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La prolifération des paris sportifs clandestins dans la ville d'Abidjan. Cas de la commune d'Abobo.

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par GUY ARNAUD OKIE OKIEI
Université Felix Houphouet Boigny - Master 1 2014
  

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2.2 Concepts implicites

Plusieurs concepts même s'ils ne sont pas apparents dans l'énoncé de notre sujet, participent à la compréhension exhaustive de notre sujet. Ce sont : `'passion», `'jeunesse», `'violence» et `'dépendance».

Passion

La passion est un concept abordé par plusieurs disciplines. Selon les cas, il lui conféré une définition particulière.

Pour le Grand Robert(2012), la passion est un état affectif et intellectuel assez puissant pour dominer la vie mentale. La définition du dictionnaire le Robert n'est pas éloigner de celle de la caractériologie. Pour cette science, la passion est un état émotif et le passionné un actif secondaire.

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En philosophie, la passion est une notion centrale, qui renvoie à la conception de la subjectivité. Pour les philosophes de la liberté, la passion est une maladie de l'âme. Aussi pour les rationalistes, la passion brouille le jugement et empêche l'accès aux vérités.

Pour ces courants philosophiques donc la passion est quelque chose de bien dangereux qui peut pousser l'homme à aller vers une personne ou un objet sans spécifiquement en expliqué la raison, elle le rend automate et guide son existence à son insu.

En psychologie classique, le terme désigne un état affectif durable, intense et concentre sur un seul objet, qui s'accompagne d'une réduction de la critique et du contrôle de soi pouvant atteindre un niveau pathologique. Psychologie.com/dico-psycho. En ce sens donc, la passion n'est plus prise seulement comme un état émotif car elle va au-delà. En effet, la passion à le pouvoir de dominer la vie individuelle. Elle est même perçue comme une maladie.

Reynaud(2005), voit dans la passion un état de bouleversement physique et psychologique intense, capable de doper comme de détruire. Il affirme que : « c'est lorsque les sentiments que l'on éprouve dépassent la raison. Quand on est dans un état tel que l'esprit, le corps, la mémoire sont envahis, que c'est devenu un objectif primordial, qu'on a l'impression que sa vie entière a besoin de l'autre ».

La psychiatrie ne distingue pas la passion d'une affection mentale. En effet, selon le DSM3-revisité, la passion du joueur est une maladie mentale. Le jeu pathologique(ou passion morbide au jeu) est considéré comme un comportement inadapté comportant 9 critères de diagnostic :

- La grande fréquence de jeu ;

- La préoccupation obsédante ;

- Le besoin d'augmenter la fréquence et l'importante du pari pour en tirer un état d'excitation suffisant ;

- Agitation et irritabilité quand le besoin de jouer ce fait sentir

- Parties d'argent répétées pour s'arrêter avec tentatives de regagner l'argent perdu - Efforts répétés pour s'arrêter de jouer sans y parvenir ;

- Recours au jeu pour des échéances sociales ou professionnelles

- Poursuite en dépit de l'incapacité financière de pouvoir s'acquitter de dettes de plus en plus importantes.

Manon (2007), « une passion est un désir dominant, exclusif, suffisamment puissant pour envahir toute la vie de l'esprit et polariser une existence sur un seul objet.

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En dehors de l'intérêt passionnel plus rien n'importe. Tout l'univers du passionné converge vers un unique pôle qui le fascine ».

Assamoi(2015) affirme que : « Les passions, si elles apportent une intensité à nos émotions, finissent toujours par être destructrices. Les passions nous dominent, elles nous ôtent le contrôle de nous-mêmes et c'est en cela qu'elles s'avèrent néfastes ».

Au sortir de toutes ses approches, nous pouvons dire : que la passion c'est l'émotion qui nous fait perdre notre discernement, elle nous empêche de délibérer et nous dévoue entièrement à l'objet du désir. Elle est tyrannique.

Jeunesse

Selon la définition de l'ONU, les jeunes constituent la tranche d'âge comprise entre 15 et 24 ans. À l'heure actuelle, ils représentent 18 % de la population mondiale, soit 1,2 milliard de personnes. Quatre-vingt-sept pourcent (87%) des jeunes vivent dans des pays en développement et, à ce titre, pâtissent d'un accès restreint aux ressources, aux soins de santé, à l'éducation, à la formation, à l'emploi et à la vie économique. L'ONU pour montré son intérêt pour cette catégorie d'âge à proclamer une année internationale de la jeunesse par sa résolution 64/134, adoptée en décembre 2009.

À la Soixante-quatrième assemblée mondiale de la santé (2011), l'OMS définit le mot « jeunesse » comme la classe d'âge qui se situe entre 10-24ans.

L'INSEE, rejoint dans sa définition celle de L' ONU car pour elle,"jeunes" sont les personnes âgées de 15 à 24 ans.

Le (CREDOC), privilégie pour leurs études la tranche d'âge 16-29 ans.

Le gouvernement ivoirien classe la jeunesse dans la tranche de 15 à 34 ans selon les propos du porte parole du gouvernement Bruno Nabagne Koné qui s'exprimait au terme d'un conseil des ministres présidé par le Président Alassane Ouattara, à la fin de l' opération du recensement en juin 2014.

A Travers ces données, nous comprenons que la définition de la jeunesse selon les tranches tranche d'âge ne fait pas l'unanimité. Toute chose qui montre que le concept de « jeunesse »est une représentation sociale.

Selon Bourdieu (1986) « la jeunesse n'est qu'un mot ». Pour Bourdieu, la jeunesse n'est qu'un enjeu de lutte de pouvoir et les divisions d'âges sont donc arbitraires.

Dans les sociétés traditionnelles, notamment dans les sociétés initiatiques. La jeunesse n'est pas une étape en temps que tel. En effet, ces sociétés considéraient deux catégories

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sociales bien distinctes : l'enfance et l'adulte. Pour passer d'une étape à une autre, l'individu doit subir le rite initiatique de passage. Si, l'individu réussit il sera un adulte au cas contraire cet individu sera toujours considérés comme un enfant. C'est le cas du peuple Sénoufo(le Poro). C'est donc la colonisation entrainant l'expansion des valeurs occidentales qui ont conduit les peuples d'Afrique à tenir compte de cette catégorie sociale.

Schnyder(2013), dans son cours de sociologie de jeunesse fait l'historique de la conception de la jeunesse comme groupe social. Il affirme que : La jeunesse comme groupe social s'est construit en premier chez les aristocrates et les personnes de la noblesse, c'est-à-dire des personnes coupées de la vie économique et politique sans pour autant êtres des enfants (cette notion était restreinte à cette élite, voire à la bourgeoisie).Ainsi, le sens d'être jeune ou adulte varie dans le temps, la société, la classe sociale et le sexe. C'est ainsi que, dans la suite du cours il expose les paradigmes de la jeunesse. Nous en exposerons deux. C'est à partir d'elle que nous donnerons notre approche du concept. Ce sont le paradigme de la jeunesse comme ressource et celui de la jeunesse comme menace. Le modèle de jeunesse comme ressource suppose d'analyser des discours, des pratiques ou des dispositifs dans lesquels les jeunes prennent une part notable, a leurs yeux ou a ceux d'autres acteurs, dans la construction d'une place qui n'est plus donnée d'avance. Ce paradigme met en évidence le concept de jeunesse comme une force pour la nation. Dans le second paradigme (jeunesse comme menace c'est tout le contraire).

Le modèle de la jeunesse comme menace repose sur l'idée que cet âge, déjà biologiquement troublé par les tourments de l'adolescence, ne peut être que socialement troublé par les affres (douleurs, tortures) de la crise socio-économique. Cependant, le paradigme de jeunesse menace ; paradigme de la jeunesse dangereuse, vise moins les problèmes qui se posent aux jeunes que ceux que les jeunes posent à la société .Les thématiques de la «jeunesse menace »donnent l'occasion de focaliser la question juvénile sur le triple versant de l'affrontement, de la dangerosité, et de la stigmatisation.

Pour notre part nous nous inscrivons dans ce second paradigme. Parce que, la jeunesse ivoirienne aujourd'hui est caractérisée par une perte des valeurs. Cela se traduit par l'implication du jeune ivoirien dans la cybercriminalité appelé « broutage » et bien d'autres maux comme la violence, la consommation de drogue... La pensée des jeunes ivoiriens pourrait être résumée par les propos de ce jeune apprenti-chauffeur d'Abobo : « ...pour moi, ce qu'il me faut, c'est avoir une situation quelque soit le prix à payer. Ceux qui nous parlent de valeurs, sont tous des voleurs alors pourquoi, moi je dois marcher avec

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des valeurs alors que eux ils sont pourris et qu'ils ont tout le fric ? La seule valeur qui compte, c'est le fric ». Ahoue (2011).

Selon nous, la jeunesse est l'étape de la vie de l'individu la plus délicate ou le suivi doit être assuré par les gouvernements et décideurs au risque de voir les jeunes se tourner vers la criminalité. Notons que pour notre étude nous prendrons la catégorie de 12 à 35 ans comme « jeune ».

Déviance

La déviance, est un concept clé de la criminologie. Il existe aussi une sociologie de la déviance. C'est ainsi que, un nombre important de sociologues et criminologues ont donné une approche de ce concept.

Cusson(2008), « La déviance est l'ensemble des conduites et des états que les membres d'un groupe jugent non conformes à leurs attentes, à leurs normes ou à leurs valeurs et qui, de ce fait, risquent de susciter de leur part réprobation et sanctions ».

Est déviant, l'écart à la norme qu'un groupe social juge bon de respecter. Celui donc qui ne se conforme pas est qualifié de déviant et reçoit la réprobation de l'ensemble des membres de son groupe social. Pour ainsi dire, la déviance est relative, elle est un construit social. C'est pourquoi, Becker(1963) écrivait : « Les groupes sociaux créent la déviance en édictant des règles dont l'infraction constitue la déviance et en appliquant ces règles à des individus qui sont étiquetés comme "outsiders". ». Aucun comportement n'est donc déviant, il ne le devient que si le groupe social auquel appartient un individu l'étiquette comme tel par rapport au comportement de cet individu. C'est ce qui faisait dire à Simmons(1969) que : « la déviance, comme la beauté, est dans les yeux de celui qui la regarde ».

Merton(1930), va faire une analyse de ce concept. Les années 1930 ont été une période de forte croissance économique dans la société Américaine. Ainsi, les individus étaient incités à la consommation à travers les masses médias, l'entourage...Comme dans toute société, il existe toujours des individus qui restent à l'écart car n'ayant pu suivre le rythme effréné de cette croissance (croissance économique).

Ces individus deviendront déviants car ils veulent se conformer aux valeurs de leur société alors qu'ils n'en n'ont pas les moyens. Pour lui donc, c'est le décalage entre les buts proposés et les moyens offert pour les atteindre qui sont source de déviance.

Pour notre part nous nous inscrivons dans cette approche du sociologue Merton. Parce que la société ivoirienne à l'image des autres sociétés va à une croissance

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économique mais cette croissance ne touche qu'une très faible catégorie sociale. Certains individus vivent pour la plupart dans des conditions précaires et sont sujets à d'énormes difficultés quotidiennes pour leur subsistance. Certaines personnes vivant dans des conditions s'engagent dans des activités illégales pour arriver à la réussite sociale.

violence

Du latin « violentia » c'est le caractère de ce qui se manifeste, se produit ou produit des effets avec force intense, brutale et souvent destructrice.

L'OMS définit la violence comme : « l'usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque d'entraîner un traumatisme, un décès, un dommage corporel, un mal développement ou une carence ». Cette définition montre que la violence est protéiforme. En effet, la violence peut être interpersonnelle que personnelle pour parler de suicide, les conflits armés sont des violences sociales. L'intimidation, la menace sont également des violences.

Kriegel définit la violence comme : "la force déréglée qui porte atteinte à l'intégrité physique ou psychique pour mettre en cause dans un but de domination ou de destruction l'humanité de l'individu"

La violence désigne, pour Malherbe(2003) « tout acte par lequel un sujet contraint un autre sujet à faire quelque chose que ce dernier n'aurait pas fait spontanément » il explique que, le concept de violence est beaucoup plus large que l'ensemble des conduites nuisibles qu'il désigne habituellement.

En sociologie, la violence a toujours revêtu un grand intérêt même si elle n'a jamais constitué un domaine propre. En effet, il n'ya pas de sociologie de la violence ou de laboratoires ou de départements de sociologie de la violence. Gueu (2015). Toutefois, on distingue deux manières d'appréhender la violence en sociologie. La première met en exergue la violence physique pour parler de crime contre les personnes au sens juridique. La seconde met en exergue la violence symbolique. C'est-à-dire la violence comme un processus de la domination sociale dans nos sociétés actuelles. Selon Bourdieu(1970), les institutions qu'on qualifie de légitime car émanent de l'Etat cache en effet l'arbitraire en proclamant que chaque individu a les mêmes chances alors que cela reste un leurre. Certains individus du faite de leurs situations sociales gravissent difficilement les échelons sociaux (les pauvres, personnes handicapées). C'est en ce sens que s'opère cette violence symbolique de Bourdieu.

Pour nous, la violence est l'action d'exercer sur une personne de la force (des coups) pouvant être visible sur son corps ou constaté à l'issu d'un examen médical. C'est aussi le faite d'exercer une pression morale sur un individu ou un groupe visant à le maintenir sous son emprise, de l'empêcher de décider de lui-même. C'est enfin, le fait de proférer à l'encontre de quelqu'un des injures, des calomnies de toutes espèces.

Dépendance

Nous donnerons les approches de ce concept par des auteurs et après nous l'aborderons dans le contexte spécifique de notre travail c'est-à-dire que dans le contexte des jeux de hasard et d'argent.

Le psychologue Peele (1982), définit la dépendance en donnant les éléments qui la caractérisent : la dépendance est un continuum, la dépendance détourne la personne de tous ses centres d'intérêt, la dépendance en vient à ne plus être agréable et la dépendance est caractérisée par une perte de contrôle.

Henderson(1960), définit la dépendance comme : « l'incapacité où se trouve la personne d'adopter des comportements appropriés ou d'accomplir elle-même sans aide les actions qui lui permettraient en fonction de son état d'atteindre un niveau acceptable de ses besoins ».

Selon nous, la dépendance c'est l'action d'être tiré vers un objet ou une personne dont vous arrivez plus à vous défaire. Les tentatives de libération sont stériles car vous êtes sur une emprise totale de l'objet de dépendance. La caractéristique de la dépendance c'est qu'elle n'est pas perçue par l'individu sur l'emprise de cette dépendance. Une dépendance ne peut être se défaire d'un individu qu'avec une aide médicale, psychologique ou spirituelle.

Dans le contexte spécifique des jeux de hasard la dépendance est une maladie du joueur appelé « jeu pathologique » dont plusieurs chercheurs ont fait une approche. Nous donnerons celle du psychanalyste Begler. Begler(1957), donne une description systématique du "gambler", du joueur pathologique, qu'il oppose au "joueur du dimanche"

Selon lui, il existe six caractéristiques du joueur pathologique :

- Il doit jouer régulièrement : il s'agit là d'un facteur quantitatif, mais dont l'importance ne peut être négligée : comme pour l'alcoolisme, la question est ici de savoir à partir de quand le sujet joue "trop".

- Le jeu prévaut sur tous les autres intérêts

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- Il existe chez le joueur un optimisme qui n'est pas entamé par les expériences répétées d'échec.

- Le joueur ne s'arrête jamais tant qu'il gagne.

- Malgré les précautions qu'il s'est initialement promis de prendre, il finit par prendre trop de risques.

- Il existe chez lui un vécu subjectif de (une sensation de frisson, d'excitation, de tension à la fois douloureuse et plaisante), durant les phases de jeu.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery