WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'effet des politiques macroéconomiques sur la croissance économique en RDC de 1972 à  2009.

( Télécharger le fichier original )
par Serge MUNENWA SHAKA
ULPGL/Goma - Licence 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2.3. Politique monétaire néo-libérale (ou le monétarisme)

Nous présentons ici, selon cette école, l'objectif final, les objectifs intermédiaires et les modalités de la politique monétaire.

1.2.3.1. Objectifs finals chez les monétaristes

Les noms couramment cités, pour cette école, sont ceux de : Milton Friedman, J. Rueff, Don Patinkin, K. Brunner, A.H. Meltzer... Cependant, celui qui est mis en vedette ces dernières années est le chef de file de l'école de Chicago, M. Friedman dont le nom s'identifie au monétarisme.

Pour cette école, l'objectif ultime et unique de la politique monétaire doit être la stabilisation du niveau général des prix. La stabilité de la monnaie est une exigence fondamentale d'une économie concurrentielle.

En effet, en cas d'inflation prolongée, tous les mécanismes de l'économie vont à terme se dérégler : les prix ne joueront plus leur rôle d'indicateur, les anticipations seront désordonnées, l'épargne sera condamnée. L'inflation est le fléau numéro 1 mettant en péril les fondements mêmes de l'économie libérale de marché.

1.2.3.2. Objectifs intermédiaires

Le point de vue des monétaristes va vers un objectif de quantité de monnaie, non de taux d'intérêt ; car celui-ci est un indicateur ambivalent. Le taux d'intérêt dépend, en effet, des anticipations d'inflation, donc des degrés divers des taux d'inflation constatés et de stock de monnaie.

Alors que pour les keynésiens, le taux d'intérêt varie inversement avec l'offre de monnaie, la théorie quantitative telle que la conçoivent les monétaristes fait du taux d'intérêt une fonction croissante de la masse monétaire (la masse monétaire augmentant fait anticiper une survenance d'une hausse des prix qu'il faut intégrer dans la structure du taux d'intérêt).

L'ambiguïté du taux d'intérêt peut résulter du fait que les autorités monétaires pourraient croire qu'elles mènent une politique de relance, à voir les taux baisser, alors qu'en réalité, elles entretiennent la déflation. En période de dépression, l'efficacité marginale du capital a tendance à varier dans les même sens que le taux d'intérêt.

1.2.3.3. Modalités de la politique monétaire néo-libérale

S'agissant des modalités de leur politique monétaire, les néo-libéraux proposent une régulation automatique de l'émission de la monnaie. Il s'agit d'adopter une règle monétaire visant à faire croître, de façon régulière, la quantité de monnaie à un rythme fixé d'avance. L'objectif précis et permanent est : la croissance de la masse monétaire, à un taux fixe, en correspondance avec l'augmentation du P.N.B., quelle que soit la conjoncture.

« Cette thérapeutique monétaire est, d'après les monétaristes, la seule thérapeutique saine et valable pour permettre le financement d'une croissance soutenue de la production, dans la stabilité des prix, dans un monde d'ignorance économique présumée ainsi que de faiblesse et d'irrationalité humaines ».

Pour les monétaristes, l'offre de monnaie est fixée par la Banque Centrale. Elle ne répond pas à un besoin de financement, mais à une demande de thésaurisation. Quant à la demande de monnaie, elle est exprimée en termes réels, pour répondre au besoin d'encaisse réelle, forme sous laquelle peut être détenue la richesse, concurremment aux actifs financiers et aux actifs réels.

La transmission de la politique monétaire sur l'activité et les prix se réalise de la manière suivante :

« Si la quantité nominale de la monnaie offerte par la Banque Centrale est supérieure à la quantité réelle demandée, les agents s'en déferont en faisant des placements financiers ou en consommant. Ces dépenses provoqueront, selon le degré d'utilisation des capacités de production, un accroissement de l'activité suivi d'une augmentation des prix. Ce qu'il est important de retenir c'est que la quantité de monnaie offerte détermine le revenu et les prix ».

C'est la raison pour laquelle les néo-libéraux recommandent qu'il soit fixé, par les Banques Centrales, un objectif quantitatif de monnaie, correspondant à un taux de croissance de la masse monétaire, en tenant compte de la croissance en volume de la production. D'où la nécessité de la recherche d'un taux adéquat de liquidité de l'économie.

Selon cette école : « seule une politique monétaire stable, organisée dans une optique à long terme, éloignée des préoccupations temporaires, c'est-à-dire seule une politique monétaire automatique est susceptible de juguler la stagflation ».

Pour bien saisir le bien-fondé de cette politique monétaire, il faut avoir à l'esprit que les monétaristes ont la foi dans les mécanismes du marché. Ils croient dans la stabilité de la dynamique interne du capitalisme. Pour eux, l'économie de marché est marquée par une tendance naturelle à l'équilibre de plein emploi.

Les forces perturbatrices sont assez rapidement résorbées et la production est sujette à un rythme de croissance à long terme tout en connaissant de façon passagère quelques fluctuations. Don Patinkin parle des « miracles de la main invisible qui sont infinis ».

Les néo-libéraux considèrent les interventions de l'Etat, tout particulièrement, dans les actions de politique monétaire, comme la source majeure d'instabilité du cycle économique. Pour eux, le rôle de l'Etat devait se limiter pour l'essentiel à maintenir en bon état de fonctionnement les mécanismes de l'économie de marché.

Pour M. Friedman : « le principe de base étant que les marchés concurrentiels sont les mieux à même de transmuer la somme des intérêts personnels en utilités collectives ». C'est pourquoi des compléments à la régulation monétaire s'avère nécessaires dont la restauration de la concurrence des marchés et des prix, la neutralité budgétaire, la rénovation du système monétaire international.

Sur le plan de finance internationale, M. Friedman préconise un régime de change flexible, dans lequel le change (comme tout prix) doit pouvoir se fixer librement à son niveau d'équilibre. Pour cela, il se fonde sur deux hypothèses :

- « la stabilité de la demande de monnaie, car les écarts entre la monnaie détenue et la monnaie désirée se résorbent par des ajustements de prix ;

- la parité des pouvoirs d'achat qui stipule qu'en changes flexibles, les variations de parité effacent les différentiels d'inflation. Les changes flottants accordent donc à la politique monétaire un degré de liberté supplémentaire, puisque les déficits (ou excédents) de balance des paiements se résorbent automatiquement par les mouvements de parité des monnaies, la création monétaire ne dépendant ainsi que du seul crédit intérieur ».

C'est aux Etats-Unis que les théories monétaristes ont été appliquées par l'Administration Nixon. Elles ont connu des résultats mitigés. Essentiellement, parce qu'il était appliqué une politique monétaire restrictive à une situation d'inflation d'origine des coûts. Au lieu de stabiliser les prix, la stricte limitation de la masse monétaire a plutôt entraîné le ralentissement de l'activité économique.

L'équilibre entre masse monétaire, prix et production ne pouvait se rétablir que par un plafonnement de cette dernière variable (la production). En réalité, ce n'est pas l'efficacité de la limite de l'expansion de la masse monétaire qui est mise en cause, mais le fait que les néo-libéraux en font l'unique moyen de lutte contre l'inflation.

Cette situation provient de ce que les monétaristes affirment que l'inflation trouve toujours son origine dans une émission monétaire excessive. Donc pour eux, l'inflation est toujours d'origine monétaire. Ils ne considèrent donc pas le phénomène d'inflation des coûts.

Dans l'optique monétaire, la responsabilité d'un déficit de la balance des paiements incombe à un excès d'émissions monétaires dans le pays considéré.

Dans les années 1970, cette thèse a été remise en cause par l'apparition des déficits de balance des paiements des pays en développement qui n'étaient pas dus à une inflation intérieure d'origine monétaire, mais à des chocs externes tels que : le gonflement du service de la dette suite à la hausse des taux d'intérêt, le renchérissement du prix du pétrole.

La détérioration des termes de l'échange contredit également cette thèse. L'approche monétaire explique les déséquilibres dans la balance des paiements par les politiques monétaires laxistes. Mais la conjoncture exceptionnelle de deux ruptures (le choc pétrolier et l'euphorie des marchés financiers de la fin des années 1970) contribue à l'impopularité de cette école.

Somme toute, la thérapeutique monétaire proposée par FRIEDMAN obéit à la logique ci-après :

Les effets de la politique monétaire sont trop lents et trop complexes, pour qu'on puisse en changer tous les six mois : le « stop and go » monétaire est absurde ;

à partir du moment où la politique monétaire est stable, elle doit se concentrer sur un seul objectif : réguler la croissance de la masse monétaire pour maîtriser l'inflation.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe