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Exposition aux risques morpho-hydrologiques dans deux secteurs périurbains de la ville de Yaoundé. Cas des monts Akok-Ndoué et Mvog-betsi au sud-ouest de la ville.

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par Georges Ghislain FOFACK MUJIA
UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ  - Master 2016
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Au total, le constat qui se dégage de notre analyse, précise que les interventions humaines apparaissent comme étant l'élément amplificateur ou favorisant la survenance rapide des risques de glissements de terrain et d'inondations. De ce fait, l'ensemble des stratégies visant à réduire l'exposition aux risques suscités dans la zone d'étude englobent : la proscription des opérations de terrassement ou de déblai sur les talus sans études géotechniques préalables afin de préciser le coefficient de stabilité de ces talus, le reboisement des talus clairsemés, la limitation des construction sur des sites à fortes pentes pour ce qui est des glissements de terrain ; la limitation des déversements des ordures dans les lits des cours d'eau, la construction des réseaux de drainage des eaux pluviales, l'interdiction de l'occupation du lit majeur des rivières et de cours d'eau, etc, pour ce qui est des inondations.

Néanmoins, la gestion et la prévention des risques supposent une réelle anticipation et une cartographie efficiente. Face à la récurrence des sinistres hydro-morphologiques et particulièrement inondations dans la zone d'étude, l'approche cartographique, reste une solution de taille dans le politique de gestion et de prévention des risques de glissements de terrain et d'inondations.

En somme de cette séquence, il convient de s'apercevoir de la nécessité d'élaborer au niveau de la municipalité, du plan de zonage (qui incorpore les données cadastrales, topographiques, hydrologiques, anthropiques, etc.) afin de déterminer les espaces réservés aux lotissements et ceux proscrits aux aménagements du fait de leur fort potentiel à risque.

À côté de ce zonage dont le but est de réduire l'exposition aux risques, le plan de gestion et de prévention des risques pour toute la préfecture du Mfoundi serait également d'un grand apport pour la prévention des risques dans la ville de Yaoundé.

CONCLUSION GENERALE

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Au terme de ce travail de recherche, il convient à juste titre de rappeler que l'objectif principal de notre étude était d'identifier, faire ressortir les facteurs qui expliquent l'exposition aux risques morpho-hydrologiques dans les secteurs d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi et dresser une cartographie de cette exposition.

De ce fait pour parvenir à la vérification de nos hypothèses spécifiques de recherche, nous avons fondé notre méthodologie sur deux principales démarches. La première est la méthode empirico-inductive, axée sur des observations directes particulièrement de notre vécu quotidien à proximité de la zone d'étude. La seconde approche est la méthode SIG-télédétection, qui était axée sur la construction et l'utilisation d'une base de données géoreférencées de la zone à l'étude. Cette approche nous a permis de rendre compte par des analyses croisées des disparités de vulnérabilité aux risques d'inondation et de glissements de terrain dans la zone.

Pour mener à bien nos analyses, nous nous sommes d'abord appuyés sur la théorie générale des systèmes, qui préconise la considération des problématiques géographiques sous le prisme d'un regard systémique, c'est-à-dire de prendre tout problème sous forme de système constitué de plusieurs composantes qui participent à son fonctionnement. Cette théorie du point de vue pratique, nous a permis au cours de notre recherche, d'appréhender les différentes instances politique, juridique, économique et humain qui participent à la construction des risques dans notre zone d'étude. Cela signifie concrètement que dans les secteurs d'Akok-Ndoué, Mvog-Betsi, plusieurs dimensions sont à l'origine de la construction des risques d'inondation et de glissements de terrain : la dimension politique à travers l'absence de matérialisation du domaine public de l'Etat, hostile à la construction (pentes abruptes de versants et bas-fonds), la passivité de l'autorité communale ; la dimension juridique par l'ambigüité du système foncier ; la dimension socio-économique caractérisée par la pauvreté qui limite les possibilités de lotissements sur des sites appropriées ou même de viabilisation de ces derniers.

Dans le même temps, l'utilisation des SIG comme outil d'aide à la décision, nous a permis de cartographier les risques d'inondation et de glissements de terrain au travers de la combinaison des données géoreférencées multisources. Cela nous a permis d'évaluer les degrés de vulnérabilité des populations de la zone d'étude aux risques d'inondation et de glissements de terrain.

Cette évaluation nous a permis d'observer:

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? Les sites à potentiel-risque faible (SPRF) correspondant aux surfaces situées au-delà de 50 m du lit du cours d'eau et des espaces dont le degré de pentes est faible (0-10°), donc potentiellement propices aux aménagements humains ;

? Les sites à potentiel-risque médian (SPRM) correspondant aux sites situés entre 20-40m du lit des cours d'eau et de sites dont la pente est moyenne (10-25°) qui peuvent être humanisés sous réserve des études géotechniques et pédologiques spécifiques ;

? Les sites à potentiel-risque élevé (SPRE) qui concernent les zones situés à proximité du lit du cours (0-20 m du lit des cours d'eau) et des sites de pentes élevé (25-45°). Ceux-ci sont donc impropres aux aménagements humains à l'exception des aménagements qui tiennent compte de ce risque.

Aussi, le laxisme, l'absence des données dans le temps et dans l'espace, l'absence d'observatoire urbain de gestion des risques et le défaut de réelle coordination des efforts de prévention, de gestion des risques, constituent le ventre-mou de la gestion et de la prévention des risques urbains particulièrement dans la zone.

À côté de cela, il faut également souligner l'absence d'implication de l'autorité décentralisée (dans ce cas de figure, la commune d'arrondissement de Yaoundé VIe) à l'exemple du modèle français, dans la gestion et la prévention des risques dans la commune. La loi N° 2004/003 du 21 avril 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun est assez explicite respectivement en ses articles 34 alinéa 1, 39 alinéa 1, 43 alinéa 1 et 46 alinéa 1 : « L'initiative de l'élaboration d'un Plan Directeur d'Urbanisme20 appartient au Maire de la commune ou à un groupement de communes concernées » ; « L'initiative de l'élaboration d'un Plan d'Occupation des Sols21 appartient au Maire.. » ; « L'initiative de l'élaboration d'un Plan de Secteur22 appartient au Maire» ; « L'initiative de l'élaboration d'un Plan Sommaire

20 Le Plan Directeur d'Urbanisme est un document qui fixe les orientations; fondamentales de l'aménagement d'un territoire urbain, la destination 'générale des sols et la programmation des équipements. Les documents graphiques du plan Directeur d'Urbanisme sont élaborés à une échelle comprise entre 1/20 000e et 1/25 000e

21 Le Plan d'occupation des sols est un document qui fixe l'affectation des sols et les règles qui la régissent pour le moyen terme (10 à 15 ans). Les documents graphiques du plan d'occupation des sols sont élaborés à une échelle comprise entre 1/5 000e et 1/10000e.

22 Le Plan de Secteur est un document qui, pour une partie d'agglomération, précise de façon détaillée l'organisation et les modalités techniques d'occupation du sol, les équipements et les emplacements réservés. Les documents graphiques du Plan de Secteur sont élaborés à une échelle comprise entre 1/500e et 1/1000e.

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d'Urbanisme23 appartient au Maire». Ceci dans l'optique de montrer toute l'implication que la commune devrait avoir dans la gestion de son espace urbain. Or sur le terrain, il n'en est rien. Le désordre dans la planification urbaine (car ce sont les populations qui construisent sans règles particulières cet environnement), continue d'augmenter la vulnérabilité des populations de cette commune aux risques.

De même suivant la Loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes, des compétences particulières sont transférées aux communes à l'instar de la gestion de l'environnement et des ressources naturelles ainsi que la planification, de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme et de l'habitat (l'élaboration de plans communaux d'action pour l'environnement ; l'élaboration des plans d'occupation des sols, des documents d'urbanisme, d'aménagement concerté, de rénovation urbaine et de remembrement ; l'aménagement et la viabilisation des espaces habitables ; la délivrance des certificats d'urbanisme, des autorisations de lotir, des permis d'implanter, des permis de construire et de démolir...). Face à ce constat à qui devrait-on imputer la planification anarchique qui accroit la vulnérabilité des populations aux risques?

Toutefois, face à la recrudescence des risques hydro-morphologiques dans les secteurs d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi et à la vulnérabilité de plus en plus croissante, l'urgence se trouve dans la recherche des solutions efficaces et durables susceptibles de garantir une faible exposition à ces risques et à fournir à cette population urbaine, un cadre de vie sain et viable.

La cartographie actualisée, la sensibilisation sur l'incivisme, la matérialisation du domaine de l'État, le zonage, l'élaboration des plans de gestion et de prévention des risques, la réalisation des études géotechniques sur la susceptibilité des terrains aux constructions, la mise en place d'un observatoire des risques urbains dans la ville susceptible de fournir des données précises et précieuses en temps réel sur le potentiel risque des espaces anthropisés, constituent un ensemble de mesures, à même de réduire la vulnérabilité des populations d'Akok-Ndoué, Mvog-Betsi et Etoug-Ebé en particulier et de la ville de Yaoundé en général aux risques morpho-hydrologiques.

23 Le Plan Sommaire d'Urbanisme est un document qui fixe l'affectation des sols. Il édicte de façon sommaire, pour chacune d'entre elles, les règles, restrictions et servitudes particulières d'utilisation du sol. Les documents graphiques du Plan Sommaire d'Urbanisme sont élaborés à une échelle comprise entre 1/5 000e et 1/10 000e. C'est un document de planification simplifié qui est élaboré par les communes en l'absence de Plan d'Occupation des Sols.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault