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Analyse du rôle de l'organisation des nations unies et de l'union africaine dans le règlement du conflit en république centrafricaine.

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par Hervé BONGISA
Université Protestante au Congo (UPC) - Licence 2016
  

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B. Déroulement de la mission

La période suivant le déploiement de la MICOPAX est marquée par une progression positive dans le processus de réconciliation politique. Bien que la loi d'amnistie générale ait été contestée, en particulier par l'APRD, les travaux du comité de suivi permettent la tenue du Dialogue politique inclusif au cours duquel est adoptée une feuille de route pour la normalisation de la situation politique. La première étape de cette feuille de route est la formation d'un gouvernement d'union, qui voit le jour le 20 janvier 2009 sous la direction du Premier ministre Faustin-Archange Touadéra, maintenu en poste par Bozizé. Le nouveau gouvernement comprend des ministres de l'APRD, de l'UDFR, et de partis modérés d'opposition. Ce gouvernement est cependant dénoncé par certains partis d'opposition qui refusent d'y participer, notamment l'UFVN et le MLPC. Également en janvier 2009, le gouvernement et les rebelles mettent sur pied le comité de pilotage du programme de DDR.

Malgré les efforts de mise en oeuvre des conclusions du Dialogue inclusif, les rébellions armées ne tardent pas à reprendre. Outre le CPCJ qui n'a jamais intégré le processus de paix, le FDPR attaque la ville de Batangafo en février 2009, avec le soutien du MLPC, et rejette l'accord de paix qu'il avait signé avec le gouvernement en 2006. Un mois plus tard, le MLPC annonce officiellement qu'il reprend les armes contre le gouvernement en raison de son désaccord au sujet de la composition du gouvernement. L'Armée de résistance du Seigneur (LRA) devient de son côté de plus en plus active en RCA à partir du début 2009, entraînant une série d'opérations militaires menées conjointement par les Forces armées ougandaises (FDPU) et les FACA.164(*)

L'insécurité perdure malgré le début des activités de DDR alors que le 27 novembre, le CPJP (Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix) capture la ville de Ndélé. Son chef, l'ancien ministre Charles Massi, est cependant capturé en décembre et meurt en janvier 2010 suite aux tortures qui lui sont infligées. En mars 2010, le gouvernement annonce avoir déjoué une tentative de coup d'État pro-Patassé. Au cours de l'été, la ville de Birao est la cible de plusieurs attaques menées par des groupes armés. En septembre, une nouvelle tentative de coup d'État est déjouée tandis que le 25 novembre, le CPJP occupe la ville de Birao. Les rebelles finissent par évacuer la ville quelques jours plus tard après de combats avec les FACA et l'armée tchadienne. Le retrait de la MINURCAT le 31 décembre 2010 ne fait rien pour améliorer la situation sécuritaire.

D'autre part, les obstacles au DDR et à l'organisation des élections se multiplient. Le processus de DDR commence à dérailler en janvier 2010, lorsque l'APRD refuse d'être désarmée. Les autres groupes rebelles offrent également une collaboration très limitée aux activités de DDR. En février la Commission électorale indépendante (CEI) annonce que le premier tour des élections présidentielles et législatives aura lieu le 18 avril 2010 et le second tour le 23 mai. Les estimant irréalistes étant donné le manque de préparatifs, l'opposition dénonce aussitôt ces dates. François Bozizé accepte finalement en mars de reporter les élections, mais estime qu'elles doivent se tenir avant le 10 juin 2010 afin d'éviter un vide juridique après la fin de son mandat. C'est ainsi qu'il propose la date du 16 mai, aussitôt rejetée par l'opposition. La CEI reporte de nouveau les élections, laissant entendre qu'elles pourraient avoir lieu en octobre. Entre temps, une loi autorise la prolongation du mandat présidentiel jusqu'aux élections. Finalement, le 30 juillet le président annonce que le premier tour des élections aura lieu le 23 janvier 2011.165(*)

 À l'approche des élections, certains candidats de l'opposition, dont l'ancien président Ange Félix-Patassé et Jean-Jacques Démafouth, de l'APRD, réclament un nouveau report des élections. Malgré cela, les élections se déroulent finalement comme prévu le 23 janvier 2011 dans un calme relatif. L'ensemble des candidats de l'opposition dénoncent dès le lendemain le nombre élevé d'irrégularités ainsi que des cas d'abus et de fraudes. Après la démission de sept de ses membres, la CEI annonce les résultats provisoires le 1er février attribuant 64 % des voix au Président sortant François Bozizé, tandis que le parti de ce dernier remporte la majorité des sièges aux législatives. Les partis d'opposition décident alors de ne pas participer au second tour du 20 mars. Peu après la mort d'Ange Félix-Patassé dans un hôpital du Cameroun, un nouveau gouvernement est formée et plusieurs membres de l'opposition ainsi que d'anciens mouvements rebelles rejoignent alors la majorité pour entrer au gouvernement.166(*)

 Les violences armées se poursuivent après les élections, principalement du fait du CPJP dans la région de Ndélé. Ce dernier finit par signer un accord de cessez-le-feu au mois de juin suite à un remaniement du gouvernement afin d'y faire entrer des membres de l'opposition et d'anciens groupes rebelles. Le 27 juin, le président annonce le début des opérations de désarmement de 350 ex-combattants de l'APRD. Un accord de paix est finalement signé entre une faction dissidente de la Convention des patriotes centrafricains pour la justice (CPCJ) et le gouvernement le 19 juillet. En octobre, un accord de cessez-le-feu met fin à des combats amorcés en septembre entre le CPCJ et l'UFRD autour de la ville de Birao. En mai 2012 l'APRD se dissout et cesse d'exister en tant que groupe politico-militaire ou en tant que rébellion.

* 164 SHYAKA A et RUTEMBESA F, op.cit, p. 94

* 165 La paix en République Centrafricaine, in http//www.fugifilm, op.cit, p.

* 166 La paix en République Centrafricaine, in http//www.fugifilm, op.cit, p.

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