WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Exposition aux risques morpho-hydrologiques dans deux secteurs périurbains de la ville de Yaoundé. Cas des monts Akok-Ndoué et Mvog-betsi au sud-ouest de la ville.

( Télécharger le fichier original )
par Georges Ghislain FOFACK MUJIA
UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ  - Master 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

LISTE DES ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS

BRGM : Bureau des Risques Géologiques et Miniers

CAPU: Commission d'Agrément des Plans d'Urgence

CARC: Commission d'Analyse des Risques de Construction

CUY : Communauté Urbaine de Yaoundé

CUY VI : Commune Urbaine de Yaoundé VIème

CNPC: Conseil National de la Protection Civile

CVS: Cellules de Veille Sécuritaire

DPC : Direction de la Protection Civile

DUP : Déclaration d'Utilité Publique

FALSH : Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines

MINATD : Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation

MINDCAF : Ministère des Domaines du cadastre et des Affaires Foncières

MNT : Modèle Numérique de Terrain

NDVI: Normalized Difference Vegetation Index ou «Indice de Végétation par Différence

Normalisée »

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONR: Observatoire National des Risques

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PN2RC: Plate-forme Nationale pour la Réduction des Risques de Catastrophes

PPRN : Plan de Prévention des Risques Naturels

SP-RE : Site à Potentiel-Risque Elevé

SP-RF : Site à Potentiel-Risque Faible

SP-RM : Site à Potentiel-Risque Médian

SIG: Système d'Informations Géographiques

TIN: Triangular Irregular Network

INTRODUCTION GENERALE

1

Si la réduction des risques est un défi pour le développement, alors la prévention et la gestion des risques quel qu'ils soient sont un challenge pour le développement surtout socio-économique et humain au plan local des populations. Selon le rapport1 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en 2004, près de 75% de la population du monde vivait dans les zones exposées au moins une fois l'an à un phénomène lié à la nature, et dans cette population seulement 11% sont rangés dans les pays à revenus faibles. Mais à l'opposé ceux-ci enregistrent 53% des décès liés à ces phénomènes naturels. Le constat est clair, les pays à faible niveau de développement souffrent un peu plus que les autres des conséquences des phénomènes naturels.

Au Cameroun en général, dans les grandes villes telles que Yaoundé, Douala, Bamenda etc en particulier, le problème se pose avec insistance, étant donné le développement accéléré de ces grandes métropoles sur le plan socio-spatial et démographique. Ce développement rapide tient à la combinaison de plusieurs facteurs à la fois socio-économiques et politiques. Cette situation prédispose une bonne partie de leurs populations, sinon la majeure partie à une multitude de risques d'ordre naturel (glissements de terrain, inondations, etc.), technologique ou sanitaire, etc.

La problématique de la gestion et de la prévention de ces risques, est un débat qui fait écho dans la sphère politique du Cameroun, mais surtout c'est une question qui incombe aux universitaires, chercheurs et autres, afin de pouvoir trouver des voies et moyens de réduction de l'exposition de la population urbaine en particulier aux risques.

Notre sujet ainsi formulé : « Expositions aux risques morpho-hydrologiques dans deux secteurs périurbains de la ville de Yaoundé : cas des monts Akok-Ndoué et Mvog-Betsi » s'insère dans cette logique de la problématique de la gestion et de la prévention des risques en milieu urbain et surtout périurbain. Au-delà de cette problématique, qui semble très actuelle, la constance des dynamiques socio-spatiales, économiques et environnementales, observées dans la capitale camerounaise, a également motivé le choix de ce sujet de recherche.

La présente étude, envisage d'appréhender les facteurs qui expliquent la vulnérabilité de la population urbaine aux risques naturels ; et prévoit à son terme de proposer des stratégies dont la réalisation d'un plan de gestion et de prévention des risques, susceptibles de réduire l'exposition des populations aux risques et donc de contribuer au développement socio-

1 Rapport du bureau de la prévention des crises et du relèvement du programme des nations unies pour le développement, 2004

2

économique et humain, tel que précisé par les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à savoir : Garantir à toutes les populations, un environnement sain.

Le présent travail de recherche comporte 3 (trois) chapitres:

Le chapitre I (un) présente en caractérisant les risques hydro-morphologiques auxquels les populations des secteurs Akok-Ndoué et Mvog-Betsi sont exposées.

Le chapitre 2 (deux) quant à lui, met en relief les facteurs expliquant la vulnérabilité des populations de la zone d'étude face aux risques sus-cités. Dans ce chapitre il est également question de dresser une cartographie des risques d'inondations et de glissements de terrain dans les zones d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi, tout en ressortant le degré respectif de vulnérabilité.

Le troisième et dernier chapitre analyse le cadre juridique et les solutions pouvant être expérimentées afin de réduire l'exposition des populations desdits secteurs aux risques morpho-hydrologiques. Ce faisant, ce chapitre dresse la typologie des textes législatifs qui entourent la protection aux risques naturels des populations au Cameroun, dans la ville de Yaoundé en général et dans la zone d'étude en particulier. Il analyse également les obstacles à la réduction de la vulnérabilité aux risques dans ces secteurs. Ce chapitre s'achève par la présentation des stratégies pouvant être mises en place afin de réduire considérablement l'exposition des populations de ces deux secteurs aux risques morpho-hydrologiques.

3

I. CONTEXTE GENERAL DE L'ÉTUDE

« Que l'on se situe à l'échelle individuelle, sociétale ou territoriale, les risques constituent à la fois, une menace et une exigence, une contrainte et une ressource »2. (Kessler, 2001). Dans la carte mondiale de la vulnérabilité, la World Disaster Report (WDR) subdivise le monde en 5 zones selon le degré de dommages subis. Le Cameroun faisant partie de la zone 4 avec une exposition située entre 0 et 0,9% de sa population. Cela pourrait présenter un tableau de faible exposition mais au regard des données quantitatives présentées par ce même rapport soient : environ 192 534 personnes affectées par les risques de toute nature au cours de la décennie 1980-1990 ; 604 645 personnes pour la décennie 1990-2000, nul doute que cela représente une exposition importante. Ce chiffre pour l'ensemble du Cameroun semble être largement dépassé aujourd'hui tant on sait que la ville de Douala et celle de Yaoundé, principales métropoles du Cameroun, semblent être de plus en plus frappées pas des sinistres liés au milieu naturel. Sans toutefois oublier toutes les populations de l'Extrême Nord du pays qui ont été frappées en 2012 par des inondations et dont la menace semble toujours être permanente. Les titres des journaux, relevés en 1994 par Tchotsoua, étaient déjà à ce sujet très illustratifs: «Yaoundé, le centre-ville dans l'eau: que nous réserve demain ?»; «Éboulement du mont Mbankolo (Yaoundé) : la terre n'a pas tremblé»; «Mont Mbankolo : gare à la troisième pierre» ; «Violence inhabituelle des pluies à Yaoundé : tristes images d'un triste événement»; «Éboulement à Oyomabang (Yaoundé) ; bilan : 5 morts». Il est vrai que la menace persiste toujours, au regard de l'explosion démographique de la ville de Yaoundé (environ 1.850.000 habitants en 2010). Selon Kengne et al., (2000), la population de Yaoundé a été multipliée par 16, avec une croissance démographique soutenue de 7,3% en 37 ans. Nul doute que cette croissance démesurée de la population pose une pléthore de problèmes dont celui du logement (quand on sait que plus de la moitié de la population de la ville de Yaoundé est le produit de l'exode rural comme l'indiquent une fois de plus Kengne et Bopda, (2000) : « l'exode rural qui depuis 1960 a apporté à Yaoundé au moins 71,8% de sa population urbaine ».). Cette prompte augmentation de la population de Yaoundé dans le temps entraine de nombreuses conséquences socio-spatiales. Cet excédent démographique produit par l'exode rural poussé, est de ce fait confiné dans le secteur informel, caractérisé par de très faibles revenus, et par conséquent une incapacité de se loger sur des sites viables. De plus comme le signalait déjà Tchotsoua (1994), l'ambiguïté du système foncier dans la ville de Yaoundé est également de

2Cité par Soule B. in revue de géographie alpine 2004 n° 4 p. 49.

4

nature à participer à l'installation des populations dans les zones exposées aux risques. La simple observation des tableaux 1 et 2, présentant quelques risques dont l'ampleur s'est étendue au-delà des pertes matérielles, montre que la problématique des risques naturels en milieu urbain, précisément à Yaoundé (dans les quartiers périurbains), demeure; et la question de gestion de ces risques perdure.

Tableau 1 : Tableau récapitulatif de quelques catastrophes et leurs conséquences dans la ville de Yaoundé

RISQUES

ANNÉE

DOMMAGES
MATÉRIELS

PERTES EN VIES
HUMAINES

LIEU

Éboulement
et
glissement
de terrain

25 septembre

1990

1 maison détruite

5 enfants décédés

Oyomabang

Glissement
de terrain

11 septembre

1998

1 maison détruite

4 enfants décédés

Messa-
carrière

Inondations

4 et 25 Avril

2008

Pertes de biens
matériels très
importantes

4 morts et 400 sans abris

Nkolbisson

Glissement
de terrain

Mai 2012

2 maisons détruites

3 personnes décédées

Mbankolo

Source : Compilation : Cameroun tribune (1992), Tchotsoua (1993) et recherche documentaire

5

Tableau 2: Catastrophes naturelles au Cameroun entre 1971 et 2006

Risques

Cas ou
évènements

Décès

Blessés

Sans-abris

Victimes

Total des
victimes

Dégâts
(en
milliers
USD)

Sécherèsse

2

0

0

0

586.900

586 900

1500

Epidemies

17

2.638

0

0

24.600

24 600

Non
indiqué

Inondations

7

69

0

2.700

1.500

4 200

Non
indiqué

Invasions
d'insectes

2

0

0

0

0

0

1700

Mouvements de terrain

1

20

0

100

0

100

Non
indiqué

Eruptions
volcaniques

3

1.783

437

510

12.500

13 447

Non
indiqué

Total

32

4.510

437

3.310

625.500

629 247

//

Source: CRED-EMDAT, www.em-dat.net Mars 2015

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery