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Valorisation des géo ressources argileuses de la région de Kinshasa pour améliorer la qualité et la durabilité des matériaux de construction utilisés dans l'habitat périurbain.

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par Arsène Mango
Université de Liège - Master 2015
  

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II. Origine des matériaux argileux de Kinshasa

L'origine des matériaux argileux de la région de Kinshasa est liée à la géologie et à la géomorphologie régionales.

II.1 Géologie régionale

La région de Kinshasa est située dans la ceinture de l'Ouest Congo (super-groupe de l'Ouest Congo). Cette dernière s'étend sur environ 1400 km, parallèlement à la côte Atlantique, du sud-ouest du Gabon au nord-ouest de l'Angola (Fig. II.1). Elle s'est mise en place à l'orogenèse panafricaine. Cette dernière correspond à un événement tectonique dû à la collision entre le craton de Sao Francisco, ancien craton situé dans la partie est de l'Amérique australe, et celui du Congo. Cette collision s'est produite du Néoprotérozoïque au début du Paléozoïque, avant l'ouverture de l'océan Atlantique (Pedro, 2012). A l'ouest de l'Afrique, elle est à l'origine de la ceinture Ouest Congo, et au Brésil, elle a causé la formation de la ceinture Araçuai (Pedrosa-Soares et al., 2001 ; Frimmel et al., 2006).

Le super-groupe Ouest Congo comprend, du plus vieux au plus jeune, 3 groupes néoprotérozoïques : le Zadinien, le Mayumbien et l'Ouest-Congolien, qui reposent en discordance sur le craton archéen (Tack, 2001) (Table II.1).

Table II.1 : Subdivision lithostratigraphique du groupe Ouest Congo dans le Bas-Congo (Frimmel et al., 2006, modifié d'après Tack, 2001).

- Le groupe Zadinien comprend à la base des quartzites, des schistes à biotite avec quelques conglomérats (formation de Palabala), suivis de roches siliciclastiques continentales et de roches métasédimentaires. L'ensemble repose sur un sous-sol polymétamorphique (Super-groupe Kimezien) daté d'environ 2,1 Ga et entrecoupé d'intrusions granitiques hyperalcalines (Noqui) post-

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panafricaines. Les métasédiments sont recouverts par une épaisse succession de roches volcaniques mafiques (métabasaltes de Gangila) (Hoffman, 1999 ; Frimmel et al., 2006).

- Le groupe Mayumbien qui le recouvre comprend des roches volcaniques felsiques associées à des roches volcano-sédimentaires et des intercalations sédimentaires qui sont par endroits recoupées par divers granitoïdes cogénétiques de composition monzogranitique à syénogranitique et de granites alcalins feldspathiques. L'âge de la mise en place obtenu pour deux de ces granitoïdes est de 920 #177; 8 Ma et 912 #177; 7 Ma (Tack, 2001). Les roches du Mayumbien montrent une forte déformation suite à l'orogenèse panafricaine (Tack, 2001) (Fig. II.1).

Fig. II.1 : Principales unités de la ceinture Ouest Congo et section transversale SW-NE schématique à travers la ceinture (Frimmel et al., 2006 ; modifié d'après Tack, 2001, modifié).

Les groupes Zadinien et Mayumbien indiquent une activité volcanique associée à un début de sédimentation de type rift, entre 1000 et 910 Ma, liés à la dislocation du continent Rodinia (Tack, 2001).

- Le groupe de l'Ouest-congolien débute par une succession siliciclastique, associée à des conglomérats, suivie des argilites, des quartzarénites et des arkoses (sous-groupe du Sansikwa). Ce dernier est recouvert par une diamictite (formation de la Mixtite inférieure), qui est associée à un

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épisode de coulée de laves basaltiques en coussin (De Paepe et al., 1975 ; Kampunzu et al., 1991 ; Frimmel et al., 2006). Ensuite viennent une succession variée de conglomérats, d'argilites, de calc-pélites, quartzarénites, calcarénites (sous-groupe du Haut Shiloango), et éventuellement une deuxième diamictite (la formation de la Mixtite supérieure). Celles-ci sont recouvertes par une séquence de cap-carbonate de rampe et de plate-forme avec des biohermes de stromatolites et de cyanobactérie filamenteuse Obruchevella, connue comme le sous-groupe Schisto-calcaire (Alvarez et al., 1995). La succession sédimentaire allant du sous-groupe de Sansikwa au sous-groupe schisto-calcaire est une séquence de plate-forme de marge passive pré-panafricaine (Frimmel et al., 2006).

Le sous-groupe Schisto-Calcaire est suivi d'une succession siliciclastique avec des conglomérats de quartzarénite, d'arkose, et d'argilite (sous-groupe du Mpioka). Elle est interprétée comme un dépôt de molasse fin-orogénique qui se produit tout au long de la ceinture Ouest Congo, ayant été affectée localement par la déformation panafricaine (Tack, 2001).

La position stratigraphique des roches sédimentaires siliciclastiques à grains principalement grossiers sus-jacent (sous-groupe de l'Inkisi) est mal connue. Auparavant considéré comme faisant partie du groupe Ouest Congo, il a été suggéré qu'il n'aurait rien à voir avec l'orogenèse panafricaine et serait d'âge paléozoïque (Frimmel et al., 2006). Pour cette raison, certains auteurs séparent le sous-groupe de l'Inkisi du groupe Ouest-congolien et le considèrent comme une unité lithostratigraphique individuelle.

Le sous-groupe de l'Inkisi est souvent interprété comme une molasse tardi-panafricaine déposée dans un bassin d'avant-pays avec un faciès de bancs tabulaires rouges (Nicolini, 1959 ; Alvares et al., 1995). Il correspond à un édifice fluvio-deltaïque mis en place dans un bassin en extension découpé par une importante série de faille NE-SO héritées du Panafricain (Alvarez et Maurin, 1991 ; Alvarez et al. 1995). Il comprend du bas vers le haut (Cosson, 1955 ; Alvares et al. 1995) : des arkoses à micas blancs et des lits à galets de grès, argilites, psammites, et quartz ; des grès siliceux fins, feldspathiques et micacés avec localement des intercalations d'argilites. Le sous-groupe de l'Inkisi s'étend à l'Ouest de Brazzaville, à Kinshasa, dans le bassin du Bas-Congo, et jusqu'au sud en Angola. Il a une épaisseur de 600 à 1000m (Cosson, 1955 ; Alvarez et al., 1995).

Le sous-groupe de l'Inkisi est recouvert par les dépôts du Karoo1 d'âge permien en Angola et du Post Karoo en République Démocratique du Congo. Ces derniers se sont mis en place à la suite de la dislocation du Gondwana (fin du Jurassique) et à la transgression marine du sud vers le nord qui s'en est suivie du Crétacé inférieur à l'Eocène supérieur (Alvarez et al.1995).

Le super-groupe Post Karoo est caractérisé par des roches gréseuses et carbonatées (Lanfranchi et Schwartz, 1990). La transgression était associée à une érosion intense dans le bassin du Congo pendant le Crétacé et le début du Tertiaire, donnant lieu à des dépôts lacustres ou alluviaux (série du Kwango). La série débute par des grès marneux jurassiques, d'une dizaine de mètre d'épaisseur, surmontés des grès tendres à sables quartzeux de taille moyenne avec une usure éolienne marquée, et un ciment argileux peu abondant (Boissezon et Gras, 1970). On peut également observer un niveau conglomératique à galets et blocs arrondis de grès quartzite, des blocs de cuirasse contenant des pseudo-concrétions quartzeuses, et une brèche englobant des cherts analogues à ceux que l'on trouve dans les formations du Schisto-calcaire (Boissezon et Gras, 1970) (Table. II.2).

1 Karoo : événement géologique défini en Afrique du sud qui va du Carbonifère supérieur au Jurassique inférieur, marqué par l'existence du Gondwana (Delvaux, 2001).

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Table II.2 : Stratigraphie détaillée de la région de Kinshasa (Lateef et al., 2010).

Au Cénozoïque, on observe des grès polymorphes composés des sables éoliens et des lentilles calcaires ou argileuses, le plus souvent cimentés par la silice (série de Kalahari inférieur), qui témoignent d'une période d'aridification. Ces grès sont surmontés par la série des sables ocres du Néogène, appelés sables Batéké (série de Kalahari supérieur) qui font suite à la fin de l'aridification et au début d'un régime de mousson (Fig. II.2) (Giresse et al., 1990).

L'Holocène se caractérise par des dépôts d'alluvions. Il s'agit principalement de graviers surmontés de limon (Giresse, 1990).

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Fig. II.2 : Carte géologique de Kinshasa (Wetshondo, 2012, modifié d'après Musée Royal de l'Afrique Centrale, 1963, modifié).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille