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La prolifération des paris sportifs clandestins dans la ville d'Abidjan. Cas de la commune d'Abobo.

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par GUY ARNAUD OKIE OKIEI
Université Felix Houphouet Boigny - Master 1 2014
  

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CONCLUSION PARTIELLE 2

La clientèle des organisateurs de paris sportifs clandestins ont des caractéristiques diversifiées.

D'abord, ce sont des jeunes de sexe masculin. Ceci ne signifie toutefois pas qu'il n'ya pas de parieur du genre féminin. Mais pour notre part, nous n'en avons pas trouvé lors de nos enquêtes. Cela se confirme également par des études. En effet, une étude récente auprès des parieurs sportifs sur internet indique que, plus de 91% des joueurs sont des hommes (Labrie et Coll. 2007).

23% des parieurs que nous avons enquêtés sont entre 12 -15 ans. Ils sont en majorités selon les individus enquêtés. 20% sont entre 19-21 ans ; 17% sont entre 22 -24 ans, 13% sont compris entre 16-18ans et 28-31ans. Enfin 3% d'enquêtés ont plus de 35ans. Il faut noter que, nous n'avons pas eu d'enquêtés dans la classe de moins de 12ans et situé dans la classe de 32-35ans. Une des caractéristiques les plus importantes c'est que : les mineurs dont la participation au jeu de hasard et d'argent est interdite sont ceux là qui sont les plus majoritaires chez ces opérateurs illégaux de paris sportifs avec 36% de participation.

Ensuite, les jeunes parieurs sont en majorités au secondaire avec 57%. C'est-à-dire des jeunes lycées ou ayant le niveau secondaire. Les jeunes du supérieur ne sont pas en reste puisque leur participation à cette activité est de 37%. Les autodidactes et les personnes du niveau primaire sont représentés en minorité avec une participation de 3% à cette activité.

Enfin, le statut professionnel des participants (parieurs) sont ainsi présentés : la majorité des parieurs (40%) s»adonnent à des activités lucratives. D'autres se classent dans la catégorie des chômeurs (33%). De ces chiffres, nous comprenons que, les parieurs (la clientèle) des organisateurs des paris sportifs illicites sont dans leur grande majorité des jeunes sans emploi salarié (83%). Nous avons une minorité de salarié avec 20% qui parient. Il y ressort que, les parieurs recherchent en premier des retombés économiques qu'ils espèrent avoir grâce à des paris gagnants. Notons que, la fonction première des jeux d'argent doit être la distraction.

CHAPITRE IV : FACTEURS EXPLICATIFS DES PARIS

51

SPORTIFS CLANDESTINS

I- LES FACTEURS ECONOMIQUES

1- les éléments économiques qui contribuent à la prolifération

Tableau n°10 : présentation des enjeux des parieurs enquêtés

 

par plaisir

pour me faire de l'argent

SANS COMMENTAIRE

TOTAL

EFFECTIFS

5

22

3

30

POURCENTAGE

17%

73%

10%

100%

Source : enquête de terrain (réalisée du 03 septembre au 05 décembre 2015)

De ce tableau, il ressort que la grande majorité des parieurs sont attirés par l'appât du gain. Toute chose qui les incite à effectuer des paris dans l'espoir d'avoir de l'argent pour mener d'autres activités. Un parieur nous a dit par exemple que : « si je gagne gros, j'utiliserai l'argent gagné pour mener des activités rémunératrices de revenu ».Pour cette catégorie donc ; le jeu est le moyen qui va les faire sortir de la pauvreté. Avec eux, le jeu perd sa fonction première : la fonction ludique. Ces joueurs nous ont donné l'impression que le jeu était tout pour eux, leur seul espoir. Le joueur ne joue plus à un jeu, il joue sa vie comme le révèle l'oeuvre de Dostoïevski à travers son personnage `'Alexeï Ivanovicth».

Par contre, certains d'entres-eux, voient dans les paris un moyen de distraction et une source de développement leur propre culture sportive. En effet, les opérateurs illégaux offrent une gamme luxuriante des compétitions sportives sur lesquelles les parieurs peuvent effectuer leurs paris, fiches et support à l'appui. Certains parieurs même s'ils sont en minorité disent : « nous sommes ici pour nous retrouver pour parler de foot et profiter de l'ambiance d'être entre amis et en plus nous pouvons gagner de l'argent ».À ce propos Achour(1998), disait « car certains y trouvent une raison d'être, un lieu où vivre, une sorte de famille d'accueil »

Enfin, l'une des grandes caractéristiques économiques des organisateurs illégaux d'Abobo, c'est que la mise minimale est uniformisée à 100Fcfa pour un pari sans condition et

52

avec 200Fcfa, le parieur peut emmètre des conditions dans le choix des modalités de jeu. Ce coût faible des mises à la bourse de la majorité de la population occasionne une participation massive des jeunes et des plus jeunes qui peuvent même multiplier leur mise. Ces mineurs se laissent entraîner par l'effet d'imitation. Un très jeune parieur (12 ans) nous disait : « mon grand frère à jouer et il a beaucoup gagné et il fait le malin donc je suis venu jouer pour gagner aussi »

1.1- La fréquence des mises des parieurs

Tableau n°11 : Tableau de la fréquence des mises des parieurs

 

1-2mise

3-4mise

5-6mise

plus

sans commentaire

total

effectifs

18

4

0

0

8

30

pourcentage

60%

13%

0%

0%

27%

100%

Source : enquête de terrain (réalisée du 03septembre au 05 décembre 2015)

Figure n°9 : Diagramme présentant la fréquence des mises journalières des parieurs

Série1 Série2

8

4

60% 13% 0 0% 0 0% 27%

18

Source : enquête de terrain (réalisée du 03septembre au 05 décembre 2015)

Les statistiques montrent que, la fréquence des mises journalières est diversifiée. Les parieurs dans leur grande majorité font au minimum entre 1-2 mise au cours d'une journée avec 60% de représentation. Un certain nombre vont jusqu'à 3-5 mises au cours de la journée, ceux-ci représentent 13% de la population enquêtés. Cette fréquence assez élevé chez

53

certains parieurs vient corroborer l'hypothèse que le coût de la mise chez les bookmakers illégaux concoure non seulement à une participation importante mais également à une fréquence assez élevé des mises.

Tableau n°12 : présentation des mises journalières des parieurs enquêtés

 

-500

500 - 1000

1000 - 2000

2000 - 4000

AUTRE

TOTAL

EFFECTIFS

11

7

7

5

0

30

POURCENTAGE

37%

23%

23%

17%

0%

100%

Source : enquête de terrain :( réalisée du 03septembre au 05décembre 2015)

Figure n°10 : Diagramme de la répartition des mises journalières

-500 500 - 1000 1000 - 2000 2000 - 4000 AUTRE

23%

17% 0%

23%

37%

Source : enquête de terrain :( réalisée du 03septembre au 05décembre 2015)

Les statistiques qu'établit ce diagramme révèlent que, les parieurs ont des mises journalières comprises entre 500-2000Fcfa dans leur grande majorité avec 46%. Ces mises sont reparties entre ceux qui misent entre 500-1000francs et 1000-2000francs de façon égale avec 23% pour chacune des catégories.

Les enquêtés misant moins de 500Fcfa sont les plus nombreux 37%. Ce qui corrobore que ces paris illicites offre une possibilité de jeu à l'individu à très faible revenu.

Un jeune enquêté (13ans) nous dira pas autre chose à ce sujet : « eh, ici c'est moins chère, moi je peux jouer tous les jours, même si je perds toujours ; je sais qu'un jour je serairiche grâce à ça ». A l'entendre, les pertes répétés ne sont guères pour lui un facteur de mettre fin au jeu c'est plutôt le moment de la renaissance de la foi après une brève dépression.

Pour finir sur cette partie concernant les parieurs, il faut dire que certains enquêtés parient des sommes plus élevées, ces sommes sont comprises entre 2000-4000francs (17%).

54

Cette partie ne saurait être complète que sur nous y incluons, les aspects économiques des bookmakers clandestins. C'est-à-dire le motif de leur engagement à cette activité et aussi les rentes financières qu'ils en tirent.

1.2- le motif et les rentes financières des organisateurs illégaux
Tableau n°13 : présentation des motifs des organisateurs illégaux

 

EFFCTIFS

POURCENTAGE

BESOINS FINANCIERS

20

67%

POUR M'OCCUPER

7

23%

SANS COMMENTAIRE

3

10%

TOTAL

30

100%

Source : enquête de terrain (réalisée du 03septembre au 05décembre 2015)
Figure n°11 : Diagramme présentant les motifs de l'organisation clandestine

BESOINS FINANCIERS POUR M'OCCUPER SANS COMMENTAIRE

23%

10%

67%

Source : enquête de terrain (réalisée du 03septembre au 05décembre 2015)

Le diagramme qui présente les motifs des organisateurs clandestins montre que, le motif principal des organisateurs est le besoin financier avec 67% d'individus. Les enquêtés qui disent vouloir s'occuper sont des élèves venus gérer l'entreprise d'un frère le week-end. Certains enquêtés n'ont pas voulu donner un motif, ceux-ci représente 10%.

55

Tableau n°14 : présentation des rentes financières d'organisateurs illégaux de paris

sportifs

SOMME EN

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MILLE

MOINS

50.000

60.000

70.000

80.000

90.000

100.000

120.000

140.000

160.000

180.000

PLUS

TOTAL

EFFECTIFS

2

11

3

2

2

2

4

0

0

0

2

2

30

POURCENTAGE

7%

37%

10%

7%

7%

7%

13%

0%

0%

0%

7%

7%

100%

Source : enquête de terrain (réalisée du 03septembre au 05décembre 2015)

Figure n°12 : Diagramme présentant le chiffre d'affaires hebdomadaires des
organisateurs illégaux

4

7% 7% 7%

7%

3

2

2

2

2

2

2

37%

11

7% 7%

13%

10%

0% 0% 0%

0 0 0

Source : enquête de terrain (réalisée du 03septembre au 05décembre 2015)

Ce diagramme prouve que cette activité d'organisation clandestine est une activité très attrayante du point de vue des retombés financiers qu'elle génère. Seulement en une semaine certains bookmakers peuvent avoir 180000FCFA. Un enquêté d'Abobo Anador, nous a dit que : « aujourd'hui notre business est en déclin car au début on gagnait gros maintenant on est nombreux, nous sommes obligés de baisser les prix sur les commissions que nous tirons lorsqu'un parieur gagne. Avant, on prélevait 5à 10% maintenant à cause de la concurrence on ne prend plus rien. On gagne qu'en augmentant le prix de l'euro que je fais à 800fcfa au lieu de 650fcfa normalement donc j'ai 150fcfa sur chaque euro jouer »Les propos de cette organisateur montrent que la prolifération est réel et qu'elle est contre productif pour eux-mêmes.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon