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Analyse du rôle de l'organisation des nations unies et de l'union africaine dans le règlement du conflit en république centrafricaine.

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par Hervé BONGISA
Université Protestante au Congo (UPC) - Licence 2016
  

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E. Objectifs et priorités

Les objectifs et priorités d'une opération des Nations Unies et, partant, sa configuration et ses activités devraient être adaptés au cours du temps en fonction de la situation et des besoins particuliers du pays et de son peuple. Ainsi, durant la phase initiale de son déploiement, l'opération de maintien de la paix des Nations Unies a eu pour objectifs d'assurer un climat de sécurité, condition indispensable aux progrès dans d'autres secteurs, d'aider le Gouvernement de transition à exercer les fonctions essentielles de l'État, d'appuyer les efforts de paix et de réconciliation, de protéger les droits de l'homme fondamentaux et de faciliter l'acheminement d'une aide humanitaire.

À mesure que les conditions évolueront dans le pays, que l'état de la sécurité s'améliorera et que les capacités nationales de sécurité se renforceront, la mission des Nations Unies accordera plus d'importance aux activités suivantes: appui à l'extension de l'autorité de l'État et à la fourniture de services publics par l'État; consolidation d'un environnement politique stable; réconciliation des communautés et retour des personnes dans leurs foyers; renforcement des institutions garantes de l'état de droit et promotion du respect des droits de l'homme. Il faudra d'emblée arrêter une stratégie de sortie faisant fond sur les acquis dégagés en matière de renforcement des capacités nationales.

Il sera nécessaire de déployer dans un premier temps des effectifs militaires importants, afin de relever les défis de sécurité, mais les forces militaires des Nations Unies devront être progressivement réduites dès que les conditions seront réunies, permettant à l'ONU de concentrer, dans la mesure du possible, la majeure partie de ses efforts sur les tâches cruciales en matière civile et le renforcement de l'État.

F. Mandat

Le Secrétaire général a recommandé que le mandat de l'opération de maintien de la paix proposée prévoie les activités ci-après:

· Protection des civils;

· protection du personnel, des installations et du matériel des Nations Unies, et garantie de la sécurité et de la liberté de circulation du personnel des Nations Unies et des personnels associés;

· appui au processus politique et aux éléments indispensables à la transition, comme le rétablissement de l'autorité de l'État et son extension à l'ensemble du territoire;

· création de conditions propices à l'acheminement d'une aide humanitaire de principe et au rapatriement volontaire et durable des personnes déplacées et des réfugiés en toute sécurité;

· promotion et protection des droits de l'homme;

· promotion d'un dialogue national, de la médiation et de la réconciliation à tous les niveaux; et

· appui au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration des anciens éléments armés, une attention particulière devant être portée aux enfants; rapatriement des éléments étrangers et exécution de programmes de réduction des violences communautaires.

Parmi les tâches supplémentaires qui devraient être inscrites dans le mandat de l'opération, on mentionnera :

· l'appui à l'organisation et à la tenue d'élections;

· l'appui à la réforme du secteur de la sécurité;

· l'appui aux institutions policières, judiciaires et pénitentiaires, afin de rétablir le système de justice pénale;

· la lutte antimite, le contrôle du trafic d'armes et de munitions et la gestion des stocks;

· la coordination de l'action internationale à l'appui du renforcement de la bonne gouvernance, y compris l'élaboration d'une politique budgétaire saine et la gestion rationnelle des ressources naturelles;

· le renforcement des institutions et la mise en place des fondements d'un redressement socioéconomique à long terme.

1. Transition

En présentant sa proposition, le Secrétaire général a indiqué qu'à la lumière des enseignements tirés des précédentes transformations d'opérations régionales en missions de maintien de la paix des Nations Unies et des problèmes particuliers sur le terrain, il faudrait environ six mois à l'Organisation des Nations Unies pour préparer le déploiement de son opération. Pour que la mission des Nations Unies soit prête et que la transition se fasse sans heurt, il a été recommandé que le Secrétariat, en coordination avec la Commission de l'Union africaine, de déployer immédiatement une équipe de transition en République centrafricaine, avec la participation de la MISCA et du BINUCA.

Comme priorité immédiate, l'équipe a mis au point des plans stratégiques, plus particulièrement un concept de mission assorti d'un concept d'opérations et de plans d'appui, tout en lançant la construction des installations nécessaires, notamment le quartier général, les camps et les bureaux extérieurs dans tout le pays. Par conséquent, il importait de déployer immédiatement les moyens civils nécessaires, notamment des pilotes et des ingénieurs. L'équipe a également aidé à recruter rapidement des fonctionnaires civils ayant les compétences linguistiques nécessaires.151(*)

2. Coopération internationale

Le Secrétaire général a estimé qu'il n'y aurait pas de solution à la crise en République centrafricaine sans la solidarité constante et agissante de ses voisins et de la région et leur a demandé, ainsi qu'à l'ensemble de la communauté internationale d'intensifier leur action en faveur de la République centrafricaine, en tenant compte de leurs avantages comparatifs tout en s'efforçant de tirer parti des partenariats et des initiatives régionales.

Il a également indiqué que l'opération de maintien de la paix envisagée ne pourrait réussir que si la région continue de jouer un rôle important et complémentaire, y compris par le biais du médiateur, le Président Sassou Nguesso, de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale et de l'Union africaine. La mission travaille donc en étroite collaboration avec l'Union africaine et la Communauté économique et leur apporte tout son soutien politique ainsi qu'un appui opérationnel limité en fonction de ses moyens, de ses capacités et de ses compétences, afin qu'elles puissent continuer à jouer un rôle dans la stabilisation du pays.

3. Une vaste entreprise à long terme

En conclusion de son rapport, le Secrétaire général s'est dit conscient qu'il n'y aurait pas de solution miracle en République centrafricaine et que le règlement de la crise exigerait du temps et des moyens. L'ampleur des besoins du pays est impressionnante et les progrès accomplis dans un domaine ne seraient durables que s'ils s'accompagnent de mesures majeures dans d'autres. Continuer à reporter des mesures multidimensionnelles durables pourrait avoir des conséquences humaines et financières bien plus lourdes. La partition éventuelle du pays suivant des lignes sectaires et la création d'un terreau fertile à des groupes extrémistes sont des risques réels, qui pourraient avoir des conséquences graves pour la stabilité de la région et au-delà.

Le Secrétaire général a indiqué que bon nombre des problèmes auxquels se heurte la République centrafricaine dépassent les capacités d'une opération de maintien de la paix des Nations Unies, compte tenu de la complexité de la crise, de l'absence d'un dispositif de sécurité et de la déliquescence de l'État. Le déploiement d'une opération de maintien de la paix des Nations Unies en République centrafricaine devrait donc s'inscrire dans une vaste entreprise à long terme de la communauté internationale. Le succès de cette entreprise visant à aider le Gouvernement et le peuple de la République centrafricaine à reconstruire un État dépendra des contributions et des engagements d'un grand nombre d'acteurs, mais, avant tout, des Centrafricains eux-mêmes.

La Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies est désormais à la tête du commandement des opérations de maintien de la paix en Centrafrique. Elle remplace les forces internationales déployées dans le pays.

Le passage de relais s'est déroulé lundi 15 septembre, dans l'après-midi, au cours d'une cérémonie solennelle à l'aéroport de Bangui,  en Centrafrique. Un an et demi après le début de la crise armée dans le pays,  la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies (Minusca) a pris officiellement la suite des forces internationales, déployées dans le pays pour faire cesser les sanglantes violences intercommunautaires.

La Minusca, composée de 7 600 casques bleus, est désormais à la tête du commandement des opérations de maintien de la paix et remplace la force africaine (Misca, Mission internationale de soutien à la Centrafrique), jusque-là en charge avec l'appui de l'opération française Sangaris et de la force européenne Eufor-RCA.

"Il faut savoir que la base de ces hommes, c'est la Misca - déjà sur place - qui comptait environ 6 000 soldats de contingents africains. S'ajoutent à cela des contingents du Bangladesh, du Pakistan ou encore des appuis aériens du Sri Lanka", a détaillé l'envoyée spéciale de France 24 à Bangui, Tatiana Mossot. "D'ici à trois mois, le compte des 12 600 hommes devrait être atteint. Le but c'est de pouvoir se déployer dans tout le pays."

"Pour cette mission, c'est un véritable défi de pouvoir récupérer tout le territoire national. Aujourd'hui, on sait que dans différentes zones il y a encore des violences qui ne sont pas maîtrisées", a ajouté notre journaliste depuis Bangui.

"Ce transfert d'autorité représente la réussite complète du mandat de la Misca et le commencement de l'action militaire et policière de la Minusca en République centrafricaine", a souligné le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, tout en appelant les protagonistes du conflit à "cesser immédiatement les violences" et à faire progresser la transition politique.

La tâche de la Minusca s'annonce difficile. Même si les violences intercommunautaires massives entre populations chrétiennes et musulmanes ayant fait des milliers de morts depuis décembre 2013 ont diminué, le pays souffre en effet d'une grave crise humanitaire. Les forces de l'ONU doivent réussir à stabiliser la Centrafrique. "Notre mission peut se résumer en un triptyque : protéger la population, appuyer le processus politique et contribuer à la restauration de l'autorité de l'État", a résumé le général Babacar Gaye, chef de la Minusca.

Du fait de son histoire mouvementée, la Centrafrique détient le triste record des interventions internationales sur son sol, plus d'une dizaine : Misab, Minurca, Bonuca, Fomuc, Micopax, etc... Jusqu'à présent, aucune n'a permis de sortir durablement le pays du marasme. La crise en cours est née du renversement en mars 2013 du régiment de François Bozizé par  la rébellion Séléka, à dominante musulmane. Le chef de cette force armée Michel Djotodia  a lui-même démissionné, après s'être révélé incapable de mettre fin au conflit entre combattants Séléka et miliciens anti-Balaka.

Comme l'explique  un récent rapport de l'International Crisis Group (ICG), il faut surtout revoir les fondements de l'État : "Les précédentes interventions ont toutes échoué car elles ont ignoré ce problème structurel de la prédation comme mécanisme de pouvoir, sous sa forme étatique [la corruption notamment, NDLR] comme contre-étatique [les groupes armés, NDLR]".

* 151 Conseil de sécurité, 2149 du 15 septembre 2014

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus