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Dynamique actuelle de l'érosion hydrique dans les bassins versants de Kingouari, m'filou et Djoué (quartier 16a de Brazzaville).

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par Delestras KAYA-MABIALA
Université Marien Ngouabi - CAPES 2007
  

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IV.3.3. Impacts socio-économiques

Le creusement des voiries crée le déchaussement des fondations, à l'origine des fissures des murs des habitations. Les habitants de ces maisons, conscients de l'état de leurs habitations et du risque encouru, sont anxieux et stressés quand il pleut. Limités financièrement, ils ne se décident pas à abandonner leurs maisons. Dans un quartier où quand les voiries ne sont pas coupées par le ravinement, elles sont dans un état de dégradation avancé, les populations sont confrontées à d'énormes problèmes de circulation et d'accessibilité dans le quartier. Ainsi lorsqu'il pleut des longues files d'attente sont observées aux arrêts de bus parce que les taxis et les taxis-bus refusent de desservir le quartier. Cent soixante dix parcelles dans le quartier sont menacées dont plus d'une vingtaine devenue des demi-parcelles et abandonnée par les populations.

Peu de personnes sont intéressés par le quartier, d'où le coût des parcelles est peu élevé dans les zones à risque, qui accueillent souvent des populations démunies.

IV.3.4. Moyens de lutte utilisés

Les populations du quartier et les pouvoirs publics ne sont pas indifférents à la dégradation environnementale. Ainsi plusieurs moyens sont utilisés pour lutter contre ce phénomène d'érosion hydrique. Les différentes actions menées rencontrées sur les lieux peuvent être groupées en deux catégories.

IV.3.4.1. Actions mécaniques

Les actions mécaniques sont l'ensemble des techniques qui s'opposent à l'entraînement des éléments du sol par l'eau de ruissellement. Il y est rencontré :

- l'usage des pneus usés (technique des pneus-sol) : dans certains cas les pneus sont à moitié enterrés dans le sol des voiries érodées là où le ruissellement présente une concentration importante des eaux. La partie aérienne de ces pneus réduit l'énergie cinétique des eaux ruisselantes. Dans d'autres cas, ces pneus sont remplis de terre et enterrés de façon couchée cette fois pour empêcher directement les ablations superficielles ;

- les sacs en matière synthétique remplis de terre sont d'usage courant pour lutter contre l'évolution des ravinements. Ils sont disposés souvent au bord des parcelles pour les protéger des ablations superficielles. Dans les ravinements petit Balimalou et Kombo, qui affectent les voiries riveraines, les parois des têtes de ces ravins sont protégées avec ces sacs de terre superposés les uns

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sur les autres. Des barrages en sacs de terre sont aussi disposés transversalement sur les planchers des ravinements, et sur les parties érodées des voiries. Les résultats de l'enquête de LOUEMBE et NZILA (2007) indiquent que cette méthode est la plus utilisée (86,9% de réponses);

- l'usage des ordures ménagères est rencontré dans certains cas. Les populations vont déverser toutes sortes de déchets solides au niveau des têtes des ravins. Elle est la seconde technique après celle des sacs de terre, 4,4% de réponses dans l'enquête citée ci-dessus ;

- dans certaines parcelles riveraines des ravinements, des minis bassins de retenu et d'infiltration des eaux de ruissellement ou fosses anti-érosives sont aménagés par les populations. Les habitants de ces parcelles ayant compris l'effet que produit le ruissellement des eaux dans le déclenchement et l'évolution des ravinements, aménagent ces bassins par creusement de trous de faible profondeur. Les eaux collectées des toitures des maisons y sont orientées pour un stockage favorisant leur infiltration ;

- les digues et diguettes en terre sont érigées pour dévier la trajectoire des eaux. Ce qui n'arrange pas la situation dans l'ensemble, sauf dans le cas où elles sont dirigées dans un caniveau bien aménagé ;

- des murs de soutènement sont érigés dans les parcelles sur des terrains aménagées en terrasses où ils stabilisent les talus ainsi générés. Des murets souvent en béton sont construits au travers des voiries quand la pente est forte. Ces murets entravent les départs des particules du sol et diminuent l'énergie cinétique des eaux ruisselantes ;

- un système de caniveaux et d'égouts est rencontré sur l'avenue A. Bitsindou et sur l'avenue Kinsoundi ;

- en certains endroits, des dalles en béton, en pierres ou de la bitume recouvrent la surface des sols qu'elles protègent des ablations superficielles ;

- des gabions cellulaires sont rencontrés dans trois ravins : dans les ravins Salabiakou, A. Bitsindou et Bikoumou. Ces gabions aménagés en 2005 par le PURICV (Projet d'Urgence de Réhabilitation des Infrastructures et amélioration des Conditions de Vie des populations) ont stabilisé ces trois ravins. Toutefois les parois des trois ravins peuvent encore évoluer en plusieurs endroits, où les gabions ne les recouvrent pas complètement. Les eaux collectées depuis les têtes et le long de ces ravins sont évacuées vers un talweg par un canal en gabions, stabilisant le plancher. L'enquête dans les zones avoisinant ces gabions indique que 49,5% des populations riveraines expriment une complète satisfaction de ces aménagements (LOUEMBE et NZILA, 2007) ;

- des cas de remblaiement sont parfois rencontrés quand le phénomène est encore à l'échelle de la rigole ou de la ravine. Avant juin 2007, deux ravines, ravine Saint Michel et ravine de la corniche du Djoué, furent remblayées par un postulant à la députation. Ce remblaiement a

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essayé de rétablir la circulation sur ces voiries qui malgré cela sont toujours difficilement accessibles par véhicule en raison des rigoles qui s'y sont creusées.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault