuelles sur les campus U.S. ne doivent plus rester impunies.45

Le Premier Ministre et celui de l'Education nationale dans leurs discours prononcés à l'UNESCO en mars 2001 à l'occasion du colloque "Violence à l'école et politiques publiques" ont réaffirmé leur volonté de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre toutes les violences, et particulièrement les violences sexistes et sexuelles. Ce serait, affirmait Jack

44 www.rfi.fr/amerique/VS-armée-obama

45 Arnaud Bihel 2013 , un plan d'action contre les agressions sexuelles sur les campus.

LANG, "une régression inadmissible pour notre société qui s'est engagée dans le combat de la parité que de laisser la mixité scolaire se transformer en machine à broyer les dignités». Jean-Luc MELENCHON a édicté des mesures concrètes pour éradiquer la violence dans les lycées professionnels, et Jack LANG, dans sa conférence de presse sur les nouvelles orientations du collège républicain, a réaffirmé son intention de travailler, par des approches croisées, sur les comportements adolescents et des structures éducatives adaptées afin de ne pas tolérer les phénomènes de violence (1).

Les actes de violence témoignent d'un état de grande souffrance des jeunes. Selon Marie CHOQUET, l'écart entre ce que les jeunes disent sur leur vie et ce à quoi les adultes s'intéressent est à l'origine d'une incompréhension fondamentale, source de mal-être, qui a des répercussions importantes sur la vie quotidienne des jeunes. Ce discours est essentiel pour affirmer l'unité, la cohérence et la force de l'institution scolaire en réaction à ces phénomènes de violence. Il doit être fondé sur quatre thématiques : le respect, la règle, les relations affectives et la réussite scolaire (1).

Le type d'attachement, l'éducation, la scolarité, la socialisation, la profession, le développement personnel, les préférences sexuelles, la consommation de substances psychotropes, peuvent en partie aider à identifier auteurs et victimes d'abus sexuels ; la présence de services sociaux est relativement bien connue comme facteurs de risque. Ils se croisent certainement avec le statut social et culturel, mais il paraît intéressant de dégager des aspects spécifiques à ces facteurs. Les interactions entre victimes et auteurs restent-elles dans les mêmes sphères, se croisent-elles, avec quelles conséquences? La recherche faite pour les inégalités sociales en matière de santé a permis un apport intéressant à la compréhension de certaines situations.46

A la suite de la résolution 1888 du Conseil de sécurité, le Secrétaire général a nommé Margot Wallström Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit. Elle a été remplacée en septembre 2012 par Zainab Hawa Bangura. qui a pour tâche d'assurer un leadership cohérent et stratégique et de promouvoir la coopération et la coordination dans le cadre de la Campagne des N.U. Quand elle a assumé ses fonctions, Mme Bangura, ancienne Ministre de la santé et de l'assainissement du Sierra Leone, a défini cinq priorités qui orienteraient son mandat : mettre fin à l'impunité pour les auteurs et rechercher la justice pour les victimes; protéger et

46 Dr Michel Dechamps les inegalites sociales et culturelles influencent-elles les abus sexuels 2010.

autonomiser les civiles qui font face à la violence sexuelle dans les conflits, en particulier les femmes et les filles ciblées de façon disproportionnée par ces crimes; mobiliser les dirigeants politiques pour résoudre ce problème; Renforcer la coordination et assurer une réponse plus cohérente du système des Nations Unies ; faire davantage reconnaître dans la violence sexuelle une tactique de guerre; et insister sur l'appropriation nationale, le leadership et la responsabilité dans la lutte pour mettre fin à ce fléau.47

On note d'abord l'existence de deux formes plus répandues d'efforts préventifs en matière d'agression sexuelle, soit la « gestion » des agresseurs et les programmes éducatifs dispensés pour la majorité en milieux scolaires. L'approche visant à contrôler les agresseurs connus constitue une initiative de prévention tertiaire intervenant surtout dans la sphère individuelle et, en tant que telle, possède certaines limites préventives inhérentes.48

La seconde approche la plus fréquente, de prévention primaire cette fois, consiste en des programmes éducatifs universels généralement offerts dans les écoles et s'adressant à des victimes potentielles ; Toutefois, les changements sur le plan des comportements ou des intentions d'agir seraient trop faibles pour être cliniquement importants.

Une conceptualisation multifactorielle de l'agression sexuelle suggère que seul le développement d'approches préventives globales, visant les conditions personnelles, familiales et sociétales qui influencent le risque d'agression, pourra réduire substantiellement les taux d'incidence et de prévalence (Wurtele, 2002, 2009). Ces actions peuvent prendre des formes variées, tels les campagnes de sensibilisation pilotées par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du gouvernement du Québec (Cadrin, 2011). (48)

Au vu de chiffre alarmant des violences sexuelles en France , Violences conjugales : 400 000 femmes victimes déclarées en deux ans ; Une femme sur 10 est victime de violences

conjugales ;
· En 2012, 148 femmes sont mortes de violences
conjugales ; le Coût économique annuel : 2,5 milliards d'euros ; Moins d'une victime sur cinq se déplace à la police ou à la gendarmerie ; 16 % des femmes déclarent avoir subi des rapports forcés ou des tentatives de rapports forcés au cours de leur vie et 154 000 femmes (18-75 ans) se déclarent victimes de viol entre 2010 et 2011 ; La république française vient de rendre publique un plan interministériel de lutte contre les violences sexuelles construit

47 Mme Zainab Hawa Bangura,la VS un outil de guerre.

48 Isabelle Daigneault, la prevalence et la prevention de l'agression sexuelle envers les enfants Mars 2012

49 République française, 4e plan interministriel de prevention et de lutte contre les violences faites aux femmes 2014-2016 Nov.2013).

autour de trois priorités dont primo , organiser l'action publique autour d'un principe d'action simple : aucune violence déclarée ne doit rester sans réponse : Aucune violence ne doit rester sans réponse. Le plan prévoit les mesures pour systématiser les réponses à toutes les étapes du parcours des victimes et pour assurer la prise en charge la plus précoce possible, notamment sur les plans sanitaires et judiciaires. C'est l'enjeu de la création d'un service d'accueil téléphonique en continu, du doublement du nombre d'intervenants sociaux en commissariats et brigades de gendarmerie, des protocoles encadrant les conditions de recueil des plaintes, de l'organisation du parcours de soins aux victimes en s'appuyant sur la médecine de premier recours, du renforcement de la réponse à l'urgence.

Secundo, protéger les victimes : le plan prévoit le renforcement de l'ordonnance de protection, la mise en place du téléphone d'alerte pour les femmes en très grand danger, le renforcement des outils de prévention situationnelle, l'organisation de la réponse pénale aux auteurs de violences, la prise en compte de la situation des femmes victimes de violences dans le calcul des droits au RSA et l'engagement de travaux sur la disjonction rapide des comptes bancaires.

Tertio, mobiliser l'ensemble de la société : le plan crée les conditions d'une mobilisation de l'ensemble des services publics et des professionnels, à travers le travail inédit de la Mission interministérielle de protection contre les violences faites aux femmes et de lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF), qui mobilise l'ensemble des services publics et professionnels en contact avec les femmes victimes de violence, pour mettre en oeuvre des plans de formation de grande envergure.

Le Plan implique une politique transversale de prévention des violences faites aux femmes, dans les médias et sur Internet mais aussi dans les espaces de socialisation : l'école, l'université, le sport, le monde du travail. Il implique également la mobilisation de la recherche publique, de l'innovation et de l'expérimentation ainsi que l'amélioration des connaissances statistiques pour créer les conditions d'une amélioration en continu du service public et son adaptation aux évolutions des formes de la violence dans notre société.49

Au vu de tous ceux qui précède, nous souhaiterions comprendre si le Sud Kivu connait les mêmes réalités que d'autres régions du monde en cherchant comprendre en fond si :

y' les facteurs de risques sont-ils les mêmes ? y' la prise en charge de cas est -elle correcte ? y' les mesures de luttes sont -elles efficaces?

Celles-ci nous pousserons en tant que chercheur à donner des orientations et des horizons à l'opinion afin de réduire l'incidence de cas de VS dans la région et ainsi restaurer la dignité des victimes en les rendant capable de produire pour l'épanouissement de leurs familles et de la société en générale.

5.1 . Revue des variables de l'étude

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand