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Dynamique actuelle de l'érosion hydrique dans les bassins versants de Kingouari, m'filou et Djoué (quartier 16a de Brazzaville).

( Télécharger le fichier original )
par Delestras KAYA-MABIALA
Université Marien Ngouabi - CAPES 2007
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE MARIEN NGOUABI

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Travail - Progrès - Humanité

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Année académique 2006-2007

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

**********

SECRETARIAT ACADEMIQUE

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DEPARTEMENT DES SCIENCES

NATURELLES

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M E M O I R E

Pour l'obtention du Certificat d'Aptitude au Professorat d'Enseignement
Secondaire (CAPES)

Option : Sciences Naturelles

Dynamique actuelle de l'érosion

hydrique dans les bassins versants

de Kingouari, M'filou et Djoué

(quartier 16A de Brazzaville)

Présenté et soutenu publiquement par : Sous la direction de :

Delestras KAYA-MABIALA Dr Jean de Dieu NZILA

Maître-Assistant à l'ENS

Composition du jury :

Président : Pr. Marie Joseph SAMBA-KIMBATA, Professeur Titulaire à la FLSH

Examinateurs : Dr Jean René KINZOUNZA, Maître-Assistant à l'ENS
Dieudonné LOUEMBE, Chargé de Cours

Rapporteur : Dr Jean de Dieu NZILA, Maître-Assistant à l'ENS

1

Dédicace

Je dédie ce travail à la famille MABIALA : mon père Paul MABIALA-MOUANDZA et son épouse Thérèse MABIALA, mes cadets Edward BANKOUSSOU-MABIALA, Thiébaut KESSEMI-MABIALA et Darieux MABIALA-MABIALA et enfin mes cadettes Josiane GRAGO-MABIALA, Ruth PAMBOU-MABIALA et Aubierge ESSA-MABIALA pour leur chaleur affective et devoir familial à mon égard.

2

Remerciements

Je viens par ces quelques mots remercier tous ceux qui, de près ou de loin ont contribué à l'élaboration de ce travail. La liste n'étant pas exhaustive, je suis reconnaissant à tous.

Ce travail s'est réalisé sous la direction de M. Jean de Dieu NZILA qui a tout mis à ma disposition, en me réservant un accueil spécial après que j'ai manifesté le désir de bénéficier de son savoir faire. Je n'oublierai jamais les moments passés ensemble et plus particulièrement son dynamisme dans le travail. Qu'il trouve ici l'expression de ma profonde gratitude.

Je suis très reconnaissant à M. M.J. SAMBA-KIMBATA qui a accepté de présider le jury et à M. J.R. KINZOUNZA et D. LOUEMBE qui ont accepté d'examiner mon travail.

Je tiens à remercier les chercheurs D. LOUEMBE, N. WATHA-NDOUDY, M. EBEKE, J.J. LOUMETO, U. NGAMPIO MBILOU et D. BILEMBI, qui n'ont pas manqué d'apporter leur contribution par leur sages conseils durant mon stage au CRCRT .

Ce travail n'aurait pas abouti sans la contribution de l'équipe (B. NZOBADILA, G. KOMBO, W. VOUIDIBIO, L. MAVOUETE, G. KENDE et U. F. OPO) du Centre de Recherche sur la Conservation et Restauration des Terres (CRCRT), dont les moments de terrain passés ensemble resteront inoubliables. Trouvez ici mes sincères remerciements.

J'exprime ma profonde reconnaissance à MAMPOUYA BAHONDA et F. P. BINAKI, aux dames du CRCRT (O. ELENGA, H. ELENGA, L. NTELOMBILA et M. MASSA).

J'exprime ma vive reconnaissance à M. B. MAHOUKOU pour son soutient et M. M. MASSOUKINA KOUNTIMA directeur du service synoptique de l'ANAC pour ses services.

Je remercie F. MAMPASSI, E. MAMPASSI, LEKOUMOU et le couple D. BANKOUSSOU puis leurs amis BOUITI et MIKOUIYI.

J'exprime aussi ma reconnaissance aux couples MASSAMBI et KIMBANGOU, aux frères en Christ J. C. NGOMA, L. MOUKETO, S. PEMBOSSO, B. MOUTIMBA, D. MABIKA, B. NIAMALOKI, trouvez ici l'expression de ma profonde gratitude.

Je n'oublie pas le trio : Roger MABOUNDA-KOUNGA, Claude MOUSSOUNDA-KOUNGA et Djo Shalem MASSAMBA-MBOUKOU, les connaissances du campus : Mimi, Moyen, Didier, Kiss, Audrey, Luce, Nadège, Prince, Judicaëlle, Mèxan, Rufin, Roméo et enfin mes collègues de promotion (Armel, Lucien, Austin, Pierre, Thystère, Fiacre, Imma, Felix, Wilfrid, Sandra et Sonia) dont les cinq ans d'ambiance universitaire resteront gravés dans ma mémoire. Je dis grand merci.

3

Table des matières

 
 

Dédicace

.1

Remerciements

2

Introduction

5

Chapitre I : Etat des connaissances

.8

I.1. Sur les agents et facteurs de l'érosion hydrique

..8

I.2. Sur les processus de l'érosion hydrique

.10

I.3. Sur les méthodes utilisées pour l'étude de l'érosion hydrique

.11

I.3.1. Les parcelles d'érosion

.12

I.3.2. Microparcelles

.12

I.3.3. Les cases de lessivage oblique (E.R.L.O.)

..12

I.3.4. Cases de drainage vertical

13

I.3.5. Les microprofils

13

I.3.6. Simulateurs de pluie

.13

I.3.7. Suivi des changements de formes géométriques

14

Chapitre II : Caractéristiques de la zone d'étude

. ..15

II.1. Localisation de la zone d'étude

15

II.2. Climat

16

II.3. Géologie

17

II.4. Géomorphologie

18

II.5. Réseau hydrographique

19

II.6. Sols .

19

II.7. Végétation

20

II.7. Environnement socio-économique

.20

Chapitre III : Méthodologie adoptée

.21

III.1. Identification et caractérisation des ravinements

.21

III.2. Installation et suivi des profilomètres

..22

III.3. Mesure des pentes des voiries

22

III.4. Méthode de calcul des pertes en terre

23

III.4.1. Au niveau des voiries

23

III.4.2. Au niveau des ravins et ravines

24

Chapitre IV : Manifestation de l'érosion dans la zone d'étude

26

IV.1. Conditions de manifestation de l'érosion hydrique

..26

4

IV.1.1. Agents de l'érosion hydrique

 

26

IV.1.2. Facteurs de l'érosion hydrique

26

IV.1.2.1. Caractéristiques morpho-topographiques

27

IV.1.2.2. Actions anthropiques

31

IV.2. Dynamique de l'érosion hydrique

.32

IV.2.1. Dynamique des ablations superficielles

..33

IV.2.1.1. Avenue A. Bitsindou

33

IV.2.1.2. Avenue R. Zacharie

37

IV.2.1.3. Avenue Mvouloungia

38

IV.2.1.4. Avenue Salabiakou

39

IV.2.1.5. Rue Mbandzanguéri

40

IV.2 1.6. Autres rues

43

IV.2.2. Dynamique des ravinements

..43

 

IV.2.2.1. Origine, emplacement et évolution des ravinements

43

IV.2.2.2. Caractéristiques des ravinements

44

IV.3. Effets de l'érosion hydrique à Kingouari et les stratégies anti-érosives appliquées

.48

IV.3.1. Pertes en terre dans les voiries

48

IV.3.2. Pertes en terre par les ravinements

.49

IV.3.3. Impacts socio-économiques

.52

IV.3.4. Moyens de lutte utilisés

52

IV.3.4.1. Actions mécaniques

52

IV.3.4.2. Actions biologiques

54

Chapitre V : Discussion des résultats 55

V.1. Les effets des pentes 55

V.2. La dynamique de l'érosion hydrique et les pertes en terre 55

V.2.1. Les ablations superficielles 55

V.2.2. Les ablations profondes 57

Conclusion 58

Références Bibliographiques 61

Annexes 65

5

Introduction

L'érosion est un ensemble des phénomènes qui façonnent les formes du relief terrestre. Elle dépend des interactions entre la topographie de la Terre, l'atmosphère, l'hydrosphère (l'eau sous toutes ses formes) et la biosphère. Elle comporte trois phases étroitement liées : l'ablation, le transport et l'accumulation (Encarta, 2006).

Dans le cas de l'érosion hydrique, les eaux de pluie s'infiltrent moins facilement si elles surviennent sous forme d'averses brutales. L'impact des gouttes d'eau détache les particules du sol. Les filets de ruissellement entraînent et poussent les minuscules particules, la concentration des eaux accélère le transport de ces particules et va en détacher d'autres et même de taille plus importante. Les particules ainsi transportées sont déposées au niveau des zones de dépression où se dirigent les eaux de ruissellement (ROOSE, 1981 ; VIGUIER, 1991 ; LOUEMBE et TCHICAYA, 1993 ; GUILLOBEZ, 1990 ; Encarta, 2006).

Aux mois d'octobre et novembre 2006, se sont produits d'importants dégâts (écroulement de certaines maisons entraînant des pertes en vies humaines, ravinement du cimetière d'Itatolo jusqu'à emporter certains restes humains, ravinement des voiries rendant certains lieux inaccessible et des inondations) à cause de l'érosion hydrique. Le quartier 16A (Kingouari) à l'instar des quartiers nord de la ville de Brazzaville est devenue un espace où le phénomène d'érosion hydrique qui existait depuis longtemps, a pris de l'ampleur ces dernières décennies (LOUEMBE et NZILA, 2007). Ils s'y manifestent des déchaussements de racines des arbres et de fondations des murs, des ravinements des voiries en terrains pentus et des ensablements des dépressions. Certaines zones du quartier sont devenues inaccessibles par véhicule. En 2006 deux garçons d'une même famille trouvèrent la mort après l'effondrement de leur habitation à la suite d'une forte pluie. Au rythme où le phénomène évolue, si des dispositifs antiérosifs efficaces ne sont pas mis en place, la situation qui est déjà grave deviendra catastrophique.

De nombreux travaux de recherche ont porté sur ce phénomène d'érosion hydrique à travers le monde. Il en ressort qu'à l'état naturel, le sol est le plus souvent protégé par le couvert végétal. Quand il pleut sur une prairie ou sur une forêt, une partie des précipitations est interceptée et s'évapore avant d'avoir atteint le sol. L'écoulement le long des arbres et des tiges ralentit l'arrivée

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de la pluie au sol, amortissant souvent le choc des gouttes, guidant l'eau vers le sous-sol (infiltration). Les végétaux et leurs racines retiennent le sol et le protègent du ruissellement (AUBREVILLE, 1959 ; ROOSE, 1981 ; Encarta, 2006).

La pluie et le ruissellement généré sont les principales causes de l'érosion hydrique en zones intertropicales. La topographie et l'intensité des activités entreprises par l'homme régissent l'ampleur du phénomène et les différents dégâts engendrés dans un milieu (ROOSE, 1981 et 1991 ; LOUEMBE et TCHICAYA, 1993 ; GUILLOBEZ, 1990 ; VIGUIER, 1991 ; ROOSE et BARTHES, 2001 ; Encarta, 2006). Les études antérieures ont montré que les sols sableux de Brazzaville sont très perméables, mais leur faible teneur en limon et en matière organique les rendent très vulnérables face à l'agressivité des pluies (LOUEMBE et TCHICAYA, 1993 ; et MAYIMA, 2007). Au quartier 16A, les études menées ont porté essentiellement sur la description des phénomènes érosifs ; une estimation de la dynamique érosive par la quantification des pertes en terre a été très peu abordée.

Dans ce travail, on tentera de montrer comment la pluie et le ruissellement dégradent les sols et sont responsables des ablations de terre, le déclenchement et l'évolution du phénomène de l'érosion hydrique sont régis par d'autres conditions du milieu et enfin quelles sont les quantités de terre perdues. Pour cela, un suivi de l'évolution du microprofil des voiries, des levés topographiques et un cubage des différents ravinements ont été réalisé dans ce travail.

Les résultats de cette étude contribueront à l'acquisition des données sur la dynamique de l'érosion hydrique en milieu urbain, devant servir aux études ultérieures. De cette étude, des informations ou recommandations judicieuses nécessaires pouvant orienter le choix de stratégies antiérosives, seront proposées pour des solutions adaptées et durables.

Dans le cas des bassins versants du quartier 16A, l'observation du site a conduit à formuler les hypothèses suivantes :

- chaque saison de pluie, des quantités importantes de terre des voiries sont arrachées et transportées par les eaux de ruissellement contribuant davantage à la dégradation de celles-ci ;

- les pertes en terre par le ruissellement des eaux sur les voiries augmentent certainement avec la pente et sa longueur.

7

Ce mémoire s'articule en cinq chapitres :

- un premier chapitre consacré à l'état des connaissances ;

- un deuxième chapitre indiquant les caractéristiques du milieu ;

- un troisième chapitre portant sur la méthodologie adoptée ;

- un quatrième chapitre sur les manifestations du phénomène dans la zone d'étude ;

- et un cinquième chapitre de discussion des résultats.

8

Chapitre I : Etat des connaissances

L'érosion est un phénomène de société. Dans la nature tant que les sols sont couverts, l'érosion est lente (1 mètre en 100 000 ans). Mais dès que le sol est dénudé, le ruissellement et l'érosion s'emballent .On observe alors une ablation intense sur pentes fortes et une squelettisation des sols sur pentes faibles (ROOSE, 1981 ; ROOSE, 1991). BUFALO et OLIVEROS (1990) distinguent une phase de production d'éléments dissous ou de particules solides et une phase de transport.

L'érosion hydrique est causée principalement par la pluie et le ruissellement. Ces deux agents interagissent avec plusieurs facteurs pour conférer une certaine dynamique au phénomène et moduler le type de morphogenèse.

I.1. Sur les agents et facteurs de l'érosion hydrique

En Afrique tropicale, les précipitations pluviales, caractérisées par leur grande pluviosité (volume d'eau qui tombe), leur durée et intensité (caractéristique la plus déterminante) sont avec le ruissellement les principaux agents responsables de l'érosion hydrique. Lors d'une averse, "l'effet splash" ou l'impact des gouttes d'eau à la surface du sol pulvérise les agrégats et détache les éléments du sol. Il se forme une pellicule de battance peu perméable génératrice du ruissellement (ROOSE, 1981 ; LOUEMBE et TCHICAYA, 1993).

Quand le ruissellement commence, il est dans un premier temps diffus. Il transporte les éléments détachés par le splash. Lorsque la quantité d'eau ruisselante devient épaisse, le coefficient de frottement de la lame d'eau et de la surface du sol augmente puis le ruissellement devient abrasif (ROOSE, 1981 ; GUILLOBEZ, 1990).

A Brazzaville les études de LOUEMBE et TCHICAYA (1993), NGABAKA-KOUBANGO (2004), MBOUNGOU-SOMPI (2006) et MAYIMA (2007) confirment que l'agressivité des pluies et leur fréquence demeurent les principales causes de l'érosion hydrique.

Le degré d'exploitation du sol par l'homme, la topographie et la nature du sol constituent les principaux facteurs qui interagissent et régissent l'ampleur de l'érosion pluviale.

9

Sous forêt secondaire à Adiopodoumé, ROOSE (1981) a montré que l'érosion augmente avec la pente : de 17 à 455 kg/ha/an pour 7 à 65% de pente. Sur les Padza (sols dénudés et pentus de Mayotte), du 2/12/03 au 11/03/04, SARRAILH et FERET (2005) ont mis en évidence des départs de 150 t/ha sur pentes comprises entre 10 et 20% et 250 t/ha pour les pentes supérieures à 20%. Les pertes en terre croissent de façon exponentielle avec l'inclinaison des terrains (ROOSE ,1981). A Brazzaville, NGABAKA- KOUBANGO (2004) a montré que les pentes faibles et longues et les pentes courtes et fortes augmentent respectivement le débit et la vitesse d'écoulement de la nappe d'eau. MBOUNGOU-SOMPI (2006), affirme également que plus la pente augmente, plus les pertes en terres croissent.

La texture, la structure, le couvert végétal, la composition chimique et le degré d'humidité du sol interagissent et modulent le phénomène d'érosion hydrique :

- pendant la phase d'imbibition, le retard d'apparition du ruissellement est d'autant plus considérable que la rugosité et la porosité sont plus importantes. Ces deux éléments du sol conditionnent l'arrivée à un régime permanent et la durée de la phase de vidange après l'arrêt de la pluie (VIGIUER, 1991) ;

- la végétation du sol intercepte les gouttes d'eau et diminue le splash. De 1 à 4% de pente sous savane dégradée par le feu, ROOSE (1981) a quantifié des pertes de 50 à 700 kg/ha/an ;

- les sols argileux par exemple sont peu perméables. Une teneur considérable en colloïdes (argileux et organiques) dans le sol augmente la cohésion des particules et diminue leur détachement sous l'effet du splash. L'eau, par sa teneur associée aux colloïdes contrôle la stabilité physique du sol (TESSIER, 1994). Lors de deux pluies successives, quand le ressuyage n'est pas terminé après la première pluie, la phase d'imbibition est relativement brève dans le deuxième cas.

A Brazzaville, les terrains sableux dénudés par l'activité des citoyens, pauvres en argile et également en matière organique ont une texture favorable à leur mise en mouvement par l'impact des gouttes d'eau et par le ruissellement des eaux (LOUEMBE et TCHICAYA, 1993 ; NGABAKA-KOUBANGO, 2004 ; MBOUNGOU-SOMPI, 2006 ; MAYIMA, 2007).

L'intensification des activités humaines sur les sites urbains est responsable du déséquilibre des différents éléments du milieu qui se traduit par la destruction de la couverture végétale, l'imperméabilisation du sol par les dalles et les toitures des maisons, la pollution physique du sol par les déchets plastiques... Voila ce qui justifie la rupture morphodynamique de ces dernières décennies (LOUEMBE et TCHICAYA, 1993 ; GNONGBO, 2003 ; M. TCHOTSOUA ;

10

MABONDZO-MANKOU, 2005). En milieu urbain par exemple, les voiries produites par le lotissement concentrent les eaux lors des forts abats. Le ruissellement ainsi généré devient agressif. Les ravinements commencent en aval des principaux collecteurs d'eau et finissent parfois à devenir spectaculaires au fil des temps (GNONGBO, 2003; LOUEMBE et TCHICAYA, 1993 ; NGABAKA-KOUBANGO, 2004 ; MBOUNGOU-SOMPI, 2006 ; MAYIMA, 2007).

I.2. Sur les processus de l'érosion hydrique

Lors d'une pluie, VIGUIER (1991) distingue quatre phases concernant le comportement de l'eau au niveau du sol :

- la phase d'imbibition qui va du début de la pluie à l'apparition du ruissellement. C'est la phase d'infiltration des eaux. Sa durée est fonction de la nature du sol ;

- la phase transitoire allant du début du ruissellement jusqu'au régime permanent ;

- la phase de régime permanent qui se caractérise par une dominance du ruissellement, car le sol devient saturée ;

- la phase de vidange qui commence à partir de l'arrêt des précipitations jusqu'à l'annulation de l'écoulement.

Lors d'une pluie, les gouttes d'eau frappent la surface du sol avec une certaine énergie potentielle. L'action mécanique qui en résulte désagrège les agrégats de terre en provoquant des éclaboussures qui retombent un peu plu loin des lieux d'impact : c'est · l'effet splash · qui est la première action de l'érosion hydrique. Pendant la phase d'imbibition, la battance de pluie est à l'origine d'une pellicule de battance peu perméable favorisant le ruissellement. Les particules ainsi détachées seront transportées par les eaux de ruissellement (ROOSE, 1981 ; GUILLOBEZ, 1990 ; VIGUIER, 1991 ; LOUEMBE et TCHICAYA, 1993).

Le déclenchement du ruissellement est fonction de la capacité limite d'infiltration d'un sol et de l'intensité de la pluie. Le ruissellement est le vecteur essentiel de l'érosion mécanique et est responsable de la totalité des pertes en terre, la charge transportée augmente avec le débit (ROOSE, 1981). Pendant le ruissellement, là où les eaux sont concentrées et épaisses le splash devient nul du fait que les gouttes d'eau sont interceptées par l'écoulement.

A la surface du sol, sous l'effet des forces de gravitation, le relief module les modalités de ruissellement des eaux. En pente faible, l'eau n'a pas beaucoup d'énergie cinétique, elle trie les

11

éléments fins du sol et les charrie en aval, laissant ainsi les éléments grossiers sur place : c'est le transport sélectif entraînant une squelettisation du sol (ROOSE, 1981). Lorsque la pente est forte, et que les eaux se concentrent, il se forme des rigoles. Plus la vitesse des eaux augmente, le ruissellement assure l'ablation des quantités de plus en plus importantes de terre. Il devient abrasif et engendre le ravinement.

Selon la topographie, le type de sol et le niveau d'évolution du phénomène, on distingue :

- le ruissellement diffus ou en filets entraînant des minuscules particules (c'est le décapage superficiel du sol) ;

- l'érosion en rigole, lorsque l'eau se concentre et commence à inciser linéairement le sol ;

- le ravinement commence lorsque les eaux se hiérarchisent et se concentrent dans les rigoles. Elles acquièrent une énergie développant des cisaillements, donnant naissance à la ravine qui va progressivement évoluer par érosion régressive. La ravine évolue et devient un ravin. Plus que le plancher s'incise, le ravin passe de la forme d'un V à la forme d'un U par recul de ses parois. Les eaux qui ruissellent au niveau du plancher affouillent et sapent la base des parois du ravin. De cet affouillement et sapement résultent des éboulements qui entraînent l'élargissement du ravin ;

- le sapement des berges dans le cas des ruisseaux, rivières et fleuves répond aussi au même principe : les eaux douées d'une certaine énergie cinétique affouillent les berges et élargissent les lits des cours d'eau ;

- en régime torrentiel où l'énergie cinétique de l'eau est très importante, le ruissellement arrache des éléments de plus en plus grossiers (cailloux) qu'il charrie par reptation.

Plusieurs modelés morphologiques sont engendrés par l'érosion hydrique. Les formes suivantes sont ainsi distinguées : les griffes, les rigoles, les ravines, les ravins, les lits fluviaux, les cônes de déjection ...( JOLY, 1988 ; LOUEMBE et TCHICAYA, 1993). Au Népal, en pente forte l'érosion se manifeste par des glissements de terrain (PAUDYAL, 2007).

I.3. Sur les méthodes utilisées pour l'étude de l'érosion hydrique

Pour comprendre la dynamique de l'érosion hydrique, différentes méthodes ont été utilisées lors des études antérieures. Le choix des méthodes varie d'un chercheur à un autre, selon les objectifs visés, le type de milieu et l'équipement disponible. Des méthodes déjà utilisées , on peut citer : les parcelles d'érosion, les micro-parcelles, les cases de lessivage oblique (E.R.L.O), les cases de

12

drainage vertical, les micro-profils, les simulateurs de pluies, le suivi de l'évolution des formes des ravins et ravines...

I.3.1. Les parcelles d'érosion

Elles sont composées d'une parcelle de quelques dizaines à quelques centaines de mètres carrés, complètement isolées de l'extérieur par des tôles fichées en terre sur au moins dix centimètres. A l'aval, un canal récepteur dirige les eaux et les terres érodées vers un système de stockage composé d'un piège de sédiments et de plusieurs cuves reliées entre elles par un partiteur. Ces parcelles de 50 à 5000 m2 et le reste du dispositif permettent de quantifier l'eau de ruissellement et les particules décapées (ROOSE, 1981). Cette méthode nécessite des suivis réguliers, et ceux-ci sont coûteux en personnel ou en appareillages sophistiquées (BARTHES et ROOSE, 2001).

I.3.2. Microparcelles

Dans un milieu naturel, des petites parcelles sont aménagées. Chacune comprend une station formée par quatre piquets en bois enfoncés dans le sol à 50cm de profondeur. Sur chaque piquet est placé un dispositif de calage destiné à recevoir une planchette perforée de trous. Chaque station comporte huit points de repère (VIGUIER, 1991). Leurs faibles dimensions, limite la vitesse et la concentration du ruissellement. Ce qui ne permet pas une estimation satisfaisante des pertes en terre (BARTHES et ROOSE, 2001).

I.3.3. Les cases de lessivage oblique (E.R.L.O.)

Elles permettent de capter les eaux de gravité qui percolent obliquement à travers les différents horizons du sol en vue d'analyser leur charge soluble et solide et éventuellement d'évaluer l'intensité de migration par cette voie. Le dispositif est constitué d'une parcelle à érosion classique et d'une fosse (2 x 2 x 1 m3) avec des fentes de quinze centimètres de profondeur creusées dans le sol, sous chacun des principaux horizons (jusque vers 150 à 200centimètres). Des gouttières en plastique reliées à des tuyaux des jerricans de soixante litres sont fixées à ces fentes (ROOSE, 1981).

13

I.3.4. Cases de drainage vertical

Elles permettent d'évaluer la quantité d'eau libre qui percole à travers les pores du sol. Le dispositif est constitué d'un cylindre en tôle enfoncé dans le sol de manière à ne pas remanier le sol. La base du cylindre est munie d'un collecteur des eaux de percolation associé à un tuyau qui évacue les eaux dans une fosse puis dans une cuve de mesure (ROOSE, 1981).

I.3.5. Les microprofils

C'est une méthode qui consiste à suivre les mouvements verticaux du niveau d'un sol pendant un temps déterminé au niveau des profilomètres précis. Cette méthode est adaptée aux sols dénudés. A Brazzaville, MBOUNGOU-NSOMPI (2006) l'a réalisé en utilisant une ficelle, un décamètre, une paire de repères fixes placées de part et d'autre de la voirie, sur un plan horizontal et perpendiculaire à celle-ci. Toujours pour l'élaboration des microprofils, SARRAILH et FERET (2005), ont mis au point l'Eda (érodimètre différentiel à aiguilles). C'est un appareil très pratique par sa facilité de transport, même dans des zones d'accès très difficile. Mais il est difficile de l'utiliser en milieu urbain en raison de la forte circulation des citadins et des véhicules.

I.3.6. Simulateurs de pluie

Ils permettent de produire des pluies artificielles dont les expérimentateurs peuvent modifier les paramètres à volonté. La réaction du sol face à l'impact des gouttes de pluies et au ruissellement ainsi généré est évaluée (ROOSE, 1981 ; CASENAVE, 1990). Ils comportent :

- une citerne de stockage d'eau ;

- un système constitué de pompe, de tuyau, de régulateur de pression et un axe vertical tournant à quatre tours par minute qui fournit de l'eau claire sous pression ;

- un dispositif de simulation de pluie à l'extrémité de l'axe vertical, formé de dix bras horizontaux avec trente vannes et trente gicleurs réglables ;

- deux parcelles d'érosion avec en aval un canal de réception qui collecte les eaux de ruissellement chargées des particules érodées et les déverse dans une cuve d'un quart de mètre cube.

Cet appareillage est relativement coûteux (BARTHES et ROOSE, 2001). Toutefois l'extrapolation des données sur parcelles à l'échelle de tout le bassin versant pose le problème de fiabilité des

14

résultats en raison de l'hétérogénéité du milieu et de la façon dont les phénomènes se déroulent naturellement.

I.3.7. Suivi des changements de formes géométriques

Il consiste à suivre l'évolution des formes géométriques et l'étendue des incisions linéaires au niveau d'une ravine ou d'un ravin. Des repères sont fixés et servent à évaluer l'évolution des bordures d'une ravine ou d'un ravin et par conséquent les volumes de terre enlevée. MBOUNGOU-NSOMPI (2006) a montré que les résultats étaient très significatifs quand les accidents sont au niveau des principaux collecteurs des eaux de pluie. En milieu urbain (cas de Brazzaville), les stratégies antiérosives par usage des ordures ménagères complique parfois le bon suivi de l'évolution des bordures des ravins ou des ravines.

15

Chapitre II : Caractéristiques de la zone d'étude

II.1. Localisation de la zone d'étude

Cette étude s'est réalisée dans la ville de Brazzaville (située entre 15°11' et 15°18' de longitude Est puis 4°10' et 4°20' de latitude Sud), plus précisément dans le quartier 16A (Kingouari). Ce quartier s'étant sur deux bassins versants (la Kingouari et la M'filou) qui tous les deux sont tributaires du grand bassin versant du Djoué. La zone d'étude est délimitée :

- au Nord par le ruisseau Kangoula qui la sépare du quartier Massina ;

- au Sud par la rivière Djoué ;

- à l'Est par la rivière M'filou ;

- à l'Ouest par la rue Badiantséké et l'avenue Cardinal Biayénda.

Figure 1 : Plan de la ville de Brazzaville et localisation de la zone d'étude

16

II.2. Climat

Le climat de Brazzaville est tropical humide de type bas-congolais (SAMBA-KIMBATA, 1978). Il est caractérisé par deux saisons : une saison de pluies d'octobre à mai avec un fléchissement en janvier et une saison sèche de juin à septembre. La saison des pluies commence généralement entre le 11 et le 16 Septembre pour terminer entre le 14 et le 20 mai. Ces dernières années, une tendance tardive de l'arrivée du début de la saison de pluies est constatée (MIALOUNDAMA et NDINGA, 2006).

La pluviométrie annuelle est de l'ordre de 1400mm d'eau. La pluviosité de cette dernière décennie se présente de la manière suivante.

Température

Pluies

250

200

150

100

50

0

125

100

75

50

25

0

Mois

Figure 2 : Diagramme ombrothermique de 1996 à 2006

(Station de Maya-Maya. Source de données : service synoptique ANAC, 2007).

mrae )

La température moyenne est de l'ordre de 25°C avec des amplitudes thermiques qui ne dépassent pas 5°C. Les pluies s'abattent sous forme d'averses orageuses qui peuvent être violentes. Cependant, elles peuvent durer plusieurs heures, mais l'essentiel des abats s'effectuent en un temps relativement bref : une demi-heure à une heure et demi, le reste s'étalant à une traînée plus ou moins longue. Ces deux dernières décennies les intensités maximales suivantes ont été enregistrées 4mm/mn en 5mn, 2,46mm/mn en 15mn, 2mm/mn en 30mn et enfin 1,5mm/mn en 60mn (source service synoptique A.N.A.C. 2007). La fréquence des pluies de la dernière décennie (1995-2005) se présente comme l'indique la figure 3 ci-dessous.

Nombre de

jours de

pluies

18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

 

17

Jan. Mars Mai Juillet Sep. Nov.

Mois

Figure 3 : Fréquence moyenne mensuelle des pluies de 1995 à 2005 Source des données : service synoptique ANAC (2007).

L'humidité est importante. Elle est maximale (76%) quand la température est minimale vers le lever du soleil. Elle est minimale (68%) quand la température est maximale en début d'après midi.

II.3. Géologie

D'après COSSON (1955), LE MARECHAL (1966) et DATET (1969), le substratum géologique de la ville de Brazzaville est constitué des formations gréseuses et limoneuses. Ainsi trois séries sédimentaires sont respectivement distinguées de la base vers le sommet (la série gréseuse de l'Inkisi, la série gréseuse du Stanley-Pool et la série limoneuse des plateaux Batéké).

La série gréseuse de l'Inkisi est d'âge Précambrien et puissante de 600 à 700 mètres. Elle est divisée en deux étages :

- un étage inférieur qui affleure dans la vallée du Djoué. Il comporte surtout des arkoses à mica blanc, de couleur lie de vin clair à brun rouge. Ces formations sont quartziteuses et renferment de très nombreux galets plats ;

- un niveau supérieur qui est essentiellement composé de grès siliceux, feldspathiques ou micacés. La teinte varie de lie de vin à rouge brique.

Dans la zone d'étude des affleurements des grès de l'Inkisi existent en plusieurs endroits (bordures du Djoué, dans les lits de la Kingouari et de la M'filou et au fond de certains ravins).

18

La série gréseuse du Stanley-Pool date du Crétacé et repose en discordance sur les grès de l'Inkisi. Cette série n'affleure pas dans la zone d'étude. Elle comprend trois niveaux :

- un niveau inférieur puissant de 10 mètres, qui n'est identifié qu'à Brazzaville où l'on rencontre des fossiles de Gastéropodes, Ostracodes et Esthériens. Il comporte des argilites rouges à passées gréseuses abondantes vers le haut, superposées à des Marnes plus ou moins sableuses, de teinte analogue ;

- un niveau moyen de grès compacts blancs localement indurés. Ce niveau aussi n'affleure qu'à Brazzaville et est observable dans le ravin de Makélékélé. Il est constitué de : grès tendres, feldspathiques, avec une dalle silicifiée à faciès de meulière au sommet ;

- un niveau supérieur des grès kaolinitiques, tendres, à grain moyen, de couleur jaune. On y note une absence complète de feldspaths. Ce niveau affleure dans l'île Mbamou, sur les rives du fleuve Congo en amont de Brazzaville et dans la haute vallée de Djiri.

La série des plateaux Batéké date du tertiaire et comprend deux niveaux :

- un niveau inférieur de grès polymorphes de l'Eocène, de 30 mètres de puissance. Il comprend à la base des grès tendres blanc-jaunâtres, gris par altération et de grès rouges. Au milieu de ce niveau est formé des grès durs silicifiés, quartzitiques, clairs (blanc, brun, rose). Au sommet de ce niveau se trouve des grès tendres blancs, se désagrégeant en sables blancs ;

- le niveau supérieur de limon sableux ocres du Néogène, d'épaisseur variant entre 20 à 90 mètres sur les plateaux Batéké. Ces limons reposent apparemment en concordance sur l'ensemble inférieur.

II.4. Géomorphologie

Brazzaville s'étale essentiellement sur trois ensembles géomorphologiques très distincts les uns des autres (VENNETIER, 1977). On distingue :

- la plaine alluviale, sujette à de fréquentes inondations lors de la saison des pluies. Elle comporte les quartiers de Talangaï, Poto-Poto, Ouenzé et Moungali ;

- le plateau qu'occupent les arrondissements de Bacongo, Makélékélé, Mfilou-Ngamaba et Moungali ;

- l'ancienne terrasse alluviale qui s'est développée sur la rive droite du Djoué.

La zone d'étude est un plateau de plus de 300 m découpé de plusieurs vallons où serpentent les ruisseaux Kangoula, Kingouari et la rivière M'filou qui tous sont affluents du Djoué.

19

II.5. Réseau hydrographique

Bordée par le fleuve Congo, la ville de Brazzaville est arrosée principalement par de nombreux

cours d'eau qui se jettent tous, au Sud et à l'Est dans ce fleuve. Il s'agit de :

- la Djiri et Kélékélé au Nord ;

- la Tsiémé, la Mfoa et Madukutsékélé au centre ;

- le Djoué et la Mfilou à l'Ouest.

La zone d'étude est arrosée par deux affluents du Djoué : la Mfilou et la Kingouari ou Kinsoundi.

II.6. Sols

Plusieurs types de sols sont rencontrés dans Brazzaville. Selon la roche-mère, on distingue les sols formés sur limon sableux ocre Batéké à teneur en argile et en réserves minérales très faibles, des sols formés sur grès de l'Inkisi à texture sablo-argileuse et des sols formés sur alluvions hétérogènes du fleuve Congo et ses affluents. Ils sont généralement sablo-argileux pauvres en matières organiques. On distingue ainsi trois classes de sols : les podzols ou sols podzolisés, les sols hydromorphes et les sols ferrallitiques (SCHWARTZ, 1987).

- Les sols podzolisés

Les podzols de la région de Brazzaville sont constitués de sables quartzeux, pour 95% au moins. La podzolisation s'est faite soit en position topographique haute (peu nombreux) soit en position de terrasse (le plus souvent). En zones basses, se rencontrent des pseudo-podzols de nappe formés de matériaux gréseux (au fond des vallées) et de matériaux sablo-argileux.

- Les sols hydromorphes

Ils occupent des surfaces importantes dans les vastes vallées marécageuses du fleuve Congo et de ses affluents. Ce sont des sols extrêmement hétérogènes, tourbeux ou semi-tourbeux et engorgés d'eau.

- Les sols ferrallitiques

Il s'agit des sols ferrallitiques fortement désaturés, psammitiques. Ils occupent la quasi-totalité des plateaux de Brazzaville. Ils se rencontrent également dans les zones de collines et les rebords des plateaux de Brazzaville. Ce sont des sols sableux ou sablo-argileux à teneur en argile variant entre 4 et 25% suivant leur position le long des pentes.

20

II.7. Végétation

D'après MAKANY (1976) cité par SCHWARTZ (1988), Brazzaville et ses environs étaient à l'origine couverts de forêts et de savanes. Les savanes étaient essentiellement peuplées de Graminées (Trachypon thollonii) et d'Annonacées (Annona arenaria). Deux espèces (Hypparhenia diplandra et Bridelia ferrugina) sont typiques des sols plus argileux, tandis que deux autres (Loudetia demeusii et Hymenocardia acida) sont typiques des sols plus sableux. Les forêts présentaient également des aspects variés : des boqueteaux et/ou des bosquets sur les plateaux, des forêts mésophiles occupant environ 5% de la surface et des forêts galeries qui bordent les cours d'eau.

II.8. Environnement socio-économique

Fondée en octobre 1880 et bordant le Stanley-Pool, Brazzaville s'étire le long de la rive droite du fleuve Congo sur plus de 30 kilomètres. Sa superficie est passée de 7200 ha en 1980 à 11000 ha en 2005 et à 11500 ha actuellement et seule elle concentre un peu plus de 30% des 3.158.068 habitants du Congo (SAMBA et MOUNDZA, 2007). Capitale politique et administrative de la République du Congo, Brazzaville compte 7 arrondissements : Makélékélé, Bacongo, Poto-Poto, Moungali, Ouenzé, Talangaï et Mfilou. Elle est dotée des infrastructures administratives, commerciales et quelques industries légères de transformation et de production des biens de consommation courante.

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Chapitre III : Méthodologie adoptée

Sachant que cette étude se déroule en site urbain, il est impossible d'utiliser certaines méthodes adaptées à l'étude du phénomène en zone inhabitée en raison de la forte circulation des personnes et des véhicules.

Vu les moyens disponibles, pour ce travail de recherche, on a adopté une méthodologie consistant à :

- faire une observation critique du phénomène sur les lieux ;

- identifier et caractériser les différents ravinements dans la zone d'étude ;

- caractériser la dynamique de l'érosion hydrique avec installation et suivie des profilomètres dans les principales voiries qui jouent, faute d'aménagement, le rôle de collecteurs des eaux de ruissellement.

III.1. Identification et caractérisation des ravinements

Il s'agit d'abord de répertorier les différents ravinements de la zone d'étude et en relever leurs coordonnées (localisation de la tête de ravins ou ravines et des épandages). Après l'identification des formes de l'érosion, on a procédé aux observations de leur état et à la mesure de leurs dimensions.

Pour ce qui est des mesures, chaque ravinement identifié est découpé en figures élémentaires séparées par des sections (généralement trapèzoïdales) perpendiculaires au plan de celui-ci. Avec le concours de trois personnes, les mesures suivantes sont effectuées :

- la longueur intersection ou le diamètre pour le cas de demi-cercle ;

- les dimensions (grande base, petite base et hauteur ou profondeur) de chaque section trapézoïdale correspondant à chaque section.

Les observations des ravinements ont consisté à :

- noter si les parois sont concaves, convexes ou rectilignes ; - noter le degré de couvert végétal sur les parois ;

- mesurer avec un clinomètre, l'inclinaison des parois.

III.2. Installation et suivi des profilomètres

Le choix de la méthodologie de profilomètre en s'inspirant de l'Eda (Erodimètre différentielle à aiguille) de Feret et Sarrailh à Mayotte 2005, pour évaluer l'érosion par décapage superficiel se justifie par : sa simplicité, son faible coût, sa fiabilité, sa représentativité reconnus et le fait que cette étude se déroule en milieu emprise à une intense circulation des personnes et biens.

Quatre avenues et huit rues ont été choisies en raison de leur rôle de principaux collecteurs et du fait qu'elles déversent directement ou par l'intermédiaire d'une autre les eaux dans un ravin. Sur ces voiries, des profilomètres sont installés de la manière suivante : sur deux supports fixes de par et d'autre de la voirie, une marque de peinture est placée sur chaque support selon un plan horizontal.

Les mesures consistent à suivre l'évolution du micro profil du sol au niveau de chaque profilomètre. Ces mesures sont effectuées une fois par mois. Ainsi à chaque section, le ruban du double décamètre est tendu sur le plan horizontal. Partant de l'une des extrémités, la hauteur verticale entre le niveau du sol et le ruban est relevée à chaque dixième de la longueur du profilomètre. A chaque section correspondent donc onze points de mesure.

III.3. Mesure des pentes des voiries

A l'aide d'un clinomètre, soient A, B, C et D (fig.4) les différents points ayant servi aux mesures de pente, permettant le calcul de la dénivellation, on procède de la manière suivante :

- l'opérateur avec le clinomètre se place au niveau de A par exemple et vise la ligne de mire

placée sur la règle en planche tenue verticalement par une deuxième personne en B;

- la pente lue sur le clinomètre est notée ;

- la distance (dAB) est en suite mesurée ;

- la dénivellation entre A et B est obtenue en utilisant la relation : pente est égale à la dénivellation entre A et B sur la distance horizontale entre A et B ;

- on répète la même manipulation en BC et CD, la somme des trois dénivellations ainsi obtenues constitue la dénivellation totale entre A et D.

Figure 4 : schéma d'un tracé de relevés topographiques

22

23

III.4. Méthode de calcul des pertes en terre

III.4.1. Au niveau des voiries

Soient L1, L2, ..., Ln les différentes distances entre profilomètres consécutifs d'une voirie le dispositif de quantification se présente comme ci-dessous/cm3 (30-50 cm). La densité (d) des terres indiquée par les différents travaux de forage réalisés dans Brazzaville est voisine de 1,6g/cm3 ou 1600 kg/m3 (B.C.B.T.P., 2006). Pour convertir les m3/m2 en t/ha, on procède par la formule : Qt = Vt/At x d x 10 avec Qt en t/ha et d en kg/ m3.

Figure 5 : Disposition de deux profilomètres sur une section de voirie subdivisée

en dix bandes de mesure du niveau de la surface du sol.

Pour déterminer le volume de terre décapée ou déposée dans chaque bande de mesure,

on détermine d'abord les épaisseurs au niveau de chaque profilomètre. Le volume de

terre déplacée dans la bande i est calculé par la formule suivante :

Vi = L * li * [(e1 + e2)/2]

Avec :

i = numéro de la bande de mesure, allant de 1 à 10 ;

L = longueur de la section entre deux profilomètres ;

li = largeur de la bande i ;

e1 = épaisseur de terre déplacée dans chaque bande au niveau du profilomètre 1 ;

e2 = épaisseur de terre déplacée dans chaque bande au niveau du profilomètre 2.

Le volume total de la terre déplacée entre deux profilomètres est égal à :

Vt = V1 + V2 + V3 + ... +V10

24

Le volume total de terre déplacée dans la voirie mesurée est ainsi déterminée par la formule :

V = ?Vt (1< t < n)

III.4.2. Au niveau des ravins et ravines

Soient S1, S2, ..., Sn+1 les différentes sections trapézoïdales d'un ravinement, A1, A2, ...An+1 ; I,1 , I,2 ,..., I,n +1 et L1, L2, ... , Ln respectivement les aires, les hauteurs et les distances inter-sections

de ces sections (NAIMI et al, 2003 ). Chaque section est perpendiculaire au ravinement. Le volume total du ravinement est : Vt = ? (An +An+1)/2 x Ln

Avec An = (£n + l'n)/2 x I,n comme dans la figure 6.

S2

limites des sections bordures visibles du ravin bordures non visibles

S1

Figure 6 : Schéma d'un ravinement montrant deux sections séparées d'une distance L.

Légende : Formule de calcul du volume de terre enlevée :

£1 : grande base en S1 V = (A1 + A2)/2 x L1 + (A2 + A3)/2 x L2 + ....

£2 : grande base en S2

l'1 : petite base en avec A1 = (£1 + l'1)/2 x I,1

l'2 : petite base en S2 A2 = (£2 +l'2)/2 x I,2

I,1 : profondeur en S1 A1 et A2 : aires respectives des trapèzes

I,2 : profondeur en S2 en S1et S2

L1 : longueur entre S1 et S2

Dans le cas des figures où la figure géométrique du ravin ou de la ravine au toit diffère de celle du plancher, la moyenne des surfaces du toit et du plancher est multipliée par la profondeur pour obtenir le volume de terre perdue (fig.7).

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a - triangles au toit et au plancher b - demi-cercle au toit et triangle au plancher

Figure 7 : Cas de figures rencontrées à la tête de certains ravinements (a et b)

Pour le triangles au toit et au plancher (a) : p, h et b respectivement, la profondeur, la hauteur et

base au toit. Les lettres avec prime désignent les dimensions de la figure au plancher. Le
volume (V) est trouvé par : V = (A1+A2)/2 x p avec : A1 = (h x b)/2 et A2 = (h'x b')/2 (A1et A2 respectivement aires des triangles au toit et au plancher).

Dans le cas du demi-cercle au toit et triangle au plancher (b) : D, p, b' et h' respectivement diamètre au toit, profondeur, base et hauteur du triangle au plancher. Le volume (V) est calculé par la formule précédente (a) mais avec A1 = ð (D/2)2 (aires du demi-cercle au toit) et A2 comme dans le cas précédent (a).

Pour mener à bien ce travail, l'ensemble de l'équipement était constitué de :

- un clinomètre à double graduation (de 0 à 90° et de 0 à 150%) de marque SUUNTO

641941.

- un double décamètre à ruban ;

- un mètre enrouleur de 50 m et un mètre pliant de 3 m;

- un fil en nylon de plus de 150m ;

- un niveau de chantier ;

-une machette et une règle en planche de 2m graduée, utilisée comme mire ;

- une peinture à huile.

26

Chapitre IV : Manifestation de l'érosion dans la zone d'étude

IV.1. Conditions de manifestation de l'érosion hydrique

IV.1.1. Agents de l'érosion hydrique

Les pluies et le ruissellement sont les agents dynamiques de l'érosion dans la zone étudiée. Ne disposant pas d'une station météorologique, dans ce travail les données météorologiques sont celles de la station de MAYA-MAYA située à environ 3,5 km de la zone d'étude. Avant cette étude (en octobre, novembre et décembre), les pluies se sont caractérisées par des intensités voisines de moyenne de la dernière décennie sauf en octobre où est tombé un maximum de 280,2 mm comme en 2006. Pour une hauteur moyenne de précipitations de 139,7 mm, janvier a eu 18 jours de pluies alors que la moyenne de la décennie est de 12 jours. Le reste de la période d'étude s'est caractérisée par des valeurs plus ou moins égales aux valeurs moyennes de la dernière décennie (184,9 , 212,6 , 179,5 , 108,2 et 42,5 mm pour respectivement février, mars, avril, mai et juin).

Au regard de la fréquence de pluies et des hauteurs d'eau tombée, avant et pendant cette étude, les sols étaient dans des conditions pouvant justifier un important ruissellement et les ablations superficielles. La fréquence de pluie pendant l'étude se présente de la manière suivante : 18, 10, 11, 12 et 9 jours de pluie respectivement pour janvier, février, mars, avril et mai.

IV.1.2. Facteurs de l'érosion hydrique

Dans les bassins versants étudiés, plusieurs facteurs interagissent et contrôlent la dynamique du phénomène : la nature du sol, le relief et l'action anthropique. L'érosion dans ces bassins versants se manifeste sur des sols dont le couvert végétal quand il existe, se limite à quelques espèces herbacées et des arbres fruitiers plantés par l'homme. L'essentiel de la végétation est rencontré dans les cimetières entre les différentes tombes et en quelques endroits inhabités sur des versants à pentes fortes.

27

En bordure du Djoué, jusqu'à 3m de profondeur, la teneur en sable ne dépasse pas 60% et celle en argile avoisine 39% (SCHWARTZ, 1987). Plus loin du Djoué, la teneur en sable est environ de 90% pour le premier mètre de profondeur (MAYIMA, 2007).

Ainsi ces sols seraient normalement très perméables avec peu de ruissellement d'eau en surface. Le relief et l'action anthropique expliqueraient en partie la dynamique du phénomène dans cette zone.

IV.1.2.1. Caractéristiques morpho-topographiques

Les résultats des relevés topographiques effectués sur les principales voiries sont en annexes (tableau n°IV). Les pentes qui généralement ne dépassent pas 5% sur les plateaux, s'accentuent et dépassent 13% au niveau des versants. Le versant de la vallée du Djoué, avec des valeurs de pente de 30%, mais dépassant 40% en certains endroits et ceux du vallon de la Kingouari avec 26 à 66% sont les plus pentus. Par contre les versants de la Mfilou et de la Kangoula sont les moins pentus, avec au plus 28%.

Les mesures des pentes ont été réalisées essentiellement sur les voiries du bassin versant de la M'filou. Concernant le bassin versant de la Kingouari, seule l'avenue A. Bitsindou a fait l'objet de mesures. Ces mesures n'ont intéressé que les voiries où les profilomètres étaient installés. Les valeurs ainsi obtenues ont servi à l'élaboration des profils topographiques des voiries respectives. Dans les voiries ayant fait l'objet de mesures de pentes, les valeurs sont inférieures à 9%, sauf pour l'avenue R. Zacharie où une pente de 20% est mesurée à 7,1m de la tête du ravin. La largeur de ces voiries varie entre 4,5 et 11 mètres. Les principaux collecteurs des eaux de ruissellement (grandes voiries), sont creusés par des ravinements, rendant certaines zones inaccessibles aux véhicules et/ou aux piétons. Les relevés topographiques effectués ont permis d'élaborer quelques profils topographiques (figure 8).

28

15

10

5

0

m 100 200 300 400 500 600 700

15

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0

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15

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0

m 100 200 300 400 500 600 700

m 100 200 300 400 500 600 700

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5

0

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5

0

m 100 200 300 400 500 600 700

m

m 100 200 300 400 500 600 700

m 100 200 300 400 500 600 700

m 100 200 300 400 500 600 700

15

10

5

0

15

10

5

0

12

7

2

-3

Figure 8 : Profils topographiques de principales voiries ayant fait l'objet d'un suivi

a - Avenue A.Bitsindou

Sur l'avenue A. Bitsindou, les valeurs de pentes varient de -1% à 4,5% pour une dénivellation de 9,24 m et de la tête du ravin stabilisé au dernier point de suivi de l'évolution du microprofil. L'allure de l'avenue est convexe sur les 300 premiers mètres et concave par la suite. Elle reçoit les eaux de ruissellement (collectées à partir de la ligne de partage des eaux située au plus à 40 m) des avenues R. Zacharie, Mvouloungia, Salabiakou, et de bien d'autres rues. Dans sa partie concave, l'eau est collectée de part et d'autre et évacuée par un égout en direction de la Kingouari. Toutes les eaux collectées sur cette longueur sont déversées dans le ravin stabilisé.

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b - Avenue R. Zacharie

L'avenue R. Zacharie est de forme régulière en amont et concave en aval. Sur sa partie rectiligne est construite une diguette en matériaux durables. En aval et à 7,1 m du ravin, la pente est égale à 20%. Toutes les eaux collectées sur cette longueur sont reçues par un entonnoir en béton qui les déverse directement dans un ravin et freine son évolution. Cette avenue est soumise à une intense circulation des piétons à cause du petit marché qui s'y trouve.

c - Avenue Mvouloungia

L'avenue Mvouloungia est impraticable de la Mfilou à la tête du ravin. C'est sur celle-ci qu'a évolué le plus long ravin de la zone d'étude. La partie où la circulation des personnes et des véhicules est possible commence après la tête du ravin et se termine à l'avenue A. Bitsindou. Du ravin à la ligne de crête la longueur fait 342,45 m et les eaux collectées sont déversées dans ce ravin. Les valeurs des pentes varient de -0,5 à 3,5% sur la partie non ravinée. Elle collecte les eaux sur 20 m qui sont déversées sur A. Bitsindou. Son profil est plus ou moins régulier. Avant la tête du ravin se trouve une sorte de digue formée par les ordures ménagères jetées par les populations. Long de 362,45 m (du ravin à A. Bitsindou), la dénivellation est égale à 6,49 m.

d - Avenue Salabiakou

L'avenue Salabiakou a une dénivellation de 4,22 m de la tête du ravin stabilisé à l'avenue A. Bitsindou. Les valeurs des pentes varient de 2% à -9%. Elle est tributaire de l'avenue A. Bitsindou sur 75 m de longueur. Partant de la ligne de partage des eaux, les eaux ruissellent sur la plus grande partie de celle-ci et sont déversées dans le grand ravin stabilisé. Du coté de A. Bitsindou, la forme est convexe, tandis qu'elle est régulière du coté du ravin.

e - Rue Mbanzanguéri

Longue de plus de 500 m, elle présente une ligne de crète. Elle déverse à la fois les eaux dans le bassin versant de la Kingouari et dans celui de la M'filou. Son profil topographique commence à moins de trois mètres d'une digue de sacs de terre, dans une zone où la voie est inaccessible aux véhicules à cause des rigoles. Son profil topographique est plus ou moins régulier de part et d'autre de la ligne de crête. De la digue à l'avenue A. Bitsindou le terrain présente une dénivellation de

30

3,78 m. Elle reçoit une bonne quantité du ruissellement de la rue Kimpandzou par le biais du mur de l'église catholique.

f - Rue Mbankoua

Elle est longue de 740 m. Son profil commence par une pente de 4% et est rectiligne sur 330 m jusqu'au croisement avec l'avenue Malonga. Sa pente s'accentue de nouveau juste après cette avenue. Elle porte plusieurs dépressions indiquant les points d'intersection avec trois autres avenues. Ces avenues sont séparées entre elles par des lignes de crête. Sur ces 740 m la rue fait une dénivellation de 7,9 m, pour des valeurs des pentes variant entre -3 et 5%. La rue Mbankoua collecte les eaux pour le compte du bassin versant de la M'filou.

g - Rue Ngouata

Longue de 380m, pour des valeurs des pentes comprises entre 1,5 et 8%, son profil commence au niveau du caniveau déversant les eaux dans le ravin stabilisé Salabiakou. Plus ou moins régulière, Ngouata présente à 164 m du caniveau une accentuation de pente qui passe à 8% sur 20 m avant l'avenue Mvouloungia. Cette pente serait due aux quantités de terre qui y sont souvent déversées pour empêcher les eaux de l'avenue de ruisseler en aval dans Ngouata. En amont de l'avenue R. Zacharie, Ngouata collecte de l'eau qu'elle partage avec R. Zacharie à leur croisement.

h - Rue Mahoungou

Le profil de la rue mahoungou est rectiligne et commence au niveau du ravin stabilisé de l'avenue Salabiakou. Il traduit une dénivellation de 3,8 m pour des pentes de 2 à 4%. Sur ce tronçon, l'avenue est inaccessible aux véhicules car à l'autre extrémité se trouve le grand ravin de l'avenue Mvouloungia. Sur la même rue, après le ravin Mvouloungia est aménagé une diguette en terre empêchant les eaux de ruissellement de parvenir dans ce ravin.

i - Rue Kimpandzou

Son profil va du mur de l'église catholique à l'avenue R. Zacharie. Le profil topographique ainsi obtenu a une dénivellation de -2,18 m pour des pentes allant de -3,5 à 3%. Sur ses 120 premiers

31

mètres, la rue Kimpandzou collecte les eaux qu'elle déverse dans Mbanzangueri. Entre les deux premières crêtes se trouve l'avenue Malonga dont Kimpandzou collecte les eaux sur une distance de 95 m. Son profil montre des dépressions à chaque croisement avec une avenue.

j - Rues Maténsama, Mouhounou, et Ngafoula

Maténsama, comme Ngouata ne présente pas de ligne de crête. L'eau est collectée depuis le croisement d'une avenue et déversée dans l'avenue suivante. A ce type de carrefour, est souvent observé des griffes sur la rue indiquant un détournement d'une partie du ruissellement des eaux de l'avenue. Les relevés topographiques de ces deux rues montrent que de l'avenue Salabiakou à l'avenue R. Zacharie, l'altitude augmente. Par contre les rues Mouhounou, et Ngafoula comme Kimpandzou et Mbankoua présentent des zones de partage des eaux entre deux avenues consécutives.

IV.1.2.2. Actions anthropiques

Des trois bassins versants de la zone d'étude, le bassin versant de la M'filou (au Nord de la zone d'étude) abrite un cimetière sur une bonne partie de sa superficie. Le reste de la zone d'étude est loti, excepté dans les secteurs inconstructibles (cas des versants les plus pentus et des zones marécageuses bordant des ruisseaux.).

Au niveau des versants, là où les pentes atteignent 20%, une intense érosion anthropique est observée. Les citadins aménagent sur ces pentes des terrasses destinées à recevoir des habitations. Les talus ainsi générés, dans ce profil en marche d'escaliers, sont soit stabilisés par des bambous, soit par des murs de soutènement. Ces talus cèdent parfois lors des averses associées à de fortes rafales de vent, occasionnant de nombreux dégâts : tel fut le cas en novembre 2006 dans le bassin versant de la Kingouari où deux garçons sont morts à la suite du déracinement des bambous stabilisant le talus qui a détruit une partie de leur maison. En absence de construction d'entraves, les éléments des déblaiements engendrés par la mise en place des plates-formes sont exposés à un transport rapide sous l'action des eaux de ruissellement en direction des talwegs.

En bordure du Djoué et des cours d'eau qui lui sont tributaires affleurent les grès de l'Inkisi. Sur les versants proches de ces affleurements, le sol est riche en argile et est exploité par les riverains

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pour façonner des briques. Les trous creusés par cette exploitation augmentent la vulnérabilité des versants au ruissellement des eaux pluviales.

Une seule voirie bitumée traverse la zone d'étude, mais dans les trois bassins versants, les voiries sont essentiellement non bitumées et soumises à la circulation intense des véhicules et des piétons. Cette intense circulation provoque à la surface du sol un tassement des particules diminuant le coefficient d'infiltration des eaux.

Toute la zone d'étude est lotie. La construction des habitations rend une bonne partie du sol imperméable et génère un ruissellement important des eaux dans les voiries à chaque pluie. Les voiries produites par ces lotissements vont du plateau jusqu'au niveau des versants. Le plateau entrecoupé de vallons est divisé en blocs et les blocs divisés par des avenues et des rues où sont reparties des parcelles construites. L'occupation anarchique des terrains par les populations en complicité avec les propriétaires fonciers n'épargne pas les versants et les bas-fonds.

Ces différentes voiries mal entretenues sont généralement dépourvues de caniveaux pour la collecte et l'évacuation des eaux de ruissellement. Seule l'artère principale, l'avenue de Kinsoundi goudronnée, en dégradation très avancé et l'avenue A. Bitsindou disposent de caniveaux pour le drainage des eaux de ruissellement.

IV.2. Dynamique de l'érosion hydrique

Dans la zone d'étude les manifestations de l'érosion hydrique sont visibles à la fois à l'échelle de la parcelle et à l'échelle du bassin versant. La dynamique qui fait évoluer le phénomène est bien perceptible. En dehors du ravinement du site, le déchaussement des arbres et des fondations est observé un peu partout dans la zone étudiée. Après une importante pluie, une descente sur le terrain suffit pour se rendre à l'évidence de la dynamique de l'érosion hydrique à la surface du sol. On peut constater : des nouvelles griffes et plusieurs incisions linéaires dans les voiries, des glissements de pans de parois au fond des ravins et parfois des dépôts de matériaux (sables, ordures ménagères...) charriés par le ruissellement sur certaines voiries. Ainsi deux principales variantes de la dynamique sont distinguées : les ablations superficielles et les ablations profondes ou ravinements.

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IV.2.1. Dynamique des ablations superficielles

Le suivi des profilomètres installés dans les différentes voiries a permis de mettre en évidence les quantités de terre décapée au niveau des horizons superficiels. Aux mois de janvier et février, les différents profilomètres se sont caractérisés par une stabilité du profil ou un léger ensablement, sauf sur quelques voiries principales où un léger décapage a été observé sur des profilomètres distants des lignes de crête.

En mars, des ensablements et des décapages ont été observés, mais le décapage a dominé d'une manière générale dans toutes les avenues. Dans la majorité des rues, quand les profils n'ont pas été stables, ils montrent à la fois des ensablements et des décapages indiquant un équilibre entre les ablations superficielles et l'ensablement.

Ainsi les données enregistrées de janvier à juin révèlent une forte dynamique, avec dominance de décapage aux mois d'avril et mai. De ces données, des graphiques montrant le niveau initial et final du sol en ces profilomètres ont été élaborés. Les secteurs d'ensablement se reconnaissent là où le niveau initial est en dessous du niveau final. Le décapage est visible quand le niveau initial est au-dessus du niveau final.

IV.2.1.1. Avenue A. Bitsindou

Le premier profilomètre est installé à 4m de ravin traité avec des gabions, dans un secteur où la pente est de 1%. Il mesure 12,8m de longueur. Il y'a prédominance de l'ensablement. Ainsi, un ensablement moyen de 2,6 cm s'est produit sur ce profilomètre.

Durant le suivi, son profil s'est caractérisé par d'importantes variations indiquant à la fois des ensablements et des décapages. L'aménagement de gabion en aval constitue une sorte de barrage pouvant expliquer ces variations. Les pluies à forte intensité et de courtes durées ne déposent pas de sables. Quand le ruissellement diminue progressivement, la diminution progressive de l'énergie cinétique du ruissellement des eaux permet le dépôt de sables.

La seconde section de l'avenue A. Bitsindou est située à 26,05 m de la précédente et sur une pente de 4,5%. Du gazon est planté sur ce profilomètre. L'ensablement et l'ablation sont observés sur ce profilomètre. Mais les quantités de terre emportée sont compensées par les dépôts de sable observés en quelques endroits. La variation moyenne du niveau du sol semble nulle sur ce profilomètre.

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Le 3ème profilomètre est placé à un virage, sur une pente de 2,5%. Le point zéro de cette section est sur un mur de béton où les eaux de ruissellement viennent buter à quelques mètres en amont avant de changer de direction. La technique de pneus-sol est appliquée à moins d'un mètre en amont de ce profilomètre. Ainsi, on observe une intense ablation de terre du coté opposé du béton. L'épaisseur moyenne de terre décapée est de 11,7 cm.

Le 4ème profilomètre est sur une pente de 4% et fait 6,4 m de long. Un ensablement est observé dans la partie centrale et à la fin de ce profilomètre. L'ensablement ainsi observé a une épaisseur moyenne de 4 cm. Cet ensablement s'explique par le fait que l'avenue qui est déjà creusée à cet endroit connait toutefois des remblaiements de terre associés à des débris de matériaux de construction.

Le 5ème profilomètre est sur une pente de 2%. Ce profilomètre est situé à 245 m de la première section. Au niveau de celui-ci, il y'a ensablement dans toute la partie centrale. Le décapage est seulement observé au début du profil. De cette dynamique, il en découle un ensablement moyen de 1,8 cm.

Longue de 11 m, le 6ème profilomètre est installé sur une pente de 2,5%. L'évolution de son profil est dominée par un ensablement à l'origine d'un dépôt moyen de 3,3 cm. Les aménagements au bord de la clôture expliquent l'ensablement observé à la fin de ce profilomètre.

Le 7ème profilomètre est situé à un virage. L'avenue mesure 10,8 m de largeur au niveau de ce profilomètre. Un départ important de terre est observé au niveau de la convexité, mais aucun ensablement n'est observé. Une épaisseur moyenne de 7,1 cm a été décapée à ce niveau.

Le huitième et avant dernier profilomètre de cette avenue est situé après la ligne de crête et sur une pente de -1%. La dépression à l'extrémité de ce profilomètre est due à la présence d'un caniveau qui collecte les eaux sur une bonne distance et les évacue par un égout dans la Kingouari. Il y'a un décapage plus ou moins constant le long des 13,6 m de cette section. Ainsi 2 cm de terre en moyenne ont été décapés. Les eaux sont collectées seulement sur la largeur de l'avenue et déversées dans le caniveau. Seuls le splash et le tassement du sol expliqueraient les 2 cm d'abaissement du niveau du sol.

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Le 9ème et dernier profilomètre est situé à un point où la pente est de 1%. En amont de celui-ci, les eaux ne sont pas collectées sur plus de 10 m. Un caniveau détourne et évacue par un égout les eaux qui ruisselleraient sur ce profilomètre dans le ravin Malonga Ferdinand. Le profil est resté quelque peu invariable durant toute la période d'étude, sauf à la fin du profilomètre où l'ensablement proviendrait d'une poubelle située à moins d'un mètre. La variation moyenne du niveau du sol sur celui-ci est 0,8 cm.

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Figure 9 : profil topographique et évolution du niveau du sol en différents profilomètres de l'avenue A. Bitsindou

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L'avenue A. Bitsindou se caractérise par plusieurs aménagements réalisés par les occupants des parcelles, de la ligne de crête au caniveau situé à la tête du ravin. Les aménagements ont influencé l'évolution du profil sur certains profilomètres.

IV.2.1.2. Avenue R. Zacharie

Le premier profilomètre de l'avenue R. Zacharie est situé à 199 m en amont du ravin. En amont de cette section la pente est de 1,5% et la ligne de crête se situe à plus de 250 m. Il est long de 7,4 m et est affecté d'un décapage du sol en trois endroits. Seul le dernier mètre du profilomètre est légèrement ensablé. Il s'est produit sur l'ensemble un décapage moyen de 1,45cm.

Le deuxième profilomètre est long de 6,34 m, avec une pente de 2% et est affecté par un décapage au niveau de toute sa partie centrale. A la fin de celui-ci un ensablement est observé. D'une manière générale, il y'a eu décapage de l'horizon superficiel de 1,18 cm en moyenne.

Le 3ème profilomètre dont la pente est de 2%, est le plus proche de la ligne de crête dont il est distant de 100m. Il est long de 6,72 m. La dynamique érosive y est plus importante que sur les deux autres profilomètres. Il s'est produit un décapage moyen de 3,18 cm. Le profilomètre étant juste à l'angle du croisement de l'avenue avec la rue Mouhounou, le flux ruisselant venant des deux lignes de crête de par et d'autre de l'avenue explique cette dynamique.

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Figure 10 : profil topographique et évolution du niveau du sol en différents profilomètres de l'avenue R. Zacharie

IV.2.1.3. Avenue Mvouloungia

Long de plus de 9 m et installé sur une pente de 2%, le profilomètre est situé à 100 m du ravin. Ce premier profilomètre est caractérisé par une prédominance de décapage à l'origine du départ de 0,7 cm de terre en moyenne.

La pente étant de 3,5%, le deuxième profilomètre de cette avenue fait 10,66 m. Il s'est produit un décapage moyen d'un centimètre en terre. Le profilomètre étant juste à l'angle du croisement de l'avenue avec la rue Mouhounou, le flux ruisselant venant des deux lignes de crête sur la rue explique cette dynamique.

Ce troisième profilomètre comme le précédent est aussi au croisement avec une rue (Ngafoula). Sur une pente 3%, il y'a un léger ensablement, mais le décapage prédomine. L'épaisseur de terre emportée est de 3,6 cm. Long de 8,26 m, ce profilomètre est à 108,47 m de la ligne de crête.

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Le quatrième et dernier profilomètre est sur une pente de 2%. Il est à 80 m de la ligne de crête. Mesurant 7,56 m, il est caractérisé par une ablation superficielle avant le quatrième mètre et un ensablement après le cinquième mètre. Un départ moyen de 0,6 cm en terre a été observé.

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Figure 11: profil topographique et évolution du niveau du sol en différents profilomètres de l'avenue Mvouloungia

IV.2.1.4. Avenue Salabiakou

Sur l'avenue Salabiakou, le premier profilomètre est situé à 125 m du ravin et est long de 5,9 m. Avec une pente de 2% en amont, il s'est produit essentiellement le décapage de 2,7cm d'épaisseur moyenne.

Déjà très incisée au 2ème profilomètre et sur 3,5% de pente, l'avenue s'est encore décapée. L'évolution du profil montre une dynamique décapante, sauf en quelques points où le niveau du sol est resté stable. L'épaisseur moyenne de terre décapée est de 2,18 cm.

Le 3ème profilomètre est long de 5,26 m et la pente en amont est de 3,5%. Il présente à la fois des ensablements et des ablations. Il s'est produit un décapage moyen de 0,45cm.

Le profil du sol a plus ou moins varié sur ce profilomètre qui est à 10 m de la ligne de crête. La pente entre cette section et la ligne de crête est de 3,5%. Le décapage du sol a dominé sur ce profilomètre. L'épaisseur moyenne de terre décapée est de 0,18 cm.

Sur l'avenue Salabiakou, les pertes en terre diminuent à mesure qu'on s'approche de la ligne de crête.

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Figure 12 : profil topographique et évolution du niveau du sol en différents profilomètres de l'avenue Salabiakou

IV.2.1.5. Rue Mbandzanguéri

Le premier profilomètre de la rue et le plus éloigné de la ligne de crête, montre un décapage sur toute sa longueur de 9, 34 m. Ainsi un décapage d'épaisseur moyenne de 8 cm est enregistré sur une pente de 2%.

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Long de 6,06 m, le second profilomètre traverse deux mètres et demi de gazon stabilisant la clôture

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de l'église catholique. Le profil est stable au bord du mur de l'église. Une ablation importante de l'horizon superficiel est observée dans la partie centrale. Ce décapage a une valeur moyenne de 5,1 cm de terre emportée sur une pente de 2%.

Le troisième profilomètre, longue de 7,36 m, montre des secteurs d'ensablement et de décapage. Mais, c'est l'ablation qui a prédominé avec une épaisseur moyenne de 0,8 cm de terre emportée sur 2,5% de pente.

Sur 2% de pente, le quatrième profilomètre de cette rue montre deux zones de décapage contre un léger ensablement peu avant la fin de celui-ci. Ce profilomètre de 7,2 m de long est situé à 60 m de la ligne de partage des eaux. Une épaisseur moyenne de 1,4 cm de terre a été enlevée par les eaux de ruissellement.

Le 5ème profilomètre est sur une pente de 1%. Situé à 60 m avant la ligne de crête et long de 8,76 m, celui-ci s'est caractérisé par un léger ensablement de 0,18 cm en moyenne.

L'évolution du profil topographique du 6ème profilomètre situé à 17 m après la ligne de crête et longue de 8.3 m, montre un ensablement au centre accompagné de deux zones de décapage à chacune des extrémités. Ainsi une ablation moyenne de 1,9 cm d'épaisseur de sol s'est produite sur une pente de -3%. L'effet de pente est remarquable au niveau de celui-ci.

L'avant dernier profilomètre mesure 8,48 m de long et est sur une pente de -2%. Situé au croisement de la rue avec une ruelle, à 73 m de la ligne de crête, seul l'ablation de terre est observée sur ce profilomètre. Des pertes moyennes de 6,3 cm d'épaisseur de sol se sont produites. Les eaux de ruissellement de la ruelle arrachent les éléments du sol en traversant cette rue. La plus grande partie de l'ablation s'effectue du coté où arrivent les eaux de la ruelle (au début du profilomètre).

Enfin le huitième et dernier profilomètre de cette rue est situé à 59 m de l'avant dernier profilomètre et sur une pente de -2%. Il n'est soumis qu'à l'action des eaux collectées après le profilomètre précédent. Il montre un ensablement d'épaisseur moyenne égale à 2,8 cm. Cette section est à 17 m de l'avenue A. Bitsindou qui ne reçoit que les eaux collectées après l'avant dernier profilomètre, les eaux collectées en amont vont dans la ruelle au niveau de l'avant dernier profilomètre.

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Figure 13 : profil topographique et évolution du niveau du sol en différents profilomètres de l'avenue A. Bitsindou

m

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IV.2 1.6. Autres rues

Sur Mahoungou, en remontant la pente, les pertes sont respectivement de 1 , 0 et 1 cm sur 2 , 2 et 4% de pente sur les trois profilomètres.

Dans la rue Ngouata, les quatre premiers profilomètres entre l'avenue Salabiakou et l'avenue Mvouloungia ont mis en évidence des pertes d'épaisseur moyenne respectives de 2,8 , 2,5 et 1 cm en remontant la pente respectivement sur 2 , 3 , et 8% de pente. A certaine période de cette étude, l'avenue Mvouloungia devenait en partie tributaire de la rue Ngouata. En amont (après l'avenue Mvouloungia), le niveau du sol est resté plus ou moins stable (au niveau des quatre autres profilomètres).

Les quatre profilomètres de la rue Mouhounou et les quatre autres de la rue Ngafoula sont restés plus ou moins stables avec parfois des légers ensablements ne dépassant pas 0,5 cm en moyenne. Sur ces deux rues les valeurs de pente ne dépassent pas 3%.

La rue Mbankoua s'est caractérisée par deux tendances (un décapage sur sa partie régulière et un équilibre entre l'ensablement et le décapage dans sa partie irrégulière). Sur sa partie régulière les pertes de 2,4 , 1,9 et 2 cm se sont produites sur respectivement 2 , 2 et 3,5% de pente (sur les trois premiers mini-tansects). Sur le 4ème profilomètre de pente de 5% se localise une dépression où stagne de l'eau et s'est produit un ensablement de 2 cm. La circulation des véhicules en déplaçant les sables explique la variation du niveau du sol dans le sens de l'ensablement. Sur les trois derniers profilomètres, les microprofils ont plus ou moins variés sur pente inférieure à 3,5%.

Sur Kimpandzou où les valeurs de pente ne dépassent pas 3,5%, la tendance est à une stabilité des profilomètres.

IV.2.2. Dynamique des ravinements

IV.2.2.1. Emplacement, origine et évolution des ravinements

Les vingt deux ravinements répertoriés sont tous situés sur les versants de la zone d'étude, dix sept sont localisés en aval des voiries. Chaque ravinement naît à la base du versant et en aval d'un collecteur d'eau puis remonte progressivement le versant par érosion régressive. Ces ravinements s'agrandissent par glissements des pans de leurs parois après affouillement des planchers par les

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eaux de ruissellement. A un stade donné de leur élargissement, ces ravinements vont commencer à ronger les parcelles riveraines et à détruire des habitations.

Dans le cas des ravins évoluant dans les avenues, des digitations sont parfois formés aux endroits où les eaux des rues sont déversées dans ces ravins. En évoluant, ces ravins coupent les rues situées en amont.

Les ravins actifs Nkouka et Bikoumou ne sont pas nés dans ces voiries. Leur origine est probablement liée au fait qu'un nombre donné de rues traverse une zone de dépression. Au niveau de ces dépressions, les eaux de ruissellement quittent les différentes rues et se dirigent vers le talweg en aval, générant ainsi des incisions profondes à l'origine de ces ravins.

Les trois ravinements du cimetière sont dans une zone où il n'y a pas de voiries et sur le versant du ruisseau Kangoula. Le cimetière étant constitué des tombes dallées, leur extension spaciale en amont explique le déclenchement et l'évolution de ces ravinements, du fait que ces tombes dallées imperméabilisent une grande surface du cimetière.

IV.2.2.2. Caractéristiques des ravinements

Les ravinements de la zone d'étude sont généralement colonisés par des végétaux (herbes et arbustes) quand la dynamique érosive essaie cesse. Les parois sont totalement nues qu'aux endroits où les ravinements sont actifs. La déclivité des parois varie de 60% à 150%. Dans les ravinements devenus quelque peu inactifs, il est fréquent de rencontrer des déchets solides au niveau de leur tête. Les dimensions des différents ravinements figurent en annexes (tableau n°III). Pour le cas des ravins très actifs que sont Intali (photo n°16), Massengo (photo n°12), Ndouna Paul (photo n°15) et le grand ravin de Balimalou (photo n°14), les tentatives de leur comblement par des déchets solides et de plantation de végétaux ont échoué en raison des quantités importantes des eaux qu'ils reçoivent.

Le ravin Mvouloungia est le plus long ravin et celui qui a plus coupé de voiries. Son évolution est ralentie par son comblement en ordures ménagères (photo n°2). Un écoulement des eaux est

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observé dans la moitié aval, mais s'infiltrant dans les quantités importantes de sables déposées à la fin de ce ravin.

L'évolution des ravins Biyendolo (photo n°1), Ngouata (photo n°4), Mantsanga Pierrette (photo n°6), Malonga Ferdinand (photo n°10), Bikoumou non recouvert de gabions (photo n°11), Nkouka (photo n°17) et Ntsouelé du cimetière est freinée par les ordures ménagères déversées au niveau de la tête et/ou le planting de bambous et autres espèces végétales à la tête et sur les parois. Les ravins Salabiakou (photo n°3), A. Bitsindou (photo n°8) et le grand Bikoumou sont stabilisés par des gabions. Les ravins Nkombo (photo n°13) et petit Balimalou sont contrôlés par des sacs de terre disposés au niveau des parois de la tête et du plancher en forme de barrages. Le ravin Matensama et la ravine Badiantséké sont stabilisés par un couvert végétal important sur leurs parois et un système d'entonnoir en béton recevant toutes les eaux de ruissellement et les déversant sans risque d'érosion directement sur le plancher. Dans le cimetière, le ravin Kibossi constitue un dépotoir d'épaves de voiture où croissent des Bambous stabilisant celui-ci, mais la ravine Samba Cher est stabilisée par les ordures ménagères et la végétation herbeuse spontanée.

Photos de quelques ravins de la zone d'étude

n°1. Partie centrale du ravin Biyendolo n°2. Tête du ravin Mvouloungia

n°3. Parois encore ménacées de Salabiakou n°4. Ravin Ngouata après sa tête

n°5. Tête du ravin Maténsama n°6. Bras du ravin Mantsanga Pierrette

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n°7. Paroi de Mantsanga Pierrette n°8 Partie centrale du ravin Alphonse

Bitsindou avec parois encore ménacées

n°9. Ravine Alphonse Bitsindou bis.

n°11. Ravin Bikoumou non stabilisé

n°10. Tête du ravin Malonga Ferdinand

par les gabions n°12. Tête du ravin Massengo

n°13. Sacs de terre dans le ravin Nkombo

n°14. Paroi très active de Balimalou

47

(très actif) n°16. Tête du ravin Intali (très actif)

48

n°17. Bambous stabilisant la tête du n°18. Palmiers stabilisant la tête Nkouka

ravin Nkouka

IV.3. Effets de l'érosion hydrique à Kingouari et les stratégies anti-érosives appliquées

IV.3.1. Pertes en terre dans les voiries

Les pertes les plus importantes se sont produites au niveau des profilomètres des voiries à fonction collectrice très remarquable. Chaque voirie n'a pas manqué de montrer des points d'ensablement même si les points de décapage ont prédominé. Les tableaux n°V et VI en annexes montrent les variations du niveau de sol des profilomètres, les largeurs de ceux-ci et les distances entre profilomètres et l'évaluation des pertes dans l'une des voiries. Ainsi après calcul des volumes de terre décapée dans ces 12 voiries, les résultats obtenus sont présentés dans le tableau n°I ci-dessous :

Tableau n°I : Résultats des pertes en terre en 6 mois dans les principales voiries

-

Principales Voiries
mesurées

 

Longueur (m)

Surfaces
(m2)

Pertes/dépôts (m3)

Pertes/dépôts
(t/ha)

A. Bitsindou

 

614,2

6598,61

-144,5

-350

Mbanzanguéri

 

428,2

3166,9

-58,28

-294

R. Zacharie

 

117,1

592,35

-9,996

-270

Mvouloungia

 

162,45

1505,6

-23,79

-253

Mbankoua

 

268,01

1651,47

-26,107

-252

Salabiakou

 

165,42

1081

-16,24

-240

Maténsama

 

329,23

1833,60

-10,512

-91

Ngouata

 

341,42

1866,15

-9,147

-78

Kimpandzou

 

520,95

3123,85

-8,560

-44

Mahoungou

 

93,35

559,15

+0,572

+16

Ngafoula

 

148,54

1278,90

+5,826

+73

Mouhounou

 

223,6

1566,18

+9,728

+99

Total

 

3412,47

24823,76

-291

-187,5

: décapage

+ : ensablement

 
 
 

Dans l'ensemble, c'est le décapage qui prédomine sur l'ensablement. Les rues Maténsama, Ngouata, Kimpandzou, Mahoungou, Ngafoula et Mouhounou présentent une faible dynamique superficielle (moins de 100 t/ha de terre mobilisée). Un léger décapage a caractérisé les rues Matensama, Ngouata et Kimpandzou. Par contre l'ensablement a prédominé sur les rues Mahoungou, Ngafoula et Mouhounou. La dynamique des ablations superficielles s'est révélée importante sur les avenues Salabiakou, R. Zacharie, A. Bitsindou et Mvouloungia et sur les rues Mbankoua et Mbanzaguéri. Ainsi, sur les 2,48 ha de surface des 12 voiries ayant fait l'objet de quantification de ces ablations, les pertes totales en terre se chiffrent à 187,5 t/ha.

IV.3.2. Pertes en terre par les ravinements

Les calculs effectués à partir des dimensions des 22 ravinements du tableau n°III placé en annexes ont permis d'obtenir les résultats du tableau n°II ci-dessous.

Tableau n°II : Caractéristiques quantitatives des ablations de terre des ravinements

Pertes
(m3)

Pertes
(t/ha)

Longueur
(m)

Profondeur
Moyenne(m)

Surfaces
détruites (ha)

Ravinements

1

42

0,0252

1

126

8000

2

77 ,1

0,0578

4,52

1964

54333

Ravin Massengo

3 Ravin Intali

91,05

0,1745

8,77

9992

91596

4

50

0,0325

4

925

45538

Ravin Balimalou 1

5

169,27

0,2047

4,95

8753

68382

Ravin Nkouka

5

51,45

0,1189

9,65

7406

99653

Ravin Balimalou 2

7

74,65

0,1586

10,38

10282

103693

98,4

0,1179

4,77

4656

63138

91,30

0,2809

9

20145

114711

10

66,2

0,1621

7,13

9115

89979

11

59,1

0,0975

6,46

4240

69534

12

46

0,0239

2,53

396

26437

13

258,7

0,5108

6,01

36271

113603

8 Ravin Nkombo

9 Ravin (E) Bikoumou gabionné

Ravin Ndouna Paul

Ravin Bikoumou non stabilisé

Ravin F. Malonga

Ravin (D) A. Bitsindou gabionné

ravine Badiantséké

ravine A. Bitsindou bis

22

14

15

16

17

18

19

20

21

Ravin P. Mantsanga

Ravin Matensama

Ravin Ngouata

Ravin Mvouloungia

Ravin R. Zacharie

Ravin Ntsouelé (cimetière)

ravine Samba cher (Cimetière)

Ravin (F) Salabiakou gabionné

Ravin Kibossi (Cimetière)

Total

135

0,2180

9,96

14353

105330

204 ,88

0,4103

6,61

23967

93446

90,2

0,0883

4,49

2947

53378

162,8

0,1948

7,05

8680

71277

46,5

0,1256

4,13

3863

49211

16

0,0048

2,7

92

30600

2555

4,7051

6

277152

94230

391,01

0,9136

7,38

67825

118784

288,2

0,7241

7,85

39596

87488

45,6

0,0603

4,26

1558

41314

49

(E), (D) et (F) : d'après LOUEMBE et NZILA (2007)

Le ravinement du site a déjà détruit 4,7 ha sur environ 250 ha total de superficie du quartier. Ce ravinement a occasionné des pertes en terre totales de 443442 t, soient 94231 t/ha par rapport aux surfaces ravinées et 1773 t/ha par rapport à la superficie totale du quartier.

50

Le ravin Salabiakou est celui qui a occasionné le plus de pertes en terre dans la zone d'étude. Les ravin N°17, N°18 et N°13 sont responsables de plus de la moitié de terre perdue. Raviné sur 2,5 km, la densité des ravinements sur le site est de 10,2 m/ha (mètre linéaire par mètre hectare). La figure 14 illustre les différents ravinements de la zone d'étude. L'échelle de la largeur des ravinements a été doublée pour des raisons de bonne visibilité sur la carte.

51

Figure 14 : Distribution spatiale des ravinements dans le quartier 16A de Brazzaville

52

IV.3.3. Impacts socio-économiques

Le creusement des voiries crée le déchaussement des fondations, à l'origine des fissures des murs des habitations. Les habitants de ces maisons, conscients de l'état de leurs habitations et du risque encouru, sont anxieux et stressés quand il pleut. Limités financièrement, ils ne se décident pas à abandonner leurs maisons. Dans un quartier où quand les voiries ne sont pas coupées par le ravinement, elles sont dans un état de dégradation avancé, les populations sont confrontées à d'énormes problèmes de circulation et d'accessibilité dans le quartier. Ainsi lorsqu'il pleut des longues files d'attente sont observées aux arrêts de bus parce que les taxis et les taxis-bus refusent de desservir le quartier. Cent soixante dix parcelles dans le quartier sont menacées dont plus d'une vingtaine devenue des demi-parcelles et abandonnée par les populations.

Peu de personnes sont intéressés par le quartier, d'où le coût des parcelles est peu élevé dans les zones à risque, qui accueillent souvent des populations démunies.

IV.3.4. Moyens de lutte utilisés

Les populations du quartier et les pouvoirs publics ne sont pas indifférents à la dégradation environnementale. Ainsi plusieurs moyens sont utilisés pour lutter contre ce phénomène d'érosion hydrique. Les différentes actions menées rencontrées sur les lieux peuvent être groupées en deux catégories.

IV.3.4.1. Actions mécaniques

Les actions mécaniques sont l'ensemble des techniques qui s'opposent à l'entraînement des éléments du sol par l'eau de ruissellement. Il y est rencontré :

- l'usage des pneus usés (technique des pneus-sol) : dans certains cas les pneus sont à moitié enterrés dans le sol des voiries érodées là où le ruissellement présente une concentration importante des eaux. La partie aérienne de ces pneus réduit l'énergie cinétique des eaux ruisselantes. Dans d'autres cas, ces pneus sont remplis de terre et enterrés de façon couchée cette fois pour empêcher directement les ablations superficielles ;

- les sacs en matière synthétique remplis de terre sont d'usage courant pour lutter contre l'évolution des ravinements. Ils sont disposés souvent au bord des parcelles pour les protéger des ablations superficielles. Dans les ravinements petit Balimalou et Kombo, qui affectent les voiries riveraines, les parois des têtes de ces ravins sont protégées avec ces sacs de terre superposés les uns

53

sur les autres. Des barrages en sacs de terre sont aussi disposés transversalement sur les planchers des ravinements, et sur les parties érodées des voiries. Les résultats de l'enquête de LOUEMBE et NZILA (2007) indiquent que cette méthode est la plus utilisée (86,9% de réponses);

- l'usage des ordures ménagères est rencontré dans certains cas. Les populations vont déverser toutes sortes de déchets solides au niveau des têtes des ravins. Elle est la seconde technique après celle des sacs de terre, 4,4% de réponses dans l'enquête citée ci-dessus ;

- dans certaines parcelles riveraines des ravinements, des minis bassins de retenu et d'infiltration des eaux de ruissellement ou fosses anti-érosives sont aménagés par les populations. Les habitants de ces parcelles ayant compris l'effet que produit le ruissellement des eaux dans le déclenchement et l'évolution des ravinements, aménagent ces bassins par creusement de trous de faible profondeur. Les eaux collectées des toitures des maisons y sont orientées pour un stockage favorisant leur infiltration ;

- les digues et diguettes en terre sont érigées pour dévier la trajectoire des eaux. Ce qui n'arrange pas la situation dans l'ensemble, sauf dans le cas où elles sont dirigées dans un caniveau bien aménagé ;

- des murs de soutènement sont érigés dans les parcelles sur des terrains aménagées en terrasses où ils stabilisent les talus ainsi générés. Des murets souvent en béton sont construits au travers des voiries quand la pente est forte. Ces murets entravent les départs des particules du sol et diminuent l'énergie cinétique des eaux ruisselantes ;

- un système de caniveaux et d'égouts est rencontré sur l'avenue A. Bitsindou et sur l'avenue Kinsoundi ;

- en certains endroits, des dalles en béton, en pierres ou de la bitume recouvrent la surface des sols qu'elles protègent des ablations superficielles ;

- des gabions cellulaires sont rencontrés dans trois ravins : dans les ravins Salabiakou, A. Bitsindou et Bikoumou. Ces gabions aménagés en 2005 par le PURICV (Projet d'Urgence de Réhabilitation des Infrastructures et amélioration des Conditions de Vie des populations) ont stabilisé ces trois ravins. Toutefois les parois des trois ravins peuvent encore évoluer en plusieurs endroits, où les gabions ne les recouvrent pas complètement. Les eaux collectées depuis les têtes et le long de ces ravins sont évacuées vers un talweg par un canal en gabions, stabilisant le plancher. L'enquête dans les zones avoisinant ces gabions indique que 49,5% des populations riveraines expriment une complète satisfaction de ces aménagements (LOUEMBE et NZILA, 2007) ;

- des cas de remblaiement sont parfois rencontrés quand le phénomène est encore à l'échelle de la rigole ou de la ravine. Avant juin 2007, deux ravines, ravine Saint Michel et ravine de la corniche du Djoué, furent remblayées par un postulant à la députation. Ce remblaiement a

54

essayé de rétablir la circulation sur ces voiries qui malgré cela sont toujours difficilement accessibles par véhicule en raison des rigoles qui s'y sont creusées.

IV.3.4.2. Actions biologiques

Les actions biologiques consistent en l'usage de certaines espèces végétales pour lutter contre ce phénomène. Le feuillage des plantes utilisées réduit les effets du splash. Par leur système racinaire, ces plantes retiennent les sols face au ruissellement des eaux. Pour cela, les principales plantes utilisées sont :

- les plantes ornementales sont utilisées à des fins anti-érosives. Leur effet est visible en observant deux parcelles dont l'une est entourée de plantes et l'autre nue. La parcelle à clôture de plantes montre une accumulation de terre piégée par ces plantes. Par contre la parcelle nue montre un transport actif de terre de la parcelle en direction des voiries.

- la technique de gazon (Paspalum notatum) est appliquée dans les cours, en bordure des fondations où elle est efficace, mais sur les parois des ravins et les talus elle ne produit pas le résultat escompté.

- le planting des Bambous (Bambusa vulgaris) est fréquemment observé dans les différents ravinements. Cette technique se révèle souvent efficace, en raison du système racinaire fasciculé et dense que développe les Bambous dans le sol.

55

Chapitre V : Discussion des résultats

V.1.Les effets des pentes

Sur le plateau, le profil du sol est plus ou moins régulier avec des valeurs de pente comprises entre 0 et 8%. Sur les versants les pentes sont plus importantes et supérieures à 10%. Le versant du Djoué est le plus pentu avec des pentes dépassant en plusieurs endroits 40%. Les versants du vallon de Kingouari ont des pentes qui varient de 26 à 66%. Les versants de M'filou et de Kangoula sont les moins pentus, avec des pentes inférieures à 28% de pente. Un peu en amont du versant de la M'filou, les valeurs des pentes ne dépassent pas généralement 20% (NGABAKA-KOUBANGO, 2003). Les ablations superficielles sont conditionnées par la déclivité de la pente et/ou la concentration des eaux lors du ruissellement. Par contre les ablations profondes démarrent sur les zones plus pentues (pente supérieure à 10%) et évoluent parfois en atteignant les pentes faibles.

V.2. La dynamique de l'érosion hydrique et les pertes en terre

V.2.1. Les ablations superficielles

En dehors des quelques cas d'ensablement de 16, 73 et 99 t/ha respectivement sur les rues Mahoungou, Ngafoula et Mouhounou, les cas de décapage ont occasionné des pertes de 44 à 350 t/ha et se présentent comme ci-dessous :

? Le maximum de 350 t/ha sur A. Bitsindou est enregistré essentiellement sur les 312 m du secteur convexe du profil de cette avenue où les valeurs des pentes dépassent souvent 4%. Le secteur concave de l'avenue A.Bitsindou où les profilomètres ont révélé un faible décapage du sol, a atténué les pertes sur l'ensemble de cette avenue.

? Les 294 t/ha de Mbanzanguéri sont lié la grande distance sur laquelle les eaux sont collectées permettant ainsi leur concentration.

? L'avenue R. Zacharie avec 270 t/ha est la 3ème en perte de terre malgré ses faibles pentes ne dépassant pas 2%. Cela s'explique par l'éloignement des lignes de crêtes vers le Nord sur les rues qui lui sont tributaires donc collectent beaucoup d'eau.

56

? L'avenue Mvouloungia est la 4ème en pertes de terre (253 t/ha), parce qu'elle présente une dépression plus importante que les deux autres avenues qui l'encadrent (entre Salabiakou et R. Zacharie, les rues collectent beaucoup d'eaux et déversent dans Mvouloungia).

? Les pertes de 252 t/ha sur la rue Mbankoua où dans la majorité des cas les pentes ne dépassent pas 3%, s'expliquent par le fait qu'elle reçoit les eaux de ruissellement collectées par l'avenue Malonga.

? Les pertes de 240 t/ha sur Salabiakou, plus faibles que dans les voiries précédentes, s'expliquent par le fait que celle-ci présente une faible dépression, donc ne reçoit pas beaucoup d'eaux des différentes rues qui la traversent.

? Les décapages de 91, 78 et 44 t/ha respectivement pour les rues Maténsama, Ngouata et Kimpandzou pourraient s'expliquer non pas seulement par les faibles pentes mais aussi par le fait que les eaux ne sont pas collectées sur des distances importantes.

L'ensablement sur les rues Mahoungou, Ngafoula et Mouhounou seraient des dépots provisoires de sable certainement en relation avec l'interruption brusque et/ou progressive des pluies. Ces sables proviennent de la zone de partage des eaux.

La longueur ou la distance sur laquelle les eaux sont collectées dans les voiries est très significative : plus un profilomètre est éloigné de la zone de partage des eaux, plus les pertes en terre augmentent (remarque faite sur la majorité des voiries). C'est à partir de 80m environ de longueur de collecte des eaux que les pertes en terre sont considérables.

A Kingouari les zones à risques d'érosion non viabilisées sont occupées par les populations qui y construisent leurs habitations. Ces constructions humaines produisent d'importantes surfaces imperméabilisées. Dans ces conditions, les sols deviennent peu perméables et leurs surfaces génèrent des ruissellements importants des eaux. L'énergie cinétique des gouttes de pluie au contact du sol modifie la structure superficielle (liquéfaction de la pellicule superficielle et disparition des macropores) et installe la pellicule de battance peu perméable (ROOSE, 1981). Des puisards de stockage et d'infiltration des eaux collectées des toitures ne sont pas aménagés dans les parcelles lors des travaux de construction. Toutes les eaux collectées sur les différentes surfaces imperméables des parcelles sont déversées directement dans les voiries dépourvues de caniveaux. C'est ce qui explique les pertes totales en terre de 187,5 t/ha enregistrées en 6 mois de mesures dans les 12 voiries de la zone où le suivi des profilomètres a été réalisé.

A Kinshasa sur parcelles bâties et en sol nu et sableux, VAN CAILLIE (1990) a quantifié 118,4 à 656 t/ha/an sur des pentes de 2 à 11%. A Adiopodoumé, sur parcelles nues de 6% de pente,

57

l'érosion augmente selon une fonction exponentielle d'exposant 0,3 pour des longueurs de pente de 1 à 10m (VALENTIN, 1978 cité par ROOSE, 1981).

Au regard de ces résultats, concernant les ablations superficielles de terre en milieu urbain, dont les voiries ne sont pas aménagées, la distance sur laquelle les eaux sont collectées est un élément déterminant qui compense les effets peu apparents des pentes faibles (au plus 5%). En climat tropical humide (Mayotte), SARRAILH et FERET (2005) ont mis en évidence du 2/12/03 au 11/03/04 des départs de 150 t/ha en pentes comprises entre 10 et 20% et 250 t/ha pour les pentes supérieures à 20% en milieu naturel où les sols sont soit nus, soit sous culture de manioc. Ces valeurs ne sont pas loin des pertes totales de 187,5 t/ha obtenues en 6 mois seulement sur des pentes ne dépassant pas 5% en général mais ici en milieu urbain.

V.2.2. Les ablations profondes

En ce qui concerne la dynamique des ravinements, une surface totale de 7,5 ha qui correspond à 187 parcelles de 20 m x 20 m = 400 m2 = 0,04 ha a été détruite par les ravinements de la zone d'étude. Les ravinements les plus profonds sont rencontrés en zones pentues. La quantité totale de pertes en terre sur le site est de 443442 t soit 94231 t/ha par rapport à l'ensemble des surfaces ravinées depuis que le phénomène s'est développé dans ce quartier et 1773 t/ha par rapport à toute la superficie du quartier. Pour une longueur totale de 2,5 km, la densité de ces ravinements dans l'espace étudiée est de 10,2 m/ha.

Cette étude a en outre mis en évidence le fait que dans la zone d'étude les ravinements commencent sur les zones de pente supérieure à 10% (généralement sur des versants) et évoluent par érosion régressive jusqu'à atteindre le plateau où les pentes sont inférieures à 10%.

A Massina, quartier voisin, NGABAKA-KOUBANGO (2003) a observé des érosions ravinantes sur des pentes de 5 à 20%.

Ainsi, après la collecte des eaux sur des longues distances sur les voiries, en aval de celles-ci, la dynamique passe aux rigoles puis aux ravines et aux ravins lorsque les pentes sont supérieures à 10%. L'effet combiné de la longueur de collecte des eaux en amont (sur le plateau) et l'importante déclivité des pentes dans ces mêmes voiries explique la genèse des ravinements et leur évolution par érosion régressive.

Dans le cimetière, seul l'imperméabilisation de la surface du sol en amont du versant par le nombre élevé de tombes dallées explique la rupture morphodynamique à l'origine des trois ravinements observés.

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Conclusion

Dans ce travail, qui a caractérisé la dynamique actuelle de l'érosion hydrique dans les bassins versants de Kingouari, Mfilou et Djoué, les pertes en terre ont été estimées en mettant l'accent sur les facteurs qui amplifient le phénomène.

L'érosion hydrique au quartier 16A de Brazzaville est due à la forte pluviosité caractérisée par les intensités et la fréquence des pluies qui s'abattent sur la ville. La dégradation de ce site par le phénomène d'érosion hydrique qui est devenu spectaculaire ces dernières décennies, plonge les populations dans une désolation totale. L'amplification du phénomène sur ce site résulte de l'action conjuguée des facteurs naturels et anthropiques aggravants ci-après :

- les sols sableux très fragiles dont les constituants sont facilement détachés par l'action des gouttes de pluie et du ruissellement des eaux ;

- le relief est un plateau découpé de vallons qui une fois loti, sans que des aménagements ne soient préalablement réalisés, réunit les conditions pour que le phénomène démarre ;

- l'occupation anarchique des terrains par les populations ;

- la destruction du couvert végétal par la pression humaine ;

- l'imperméabilisation des surfaces du sol par la construction d'habitations sans pourtant qu'un réseau d'évacuation des eaux de pluies (caniveaux et égouts) ne soit avant tout construit.

C'est ainsi que s'est réalisée la dégradation rapide du site au cours de ces dernières années. Les ravinements ont démarré dans les parties pentues des voiries lorsqu' en amont les eaux sont collectées sur des longues distances. Ces érosions ravinantes commencent généralement sur les versants où elles évoluent en direction du plateau par érosion régressive. En 6 mois de mesures, sur les 12 voiries, 187,5 t/ha ont été décapées. Le site est aujourd'hui raviné sur une distance linéaire de 2,5 km ayant occasionné 443442 t de terre perdue. Les ablations superficielles qui sont observées quelque soit la pente des voiries provoquent des déchaussements des fondations et des arbres dans le quartier. Les ablations profondes ou ravinements se manifestent en zone où les pentes sont fortes. Sur les voiries, les particules du sol sont détachées par l'impact des gouttes de pluies puis déplacées par le ruissellement des eaux qui devient abrasif quand les eaux sont collectées sur des grandes distances et/ou sur terrain pentu. Quatre ravins ; Massengo, Intali, Balimalou et Ndouna Paul sur les vingt deux que compte le quartier évoluent à un rythme effrayant

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et spectaculaire. Les glissements de leurs parois sont fréquents lors des forts abats. Dans le reste des cas, quand les ravins ne sont pas biens stabilisés (sauf dans le cas où ils sont recouverts de gabions), d'une période à une autre, il y a parfois reprise de l'érosion de la tête du ravin et/ou des parois.

Les dégâts et les préjudices causés par le phénomène dépassent les possibilités des populations au pouvoir d'achat dérisoire. Celles-ci essaient toujours d'y faire face dans la mesure de leurs possibilités. Quelques rares actions sont menées de façon collective, mais elles sont beaucoup plus individuelles : lutter par la plantation des végétaux, le remblaiement des têtes de ravins par les déchets solides (épaves de voitures et ordures ménagères), l'usage des sacs de terre et des pneus-sol, la construction des murets et diguettes (micro barrages), des murs et des digues... Les ONG et les autorités municipales s'y impliquent aussi pour des travaux de grande envergure.

Ces différentes techniques freinent le phénomène sans arrêter son évolution. Seul le gabionnage a permis d'arrêter réellement l'évolution de trois ravins. Les gouvernants ont la lourde responsabilité de s'impliquer activement pour sauver les habitations menacées et protéger les zones encore non affectées.

Il est important de signaler que si les services d'urbanisme aménageaient les terrains avant leur occupation par la population, il n'y aurait pas les différents dégâts enregistrés et de risque de déclenchement du phénomène. Tant que les surfaces imperméables continueront à augmenter et que les décideurs ne prendront pas de bonnes mesures, les moyens de lutte entrepris par les populations se révéleront toujours inefficaces et la situation déjà grave deviendra catastrophique.

Pour sauver les parcelles menacées et protéger le reste du site, il faut que la responsabilité soit partagée entre les populations responsables en partie et victimes du phénomène, les autorités municipales et les ONG.

La population doit :

- prendre conscience de l'état de dégradation du site et se mobiliser pour des solutions durables ;

- Veiller à la protection des aménagements déjà réalisés ;

- Continuer à y faire face dans la mesure du possible.

60

Les autorités municipales doivent :

- aménager un réseau d'évacuation des eaux de ruissellement dans les voiries ;

- gabionner ou remblayer les différents ravinements ;

- former un personnel pour la vulgarisation des méthodes de protection

environnementale.

Les organisations non gouvernementales (ONG) doivent s'impliquer davantage dans la recherche

des solutions satisfaisantes pour un développement durable.

Pour lutter contre l'érosion, il faut éviter l'imperméabilisation des sols et aménager dans le quartier un réseau d'évacuation des eaux de ruissellement que l'on doit entretenir. Il s'agit d'abord de viabiliser les terrains avant que les populations y habitent (bâtir des stratégies préventives).

Vu la gravité du phénomène et les attentes des populations de Kingouari, les décideurs doivent financer la stabilisation des ravins encore actifs et bien d'autres pouvant de nouveau évoluer (traitement curatif par le gabionnage par exemple) et construire des collecteurs (systèmes de caniveaux et d'égouts) pour une bonne gestion des eaux de ruissellement afin de prévenir la dégradation du reste de la superficie encore non affecté profondément.

Il serait souhaitable que cette étude soit poursuivie pour évaluer les pertes durant toute une saison. D'autres études devraient encore se réaliser dans ce site afin d'établir d'une part la relation entre le degré d'imperméabilisation des surfaces et le ruissellement généré par les voiries, d'autre par sur les aspects socio-économiques et environnementaux liés au phénomène. Ceci, afin de mieux comprendre cette rupture morphodynamique et adopter des solutions efficaces pour un développement durable.

61

Références Bibliographiques

(1) AUBREVILLE A., 1959 : Erosion sous forêt et érosion en pays déforesté dans la zone tropicale humide. Bois et Forêts des tropiques, N°68, Paris, pp. 3-14.

(2) BARTHES B., et ROOSE E., 2001 : La stabilité de l'agrégation, un indicateur de la sensibilité des sols au ruissellement et à l'érosion : validation à plusieurs échelles. Cahiers agricultures 10, Montpellier, pp 185193.

(3) B.C.B.T.P., 2006 : Etude du phénomène d'érosion dans les parties de la zone centre et nord de la ville de Brazzaville. Ministère de l'équipement et des travaux publics, Direction Générale du Bureau de Contrôle du Bâtiment et des Travaux Publics, rapport géotechnique, 14 p + annexes.

(4) BERNARD C. et LAVERDIERE M.R., 1990 : La mesure de l'érosion hydrique des sols agricoles au Québec en parcelles et au champ. 7ème Réunion du Réseau érosion, Montpellier, 27p.

(5) BROUWERS M., 1990 : Les méthodes de mesure de l'infiltration. Avantages et inconvénients des tests classiques de laboratoire et de terrain, précaution à prendre. Bulletin n°10, Réseau érosion, Montpellier, pp.12-13.

(6) BUFALO M. et OLIVEROS C., 1990 : Modélisation du ruissellement à l'échelle de ravines élémentaires dans les terres noires sur le B.V.R.E. de St Genis (Htes Alpes, France). Réseau érosion, bulletin n°10, Montpellier, pp. 39-44.

(7) CASENAVE A., 1990 : Etude du ruissellement et de l'infiltration : la technique des pluies simulées. Réseau érosion, bulletin n°10, Montpellier, pp. 28-38.

(8) COSSON J., 1955 : Notice explicative sur les feuilles Pointe-Noire et Brazzaville. Gouvernement Général de l'Afrique Equatoriale Française, Paris, 56 p.

(9) DADET P., 1969 : Notice explicative de la carte géologique de la République du Congo-Brazzaville au 1/500000 (zone comprise entre les parallèles 2° et 5° Sud). Mémoires du BRGM N°70, Bureau de Recherches Géologiques et Minières, Paris, 103 p.

(10) «érosion.» Microsoft ® Encarta ® 2006 [CD], Microsoft corporation, 2005.

(11)

62

FERET J.B. et SARRAILH J.M., 2005 : Utilisation d'un appareil de mesure simple, et précis, pour l'étude de l'érosion à Mayotte. Bois et forêts des tropiques, N°286, Paris, pp. 29-40.

(12) GNONGBO T.Y., 2003 : Morphodynamique Actuelle et Urbanisation à Lomé. Travaux et Recherches Géographiques n°17, Lomé, pp. 5-16.

(13) GUERRIERI F. et VIANELLO G., 1981 : Analyse du rapport qualité/prix de deux méthodologies d'évaluation des risques d'érosion du sol. Bulletin n°8, Réseau érosion, Montpellier, pp.35-48.

(14) GUILLOBEZ S., 1990 : Réflexions théoriques du ruissellement et de l'érosion. Bois et forêts des tropiques, N°226, Paris, pp 37-47.

(15) JOLY F., 1988 : Vers un inventaire cartographique de l'érosion en Algérie. Bulletin n°8, Réseau érosion, Montpellier, pp.49-56.

(16) LANDAIS D., 2003 : Etudes quantitatives et qualitatives du carbone sequestre dans le sol après afforestation au Congo Brazzaville. Mémoire du diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS). Université Louis Pasteur (Strasbourg), école et observation des sciences de la terre, 44 p.

(17) LE MARECHAL A., 1966 : Contribution à l'étude des Plateaux Batéké. Géologie, Géomorphologie, Hydrogéologie. ORSTOM Brazzaville, 24 p. + cartes h.t.

(18) LOUEMBE D. et TCHICAYA J.A., 1993 : Les problèmes de dégradation des sites urbains par l'érosion hydrique au Sud-Congo. PNAE-Congo, Brazzaville, 115 p.

(19) LOUEMBE D. et NZILA J.D., 2007 : Etudes d'évaluation d'impact des travaux d'aménagement des zones en proie à l'érosion et des travaux de construction et de remise en état des routes revêtues et de réseau de drainage tertiaires à Brazzaville. PURICV/IDA-BANQUE MONDIALE, Brazzaville, 96 p + 24p annexes.

(20) MALLET B., 2005 : Des outils pour l'environnement. Bois et forêts des tropiques, n°286, Paris, pp.3-4.

(21) MABONDZO-MANKOU Y.C., 2005 : Etude de l'érosion pluviale dans les quartiers d'occupation récente à Pointe-Noire : cas des arrondissements 3 Tiétié et 4 Loandjili. Université Marien Ngouabi, mémoire de maîtrise, Brazzaville, 113 p.

(22)

63

MAYIMA A.B., 2007 : Etude de l'érosion dans les quartiers Kingouari, Kinsoundi, Météo, Ngangouoni et Moukoundzi-Ngouaka dans le bassin versant du Djoué au Sud de Brazzaville, mémoire de maîtrise/géographie-physique, Université Marien Ngouabi, Brazzaville, 118 p.

(23) MBOUNGOU-NSOMPI P., 2006 : Manifestation de l'érosion hydrique et moyens de lutte dans les quartiers de Brazzaville : cas des bassins versants de Kinsoundi, M'filou-Kingouari et Mbimi-Massina. Mémoire du Certificat d'Aptitude à l'Inspectorat des Collèges d'Enseignement Général (CAICEG). Université Marien Ngouabi, E.N.S., Brazzaville, 78 p.

(24) MIALOUNDAMA F. et NDINGA P., 2006 : Adaptabilité des cultivars à la variabilité et aux changements climatiques en République du Congo. Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Brazzaville, 59 p.

(25) NAIMI M., TAYAA M., OUZIZI S., CHOUKRA-ILHA R. et KERBY M., 2003 : Dynamique de l'érosion par ravinement dans un bassin versant du Rift occidental au Maroc. Sécheresse n°2, vol 14, Paris, pp. 95-100.

(26) NGABAKA-KOUBANGO A., 2004 : La dynamique actuelle de l'érosion dans un bassin versant de la M'filou à Massina (Brazzaville, Congo). Mémoire du Certificat d'Aptitude à l'Inspectorat des Collèges d'Enseignement Général (CAI-CEG), Université Marien Ngouabi, Ecole Normale Supérieure, Brazzaville, 70 p.

(27) PAUDYAL B., 2007: Landslide victory: bioengineering in Nepal. -- http://www.scidev.net/ Feature/index.cfm?fuseaction=readFeatures&itemid=644&language=1

(28) POSS R. et SARAGONI H., 1990 : Rôle du micro-relief sur l'infiltration et la détachabilité (cas des terres de Barre du Sud-Togo). Réseau érosion, bulletin n°10, Montpellier, pp. 46-47.

(29) ROOSE E., 1980-1981 : Quelques conclusions des recherches françaises sur la dynamique actuelle des sols en Afrique Occidentale. Cahiers O.R.S.T.O.M., sér. Pédol.vol. XVIII, n03-4, Paris, pp. 285-296.

(30) ROOSE E., 1981 : Dynamique actuelle de sols ferrallitiques et ferrugineux tropicaux d'Afrique Occidentale. ORSTOM, Paris, 570 p.

(31) ROOSE E. et J.M. SARRAILH, 1990 : Erodibilité de quelques sols tropicaux. Vingt années de mesure en parcelles d'érosion sous pluies naturelles. Cahiers ORSTOM, sér. Pédol., vol XXV n°1-2, Paris, pp.7-30

(32)

64

SAMBA G. et MOUNDZA P., 2007 : Brazzaville, croissance urbaine et problèmes
environnementaux. Centre de recherches sur les tropiques humides, Université Marien Ngouabi-Congo, 15p. -- http://www.cicred.org/Eng/Seminars/Details/Seminars/PDE2007/Papers/Samba GASTON paper Nairobi 2007.pdf

(33) SAMBA-KIMBATA M.J., 1978 : Le climat du Bas-congo. Thèse de doctorat 3ème cycle, Université de Dijon. 280 p.

(34) SMOLIKOWSKI B., ROOSE E., LOPEZ J.M., QUERBES M., QUERIDO A. et BARRY O., 1998 : Utilisation du paillage léger et de la haie vive dans la lutte contre l'érosion en zone semi-aride de montagne (Cap-vert). Sécheresse n°1, vol.9, Paris, pp.13-20.

(35) SCHWARTZ D., 1987 : Les sols des environs de Brazzaville et leur utilisation. ORSTOM, Pointe-Noire, 21 p.

(36) SCHWARTZ D., 1988 : Histoire d'un paysage : le Lousséké. Paléoenvironnements quaternaires et podzolisation sur sables Batéké. Quarante derniers millénaires, Région de Brazzaville, R. P. du Congo. Collection Etudes et Thèses, ORSTOM, Paris, 285 p.

(37) TCHOTSOUA M., 1994 : Dynamique informelle de l'espace urbain et érosion accélérée en milieu tropical humide : le cas de la ville de Yaoundé. Cahiers d'Outre-mer 47 (187), Bordeaux, pp 123-186. -- http://horison.document.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_7/bre/39492. pdf.

(38) TESSIER D., 1994 : Rôle de l'eau sur les propriétés physiques des sols. Sécheresse n°3, vol 5,
Paris, pp.143-150.

(39) VAN CAILLIE X.D., 1989 : Erodabilité des terrains sableux du Zaïre et contrôle de l'érosion. Cah. ORSTOM, sér. Pédol., vol. XXV. n°1-2, 1989-90, Belgique, pp 197-208.

(40) VENNETIER P., 1977 : Atlas de la République Populaire du Congo. Les éditions Jeune Afrique, 64

p.

(41) VIGUIER J.M., 1991 : L'érosion des vignobles dans des côtes de provences : influence de la nature du sol et des pratiques culturales. Bulletin n°11, Réseau érosion, Montpellier, pp 221-235.

Annexes

65

1

Tableau n°III : dimensions des ravinements de la zone d'étude

Ravin (e)

Dimensions (m)

1

Ravine Badiantséké au N° 75

Fig. : prisme régulier: L=42 ; l=6 ; h =1 ; l'=1

2

Ravin de la rue Massengo (tête du ravin au N° 74)

Fig. : prisme trapézoïdal :

Section 1 : L1 = 23 ; l1 = 11,4 ; l1'= 7 ; h1 = 6,8

Section 2 : L2 = 28,2 ; l2 = 6 ; l2'= 2 ; h2 = 5,08

Section 3 : L3 = 25,9 l3 = 7,5 ; l3'= 4,2 ; h3 = 3,2

Section 4 : l4 = 7 ; l4'= 4,2 ; h4 = 3

3

Ravin de la rue Intali (tête du ravin au N° 75)

Fig.1 : demi cercle au toit et triangle au plancher

D = 23 ; p = 10,4 ; b'= 6,4 ; h'=D/2
Fig. 2 : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 45,8 ; l1 = 23 ; l1'= 6,4 ; h1 = 10,4

Section 2 : L2 = 33,75 ; l2 = 21,6 ; l2'= 3 ; h2 = 9,8

Section 3 : l3 = 9 ; l3' = 2,2 ; h3 = 4,5

4

Ravin Balimalou (tête du ravin au N° 82)

Fig. : prisme trapézoïdal L= 50; l = 6,5; h = 4 ; l'= 2,75

5

Ravin à l'origine des ravins Balimalou et Ndouna Paul (tête du ravin au N° 60 de la Rue Nkouka)

Fig. : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 =100 ; l1 = 17,78 ; l1'= 2,25 ; h1 = 8,05 Section 2 : L2 = 19,27 ; l2 = 18,95 ; l2'= 8,2 ; h2 = 5,8

Section 3 : l3 = 3 ; l3'= 2,5 ; h3 = 1

6

Ravin Balimalou (tête du ravin au N° 56)

Fig.1 : demi cercle au toit et triangle au plancher

D = 23,9 ; p = 9,35 ; b'= 6 ; h'=D/2

Fig.2 : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 39,5 ; l1 = 23,9 ; l1'= b'=6 ; h1 = 9,35

Section 2 : l2 = 24,95 ; l2'= 9,95; h2 = 9,95

7

Ravin de la rue Ndouna Paul (tête du ravin au N° 56)

Fig.1 : demi cercle au toit et triangle au plancher

D = 24,3 ; p =11,6 ; b'= 8 ; h'=D/2

Fig.2 : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 62,5 ; l1 = 24,3 ; l1'= 8 ; h1 = 11,6

Section 2 : l2 = 19,05 ; l2'= 3,5 ; h2 =7,95

8

Ravin sur l'avenue

(tête du ravin au N° 35 de la rue Nkombo)

Fig. : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 19,7 ; l1 = 9,8 ; l1'= 5,3 ; h1 = 2,8 Section 2 : L2 = 25,6 ; l2 = 4,1 ; l2'= 2,6 ; h2 = 2,1 Section 3 : L3 = 53,1 ; l3 = 15,05 ; l3' = 2,5 ; h3 = 7,4 Section 4 : l4 = 15 ; l4' = 4,2 ; h4 = 6,8

9

Ravin Bikoumou gabionné

Fig. 1 : cercles au toit et au plancher D = 57,3 ; p = 9,15 ; D'= 47,12 Fig. 2 : prisme trapézoïdal L = 34 ; l = 6,8 ; p = 1,6

10

Ravin au N° 18 de la rue Bikoumou voisin du ravin recouvert de gabions

Fig. 1 : triangles au toit et au plancher

h = h'=31,85 ; b = 29,3 ; p = 8,1 ; b'= 15,2

Fig. 2 : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 34,35 ; l1 = 29,3 ; l1'= 15,2 ; h1 = 8,1

2

 
 

Section 2 : l2 = 37,9 ; l2'= 29,2 ; h2=5,2

11

Ravin Malonga Ferdinand (tête du ravin au N° 1)

Fig. 1 : triangles au toit et au plancher

h = h'= 32,2 ; b = 22 ; p = 8,1 ; b'= 15,2
Fig. 2 : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 26,9 ; l1 = 22,25 ; l1'= 9 ; h1 = 7,5

Section 2 : l2 = 23,4 ; l2'= 7 ; h2=3,8

12

Ravine A. Bitsindou bis (tête de la ravine au N°78

Fig. : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 46 ; l1 = 4,25 ; l1'= 1 ; h1 = 2,3

Section 2 : l2 = 6,16 ; l2'=1,9 ; h2 =2,77

13

Ravin gabionné Alphonse Bitsindou

Fig. 1 : prisme régulier

L = 50,5 ; l = 4,2 ; h = 1

Fig. 3 : prisme trapézoïdal

L = 22 ; l = 15,8 ; h = 6,85 ; £' = 14

Fig. 4 : prisme trapézoïdal

L = 21,2 ; l = 20,7 ; h = 10,15 ; £' = 18

Fig. 5 : trapèze au centre à la fois au toit et au plancher

b = 17,566 ; b'= 13 ;B = 41,5 ; B'= 37 ; h = 54,5 ; p =

9,15

Fig. 6 : triangles au toit et au plancher

h = h'= 40 ; b =17,56 ; b'= 13 ; p = 4,41

Fig. 7 : triangle vers le ruisseau (toit et plancher)

h =h'= 83,5 ; b = 49 ; b'= 45 ; p = 7,32

14

Ravin de la rue

Mantsanga Pierrette (tête du ravin au N° 70)

Fig. 1 : triangles au toit et au plancher

h = h'=23,7 ; b = 7,9 ; p = 3,175 b'= 0,8
Fig. 2 : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 66,5 ; l1 = 12 ; l1'= 3 ; h1 = 5,6

Section 2 : l2 = 11,75 ; l2'= 6 ; h2 = 4,7

15

Ravin de la rue Matensama (tête du ravin au N° 84)

Fig. : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 60, l1 =21,3 , l1'=6, h1 =7,5 Section 2 : L2 = 75 ; l2 = 11 ; l2'= 3,8 ; h2 = 7,5

Section 3 : l3 = 21,3 ; l3'= 6 ; h3 = 14,9

16

Ravin de la rue Ngouata, (tête du ravin au N° 29)

Fig. : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 173,5 ; l1 = 20,6 ; l1'= 7 ; h1 = 9,85 Section 2 : L2 = 31,38 ; l2 = 21,3 ; l2'= 10,3 ; h2 = 7,3

Section 3 : l3 = 8,58 ; l3'= 8,4 ; h3 = 2,7

17

Ravin gabionné de l'avenue Salabiakou

Fig. 1 : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 24 ; l1 = 24,4 ; l1'= 16,8 ; h1 = 6,5 Section 2 : L2 = 29,95 ; l2 = 39 ; l2'= 32 ; h2 = 8,8

Section 3 : l3 = 29,5 ; l3'= 9,2 ; h3 =9,45

Fig. 2 : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 88,66 ; l1 = 29 ; l1'= 29 ; h1 = 9,25

Section 2 : l2 = 21 ; l2'= 15,5 ; h2 = 5,7

Fig. 3: prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 101,1 ; l1 = 39 ; l1'= 33,2 ; h1 = 9,15

Section 2 : L2 = 50,5 ; l2 = 20,6 ; l2'= 16,4 ; h2 = 8,9

3

 
 

Section 3 : L3 = 21,75 ; l3 = 4,5 ; l3'= 4,5 ; h3 =1,3

Section 4 : l4 = 4,5 ; l4' = 4,5 ; h4= 1,3

Fig. 4: triangles au toit et au plancher

b =37 ; b'=26,8 ; p = 7,6 ; h = h'=75,05

18

Ravin de l'avenue

Mvouloungia (tête du ravin entre la rue Ngouata et la rue Mahoungou)

Fig.1 : triangles au toit et au plancher

p = 6,5 ; h = h'= 44,2 ; b = 21,35 ; b' = 2

Fig.2 : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 210 ; l1 = 28,7; l1'= 6 ; h1 = 9,35

Section 2 : L2 = 34 ; l2 = 28 ; l2'= 6,8 ; h2 = 9,05

Section 3 : l3 = 20 ; l3' = 10,3 ; h3 = 6,5

19

Ravin de l'avenue R. Zacharie au N° 10 de la rue Biyendolo

Fig.1 : triangles au toit et au plancher

p =8,6 ; h = h'= 46,6 ; b = 22,1 ; b'= 5,5
Fig.2 : triangles au toit et au plancher

p = 8,8 ; h = h'= 54,2 ; b = 21,1 ; b'= 2
Fig.3 : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 62, l1 = 12,9 ; l1'= 4,8 ; h1 = 5

Section 2 : l2 = 14,9 ; l2'= 5 ; h2 = 5,8

20

Ravin dans le cimetière en face de la rue Ntsouelé

Fig. 1 : Demi-cercle au toit et au plancher

D = 23 ; D'= 18 ; p = 4,05 Fig.2 : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 35 ; l1 = 25,03 ; l1'= 21 ; h1 = 4,3

Section 2 : l2 = 23 ; l2'= 19,2 ; h2 = 4,05

21

Ravin du Cimetière

(prolongement rue Kibossi à 41,5m du ruisseau kangoula)

Fig. : prisme trapézoïdal

Section 1 : L1 = 22,8 ; l1 = 14,6 ; l1'= 3,15 ; h1 = 5

Section 2 : L2 = 22,8 ; l2 = 14,6 ; l2'= 3 ; h2 = 4

Section 3 : l3 = 9,9 ; l3' = 2,6 ; h3 = 3,8

22

Ravine du Cimetière au N° 11 de la rue Samba cher

Fig. : triangles au toit et au plancher

h = h'=16 ; b = 6 ; p =2,7 ; b'=2,5

Tableau n°IV : relevés topographiques de quelques voiries

Av. Al. BITSINDOU

Points

Distance

Dist cum

Pente (%)

Déniv. (m)

Déniv. cum(m)

 
 

0

 

0

0

S1-S2

26,05

26,05

1

0,2605

0,26

S2-S3

77,3

103,35

4,5

3,4785

3,74

S3-S4

24,65

128

2,5

0,61625

4,36

S4-S5

16,2

144,2

4

0,648

5,00

S5-S6

102,7

246,9

2

2,054

7,06

S6-S7

65,7

312,6

2,5

1,6425

8,70

S7-S8

123,9

436,5

-1

-1,239

7,46

S8-S9

177,7

614,2

1

1,777

9,24

4

Av. SALABIAKOU

Points

Distance

Dist. cum

Pente (%)

Déniv. (m)

Déniv. cum(m)

 
 

0

 

0

0,00

A - S1

125

125

2

2,5

2,50

S1-S2

61,12

186,12

2

1,2224

3,72

S2-S3

55,36

241,48

3,5

1,9376

5,66

S3-S4

48,94

290,42

3,5

1,7129

7,37

S4 - B

10

300,42

3,5

0,35

7,72

B - C

50

350,42

-2,5

-1,25

6,47

C - D

25

375,42

-9

-2,25

4,22

Av. MVOULOUNGIA

Points

Distance

Dist. cum

Pente (%)

Déniv. (m)

Déniv. cum(m)

 
 

0

 

0

0,00

A - B

20

20

-0,5

-0,1

-0,10

B -S1

80

100

1

0,8

0,70

S1-S2

50,45

150,45

2

1,009

1,71

S2-S3

83,53

233,98

3,5

2,92355

4,63

S3-S4

28,47

262,45

3

0,8541

5,49

S4- C

80

342,45

2

1,6

7,09

C - D

20

362,45

-3

-0,6

6,49

Rue MBANZA NGUERI

Points

Distance

Dist. cum

Pente (%)

Déniv. (m)

Déniv; cum(m)

 
 

0

 

0

0

A - B

33,5

33,5

2,5

0,8375

0,8375

B - S1

30

63,5

3

0,9

1,7375

S1 - S2

47,2

110,7

2

0,944

2,6815

S2 - S3

46

156,7

2

0,92

3,6015

S3 - S4

33,65

190,35

2,5

0,84125

4,44275

S4 - S5

109,5

299,85

2

2,19

6,63275

S5 - C

60

359,85

1

0,6

7,23275

C - S6

17,1

376,95

-1,5

-0,2565

6,97625

S6 - S7

56

432,95

-3

-1,68

5,29625

S7 - S8

58,75

491,7

-2

-1,175

4,12125

S8 - D

16,7

508,4

-2

-0,334

3,78725

Rue BANKOUA

Points

Distance

Dist. cum

Pente (%)

Déniv. (m)

Déniv. cum(m)

 

0

0

 

0

0

A - B

30,4

30,4

4,0

1,216

1,216

B - C

59,6

90

1,0

0,5960

1,812

C - S1

78,63

168,63

1,0

0,7863

2,598

S1-S2

114,2

282,83

1,0

1,1420

3,740

S2 - S3

78,1

360,93

1,0

0,7810

4,521

S3 - S4

41,56

402,49

3,5

1,4546

5,976

S4 - S5

34,15

436,64

5,0

1,7075

7,683

S5 - D

35

471,64

3,5

1,2250

8,908

D - E

38

509,64

-0,5

-0,1900

8,718

E -S6

50,12

559,76

2,5

1,2530

9,971

5

S6 - S7

 

55,6

615,36

-3,0

-1,6680

8,303

S7 - D

60

675,36

2,5

1,5000

9,803

D - S8

8

683,36

-2,0

-0,1600

9,643

S8 -Av mar

57,1

740,46

-3,0

-1,7130

7,930

Rue NGOUATA

Points

Distance

Dist. cum

Pente (%)

Déniv. (m)

Déniv. cum(m)

 

0

0

 

0

0

Caniv-S1

22,8

22,8

1,5

0,34

0,34

S1-S2

46,84

69,64

2

0,94

1,28

S2-S3

57,52

127,16

3

1,73

3,00

S3-S4

36,68

163,84

4

1,47

4,47

S4 -Av

20

183,84

8

1,60

6,07

Av - S5

20,36

204,2

1

0,20

6,28

S5-S6

41,75

245,95

2

0,84

7,11

S6-S7

37,05

283

3

1,11

8,22

S7 - Av

40

323

4

1,60

9,82

Av - S8

41,22

364,22

2

0,82

10,65

S8 - Cr

19,5

383,72

1,5

0,29

10,94

Av. R. ZACHARIE

Points

Distance

Dist. cum

Pente (%)

Déniv. (m)

Déniv. cum(m)

 

0

0

 

0,00000

0,000

R - A

7,1

7,1

20

1,42000

1,420

A - B

46

53,1

3,5

1,61000

3,030

B - C

45

98,1

7

3,15000

6,180

C - D

47

145,1

3

1,41000

7,590

D - E

46,5

191,6

2,5

1,16250

8,753

E = Dalle

 

191,6

 

0,500

9,253

E - S1

7,6

199,2

1

0,07600

9,329

S1-S2

58,45

257,65

1,5

0,87675

10,205

S2-S3

58,65

316,3

2

1,17300

11,378

Rue MAHOUNGOU

Points

Distance

Dist. cum

Pente (%)

Déniv. (m)

Déniv. cum(m)

Caniv.av.égl

0

0

 

0

0

Can.av.égl - S1

53,37

53,37

2

1,0674

1,0674

S1 - S2

48,8

102,17

2,5

1,22

2,2874

S2 - S3

44,55

146,72

2

0,891

3,1784

S3 - R .école

15,65

162,37

4

0,626

3,8044

Rue KIMPANDZOU

Points

Distance

Dist. cum

Pente (%)

Déniv. (m)

Déniv. cum(m)

Mure

0

0

 

0

0

Mure - S1

12

12

0

0

0

6

S1 - S2

 

24

36

1

0,24

0,24

S2 - S3

45,75

81,75

1

0,4575

0,6975

S3 - S4

37,9

119,65

1,5

0,5685

1,266

S4 - Av

30,6

150,25

-1,5

-0,459

0,807

Av - S5

22,4

172,65

1

0,224

1,031

S5 - Crête

42

214,65

1,5

0,63

1,661

Crête - Av

70,4

285,05

-3,5

-2,464

-0,803

Av -S6

20

305,05

3

0,6

-0,203

S6 -Crête

9

314,05

1,5

0,135

-0,068

Crête - S7

56,4

370,45

-3

-1,692

-1,76

S7 - Av

39,6

410,05

-2,5

-0,99

-2,75

Av - S8

49,5

459,55

2

0,99

-1,76

S8 -Crête

42,6

502,15

1,5

0,639

-1,121

Crête -S9

30,8

532,95

-2

-0,616

-1,737

S9 - Av

22,1

555,05

-2

-0,442

-2,179

7

Tableau n°V : mouvements de terre dans les principales voiries Exemple de fiches de suivi des profilomètres (Av. R. Zacharie)

Profilomètre nO1

Date

P0

P1

P2

P3

P4

P5

P6

P7

P8

P9

P10

 

0

0,74

1,48

2,22

2,96

3,7

4,44

5,18

5,92

6,66

7,4

20/01/2007

-0,29

-0,49

-0,43

-0,4

-0,41

-0,44

-0,45

-0,41

-0,4

-0,41

-0,24

27/02/2007

-0,32

-0,47

-0,42

-0,41

-0,41

-0,44

-0,44

-0,42

-0,4

-0,4

-0,24

05/06/2007

-0,33

-0,49

-0,44

-0,44

-0,45

-0,44

-0,45

-0,43

-0,42

-0,39

-0,25

Variation:?(m) -0,04 0 -0,01 -0,04 -0,04 0 0 -0,02 -0,02 0,02 -0,01

Profilomètre nO2

Date

P0

P1

P2

P3

P4

P5

P6

P7

P8

P9

P10

 

0

0,63

1,27

1,9

2,53

3,17

3,8

4,44

5,07

5,7

6,34

20/01/2007

-0,1

-0,24

-0,33

-0,35

-0,38

-0,36

-0,36

-0,36

-0,34

-0,31

-0,26

27/02/2007

-0,1

-0,23

-0,33

-0,36

-0,37

-0,36

-0,36

-0,35

-0,34

-0,3

-0,26

05/06/2007

-0,11

-0,24

-0,34

-0,39

-0,37

-0,39

-0,39

-0,38

-0,36

-0,32

-0,26

Variation:?(m) -0,01 0 -0,01 -0,04 0,01 -0,03 -0,03 -0,02 -0,02 -0,01 0

Profilomètre nO3

Date

P0

P1

P2

P3

P4

P5

P6

P7

P8

P9

P10

 

0

0,67

1,34

2,01

2,69

3,36

4,03

4,7

5,37

6,05

6,72

20/01/2007

-0,14

-0,25

-0,26

-0,26

-0,28

-0,28

-0,3

-0,3

-0,31

-0,24

-0,21

27/02/2007

-0,15

-0,26

-0,25

-0,26

-0,26

-0,27

-0,28

-0,29

-0,3

-0,31

-0,21

05/06/2007

-0,16

-0,3

-0,28

-0,29

-0,29

-0,29

-0,31

-0,33

-0,35

-0,26

-0,21

Variation:?(m) -0,02 -0,05 -0,02 -0,03 -0,01 -0,01 -0,01 -0,03 -0,04 -0,02 0

Calcul des pertes en terre : cas de l'avenue R. Zacharie

8

largeur bande (m) en

 
 

Longueur (m)

 

surface bande (m2)

 

S1

:

0,74

S2-S1

58,45

B1 :

29,595

S2

:

0,63

S3-S2

58,65

B2 :

29,64

S3

:

0,67

 
 
 
 

Variations moyennes par bande le long des profilomètres (ou sections)

S1

S2

S3

(?P0-'-?P1)/2

 

(?P1-'-?P2)/2

(?P2-'-?P3)/2

(?P3-'-?P4)/2

(?P4-'-?P5)/2

(?P5-'-?P6)/2

(?P6-'-?P7)/2

(?P7-'-?P8)/2

(?P8-'-?P9)/2

(?P9-'-?P10)/2

-0,02

-0,005

-0,025

-0,04

-0,02

0

-0,01

-0,02

0

0,005

-0,005

-0,005

-0,025

-0,015

-0,01

-0,03

-0,025

-0,02

-0,015

-0,005

-0,035

-0,035

-0,025

-0,02

-0,01

-0,01

-0,02

-0,035

-0,03

-0,01

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

S2-S1 S3-S2

Epaisseur moyenne par bande (m)

-0,0125

-0,005

-0,025

-0,0275

-0,015

-0,015

-0,0175

-0,02

-0,0075

-1,3878E-17

-0,02

-0,02

-0,025

-0,0175

-0,01

-0,02

-0,0225

-0,0275

-0,0225

-0,0075

S2-S1 S3-S2

VOLUME PERDU PAR BANDE (m3)

-0,3699375

-0,147975

-0,739875

-0,8138625

-0,443925

-0,443925

-0,5179125

-0,5919

-0,2219625

-4,1071E-16

-0,5928

-0,5928

-0,741

-0,5187

-0,2964

-0,5928

-0,6669

-0,8151

-0,6669

-0,2223

Totat Aire (m2) Total Perte(m3)

= 592,35 = -9,996975 Pertes= -270,028868 t/ha






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