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à‰valuation du niveau d'application des mesures d'exploitation à  faible impact dans l'aac 3 de l'ufa 10 035 (est Cameroun).

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par Bonaventure NTEUKAM KAKEM
Université de DSCHANG (FASA) - Ingénieur des Eaux et Forêts 2016
  

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UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE FORESTERIE

DEPARTMENT OF FORESTRY

Evaluation du niveau d'application des mesures d'Exploitation à Faible Impact dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035 (EST Cameroun)

Mémoire rédigé en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur des eaux et forêts par :

NTEUKAM KAKEM Bonaventure

Ingénieur des Travaux Forestiers

Matricule : CM04 - 10 ASA0188

18ème Promotion

UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE FORESTERIE

DEPARTMENT OF FORESTRY

Evaluation du niveau d'application des mesures d'Exploitation à Faible Impact dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035 (EST Cameroun)

Mémoire rédigé en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur des eaux et forêts par :

NTEUKAM KAKEM Bonaventure

Ingénieur des Travaux Forestiers

Matricule : CM04 - 10 ASA0188

18ème Promotion

Encadreur :

ASMA FENDRI

Directrice des Forêts FIPCAM

Superviseur :

Dr HIOL HIOL François

Chargé de cours au département de Foresterie, FASA

2015 / 2016

DEDICACES

A la famille KAKEM à Bafoussam et NAHA à Douala

REMERCIEMENTS

Parvenu au terme de cette étude, il est primordial d'exprimer une profonde gratitude à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à sa réalisation. Il s'agit :

· Du Doyen de la FASA le Professeur MVONDO ZE Antoine David et du Chef de Département de Foresterie le Professeur TCHAMBA Martin pour qui la recherche des meilleurs conforts et qualités de formation est une préoccupation majeure ;

· Du Dr HIOL HIOL François qui, malgré ses multiples occupations au niveau national et international a accepté de superviser ce travail ;

· De tout le personnel enseignant de la FASA en général et du département de foresterie en particulier pour la qualité des enseignements qu'ils nous ont fait bénéficier durant la formation ;

· De tous les membres du jury pour avoir accepté examiner ce travail ;

· De Monsieur Stéphane MULLER Administrateur Général Adjoint de la FIPCAM, pour avoir bien voulu, à mon endroit, renouveler son accord de stage et pour tout l'appui financier et logistique mis à ma disposition ;

· De Madame Blandine l'Or OUOGUIA Délégué adjoint du GFBC, pour tout son appui matériel, financier et ses précieux conseils ;

· De Madame ASMA FENDRI Directrice des Ressources Forestières à la FIPCAM pour avoir encadré ce travail et pour m'avoir accepté dans sa direction ;

· De Monsieur ABOUBAKAR NDASSA pour son orientation professionnelle, sa disponibilité pendant toute la durée de ce stage et son Co- encadrement ;

· De Monsieur MIRCO MOSCATELLI Responsable d'exploitation à la FIPCAM pour sa disponibilité et son assistance technique en forêt ;

· De Messieurs BOBIONGONO et TOTAP Hervé respectivement chef d'exploitation et Chef chantier pour les multiples remarques et conseils ;

· De Monsieur TENE KUETCHE Hubert Lebong, Cartographe à la Cellule d'aménagement de FIPCAM pour la réalisation des cartes, et les remarques apportées dans cette étude ; et M. TCHATCHOUA Paul pour ses remarques ;

· A tous mes camarades de la 18ème promotion avec qui nous avons passé des moments inoubliables durant la formation ;

· A mes amis SIGNE, TIEMO, KAMLEKEU, TEDONGMO, ANDELA, NCHUGOUA, NYANDA, GUEDJO et PEFOURA pour tout leur soutien moral.

SOMMAIRE

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I:Planification et mise en oeuvre des opérations forestières 1

Tableau II: synthèse des mesures EFIR 32

Tableau III: Répartition des points par activité 34

Tableau IV: Niveau de prise en compte des mesures EFIR dans la procédure 38

Tableau V: Largeur de la plate forme et de l'emprise de la route principale 42

Tableau VI: Largeur de l'emprise et de la plate forme des routes secondaires 43

Tableau VII: Performance obtenue pour l'ouverture des routes forestières 46

Tableau VIII:Superficie des parcs et volumes de bois qui y sont stockés 48

Tableau IX: Résultat du test de corrélation 49

Tableau X: Niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR pour l'ouverture des parcs 50

Tableau XI: Liste des essences déclassées et les raisons du déclassement 51

Tableau XII: Essences exploitables suivies de leur DME administratif 53

Tableau XIII: Liste des essences abattues lors du suivi et leur diamètre 53

Tableau XIV: Effectifs des arbres avec critères d'abattage contrôlé 54

Tableau XV:performances moyennes des abatteurs 56

Tableau XVI: niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR pour l'abattage. 57

Tableau XVII: Largeur moyenne des pistes de débardage 59

Tableau XVIII: Liste des tiges d'avenir répertoriées 59

Tableau XIX: Niveau de mise en oeuvre des prescriptions pour le débardage 60

Tableau XX: Niveau de mise en oeuvre des mesures relatives à la gestion de la Faune. 64

Tableau XXI: Niveau de mise en oeuvre des mesures pour les opérations post exploitation 66

Tableau XXII: Récapitulatif des performances du chantier 66

Tableau XXIII: Non conformités et Mesures correctives 68

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Localisation de l'UFA 10 035 18

Figure 2: Carte de localisation de l'AAC 3 de l'UFA 10 035 22

Figure 3: Matériels utilisés pour la collecte des données 23

Figure 4: Mesurage de la route principale 28

Figure 5: Carte d'échantillonnage 30

Figure 6: Proportion des mesures EFIR par activité 35

Figure 7: Organigramme de la Direction des Forêts 36

Figure 8: Organigramme UFA 10 035 FIPCAM 37

Figure 9: route principale sans dispositif de drainage des eaux et sans rigoles 45

Figure 10: Parc n'ayant aucun dispositif de drainage des eaux 47

Figure 11:Proportion des essences déclassées 52

Figure 12: Abattage sans prise en compte de certains critères d'abattage 55

Figure 13: Réseau de piste de débardage étudié 58

Figure 14: Tige d'avenir non matérialisée et blessée lors du débardage 60

Figure 15: Evolution des quantités de protéine animales fournies aux ouvriers 62

Figure 16 : Minution 63

Figure 17: Pièges................................................................................64

Figure 20: Niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR par activités. 67

ABREVIATIONS

AAC : Assiette Annuelle de Coupe

API : Aménagement Pilote Intégré

ATIBT: Association Technique Internationale des Bois Tropicaux

CAB: Cabinet

CAFRAM : Cameroon Forest Resources Assessment and Management

COMIFAC : Commission des Forêts d'Afrique Centrale

CRESA: Centre Régional d'Enseignement Spécialisé en Agriculture

CTFT Centre Technique Forestier Tropical

DME: Diamètre Minimum d'Exploitation

EDF : Etat Des Forêts

EFI : Exploitation à Faible Impact

EFIR : Exploitation Forestière à Impact Réduit

FAO: Food and Agriculture Organisation

FASA: Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles

FIPCAM: Fabrique Camerounaise de Parquet

FSC: Forest Stewardship Council

GFBC: Groupement de la Filière Bois du Cameroun

GPS: Global Positioning System

GTZ: Coopération Technique Allemande

ISO: International Standard Organisation

IBC : Industrie des Bois Camerounais

MINEF: Ministère de l'Environnement et des Forêts

MINEPDED: Ministère de l'environnement de la Protection de la Nature et du

Développement Durable

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

NF : Norme Française

NIMF : Norme d'Intervention en Milieu Forestier

OAB : Organisation Africaine des Bois

OIBT: Organisation Internationale des Bois Tropicaux

OLB : Origine et Légalité des Bois

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PCI: Principe Critère Indicateur

PAPPFG : Projet d'Aménagement des Petits Permis Forestiers Gabonais

PEFC : Program for the Endorsement of Forest Certification

PFNL: Produit Forestier Non Ligneux

PGDRN: Programme de Gestion Durable des Ressources Naturelles

PM: Premier Ministre

PIB : Produit Intérieur Brut

RIDDAC: Réseau d'Information sur le Développement Durable en Afrique

Centrale

SEFAC : Société d'Exploitation Forestière et Agricole du Cameroun

SFIL: Société Forestière et Industrielle de la Lokoundjé

SIFCO : Société Industrielle et Forestière du Congo

SIG : Système d'Information Géographique

STBK : Société de Transformation de Bois de la Kadéi

UFA : Unité Forestière d'Aménagement

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

WWF: World Wide Fund for Nature

RESUME

L'étude menée du 15 Juin au 30 Novembre 2015 à la FIPCAM avait pour but de contribuer à la gestion durable des forêts à travers le suivi évaluation de la mise en oeuvre des mesures EFIR. De façon spécifique, il s'est agi de faire la synthèse des mesures EFI prescrites par la FAO/UICN et les NIMF ; d'évaluer la prise en compte de ces mesures dans la procédure interne d'exploitation forestière, de suivre et évaluer l'application des dites mesures sur le terrain et enfin de proposer les mesures correctives pour remédier aux écarts constatés. Pour y parvenir, une revue documentaire au sein des bibliothèques du département de foresterie, du CRESA Forêt bois et de la Cellule d'aménagement de la FIPCAM a été nécessaire pour collecter les données secondaires par contre, les données primaires ont été collectées à travers des entretiens auprès des personnes ressources impliquées dans l'exploitation forestière et des observations directes sur le terrain.

Après traitement et analyse des données, l'étude révèle que les activités ayant fait l'objet du suivi-évaluation regroupent 34 mesures EFI à mettre en oeuvre. La prise en compte de ces mesures dans la procédure interne d'exploitation de la société est estimée à 78%. Le niveau global de mise en oeuvre de ces mesures sur le terrain est acceptable et a été évalué à 70%. L'ouverture des parcs, l'abattage et les opérations post exploitations sont des activités dont le niveau d'application sur le terrain est très satisfaisant et estimé respectivement à 80% et 75%. Par contre, la mise en oeuvre de ces mesures pour l'ouverture des routes et le débardage demeure juste au dessus de la moyenne et estimé respectivement à 60% et 68%. De même, l'application de ces mesures pour la gestion de la faune est estimée à 71%. .

Les insuffisances observées dans l'application des mesures EFI sont liées au fait que l'UFA 10 035 est encore en convention provisoire, la plupart des employés impliqués dans le processus d'exploitation, ne sont pas formés ; les procédures internes de l'entreprise ne sont pas respectées. L'étude recommande principalement, pour améliorer les performances de l'entreprise, de renforcer les capacités des équipes « route » et « débardage » sur l'exploitation forestière à faible impact, de réviser et renforcer l'application des procédures d'exploitation et de créer le poste de responsable faune au sein de la cellule d'aménagement et d'en désigner un responsable

ABSTRACT

The study conducted from June 15th to November 30th 2015 at FIPCAM entitled «evaluation of the level of application of exploitation measures at low impact at AAC of UFA 10 035» specifically we were to synthesise EFI measures prescribed by FAO/ UICN and NIMF. Evaluate how considered these measures are in the internal procedure of forestry exploitation, follow and evaluate application of these measures on the field. A literature review in the department of forestry library and FIPCAM arrangement cell has been necessary for secondary data collection. In contrary to primary data obtained from direct field observation and interview from persons in charge of forestry exploitation.

After data analyses, the study reveals that follow-up/ evaluation activities regroup 34 measures. Taking into consideration these measures in the protocol of internal exploitation was estimated at 78%. The global level being 70% for an acceptable appreciation. Opening of parks, slaughtering and post exploitation operations are activities with satisfactory application on the field. They were respectively estimated at 80% and 75%. On the contrary, measures for road opening, debardage, have acceptable level (60 and 80%) respectively. Nevertheless, their application for fauna management is estimated at 71%.

Shortcomings observed in the application of EFI measures are linked to several factors: UFA 10 035 is still a provisory convention, several employees are not well trained and the company's internal protocols are not observed. Hence training of a road and debardage team for forestry exploitation at low impact, revision and respect of exploitation measures and appointment of a fauna supervisor in the arrangement cell are highly recommended.

Key words: FIPCAM, UFA 10 035, FAO/UICN, NIMF, EFI measures.

: INTRODUCTION

I.1. Contexte

Les forêts tropicales sont au coeur des enjeux internationaux sur le changement climatique et la conservation de la biodiversité (EDF, 2013). Le bassin du Congo qui fait partie intégrante de ce complexe forestier joue un rôle important dans la régulation du système climatique continental (Doetinchem & Megevand, 2013). Il offre des moyens de subsistance à 60 millions de personnes qui y vivent ou résident à proximité (nourriture, pharmacopée, combustible, fibres, produits forestiers non ligneux) (EDF, 2013). Mais ces forêts subissent une pression relativement importante liée à l'exploitation forestière de type minière, au braconnage, à l'agriculture itinérante sur brûlis, à la production de bois etc.... (FAO, 2005). Dans ce sens, des mesures coercitives s'avèrent nécessaires pour préserver cet écosystème forestier.

Au cours des années 1990, les pays d'Afrique centrale ont adopté des nouveaux objectifs de développement forestier (Nasi et al.,2006). Les processus de réforme des politiques forestières se sont déroulés dans un contexte dominé au niveau international par l'organisation de la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement Durable (FAO &UICN, 2003). Ainsi, l'exploitation forestière dans le bassin du Congo devrait se faire désormais en respectant le principe de durabilité de la forêt ; l'objectif étant de maintenir et d'améliorer l'aptitude de la forêt à remplir au mieux l'ensemble de ses fonctions écologiques, économiques et sociales en préservant toutes ses potentialités pour les générations futures (FAO & UICN, 2003).

Le Cameroun comme bon nombre de pays de la sous région Afrique Centrale, a décidé de suivre les recommandations de la déclaration des principes forestiers du sommet de Rio en inscrivant au moment de la révision de son code forestier l'« aménagement durable » parmi les objectifs de sa politique forestière (Vandenhaute & Heuse, 2006). Les données du Ministère des forêts et de la faune indiquent que les superficies attribuées sous forme de concessions forestières actuellement sous aménagement s'élèvent à 5 071 000 ha de forêt (EDF, 2013).

Pour atteindre cet objectif environnemental, en plus de son code forestier datant de 1994 et son décret d'application de 1995 fixant les modalités d'application du régime des forêts, le gouvernement camerounais à travers le ministère des forêts et de la faune a adopté plusieurs mesures pour contribuer à la mise en oeuvre d'une politique forestière responsable parmi lesquelles la décision N00108/D/MINEF/CAB adoptée le 09 Février 1998 qui régit les interventions de toute personne physique ou morale en milieu forestier. Cette décision est intitulée « Normes d'Intervention en Milieu Forestier » (NIMF). Cette norme s'applique à tout titulaire d'un titre d'exploitation forestière et fait partie de la réglementation forestière tout en complétant le cahier de charge en vue de minimiser les impacts de l'exploitation forestière sur l'environnement (Anonyme, 1998). Dans le même contexte, la FAO a développé en 2003 le code régional d'exploitation forestière à faible impact dans les forêts denses et humides en Afrique Centrale et de l'Ouest. L'application de ce code permet également de minimiser les dégâts que cause l'exploitation forestière sur l'écosystème (RIDDAC, 2007).

I.2. Problématique

Selon une étude de la coopération technique allemande, (GTZ-PGDRN, 2006) portant sur la mise en oeuvre d'une vingtaine de plans d'aménagement forestiers au Cameroun, trois quarts (3/4) de ceux-ci ne remplissent pas la moitié des critères des référentiels de certification de gestion durable. Il existe dès lors un réel écart entre l'élaboration des plans d'aménagement forestiers et leur mise en application effective.

En outre, la gouvernance actuelle du secteur forestier est un frein majeur pour la réussite de la gestion durable des forêts car les dispositions réglementaires ne sont pas toujours suivies (Corbier-Barthaux ,2011). De plus, l'exigence légale de l'aménagement a surtout progressée au niveau administratif et documentaire mais sa mise en pratique sur le terrain reste encore très hypothétique même dans le cas des sociétés forestières les plus avancées au Cameroun (Corbier-Barthaux ,2011).

Par ailleurs, sous la pression de la part des marchés européens, certains exploitants forestiers se sont résolument engagés dans des démarches volontaires d'encadrement de l'aménagement forestier pour appuyer et confirmer leur respect des exigences légales mais le dispositif de suivi est peu organisé pour adresser ces mesures sur le terrain (GTZ, 2006).

A cet effet, soucieux de maintenir la capacité productive de la forêt, de ses fonctions écologiques, économiques et sociales, la Fabrique Camerounaise de Parquet (FIPCAM) s'est résolument engagée vers le processus de gestion durable des concessions forestières qui lui sont attribuées. Dans sa démarche, elle a élaboré des procédures internes et des fiches techniques pour ses activités forestières. Celles-ci ont été développées à partir des lois et normes nationales en vigueur au Cameroun, des prescriptions du code régional FAO/UICN d'exploitation à faible impact et des référentiels de certification. Cet engagement s'est traduit par l'obtention du certificat de légalité OLB délivré par Bureau Veritas Douala en 2013 pour ses produits bois.

Bien que l'élaboration des procédures internes et des fiches techniques de l'entreprise aient pour base documentaire les NIMF et le code régional FAO/UICN, on s'interroge cependant sur le niveau de mise en oeuvre de ces mesures dans les UFA gérées par FIPCAM. C'est dans cette perspective que se situe cette étude. Au regard de cette situation, il est question d'évaluer le niveau de mise en oeuvre des mesures d'exploitation à faible impact dans l'AAC N0 3 de l'UFA 10 035. A cet effet, nous pouvons poser les questions de recherche suivantes :

· quelles sont les mesures d'exploitation à faible impact prises en compte pour le suivi évaluation ?

· les procédures internes de l'entreprise relatives à l'exploitation forestière sont elles conformes aux NIMF et aux prescriptions du code régional FAO/UICN ?

· quel est le niveau de mise en oeuvre des mesures d'exploitation forestière à faible impact dans l'UFA 10 035 ?

· comment peut-on remédier aux écarts constatés ?

I.3. Objectifs

I.3.1. Objectif General

Contribuer à la gestion durable des forêts à travers le suivi - évaluation de la mise en oeuvre des mesures EFIR.

I.3.2. Objectifs spécifiques

§ faire la synthèse des mesures d'exploitation à faible impact prescrites par les NIMF camerounais et le code FAO/ UICN ;

§ présenter la structure organisationnelle de gestion de l'exploitation forestière au sein de la FIPCAM;

§ évaluer la prise en compte des mesures d'exploitation à faible impact prescrites par les NIMF et le Code régional FAO/UICN  dans les procédures internes;

§ suivre et évaluer la mise en oeuvre des mesures d'exploitation à faible impact dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035;

§ proposer des mesures correctives pour remédier aux écarts constatés.

I.4. Résultats attendus

§ les mesures d'exploitation à faible impact prescrites par les NIMF camerounais et le code FAO sont synthétisées et connues ;

§ le niveau de prise en compte des mesures EFIR prescrit par les NIMF et la FAO dans la procédure interne d'exploitation est connu ;

§ le niveau d'application des mesures d'exploitation à faible impacts prescrit par les NIMF et le code FAO dans l'UFA 10 035 est connu ;

§ les mesures correctives pour remédier aux écarts constatés sont proposées.

I.5. Importances de l'Etude

Le principe de l'EFI étant de minimiser les impacts socio-environnementaux liés aux activités de l'entreprise, il convient d'évaluer régulièrement le niveau d'application des mesures prises, dans une logique d'amélioration continue des performances de la gestion forestière durable (ATIBT, 2008). Ainsi, il n'est pas concevable de mettre en place des mesures EFI sans être capable d'en évaluer le niveau d'application (ATIBT, 2008).

De tout ce qui précède, la présente étude revêt donc des importances théoriques et pratiques.

Sur le plan théorique, l'étude apporte sa contribution à la littérature en ce qui concerne la connaissance du niveau de mise en oeuvre des mesures d'exploitation à faible impact prescrites par les NIMF Camerounais et le code régional FAO/UICN dans l'UFA10 035.

Sur le plan pratique, l'étude doit être bénéfique à la FIPCAM car :

§ elle fournira des informations fiables sur le niveau réel d'application des mesures d'exploitation à faible impact dans l'UFA10 035;

§ elle fournira aux responsables de l'entreprise et aux autres acteurs travaillant dans l'UFA concernée, des données fiables pouvant les aider à mieux orienter leurs interventions dans la mise en oeuvre des opérations d'exploitation forestière afin de répondre davantage aux exigences de la gestion durable des forêts ;

§ elle permettra de mettre l'entreprise à l'abri des sanctions dues au non respect des normes environnementales en vigueur en matière d'exploitation forestière au Cameroun ;

§ les résultats de cette étude pourront également permettre à l'entreprise de définir les pistes d'amélioration des mesures EFI contenues dans son manuel de procédure.

: CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTERATURE

II.1. CADRE CONCEPTUEL

Pour mieux aborder cette étude, il est judicieux de définir certains concepts afin d'éclairer les lecteurs et éviter toute polémique hors du contexte.

II.1.1. Gestion durable

Selon le rapport Brundtland en 1987, la gestion durable est une gestion du territoire et de ses ressources qui vise à assurer un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Pour le cas spécifique des forêts, la gestion durable signifie la gestion et l'utilisation des forêts et des terrains boisés d'une manière et à une intensité telle qu'elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes aux niveaux local, national et mondial, et qu'elles ne causent pas de préjudices à d'autres écosystèmes (MINFOF, 2011).

II.1.2. Aménagement forestier durable

Selon l'article (23) de la loi 94 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche , l'aménagement forestier durable se définit comme étant la mise en oeuvre sur la base d'objectifs et d'un plan arrêtés au préalable, d'un certain nombre d'activités et d'investissements, en vue de la production soutenue de produits forestiers et de services, sans porter atteinte à la valeur intrinsèque, ni compromettre la productivité future de ladite forêt, et sans susciter d'effets indésirables sur l'environnement physique et social.

II.1.3.Plan d'Aménagement

Selon l'ATIBT (2006), le plan d'aménagement est considéré comme étant le document principal qui définit la stratégie globale d'aménagement du massif et répond à des considérations tout à la fois de durabilité (le renouvellement des essences exploitées...) environnementales (le maintien de la biodiversité...), que sociales (réduction de la pauvreté, concertation avec les populations, ...) et économiques (prise en compte des objectifs de croissance de l'industriel). Le Plan d'Aménagement est généralement produit pour une très longue période (entre 25 et 30 ans). Selon l'article 34 (2) de l'arrêté 022/A/MINEF portant sur les procédures d'élaboration, d'approbation, de suivi et de contrôle de la mise en oeuvre des plans d'aménagement au Cameroun, ce dernier a une durée de 30ans et est révisé tous les 5ans.

II.1.4. Assiette annuelle de coupe

La FAO (2003) considère une assiette annuelle de coupe comme Etendue précise de forêt qu'il est prévu de récolter pendant une année. Selon le critère sur lequel elle doit porter (surface et volume à exploiter), on distingue l'assiette par contenance, l'assiette de volume, et l'assiette par contenance avec contrôle de volume.

II.1.5. Certification forestière

Selon Tadjuidje (2009), la certification forestière est une procédure par laquelle une tierce partie donne une assurance / label commercial écrit attestant qu'un produit, un processus ou un service est conforme à des normes spécifiques sur la base d'un audit conduit suivant des procédures agrées. Pour l'ATIBT (2008) la certification forestière est un engagement volontaire de la part de la société forestière, qui répond en général à des exigences économiques et /ou à des pressions des ONG environnementales. La société est alors évaluée (audit) par un organisme privé et indépendant (le certificateur), sur la base d'un référentiel propre au système de certification choisi. Il est possible de distinguer deux types de certificat à savoir :

- Le certificat de légalité (OLB, SGS, SMARTWOOD...) atteste que les exploitants respectent les exigences légales du pays producteur. Cependant, le certificat de légalité représente la première étape vers un processus de certification de gestion durable.

- Le certificat de gestion durable ou de gestion responsable (FSC, PEFC...) qui atteste au client que le bois qu'il achète provient d'une forêt aménagée durablement ;

II.1.6. Concession forestière

Selon l'article 47 (1) de la loi 94 portant régime des forêts et de la faune et de la pêche, la concession forestière est le territoire sur lequel s'exerce la convention d'exploitation forestière. Elle peut être constituée d'une ou plusieurs unités forestières d'aménagement. Selon le même article à l'alinéa 3 de la loi sus citée, la concession forestière prévue à l'alinéa (1) peut être transférée suivant les modalités fixées par décret. Cette étude est menée dans la concession 1102.

II.1.7. Evaluation de la conformité

Selon la norme française (NF EN 45020) qui fournit des termes généraux et leurs définitions concernant la normalisation et les activités connexes, l'évaluation de la conformité est toute activité dont l'objet est de déterminer directement ou indirectement si des exigences applicables sont satisfaites. Pour l'ATIBT (2014), l'évaluation de la conformité est un examen systématique du degré de satisfaction d'un produit, d'un processus ou d'un service, aux exigences spécifiées.

II.1.8. Exploitation à faible impact

Selon la FAO (2003) l'EFI est l'ensemble des pratiques qui visent à optimiser l'efficience des opérations et à minimiser leurs impacts nocifs sur l'environnement, la main d'oeuvre et les populations locales, afin de maintenir la capacité productive de la forêt et ses fonctions écologiques et socio-économiques. Pour Sist et al ; (1998) la mise en oeuvre adéquate de l'EFI permet de réduire de moitié la perturbation des sols et les dommages sur le peuplement résiduel par rapport à l'exploitation conventionnelle. Elle peut aussi accroître les marges bénéficiaires en améliorant l'efficacité et en augmentant la valeur des futures récoltes (OIBT/UICN, 2009). Selon Abessolo (2014), l'exploitation à faible impact s'articule autour des aspects suivants :

· Bonnes planification et exécution de tous les aspects de l'extraction : le plan de l'unité forestière de gestion, doit indiquer l'emplacement des routes, les intersections de cours d'eau, les zones de chargement des grumes, les pistes de débusquage et les camps. Son but est de réduire au minimum les dommages et d'éviter les aires écologiquement vulnérables et les secteurs de biodiversité mis hors exploitation ;

· Abattage directionnel : les arbres sont abattus dans des directions permettant de réduire la dimension des trouées et de protéger les arbres des futures récoltes ;

· Cartes de bonne qualité indiquant les ressources et l'emplacement des différents arbres : ces cartes peuvent servir d'inventaire de la biodiversité. Leur utilisation pour la conservation de la biodiversité au niveau du peuplement contribue de façon significative à une exploitation écologiquement rationnelle. Elles présentent la distribution spatiale des opérations et indiquent les arbres et les sites à protéger ;

· Pistes de débardage/ débusquage bien planifiées : les pistes de débardage devraient être planifiées à l'aide des cartes indiquant les ressources afin d'éviter d'endommager les arbres résiduels et autre végétation. Il faudrait réduire au minimum la longueur de ces pistes et éviter un tassement excessif.

· Variations saisonnières : l'extraction de grumes devrait avoir lieu pendant les saisons sèches, en particulier dans les forêts humides.

II.1.9. Forêt

D'après l'article 2 de la loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche, une forêt est considérée comme un terrain comportant une couverture végétale dans laquelle prédominent les arbres, arbustes et autres espèces susceptibles de fournir des produits autres qu'agricoles. Au vue de sa physionomie et de son étendu, Nkongmeneck (2010) précise que « la forêt est une formation végétale étendue et variable, relativement dense, fermée et composée essentiellement d'essences ligneuses ».L'article 20 (1) de la loi sus citée classe les forêts en domaine forestier non permanent et en domaine forestier permanent. C'est dans ce dernier type que cette étude est effectuée et plus particulièrement dans une forêt de production (UFA 10 035).

II.1.10. Normes

Selon le Dictionnaire Larousse de Poche (2003), la norme se définit comme un état conforme à la moyenne et considéré comme la règle (1). Elle se définit également comme un critère auquel on se réfère (2).Pour l'ATIBT (2014) la norme est un document qui définit des exigences, des spécifications, des lignes directrices ou des caractéristiques pour assurer l'aptitude à l'emploi des matériaux, produits, processus et services. Dans notre contexte elle est comme un ensemble de principes lorsqu'il(s) est ou sont mis en oeuvre correctement visent à optimiser l'efficience et l'efficacité d'une entreprise forestière et à maintenir la capacité productive de la forêt.

II.1.11. Référentiel

Selon le standard de gestion forestière FSC adapté pour le Cameroun en 2005, un référentiel est un document de référence regroupant l'ensemble des critères auquel un produit, un processus ou un service doit répondre pour pouvoir bénéficier d'une certification. L'auteur du référentiel peut être un législateur (national ou international) ou une entité associative ou privée. Il est possible que plusieurs référentiels s'adressent à un même produit, processus ou service. Selon Manga (2011) dans le suivi évaluation, le référentiel est utilisé comme standard auquel se réfère l'auditeur pour apprécier l'écart entre la situation de référence et la situation réelle sur le terrain. Plusieurs référentiels sont répertoriés dans le cadre de la gestion durable des forêts. Il s'agit du :

§ Référentiel FSC

§ Référentiel PEFC

§ Les PCI - OAB / OIBT

§ Le code régional d'exploitation à faible impact de la FAO

II.1.12. Unité forestière d'aménagement

Zone forestière clairement délimitée, aménagée sur la base d'un ensemble d'objectifs explicites et conformément à un plan d'aménagement à long terme (Anonyme, 2005).Cette étude est menée dans l'UFA 10 035.

II.1.13. Autres définitions

a) Abattage contrôlé

Technique de travail employée pour couper un arbre sur pied, qui permet d'orienter la chute afin de garantir une sécurité maximale pour l'opérateur, d'éviter des dégâts aux arbres voisins, de récupérer un maximum de bois d'oeuvre à la base de l'arbre, et de faciliter son extraction (FAO, 2003).

b) Arbre d'avenir

Arbre d'une essence commerciale et de diamètre inférieur au DME/ADM que l'on préserve lors d'une opération de récolte, pour qu'il fasse ensuite partie du peuplement à exploiter au prochain cycle (FAO, 2003).

c) Débardage

Opération consistant à transporter des grumes ou billes du lieu d'abattage au dépôt transitoire, au moyen de treuil et traînage par des tracteurs à roues ou à chenilles (FAO, 2003). On distingue un premier et un second débardage.

d) Débusquage

Opération effectuée par des tracteurs à chenilles qui préparent le terrain et la grume pour le débardage, ayant pour but de rendre la grume accessible pour le débardeur et de faciliter son extraction (FAO, 2003). S'il est employé excessivement ou par du personnel non formé, le débusquage peut causer des dégâts considérables au peuplement résiduel. Par conséquent, le débusquage soigneux semble la clef d'une exploitation à faible impact dans la région.

e) Egobelage

Opération qui consiste à supprimer les contreforts d'un arbre avant abattage. Cette pratique est fortement recommandée afin d'effectuer l'abattage contrôlé et maximiser la récupération de bois d'oeuvre à la base du tronc (FAO, 2003).

g) Piste de débardage

Piste sur laquelle sont traînées les grumes ou les billes (FAO, 2003).

II.2. REVUE DE LA LITTERATURE

II.2.1. Présentation des référentiels

II.2.1.1. Présentation du Code FAO

Depuis le dernier sommet mondial sur le développement durable organisé en 2002 à Johannesburg, plusieurs initiatives pour renforcer les institutions forestières et réadapter les législations ont été entreprises permettant la mise en place des systèmes normatifs pour régler l'exploitation forestière. C'est ainsi que le document intitulé « Code régional d'exploitation forestière à faible impact dans les forêts denses et humides d'Afrique Centrale et de l'Ouest » a été élaboré dans le cadre du projet « Aménagement durable des forêts dans les pays africains de l'ACP » effectué par le département des forêts de la FAO en partenariat avec la communauté européenne de 2000 à 2003. Ce code se fonde sur le principe « qu'il est possible d'exploiter les forêts tropicales selon les méthodes qui en préservent la pérennité » et en limitant sensiblement les impacts négatifs. Ce document de 13 chapitres aborde entre autre les grands principes de gestion durable, l'ensemble de la planification avant exploitation, les opérations d'exploitation proprement dite en forêt, les opérations post exploitations, les conditions de gestion de la faune, les mesures d'hygiène et de sécurité, la formation du personnel, les opérations de contrôle et de suivi-évaluation et termine par les relations avec les populations locales. Dans ce code, l'accent a été mis sur l'exploitation forestière proprement dite. Ceci se justifie en ces termes « Si l'exploitation proprement dite (la récolte) a été privilégié dans le présent ouvrage, c'est parce qu'il s'agit de l'aspect de la foresterie industrielle qui motive le plus souvent de griefs concernant les dommages causés à l'environnement par les activités de foresterie, en particulier dans les pays en développement » (DJOMOU ,2007)

II.2.1.2.Présentation des Normes d'Intervention en Milieu Forestier

Les NIMF émanent de la décision n° 0108/D/MINEF/CAB du 09 février 1998 portant application des normes d'intervention en milieu forestier en République du Cameroun. Cette décision régit les interventions de toute personne physique ou morale en milieu forestier et permet en théorie de faire face à la dégradation de l'environnement et de minimiser les impacts de l'exploitation forestière sur l'environnement. Il faut également noter que cette décision intègre des mesures coercitives permettant de réprimer les atteintes à l'environnement, les infractions forestières et les atteintes à la biodiversité. Les principes directeurs des normes d'intervention en milieu forestier s'articulent autour des relations avec les populations locales, les activités d'aménagement forestier en fonction des unités territoriales ou sites à protéger, la protection des rives des plans d'eau, la protection de la qualité de l'eau, la protection de la faune, le tracé, la construction et l'amélioration des routes forestières, les campements et installations industrielles en forêt, l'implantation des parcs à grumes, l'exploitation forestière et le débardage.

II.2.1.3. Gestion des ressources forestières au Cameroun

a. Cadre Juridique

Ø Loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forets, de la faune et de la pêche

La nouvelle politique forestière du Cameroun adoptée en 1994 est le reflet des préoccupations de la société camerounaise vis-à-vis de la conservation de la nature ainsi que des nouveaux concepts établis à l'échelle mondiale en matière de développement et d'environnement.

Cette politique est régie par la loi n° 94/01 du 20 janvier 1994 (en cour de révision) portant régime des forêts, de la faune et de la pêche. Elle divise le domaine forestier en deux:

- le domaine forestier permanent, assis sur des terres définitivement affectées à la forêt et composées de massifs forestiers appartenant à l'Etat (forêts domaniales) et aux collectivités territoriales décentralisées (forêts communales) ;

- le domaine forestier non permanent (forêt à vocation multiple) assis sur les terres forestières du domaine national susceptibles d'être affectées à d'autres utilisations autres que forestière (agriculture, élevage, projets de développement etc.), comprenant les forêts communautaires, les forêts du domaine national et les forêts des particuliers.

Cette loi se caractérise par rapport à la précédente (loi 81/13 du 27 novembre 1981) par l'implication des populations rurales dans la gestion forestière à travers la promotion des forêts communales et communautaires afin de leur garantir un bien être et les inciter à mieux protéger la forêt. La gestion des ressources se veut participative et engage des actions tournées vers le long terme. L'aménagement forestier est au centre de l'action ; il prévoit l'intégration de l'ensemble des composantes et ressources de l'écosystème forestier et fait appel lors de sa conception et de sa mise en oeuvre à la participation de tous les partenaires impliqués (administration, opérateurs privés, populations et ONG). Le zonage est également l'une des grandes innovations de cette loi dont le rôle est de déterminer la vocation et les limites de l'espace forestier.

Ø Loi n°96/12 du 25 août 1996portant loi cadre relative à la gestion de l'environnement

Cette Loi fixe le cadre juridique général de la gestion de l'environnement au Cameroun et précise en ses articles 17, 18, 19 et 20, les dispositions particulières relatives à l'obligation de tout promoteur de réaliser une étude d'impact environnemental et social (EIES) pour toute activité susceptible de causer des préjudices sur l'environnement. A cet effet, l'exploitation forestière n'en fait pas l'exception car une EIES détaillée est effectuée lors de l'élaboration du plan d'aménagement. La finalité de cette étude est l'élaboration d'un plan de gestion environnemental et social dont la mise en oeuvre permettra de réduire au plus les impacts négatifs et de valoriser les impacts positifs de l'activité sur les composantes environnementales et sociales du projet. Dans son titre 1, cette loi rappelle l'importance de l'environnement et du social pour la république du Cameroun.

Ø Décret n°95/531/PM du 23 août 1995 fixant les modalités d'application du régime des forêts

C'est l'un des principaux textes d'application de la loi n° 94/01 reprenant les dispositions relatives à la protection de la nature et de la biodiversité ainsi qu'aux forêts. Il définit et précise, les différents titres d'exploitation de la forêt, les modalités de leur acquisition et de leur exploitation, les modalités d'attribution et de gestion des forêts communautaires ou des forêts des particuliers, les modalités d'agrément et les conditions d'exercice de l'activité forestière, les différents droits d'accès et d'usage, les procédures et modalités de contrôle des activités forestières, les mécanismes répressifs et les modalités de mise en oeuvre des sanctions prévues par la loi, etc.

D'autres textes législatifs et règlementaires viennent appuyer le cadre juridique pour une gestion durable des ressources forestières au Cameroun :

Ø le Décret N° 2005/0577/PM du23 Février 2005, fixant les modalités de réalisation des études d'impact environnemental et social ;

Ø Le Décret N° 95/466/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de la faune ;

Ø L'Arrêté N° 0222/A/MINEF du 25 mai 2001 fixant les procédures d'élaboration, d'approbation, de suivi et de contrôle de la mise en oeuvre des plans d'aménagement des forêts de production du domaine forestier permanent ;

Ø L'Arrêté n° 110/A/MINEF du 21 janvier 1999 fixant les modalités de contrôle et de suivi des activités forestières.

II.2.1.4. Evolution du Cadre institutionnel

La gestion des ressources forestières était jusqu'en 1992 caractérisée par une dispersion des centres de décision. La gestion de la forêt relevait du Ministère de l'Agriculture, alors que la faune relevait de la Délégation du Tourisme. Depuis 1992, la création d'un Ministère de l'Environnement et des Forêts (MINEF) avait régularisé cette situation en confirmant ce dernier comme le principal centre de décision pour les problèmes forestiers. Vers la fin de 2004, la gestion des aires protégées fut assignée à nouveau au ministère de l'environnement et de la protection de la nature. Mais cette décision fut révoquée par un décret du président de la république en Décembre 2005. De nos jours, les diverses institutions qui s'occupent des forêts, qu'elles soient publiques ou privées, centrales, locales ou coutumières, sont fédérées autour de deux ministères résultant de la réforme de l'ancien MINEF : Un Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) et un Ministère de l'Environnement de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPNDED). Le MINFOF dispose des services centraux installés à Yaoundé chargés de l'exécution de la politique nationale forestière et faunique et des services extérieurs déconcentrés qui assurent à l'échelle des régions , départements, la coordination et le suivi de l'ensemble des activités du Ministère. Au sein du MINFOF, la Directions des Forêts, de la Faune et des Aires Protégées et de la Promotion et Transformation des Produits Forestiers, sont les maillons essentiels en charge de l'élaboration des politiques et du suivi de leur mise en oeuvre.

II.2.2.2. Contribution du secteur forestier et faunique

Au Cameroun, la contribution du secteur forêt - faune est de 4% du PIB (Eba'a et al., 2013). Par ailleurs, ce secteur joue un rôle fondamental dans la création d'emploi et comme agent de développement dans les zones rurales les plus défavorisées. Parlant de la création d'emplois, ceux-ci s'élèvent à 22722 emplois permanents directs dont 21 902 emplois dans la filière bois d'oeuvre industrielle et 802emplois liés à la chasse sportive (Eba'a et al., 2013).La contribution de ce secteur dans les recettes publiques n'est pas à négliger car elle est estimée à hauteur de 64,2 milliards de FCFA dont 27,8 au titre de la fiscalité spécifique et 36,4 pour la fiscalité générale (Eba'a et al., 2013).

II.2.3. Pratique de l'exploitation telle que prescrite par les normes d'exploitation à faible impact

Les activités nécessaires à la mise en oeuvre de l'EFI ont fait l'objet de nombreuses publications. Les regroupements des activités considérés comme référence sont multiples.

Une synthèse de différentes activités a été effectuée pour conserver la portée générale, représentative du concept EFI et ne pas favoriser une source plutôt qu'une autre.

II.2.3.1. Les opérations antérieures à l'exploitation

Les opérations préalables à l'exploitation se résument essentiellement à la planification. Elle constitue l'élément fondamental de la mise en oeuvre de L' EFI (FAO, 2003). Les techniques de l'EFI sont basées sur une planification stricte des opérations d'exploitation forestière. Elle s'effectue à l'échelle des prévisions annuelles de récolte en fonction de la possibilité du massif, sur la ou les superficies ouvertes à l'exploitation (Durrieu de Madron et al., 1998).

La succession des évènements doit se faire suivant un calendrier tel que présenté dans le tableau ci-dessous.

Tableau I:Planification et mise en oeuvre des opérations forestières

2 ans à l'avance :

- Délimitation de la superficie à exploiter

- Allocation annuelle de coupe

- Inventaire d'exploitation : volumes, qualité, localisation, topographie de détail

- Délimitation des zones inexploitables

- Cartographie des zones d'exploitation

- Planification des routes secondaires

1 an à l'avance :

- Prospection : planification et zonage de l'exploitation, repérage et marquage des

arbres à exploiter

4-6 mois :

- Construction des routes

1-3 mois :

- Triage

- Tracé des pistes de débardage et des parcs

- Marquage des arbres à protéger en bordure de la piste et autour des arbres à abattre

Exploitation

- Ouverture des parcs et pistes de débardage

- Abattage, étêtage et éculage

- Débusquage et débardage

- Tronçonnage, cubage, marquage et traitement des billes sur parc bord route

- Chargement

- Transport

- Contrôle, suivi et évaluation post exploitation

Source : FAO, 2003

II.2.3.2. Mise en oeuvre des opérations d'exploitation

a. Abattage contrôlé

L'abattage contrôlé est une technique de travail employée pour couper un arbre sur pied, permettant d'orienter la chute afin de garantir une sécurité maximale de l'opérateur, d'éviter les dégâts aux arbres voisins, de récupérer un maximum de bois d'oeuvre à la base de l'arbre et de faciliter son extraction (FAO, 2003). Mekok (1995) révèle qu'un bouteur prend 30% de son temps pour positionner la grume dans le sens de la piste de débardage lorsque l'abattage n'est pas contrôlé. L'abattage contrôlé est basé sur un protocole précis permettant la maitrise de l'opération à toutes les étapes.

b. Débardage à faible impact

Le débardage est l'opération qui consiste à transporter des grumes ou des billes du lieu d'abattage au dépôt transitoire, au moyen de treuil par des tracteurs à pneus (FAO, 2003).

Plusieurs études ont révélé la nécessité de planification du débardage, une opération qui pratiquée sans planification, cause de grand dommage au peuplement résiduel. En outre, le rapport de l'étude des dégâts d'exploitation dans la zone d'action du projet A.P.I de Dimako révèle que l'absence de planification du débardage a conduit à l'ouverture de 12% de longueur de piste inutile. La planification du débardage vise plusieurs objectifs :

- Minimiser les dégâts causés au peuplement résiduel, au sol et au cours d'eau ;

- Minimiser la surface perturbée entre le réseau de pistes de débardage et le réseau routier ;

- Réduire le tassement des sols par l'utilisation de matériels adaptés aux charges à extraire ;

- Optimiser la productivité et la sécurité de l'extraction.

II.2.4. Evaluation du niveau d'application des normes d'exploitation à faible impact dans les forêts du Bassin du Congo

Lors des recherches bibliographiques, des études menées sur le suivi évaluation dans certaines UFA ont attirées notre attention. Il s'agit:

· Une étude menée par DJOMOU en 2007 sur l'évaluation de l'application du Code FAO sur l'exploitation à faible impact et des Directives OIBT/UICN sur la gestion durable de la biodiversité dans les UFA 10031 de la société Pallisco. Pour y parvenir, il procède par une analyse du manuel de procédure de la société. Par la suite, il procède au suivi et évaluation de la mise en oeuvre des opérations forestières par rapport aux prescriptions des référentiels choisis pour l'étude à l'aide des questionnaires et des observations directes sur le terrain. Les résultats de DJOMOU (2007) révèlent que le manuel de procédure d'activités de la pallisco comporte quelques insuffisances. Sur le terrain, l'abattage est mené conformément aux prescriptions de l'EFI. Cependant, les abatteurs ont des difficultés à réaliser l'égobelage. L'ouverture du réseau routier (route principale, bretelle...) est préalablement planifié. La largeur moyenne des pistes de débardage est de 4m et la superficie moyenne des parcs est de 1400m2. Les activités post exploitations menées au sein de ces UFA comprennent le nettoyage des points de passage des cours d'eau et des parcs ainsi que la fermeture des pistes. Les insuffisances observée dans la mise en oeuvre adéquate des prescriptions des référentiels choisis par Manga sont dus non seulement à l'absence des procédures en question dans le manuel interne de l'entreprise mais aussi de la difficulté du personnel à s'adapter aux nouvelles exigences.

· Une étude menée par Manga en 2011 pour le compte de la société SIFCO dans la forêt Congolaise de Tala Tala. Dans le cadre de cette étude, Manga utilise comme référentiel le code FAO. Dans sa démarche, il collecte les données secondaires auprès des bibliothèques du département de foresterie de la FASA et de l'ONG CAFRAM. Les données primaires quant à elles sont collectées grâce à des observations directes sur le terrain, des entretiens auprès des responsables de l'exploitation et des employés de l'entreprise. Les résultats de son étude révèlent que de toutes les opérations d'exploitation forestière, seuls l'ouverture des parcs à bois à une superficie moyenne de 629 m2 sont conformes aux normes d'EFIR ; l'abattage au sein de la SIFCO est non contrôlé tandis que l'ouverture des pistes de débardage n'est pas préalablement planifiée et occasionne l'ouverture de 7,1% de piste inutile. De façon globale, il trouve que la mise en oeuvre des mesures EFIR au sein de la SIFCO est faible mais il n'avance pas de chiffre sur ce niveau. La principale raison évoquée par Manga en 2011 pour justifier la pratique de l'exploitation forestière non durable au sein de la SIFCO est l'absence de formation du personnel.

· Une étude menée par Abessolo en 2014 à travers le « projet Jengi-Tridom du WWF » dans les UFA 10 009 et 10 018 exploitées respectivement par la SEFAC et la STBK. Il utilise dans le cadre de son étude comme référentiel les principes critères et indicateurs de gestion durable des forêts au Cameroun de l'OAB/OIBT. La méthodologie utilisée par Abessolo (2014) est identique de celle adoptée par Manga (2011) à savoir une revue documentaire au sein des cellules d'aménagement de la SEFAC et de la STBK, ensuite des observations directes sur le terrain et enfin des entretiens auprès du personnel de terrain. Ses résultats révèlent que le niveau de mise en oeuvre des bonnes pratiques environnementales et sociales s'élève respectivement à 74,58% et 52,54% pour la SEFAC et la STBK. A cet effet, il fait remarquer que le déficit de compétence au sein de la Cellule d'Aménagement et les lacunes dans l'organisation de l'exploitation forestière seraient les causes du niveau de performance moyen de la STBK.

Toute fois, qu'il s'agisse de l'étude menée par Manga en 2011 ou de Abessolo en 2014, il faut remarquer qu'elles ont été effectuées dans les UFA en convention définitive mieux encore sous aménagement (gérées suivant un plan d'aménagement validé par l'administration forestière). Cependant qu'en est-il du niveau d'application des mesures d'exploitation à faible impact des UFA en convention provisoire ? La particularité de l'étude qui doit être menée dans l'UFA 10 035 attribuée à IBC et exploitée par FIPCAM est qu'elle vient répondre à cette question car l'UFA 10 035 est encore en convention provisoire.

: MATERIEL ET METHODES

III.1. Description de la zone d'étude

III.1.1. Informations administratives et géographiques

La concession forestière 1102, constituée de l'UFA 10 035 est située dans la région de l'Est du Cameroun, département du Haut Nyong dans l'arrondissement de Ngoyla. Elle couvre en convention provisoire une superficie initiale de 101793 ha. Par décret N0 2014/2157/PM du 21 Juillet 2014, cette superficie a connu une modification et est passée à 77551 hectares. L'unité forestière d'aménagement 10 035 est située entre 02° 52' 55. 64'' et 02° 55' 24. 98'' de latitude Nord et de 13° 54' 16. 58'' et 13° 40' 06. 37'' de longitude Est. L'UFA 10 035 est limitée :

- Au Nord par le cours d'eau DJA et l'UFA 10 036 ;

- Au Sud par l'UFA 10 034 ;

- A l'EST par l'UFA 10 032 ;

- A l'Ouest par l'UFA 09 002.

La figure suivante nous présente le Plan de situation de l'UFA 10 035.

FIPCAMM

Figure 1: Localisation de l'UFA 10 035 (Service des aménagements FIPCAM, 2015)

III.1.2 Facteurs écologiques

Ø Relief

Le relief de la zone d'étude est marqué au Sud-est par une succession de collines aux pentes raides, dont le prolongement sur le cours de la rivière Dja forme une série de rapides et de chutes. Dans le secteur Ouest, les pentes sont beaucoup plus légères. L'altitude varie entre 400 et 700 m (Anonyme, 2013).

Ø Climat

Le climat rencontré dans la zone est de type équatorial guinéen à quatre saisons. La hauteur des précipitations est d'environ 1500mm/an. Ces dernières s'étalent tout au long de l'année avec deux pics, dont l'un en avril et l'autre en octobre. La grande saison des pluies s'étend de septembre à novembre alors que la petite va de mars à juin. La grande saison sèche va de décembre à février et la petite de juillet à août. Les moyennes mensuelles de température varient de 23,1à 25° C. La température annuelle moyenne est de l'ordre de 24°C (Anonyme, 2013).

Ø Hydrographie

Tous les cours d'eau de la zone coulent vers le Nord jusqu'au cours d'eau Dja. Ce dernier a une jonction avec la rivière Boumba et donne naissance à la rivière Ngokounun un des affluents du fleuve Congo. Les principales rivières sont le Dja au Nord et la Mié au Sud. Les sources de ces différentes rivières entretiennent un complexe de clairières marécageuses communément appelées « baïs » en référence à leur nom dans la langue Baka. (Anonyme, 2013).

Ø Sol

Deux principaux types de sols se rencontrent dans cette localité à savoir les sols ferralitiques et les sols hydro morphes. D'une manière générale, les sols ferralitiques sont caractérisés par une texture sablo-argileuse. Ils sont pauvres en éléments nutritifs, acides, fragiles et caractérisés par des fortes colorations rouges ou rouge claire. Sous le couvert forestier, ces sols sont quelque fois argileux, poreux, très perméable et riches en humus. Ils sont également très fertiles. Cependant, cette fertilité est assez précaire, consécutive à l'agriculture sur brûlis. Ces sols se prêtent surtout aux cultures pérennes (cacao, fruitier...) et aux cultures vivrières. Les sols hydro morphes se rencontrent essentiellement dans les zones marécageuses et aux abords des cours d'eau. L'exploitation de ces sols est difficile en temps pluvieux à cause de leur engorgement. En saison sèche par contre, l'utilisation de ces sols est moins contraignante avec la baisse de la nappe phréatique. La pratique des cultures de contre saison y est alors possible. (Anonyme, 2013).

Ø Végétation

Dans la zone d'étude, on retrouve des forêts sempervirentes, des forêts semi- décidues et des forêts mixtes. Entre ces trois ensembles, sont disséminés d'autres petits écosystèmes tels que des savanes sèches, des savanes humides, des forêts à « Limbali » ou Gilbertiodendron dewewrei, forêts à prairies humides, des forêts à Raphia regalis, des prairies sèches, des prairies humides, des forêts à Raphia spp, des forêts à Mapania et des forêts à Baphialepto botrys. Près de 51 espèces végétales dans cette zone sont des essences d'une très grande valeur commerciale. Les écorces, les graines et les fruits secs de beaucoup d'espèces sont exploitées et commercialisés par la population locale. On peut citer Irvingia gabonensis, Ricinodendron heudelotii, Tetrapteura tetrapleura, Gnetum africanum, Afromomum dalzeillii, Cola spp, Baillonella toxisperma... Notons également qu'une nouvelle variété de Lophira alata a été trouvée dans cette zone. (Anonyme, 2013)

Ø Faune

La faune de la zone est riche et diversifiée. On y retrouve de nombreuses espèces animales telles que l'éléphant de forêt (Loxodonta africana), le buffle de forêt (Syncerus caffermanus), le potamochère (Potamocho erusporcus), le céphalophe bleu (Cephalophus monticola), le céphalophe roux (Cephalophus spp). On y retrouve également d'autres espèces animales primates comme les hocheurs (Cercopithecus nictitans), les gorilles de plaines (Gorilla gorilla), le chimpanzé (Pan troglodytes). Cette zone regorge également les reptiles, la faune halieutique et l'avifaune. (Anonyme, 2013)

III.1.3. Environnement Socio-économique

Ø Populations

Les populations vivant dans les différents villages sont réparties en plusieurs groupes ethniques à savoir les Nzimé, les Ndjem, les Baka et les autres. Ces populations sont évaluées à environ13928 habitants. Deux villages sont riverains à l'UFA 10 035. Il s'agit des villages NKONDONG 1 et MBALAM 1. (Anonyme, 2013)

Ø Agriculture

Deux types d'agriculture sont pratiqués dans la zone de l'étude : l'agriculture vivrière itinérante sur brûlis, destinée surtout à l'auto subsistance et celle de rente basée sur la culture du cacaoyer. Ces activités agricoles s'étalent sur presque toute l'année. (Anonyme, 2013)

Ø Élevage

Cette activité est pratiquée par plusieurs personnes et se limite au petit élevage extensif de porcins, d'ovins, de caprins, de canards, et de poules. L'effectif par espèce et par ménage est très réduit. On estime la moyenne du cheptel à moins de 5 pour le porc, la chèvre, le mouton et la poule qui sont pourtant les animaux les plus répandus. La divagation est la méthode la plus utilisée et les animaux sont sans aucun soin, ni complément alimentaire. Ils sont en priorité destiné à l'autoconsommation et aux manifestations et échanges sociaux.

Ø Chasse

De manière générale, on distingue trois modes de chasse dans cette zone. Le mode pratiqué de manière illégal et destiné essentiellement à l'autoconsommation est la chasse de subsistance. Cependant, une petite partie des prises peut être vendue dans les villages. La chasse commerciale illégale est considérée comme étant le braconnage. Ses prises sont presque toutes destinées à la vente. Notons également que la chasse sportive et tourisme y sont pratiqués. (Anonyme, 2013)

III.1.4. Présentation du site

L'étude s'est déroulée dans l'assiette annuelle de coupe (AAC) N°3 de l'UFA 10 035. Il s'agit de la dernière AAC de la convention provisoire d'exploitation. Elle couvre une Superficie d'environ 3274,33 ha. La figure suivante permet de localiser l'AAC N03 parmi les autres assiettes de l'UFA.

Figure 2: Carte de localisation de l'AAC 3 de l'UFA 10 035 (Service des aménagements FIPCAM, 2015)

III.2. Matériels utilisés pour la collecte des données

- appareil photo numérique pour la prise de vue des preuves objectives ;

- craie industrielle pour marquer l'endroit au sol où les mesures seront faites ;

- rubalise pour le marquage des tiges d'avenir ;

- décamètre pour mesurer les largeurs des routes, des pistes de débardage et les dimensions des parcs;

- boussole pour avoir l'orientation des routes ;

- G.P.S pour lever les pistes de débardage ;

- machette pour couper les jalons et se frayer le passage en forêt.

La figure ci-dessous illustre quelques uns

Boussole topochaix

Craie industrielle

Décamètre

GPS Garming

Machette

Figure 3: Matériels utilisés pour la collecte des données

III.3. Méthodes

III.3.1.Techniques d'évaluation

III.3.1.1 Choix du référentiel

Dans le cadre de cette étude, deux référentiels ont été choisis : les normes d'intervention en milieu forestier et le code régional d'exploitation à faible impact dans les forêts denses et humides d'Afrique Centrale et de l'Ouest.

Ø Les normes d'intervention en milieu forestier ont été choisies car elles sont une exigence nationale que toute entreprise forestière installée au Cameroun est tenue de se conformer sous peine d'être sanctionnée par le Ministère des Forêts et de la Faune.

Ø Le code régional FAO/UICN a été choisi comme document additionnel aux normes d'intervention en milieu forestier et parce qu'il sert de référence dans la diffusion des pratiques d'exploitation forestière a faible impact au niveau de la scène internationale.

A cet effet, pour une entreprise forestière installée au Cameroun et désireuse de changer de paradigme, il serait judicieux pour elle de mettre en oeuvre les prescriptions des normes d'intervention en milieu forestier et du code FAO/UICN.

III.3.1.2. Système d'évaluation adopté

A ce niveau, il s'est agit de mettre sur pied un système pertinent, adapté et associé à un système de pondération. La grille de notation courante utilisée dans le cadre de cette étude est celle recommandée par l'ATIBT en 2014 dans son volet 4 intitulé ·Gestion Durable et Préconisation en Vue de La Certification·. Cette grille est appelée « SAMI » et se présente comme suit :

§ S = Satisfaisant = 4points ;

§ A = Acceptable = 3points ;

§ M =Moyen = 2points ;

§ I= Insuffisant = 1point ;

§ Aucune action = 0point.

II.3.1.3. Procédure d'attribution des points

Etant donné qu'une activité regorge plusieurs directives (mesures) à mettre en oeuvre, il s'agit ici d'affecter des points suivant la grille de notation sur le niveau d'application de chaque directive.

§ Lorsqu'une directive est totalement mise en oeuvre conformément au référentiel d'étude, on dit que le niveau est satisfaisant et on attribue « 4points » ;

§ Lorsqu'il existe des facteurs qui empêchent la mise en oeuvre d'une directive conformément à notre référentiel, on dit que le niveau est acceptable et on attribue « 3 points » (topographie, climat,...)

§ Lorsqu'une directive est partiellement mise en oeuvre, on dit que le niveau est moyen et on attribue « 2points »

§ Lorsque la mise en oeuvre d'une directive n'est pas conforme au référentiel (-50%), on dit que le niveau est insuffisant et on attribue « 1 point »

§ Lorsqu'une directive n'est pas mise en oeuvre on attribue « 0point »

III.3.1.4. Procédure d'appréciation des performances

§ Une performance est qualifiée de Faible lorsqu'elle est inférieure à 50% ;

§ Une performance est moyenne lorsqu'elle est supérieure ou égale à 50 % et inférieur ou égale à 60% ;

§ Une performance est acceptable lorsqu'elle est supérieure ou égale à 61% et inférieure ou égale à 70% ;

§ Une performance est satisfaisante lorsqu'elle est supérieure ou égale 71% et inférieure à 80% ;

§ Une performance est très satisfaisante lorsqu'elle est supérieure ou égale à 81% et inférieure à 90% ;

§ Une performance est excellente lorsqu'elle est supérieure ou égale à 91%.

En admettant que l'activité n (An) comporte X directives à mettre en oeuvre, que le nombre de point obtenu pour An est notée NAn et que la note d'après la grille attribuée à une directive de l'activité n est notée NDi alors,

§ Le nombre de point pour la réalisation de l'activité n est trouvé en additionnant toutes les notes obtenues pour la mise en oeuvre des directives de la dite activité d'où :

NAn - ND1 + ND2 + ND3 + ND4 +.......... + NDx

§ Le nombre maximal de point de l'activité n (NMAn) est obtenu en multipliant le nombre de directives (X) de cette activité par 4 car la grille de notation a un maximum de 4points d'où

NMAn = X × 4

§ NAAn (%) -

Le niveau d'application des mesures d'exploitation à faible impact pour l'activité n (NAAn) est donné par la formule suivante

III.3.2. Collecte des Données

Deux types de données ont été collectés: les données primaires et les données secondaires.

II.3.2.1. Données secondaires

Les données secondaires sont celles obtenues à partir des recherches bibliographiques effectuées dans les bibliothèques suivantes : Université de Dschang (département de foresterie), GFBC-Yaoundé, CRESA Forêt-Bois à Yaoundé, cellule d'aménagement de la FIPCAM à MFOU. Des recherches bibliographiques ont également été faites via Internet.

III.3.2.2.Données primaires

Les données primaires ont été collectées au cours des observations de terrain, des mensurations, des entretiens auprès des personnes ressources impliquées dans l'exploitation forestière.

Sur le terrain, ce sont principalement des témoignages du chef de chantier, des différentes équipes sur le chantier qui ont été recueillis. Les thèmes de l'exploitation et de la formation ont été abordés. Les données recueillies ont reposé sur un travail d'observation de quelques activités d'exploitation compte tenu de la durée du stage (5 mois). A cet effet, il n'a pas été possible d'observer toutes les activités parce que certaines s'effectuent un an avant le début d'exploitation forestière proprement dit.

Les guides d'entretien ont été adressés à 4 catégories d'acteur intervenant dans le processus de gestion de la faune, de gestion des opérations d'exploitation et post exploitation. Ces acteurs ont été choisis sur la base des responsabilités qu'ils peuvent avoir dans la mise en oeuvre des mesures d'exploitation à faible impact dans l'UFA 10 035. Il s'est agit du chef d'exploitation, du responsable aménagement et certification, du chef chantier ainsi qu'aux 5 équipes présentes sur le chantier d'exploitation.

- le guide d'entretien adressé au chef d'exploitation a abordé les aspects de conduite de l'exploitation. Ce guide avait pour but de renseigner sur les conditions de travail et le contrôle de la mise en pratique des procédures et des fiches techniques internes etc.

- le guide d'entretien adressé au responsable aménagement et certification a abordé les aspects de mise en oeuvre du plan d'aménagement et des procédures internes, les questions relatives à la planification et le suivi-évaluation...

- le guide d'entretien adressé au chef de chantier a abordé les aspects de coordination des différentes activités, mise en pratiques des procédures internes, hygiène et sécurité

- le guide d'entretien adressé à 5 équipes présentes sur le chantier (route, abattage, débardage, ouverture des parcs) avait pour but de renseigner sur les conditions de travail. Il a abordé également les questions relatives à la formation, aux primes, la sécurité et la mise en oeuvre des pratiques telles que édictées par les normes d'intervention en milieu forestier et le code régional FA0/UICN.

Lors des observations sur le site d'exploitation, un grand nombre d'informations ont été collectées (appréciation de la mise en oeuvre des activités d'exploitation, conditions de travail...). Elles ont fourni des données complémentaires aux entretiens. Les observations ont été réalisées à l'aide des grilles d'activités. Ces grilles ont été élaborées sur la base des prescriptions des NIMF et du code régional FAO/UICN. Notons également que ces observations ont été accompagnées des mensurations et des prises de vue afin de les comparer aux données de référence.

A. Evaluation de la prise en compte des mesures d'exploitation à faible impact dans la procédure interne d'exploitation

Cette évaluation s'est faite à l'aide d'une grille conçue qui reprend les prescriptions des mesures d'exploitation à faible impact. Cette grille a été par la suite confrontée avec les prescriptions des procédures internes y afférentes afin d'identifier les écarts qui pourraient exister entre ces procédures et le référentiel d'étude. A cet effet,

- lorsqu'une directive prescrite par les NIMF ou le code FAO/UICN est présente dans les procédures internes, on mentionne oui et on attribue 10 points ;

- lorsqu'une directive prescrite par les NIMF ou le code FAO ne figure pas dans les procédures internes, on mentionne NON et ceci vaut 0point

B. Evaluation du niveau de mise en oeuvre des mesures d'exploitation à faible impact prescrites par les NIMF et le code régional FAO/UIC

a. Réseau routier

L'évaluation a porté sur la route principale, les routes secondaires (bretelles) et les ponts.

§ Route principale

L'échantillon de la longueur de la route principale retenu pour l'évaluation était de 8 Km représentant 44% de la longueur totale de la route (environ 18Km longueur estimée sur SIG). Sur ce tronçon, les largeurs de l'emprise et de la plate-forme ont été mesurées à l'aide d'un double décamètre à des intervalles de 200m. Des observations complémentaires y ont également été faites sur le dispositif de drainage des eaux de pluie, sur les sites d'emprunt de la latérite et les dispositifs de sécurité...

§ Route secondaire

Compte tenu du temps imparti pour le stage et des pluies le nombre de bretelles retenu pour cette évaluation est de 4 et représente 16% du nombre de bretelles de l'AAC 3. Il faut noter que pour cette étude, celles-ci ont été choisies de façon aléatoire. Les mensurations et des observations ont également été faites tous les 200m pour déterminer les largeurs de la plate forme et de l'emprise de celles-ci et apprécier les dispositifs d'écoulement des eaux mis en place. La figure ci-dessous illustre la prise des dimensions des routes lors de l'étude.

Figure 4: Mesurage de la route principale

b. Implantation des parcs à grumes forêt

Dans le cadre de cette évaluation, 19 parcs sur les 109 présents dans l'assiette de coupe 3 ont faits l'objet du suivi. Pour faciliter le calcul des surfaces, ils ont été assimilés à des rectangles ayant des largeurs et des longueurs différentes. Ainsi, pour chaque parc, la valeur moyenne de la longueur et de la largeur a été utilisée pour calculer la superficie du parc en utilisant la

S (m2) = Lm × lm

formule suivante : lm= la largeur moyenne d'un parc en m

Lm= la longueur moyenne

Avec S= la surface du parc en m2

Des observations directes ont également été faites afin d'apprécier la mise en oeuvre des prescriptions des NIMF et de la FAO/UICN en matière d'ouverture des parcs forêts dans l'AAC 3.La figure suivante permet de mieux visualiser le tronçon de route principal, les routes secondaires et les parcs ayant faits l'objet du suivi dans le cadre de l'étude.

Figure 5: Carte d'échantillonnage

c. Abattage

Pour évaluer le niveau de mise en oeuvre de l'abattage contrôlé conformément aux prescriptions de la FAO, il s'est agit de suivre et d'évaluer la qualité d'abattage de 5 arbres par abatteur soit un total de 20 arbres pour les 04 abatteurs présents sur le site. Les critères retenus pour cette évaluation reposaient sur le port des EPI, la piste de fuite, la direction de chute, l'entaille de direction, la coupe d'abattage, la charnière, la coupe d'aubier....

d. Débusquage /Débardage

Dans le cadre de cette étude, 2 pistes de débardage ont été levées. Le choix de ces pistes s'est fait en fonction de l'évolution de l'exploitation dans l'AAC 3. Ainsi, il s'est agi tout d'abord d'identifier et de marquer les tiges d'avenir tout le long de ces pistes, ensuite, à l'aide du GPS, de les lever et enfin, de mesurer les largeurs de celles-ci à l'aide d'un décamètre à des intervalles de 50m.

e. Opérations post- exploitation

Des observations et entretiens avec le chef chantier ont été faits pour s'assurer du respect des prescriptions en matière de fermeture d'une AAC. A cet effet, il s'est agi de vérifier l'effectivité de la fermeture des routes, du nettoyage des cours d'eau, de la réhabilitation des pistes de débardage et des parcs.

f. Gestion de la faune

Des entretiens avec le responsable aménagement et certification et des observations ont été faits pour s'assurer que les dispositions prises en matière de protection de la faune sauvage sont conformes aux référentiels d'étude.

C. proposition des mesures d'amélioration

La proposition des mesures correctives s'est faite sur la base des non conformités identifiées lors de l'évaluation.

III.3.2.3. Traitement des données

Les données collectées ont été dépouillées, compilées puis traitées et analysées. Les logiciels qui ont été requis à cet effet sont WORD, EXCEL, SPSS, Map source et ARCGIS 10.

Chapitre IV : RESULTATS ET DISCUSSIONS

IV.1. RESULTATS

IV.1.1. Synthèse des mesures d'exploitation à faible impact prescrites par le code FAO et les NIMF camerounais.

Les activités ayant fait l'objet du suivi évaluation du niveau d'application des mesures d'exploitation à faible impact dans le cadre de cette étude sont celles liées à l'installation des structures dans le chantier (construction des routes forestières et ouverture des parcs à grumes), à la chaine de production du bois d'oeuvre (Abattage, débardage/débusquage), aux opérations post-exploitation et à la gestion de la faune. Pour chacune de ces activités, une synthèse des mesures d'exploitation forestière a été faite et consignée dans le tableau II suivant.

Tableau II: synthèse des mesures EFIR prescrites par la FAO et les NIMF camerounais retenues pour le suivi évaluation

Activités

Mesures EFIR prescrites

Reférences

PLANIFICATION ET CONSTRUCTION DES ROUTES

- Planifier et cartographier le réseau routier

Art 33NIMF

- Ouvrir la route principale sur une emprise de 30 à 45 m et la plate forme de 8 à 10 m.

FAO

- Aménager la plate forme de la route de façon qu'elle soit bombée et la revêtir d'une couche de latérite

FAO

- Ouvrir les bretelles sur une emprise de 20 à 25 m et la plate forme de 5 à 7m

FAO

- Construire des ouvrages de franchissement lorsque la route traverse un cours d'eau

Art 53 NIMF

- Construire des rigoles de part et d'autres de la route

FAO

- Maintenir des ponts de canopée tous les 5000 mètres pour le passage des primates

FAO

- Dévier les eaux de ruissèlement vers les zones de végétation

Art 42NIMF

- Créer des exutoires

FAO

- Mettre des dispositifs de sécurité sur la route.

FAO

.

Activités

Mesures EFIR prescrites

Reférences

OUVERTURE PARC FORET

- Ouvrir les parcs sur une superficie de 1000 m2

FAO

- Maintenir une distance de 250 m entre les parcs consécutifs

FAO

- Conserver la couche superficielle du sol après déforestage au point haut du parc

Art65 NIMF

- Equiper les parcs des dispositifs de drainage des eaux vers les zones de végétation

Art 64

NIMF

- Eviter d'implanter les parcs dans les 30 m d'un cours d'eau

Art 63

NIMF

ABATTAGE

- Former les abatteurs aux techniques d'abattage contrôlé

FAO

- Protéger les zones sensibles lors de l'abattage

FAO

- Respecter les DME lors de l'abattage

FAO

- Pratiquer l'abattage contrôlé

FAO

- Mettre à la disposition des abatteurs des EPI adéquats et des trousses de secours

FAO

DEBARDAGE

- Former les membres de l'équipe au débardage à faible impact

FAO

- - Préserver les tiges d'avenir lors du débardage

Art 81

NIMF

- Ouvrir les pistes de débardage sur une largeur comprise entre 4 et 4,5 m

FAO

- Faire circuler les engins dans le sous bois pelle levée

FAO

GESTION DE LA FAUNE

- Inclure la gestion de la faune dans le règlement intérieur de l'entreprise

FAO

- Afficher le règlement intérieur et la liste officielle des animaux protégés aux endroits suivants (entrée UFA, base vie, économats, bureau de liaison forêt)

FAO

- Installer des barrières gardées à toutes les entrées de la concession forestière

FAO

- Sensibiliser les ouvriers sur l'importance de protéger la faune en coopération avec les ONG locales et les services déconcentrés du MINFOF

FAO

- Nommer un responsable Faune et élaborer un Plan de gestion de la Faune

FAO

- Afficher sur les portières des véhicules de l'entreprise des panneaux interdisant le transport des engins de chasse et des animaux ou toute partie de ceux-ci

Art 29

NIMF

- Ouvrir un économat pour approvisionner les travailleurs en produits de première nécessité et en protéines animales sur le site d'exploitation.

Art 30

NIMF

POST EXPLOITATION

- - Réhabiliter les pistes de débardage et les parcs de tronçonnage

FAO

- Fermer les routes qui ne seront plus utilisées avant la deuxième rotation

FAO

- Nettoyer les cours d'eau et l'aire des parcs

FAO

Cette synthèse permet de ressortir le tableau ci-dessous :

Tableau III: Répartition des points par activité

ActivitésNombre de Mesure EFIR à mettre en oeuvreNombre maximum de point

Admis par activitéOuverture des routes

1040

Ouverture des Parcs

520

Abattage

520

Débardage

416

Gestion de la Faune

728

Opérations post exploitations

TOTAL3

3412

136

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le tableau II ci-dessus relève que le nombre de mesures EFIR prescrit pour les six activités retenues pour le suivi évaluation s'élève à 34 correspondant à un nombre maximum de 136 points (car selon la grille d'évaluation retenue pour cette étude, le nombre maximal de points admis lorsqu'une mesure est mise en oeuvre conformément au référentiel est 4). Par la suite, l'ouverture des routes suivies de la gestion de la Faune sont des activités ayant un nombre de mesures EFIR élevé. Celles-ci s'élèvent respectivement à 10 et à 7 pour des nombres maximum de points de 40 et 28. Cependant, les opérations post exploitations et le débardage sont des activités dont le nombre de mesure EFIR à mettre en oeuvre est faible et estimé respectivement à 3 et 4 pour un nombre maximal de point qui s'élève à 12 et 16 points. Par contre le nombre de mesure EFIR pour l'ouverture des parcs et l'abattage sont identiques et s'élèvent à 5 pour un nombre maximum de 20 points. La figure 6 ci-dessous permet d'illustrer la proportion des mesures EFIR par activité.

Figure 6: Proportion des mesures EFIR par activité

PCR : Planification et Construction des Routes, OPA : Ouverture des Parcs, ABA : Abattage, DEB : Débardage, GFA : Gestion de la Faune, OPE : Opérations Post Exploitation.

La figure ci-dessus montre que 29% des mesures EFIR sont consacrées à l'ouverture des routes et 20% le sont pour la gestion de la faune. Par contre, 9% de ces mesures sont destinées aux opérations post exploitations et 12% au débardage. Cependant, l'ouverture des parcs et l'abattage sont des activités dont les proportions des mesures EFIR sont identiques et s'élèvent à 15%.

IV.1.2. Organisation de l'exploitation forestière à la FIPCAM

Lors des descentes de terrain et des entretiens menés auprès des responsables de l'entreprise deux schémas de gestion de l'exploitation forestière ont été décelés (voir figure 7 et 8) et correspondent aux organigrammes officiels de la direction des forêts et de l'UFA 10 035. L'analyse de la structure organisationnelle de gestion de l'exploitation forestière est nécessaire car elle permet de comprendre le choix d'une méthode gestion forestière mise en oeuvre sur le terrain.

DRF

RAC

RE

ARE

Sylviculteur

CC

Cartographe

ACG

Figure 7: Organigramme de la Direction des Forêts

DRF : Directrice des Ressources Forestières ; RE : Responsable Exploitation

RAC : Responsable des Aménagements et de la Certification ; CC : Chef Chantier

ARE : Adjoint Responsable Exploitation ; ACG : Assistant contrôle de Gestion

Mécanicien

Electricien

Soudeur

Magasinier

Pompiste

Commis bureau

Forêt

Economat

CHEF CHANTIER

Pisteurs SP

Commis Débardage

Cubeur Parc Forêt

Contrôleur traçabilité

Chef Equipe SP

Commis de planification

Commis Route

Commis LVG

Commis d'Abattage

Conducteur SKIDDE

Bulldozer

Elingueur

Figure 8: Organigramme UFA 10 035 FIPCAM

Conducteur

Grader

Tronçonneur

Chauffeur Benne personnel

Conducteur Bull

Conducteur

966

Pisteurs

Aide abatteur

Abatteur

Marqueur parc

Tronçonneurs

Conducteur 966

Prospecteurs

L'observation de l'organigramme de la Direction des Ressources Forestières (DRF) révèle d'une part que l'entreprise dispose d'une Cellule d'Aménagement. La présence de ce service au sein de l'entreprise est primordiale car il a pour but de mettre en oeuvre le document qui définit les modalités de gestion des UFA de l'entreprise sur le long terme (plan d'aménagement). D'autre part, le Responsable d'Exploitation (RE) et le Chef de Chantier forestier sont chargés de la mise en oeuvre du Plan Annuel d'Opération dans les AAC (PAO). A cet effet, la présence d'un responsable sylvicole qui s'occupe de la régénération forestière traduit la volonté de l'entreprise à pérenniser les ressources forestières pour les générations futures. Cependant, l'absence d'un responsable faune au sein de la cellule d'aménagement pourrait être un handicap majeur pour la mise en oeuvre de ce volet de la gestion forestière responsable au sein de l'entreprise.

IV.1.3. Evaluation de la prise en compte des mesures d'exploitation forestière à faible impact prescrites par les NIMF et le code FAO dans les procédures

Tableau IV: Niveau de prise en compte des mesures EFIR dans la procédure

Activités

Mesures EFIR prescrites par la FAO et les NIMF

Procédure

exploitation

Nombre de points

PLANIFICATION ET OUVERTURE DES ROUTES

Planifier et cartographier le réseau routier OUI

OUI

10

Ouvrir la route principale sur une emprise de 30 à 45 m et la plate forme de 8 à 10 m.

OUI

10

Aménager la plate forme de la route de façon qu'elle soit bombée et la revêtir la plate d'une couche de latérite

OUI

10

Ouvrir les bretelles sur une emprise de 20 à 25 m et la plate forme de 5 à 7m

OUI

10

Construire des ouvrages de franchissement lorsque la route traverse un cours d'eau

OUI

10

Construire des rigoles de part et d'autres de la route

OUI

10

Maintenir des ponts de canopée tous les 5000 mètres pour le passage des primates

NON

0

Dévier les eaux de ruissèlement vers les zones de végétation

OUI

10

Créer des exutoires

OUI

10

 
 
 
 
 

Mettre des dispositifs de sécurité sur la route.

NON

0

NIVEAU DE PRISE EN COMPTE

80%

OUVERTURE DES

PARCS

Ouvrir les parcs sur une superficie de 1000 m2

OUI

10

Maintenir une distance de 250 m entre les parcs consécutifs

OUI

10

Conserver la couche superficielle du sol après déforestage au point haut du parc

OUI

10

Equiper les parcs des dispositifs de drainage des eaux vers les zones de végétation

OUI

10

Eviter d'implanter les parcs dans les 30 m d'un cours d'eau

OUI

10

NIVEAU DE PRISE EN COMPTE

100%

ABATTAGE

Former les abatteurs aux techniques d'abattage contrôlé

OUI

10

Protéger les zones sensibles lors de l'abattage

OUI

10

Respecter les DME lors de l'abattage

OUI

10

Pratiquer l'abattage contrôlé

OUI

10

Mettre à la disposition des abatteurs des EPI adéquats et des trousses de secours

OUI

5

NIVEAU DE PRISE EN COMPTE

90%

DEBARDAGE

Former les membres de l'équipe au débardage à faible impact

NON

0

Préserver les tiges d'avenir lors du débardage

OUI

10

Ouvrir les pistes de débardage sur une largeur comprise entre 4 et 4,5 m

OUI

10

Faire circuler les engins dans le sous bois pelle levée

OUI

10

NIVEAU DE PRISE EN COMPTE

75%

POST EXPLOITATION

Fermer les routes qui ne seront plus utilisées avant la

deuxième rotation

OUI

10

Nettoyer l'aire des parcs de tous les rebuts abandonnés

OUI

10

Réhabiliter les pistes de débardage et les parcs de tronçonnage

OUI

10

NIVEAU DE PRISE EN COMPTE

100%

GESTION DE LA FAUNE

Inclure la gestion de la faune dans le règlement intérieur de l'entreprise

NON

0

Afficher le règlement intérieur et la liste officielle des animaux protégés aux endroits suivants (entrée UFA, base vie, économats, bureau de liaison forêt)

NON

0

Installer des barrières gardées à toutes les entrées de la concession forestière

OUI

10

Sensibiliser les ouvriers sur l'importance de protéger la faune en coopération avec les ONG locales et les services déconcentrés du MINFOF

NON

0

Nommer un responsable Faune et élaborer un Plan de gestion de la Faune

NON

0

Afficher sur les portières des véhicules de l'entreprise des panneaux interdisant le transport des engins de chasse et des animaux ou toute partie de ceux-ci

NON

0

Ouvrir un économat pour approvisionner les travailleurs en produits de première nécessité et en protéines animales sur le site d'exploitation.

OUI

10

NIVEAU DE PRISE EN COMPTE

28%

De ce tableau, il ressort que la prise en compte des mesures EFIR prescrite par les NIMF camerounais et la FAO dans la procédure d'exploitation forestière de la FIPCAM s'élève respectivement à 80 % et 100% pour l'ouverture des routes et l'implantation des parcs ;90% et 75% respectivement pour l'abattage et le débardage ; et enfin 100% et 28% pour les opérations post exploitation et la gestion de la faune. La prise en compte globale des mesures EFIR dans la procédure interne d'exploitation est estimée à 78%. Ce taux global satisfaisant, vient confirmer l'hypothèse énoncée au début de cette étude selon laquelle les procédures internes d'exploitation de l'entreprise sont conformes aux prescriptions des NIMF camerounais et de la FAO. Cependant les mesures EFIR suivantes devraient être incluses dans ces procédures pour atteindre un seuil de conformité de 100%.Il s'agit de :

- Afficher sur les portières des véhicules de l'entreprise des panneaux interdisant le transport des engins de chasse et des animaux ou toute partie de ceux-ci ;

- Sensibiliser les ouvriers sur l'importance de protéger la faune en coopération avec les ONG locales et les services déconcentrés du MINFOF ;

- Nommer un responsable Faune et élaborer un Plan de gestion de la Faune ;

- Afficher le règlement intérieur et la liste officielle des animaux protégés aux endroits suivants (entrée UFA, base vie, économats, bureau de liaison forêt) ;

- Inclure la gestion de la faune dans le règlement intérieur de l'entreprise ;

- Former les membres de l'équipe au débardage à faible impact ;

- Mettre des dispositifs de sécurité sur la route ;

- Maintenir des ponts de canopée tous les 5000 mètres pour le passage des primates.

IV.1.4. Evaluation de la mise en oeuvre des mesures d'exploitation à faible impact

Les activités retenues pour cette étude sont : l'implantation des routes et des parcs à grumes forêt, l'abattage et le débardage. Ces activités sont celles qui sont menées au quotidien dans les chantiers d'exploitation et causent plus d'impacts négatifs sur l'environnement lors de l'exploitation forestière. Pour chaque activité, le niveau d'application des mesures y afférentes est évalué.

IV.1.4.1.1nstallation des structures dans les chantiers d'exploitation

Les infrastructures forestières sont constituées des routes (routes principales et routes secondaires ou bretelles), des parcs à grumes forêt, la base vie et les bureaux de liaison forêt. Seuls sont retenus la construction des routes et des parcs à grumes dans le cadre de cette étude.

A. Installation des routes

Les routes forestières sont des ouvrages qui jouent un rôle essentiel en matière de transport et d'accès aux forêts. La création de ces routes est l'élément des opérations de récolte de bois qui pose le plus de problèmes car une bonne part de l'érosion des sols résultant de ces opérations leur est directement imputable.

a. Mise en oeuvre des mesures pour l'implantation du réseau routier

Le réseau routier de l'AAC 3 est constitué d'une route principale orientée Est- Ouest et de 17 routes secondaires ou bretelles dont la longueur totale est 53460 m. Le taux de prélèvement est 0,6 tiges à l'hectare soit 7m/ha. La densité du réseau routier est de 23m/ha soit 2,3m/m3. A cet effet, 2,3m de route sont ouvertes pour la production de 1m3 de grumes.

Ø Planification du réseau routier

L'implantation du réseau routier dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035 est planifiée. Avant la construction des routes, l'entreprise établit une carte dite« projet route ». Cette carte est conçue sur la base des résultats de l'inventaire d'exploitation (topographie, l'hydrographie, la concentration des essences exploitables, zones marécageuses, zones sensibles, hautes valeur pour la conservation). La conception de la carte du projet route tient également compte des anciennes routes. L'observation de la carte du réseau routier de l'UFA 10 035 permet de constater que la route principale de l'AAC 3 est le prolongement d'une bretelle de l'AAC 2 exploitée l'année précédente ce qui vient une fois de plus confirmer le fait que la planification du réseau routier est une réalité au sein de l'entreprise. Toute fois, certaines contraintes du terrain peuvent amener le chef d'exploitation à modifier légèrement le projet route. Lorsque c'est le cas, la carte du projet route est mise à jour au fur et à mesure que les modifications sont faites. Ces observations ont également permis de constater que les routes ont été situées à plus de 60 m du plan du cours d'eau qui se trouve dans la zone, conformément à la carte du projet route proposée par le cartographe de l'entreprise.

Ø Largeur de l'emprise et de la plate forme des différentes routes

Pour déterminer la largeur moyenne arithmétique de l'emprise et la plate forme des différentes routes, des mesures ont été faites sur une longueur de 8000m de la route principale représentant 44% de la longueur totale et sur trois bretelles représentant 16% du nombre total de bretelles. Ainsi, 40 prises ont été relevées sur la route principale et 30 sur les bretelles, soit en moyenne 10 prises par bretelle. Les valeurs de l'emprise et de la plate forme de la route principale sont présentées dans le tableau suivant.

Tableau V: Largeur de la plate forme et de l'emprise de la route principale

 
 

Route Principale

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart type

 
 
 
 
 
 

Largeur de l'emprise (m)

40

14,5

22,0

16,668

1,6813

Largeur plate forme (m)

Surface ouverte (ha)

40

5,7

8,7

6,703

13 ,36

0,6241

Il ressort du tableau ci dessus que les largeurs minimum de l'emprise et de la plate forme de la route principale sont respectivement 14,5m et 5,7m. Par contre, les largeurs maximum sont respectivement 22m et 8,7m. Par la suite, la largeur moyenne de l'emprise de la route est de 16,7m avec un écart type de 1,68m (16,7#177;1,68) pour une superficie mesurée de 13,36 ha. La plate forme quant à elle a une largeur moyenne de 6,7m, avec un écart type de 0,62m (6,7#177;0,62). Lorsqu'on compare ces valeurs avec celles prescrites par le code régional d'exploitation à faible impact (30 à 45m pour l'emprise et 8 à 10m pour la plate forme), on constate que la largeur moyenne de l'emprise de la route principale de l'AAC 3 est la moitié de la largeur moyenne prescrite par ce code. Pour ce qui est de la largeur de la plate forme, on constate que la largeur prescrite par le code FAO est 1,3 fois supérieures à la largeur moyenne de la plate forme de la route principale observée sur le terrain. Les valeurs faibles de l'écart type montrent que les largeurs de l'emprise et de la plate forme sont regroupées autour de la moyenne ; ce qui signifie que le long de cette route, les largeurs de l'emprise et de la plate forme de la route principale varient très peu. Il faut noter que les valeurs observées sur le terrain sont inférieures à celles prescrites par le code FAO/UICN.

Pour ce qui est des bretelles les largeurs moyennes et les écarts types sont consignés dans le tableau suivant.

Tableau VI: Largeur de l'emprise et de la plate forme des routes secondaires

 

Routes secondaires

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart type

 
 
 
 
 
 

Largeur de l'emprise (m)

30

9,5

15,0

12,433

1,7456

Largeur plate forme (m)

30

4,0

6,6

4,933

0,6676

 
 
 
 
 
 

Il ressort du tableau ci dessus que les largeurs minimum de l'emprise et de la plate forme des routes secondaires sont respectivement de 9,5m et 4m avec un maximum de 15m et 6,6m. L'emprise de la route secondaire a une largeur moyenne de 12,43m et un écart type de 1,74m (12,43#177;1,74) tandis que la plate forme a une largeur moyenne de 4,93m et un écart type de 0,66m (4,93#177;0,66).Toute fois, lorsqu'on compare ces valeurs avec celles prescrites par le code FAO (20 à 25m pour l'emprise et 5 à 7m pour la plate forme), on se rend compte que la largeur moyenne de l'emprise des routes secondaires prescrites est 1,8 fois supérieures à celle observée sur le terrain ce qui traduit une conformité. Par contre, il n'y a pas une très grande différence entre la largeur de la plate forme de la route secondaire observée sur le terrain et celle prescrite par le code FAO. Par ailleurs, les valeurs faibles des écarts types traduisent le fait que les largeurs de l'emprise et de la plate forme de la route secondaire varient très peu et sont regroupées autour de la moyenne.

En somme qu'il s'agisse de la route principale ou des bretelles, on constate que les largeurs observées sur le terrain sont inférieures à celles prescrites par le code FAO/ UICN.

Ø Délai de construction des routes principales

Il ressort des entretiens effectués auprès du responsable d'exploitation que le démarrage des travaux de construction de la route principale dans cette AAC s'est fait au mois d'Avril 2015et s'est achevé au mois de juillet de la même année. Tandis que l'exploitation de la dite assiette a commencé à partir du mois d'Août. De ce fait, l'intervalle de temps qui sépare la fin de construction de la route principale et le début de l'exploitation est de 4 mois et non de 6 mois telle que prescrit par l'article 35 des NIMF. Pour ce qui est des routes secondaires, l'ouverture de certaines d'entre elles chevauchait avec l'exploitation. A cet effet, ces routes étaient peu stables et impraticables pendant les pluies. A cet effet, le délai prescrit pour la construction des routes principales et secondaires n'est pas respecté.

Ø Mise en forme de la route, drainage des eaux de ruissellement, dispositifs de sécurité et de passage des animaux

Lors des observations directes sur le terrain, il ressort que la plate forme de la route principale n'est généralement pas bombée pour favoriser l'essuyage de la route après la pluie. A cet effet, les eaux stagnent généralement sur la chaussée et contribuent à son altération. La plate forme des différentes routes est recouverte d'une couche de latérite ce qui permet d'éviter les bourbiers en cas de forte pluie. Les observations permettent également de remarquer que les rigoles de collecte des eaux de ruissellement sont absentes de part et d'autre de la plate forme (voir figure 9). Il faut noter également la présence des exutoires qui permettent d'évacuer les eaux de pluie vers les zones de végétation. A l'approche d'un cours d'eau et sur terrain plat, les exutoires sont remplacés par les fosses de sédimentation.

Sur toute la longueur de la route ayant fait l'objet du suivi il faut noter l'absence des banquettes de visibilité et des panneaux de signalisation. Cependant vue les largeurs très réduites de la plate forme et de l'emprise de la route principale et les virages très serrés, ces dispositifs de sécurité s'avèrent nécessaire pour prévenir les accidents et les croisements des véhicules. L'absence des ponts de canopée pour le passage de certains primates (chimpanzé) est également une irrégularité observée sur le site.

Figure 9: route principale sans dispositif de drainage des eaux et sans rigoles

Ø Construction des ouvrages de franchissement et maintien d'une lisière boisée

Le réseau routier de l'AAC 3 de l'UFA 10 035 traverse 3 grands cours d'eau. Conformément à l'article 47 alinéa 1 des NIMF, trois ponts ont été construits. Il ressort des observations faites sur le terrain que le tapis végétal et les souches sont préservés dans les 30 mètres de ces cours d'eau. Ces ouvrages ont été construits de façon à permettre une bonne circulation de l'eau. L'approche des ponts sus citée se fait en ligne droite et il y a des collecteurs de boue située à 30 mètres des cours d'eau.

Les résultats obtenus pour l'ouverture des routes sur le terrain montrent de façon globale que les mesures prescrites par la FAO/ UICN et les NIMF pour la planification, l'amélioration et la construction des routes sont pour la plus part respectées. Cependant les irrégularités suivantes sont à relever :

- l'équipe route n'a pas reçu de formation sur les modalités de l'exploitation à faible impact ;

- les routes sont construites sans rigoles pour la collecte des eaux de pluie ;

- les dispositifs de sécurité (banquette de visibilité, panneaux de signalisation) sont absents le long de la route ;

- les ponts de canopée pour favoriser le passage des primates sont également absents sur toute la longueur de la route retenue pour l'étude ;

- la plate forme de la route principale n'est pas bombée pour faciliter l'essuyage rapide de l'eau en cas de pluie.

Le tableau ci-dessous présente la note obtenue pour l'ouverture des routes

Tableau VII: Performance obtenue pour l'ouverture des routes forestières

Activités

Mesures EFIR Prescrites

Points obtenus

Points maximum

Admis

PLANIFICATION ET OUVERTURE DES ROUTES

Planifier et cartographier le réseau routier

4

4

Ouvrir la route principale sur une emprise de 30 à 45 m et la plate forme de 8 à 10 m et délai de construction.

2

4

Aménager la plate forme de la route de façon qu'elle soit bombée et la revêtir la plate d'une couche de latérite

2

4

Ouvrir les bretelles sur une emprise de 20 à 25 m et la plate forme de 5 à 7m

4

4

Construire des ouvrages de franchissement lorsque la route traverse un cours d'eau

4

4

Construire des rigoles de part et d'autres de la route

0

4

Maintenir des ponts de canopée tous les 5000 mètres pour le passage des primates

0

4

Dévier les eaux de ruissèlement vers les zones de végétation

4

4

Créer des exutoires

4

4

Mettre des dispositifs de sécurité sur la route

0

4

TOTAL DES POINTS

24

40

NIVEAU DE MISE EN OEUVRE DES MESURES EFIR 60%

Le tableau ci-dessus révèle que le niveau d'application des mesures d'exploitation forestière à impact réduit pour l'ouverture des routes est estimé à 60% pour une appréciation moyenne.

IV.4.1.2. Ouverture des parcs à grumes forêt

Les parcs à grumes forêts sont situés le long des pistes secondaires et doivent répondre à des exigences permettant de réduire les impacts négatifs qui leur sont généralement imputés.

a. Mise en oeuvre des mesures pour l'ouverture des parcs forêts

Ø Disposition des parcs par rapport au cours d'eau

De tous les 19 parcs ayant fait l'objet du suivi, aucun n'est implanté à moins de 30 mètres d'un cours d'eau et la distance moyenne entre les parcs consécutifs s'élèvent à 246 mètres. Bien que cette distance soit inférieure à celle prescrite par le code FAO (250m), il faut néanmoins noter que la mise en oeuvre de cette disposition sur le terrain est acceptable conformément à la grille d'évaluation.

Ø Conservation de la couche superficielle du sol et équipement des parcs avec des dispositifs de drainage des eaux vers une zone de végétation

Lors des observations directes sur le terrain, il ressort que la couverture végétale du sol est toujours entassée au point haut des parcs. Cependant, le sens de drainage des eaux vers les zones de végétation n'est pas respecté pour tous les parcs Le plus souvent, ces eaux stagnent sur l'air du parc favorisant ainsi l'érosion, la présence de bourbier et un tassement plus prononcé des sols trempés. (Figure 10).

Figure 10: Parc n'ayant aucun dispositif de drainage des eaux

Ø Superficie des parcs forêts

Le tableau suivant présente les résultats obtenus sur les superficies des parcs et les volumes des bois qui y sont stockés.

Tableau VIII:Superficie des parcs et volumes de bois qui y sont stockés

Numéro parc

Longueur (m)

Largeur (m)

Superficie (m2)

Volume bois (m3)

 
 
 
 
 

22

29,0

28,5

826,50

200,618

36

32,0

25,0

800,00

202,636

34

25,0

20,0

500,00

49,107

26

28,0

26,0

728,00

116,376

18

26,0

24,0

624,00

160,822

3

30,1

23,0

692,30

130,185

14

25,0

20,8

520,00

108,953

12

27,1

24,0

650,40

112,665

1

26,0

16,0

416,00

87,407

49

30,3

26,6

805,98

199,905

51

32,5

27,3

887,25

377,361

53

32,0

27,0

864,00

238,043

47

32,1

31,0

995,10

101,448

45

26,1

20,0

522,00

327,356

37

31,0

18,0

558,00

319,155

39

32,0

31,0

992,00

191,492

46

25,3

25,1

635,03

141,959

48

25,0

23,2

580,00

122,229

38

26,1

23,0

600,30

173,922

Moyenne

694,57

176,928

Ecart type

168,90

87,5m3

 

Densité 3,92m2/m3

Le tableau VIII montre que la surface moyenne des parcs est de 694,57m2 avec un écart type de 168,90m2 (694,57#177;168,90). Concernant le volume moyen des bois stockés dans ces parcs, il s'élève à 176,928m3 avec un écart type de 87,5m3 (176,928#177;87,5). Les valeurs élevées de l'écart type dans les deux cas traduisent une très grande variabilité des surfaces des parcs et des volumes des bois qui y sont stockés autour de leurs moyennes respectives. Bien que la surface moyenne des parcs obtenue sur le terrain soit inférieure à celle prescrite par la FAO (1000m2), il faut noter que ceci traduit une conformité au référentiel. Ce tableau révèle également que la densité moyenne des parcs est de 3,92m/ m3. A cet effet, pour stocker 1mètre cube de bois au parc, il est nécessaire d'ouvrir une superficie de 3,92m2. Une analyse plus poussée permet d'effectuer le test de corrélation de Pearson dans l'optique de voir s'il y a une relation statistique significative entre la surface des parcs et le volume des bois qui y sont stockés Les résultats de ce test sont consignés dans le tableau ci-dessous

Tableau IX: Résultat du test de corrélation

 
 

Superficie parc

Volume bois

Superficie parc

Corrélation de Pearson

1

0,248

Sig. (bilatérale)

 

0,306

N

19

19

Volume bois

Corrélation de Pearson

0,248

1

Sig. (bilatérale)

0,306

 

N

19

19

Il ressort du tableau ci-dessus qu'il existe une relation d'intensité faible entre la surface des parcs et le volume des bois qui y sont stockés car la valeur du coefficient de corrélation pour ce test est de 0,248 et est très faible. Les résultats de ce test permettent de conclure que dans l'AAC 3, la superficie des parcs n'est pas proportionnelle au volume des bois qui y est stocké.

En générale, la mise en oeuvre des mesures prescrites par la FAO et les NIMF concernant l'ouverture des parcs forêts est respectée. Cependant, une seule non-conformité a été observée concernant l'absence des dispositifs de drainage des eaux vers les zones de végétation. Cette non-conformité pourrait causer des préjudices sur le plan environnemental car la stagnation des eaux de pluie sur l'aire de parc va favoriser l'érosion et le tassement très prononcé des sols de cet espace à la longue. Le tableau ci-dessous présente la performance obtenue pour cette activité lors du suivi évaluation.

Tableau X: Niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR pour l'ouverture des parcs

Activités

Mesures EFIR Prescrites

Points obtenus

Points maximum

Admis

OUVERTURE DES PARCS

Ouvrir les parcs sur une superficie de 1000 m2

4

4

Maintenir une distance de 250 m entre les parcs consécutifs

4

4

Conserver la couche superficielle du sol après déforestage au point haut du parc

4

4

Equiper les parcs des dispositifs de drainage des eaux vers les zones de végétation

0

4

Eviter d'implanter les parcs dans les 30 m d'un cours d'eau

4

4

TOTAL DES POINTS

16

20

POURCENTAGE DE REALISATION : 80%

Le tableau ci-dessus révèle que le niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR pour l'ouverture des parcs forêts s'élève à 80 % pour une appréciation satisfaisante.

IV.1.4.3. Opérations d'abattage

L'abattage est mené dans l'UFA 10035 par quatre abatteurs ayant pour codes respectifs 1005, 1008,1009 et1011. Ces abatteurs sont placés sous la responsabilité d'un commis d'abattage. Le rendement moyen d'un abatteur dans l'UFA 10 035 est de 6 arbres par jour. Celui ci permet à l'abatteur de bien appliquer les techniques d'abattage contrôlé pour garantir sa sécurité et une réduction significative des dégâts. Ce rendement est conforme à celui prescrit dans le cadre d'une exploitation responsable (6 à 8 arbres par jour)

a. Mise en OEuvre des mesures prescrites

Ø Formation des abatteurs aux techniques d'abattage contrôlé

Il ressort des entretiens effectués auprès des quatre abatteurs présents sur le site que ces derniers ont été formés aux techniques d'abattage contrôlé en 2013 par les formateurs de l'ONFI et ont été recyclés en 2014. A l'issue de cette formation, les abatteurs ont reçu le certificat en abattage contrôlé.

Ø Port des EPI, trousses de premier secours, disponibilité des guides lames et des chaînes de réserve

Tous les quatre abatteurs interrogés ne disposent pas de trousse de premier secours pour des éventuels cas d'accident. Il faut également noter l'absence de guide lame et de chaîne de réserve pour remplacer les guides qui coincent et les chaînes qui s'émoussent lors de l'abattage de certaines essences telles que l'Iroko. Lors des observations directes faites sur le terrain, il ressort que chaque abatteur est muni d'une scie à chaîne MS780 de marque STIHL, d'un guide lame dont la longueur varie en fonction des essences à abattre. Les plus utilisés sont les guides de 90, 100, 120 et souvent 130.Le choix d'un guide lame est fonction du diamètre des essences à abattre. Les abatteurs disposent sur le site des tenues de travail, des casques complets avec visière et oreillettes, des gants, des jambières et des bottes. Mais certains des EPI offerts sont inadéquats pour l'abattage. Il s'agit du casque complet avec visière et oreillette ainsi que les gants. Pour ce qui est du casque, «  il est très lourd et stocke la sciure et lorsqu'on soulève la tête, la sciure recouvre la face » déclare les abatteurs. A cet effet, les casques et les gants STIHL seraient mieux appropriés.

Ø Protection des Zones sensibles

Tableau XI: Liste des essences déclassées

Les zones sensibles sont constituées des zones marécageuses, des zones de forte pente et- des zones situées à moins de 30 mètres des cours d'eau. Ainsi, à cause de leur localisation dans les zones sensibles, plusieurs essences exploitables ayant atteint le DME requis fixé par l'administration ont été exclues de l'exploitation par l'équipe d'inventaire de sortie des bois. Le tableau suivant présente la liste des essences déclassées dans l'AAC 3.

Essences

Bord

cour d'eau

Bord

Marécages

Total

Général

 
 
 
 

Acajou Blanc

0

1

1

Assamela

1

4

5

Ayous

1

0

1

Bilinga

2

0

2

Iroko

7

5

12

Moabi

2

0

2

Okan

21

8

29

Sapelli

10

13

23

Sipo

1

1

2

Tali

14

7

21

Total général

59

39

98

 
 
 
 

Le tableau ci-dessus montre que 98 arbres représentant 5% de l'effectif d'arbres exploitables dans l'AAC 3 ont été exclus de l'exploitation forestière. Parmi ceux-ci, 59 arbres représentants 60% de l'effectif des arbres exclues à l'exploitation sont situées à moins de 30 mètres des cours d'eau tandis que les 39 autres représentants 40% des déclassés sont à proximité des marécages. La figure 11 suivante permet d'illustrer ce déclassement en fonction des essences.

Figure 11:Proportion des essences déclassées

La figure montre que le déclassement affecte plus les essences telles que l'Okan (30%) et le Sapelli (24%) du fait de leur proximité au cours d'eau et au marécage. Par contre, l'Ayous et l'Acajou blanc sont faiblement déclassés. Leur proportion au déclassement est de 1%. Toutes ces illustrations permettent de conclure que l'abattage ne s'effectue généralement pas dans les zones sensibles.

Ø Respect des DME

L'administration forestière fixe pour chaque essence commerciale un diamètre planché en dessous duquel cette essence ne peut être exploitée. Néanmoins le diamètre fixé par l'administration peut subir une hausse d'amplitude de 10cm lors du calcul du taux de reconstitution de l'essence concernée. Cependant, l'UFA 10035 étant en convention provisoire, les essences ont été exploitées au DME administratif. Le tableau suivant présente les essences exploitables ainsi que leur DME

Tableau XII: Essences exploitables et leur DME administratif

ESSENCES

DME / ADM (cm)

 
 

Sapelli

100

Iroko

100

Okan

60

Moabi

100

Assamela

90

Bilinga

Tali

80

50

Le suivi évaluation de l'abattage contrôlé s'est fait sur 20 arbres. Le tableau ci-dessous présente les arbres abattus ainsi que leur diamètre 

Tableau XIII: Essences abattues et leur diamètre

Essences

DiamètresTotal

708090100110120130

Assamela

01100002

Bilinga

00100001

Iroko

00120003

Moabi

00000101

Okan

00100001

Sapelli

000333110

Tali

11000002

Total

124534120

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Il ressort du tableau XIII que 90% des essences ont été exploitées à un diamètre supérieur ou égal au DME fixé par l'administration tandis que 10% (constitué de l'Assamela et de l'Iroko) ont été exploités en dessous du diamètre autorisé qui est de 90 cm pour l'Assamela et 100 cm pour l'Iroko. Bien que le pourcentage d'arbre exploité sous diamètre soit faible, il reste cependant clair que ce chiffre est moins négligeable et constitue dans ce cas un indicateur du non respect de la mesure par l'entreprise.

Ø Mise en oeuvre de l'abattage contrôlé

Sur la base des résultats de l'inventaire de sortie des bois, les fiches d'abattage par unité de comptage sont édictées et remises à chaque abatteur. Le commis d'abattage positionne les abatteurs sur les virées en maintenant une distance de sécurité entre eux afin d'éviter tout risque d'accident. Ainsi, le suivi évaluation de l'abattage contrôlé s'est fait sur 20 arbres soit5 arbres par abatteur. Il faut noter que le délianage 6 mois à un an avant l'exploitation tel que prescrit par la FAO n'est pas effectué. Cependant, lors de l'abattage, l'aide abatteur procède s'il y'a lieu à cette opération. Le tableau suivant présente le nombre d'arbre dont les critères retenus pour l'abattage contrôlé ont été respectés.

Tableau XIV: Effectifs des arbres avec critères d'abattage contrôlé

 
 
 

Eléments de l'abattage contrôlé

Quantité

Pourcentage (%)

 
 
 

Pieds abattus avec sondage

7

35%

Pieds dont la Direction de chute a été respectée

13

65%

Pieds abattus avec Entaille de direction réglementaire

11

55%

Pieds abattus avec Charnière réglementaire

13

65%

Le tableau ci-dessus relève que 35% des arbres sont préalablement sondés avant d'être abattus or 65% des arbres abattus sont tombés dans la direction de chute choisie par l'abatteur. 55% des arbres sont abattus avec une entaille de direction réglementaire par contre seul 21% des arbres sont abattus avec une charnière réglementaire.

A B

C

Figure 12: Abattage sans prise en compte de certains critères d'abattage

A : Arbre troué abattu sans sondage

B : Entaille de direction peu profonde et dans les contreforts

C : Arbre abattu sans charnière

Pour ce qui est des performances des abatteurs, elles sont consignées dans le tableau suivant.

Tableau XV:performances moyennes des abatteurs

CCode abatteur

PPort des EPI

Direction de chute

S

SSondage

Egobelage

PPiste de fuite

Entaille de direction

C

CCharnière

Coupe

Moyenne

AAubier

Abattage

EEnvoi

Pourcentage

11005

66/ 6

1/ 1

00,2/ 1

1/ 1

11/ 2

2,4/ 3

22,4/ 3

11/ 1

11/ 1

11/ 1

17/20

( 85% )

11008

55/ 6

0,4/ 1

00,8/ 1

1/ 1

10,8/ 2

1,6/ 3

11,8/ 3

11/ 1

11/ 1

00/ 1

13,4/20

( 67% )

11009

55/ 6

0,8/ 1

00,4/ 1

1/ 1

10,8/ 2

1,8/ 3

02/ 3

11/ 1

11/ 1

11/ 1

14,8/20

( 74% )

11011

55/ 6

0,4/ 1

00/ 1

1/ 1

11/ 2

0,8/ 3

11,4/ 3

11/ 1

00,8/ 1

00,8/ 1

12,2/20

( 61% )

Pourcentage global de réalisation de l'abattage contrôlé

71 %

Le tableau ci-dessus relève que le pourcentage global de réalisation de l'abattage contrôlé dans l'UFA 10 035 s'élève à 71%. A cet effet, l'abatteur 1005 est celui qui a eu la meilleure performance lors de l'évaluation. Son pourcentage de réalisation de l'abattage contrôlé est de 85% tandis que l'abatteur 1011 a obtenu le pourcentage de réalisation le plus bas comparé à celui des autres abatteurs (61%). Cependant, les abatteurs 1008 et 1009 ont des performances respectives de 67% et 74%. Il faut noter que le pourcentage global de mise en oeuvre de l'abattage contrôlé dans l'UFA 10 035 est supérieur à la moyenne. Ceci s'explique par le fait que l'entreprise a en amont adopté plusieurs mesures pour inciter ces derniers à pratiquer l'abattage contrôlé. Il s'agit de la formation et du recyclage des abatteurs, de la mise sur pieds au sein de la cellule d'aménagement d'une équipe de contrôle de l'abattage, de l'instauration d'une prime de qualité et de la diminution du rendement journalier d'un abatteur.

De façon générale, la mise en oeuvre de l'abattage contrôlé dans l'UFA 10 035 est une réalité au cours du suivi, deux non conformités ont été observés. Il s'est agi de l'absence de certains équipements et outils nécessaires pour la bonne pratique de l'abattage (casque complet approprié, trousse à pharmacie, chaîne et guide lame de réserve). Cependant, l'irrégularité majeure a été le non respect du DME administratif lors de l'abattage de certaines essences (Assamela et Iroko). Le tableau ci-dessous présente le niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR pour l'abattage.

Tableau XVI: niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR pour l'abattage.

Activités

Mesures EFIR Prescrites

Points obtenus

Points maximum

Admis

ABATTAGE

Former les abatteurs aux techniques d'abattage contrôlé

4

4

Protéger les zones sensibles lors de l'abattage

4

4

Respecter les DME lors de l'abattage

3

4

Pratiquer l'abattage contrôlé

2

4

Mettre à la disposition des abatteurs des EPI adéquats et des trousses à pharmacie

2

4

TOTAL DES POINTS

15

20

POURCENTAGE DE REALISATION : 75%

Le tableau ci-dessus révèle que le niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR pour l'abattage contrôlé s'élève à 75%.

IV.1.4.4. Opération de Débardage

Le débardage constitue la première étape du transport des bois en grumes de la souche jusqu'au parc à grumes forêt. Il est caractérisé par l'utilisation des engins lourds qui affectent l'environnement. Le code FAO et les NIMF camerounais prescrivent des mesures pour minimiser les préjudices causés par le débardage sur le plan environnemental.

a. Mise en oeuvre des mesures édictées pour le débardage à faible impact

Ø Formation des membres de l'équipe aux techniques de débardage à faible impact

Le débardage est mis en oeuvre dans l'UFA 10 035 par 9 personnes. Il s'agit d'un commis de débardage, de 3 conducteurs de bulldozers (ayant un treuil sans arche), un conducteur de skider 528 (ayant un treuil avec arche) et de 4 élingueurs. Les entretiens effectués auprès de ceux-ci relèvent que ces derniers n'ont pas été formés aux techniques de débardage à faible impact. Ceux-ci font valoir les expériences acquises dans les entreprises forestières où ils ont précédemment exercé.

Ø Planification du débardage

La planification du débardage est effectuée par un guide pendant les opérations. Celui-ci localise les arbres abattus, trace et matérialise les voies d'accès à l'aide de la peinture jaune. Ainsi, les conducteurs d'engin suivent le tracé au moment du débardage afin de ne pas divaguer en forêt et d'ouvrir les pistes inutiles. La figure ci-dessous illustre le réseau de piste de débardage ayant été levé et projeté dans leur unité de comptage lors de l'étude.

Figure 13: Réseau de piste de débardage étudié

Ø Largeurs des pistes de débardage

La longueur totale des pistes suivies est de 3250m. 50m de fausses pistes représentant 1,53% de la longueur suivie ont été répertoriés. Par la suite, la largeur a été mesurée à intervalle de 50m. Au total, 65 prises ont été effectuées. Le tableau ci-dessous présente les résultats obtenus.

Tableau XVII: Largeur moyenne des pistes de débardage

 
 

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart type

 
 
 
 
 
 

Largeur (m)

65

3,2

9,5

4,24

0,86

 
 
 
 
 
 

Le tableau ci-dessus relève que la largeur moyenne des pistes de débardage est de 4,24m avec un écart type de 0,86 (4,24 #177; 0,86). Celle-ci est dans la fourchette des largeurs prescrites par le code FAO (4 à 4,5m) ; ce qui traduit un respect des prescriptions du code FAO par l'entreprise. La largeur minimum des pistes de débardage est de 3,2m tandis que le maximum s'élève à 9,5m. Ce maximum (9,5m) semble très élevé car la prise de mesure s'est faite à l'entrée du parc. Très généralement, à l'entrée des parcs, les largeurs des pistes de débardage passent du simple au double. Ceci est dû à la fréquence de passage des engins.

Ø Identification et marquage des tiges d'avenir

Le tableau ci-dessous présente la liste des tiges d'avenir répertoriée

Tableau XVIII: Liste des tiges d'avenir répertoriées

Essences

Effectifs

Nombre d'arbres endommagé

Diamètre (cm)

Fraké

12

6

40

Assamela

8

0

80

Padouck rouge

1

0

50

Tali

3

3

40

TOTAL

24

9

 

Sur toute la longueur de piste de débardage retenue pour l'évaluation, (3250 m), 24 tiges d'avenir ont été inventoriées parmi lesquelles 12 tiges de Fraké, 8 tiges d'Assamela, 3 tiges de Tali et 1 tige de Padouck rouge. Toutes ces tiges d'avenir n'ont pas été matérialisées au moment de la planification du débardage. A cet effet, 37% des tiges d'avenir ont été endommagées (blessées et déracinées) par les engins au cours du débardage (voir figure 13).

Figure 14: Tige d'avenir non matérialisée et blessée lors du débardage

Ø Circulation des engins dans le sous bois pelle levée

La circulation des engins dans le sous bois au moment du débardage s'est faite pelle levée conformément à la prescription du Code FAO. Il s'agit une fois de plus d'un respect des directives par l'entreprise.

De façon générale, le débardage s'effectue dans l'UFA 10 035 conformément aux prescriptions du code FAO et des NIMF camerounais. Cependant les irrégularités observées concernent l'absence de formation des équipes de débardage et la non matérialisation des tiges d'avenir. Le tableau ci-dessous présente le niveau de mise en oeuvre des mesures prescrites pour le débardage dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035.

Tableau XIX: Niveau de mise en oeuvre des prescriptions pour le débardage

Activités

Mesures EFIR Prescrites

Points obtenus

Points maximum

Admis

DEBARDAGE

Formation des membres de l'équipe aux techniques de débardage à faible impact

0

4

Planification du débardage

3

4

Largeurs des pistes de débardage

4

4

Circulation des engins dans le sous bois pelle levée

4

4

TOTAL DES POINTS

11

16

POURCENTAGE DE REALISATION : 68%

Ce tableau montre que le niveau d'application des mesures EFIR relatif au débardage est estimé à 68%.

IV.1.4.5. Gestion de la Faune dans l'UFA 10 035

L'exploitation forestière attire un important flux d'ouvrier vers les sites forestiers. Ce nombre élevé de personnes peut exercer une pression accrue sur les espèces fauniques dans les Zones ouvertes à l'exploitation et aux environs si les ouvriers de l'entreprise se livrent à la chasse. De plus, les routes ouvertes lors de l'exploitation forestière favorisent la pénétration des braconniers dans les massifs forestiers. Cependant, pour minimiser les impacts négatifs de l'exploitation forestière sur la Faune, le code FAO et les NIMF camerounaises prescrivent aux concessionnaires forestiers des mesures à mettre en oeuvre sur le terrain.

a. Mise en oeuvre des mesures prescrites pour la gestion de la faune

Le personnel du chantier est régulièrement sensibilisé par le responsable Aménagement et Certification tandis que les populations des villages riverains à l'UFA (NKONDONG 1 et MBALAM 1) sont également sensibilisées par les équipes de l'antenne du WWF de NGOYLA sur la loi forestière et sur la nécessité de ne pas chasser les animaux protégés. Par ailleurs, une société (Prestige Service) a obtenu par sous-traitance le gardiennage de l'UFA 10 035 qui se fait vingt quatre heures sur vingt quatre. Elle a en effet installé une barrière à l'entrée et instauré des fouilles systématiques des véhicules et ouvriers à l'entrée et à la sortie de l'UFA. La FIPCAM a également inclus lors de la rédaction de son règlement intérieur un article (30) qui condamne l'implication des ouvriers dans les activités de chasse des animaux intégralement protégés ainsi que le braconnage et le commerce illégal du gibier. La sanction encourue par les contrevenants est le licenciement sans préavis. Ce règlement intérieur est affiché au niveau du babillard de la base forêt. Il faut également noter que des affiches interdisant le transport des braconniers, des armes de chasse et des gibiers sont collées sur la portière gauche des bennes transportant le personnel et des camions grumier de l'entreprise. Toujours dans son soucis de préserver la faune, l'entreprise a ouvert un économat à la base forêt de l'UFA 10 035 pour approvisionner ses employés en denrées alimentaires (riz, tomates, huiles végétales, sels, sardines...) et en protéines animales (viande de boeuf, queue de porc, poulet, poissons). Durant la période où nous avons mené nos observations, nous avons constaté que la protéine animale fréquemment envoyée sur le site était le poisson maquereau. En outre, l'entreprise proscrit la vente des armes de chasse, des minutions et des câbles de piégeage dans ses économats. La figure ci-dessous illustre l'évolution des quantités de protéine animales fournies aux ouvriers de Juillet à Octobre 2015.

Figure 15: Evolution des quantités de protéine animales fournies aux ouvriers de Juillet à Octobre 2015

La figure 15 ci-dessus montre que la quantité de poisson destinée à approvisionner les 162 ouvriers de l'UFA 10 035 du mois de Juillet à Août est restée constante et est estimée à 430Kg. Au mois de septembre, cette quantité à subi une diminution considérable de plus de 50% et est passée de 430 Kg à 200 Kg alors que l'effectif des ouvriers est resté constant sur le site. Le chef chantier relève lors des entretiens que cette diminution est liée à l'arrêt de l'exploitation forestière durant le mois de Septembre. Au mois d'octobre, la quantité de poisson destinée au chantier a également subi une baisse de 40%. Celle-ci est passée de 200 Kg en Septembre à 120 Kg en Octobre. Il faut également noter que l'effectif des employés a été réduit de 71%  car il est passé de 162 à 46 ouvriers. Cette diminution du nombre d'ouvrier s'explique par le fait que durant le mois d'octobre l'exploitation forestière était menée par un pôle au lieu de deux comme les mois précédents et aussi parce que plusieurs employés ont été mis en congé durant le même mois.

L'apport moyen journalier en protéine animale fournit à chaque ouvrier sur le site de l'UFA 10 035 varie entre 40 g et 86g. Cet apport est insuffisant par rapport à celui recommandé pour un homme adulte (63 à 90g).

Malgré toutes les mesures entreprises pour pallier au braconnage dans l'UFA 10 035, des menaces pèsent encore sur la faune de cette UFA car la chasse y est toujours pratiquée. En effet, nous avons observé la présence des douilles de cartouche d'armes de chasse et des pièges dans l'assiette de coupe où l'étude était menée.

Figure 16 : Minution Figure 17: Pièges

De façon générale, la gestion de la faune au sein de l'UFA 10 035 par la FIPCAM est satisfaisante. Cependant, le non affichage de la liste des animaux protégés à l'entrée de l'UFA 10 035, l'absence d'un responsable faune au sein de l'entreprise, l'absence d'un plan de gestion de la faune sont des non conformités décelées lors du suivi évaluation. Lors des entretiens, le Responsable Aménagement et Certification fait signifier que le non affichage de la liste des animaux protégés à l'entrée de l'UFA 10 035 est lié au fait que les études menées sur la faune dans la dite UFA et consignées dans le plan d'Aménagement n'ont pas encore été validées par le Ministère des Forêts et de la Faune. Le tableau ci-dessous présente le niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR relatives à la gestion de la Faune.

Tableau XX: Niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR relatives à la gestion de la Faune.

Activités

Mesures EFIR Prescrites

Points obtenus

Points maximum

Admis

GESTION DE LA FAUNE

- Inclure la gestion de la faune dans le règlement intérieur de l'entreprise ;

4

4

- Afficher le règlement intérieur et la liste officielle des animaux protégés aux endroits suivants (entrée UFA, base vie, économats, bureau de liaison forêt) ;

2

4

- Installer des barrières gardées à toutes les entrées de la concession forestière ;

4

4

- Sensibiliser les ouvriers sur l'importance de protéger la faune en coopération avec les ONG locales et les services déconcentrés du MINFOF ;

3

4

- Afficher sur les portières des véhicules de l'entreprise des panneaux interdisant le transport des engins de chasse et des animaux ou toute partie de ceux-ci ;

4

4

- Ouvrir un économat pour approvisionner les travailleurs produits de première nécessité et en protéines animales sur le site d'exploitation ;

3

4

- Nommer un responsable Faune et élaborer un Plan de gestion de la Faune.

0

4

TOTAL DES POINTS

20

28

POURCENTAGE DE REALISATION : 71%

Le tableau si dessus révèle que le niveau d'application des mesures EFIR relatif à la gestion de la faune est 71%.

IV.4.1.6. Activités post exploitations

Les activités post exploitations sont celles effectuées par le concessionnaire forestier au moment de la fermeture d'une AAC afin de restaurer au mieux les milieux perturbés par l'exploitation forestière.

a. Mise en OEuvre des mesures prescrites

Les observations effectuées sur le terrain révèlent que toutes les routes secondaires qui ne seront pas réutilisées avant la deuxième rotation sont fermées à l'aide d'un tronc d'arbre abandonné ou d'une essence de bourrage sur lequel une butte de terre est formée. La fermeture de ces pistes permet de limiter l'accès des braconniers dans les zones qui ont été ouvertes lors de l'exploitation forestière. De plus, les cours d'eau sont nettoyés de tous les débris d'exploitation. Ce nettoyage favorise la libre circulation du lit du cours d'eau. Par contre, la réhabilitation des pistes de débardage et des parcs forêts n'est pas effectuée au moment de la fermeture de l'AAC3. En plus des mesures prescrites par la FAO et les NIMF camerounais pour les opérations post exploitation, la FIPCAM s'est engagée depuis 2012 dans la Régénération forestière.

b. Reboisement dans l'UFA 10 035

La régénération artificielle a pris corps à la FIPCAM depuis 2012 mais c'est en 2013 année où l'entreprise s'engage vers le processus de certification que cette activité commence à faire l'objet d'un suivi. L'entreprise dispose pour cette opération d'une pépinière centrale localisée sur son site de Mfou et des pépinières secondaires situées dans les UFA qu'elle exploite. La pépinière secondaire de l'UFA 10 035 regorge des plants de Moabi et d'Ayous. Les AAC déjà exploitées dans cette UFA n'ont pas été reboisées

Le tableau ci-dessous présente le taux de mise en oeuvre des mesures EFIR pour les opérations post exploitations.

Tableau XXI: Niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR pour les opérations post exploitation

Activité

Mesures EFIR Prescrites

Points obtenus

Points maximum

Admis

Post exploitations

Réhabiliter les pistes de débardage, les parcs de chargement et les trouées d'abattage;

1

4

Fermer les routes ;

4

4

Nettoyer les cours d'eau.

4

4

TOTAL DES POINTS

9

12

POURCENTAGE DE REALISATION : 75%

Il ressort du tableau ci-dessus que le niveau d'application des mesures EFIR relatif aux activités post exploitations est estimé à 75%.

IV.4.1.6. Récapitulatif des performances du chantier 10 035 (AAC 3)

Le nombre de points obtenus par activités ainsi que le niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR prescrit par le code FAO/UICN et les NIMF camerounais sont consignés dans le tableau ci-dessous.

Tableau XXII: Récapitulatif des performances du chantier

Activités

Nombre de points obtenus

Nombre de point maximum admis

Niveau de réalisation

( %)

Ouverture des routes

24

40

60

Ouverture des parcs

16

20

80

Abattage

15

20

75

Débardage

11

16

68

Gestion de la Faune

20

28

71

Post exploitation

9

12

75

TOTAL

95

136

70

Le tableau ci-dessus révèle qu'à l'issue de l'évaluation du niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR prescrites par le code FAO/UICN et les NIMF camerounais dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035, on a obtenu 95 points sur un total de 136 points correspondant à un niveau de réalisation de 70%. Le tableau ci-dessus permet d'illustrer ce niveau par activités.

PCR : Planification et Construction des Routes, OPA : Ouverture des Parcs, ABA : Abattage, DEB : Débardage, GFA : Gestion de la Faune, OPE : Opérations Post Exploitation.

Figure 18: Niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR par activités.

Cette figure montre que l'ouverture des parcs, l'abattage et les opérations post exploitations sont des activités dont le niveau d'application des mesures EFIR est élevé et estimé respectivement à 80% et 75%. Par contre, le niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR pour l'ouverture des routes et le débardage est estimé respectivement à 60% et 68%. De même, la mise en oeuvre des mesures EFIR pour la gestion de la faune est estimée à 71%.

IV.1.5. Proposition des Mesures Correctives

Les mesures correctives ont été proposées pour remédier aux non conformités relevées lors du suivi évaluation. Ces mesures sont consignées dans le tableau ci-dessous.

Tableau XXIII: Non conformités et Mesures correctives

Activités

Non conformités

Mesures Correctives

OUVERTURE DES ROUTES

- Les membres de l'équipe route ne sont pas formés

Former les membres de l'équipe route

- Les rigoles sont absentes de part et d'autre de la route

Aménager les rigoles de part et d'autre de la route

- Les dispositifs de sécurité (banquette de visibilité et panneaux de signalisation sont absents sur la route)

Installer les banquettes de visibilité le long des axes routiers

- La plate forme de la route n'est pas bombée

Aménager la plate forme de la route pour la rendre bombée afin de favoriser l'essuyage rapide de la chaussée

OUVERTURE

PARCS

- Les dispositifs de drainage des eaux vers les zones de végétation sont absents

Installer les dispositifs de drainage des eaux vers les zones de végétation

ABATTAGE

- EPI (casque complet, gants) inapproprié

Doter les abatteurs des EPI adéquats (casque complet et gants STIHL)

- Absence des trousses à pharmacie, des guides lames et scie à chaîne de réserve

Fournir des trousses à pharmacie aux abatteurs et du matériel de réserve (guide lame et scie à chaîne)

Activités

Non conformités

Mesures Correctives

DEBARDAGE

- Les membres de l'équipe ne sont pas formés au débardage à faible impact

Former l'équipe du débardage aux techniques de débardage à faible impact

- Les tiges d'avenir ne sont pas matérialisées lors de la planification du débardage

Matérialiser les tiges d'avenir situées le long des pistes de débardage

GESTION DE LA FAUNE

- Il n'existe pas un responsable faune au sein de l'entreprise

Nommer un responsable faune au sein de l'entreprise

- La liste des animaux protégés n'est pas affichée à l'entrée de l'UFA 10 035

Afficher la liste officielle des animaux protégés à l'entrée de l'UFA 10 035

- L'entreprise ne dispose pas d'un plan de gestion de la faune

Elaborer un plan de gestion de la faune

POST EXPLOITATION

- Les pistes de débardage et les trouées d'abattage ne sont pas restaurées

Procéder à la restauration des pistes de débardage et des trouées d'abattage

IV.2. DISCUSSIONS

IV.2.1. Synthèse des Mesures EFIR

Le référentiel FAO reconnu comme modèle du point de vue de sa performance environnementale (Applegate, 2004 ; Priyadi et al., 2006 ; Putz et al., 2008) est axé principalement sur l'exploitation à faible impact or le paradigme de gestion durable des forêts de nos jours intègre plusieurs autres aspects qui ne figurent pas dans le code FAO notamment les problématiques liées au foncier, au maintien des forêts à haute valeur pour la conservation , la régénération forestière, la gestion des Produits Forestiers Non ligneux et l'agroforesterie. Cependant, une évaluation faite à l'aide des principes critères et indicateurs du FSC adaptés pour le Cameroun fournirait des données plus exhaustives et permettrait de pallier à ces manquements. De plus, cette synthèse diffère de celle effectuée par Manga (2011) du fait qu'elle regroupe les mesures EFIR par activité (ouverture route, abattage, Débardage...) or celle de Manga regroupe les mesures EFIR par module (planification, exploitation...).

IV.2.2. Structure organisationnelle de Gestion de l'exploitation forestière

La structure organisationnelle de gestion de l'exploitation forestière trouvée dans le cadre de cette étude (ayant un service d'exploitation, une cellule d'aménagement constituée de cartographe, technicien sylvicole...) est semblable à celle obtenue par Dongmo (2013) au Groupe ALPICAM et Abessolo (2014) à la SEFAC et la STBK. Par contre, cette organisation diffère de celle obtenue par Manga (2011) à la SIFCO. Cette différence réside au niveau de l'absence de cellule d'aménagement au sein de la SIFCO. Cette absence pourrait être à l'origine de la piètre performance de cette entreprise lors de la mise en oeuvre des normes d'exploitation forestière à faible impact. Cependant, ces entreprises au même titre que la FIPCAM ne disposent pas d'un Responsable Faune au sein de leur cellule d'aménagement.

IV.2.3. Niveau de mise en oeuvre des mesures d'exploitation

IV.2.3.1. Les routes forestières

Dans le cadre de cette étude, la surface ouverte est de 13,36 ha soit 0,4% de la superficie de l'assiette. Or en admettant la largeur prescrite par la FAO (30 à 45m) pour l'emprise de la route principale, la surface ouverte est comprise entre 24 à 36 ha soit 0,7 à 1% de la superficie de l'assiette. Cette différence s'explique par le fait que l'ouverture des routes avec des largeurs réduites est liée à la politique interne de l'entreprise à opter pour une réduction de la surface perturbée. De ce fait, elle a élaboré des fiches techniques dans lesquelles elle spécifie les dimensions des routes dans ses chantiers. Ainsi, les largeurs moyennes des routes obtenues sur le terrain ne sont pas très loin de celles trouvées par Dongmo (2013) estimées à 12,7m pour l'emprise, 5,36m pour la plate forme de la route principale et 12,71m puis 4,9m pour les largeurs respectives de l'emprise et de la plate forme des routes secondaires. Ces résultats à peu près semblables aux nôtres pourraient être liés au fait que les UFA dans lesquelles les études ont été menées sont voisines (même département) et parce que la méthodologie utilisée pour la prise des dimensions des routes est la même. Il faut également noter que les largeurs des routes trouvées dans le cadre de cette étude sont proches de celles recommandées par le CTFT en 1989 à savoir une largeur minimale d'au moins 15m pour l'emprise de la route principale et une largeur de la plate forme de 3,75m et 4,75m respectivement pour les routes secondaires et principales. De plus, la largeur de la route principale trouvée dans le cadre de cette étude (16m) n'est pas très différente de celle obtenue (16,7m) dans le cadre d'une étude menée par le projet API en forêt semi décidu passant en deuxième ou troisième exploitation.

Cependant, Manga (2011) et Abessolo (2014) ont obtenus des résultats bien différents aux nôtres dans le cadre des études similaires à savoir respectivement 43m et 14m d'une part et 28m et 16,37m d'autre part. Cette différence pourrait être due d'une part à l'habileté du personnel de l'équipe route car selon Manga (2011), « le manque de formation des conducteurs en matière d'ouverture de piste forestière seraient à l'origine des écarts constatés». La nature du terrain pourrait également expliquer cette différence car selon Durrieu et al., (1998) et repris par Dongmo (2013), « la largeur des routes varie en fonction du type de route et de la nature du terrain ».

IV.2.3.2. Les Parcs à bois forêt

La surface moyenne des parcs obtenue dans le cadre de cette étude (694,57 m2) n'est pas très loin de celle obtenue par Manga (629m2) en 2011 à la SIFCO. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que la méthodologie utilisée pour la prise des dimensions des parcs et le calcul de la superficie soit la même. Cependant, cette superficie est différente de celle prescrite par le code modèle FAO (1000m2) et de celle obtenue en 2007 par DJOMOU (1400m2) Cette différence pourrait s'expliquer par le fait que la densité des tiges exploitable dans la zone d'étude est très faible (0,66 arbres/ha). Par contre, Lumet et al (1993) citent le chiffre de 2,5 à 5m2 par m3 exploitée. La densité des parcs obtenue dans le cadre de cette étude (3,5m2 /m3) est comprise dans cette fourchette.

IV.2.3.3. L'Abattage

Les résultats obtenus dans la pratique de l'abattage contrôlé dans l'UFA 10 035 montrent que 65% des arbres sont tombés dans la direction voulue par les abatteurs. Ce résultat est supérieur à ceux obtenus par Abessolo (2014) à la SEFAC, Zoubérou (2010) à la SFIL et ceux énoncés par Bertault et Sist (1995) observant ainsi que 30 à 40% des arbres tombent dans la direction prévue. Cette différence s'explique par les sessions de formation et de recyclage des abatteurs présents dans l'UFA 10 035 et par la prime qualité instaurée par la direction de l'entreprise pour inciter les abatteurs à mieux analyser les arbres avant abattage. De même, lors du contrôle de l'abattage, la direction de chute est un paramètre pris en compte pour l'évaluation de l'abatteur et le calcul de la prime qualité est fonction de la note obtenue par l'abatteur lors de l'évaluation.

Cependant, le délianage 6 mois à un an avant l'exploitation telle que prescrit par le code FAO permettant une réduction parfois notable des dommages causés aux arbres résiduels lors de l'exploitation forestière n'est pas respecté. Cette opération est menée dans l'UFA 10 035au moment de l'abattage par l'aide abatteur. Ce non respect de la prescription de la FAO s'explique par le fait que la zone d'étude est pauvre en lianes  et le peu de lianes qui s'y trouve est récolté par les populations riveraines à l'UFA pour des utilisations artisanales et pour les constructions. En plus, le projet API révèle que le délianage 6 mois à un an avant l'abattage est vrai pour une exploitation prélevant un nombre de tige élevé. Or dans le cadre de cette étude, la densité des tiges prélevées est faible (0,66 tige /ha).

IV.2.3.5. Débusquage et Débardage

Dans le cadre des études menées par le projet API, l'absence de balisage a occasionné l'ouverture de 12% de longueur de piste inutile (Durrieu de Madron et al., 1998). De même, lors des études menées par Manga (2011), l'absence de balisage a entraîné l'ouverture de 7,05% de longueur de piste inutile. Or dans le cadre de cette étude, 1,57% de longueur de fausse piste a été ouverte. Cette différence s'explique par le fait que le débardage est effectivement planifié à la 10 035. Avant l'entrée des machines en forêt, les pistes de débardage sont marquées à la peinture pour guider le conducteur afin qu'il évite de divaguer en forêt et créer les pistes inutiles. Pour ce qui est des largeurs des pistes de débardage, DJOMOU (2007) a obtenu une largeur de 4m ; Manga (2011) obtient une largeur de 4,5m tandis que Dongmo (2013) et Abessolo (2014) obtiennent 4,1m. Bien que ces résultats diffèrent légèrement avec ceux obtenus lors de l'étude (4,2m), il faut admettre que ces chiffres sont dans la marge prescrite par la FAO pour les largeurs des pistes de débardage (4 à 4,5m).

Le PAPPFG (2013) indique que les engins utilisés pour le débardage doivent avoir des treuils avec arche afin que les billes soient soulevées lors du traînage limitant ainsi la perturbation du sol. Or cela n'a pas été le cas dans l'UFA 10 035 seul le skider 528 dispose un treuil avec arche. Pour ce qui est des Bulldozers (3), les treuils ne sont pas munis d'arche. Ceci s'explique par le fait que les bulldozers (SCHANTUI) utilisés dans cette UFA étaient encore en expérimentation pour le débardage.

IV.2.3.6. Gestion de la Faune

Lors du suivi-évaluation, les mesures prescrites par la FAO et les NIMF pour la protection de la faune sont pour la plus part respectées (71%). Ceci s'explique par le fait que l'UFA 10 035 étant dans la zone d'intervention du projet de gestion durable du massif forestier de Ngoyla Mintom, bénéficie de l'appui technique des services déconcentrés du MINFOF et du WWF pour la gestion de la Faune. Cependant, le non affichage de la liste officielle des animaux protégés à l'entrée de l'UFA 10 035 telle que prescrit par la FAO s'explique par le fait que le plan d'aménagement dans lequel figurent les résultats des inventaires fauniques réalisés dans ladite UFA n'a pas encore été validé par le MINFOF . A cet effet, l'UFA 10 035 est en convention provisoire.

IV.2.3.7. Opérations Post Exploitation

Lors de la fermeture de l'AAC 3, les zones réhabilitées comprennent les parcs forêts, les cours d'eau et les zones d'emprunt de latérite. Or ces zones sont incomplètes car la FAO (2003) recommande également la restauration des pistes de débardage et des trouées d'abattage. Selon le technicien sylvicole, le non respect d'enrichissement de toutes les zones prescrites par la FAO est dû au fait que le suivi dans ces zones est difficile et l'équipe du reboisement est en sous effectif.

IV.2.3.7.Performance globale de l'entreprise

Le niveau global de mise en oeuvre des mesures EFIR prescrit par les NIMF camerounais et le code FAO/ UICN trouvé dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035 est estimé à 70%. Cette performance globale est différente de celle obtenue par Abessolo en 2014 dans le cadre d'une étude similaire dans l'AAC 3-5 de l'UFA 10 009 gérée par la SEFAC et l'AAC 3-4 de l'UFA 10 018 gérée par la STBK. Les performances obtenues dans le cadre de son étude sont estimées respectivement à 52,54% et 74,58% pour la STBK et la SEFAC. Cette différence s'explique d'une part par le fait que le référentiel utilisé dans le cadre de notre étude (NIMF, Code régional FAO/UICN) est différent de celui utilisé par Abessolo (PCI OAB-OIBT) ;et d'autre part, la grille d'évaluation utilisée dans le cadre de notre étude pourrait également expliquer cette différence .Il faut également noter que cette performance (70%) satisfaisante est en contradiction avec les résultats de l'étude menée par la GTZ en 2006 qui débouchent sur le fait qu'il existe un réel écart entre l'élaboration des plans d'aménagement et leur mise en oeuvre .

Chapitre V  CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

V.1. CONCLUSION

L'étude menée dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035 attribuée à IBC et exploitée par FIPCAM avait pour but de contribuer à la gestion durable des forêts à travers l'évaluation du niveau d'application des mesures EFIR prescrites par la FAO /UICN et les NIMF camerounais. A la suite des analyses, il se dégage de l'étude que :

v L'entreprise a une volonté réelle de mettre en oeuvre une exploitation forestière respectueuse de l'environnement .Ceci se traduit de façon opérationnelle par une bonne organisation du chantier, l'élaboration des procédures et des fiches techniques en cohérence avec les prescriptions des NIMF et du code FAO pour chaque activité forestière. L'une des démarches très futuristes adoptées par l'entreprise est son engagement vers le processus de certification forestière.

v Le niveau de prise en compte des prescriptions des mesures EFI dans la procédure interne d'exploitation est estimé à 78%

v Les mesures EFIR liées à l'ouverture des parcs et la gestion de la faune sont mises en oeuvre à des niveaux respectifs de 80% et 78%.

v L'ouverture des routes et le débardage sont des activités dont le niveau d'application des mesures EFIR est acceptable et s'élève respectivement à 60 et 68%.

v La performance remarquable des abatteurs dans la mise en oeuvre de l'abattage contrôlé (75%) est imputable à la formation qu'ils ont reçus en abattage contrôlé et des incitations financières (primes, salaires) prenant en compte la qualité des bois abattue et non plus seulement leur volume mises à leur disposition par l'entreprise.

v Le niveau global d'application des mesures d'exploitation forestière à faible impact prescrit par la FAO et les NIMF est de 71%. Ce taux satisfaisant, traduit le fait que la plupart des mesures dont la mise en oeuvre a été suivie sur le terrain sont effectivement respectées par la FIPCAM. Ce résultat vient infirmer l'hypothèse émise au départ de l'étude selon laquelle « Le niveau d'application des mesures EFIR dans les UFA en convention provisoire est faible ». Cependant, malgré que ce taux soit satisfaisant, des non conformités ont été relevés durant l'étude et la prise en compte des mesures correctives proposées permettrait de faire passer ce niveau global de 71% à 100%.

V.2. RECOMMANDATIONS

V.2.1. A La FIPCAM

§ Sensibiliser tout le personnel de chantier sur l'exploitation forestière à faible impact ;

§ Organiser des séances de formations et de recyclage périodique à l'attention du personnel (prospecteur, conducteur, commis planification et commis débardage) afin de renforcer leur capacité en matière d'exploitation forestière à faible impact ;

§ Respecter les délais alloués pour l'ouverture des routes afin qu'il soit stable lors de l'exploitation forestière ;

§ Aménager la plate forme de la route pour qu'elle soit légèrement bombée afin de favoriser l'essuyage rapide de celle-ci en cas de pluie ;

§ Recruter un responsable Faune qui sera chargé d'élaborer un plan de gestion de la Faune et de mener des études pour connaitre les populations animales et identifier l'importance des menaces pesant sur elles ;

§ Afficher la liste des animaux protégés à l'entrée de l'UFA 10 035 ;

§ Diversifier l'offre d'approvisionnement en protéine animale dans les économats ; fournir également les viandes de boeuf, les queues de porc ;

§ Initier un programme de reboisement pour les AAC déjà exploitées de l'UFA 10 035 ;

§ Fournir aux abatteurs des guides lames et des chaînes de réserve et les doter des EPI adéquats (casque complet et gants STILH) ;

§ Mettre à jour la procédure interne d'exploitation forestière ;

V.2.2. Au Gouvernement Camerounais (Ministère des Forêts et de la Faune)

§ Mettre un accent sur la célérité dans le traitement des dossiers d'autorisation d'ouverture des routes dans les concessions forestières car le non respect des délais (6mois) entre la fin de l'ouverture des routes et le début de l'exploitation forestière prescrit par les NIMF est généralement imputable aux lourdeurs administratives ;

§ Renforcer les capacités des agents du Ministère des Forêts et de la Faune dans le domaine du suivi et du contrôle des activités forestières. Les actions de formation seront orientées d'une part, vers les questions d'éthiques et d'autre part sur les thèmes suivants : études d'impact environnemental, techniques de l'audit forestier, suivi et contrôle des normes et des règles de gestion des concessions forestières, suivi de la biodiversité, etc.

§ Réviser les NIMF afin de les adapter au contexte de gestion durable de l'heure et en incluant les aspects liés au maintien des forêts à haute valeur pour la conservation, à la régénération forestière, à la gestion des PFNL et à l'agroforesterie ;

§ L'administration forestière à travers l'ANAFOR doit organiser périodiquement des séances de formation pour les pépiniéristes des entreprises forestières afin de renforcer leur capacité aux techniques de multiplication végétative (greffage, bouturage...) ;

§ Elaborer un guide technique des opérations de construction des routes forestières dans laquelle seront spécifiées les dimensions des infrastructures routières au niveau du Cameroun (largeur de la plate forme et de l'emprise des routes principales et secondaires).

V.2.3. Aux organisations intergouvernementales (FAO)

§ Réviser le Code modèle FAO d'exploitation forestière à faible impact dans les forêts denses et humides d'Afrique Centrale et de l'Ouest en intégrant les lignes directrices liées à la protection des forêts à haute valeur pour la conservation, à la conduite du reboisement dans les UFA, à la gestion des PFNL et à l'agroforesterie ;

V.2.4. Aux ONG locales et Internationales

§ L'antenne WWF de Ngoyla doit continuer à renforcer les capacités et appuyer les concessionnaires du massif forestier de Ngoyla Mintom à la gestion de la Faune et à la mutualisation des actions pour réduire le braconnage.

§ Les ONG locales doivent appuyer les populations riveraines dans la pratique de l'élevage et des activités rémunératrices de revenus afin de limiter leur pression sur la faune sauvage et les ressources ligneuses.

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ANNEXES

Annexe 1 : Fiche de collecte des données sur la route principale et secondaire

Fabrique Camerounaise de Parquet (FIPCAM)

UFA10 035

Fiche de mesure de la largeur des routes

AACNO 3

NO

Largeur

Observations

Emprise

Chaussée

1

 
 
 

2

 
 
 

3

 
 
 

4

 
 
 

5

 
 
 

6

 
 
 

7

 
 
 

8

 
 
 

9

 
 
 

10

 
 
 

11

 
 
 

12

 
 
 

13

 
 
 

14

 
 
 

15

 
 
 

16

 
 
 

17

 
 
 

18

 
 
 

19

 
 
 

20

 
 
 

Annexe 2 : Fiche de collecte des données du débardage

Fabrique Camerounaise de Parquet (FIPCAM)

UFA10 035

Fiche de collecte des données du débardage

AACNO 3

N0 piste

Type de piste

largeur

Longueur

Tiges d'avenir

Observations

Essences

Diamètres

1

 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 

6

 
 
 
 
 
 

7

 
 
 
 
 
 

8

 
 
 
 
 
 

9

 
 
 
 
 
 

10

 
 
 
 
 
 

11

 
 
 
 
 
 

12

 
 
 
 
 
 

13

 
 
 
 
 
 

14

 
 
 
 
 
 

15

 
 
 
 
 
 

16

 
 
 
 
 
 

17

 
 
 
 
 
 

18

 
 
 
 
 
 

19

 
 
 
 
 
 

20

 
 
 
 
 
 

21

 
 
 
 
 
 

UFA10 035

Fabrique Camerounaise de Parquet (FIPCAM)

 
 

Fiche mesure des parcs forêts

AAC N0 3

NO Parc

 

Coord X

Coord Y

Longueur (L) en mètre

Largeur (l) en mètre

Surface (m2)

Observations

 

L1

L2

Lm

l1

l2

lm

S

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Annexe 3 : Fiche de mesure des parcs forêt

Annexe 4 : Fiche d'évaluation des abatteurs

 

UFA 10 035

Fabrique Camerounaise de Parquet (FIPCAM)

AAC 3

 

 

Critères retenus pour l'évaluation des abatteurs

 

Port des EPI ..... /6

Préparation....... / 3

Piste de fuite... / 2

Entaille de direction..../ 3

Charnière......... / 3

Coupe ........ / 3

Code Abatteur

Essence + Code pieds

Casque,

 

 

 

 

 

 

Degré

 

 

 

 

 

 

Parallélisme

 

Abattage

Envoi

Visière

Jambière

Bottes

Tenue

Sondage

Egobelage

Direction

de chute

Longueur

Profondeur

Rencontre

Angle

Epaisseur

Hauteur

Aubier

Oreillette

 

 

 

 

 

de chute

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Annexes 5 : Guide d'entretien adressé au Responsable aménagement et certification

1. La prise en compte de l'aspect faune au sein de l'entreprise est-elle effective ?

Oui Non

2. Ya t-il une réglementation intérieure en matière de gestion de la faune dûment rédigée au sein de l'entreprise ? Oui Non

3. Le personnel de chantier est-il sensibilisé par rapport à cette réglementation ? Oui Non

4. Cette réglementation est-elle affichée aux endroits importants et visibles de l'UFA ? Oui Non

5. Si oui quels sont ces endroits ?........................................................................................

6. La liste des animaux protégés est elle affichée à l'entrée de l'UFA ? Oui Non

7. Existe-t-il une barrière gardée 24h/24 à l'entrée de l'UFA 10 035 ? Oui Non

8. Existe-t-il au sein de l'entreprise une personne qui veille au contrôle des activités illégales (braconnage, sciage dans les UFA qui vous sont attribuées...) ? Oui Non

9. Des contrôles sont-ils effectués dans le souci de s'assurer du respect de cette réglementation ? Oui Non

10. Si oui, quels types de contrôle ?

Ø Fouille systématique des sacs aux barrières

Ø Contrôle inopiné

Ø Autres

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

11. Quels sont les sanctions encourues par les contrevenants ? -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

12. La société propose-t-elle actuellement aux ouvriers des alternatives à la consommation de la viande de brousse ? Oui Non

13. Si non, a-t-elle eu à initier des projets de la sorte ? Oui Non

14. Si oui, quelles ont été les raisons de leur échec ? -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

15. L'entreprise a-t-elle signé des partenariats avec les ONG et autres organismes d'appui à la conservation de la faune ? Oui Non

16. Si oui, quels sont-ils ? ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

17. L'appui de ces partenaires est-il effectif sur le terrain ? Oui Non

18. Si non, quelles en sont les raisons ? -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

19. L'entreprise veille-t-elle à l'interdiction de l'établissement des campements des braconniers dans ces concessions forestières ? Oui Non

20. Si oui, par quel(s) moyen(s) ----------------------------------------------------------------------

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

21. Si non, quelles sont les difficultés ? -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Annexe 6: Guide d'entretien adressé au Responsable d'exploitation

1. L'implantation du réseau routier dans l'UFA 10 035 a-t-elle été au préalable planifiée ? Oui Non

2. Si oui quels sont les éléments pris en compte lors de cette planification?...............................................................................................

3. Quelle est la durée qui sépare la fin de la construction de la route principale avec le début de l'exploitation forestière ? 2mois 6mois 4mois Autres

4. Lors de la construction des routes, des ponts de canopée sont ils maintenus pour le passage des animaux ? Oui Non

5. Est-ce que des lisières boisées sont conservées en bordure des cours d'eau qui traversent L'AAC 3 ? Oui Non

6. Si oui - des arbres sont ils abattus dans ces milieux ? Oui Non

- des engins circulent-ils dans ces milieux ? Oui Non

7. Lors de la construction des routes et de l'abattage est ce que les arbres ou parties d'arbres qui tombent dans les plans d'eau sont enlevés ? Oui Non

8. Les pistes de débardage sont elles planifiées au moyen d'un logiciel de SIG ?

Oui Non

9. Les pistes de débardage sont elles marquées avant l'entrée en forêt de la machinerie ?

Oui Non

10. Les ornières des pistes de débardage sont elles fermées ? Oui Non

11. Les tiges d'avenir sont elles identifiées et marquées le long des pistes de débardage ?

Oui Non

12. Les pistes villageoises sont elles utilisées pour le débardage ? Oui Non

13. Le personnel de l'UFA 10 035 est il réellement imprégné des mesures d'exploitation à faible impact ? Oui Non

14. Des séances de formation sur l'exploitation à faible impact sont elles organisées au sein de l'entreprise ? Oui Non

15. Si oui quelles sont les opérations faisant l'objet d'une formation ?......................

.............................................................................................

Quelles sont les difficultés que vous rencontrés lors de la mise en oeuvre de ces mesures ?..........................................................................................................................

Annexe 7 : Guide d'entretien destiné au Chef chantier

1. Les obstacles freinant le libre passage des eaux sous des ponts sont ils éliminés ?

Oui Non

2. Les points de passage des cours d'eau sont-ils nettoyés ? Oui Non

3. Les bois placés pour faciliter le franchissement des cours d'eau et protéger les berges sont-ils retirés ? Oui Non

4. Les parcs sont-ils débarrassés de tous les débris (culées, chutes de tronçonnage, écorces ...)? Oui Non

5. Le ripage se fait-il perpendiculairement à la direction de la pente du parc ?

6. Tous les emplacements où l'eau est susceptible de s'accumuler sur le parc sont-ils aplanis ou drainés ? Oui Non

7. Les routes qui, après exploitation ne seront plus réutilisées sont-elles fermées ?

Oui Non

8. Si oui au moyen de quoi ?...................................................................................

9. Les parties détériorées lors du débardage sont elles remises en état ? Oui Non

10. Le sol des pistes principales de débardage est-il ameubli au ripper ? Oui Non

Annexe 8 : Guide d'entretien destiné au personnel de chantier

Guide d'entretien destiné au personnel de chantier de l'UFA 10 035

1. Quel poste de travail occupez-vous ?--------------------------------------------------------------

2. Avez-vous reçu cette formation en entreprise ? Oui Non

3. Quel est votre rendement journalier ?...............................................................................

4. Avez-vous déjà été sensibilisé sur l'exploitation à faible impact ? Oui Non

5. Avez-vous reçu une formation sur (...............................) à faible impact en entreprise ? Oui Non

6. Si oui quelle est la séquence de formation et les modules sur lesquels vous avez été formés ?  ...................................................................................................................................................................................................................

7. Existe-t-il des primes pour ceux qui pratiquent une exploitation durable et qui ont le souci de se sécuriser ? Oui Non

8. Si oui quelles sont les primes dont vous bénéficiez ?...........................................................................................................................

9. Disposez-vous dans le chantier du matériel de premier soin en cas d'accident ? Oui

Non

10. si oui, lesquels ?-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

11. Disposez-vous de tout le matériel nécessaire pour assurer une bonne qualité de travail ?

Oui Non

12. Si oui lesquels ......................................................................................................

13. Si non quels matériels manquent-ils ?.................................................................................

Observations

Le personnel de chantier (---------------------------------------------) dispose-t-il de :

ü Casque de sécurité : Oui Non

ü Chaussure de sécurité : Oui Non

ü Tenue de travail : Oui Non

ü Visière : Oui Non

ü Protège oreilles : Oui Non

ü Jambière : Oui Non

Sifflet  : Oui Non






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