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Caractéristiques épidémiologiques des corps enregistrés et conservés à  la morgue de l'hôpital provincial du nord-Kivu.

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par Vincent MWENEWABO KULIMUSHI
Université de Goma - Gradué en Sciences biomédicales 2014
  

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Annéeacadémique2013-2014

UNIVERSITEDEGOMA

B.P.204GOMA

FACULTEDEMEDECINE

CARACTERISTIQUESEPIDEMIOLOGIQUESDESCORPS
ENREGISTRESETCONSERVESALAMORGUE.

« Casdel'hôpitalprovincialduNord-Kivu deseptembre2009àseptembre2014 »

 

Par:

MWENEWABOKULIMUSHVincent

Travaildefindecycleprésentéenvuede l'obtentiondudiplômedegraduéenscience biomédicales.

Directeur:Dr.TSHIMBILAKABANGUJMV. Encadreur:Dr.ARIANEGAKURU

IN MEMORIUM

« AnotrefeupapaGRACIERKULIMUSHIquiaconçu l'initiativeconcernantnosétudes;Papa,jesaisquetu esun astre couchantquiselèveplusradieuxdansunautrefirmament ».

MWENEWABOKULIMUSHIVincentl'érudit

DEDICACE

Iln'estpasd'hiversansneige,deprintempssanssoleil,etdejoiesansêtrepartager ditunproverbeserbe.

? Al'EternelmonDieuetmonRoi;

? Amamaman;BUKOLOLEISABELLE, ? AmatutriceMARIEMIRUHO,

? Atousmesfrèresetsoeurs,

? Atousceuxquimesontchersetquilirontcetravailpourdes

raisonsetrecherchesauprofitdelascience.

MWENEWABOKULIMUSHIVincentl'érudit

iv

REMERCIEMENTS

Cetravailestl'aboutissementdesactionsdesdiversespersonnes.Noussommes ravisdeprésenterlesrésultatsdenotrerecherchepourlesquelsbeaucoupde personnesontcontribuédeprèsoudeloin.

Nossincèresremerciementss'adressentauDr.TSHIMBILAKABANGU JMVqui, malgrésesmultiplestâchesaacceptédedirigercetravail.

Nousremercions grandementleDr.ARIANEGAKURUquinousaassuréunbon encadrementtoutaulongdecetravail.

NoussavonstrèsbienquelesmotsmanquentauxémotionscommedisaitVictor Hugo,maisàmatendremaman;jedismercid'avoirfacilitélatâchepourla réalisationdecetravail.

Nous disons égalementmercià Papa BATIde la morgue,quia participé à l'élaborationduprésenttravail,surtoutdansladocumentation.

Enfin,jesuisenproieàuneétrangesensationquinedoitêtredelagratitudeàtous ceuxquiontparticipédeprèsoudeloinàl'élaborationdecetravail.

MWENEWABOKULIMUSHIVincentl'érudit

SIGLESETABREVIATIONS

Dr. :Docteur

FPR :FichierdesPersonnesRecherchées

HGR :HôpitalGénéraldeRéférence

HP/NK :HôpitalProvincialduNord-Kivu

MPR :MouvementPopulairedelaRévolution

PIR :Policed'InterventionRapide

PNSR :ProgrammeNationaldelaSantedelaReproduction

RDC :RépubliqueDémocratiqueduCongo
RTNC :RadiotélévisionNationaleCongolaise

TBC :Tuberculose

TFC :TravaildeFindeCycle

VIH/SIDA :VirusImmunodéficienceHumain

ZS :ZonedeSanté

vi

RESUMEDUTRAVAIL

Partantde notre travailintitulé« Caractéristiques épidémiologiques des corps conservésetenregistrésàlamorguedel'HôpitalProvincialduNord-Kivu »de septembre2009auseptembre2014,nousnoussommesfixéscommeobjectif globald'identifierlescaractéristiquesépidémiologiquesdescadavresconservéset enregistrésàlamorguedel'hôpitalprovincialduNord-Kivu,

Pour atteindre cet objectif,nous avons mené une étude rétrospective et documentaireportantsurlescorpsayantétéenregistrésetconservésàlamorgue del'HôpitalProvincial.

Lesdonnéesontétérécoltéesàpartirdesregistresdelamorgue. Lesrésultatssuivantspeuventêtreretenus:

? 5,53%;soit63surles1140corpsenregistréspendant5anssontdescorps dontl'identitén'estpasconnue.

? 91,23%descausesdesdécèsnesontpasmentionnésdanslesregistres; 3,68% destypesdesmortsenregistréssontdesdécèsparmaladie;2,89%par assassinat,1,75%paraccidentet0,44%parnoyade.

? 89,82%descorpsconservésàlamorguedel'HP/NKviennentdel'extérieur decetteinstitution.

? lamajoritédecorps ;soit82,63%descorpsfaitunjouràlamorgue.

SUMMARY

Leavingfrom ourworktitled«epidemiologicalcharacteristicsofthebodies keptandrecordedtothemorgueoftheNorth-KivuProvincialhospital»from theSeptember2009totheSeptember2014,wesetlikeglobalobjectiveto identifytheepidemiologicalfeaturesofthecadaverskeptandrecordedtothe morgueoftheprovincialhospitaloftheNorth-Kivuprovince,

Toreachthisobjective,weledastructuralretrospectiveanddocumentary surveyonthebodieshavingbeenrecordedandkepttothemorgueofthe Provincialhospital.

Thedatahavebeenharvestedfrom theanonymousregistersofthemorgue. Thefollowingresultscanbekept:

? 5,53%;either63onthe1140bodiesrecordedduring5yearsarethebodies whoseidentityisnotknown.Theirfamiliesnevercametoaskforthem.

? 91,23%ofthedeathcausesarenotmentionedintheregisters;3,68%ofthe causesofthedeathsrecordedareofdeathsbyillness;2,89% bymurder, 1,75%accidentallyand0,44%bydrowning.

? 89,82%ofthebodieskepttothemorgueoftheHP/NKcomefrom theoutside ofthishealthinstitution.

? Themajorityofbody;either82,63% ofthebodiesmadeonedaytothe morgue,10,61%twodays;2,37%threedaysand4,39%mademorethanthree daysbeforeburying.

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INTRODUCTION

1.1 PROBLEMATIQUE

Autermedelaviedechaqueêtrehumain,ilyalamort.Ellefaitpartie

denotrecheminement.C'estdanscesensqu'ilyadesdécèsquisontenregistrés quotidiennementdanslemonde[15].Globalement54,5milliondesgensmeurent chaqueannéedanslemonde,unsurhuitdecesmortsseproduitchezlesenfants sousl'âgescolaire[18]

L'Afrique,avecuntauxdemortalitéde11,8pour1000habitantsconnaitplusde12 467 000décèschaqueannée.LesprincipalescausesdemortalitéenAfrique sont lessuivantes :leVIH/SIDA,lepaludisme,larougeole,maladiesdiarrhéiques,laTBC, infectionspérinatales,...[18]

La RépubliqueDémocratiquedu Congo à titreillustratif,selon leprogramme nationaldesantédereproduction(PNSR)ale36ètauxdemortalitéleplusélevé, avec11,06morts/1000personnes(juillet2011)[14]

Généralement,lecorpsdu défunt,la pluspartdesfois,dansles sociétéscongolaises,étaitgardéàlamaisonparlafamillepouruntempscourt, voire plusieurs jours avantl'inhumation [3];la situation physique du cadavre s'assouplitd'abord,« ilestapaisé »,puisdébuteleprocessusdedégradation.Ce sontlesconséquencesnéfastesdeladégradationcadavériquequifontpeuràla société[7].

Maisalors,leschosesontchangéetaucoursdessièclesactuels,plusieurscorps despersonnesdécédéessontconservésàlamorgue.

Une morgue estune unité de conservation des cadavres pendantun temps nécessaire,avantquelesmembresdela familledela personnedécédéene viennentretirerleurcorpspourl'enterrement[11].

Malgré cette évolution culturelle de la morgue,en République DémocratiqueduCongoplusieursfamilleséprouventdesdifficultésénormespour conserverlecorpsdu défunt.Cesdifficultéss'expliquentparun manquedes morguesdansplusieursterritoiresetcoinsdupays[13].Prenonsl'exempledela villedeGomaavecuntauxdemortalitéélevé,nedisposequed'unnombretrès

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insignifiantdemorgues.

Enplusdansdeshôpitauxoùl'ontrouve desmorgues,lesystèmede conservationdescorpsfaitdéfautàcausedel'électricitéquin'estpastoujours disponible;cecihandicape le bon fonctionnement de ces structures. La conservation d'un corps à la morgue dans la ville de Goma,non seulement occasionnentpourlesfamilleséplorées,desdépensesonéreusessupplémentaires, maiségalementtirenten longueurà causede«la lourdeuradministrative» entretenue parles agents commis auxdifférents services,surtouten ce qui concernelesformalitésd'usageetdeconservation[13].

Quefairelorsqu'unpatientdécède?Lapriseenchargedelapersonne décédée,leconstatdedécès,l'informationdelafamille,l'inventaire,latoilette,les risquesencourusparlespersonnels,cequ'ilfautfairesilapersonnedécédéeest contagieuse ou infectée,le transporten chambre mortuaire,funéraire ou au domicile,lessoinsdeconservation,l'autopsie,lesritesàrespecterenfonctiondes différentesreligions[5].

Certainscorpsgardésàlamorgue;alorsquelalégislationdelamajorité despaysexigeunenterrementsous48ou72heuresmaisdansnombreuxpays notammenten Afriquenoire,demeurentparfoisplusieurssemaines,mois,même desannéesavantquelafamillenevienneretirerlecorpsdelamorguepour effectuerl'enterrement[9].

Signalonspeut-êtreaussiquebeaucoupdesparamètresetfacteursculturelset religieuxtrouventuneplaceconsidérabledanslestransfertsdescorpsversla morgue.

Vucequiprécède;nousavonseupourbutdecomprendrecommentse faitl'admission,commentsepasseleséjouretlalevéed'uncorpsconservéet enregistréàlamorgue.Laquestionprincipaledecetteétudeest:quellessontles caractéristiquesdescorpsconservésetenregistrésàlamorgue?

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Decettequestionprincipale,découlentlesquestionsspécifiquessuivantes:

? Quellessontlescausesprincipalesdesmortspourlescorpsenregistrésàla morguedel'HP/NK ?

? Quelle estlatranched'âgequiestbeaucoupplusenregistréedanscette morgue?

? Quelsexeprédomineparmilescorpsenregistrésàlamorgue?

? Quelleestlamoyennedeladuréedeconservationdescorpsdéposésàla morguedel'hôpitalprovincialduNord-Kivu?

1.2 HYPOTHESES

Enréponseauxpréoccupationsci-hautcitées,nouspouvonsémettreles

hypothèsesci-après:

1.Les assassinats etles accidents de circulation seraientles causes

principalesdesmortsenregistrésàlamorguedel'HP/NK.

2.Lescadavresdespersonneslesplusâgéesseraientplusnombreuxque ceuxdesjeunes.

3.Lesexefémininseraitprédominantparmilescorpsenregistrésàla morgue?

4.Lamoyennedeladuréedeconservationdescorpsdéposésàlamorgue del'hôpitalprovincialduNord-Kivuseraittroisjours.

1.3 OBJECTIFS

Cetravailveutatteindrelesobjectifsquisuivent:

1.3.1 OBJECTIFGENERAL:

Identifierlescaractéristiquesépidémiologiquesdescorpsconservésetenregistrés àlamorguedel'hôpitalprovincialduNord-Kivuaucoursdelapériodeallantde septembre2009àseptembre2014.

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1.3.2 OBJECTIFSSPECIFIQUES :

· Identifierlesprincipalescausesdesdécèsenregistrésàlamorgue del'HP/NK.

· Déterminerlafréquencedesdécèsenregistrésenfonctiondel'âge.

· Déterminerlafréquencedesdécèsenregistrésenfonctiondesexe.

· Déterminer lamoyennedeladuréedescorpsconservésàla morguedel'hôpitalprovincialduNord-Kivu.

1.4 INTERETDUSUJET

Cetteétudeestunepremièrepournotrefacultédemédecineetpermetdemettre enévidenceleprofilépidémiologiquedescorpsconservésetenregistrésàla morgue de l'hôpitalprovincial.Les informations qu'elle fournitpermettrontà l'autoritépolitico-administrativeetsanitairedeprendredesmesurespouraméliorer lasécuritédelapopulationàdomicilecommeàl'hôpitalainsiquelesconditionsde traitementetdeconservationdescorpsdanslamorgue.

1.5 DELIMITATIONDUSUJET

Cetravails'estétalésur5ans,soitlapériodeallantdeseptembre2009àseptembre 2014.Lechoixportésurcettepériodes'expliqueparlefaitquelesdonnéesd'avant septembre2009nesontpasconnus.

1.6 DIFFICULTESRENCONTREES

Aucoursdenotreétudenousnous sommesheurtésàplusieursdifficultésà savoir:

· Consultationdesregistresnoncomplets

· Moyendetransportinsuffisantpouraccéderàl'hôpital

· Certainsdocumentssontdéjàperdus.

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1.7 PLANDUTRAVAIL

Aprèsl'introduction;notretravailestsubdiviséenquatrechapitres:

? Lepremierchapitreportesurlesgénéralitéssurlescorpsconservéset enregistrésàlamorgueetlaprésentationdumilieud'étude;

? Ledeuxièmechapitretraitedematérieletméthodes;

? Letroisièmechapitreestconsacréàlaprésentationdesrésultats; ? Lequatrièmechapitreprésenteladiscussiondesrésultats. Enfinuneconclusionetdesrecommandationsvontclorecetravail.

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CHAPITREI.GENERALITESSURLESCORPSCONSERVESA
LAMORGUEETPRESENTATIONDUMILIEUD'ETUDE.

I.1.GENERALITESSURLESCORPSCONSERVESALAMORGUE I.1.1.DEFINITIONDESQUELQUESCONCEPTS

a.Lamort

Lamortestunconceptqualifiantl'étatd'unorganismebiologiqueayant cessédevivre(mêmesicetermes'utiliseégalementausensfigurépourdésigner parexempleladégénérescenced'uneétoile,oud'unelangueayantperduses dernierslocuteurs).Cetétatsecaractériseparunerupturedéfinitivedansla cohérencedesprocessusvitaux(nutrition,respiration...)nécessairesaumaintien homéostatiquedel'organismeconsidéré,cequidistinguelamortd'unealtération temporairecommedanslecasdel'hibernationoucertainescongélations[12].

Àl'échelledesorganismes,lamortpeutêtrevuecommelafindelavie paroppositionàlanaissance,oucommel'absencedevie.Danslepremiercas,le faitquelecoeurpuissearrêterdebattrependantunmomentavantd'êtreréanimé poselaquestiondelalimite,oudelatransitionentrevieetmort.Faceàcette question,l'Organisationmondialedelasantéanimaleconsidèrelamortcomme« la disparitionirréversibledel'activitécérébralemiseenévidenceparlapertedes réflexesdutronccérébral »:elleadopteainsiunedéfinitiondelamortentantque mortcérébrale,pardistinctionavecunsimplearrêtcardio-circulatoire,étatqualifié demortclinique[12].

b.Lecadavre

Lecadavreestcequiresteducorpsd'unorganismevivanthumainouanimaldans lapériodequisuitlamort[11].

c.Thanatopraxie

Lathanatopraxie,ousoinsdeconservation,(embaumementen Grande-Bretagne,auCanadaetauxÉtats-Unis),estletermequidésignel'art,la scienceoulestechniquesmodernespermettantdepréserverdescorpsdedéfunts

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humainsdeladécompositionnaturelle,delesprésenteravecl'apparencedelavie pourlesfunéraillesetd'assurerladestructiond'unmaximum d'infectionsetmicro-organismespathologiquescontenusdanslecorpsdesdéfunts[4].

d.Lamorgue

Unemorgueestuneunitédeconservationdescorpsdurantletempsnécessaire pourquelesfamillesouquel'entreprisedepompesfunèbresviennentretirerle corps.Uninstitutmédico-légalestunemorgueparticulièredestinéeàrecevoir,à desfinsd'identificationetd'autopsie[11].

I.1.2.LECADAVREouCORPSCONSEVEALAMORGUE

Lecadavreestcequiresteducorpsd'unorganismevivanthumainou animaldanslapériodequisuitlamort[2].

Onparleaussidedépouillemortellepourlecorpshumain,etdecharogne pourle cadavre d'un animalsauvage.L'étatcadavérique estla 3e étape de décompositiond'uncorps,ilestsituéjusteavantladernièreétape,ditesquelettique [2].

Décompositiond'uncadavre

La décomposition d'un corps humain débute quelques minutes seulementaprèsledécès.L'absenced'oxygèneentraîneuneacidificationdusang tandisquelesenzymescellulairesamorcentleprocessusd'autolysedestissus. Parallèlement,larigiditécadavériqueseformedèstroisàquatreheuresaprèsle décès,puisdisparaîtrapidementlorsquelaputréfactiondébute.Demême,les lividitéscaractéristiques,induitesparl'absencedecirculationsanguine,traduisent deprofondschangementsphysico-chimiques.Cesphénomènessonttrèsutilisés danslecadredelamédecinelégalepourestimerl'heuredudécès[2].

Cettepremièrephasededégradationentraîneledéveloppementd'une forteactivitédesmicro-organismes(bactériesetchampignonsprincipalement). Leuractivitéconduitàladégradationdecesmoléculesorganiquescomplexesen gazeten fragments protéiques élémentaires.Cette activité s'accompagne de

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l'apparition d'une coloration verdâtre,observable notamment au niveau de l'abdomen,etd'ungonflementdecettemêmerégionsousl'effetdesgazaccumulés. Cesgazfinissentpars'échapperparlesvoiesnaturellesmaispeuventprovoquerla rupturedel'abdomen[2].

Laphasedeputréfactionactivedébuteensuite;ellesecaractériseparla dégradationdesmusclesetlaproductiond'acidesgrasvolatils:indole,skatole, putrescine,cadavérine,etc.Cettephaseestcomparativementpluslongue(quelques semaines).

Pourfinir,la décomposition desosetdela peau parcheminéeest extrêmementlente :ils'agitd'unprocessusdeminéralisationpouvants'étendresur plusieursannées,maisquiestaccentuéparl'actionduclimat(chocsthermiques, gel)quipermetd'accélérerlafragmentationdesrestesducorps[2].

Datationducorps

Ilyatroiscritèresprincipauxquipermettentdedéterminerladateà laquellelavictimeestmorte:

? Latempérature

Lorsquelavictimedécèdesatempératurecorporellevaprogressivement rejoindrecelledumilieuoùellesetrouve.Orlavitessedelabaissedetempérature peutvarierselondenombreuxcritère.Iln'estdoncpassimplededétermineravec précisionlemomentoùlavictimeestmorte.Pourtant,cettetechniqueestunedes plusprécisesdontdisposentleslégistes[4].

Toutd'abord,ondénombretroisphases derefroidissementducorpsà partirdu décès:lapremière,relativementlente,entrelapremièredemi-heureetla troisièmeheuresuivantledécès;laseconde,quidurejusqu'àladix-huitième heure oùlatempératurebaisserapidement;etenfinunenouvellephaselentede diminutiondetempératuredeladix-huitièmeàlavingt-quatrièmeheure.Unedes méthodespermettantdedaterun corpsen fonction de satempératureestle nomogramme de Henssge,qui prend en compte la masse de la victime,la

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températureambiantedumilieuetlatempérature interneducorpspourdonner un encadrementdutempsquis'estécoulédepuisledécèsdelavictime[4].

? Larigiditécadavérique

Estuneperted'élasticitédes muscles.Elleapparait àlatroisièmeheure aprèsledécèsetpersistejusqu'àlaquatorzièmeheure.Larigiditécadavérique saisitd'abordles paupières,lamâchoireetlanuquepuisvaverslesmembres inferieurs:ellecommencepourlespetitsmusclesetatteintlesmusclesdeplusen plusgros(membresinferieursavecletemps).Larigiditécommenceentretroiset quatreheuresaprèslamortetaugmentejusqu'àladouzièmeheure,pourpersister jusqu'èla trente-sixièmeheure.Enfinelledisparaîtdanslesdeuxàtroisjoursqui suiventledécès, momentoùcommencelaputréfaction. Toutefois,lesconditions danslesquelleslavictimeestdécédéeinfluencesur lesphasesdelarigidité cadavérique[4].

? Leslividités

Cesontdestachesviolacées,apparaissentsurlespartiesbassesdu corpsallongéausol (nuque,arrièredesgenoux,basdudos).Cestachessontdues àladescentedusangattiréparlagravitéverslesol,lecoeurdelavictime n'assurantplus sa fonction età la perte d'étanchéité progressive du réseau vasculaire.Lesangstagnedoncdanslespartiesinferieures(prèsdusol) excepté cellesencontactaveclesolcarunepressionestalorsexercéesurlesvaisseaux sanguins.Ceslividitésapparaissentàpeuprèsdeuxheuresaprèslamort.Sila mortdatedemoinsdesixheures,leslividitéssontmobiles.Ainsi,silecadavreest retourné,leslividitéschangentdeplaceetvontverslesol.Entresixetdouzeheures après la mortde la victime,sil'on retourne le corps,de nouvelles lividités apparaissentenplusdecellesdéjàformées.Aprèsdouzeheures,leslividitésne changentplusdeposition(mêmesoumisesàlapressiondusol).Leslividités permettentaussidesavoirsilecorpsaétédéplacéaprèslamort(voirecombiende tempsaprès).Parexemple,silecorpsaétéretournéaprèsdouzeheuressuivantla mort,lemédecinlégisteconstateraqueleslividitéssontprésententsurlapartie supérieureducorpsparrapportausoletremarqueradesendroitspluspâles

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correspondantauxpointsd'appuid'origineaveclesol[4].

Ilyaaussid'autrecritèresquipermettentd'évaluerladatedemortdela victimecommel'opacificationdelacornée,oul'apparitiond'unetachevertesur l'abdomendelavictime,signequecelafaitplusdequarante-huitheuresquela victimeestdécédéeou enfin déterminerla concentration depotassium dans l'humeurvitréedel'oeil.

Aspectpsychologique

La vue ou la proximité d'un cadavre humain génère des émotions complexes,notammentprobablementparcequ'elleramènel'individuàl'idéedesa propremort.Danscertainstroublespsychiques,lespersonnesarriventàune identificationàuncadavre.

Identificationd'uncadavre

Pouridentifierunmort,lesinspecteursdoiventtoutd'aborddéterminer l'avancementdeladécomposition,quiestclasséenquatreclasses :lapremière étapeestconsidéréecommedeuxjoursaprèslamort,lasecondeestl'étapedes premierssignesdedécomposition(ventrecreusé,yeuxblanc...)Latroisièmeétape, l'étape cadavérique estcelle ou la peau commence à disparaître,etles os apparaissentelleestsituéeenvironàtroismoisaprèslamort,quantàlaquatrième, c'estl'étapededécompositiontotale,plusdepeau,decheveuxnid'ongles[8].

Deplus,ilsanalysentlesmarquesextérieurescommelestatouages,lestachesde vin,ouencorelescicatrices.Depuispeu,l'analysedel'ADNpeutaussiêtreutilisée.

I.1.3.LAMORGUE

Typologie

Ilexistedeuxtypesdemorgues :àtempératurepositive+2 °C/+4 °Coùle corpspeutêtreconservéquelquessemaines(maisladécompositionsepoursuit), etàtempératurenégative(congélation)pouruneconservationpluslongue(la décomposition estarrêtée).La législation de la majorité des pays exige un enterrementsous48ou72heuresmaisdansdenombreuxpays,notammenten

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Afriquenoire,lescorpsdemeurentparfoisplusieurssemaines,mois,voiredes annéesavantquelafamillenevienneretirerlecorpsdelamorguepoureffectuer l'enterrement.Lanécessitéderegrouperlesmembresdelafamilleetlecoûtparfois « extravagant » des funérailles demande du temps pourréunirles sommes nécessairesàdesfunéraillesdignes[7].

Des hôpitaux disposentde capacités importantes ainsique les instituts de médecinelégale.

I.1.3.1.ADMISSIONDESCORPS

Un établissementde santé doitdisposerd'au moins une chambre mortuairedèslorsqu'ilenregistreunnombremoyenannueldedécèsaumoinségal àdeuxcents.Lachambremortuairedoitcomporterunezonepublique(lelocalde présentationducorpsetlelocald'accueilpourlesfamilles,éventuellementune salled'attenteetunesalledecérémonie)etunezonetechnique(lasallede préparationdescorpsetlescasesréfrigérées).Lesnormesetlatempératuredela zonepubliqueetdela zonetechnique,descasesréfrigéréesetdu localde présentationdescorpssontégalementprécisées[5].

Leregistre:lesdécèssontinscritssurunregistrespécial. Ceregistrecomprendlesprécisionsquevoici:

· ladateetl'heurededépôtàlamorgue,matin,soir,lieuederelevée;

· lesexedel'individu;

· sonâge;

· sonlieudenaissance;

· sonétat(célibataire,marié,veuf);

· sonmétier;

· sonadresseetsonquartier;

· sadescriptionphysique;

· sadescriptionvestimentaireextrêmementcomplèteaveclesobjetsdelavie courantetrouvésdanssespoches;

· letypedemort(accident,homicide,suicide...)etlescausesdeceux-ci

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lorsqu'ellessontconnues;

· letempsécoulé,déterminéparleslégistesdepuislamortdelapersonne;et sondépôtàlamorgue(depuis1heured'eau,voireplusieursmois);

· lesfonctionnairesquiontconstatéledécès(commissairedepolice;lemaire delacommune,lejugedepaix)etleslégistesquiontprocédéàl'autopsie

· lelieuoùlecorpsaétéretrouvé;

· ladatedel'inhumationetsilecorpsaétéréclaméparlafamilleousi l'ensevelissementaétéprisenchargeparl'administration(danslaquasi-totalitédescas,afindenepasenassumerlesfrais)[8].

Ledélai:

Sousd'autrescieux,ledépôtetleséjouràla morgueducorpsd'une personnedécédéesontgratuitspendantlestroispremiersjourssuivantledécès. Lemaintienducorpsdupatientdanslachambremortuairedel'établissement public,àlademandedelafamille,au-delàdudélaidetroisjourssuivantledécès peutdonnerlieuàfacturation.L'établissementdoitinformerlepatientduprixde cetteprestationpourlaquelleilétablitunefacturedétaillée.D'unemanièregénérale, ledépôtnepeutexcédersixjoursaprèsledécèsdupatient. Seulslescorpsnon réclamésparlafamillepeuventyséjournerpendantuneduréemaximalededix jours[5].

I.1.3.2.SOINSDECONSERVATION

Aprèsundécès,dessoignantsoudesagentsdelamorgueprocèdentà différentssoinsquiontcommeobjectifdanslagrandemajoritédescasdelimiter provisoirementleprocessusnaturelputréfactionquisemetenoeuvredèslamort [5].

Cecipermetauxproches :

· deveilleruncorpsaseptisé(environ90 % degermesenmoins)diminuant par-làlesrisquessanitaires;

· undeuilfacilitéparl'imagedumortquelathanatopraxiereconditionnevoire recrée,neserait-cequ'àl'aided'artifices,ellefaciliteconsidérablementle

21

travaildedeuil(cesinjectionsformoléesnesontpasetneremplacentpasle maquillage,lacoiffureetl'habillage);

? unemiseenattenteducorps(encasdemanqued'officiantreligieux,en raison d'attentes plus longues aux crématoriums,ou enfin pour la conservation d'un cadavre devantêtre transporté vers un pays lointain (contraintelégale).

Parmicessoins:

Latoilettemortuaire:

Ilexistedifférentsmoyensdeconservationd'uncorpsavantlamiseen cercueil :lefroid,desprocédéschimiques ;onparlealorsdethanatopraxie.

Ilssontexclusivementréalisés,àlademandedesfamilles,parunthanatopracteur habilité.Lepersonnelhospitaliern'estpasautoriséàpratiquercessoins.

L'agentdelamorguecommenceparledéshabillageducorps ;tousles vêtementsdumortsontenlevésetmisdecôtéainsiquetouséventuelseffets personnelstelsquebijoux,quisontinventoriés.Lecadavreestlavéavecuneou plusieurssolutionsdésinfectantes.Aucoursdecettetoilettemortuaire,lepraticien fléchitetmasselesbrasetlesjambespourdiminuerlarigiditémortuaire[15] ;

Lesyeuxsonttraitésavecunbouchonmaintenantlesyeuxferméspouréviterune expressioninappropriée.Lespaupièressontéventuellementcolléesentreelles.La bouchepeutêtreferméeparunesutureou unecolleou un filréunissantle maxillaireetlamandibule(viauninjecteuràaiguilles,dispositifspécialiséplus courammentutiliséenAmériqueduNordetspécifiqueàlapratiquedessoins mortuaires).Onchercheàdonnerl'impressiond'unvisageetd'uncorpsaussi détendusetnaturelsquepossible.L'étapesuivanteconsisteenl'injectiondesixà dixlitresd'unpremierproduitbiocide,généralementessentiellementàbasede formol.Ceproduitestinjectéparunecanuleintroduitedansuneartère(carotide primitive,huméraleoufémorale)préalablementrendueaccessibleparuneincision [15].

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L'autopsie:

L'autopsiemédicaleeffectuéedansunbutthérapeutiqueouscientifiquenécessite l'absencederefusdudéfunt,explicitementformulé,ourapportéparsafamille.

Encequiconcernelarestitutionducorpsauxproches,lesobligationsdumédecin-légistediffèrentselonlanaturedel'autopsie:

1°S'ils'agitd'uneautopsiemédicale,lemédecin esttenu des'assurerdela « meilleurerestaurationpossibleducorps »avantrestitution.

2°S'ils'agitd'une autopsie judiciaire,aucune disposition légale relative à la restaurationetàlarestitutionducorpsn'estenrevancheprévue.Certainesdérives ontenconséquenceétéobservées[4].

I.1.3.3.LERETRAITDESCORPS. ? Laréclamationducorps:

Lafamilleou,àdéfaut,lesprochesdisposentd'undélaidedixjourspourréclamer lecorpsdelapersonnedécédéedansl'établissement[9].

Encasdenon-réclamationducorpsdansledélaidedixjours,l'établissement disposededeuxjoursfrancs:

1°Pourfaireprocéderàl'inhumationdudéfuntdansdesconditionsfinancières compatiblesavecl'avoirlaisséparcelui-ci;s'ils'agitd'unmilitaire,l'inhumationdu corpss'effectue,enaccordavecl'autoritémilitairecompétente;

2°Pourprendrelesmesuresenvuedeprocéder,àsacharge,àlacrémationdu corps.

23

I.2.PRESENTATIONDUMILIEU

Lamorgue del'HP/NKaétéconstruiteen1986etenregistreplusieurscasdes décèsdelavilledeGomaetreçoitégalementunnombreconsidérabledescorps provenantdesmilieuxdifférentsurbainsetrurauxéloignésdelavilledeGoma.

Fonctionnement

Lamorguedel'hôpitalprovincialcomprendquatreagentsdontdeuxtravaillent pendantla journée etdeux autres pendantla nuit.A l'arrivé du corps;le responsabledu corpscomplèteunefichededépôtdu corpssurlequelest mentionnétouteslesinformationsliéaucorps;àlasortieilsignelafichederetrait ducorpsmoyennantunefacturepayéeàlacomptabilitédel'HP/NK.Elleest classéedanslesserviceséconomiquesetgénérauxdel'HP/NK.

Lamorguefonctionne24hsur24 malgrélescoupuresintempestivesducourant électriqueetsonbâtimentuniqueestsubdiviséendeuxchambres ;l'unesertàla conservationetl'autreaétéaménagéepourlapréparationducorps.

Equipementsdela morgue

Lamorguedel'HP/NKcomprenddeséquipementsci-après

? 12cellulesréfrigérantesdontquatrenefonctionnentplus.

? Deuxcercueilsmétalliques ;

? Unrobinet ;

? Deuxlitsroulantsoucivières;

? Desbrancards.

l'analysedesrésultats:% =

Effectiftotal

24

CHAPITREII.MATERIELETMETHODES

II.1.MATERIEL

· POPULATIOND'ETUDE

La population d'étude estconstituée de tous les cas de décès quiontété enregistrésetconservésàlamorguedel'HP/NKpendantnotrepérioded'étude.

· ECHANTILLON

L'échantillonestde1140casdedécèsayantétéenregistrésàlamorguede l'HP/NKen5ans.

II.2.METHODOLOGIE

1.TYPED'ÉTUDE

Ils'agitd'uneétudedescriptiveetrétrospectivebaséesurl'analysedocumentaire. 2.COLLECTEDESDONNEES

Nousnoussommesservisdesregistresdelamorguepourétudierlesvariables suivants:

· lacausedelamort,

· laduréedelaconservation,

· l'âgeaujourdel'admissionducorpsdelamorgue,

· lesexeducadavre,

· L'identitéducadavre.

3.TRAITEMENTETANALYSEDESRESULTATS

Al'issuedelacollectedesdonnées,ellesontétéstraitéesetprésentéessousforme detableauàl'aideduprogramme MSWordquiaétéégalementutilisépourla rédactiondecetravail.Nousnoussommes servisducalculdepourcentagepour Effectifindividuel×100

25

CHAPITREIII.PRESENTATIONDESRESULTATS

III.1.SEXEDESCORPSENREGISTRES ALAMORGUE

Tableauno1.Répartitiondescorpsselonlesexe

SEXE EFFECTIFS POURCENTAGE

MASCULIN 778 68,25

FEMININ 362 31,75

TOTAL 1140 100

Ilressortdecetableauqu'ilyaplusdescorpsmasculins(68,25%)queféminin (31,75%)enregistrésàlamorguedel'HP/NK.

III.2.AGEDESCORPSENREGISTRESALAMORGUE

Tableauno2,répartitiondescorpsselonl'âge.

AGE(année) EFFECTIFS POURCENTAGE

=18ans 1052 92,28

<18ans 88 7,72

Total 1140 100

Danscetableau,nousconstatonsquela grandemajoritédescorpsestdes personnesadultes(92,28%)etenplusiln'yaque7,72%descorpsdesenfants(<18 ans).

Ilressortdecesrésultatsuneévolutioncroissantedutauxannueld'admissiondes corpsàlamorguedel'HPNK,deseptembre2009à2014.Cettedernièreannée

26

III.3.FREQUENCEANNUELLEDEL'ENREGISTREMENTDESCORPS Tableauno3.Répartitionannuelledescorps.

année

effectifs

pourcentage

2009

25

2,19

2010

116

10,17

2011

172

15,09

2012

233

20,44

2013

335

29,39

2014

259

22,72

Total

1140

100

GraphiqueN°1:Répartitionannuelledesenregistrementsdecorps.

27

présenteunelégèrebaissedutauxd'admission(22,72%);letauxleplusélevéest observéen2013avec29,39%.

III.4.LADUREEDECONSERVATIONDESCORPS

Tableauno4.Répartitiondescorpsselonladurée.

Durée(jour) Effectifs Pourcentage

Un 942 82,63

Deux 121 10,61

Trois 27 2,37

Plusdetrois 50 4,39

Total 1140 100

Ilestbienclairdanscetableauci-haut,quelapluspartdescorpssoit82,63%nefait qu'unjouràlamorgue.

III.5.CONNAISSANCEDEL'IDENTITEDESCORPSCONSERVES Tableauno5.Répartitiondescorpsselonl'identité.

Identité Effectifs Pourcentage

connue 1077 94,47

inconnue 63 5,53

Total 1140 100

Ilressortdecetableauquedans5,53% descasl'identitéducorpsconservéàla morguenesontpasconnue.

28

III.6.REPARTITIONDESCORPSSELONLAPROVENANCE. Tableauno6.Distributiondescorpsselonlaprovenance.

Provenance Effectifs Pourcentage

HP/NK 116 10,18

Extérieur 1024 89,82

Total 1140 100

Danscetableaunousremarquons89,82%descorpsproviennentdel'extérieurde l'hôpitalprovincialduNord-Kivu.

III.7.LESPRINCIPALESCAUSESDESDECES.

Tableauno7.Répartitiondescorpsselonlacausedelamort.

Typedemort Effectif Pourcentage

Maladie 42 3,68

Accident 20 1,75

Assassinat 33 2,83

Noyade 5 0,44

nonmentionné 1040 91,23

Total 1140 100

Lacausedelamortn'estpaspréciséepour91,23% descorpsenregistrésàla morgue.3,68%sontdesmortsliésàlamaladie,2,89%desassassinats,1,75%des accidentset0,44%desnoyades.

29

CHAPITREIV.DISCUSSIONDESRESULTATS

IV.1.LAFREQUENCEANNUELLEDESCORPS

Lamorguedel'HPNKaenregistré1140casdesdécèspendantune périodedecinqanssoit25casen2009(2,19%) ;116casen2010(10,17%) ; 172 casen2011(15,09%) ;233casen2012(20,44%) ; 335casen2013(29,30%)et259 en2014(22,72%).(TableauN003)

Ilressortdesrésultatssusmentionnésdansle mêmetableaun03 ;uneévolution croissantedu tauxannueld'admission descorpsàlamorguedel'HPNK,de septembre2009àseptembre2014.L'année2014présenteunelégèrebaissedu tauxd'admission(22,72%)parrapportautauxleplusélevéquiaétéobservéen 2013avec335cassoit29,39%.

Celaestdûaufaitquelaculturedelamorgueaintégrédanslechefdela populationdelavilledeGomaenparticulieretcelledelaprovinceduNord-Kivuen générale.

IV.2.IDENTITEDESCORPS

Autableaun05,nousconstatonsque5,53%descorpssontenregistrés commedesinconnus,leuridentitéetinformationsrelativesnesontpasconnues. Celaestdûaufaitquelafamillen'estpasinforméeoutoutsimplementqu'ellen'est pasprésenteàGoma.

IV.3.LAPROVENANCEDESCORPS

Pource quiestde la provenance des corps,89,82% des corps proviennentdel'extérieuretseul10,18%%descorpssontdespersonnesmortesà l'hôpitalprovincialduNord-Kivu(voirtableaun06).Ceciestunargumentqu'onne peutpascalculerlamortalitéhospitalièredel'HPNKàpartirdesdonnéesdela morgue.

IV.4.AGEDESCORPS

Pourcequiconcernel'âgedescorps,92,28%sontdesadultes(plusde 18ans)et7,72%sontdesenfants(moinsde18ans).Celamontrequelescorpsdes adultessontlesplusconservésetquelescorpsdesenfantsdécédésnesont

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beaucouppas admisàlamorgue.Celapeutêtredûaufaitquecesontles personnesadultesquimeurentbeaucoupplusquelesenfants.Cesdonnéessont tiresdutableaun01.Toutefois,ilsieddesignalerquenousaurionsvouludonné beaucoupdesrenseignementssurl'âgedescorpsenregistrés,maislesregistresne sontpasclairsquantàce.

IV.5.LESEXEDESCORPS

Lesexemasculinestdominantsoit68,25%contreseulement31,75%du sexeféminin.Cecirésultedutableaun02etc'estpeut-êtredûàlacultureafricaine quisacraliselecorpsdelafemme.

IV.6.CAUSESDESDECES

Letableaun07nousdonnequelquesréponsescommecausesdedécès; En dehorsde91,23%,soit1040 corpsquinesontpasmentionnésdansles registres ;lesautrescausesdemortsontlessuivantes,selonl'ordredécroissant : maladie3,68% ;assassinat2,89%;accident1,75% ;noyade0,44%.Celaprouveque lamorguen'accordepasbeaucoupd'importancenid'intérêtsauxcausesdesmorts pendantl'admissiondescorps,cependantparrapportauxcausesrapportées:les principalescausesdesdécèssontdesdécèsliésàlamaladie,puisviennentles mortsliésauxassassinatssuividesmortscausésparlesaccidentsetenfinla noyade.

Selonl'OMS,lesmaladiesinfectieusessontresponsablesde17millionsdedécès paran,cequireprésenteuntiersdelamortalité.Lamortalitédueàlasous-alimentationreprésentait58 % delamortalitétotaleen2006 :«Danslemonde, environ62millionsdepersonnes,toutescausesdedécèsconfondues,meurent chaqueannée.En2006,plusde36millionssontmortesdefaim oudemaladies duesauxcarencesenmicronutriments ».Lenombredemortsviolentes(homicide, suicide,accidents)varie beaucoup selon les pays etles époques (guerre, démantèlementdel'État...)

IV.7.LADUREEDECONSERVATION

Quantau tableau n04,la majorité des corps soit82,63% séjourne pendantunjouràlamorgue,10,61%et2,37%fontrespectivement2et3joursalors

31

que4,39%faitplusdetroisjoursdepuisleursadmission.Celapeutêtredûaufrais onéreuxquis'élèveà20$parjouretpourtantdansd'autrespayslemaintiendu corpsdudéfuntdanslachambremortuaired'unétablissementpublic,àlademande delafamilleestgratuitlestroispremiersjours.C'estau-delàdudélaidetroisjours suivantledécèsquelaconservationpeutdonnerlieuàfacturation.L'établissement doitinformerlafamilleduprixdecetteprestationpourlaquelleilétablitunefacture détaillée.

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CONCLUSION

Leprésenttravailaréponduàlaquestionfondamentaledesavoirquelles sontlescaractéristiquesépidémiologiquesdescorpsconservésetenregistrésàla morguedel'hôpitalprovincialduNord-Kivu.

Cetteétudeestrétrospectiveetdescriptive.Elleaétémenéesur1140 cas,descorpsayantétéenregistrésetconservésàlamorguedel'HP/NKpourla périodedeseptembre2009àseptembre2014.

Lesrésultatsdecetteétudeontmontréque:

- Lagrandemajoritédescorpsenregistréeàlamorguesontdespersonnes adultes(=18ans)avec92,28% etseulement7,72% descorpsdesenfants (=18ans).

- Ilyaplusdescorpsdesexemasculin(68,25%)quedesexeféminin(31,75%) enregistrésàlamorguedel'HP-NK.

- Ilyaeuuneévolutioncroissantedutauxannueld'admissiondescorpsàla morguedel'HPNK,deseptembre2009à2014.Letauxleplusélevéaété observéen2013avec335cassoit29,39%.

- Lapluspartdescorpssoit82,63%nefaitqu'unjouràlamorgue.

- 63corpssoit5,53%desdécèssontdescasdontl'identitéducorpsconservé àlamorguen'estpasconnue.

- 89,82% descorpsproviennentdel'extérieurdel'hôpitalprovincialduNord-Kivu.

- Lacausedelamortn'estpaspréciséepour91,23%descorpsenregistrésà lamorgue.3,68% sontdesmortsliésàlamaladie,2,89% desassassinats, 1,75%desaccidentset0,44%desnoyades.

33

RECOMMANDATIONSETSUGGESTIONS Auvuedestoutescesobservations ;nousrecommandonscequisuit:

-Auxautoritéssanitairesetpolitico-administrativesdebienprendresoinsdes agentsdecettemorguesurleplanfinancieretdurenforcementdescapacités.

-Quelesautoritéspolitico-administrativesoctroieeffectivementunesubventionà l'HPNKpourquemêmelesgenslespluspauvrespuissentaussiconserverles corpsdeleurdéfuntenfindeseprotégercontrecertainesmaladiesliéesàla putréfactiondescadavres.

-Quel'hôpitalpratiquedesautopsiesetdesprélèvementspourdesprobables étudesscientifiques.

-Quelesagentsdelamorgueveillentaubonremplissagedesregistres.

Enfinàlapopulationdeconserverlescorpsdesdéfuntsàlamorguepouréviter certainesmaladiescontagieuses.

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BIBLIOGRAPHIE

1.«Kiriyo.DeuiletpriseenchargedelamortàLubumbashi »,rapportde

recherches effectués durant la huitième session des travaux de

l'observatoireduchangementurbain,(UNILU,ULG,ULB-CUD),juin-aout2002. 2.«Lecadavre »,Bruxelles,complexe,1980.

3.«Mortetmaladieauzaïre »,parisl'harmattan,1998(cahierafricainm31-32)

TERVURENCEDAF-AFRIKAINSTITUTE. 4.Articledujournal,LeMondedatédu27juillet2012intitulé« Embaumerle

corpsdesdéfunts,unepratiqueenpleinessor [archive].

5.Brechet,« CoursdeMédecinelégale-médecinedutravail »,Suisse,2012. 6.Décèsdupatient,directiondesressourcesdocumentaires,FHP,Parisaout

2011.

7.ELISA.B,«LesfiguresdelamortàNairobi,unecapitalesanscimetières »,

parisl'harmattan /LUED/IFRA/CREPAO,2003.

8.Firmin Maillard,recherche historiques etcritiques surla morgue,A

DELAHAYS,Paris,1860,PP5-8.

9.HERSKOVITS,«morgue.Enquêtesurlecadavreetsesusages »,paris,libres

-halliers,1998.

10.JOËLNORET,«morgueetpriseenchargedelamortausud-Benin »,cahiers

d'étudesafricaines,2004.

11.MorguedansDictionnairedel'Académieendeuxvolumes;1740. 12.Mortbiologique,mortcosmique(sousladirectiondeM.F.BacquéetG.

Chapouthier)Étudessurlamort,2003,no 124.

13.Radio Okapi/étatde lieu des morgues en RDC,émission parole aux auditeurs

14.RapportduPNSR,Kinshasa2011.

15.Recommandationsrelativesàlapriseenchargedelapersonnedécédéeen établissementdesanté,C.CLIN,décembre2011.

16.TsongoKibendelwa, « Médecinelégale »,UNIKIS,coursinédit,2005. 17.VANDERGEEST,«LesAgnidevantlamort »,parisKarthala,1985. 18.www.who.int/Rapportdel'OMS2002,Chapitre4.

35

 

Viedel'auteur

1.IDENTITE

Nom :MWENEWABO Postnom :KULIMUSHI Prénom :Vincent

LieudeNaissance:KIROTSHE DatedeNaissance :09/11/19921

Sexe:M Nationalité:RDCongolais

Adresse :Avenue:1Ruyange N°:1851

Quartier:Mabanga-sud Province d'origine1Sud-Kivu Pays:1République

DémocratiqueduCongo

Téléphone :+243973619333,+243841009697 E-mail:

vincentkulimushi@yahoo.com

2.FORMATIONSSUIVIES

? MédecineGénéraleàl'UNIVERSITEDEGOMAde2011-2018 ? BIOLOGIE-CHIMIEàl'INSTITUTFARAJA/Gomade2005-2011

? ECOLEPRIMAIREàL'EPMUSHINDI/KirotsheetàL'EPSAKEauNord-Kivu de1999-2005

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TABLEDESMATIERES

IN MEMORIUM i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLESETABREVIATIONS iv

RESUMEDUTRAVAIL v

INTRODUCTION 7

1.1 PROBLEMATIQUE 7

1.2 HYPOTHESES 9

1.3 OBJECTIFS 9

1.3.1 OBJECTIFGENERAL: 9

1.3.2 OBJECTIFSSPECIFIQUES : 9

1.4 INTERETDUSUJET 10

1.5 DELIMITATIONDUSUJET 10

1.6 DIFFICULTESRENCONTREES 10

1.7 PLANDUTRAVAIL 10

CHAPITRE.I.GENERALITESSURLESCORPSCONSERVESALAMORGUEETPRESENTATIONDUMILIEUD'ETUDE. 11

I.1.GENERALITESSURLESCORPSCONSERVESALAMORGUE 11

I.1.1 I.1.1.DEFINITIONDESQUELQUESCONCEPTS 11

a.Lamort 11

c.Thanatopraxie 11

d.Lamorgue 12

I.1.2.LECADAVREouCORPSCONSEVEALAMORGUE 12

I.1.3.LAMORGUE 15

I.2.PRESENTATIONDUMILIEUD'ETUDE 19

CHAPITREII.MATERIELSETMETHODOLOGIE 21

II.1.MATERIEL 21

II.2.METHODOLOGIE 21

II.3.TRAITEMENTETANALYSEDESRESULTATS 21

CHAPITREIII.PRESENTATIONDESRESULTATS 22

III.1.SEXEDESCORPSENREGISTREALAMORGUE 22

III.2.AGEDESCORPSENREGISTRES 22

III.3.FREQUENCEANNUELLEDEL'ENREGISTREMENTDESCORPS 23

III.4.LADUREEDECONSERVATIONDESCORPS 24

III.5.IDENTITEDESCORPSCONSERVES 24

III.6.REPARTITIONDESCORPSSELONLAPROVENANCE. 24

III.7.LESPRINCIPALESCAUSESDESMORTS. 25

CHAPITREIV.DISCUSSIONDESRESULTATS 26

IV.1.LAFREQUENCEANNUELLEDESCORPS 26

IV.2.IDENTITEDESCORPS 26

IV.3.LAPROVENANCEDESCORPS 26

IV.4.AGEDESCORPS 26

IV.5.LESEXEDESCORPS 27

IV.6.LESCAUSESDEMORTDESCORPS 27

IV.7.LADUREEDECONSERVATION 27

CONCLUSION 28

RECOMMANDATIONSETSUGGESTIONS 29

BIBLIOGRAPHIE 30

37






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld