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Les stratégies politico-économiques du football professionnel dépassent-elles celles des terrains ?

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par Victor PORCHER
Université Pantheon Assas Paris II - Master 2 Commerce et Management International 2016
  

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3.2 Le pillage des jeunes talents africains : le « muscle drain »

En raison d'un manque de développement du football africain et des nombreuses conséquences que cela engendre, ce sport voit apparaître au grand jour un nouveau type d'exode similaire au « brain drain » que l'on qualifie de fuite des cerveaux à l'étranger, attirés par les entreprises qui cherchent à se démarquer de leurs concurrents en captant les meilleurs talents. L'objectif premier est bien entendu d'améliorer la productivité globale de l'entreprise grâce aux qualités intrinsèques de ces talents

Le « muscle drain »84 est donc le terme utilisé pour évoquer l'exode des sportifs africains vers Europe avec l'espoir d'un avenir meilleur. Cette pratique est particulièrement monnaie courante en Afrique Subsaharienne. La principale raison de cet exode est essentiellement économique. Comme en témoignent les statistiques de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et repris dans la revue « Géoéconomie : Football, puissance, influence », sur les 20 derniers pays au classement de l'indice de développement humain (IDH), 17 proviennent des pays de l'Afrique subsaharienne.

Dans ce contexte peu avantageux pour le développement du football en Afrique, bon nombre de jeunes ayant le rêve de fouler un jour les plus belles pelouses européennes et de jouer pour leurs sélections nationales, se voient dans l'obligation de quitter leurs pays d'origines.

L'étude menée par Afrique Football en 2004 montre que 555 joueurs issus d'Afrique évoluaient dans les championnats majeurs d'Europe. On comptait exactement à cette période : - 105 nigérians (de loin la nation d'Afrique la plus représenté dans le football européen).

- 84 camerounais.

- 59 ivoiriens.

- 58 sénégalais.

- 52 ghanéens.

Le pays accueillant le plus de joueurs issus du continent africain sont dans l'ordre :

84 LOROT Pascal et DAGUZAN Jean-François, Football, puissance, influence, Géoéconomie n°54, Choiseul, revue trimestrielle été 2010, p.22 - 30

82

- La France avec près de 130 joueurs en 2004.

- La Belgique, accueillant 80 joueurs africains.

- L'Angleterre avec 37 joueurs évoluant dans les différentes divisions.

- La Turquie, considérée sur le plan footballistique comme faisant partie de l'Europe

avec près de 35 joueurs.

- Les Pays-Bas avec 31 joueurs.

Le sous-développement du continent africain et l'exode de ces milliers de jeunes, conduits par un mélange de rêve et d'insouciance provoquent de nombreuses dérives notamment de la part des clubs européens qui n'hésitent pas à dénicher de nouveaux talents à prix dérisoire. En réalité, l'Europe profite indirectement du manque de moyens des ligues nationales africaines pour récupérer ses jeunes pépites. Les championnats nationaux n'ayant pas la possibilité d'offrir une formation de qualité aux jeunes joueurs (contrairement aux formations européennes), le choix semble simple pour ces adolescents. En tout état de cause, L'Afrique et l'Europe ne battent pas à armes égales, puisqu'il est très difficile, voire impossible, de retenir ces jeunes talents qui connaissent par coeur les différents championnats européens. Néanmoins, Henri Depireux85 attire l'attention sur le fait que « dans le monde du football, il y a beaucoup d'appelés pour très peu d'élus »86. Les jeunes voient l'Europe comme un eldorado où les chances de réussite sont élevées. Or, la réalité les rattrape tôt ou tard car la concurrence est très forte. Beaucoup croient en leurs rêves et bon nombre d'entre eux sont finalement déçus d'avoir échoué.

Pour autant, l'Afrique fut insufflé d'un nouvel élan grâce à l'organisation de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud. Cet événement exceptionnel a permis au continent d'être médiatisé tout au long de la compétition. Cependant, il serait intéressant d'analyser l'après Coupe du Monde et les retombées économiques et sociales sur le football africain. L'attribution de ce tournoi international pour la première fois sur le continent africain aurait dû être l'aubaine du développement du football en Afrique. Or, l'effet escompté d'un tel évènement n'a pas eu le succès qu'on lui prédisait. En effet, le printemps arabe et les nombreux conflits territoriaux ont entaché en partie les espoirs d'un avenir meilleur puisque le football africain stagne encore à l'heure actuelle. Comme l'atteste François Hilbrandt, expert Sport, dans les colonnes de l'Equipe : « la tendance est négative depuis le Mondial.

85 Ancien football et entraineur belge.

86 SAUSSEZ Isabelle, « L'Afrique sur la touche du football mondial », le courrier ACP-UE, Juillet-Aout 2002

83

Le printemps arabe a interrompu le décollage des clubs ». Les tensions ethniques et politiques ont sans doute refroidi les investisseurs notamment chinois et américains qui semblaient pourtant intéressés par des projets d'investissement. Il est donc évident que le lien entre le développement du football et la stabilité économique et politique est très étroit.

On pourrait donc se demander si l'Afrique n'est-elle pas condamnée à une forme de fatalisme qui l'empêcherait toute évolution positive tant sur le plan sportif, politique, économique et social. Doit-t-on considérer l'Afrique comme une cause perdue ? Le reste du monde a-t-il un rôle dans le développement du football africain ? Dans quelle mesure pouvons-nous agir pour aider le continent ? Doit-on privilégier en premier lieu une aide purement financière ou aider socialement les pays à se tourner vers un modernisme qui leur permettraient d'établir de nouvelles bases saines, propices au bon développement du football ?

Pour répondre à ces nombreuses interrogations, il est nécessaire de trouver des solutions.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille