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Les stratégies politico-économiques du football professionnel dépassent-elles celles des terrains ?

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par Victor PORCHER
Université Pantheon Assas Paris II - Master 2 Commerce et Management International 2016
  

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Conclusion

Pour conclure, l'étude empirique que nous venons de réaliser vise à tenter de répondre à une problématique générale : Est-ce que les stratégies politico-économiques du football professionnel dépassent celles des terrains ?

Notre développement analytique nous a permis d'aborder le sujet sous trois angles : économique, politique et social.

Le premier chapitre visait à comprendre quelles étaient les stratégies des clubs pour réussir. Les recherches succinctes ont démontré que les rencontres sportives ne sont plus les seuls déterminants pour briller dans le football. A l'heure de la « footballisation », les clubs calquent leurs techniques de managements autour du modèle entrepreneurial des plus grandes entreprises internationales. Ce résultat n'est en aucun cas surprenant. Il n'est plus rare d'entendre dans nos conversations au quotidien, que le football est devenu un business où l'argent a pris le pas sur le sport.

Dans ce contexte, il est tout à fait légitime de formuler quelques inquiétudes quant à l'avenir du football professionnel. Par exemple, le transfert record de 120 millions d'euros, conclu entre le club de Manchester United et de la Juventus de Turin pour le retour du jeune français Paul Pogba, peut laisser dubitatif. La folie des grandeurs a-t-elle en effet une limite ? Un club peut-il définir la valeur d'un homme ? En tout état de cause, il peut être parfaitement pertinent de dire que le football peut aller à l'encontre des principes moraux, dans un contexte où chaque club cherche à exposer sa fortune en oubliant ce que peuvent représenter 120 millions d'euros...

Par ailleurs, l'étude de notre second chapitre nous a permis de comprendre qu'en dehors d'un business où l'argent est la pièce maitresse de l'échiquier, le football est aussi devenu en enjeu géopolitique très important. En effet, il semble être devenu un moyen pour les nations d'asseoir une certaine domination mondiale. « Le football c'est la guerre poursuivie par d'autres moyens », on comprend l'ampleur diplomatique qu'a pris le football. On se souvient bien évidemment de la victoire du Salvador contre le Honduras, déclenchant une guerre civile

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sur fond de différends historiques. Le match sous haute tension en quart de finale de la Coupe du Monde, opposant l'Argentine à l'Angleterre au lendemain de la guerre des Malouines. La première rencontre des deux grands ennemis, l'Iran contre les USA lors de la même compétition en 1998. Enfin, la création par Mohandas Gandhi, en 1908, d'une équipe de football pour lutter contre l'apartheid, en Afrique du sud, confirment bien nos propos. En tout état de cause, il est clair que le football est un moyen d'expression d'une appartenance identitaire mais certains Etats y voient la possibilité d'y répandre une idéologie et un modèle. Les analyses succinctes de la Chine et du Qatar nous permettent de concevoir l'idée suivante : La Chine cherche à devenir une nation du football afin de donner plus de crédibilité à l'échelle internationale. C'est la recherche d'une reconnaissance constante qui pousse la Chine à investir dans le football. Comme le soutenait Pascale Boniface, directeur de l'institut IRIS « c'est humiliant pour la Chine de ne pas être compétitive dans le football ». Le critère géopolitique ne fait donc pas l'ombre d'un doute sur ses motivations premières.

Nous pouvons conclure dans ce même sens pour le Qatar. Nos recherches nous amènent à conclure de la manière suivante : le Qatar utilise le football comme un moyen d'exister sur la scène diplomatique et permet d'avoir une meilleure visibilité internationale. Il est légitime de penser que les motivations du Qatar peuvent s'expliquer de deux façons : en utilisant le soft power, le Qatar mène un combat géopolitique sans violence contre l'Arabie Saoudite et toute la région de la péninsule arabique, pourtant minée par de nombreux conflits territoriaux. Ce résultat n'est en rien surprenant. Plutôt que de se battre dans une bataille qu'elle ne gagnera pas en raison d'une force militaire trop faible, le Qatar utilise de sa propre ressource financière (le pétrole) pour investir dans d'autres secteurs afin de diversifier les rentrées d'argents. Pour autant, nos observations nous poussent à croire que les investissements dans le football européen sont aussi une porte d'entrée sur le vieux continent. Investir dans le sport, donne la possibilité au Qatar d'investir dans d'autres secteurs tels que l'immobilier, les hôtels de luxe ou encore au sein d'entreprises cotées au CAC40. On est donc bien loin des stratégies footballistiques que ce sport enseigne...

Enfin, notre investigation nous a permis de comprendre que le football était également un enjeu géostratégique mondial, à l'image d'une Afrique souffrante et grande perdante dans la course aux investissements. Le football a donc un rôle important dans le rattrapage du continent africain. Nous avons démontré, grâce à nos propositions de solutions, que le rêve de voir un jour l'Afrique s'épanouir dans le football reste tout à fait possible.

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Les nouveaux enjeux politico-économiques du football moderne poussent indubitablement certains à la dérive. Les recherches que nous avons menées nous ont permis d'aboutir au résultat suivant : Le football professionnel tend à se pervertir.

Trucages des matchs de football, esclavages modernes, corruption au sein des plus grandes instances du football mondial à l'image de la FIFA ou de l'UEFA, sont autant de fléaux qui détruisent les valeurs de ce sport. Hélas, ce constat global n'est plus une surprise. Bien que certains phénomènes soient encore peu médiatisés, la situation actuelle nous pousse à croire qu'une nouvelle forme d'esclavage s'est développée en marge du football mondial.

En définitive, il ressort de cette étude que le football connaît aujourd'hui de nombreuses mutations mais à quel prix ? Il serait dès lors intéressant d'analyser le revers de la médaille des clubs qui investissent sans compter et dont les probabilités de faillites sont élevées. Les clubs sont-ils obligés de sur-dépenser et d'alimenter ainsi une surenchère sans fin pour rester compétitifs ? Cette question mérite dans l'intérêt du football, et la survie même de certains clubs, d'être un jour clairement posée, et débattue sans fausse pudeur.

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