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Analyse du rôle de l'organisation des nations unies et de l'union africaine dans le règlement du conflit en république centrafricaine.

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par Hervé BONGISA
Université Protestante au Congo (UPC) - Licence 2016
  

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SECTION 2. CONSEQUENCES DE LA CRISE ET PERSPECTIVE D'AVENIR

« La préservation de l'environnement est la pierre angulaire de la paix et de la sécurité.» a affirmé Kofi Annan, Secrétaire Général des Nations Unies. Pour Daniel Richard, Président du Word Wild Fund (WWF), Fonds Mondial pour l'Environnement, « il y a une corrélation très forte entre l'état de l'environnement et la guerre »178(*); pour Myers, la trentaine de guerres qui sévissent en Afrique depuis l'indépendance jusqu'au début des années 90, exacerbées par des séries de coup d'Etat ou tentatives de coup d'Etat et, qui se déroulent de plus en plus à l'intérieur des territoires, sont reconnues non conventionnels pour la plupart, donc difficiles à prévoir. Ils mettent en prise plusieurs acteurs qui défendent chacun ses intérêts en faisant usage de tous les moyens ; bouclier humain, protection par l'environnement...Les belligérants s'organisent en petits groupes et s'éparpillent sur différents points rendant l'environnement tributaire de leurs activités.

§1. Les Conséquences

Les conflits armés ont des conséquences désastreuses sur l'environnement: destruction des infrastructures, pollution des ressources en eau, empoisonnement des sols et des champs, destruction des cultures et des forêts et surexploitation des ressources naturelles. C'est ainsi que l'environnement peut être utilisé comme une arme redoutable lors de ces affrontements fratricides.

Comme dans le reste du monde, les conflits armés représentent une source de problèmes environnementaux qui se posent en Afrique subsaharienne. A ce jour, plusieurs pays qui vivent dans les conflits ou qui en sortent, ont la lourde charge de développer une politique de reboisement pour la reconstruction de leur environnement ravagé par la violence ; ces affrontements non seulement déchirent des vies humaines ou fragmentent le tissu social, mais contribuent à l'affaissement du système économique, la désorganisation de la biodiversité et la destruction des ressources naturelles.

Dans tout conflit qui éclate, l'objectif premier est la sauvegarde des vies humaines, ensuite viennent les autres préoccupations entre autres l'environnement. Le Droit International Humanitaire met l'accent sur le respect des personnes civiles mais aussi sur l'environnement et, recommande l'usage des moyens non destructeurs pour mener les guerres. Cependant en Afrique, ces mesures ne constituent pas la préoccupation majeure pour les parties en conflit qui ne prennent pas garde à la protection ou à la préservation de l'environnement.

Selon le rapport de l'Assemblée parlementaire du Conseil Européen179(*), les dégradations que portent les conflits armés sur l'environnement peuvent être directes ou indirectes. Une fois le conflit éclaté, la destruction des habitations, du peuplement d'animaux sauvages, l'occupation anarchique des zones naturelles et leur exploitation à outrance, sont autant des méfaits qui accompagnent ces tragédies.

Il est connu que les conflits armés ont besoin de mobiliser des ressources pour pouvoir faire long feu. Au cours des opérations militaires, outre les villages et élevages domestiques qui sont pris pour cibles afin de permettre aux combattants de s'approvisionner en nourriture ou d'avoir une base stratégique, les végétations sont aussi soumises à toutes sortes d'épreuve de nettoyage, pour faciliter la progression des combattants et créer une visibilité dans les manoeuvres militaires180(*). Sous le feu des combats, les populations civiles contraintes au déplacement, le font sans grands moyens.

Durant leur regroupement, sur des espaces verts ou au bord des cours d'eau, et pour se mettre à l'abri, elles font recours à des solutions de fortune; des bois sont coupés pour se faire de hangar, les herbes sont brûlées pour construire ou se préserver des animaux nocifs ; les racines et les herbes deviennent leurs principales sources alimentaires. Par ces pratiques, on assiste à une destruction de la composante naturelle, s'y mêlent la déforestation et l'érosion. En période de conflits, l'insécurité qui règne, entraine immédiatement la baisse des activités champêtres donc de la production agricole; pour assurer leur survie, les populations se tournent vers la cueillette et les viandes sauvages. Les occupations humaines de manière anarchique en profondeur des forêts, à l'abri des exactions, participent à détruire les zones protégées et les réserves éco touristiques ; s'en suit le déplacement forcé des animaux qui s'exposent finalement à des chasses irrégulières. Cela contribue à l'extinction progressive des faunes.

Les conflits qui sévissent en Centrafrique ont fait plus de dix mille de morts, victimes constituées pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées. Alimentés par des enjeux d'intérêts politique et économique c'est à dire l'exploitation des ressources naturelles et la lutte pour le pouvoir, ces conflits ont entraîné l'une des pires catastrophes humanitaires et des traumatismes moraux ; ils constituent par endroit, la guerre la plus meurtrière jamais survenue sur le continent181(*).

Les victimes de ces conflits voire les acteurs, vivent des évènements horribles; les enfants et les civils payent un lourd tribut à cette guerre : viols, violences, tortures, assassinats, humiliation de tous ordres sous le poids duquel, leur vie tranche avec un bouleversement profond. «La guerre est ancrée dans ma tête» témoigne un enfant qui a vécu une longue période de guerre qu'a connue son pays, la Sierra Leone.

A. Les traumatismes psychologiques

Les conséquences que produisent les conflits armés en Afrique sur les populations civiles, ne sont plus à démontrer. Comme dans beaucoup de guerres à travers le monde, ces affrontements occasionnent non seulement des déplacements forcés mais favorisent aussi les violences sexuelles à l'égard des femmes. Pour certains analystes, ce phénomène est une option volontairement choisie comme stratégie d'action par les combattants, visant à terroriser la population pour marquer la conscience humaine sur leur détermination à tout sacrifier pour obtenir le résultat de leur opération. Ces violences qui se produisent de manière régulière, contribuent à déstabiliser familles et communautés, car les femmes sont victimes de viols et porteuses de grossesses non désirées182(*) ; d'autres se livrent à la prostitution où se transforment en esclaves sexuelles. Les camps des déplacés se transforment en grenier de viols où les femmes sont exposées à la merci des combattants. Contre des faveurs sexuelles, elles attendent bénéficier des aides alimentaires substantielles ou de la protection pendant ou après le conflit.

 Avec les violences sexuelles, qui prennent leur source dans les conflits armés, s'accompagnent la propagation de l'infection à VIH/SIDA et autres maladies sexuellement transmises. Les conflits armés en Afrique subsaharienne conduisent à une modification de comportement sexuel. Durement frappée par le VIH/SIDA, cette partie du continent devient le théâtre de contamination exponentielle. La population en général et la population active en particulier, est ainsi prise dans deux types de conflits ; l'un ouvert par ses actions militaires, l'autre fermé, par son action silencieuse; les deux se croisent, entretiennent un taux de mortalité élevé. Tout cela constitue une source de préoccupation pour les femmes vulnérables qui voient les moyens d'action faire défaut pour leur prise en charge. En période des conflits, l'objectif militaire reste la principale priorité, la lutte contre les maladies et la prise en charge des patients étant reléguée au second plan.

* 178 Rouba Naaman, l'environnement blessé par les conflits armés, Novethic, le média du développement durable, mars 2008http://www.novethic.fr

* 179 Conseil Européen, les conflits armés et l'environnement, Commission de l'environnement, de l'agriculture et des questions territoriales, doc.12774, octobre 2011

Kofi ANNAN, Introduction : les conflits armés et l'environnement, http://www.worlwildelife.org

Conseil de l'Europe, Assemblée parlementaire, les conflits armés et l'environnement, doc.12774.17 oct.2011.

* 180 Conseil Européen, les conflits armés et l'environnement, Commission de l'environnement, de l'agriculture et des questions territoriales, doc.12774, octobre 2011.

* 181 Luc REYCHLER, les conflits en Afrique: comment les gérer ou les prévenir ? In conflits en Afrique : analyse des crises et pistes pour une prévention, op.cit. p.17.

* 182 Sidonie MATOKOT -MIANZENZA, viol des femmes dans les conflits armés et thérapies familiales. Cas du Congo Brazzaville, L'Harmattan, 2003, p.127-129

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault