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La gestion des risques financiers au sein des institutions du micro finance. Cas de l'association Al Amana.

( Télécharger le fichier original )
par Mohamed oujaa
Université Cadi Ayyad - licence fondamentale 2015
  

Disponible en mode multipage

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    Université Cadi Ayyad

    Faculté de sciences juridiques

    Économiques et sociales

    Marrakech

    Mémoire de fin d'étude

    En vue de l'obtention du diplôme de la licence fondamentale en Economie et Gestion

     

    Option : Gestion des entreprises

    Sous le thème :

    La gestion des risques financiers au sein des institutions du micro finance

    Cas de l'association Al Amana

    Réalisé par : Sous l'encadrement de

    Année universitaire 2015/2016

     :

    OUJAA Mohamed Mme. EL MARABI Malika

    Je dédie ce mémoire à tous ceux qui m'ont soutenu tant financièrement, moralement, instructivement, que matériellement.

    Et surtout Mes parents, car ils sont croient en moi et tous ceux que j'estime.

    Je dédie aussi ce travail à mes frères et soeurs, ma famille et mes amis.

    REMERCIEMENTS

    La présente étude n'aurait pas été possible sans le bienveillant soutien de certaines personnes. Et je ne suis pas non plus capable de dire dans les mots qui conviennent, le rôle qu'elles ont pu jouer à mes côtés pour en arriver là. Cependant, je voudrais les prier d'accueillir ici tous mes sentiments de gratitude qui viennent du fond de mon coeur, en acceptant mes remerciements.

    Mes premiers remerciements vont d'abord à Mme. El MARABI Malika qui a accepté de m'encadré dans ma recherche, pour son soutien et son encouragement.

    Je remercier infiniment le corps professoral qui m'ont enseigné pendant ma carrière universitaire, je leur dis Merci pour le savoir qui nous ont transmit des expériences qui nous ont fait vivre, leurs conseils qui m'on aidé fortement dans la gestion des mes études.

    Je tiens également à remercier mes chers amis ainsi que tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire.

    Plan de rédaction sous la forme suivante :

    Introduction générale

    Premier partie : La gestion des risques financiers en micro finance

    Chapitre 1 Chapitre I: La micro finance

    Section 1 : Définition et historique de la micro finance

    Section 2 : Le secteur de la micro finance au Maroc

    Chapitre II : Risques financiers en micro finance et mesures de contrôle

    Section 1 : Risque lies a l'actif /passif et mesures de contrôle

    Section 2 : Risque d'inefficacité et d'inefficience et mesures de contrôle

    Section 3 : Risque d'intégration de système d'information et mesures de contrôle

    Deuxième partie : Etude du cas : la gestion des risques financiers à l'institution AAA

    Chapitre I : Structure et organisation de l'association Al Amana

    Section 1 : Présentation de l'institution

    Section 2 : L'environnement interne de l'association Al Amana

    Chapitre II : Risques financiers à AAA et mesures de contrôle

    Section 1 : le risque du taux d'intérêt

    Section 2 : le risque de change

    Section 3 : le risque de liquidité

    INTRODUCTION GENERALE

    Généralement, le risque peut être compris comme l'exposition à une forte probabilité de perte. En réalité le risque n'est pas une mauvaise chose en soi. C'est important de prendre des risques pour atteindre des objectifs louables qui valent vraiment la peine. Ceci est particulièrement vrai dans les institutions de micro finance où les chargés de prêts prennent chaque jour des risques en prêtant de l'argent aux personnes sans historique en matière de crédit, ou qui ne tiennent aucune comptabilité de leurs activités commerciales ou qui n'ont pas de garantie à offrir. Le risque est indispensable pour la bonne marche des activités de microcrédits mais il est très important de prendre plutôt des risques calculés.

    La gestion du risque, ou la prise de risques calculés, réduit la probabilité de réaliser des pertes et minimise le degré de la perte au cas où celle-ci arriverait. La gestion de risque implique la prévention des problèmes potentiels et la détection anticipée des problèmes réels quand ceux-ci arrivent. En tant que telle, la gestion des risques est un processus continu à trois étapes :

    Ø Identifier les vulnérabilités :

    Avant de gérer des risques au sein d'une organisation, il est important d'identifier au préalable les faiblesses, limites et menaces actuelles et p

    otentielles de l'organisation. Un aspect important de gestion de risques est de prévoir les risques probables de l'organisation à court, moyen et long terme.

    Ø Concevoir et mettre en oeuvre des systèmes de contrôles :

    Une fois que l'institution de micro finance a identifié ces points vulnérables, elle peut concevoir et mettre en exécution des mesures de contrôles pour amoindrir ces risques.

    En raison de la grande variabilité des institutions de micro finance et tenant compte notamment de la diversité relative de typologie des institutions de micro finance, les systèmes et mesure de contrôles ne sont pas figés. Les responsables des institutions de micro finance devraient pouvoir les adapter à leur typologie particulière ainsi qu'à leur environnement. Par exemple, le recours préalable à une garantie physique peut représenter une solution alternative pour minimiser les risques sur créances dans un environnement financier particulier alors que la caution solidaire peut être un recours approprié dans d'autres environnements.

    Ø Suivre l'efficacité des systèmes de contrôle en place :

    Une fois le système de contrôle est en place, les institutions de micro finance doivent pouvoir suivre et apprécier son degré de fonctionnalité et son efficacité. Les outils de suivi consistent avant tout en un tableau de bord d'indicateurs de performance que les directeurs et administrateurs doivent établir et suivre afin de s'assurer de la bonne gestion de l'institution de micro finance.

    La démarche de gestion de risques à trois niveaux est un processus lié et continu en raison notamment de la grand variabilité de la vulnérabilité dans le temps. Egalement, les risques varient sensiblement selon l'étape de développement de l'institution. Une institution de micro finance débutante avec un nombre réduit d'emprunteurs va connaitre des défis différents d'une organisation avec un portefeuille important de clients. En participant dans une nouvelle industrie, les institutions de micro finance ne peuvent pas se permettre de se laisser aller à l'autosatisfaction si elles veulent d'être surprises par des innovations, la concurrence et les nouvelles réglementations et bien d'autre facteurs. La fréquence de la mise à jour de ce processus variera selon le contexte du pays, mais tout au moins le conseil d'administration devrait chaque année réaliser la mise à jour annuelle du système de gestion de risques.

    Tout en analysant l'état actuel de l'organisation, la gestion des risques implique également l'utilisation des méthodes d'anticipation des changements probables dans l'environnement interne et externe dans les courts, moyens et longs termes. Il est recommandé d'utiliser différents cas de figure ou hypothèses, des plus optimistes, raisonnables aux pessimistes sur chacune des trois périodes précédemment décrites.

    C'est très important de noter que les institutions de micro finance ne pourront pas complètement échapper à l'ensemble des risques auxquels sont exposées. Tout effort d'anticipation et de gestion de l'ensemble des risques potentiels générerait d'importants couts d'opportunité et exposerait ainsi l'institution de micro finance à d'autre catégories de risques. La gestion de risques requiert également la recherche d'équilibre approprié entre les couts engagés et l'efficacité du système de contrôle, ainsi que leurs effets nets sur la clientèle et le personnel de l'institution de micro finance.

    Toute institution de micro finance est vulnérable aux risques. Quand bien même les institutions de micro finance ne peuvent pas éliminer tous les risques auxquels sont exposées, avec un processus efficace de gestion des risques, elles peuvent et doivent réduire de façon significative leur vulnérabilité.

    Cette étude vise, en quelque sorte, trouver des solutions à cette problématique des risques financiers que les institutions de micro finance peuvent rencontrer.

    Les principales questions auxquelles on essaye de répondre, sont les suivantes :

    - Y'a il un système de la gestion des risques financiers au niveau des institutions de micro finance ?

    - Quelles sont les mesures appropriées de la couverture des différents risques financiers qui peuvent rencontrer ?

    - Quel est l'impact du système de la gestion des risques sur la rentabilité de l'organisation ?

    Première Parties :

    La gestion des risques financiers en micro finance

    Chapitre I : Le secteur de la micro finance

    Pour des raisons commerciales, les services financiers ont été historiquement destinés aux couches les plus riches de la société qui ont de plus grandes possibilités pour rembourser les emprunts et maintenir un certain niveau d'épargne. Les pauvres en sont de toute façon systématiquement exclus ou alors ce sont les services financiers proposés qui ne correspondent pas à leurs situations. Les agriculteurs pauvres et les paysans sans terre connaissent d'extrêmes difficultés pour accéder à des services financiers dans des institutions classiques comme les banque commerciales.

    Pour passer outre ces obstacles, une nouvelle approche est apparue ces dernières décennies pour fournir des services financiers appropriés aux clients les plus pauvres :il s'agit de la micro finance.

    La micro finance donne accès à des services financiers et non financiers à des personnes qui ont de faibles ressources et qui désirent obtenir de l'argent pour démarrer ou développer une activité rémunératrice. La micro finance a permis de reconnaitre que les micro-entrepreneurs et certains clients très pauvres sont « banquables » c'est-à-dire qu'ils peuvent rembourser dans les délais capital et intérêt, et aussi épargner, à condition que les services financiers soient adaptés à leurs besoins. Comme méthodologie, la micro finance a crée des services et des produits financiers structurés de façon à permettre aux personnes ayant de faibles ressources de devenir clients d'intermédiaires bancaires.

    Les caractéristiques des produits micro finance sont :

    Ø De petits montants de prêts et d'épargne

    Ø Des prêts à court terme

    Ø Des calendriers de paiement caractérisés par des versements fréquents

    Ø Des versements échelonnés provenant des intérêts et du capital

    Ø Des taux d'intérêts élevés pour le crédit, supérieurs aux taux des banques commerciales mais inférieurs à ceux de l'usure

    Ø Un accès facile aux agents de la micro finance, ce qui permet aux clients d'épargner temps et argent et aux premiers mieux connaitre les seconds à leur domicile, là où ils travaillent

    Ø Des formulaires faciles à remplir

    Ø De courts délais de traitement entre l'exécution de la demande et le versement du prêt

    Ø Des possibilités d'obtenir de nouveaux prêts plus élevés pour les clients qui remboursent à temps

    Ø Le fait qu'aucune garantie n'est nécessaire, contrairement aux pratiques bancaires officielles. A la place de la garantie, les intermédiaires de la micro finance utilisent des méthodologies alternatives comme l'évaluation du potentiel de remboursement des clients à travers l'analyse du flux de trésorerie produit par les activités pour lesquelles le prêt a été demandé, des éléments de revenus et de dépenses de l'entreprise ou de la famille, des garanties individuelles ou collectives(groupe de caution solidaire) et des schémas d'épargne obligatoire.

    Section 1 : Définition et historique de la micro finance

    1.1 Définition de la micro finance :

    La micro finance a pour objectif de fournir des services financiers aux personnes à faible revenu. Elle s'inscrit dans une démarche envisageant un monde où les ménages à faible revenu disposeraient d'un accès permanent à des services financiers abordables et de qualité pour financer des activités génératrices de revenus, accumuler des actifs, stabiliser leurs dépenses de consommation et se prémunir contre les risques. À l'origine, le terme était étroitement lié au microcrédit (de très petits prêts accordés à des emprunteurs non salariés ayant des garanties limitées ou inexistantes), mais il a depuis évolué pour couvrir toute une gamme de produits financiers (épargne, assurance, paiements, transferts d'argent, etc.).

    Au cours des dernières décennies, les institutions de micro finance et les autres prestataires de services financiers se sont efforcés d'élaborer des produits et des modes de prestation susceptibles de répondre aux besoins très divers des populations à faible revenu. Par exemple, contrairement aux autres formes de prêt, la micro finance a recours à des mécanismes tels que les prêts de groupe et les garanties collectives, des conditions d'épargne préalables et un accroissement graduel du montant des prêts pour évaluer la solvabilité des clients. Aujourd'hui, les prestataires de services de micro finance continuent de chercher à mieux comprendre les besoins financiers de leurs clients potentiels et de concevoir des produits répondant à ces besoins.

    1.2 Historique de la micro finance :

    Le concept de la micro finance n'est pas nouveau. Bien qu'il soit difficile d'en faire un historique précis, en 1720, Jonathan Swift, un scriban et pasteur irlandais, aurait commencé le premier fonds de prêts, en fournissant des prêts sans collatéral aux personnes sans ressources économiques à Dublin. Depuis, le secteur de la micro finance a évolué dans le monde entier.

    La première banque asiatique à s'y intéresser fut la Banque Priyayi au Purwokerto à Java, Indonésie, établie en 1895, prédécesseur de l'actuelle banque Rakyat.

    Dans les années 70, des programmes expérimentaux au Bangladesh, au Brésil et quelques autres pays commencent à accorder de petits prêts à des groupes de femmes sans ressources économiques pour investir dans les micros entreprises :

    · ACCION International : Le pionnier dans les viles d'Amérique latine, ACCION est l'une des premières institutions de micro finance dans le monde

    · Banque SEWA : En 1972 l'association de femmes auto-employées (SEWA) était enregistrée comme formation syndicale à Gujarat (Inde)

    · Banque Grameen : Au Bangladesh, le Professeur Muhammad Yunus s'attaque au problème bancaire subi par les personnes sans ressources économiques par un programme d'action et de recherche. Il recevra le Prix Nobel en 2006

    Pendant les années 80, les programmes de microcrédit pour le monde entier se sont améliorés depuis les méthodes utilisées à l'origine et le financement de gens sans ressources économiques devient un véritable enjeu. D'abord, il a été prouvé que les gens sans ressources économiques, en particulier les femmes, ont un taux de remboursement excellent. En fait, les taux de remboursement sont meilleurs que dans les secteurs financiers conventionnels dans la plupart des pays émergents. De la même façon, les gens sans ressources économiques sont capables de payer des taux d'intérêts, ce qui permettrait aux institutions de micro finance (IMF) de couvrir les coûts d'opérations.

    Dans les années 90, ces deux caractéristiques - un taux de remboursement élevé et le paiement de taux d'intérêts - permettent à quelques institutions de micro finance d'être viables à long terme et leur nombre de clients devient très élevé.

    Ce n'est qu'à la moitié des années 90 que le terme de microcrédit commence à être remplacé par le nouveau terme qui inclue non seulement le crédit, mais aussi l'épargne et d`autres services financiers. La ` Micro finance ' émerge en tant que terme faisant référence à un large panel de services financiers pour les gens sans ressources économiques, ce qui inclue non seulement crédit, mais aussi l'épargne et d'autres services comme les assurances et les transferts d'argent.

    Malgré le succès de ces services de micro finance qui transforment des vies, la Banque Mondiale déclare qu'à l'heure actuelle ce secteur est loin de suffire à la demande. 500 millions de gens vivent dans la pauvreté et pourraient bénéficier d'un petit prêt pour démarrer un petit entreprise et seulement un tiers de la population a accès à un compte bancaire.

    Comme l'industrie de la micro finance continue à bien se porter, il y a un risque qu'elle se tourne vers une clientèle plus sûre. Il est crucial que les organisations de micro finance continuent à se concentrer sur les personnes dans le plus grand besoin - celles qui ont été déplacées, ou habitent dans des régions rurales, celles que les institutions traditionnelles considèrent comme ` inéligible à l'emprunt `. En continuant à se concentrer sur ce public, la micro finance peut créer un monde dans lequel les gens sans ressources économiques pourraient avoir accès à des opportunités économiques et à l'espoir de sortir de la pauvreté.

    1.3 Le principe de la micro finance :

    Les services offerts par la micro finance visent en premier lieu à sortir du cercle vicieux de la pauvreté, en effet les différents acteurs de la micro finance ont jugé que les pauvres ont aussi la capacité de rembourser leurs crédits parfois supérieure même à celle des riches, aussi il faut signaler que ces services s'inscrivent dans le cadre de la théorie avancée par Amartya Sen ( prix Noblel d'économie en 1998) traitant l'approche par les capabilités des personnes démunies et qui peut être définie comme étant :«  les diverses combinaisons de fonctionnements (état et action) que la personne peut accomplir. La capabilité est, par conséquent, un ensemble de vecteurs de fonctionnements qui indiquent qu'un individu est libre de mener tel ou tel type de vie »(Sen, 2000,p65-66).

    D'après cela on peut constater que la capabilité d'une personne se conjugue principalement dans le fait qu'elle peut réaliser quelques choses ou encore atteindre un état donnée, afin de réaliser ces objectifs ou résultat elle doit utiliser un certains nombre de ressources qui les convertit par la suite en divers fonctionnements, à condition que ce dernier y accès aux différentes ressources nécessaires à son propre fonctionnement, donc à l'aide de la combinaison de divers fonctionnement la personne devient de plus capable de réaliser des choses.

    En dernier lieu il faut mentionner que l'approche par les capabiliés ne se limite pas aux seules besoins en termes de consommation ou d'accumulation de bien mais elle permet d'élargir le champ vers les capacités d'actions et libertés des personnes, c'est-à-dire la liberté de réaliser les choix de vie qu'elles souhaitent. Dans ce cadre la micro finance peut assurer à ces personnes démunies les ressources nécessaires qui leur permettent de les convertir en divers fonctionnements, et elle leur permet à travers ces divers produits financiers de réduire l'incertitude en leur octroyant des micro-prêts ou en leur permettant d'accéder à des micro-prêts et de se couvrir contre le risque et les aléas à l'aide de la micro-épargne, mais aussi la micro assurance.

    Aujourd'hui dans un monde où les relations marchandes et la financiarisation occupent une place très importante, le fait de ne pas avoir accès aux services financiers présente un handicap grave, c'est le cas des personnes pauvres exclues des systèmes financiers traditionnels, comme le souligne Jean-Michel Servet : «  être éloigné des services financiers ne permet pas aujourd'hui d'être libre compte tenu du besoin devenu commun d'accéder à ces services pour gérer de façon inter temporelle ressources et dépenses, se protéger contre divers aléas, se déplacer ,etc. En raison des faibles taux d'inclusion financière mesurés généralement par l'accès aux services bancaires, constatés dans certains pays, notoirement en Afrique et dans les zones rural, l'extension et la diversification de l'offre de services financiers constituent une impérieuse nécessité » (Servet, 2010, p.208), de se fait la micro finance avec ces divers produits financiers vise à servir ces personnes démunies en situation d'exclusion et de marginalisation financière pour des raisons dictés par le capitalisme international qui ravage aujourd'hui tous nos modes de vie.

    1.4 Définition de l'institution de micro finance :

    Une institution de micro finance, est une organisation qui offre des services financiers à des personnes à faibles revenus qui n'ont pas accès ou difficilement accès au secteur financier formel.

    S'agissant des statuts juridiques des institutions de micro finance on peut dire que ces derniers se distinguent les une des autres selon les pays mais aussi par leurs tailles, leurs degré de structuration et leurs pratiques association, mutuelle, société à capitaux privés (coopérative d'épargne et de crédit, société anonyme, banque, établissement financier etc.).

    Concernant le premier, celui-ci n'a pas le droit de collecter l'épargne auprès du public, mais tout de même il peut assurer l'essentiel de son financement à l'aide des subventions et des emprunts auprès du secteur bancaire. A l'inverse du premier, le second assure son financement en se focalisant sur l'épargne auprès des clients, quant au troisième type on peut avancer qu'il repose principalement sur le capital assuré par les différents actionnaires.

    De même il s'agit de mentionner dans ce cadre qu'une institution de micro finance se caractérise par le souci de concilier entre la duplicité de ses buts qui sont à la fois sociaux à la tête desquels on trouve la lutte contre le phénomène de la pauvreté et financiers c'est-à-dire la recherche de la rentabilité financière, en d'autres termes il s'agit de concilier entre les performances sociales qui redoutent la principale raison d'existence de ces institutions et la rentabilité financière qui leurs permettent de poursuivre leurs dynamismes et leurs fonctionnement.

    L'évaluation de la viabilité d'une institution de micro finance quelconque fait appel à plusieurs principes, on trouve tout d'abord l'adaptation de cette dernière avec l'environnement au sein duquel elle est implantée, la maitrise du terrain, la clarté de sa gouvernance mais son équilibre financier (il faut en moyenne une durée de 5 ans pour qu'une institution de micro finance pourra trouver son équilibre financier).

    1.5 La méthodologie de la micro finance

    La grand majorité des institutions de micro finance accorde des crédits sur la base de prêts à des groupements solidaires sans garantie. Il y a également toute une série d'autres méthodologies que les institutions de micro finance emploient. Certaines commencent avec une méthodologie, puis en change, ou se dirigent ensuite vers une autre, de façon à ne pas exclure certaines catégories socioéconomiques de client. Il est nécessaire d'avoir une connaissance de base des méthodologies de la micro finance pour comprendre certaines des question de partité hommes-femmes en relation avec la micro finance.

    -Prêts collectifs :

    Les prêts collectifs constituent une approche originale qui permet de prêter de petites sommes d'argent à un grand nombre de clients qui ne peuvent pas présenter de garanties matérielles. La taille des groupes varie mais la majorité compte de quatre à huit membres. Le groupe auto-sélectionne ses membres avant d'obtenir un prêt. Les prêts sont octroyés dans un premier temps à un ou à plusieurs membres sélectionnés du groupe et ensuit aux autres. La des institutions de micro finance exige qu'une part de l'emprunt soit mise de coté à l'avance, afin de souligner la capacité à faire des remboursements réguliers. Celle-ci fait alors office de garantie matérielle. Les membres du groupe sont responsables conjointement du remboursement de tous les prêts et se réunissent normalement chaque semaine pour collecter les remboursements. Dans le cas où un membre ne rembourse pas, le groupe entier ne sera plus autorisé à emprunter. C'est pour cette raison que la solvabilité de l'emprunteur est plutôt déterminée par les membres du groupe que par les institutions de micro finance.

    -Prêts individuels :

    Seul un petit nombre d'institutions financières conventionnelles (par exemple les banques) accorde des prêts individuels à bas revenus. Cela n'est simplement dû au fait que les clients les plus pauvres sont considérés à-hauts risques, à cause de leur manque de garanties, en plus des crédits qui font appel à une main d'oeuvre abondante et du manque de rentabilité des petits prêts. Les normes sur l'usure établissent généralement un plafond pour les taux d'intérêts qui peut être inférieur aux taux demandés par la micro finance, limitant ainsi davantage la possibilité de voir des prêts individuels accordés aux clients très pauvres. Souvent, de plus , les banques ne peuvent pas entrer en compétition avec les subventions que les institutions de micro finance obtiennent au début des projets.

    -Mutuelles de crédit :

    Les mutuelles de crédit sont des organisations populaires qui opèrent comme des coopératives d'épargne et de crédit, selon une logistique de société financière. Elles collectent l'épargne et fournissent des prêts à court terme. La demande en prêts dépasse généralement l'épargne déposée si bien que les prêts aux adhérents sont le plus souvent limités et fixés sur la base de leur épargne. Dans de nombreuses zones rurales, les mutuelles de crédit restent les seules sources de services d'épargne et de crédit qui existent en dehors du marché financier informel. Etant donné que les mutuelles de crédit poursuivent en même temps des objectifs sociaux et commerciaux, elles peuvent jouer un rôle essentiel dans la fourniture de services financiers pour les pauvres.

    -Village banking :

    Le village banking ou bancomunale constitue un modèle de services financiers qui permet aux communautés pauvres de créer leurs propres mutuelles de crédit et d'épargne ou caisses villageoises.

    L'agence qui les parraine leur fait un prêt et elles accordent, à leur tour, des prêts individuels à leurs membres. La caisse villageoise garantit ces prêts et table sur les pressions et l'entraide entre les membres pour assurer les remboursements. Les crédits de trésorerie modestes sont remboursés tous les quatre à six mois. Les emprunteurs commencent avec un très petit prêts puis progressent jusqu'à un plafond de crédit établi. Le crédit est lié à l'épargne et, dans la majorité des cas, le montant du prêt est en relation avec la quantité d'argent que chaque emprunteur a économisé. L'épargne des membres est conservée par la caisse villageoise et se trouve être prêtée ou investie pour augmenter les ressources de base de la banque.les normes commerciales sont appliquées pour les taux d'intérêt et les commissions.

    -Groupes et association d'entraide :

    Les associations rotatives d'épargne et de crédit existent dans de nombreuses parties du monde. Ce sont souvent des organisations dominées par des femmes qui épargnent de petites sommes d'argent et peuvent emprunter à partir du pot commun selon un principe tournant.

    Les associations rotatives d'épargne et de crédit et d'autres groupes d'entraide ont quelquefois été utilisées par les institutions par les institutions de micro finance pour des crédits de groupe.

    1.6 Les bénéficiaires de micro finance :

    Les bénéficiaires de ce système comme nous l'avons déjà souligné auparavant sont les personnes pauvres et qui représentent d'ailleurs la majorité de la population à travers le monde.

    A cet égard on peut définir un bénéficiaire comme étant « une personne à faible revenu qui n'a pas accès aux institutions financières formelles faute de remplir les conditions exigées par ces institutions (documents d'identification, garanties, dépôt minimum, etc.) ».

    Dans les milieux ruraux, on peut dire que ce sont généralement des agriculteurs et des paysans qui utilisent leur prêt pour réaliser de petites activités qui leurs permettent de générer des profits.

    A l'inverse des zones rurales on trouve dans les zones urbaines, mais aussi périurbaines, d'autre profils de micro-entrepreneurs citons à titre d'exemple les commerçants, les artisans, les vendeurs ambulants, des prestataires de services, et plus particulièrement des femmes entrepreneuses qui développent des activités qui leurs permettent de répondre aux besoins de leurs familles.

    Mais notons que les catégories de bénéficiaire différent selon les pays du Nord et celle du Sud. S'agissant des pays du sud les bénéficiaires sont les personnes démunies, surtout les femmes qui représentent une part très importante environ 95% de l'ensemble des clients des institutions de micro finance. Mais dans les pays du Nord il s'agit surtout des personnes en situation de chômage de longue durée ou encore des bénéficiaires de minima sociaux.

    Section 2 : Le secteur de la micro finance au Maroc

    La finance informelle est une pratique courante au Maroc, qui a existé, depuis longtemps, sous différentes formes (l'autofinancement : une épargne de nature thésaurisatrice), les « banques clandestines » (ou usuriers), les commerçants banquiers, les opérations pseudo commanditaires, les opérations du pseudo hypothèque immobilière, tontines (« Dart » ou « jamaaiat »).

    Le recours à ces pratiques financières informelles s'explique largement par l'absence d'une offre bancaire adaptée aux besoins des populations démunies et des micro-entrepreneurs.

    Afin de répondre aux besoins des populations démunies et des micro-entrepreneurs, et à la lumière de l'émergence de la micro finance de par le monde, les premières opérations de microcrédit débutèrent au Maroc en 1993. Par la suite, à la fin des années 1990, plusieurs actions ont été estimées soit par les autorités publiques, soit par les bailleurs de fonds, soit par des Organisations Non Gouvernementales (ONG). Cela dans le but de consolider le secteur du microcrédit et de renforcer les capacités institutionnelles et financières des associations de microcrédit (AMC).

    2.1 Historique et développement :

    Le secteur du microcrédit au Maroc est relativement jeune. La période 1993-1994 peut être considérée comme le début des programmes, par l'accord des petits prêts destinés à financer les activités économiques des personnes à bas revenu. Mais ce n'est pas qu'à partir de 1996 que l'expérience internationale en matière de microcrédit a commencé à être connu dans le pays.

    A l'époque, ces programmes ont été opérés pour la plupart par des associations. L'association Al- Amana créée à 1997 était la seule spécialisée dans le microcrédit. Vient au deuxième rang l'association Zakoura et AMSED qui ont bénéficié des contacts directs avec la communauté internationale de microcrédit. Par contre, les autres associations avaient des programmes à très petite échelle et opéraient avec une certaine confusion entre les rôles « sociaux » et économiques qu'elles devraient jouer dans le domaine de microcrédit.

    Dans ce contexte, le gouvernement marocain et le PNUD, ont décidé de mettre en place le programme Microstart. L'objectif du programme était d'améliorer l'accès des micro-entrepreneurs à bas revenus aux services financiers, pour les aider à élargir leurs entreprises, augmenter leurs revenus et accroître l'emploi. L'approche du programme était principalement de renforcer les capacités des associations locales d'octroyer des services micro financiers sur une base durable.

    Les associations desservent beaucoup de zones géographiques actuellement. La majorité de leurs clients actifs sont des, micro-entrepreneurs avec les activités de petite et moyenne taille qui se trouve dans les milieux urbain.

    Toutes les associations utilisent le crédit solidaire d'une façon identique avec une variation dans les termes de prêts.

    Cette méthodologie, qui est bien appropriée pour une certaine clientèle, ne peut pas bien servir d'autres. Donc, par manque de méthodologies appropriées, le « bas » du marché, qui est concentré probablement en milieu rural, est très peu servi, ainsi que le « haut » du marché, qui est composé des plus grandes micro-entreprises et celles en voie de développement en milieu urbain.

    L'effet du financement du secteur et l'assistance technique fournie, ainsi que les efforts des associations elles-mêmes, sont apparents au sein des associations. Il y a eu du progrès considérable du côté capacité institutionnelle, et comme au niveau du marché, il reste du travail à faire dans le renforcement de ces associations.

    2.2 Cadre réglementaire :

    Le secteur de la micro finance est régi par le droit des associations (15 novembre 1958) tel que modifié et compléter en 2002, et par la loi 18-97 relative au microcrédit promulguée par le dahir du 15 février 1999. Au terme du premier article de cette dernière : « est considéré comme association de microcrédit toute association constituée conformément aux dispositions du dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d'association et dont l'objet est de distribuer des microcrédits dans les conditions prévues par la présente loi et les textes pris pour son application ». Des modifications ont été apportées à la loi 18-97 afin d'autoriser les AMC à étendre leur champ d'action aux prêts liés à la rénovation et l'amélioration de logements sociaux, l'accès à l'eau potable et l'électricité. Au terme de l'article unique de la loi 58-03 du 6 mai 2004 modifiant et complétant la loi 18-97 relative au microcrédit : « est considéré comme microcrédit tout crédit dont l'objet est de permettre à des personnes « économiquement faibles » :

    Ø De créer ou de développer leur propre activité de production ou de service en vue d'assurer leur insertion économique ;

    Ø D'acquérir, de construire ou d'améliorer leur logement ;

    Ø De se doter d'installations électriques ou d'assurer l'alimentation de leur foyer en eau potable... »

    La loi a également fixé le seuil des prêts à 50000 dh, mais son décret d'application s'est contenté d'un plafond de 30000 dh. Cette restriction a permis de segmenter le marché du crédit : les AMC servent donc essentiellement les petites activités génératrices de revenu et les micro entrepreneurs.

    Le texte de la loi a doté le secteur de deux structures d'encadrement :

    Ø Un Conseil Consultatif pour le Microcrédit (CCM) qui est consulté sur toutes les questions liées au développement du secteur ;

    Ø et un organe de concertation, de coordination interne et de représentation externe. C'est la Fédération Nationale des Associations de Microcrédit (FNAM).

    Dans ce cadre, toute AMC est tenue d'adhérer à la FNAM. Les statuts de cette dernière doivent être approuvés par le ministre chargé des finances après avis consultatif du microcrédit

    .

    2.3 Les associations du micro finance au Maroc :

    L'expérience marocaine dans le domaine de la micro finance a connu une nette amélioration durant les dernières années tandis que les capacités des institutions de micro finance se sont renforcées. Les principales institutions de micro finance à travers le territoire marocain, on trouve essentiellement :

    a. Al Amana :

    Créée en février 1997, elle a octroyé son premier crédit le mois suivant. Cette association a un rayon d'action nationale. Elle soutenue par USAID, le fond Hassan II et des fonds bancaires.

    b. Al Karama :

    Cette association opère sur le territoire du Maroc oriental. Elle a été créée en 1999. Elle est soutenue par le PNUD, le fond Hassan II, des fonds suisses, USAID, Planet finance ...

    c. Association la Grande Ismaïlia Micro Crédit (AGIMC) :

    Cette association, créée en 1998, est soutenue par le Fond Hassan II, PNUD, Banques Populaires. Elle propose des prêts solidaires de 5 à 8 personnes. Ces prêts sont exclusivement réservés aux femmes, principalement en zones urbaines. Cette association cherche à développer son action en milieu rural. Les prêts vont de 500 à 7000 dirhams.son action se concentre sur les secteurs de l'artisanat, du tissage, de la broderie et les services.

    d. Fondation Banque Populaire Pour le Micro Crédit (FBPMC) :

    Cette association, créée en 1998, est soutenue par le Groupe Banques Populaires, le Fond Hassan II. Elle concentre son action sur les zones urbaines et périurbaines. Les prêts sont solidaires de 4 personnes et leur montant varie entre 3000 et 50000 DHS. Le développement de cette association va s'orienter vers une diversification de son portefeuille vers des prêts individuels. Elle souhaite, d'autre part, développer ces parts de marché et agrandir son champ d'action par de nouvelles implantations.

    e. Fondation Crédit Agricole (ARDI) :

    La fondation ARDI (ex Fondation Crédit Agricole pour le microcrédit) , est une association à but non lucratif créée en 2001 par le Crédit Agricole du Maroc, sa mission principale est de lutter contre l'exclusion financière et d'encourager le développement des micro-entreprises dans le milieu rural, il s'agit surtout d'un prolongement de l'activité du Crédit Agricole du Maroc vers la population rurales n'ayant pas accès aux services financiers classiques.

    f. Fondation pour le Développement local et le Partenariat (FONDEP) :

    Cette association, créée en 1996, reçoit le soutien du Fonds Hassan II, d'APDN, du FIDA, du PNUD. Enfin 20% de ces moyens est financé par le refinancement commercial.

    Le montant de ces prêts s'échelonne entre 500 et 20000 DHS. Elle consent uniquement des prêts solidaires sur une base de 5 à 25 personnes. Elle concentre son activité sur le financement du développement rural à 84% en, se focalisant sur le commerce, l'artisanat, l'agriculture et les services.

    g. Association Marocaine de Solidarité Sans Frontières/Micro Crédit (AMSSF/MC) :

    L'AMSSF/MC, est une association de développement crée en 1994, dont la mission principale est de permettre aux micro-entrepreneurs les plus défavorisés et qui n'ont pas accès au financement traditionnel. Il se concentre effectivement sur des micro-prêts destinés au secteur du commerce de l'artisanat, de l'élevage et de services au profit de la population pauvre de la région Centre Nord Marocain (Fès et le Moyen-Atlas).

    h. La Fondation Zakoura :

    La Fondation Zakoura à été créée en Octobre 1995, c'est une association de micro crédit qui exerce son activité dans le milieu rural, urbain et périurbain sa mission consiste à améliorer les conditions de vie des populations les plus défavorisés surtout les femmes qui constituent plus de 90% de sa base clientèle, cette association a connu depuis fin 2007 une crise de croissance avec notamment l'augmentation du taux des impayés ce qui a amené par la suite a sa défaillance total vers fin de 2009, cette dernière à été absorbé par le FBPMC en 2010 et qui est devenue actuellement ATTAWFIQ Micro-finance.

    i. INMMA :

    Cette association est soutenue par USAID, le Fond Hassan II. Elle octroie des prêts solidaires et individuels entre 500 et 5000 DHS. Elle focalise son action vers le commerce, l'élevage et l'artisanat. Elle consent à 80% des prêts vers le secteur rural.

    Chapitre II : Risques financiers en micro finance et mesures de contrôle

    Les risques lié à la gestion financière représentent un tiers de la vulnérabilité pour les institutions de micro finance. Différent des risques institutionnel et opérationnel, le risque lié à la gestion financière est inhérent aux choix de la stratégie et les procédures employées par l'équipe de gestion de la structure de micro finance pour optimiser la performance financière. Les éléments clés qui émergent de cette stratégie comprennent essentiellement:

    - Les Risques de Gestion de l'Actif et du Passif

    - Les Risques d'Inefficacité

    - Les Risques liés à la vulnérabilité du système

    Ce chapitre va définir, sous forme de sections, chacun de ces risques clés et va guider sur la façon adéquate de contrôler ces risques.

    Section 1 : Risques liés à Actif/Passif et mesures de contrôle

    La gestion des risques liés aux Actifs/Passifs doit faire face à la vulnérabilité financière d'une IMF.

    Généralement, cette vulnérabilité se résume aux risques réels subis par ses emplois (actif ou patrimoine) ou ses ressources (passifs ou dettes). Elle est composée de risques liés aux taux d'intérêts, des risques de liquidité et risques de change avec les devises étrangères. Le risque de taux d'intérêt s'élève quand les termes et les taux d'intérêts de l'actif et passif de l'IMF sont mal négociés. Par exemple, si le taux. D'intérêt sur le passif à court terme augmente avant que l'IMF ne puisse ajuster son taux de crédit, le différentiel entre le revenu d'intérêt et les charges financières va nettement diminuer, affectant ainsi la marge financière de l'IMF. Les IMF implantées dans des environnements inflationnistes sont particulièrement vulnérables à ce type de risque.

    Le risque de liquidité est la possibilité d'emprunter des ressources financières exigibles à court terme pour faire face à des besoins de financement immédiats tels les décaissements des prêts, les paiements de factures ou remboursement de dettes.

    Les IMF sont plus vulnérables au risque de change si elles doivent rembourser de l'argent emprunté en devises étrangères pendant que le refinancement du prêt a été fait en monnaie locale; les revenus d'intérêts générés localement étant généralement maigres pour couvrir les charges financières y compris la perte de change.

    Dans le secteur bancaire, la gestion de l'actif/passif se base fondamentalement sur la gestion de la marge d'intérêt, c'est-à-dire la différence positive entre le revenu net sur actifs circulant et le coût du capital

    La gestion réussie de cette marge exige un contrôle sur :

    a) Le risque de taux d'intérêt ;

    b) Le suivi des fluctuations de devises étrangères ;

    c) La liquidité.

    Les IMF sont vulnérable à ces trois risques si elles présentent une des caractéristiques suivantes :

    · Elles empruntent de l'argent des sources commerciales pour financer leurs portefeuilles;

    · Elles approvisionnent leur portefeuille à partir de l'épargne des clients;

    · Elles fonctionnent dans un environnement fortement inflationniste;

    · Elles ont des passifs libellés dans une devise étrangère.

    Ces composantes clés de la gestion de l'actif et du passif doivent être bien étudiées. Dans une institution financière formelle, un comité en principe s'occupe de la gestion de l'actif et du passif comme cela implique la gestion opérationnelle et les activités de trésorerie. Parce que la plupart des IMF ne possèdent pas des compétences avancées en gestion, le directeur exécutif et le directeur financier doivent s'occuper des fonctions de la gestion des actifs/passifs dans l'IMF, peut-être avec le soutien de certains administrateurs qui ont cette compétence.

    Paragraphe 1 : les risques liés à l'Actif/Passif

    1.1 Le risque de taux d'Intérêt :

    Le risque du taux est lié aux prêts-emprunts. Les institutions financières peuvent courir ce risque lorsque les taux de crédit évoluent défavorablement. Ainsi un emprunteur à taux variable, subit un risque de taux d'intérêt lorsque les taux de référence augmentent car il doit payer plus cher. À l'inverse, un prêteur subit un risque lorsque les taux baissent car il perd des revenus.

    Une institution financière rencontre ce risque, une fois l'évolution des taux du marché conduise à un coût de rémunération des emprunts plus supérieur aux gains générés par les intérêts des prêts accordés.

    Le risque de taux d'intérêt augmente si la gestion de l'actif et du passif n'est pas adéquate, notamment en termes de taux d'intérêt et d'échéances. Le risque de taux d'intérêt est particulièrement un problème pour les IMF qui opèrent dans les environnements avec des taux d'inflation élevés. Si le taux d'inflation augmente, le taux d'intérêt imposé sur le prêt ne pourra pas suffire pour compenser les effets d'inflation. L'effort d'une IMF pour ajuster les taux d'intérêt sur ses prêts est déterminé par le niveau d'utilisation du passif à court terme pour approvisionner les actifs à long terme dans le portefeuille. Si le taux sur les dettes à court terme augmente avant que l'IMF n'ajuste ses taux d'intérêt aux prêts, la marge entre le revenu d'intérêts et le paiement d'intérêt sera insignifiant. En conséquence cela va sérieusement affecter la marge de profit de l'IMF.

    1.2 Le risque de change :

    Généralement. Le risque de change désigne les pertes éventuelles encourues par l'entreprise du fait des variations de parties de change entre la monnaie nationale et la monnaie étrangère. Les fluctuations des cours devises peuvent engendrer soit des gains, soit des pertes de change. Le risque de change, pour une IMF, comprend trois principaux éléments :

    A. Le risque de dévaluation:

    Si les IMF réalisent des opérations financières avec des partenaires étrangers, elles sont exposées au risque de change.

    Ce risque est fort probable lorsque l'IMF détient dans son actif ou passif des devises étrangères. La dévaluation ou la réévaluation de ces actifs ou passifs a les mêmes effets que le taux d'intérêt et expose les IMF aux pertes ou bénéfices potentiels. Si le taux de change de la monnaie locale est inférieur à celui de la devise étrangère utilisée, l'IMF devra subir la différence négative de change. Cette différence constitue un taux d'intérêt additionnel qui doit être généré par l'institution à travers ses revenus opérationnels. De la même manière, si c'est au contraire la valeur de la monnaie locale qui est plus cotée en bourse que celle de la devise étrangère, l'IMF bénéficiera d'un gain financier potentiel.

    B. Le risque de convertibilité:

    Le risque de convertibilité représente un autre élément possible du risque de change. Il s'agit principalement du risque que le gouvernement ne vende pas de devises aux emprunteurs ou autres détenteurs d'obligations libellées en monnaie forte, Les IMF sont en premier lieu préoccupées par les risques liés aux devises étrangères quand elles ont des créances libellées en devises étrangères et convertissent ces créances pour assumer des crédits en monnaie locale. Par exemple, la plupart des IMF financent leur portefeuille de prêt en devise locale avec les prêts libellés en Dollars par les bailleurs-ou d'autres sources commerciales. Quand les actifs sont convertis en Euros, l'lMF affronte les effets de risques de devises étrangères.

    Prenant le cas d'une IMF reçoit 100.000 Dollars comme un prêt d'une banque commerciale et le converti en Dirham marocain à un taux de 8 Dirhams par Dollar pour donner en crédit aux clients. Quand le passif devient exigible, l'IMF doit reconvertir ses actifs de Dirhams en Dollars. Si le Dirham se détériore par rapport au dollar, au point que 1 Dollar devenait 9 Dirhams, l'IMF serait susceptible à des pertes de change.

    Tableau 1: Exemple d'impact d'appréciation de devise étrangère

     

    Montant en

    Dollar

    Scenario 1

    (en Dirham)

    Scenario 2

    (en Dirham)

    Montant du prêt

    à 20%

    100.000

    800.000

    900.000

    Taux de change

    à l'émission du pret

     

    1 Dollar/8 Dirham

    1 Dollar/9 Dirham

    Montant dû

    120.000

    960.000

    1080.000

    Nominal.

    100.000

    800.000

    900.000

    Intérêt

    20.000

    160.000

    180.000

    Coût effectif du fonds *

    20.000

    160.000

    320.000

    Revenu opérationnel **

     

    560.000

    560.000

    Coûts opérationnel ***

     

    320.000

    320.000

    Solde net

     

    240.000

    240.000

    Gain/Perte

     

    80.000

    -80.000

    * y compris les frais d'intérêt, la réévaluation du principal et la réévaluation des frais d'intérêt.

    ** Suppose un taux d'intérêt de 70%.

    *** Suppose un ratio de charge opérationnelle de 40 %

    Le tableau 1 souligne l'impact de ce risque sur une IMF en comparant une situation de devise stable à une situation de devise dévaluée. En supposant que l'IMF n'ajuste pas son taux d'intérêt pour accommoder cette dévaluation, l 'IMF va subir des pertes au moment de rembourser le prêt de 100 000 Dollars.

    C. Le risque de transfert :

    Le risque de transfert est le risque que le gouvernement ne permette pas aux devises de quitter le pays suite aux transactions internationales avec l'étranger.

    1.3 Le risque de liquidité:

    La liquidité s'adresse à la capacité d'une IMF de trouver immédiatement de l'argent pour faire face aux déboursements des prêts, au paiement des factures et au remboursement des dettes, Le risque de la liquidité se pose quand une IMF est incapable de couvrir un déficit de liquidité. Compte tenu de la nature unique de la micro finance, un besoin temporaire en fonds de crédit peut se révéler très sérieux. Un défaut de liquidité temporaire du fonds de crédit peut engendrer une dégénérescence sérieuse de la qualité,

    En micro finance, le remboursement de l'emprunteur est typiquement attaché à l'attente de l'emprunteur qu'un bon dossier de remboursement va favoriser un renouve11ement continu de crédit. Si l'institution est incapable d'honorer-des requêtes de déboursement, le taux de remboursement des clients peut chuter puisque les emprunteurs ne seront plus encouragés à rembourser. Malgré le fait que certaines IMF prendront des mesures pour obtenir des fonds à court-terme pour couvrir ce manque de liquidité, cela s'avère souvent cher et constitue une solution pas toujours facile. Dans cette circonstance, l'équipe de gestion des IMF doit opter pour des mesures conservatrices de' gestion de liquidité.

    Paragraphe 2 : Les mesures de contrôle des risques liés à l'Actif! Passif

    2.1 Contrôle du risque de taux d'intérêt :

    Les IMF sont toujours devant l'obligation de suivre le risque de taux d'intérêt en prenant les mesures suivantes :

    1) évaluer le montant à risque quand il y a un changement dans les taux d'intérêt;

    2) évaluer les variations périodiques des flux financiers dans un contexte particulier de changement de taux d'intérêt.

    Il est clair que tous les éléments d'actif et du passif ne réagissent pas de la même façon à une variation des taux d'intérêt. Certaines composantes du bilan sont plus sensibles que d'autres, cette caractéristique est connue sous le concept de "sensibilité du taux d'intérêt". Par exemple, les comptes de 'dépôts des petits épargnants sont beaucoup moins sensibles aux variations de taux d'intérêts, dans la mesure où la plupart des clients à faibles revenus ouvrent des comptes de dépôt beaucoup plus pour des raisons de liquidité et de sécurité que pour des revenus ou produits financiers, C'est pourquoi la baisse éventuelle de taux créditeur engendre, bien rarement, des réactions de retraits d'épargne de la part de cette catégorie de clientèle, A l'opposée, les dépôts à terme bancaires et les participations financières sont souvent très sensibles aux fluctuations financières. Les immobilisations financières, ou les dépôts à terme sont le plus souvent des investissements financiers dont J'ultime finalité est de produire une plus-value (rendement ou retour sur investissement).

    Dans un contexte de baisse du taux d'intérêt, les investisseurs retirent probablement leurs avoirs. En d'autres termes, de tels investissements sont plus sensibles aux fluctuations financières que les comptes de dépôts à vue des petits épargnants. Cet exercice d'analyse de la sensibilité du taux d'intérêt est particulièrement important au sein des institutions de micro finance qui mobilisent des fonds à partir de diverses sources.

    Quant aux IMF qui disposent d'une clientèle à faible revenu, la sensibilité du taux d'intérêt peut être d'une importance moindre que de pouvoir réagir à n'importe quel changement des flux financiers. La détermination de la différence entre les actifs sensibles à la variation du taux d'intérêt et les éléments du passif sensible à la réduction du taux d'intérêt, est ce qu'on pourrait appeler analyse du différentiel de taux, permet de déterminer les mécanismes d'identifications à temps de la réduction du flux financiers au sein de l'institution.

    Les actifs ou passifs variables sont celles dont les prix ou valeurs peuvent fluctuer à la hausse comme à la baisse au cours des mois à venir.

    Un indicateur utile pour le suivi des risques de taux d'intérêt est la marge financière nette d'intérêt généralement appelé la marge. Ce ratio calcule le revenu qui reste dans] 'institution après le paiement d'intérêt sur tout le passif et compare le résultat avec soit l'actif total soit le portefeuille de prêts de l'institution.

    La marge financière nette d'intérêt

    =

    (Revenu - charges financières)

    /

    Total Actifs Moyens

    Un autre mode de calcul de ce ratio est :

    La marge financière nette d'intérêt

    =

    (Revenu d'intérêt - charges financières)

    /

    Actifs Moyens

    La charge financière représente ici, la charge d'intérêt, le coût ajusté de l'inflation, le taux de dépréciation des charges de change, et le coût ajusté des lignes de crédits subventionnés. Ce deuxième ratio peut être plus utile que Je premier pour les IMF avec des capitaux importants (mobilisés a partir de subventions de bailleurs) ou les fonds subventionnés.

    C'est très important de comparer ce ratio au ratio de dépenses opérationnelles pour évaluer si la marge de taux d'intérêt est assez pour couvrir les charges opérationnelles.

    Ratio d'efficacité opérationnelle

    =

    Dépenses totales opérationnelles

    /

    Total Actifs Moyens

    2.2 Le contrôle du risque de change :

    En général les IMF qui n'opèrent pas dans un environnement des multiples devises devraient éviter les dettes en devises étrangères pour éviter ce risque. Cependant si l'économie est libellée en dollar et les clients font les opérations en dollar il sera normal qu'une IMF donne ses crédits en dollars en se faisant approvisionner les actifs en dollar avec le passif en dollar.

    Tant que l'IMF n'aura pas prouvé sa capacité de réaliser, dans sa politique de financement locale, un équilibre plus ou moins stable entre ressources et emplois en devises étrangères sur une durée équivalente à l'échéance du prêt, elle ne devrait, en principe, contracter ou financer un portefeuille de prêts en devises étrangères.

    Pour les IMF exposées aux devises étrangères, le mécanisme de contrôle approprié devrait être établi.

    Si la dévaluation est constante et prévisible, les options sont:

    1) Ajoutez le taux de dévaluation attendu au taux d'intérêt nominal local pour tous les crédits octroyés. Par exemple, une IMF en Amérique Latine charge 3.5% par mois sur les crédits en dollar U.S. et 4.0% par mois sur les crédits en devises locale.

    2) Ajoutez une provision pour charge de dévaluation au bilan et au compte de résultats.

    3) Indexer le taux d'intérêt sur le montant du prêt en devises locales à une valeur correspondante en devise étrangère pour qu'au cas où la devise locale se dévalue, la valeur du crédit en devises étrangères soit toujours remboursée.

    II faut noter que cela transfert le risque de perte de dévaluation sur le client ce qui ultimement augmente le risque crédit

    Au cas où la dévaluation se produisait inopinément parce que le système financier local a reçu un coup, les IMF qui ne se sont pas préparées à l'avance risquent de tomber en faillite.

    2.3 Le suivi du risque de change :

    Le suivi du risque de change au sein d'institutions exposées à la dépréciation, se fait à l'aide d'un ratio clé approprié. C'est le ratio de risque de change.

    Le ratio de risque de change

    =

    (Actif en devises - Passif en devise)

    /

    Actifs circulants

    Ce ratio permet d'apprécier la forte vulnérabilité de l'IMF au risque de change, surtout si l'IMF emprunte de l'argent en devise étrangère et qu'elle prête en monnaie locale.

    2.4 Le contrôle du risque de liquidité :

    La gestion efficace de la liquidité exige aux IMF d'obtenir un équilibre entre le maintien de liquidité suffisante pour faire face aux besoins de trésorerie et d'obtenir des revenus par les investissements à long terme. Malgré que la gestion de la liquidité et la gestion des flux financiers soient utilisés indifféremment, la gestion de liquidité n'implique pas que la gestion des flux financiers mais aussi la gestion des actifs et passifs exigibles à court terme.

    Une mesure clé pour la minimisation des risques de liquidité se réfère à la gestion même de la trésorerie. Cette gestion suppose la mise en place d'un plan de trésorerie, qui permet de s'assurer que le montant des encaissements est, en tout temps, égal ou supérieur au montant des décaissements. En raison de la nature cyclique de demande de crédit dans plusieurs pays (particulièrement pendant les vacances spéciales par exemple) et la tendance d'une expansion rapide des jeunes IMF dès le début des années, une IMF peut être envahie par de fortes demandes de prêts. Pour faire face à ce flot de demande, le responsable financier doit établir un programme efficace de gestion des flux financiers. Ce programme doit s'assurer que:

    - Les besoins en liquidité sont planifiés sur une base d'hypothèses pessimistes en vue de minimiser les crises probables- de liquidité.

    - Une politique de plafonnement des niveaux de liquidité est élaborée (plafond et plancher de l'encaisse).

    - Les besoins en liquidité (plan de décaissement) sont prévus et planifiés. (Budget)

    - Les plans d'encaissement sont constamment mis à jour.

    - Les surplus de liquidité sont investis ou octroyés en crédit.

    - Une politique de liquidité minimale pour assurer la Couverture des retraits de fonds des épargnants, et l'octroi Je prêts aux membres ou à la clientèle.

    Les IMF ayant prouvé leur crédibilité négocient, le plus souvent, des lignes de crédit auprès de banques locales. En cas de fortes demandes de crédits, elles peuvent faire recours à ces lignes de crédits.

    Ceci permet à l'IMF de ne supporter des charges financières que sur les fonds effectivement utilisés.

    En dehors des prévisions de trésorerie, l'indicateur de liquidité le plus approprié pour une institution dépend de sa typologie institutionnelle. Si l'institution mobilise des épargnes volontaires par exemple, elle doit s'assurer qu'elle dispose d'une liquidité assez suffisante pour satisfaire les demandes de décaissement des clients en utilisant un indicateur comme le ratio de liquidité immédiate. Le numérateur du ratio de liquidité immédiate doit exclure n'importe quel actif circulant dont l'utilisation est limitée par les bailleurs, étant donné qu'ils ne pourraient pas satisfaire les besoins de retrait des épargnes.

    Ratio de liquidité immédiate

    =

    Actif liquide

    /

    Dettes à court terme

    Les IMF peuvent d'avantage suivre Je total de flux financiers en utilisant le ratio de liquidité. Le ratio de liquidité aide les institutions à déterminer s'il ya assez d'espèce (trésorerie) disponible pour les déboursements et aussi s'il ya de la trésorerie improductive en trop. Il devra toujours dépasser. Le flux d'entrée et de sortie d'argent devrait être revu sur une base mensuelle et doit inclure seulement l'argent disponible. La dépréciation, les prévisions pour les pertes sur crédits ou l'ajustement de subvention et inflation n'ont pas d'effet sur les flux financiers.

    Ratio de liquidité générale

    =

    (Trésorerie disponibles + flux d'entrée d'argent

    Prévisionnel sur la période)

    /

    Flux de sortie d'argent anticipé sur la période

    Finalement, les IMF doivent suivre les répartitions entre la trésorerie et d'autres actifs productifs de façon fréquente. Le ratio de trésorerie improductive mesure la part des fonds qui ne génèrent pas de revenus (espèce en caisse et quasi-espèce) et les fonds générant des revenus. Les quasi-espèces font référence aux dépôts à terme (3 mois ou moins) qui génèrent des revenus très faibles. Pour les raisons de liquidité: un certain montant de trésorerie improductive est nécessaire. Cependant, si le montant est très élevé, cela réduirait le .rendement des actifs de l'IMF. Le montant approprié dépendra d'un nombre de facteurs, incluant le niveau de maturité de l'institution, d'autres opportunités d'investissement à court terme et le statut juridique de J'institution (intermédiaire financier) et donc contrainte à la constitution d'une certaine réserve.

    Section 2: Risques d'inefficacité et mesures de contrôle et de suivi

    L'efficience reste l'un des plus importants défis pour les institutions de micro finance. Elle traduit la capacité de l'organisation à minimiser les coûts marginaux d'exploitation/production, et dépend subséquemment de la maîtrise des coûts et du seuil de rentabilité. Les IMF très peu efficientes gaspillent des ressources et fournissent irrésistiblement des services et produits peu performants aux clients avec des taux d'intérêt et coûts d'opérations exorbitants.

    Paragraphe 1 : les risques d'inefficacité

    Le premier plus important défi en micro finance est la minimisation du risque crédit associé à l'octroi de crédit insécurisé. Beaucoup d'IMF ont surmonter ce risque et sont maintenant confrontée au prochain défi: L'amélioration de l'efficacité. Le plus grand prochain défi de l'industrie de la micro finance est d'améliorer de façon significative l'efficacité opérationnelle. Cela implique la capacité de l'organisation à réduire les coûts par rapport à l'unité de services rendus, ce faisant elle est donc doublement confrontée à la maîtrise des charges et à l'augmentation de la clientèle. Les IMF inefficaces gaspillent les ressources et ultimement rendent des services de pauvre qualité aux clients, parce que le coût de cette inefficacité est transféré sur les clients à travers des taux d'intérêts élevés et des coûts de transactions exorbitants.

    Les IMF peuvent améliorer leur efficacité par trois moyens principaux :

    1) en augmentant le nombre de clients pour atteindre une économie d'échelle

    2) en rationalisant les systèmes pour améliorer la productivité et en limitant les coûts.

    Les deux premiers huis sont identiques. Ils visent à augmenter le nombre de clients, ou d'unité produite ou de rendement de l'IMF en faisant travailler plus durement ou plus adéquatement Je personnel.

    Dans les IMF qui ne sont pas gérées d'une manière professionnelle et commerciale, les employés sont souvent sous utilisés. Et en tant qu'êtres humains, ils cherchent naturellement des voies et moyens pour remplir leurs journées en s'occupant des choses inutiles. Une analyse profonde du temps alloué à chaque tâche et la manière dont le temps est géré va sûrement révéler du gaspillage.

    Le troisième but quant à lui traite l'aspect coût de l'équation. Les coûts administratifs, y compris les salaires ct d'autres dépenses opérationnelles, représentent la plus grande composante de la structure de coût de l'IMF. La réduction de coût lié à la fourniture des services financiers (épargne/crédit) améliore l'efficacité opérationnelle. Si ces coûts pourraient être réduits, l'économie réalisée pourrait profiter aux clients, à travers la conception et la mise en marché des produits plus compétitifs, ce qui va sûrement améliorer leur satisfaction.

    Paragraphe 2 : Les mesures de contrôle de l'inefficacité

    2.1 Le budget :

    Le budget représente le plan directeur de toutes les dépenses à effectuer par l'IMF pour maintenir ses activités et toutes sources de fonds nécessaires pour la couverture de ces dépenses.

    Le budget doit être suffisamment détaillé pour isoler les coûts de structures de chacun de ses centres d'opération. (Agence, structure de soutien, Equipe de direction, etc.) .

    Dans une IMF qui a plusieurs agences, 1a prise en compte de chaque agence en tant que centre de profit, avec en conséquence une autonomie réelle de prise de décision et de gestion, constitue un facteur clé dans l'amélioration de l'efficience globale de l'organisation. La décentralisation de la prise de décision opérationnelle aux responsables d'agence et aux chefs de départements et leur responsabilisation constituent un moyen efficace pour accroître l'efficience, et de partager les responsabilités à travers l'IMF pour la bonne gestion des coûts.

    Par conséquent, le budget doit être élaboré, compris et accepté par toutes les catégories du personnel de l'IMF. Les cadres supérieurs de l'IMF doivent être orientés sur la conception, la planification et l'exécution systématiquement du budget dans la perspective de rendre 1 'IMF efficace et pérenne. Pour en arriver là, il est essentiel que les cadres supérieurs participent à l'analyse budgétaire en comparant les prévisions aux réalisations, qu'ils arrivent à développer une compréhension fonctionnelle de la structure des coûts des opérations ct à se responsabiliser pour

    l'atteinte des objectifs fixés Jans leur budget individuel

    Un rapport d'analyse budgétaire (se référer au tableau 2) présente une comparaison des réalisations (revenus ct dépenses) par rapport aux prévisions sur une période donnée (souvent mensuelle ou annuelle).

    Une troisième colonne indique la variation ou le pourcentage de la réalisation par rapport à la prévision budgétaire. Le but principal de cette analyse est de permettre au conseil et au personnel de suivre la performance relative au budget approuvé.

    Les directeurs doivent contrôler les revenus ct dépenses par rapport au budget de façon mensuelle. Les disparités majeures peuvent nécessiter des ajustements semi-annuels ou même des révisions urgentes du plan d'action annuel. Etant donné que le processus d'élaboration du budget se fait selon le plan des comptes de l'IMF, le rapport présenté au tableau 2 en donne un exemple.

    Tableau 2: Exemple de rapport d'Analyse Budgétaire

    Exemple d'institution de micro finance

    Synthèse Etat Financier prévisions-réalisations Pour la période du 1cr jan au 31 déc 2015

     

    Réalisation

    Budget

    % Budget

    REVENU

     
     
     

    Revenu d'intérêt sur prêts

    300,789

    380,000

    79,2%

    Frais de dossier et autres produits financiers opérationnels

    32,000

    35,000

    91,4%

    Pénalités de retard

    12,000

    10,000

    120,0%

    Total revenu sur crédit

    407,760

    425,000

    95,9%

    Revenus sur investissements et autres revenus stables

    8,909

    5,000

    178,2%

    Autres produits financiers stables

    0

    0

     

    Total autre revenus

    4,380

    5,000

    87,6%

    Total revenu financier

    412,140

    430,000

    95,8%

    CHARGES FINANCIERES

     
     
     

    Intérêt sur dettes

    58,000

    52,000

    100,8% 1

    Intérêts débiteurs sur dépôts

    1,900

    3,000

    63,3%

    Total charges financières

    63,000

    55,000

    114,4%

    MARGES FINANCIERES BRUTE

    349,140

    375,000

    93,1%

    Provisions pour pertes sur crédit

    31,200

    30,000

    104,0%

    MARGE FINANCIERE NETTE

    317,940

    345,000

    92,2%

    CHARGES DE FONCTIONNEMENT

     
     
     

    Salaires et charges salariales

    162,000

    157,000

    03,2%

    Frais administratifs

    120,000

    118,000

    101,7%

    Amortissement

    3,000

    3,000

    100,0%

    Autres frais

    300,000

    500,00

    60,0%

    Total charges opérationnelles

    285,300

    278,500

    102,4%

    MARGE FINANCIERE NETTE DES OPERATIONS

    32,640

    66,500

    49,1%

    SUBVENTIONS

    18,700

    25,000

    74,8%

    Total fonds de crédit subventionnés

    20,000

    25,000

    80,0%

    REVENU NET DES OPERATIONS

    52,640

    91,500

    57,5%

    SURPLUS (DEFICIT) D'EXPLOITATION

    54,140

    81,400

    66,5%

    2.2 La comptabilité analytique :

    Au fur et à mesure que les IMF atteignent la maturité, elles introduisent souvent les nouveaux produits financiers pour faire face aux besoins du marché cible. Se faisant, elles devraient sérieusement considérer l'établissement d'un système de comptabilité analytique tenant compte des coûts liés à chaque activité. Une information sur l'allocation des dépenses présente une image juste de comment les charges et les revenus sont liés. La comptabilité analytique fournit l'information sur les charges liées à la fourniture de produit ou service et permet d'identifier le produit ou service qui génère le plus de profit et celui qui crée les pertes.

    Cette information est extrêmement utile pour fixer les prix des produits et élaborer des stratégies de la gestion de risque. Par exemple, une IMF pourrait décider d'appliquer une stratégie de réduction intentionnelle du prix d'un produit, ce qui va attirer les clients qui, une fois ayant pris goût, pourraient s'intéresser à d'autres produits plus chers.

    Même une IMF qui offre un seul produit pourra aussi bénéficier et une comptabilité analytique des coûts si " l'activité" est définit de façon précise

    Au lieu de taire une comparaison des coûts de deux ou plusieurs produits, on pourrait aussi analyser les coûts des différents aspects d'un produit. Par exemple, on pourra chercher à déterminer les charges qui sont liées au marketing, à l'analyse de la demande, au déboursement et au remboursement de crédit pour voir s'il y a lieu de rationaliser la procédure d'octroi et de remboursement de crédit. On pourrait également désirer comparer les coûts liés à desservir les nouveaux clients par rapport à ceux des anciens, ou mesurer les coûts additionnels nécessaires pour gérer les crédits défaillants, ou comparer les coûts liés à la fourniture des mêmes services par les différentes agences.

    La comptabilité analytique constitue également un moyen approprié pour analyser les produits pilotes. Par exemple, une IMF voudrait tester l'efficacité de trois systèmes de contrôles conçus pour gérer le risque de crédit. Dans ce cas, l'efficacité implique la comparaison des charges de contrôles avec la qualité de portefeuille.

    Pour évaluer les coûts analytiques, on procède à l'imputation des coûts administratifs au prorata du temps de travail de chaque agent au cours d'une période donnée. Cette information peut être obtenue au niveau du personnel de l'IMF, toute hiérarchie confondue, à travers des entretiens ou via des fiches d'évaluation du temps de travail de chaque personnel. L'étape suivante consiste il multiplier le temps de travail de chaque agent par ses coûts administratifs directs et indirect. Les résultats de ces calculs sont intégrés dans le compte d'exploitation il des fins J'analyse et de mise de décision.

    2.3 La réingénierie :

    La plupart des IMF ont des systèmes el: des procédures qui avaient fait leur preuve à une étape donnée de leur développement. Au fur et à mesure que l'IMF croit et diversifie ses pratiques, les mêmes procédures continuent d'être appliquées parce que les employés estiment que « c'est ce qu'ils ont toujours fait » sans une analyse approfondie et générale de ce qui est pertinent aujourd'hui, en tenant compte de l'environnement actuel du marché et la structure organisationnelle actuelle et future de l'IMF. Par conséquent, l'IMF présente des lacunes qui minent son bon développement et qui méritent d'être éliminées.

    La procédure d'élimination des points d'inefficacité est appelée la réingénierie, ou la reconception des processus d'affaires à travers la rationalisation, la consolidation, la réorganisation des rôles et responsabilités et l'automatisation. La réingénierie varie largement en termes de champs couvert ou en termes de la forme. Cela peut impliquer l'organisation toute entière ou certaines sections, bien que cela marche mieux si elle est conduite de façon holistique. La réingénierie peut se focaliser sur des processus spécifiques d'affaire (tels que le service clientèle ou le développement de nouveaux produits) ou sur les opérations de toute l'institution. La profondeur et le champ d'action dépendent de l'ampleur du problème et la bonne volonté de la direction d'entreprendre des changements raisonnables, et parfois durs.

    En concevant-une procédure de réingénierie, il est nécessaire de procéder par phases parce que cela permet à 1 'IMF de tester ses procédures modifiées et de tirer profit des leçons apprises avant de généraliser les changements dans toute l'institution. Un des domaines privilégiés de la réingénierie est l'optimisation des employés organiser les tâches et les allouer à chaque catégorie d'employés pour maximiser la productivité.

    Le plus grand défi pour la réussite de la réingénierie est le manque d'un leadership puissant pour gérer la résistance organisationnelle pour le changement. La résistance résulte souvent du fait que la culture organisationnelle et les procédures ne sont pas alignées avec la nouvelle organisation du travail proposée, affaiblissant ainsi la confiance des employés et leur engagement pour un changement. La résistance initiale provient également de frustrations provenant des efforts passés de changement, ainsi que la mauvaise interprétation que la réingénierie correspond à la suppression des postes.

    Le succès de la réingénierie est lié à la manière dont elle est effectuée. Le facteur important c'est que la direction puisse guider, exprimer les résultats souhaités et expliquer la raison du changement. Quand les employés comprennent la raison et maîtrisent le processus de la réingénierie ils peuvent aider à faciliter le processus au lieu de résister au changement.

    Demander la participation des employés dans l'évaluation du problème et la recherche des solutions est très important pour inciter leur appropriation du nouveau modèle d'affaire.

    Les idées internes sont souvent complétées avec les meilleures pratiques externes pour établir les références ct les objectifs. La réingénierie commence souvent avec une session de réflexions (Brainstorming) pour identifier les améliorations souhaitées avant de documenter les "soit disant" pratiques en affaires. Pour cette raison, la réingénierie implique souvent les consultants externes qui apportent leur expertise, créativité et objectivité pour aider à améliorer les processus et cultures enracinées. Finalement, les efforts de réingénierie satisfaisants mettent en place une culture d'excellence qui va toujours chercher à renforcer les activités pour que l'organisation ne soit plus soumise aux mesures drastiques, et parfois difficiles de la réingénierie.

    Paragraphe 3 : lé suivi de l'inefficacité

    3.1 Les ratios d'efficacité et de rentabilité :

    En plus des mécanismes d'institutionnalisation pour contrôler les dépenses, les IMF doivent surveiller les ratios essentiels d'efficacité. Pour analyser convenablement le niveau d'efficacité, une IMF doit analyser les performances actuelles en se basant sur deux catégories de données:

    1) la performance passée de J'organisation (l'analyse de tendance).

    2) la performance d'autres organisations similaires reconnues comme leader dans l'industrie (référence de l'industrie) .

    Les indicateurs d'efficacité suivants représentent les outils de suivi recommandés pour le risque d'inefficacité. (Pour la référence actuelle se refera à « The microbanking bulletin », un journal semestriel incluant des ratios de performance basés sur des données de 100 IMF leader du monde).

    A) Ratio d'efficacité opérationnelle :

    Le ratio d'efficacité opérationnelle donne une vue générale sur comment l'IMF utilise son actif de façon efficace. Le numérateur, les charges opérationnelles totales, se composent des dépenses administratives, des provisions pour pertes sur crédit et des charges financières. Un ratio alternatif pour les IMF, en particulier celles qui n'offrent que des crédits directs, est le total des charges d'exploitation sur Je portefeuille crédit moyen.

    Ratio d'efficacité opérationnelle

    =

    Total Charges Opérationnelles

    /

    Total Actifs moyens

    B) Ratio des charges administratives :

    Les ratios des charges administratives donnent une meilleure idée sur l'efficacité relative quand des IMF sont comparées entre elles. Ceci parce que les fonds de garantie improductifs et les bonus de fin d'année peuvent influencer les ratios de charges d'exploitation.

    Ratio des charges administratives

    =

    Total charges administratives

    /

    Encours moyens des prêts

    C) Ratio des charges salariales :

    Les charges salariales qui se composent de salaire direct et avantage du personnel représentent la majeure partie des dépenses des IMF et occupent 60% du total des charges administratives.

    Ratio de Charges Salariales

    =

    Salaires et charges assimilées

    /

    Encours moyens des prêts

    D) Ratio d'efficacité financière :

    Ce ratio détermine dans quelles mesures les revenus financiers (revenus d'intérêts et autres revenus avant dotations aux provisions) couvrent La totalité des dépenses. Ceci permet aux IMF de tenir compte non seulement de la façon dont les coûts affectent l'efficience, mais également de l'effet des revenus.

    Ratio d'Efficacité financière

    =

    Charges totales (avant taxes)

    /

    Revenu Net (avant provisions] + Autres Revenus

    E) Coût moyen par client :

    Le coût moyen par client ou par crédit est particulièrement important parce qu'il identifie les coûts d'opération sur chaque unité d'argent déboursée. Contrairement aux autres indicateurs qui sont liés au portefeuille ou aux actifs, cet indicateur montre aux pauvres emprunteurs -les IMF avec des montants de prêts très petits- si leur inefficacité est due aux coûts de transaction élevés ou à des crédits de petite taille.

    Coût moyen par Client

    =

    Total Charges Administratives

    /

    Nombre moyen de clients

    F) Nombres de client (ou de crédit) par agent de crédit ou (personnels de terrain, ou tout les personnels) :

    Cet important indicateur de rendement est basé sur un même terme qui peut varier selon le contexte : Combien d'agences les employés peuvent gérer?

    G) Nombres de personnels de terrain (ou chargés de crédits) comme pourcentage de tout les employés :

    Ce ratio permet à une IMF de s'assurer qu'elles focalisent ses ressources sur ses activités principales, offrant des prestations de services financiers sans de grand frais généraux.

    Un seul indicateur ne peut pas capter tout J'aspect d'efficacité qui est besoin d'être suivi. Il est donc important d'évaluer une série de ratio d'efficacité et de productivité. Comme le dénominateur commun pour la plupart des ratios d'efficacité est soit le portefeuille total ou l'actif total, un moyen d'améliorer l'efficacité serait d'augmenter la taille moyenne du crédit.

    Comme la taille du crédit a tendance à augmenter avec le temps au fur et à mesure que la base de la clientèle est composée de clients fidèles, une augmentation artificielle de la taille de crédit n'est pas recommandée parce que ceci amène d'autres risques. II est vivement déconseillé de ne pas accroître artificiellement la taille du portefeuille à des fins d'efficience opérationnelle.

    Supposant que l 'IMF offre un produit approprié pour son marché cible, une augmentation artificielle au niveau de la taille du crédit peut compliquer les opérations et augmenter Je risque crédit. Un autre moyen pour augmenter 1a taille du crédit moyen est d'offrir des crédits plus importants à d'autres segments du marché, mais ceci produirait également un risque ne a la mission.

    3.2 Le suivi de l'erreur humaine :

    Un facteur essentiel contribuant à l'inefficacité c'est L'erreur humaine. L'erreur implique la précipitation, la négligence et la mauvaise formation ; ceci menace l'IMF pendant tout le processus. Même des petites erreurs comme échanger le numéro d'un reçu peuvent coûter très chères:

    Le temps supplémentaire nécessaire aux employés pour s'assurer qu'ils font le travail correctement peut devenir un investissement onéreux pour l'efficacité.

    Les IMF doivent garder un registre pour enregistrer les erreurs commises et estimer les coûts inhérents à leurs résolutions. Le registre d'erreurs devient alors un document de base pour la formation continue, la discipline et aussi la redéfinition des objectifs.

    Section 3: Risques de l'intégrité de système d'information et mesures de contrôle

    Paragraphe 1 : Risques de L'intégrité de système d'information

    Un autre aspect de risque de gestion financière, c'est l'intégrité de son système d'information y compris le système de gestion comptable et le dispositif de gestion du portefeuille de crédit. L'évaluation de ce risque suppose la vérification permanente de la qualité de l'Information fournie au système, un mécanisme de contrôle garantissant un traitement correct de l'information entrant dans le système, et un dispositif assurant la production périodique de rapports utiles, ou base de données pertinentes pour les rapports d'activités de l'IMF.

    La santé financière d'une institution est en priorité suivie à travers les rapports financiers principaux et rapports d'activités. La fiabilité des données provenant des deux sources et celle des informations contenues dans ce rapport financier et d'activité sont fondamentales.

    Une IMF qui ne s'assure pas que ces rapports essentiels sont précis évolue dans l'obscurité. Les audits externes testent la fiabilité des rapports financiers et les autres systèmes des IMF.

    Paragraphe 2: mesures de contrôle

    2.1 Le système d'information de gestion (SIG) :

    Pour mieux maîtriser les risques, une IMF a besoin d'un système d'information performant. La maîtrise des risques est un processus à trois niveaux complexes dans lequel les IMF identifient leurs risques, conçoivent et exécutent des mesures de contrôle pour minimiser ces risques et établissent des systèmes pour les suivre. Ces systèmes de suivi sont maintenant utilisés pour identifier les risques additionnels et la mise en place d'autres procédures dynamiques.

    Un Système d'information de Gestion est toutes les procédures et actions impliquées dans la saisie d'une donnée brute, le traitement de cette donnée en information utile, et la diffusion de cette information aux utilisateurs.

    Ce faisant, le SIG implique tous les systèmes nécessaires pour produire cette information qui sert de guide à la direction dans sa prise de décisions et des actions. Une bonne information est essentielle pour une performance de manière professionnelle et efficace de 1 'IMF. En transformant les données ou des vérités non traitées en information par des procédures systématiques, la gestion des systèmes des informations fournit des outils pour l'identification, le contrôle et le suivi de risques clés dans une organisation. Une meilleure information permettra à l 'IMF de maîtriser ses risques.

    Le SIG est le coeur de ce processus complexe de maîtrise de risques et sert comme lien principal entre les éléments de contrôle. Informatisé ou pas, un SIG efficace fournit une information critique pour l'identification de risques, agit comme un mécanisme de systématisation de procédures, introduit des mesures de contrôles en affaires, offre un outil pour le suivi de la performance de l'organisation et iodique exactement les niveaux de risques potentiels. Ce faisant, le SIG sert d'outil fondamental pour une maîtrise efficace de risque.

    Il sera donné ci-après, les guides sur les trois sujets clés du Système d'information de Gestion (SIG), à savoir les composantes du système, la présentation des états financiers et la préparation des rapports.

    A) Les composantes du système :

    Une institution de micro finance possède deux systèmes principaux : un système comptable configuré selon le plan des comptes et le grand livre et un système de gestion du portefeuille, couvrant la performance des comptes pour chaque produit financier offert par l'institution. Ces deux systèmes peuvent être liés ou pas, dépendant des ressourcés humaines et financières disponibles pour gérer un tel système.

    · Le système comptable :

    La base de tout système de gestion financière est la comptabilité. Les opérations et les grands livres font partie d'un système plus grand et complexe de contrôle de fonds et rendent compte de leurs sources et leurs utilisations. Malgré le fait que les nonnes de comptabilité et les procédures d'audit varient d'avantage d'un pays à J'autre, il y a des principes de base et des concepts qui déterminent le fondement logique du système d'information comptable. Il s'agit notamment de la nomenclature du plan comptable, la gestion de trésorerie, la gestion financière, et d'autres considérations relatives à la conception générale.

    · Le système de gestion de portefeuille:

    Une seconde composante d'un SIG est son système de gestion de portefeuille, utilisé pour suivre les crédits, et éventuellement les épargnes. Bien que des bonnes pratiques comptables sont prises en compte dans le logiciel de comptabilité, les différentes méthodologies de prêt, les échéanciers de remboursements, la politique de fixation des prix et les mécanismes d'octroi de crédit utilisés par les IMF ont pour conséquence la grande .diversité des systèmes de gestion de portefeuille, avec des approches variées sur la manière dont une information est traitée, les types de rapports qui sont générés et les types de caractéristiques qui sont prises en compte .

    · Liaison entre les systèmes comptable et de gestion de portefeuille:

    La plupart des gens s'attendent à ce que les systèmes informatisés de portefeuilles et la comptabilité soient très progressivement liés pour que toutes les opérations entrées dans le système de portefeuille soient automatiquement renvoyée dans le système de comptabilité.

    Bien qu'un tel lien soit l'idéal, cela revient cher et demande beaucoup de maintenance. Les petites institutions sont probablement mieux ainsi si le système de gestion de portefeuille n'est pas lié au système de comptabilité par un logiciel. Un système non lié fournit un autre niveau de contrôle interne, facilite une flexibilité et moins de dépendance de l'informatique et coûte moins cher parce qu'on n'aura pas besoin d'un programme en plus ou un support de logiciel. Pour les programmes qui sont séparés, la réconciliation quotidienne du système de portefeuille avec le système de comptabilité est critique parce que le rapprochement quotidien est nécessaire. Les rapports des opérations de deux systèmes devraient être imprimés et réconciliés sur une base quotidienne pour permettre la régularisation rapide dés irrégularités. Même pour les institutions avec les systèmes liés, le rapprochement périodique, au moins sur une base mensuelle, est nécessaire pour assurer l'enregistrement des informations fiables dans les deux systèmes.

    B) La présentation des Etats Financiers :

    Le deuxième point est consacré à la présentation des Etats Financiers et donne des conseils sur la préparation des pièces justificatives, la fréquence des préparations des Etats Financiers et les ajustements clés nécessaires pour présenter correctement la position financière de 1'IMF.

    · Préparation des pièces comptables:

    A chaque fois qu'il ya une transaction, l'on doit garder les pièces comptables y afférentes pour assurer un classement efficace et une bonne documentation. Bien que chaque IMF possède ses propres procédures spécifiques pour la préparation des pièces comptables, en général les pièces comptables devraient être soutenues par les factures et les souches des chèques ou les fiches de demande d'espèce, y compris les éléments suivants:

    v Numéro et nature de pièces justificatives

    v Nom du département

    v Date de préparation

    v Nom du compte, numéro et montant de l'opération

    v Source et description de l'opération

    v Signature autorisée

    v Annexes des factures originales et les bordereaux d'encaissement

    · Fréquence de la préparation des états financiers :

    Une gestion financière efficace exige une revue des performances "financières de façon régulière. 11 est conseillé que les IMF produire un compte de résultat sur une base mensuelle pour foute l'organisation. Il pourrait également être nécessaire de produire un compte de résultat partiel pour chaque centre de coût, tels que les agences, même si les coûts de certains programmes, comme les coûts d'administration du siège, ne sont pas pris en compte. En plus, on encourage les IMF à produire un bilan annuel, basé sur la taille de leurs opérations.


    · Ajustement des états financiers :

    Pour analyser la performance financière de 1'IMF, l'état financier doit être cohérent avec les principes généraux de la comptabilité. Pour arriver à cela il paraît nécessaire cl 'ajuster le bilan et le compte de résultat d'une façon pour que cela reflète la performance financière actuelle de l'institution. Il y existe deux types d'ajustements nécessaires:

    v Les opérations de régularisation comptables, propres pour le respect des nonnes comptables,

    v Les ajustements en fonction de l'inflation et la subvention, qui sont souvent nécessaires pour ramener la situation financière de l'IMF à son état réel.

    Tableau 3 : Liste des ajustements nécessaires des états financiers

    Ajustements Comptables

    Ajustements des Subventions et Inflation

    - Perte sur créances

    - Amortissements des actifs immobilisés

    - Intérêts courus non échus

    - Charges courues

    - Inflation

    - Subventions d'exploitation

    - Subventions en nature

    - Prêts concessionnels

    - dons De capitaux

    C) Préparation des rapports :

    Ayant révisé les composantes clés d'une SIG et les principaux points concernant la préparation d'un état financier, ce point conclut sur quelques directives en matière de préparation de rapports. Les rapports servent de moyen principal pour obtenir des informations par ceux qui en ont besoin pour faire leur travail et prendre des décisions. Ce point va traiter deux éléments de rapportage : la conception d'un rapport et des cadres de rapportage.

    · Les éléments essentiels dans la conception du rapportage :

    La manière dont le rapport et conçu détermine l'utilité des informations à la direction.

    Si l'information ne parvient pas au personnel sous une forme utile, le SIG perdra sa valeur. On identifie les points clés dont il faut tenir compte dans la conception des rapports.

    v Le contenu : Le rapport doit se focaliser sur un seul sujet et doit fournir toutes les informations pertinentes sur ce sujet. (un rapport opérationnel en titre de résumé sera une exception.)

    v La catégorisation et le niveau de détails : La présentation des informations doit se faire par rapport aux différents nivaux de centralisation et doit fournir des informations comparatives entre les différentes agences et les différents départements de l'institution.

    v La régularité et la ponctualité : La conception des rapports doit se faire avec beaucoup de soin et par rapport au rythme de besoins d'information de l'institution.

    v L'identification des informations : Tous les rapports doivent porter des têtes et bas de pages standards avec les informations importantes à identifier, des titres uniques, des numérotations uniques, et doivent faire apparaitre la date et l'heure d'impression et la période couverte par le rapport.

    v L'analyse des tendances : Les rapports les plus importants devraient contenir les informations sur les grandes tendances.

    v La période couverte : Les rapports devraient être produits pour couvrir les périodes différentes.

    v L'utilisation : S'assure que les utilisateurs peuvent facilement lire et utiliser les rapports.

    v L'analyse graphique :Produire les graphiques clés, comme le portefeuille en retard et les activités prévisionnelles, sur une base régulière.

    · Le cadre du rapportage :

    Tandis que les nombres et les types de rapports varient d'une institution à l'autre selon sa taille, son niveau opérationnel et sa gamme de produits financiers, cette section identifie un cadre minimum de rapportage pour la plupart des IMF. Chaque IMF a ses actionnaires clés, chacun aura besoin d'information sur une base périodique et dans une forme facile à utiliser. Chacun de ses actionnaires et les demandes d'informations doivent être identifiées d'avance et réévaluer de façon continue.

    2.2 L'audit externe :

    L'audit financier externe est l'examen auquel procède un professionnel compétant et indépendant, en vu d'exprimer une opinion motivée sur la régularité, la sincérité avec laquelle les comptes annuels d'une entité traduisent sa situation à la date de clôture et ses résultats pour l'exercice considéré, en tenant compte du droit et des usages du pays où l'entreprises a son siège.

    L'audit financier peut être accompli :

    · Dans le cadre de dispositions légales : ainsi la loi sur les société commerciales prévoit obligatoirement l'existence d'un commissaire aux comptes dans les SA ainsi que dans les SARL d'une certaine taille.

    · Dans le cadre d'un contrat : ainsi une entreprise peut se soumettre à un audit pratiqué par un auditeur externe. Ainsi à la demande d'un banquier ou d'un actionnaire majoritaire l'entreprise pourrait faire l'objet d'un audit.

    Généralement, l'audit financier est un examen de conformité. Il a pour mission de déterminer :

    - Si les états financiers de l'entité, objet de l'audit, présent fidèlement la situation financière et le résultat des opérations financières conformément aux principes comptables généralement admis.

    - Si l'entité s'est conformée aux lois et règlement pouvant avoir un effet important sur les états financiers.

    Les IMF devraient nécessairement effectuer un audit financier chaque année. Cet audit implique une revue de tous les états financiers, y compris le bilan, les comptes de résultats et l'état des flux financiers pour contrôler l'exactitude et la fiabilité des documents de gestion pour sauvegarder les actifs de l'institution. Si cet audit servait à se conformer aux règlements ou exigences c'est à un cabinet d'audit externe que cela doit être confié. L'audit financier révise les données historiques et ne fait pas des prévisions financières.

    En conclusion, la direction et le conseil d'administration d'une IMF doivent considérer chacun des risques identifiés sous cette partie comme des points vulnérable. C'est leurs responsabilités d'évaluer le niveau d'exposition de l'institution aux risques, d'hiérarchiser les domaines les plus vulnérables et de s'assurer qu'un système de contrôles des normes est mis en place pour minimiser les risques de l'IMF. Les chapitres précédents introduisent les mesures de contrôle et les outils de système de suivi requis pour gérer chacune des catégories de risques financiers.

    Le conseil d'administration joue le rôle de contrôle ultime dans une IMF. Une des responsabilités importantes de ce conseil est d'analyser les risques et s'assurer que l'IMF prend des mesures de contrôle appropriées pour minimiser sa vulnérabilité. Cette partie constitue un outil précieux pour les administrateurs pour analyser d'une façon définitive les risques potentiels et identifier exactement les zones les plus vulnérables.

    Deuxième Partie : Etude de cas

    La gestion des risques financiers a l'Association Al Amana

    Chapitre I : Structure et organisation de l'association Al Amana

    Section 1 : Présentation de l'institution

    I- Historique de l'association

    Al Amana est une association de droit marocain. Créée le 13 février 1997, elle a reçu l'agrément du Ministère des finances en tant qu'association de Microcrédit en date du 31 mars 2000. Elle est non seulement la plus grosse association spécialisée dans le Microcrédit au Maroc mais également la première dans le monde arabe. C'est le fruit de la coopération américaine avec l'Etat marocain. Il s'agissait de mettre en place et au moindre coût un outil de développement qui pouvait toucher une large frange de la population et s'autonomiser rapidement. Les américains avaient un double objectif :

    - Favoriser le développement d'une activité de Micro-finance au Maroc

    - Et appuyer la création d'une institution en l'occurrence Al Amana, qui aurait pour vocation de développement par le Microcrédit à grande échelle.

    II- Mission de l'association 

    Al Amana en tant qu'association marocaine de Microcrédit, elle a pour mission la promotion des micro-entreprises notamment par l'octroi de Microcrédit, et de services connexes, à des opérateurs de micro-entreprises artisanales, commerciales et de petits métiers, actuellement exclus du système classique de financement, elle octroie ses prêts sous des conditions garantissant la rentabilité et la durabilité des activités ainsi soutenus.

    III- Objectifs généraux 

    Les objectifs de l'association Al amana peuvent être résumés comme suite :

    · Participer à la réduction de la pauvreté ;

    · Participer à la création d'emploi ;

    · Participer à l'intégration de la femme au développement ;

    · Réaliser la pérennité financière (autosuffisance) et la rentabilité ;

    · Réaliser la viabilité sociale : toucher d'avantage de femmes et de zones enclavées.

    Section 2 : L'environnement interne de l'association Al Amana

    I- Ressources humaines de l'association 

    L'association dispose d'un conseil d'administration bénévole et engagé constitué de professionnels ayant des activités dans des compétences diverses : enseignants, gestionnaires, financiers, banquiers qui participent de façon très active dans l'évolution de l'Association. Le directeur général de cette association est Monsieur Youssef Bencheqroun.

    II- La population ciblée 

    AAA offre ses services aux personnes, femmes et hommes, ayant une activité génératrice de revenus ou une micro-entreprise, et aux foyers qui ne trouvent pas satisfaction à leurs besoins financiers ou d'accompagnement auprès des systèmes classiques de financement. Selon les conditions d'octroi des microcrédits, la population cible de l'institution AAA se composent des commerçants, artisans, agriculteurs, fonctionnaires et salariés.

    III-Produits et services 

    1-Produit et service financiers :

    · Les prêts solidaires :

     Prêts octroyés à des groupes de 2 à 5 personnes âgées de plus de 18 ans, engagés à financer leurs projets et à se cautionner mutuellement pour le remboursement de leurs prêts.
    Les montants de ces prêts varient de 1000 à 30.000 dirhams remboursables par échéances bimensuelles ou mensuelles. 

    La durée de leur remboursement est de 3 à 18 mois pour les nouveaux clients et de 3 à 24 mois pour les clients renouvelants.

    · Les prêts individuels à la micro-entreprise :

    Prêts accordés aux clients micro-entrepreneurs âgés de plus de 18 ans qui désirent développer leur propre activité de production ou de service.

    Les montants de ces prêts  varient de 1000 à 48.000 dirhams remboursables par échéances mensuelles ou bimensuelles sur une durée de remboursement est de 6 mois à 5 ans.

    · Les prêts individuels de logement :

    Prêts octroyés à des personnes âgées de plus de 18 ans qui désirent acquérir, construire ou améliorer leur logement ou se doter d'installations électriques ou assurer l'alimentation de leurs foyers en eau potable.

    Les montants de ces prêts varient entre 1000 à 48000 dirhams remboursables par échéances bimensuelles ou mensuelles sur une durée de remboursement est de 6 mois à 5 ans.

    · Le transfère d'argent :

    Service lancé en 2012 en partenariat avec Wafacash  et couvre l'ensemble du réseau de distribution d'Al Amana Micro finance.

    Il intègre les services de Transfert d'argent domestique (Cash Express),  Transfert d'argent International (Western Union et Money Gram) et le change manuel.

    · Micro assurance :

    En janvier 2015  le produit al Amana Assistance  change de dénomination et devient Tayssir al Amana. Ce changement de nom résulte d'une recherche menée auprès des clients afin qu'ils puissent mieux s'approprier le produit d'assistance médicale.
    Tayssir al Amana étoffe également son offre et s'ouvre à compter du 08/01/2015 à la famille. Les membres de la famille sont le  conjointe et  les enfants de moins de 21 ans et  au plus 25 ans s'ils sont scolarisés. Cette extension s'accompagne de la reconduction de la totalité des prestations offertes précédemment. C'est une première dans le domaine de la micro finance sur le marché local.
    Une distinction tarifaire sera faite à la souscription tenant compte du régime matrimonial des clients :

    Les prestations couvrent :

    ü Les situations d'urgences médicales liées à l'hospitalisation, transport ambulatoire, mais aussi l'invalidité,  et le premier diagnostic d'une maladie grave.

    ü Les situations de décès comprenant le service funéraire, le transport du corps et le forfait funéraire.

    ü Les cas de naissance d'un enfant. .

    2- Les produits non financiers :

    · L'Accompagnement :

    Les agents d'AlAmana Micro finance assurent l'accompagnement et l'assistance des bénéficiaires tout au long du processus d'octroi du prêt et du suivi post-octroi et leurs dispensent des conseils individualisés. 
    Lors du processus d'octroi, les clients bénéficient de formation de base en matière de gestion et bonne utilisation du prêt, et de sensibilisation sur les risques du surendettement.

    · La Formation Clients :

    AlAmana Micro finance a développé des partenariats avec MEDA Maroc (Mennonite Economic Développement Associates of Canada), et le Centre Mohammed V de Soutien à la Micro finance Solidaire (CMS), pour permettre à ses clients de bénéficier de formation en  éducation financière, formation métier, design et autres.

    · Appui et valorisation des clients :

    Al Amana Micro finance accorde une grande importance à la visibilité de ses clients et à la promotion de leurs produits, dans le cadre de l'appui à la commercialisation, en mettant à leur disposition des stands dans différents salons, foires et rencontres au niveau local, régional et national en leur offrant un accompagnement et une couverture des frais de déplacement et transport des marchandises jusqu'aux sites d'exposition.

    Al Amana Micro finance valorise également ses meilleurs clients en présentant leurs candidatures aux divers concours nationaux et internationaux et en proposant leur participation à différentes émissions radio et télévision dédiées à la promotion des micro entrepreneurs et la micro finance.

    Chapitre II : Risques financiers à AAA et mesures de contrôle

    Section 1 : le risque du taux d'intérêt

    Paragraphe 1 : Description du risque

    L'institution AAA est susceptible au risque du taux d'intérêt vu qu'elle se finance des emprunts à taux variables. Le financement de l'association AAA se fait selon différents modes, vu les exigences d'activité et le degré de disponibilité des fonds. L'institution AAA contracte habituellement :

    - Des emprunts de moyen ou de long terme,

    - Des crédits de relais,

    - Des dettes subordonnées,

    - Des contrats d'autorisation de découverts bancaires.

    De ce fait, l'institution peut courir le risque du taux d'intérêt si ses dirigeants ne sont pas vigilants vis-à-vis de la gestion de l'actif et du passif notamment en termes de taux d'intérêt et d'échéances.

    Paragraphe 2 : Mesures préventives prises par AAA

    Les dirigeants de l'institution AAA mène une gestion adéquate de l'actif et du passif en matière du taux d'intérêt et de l'échéance du crédit. De ce fait, ils veillent à travers certaines mesures à ce que le risque du taux d'intérêt encouru sur les emprunts structurés à taux variable, reste maitrisé.

    En risquant des fluctuations de taux d'intérêt, les cadres de l'institution AAA évaluent toujours les variations périodiques des flux financiers. Cela leur permets d'évaluer le montant à risque une fois il y a un changement dans les taux d'intérêt. Généralement, l'institution AAA fait face au risque du taux d'intérêt en gardant toujours le rythme de renouvellement des actifs, plus rapide que celui des dettes.

    Section 2 : le risque de change

    Quant au risque de change, l'institution AAA peut en courir, vu la possibilité de contracter des crédits de sources étrangère. Cependant, elle n'encourt pas ce risque ou il est quasi nul.

    L'ensemble de financement de l'organisation AAA étant libellé en devise local ou intégralement couvert par des provisions pour risque de change contre toute évolution des parités de devises.

    L'institution AAA a la possibilité de lever de l'argent directement de Dirham en s'appuyer sur des banques locale sans prendre de risque de change. Dans ce cas, le fonds spécialisé garantit auprès de la banque locale le remboursement du prêt par l'institution AAA. Cette technique d'emprunts garantis, facilite l'accès à un prêt en Dirham. Dans ce cas de figure, si la garantie est libellée en devise et le prêt en monnaie locale, la garantie prend alors en charge seulement le risque de défaut de paiement, mais aussi le risque de change. Généralement, lorsque les emprunts étrangers ne sont pas remboursables Dirham, ils font l'objet d'une couverture de change assurée par un organisme spécialisé.

    Section 3 : le risque de liquidité

    Paragraphe 1 : Description du risque

    Les responsables de l'institution AAA assure que le risque de liquidité n'existe pas, puisque les emprunts de l'institution sont à long terme alors que ses prêts sont à court terme. Le risque de solvabilité ne se pose pas en termes de supervision bancaire, puisque AAA ne reçoit pas les dépôts du public.

    Pour suivre l'équilibre du maintien de liquidité suffisante, les responsables de l'institution effectuent chaque jour un suivi rigoureux (plan de trésorerie et budgétisation, ratios de liquidité) des flux financiers et aussi un suivi des actifs et passifs exigibles à court terme.

    Paragraphe 2 : Mesures préventives prises par AAA

    2.1 Emprunts garantis :

    La garantie des emprunts s'agit d'une forme d'assurance de couverture du risque de défaut de paiement d'un emprunt contracté par une IMF auprès d'une banque commerciale par un organisme tiers (le fonds de garantie).

    L'IMF paie une prime pour cette assurance, c'est en effet un service qui lui permet d'accéder à un prêt. En micro finance, le développement de mécanismes de garantie a été impulsé largement par les bailleurs de fonds dans le but de démontrer aux préteurs, locaux ou internationaux, que les IMF sont solvables. L'objectif global est qu'à long terme, les IMF soient intégrées dans le secteur financier classique. Les principaux enjeux de la garantie sont les suivants :

    - Permettre le prêt d'une banque locale à l'IMF. Sans la garantie, dans bien des cas, la relation n'aurait pu être amorcée.

    - De plus en plus, faciliter aussi l'accès des IMF aux préteurs internationaux.

    - Faciliter l'accès à un prêt en monnaie locale pour l'IMF. Dans ce cas de figure, si la garantie est libellée en devise et le prêt en monnaie locale, la garantie prend alors en charge non seulement le risque de défaut de paiement, mais aussi le risque de change.

    - Contourner des contraintes réglementaires liées à la réglementation des changes ou améliorer la notation du risque par les banques.

    2.2 Crédits subordonnés :

    En finance, la subordination de dette est une technique qui consiste à subordonner le remboursement d'une dette à une ou plusieurs autres. Le principe général est que lorsqu'il n'y aura pas suffisamment d'argent pour rembourser toutes les dettes, la dette subordonnée sera payée après les autres dettes. Ces dernières seront qualifiées de dettes ordinaires ou seniors. Utilisées comme outil de gestion de bilan, les dettes subordonnées se situent quelque part entre les dettes ordinaires et le capital. En cas de problème, le créancier subordonné sera remboursé après les créanciers ordinaires, mais avant les actionnaires.

    Chapitre 2 Bibliographie

    Ouvrage :

    · Craig Churchill et Dan Coster, Manuel de gestion de risques en micro finance, édition 2001

    · Marché de capitaux et techniques financières 1997, Robert Ferrandier, Vincent Koen. 4ème édition.

    Site internet :

    · www.microfinance.org

    · http://www.planetfinance.org/

    · http://www.alamana.org.ma

    · http://www.alamana.org.ma/amanew.aspx

    Table des matières

    v Dédicace.................................................................... 2

    v Remerciement ...................................................................3

    v Introduction générale....................................................5

    Premier partie : La gestion des risques financiers en micro finance..........................................................................8

    Chapitre 3 Chapitre I: La micro finance..................................................................... ...9

    Section 1 : Définition et historique de la micro finance.........................................10

    Section 2 : Le secteur de la micro finance au Maroc............................................17

    Chapitre II : Risques financiers en micro finance et mesures de contrôle...................22

    Section 1 : Risque lies a l'actif /passif et mesures de contrôle.................................22

    Section 2 : Risque d'inefficacité et d'inefficience et mesures de contrôle...................32

    Section 3 : Risque d'intégration de système d'information et mesures de contrôle.........40

    Deuxième partie : Etude du cas : la gestion des risques financiers à l'institution AAA...................................................................................48

    Chapitre I : Structure et organisation de l'association Al Amana...............................49

    Section 1 : Présentation de l'institution................................................................49

    Section 2 : L'environnement interne de l'association Al Amana.................................50

    Chapitre II : Risques financiers à AAA et mesures de contrôle.................................53

    Section 1 : le risque du taux d'intérêt...........................................................53

    Section 2 : le risque de change..................................................................54

    Section 3 : le risque de liquidité................................................................54






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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery