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Problématique de recouvrement des créances commerciales à  la snel Bukavu. Une approche économétrique

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par Alliance MURHULA SAFARI
Université évangélique en Afrique - Licence 2013
  

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3.2. PRESENTATION ET JUSTIFICATION DES VARIABLES DU MODELE

3.2.1. Variable dépendante

Le choix des variables découle à la fois de la littérature empirique et théorique sur les déterminants de la dégradation du portefeuille des institutions commerciales, et de la disponibilité de données.

Considérant la question de recherche de ce travail, et compte tenu des données disponibles, nous spécifions comme variable dépendante, le taux de recouvrement des créances commerciales au sein de la SNEL.

Les valeurs de cette variable sont obtenues en faisant le rapport entre le montant des créances commerciales recouvrées et le montant total facturé. Ainsi, plus ce rapport est élevé, moins les créances commerciales sont impayées, et inversement. Cette variable dépendante permet de mesurer la performance de l'entreprise dans le recouvrement de ses créances. Elle prend des valeurs comprises entre 0 et 1 dans la mesure où l'on ne peut recouvrer plus que le montant facturé.

La variable dépendante ainsi obtenue est donc censurée en ce sens qu'un taux de recouvrement de 0% recèle une diversité de situations allant des recouvrements nuls (traduisant des difficultés de trésorerie pouvant conduire à la disparition irrémédiable de l'entreprise) au recouvrement intégral à 100% avec des retards (Maddala,1983 cité par Honlonkou et al., 2001).

Quant aux variables indépendantes, elles ont été sélectionnées en tenant compte à la fois de l'hypothèse de base, de la disponibilité des données et de la revue empirique. En particulier ; les variables suivantes ont été préalablement retenues comme ayant une corrélation avec le taux de recouvrement des créances commerciales de la SNEL et parallèlement avec la hausse des créances commerciales impayées : le nombre d'agents recouvreurs, la rémunération d'agents recouvreurs, le taux de facturation, la Régularité dans la fourniture d'électricité, la facturation forfaitaire, le nombre et la catégorisation des abonnés.

Ces variables qui relèvent de la théorie originale des créances commerciales sont justifiées comme suivant pour les variables explicatives (la variable expliquée étant la hausse des créances commerciales non recouvrées au sein de la SNEL).

3.2.2. Les variables explicatives

a) Le nombre d'agents Recouvreurs (NOMBAGRE)

Les effectifs d'agents affectés au recouvrement des factures par la SNEL peuvent être un élément non négligeable dans l'explication de la hausse du niveau des créances non recouvrées.

Moins ils sont nombreux, moins ils vont recouvrer vu l'incapacité d'atteindre tous les coins de la ville. Ainsi, nous attendons de cette variable un signe positif dans la mesure où l'augmentation d'agents recouvreurs entraîne une réduction de la probabilité d'insolvabilité de la clientèle, car incitée à payer sous peine de se voir coupés de tout accès à la fourniture d'électricité de la SNEL.

Nous faisons l'hypothèse que ce sont des agents recouvreurs qui oeuvrent pour la bonne marche de l'entreprise et qu'ils ne se livrent pas à des pratiques de corruption. Cette hypothèse peut ne pas être vraie compte tenu de la situation socioéconomique en RD Congo où la corruption demeure la règle.

b) La rémunération des agents recouvreurs(REMAGRECOUV) exprimée en dollars américains.

Le choix de cette variable tient à la corrélation (positive) théorique validée dans la plupart des travaux empiriques entre la productivité et la rémunération. En effet, l'agent le mieux payé serait le plus concentré à son travail et par conséquent le plus productif. Cela prend tout son sens lorsque l'on songe à la théorie du salaire d'efficience.

Une bonne rémunération pourrait ainsi constituer un remède à la situation précédemment décrite, s'agissant notamment des pratiques de corruption auxquelles se livreraient les agents recouvreurs rendant toute chance d'optimiser le recouvrement des créances commerciales impossible. Cependant, étant donné que l'homme n'est pas un automate, il n'est pas toujours nécessaire de rehausser le niveau de salaire.

Ce dernier développera, une fois le niveau optimal du salaire atteint, des activités de consommation et de loisir en lieu et place de la concentration au travail entraînant par là des coûts incommensurables pour l'entreprise (Igalens et alii, 2007).

Cela évoque donc la nécessité d'introduire une variable quadratique qui nous permettra de déterminer s'il existe un niveau optimal de rémunération d'agents recouvreurs que devrait adopter la SNEL afin d'optimiser la gestion de ses créances commerciales. La réflexion ainsi développée nous amène à attendre un signe positif de la variable rémunération d'agents recouvreurs et un signe négatif de la variable quadratique associée.

c)Le taux de facturation (TAUXFACTU).

Le recours à cette variable se justifie par l'idée selon laquelle il existerait un taux optimal de facturation; c'est-à-dire un taux optimisant le recouvrement des créances commerciales. Le raisonnement est simple ; il découle même de la réflexion de Laffer sur le taux optimal de taxation (Muhinduka, 2011)

En effet, bien que l'on admette que le prix est la seule variable du Marketing mix qui n'engendre pas de coût et qui procure des recettes à l'entreprise, il est évident que toute hausse exagérée de ce dernier peut entrainer l'insatisfaction de la clientèle et par là leur insolvabilité. Là encore se pose un autre problème : celui relatif à la position de monopole dont jouit la SNEL ; situation susceptible de la conduire à fixer le prix écrasant pour autant que cela lui permette de réaliser un chiffre d'affaires important. Cependant, il est aussi admis théoriquement que le monopoleur se heurte à une contrainte du pouvoir d'achat de ses clients dans la fixation du prix.

Il convient alors de tenir compte de l'élasticité-prix de la demande dans la fixation du prix. En particulier, plus la demande est sensible aux variations du prix (ce qui peut éventuellement être le cas de la clientèle de la SNEL), plus importante est la perte qui découlerait de la hausse du prix et inversement. Cette variable est mesurée par le prix moyen (exprimé en Francs Congolais) d'un Kw appliqué par la SNEL sur ses factures.

Ainsi, plus le taux de facturation de l'électricité est élevé, plus les abonnés peuvent se résigner à payer leurs factures et par conséquent le signe espéré de cette variable est négatif dans la mesure où il est attendu qu'une hausse du taux de facturation s'accompagne d'une baisse du taux de recouvrement des créances commerciales, toutes choses étant égales par ailleurs.

d) La régularité dans la fourniture d'électricité (REGFOELEC)

Cette variable est de nature à rendre compte de la satisfaction de la clientèle. Notons à ce niveau qu'elle est sujette à de discussions s'agissant notamment de son appréhension. D'abord qui de deux intervenants (la SNEL et la clientèle) est habilité à fournir des informations sur cette variable ?

Dans le contexte d'un modèle spécifié en coupes instantanées, il est bien évident que ce soient les clients qui répondent le mieux à cette question lorsque l'on sait qu'il y va de l'intérêt de la SNEL d'affirmer que la fourniture d'électricité est régulière. Il devient alors intéressant que ce soit les clients de la SNEL qui répondent, pour avoir des réponses sans biais.

Ainsi, cette variable sera DUMMY pour autant qu'elle prendra deux valeurs : la valeur 1 lorsque le client juge que la fourniture électrique a été plus ou moins régulière au cours d'une année et 0 dans le cas contraire.

Puisque un ménage qui est fourni régulièrement en électricité, va aussi s'acquitter de manière régulière de ses obligations en payant ses factures de consommation d'électricité ; cette variable est déterminante à cause du mode de recouvrement de la SNEL, qui est ex post et aurait un signe positif.

e) La facturation forfaitaire (FACTUFOR)

La facturation forfaitaire est le résultat d'un manque de compteur de prélèvement des consommations. Un nombre élevé d'abonnés sans compteurs peut être à la base de la hausse des créances non recouvrées et/ou difficiles à recouvrer étant donné que la facturation ne correspond plus dans ce cas aux services fournis.

Cela a pour conséquence l'insatisfaction de la clientèle conduisant le cas échéant au refus par ces derniers d'acquitter ses factures entraînant par là des difficultés de trésorerie à l'entreprise. Ainsi cette variable contient des valeurs relatives à l'évolution du nombre d'abonnés sans compteurs au cours de notre horizon temporel. Nous faisons l'hypothèse d'une relation négative entre cette variable et la variable endogène.

f) Effectif des abonnés (NOMBRABO)

Lorsque les effectifs d'abonnés augmentent et que celui des agents recouvreurs ne suit pas, le risque est grand pour la SNEL de se retrouver avec un nombre important des créances non recouvrées. En effet, un nombre important d'abonnés entraîne une complexité en matière de gestion et oblige des mesures sérieuses de contrôle de la clientèle pouvant engendrer des coûts importants pour l'entreprise lorsque le chiffre d'affaires ne suit pas le même rythme. Cela étant, nous faisons l'hypothèse que la SNEL n'adapte pas le nombre d'agents recouvreurs ni les moyens financiers à l'évolution des effectifs d'abonnés et attendons un signe négatif de cette variable dans le modèle.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein