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Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

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par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

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II.II.2. Le prolongement ou « responsabilité »

De ses origines latines [respondere, «répondre », qui signifie « se porter garant »], le mot responsabilité a gardé une notion d'engagement personnel, puisque c'est la capacité de prendre une décision sans en référer préalablement à une autorité supérieure. Qu'elle soit civile, pénale, collective,gouvernementale, partielle, totale ou atténuée, la notion de responsabilité porte en elle-même aussi celle de liberté, de libre

1 SARTRE, Situationsll, Op.cit., p. 308.

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choix,lorsque l'on agit. Rappelons-nous qu'en Droit pénal une personne irresponsable ne peut être jugée.1

Cette façon continuelle de défmir la responsabilité comme relationnelle à autrui se retrouve également chez René Simon dans son Éthique de la responsabilité paru en 1993. Ce professeur de théologie morale à l'Institut Catholique de Paris estime que l'éthique ne commence que par la relation à autrui, une éthique de la responsabilité comme celle de Jonas, tu peux donc tu dois, différente de celle traditionnelle du devoir de Kant, tu dois donc tu peux.2

Dans le cadre de la liberté, la responsabilité sartrienne se spécifie et se conditionne par ses propres spécificités3. Dans cette philosophie, la « condamnation »4 vient de l'être-de-conscience qui dissout « l'inconscient » et ne l'admet que dans l'être-de-mauvaise-foi où la conscience se choisit comme inconsciente : cette conscience et nécessaire liberté est l'impératif de la responsabilité. Mais si la liberté est ontologiquement infmie, elle est existentiellement totale : d'où la détermination « totale » de l'impératif existentiel. Si dans le concept de libertés fondamentales, « l'idée même de fondamentalité revient à prioriser et hiérarchiser les droits ou les libertés en fonction de leur essentialité. »5, c'est que la responsabilité est en fonction de la liberté, non pas à titre d'hiérarchie puisque la liberté n'est pas juridique, mais à titre d'essentialité puisque tout est fondamental au sujet-total. Il ne s'agit pas seulement ou encore d'une responsabilité morale, il s'agit de la Responsabilité tout court.

Il est évident que dans le terme de « la consistance », l'idée émue concerte un aspect universel qui s'applique particulièrement. Cependant, la Responsabilité humaine, toutefois d'autant universelle ou humaine qu'elle est dite, est également et plus clairement individuelle : la responsabilité est en fonction de la liberté, et la liberté est un état individuel (subjectif et objectif à la fois) : l'agir est partout, en tout temps, et en tout lieu, en toute circonstance,...à condition que j'y suis libre, si donc j'y existe consistant. Puisque en effet, la

1 REYNAUD, J-M., Op.cit.,p.1.

2lbid., p.3.

a Par comparaison aléatoire, on peut décrire cette spécificité en cinq termes. De la catégorie impérative, le principe est « je peux donc je dois », plutôt que « je dois donc je peux ». De la catégorie essentielle, le principe est l'existence, plutôt que ladétermination circonstancielle ou sociale. Du champ attentif d'application, l'agir va de l'homme à l'homme et à l'Homme, plutôt que de l'homme à Dieu ou de l'homme à l'Homme anthropomorphique. Du champ temporel d'application, l'acte implique « conscience et agir », plutôt que « conséquence et action » (sanction, plus, que responsabilité). Et enfin donc, les éléments définitifs sont « la conscience, la volonté et la liberté », plutôt que « le contrat, les lois, la société, etc. ».

a GUNE$, Cevriye Demir, « Sur la nature nécessaire de la liberté chez Jean-Paul Sartre », In Département de Philosophie, Faculté des Lettres, Université Gazi, Turquie, http://revistadefilosofia.org [16/01/2015/08 :34 :03]. s http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertés fondamentales.

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subjectivité sera correctementla personnalité qui met en évidence l'Existence sociale, si par contre l'individualité est exactement une subjectivité qui tente à se solidifier pour se construire une réalité singulièrement spécifique (à sa propre existence). Il y a donc divergence et conflit de liberté et de responsabilité, naturellement subjectifs, de l'homme individuel dans la société. La liberté est une quête de l'existence perpétuelle ou de l'essence dans le monde1. Qui se veut réel doit être libre. Et cela, malgré les circonstances et les dimensions qui se présentent à l'homme

De ce fait, la Responsabilité consiste à répondre ou à correspondre aux situations confrontées afin d'en construire et d'y construire une existence. A l'instar, se connaitre soi-même correspond à connaitre l'homme ; mais et surtout, connaitre l'homme est reconnaitre autrui comme soi, sauf que autrui n'est pas moi et n'est pas non plus un être de situation « en soi » dont on peut en fixer un statut déterminé. Autrui est « un être-pour-soi » qui se développe de situations en situations, tout autant libre que moi. En réserve, quelle responsabilité peut-on ainsi, par exemple, évoquer vis-à-vis l'irréversible disproportionnalitaire Mondialisation ?Puisque ce phénomène joint bien beaucoup d'altérité. La liberté comme responsabilité implique tout simplement la liberté individuelle qui ne survivra que dans la subjectivité, ou dans la limite de l'existence : le temps, le lieu, et toute autre possibilité de l'existence, incluant néanmoins la totalité catégorique du règne humain.

Bref, comme la relation « cause à effet », tout acte et non acte a une conséquence pour tout homme si les substances n'ont qu'une nature, une causalité, au lieu d'un choix à faire valoir. Certaines personnes même regrettent sans en prendre conscience et tombent souvent dans une nausée, dans le malaise2 qui leur est profondément non-sens : ce qui est actuellement fréquent. Ce sentiment non assumé est un état d'aliénation, mais il ne l'est pas pour autant : si un individu se veut être libre, il doit s'assumer en tant que tel -- conscient et responsable dans le monde - et par la même occasion, le responsable ne peut dépendre de ce qui est autre que lui pour son choix, sa conscience, et ses situations... Car il doit se construire en tant qu'individu et se projeter tant que l'aliénation ne l'atteigne définitivement pour l'objectiver au même titre que les ustensiles. Et aussi puisque l'Existence est un monde où Dieu ne peut choisir pour le salut d'aucun quelconque, et que la liberté, statuant

1 « "L'homme est à inventer chaque jour." - De Jean-Paul Sartre / Situations II », In http://evene.lefigaro.fr/citation/homme-inventer-iour-1570.pho

2 « (...) ce malaise, ce porte-à-faux que donnent par exemple les farces-attrapes, quand la cuillère fond brusquement dans la tasse à thé, quand le sucre (...) remonte à la surface et flotte ». Voir, SARTRE, Situations II, Op.cit., p. 216.

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l'individualité du sujet, n'est pas d'une dialectique extérieur-intérieur, mais plutôt intérieur-extérieur, condamnant l'homme à être libre, à choisir, à se projeter, et donc à rencontrer et à lâcher'. La Responsabilité tombe ainsi donc entre un absolu altruisme et une conversationnalité que l'on s'accoutume d'inspecter sous l'aspect du langage2, pour enfin passer de la « querelle subjective » afm d'aboutir à la liberté d'enfin s'exprimer : une liberté d'exister dans une existence perpétuellement dialectique et souvent critique. Si la Liberté est donc l'essence de l'homme3, la responsabilité est sa « consistance » humaine puisque « La violence, sous quelque forme qu'elle se manifeste, est un échec. (Situationsll) »4. Une liberté sans responsabilité n'est donc qu'indispensabilité pure ou aliénation : elle doit concerner le moi, l'autre, et voire même avec la situation mondialitaires, le monde entier. D'où elle devient alors responsabilité ou correspondance. Mais qu'est-ce que donc cette Responsabilité ?

1 C'est-à-dire que l'homme gagne et libère (laisser ou positivement abandonner) son existence dialectiquement, et que ce périodique constitue, assure et continue son développement et ses mouvements vers son essence.

2 « Fonction d'expression de la pensée et de communication... », voirLe Grand Robert; et « "Le désir s'exprime par la caresse comme la pensée par le langage." - De Jean-Paul Sartre / L'Être et le Néant. », In http://eve ne.lefisaro.fr/citation/desi r-exprime-ca resse-pensee-la ngage-1103. ph p a Ici, on entend essence comme « nature qui tend vers la fin ».

4 http://eve ne.lefisaro.fr/citation/violence-forme-ma nifeste-echec-2585. p h p

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci