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Politique et effets de crédit sur le revenu des bénéficiaires à  Goma. Expérience de la coopec adec.

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par Jacques BALEZI KABAGAYA
Université de Goma - Licence 2012
  

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FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

POLITIQUE ET EFFETS DE CREDIT SUR

LE REVENU DES BENEFICIAIRES A GOMA : Expérience de la coopec ADEC de 2008 à 2011

Contacts : Kabajames08@ gmail.com (+243990960773)

DEPARTEMENT DES SCIENCES DE GESTION

UNIVERSITE DE GOMA

UNIGOM

B.P. 204 GOMA

Par

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du Diplôme de Licence en Sciences Economiques et de Gestion.

Option : Gestion financière

Directeur : Prof. MUTABAZI NGABOYEKA Encadreur : Ass Faustin TSONGO

Juillet 2012

BALEZI KABAGAYA Jacques

i

EPIGRAPHE

Une des politiques de la croissance économique afin d'améliorer le bien-être social d'une population consiste à l'endettement ; d'autres auteurs soutiennent que les opérations commerciales se font généralement à crédit.

BALEZI KABAGAYA Jacques

ii

DEDICACE

A nos parents KABAGAYA Augustin et USIUZIKE M'KABUHA' vous qui' grâce aux conseils et orientations et avec la complicité de Dieu nous sommes aujourd'hui utile aux Nations.

A tous nos frères et sours.

BALEZI KABAGAYA Jacques

iii

AVANT-PROPOS

Au terme de ce travail de fin de cursus universitaire, qu'il nous soit permis d'exprimer mes remerciements qui sont comme des fleurs fraîchement coupées' chacune sait qu'elle séchera vite' mais en recevoir fait toujours plaisir.

Nous osons croire que les nôtres seront restés le plus longtemps possible dans les coeurs des destinataires.

Nous pensons de prime à bord à remercier Dieu notre Père, le

Tout Puissant, le Donateur de la vie et de l'intelligence grâce auxquelles nous avons élaboré ce travail.

Nos remerciements vont tout droit à nos parents Augustin KABAGAYA et USIUZIKE M' KABUHA ainsi qu'à toute la famille pour tous les efforts qu'ils ont consentis à notre formation tant morale et qu'intellectuelle.

Nos sentiments de reconnaissance s'adressent aux membres de corps académique et scientifique l'Université de Goma.

Nous remercions particulièrement le professeur MUTABAZI NGABOYEKA Augustin pour avoir accepté de nous diriger tout au long de ce travail et l'Assistant Faustin MUMBERE qui, en dépit de leur multiple responsabilités, nous ont toujours assisté, orienté et encouragé tout au long de ce travail.

Nos remerciements s'adressent également aux familles KALUMIRE, MATERANYA Roméo, CHITULI, BUTARAGAZA pour leur assistance et conseils.

Ils s'adressent également aux amis, à notre bien-aimée Solange NABINTU ainsi que nos frères et soeurs dont leur participation pour la réalisation de ce travail était d'importance capitale.

Il serait une ingratitude de passer sous silence sans remercier les louables conseils et assistance reçus du couple Pascal TSHIKALA.

Que nos camarades étudiants et tous ceux qui nous sont chers, trouvent dans ces lignes l'expression de notre profonde gratitude.

Que tous ceux qui nous ont assistés d'une manière ou d'une autre, trouvent ici l'expression de notre profonde reconnaissance.

BALEZI KABAGAYA Jacques

iv

SIGLES ET ABREVIATIONS

ADEC : Action de Développement par l'Epargne et le Crédit

BCC : Banque Centrale du Congo

BCCO : Bureau de Coordination du Congo

CADECO : Caisse d'Epargne du Congo

CGAP : Groupe Consultatif d'Assurance aux Pauvres

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

COFACE : Compagnie Française d'Assurance et du Commerce Extérieur

CONACEC : Confédération Nationale des Coopératives d'Epargnes et de

Crédit

COOPEC : Coopérative d'Epargne et de Crédit

EME : Etablissement des monnaies Electroniques

EP : Etablissement de Paiement

IF : Institution Financière

IFS : Institution Financière Décentralisée

IFm : Institution Financière mutualiste

IMF : Institution de Microfinance

IOB : Intermédiaire en Opérations des Banques

ISFD : Institutions du Système Financier Décentralisé

Kin : Kinshasa

MATIF : Marché à Terme International de France

MONEP : Marché des Opérations Négociables de Paris

ONG : organisme Non Gouvernemental

PED : pays En Développement

PME : Petite et Moyenne Entreprise

PV : Procès Verbal

SC : Société des Capitaux

SFD : Société Financière Décentralisée

RDC : République Démocratique du Congo

UCCEC : Union des Coopératives Centrales d'Epargne et de Crédit

USA: United State of America

UPC: Université Protestante du Congo

USD: Dollars

1

INTRODUCTION GENERALE

1. PROBLEMATIQUE

La meilleure façon de promouvoir la croissance économique dans un pays est de faire participer aux activités productives, le plus grand nombre d'individus, chacun selon ses capacités. La décennie 80 marquait le début des crises économiques mondiales, plus particulièrement la crise de la dette des pays sous développés voire même les Pays en voie de développement.

La République Démocratique du Congo, de part son histoire et sa situation géographique constitue un meilleur observatoire de l'économie de l'Afrique subsaharienne.

Sa stabilité politique, sociale et économique devrait sans nul doute influencer les enjeux de la mondialisation de l'Afrique.

Alors que la place de ce pays aurait été celle-là, les guerres accompagnées des périodes d'instabilités ont constitué des contraintes sérieuses pour son décollage et son émergence.

Depuis 2006, la RDC est entrain de connaître un nouveau virage vers la consolidation de ses institutions, socle de tout développement ; après plus de 30 ans d'incertitude due éventuellement à une mauvaise gouvernance.

En fait, les acquis politiques et économiques générés par les deux élections organisées en République Démocratique du Congo doivent être consolidés.

Ainsi depuis 2007, les structures économiques s'organisent de manière à consolider les tissus socioéconomiques du Pays. C'est dans cette optique que s'inscrit si heureusement le thème de réflexion axé sur l'assistance mutuelle dans les efforts de la reconstruction du Pays. Il s'agit bel et bien des atouts du système coopératif qui repose sur la collecte des épargnes et la distribution des crédits entre membres d'une même mutuelle.

En effet, dans la perspective de réduction de la pauvreté, le secteur de microfinance congolais est constitué d'institutions souvent de petites tailles, sur base des intérêts communs du groupe de membres.

En 2008, le rapport d'activités de microfinance de la Banque Centrale du Congo renseigne que les encours de crédit accordés par les coopératives d'épargne et de crédit s'étaient élevés à 39 672 071 dollars américains sur l'ensemble du territoire national avec une part de marché

2

globale de 52% contre 34 298 872 USD en 2009,soit 49% de part de marché, avec une baisse de 13.5% sur l'ensemble.1 ; Pendant que pour la province du Nord-Kivu, ce même rapport précise que le portefeuille de crédits s'est élevé à 18 864 744 USD.

On remarque une détérioration d'une année à une autre, passant de 52 à 49% contre la norme admise de 70%. Cette évolution vers la baisse a résulté principalement des effets de la crise financière internationale et les retraits massifs d'épargnes à la suite de la cessation de payement des certaines institutions en difficultés, nous citons à titre d'exemple la coopec GALA LETU, BARAKA PRESSE à Goma.

Au regard de ces indicateurs, il se dégage un vrai problème de mobilisation de crédit dont il faut étudier ses effets sur les revenus de ses bénéficiaires vu l'importance que les coopératives et les IMF y accordent, en fonction de laquelle nous avons dégagé une question fondamentale en ce terme : Quels sont les effets de crédits accordés par les coopératives d'épargnes et des crédits et les institutions de microfinance à un taux d'intérêt et pour un délai relativement court sur le revenu des bénéficiaires dans la ville de Goma ?, autrement dit ces crédits améliorent-t- ils le revenu des bénéficiaires dans la ville de Goma?; en second lieu, la politique de crédit appliquée par la Coopec ADEC au cours de la période couvrant notre étude, est-elle efficace et efficiente ?

La Coopérative ADEC/Goma a été choisie comme champ d'application de nos recherches afin d'envisager des solutions possibles à ces questions ci-haut évoquées. Les réponses provisoires réservées à ces questions susmentionnées font l'objet de nos hypothèses.

2. HYPOTHESES

Si le domaine, source de questionnement naît de la problématique qui est le point de départ pour toute recherche scientifique, il n'est pas de cas pour les hypothèses définies, selon Madeleine GRAWITZ comme étant une réponse provisoire à une question donnée.2

Au vu de cette réflexion:

> Nous estimons a priori que la politique des crédits appliquée par la Coopec ADEC serait efficace en dépit de terme de remboursement des crédits au cours de quatre dernières années concernées par nos recherches.

1 Banque Centrale du Congo, Rapport d'activités de microfinance, 2009, p38 ; 58

2 Madeleine GRAWITZE, Lexique des sciences sociales, 7e éd., Paris, Dalloz, 2005, P.360

En fin sur le plan scientifique, ce thème est un tremplin pour les futurs chercheurs.

3

> Les crédits accordés par la coopec ADEC, à un taux d'intérêt et pour une durée relativement courte auraient à 70% un impact positif sur les revenus voire même le profit de bénéficiaires dans la ville de Goma.

3. METHODES ET TECHNIQUES DE COLLECTE

En vue de vérifier nos réponses provisoires nous avons utilisé les méthodes quantitative et analytique, appuyées par les techniques d'enquête, d'interview ainsi que des méthodes statistiques.

Les méthodes quantitatives nous ont permis de grouper sous forme des tableaux nos différentes données issues de l'enquête et de l'interview et pour reconstituer les faits en fonction des réponses données par les enquêtés. Certaines variables ou indicateurs statistiques ont été estimés et interprétés.

4. CHOIX ET INTERET DU SUJET

A travers la place qu'occupent les coopec dans le développement socio-économique, l'octroi de crédit et la collecte de l'épargne publique revêt une importance capitale dans la mesure où ce secteur encadre une majeure partie de la population.

Ce modeste travail offre un intérêt évident sur le plan scientifique, économique ainsi que sur le plan pratique :

> Sur le plan scientifique, ce travail offre une base de données pour les futurs chercheurs intéressés par le domaine de la microfinance. A titre illustratif le thème sur la bancarisation de la population congolaise peut être abordé.

> Sur le plan pratique, les dirigeants des Coopec peuvent s'inspirer des tableaux élaborés à l'aide des formules statistiques afin d'orienter leurs décisions en matière de choix dans l'appréciation de la gestion de crédit.

> Sur le plan économique, les crédits reçus des coopératives permettent aux économies pauvres d'élever leur niveau de vie, d'accroitre leur revenu assurant ainsi à ses membres l'amélioration de leur consommation des biens et services ainsi que leur permette d'investir dans différents domaines. Bref, les coopératives d'épargne et de crédit contribuent à la croissance économique par le biais de l'amélioration du produit intérieur brut.

4

5. DELIMITATION DU SUJET

Les crédits qui font l'objet de notre étude ont une dimension très large, dans le cadre de notre recherche, nous nous limiterons sur les crédits à court terme dont l'échéance ne dépasse pas un an et notre rayon d'investigation est la ville de Goma, où la coopec ADEC est opérationnelle depuis 2006.

Du point de vu temporaire, notre étude s'étend sur une durée de quatre ans soit une période allant de 2008 à 2011 compris.

Pour mener à bien notre étude, nous avons mené une enquête au près de demandeurs de crédit pour motif transactionnels afin d'apprécier quantitativement les effets de crédits sur le revenu de ces derniers.

6. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL

Ce travail se subdivise en trois chapitres hormis l'introduction et la conclusion ; le premier chapitre a porté sur le cadre théorique et conceptuel de l'étude, deuxième a été consacré sur le système financier dans sa globalité, en fin le troisième porte sur l'étude du portefeuille de crédit d'une part et les relations entre le crédit et le revenu des bénéficiaires d'autre part.

5

s

CHAPITRE PREMIER

APPROCHE THEORIQUE SUR LE CREDIT ET LE

REVENU

Dans ce chapitre, il est question de passer en revue les grandes approches théoriques sur les crédits et leur mode de gestion ainsi que le revenu. Nous évoquerons en passant la théorie sur la demande de monnaie après avoir évoqué les éléments de la politique de crédits

I.1. LES CREDITS

I.1.1. GENERALITES SUR LE CREDIT

I.1.1.1. Notion

Etymologiquement, le terme crédit vient du latin (( credere et creditum »ce qui signifie faire confiance ou avoir confiance ou même croire.

Le crédit implique donc une réputation de solvabilité ce qui permet de retrouver le sens de l'adage : on ne prête qu'au riche ; qui veut dire qu'on ne peut prêter qu'à ceux qui pourront rembourser.

La comptabilité définit le crédit comme étant un prêt accordé par un particulier ou par un organisme bancaire contre promesse de remboursement dans un délai déterminé et paiement d'intérêts3

En finances publiques, le crédit est défini comme étant l'ensemble des sommes qui peuvent être dépensées en vertu de la loi de finances.

Selon Labie MARC, le concept crédit est utilisé sous une forme ou une autre selon qu'on l'entend par rapport à son échéance, sa forme ou son objet. C'est ainsi que l'on considère le crédit comme étant (( une opération par laquelle une personne met une somme d'argent à la disposition d'une autre.4

D'une manière concrète, le crédit est une opération par laquelle un établissement de crédit met ou promet de mettre à la disposition d'un client une somme d'argent, moyennant intérêts et frais, pour une durée déterminée.

3 Microsoft Encarta 2009

4 LABIE Marc, la microfinance en question : limite des choix organisationnel, Edition Luc Pierre, 1999

6

I.1.1.2. Classification de crédit

La classification des différents crédits peut se faire selon plusieurs critères : sa durée, l'objet, la garantie dont il est assorti, etc. Le critère le plus utilisé, la durée, permet de distinguer :

> Le crédit jour le jour dont l'échéance est de un mois, il peut s'agir aussi du crédit spot :

Le crédit à cout terme : Une entreprise ou un particulier quelque soit sa santé financière est confronté par fois à de besoin de trésorerie. Ce sont des besoins à court terme qui permettent aux clients des IF de faire face à leurs engagements aux près de fournisseurs, des fabricants. C'est un crédit dont la durée ne dépasse pas 2 ans. Il s'agit de crédit commercial.

Le crédit à moyen terme : D'une durée de 2 à 7 ans, le crédit à moyen terme accordé soit par les banques.

Il faut éviter dans tous les cas, que la durée du financement soit longue que la durée d'utilisation du bien que crédit à moyen terme finance. Celui-ci s'applique donc à des investissements de durée moyenne telle que les véhicules et les machines et de façon plus générale, à la plupart des biens d'équipements et moyens de production de l'entreprise.

La durée du prêt doit cependant tenir compte de possibilité financière de l'entreprise. Celle-ci en effet, et pendant cette période, doit pouvoir non seulement assurer le remboursement du crédit.

Tout agent économique disposant d'une forte capacité de financement dans le cadre de financement du crédit à moyen terme.

Les crédits à long terme sont des crédits dont l'échéance va au-delà de 7 ans. Les différentes opérations de cette catégorie sont les crédits d'équipement et les crédits des créances commerciales détenues sur l'étranger. Rentre dans le cadre de ce crédit : les crédits destinés au financement des investissements, les crédits d'exploitation qui sont des crédits de mobilisation d'une créance commerciale.

Pour ce type de financement, la banque ne joue, dans la plupart de cas qu'un rôle d'intermédiaire.

Selon le critère de l'objet ou de la distinction peut s'illustrer par les exemples suivants :

- Le crédit de trésorerie : consiste à alimenter la caisse en liquidité ;

- Le crédit d'équipement : permet à acquérir les matériels pour un investissement de longue durée ;

- Le crédit d'exploitation : consiste à un renforcement des capacités ;

7

- Le crédit de consommation : destiné à acquérir des biens et services pour la consommation intermédiaire ou finale.

Soulignons en passant que le crédit additionnel est un nouveau crédit accordé par les créanciers qui agissent en commun dans le cadre de la restructuration d'une dette extérieure de certains Pays.5

I.1.1.3. Mobile de crédit dans les institutions financières

Par le crédit, les institutions financières remettent en

circulation une partie de l'épargne des particuliers ou des entreprises. Il sied de signaler aussi que les opérations commerciales se font généralement à crédit, néanmoins ces derniers présentent des limites.

Etant donné les risques liés à la durée, ce crédit s'accompagne des garanties réelles ou personnelles. Très souvent il s'agit de l'hypothèque de biens : terrain ou immeuble ; mais on peut aussi mettre en garantie le fonds de commerce, des stocks, des titres (bon de trésor, obligation ou actions de société)6

I.1.2. LA GESTION DE CREDITS

I.1.2.1. Notion

a) Approche théorique sur la demande de crédit

Pour les libéraux, les facteurs déterminants de la demande de crédit est le taux d'intérêt qui le facteur explicatif le plus important de la demande de crédit.

La fonction d'offre de crédit est, selon eux, de la forme suivante : C = f(Y, i) où C est le volume de crédit, Y le revenu et i le taux d'intérêt.

Toutefois, les études empiriques sur les déterminants de la demande de crédit ont montré que la préoccupation des petits emprunteurs visait surtout les conditions d'accès au crédit (systèmes de garantie adaptés, simplicité des procédures d'octroi, flexibilité des conditions de remboursement, modicité des coûts transactionnels, etc.) et non pas son coût.

La fonction d'épargne serait donc de la forme suivante :

C = f(Y, i, gn) où C est le volume d'épargne, Y le revenu, i le taux d'intérêt, gn les autres facteurs explicatifs autres que le revenu et le taux de liquidité.

5 Ahmed Silem,J-M Albertini Lexique d'Economie, 10e éd., Paris, Dalloz, 2008, P.228-229

6 Yves de Wasseige, Comprendre l'Economie politique, paris, couleur livre, 2005, pp 93-95

8

b) Les principales techniques de gestion de crédit au sein des IFs

Plusieurs techniques sont employées par les IMF pour faire parvenir le crédit à leurs clients. En voici quelques unes :

la segmentation de l'offre : cette technique consiste à subdiviser la clientèle en plusieurs groupes, puis à offrir à chaque groupe un type particulier de crédit : les crédits sociaux aux plus pauvres et les crédits productifs à taux compétitifs aux plus riches, etc.

les types de crédit : si certaines IF mettent à la disposition de leurs clients uniquement des crédits productifs, d'autres trouvent utiles de leur servir à la fois des crédits sociaux ;

l'accessibilité : dans certains cas, les conditions d'octroi sont simplifiées au maximum et les conditions de remboursement souples ;

la garantie : certaines IF exigent des sûretés matérielles, tandis que d'autres privilégient les garanties solidaires offertes par les membres du groupe ayant reçu un crédit solidaire ou collectif;

l'action de publicité en faveur du crédit : certaines IF utilisent les moyens de communication modernes (radio, télévision, journaux, etc.) ou la technique du bouche-à-oreille.

I.1.2.2. La gestion prudentielle de crédit

Chaque institution financière gère ses crédits tout en étant rassuré de disposer des réserves suffisantes, c'est ce qu'on appelle des réserves prudentielles ;

En outre, dans la plus part des Pays, des règles de gestion sont imposées aux institutions financières sous forme des coefficients de réserves à respecter. C'est la partie de dépôt qui doit être conservée sous forme de liquidité ou sous forme de dépôt. C'est pourquoi il est admit qu'en matière de gestion des liquidités, il vaut mieux de servir un « paiement que de servir un crédit N. La prudence dans la gestion de crédit est une nécessité absolue pour éviter toute crise de trésorerie ou de liquidité

I.1.2.3. Les risques liés aux crédits

Le niveau de capitaux propres des institutions financières est généralement faible si on le compare à la valeur de l'actif. De ce fait, ces institutions sont contraintes à la prudence afin d'éviter de trop grandes fluctuations de leur résultat. Ainsi, il existe deux grandes classes des stratégies dans la gestion des risques bancaires : la première consiste à traiter le risque individuellement, et cette approche s'apparente à une

9

décomposition du risque global ; la seconde consiste à réduire le risque global par diversification, on parle d'agrégation des risques7.

La notion du risque comporte plusieurs définitions qui combinent la notion de probabilité c'est-à-dire la possibilité ou non qu'un événement se produise.

Selon POUMADERE, la définition la plus rependue est la suivante : les risques constituent une menace pour les êtres humains et ce à quoi ils sont attachés ; associés à la notion d'événement, le risque se définit comme une entité à deux dimensions : la probabilité d'une part et la conséquence d'autre part.8

Mathématiquement « le risque est l'espérance mathématique d'une fonction de probabilité d'événement ». En terme plus simple, il s'agit de la valeur moyenne des conséquences des événements affectés de leur probabilité.

Ainsi, l'événement a une probabilité d'occurrence P1 avec une conséquence C1, de même un événement aura une probabilité Pn, alors le risque vaudra :

R p1c1+p2c2+ + pncn

Le produit p1c1 est appelé valeur de l'aléa9, on notera avec intérêt que le risque est la somme des aléas.

Au vu de ces deux définitions, nous pouvons dire que le risque est un danger plus ou moins prévisible que courent les êtres humains ou les organisations dans l'exercice de leurs activités et fonctions.

Les IF rencontrent les mêmes types de risques que les autres intermédiaires financiers.

I.1.2.4. Types des risques

Les risques sont classés selon plusieurs catégories, nous allons présenter dans lignes qui suivent certains :

a) Le risque de marché:

Ce risque se présente surtout lorsque, grâce à la parité fixée par la banque centrale d'un pays, les arbitragistes peuvent anticiper la hausse ou la baisse de taux de change fixé ; à partir de l'opération d'achat et de vente de devises, ceux-ci sont exposés à un risque. Cela peut s'observer aussi dans une situation d'économie ouverte en régime de change fixe.

7J.HULL, Christophe DODLEWSKI, Maxime Merli, Gestion des risques et institutions financières, PEARSON EDUCATION, paris, 2007, p17

8 J. PROUMADERE, Management du risque, Approche globale, Afnor, Londres, 2002, p5

9 B. BERNARD et J.C POSSIN, l'intelligence des risqué, Sécurité, Sureté, Environnement, Management, IFIE, Londres, 2006, p12

10

L'explosion des institutions financières au risque de marché est due essentiellement aux activités d'échange des titres ou de trading. Ces Ifs et/ou les arbitragistes sont exposées aux variations de taux d'intérêt et de change, à la variation des prix des actifs cotés, ou autres variables de marché l'on dit que ces IMFs s'exposent au risque de marché.

Ce marché s'apparente au marché des cambistes en République Démocratique du Congo mais aussi au rôle de la Banque Centrale lorsque cette dernière procède à l'achat des devises en situation de défense de la parité fixée par celle-ci à travers la politique monétaire en régime de change fixe.

b) Le risque de crédit ou risque client :

Il s'agit d'un risque de non paiement à l'échéance, que courent les institutions financières en accordant un crédit à sa clientèle. Les institutions financières spécialisées dans le crédit, sont tenues d'ailleurs de respecter certaines règles afin de mieux faire face au risque. Un ratio de solvabilité dit ratio de cooker est imposée à la règlementation bancaire, s'agissant des institutions de microfinances, on parle plutôt du ratio de capacité de remboursement. Il correspond à une obligation de détenir en fonds propre un pourcentage minimum de leurs encours de crédit.

Les risques de crédit sont généralement gérés en assurant une diversification adéquate au portefeuille de crédits (agrégation des risques).Si le portefeuille n'est pas diversifié et ne comprend qu'une seule contrepartie, ce qui signifie que l'ensemble le fonds est prêté à un seul emprunteur, le risque y associer est très élevé.

En effet, si la contrepartie fait défaut et n'est plus en mesure de rembourser le nominal et les intérêts du prêt, la solvabilité de cette institution devient compromise. Une position plus confortable pour les institutions financières consiste par exemple à prêter un pourcentage déterminé soit 40% de ses fonds à 10000 clients différents.

Ainsi, si la probabilité de défaillance annuelle d'un emprunteur est de 1%, dans ce cas, on peut estimer que pour l'ensemble du portefeuille de paire que 100clients feront défaut durant l'année. Malgré cela, l'institution peut espérer que les profits dégagés sur les 9900 autres clients seront largement suffisant pour couvrir ces pertes.

11

Comme nous l'avons signalé, la diversification diminue le risque spécifique mais laisse le risque systématique inchangé.

Les institutions financières continuent à être exposées à un retournement économique ayant pour conséquence une augmentation des probabilités de défaillances.

De ce fait, le bénéfice de la diversification est maximal lorsque les emprunteurs sont dans des régions géographiques différentes et des secteurs différents. Une institution financière internationale sera dans ce contexte mieux diversifiée qu'une institution nationale n'ayant pour clients généralement les citoyens de ce même Pays, néanmoins une institution financière internationale demeure exposée à une récession économique mondiale qui ne peut être diversifiée.

c) Le risque du taux d'intérêt :

Le risque du taux d'intérêt est le plus délicat à gérer que les risques liés à d'autres variables de marché comme le prix des actions, le taux de change. Une des difficultés est due à l'existence de nombreux taux différents dans chacune de devise, même si ces taux varient conjointement, leur corrélation n'est pas parfaite.

Il est nécessaire de décrire la fonction liant le niveau de taux d'intérêt et la durée de l'emprunt (ou maturité).Cette fonction est nommée structure par terme des taux d'intérêt ou gamme de taux d'intérêt.

d) Le risque inflationniste :

L'inflation ne grève pas seulement le pouvoir d'achat des populations. Elle affecte aussi les dépôts des clients et les avoirs des IF, cela est dû au fait que l'économie congolaise est fortement dollarisée.

e) Le risque politique et économique

Les politiques macro-économiques sont inefficaces parce qu'elles ne favorisent pas la croissance et le développement mais aussi elles entraînent la détérioration des conditions d'existence des populations, et donc limitent le nombre de personnes solvables, érodent la capacité des emprunteurs à rembourser et réduisent aussi les revenus disponibles pour les dépôts. Par ailleurs, un système micro financier ne peut être dynamique et stable dans une situation d'instabilité politique.

12

f) Les K covariant risks » ou risque liés à la nature

Les catastrophes telles que la sécheresse, la guerre, les typhons, les inondations et les éruptions volcaniques augmentent le stress des marchés financiers en général et des marchés micro financiers en particulier.10

I.1.2.4 La réduction du risque de crédit

L'analyse conduit à bien gérer le dossier en amont et en aval ainsi que surévaluer le risque de crédit à une transaction sur les actifs dérivés. C'est simplement lié au fait que les courtiers incluent des nombreuses clauses dans le contrat afin de réduire le type de risques de crédits.

1) La compensation :

Dans le cadre de produit dérivé de ce type, cette clause stipule que, si une entreprise fait défaut sur un contrat avec une contrepartie, elle doit faire défaut sur tous les contrats qu'elle a conclu avec cette même contrepartie. Ces clauses peuvent considérablement réduire le risque de crédit d'une institution financière. Cette technique conduit à la diversification.

2) Le nantissement :

Il s'agit d'un contrat par lequel un débiteur remet à sin créancier un gage garantissant le paiement de sa dette ; cette technique est appelée aussi « colatéralisation N.

Supposons qu'une entreprise non financière et une entreprise financière soient entrées dans plusieurs contrats d'actifs dérivés. Un accord de nantissement standard stipule que les contrats doivent être régulièrement évalués à leur valeur du marché selon une formule prédéfinie. Si la valeur totale des contrats pour l'institution financière dépasse un certain seuil, elle peut alors exiger une garantie. Le montant de celle-ci est égal, en plus de la garantie à la différence entre la valeur des contrats pour une institution financière et le seuil en question.

> Illustration : soit un contrat signé entre deux entreprises dont la valeur

atteint après une période 8.000.000fc quand le seuil fixé était de 6.00.000fc, dans ce cas, il revient à la contrepartie de payer une autre garantie de 2.000.000fc en dehors de la garantie payée lorsqu'elle a contracté ce crédit.

10 Dr Y. CONGO, Cours de Microfinance, UPC, 2003-2004,P54

11 Idem p254-256

13

Lorsque les contrats évoluent en faveur de l'entreprise (la différence entre leur valeur pour l'institution financière et la valeur du seuil est inférieure à la valeur des garanties déjà accordées), alors l'entreprise peut récupérer ses garanties déjà accordées.

En cas de défaut de l'entreprise, l'institution financière peut saisir les garanties. Si l'entreprise ne fournit pas des garanties requises, l'entreprise peut dénouer les contrats.

Remarque :

La garantie doit être versée sous forme de liquidité ou des titres; les intérêts sont généralement payés en liquide. Quant aux titres, ils sont soumis à une décote appelée « haircut » appliquée à la valeur de marché pour des raisons de calcul des garanties.

3) Clause en cas de dégradation :

Une autre technique utilisée par les institutions financières pour atténuer le risque de crédit est connue sous le nom de clause de dégradation de la notation (downgradetrigger). Selon cette clause si la notation de la contrepartie « tombe » en dessous d'un certain niveau l'institution a l'option de dénouer les contrats dérivés à leur valeur de marché (une procédure doit être définie à l'avance).

Si une entreprise a conclu ce type de ce seuil avec des nombreuses contreparties, ils ne fourniront que très peu de protection dans ce cas.11

I.1.2.6. Les mécanismes de prévention et de couverture des risques

Il importe que le principe de précaution qui est en soi une bonne chose, ne se transforme pas en principe d'inhibition et d'interdiction systématique. A ce niveau, il faut plutôt atténuer les chocs de ces risques sur l'activité des entreprises.

La gestion des risques ne cherche pas seulement à limiter ou réduire à tout prix les risques qui pèsent sur les entreprises, car cela conduirait à un blocage pur et simple de toute action. Mais elle permet de choisir consciemment le niveau de risque acceptable pour chaque politique engagée et de préciser jusqu'où la réduction des risques peut empiéter sur l'action l'entreprise.

14

1) La démarche de prévention

> La cartographie des risques: Elle passe par le repérage et l'évaluation des risques principaux de l'entreprise. Elle peut être effectuée par un audit interne confié au spécialiste de l'entreprise (risk manager) lorsqu'il existe. Mais le plus souvent, c'est aux cabinets conseil, de courtiers, ou assureurs que l'on pourra demander cette évaluation.

> Une politique de réduction de risque peut alors être appliquée : Elle passe généralement par une politique de formation du personnel et un effort d'équipement. Mais elle doit normalement déboucher sur la prise en compte des différents risques lors de chaque décision de gestion.

2) La politique de protection

Un nombre croissant de risques peut être couvert aujourd'hui à travers différentes formules :

v Les contrats d'assurance : La couverture des divers risques matériels liés à l'exploitation (incendie, explosion, vol, risques annexes, catastrophes naturelles, etc.) est possible par un contrat d'assurance global qui est adapté aux spécificités des entreprises par la mise en jeu d'option.

En France, on a une compagnie française d'assurance du commerce extérieur COFACE en sigle qui propose aux entreprises des contrats liés à des opérations d'exploitation, d'assurance-crédit(risque d'insolvabilité, risque politique ou risque de catastrophe), d'assurance-fabrication et d'assurance contre le risque de change (il permet de couvrir les opérations d'importation et d'exportation par des contrats garantissant des opérations ponctuelles ou des courants d'affaires).

v Autres moyens de couverture générale :

1. Les sûretés réelles (gage) ou personnel (caution) exigées des débiteurs des Ifs ou des entreprises pour garantir certains paiements ;

2. Clause de réserve de propriété insérée dans certains contrats de vente (dont les conditions figurent souvent au dos de bulletins de commande et des factures) ;

3. Contrats d'affacturage (factoring) qui reporte le risque sur le factor qui avance le montant des factures contre rémunération (cas d'une clientèle professionnelle).

15

v Les techniques de couverture des risques financiers :

Dans les pays développés comme la France, il existe des nouveaux instruments financiers permettent d'investir sur le MATIF (Marché à Terme International de France) et le MONEP (Marché des Options Négociables de Paris) afin de se couvrir contre le risque de fluctuation des taux et des cours, mais les risques inhérents à ces marchés font que les placements qui peuvent y être faits sont plutôt l'affaire de spécialistes.

Quant au risque de change, il est possible de procéder à l'achat de devises sur le marché à terme des changes, ou encore l'achat des options de change sur le MATIF afin de sécuriser les conditions actuelles de rentabilité d'un contrat dont l'échéance est future.12

I.1.3. POLITIQUE ET STRATEGIES D'OCTROI DE CREDIT

I.1.3.1. Politique de crédit

Comme pour l'épargne, les produits d'investissement des IMF demeurent limités. Les crédits accordés sont des crédits à court terme qui ne peuvent aucunement soutenir des prêts à rentabilité sur le moyen et long terme. En d'autres mots, les IMF rencontrent des difficultés à convertir les dépôts à court terme en épargne durable. Le manque de ressources longues explique en grande partie la faible capacité des IMF à répondre aux demandes de crédit d'investissement de leurs clients.

S'il est vrai que la forte expansion des IMF a longtemps reposé sur l'offre de produits de crédit « classiques » (crédit court terme et accessoirement crédit à moyen terme), il est aussi vrai que certaines évolutions récentes ont mis en lumière la volonté des IMF à diversifier leur clientèle, de segmenter le marché, de lancer de nouveaux produits ou de recourir à la garantie bancaire.

1) Diversification de la clientèle et segmentation du marché

La diversification des produits d'épargne et de crédit observée dans les IMF va de pair avec la diversification de la clientèle et la segmentation du marché. Pour accroître la clientèle, les IMF qui, au débat, servaient exclusivement les populations rurales (petits paysans, éleveurs, femmes rurales, etc.), se sont mises à étendre leurs activités dans les centres urbains afin de collecter plus d'épargne et de renforcer leur capacité de prêts. Dans le même temps, les IMF qui ciblaient principalement les

12 Gilles Bressy, Christian konkuyt, Economie d'Entreprise, Dallos, paris, 2004, p335-337

16

ménages urbains pauvres (petits producteurs du secteur informel urbain, petits salariés, etc.) ont commencé à intervenir en milieu rural.

Une autre tendance observée ces dernières années est la segmentation du marché. Partant du constat que les besoins des populations pauvres sont complexes et hétérogènes, certaines IMF, pour mieux répondre aux besoins de leurs clients, ont mis en oeuvre une stratégie basée sur une segmentation de l'offre (crédits sociaux pour les plus pauvres, crédits productifs pour les moins pauvres, crédit-hommes, crédit-femmes, etc.).

2) Le lancement de nouveaux produits

Comme pour l'épargne, un nombre croissant d'IF ont pris conscience que leur efficacité dépend non seulement de leur capacité à offrir des produits de crédit « classiques N, mais aussi de leur capacité à lancer de nouveaux produits afin de permettre à toutes les catégories de clients de bénéficier pleinement de leurs institutions. Cette stratégie se traduit par le renforcement de leur présence sur les segments de marché tels que l'artisanat, l'habitat, les petites entreprises.

D'autres Ifs portent une plus grande attention aux créneaux porteurs dans lesquels ils ont une certaine expertise et des avantages comparatifs évidents (par exemple les prêts de groupe à des catégories spécifiques de la population cible, les prêts agricoles, etc.) ou réforment leur politique de prêts pour rendre les crédits encore plus compétitifs en réduisant les délais.

Enfin, certaines IF ont développé une activité de conseil et d'assistance auprès d'autres IF pour les accompagner dans leur création ou dans leur renforcement. Avec l'expansion du secteur de la microfinance comme nous allons le montrer dans le chapitre deuxième de ce travail, cette expertise peut constituer à terme, une source non négligeable de revenus.

3) Risques acceptés/risque refusés

L'un des griefs portés par les petits emprunteurs contre les IF est la prudence trop grande dans la gestion de l'activité de crédit. Les IF cherchent avant tout à minimiser les risques d'impayés et s'appuient donc sur un principe de base : l'octroi d'un prêt est subordonné à l'obtention de garanties matérielles ou immatérielles et/ou d'une caution. S'il est indéniable qu'une politique de crédit prudente et l'imposition de conditions de garantie sur les prêts permettent de limiter les risques de non recouvrement, elles constituent aussi une contrainte pour une partie des clients.

17

Ces dernières années, certaines IMF privilégient le mécanisme de la caution solidaire, tandis que d'autres continuent à exiger de leurs clients la présentation de garanties matérielles ou à base d'épargne ou ont combiné les deux types de garantie.

4) La garantie bancaire

Une garantie est un bien de valeur (argent, bijoux, terre, bétail, véhicule, machine, maison, etc.) qu'on peut proposer en échange d'un prêt qu'on souhaite souscrire auprès d'un particulier ou d'une institution financière. Elle rassure le prêteur car elle lui offre la certitude qu'il pourra se rembourser, en partie ou en totalité, si l'emprunteur ne peut pas le faire.

Il existe également d'autres formes de garanties : la caution solidaire et les fonds de garantie.

- La caution solidaire : certain système de microfinance opte pour de crédit solidaire, la caution solidaire est utilisée comme garantie pour les prêts octroyés aux clients. Rappelons que par la caution solidaire, tous les membres d'un groupe sont responsables (solidaires) du crédit qui a été accordé à l'un des leurs. Si l'emprunteur ne peut pas rembourser, les autres membres du groupe doivent le faire sinon, aucun d'eux ne pourra plus obtenir de crédit d'IMF. Souvent les groupes de caution solidaire créent une caisse de solidarité dans laquelle chaque membre dépose un pourcentage du crédit reçu. Les sommes ainsi récoltées permettent de faire face aux remboursements du membre qui est en difficulté de remboursement.

- Les fonds de garantie, il s'agit de fonds créé soit par l'IF pour soutenir ses clients, soit par les pouvoirs publics ou des organismes de développement pour aider l'IF à accéder aux crédits auprès des organismes de financement plus importants, soit par des IF pour se soutenir entre elles. Les fonds de garantie peuvent être locaux ou internationaux.

- Les fonds de garantie locaux: Ils comprennent les fonds créés par l'IF, les fonds internes de garantie de l'Etat ou des organismes de développement et les fonds de garantie inter-IMF. Le premier type de fonds de garantie local est un fonds mis en place par l'IF sur propres ressources et/ou sur fonds extérieurs pour soutenir ses clients. Quant au second type de garantie, il s'agit de l'Etat, d'un bailleur de fonds ou d'un organisme de développement (ONG, organisation paysanne, etc.) qui décide de bloquer une somme sur un compte dans sa banque. Cette somme devient un fonds qui sert à garantir, avec son accord, des prêts que la banque pourra

18

consentir aux clients de l'IMF. Enfin, certaines IMF peuvent se regrouper pour créer un fonds de garantie en faveur de leurs clients. Elles couvrent ainsi en commun les risques qu'elles prennent individuellement en prêtant de l'argent à ces clients.

- Les fonds de garantie internationaux : Ces fonds sont généralement mis en place dans les banques des pays développés par des organismes de financement internationaux. Ils servent à garantir des emprunts que des IMF et des ONG travaillant dans les pays en développement sollicitent auprès des banques de ces pays. Les fonds de garantie internationaux fonctionnent généralement de la façon suivante :

(1) une IMF a besoin d'argent pour mieux faire face aux besoins de crédit de ses clients ou une organisation de développement (ONG, organisation paysanne...) a besoin d'argent pour financer un projet de développement ;

(2) elle négocie un accord de crédit avec une banque locale, puis elle soumet son projet à une organisation qui possède un fonds de garantie ;

(3) si le projet est retenu, l'organisme envoie une lettre de garantie à la banque locale. Sur la fois de cette lettre, cette banque accorde le prêt sollicité ;

L'utilité des fonds de garantie peut être résumée en ces termes:

- les fonds de garantie permettent aux IMF/IF d'accorder plus de facilités aux clients qui leur demandent des crédits ;

- les fonds de garantie, les fonds de garantie internationaux en particulier, ouvrent de grandes possibilités pour le financement du développement ;

- ils permettent de mobiliser les capitaux des pays développés sans qu'il ne soit nécessaire de les transférer vers les pays en développement ; et

- Enfin, cet outil permet en outre de résoudre, en partie, le problème de l'endettement énorme des pays en développement et celui se surliquidité dont souffrent la plupart des banques.

I.1.3.2. Stratégies d'octroi de crédit

Plusieurs stratégies sont adoptées par les IMF pour permettre à leurs clients d'accéder au crédit. Il s'agit principalement les stratégies orientées vers la demande et les stratégies orientées vers l'offre.

Les stratégies orientées vers la demande, vers le client se traduit par de nouveaux services et produits financiers, souvent destinés à servir les populations les plus démunies. Ces nouveaux produits s'efforcent de combiner d'un côté des incitations et des occasions pour que les pauvres améliorent leur productivité et leurs performances et, de l'autre, les

19

contraintes de gestion du risque et autres impératifs nécessaires pour pouvoir survivre en tant qu'intermédiaire financier.

Les stratégies fondées sur l'offre, supposent qu'il faille non seulement s'assurer de la viabilité des activités de crédit ainsi que de la bonne santé de l'IMF. Elles mettent l'accent sur la fixation des taux d'intérêt en fonction de coûts et des innovations financières visant à réduire les coûts.

Les stratégies axées sur la demande présentent incontestablement des avantages que l'on ne retrouve dans les stratégies fondées sur l'offre.

Les opérations orientées vers la demande facilitent naturellement la participation des populations bénéficiaires et ont tendance à être décentralisées. Une appropriation sociale de l'IMF par ses clients peut stimuler fortement les activités d'intermédiation financière, via la formation de groupe de crédit et la création d'un sentiment de confiance entre les clients.

I.1.4. NOTION SUR L'OFFRE ET DEMANDE DE MONNAIE

Précisons avant d'aborder cette section que selon Gregory Mankiw que la monnaie est l'ensemble des moyens de paiement immédiatement utilisables pour acquérir des biens et services ou régler des dettes. La monnaie est le stock d'actif mobilisable pour procéder à des transactions. En grande approximation, les pièces et les billets que possède le public constituent le stock de monnaie d'un pays13.

I.1.4.1. L'offre de monnaie

Pour les économistes classiques et néo-classiques qui admettent l'exogénéité, il s'agit des moyens de paiement disponibles dans l'économie.

Contrairement aux néo-keynésiens qui défendent l'endogénéité, l'offre de monnaie est l'ensemble des crédits consentis par le système bancaire à la suite de la demande des agents non financiers, conformément au principe de « loans make deposites c'est-à-dire que ce sont les prêts (crédits) qui font les dépôts.14

Au regard de ces deux opinions, disons que l'offre de monnaie est la quantité de monnaie mise à la disposition du public par le système bancaire mais celle dite scripturale est créée par les banques. Elle est créée

13 Gregory Mankiw, Macroéconomie, 5e édition, 2001, p. 185

14 Ahmed Silem, J-M Albertini op. cit p. 549

20

et sont soumise

s à

par la Banque Centrale et les banques commerciale l'autorité monétaire.

L'offre nominale de monnaie sera donc considérée comme exogène : M0 =Ms et l'offre réelle de monnaie.

L'offre de monnaie est certes exogène, mais elle n'est pas toujours constante. Elle peut varier selon la politique monétaire de la Banque Centrale. Une politique monétaire expansive se traduit par une augmentation de l'offre de monnaie (A M > 0) et une politique monétaire restrictive se traduit par une baisse de l'offre de monnaie (A M < 0). Dans le premier cas, la droite verticale se déplace vers la gauche et inversement pour le deuxième cas. Graphiquement, on a :

r

I.1.4.2. La demande de monnaie

Pour saisir les déterminants de la demande de monnaie, il faut d'abord connaître les raisons qui poussent les agents économiques non financiers à détenir de la monnaie. Ces raisons sont en étroite relation avec les propriétés de la monnaie dont les plus importantes sont : l'unité de compte, comme moyen de paiement, la monnaie facilite les échanges et en fin elle est une réserve de valeur qui permet de résoudre le problème de non synchronisation des recettes et des dépenses.

Etant donné ces propriétés, la théorie économique retient trois motifs de détention de la monnaie : le motif de transaction, le motif de précaution et le motif de spéculation.

a) Le motif de transaction

Ce premier motif de détention de la monnaie résulte du problème de la non synchronisation des échanges qui se traduit par une séparation des recettes et des dépenses, 'c'est-à- dire que les agents vont vendre leurs biens ou ressources contre de la monnaie, puis ils vont étaler leurs achats d'autres biens et services dans le temps.

A cet effet, les auteurs néoclassiques retiennent les transactions comme seul motif de détention de monnaie. Toutefois, chaque unité monétaire est utilisée plus qu'une fois durant l'année.

21

b) Le motif de précaution

Outre les besoins pour effectuer les transactions courantes, les agents économiques non financiers vont détenir une quantité supplémentaire de monnaie pour pallier aux dépenses imprévues qui peuvent survenir dans le futur. Cette demande, qui est qualifiée de demande de monnaie pour motif de précaution, est elle aussi fonction croissante de la valeur de la production. Et comme sa valeur est relativement faible, elle sera confondue avec la demande de monnaie pour motif de transaction.

c) Le motif de spéculation

L'acte de spéculation consiste à acheter des titres financiers (des obligations par exemple) lorsque leur cours est relativement faible et que les agents s'attendent à ce qu'il va augmenter dans le futur, en vue de les revendre lorsque leur cours augmente. Cette activité n'existe que parce que l'évolution future du cours des titres est incertaine de sorte que les anticipations les concernant varient d'un agent à un autre.

I.1.4.3. Le coût de la détention de la monnaie

Les billets qui sont dans un portefeuille ne sont pas rémunérés par un taux d'intérêt. Si on les sort de ce portefeuille et les utiliser pour acheter les obligations d'Etat ou pour les déposer dans un compte d'épargne afin de percevoir un taux d'intérêt nominal.

En détenant de la monnaie plutôt que d'autres types d'actifs, on renonce donc au taux d'intérêt nominal : celui-ci est donc le coût d'opportunité de la détention de la monnaie ; en d'autres termes, il suffit de comparer les rendements réels de divers types d'actifs. Les actifs autres que la monnaie génèrent un rendement réel égale à r. par contre, la détention de la monnaie ne génère qu'un rendement égale à (-Er) parce que la valeur réelle de la monnaie est érodée ou de fois impactée par l'inflation. Bref, le coût de la détention de la monnaie est donc r-(-Er), dont l'équation de Ficher nous renseigne qu'il s'agit d'un taux d'intérêt nominal.15

15 Gregory N. Mankiw, Macroéconomie, 5e Edition,2010, p143

22

I.1.4.4. Relation entre la monnaie, le prix et le taux d'intérêt

Pour expliquer cette relation, nous allons examiner la figure

suivante :

Offre de
monnaie

Demande
de monnaie

Niveau de
prix

Taux

d'inflation

Taux d'î
nominal

16idem, p. 145

Cette figure illustre de manière schématique les relations entre le prix, le taux d'intérêt et la monnaie. L'offre et la demande de monnaie déterminent conjointement le niveau de prix. Les variations de ce niveau se traduisent par le taux d'inflation. Le taux d'inflation influence à son tour le taux d'intérêt nominal qui est le coût de la détention de monnaie. Il est susceptible d'affecter la demande de monnaie, une dernière liaison qui n'appartient pas dans la version de base de la théorie quantitative de la monnaie16

I.2. LE REVENU I.2.1. NOTION

Le revenu se définit toujours sur une période donnée, une année, un trimestre par exemple. On peut dire que c'est ce qu'un agent économique peut dépenser sans s'appauvrir, c'est-à -dire sans prendre dans ses réserves. En général, ce sont les sommes d'argent perçues par la personne au cours de la période considérée. Mais il y a aussi des revenus "en nature".

I.2.2. CATEGORIES DE REVENUS

Les revenus peuvent être classés en différentes catégories : 1) Les revenus primaires

C'est la somme de revenu du travail et de propriété versée en contrepartie d'une participation à la production. Les revenus primaires comprennent les revenus du travail, ou revenus d'activité (salaires et

23

traitements de la fonction publique, mais aussi honoraires des professions. libérales, par exemple

Le revenu est défini comme la part de la production qui revient au sujet économique de l'individu ou de la collectivité, comme rémunération de son travail et/ou le fruit de son capital. Les grandes catégories du revenu sont le salaire, l'intérêt, le profit, la rente.17

Selon P.A SAMUELSON, pour mesurer la condition économique d'une personne, on se sert du revenu et de la richesse. Le revenu a trait aux recettes ou liquidités gagnées par une personne ou un ménage pendant une période donnée de temps (généralement une année). La valeur liquidative des actifs en un instant donné constitue la richesse18

En comptabilité nationale, le compte du revenu « retrace toute les opérations contribuant à la détermination du revenu disponible et celui-ci est la contre partie exacte de la consommation finale et de l'épargne19. Ces deux derniers postes apparaitront dans le compte d'utilisation des revenus.

2) Le revenu de travail d'un agent économique

C'est un ensemble de droits lui revenant en contre partie d'un certain temps presté chez un employeur ;

3) Les revenus de la propriété

Sont des revenus distribués à un agent économique suite à la détention d'un capital. Ces revenus peuvent être liés au droit d'exploitation ou à l'utilisation d'un bien ou l'usage du bien en capital.

4) Les transferts de revenu ou revenu de transfert

C'est le revenu issus de mécanismes de redistribution; autrement dit des revenus sociaux liés aux pension, retraite, indemnités de chômage, minimum vieillesse, en d'autres termes ce sont des revenus distribués aux agents économiques en vue de prendre en charge certains risques déterminés sans contre partie équivalente et similaire.

En combinant ces types de revenus, nous pouvons les représenter schématiquement de la manière suivante :

17 Ahmed SALEM, j-m Albertini, op.cit, p.676

18 P.A SAMUELSON, Microéconomie, Ed. Organisation, Paris, 1995 p25

19 P.A SAMUELSON, op.cit

24

Revenu
disponible

Revenu primaire

Transport

Impôt

Revenu de travail

Revenu de la
propriété

A part ces types de revenus cités ci-haut, il en existe d'autres :

Le revenu disponible:

Est le revenu dont un individu, ou plus souvent un ménage, peut disposer librement : pour le calculer, il faut ajouter tous les revenus perçus par le ménage (revenus primaires et revenus de transfert) puis enlever ce que le ménage à l'obligation de payer, c'est-à -dire les impôts directs et les cotisations sociales.

Donc : R disponible = R primaire + R de transfert - (cotisations sociales + impôts directs)

Le revenu brut correspond au solde des revenus primaires nets des impôts courants sur le revenu et le patrimoine, les cotisations sociales payées, les prestations sociales versées et autres transferts courants versés.

Le revenu permanent : Expression attachée à la théorie de consommation proposée par Milton Friedman pour expliquer la stricte proportionnalité entre la consommation et le revenu. En effet la valeur prévue par un individu pour le revenu et la consommation constituent son revenu permanent ou revenu normal et sa consommation permanente ou consommation normale.

Le revenu permanent est alors la moyenne pondérée entre les revenus passés, courants et futurs.

Le revenu transitoire n'est rien d'autre que la somme de revenu courant et du revenu permanent

25

s

CHAPITRE DEUXIEME

LE SYSTEME FINANCIER

Il sera question dans ce chapitre de présenter les généralités sur le système financier, ensuite, nous insisterons sur le fonctionnement de celui-ci avant d'aborder le cas spécifique relatif au système financier congolais, nous finirons par présenter les différents produits offerts par la Coopec ADEC après avoir passé en revue quelques performances de remboursement des crédits au sein des institutions financières.

II.1. COMPREHENSION DU SYSTEME FINANCIER

II.1.1. NOTIONS

La notion du système financier est complexe, puisqu'elle englobe les comportements financiers des agents économiques, les circuits financiers proprement dits et les régulations. C'est-à-dire les mécanismes d'ajustement des décisions financières.

Le système financier a pour fonction d'ajuster les comportements financiers des agents économiques. Les agents, principalement les ménages, les entreprises et les administrations réalisent des opérations visant à trouver ou à placer les ressources.

Selon la conception étroite, le système financier peut être entendu comme l'ensemble des circuits de financement. Cette perspective qui privilégie les aspects institutionnels présente le défaut de ne pas mettre en évidence l'articulation entre l'économique et financier. C'est pourquoi il est préférable de définir le système financier comme étant « l'ensemble des mécanismes par lesquels se forment et s'ajustent les besoins et les capacités de financement des agents économiques. »

C'est en effet au niveau de la formation de l'épargne de différents agents que se situe l'articulation entre l'économique et le financier. L'épargne dégagée par les ménages dépend en particulier du revenu et du comportement de consommation alors que les besoins de financement découlent de leur profit et de leur investissement.

De façon générale, les ménages disposent d'excédent (des capacités de financement) qu'ils cherchent à placer, les entreprises et les administrations ont des déficits (des besoins de financement). Toutefois si les ménages(IF) sont globalement excédentaires, ils effectuent aussi des

26

opérations de collecte des ressources par les emprunts, de même que les entreprises, globalement déficitaires, mettent en oeuvre simultanément les activités de placement.

Les circuits financiers mettent en relation les agents économiques et drainent des ressources des uns vers les besoins de financement des autres. Ces circuits sont construits au tour d'institutions et des marchés.

Les institutions financières définies comme étant des entreprises des services dont le rôle essentiel consiste à mettre les moyens de paiement à la disposition de l'économie et le rôle secondaire d'aider l'épanouissement de cette économie par diverses opérations connexes à la manipulation de fonds sont principalement les banques des dépôts ainsi que les coopec et effectuent des crédits ainsi que le principal marché financier sur lequel s'échange les valeurs mobilières, actons et obligations.

II.1.2. AJUSTEMENT DES OPERATONS FINANCIERES : LA REGULATION

Les opérations financières doivent être ajustées : c'est ce qui conduit au problème de régulation. Il met en relation l'épargne et l'investissement

Cet ajustement s'opère tout d'abord dans les circuits. Ainsi les banques peuvent contribuer à l'ajustement entre une épargne liquide des ménages facilement transformable en monnaie, et un investissement long des entreprises ; de même sur le marché d'ajustement entre l'offre de fonds (épargne) et la demande s'opère en principe par le jeu des taux d'intérêt.

L'ajustement peut se réaliser en outre par les opérations avec l'étranger : lorsque l'épargne nationale est insuffisante par rapport à l'investissement national, le recours à un financement extérieur (entrée ses capitaux) remédie à ce décalage.

En fin l'ajustement entre épargne et investissement s'opère au niveau macroéconomique par le jeu de la formation des revenus : Un partage de revenu plus favorable aux entreprises permet de dégager une épargne pour cette catégorie des agents et de comprimer la consommation des ménages.

Toutefois à ces régulations spontanées relevant des comportements des agents économiques et financiers, il faut ajouter la régulation opérée par des pouvoirs publics. L'action sur le taux d'intérêt et de façon plus générale sur la distribution de crédits, peut être doublée d'une intervention sur les structures du système financier.20

20 Jean Pierre Faugère et Collette Voisin, le système financier français, Nathan, Paris, P7-8

21 Idem, p 50-51

27

II.1.3. LE TAUX D'INTERET ET LE PROFIT

Les taux d'intérêt influent à la fois sur le comportement de l'endettement et du placement. Ils ont une double influence, en agissant simultanément sur les entreprises qui font de faibles profits et celles qui en ont d'importants :

> Pour les entreprises dont le taux d'autofinancement est faible et qui recourent à l'emprunt, plus le recours à l'emprunt est cher moins l'investissement est encouragé. Le taux d'intérêt influe sur l'investissement par le biais de l'endettement,

> Pour des entreprises qui font des profits, plus le taux d'intérêt est élevé, plus les placements sont encouragés au détriment des investissements.

La politique d'affectation de profits conduit à comparer le rendement de placements financiers et de l'investissement des entreprises. Le taux d'intérêt est ainsi au coeur des stratégies de rentabilité du capital.

Les profits jouent aussi un double rôle, comme mode de financement de l'investissement et objectif de la firme.

Ils alimentent l'épargne des entreprises et permet l'autofinancement. Il donne le moyen d'investir ; dans cette optique, la décision d'investir dépend du niveau de profit ; l'insuffisance des profits jouant un rôle dissuasif. D'où le principe « l'investissement est moins tiré par le demande que poussé par les profits ».

Le profit motive l'investissement, cette deuxième approche privilégie moins les conditions de financement de l'investissement que l'objectif de l'entrepreneur. Les profits futurs constituent la motivation des dirigeants ; c'est parce que la rentabilité dans l'entreprise est supérieure aux gains qui peuvent être obtenus sur les marchés financiers que l'entreprise investi.

Les analyses en termes de profitabilité se réfèrent ainsi à l'objectif de maximisation des profits21

28

II.1.4. CONCEPTION CLASSIQUE ET KEYNESIENNE SUR L'EPARGNE ET LE TAUX D'INTERET

La théorie économique est fortement marquée par le débat entre les libéraux et Keynes sur le facteur explicatif de l'épargne des ménages. Avant Keynes, les économistes libéraux considèrent que l'acte d'épargne consiste à renoncer à une consommation immédiate au profit d'une consommation future ; comme l'individu préfère le présent d'autant que le futur est marqué d'incertitude, celui qui accepte de reporter sa consommation dans le temps est dédommagé par un taux d'intérêt. Dans cette perspective, on dit que le taux d'intérêt rémunère l'abstinence qui est le prix du temps, la récompense de l'entente, l'expression de la préférence pour le présent.

L'épargne est donc une « offre de fonds prêtable » qui dépend comme toute autre offre de son prix, c'est-à-dire du taux d'intérêt : plus le taux d'intérêt est élevé, plus l'offre de fonds, l'épargne est élevée.

Sur les marchés des fonds prêtables, cette offre est confrontée à une demande. Cette analyse considère que l'investissement qui compose la demande de fonds : seules les entreprises investissent et comme on suppose qu'elles ne font pas d'autofinancement tout investissement se traduit par une demande de fonds mais de façon décroissante des taux d'intérêt : selon une hypothèse qui parait vraisemblable financé par l'emprunt est d'autant plus fort que le taux d'intérêt est faible.

Il existe dès lors un taux d'intérêt d'équilibre qui égalise l'investissement et l'épargne, cet équilibre n'est possible que parce que l'épargne et l'investissement dépendent tous deux d'une même variable qui est le taux d'intérêt, l'un de façon croissante l'autre décroissante.

Keynes remet en cause cette construction grâce à deux innovations :

D'une part, il met en évidence des déterminants différents de l'investissement et de l'épargne : si l'investissement est bien toujours selon lui fonction décroissante du taux d'intérêt, en revanche, l'arbitrage entre l'épargne et la consommation ne s'opère pas en fonction du taux d'intérêt mais du revenu, dans ce cas la propension marginale qui est la part du revenu consacrée à l'épargne croit avec le revenu. Dès lors un déséquilibre entre épargne et investissement est possible.

Arbitrage par le taux

Revenu

Consommation

Épargne

22 Jean Pierre Faugère et Collette Voisin, op.cit., p50-51

 

Consommation

Placement

Arbitrage par le taux

Détention de la

monnaie

Epargne

Arbitrage fx du revenu

Revenu

29

Toute fois et c'est la deuxième innovation de Keynes, à partir de ce déséquilibre ex hant qui entraine un processus d'équilibrage macroéconomique par une variation du revenu global : si l'épargne est supérieur à l'investissement, le revenu se contracte, ce qui entraine une diminution de l'épargne qui s'ajuste ainsi à l'investissement.

Selon la théorie du producteur, un investissement additionnel autonome I0 entraine une croissance du revenu Y, avec Y=k Y, k étant

l'inverse de la propension à épargner du revenu. Il en résulte une croissance de l'épargne E égale à I0.

L'investissement engendre une épargne qui lui est égale. L'équilibre atteint peut être un équilibre de sous emploi, mais les pouvoirs publics peuvent, en stimulant l'investissement intervient afin de permettre d'atteindre un équilibre de plein emploi.

Par ailleurs, le taux d'intérêt qui ne permet plus dans la théorie keynésienne un ajustement entre l'épargne et l'investissement intervient dans un autre arbitrage entre actifs placés qui sont mobilisés et rapportent un intérêt et actifs liquides qui peuvent être utilisés immédiatement mais qui n'apportent aucun revenu.

Pour Keynes, détenir de la monnaie c'est se priver d'intérêt lié à un placement comme nous l'avons démontré au premier chapitre sur le coût de la détention de la monnaie, le taux d'intérêt est alors la prime de la renonciation à la liquidité.22.

Au total, pour les classiques, l'épargne est fonction du taux d'intérêt qui est le prix du renoncement à la consommation alors que pour le keynésien, l'épargne est fonction du revenu et le taux d'intérêt est le renoncement à la liquidité, comme le montrent les figures ci-après :

a) pour les classiques b) pour les keynésiens

Epargne

Io, épargne

Ie

i

Ie

Investissement

30

Investissement

Epargne

Revenu

Re

A partir de ces figures, nous constatons que pour les classiques, l'arbitrage entre consommation et épargne ne dépend que des variations de la seule variable : taux d'intérêt tandis que pour les keynésiens, au premier degré, c'est le revenu qui explique l'arbitrage entre la consommation et l'épargne ; en second lieu, c'est-à-dire au niveau de l'épargne, l'individu opère un choix entre le placement ou la détention de la monnaie selon que la variable « taux d'intérêt » subit des fluctuations.

II.1.5. LE CIRCUIT DE FINANCEMENT ET LA MONNAIE

Dans ce point nous allons aborder les circuits de financement c'est-à-dire la manière dont les capitaux sont drainés des excédents des uns vers les besoins des autres sans négliger le rôle que joue les Coopec dans la collecte d'épargne du public.

II.1.5.1. Le financement direct et l'intermédiation

1) Le financement direct

Le financement direct consiste à une mise en rapport direct de l'emprunteur par exemple une entreprise, et l'agent qui finance par exemple le ménage, leur relation s'opérant par un marché régulé par la formation d'un prix.

Les agents économiques en excédent de financement qui ont un besoin de financer les entreprises, les administrations, émettent des titres (obligations par exemple). Il s'agit d'un financement direct dans la mesure où la créance détenue de l'agent qui épargne est aussi la dette de celui qui emprunte, il n'y a pas d'« intermédiaire financier » même si le ménage a dû recourir à une institution financière pour réaliser l'acquisition des titres, celle-ci jouant le rôle de courtier.

fonctions :

31

Le financement direct s'opère principalement sur les marchés financiers, marchés sur lesquels sont émises et négociées les valeurs mobilières, actions et obligations.

Signalons que pour ce qui est obligations, les taux d'intérêt varient en principe en fonction de l'offre et de la demande de fonds.

2) Le financement indirect : l'intermédiation

L'intermédiation correspond à la situation dans laquelle une institution financière collecte des ressources auprès de ceux qui ont des disponibilités (des excédents de financement) et effectue des prêts au profit de ceux qui ont des déficits. Autrement dit un intermédiaire financier est une personne physique ou morale qui soit, s'interpose entre les agents économiques pour faire se rencontrer l'offre et la demande de capitaux ou qui soit, assure la conservation ou la gestion des titres qui leur sont confiés par des tiers.

Ainsi les institutions financières particulièrement les banques effectuent des crédits aux entreprises et aux ménages et collectent des ressources auprès des agents en excédents sous forme des dépôts. Il y a intermédiation dans la mesure où la créance détenue par les agents en excédent (compte bancaire, ...) est différente de la dette des agents en déficit (emprunt bancaire).

3) Différence entre intermédiation et courtage

Le courtage en matière financière, consiste à mettre en relation, moyennant une rémunération l'acheteur et le vendeur d'un titre. C'est ainsi que les ménages peuvent s'adresser à leur banques pour se procurer ou vendre des titres émis par les entreprises ou le trésor public. Dans ce cas, la banque joue le rôle de courtier, permettant une opération de financement direct sans qu'elle agisse pour autant d'intermédiation : elle ne collecte pas des ressources qu'elle distribuerait sous une autre forme.

Toutefois cette distinction tend aujourd'hui à être remise en cause étant donné le développement de l'intervention sur les marchés et par la marchéisation des opérations bancaires.

4) Fonctions de l'intermédiation financière

Traditionnellement, l'intermédiation financière recouvre quatre

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v Une fonction de financement (crédits, collecte des ressources et la transformation des actifs ;

v Une fonction de gestion des moyens de paiement ;

v La mutualisation et la transformation des risques individuels (risques d'illiquidité, de taux portés par les banques) ;

v Une fonction de courtage, c'est-à-dire la mise en relation des prêteurs et des emprunteurs, une fonction qui a toujours existé mais dont l'importance s'est accrue avec la désintermédiation.

Dans un nouveau contexte, le métier traditionnel de banquier tend à disparaitre : les fonctions bancaires éclatent et se banalisent au profit d'autres agents financiers et même non financiers.

II.1.5.2. Schéma du circuit financier

MENAGE

C

A

Dépôt

titre

MARCHE FINANCIER

E

IF

F

crédit

Crédit

A

D

ENTREPRI SE/ETAT

1) les circuits financiers à travers les bilans : financement direct (circuit DC)

 

Emprunteur (entreprise)

 

Prêteur (ménages)

Actif Passif

Acitf Passif

 
 
 
 
 

Obligations Obligations

Comme nous montre ces bilans, il s'agit d'un financement direct où l'emprunteur entre directement en contact avec le prêteur sans intermédiaire financier, celui-ci ne peut intervenir que lorsqu'il joue le rôle de courtier. L'emprunteur émet les obligations qu'il enregistre au passif de son bilan.

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2) Intermédiation classique (circuit AB)

A emprunteur P A IF P A prêteur P

Crédit

Crédit

Dépôt Dépôt

Dans ce deuxième cas, les emprunteurs ne s'adressent pas aux ménages, plutôt qu'à l'institution financière qui joue le rôle d'intermédiaire financier, le contrat de prêt à ce niveau est signé entre le prêteur qui est l'IF avec l'emprunteur.

3) La marchéisation des bilans bancaires (circuit EF ou courtage)

A Emprunteur P A IF P A prêteur P

Titres Titres

émis acquis

Titres émis

Tires acquis

 

L'intermédiaire financier facilite les prêteurs à accéder aux titres financiers émis par les entreprises et/ou l'Etat, il joue le rôle de courtier.

II.2. LE SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS

Le système financier congolais est l'ensemble des établissements financiers qui entretiennent des relations financières des créances et d'engagement vis-à-vis des autres ainsi que les institutions financières non bancaires.

En République Démocratique du Congo, le système financier est chapeauté par la Banque Centrale du Congo qui est l'institut d'émission de la monnaie.

II.2.1. LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

1) Notions

La Banque Centrale du Congo a pour objectif la définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire du pays dont la finalité est d'assurer la stabilité du niveau général des prix. Elle est indépendante dans la réalisation de cette charge.

Elle doit veiller à la variation des prix des biens et services sur le marché. En règle générale, le rôle de la BCC se résume en :

v La sauvegarde de la stabilité monétaire ;

v La régulation de flux monétaire en fonction des besoins de l'économie.

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2) Fonctions de la Banque Centrale du Congo

Sans préjudice de l'objectif principal de stabilité du niveau général de prix, la BCC, accompli toutes les missions d'une Banque Centrale, notamment :

1°) L'émission des billets et pièces e monnaie ayant cours légal libellés en unité monétaire qui est le fc: La Banque Centrale est seule habilitée, sur le territoire national, à émettre des billets et pièces de monnaie ayant cours légal, libellés dans l'unité monétaire de la RDC, le Franc Congolais ou dans ses sous 8 unités. Elle assure la stabilité interne et externe de monnaie nationale.

2°) Elle contrôle le système bancaire et la distribution du crédit par les institutions financières bancaires et non bancaires.

3°) assurance de paiement des opérations pour le compte de l'Eat: La BCC accepte et effectue les paiements pour le compte de l'Etat. Elle peut, à cette fin, désigner les Etablissements de crédit habilités à agir en son nom et pour compte dans les localités où elle n'est pas représentée.

Assure le service de la dette publique, administre tout compte spécial de l'Etat, en accord avec le ministère intéressé.

4°) Conseiller de l'Etat : En sa qualité de conseiller du gouvernement en matière économique, monétaire et financière ; la BCC peut d'office ou à la demande du gouvernement émettre des avis ou des conseils sur toute politique ou mesure que le gouvernement envisage de prendre.

5°) Gestionnaire des Réserves Officielles en Or et en Devises de la République : La Banque Centrale détient et gère les réserves en or et devises de la République Démocratique du Congo.

3) Le Marché Interbancaire en RDC

Le marché procède à des transactions journalières entre les banques débitrices et celles qui disposent des soldes excédentaires au niveau de la chambre de compensation. Seules les banques agréées participent au marché interbancaire. Sur ce marché, les participants sont libres d'en fixer le taux.

Ces mêmes participants sont encore libres d'exiger à la contrepartie le nantissement des effets publics ou privés de bonne qualité en couverture de leurs prêts. Pour des besoins statistiques, les banques communiquent quotidiennement à la Banque Centrale du Congo des renseignements sur les opérations conclues sur le marché interbancaire.

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II.2.2. SECTEUR DE MICROFINANCE CONGOLAISE

Ce point présente la situation de la microfinance en R. D. Congo; il insiste particulièrement sur son origine, son évolution, son état actuel. Nous présenterons le cadre d'accès au crédit dans les IMF pour finir par les performances de remboursement des crédits.

II.2.2.1. Définition de la microfinance

Notons tout d'abord qu'au plan des concepts, il faut se garder de confondre « microcrédit » et « microfinance », comme on a tendance à le faire. Le microcrédit est une composante de la microfinance qui, elle, est une activité plus vaste.

De la microfinance, la littérature présente une multitude de définitions qui reflètent la diversité de points de vue de ceux qui s'intéressent à la question de même que la diversité de conceptions qu'ils ont de cette activité financière particulière.

La Banque Centrale du Congo, à l'article 1er de son instruction n°001 relative à la microfinance a défini celle-ci comme étant : « la présentation de service de crédit et/ou d'épargne aux agents économiques, vulnérables, exclus du système bancaire classique, en vue de leur permettre de réaliser des activités génératrices de revenus, de créer des emplois et ainsi de lutter contre la pauvreté ».23

LHERIAU L. définit une institution de microfinance comme étant « une organisation qui offre des services financiers à des personnes à revenus modestes qui n'ont pas accès ou qui ont difficilement accès au service financier classique ou formel ».24

J. ISERN et all., du Groupe consultatif d'Assurance aux pauvres (CGAP) abondent dans le même dans le même sens en définissant la microfinance comme étant « la présentation de services financiers (Epargne, prêts, transferts d'argent au niveau national ou international et même assurance) aux personnes à faibles revenus qu'elles soient salariées ou travailleurs indépendants ».25

La définition de la BCC est quelque peu réductrice. Elle ne retient que quelques aspects de la microfinance, aspects qui correspondent aux préoccupations et aux centres d'intérêt de son auteur. En fait, la microfinance englobe plusieurs activités. Ses objectifs dépassent largement

23 L. MIMPIYA A., La microfinance et le monde rural, in Congo-Afrique, n°419, 4e année, p125, Novembre 2007

24 L. LHERIAU, Règlementer la microfinance un état de lieux, www.Cgap.org, 2005, p13

25 J. ISERN, et all., Diagnostic du cadre réglementaire et politique sur l'accès aux services financiers en RDC, www.CGAP.org, avril 2007, P.5

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le strict cadre de la lutte contre la pauvreté ou celui de la promotion des PME ou du genre.

C'est pourquoi, de notre part, nous soutenons Lambert MIMPIYA qui postule que la définition qui rend le mieux compte de la microfinance est celle qui la présente comme étant « l'ensemble de services financiers qui sont proposés à des catégories professionnelles habituellement délaissées par le secteur financier traditionnel ».26

Une telle définition est globalisante et prend en compte toutes les facettes des activités de la microfinance.

Au regard de toutes ces définitions ci haut évoquées, disons que la microfinance est la prestation des services de crédit et/ou d'épargne aux agents économiques vulnérables, exclus du système bancaire classique en vue de leur permettre de réaliser les activités génératrices de revenus , de créer l'emploi et ainsi lutter contre la pauvreté.

II.2.2.2. Historique de la microfinance en RDC

Il est généralement reconnu que l`histoire de la microfinance en république Démocratique du Congo a connu trois périodes, à savoir :

De la période coloniale à 1970 ; De 1970 à 1990 ; De 1990 à nos jours.

a) De la période coloniale à 1970

Par le décret du 24 mars 1956, le législateur Congolais a organisé la création et le fonctionnement des « sociétés coopératives indigènes » dont l`objet social était de promouvoir, par la mise en OEuvre des principes de la coopération, les intérêts économiques et sociaux de leurs membres exclusivement.

Toutes les sociétés de type coopératif, y compris les coopératives d`épargne et de crédit, étaient assujetties à cette loi et placées sous la tutelle du Gouverneur de Province.

De cette période, aucune structure financière de proximité formelle d`initiative privée n`a été agréée. Par contre, le pouvoir colonial a créé la Caisse d`Epargne du Congo (CADECO), Institution de droit public, afin de collecter les petites épargnes.

Après l`indépendance, en 1969 précisément, la première COOPEC congolaise, « la Caisse Populaire Coopérative » fut créée à Mbuji-Mayi (Province du Kassaï Oriental) mais son expérience ne fût pas concluante faute de cadres compétents.

26 L. MIMPIYA, Op. Cit., P.44

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b) De 1970 à 1990

Cette période est caractérisée par l`émergence des coopératives d`épargne et de crédit, en raison notamment de l`accessibilité des services offerts aux membres et de leur implantation dans les milieux les plus reculés du pays dépourvus de banques. Toutefois, faute d`un cadre légal spécifique, ces dernières continueront à se conformer aux dispositions du décret de 1956 et de ce fait seront désormais placées sous la tutelle du Ministère du Développement Rural.

Le mouvement coopératif congolais se développa donc autour de trois foyers principaux notamment Bansankusu (Equateur) en 1970, Bukavu (Kivu) et Kinshasa en 1971 avec la création du réseau « Fédération des Caisses Populaires de Crédit LUYMAS/CBCO N. Dès ce moment, le mouvement s`est répandu sur tout le territoire national et plus sensiblement à Kinshasa, dans les provinces du Bas-Congo, du Bandundu et du Kivu.

La structure des coopératives d'épargne et de crédit congolaises est caractérisée par une organisation à trois niveaux, le niveau primaire (COOPEC), le niveau secondaire (Centrale) et le niveau tertiaire (Union ou Fédération).

Elles se chargent de la mobilisation et de l'octroi des crédits aux membres. Les centrales regroupent plusieurs COOPEC dont elles assurent entre autres la cohésion.

En 1987, les coopératives détenaient l'équivalent de 7% de l`épargne du secteur bancaire. Elles étaient pour la plupart affiliées à des centrales provinciales regroupées à leur tour au niveau national en une Union des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit « UCCEC N. En 1989, l`UCCEC supervisait cinq réseaux provinciaux totalisant 145 coopératives primaires, 274.389 membres et 4,9 millions de dollars américains d'épargne (Lebughe M. et al, 2003).

c) De 1990 à nos jours

Depuis 1991, le contexte socio-économique et politique difficile caractérisé notamment par les pillages, l`hyperinflation, la prise des mesures monétaires incohérentes et l`instabilité politique, a contribué à fragiliser le système financier en RDC et particulièrement les COOPEC.

Ainsi, les coopératives ont perdu, entre 1991 et 1993, près de 80 % de leur clientèle et 66% des fonds placés dans les banques de dépôt, justifiant ainsi le climat de méfiance des membres envers ce mouvement (Lebughe M. et al, 2003).

27 Patience MPANZU BALOMBA, Microfinance en République Démocratique du Congo: Cas du site maraîcher de N'djili/CECOMAF à Kinshasa, 2005, www .mémoire online.com

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Aujourd`hui, la plupart des COOPEC se sont regroupées en 15 centrales et ont adhéré à des structures faîtières de 3ème niveau, à savoir l`Union des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit (UCCEC) et la Confédération Nationale des Coopératives d`Epargne et de Crédit (CONACEC).

Les Institutions de microfinance autres que les COOPEC, se sont développées en RDC dans les années 1990, dans le secteur informel. Elles sont l'OEuvre, dans le quasi majorité des cas, des Organisations Non Gouvernementales « ONG » et des initiatives locales de Développement.27

II.2.2.3. Rôle de la microfinance dans le développement économique

Plusieurs rôles sont attribués à la microfinance dans le processus de développement dont :

1) Favoriser les microentreprises

La microfinance permet aux microentrepreneurs d'investir dans des projets productifs. Elle est généralement réservée aux microentrepreneurs.

Toutefois, pour être considéré comme un client acceptable, un micro-entrepreneur doit parfois disposer d'une activité et fournir la preuve qu'il est en mesure de l'assumer.

Le microcrédit n'est donc pas accessible à tous, et est souvent réservé à des activités productives : artisanat, commerce. Or, les microcrédits au logement s'imposeraient parfois comme un substitut équitable et efficace.

« Ces projets productifs génèrent un revenu plus que suffisant pour rembourser le crédit obtenu et ses intérêts ».

Cette affirmation est en partie exacte, surtout pour les activités de commerce et artisanat. « Des nombreuse recherches ont montré que si la question des services financiers est en effet essentielle, elle n'est cependant pas la seule. Ainsi, d'autres difficultés entravant le bon déroulement des opérations : manque de formation, problèmes d'approvisionnement en matières premières, problèmes de commercialisation ».

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« Le surplus (par rapport aux remboursements) est investi par le micro-entrepreneur dans des éléments permettant l'amélioration des conditions de vie de sa famille ».

On peut l'affirmer mais cela ne résulte pas forcement d'un processus d'accumulation mais de suivie. Ceci pose le problème de l'expérience du surplus temporel.

« L'amélioration des conditions de vie des divers microentrepreneurs d'une communauté donnée doit déboucher sur l'amélioration des conditions de vie de cette communauté ». 28

Si l'on estime que tous les individus d'une communauté peuvent potentiellement se convertir en microentrepreneurs, on suppose que la situation de toute la communauté sera améliorée une fois les conditions de vie des microentrepreneurs améliorées. On peut également estimer que l'amélioration de la situation de quelques-uns aura des retombées indirectes sur tous, et profitera ainsi indirectement à toute la communauté. Il semble exagéré d'imaginer que tous les individus des communautés défavorisées des pays en voie développement puissent se transformer en microentrepreneurs (au sens de la microfinance).

Par ailleurs, il semble, également naïf d'affirmer que, au progrès pour l'ensemble d'une communauté devrait être immédiatement perceptible parce que certains individus bénéficient d'une amélioration de leurs conditions de vie. Cependant, l'importance de la distribution des revenus à l'échelle mondiale et plus encore dans les pays en voie développement, prouve le contraire.

Dans bien de cas, les membres d'une communauté ont au moins autant besoin du développement d'infrastructures collectives que des services de microfinance.

2) Lutter contre la pauvreté

De par le monde aujourd'hui, la microfinance se relève comme un outil équitable et efficient de lutter contre la pauvreté. Certains affirment que la microfinance peut être utile au plus démunis, mais que cette population cible doit également être son objectif prioritaire. D'autres pensent que compte tenu de ses caractéristiques elle n'est probablement pas destinée aux plus pauvres, mais à ceux qui disposent des projets susceptibles d'engranger une rentabilité suffisante pour supporter le coût de service. La microfinance devient donc équitable si projet est porteur. Mais si la microfinance exclut, est-elle vraiment équitable?

28 J. ATTALI et A. BERTRAND, Voyage au coeur d'une révolution : la microfinance contre la pauvreté, JC Lattes, Paris, sd, P.47

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3) promotion des activités de production par les femmes

En ce qui concerne l'aspect social, le système de microcrédit coupe le cordon entre le crédit et une catégorie déterminée de gens. Dans la limite, les crédits n'étaient octroyés qu'aux personnes ayant des comptes en banque, riches et surtout les hommes.

Avec l'émancipation de la femme, le travail n'est plus resté une priorité de l'homme. La femme doit aussi travailler, elle peut bénéficier les mêmes avantages que l'homme, entre autres, l'accès au crédit et l'intégration dans les affaires. D'autant plus que « les gens qui connaissent les manifestations les plus cruelles de la pauvreté sont les femmes au foyer ».29 La microfinance est une solution à ce problème.

En définitif, nous affirmons que la microfinance peut aider les pauvres à créer des entreprises viables peu importe l'initiative féminines ou masculines.

II.2.2.4. Situation actuelle de la microfinance en RDC

La RDC n'a pas été épargnée de la crise financière internationale. En effet, l'évolution du cadre macroéconomique au cours de l'exercice 2009 par exemple a été marquée par un ralentissement de l'activité économique consécutif à l'environnement international défavorable. Le taux de croissance économique s'est établi à 2.8% contre 6.2% une année plutôt. L'inflation a atteint 53.4% en 2009 contre 27.6 en 2008.30

Depuis plus d'une décennie, cette crise a laissé des séquelles sur le système financier. Nous citerons entre autres :

ü la faillite des banques commerciales contrôlées par l`Etat ;

ü la réduction significative des activités des institutions financières non bancaires.

Selon la Banque Centrale du Congo, le secteur de microfinance a connu une évolution positive entre 200782008. Une période pendant laquelle, ce secteur a été marque par un accroissement du nombre des institutions et la bonne performance enregistrée par quelques structures, particulièrement celles de Kinshasa. Toutefois, la plupart de ces institutions ont été d'une mauvaise qualité du portefeuille des crédits.

Néanmoins, le poids du secteur de microfinance dans le système financier congolais reste encore faible; il ne représente que 4.74% en 2009.

29 M. YUNUS, Vers un monde sans pauvreté : l'autobiographie du banquier des pauvres, JC ATTES, 1998, P. 54

30 Banque Centrale du Congo, Op. Cit, p10

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De manière générale, les acteurs impliqués dans ce secteur en République Démocratique du Congo sont :

o des individus ou des groupes de base bénéficiaires des services de microfinance ;

o les ONG de diverse nature, qui ont en leur sein des volets microcrédits;

o des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) formels et semi-formels;

o des bailleurs de fonds qui interviennent, soit dans la promotion de ces SFD au niveau du renforcement des capacités, soit dans leurs actions sur le terrain par l`octroi de financement ;

o le Gouvernement et la Banque Centrale Congo.

Les institutions du Système Financier Décentralisé (ISFD) opérant en République Démocratique du Congo se reconnaissent par l'exercice de l'une ou plusieurs activités ci-après :

1. l'octroi de microcrédit en espèce ou en nature ;

2. la mobilisation de l'épargne ;

3. l'utilisation d'un système de garantie des crédits très simplifié. En plus, ces institutions se caractérisent par :

des conditions d'adhésion ou d'ouverture des comptes très simples;

des taux d`intérêts généralement sur ressources affectées et sur ressources propres;

des faibles ressources par rapport aux besoins.

11.2.2.5 Catégories d'institutions de microfinance

De toutes les catégories réglementaires envisageables a priori pour abriter les activités de microfinance, la banque est à la fois celle qui offre le plus de possibilités et celle pour laquelle l'obtention d'un agrément est la plus difficile.

Pour chaque cas, il importe de voir les conditions générales posées, principalement en ce qui concerne la forme juridique et le capital minimum requis, et les limites de cette autorisation en termes d'opérations autorisées.

Nous présentons dans les lignes qui suivent quelques institutions financières opérant dans le secteur de microfinance :

a) Banque :

Les banques sont autorisées à effectuer toutes les opérations bancaires, à savoir la réception de fonds du public (épargne), le crédit, l'émission et la gestion de moyens de paiement (chèque, carte de retrait et de

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crédit, mais aussi monnaie électronique et opérations de transferts liés aux téléphones portables) et les opérations de virements de fonds internationaux.

Elles peuvent effectuer toutes opérations de microfinance, sans limitation de montant, ce qui leur permet de développer une activité financière au-delà de la stricte clientèle de la microfinance. Ce type d'agrément peut être un atout pour permettre à la banque d'accompagner la croissance de ses meilleurs clients avec des financements plus élevés, de type « crédit aux PME » ou « méso finance ».

b) Etablissement financier (ou société de financement) :

Les établissements financiers ne peuvent normalement pas recevoir de fonds du public à vue, ou à moins de deux ans de terme. Ce statut ne peut donc intéresser que des institutions qui se spécialiseraient dans le microcrédit, à l'exclusion de toute autre prestation de microfinance. Il est assez peu usité en microfinance, sauf à y intégrer les sociétés de crédit à la consommation.

c) Institution financière spécialisée (IFS) :

Les IFS sont en général des établissements de crédit investis d'une mission d'intérêt général ou de « service public », à savoir le financement du développement économique.

Dans la mesure où l'on peut plaider que la microfinance, en tant qu'outil de lutte contre la pauvreté, remplit une mission d'intérêt général différente de celle des banques « classiques », on pourrait concevoir la création d'une solution sur mesure afin d'encadrer l'activité des IFS de manière adaptée. Toutefois, cette solution n'est pour l'instant que peu utilisée par les autorités réglementaires.

d) Institution financière mutualiste (IFm) :

On regroupe dans les IFM à la fois les coopératives et associations mutualistes d'épargne et de crédit des PED et les réseaux mutualistes bancaires de pays davantage développés (France, Maroc), bénéficiant d'un agrément dans le cadre de la loi bancaire, le plus souvent en tant que banques coopératives régionales ou nationales.

Les IFM ont toujours débuté leurs activités avec un capital minime, voire sans capital, celui-ci étant progressivement constitué par l'accumulation d'excédents de gestion ou par des politiques volontaristes de souscription de parts sociales par les sociétaires. En conséquence, pratiquement aucune législation financière encadrant les IFM ne leur impose de capital minimum pour démarrer leurs activités.

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Toutes les IFM ou Coopec sont habilitées à collecter l'épargne de leurs membres et à leur consentir du crédit. En ce sens, les fonctions essentielles de la microfinance peuvent être réalisées. La situation est plus nuancée concernant les autres services financiers (virements de fonds, moyens de paiement, etc.). En principe, la réglementation ne les autorise pas ou seulement en interne au réseau.

e) Institution de microfinance non mutualiste :

Il n'existe pas d'unicité des IMF non mutualistes, mais plutôt une double distinction entre :

8 celles qui peuvent collecter l'épargne du public et celles limitées à l'octroi de crédit ;

8 celles qui sont contraintes au statut de SA (société de capitaux) par la loi et celles qui peuvent adopter d'autres formes (associations à but non lucratif notamment).

La réglementation de la microfinance dans la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire De l'Afrique Centrale) et celle des pays qui s'en sont inspirés opèrent une distinction entre les IMF non mutualistes qui collectent de l'épargne et octroient du crédit et les IMF qui ne peuvent recevoir de fonds du public. Ces réglementations reproduisent ainsi la distinction classique entre banques et établissements financiers.

Sauf exception, ces IMF ne peuvent normalement pas réaliser d'opérations avec l'étranger, ni émettre de moyens de paiement, ni prendre de participations dans des entreprises non financières.

f) Etablissements de paiement (EP) et/ou de monnaie électronique (EME)

L'objet de ces établissements est principalement d'offrir des moyens de paiement, sur un plan local (achats auprès d'un commerçant, remboursement d'un crédit consenti par une institution financière...) ou international (transfert de fonds des travailleurs migrants...).

Nous pouvons aussi citer en passant les intermédiaires en opérations bancaires applicables dans les pays de droit d'inspiration francophone qui ont prévu dans leur réglementation le cas particulier des IOB : « est intermédiaire en opérations de banque toute personne qui, à titre de profession habituelle, met en rapport les parties intéressées à la conclusion d'une opération de banque, sans se porter ducroire (garant) » ce qui s'apparente aux courtiers et « commissionnaires » dans la RDC mais aussi les micro-IMFs le plus souvent à caractère mutualiste et l'IMF de « niche ».

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A la différence des IMF non mutualistes décrites plus haut, ces associations non seulement ne peuvent jamais collecter d'épargne du public, mais en plus ne peuvent consentir que certains crédits à certaines catégories socioprofessionnelles restrictivement définies. En cela, ce ne sont pas des « généralistes » de la microfinance mais des structures de financement dédiées à un certain type d'activité.

II.3. PERFORMANCE DE REMBOURSEMENT DES CREDITS

II.3.1. CONTEXTE

Le principal objectif des institutions de microfinance (IMFs) est de donner aux pauvres l'accès aux services financiers (épargne et crédit) afin de limiter les contraintes financières aux quelles ils font face et de lutter contre la pauvreté.

Qu'elle soit à but lucratif ou non, toute IMF cherche à obtenir des taux de remboursement les plus élevés possibles. Des taux de remboursement élevés sont en effet associés à des rotations des capitaux financiers pour ses emprunteurs.

L'amélioration des taux de remboursement peut aussi permettre de réduire la dépendance aux subventions de l'IMF.

Les principaux facteurs influençant le remboursement des prêts sont liés aux asymétries d'information, aux chocs négatifs c'est- à-dire le non remboursement des capitaux empruntés auxquels font face les emprunteurs ou à la mauvaise qualité d'institutions telles que la justice.

Les asymétries d'informations apparaissent lorsqu'il est coûteux pour l'IMF d'obtenir des informations sur les caractéristiques ou le comportement de l'emprunteur.

Ces asymétries génèrent des problèmes de sélection adverse ,attribution de prêts aux emprunteurs très risqués ,ainsi que des problèmes d'aléa moral, situation où l'emprunteur agit d'une manière non appropriée (il fait peu d'effort ou des efforts insuffisants pour faire fructifier son prêt ou l'utilise de manière non appropriée).

Les problèmes de sélection adverse et d'aléa moral augmentent la proportion d'emprunteurs qui ne peuvent rembourser leur prêt à la date d'échéance car le rendement de l'utilisation de leur prêt ne le leur permet pas.

Les IMFs doivent donc développer des méthodologies de prêt qui permettent de contourner ces problèmes de sélection adverse, d'aléa moral et de défaut stratégique.

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Dans cette partie, nous souhaitons contribuer à l'amélioration de la performance de remboursement des IMFs en examinant les déterminants des taux de remboursement.

I.3.2. AMELIORER LA PERFORMANCE DE REMBOURSEMENT

Un taux de remboursement parfait (100 %) à l'échéance peut être assimilé à un optimum de premier rang. Si l'IMF ne peut atteindre un tel taux à l'aide des différents éléments de la structure incitative de sa méthodologie de prêt, elle utilisera des stratégies de second rang afin d'accroître sa performance de remboursement. Elle cherchera ainsi à attribuer des prêts plus élevés aux emprunteurs moins risqués ou à réduire la durée des retards de remboursement.

II.3.2.1. Optimum de premier rang en matière de remboursement

Le rationnement du crédit et l'utilisation de collatéral sont les deux méthodes les plus fréquemment utilisées par les banques pour limiter les problèmes d'asymétrie d'information sur le marché du crédit. Ces méthodes conduisent mécaniquement à l'exclusion des emprunteurs pauvres du marché du crédit.

Afin d'expliquer comment la microfinance réussit avec succès à prêter à ces emprunteurs pauvres, de nombreux travaux utilisent des modèles d'agence pour montrer qu'en prêtant à des groupes d'emprunteurs conjointement solidaires constitue un mécanisme incitatif de remboursement de leurs prêts, les contrats de microfinance permettent de remédier à la sélection adverse et aux problèmes d'aléa moral liés aux asymétries informationnelles.

D'autres modèles démontrent également que l'utilisation de contrats de prêts groupés permet également d'améliorer les taux de remboursement car les interactions sociales rendent plus coûteuse, pour les emprunteurs la stratégie de non-remboursement.

Les liens sociaux et l'homogénéité des groupes d'emprunteurs influencent également la performance de remboursement car ils favorisent le contrôle des actions des emprunteurs et la pression au remboursement des membres du groupe de même qu'ils peuvent directement résulter de l'auto sélection efficace des membres du groupe de prêt.

L'utilisation d'échéances fréquentes pour le remboursement ou de mécanismes incitatifs dynamiques sont d'autres mécanismes utilisés par les institutions de microfinance pour augmenter leur performance de remboursement.

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Par ailleurs, l'offre de services non financiers en complément des services d'épargne et de crédit accroît la capacité des emprunteurs de rembourser tout en augmentant la valeur qu'ils portent à leur relation à l'institution de microfinance. L'ensemble des mécanismes susmentionnés sont appréciés comme des innovations financières.

On parle de mécanismes incitatifs dynamiques pour faire référence à la menace de ne plus attribuer de prêt à un emprunteur qui n'a pas respecté le calendrier de remboursement de son prêt. Les mécanismes incitatifs dynamiques sont d'autant plus forts que l'IMF attribue des prêts plus importants à chaque nouveau cycle de crédit aux emprunteurs ayant fait preuve d'une bonne discipline dans leur remboursement, qui permet aux IMFs de prêter aux pauvres tout en respectant des objectifs de viabilité financière.

Lorsque l'utilisation de ces mécanismes est insuffisante pour permettre à l'IMF d'atteindre un taux de remboursement de 100 %, taux qui correspond à l'optimum de premier rang, et lorsque les emprunteurs n'ont pas tous la même probabilité de défaut, l'IMF peut chercher à atteindre un optimum de second rang où le montant total des prêts remboursés à temps est maximum.

Dans la section suivante, nous expliquons pourquoi les emprunteurs sont intéressés par des prêts plus larges et pourquoi les IMFs devraient, afin d'atteindre l'optimum de second rang, attribuer des prêts plus importants aux emprunteurs ayant des probabilités de rembourser à temps plus élevées.

II.3.2.2. L'optimum de second rang : accroître la valeur des dettes remboursées à l'échéance

a) Le contexte:

Considérons une institution de microfinance qui fournit des prêts à des groupes solidaires à un taux d'intérêt unique. Les emprunteurs de cette IMF diffèrent de par leur village, groupe solidaire, capacités et préférences.

Lorsque le rationnement du crédit est très important, il existe un éventail diversifié de projets productifs et la productivité moyenne du capital est croissante. Le profit espéré de l'emprunteur augmentera donc avec la taille du prêt pour une durée de prêt donnée.

L'emprunteur peut acquérir des informations sur l'argent nécessaire pour chacun des projets qu'il peut gérer de même que sur les rendements et la probabilité de réussite de ces projets avant de faire une demande de prêt. Les projets qu'il envisage doivent être tels que, à chaque

47

échéance de remboursement partiel ou final, la somme des bénéfices générés par le projet et des bénéfices générés par les autres activités du ménage est supérieure à la somme due.

b) Le comportement de l'emprunteur : demande de crédit et remboursement

Nous considérons un emprunteur qui a la possibilité d'emprunter auprès d'une institution de microfinance. La demande de prêt de cet emprunteur est caractérisée par la taille du prêt qui maximise le rendement espéré du prêt.

La durée optimale du prêt dépend de la distribution dans le temps des bénéfices issus du projet, de la taille du projet, des préférences de l'emprunteur pour la consommation présente et de la conditionnalité de l'attribution des prêts au remboursement des prêts précédents. Il y a traditionnellement peu de flexibilité dans les maturités proposées des microcrédits et ainsi nous considèreront la durée du prêt comme une variable exogène.

En vertu du comportement de rationalité qui caractérise l'emprunteur, celui ci sélectionne pour chaque taille de prêt, le projet qui lui permet de maximiser ses bénéfices espérés.

Comme ces derniers sont une fonction croissante de la taille du prêt, l'emprunteur préfèrera toujours des prêts plus gros. Il demandera donc à l'IMF le prêt le plus important qui lui soit possible de demander étant donné l'ensemble des projets qu'il peut entreprendre, en tenant compte des caractéristiques de l'emprunteur, de son environnement et celles de son groupe de prêt.

La vitesse de l'évolution de la probabilité de non-remboursement avec la taille du prêt varie selon les emprunteurs en fonction de leurs dotations initiales et des coûts qu'ils associent aux stratégies d'aléa moral et de défaut stratégique.

c) Réaction de l'IMF : augmenter la valeur des prêts remboursés à temps

Si, comme évoqué en fin de section précédente, l'IMF ne peut atteindre un taux de remboursement de 100 % à l'aide des différents mécanismes incitatifs de sa méthodologie de prêt, l'IMF devra se fixer un nouvel objectif en matière de performance de remboursement. Afin de ne pas dépasser ce nouveau taux cible de défaut, l'IMF attribuera des prêts plus grands aux emprunteurs moins risqués, si elle peut observer des différences dans les probabilités de remboursement de ses emprunteurs.

48

II.3.3. PRESENTATION DE LA COOPEC ADEC : SES PRODUITS

La COOPEC ADEC étant une organisation sans but lucratif, met à la disposition de ses membres deux types de produits à savoir : l'épargne et le crédit. En parlant de ces deux produits, nous allons nous atteler plus au crédit qu'à l'épargne.

II.3.3.1. L'épargne

L'épargne c'est l'ensemble des sommes mises en réserve ou employés pour créer un capital, c'est l'économie. Epargner c'est conserver ou accumuler par l'épargne ; au sein de la Coopec ADEC, l'épargne est enregistrée lorsque les membres déposent dans leurs comptes des fonds. Il existe deux types d'épargnes au sein de la COOPEC ADEC :

- L'épargne à vue : le membre a accès à son épargne quand il veut ;

- L'épargne à terme : le membre signe un protocole de constitution de dépôt à terme, la COOPEC ADEC rémunère le montant placé au taux intérêt mensuel.

Notons qu'en ce qui concerne l'épargne, il est prévue l'épargne à vue qui n'est pas rémunéré et l'épargne à terme qui est rémunérée. La fraction du volume du montant à placer, il est prévu une possibilité de marchandage du taux en faveur du client qui veut un placement.

Pour être épargnant (pour adhérer) au sein de la COOPEC ADEC, il faut remplir les conditions suivantes :

- Être de bonne conduite, vie et moeurs, témoigné par un parrain c'est-à-dire un ancien membre de la COOPEC ADEC;

- Déposer deux photos passeports en couleurs au secrétariat (visa et réception) ;

- Payer les frais d'adhésion qui sont payés par catégories de compte que le membre souhaite ouvrir.

II.3.3.2. Le crédit

Ce produit est d'une importance capitale au sein de la coopec ADEC, car, grâce à celui-ci, la Coopec couvre ses différentes charges qu'elle supporte. Les autorités de crédit ou agents de crédit sont d'une importance capitale pour une coopérative d'épargne et de crédit afin de permettre à celle-ci d'atteindre la pérennité, être viable mais aussi vivre l'autosuffisance.

49

1) Types de crédits à la Coopec ADEC

Le détenteur d'un compte au sein de la COOPEC ADEC peut demander un crédit. Pour cela, il fait une planification d'utilisation et introduit sa demande en bonne et due forme.

Le remboursement du capital est étalé de manière égale sur une échéance tandis que les intérêts sont dégressifs jusqu'à l'échéance. Il est accordé pour une période relativement courte.

Au sein de la COOPEC ADEC, les types de crédits suivants sont organisés :

a) Crédit dédouanement : Il est sollicité par le membre qui est en extrême urgence afin de financer les opérations commerciales relatives au dédouanement des marchandises et autres commandes urgentes. Ce crédit est à très court terme, généralement 3 mois au taux d'intérêt de 5%. Il peut s'agir de :

> Dédouanement d'un lot de marchandises ;

> Déclaration de marchandises couvertes par des ventes par avance ;

> Déclaration des produits pétroliers ;

> Achats de carburants ; etc.

b) Le crédit ordinaire : Il s'agit généralement d'un prêt à caractère commercial ne répondant pas à un caractère d'urgence mais plutôt à un besoin de financement de l'activité du membre.

Ce crédit peut revêtir plusieurs formes :

> Le crédit ordinaire élevage ;

> Le crédit ordinaire complément achat parcelle ;

> Le crédit ordinaire achat matériels de construction ;

> Le crédit ordinaire commercial ;

> Le crédit ordinaire agricole ;

> Le crédit ordinaire mariage, deuil ou social ;

> Le crédit ordinaire achat véhicule ; etc.

c) Microcrédit : Ce sont des crédits destinés aux personnes pauvres (déminues) dites aussi populations pauvres.

En effet, la Coopec ADEC tient non seulement à améliorer la situation socio économique de ses membres mais aussi elle vise à promouvoir l'idée de l'homme responsable c'est-à-dire qui est capable de répondre à ses actes avec des moyens dont il dispose.

50

d) Crédit exceptionnel: Outre la forme classique de crédit, certains membres peuvent bénéficier des crédits en termes de ligne de crédit, pour répondre au besoin urgent à caractère social ou économique. Ce type de crédit peut être porteur d'intérêt en concurrence de 1%, dans ce cas le plafond est fixé à 300$.

Il s'agit de :

· Un crédit à payer dans 3jours ;

· Paiement des frais scolaires ou académiques ;

· Frais d'expédition d'un cadavre ;

· Autre cas social urgent sur appréciation du membre et du service technique de la Coopec.

Dans le cas où les lignes de crédit sont porteuses d'un taux d'intérêt de 2.5%, ces crédits peuvent être :

· Déclaration des marchandises à écouler très rapidement ;

· Transaction des souliers usagés ; etc.

Le plafond de ces crédits est fixé à 5000$, seuls les membres peuvent en bénéficier.

2) Conditions d'éligibilité au crédit et d'octroi

D'une manière générale, les conditions d'éligibilité à n'importe

quel type de crédit sont les suivantes :

Etre membre de la Coopec ADEC ;

Etre majeur et capable de contracter ;

Etre membre actif durant au moins une période d'un mois ;

Avoir effectué des mouvements de dépôt et de retrait sur sa fiche de

compte ;

N'avoir pas un prêt en souffrance de paiement sauf dans le cas de

crédit exceptionnel ;

Jouir d'une garantie morale et matérielle jugée suffisante.

3) Contenu du dossier de demande de crédit

o Lettre et formulaire de demande de prêt motivée et signée par le membre emprunteur et paraphée par l'époux(e) ou l'héritier du membre pour prise de connaissance afin d'assumer les conséquences en cas de non respect d'engagement ;

o Les originaux du titre des propriétés ou de l'acte de retenu salaire ;

o Preuve de payement de frais d'ouverture de dossier ;

51

O Les PV de décentes sur terrain sur service de crédit contenant le détail sur les garanties proposées par l'emprunteur ;

O Le contrat de prêt à parapher et à signer par les parties contractantes en présence de l'avocat conseil pour compte de la Coopec et de l'emprunteur en qualité de témoin ;

O Le PV de délibération de la commission de crédit signé par la majorité de membre réunis pour la circonstance.

O Photocopie des pièces d'identités de membre.

52

:

CHAPITRE TROISIEME

INCIDENCE DE CREDITS SUR LES REVENUS DES
BENEFICIAIRES

Ce chapitre constitue l'atterrissage de notre travail, il sera subdivisé en deux sections dont la première qui consiste à étudier le portefeuille de crédit, son évolution, l'élasticité de la demande de crédit ; en second lieu, nous allons dégager l'impact de ces crédits sur le revenu des bénéficiaires grâce au modèle économétrique que nous proposerons dans la suite.

III.1. ETUDE DU PORTEFEUILLE DE CREDIT DE L'ADEC

Dans cette partie, il sera question d'analyser la situation du portefeuille de crédit afin de dégager le rationnement des bénéficiaires en terme de besoin de financement pour satisfaire leur demande, en suite analyser l'efficacité de ce portefeuille en terme de remboursement.

Tableau n°1: Situation du portefeuille de crédit 2008 en USD

Rubriques

Crédits sollicités

Accordés

Besoin de financement

Montant

%

Montant

%

Crédit

dédouanement

664040

548790

58,7

115250

10,5

crédit ordinaire

291800

259400

27,7

32400

2,9

Microcrédit

71610

53220

5,7

18390

1,7

Crédit

exceptionnel

74103

73503

7,9

600

0,05

TOTAL

1101553

934913

100

166640

15,12

Source : nos investigations sur terrain

Parmi les crédits accordés par la Coopec ADEC en 2008, la part de crédit dédouanement est de 58.7%. De ce fait, on constate que les bénéficiaires de crédit au sein de cette institution, ont sollicité plus de crédits express par rapport aux autres types de crédits.

53

Comparativement au besoin exprimé, et relativement à chaque type de crédit, on remarque que ceux qui sollicitent les crédits express sont rationnés en raison de 10.46%, mais globalement, ce taux de rationnement représente 15.12% de crédits sollicités qui est considéré comme étant la part que la coopérative n'a pas accordé à la demande lui adressée afin de permettre une satisfaction totale de demandeurs de crédits en vue de financer leurs activités ; d'où une satisfaction de 84.88%.

Tableau n°2 : Situation de recouvrement en 2008

Rubrique

Cap à
recouvrer

Cap

recouvré

Solde

Taux de
recouvrement

Crédit

dédouanement

606909

379308

227601

62,5

crédit ordinaire

234116

202285

31831

86,4

Microcrédit

70473

53329

17144

75,7

Crédit exceptionnel

60661

31193

29468

51,4

TOTAL

972159

666115

306044

68,5

Source : nos investigations sur terrain

En observant ce tableau, nous constatons que la commission chargée de recouvrement de la Coopec ADEC, a recouvré 68.5% sur la totalité de crédits accordés; ce même tableau nous renseigne que les crédits ordinaires ont été les plus liquides c'est-à-dire ont été les plus recouvrés, autrement dit les bénéficiaires de crédit ordinaire, au cours de cette année ont remboursé une part importante par rapport aux autres bénéficiaires d'autres crédits et cela en raison de 86.4% ; contrairement au crédit exceptionnel dont ses bénéficiaires n'ont remboursé que 51.4% sur l'ensemble de crédit reçu dans cette catégorie.

Tableau n°3 : situation de crédit 2009 en $

Rubriques

Crédit sollicité

Crédit accordé

Besoin de
financement

 

MONTANT

%

MONTANT

%

Crédit dédouanement

464500

392000

48,8

72500

7,6

crédit ordinaire

348250

268350

33,4

79900

8,4

Microcrédit

42670

39890

4,9

2780

0,3

Ligne/facilité de caisse

99917

102917

12,8

-3000

-0,3

TOTAL

955337

803157

100

152180

15,9

Source : nos investigations sur terrain

54

Ce tableau nous renseigne que, conformément à la demande de crédit exceptionnel reçue, au cours de cette année, la Coopec ADEC a servi plus étant donné qu'il avait une demande supplémentaire de l'année 2008 qui n'a pas été servie, c'est pourquoi, elle enregistre un montant avec un signe négatif dans sa caisse de -3000$ qui représente la somme que la Coopec AEDC a servie au cours de l'année 2009 dont la demande était analysée et déclarée recevable en 2008. Au cours de cette année une part importante de crédit dédouanement a été 392000$ par rapport aux autres types de crédits sollicités. Quant à la satisfaction de besoin exprimé par les membres de la Coopec ADEC, il se dégage une satisfaction de 84.1% soit 803157$.

Tableau n°4 : situation de recouvrement en 2009

Rubriques

Cap à
recouvrer

cap

recouvrés

Cap échus
non payés

Crédit en
circulation

TR

Crédit dédouanement

286250

265750

20500

93750

92,8

crédit ordinaire

215587

169078

46509

52797

78,4

Microcrédit

33427

29923

3504

6143

89,5

Ligne/facilité de caisse

102917

82390

20527

0

80,05

TOTAL

638181

547141

91040

152690

85,7

Source : nos investigations sur terrain

Relativement aux types de crédits, le tableau ci-dessus nous renseigne que ce sont les crédits express qui ont été les plus recouvrés et cela en raison de 92.8%, par contre, les crédits ordinaires n'ont été recouvrés qu'en terme de 78.4%.

Dans l'ensemble les crédits à recouvrer au cours de l'exercice 2009 d'ordre de 638181$, seuls 85.7% soit 547141$ ont été remboursés, la différence soit 91040$ demeure impayé ainsi 152690$ dont l'échéance n'est pas encore à terme soit 152690$. Face à cette situation, nous remarquons que, dans une situation de mauvaise conjoncture, où l'économie est en situation de crise, dépression voire même de récession, la coopérative ADEC courait un risque de trésorerie que nous calculons comme suit :

55

Ecap échu non recouvré+Ecrédit en circ. 91040+152690

Risque de tréso. = * 100 = * 100 = 38%

E capital à recouvrer 638181

Grâce à cette équation, nous remarquons qu'en 2009, la Coopec ADEC, dans la distribution de crédit courait un risque trésorerie de 38%

Tableau n°5: situation du portefeuille de crédit en $ exercice 2010

RUBRIQUES

C0REDIT SOLLICITE

CREDIT ACCORDE

BESOIN DE
FINANCEMENT

Montant

%

Montant

%

Crédit dédouanement

221350

176350

41,07

45000

8,5

crédit ordinaire

227450

185300

43,16

42150

8

Microcrédit

40350

27500

6,40

12850

2,4

Ligne/facilité de caisse

40200

40200

9,36

0

0

TOTAL

529350

429350

100

100000

18,9

Source : nos investigations sur terrain

Nous constatons à travers ce tableau que la coopérative d'épargne et de crédit ADEC a éprouve un besoin de 100000$ pour financer les crédits sollicités par ses membres, soit un rationnement de crédit de la part de ses membres de 18.9% ; le crédit ordinaire étant le plus sollicité au cours de l'année 2010, soit 43.1% du volume global de crédits et moins sont sollicités, les microcrédits

Tableau n°6 : situation de recouvrement en 2010

Types de crédits

Cap à
recouvrer

Cap recouvrés

Solde

Tr

Crédit dédouanement

166350

162840

3510

97,9

crédit ordinaire

153684

137795

15889

89,7

Microcrédit

21990

20747

1243

94,3

Ligne/facilité de caisse

39700

21355

18345

53,8

TOTAL

381724

342737

38987

89,8

Source : nos investigations sur terrain

Nous remarquons grâce à ce tableau que sur l'ensemble de crédits accordés, les crédits express ont été les plus recouvrés en raison de

56

97.9% par rapport à d'autres ; et sur l'ensemble de crédits accordés, nous constatons un recouvrement de 89.9% avec un portefeuille à risque de 10.1% soit 38987$ à recouvrer.

Nous remarquons ensuite que le recouvrement au cours de cette année a connu une évolution par rapport à l'année précédente(2009)

Tableau n°7 : situation du portefeuille de crédit en $ fin 2011

Rubriques

Crédit sollicite

Crédit accorde

Besoin de
financement

Montant

%

Montant

%

Crédit dédouanement

305900

285850

48,6

20050

3,4

Crédit ordinaire

212250

236150

40,1

-23900

-4,0

Microcrédit

27740

20440

3,4

7300

1,2

Crédit exceptionnel

51020

46290

7,9

4730

0,8

TOTAL

596910

588730

100

8180

1,4

Source : nos investigations à l'ADEC

Ce tableau nous montre que le crédit dédouanement est toujours plus sollicité avec une proportion de 48.6% sur l'ensemble de crédit accordé par rapport aux autres types et que, il a fallut leur octroyer un montant supplémentaire de 8180$ afin de permettre aux demandeurs de maximiser leur utilité, ce qui constitue un besoin de financement pour eux ;

On constate aussi une facilité de caisse quant à ce qui concerne le crédit ordinaire dont une demande anticipée a été adressée à la Coopec ADEC, celle-ci ayant approuvé cette demande a servi au cours de l'année 2010 un montant de 23900$ qu'elle a comptabilisé pour en 2011.

Tableau n°8 : situation de recouvrement en 2011

Types de crédits

Crédit
accordé

Cap à
recouvrer

Cap

recouvré

Solde

Crédit en
circulation

Tr

Crédit dédouanement

285850

128350

118950

9400

157500

92,68

Crédit ordinaire

236150

190102

171439

18663

46048

90,18

Microcrédit

20440

19484

17194

2290

956

88,25

Crédit exceptionnel

46290

46290

43165

3125

0

93,25

TOTAL

588730

384226

350748

33478

204504

91,29

Source : nos investigations à l'ADEC

57

En examinant ce tableau, nous constatons que le crédit dédouanement est le plus recouvré et au cours de cette année, sur l'ensemble du portefeuille à recouvrer, 91.29% a été recouvré ; néanmoins, nous remarquons une part importante de crédit en circulation. Les microcrédits étant les moins liquides, ce qui laisse croire que ces derniers seraient les plus risqués.

Tableau n°9 : synthèse du portefeuille de crédit en $ de 2008-2011

Rubriques

Sollicité

Accordé

Besoin de
financement

Montant

%

Montant

%

Montant

%

Crédit

dédouanement

1655790

52,01

1402990

51,38

252800

7,94

Crédit ordinaire

1079750

33,92

949200

34,76

130550

4,10

Microcrédit

182370

5,72

141050

5,16

41320

1,29

Crédit exceptionnel

265240

8,33

237060

8,68

28180

0,88

TOTAL

3183150

100

2730300

100

452850

14,22

Source : nos investigations à la Coopec ADEC

Ce tableau nous présente l'image du portefeuille crédit au cours de 4 ans soit de 2008 en 2011, il nous renseigne également sur le volume global de crédit sollicité par les membres de la Coopec ADEC/Goma pour chaque catégorie de crédit ; nous constatons qu'au cours de cette période les clients de cette institution sont rationnés en raison de 14.22% par rapport à leur demande globale. Ce rationnement de crédit peut laisser croire qu'il constituerait un besoin de financement de l'entreprise, ce qui n'est pas toujours vrai car la Coopec peut n'avoir pas accordé ce montant non, parce qu'elle en manque mais pour des raisons stratégiques.

Il importe de souligner aussi que le crédit dédouanement sur l'ensemble du portefeuille au cours de cette période est le plus sollicité et présente un besoin de financement aussi supérieur que d'autres soit 7.94% contrairement au microcrédit en destination des pauvres qui est le moins sollicité et cela en raison de 5.16% de l'ensemble de crédit.

Cette situation peut être représentée graphiquement comme suit :

58

Evolution d'octroi des crédits

Sollicités Accordés Besoin

 

Cr express

Cr odr.

Micro

Cr

exceptio.

Sollicités

1655790

1079750

182370

265240

Accordés

1402990

949200

141050

237060

Besoin

252800

130550

41320

28180

1800000

1600000

1400000

1200000

1000000

800000

600000

400000

200000

0

La lecture de ce graphique nous renseigne sur la demande et l'octroi de crédit selon chaque catégorie; nous remarquons que la Coopec ADEC investi plus dans le crédit dédouanement ce qui nous laisse croire que c'est la catégorie la plus rentable suivie de crédit ordinaire ; la part allouée aux microcrédits reste insignifiante par rapport à l'objectif de la microfinance.

Tableau n°10 : situation de recouvrement en $ de 2008 en 2011

TYPES DE
CREDITS

CAP A RECOUVRER

CAP

RECOUVRES

SOLDE

TR

Crédit

dédouanement

1187859

926848

261011

78,0

crédit ordinaire

793489

696486

97003

85,8

Microcrédit

145374

121193

24181

83,3

Ligne/facilité de caisse

249568

178103

71465

71,3

TOTAL

2376290

1922630

453660

80,24

Ce graphique précise l'évolution de recouvrement pour chaque catégorie de crédit, grâce à ce même graphique, nous pouvons affirmer sans

59

Source : nos investigations sur terrain

Grâce à ce tableau, nous remarquons que sur l'ensemble des capitaux à recouvrer au cours de quatre ans, sur 2376290$ représentant le capital à recouvrer, 1922630$ ont été recouvrés soit 80.90% ; et que 453660$ n'ont pas été recouvrés ; il sied de signaler que sur la partie non recouvrée, il y a une part de crédit en circulation.

Nous constatons aussi, selon la part allouée à chaque type de crédit, que le crédit ordinaire représente une part importante en terme de recouvrement soit 85.8% du volume global recouvré suivi de microcrédit avec 83.3% ainsi que le crédit dédouanement avec 78.0% et en fin le crédit exceptionnel avec 71.3%, cela nous laisse croire que le crédit ordinaire est la catégorie la moins risquée c'est-à-dire le plus remboursable alors que le crédit exceptionnel le plus risqué selon le critère de recouvrement du portefeuille de crédit de la coopec ADEC/Goma.

Evolution de recouvrement des crédits de 2008 à 2011 par catégories

 

Crédit
dédouane
ment

crédit
ordinaire

Microcrédi

t

credit
exception
nel

CAP A RECOUVRER

1187859

793489

145374

249568

CAP RECOUVRES

926848

680597

121193

178103

SOLDE

261011

112892

24181

71465

CAP A RECOUVRER CAP RECOUVRES SOLDE

Graphiquement, nous pouvons représenter la situation de recouvrement au cours de quatre années de notre étude de la manière suivante.

60

ambages que les crédits dédouanement sont les plus liquides que d'autres et que les microcrédits apparaissent les plus risqués. Au regard de ce graphique, comparativement au crédit ordinaire, le crédit dédouanement présente un écart aussi important non recouvré. Nous ne pouvons pas aussi affirmer que les crédits exceptionnels sont moins liquides en terme de remboursement que les microcrédits car, cette catégorie renferme non seulement les lignes de crédits mais aussi les facilités de caisse.

III.2. CALCUL DES ELASTICITES CREDITS

Tableau n°10 : Elasticités de la demande de crédits de 2008-2011

y/x ?X/?y

Elasticité Elasticité

moyenne

ANNEE X Y ?x ?y

- - - - -

0,95

1101553 934913

955337 803157 146216 131756 0,84 0,90 0,76

529350 429350 425987 373807 0,81 0,88 0,71

596910 588730 67560 159380 0,99 2,36 2,33

2008

2009

2010

2011

Source : nos investigations sur base de nos calculs

X : représente les crédits sollicités ;

Y : crédits accordés ;

?Y : variation de crédits accordés ;

?X : variation de crédits sollicités.

011 =

Y

X

?X *

?Y

Ce tableau présente l'évolution de l'élasticité crédits sollicités-accordés au cours de la période de notre étude ; sur ce, l'on constate que les crédits accordés ont été globalement inélastiques tout au long de cette période et cela en terme de 0,95 soit 95%. Cela veut dire tout simplement que, lorsque le crédit sollicité augmente d'une unité monétaire, le crédit accordé diminue de 0,95 unité. Comme on peut le remarquer, au cours de l'an 2009, on a connu une inélasticité de 0,76 c'est-à-dire que pour une unité monétaire supplémentaire demandée, la Coopec ADEC en a réduit 0,76 de même pour l'année 2010, et qu'au cours de l'année 2011, on a enregistré

processus d'octroi de crédits, la COOPEC ADEC a réalisé, au cours de la

61

une élasticité et cela en raison de 2,33 pour dire que sur une demande de plus d'une unité, la Coopec a réduit 2,33 unités.

Autrement dit, lorsque la demande de crédit devient de plus en plus forte, la Coopec réduit son offre afin de minimiser le risque de trésorerie qu'elle peut subir dans le bref avenir : ce qui lui permet de faire face à ce risque que beaucoup de coopératives n'arrivent pas à contourner et les conduisent très souvent à une crise de liquidité qui constitue la principale cause de faillite des institutions financières.

III.3. EFFICIENCE DU PORTEFEUILLE DE CREDIT Tableau n° : Efficience du portefeuille de crédit

RUBRIQUES

2008

2009

2010

2011

Moyenne

Intérêts perçus

99224

98122

101727

82558

95407,75

Frais d'analyse de dossier

2881

4204

5429

9883

5599,25

Produits réalisés

102105

102326

107156

92441

101007,00

Charges du pers./crédit

6120

7788

8592

10944

8361,00

Proportion

5,99

7,61

8,02

11,84

8,37

Source : Elaboré par nous -mêmes

Graphiquement, les produits et les charges se présentent comme suit

:

Evolution des produits et charges

120000 100000 80000 60000 40000 20000

0

 
 
 
 
 

2008

2009

2010

2011

Produits réalisés

102105

102326

107156

92441

charges du pers./crédit

6120

7788

8592

10944

La lecture analytique de ce tableau nous précise que, dans le

62

période couvrant notre étude, des produits variant entre 92.441 et 107.156$, soit une moyenne de 101.007$ dont leur réalisation a conduit à supporter des charges représentant 8.361$, soit 8,37% de l'ensemble des produits moyens. De ce fait, nous constatons que, bien que ces charges soient accrues dans le temps comme l'indique le graphique ci-dessus, leur proportion est toujours minimum vu l'importance des produits réalisés. Cela nous conduit à dire que, les produits issus de crédits accordés, ont été obtenus à moindre coût. D'où son efficience.

III.4. ETUDE DE QUELQUES INDICATEURS

1) Risque de trésorerie

Tableau n° : Effets de crédits en circulation sur la trésorerie

RUBRIQUES

2008

2009

2010

2011

Moyenne

%

Crédits non échus

182171

198739

54824

51340

121768,5

69,37

Crédits échus non recouvrés

85727

79407

25799

24160

53773,25

30,63

Total crédits en circulation

267898

278146

80623

75500

175541,75

100,00

Encaisses

57058,39

62027,07

76748

87684

70879,365

42,36

Solde en Banque

34519,12

93220

138236

119825

96450,03

57,64

Apport des banques

0

0

0

0

0

0,00

Apport du

gouvernement

0

0

0

0

0

0,00

Total fonds disponibles

91577,51

155247,07

214984

207509

167329,395

100,00

Total1/Total2*100

292,54

179,16

37,50

36,38

136,39654

-

Source : Elaboré par nous-mêmes

Au regard de ce tableau, nous constatons que, sur l'ensemble des crédits en circulation (soit une moyenne de 175.541,75$), 30,63% ont déjà atteint le terme de remboursement (crédits en souffrance) ; ce qui vient détériorer la trésorerie (qui s'élèverait à 221.102,65$) en raison de 24,32%. En plus, nous remarquons que l'ensemble des crédits en circulation (les crédits échus et non échus) représentent 136,4% des fonds disponibles.

63

Cette situation permet à la COOPEC de réaliser une part importante de produits tout en minimisant le coût de détention des capitaux ; néanmoins, en cas de crise et/ou défaillance de la part de bénéficiaires de crédits, cela induit l'ADEC à courir un risque très élevé de trésorerie, car ces fonds disponibles ne permettront pas, en cas de retrait massif, de satisfaire tous les épargnants. D'où, l'ADEC a tout intérêt de développer sa politique de recouvrement, et de la rendre ainsi plus efficace.

2) Solvabilité de la COOPEC ADEC

Tableau n° : Indicateur de solvabilité de l'ADEC dans le processus liquidatif

RUBRIQUES

2008

2009

2010

2011

Moyenne

Total Immobilisations (1)

74895

89218

95302

93882

88324,25

Epargne à vue

240375

248101

346383

344085

294736

Epargne à terme

73446

86905

102553

181700

111151

Total Epargne (2)

313821

335006

448936

525785

405887

Rapport (1)/(2)

23,87

26,63

21,23

2,66

22,4

Source : Elaboré par nous-mêmes

64

Evolution des immobilisations et des épargnes

600000 500000 400000 300000 200000 100000

0

 

Total Immobilisations (1) Total Epargne (2)

 

2008

2009

2010

2011

Total Immobilisations (1)

74895

89218

95302

93882

Total Epargne (2)

313821

335006

448936

525785

Le tableau ainsi que le graphique ci-dessus nous montrent que les immobilisations que détient la COOPEC ADEC ont connue une croissance non proportionnelle que les épargnes de membres. Face à une mauvaise conjoncture, ces immobilisations qui ne s'élèvent, en moyenne, qu'à 88.324,25 $ ne peuvent couvrir le volume global des épargnes qu'en raison de 22,40%. Ce qui constitue une faiblesse majeure de la structure financière de la plupart des coopératives de la place, étant donné que la part des fonds propres est souvent moins de 30%.

III.5. ANALYSE DES EFFETS D

E CREDIT SUR LE REVE

NU

l'affectent dans une activité génératrice du revenu à base d'un échantillon

Nul ne peut prétendre négliger les effets du Crédit sur les revenus des bénéficiaires, même des pays puissant économiquement (USA, l'Europe, l'Asie...), ils ont importé ce mécanisme pour combattre l'exclusion sociale, ce qui explique en partie l'efficacité de cette nouvelle stratégie dans l'instauration d'un équilibre économique et social saint et opérant.

Dans ce sens, l'accent a été mis sur les bénéficiaires du prêt qui

65

composé de 80 personnes (choisi au hasard) et un questionnaire. En effet, vu la difficulté de rejoindre ces clients dans leurs domiciles on a été obligé de les interroger à l'intérieur du siège social de ladite coopec situé à Goma, Commune de Goma, avenue des touristes et dans sa succursale se trouvant aux environs du marché centrale de Goma au moment des remboursements.

Ainsi, notre étude s'est articulée autour des points suivants : > Quelques éléments du profil des bénéficiaires

> L'impact du prêt au niveau du revenu.

III.5.1. PROFIL DES BENEFICIAIRES

Tableau n°11 : Répartition des bénéficiaires selon le sexe et l'Etat-civil

Répartition par sexe

Etat matrimonial

Sexe

Effectif

%

Etat civil

Effectif

%

Masculin

45

56,25

Marié

66

82,5

Féminin

35

43,75

Célibataire

11

13,75

Total

80

100

Veuf (ve)

3

3,75

Total

80

100,00

Source : nos enquêtes

De la lecture de ce tableau, on remarque que 56,25% des bénéficiaires sont du sexe masculin qui ont opté pour le Crédit afin d'améliorer leurs situations financières contre 43,75% du sexe féminin. Cela veut dire la coopec ADEC accorde beaucoup de priorité aux hommes plutôt qu'aux femmes.

En outre, ce tableau nous précise que les mariés sont les plus bénéficiaires des crédits et cela en raison de 82,5%, suivis des célibataires soit 13,75% ; les veufs(ves) ne représentant qu'une portion de négligeable soit 3,75% de l'ensemble de notre population.

66

III.5.2. COMPORTEMENT DU REVENU DE NOS ENQUETES Tableau n°12 : répartition du revenu avant et après l'accès au crédit

AVANT ACCES AU CREDIT

APRES ACCES AU CREDIT

APRES ACCES AU CREDIT (gain)

APRES ACCES AU CREDIT (perte)

Intervalle

Xj

Effectif

Intervalle

Xj

Effectif

Intervalle

Xj

Effectif

[50-100]

75

10

[50-100]

75

11

[50-100]

75

5

[101-150]

125,5

21

[101-150]

125,5

20

[101-150]

125,5

5

[151-200]

172,5

19

[151-200]

172,5

9

[151-200]

172,5

4

[201-300]

250,5

13

[201-300]

250,5

10

[201-300]

250,5

1

[301-500]

400,5

8

[301-500]

400,5

8

[301-500]

400,5

1

[plus de 500]

500

9

[plus de 500]

500

6

[plus de 500]

500

0

TOTAL

80

TOTAL

64

TOTAL

16

 

Proportion

80

Proportion

20

Sources : nos enquêtes

Le tableau suivant renferme les données brutes de nos enquêtes en termes d'intervalle du revenu mensuel en fonction desquels nous avons dégagé le revenu moyen ou label (xj) de chaque catégorie dont l'effectif (fj) s'est prononcé sur le comportement de leur revenu u profit dans chaque intervalle avant d'accéder au crédit et après l'accès au crédit. Selon les renseignements recueillis auprès de nos enquêtés ; Une part de notre échantillon représentant à elle seule 80% de la population enquêtée avait senti sa sortie d'une situation de pauvreté après avoir bénéficié du prêt pendant que seules 16 personnes de nos enquêtés, après avoir bénéficié du crédit ont vu leur revenu se détériorer. Ce qui justifie pleinement l'adoption de ce programme de microfinance pour les pauvres afin de lutter contre la pauvreté, un des fléaux qui menacent l'humanité et surtout les Pays sous développés voire même les Pays en voie de développement.

67

Tableau n°13 : Détermination du revenu moyen en $ et de l'écart type du revenu dégagé par l'activité avant l'accès au crédit

AVANT ACCES AU CREDIT

Intervalle

Xj

Effectif

xi*fj

Xi-z

fj(Xj-56)

(Xj-z)2

fj(Xj-56)2

[50-100]

75

10

750

-145,29375

-1452,9375

21110,2738

211102,738

[101-150]

125,5

21

2635,5

-94,79375

-1990,66875

8985,85504

188702,956

[151-200]

172,5

19

3277,5

-47,79375

-908,08125

2284,24254

43400,6082

[201-300]

250,5

13

3256,5

30,20625

392,68125

912,417539

11861,428

[301-500]

400,5

8

3204

180,20625

1441,65

32474,2925

259794,34

[plus de

500]

500

9

4500

279,70625

2517,35625

78235,5863

704120,277

TOTAL

80

17623,5

202,2375

0

40900,0064

1418982,35

Moyenne

220,3

Variance

17737,3

Ecart type

133,2

A partir de ce tableau, nous remarquons qu'avant que notre population enquêtée ne puisse bénéficier du crédit, elle détenait un revenu moyen de 17623.5$ par mois avec un écart type de 133.18 ; comparativement à sa moyenne, nous nous rendons compte qu'il y a une répartition inégale du revenu entre les bénéficiaires de crédit étant donné que l'écart type s'écarte loin de la moyenne de 220.3$.

Tableau n°14 : Le revenu moyen en $ et l'écart type du revenu dégagé par l'activité après l'accès au crédit

APRES ACCES AU CREDIT

Intervalle

Xj

Effectif

xi*fj

Xi-z

fj(Xj-56)

(Xj-z)2

fj(Xj-Y)2

[50-100]

75

16

1200

-124,25

-1988

15438,0625

247009

[101-150]

125,5

25

3137,5

-73,75

-1843,75

5439,0625

135976,563

[151-200]

172,5

13

2242,5

-26,75

-347,75

715,5625

9302,3125

[201-300]

250,5

11

2755,5

51,25

563,75

2626,5625

28892,1875

[301-500]

400,5

9

3604,5

201,25

1811,25

40501,5625

364514,063

[plus de 500]

500

6

3000

300,75

1804,5

90450,5625

542703,375

TOTAL

80

15940

328,5

 

155171,375

1328397,5

Moyenne 199,3

Variance 16603

Ecart 128,9

type

68

Dans l'ensemble, nous constatons que le revenu moyen des bénéficiaires de crédit a connu une détérioration soit (220,3$-199,3$) avec comme déficit de 21$ ; cela est dû au fait que partie soit 16 enquêtés sur l'ensemble des bénéficiaires de crédits enquêtés ont vu leur revenu diminuer tel que signalé au tableau n° 12 ci-dessus. Cet écart laisse croire a priori que dans la globalité c.à.d. l'ensemble de notre échantillon, le crédit a réduit le revenu moyen de notre population ; ce qui n'est pas toujours le cas. Nous allons montrer dans les lignes qui suivent et en se référant à notre deuxième hypothèse que cette affirmation n'est pas vérifiée.

III.5.2.1. Effet positif de crédit sur le revenu de nos enquêtés Tableau n° 15 : état détaillé du revenu après accès au crédit

APRES ACCES AU CREDIT (gain)

Intervalle

Xj

effectif

xi*fj

Xi-x6

fj(Xj-x6)

(Xj-x)2

fj(Xj-x6)2

[50-100]

75

11

825

-124,25

-1366,75

15438,0625

169818,688

[101-150]

125,5

20

2510

-73,75

-1475

5439,0625

108781,25

[151-200]

172,5

9

1552,5

-26,75

-240,75

715,5625

6440,0625

[201-300]

250,5

10

2505

51,25

512,5

2626,5625

26265,625

[301-500]

400,5

8

3204

201,25

1610

40501,5625

324012,5

[plus de 500]

500

6

3000

300,75

1804,5

90450,5625

542703,375

TOTAL

64

13596,5

328,5

 

155171,375

1178021,5

Moyenne 212,4

Variance 18406,6

Ecart type 135,8

Source : nos enquêtes

Comme nous l'avons signalé dans les lignes précédentes, l'accessibilité au crédit a permis à 80% de nos enquêtés d'améliorer leur revenu. Le tableau ci-dessus nous renseigne qu'en moyenne la population enquêtée qui a vu son revenu augmenté a en moyenne 212,4$ ; comparativement au revenu moyen que nos enquêtés détenaient, le crédit présente un avantage absolu dans une économie donnée.

69

III.5.2.2. Effet négatif de crédit sur le revenu de nos enquêtés Tableau n° 16 : part des enquêtés dont le revenu s'est détérioré

APRES ACCES AU CREDIT (perte)

Intervalle

Xj

Effectif

xi*fj

Xi-x

fj(Xj-56)

(Xj-x6)2

fj(Xj-56)2

[50-100]

75

5

375

-71,46875

-357,34375

5107,78223

25538,9111

[101-150]

125,5

5

627,5

-20,96875

-104,84375

439,688477

2198,44238

[151-200]

172,5

4

690

26,03125

104,125

677,625977

2710,50391

[201-300]

250,5

1

250,5

104,03125

104,03125

10822,501

10822,501

[301-500]

400,5

1

400,5

254,03125

254,03125

64531,876

64531,876

[plus de 500]

500

0

0

353,53125

0

124984,345

0

TOTAL

16

2343,5

645,1875

0

206563,818

105802,234

Moyenne 146,46

Variance 6612,63

Ecart type 81,31

Au regard de ce tableau, nous remarquons une détérioration du revenu de nos enquêtés qui ont vu leur revenu diminuer en passant de 220.3$ avant accès au crédit à 146.46$ après accès au crédit ; il faut signaler en passant que parmi ces victimes du crédit, certains ont pris la décision de renoncer au crédit soit 10 personnes sur le 16 soit 62.5% de ceux-là qui ont connu des pertes après s'être empruntés au sein de la Coopec ADEC, 25% ont jugé de changer l'activité et en fin 12.5% soit 2 personnes enquêtées ont décidé changer carrément le milieu comme le montre le tableau succinct ci après :

Effectif

Ont renoncé

Ont changé
l'activité

Ont changé le milieu

16

10

4

2

Proportion

62.5%

25%

12.5%

Selon nos enquêtés, les principales raisons formulées qui poussent au renoncement de crédit sont entre autres :

v L'exigence de la garantie matérielle ;

v L'échéance très courte ;

v Le taux d'intérêt et en fin

v Le manque d'assistance sociale aux bénéficiaires.

70

Il faut préciser que les facteurs qui font que le revenu de ces enquêtés se détériorent sont nombreux et nous ne pouvons pas tirer des conclusions hâtives que c'est le crédit reçu de la Coopec ADEC qui a fait que leur revenu se détériore, nous pouvons citer en passant la situation conjoncturelle, la nature d'activité (ici nous voulons parler de l'activité à haut risque), le niveau du capital investi, l'instabilité politique, la forte concurrence, le dépenses exagérées, etc.

III.5.3. MODELISATION

Le modèle est une présentation schématique et partielle d'une réalité naturellement plus complexe. Toute la difficulté de la modélisation consiste donc à ne retenir que la ou les représentations intéressantes pour le problème à expliciter. Ce choix dépend de la nature du problème, du type de décision ou de l'étude à effectuer31.

L'objectif de cette modélisation n'est pas de vérifier les différentes hypothèses économétriques de base, mais plutôt de dégager la part d'explication du crédit représenté par la variable explicative dans la variable expliquée qui est le revenu des bénéficiaires de crédits au sein de la Coopec ADEC, les autres variables difficilement quantifiables sont incluses dans la variable scarstique (ou erreur ?). Le coefficient de corrélation mesure le degré de relation (liaison) existant entre deux variables, l'influence des autres variables indépendantes en situation de régression simple.

Ici, il s'agit de la corrélation simple qui nous permet de mesurer le degré de liaison dans le cadre de notre travail, il est question de dégager le lien qui existe entre le crédit(x) ainsi que le revenu(y) tout en faisant abstraction aux autres variables car difficilement quantifiables entre autres la situation conjoncturelle, la nature d'activité, le secteur (lieu d'affectation), le risque lié à l'activité, la situation politique ou sécuritaire, etc.

En fin nos disons qu'il y a présomption de corrélation entre le crédit ainsi que le revenu si ces deux variables sont en indépendance plus ou moins marquée.

31 BOURBONNAIS Régis, Econométrie, Dunod, Paris, 2002, p. 2

71

Tableau n° 17 : calcul du coefficient de corrélation

Fi

Yi

Xi

Yi*fi

Xi*fi

X2*fi

XY*fi

Ye*fi

(·-Y)2*fi

(·-Y)2*fi

10

75

85

750,00

850

72250,00

63750

863,1

179504,6

1280,2

21

125,5

100

2635,50

2100

210000,00

263550

2233,3

272652,9

7702,2

19

172,5

150

3277,50

2850

427500,00

491625

3289,5

42264,5

7,5

13

250,5

250

3256,50

3250

812500,00

814125

3987,0

97039,7

41047,5

8

400,5

300

3204,00

2400

720000,00

961200

2987,8

187710,1

5843,8

9

500

375

4500,00

3375

1265625,00

1687500

4262,8

577677,5

6251,7

80

-

-

220,29

185,3125

3507875,00

4281750

17623,5

1356849,4

62133,0

Avec : fi : effectif, Yi : label du revenu, Xi : le crédit moyen reçu · : revenu estimé et Y: revenu estimé

Partant de la formule simple R2 = SC>

SCT. Nous pouvons déterminer

le coefficient de corrélation. A partir des éléments issus de ce tableau ci-haut, nous avons :

3507875,00 - 80E220.29)2

La moyenne des X= 220,29

La moyenne des Y=185,31

?X2 - n(Xm)2

b = ?XY - n(XmYm) =

4281750 - E80 * 220.29 * 185.31) = 1.34

Nous savons aussi â = Ym - be * Xm d'où : â = 185.31 - 1.34 * 220.29 = -27.21 SCE est de 1356849,4

SCR est de 62133,0

A partir de ces éléments nous pouvons déterminer la SCT qui est la SCE+SCR

D'où : SCT=1356849,4+62133,0=1418982,35

Alors R2 = SCE

SCT

1356849.4

=

1418982,35

= 0.956. Comme le coefficient de corrélation r est la

racine carrée de R2, alors r = v0.956=0.978

Interprétation

La norme est telle que le coefficient de corrélation significatif doit être compris entre 0.87 et 1 selon les économètres, grâce à notre modèle nous venons de dégager un coefficient de corrélation de 0.978 supérieur à 0.87 et compris entre 0.87 et 1, cela veut dire tout simplement que les deux variables sont intimement liés c'est-à-dire que lorsque le revenu augmente,

72

la demande de crédit pour le motif de transaction augmente aussi ; en plus l'augmentation du crédit accordé a des effets positifs sur le revenu de bénéficiaires de ce crédit.

A l'issu de ces résultats, nous pouvons dégager le modèle de régression simple de la manière suivante : Y=-27.21+1.34x.

Ce coefficient de corrélation signifie aussi que le revenu qui représente notre variable expliquée est expliqué en raison de 97.8% par la variable explicative, la différence étant incorporée dans l'erreur.

73

CONCLUSION

Nous voici au terme de notre étude portant sur « la politique et les effets le crédit sur le revenu des bénéficiaires à Goma' expérience de la Coopec ADEC de 2008 à 2011 » qui se proposait de mesurer l'efficacité du portefeuille de crédit d'une coopérative d'épargne et de crédit mais aussi et surtout étudier l'impact de crédit reçu des institutions financières comme les Coopec sur l'activité commerciale de ses bénéficiaires au point de générer des revenus.

Nous avons proposé des réponses à cette problématique à savoir : la politique des crédits appliquée par la Coopec ADEC est efficace en dépit de terme de remboursement des crédits au cours de quatre dernières années concernées par nos recherches en suite, nous avons pensé que les crédits accordés par la Coopec ADEC, à un taux d'intérêt et pour une durée relativement courte ont en raison de 70% un effet positif sur les revenus voire même le profit de bénéficiaires dans la ville de Goma. En d'autres termes ce crédit pourrait améliorer le profit de ses bénéficiaires dans la ville de Goma.

Pour vérifier nos hypothèses de base, des méthodes et techniques ont été mises en application afin de vérifier ces hypothèses.

A l'issue de nos recherches, nos deux hypothèses ont été affirmées ; et après traitement des données, nous sommes arrivés aux résultats ci-après :

Sur l'ensemble des capitaux à recouvrer (les crédits accordés) au cours de quatre ans, soit 2376290$ représentant le capital à recouvrer, 1922630$ ont été recouvrés soit 80.90% ; et que 453660$ n'ont pas été recouvrés ; il sied de signaler que sur la partie non recouvrée, il y a une part de crédit échu recouvré et une part de crédit non échu.

Nous avons également constaté que, sur le total de produits réalisés (soit 101.007 $), les charges supportées en vue de réaliser ces produits ne valent qu'en moyenne 8.361 $, soit 8,32% par an. Ce qui nous permet d'affirmer que la politique de crédit appliquée par la COOPEC ADEC est efficiente et efficace.

74

En ce qui concerne la trésorerie, signalons qu'elle est moins importante par rapport au volume des crédits en circulation à tel point que ces derniers représentent 136,4% de fonds disponibles au sein de l'ADEC, ce qui d'une part, peut exposer la COOPEC au risque de trésorerie, et d'autre part, il permet à l'ADEC de minimiser ses coûts de détention de capitaux, et ainsi maximiser les produits y afférents.

Quant à la solvabilité de l'ADEC en période de basse conjoncture, soulignons qu'elle ne serait pas à même de couvrir l'ensemble des épargnes par ses seules immobilisations, car elles n'en représentent que 22,4%.

De ce fait, la COOPEC ADEC a tout intérêt d'améliorer sa politique de recouvrement et de la rendre, ainsi, plus efficace ; elle doit également, pour atténuer le risque de solvabilité, affecter une part importante des tronc-perçus à l'acquisition des immobilisations.

Le gouvernement et la BCC devraient, ainsi, soutenir par le biais de subvention et/ou crédits suffisants, les coopératives, notamment l'ADEC, vu l'ampleur de leur contribution dans le PIB ainsi que dans la lutte contre la pauvreté mais aussi assurer la stabilité politique a fin de garantir la paix à la population car cette variable joue énormément sur la situation économique du peuple.

A l'issu de nos enquêtes, 80% de nos enquêtés ont vu leur revenu s'améliorer soit 64 personnes sur 80 enquêtées ; départ le résultat dégagé par le modèle de régression simple la relation entre le crédit et le revenu est largement positif.

Le secteur de microfinance étant très large, nous osons croire avoir apporté un plus dans le cadre de la recherche scientifique mais nous n'avons pas la prétention d'avoir atteint les perfectionnements idéals ; c'est pourquoi nous souhaitons que ce travail puisse constituer un tremplin pour les futurs chercheurs, et nous leur en souhaitons bonne exploitation. En fin nous sollicitons l'indulgence des lecteurs pour les imperfections contenues dans ce travail.

75

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

1. Ahmed Silem, J-M Albertine : Lexique d'Economie, 10e Ed. Paris, Dalloz, 2008

2. B. BERNARD et J-C POSSIN, l'Intelligence des risques, sécurité, sureté, environnement, management, IFIE, Londres, 2006

3. BOURBONNAIS Régis, Econométrie, Dunod, Paris, 2002

4. Gregory Mankiw : Macroéconomie, 5e Edition, 2010

5. J. Hull, Christophe DODLEWSKI, Maxime Merli : Gestion des risques et institutions financières, Pearson éducation, Paris, 2007

6. J. PROUMANDERE : Management des risques, approche globale, Afnor, Londres, 2002

7. J-P Faugère et Collette Voisin : Système Financier Français, Nathan, Paris, 1994

8. J. ATTALI et A. BERTRAND : Voyager au coeur d'une révolution : la microfinance contre la pauvreté, JC lattes, Paris, sd

9. Gilles Bressy et Christian Konkuyt : Economie d'Entreprise, Dalloz, Paris, 2004

10. LABIE Marc, la microfinance en question : limites des choix
organisationnels, Ed. Luc Pierre, 1999

11. Madeleine GRAWITZ : lexique des sciences sociales, 7e Ed, Paris, Dalloz, 2005

12. P.A SAMUELSON : Microéconomie, Ed. d'organisation, Paris, 1995

13. Yves Wasseige : Comprendre l'Economie Politique, Paris, couleur livre, 2005.

ARTICLES, COURS ET WEBOGRAPHIES

1. Banque Centrale du Congo : Rapport d'activités de microfinance, 2009

2. Dr y. CONGO, Cours de microfinance, UPC, 2003-2004

3. J. ISERN et All. Diagnostic du cadre réglementaire et politique sur l'accès aux services financiers en RDC, www.cagp.org, 2007

4. L. MIMPIYA A. la microfinance et le monde rural, in Congo-Afrique, n°419 ; novembre 2007

5. L. LHERIAU : Réglementer la microfinance, un état de lieu, www. Cgap.org, 2005

6. Microsoft encarta 2009

7. Patience MPANZU BALOMBA, Microfinance en République Démocratique de Congo : cas du site maraicher de N'djili/ CECOMAF à Kinshasa, 2005

8. www.mémoireonline.com

76

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE I

DEDICACE II

REMERCIEMENTS ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

SIGLES ET ABREVIATIONS IV

1. PROBLEMATIQUE 1

2. HYPOTHESES 2

3. METHODES ET TECHNIQUES DE COLLECTE 3

4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 3

5. DELIMITATION DU SUJET 4

6. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL 4

CHAPITRE PREMIER : APPROCHE THEORIQUE SUR LE CREDIT ET LE REVENU 5

I.1. LES CREDITS 5

i.1.1. Généralités sur le crédit 5

I.1.1.1. Notion 5

I.1.1.2. Classification de crédit 6

I.1.1.3. Mobile de crédit dans les institutions financières 7

I.1.2. La gestion de crédits 7

I.1.2.1. Notion 7

I.1.2.2. La gestion prudentielle de crédit 8

I.1.2.3. Les risques liés aux crédits 8

I.1.2.4 La réduction du risque de crédit 12

I.1.2.6. Les mécanismes de prévention et de couverture des risques 13

I.1.3. POLITIQUE ET STATEGIES D'OCTrOI DE CREDIT 15

I.1.3.1. Politique de crédit 15

I.1.3.2. Stratégies d'octroi de crédit 18

I.1.4. NOTION SUR L'OFFRE ET DEMANDE DE MONNAIE 19

I.1.4.1. L'offre de monnaie 19

I.1.4.2. La demande de monnaie 20

I.1.4.3. Le coût de la détention de la monnaie 21

I.1.4.4. Relation entre la monnaie, le prix et le taux d'intérêt 22

I.2. LE REVENU 22

I.2.1. Notion 22

I.2.2. Catégories de revenus 22

CHAPITRE DEUXIEME : LE SYSTEME FINANCIER 25

II.1. COMPREHENSION DU SYSTEME FINANCIER 25

II.1.1. NOTIONS 25

II.1.2. AJUSTEMENT DES OPERATONS FINANCIERES : LA REGULATION 26

II.1.3. LE TAUX D'INTERET ET LE PROFIT 27

II.1.4. CONCEPTION CLASSIQUE ET KEYNESIENNE SUR L'EPARGNE ET LE TAUX D'INTERET 28

II.1.5. LE CIRCUIT DE FINANCEMENT ET LA MONNAIE 30

II.1.5.1. Le financement direct et l'intermédiation 30

II.1.5.2. Schéma du circuit financier 32

II.2. LE SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS 33

II.2.1. LA BANQUE CENTRALE DU CONGO 33

II.2.2. secteur de MICROFINANCE congolaise 35

77

II.2.2.1. Définition de la microfinance 35

II.2.2.2. Historique de la microfinance en RDC 36

II.2.2.3. Rôle de la microfinance dans le développement économique 38

II.2.2.4. Situation actuelle de la microfinance en RDC 40

II.3. PERFORMANCE DE REMBOURSEMENT DES CREDITS 44

II.3.1. contexte 44

I.3.2. Améliorer la performance de remboursement 45

II.3.2.1. Optimum de premier rang en matière de remboursement 45

II.3.2.2. L'optimum de second rang : accroître la valeur des dettes remboursées à l'échéance 46

II.3.3. PRESENTATION DE LA COOPEC ADEC : SES PRODUITS 48

II.3.3.1. L'épargne 48

II.3.3.2. Le crédit 48

1) Types de crédits à la Coopec ADEC 49

3) Contenu du dossier de demande de crédit 50

CHAPITRE TROISIEME : INCIDENCE DE CREDITS SUR LES REVENUS DES BENEFICIAIRES 52

III.1. ETUDE DU PORTEFEUILLE DE CREDIT DE L'ADEC 52

III.2. CALCUL DES ELASTICITES CREDITS 60

III.3. EFFICIENCE DU PORTEFEUILLE DE CREDIT 61

III.4. ETUDE DE QUELQUES INDICATEURS 62

III.5. ANALYSE DES EFFETS DE CREDIT SUR LE REVENU 64

III.5.1. Profil des bénéficiaires 65

III.5.2. Comportement du revenu de nos enquêtés 66

III.5.2.1. Effet positif de crédit sur le revenu de nos enquêtés 68

III.5.2.2. Effet négatif de crédit sur le revenu de nos enquêtés 69

III.5.3.modèlISATION 70

CONCLUSION 73

BIBLIOGRAPHIE 75

TABLE DES MATIERES 76

Contact : +243990960773

Kabajames08@gmail.com






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote