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Valorisation des géo ressources argileuses de la région de Kinshasa pour améliorer la qualité et la durabilité des matériaux de construction utilisés dans l'habitat périurbain.

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par Arsène Mango
Université de Liège - Master 2015
  

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VI.3 Granulométrie et limites d'Atterberg

La figure VI.1 présente les courbes granulométriques de cinq échantillons, obtenues par tamisage et par sédimentométrie. La granulométrie de l'échantillon Lutendele2* n'a été faite que partiellement. Seule la fraction sableuse a été estimée.

44

Fig. VI.1 : Courbes granulométriques des échantillons analysés.

Afin de comparer facilement ces courbes, le tableau VI.3 et la figure VI.2 présentent la composition granulométrique de ces échantillons et leur classification.

Échantillons

% Argiles (< 2 um)

% Limons (2 - 50 um)

% Sables (0,05 - 2 mm)

Classification

Nsaya 1II*

5

44

51

Limono-sableux

C3 Nsaya 1II*

6

44

50

Limono-sableux

C4 Nsaya 1II

7

50

43

Limono-sableux

Cecomaf*

17

50

33

Limoneux

Lutendele2*

72

28

Limono-argileux

Tableau VI.3 : Composition et classification granulométriques des échantillons analysés.

45

Fig. VI.2 : Triangle des textures montrant la zone des terres propices à la construction en terre crue (encadré rouge) (Modifié d'après Delbecque, 2011).

A titre de comparaison, la figure VI.2 présente également la granulométrie des terres propices à la construction en terre crue. Celle-ci a été établie par Delbecque (2011) sur base d'une synthèse bibliographique.

Le tableau VI.4 illustre également les caractéristiques granulométriques des terres crues en fonction des techniques de construction (synthèse d'après Jiménez et Guerrero, 2007).

46

Techniques

 

Document

Pays

Argile

Silt

Sable

Gravier

Adobe

NTE E 080 (2000)

Pérou

10 - 20

15 - 25

55 - 70

 

HB 195 (2002)a

Australie

10 - 40

10 - 30

Sable + gravier fin 30 - 75

Houben et Guillaud (1994)

 

5 - 29

 
 
 

BTC

XP P 13-901 (2001)

France

10 - 30

 
 
 

ARSO (1996)

Afrique

8 - 30

 
 
 

HB 195 (2002)a

Australie

10 - 40

10 - 30

Sable + gravier fin 30 - 75

MOPT (1992)

Espagne

5 - 34

 
 
 

Houben et Guillaud (1994)

 

6 - 22

 
 
 

Rigassi V (1995)b

 

8 - 30

10 - 25

25 - 80

0 - 40

Rigassi V (1995)b

 

6 - 23

 
 
 

Pisé

SAZS 724 (2001)

Zimbabwe

5 - 15

15 - 30

Sable + gravier fin 30 - 75

MOPT (1992)

Espagne

5 - 26

 
 
 

IETCC (1971)c,d

CYTED

10 - 40

20 - 40

10 - 40

10 - 20 gravier fin

Houben et Guillaud (1994)

 

8 - 16

 
 
 

Adobe, BTC, pisé

McHenry (1984)e,f

 

15

32

30

23

Smith and Austin (1996)g

 

4 - 15

40

60 - 80

 

Tableau VI.4 : Recommandations concernant les teneurs des différentes fractions du sol.

D'après les recommandations dans les abaques de granularité les argiles désignent les particules < 0,002 mm.

a argile <0,002 mm ; silt 0,002 à 0,06 mm ; sable 0,06 à 2 mm ; gravier 2-6 mm.

b argile <0,002 mm ; silt 0,002 à 0,06 mm ; sable 0,06 à 2 mm ; gravier fin 2-20 mm.

c uniquement des indications pour le pisé stabilisé.

d argile <0,002 mm ; silt 0,002-0,5 mm ; sable 0,5-5 mm ; graviers 5 20 mm.

e AASHO, argile <0,005 mm ; silt 005 à 0,075 mm ; sable fin 0,075 à 0,425 mm ; sable grossier 0,425 à 2,0 mm; gravier > 2,0 mm.

f les valeurs moyennes des sols qui ont montré des bonnes performances dans les bâtiments existants.

g argile <0,002 ; limon 0,002 à 0,0625 mm ; sable 0,0625 à 2 mm.

Sur base de la granulométrie, tous les échantillons analysés sont adaptés à la construction en terre crue d'après Delbecque (2011). D'après le tableau VI.4, on remarque que d'un auteur à l'autre les compositions granulométriques changent, pour une même technique de construction. Ceci témoigne de l'absence de norme unique vis à vis de la construction en terre crue. Selon les auteurs et les techniques, les échantillons analysés vont s'adapter ou pas à l'une ou l'autre technique de construction en terre crue. Les matériaux de Kasangulu (Nsaya) sont ceux qui sont relativement mieux adaptés pour la construction en pisé et en BTC. En effet ces deux techniques de construction nécessitent une teneur en argile plus faible en raison de la compression et de la possibilité de fissuration (Jiménes et Guerrero 2007). L'adobe est la technique la moins restrictive vis-à-vis de la granulométrie (Jiménes et Guerrero 2007). Tous nos échantillons sont adaptés à cette technique mais l'échantillon de Cecomaf serait la mieux adaptée en raison d'une proportion en argile plus importante qui assure une meilleure cohésion.

Les résultats des limites d'Atterberg, sont présentés au tableau VI.5. La détermination de l'indice de plasticité est présentée en annexe 5. Huit échantillons ont été analysés. La priorité a été accordée aux 4 échantillons qui étaient disponibles en plus grande quantité. Les échantillons C4 Nsaya 1II, C3 Cecomaf et ceux de Lutendele/Kimbaguiste ont été choisis pour mettre en évidence des variations sur un même site. La plasticité d'une terre augmente avec la teneur en minéraux argileux, et leur surface spécifique (Casagrande, 1958 ; Centre de recherches routières, 1981). Sur base de l'indice de plasticité, les sols sont classés en 4 catégories (tableau VI.6).

47

Les matériaux de Kasangulu et de Ndjili Cecomaf sont peu plastiques ou plastiques, alors que les matériaux de Lutendele sont non plastiques ou peu plastiques. Cette différence peut s'expliquer par une minéralogie des matériaux de Lutendele marquée par une plus grande quantité d'illite alors que les autres matériaux sont beaucoup plus riches en kaolinite. A titre comparatif, le tableau VI.7 illustre les valeurs résumées par Jiménes et Guerrero, 2007 (Fig. IV.2).

Sites

Échantillons

Limite de liquidité

Limite de plasticité

Indice de plasticité

Nsaya 1b

Nsaya 1II*

34

18

16

C3 Nsaya 1II*

34

24

10

C4 Nsaya 1II

34

23

11

Ndjili Cecomaf

Cecomaf*

32

20

12

C3 Cecomaf

41

26

14

Lutendele/Mbudi2

Lutendele2*

32

29

3

Lutendele/Kimbaguiste

Lutendele3

33

24

9

C3 KimbanguIII

26

20

6

Tableau VI.5 : Résultats de l'analyse des limites d'Atterberg.

Ip

Dénomination

Exemples de sol

Inférieur à 5

Non plastique

Sable limoneux ou argileux, sable

De 5 à 15

Peu plastique

Limon sableux, limon,

De 15 à 25

Plastique

Limon, limon argileux

Plus de 25

Très plastique

Argile

Tableau VI.6 : Classification des sols sur base de l'indice de plasticité (Casagrande, 1958 ; Centre de recherches

routières, 1981).

Technique

Document

Limite de liquidité

Indice de plasticité

Adobe

Houben et Guillaud (1994)

31 - 50

16 - 33

Pisé

Houben et Guillaud (1994)

25 - 46

2 - 30

BTC

Houben et Guillaud (1994)

25 - 51

2 - 31

ARS (1996)

25 - 50

2,5 - 29

XP P 13-901 (2001)

25 - 50

2,5 - 29

Tableau VI.7 : Limites de liquidité et indices de plasticité maximum et minimum obtenus dans les références
d'après Jiménes et Guerrero, 2007.

Sur base de cette analyse, nous pouvons conclure que tous nos échantillons sont adaptés pour la réalisation de BTC et pisé selon Houben et Guillaud (1994), ARS (1996) et XP P 13-901 (2001). Dans le cas des BTC et du pisé, un indice de plasticité plus élevé signifierait une masse volumique faible, or une terre mise en oeuvre à l'état comprimé demande une terre avec une masse volumique élevée (voir ci-dessus). Les échantillons analysés ne conviennent pas parfaitement pour faire de l'adobe selon Houben et Guillaud (1994). En effet pour les terres mises en oeuvre à l'état plastique (adobe, mortier, torchis), il est difficile de définir de manière rigoureuse la consistance visée, et donc la teneur en eau optimale. Les artisans veulent donc une terre avec un indice de plasticité plus élevé pour assurer une bonne maniabilité (Moevus et al., 2012).

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand