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Identification des zones à  risque de déficit de production fourragère par l'usage des images satellites dans la zone pastorale de la région de Tahoua.

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par Ibrahim SADDI
UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI  - Master 2012
  

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CHAPITRE I : LE CADRE THÉORIQUE

Dans ce chapitre, il sera abordé les différents aspects qui permettront de mieux cerner le contexte et la justification du choix du thème avant de présenter la méthodologie de cette étude. Pour cela, il est nécessaire de poser la problématique, faire la revue de littérature, poser les hypothèses, les objectifs de l'étude et définir les concepts clés.

1.1 Contexte et Justification

Au Niger, les ressources naturelles comme l'agriculture et l'élevage procurent des moyens de survie à la population. Cependant, l'érosion des sols liée au déséquilibre écologique constitue un handicap important. Dans la commune rurale de Bambèye le phénomène de l'érosion est une réalité quotidienne car cette zone est marquée par les activités de l'homme ainsi que les variations climatiques. C'est pourquoi l'intérêt quant aux impacts des mesures antiérosives réalisées dans le terroir nous fait mener la réflexion sur ce thème.

1.2 Problématique

Le Niger est un pays Sahélo saharien qui appartient à cette frange défavorable sur le plan pédoclimatique. Le pays est sans littoral et connaît, comme tous les pays sahéliens en proie à la sécheresse et à la désertification, une dégradation sans précédent de son potentiel productif. Cela est dû aussi bien par les déséquilibres biophysiques que par les actions de l'homme. « Une des ressources dont la dégradation est la plus préoccupante et lourde en effets induits, est le sol »SEYNI MOUSSA I. (2006). Par conséquent la forme la plus dangereuse de dégradation des sols est l'érosion accélérée et ce phénomène est le plus souvent perçu comme un problème crucial pour l'Afrique subsaharienne.

C'est pourquoi tous les rapports des organismes de coopération et ceux des gouvernements nationaux sont unanimes pour reconnaître que l'érosion des sols constitue un enjeu pour le développement. Ce processus réduit la capacité potentielle de la terre à produire quantitativement et qualitativement. En effet, un sol est un milieu complexe en perpétuelle évolution et correspond à un état d'équilibre plus ou moins stable. Ce qui, dans le milieu naturel le protège de l'érosion, est fondamentalement la végétation. Mais l'homme entraîne un déséquilibre des facteurs naturels en mettant en culture des superficies plus grandes et en élevant davantage d'animaux, etc. . Cela accentue le rythme naturellement lent de l'érosion. « L'érosion est l'enlèvement du sol superficiel par l'eau (érosion hydrique) ou par le vent (érosion éolienne), parfois jusqu'à la mise à nu de la roche mère » Kelly (1983). L'érosion hydrique se manifeste par le ravinement, l'érosion aréolaire,les pertes en terres et l'ensablement des bas-fonds. Quant à l'érosion éolienne, elle est plus forte sur les formations

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dunaires, sablo -limoneuse exposées au vent sans couvert végétal.

L'analyse approfondie de la situation des ressources naturelles au Niger laisse apparaître que depuis la grande sécheresse de 1973, la dégradation de l'environnement s'est accélérée à un rythme sans précédent. « Cette dégradation a provoqué non seulement la réduction et la baisse du potentiel productif du capital ressources naturelles, mais aussi la désarticulation des systèmes séculaires de production et de gestion des milieux naturels » (YAMBA, 2009). Il faut donc impérativement non seulement y remédier mais aussi gérer ce qui reste.

S'il est vrai que la préoccupation première est le renversement des tendances, il n'en demeure pas moins que l'amélioration de la productivité des terres récupérées doit être recherchée. Le terroir de Mogheur, notre terrain d'étude, se trouve dans la partie sud -Est de la Commune Rurale de Bambèye, Région de Tahoua, une des zones les plus sensibles à la dégradation des terres du fait des phénomènes climatiques et de la pression démographique. Le thème « Impacts de mesures antiérosives dans le terroir de Mogheur (Commune Rurale de Bambèye, Région de Tahoua » aborde un double problème : celui de l'érosion des sols d'une part et le développement d'une stratégie d'intervention pour lutter efficacement contre ce fléau d'autre part. Ces problèmes méritent toute leur pertinence pour plusieurs raisons :

? Une régression inquiétante de la couverture végétale ;

? La dégradation des sols avec comme conséquence une baisse de la fertilité et par rétroaction une baisse de rendement agricole.

Ainsi le Niger, avec l'appui financier de plusieurs bailleurs de fonds, a entrepris une série de programmes de développement axés sur la protection et la sauvegarde de l'écosystème. Il s'agit entre autre du Projet d'Appui à la Production Vivrière et au Développement Rural intégré de la vallée de Keïta, du Projet de Développement Rural de l'Arrondissement d'Aguié (PDRAA), du Projet Agro-Sylvo-Pastoral (PASP) Tillabéry Nord ; du Projet de Développement Rural de Tahoua (PDRT), etc.

Aujourd'hui les interventions humaines dans la Commune Rurale de Bambèye font ressortir deux aspects :

? Un aspect traditionnel séculaire, illustré par l'organisation du paysage agraire, les structures foncières, l'organisation sociale et économique traditionnelle ;

? Un aspect moderne matérialisé par les interventions des pouvoirs publics et des ONG

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sur le milieu.

Ces aspects suscitent des questions en vue de déterminer le processus de la dégradation des sols en opposition avec le processus du développement.

· Le processus de dégradation des sols n'est-il pas lié aux conditions sociales de la population et aussi aux changements climatiques de ces dernières années?

· Les mesures de lutte antiérosive introduites par les projets n'ont-ils pas permis une régénération du couvert végétal et par rétroaction une amélioration de la situation social de la population ?

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand