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Les stratégies de développement des entités territoriales décentralisées du sud-Kivu. Cas de la chefferie de Kaziba en territoire de Walungu.

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par Esaïe MURHOMULUME KALALIZI
Université Officielle de Bukavu - Graduat 2014
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU

251658240

251659264

FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES

251660288DEPARTEMENT DES SCIENCES POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES

Par :

Esaïe MURHOMULUME KALALIZI

Travail de fin de cycle présenté pour l'obtention du

titre de gradué en Sciences Politiques et Administratives

Directeur : Assistant Jean-Luc MALANGO KITUNGANO

Année académique 2013-2014

Deuxième session

PROLOGUE

« Que le sage écoute, et il augmentera son savoir, et celui qui est intelligent acquerra de l'habileté » Proverbe 1 :5

IN MEMORIUM

En mémoire de mes grands-parents MWENEMWAMI METERE Ier Jeph, M'MAZINO Suzan et NCHURO Paul qui nous ont laissé dans ce monde de misère. Et à mademoiselle KATE ANDERSEN dont amitié me manque profondément.

Que votre mémoire soit honoré par ce travail, vous restez vivants parmi nous, et que vos âmes se reposent en paix.

DEDICACE

A mon Dieu créateur et protecteur ;

A vous mes cher(e)s parents Papa KALWANYI KALALIZI Elie Jeph et Maman NDAMUSO KALALIZI M'NCHURO Rachel pour avoir fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Sincèrement, je vous dois du respect.

A vous mes soeurs et frères John, Raphaël, Onésiphor, Suzan, Lylliann, Lisa, Kelly, Laurianne et Madame Vicky sujets de ma joie.

A vous mes neveux et nièces Arlène, Prince, Japhet, Jonathan, Plamedi,...

REMERCIEMENT

Ce serait de l'ingratitude en prétendant avoir réalisé un travail individuel alors qu'il est le résultat du concours de plusieurs personnes qui méritent nos sincères remerciements.

Ce travail est le fruit d'un labeur et l'aboutissement des efforts déployés, il a impliqué une intervention d'un bon nombre de personnes. En guise de reconnaissance, nous exprimons notre sincère et profonde gratitude au corps académique et scientifique de l'UOB pour leur formation adéquate. Ainsi nos remerciements s'adressent spécialement à l'Assistant Jean-Luc MALANGO KITUNGANO, malgré ses multiples occupations a accepté de diriger ce travail.

Nous remercions très sincèrement nos frères et soeurs, Onésiphor KALALIZI, Lyly KALALIZI et Joséphine KALALIZI.

Nous ne manquerons pas d'adresser nos sentiments des reconnaissances et de gratitude à Papa KASENGIRE KAM, Ass. AKSANTI Dieu-Merci, CT Rex SADI, Olivier MUS-K, Janvier K, Guershom K, Crispin NCHURO, Mlle Ingeborg EIKELAND et Mme Marta SORENSEN,...

A tous mes ami(e)s et connaissance, plus particulièrement Destin KAZIGE, Patient KABUNGULU, Germain NAMEGABE, Cukas BACI, Bénédicte CHUMA, Daniella MUDAHAMA, John BISIMWA, Amani KAHAYIRA, ...

A mes compagnons de lutte Christian NAMUNESHA, Jules MUGARUKA, Pacifique CHAGASA, Florent CHIRIMWAMI, René NSHOMBO, Fiston KAMUNGU, Clovis KAMBALE, Blaise NGABO EKA, Théophile AGANZE, Antoine MUGISHO, Prince BAKENGA,...

Enfin, que tous ceux que nous n'avons pas pu citer indépendamment de notre volonté se retrouvent honorés dans la communauté infinie d'hommes envers lesquels nous devons reconnaissances et gratitude .

Nous espérons que ce travail ne sera pas indigne des sacrifices consentis pour notre promotion et de la confiance placée en nous.

Esaïe MURHOMULUME KALALIZI

SIGLES ET ABREVIATIONS

CELPA : Communauté des Eglises Libre Pentecôtistes en Afrique

DGRAD : Direction Générale des Recettes Administratives et Domaniales

DSCRP: Document de Stratégies pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté

ETd : Entité territoriale déconcentrée

ETD : Entité territoriale décentralisée

FONER: Fond National d'Entretien Routier

FEC: Fédération des Entreprises du Congo

HGRK: Hôpital General de Reference de Kaziba

ONG: Organisation non gouvernementale

PME: Petite et Moyenne Entreprise

PMI: Petite et Moyenne Industrie

SNEL: Société nationale d'électricité

INTRODUCTION

I. OBJET, CHOIX, INTERET ET DELIMITATION DE L'ETUDE

1. Objet

Cette monographie porte sur les stratégies de développement de la chefferie de Kaziba.

2. Choix et intérêt du sujet

Depuis la promulgation de la loi du 31 juillet 2008 sur la Décentralisation, celle-ci est venue mettre en application l'article 3 de la constitution du 18 Février 2006. La politique administrative adoptée, n'a pas engendré le développement des Entités Territoriales Décentralisées sur le plan économique, social, politique et moral escompté. Au contraire, la pauvreté s'est aggravée en R.D.C. au point qu'aujourd'hui, l'éradication de la pauvreté est devenue une situation d'urgence dans la politique nationale comme on peut le lire dans le D.S.C.R.P en R.D.C.

Nous avons voulu traiter des stratégies de développement des ETD du Sud-Kivu : cas de la chefferie de Kaziba, car nous avons été frappé par certains faits en rapport avec l'option de sciences politiques et administratives.

Cette étude a un double intérêt. Du point de vue personnel et du point de vue scientifique. S'agissant de l'intérêt personnel, l'étude présente, un intérêt subjectif pour nous, politologue en devenir, appelé à comprendre et a effectuer notre tâche dans la stratégie de développement au niveau de la base. Nous voulons mieux comprendre les nouveaux enjeux de l'organisation administrative et le défi qu'on doit surmonter.

Sur le plan scientifique, elle aidera les non-initiés en la matière de comprendre les relations entre les entités locales entre elles, et, les entités locales et le gouvernement central et même la province où celle-ci est au centre des débats actuels.

3. Délimitation de l'étude

La chefferie de Kaziba est vaste et compte 15 groupements, mais nous avons choisi de mener l'étude dans les groupements de MUCHIGWA, NGANDO, KASHOSI, CIRIMIRO, CHIBURI, CHIBANDA, CHIHUMBA, KAFINDJO et NAMUSHWAGA pour des raisons d'accessibilité et de disponibilité des données. Quant à la délimitation temporelle, nous considèrerons les faits allant de 2010 à 2014.

II. ETAT DE LA QUESTION

Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt1(*) pensent qu'il « est nécessaire qu'un chercheur prenne connaissance des travaux antérieurs qui portent sur ses objectifs comparables et qu'il soit explicité sur ce qui rapproche et sur ce qui distingue son propre travail de ceux de ses prédécesseurs ».

C'est dans le souci de répondre à cette exigence épistémologique que nous avons lu les ouvrages ci-après :

Jean-Pierre Lotoy Ilango Banga2(*) stipule que « pour que le développement de la République Démocratique du Congo se réalise à partir des entités territoriales décentralisées, il faudra que des préoccupations de production économique et de bien-être social soient intériorisées par les pouvoirs publics au niveau central et au niveau local.

La reconversion des mentalités, à tous ces niveaux, devrait demeurer le cheval de bataille des acteurs concernés dans le processus de décentralisation. Sinon, au lieu d'intensifier la production économique, la décentralisation et l'autonomie des entités locales vont intensifier des conflits de tout genre et la stagnation.

Mettre l'économie au service du peuple en laissant l'autonomie et l'autochtonie aux initiatives des Entités Territoriales Décentralisées, malgré le rayonnement et le prestige que cela peut susciter en faveur des autorités provinciales ou locales, serait une preuve éloquente d'une volonté politique manifeste de la part du pouvoir central. Le Congo post-conflit en a besoin pour sa reconstruction effective et durable.

Pour Cyprien Mushonga Mayembe3(*), les maires, les bourgmestres, les chefs (des secteurs et des chefferies), qui doivent être élus, doivent promouvoir la vie économique, en développant la richesse par l'argent qu'ils perçoivent des taxes et impôts. Afin d'améliorer la vie de la population. Il faut donc donner à chacun la possibilité d'accéder à une certaine indépendance économique par le travail et le commerce. 

Ces droits sont garantis par la déclaration universelle des droits de l'homme. Quant à la population, elle doit savoir que les conseillers urbains et communaux, ce sont eux qui décident sur les affaires locales. Et les maires, les bourgmestres et les chefs des secteurs et chefferies ne doivent qu'exécuter leurs décisions. Ce que tous les habitants doivent suivre, être informés, assister souvent aux plénières des conseils urbains et communaux. Ils ne peuvent pas évidemment prendre la parole, néanmoins, ils peuvent voir de quelle manière leurs délégués exercent le mandat qui leur a été confié.

Autrement dit, la population doit s'intéresser à la gestion des affaires. Au lieu de rester chaque jour dans des églises entrain de jeuner et de prier ou s'intéresser à organiser des révoltes inutiles. Ils doivent examiner ce que les conseillers font pour l'amélioration des écoles, des dispensaires, des marchés, ... Car s'ils sont habitués à bien gérer leurs intérêts locaux, ils prendront facilement l'habitude de s'intéresser aux problèmes nationaux . Et s'il y a de l'argent détourné par les autorités locales, la population peut utiliser des voies de recours telle que :

- Le recours judiciaire, en déposant soit une plainte au parquet afin d'ouvrir des enquêtes, soit à la cour des comptes ;

- Le recours politique : le conseil urbain, communal doit exiger du maire, du bourgmestre de justifier les défaillances administratives et financières ;

- Le recours administratif : on peut informer le gouverneur ou le ministre de l'intérieur provincial ou national.

Floribert Makala Kirhero4(*) soutient les idées de François Abibi Azapane Mango qui affirme qu'on ne développe pas un homme, une communauté d'homme ; il se développe en organisant ses atouts pour une transformation efficiente de son environnement. C'est par l'ensemble de ces auto-disciplines constantes que les citoyens « ses découvrent, s'organisent, pour s'arracher se libèrent de la médiocrité C'est ce qui fait du développement à la fois un processus de et un résultat.

Bernard Milemba Lukaka5(*) stipule que les ETD en République Démocratique du Congo ont toujours constitué une préoccupation majeure. En effet, différent auteurs s'y sont déjà penchés de près ou de loin, selon les domaines et les époques différent. Sur ceux, la préoccupation consiste à examiner les causes profondes et les conséquences liées à cette création.

Il faudra la contribution personnelle dans le monde scientifique et plus précisément en ce qui concerne les rapports entre les pouvoirs publics et les gouvernés. La création de ces nouveaux ETD, serait uniquement la manière de permettre au pouvoir de l'Etat, de se rapprocher de la population Sud - Kivusienne.

III. PROBLEMATIQUE

Le développement définit par Dieudonné Chirishungu6(*) est le processus d'amélioration de la qualité et quantité d'une catégorie de biens matériels, notamment les biens manufacturés et de haute technologie dont dispose une population.

La vie de la population des chefferies n'a rien de commun avec celle des villes et commune. De nos jours, la littérature sur le développement a montré que la rationalité conceptuelle de ce terme est battue en brèche : les auteurs se rangent presque toujours dans un camp qui reflète le mieux leurs préoccupations souvent idéologiques. Depuis les années 1950, une vision économiste et/ou humanitariste affronte une autre qui se voulait alternative.

Pour l'essentiel, nous pouvons dire que le développement pour nos entités locales devrait être perçu comme un processus volontariste d'amélioration de la production des biens de consommation courante ayant pour but l'accroissement du pouvoir d'achat et des conditions de vie de chaque citoyen.

Il s'agit des conditions adéquates d'existence humaine (habitation convenable, alimentation nutritive, hygiénique et équilibrée, installations sanitaires assainies, infrastructures de communication praticables, habillement commode, degré élevé de participation politique et de conscience du pouvoir,...). Cette appréhension pratique et dynamique du développement met en évidence le fait que le service territorial a l'obligation de s'occuper de tous les problèmes qui se posent au niveau des entités locales.

En ce qui concerne la RDC, il est important de souligner le fait que l'incapacité de la bourgeoisie nationale de résoudre des problèmes vitaux de son environnement, pour des raisons multiples (extraversion des structures économiques, fraude fiscale, esprit de cueillette, corruption,...) met l'Etat et les entités locales décentralisées devant l'obligation de prendre en main le relèvement des conditions de vie de leurs citoyens.

Selon Hérvé Lubunga Mwindulwa7(*), pour soulever les problèmes du développement d'un pays et de ses Entités Territoriales Décentralisées, il ne suffit pas d'analyser les seuls facteurs économiques.

En effet, la science politique, la sociologie, le droit exercent également une profonde influence sur les possibilités de développement. En République Démocratique Congo, comme dans les entités territoriales décentralisées, un flou perpétuel entoure la compréhension des phénomènes politiques, sociaux et juridiques, de même que la notion de l'Etat, de la société civile, de la société politique, de la Démocratie, de la Décentralisation, du Développement, etc.

La Décentralisation en République démocratique du Congo est confrontée à plusieurs problèmes qui sont soit d'ordre politique, financier, économique, social et moral.

Pour ces problèmes nous pouvons citer notamment, en premier lieu, le découpage territorial qui exige des moyens matériels et financiers. Mais notre problème ne se situe vraiment pas à ce niveau car la décentralisation est déjà consacrée et effective, notre problème est celui du développement influencé par la décentralisation actuelle.

La R.D.C est confrontée à plusieurs autres problèmes tels que l'égoïsme de dirigeants politiques, la corruption( la R.D.C classée à la 6e position, selon Transparency International, parmi les pays les plus corrompus du Monde), pratiquement institutionnalisée dans le secteur public, les détournements des deniers publics à grande échelle, l'impunité totale, le tribalisme comme stratégie politique pour certains hommes d'Etat, le trafic d'influence, l'insécurité, le clientélisme, la mauvaise gestion, l'incapacité des certaines autorités locales, le manque des compréhensions et des ressources pour opérer une réelle mutation dans le mode de livraison et de fonctionnement des services de proximité, l'ignorance du rôle de la société civile dans le développement local. Toutes ces pratiques freinent le développement  des entités territoriales décentralisées en R.D.C.

En effet, la consolidation de la classe hégémonique reste aléatoire, son nombre relativement petit et concentré dans les villes, son assiette économique fragile et dépendante des structures du capitalisme périphérique : rongée par des contradictions, elle se complaît dans la consommation ostentatoire et accuse des carences dans la production effective des biens collectifs et des services publics.

Cependant, les carences et l'impuissance des initiatives privées ne peuvent recommander l'omniprésence de l'Etat ou sa toute-puissance faisant recours à des méthodes d'action autoritaires et répressives comme sous la colonisation belge. Le développement est un phénomène polymorphe et concerne l'homme dans tous ses attributs, c'est-à-dire tout homme et tous les hommes pour la satisfaction de tous les besoins humains, économiques, politiques, culturels, sociaux et moraux.

A l'instar d'une plantule qui pousse des entrailles du sol local avant la photosynthèse, le développement économique et social souscrit au prescrit des facteurs endogènes comme facteurs clefs de développement. Certes, l'environnement externe a aussi un rôle important. C'est ce qu'en économie nous appelons les externalités.

La chefferie de Kaziba est une Entité Territoriale Décentralisée. Une entité décentralisée est une personne morale de droit public qui bénéficie par rapport à l'Etat d'une certaine autonomie pour l'exercice de ses pouvoirs. Lorsqu'une entité est dite décentralisée, elle se voit reconnaitre pour certaines affaires qui lui sont propres, le droit de s'administrer elle-même en disposant d'une certaine autonomie tout en restant soumise au contrôle de tutelle du pouvoir central. (Article 3 de la constitution de 2006).

Telle est définie la loi organique no 08/01 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des entités territoriales décentralisée et leurs rapports avec l'Etat et les provinces, en son article 67, la chefferie est définie comme un ensemble généralement homogène de communautés traditionnelles organisées sur base de la coutume et ayant à sa tête un chef désigné par la coutume, reconnu et investi par les Pouvoirs Publics. Elle est administrée conformément aux dispositions de la présente loi et la coutume pour autant que celle-ci ne soit contraire ni aux lois ni aux édits ni à l'ordre publics et y compris les bonnes moeurs.

Plusieurs problèmes de développement touchent la chefferie de Kaziba entre autres, la difficulté d'accès à une instruction de qualité, la recrudescence de la malnutrition, la difficulté d'accéder aux soins de santé.... C'est suite à ces multiples problèmes observés que nous avons orienté notre recherche autour de la question ci-dessous :

Quelles sont les stratégies mises en oeuvre pour développer les ETD en général et la chefferie de Kaziba en particulier ?

IV. HYPOTHESES

D'après  Kazadi Kimbu8(*) : La formulation de la problématique dans certains travaux se fait sous forme des questions, par lesquelles on peut distinguer une question principale et question secondaire : et ce sont des réponses provisoires qu'on appelle hypothèse. »

Madeleine Grawitz9(*) dit aussi « L'hypothèse est une proposition de réponse à la question soulevée par la problématique. »

Les mécanismes mis en oeuvre seraient entre autres l'amélioration de la gestion de la chefferie, la sécurisation des personnes et de leurs biens, l'accroissement de la production agricole, l'accès facile aux services de santé.

V. DEMARCHE METHODOLIGIQUE

V. 1. Méthodes

La méthode que nous avons adoptée est la méthode séquentielle qui découle de la théorie de l'analyse des politiques publiques.

De la théorie de l'analyse des politiques publiques

Pour Madeleine GRAWITZ10(*), « la théorie est un ensemble de propositions logiquement articulées entre elles et visant à rendre compte d'une partie du réel. Elles fournissent des explications causales, des interprétations et des prédictions ». Elle est « la syntaxe d'un réel, le moyen de lui faire rendre sa logique, de la familiariser dans un principe d'ordre et de systématisation, d'ordonnancement de cause et d'effets. Ainsi, le social, la société, le politique, le réel ne peuvent être saisis qu'à travers un regard construit sachant organiser des phénomènes, à première vue épars11(*) ». Et il ajoute que sans théorie, en effet, nul chercheur ne peut produire une recherche empirique censée. En terme simple, les théories sont les constructions intellectuelles prenant la forme de système de concepts et servant à expliquer les phénomènes réels ».

Ainsi, dans la recherche de l'explication, nous nous inscrivons dans l'analyse séquentielle de la théorie de l'analyse des politiques publiques et celle de la décision développées respectivement par Daniel Kübler et Jacques de Maillard d'une part et de Henry MINTZBERG de l'autre.

La méthode d'analyse séquentielle de la théorie de l'analyse des politiques publiques de Daniel Kübler et Jacques de Maillard

L'activité des gouvernements est extrêmement variée : ils prélèvent des impôts, accordent des subventions, édictent des lois, redistribuent des revenus, recrutent et gèrent du personnel, font la guerre, conduisent des relations diplomatiques avec d'autres pays ou avec des organisations internationales, prononcent les discours, etc. Est-ce que chacune de ces actions constitue une politique publique ? Ou faut-il qu'il y ait un minimum de cohérence entre un ensemble d'actions différentes ? Parler de politique publique n'est-il pas abusif pour désigner un ensemble d'opérations aussi hétérogènes ?12(*) .

Richard BALME et Sylvain BROUARD estiment que la politique publique est composée d'intensions politiques, des stratégies d'actions, d'institutions, et, finalement des conséquences sociales.13(*)

A partir de cette entrée séquentielle, cette notion se découpe en trois étapes. Premièrement nous verrons comment les problèmes entrent sur l'agenda politique ; il n'existe pas de problèmes considérés naturellement comme politiques. La question devient donc celle de l'accès à l'agenda politique : comment un problème à un moment donné, est perçu comme nécessitant l'attention des autorités politiques ? En deuxième lieu, nous envisagerons comment les décisions sont prises. Les travaux des politiques publiques soutiennent ici qu'il n'existe de décideur unique, mais un ensemble protagonistes avec des priorités différentes. L'information n'est parfaite, mais limitée et différenciée en fonction des protagonistes. La décision est souvent ambiguë, c'est un compromis instable entre des groupes d'acteurs concurrents. Enfin, nous analyserons la mise en oeuvre des politiques publiques. Les travaux ont ici montré les écarts entre les objectifs définis et les réalisations.

1. Les Processus de mise à l'agenda

L'analyse des politiques publiques doit d'abord comprendre les processus de mise sur agenda des problèmes, c'est-à-dire la façon dont certaines questions en viennent à requérir une intervention des autorités politiques. Il n'y a pas de processus linéaire, mécanique, qui fait des problèmes sociaux deviennent des problèmes politiques. La mise sur agenda des enjeux est fonction des rapports de force politiques, de logiques médiatiques, d'anticipations administratives, de pressions des intérêts organisés. Le processus d'accès à l'agenda est loin d'être automatique et une large partie des travaux s'est attachée à montrer les contraintes et restrictions qui pèsent sur la prise en charge de certaines questions par les autorités publiques. Mais ce point de vue, à son tour, a donné lieu à des critiques de la part d'auteurs qui ont montré le caractère fragmentaire et relativement ouvert des agendas.14(*)

Un point de départ commode est la définition retenue par John Kingdom pour l'agenda gouvernemental : «  la liste des sujets ou problèmes auxquels les acteurs gouvernementaux et les personnes évoluant à proximité du gouvernement accordent une sérieuse attention à un moment donné »15(*)

L'idée générale au coeur des travaux sur la mise à l'agenda est de remettre en cause la « la naturalité » des problèmes publics, c'est-à-dire l'idée que certains problèmes requerraient nécessairement, par essence, l'intervention des autorités politiques. Ce que mettent en avant ces travaux, c'est le rôle des acteurs qui portent certains enjeux, tout comme certains dispositifs ou contextes qui favorisent la prise en compte des problèmes par les institutions. C'est de l'existence d'une issue (c'est-à-dire d'un enjeu conflictuel entre plusieurs groupes) que naissent généralement les processus de mise sur agenda. Ce sont des processus que les Anglo-Saxons ont qualifié d'agenda setting, c'est-à-dire « le processus par lequel les décideurs apprennent sur des nouveaux problèmes, leur donnent de l'attention et mobilisent leurs organisations pour y répondre »16(*)

C'est ici que les politiques publiques constituent ainsi un niveau d'interprétation spécifique de l'activité politique. Ce faisant, et l'analyse des politiques a contribué, surtout en Europe, à rompre avec une conception considérant l'Etat, sous ses formes diverses, comme une « entreprise de domination » caractérisée d'abord par sa capacité à imposer un ordre politique global, en lui substituant, une conception centrée sur l'aptitude de l'Etat à « résoudre les problèmes ». On rejoint ici la distinction classique développée par Fritz Scharpf entre la légitimation par les inputs (qui passe par la construction d'une identité collective) et la légitimation par les Outputs, c'est-à-dire par les résultats, souligne Pierre MULLER17(*)

On doit à Philippe Garraud une tentative de systématisation en cinq modèles des différents processus pouvant conduire à une mise sur un agenda institutionnel des problèmes publics18(*).

v Le modèle de la mobilisation, qui repose sur l'action de groupes organisés porteurs d'intérêts socio-professionnels et / ou d'une revendication plus idéologique : La mise sur agenda résulte d'une mobilisation politique extérieure au gouvernement. Des groupes sociaux se saisissent d'une thématique et cherchent à mobiliser le gouvernement à agir. Ceci signifie que la coalition des ONGs locales oeuvrant dans le secteur de l'environnement, ou de la bonne gouvernance ou un autre groupe organisé, intéressé par la question peuvent pousser l'autorité locale ou nationale à inscrire sur l'agenda politique l'aménagement de la cité de Baraka.

v Le modèle de l'offre politique qui désigne l'action d'organisations politique se saisissant d'un thème en raison de sa rentabilité politique supposée : c'est la compétition politique qui est le moteur de la mise sur agenda. On peut ici penser à la compétition des élections locales à l'horizon en RDC dont la question de l'aménagement de la cité de Baraka préoccuperait soit l'autorité en place, soit ses concurrents ou encore tous à la fois, ce qui offrirait une voie à la mise sur agenda politique.

v Le modèle de la médiatisation, dans lequel les médias jouent un rôle autonome, en imposant certains champs d'action au gouvernement. Stricto sensu, cette logique de médiatisation suppose que les médias ont une fonction centrale dans le déclenchement de certaines affaires notamment aménagement du territoire, la sécurité...

v Le modèle par anticipation, dans lesquels les acteurs politico- administratifs ont un rôle principal en s'autosaisissant de certaines questions. A la différence du modèle de l'offre politique, cette mise sur agenda ne suppose pas nécessairement qu'une question soit devenue objet de compétition politique. Ce qui est beaucoup plus important ici, c'est la question des savoirs et croyances mobilisés par les fonctionnaires et les experts à l'intérieur des arcanes gouvernementales. On peut ici citer la mise en place des politiques de lutte contre les constructions anarchiques, les érosions, lutte pour la sauvegarde des espaces publics, etc.

v Le modèle de l'action corporatiste silencieuse, qui repose sur l'action de groupes organisés auprès du gouvernement sans controverses et conflits publics (contrairement au modèle de la mobilisation). Les groupes organisés se mobilisent discrètement auprès de segment de l'administration avec lesquels ils entretiennent des relations proches pour faire prendre en compte un problème précis. En matière d'aménagement du territoire, par exemple, une collaboration étroite entre les cabinets d'experts spécialisés ou encore des chercheurs du domaine et les services spécialisés de l'Administration Publique ou encore le décideur politique lui-même permettrait de faire fonctionner ce modèle.

2. La prise de Décision : Logiques et Acteurs

On pense habituellement la décision comme un processus rationnel où un décideur public évalue les meilleures options possibles et effectue un choix optimal. C'est l'image du décideur rationnel qui domine. Une telle figure est bien évidemment valorisée socialement : le décideur est un acteur clé, il fait des choix politiques et engage l'avenir des sociétés.19(*)

Selon Georges BURDEAU20(*), la décision politique est d'engager l'avenir du groupe, le rôle de la règle du juridique est par un jeu de défense, d'obligation et de tolérance, d'en cerner les comportements individuels et collectifs dans les cadres tels que les activités visées contribueront nécessairement à actualiser l'avenir désiré.

C'est à J.P BUFFELAN d'augmenter que la décision politique est «  un choix dans l'avenir de la cité opérée au plus haut niveau, par les responsables de la communauté »21(*)

a. La logique de la décision

Le point de départ des analyses de la décision est la rationalité absolue des décideurs. Le modèle de la rationalité constitue l'une des perspectives classiques de l'analyse de la décision. Cette perspective repose sur le postulat selon lequel la décision est une situation dans laquelle le décideur (individu ou acteur collectif) est placé en situation de choix entre différentes alternatives. Placé en face d'un problème à résoudre le décideur doit choisir une solution. En fonction de quoi faut-il choisir ? Il se dote des préférences, se donne des objectifs, fixe ses valeurs, sélectionne ses utilités. Puis, il cherche les alternatives qui lui sont disponibles pour répondre au problème. Il en fait l'inventaire exhaustif et identifie les coûts et les bénéfices de chaque alternative. Finalement, il prendra celle qui présente le meilleur rapport entre les avantages et les inconvénients.

b. Les Groupes d'Intérêts comme Acteurs des Processus Décisionnels

Les relations entretenues entre groupes d'intérêts et gouvernements ont occupé bien évidemment une large part de la littérature en science politique.

Quand on aborde le rôle des groupes d'intérêts dans les processus de décision des démocraties contemporaines, le double constant suivant s'impose : les groupes d'intérêts font partie intégrante du processus de fabrication des politiques publiques contemporaines ; leur influence varie fortement en fonction des contextes politiques, des secteurs des politiques publiques ou des traditions nationales. Groupes organisés et acteurs gouvernementaux entretiennent des relations d'échange.

Du côté des autorités, accorder un statut d'interlocuteur à des intérêts organisés s'inscrit dans une recherche de légitimation de leurs décisions : ils sont en relation avec des organisations dotées d'une certaine représentativité, porteuses de demandes de la société. En outre, dans des sociétés complexes où les sources de savoir sont dispersées, entretenir des rapports réguliers avec ces groupes permet d'obtenir de l'expertise. Ces groupes sont en effet porteurs de connaissances, que les administrations sont susceptibles d'exploiter.

Du côté de groupes, la participation à la préparation des décisions leur permet de faire avancer leurs priorités, en gagnant la possibilité d'être écoutés par les décideurs. Plus largement, elle leur permet de d'obtenir des ressources financières, ou d'éventuelles délégations de missions. Les auteurs corporatistes ont par exemple très bien montré l'institutionnalisation de la négociation par les gouvernements permet d'un côté aux gouvernements de stabiliser leur environnement en se dotant d'interlocuteurs réguliers, et de l'autre de conférer à ces organisations les ressources financières ainsi qu'un statut d'interlocuteur considéré comme crédible par les autorités.

V.2. Techniques

Elle est un outil auxiliaire à la méthode qui permet aux chercheurs d'accéder à la réalité, de traiter de cette réalité dont il a besoin pour comprendre et expliquer un phénomène ou un sujet d'étude. Pour ce faire nous avons utilisé les techniques suivantes ;

- Technique documentaire : les documents qui nous ont les plus intéressés sont les ouvrages, les mémoires, TFC, les rapports annuels de l'ONG, revue et autres articles traitant le développement des entités et des histoires des chefferies du Bushi.

- Questionnaire d'enquête : série de questions écrites sur un sujet donné (soumises à une ou à plusieurs personnes), mais aussi imprimé sur lequel on doit répondre à une série de questions.

L'entretien : rendez-vous fixé (entre deux ou plusieurs personnes qui se rencontrent) pour avoir une conversation.

VI. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre l'introduction, notre travail comprend deux chapitres principaux ;

- Le premier est consacré au cadre théorique et comprend deux sections dont la précision des concepts et la présentation du milieu d'étude.

- Le deuxième traite sur les problèmes et stratégies de développement de la chefferie de Kaziba.

- Une conclusion pour clôturer notre travail.

VII. DIFFICULTES RENCONTREES

Pour la réalisation de cette étude, nous nous sommes heurté a des nombreuses difficultés, parmi lesquelles nous citons ;

- Difficultés de parcourir des différentes parties de la chefferie de Kaziba ou existait le sous- développement ; le temps et les moyens matériels faisant défaut ;

- Certaines personnes demandent d'être payé pour qu'ils puissent répondre à nos questionnaires d'enquêtes. Il nous a fallu la patience et le courage pour arriver au terme de ce travail.

Chap. I CADRE THEORIQUE

I.1 PRECISIONS CONCEPTUELLES

1. Entité territoriale décentralisée

Elle n'est pas à confondre avec l'entité territoriale déconcentrée. Selon les articles 4 et 5 de la Loi-organique n° 08/016 du 07 octobre 2008, la Province est subdivisée en Villes et en Territoires. Sont des subdivisions à l'intérieur de la Province :

Ø La Ville qui est subdivisée en Communes ;

Ø La Commune qui est subdivisée en Quartiers ;

Ø Le Territoire qui est subdivisée en Secteurs et Chefferies ;

Ø Le Secteur ou Chefferie est subdivisée en Groupements ;

Ø Le Groupement est subdivisé en Villages.

Il convient de noter que le Territoire, le Groupement et le Village sont des Entités Territoriales déconcentrées (ETd) dépourvues de personnalité juridique. Dans le cadre de la déconcentration territoriale, l'Etat confie à des agents locaux relevant de son autorité le pouvoir de décision pour certaines affaires locales au sein d ' une entité territoriale déconcentrée. Tandis que la Ville, la Commune, le Secteur et la Chefferie sont des ETD, dotées de la personnalité juridique et de la libre administration de leurs ressources humaines, Economiques, financières et techniques. Les définitions que le législateur donne de différentes ETD sont fort révélatrices de son intentionnalité profonde et du rôle qu'il entend leur faire jouer ou les voir jouer, c'est-à-dire celui d'actrices de développement local.

En ce qui concerne le Secteur et la Chefferie, ce sont des subdivisions du Territoire. Le Secteur est défini par l'hétérogénéité de se composants communautaires. Son Chef est élu et investi par les pouvoirs publics. La Chefferie se distingue du secteur par l'homogénéité de se composantes communautaires. Son Chef n'est pas, contrairement au Chef de Secteur élu, mais désigné par la coutume, et reconnu et investi par les pouvoirs publics (articles 46 et 47). Leurs organes sont le Conseil de secteur ou de chefferie et le Collège exécutif du secteur ou de chefferie.

En résumé, ces entités territoriales décentralisées sont dirigées par deux organes: le conseil (organe délibérant) et le collège (organe exécutif). Les modalités de fonctionnement de ces organes, leur dénomination officielle, la désignation de leurs membres, leurs droits et devoirs varient d'un pays à un autre. En République Démocratique du Congo, le constituant du 18 février 2006 consacre la décentralisation et en détermine les entités territoriales décentralisées. Aux termes de l'article 3, alinéa 2 de la Constitution précitée, il ressort que la ville, la commune, le secteur et la chefferie sont les entités territoriales décentralisées.

2. Développement

Tels que le défini Peemans (J.-Ph.)22(*), le développement est un processus durable de construction et de gestion d'un territoire, à travers lequel la population de celui-ci définit, au moyen d'un pacte sociopolitique et de la mise en place d'un cadre institutionnel approprié au contexte, son rapport à la nature et son mode de vie, consolide les liens sociaux, améliore son bien-être et construit une identité culturelle qui a sa bas matérielle dans la construction de ce territoire.

Le terme de « développement » apparaît pour beaucoup de théoriciens plus difficiles que jamais à définir, pourtant depuis la nuit des temps, le développement n'est qu'un long processus d'accumulation de connaissances pour l'amélioration des modes de vie. Le développement semble résulter de la combinaison du développement des connaissances scientifiques, technologiques, économiques, artistiques, démographiques, institutionnelles, etc.

Pour Edy Fils-Aimé23(*), le développement local est en dépit de son acceptation comme réalité désormais incontestable reste et demeure un produit de l'histoire des contradictions sociopolitiques, économiques voire religieuses du monde occidental. Sa (re)production se comprend à partir de la fabrication de la notion du développement même, tantôt vue elle-même comme un fait naturel inévitable et irréversible, et tantôt comme la conséquence de la domination, de l'exploitation et de la dépendance de certaines catégories de pays par une autre catégorie donnée. Fort de cela, le chapitre I de cette partie du travail expose le cheminement et les ruptures qu'a subi la notion du `'développement» avant de conduire à l'avènement de la philosophie localiste du développement.

Afin d'expliquer la notion développement local de manière précise elle doit être utilisé comme instrument de résistance pour se réapproprier et reconstruire des territoires, ou pour résister à l'acculturation et à la domination technologique et politique, ou comme outil issu du néolibéralisme pour mieux exploiter les avantages comparatifs, ou encore comme socle pour la territorialisation soutenable des actions publiques, la notion du développement local ne se défait jamais de ses spécificités liées à l'idée de proximité, de participation, et de partage de responsabilités et de compétences. D'où le lien inextricable entre le développement local et la décentralisation.

Le développement durable est une modèle de développement économique et social visant à assurer la pérennité du patrimoine naturel de la Terre. Ce concept se fonde sur la mise en oeuvre d'une utilisation et d'une gestion rationnelles des ressources (naturelles, humaines et économiques), visant à satisfaire de manière appropriée les besoins fondamentaux de l'humanité. Les conditions nécessaires du développement durable sont les suivantes : la conservation de l'équilibre général et de la valeur du patrimoine naturel ; une distribution et une utilisation des ressources équitables entre tous les pays et toutes les régions du monde ; la prévention de l'épuisement des ressources naturelles ; la diminution de la production de déchets (qui inclut la réutilisation et le recyclage des matériaux).24(*)

Le développement durable peut également se définir par une série de grands principes qui constituent sa charte :
- La gestion intégrée : gestion globale qui tient compte de toutes les relations et interactions existant entre les systèmes. Elle se traduit par l'adoption d'une démarche transversale (plutôt que sectorielle), multi partenariale et interdisciplinaire ;
  - La gouvernance : elle implique des approches rationnelles de la décision, basées sur des indicateurs et des évaluations ;
- Le long terme : réflexion des actions et projets sur une échéance supérieure à 4 ou 5 ans ;
 - La précaution : maintien d'un certain nombre d'options possibles ouvertes lorsque subsiste un doute ou une incertitude ;
-  La prévention : choix des solutions limitant au minimum les impacts, afin de réduire les actions correctives après la mise en oeuvre des projets ;
- La responsabilité : engagement global et universel qui renvoie à la responsabilité individuelle et locale. Elle débouche sur le principe de pollueur-payeur qui stipule que les responsables des pollutions et nuisances sont ceux qui assument les coûts ;
- La subsidiarité : principe de travail à l'échelon de décision le mieux approprié pour agir efficacement en faveur de l'intérêt général ;
 - La solidarité : notion de reconnaissance d'intérêts communs entre personnes, entreprises, États, etc., impliquant pour les uns l'obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance25(*).

I.2 PRESENTATION DE LA CHEFFERIE DE KAZIBA

La chefferie de Kaziba est située dans le territoire de Walungu, en Province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo. Elle a comme chef-lieu LWANGUKU, composé de 15 groupements, superficie de 192 km², population 38834 habitants, densité, 202 habitants/km², peuples ou ethnie : Bashi, Bafuliru, Barega, Babembe, Banyindu, Banyamulenge. Langues parlées : Mashi et swahili. Activités économiques de base : Agriculture, Elevage, exploitation minière artisanale, petit commerce, agriculture, pisciculture, activités artisanales.

Sur le plan géographique, la chefferie de Kaziba est située dans le territoire de Walungu, Province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo. Elle est localisée au Sud de la ville de Bukavu à une distance de #177; 55 km. Elle est repartie en 15 groupements subdivisés en 58 villages. La chefferie de Kaziba est limitée :

- A l'Est par la rivière LUVUBU et la chefferie des BAFULIRU

- Au Sud par la rivière LULIMBOHWE, KASHANDJA et MAGAJA, qui les séparent de la chefferie de LUHWINDJA

- Au Nord par les rivières MUGABA et LUZINZI qui constituent ses limites avec la chefferie de NGWESHE notamment le groupement de KARHONGO/ NYANGEZI

- A L'ouest par le mont ITOMBWE et le lac LUNGWA, qui la séparent des chefferies de LWINDI et de BURHINYI

Cette situation place la chefferie de Kaziba entre 2°44'54" de latitude Sud et de 28°55'66" de longitude Est. En bref, la chefferie de Kaziba a la forme d'un triangle Isocèle dont le sommet se trouve au Sud et la base au Nord.

En ce qui concerne le relief, la chefferie de Kaziba est située entre 1500 et 3200m d'altitude. Enclavée dans les chaines de MITUMBA. La chefferie de Kaziba présente un relief très accidenté constitué des hautes montagnes à l'exception de la partie centrale occupée par la vallée en « V » de la rivière LUZINZI et du Nord où l'on trouve des plateaux. Les montagnes couvrent la moitié de la superficie de la chefferie de KAZIBA qui est de 192km² et atteignent pour certains sommets jusqu'à 3200m d'altitude. Quant aux plateaux ils occupent le Nord de la chefferie de Kaziba. On les trouve dans les groupements de CIBANDA et CIHUMBA. Leur altitude moyenne est de 1900m26(*).

La chefferie de Kaziba jouit d'un climat d'altitude humide à tendance équatoriale caractérisé par 2 saisons, à savoir :

- La saison de pluie qui va de Septembre à Mai, c'est la saison la plus longue qui s'étend sur 9 mois chaque année.

- Une courte saison sèche qui va de Juin à Août, elle dure trois mois.

Il fait pratiquement froid dans la chefferie, surtout dans sa partie Sud, principalement dans le groupement de KASHOZI, de BUTUZI et de CIBURHI où il gèle en Juillet et Août.

L'hydrographie de la chefferie de Kaziba est riche principalement en rivières, ruisseaux et sources. L'on y enregistre environ 104 cours d'eau, 196 sources, ou points d'eau et 30 étangs. S'agissant du sol les vallées arrosées des cours d'eau sont occupées par un sol alluvionnaire c.à.d. sédimentaire formé des boues, des sables, des cailloux apportés par des eaux. Il s'agit d'un sol argilo-sablonneux.

1. Aspects politico-administratifs

L'histoire de la chefferie de Kaziba remonte à des temps immémoriaux. La tradition orale rapporte que le premier Mwami de Kaziba connu sous le nom de Kangere serait le 4e fils de Namuga-Mubondo, l'autre nom de Namuhoye, la fille du Mwami Nalwindi de Lwindi en Urega. Namuhoye eut 7 fils et tous furent des rois ou Bami : Kabare, Muganga, Nanindja, Kangere, Narhana et Nalwanda.

Onze Bami ont dirigé la chefferie de Kaziba avant sa reconnaissance officielle par les autorités coloniales Belges. L'actuel Mwami de Kaziba répondant au Nom de DIRK MAJIRI IV N'NAKAZIBA est le 15eme de la dynastie dont voici le tableau généalogique.

NOM DU MWAMI

DATE DE REGNE

KANGERE

1677-1701

NSHULILUJO

1701-1725

NGIRINGA

1725-1754

NGWINA

1754-1770

CHIVULA WA VULA

1770-1788

KARHENDE MAJIRI I

1788-1810

KARHENDE II

1810-1820

KABONWAKA BIHEMBE

1820-1824

MPWINJI MAJIRI II

1824-1860

MUKENGE MUHIRIRA

1860-1882

CHIMANYE I

1882-1906

MAJIRI III

1906-1936

KABONWA II MUHIGIRWA

1936-1965

CHIMANYE II KABONWA

1965-2005

MAJIRI IV DIRK

2005 à nos jours

Sources : Archives de la chefferie de Kaziba

Actuellement la chefferie de Kaziba est divisée en 15 groupements : BULUMBWA, BUTUZI, CHIHUMBA, CHIBANDA ,CHIRIMIRO ,KABEMBE ,KAHUNGWE ,KASHANGA ,KASHOZI ,NGANDO ,LUKUBE ,MUCHINGWA ,MUHUMBA ,MULAMBI ,CHIBURHI.

La chefferie de Kaziba est à ce jour sous la régence de la Mwami-Kazi, car le Mwami Dirk Majiri IV est encore mineur. C'est ainsi que Madame NAWEZA KABONWA Félicite tante de Dirk Majiri IV assume la régence de son neveu. S'agissant de la succession au trône dans la chefferie de Kaziba c'est en principe le fils ainé qui succède à son père défunt. Le mwami incarne le pouvoir coutumier. Il est le chef suprême dans sa chefferie, les personnes, les animaux, les arbres, la terre sont sous son pouvoir. Le Mwami est aidé dans l'Administration de sa chefferie par les chefs des groupements ou Barhwali par les chefs des villages ou Burhambo, par les chefs des collines ou Bashamuka et enfin par les chefs des familles ou Bagula. Chaque groupement est dirigé par un chef de groupement nommé directement par le Mwami. Généralement le chef de groupement doit être un membre de la famille royale ; il doit être donc un prince, un noble càd un Muluzi ou Murhwali.

Mais exceptionnellement des non princes accèdent aussi à ce poste de chef de groupement. Trois groupements sont à ce jour dirigés par les princes : MULAMBI, NGANDO, et CHIBURI. Les Mwami délèguent aux chefs des groupements les pouvoirs de donner la terre à leurs sujets. Et les chefs de groupement font le même avec les chefs villages. Chaque village est aussi divisé en un certain nombre des collines dirigées chacune par un chef de colline ou Mushamuka et est nommé à son tour par le chef de groupement. Les chefs des groupements (Barhwali) les Barhambo (chef des villages) et les Bashamuka (chef des collines) veillent au respect de l'ordre établit par le Mwami à qui, ils font rapport en suivant la hiérarchie.

251661312 Organigramme de la chefferie de Kaziba

Source : Rapport annuel de la chefferie de Kaziba, 3eme trimestre 2012

2. Aspects socio-économiques

La chefferie de Kaziba est habitée par différentes tribus. Ces dernières habitants principalement les groupements de Butuzi de Kashozi situés en haute altitude. Mais la tribu la plus dominante au point de vue numérique est celle des Bashi y compris des Bazibaziba eux-mêmes, les Barhinyirinyi, le Bahwindja et les Bashi de Ngweshe, Kabare et Kalonge. S'agissant de l'organisation sociale, la population de la chefferie de Kaziba comprend deux classes, à savoir :

*Les Baluzi : les membres de la famille royale

*Les Bashinzi : càd les sujets administrés

Les Baluzi et les Bashizi sont tous des Bashi qui se répartissent entre plusieurs clans des Banacivula, des Banamugere, Banyambala, Bahinja,... Comme partout ailleurs, la famille est la base de la société. Elle se constitue par le mariage de l'union entre l'homme et la femme naissent les enfants qui vont perpétuer la société.27(*)

a. Education

La chefferie de Kaziba compte beaucoup d'écoles primaires et secondaires sans oublier quelques Institutions d'Enseignement Supérieur et Universitaire. Il s'agit de :

- L'Institut supérieur des techniques médicales (ISTM) qui fonctionne dans le groupement de Muchingwa

- ISTCE, ISP.

b. Energie

L'énergie électrique utilisée par l'HGRK, le Bureau Administratif et la résidence de Mwami, ainsi que quelques particuliers du groupement de NGANDO et de MUCHINGWA est produite par la microcentrale hydro-électrique de la 5e CELPA installée dans la rivière LUZINZI en groupement de MUCHINGWA. Actuellement, la chefferie de Kaziba est dotée du courant électrique de la SNEL, qui vient de MUMOSHO, elle est rare.

c. Agriculture

C'est l'activité principale de la chefferie de Kaziba du point de vue économique étant donné que chaque habitant de Kaziba à une portion de terre qu'il exploite soit en propriétaire, soit en locataire. Elle se subdivise en trois catégories des cultures : les cultures vivrières, les cultures industrielles, et les boisements. S'agissant d'élevage, il est du type traditionnel, donc en divagation. Les troupeaux vont aux pâturages le matin gardés par des bergers et le soir les animaux rentrent au bercail. La vache est l'animal le plus important dans la chefferie de Kaziba car utilisée comme dot entre les familles.

d. Commerce

Les grands axes d'échanges commerciaux sont :

1) Au Nord: Axe Kaziba-Nyangezi-Bukavu : cet axe est utilisé par des véhicules pour les transports des produits commerciaux. Le principal produit d'échange de la chefferie est les planches de cyprès et eucalyptus.

2) A l'Est : Axe Kaziba-Kiringye-Kamanyola-Rubalika : cet axe n'est pas utilisé par les véhicules. Il faut trois jours de marche pour y atteindre les destinations.

3) Au Sud : Axe Kaziba-Kahya-Rugezi-Minembwe : cet axe procure la chefferie en bétail d'abattage notamment les vaches, les moutons, chèvres et poules.

A l'Ouest : Axe Kaziba-Luhwindja-Burhinyi : Les chefferies de Kaziba, de Luhwindja et de Burhinyi échangent des produits commerciaux au marché de Katudu chaque samedi à Kaziba28(*).

e. Démographie

La population de la chefferie de Kaziba s'élève à 38834 habitants comme repris dans le tableau démographique ci-dessous :

GROUPEMENT

TOTAL

BULUMBWA

2237

BUTUZI

3072

CHIBANDA

3990

CHIHUMBA

1248

CHIRIMIRO

2029

KABEMBE

1957

KAHUNGWE

1183

KASHANGA

2104

KASHOZI

4814

CHIBURHI

2086

LUKUBE

3078

MUCHINGWA

5158

MUHUMBA

1537

MULAMBI

866

NGANDO

3475

TOTAL

38834

Source : Bureau de l'Etat-civil de la chefferie de Kaziba, Rapport annuel 2012

Chap. 2 PROBLEMES ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA CHEFFERIE DE KAZIBA

De nos jours, la littérature sur le développement a montré que la rationalité conceptuelle de ce terme est battue en brèche : les auteurs se rangent presque toujours dans un camp qui reflète le mieux leurs préoccupations souvent idéologiques. Depuis les années 1950, une vision humanitariste affronte une autre qui se voulait alternative. Pour l'essentiel, nous pouvons dire que le développement pour nos entités locales devrait être perçu comme un processus volontariste d'amélioration de la production des biens de consommation courante ayant pour but l'accroissement du pouvoir d'achat et des conditions de vie de chaque citoyen. Il s'agit des conditions adéquates d'existence humaine (habitation convenable, alimentation nutritive, hygiénique et équilibrée, installations sanitaires assainies, infrastructures de communication praticables, habillement commode, degré élevé de participation politique et de conscience du pouvoir,...). Cette appréhension pratique et dynamique du développement met en évidence le fait que le service territorial a l'obligation de s'occuper de tous les problèmes qui se posent au niveau des entités locales.

En ce qui concerne la RDC, il est important de souligner le fait que l'incapacité de la bourgeoisie nationale de résoudre des problèmes vitaux de son environnement, pour des raisons multiples (extraversion des structures économiques, fraude fiscale, esprit de cueillette, corruption,...) met l'Etat et les entités locales décentralisées devant l'obligation de prendre en main le relèvement des conditions de vie de leurs citoyens. Le Document de Stratégies pour la Réduction de la Pauvreté 2 (couvrant la période de 2011 à 2015) précise la vision globale de la RDC. Le DSCRP 2 se fonde sur la vision du développement à long terme claire et partagée (26/25), qui a émergé des consultations participatives organisées sur l'ensemble du territoire national en 2005 et qui s'énonce comme suit : « Une société d'espoir, capable de hisser la RDC au niveau de développement humain des pays à revenu intermédiaire et de converger vers les OMD ».

Avant tout nous allons d'abord parler des problèmes de développement à Kaziba (1) ensuite les stratégies de développement de Kaziba (2).

II.1 Problème de développement à Kaziba

1. Problème économique

La chefferie de Kaziba possède une insuffisance des activités commerciales à cause du mauvais état des routes. Plusieurs groupements manquent des coopératives d'épargne et de crédit et cela entraine une difficulté de promouvoir des activités commerciales en général. L'accès aux produits de première nécessité et l'échange de produits demeurent. La chefferie court un grand danger en matière de commerce. Et cela est dû au mauvais état des routes par conséquent certains groupement ne sont pas connectés avec les autres.

En ce qui concerne l'agriculture la chefferie de Kaziba a un sol qui n'est pas fertile. Il y a une baisse du rendement et de la productivité, en plus les agriculteurs ne sont pas encadrés. Dans plusieurs groupements il existe une mauvaise méthode et technique culturale et cela entraine les conflits fonciers et les conflits familiaux. La chefferie connait une dépendance pour certains produits agricoles. Le secteur agricole connait une faiblesse de productivité entrainant l'insécurité alimentaire, il y a un abandon des activités agricole au profit des autres secteurs. La plupart des groupements de la chefferie de Kaziba n'ont pas des bons marchés pouvant partir faire leur besoin économique. Les impôts et les taxes que prélevé la chefferie ne servent à rien et les mines sont non contrôlés. Les sous-sols ne produit pas d'autres minerais à part l'or.

2. Problèmes socio-culturels

Dans le secteur socio-culturel, la chefferie de Kaziba se bute à plusieurs problèmes. Dans le secteur de l'éducation, il y a une infrastructure scolaire vétuste qui est non viable et non équipé. Le groupement congolais ne s'implique pas dans ce secteur, et par conséquent il y a une baisse sensible d'éducation et les mauvaises conditions d'études. Pourtant il existe une disponibilité des anciens bâtiments des écoles dans quelques groupements et la jeunesse qui est prêt à la scolarité. En plus, il y a une grande difficulté d'accès à une éducation de qualité, à cause d'un faible revenu des ménages. L'infrastructure scolaire est non viable, mais aussi il manque de motivation du corps enseignant et un taux faible de recyclage du personnel enseignant. Face à tous ces problèmes la jeunesse est exposée à la déperdition, à la délinquance juvénile, à l'entrée des enfants dans les groupes armés. Absence des écoles avec les sections techniques (agricole, vétérinaire, commercial,...) freine l'apprentissage de métiers.

Dans le secteur de santé, la chefferie de Kaziba est exposée à des risques à cause de difficulté d'accès aux soins de santé de qualité, dû à des infrastructures sanitaires non viables et non équipées dans plusieurs groupements. Le faible revenu du ménage, le non motivation du personnel médical et les longues distances à parcourir par rapport aux structures de santé mettent la population dans une difficulté énorme.

Depuis 2011, il y a eu rupture de l'appui des partenaires de santé. La chefferie de Kaziba ne compte qu'un seul hôpital général qui est situé dans le groupement de MUCHINGWA et qui d'ailleurs manque des spécialistes à part un chirurgien qui vient récemment et ne compte qu'une seule ambulance. L'HGRK ne parvient pas à satisfaire tous les besoins de la chefferie. Il existe des centres de santé dans certains groupements mais qui ne sont pas approvisionnés en médicaments et manque des pharmacies spécialités. Les nombres des médecins par nombre d'habitant est petit, en plus les infrastructures sont très vielles. Le malheur est que il y a un risque élevé de la mortalité infantile fréquentation des structures de santé est minime. La plupart des gens recours à la médecine traditionnelle aux chambres de prière mais aussi à l'automédication. La chefferie connait des maladies et une forte mortalité due à la malnutrition.

En dehors de problème de santé, la chefferie de Kaziba a aussi une difficulté d'accès à l'eau potable, à cause de l'insuffisance des maladies hydriques et les maladies des mains salles. Les femmes et les jeunes filles sont dans des corvées à des langues distances à parcourir pour accorder à l'eau potable. Dans les sources il existe des conflits entres les mineurs dus aux disputes. La chefferie à un environnement insalubre à cause de l'absence des latrines et dépotoirs publics.

Dans le secteur culturel, il y a un manque et mauvais état des infrastructures sportives (stades), des cercles récréatifs des salles polyvalentes et des jeux dus au manque des moyens financiers, d'initiatives locales et une faible implication de la communauté dans les activités culturelles. La chefferie tout entière ne compte qu'un seul stade. Les malheurs est qu'il est difficile de promouvoir des activités sportives et culturelles. Les jeunes sont exposés aux accidents lors des matchs. Certains parcourent de longues distances pour aller assister à un match de football. En ce qui concerne la télécommunication et médias, la chefferie ne compte qu'un seul opérateur téléphonique (AIRTEL) et qui souvent à de problèmes de connexion. Elle ne compte qu'une seule radio (UMOJA) et qui malheureusement à une faible couverture de émetteurs. La conséquence est que certains groupements se trouvent loin dans des montagnes ont une grande difficulté de capter le message de la radio Umoja. Plusieurs groupements n'ont pas accès au courant électrique et le taux de chômage est beaucoup plus élevé.

3. Problème de gouvernance locale

Ce secteur est plus important car c'est lui qui gère et organise les autres. Il existe dans la chefferie de Kaziba, une grande difficulté d'accès aux juridictions judiciaires et cela est dû à la distance à parcourir pour atteindre les juridictions judiciaires, il y a aussi l'insuffisance des concertations entre les acteurs de la chefferie (chefferie, société civil, notabilité,...) et non-respect des droits des personnes l'ignorance des droits et obligation des citoyens et la non application des textes. Le grand problème de la gouvernance locale ici c'est l'insuffisance des capacités techniques opérationnelles et institutionnelle de l'administration de la chefferie. La cause de tout ceci est la vétusté du bâtiment abritant les bureaux administratifs le Sour équipement de la chefferie (mobilier, matériel roulant, kits informatique,...) et le personnel de l'administration public est trop vieille non fermé et reculé pas de cadre concertation entre les acteurs politiques et cela entraine la perte de confiance de la population à la chefferie et les mésententes. Les agents sont mal payés à cause de l'insuffisance financière. Mais aussi la population se plaigne que les impôts et taxes sont mal gérés et la chefferie est dirigée à distance, car le chef réside à Bukavu. Il passe de semaines sans que le chef soit à Kaziba.

En ce qui concerne la sécurité, la chefferie tient se responsabilité dans certains groupement. Les groupements qui sont beaucoup en sécurité sont MUCINGWA, KASHOZI, CHIBURI, CHIBANDA. Les soldats et les polices sont presque partout et assurent bien leur mission. Sauf que le nombre de policiers et militaire est réduit et ne permet pas à ce que les autres groupements en bénéficient. Par contre dans les groupements de CHIHUMBA, CHRIMIRO, KAFINDJO, NAMUSHWAGA,... ou règnent l'insécurité par manque des agents de l'ordre, discipliné et sérieux. Il y a le non sécurisation des personnes et leur bien. Les vols, viols et tuerie règnent dans les parties montagneuses. Le phénomène KABANGA et la sorcellerie règnent presque dans toute la chefferie.

Sur le plan de la gouvernance locale, les conséquences est qu'il y a l'approvisionnement de la population et ne parvient pas au paiement des frais transports pour le déplacement et séjours. Il y a des jugements arbitraires et non présence des accusés lors des procès. Il existe un blocage pour le dialogue et échange pour le développement de la chefferie. L'administration de la chefferie a une faible productivité, les conditions difficiles de travail et l'inefficacité des services de la chefferie freinent tout développement. Du côté de population il y a une perte de confiance de celle-ci vis-à-vis des services rendus par l'administration publique et le manque de collaboration cohabitation entre ces deux parties. La plus part de nos enquêté nous ont révélé que la cause du sous-développement de Kaziba est presque partout dans les chefferies du Sud-Kivu. Certains dirigeants ne sont pas animés d'un esprit patriotique.

II.2 Les stratégies de développement de Kaziba

Les stratégies de développement découlent du DSRP 2. La SCRP 2 se fixe comme objectif global à l'horizon 2015, une amélioration sensible des conditions de vie des populations congolaises avec une attention particulière aux groupes vulnérables notamment aux femmes et aux enfants. Cette amélioration conduit à la réalisation d'une croissance économique moyenne annuelle de 7,2% , une réduction de l'incidence de pauvreté d'environ 11 points pour la situer à 60% en 2015 , la création de près d'un million d'emplois décents par an et dans la perspective d'une génération sans Sida ; le tout dans un contexte de respect de l'environnement et de maîtrise de l'inflation à un niveau moyen annuel de 9%.

PARAGRAPHE I. L'administration locale de Kaziba

Actuellement la chefferie de Kaziba est divisée en 15 groupements : BULUMBWA, BUTUZI, CHIHUMBA, CHIBANDA ,CHIRIMIRO ,KABEMBE ,KAHUNGWE ,KASHANGA ,KASHOZI ,NGANDO ,LUKUBE ,MUCHINGWA ,MUHUMBA ,MULAMBI ,CHIBURHI.

La chefferie de Kaziba est à ce jour sous la régence de la Mwami-Kazi, car le Mwami Dirk Majiri IV est encore mineur. C'est ainsi que Madame NAWEZA KABONWA Félicite tante de Dirk Majiri IV assume la régence de son neveu. S'agissant de la succession au trône dans la chefferie de Kaziba c'est en principe le fils ainé qui succède à son père défunt. Le mwami incarne le pouvoir coutumier. Il est le chef suprême dans sa chefferie, les personnes, les animaux, les arbres, la terre sont sous son pouvoir. Le Mwami est aidé dans l'Administration de sa chefferie par les chefs des groupements ou Barhwali par les chefs des villages ou Burhambo, par les chefs des collines ou Bashamuka et enfin par les chefs des familles ou Bagula. Chaque groupement est dirigé par un chef de groupement nommé directement par le Mwami. Généralement le chef de groupement doit être un membre de la famille royale ; il doit être donc un prince, un noble càd un Muluzi ou Murhwali.

Mais exceptionnellement des non princes accèdent aussi à ce poste de chef de groupement. Trois groupements sont à ce jour dirigés par les princes : MULAMBI, NGANDO, et CHIBURI. Les Mwami délèguent aux chefs des groupements les pouvoirs de donner la terre à leurs sujets. Et les chefs de groupement font le même avec les chefs villages. Chaque village est aussi divisé en un certain nombre des collines dirigées chacune par un chef de colline ou Mushamuka et est nommé à son tour par le chef de groupement. Les chefs des groupements (Barhwali) les Barhambo (chef des villages) et les Bashamuka (chef des collines) veillent au respect de l'ordre établit par le Mwami à qui, ils font rapport en suivant la hiérarchie.

PARAGRAPHE II. Décentralisation et transfert des compétences

Pour ce qui concerne, la gouvernance locale, il faut tout d'abord connaitre que la gouvernance en République Démocratique du Congo, la gouvernance est comprise dans le sens que lui donne le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Elle est donc définie comme l'exercice des pouvoirs économique, politique et administratif pour gérer les affaires d'un pays à tous les niveaux. Elle comprend les mécanismes, procédés et institutions par lesquels les citoyens articulent leurs intérêts, exercent leurs droits légaux, remplissent leurs obligations et gèrent leurs différences. La gouvernance sera bonne ou mauvaise en fonction de la capacité des gouvernants et des administrations à respecter des principes qui favorisent l'adhésion et la participation de l'ensemble des acteurs de la société civile aux politiques qui les concernent.

Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo s'est doté d'un contrat de bonne gouvernance pour la période 2007-2011 comprenant les deux principaux axes prioritaires suivants :

- La restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire. Le fonctionnement efficient et efficace des institutions et la réussite de la décentralisation, la lutte contre l'impunité (particulièrement en matière de violence sexuelle) et la séparation des pouvoirs en sont les paramètres essentiels afin d'atteindre un développement rapide au niveau local et national.

- La lutte contre la corruption, la malversation et l'iniquité doit mobiliser les efforts du Gouvernement pour endiguer ce fléau qui gangrène tous les secteurs de la vie de la nation.

Pour ce qui est des ETD et la chefferie de Kaziba en particulier, il faudra assurer la bonne gouvernance, conformément à l'opinion soulevée dans le plan d'action du gouvernement provincial et au DSCRP, il sera procédé au renforcement des capacités institutionnelles et opérationnelles de la chefferie de Ngweshe. Il faut créer des cadres de collaboration entre la populations et chefferie. La chefferie doit former et sensibiliser la population sur les droits et obligations mais aussi elle doit vulgariser les textes des lois et il faut également renforcer la capacité de la chefferie dans les thématiques de la gestion du ETD (planification participatif, le budget participatif : les thématiques du développement locale, le genre, la protection de l'environnement,...) et réhabiliter et équiper les bâtiments administratif de la chefferie. Toutes ces actions doivent être menées par l'Etat congolais, la chefferie, la population et les partenaires au de développement. Une bonne gouvernance locale implique un ensemble de mesures destinées à assurer et optimiser la gestion des affaires locales aux plans économique, politique et administratif. Une gouvernance locale est performante lorsque la gestion des problèmes et ressources est effective, efficace et répond aux besoins essentiels de la société. Dans cette perspective, la gestion des affaires locales par des autorités locales doit se caractériser essentiellement par :

Ø la participation des populations locales ;

Ø L'information des populations locales et la transparence dans la gestion des affaires locales ;

Ø La redevabilité des autorités locales vis - à - vis des populations locales ;

Ø L'efficacité et l'efficience des services publics locaux;

Ø La durabilité ;

Ø La primauté du droit et la place d'un environnement juridique favorable au développement local.

Pour Mpinga Kasenda29(*), la décentralisation est un mode d'organisation administrative qui « consiste à transférer certaines attributions du pouvoir central, c'est - à - dire de l'Etat, à d'autres personnes morales administratives ». Ces personnes morales distinctes de l'Etat sont les autorités locales. Cette autorité s'appelle Collectivité locale. En R.D.C, elle s'appelle Entité territoriale décentralisée (art .3 al.1 constitution et art.5 al 2 de la loi sur les ETD). Celle-ci a une personnalité juridique distincte de celle de l'Etat et celle de la Province, et elle a une autonomie de gestion.

Il ajoute que celle-ci se caractérise par l'existence d'autorités autres que celles de l'Etat qui, non seulement détiennent certains pouvoirs de décisions administratives, mais encore jouissent d'une autonomie personnelle à l'égard du pouvoir central. La décentralisation territoriale fait que les entités qu'elle concerne ne soient plus des simples circonscriptions ou simples fonctions géographiques de l'Etat, sans personnalité juridique, mais plutôt des personnes morales de droit public avec tous les attributs de la personnalité juridique, c'est - à - dire les droits de posséder un patrimoine propre distinct de celui du pouvoir central : d'établir et d'avoir un budget propre, d'exercer des prérogatives de Puissance publique, d'ester en justice, de prendre des décisions rapides, adaptées aux circonstances et en pleine connaissance des besoins des administrés dont elle se trouve rapprochée. Tout ceci se résume par les dispositions des articles 3 de la constitution et 5 de la Loi organique relative aux entités territoriales décentralisées, en ces termes : « ...les entités territoriales décentralisées de la RDC sont dotées de la personnalité juridique et sont gérées par les organes locaux. La ville, la commune, le Secteur et la Chefferie jouissent de la libre administration et de l'autonomie de gestion de leurs ressources humaines, économiques, financières et techniques »30(*).

Néanmoins, il faut retenir que ce transfert de certaines attributions territoriales ou spécialisées (décentralisation) ; exige trois conditions pour sa mise en oeuvre :

- Il faut tout d'abord isoler, parmi les besoins auxquels l'administration doit pourvoir, ceux qui présentent, à titre principal, un caractère local. C'est à propos de ceux-ci que e transfert de compétence pourra s'opérer. Il est exclu, en effet, de voir l'Etat renoncer à son pouvoir décisionnel sur des questions intéressant l'ensemble de la population ou qui relèvent de ses attributions régaliennes (en matières de défense nationale, par exemple) ;

- Il convient en suite de doter les collectivités locales de la personnalité juridique et d'une autonomie financière afin de leur permettre de disposer de ressources propres nécessaires à leur action ;

- Il faut enfin que les organes exécutifs de ces collectivités soient élus en leur sein (et non désignés par l'Etat) ; et qu'ils jouissent d'une réelle autonomie à l'égard du pouvoir central. De ce point de vue, on peut donc estimer que la décentralisation est mise en oeuvre dès lors que la loi accorde, à des organes élus par une collectivité personnalisée, un pouvoir de décision sur les affaires locales31(*).

Les compétences des entités décentralisées peuvent être plus ou moins larges. Elles peuvent être assez réduites ou mêmes très réduites; comme celles des collectivités, secteurs ou chefferies et des communes ou territoire, ou, au contraire, extrêmement étendues, comme celles des mairies, mais de toute manière, il ne peut y avoir de décentralisation si un certain nombre de pouvoirs de décision ne sont pas réservés exclusivement aux organes dirigeants de ces collectivités32(*). Pour ce qui est de la chefferie, qui est un démembrement de territoire, il est dirigé par un chef de la chefferie qui est désigné par la coutume. Comme le stipule article 207 de la constitution, l'autorité coutumière est reconnue. Elle est dévolue conformément à la coutume locale, pour autant que celle-ci ne soit pas contraire à la Constitution, à la loi, à l'ordre public et aux bonnes moeurs. Tout Chef coutumier désireux d'exercer un mandat public électif doit se soumettre à l'élection, sauf application des dispositions de l'article 197 alinéa 3 de la présente Constitution. L'autorité coutumière a le devoir de promouvoir l'unité et la cohésion nationales. Une loi fixe le statut des chefs coutumiers (L'art. 76, 77, 84 et 86).

PARAGRAPHE III. Les atouts et les compétences économiques de Kaziba.

La chefferie de Kaziba elle possède tout de même des potentialités énormes. Parmi les potentialités, nous pouvons citer en matière d'éducation, il y a la disponibilité des anciens bâtiments des écoles, l'organisation de tout le cycle d'études (Maternelle, primaire, seconde, Universitaire). En matière de santé, il existe dans la chefferie quelques structures de santé fonctionnelle (poste de santé, centre de santé,...) il existe même une structure de formation des agents de santé dans la chefferie (ITM) et d'un comité de santé.

En ce qui concerne le secteur socioculturel, l'élargissement du cercle politique (démocratisation de la vie politique) et le rapprochement des centres d'impulsion de la population devraient, à coup sûr, transformer le mode de vie des citoyens des entités locales à la fois sur le plan matériel, intellectuel, moral et spirituel. Cette transformation des comportements globaux grâce aux « effets de contagion » de la décentralisation crée des besoins nouveaux. C'est ainsi, par exemple, que la population va de plus en plus s'intéresser aux questions relatives à l'emploi, à la médecine communautaire, à la création de nouvelles écoles (ou sections), à l'alphabétisation des adultes, à la construction ou réfection des routes, etc. Comme on peut s'en apercevoir, le développement concerne tous les secteurs de la vie sociale, lesquels vivent en perpétuelle interaction. Le développement, atteint dans un secteur donné (par exemple le développement économique), influe nécessairement sur celui des autres secteurs (politique, culturel, notamment). Sur ce, il faudra améliorés l'accès aux services sociaux et réduire la vulnérabilité, en améliorant l'accès à l'eau potable et l'assainissement du milieu, pour que chaque groupement accède à l'eau potable de qualité. Ensuite, il faudra améliorer les conditions d'accès à l'éducation en créant des écoles avec des sections techniques (agricole, vétérinaires, commerciales,...) et en plus améliorer les secteurs de santé et les conditions de vie de la population. Il faudra prévoir les médecins partout sur l'étendus de la chefferie, afin que chaque groupement possède au moins un médecin dans les centres de santé et sensibiliser la population à laisser consulter la médecine traditionnel. La chefferie a aussi besoins d'un environnement propres.

En ce qui concerne l'économie, il faut savoir que le développement économique est perçu comme un processus d'amélioration des conditions de vie des individus en leur fournissant ou en leur permettant d'obtenir les biens et services dont ils ont besoin. Il propose la décentralisation pour offrir la voie aux programmes et projets locaux ou d'intérêt local. Au nom de la lutte contre les déséquilibres et inégalités régionaux, elle permet le désenclavement et la mise en place de nouvelles infrastructures (bâtiments administratifs, réseaux postaux et téléphoniques, essaimage des universités...). Il importe de souligner cependant que la décentralisation ne peut avoir un impact positif sur le développement économique que lorsque les acteurs opérationnels placés dans les entités provinciales et locales font usage d'imagination créatrice et de décision ; car le développement économique implique action concrète, donc du travail33(*). Il va sans dire que la création des conditions nécessaires à la formation de l'épargne locale (coopératives agricoles, d'éleveurs, de pêcheurs, d'épargne, notamment) devrait s'insérer dans le fil conducteur de tout processus de décentralisation visant le développement économique. La chefferie de Kaziba est à vocation agro pastoral a cause d'une forte disponibilité d'espace et de terre. Presque dans tous les groupements de la chefferie possèdent des marchés locaux. L'existence des corporations des producteurs, des commerçants et la présence des opérations économique et du bureau local de la FEC, du FONER, de la DGRAD,... La chefferie de Kaziba produit du bois, les minerais comme l'or mais inexploité, des pierres et sables des constructions,... elle possède aussi un HGR, des magasins, boutiques,...

La chefferie mène des actions de développement, en collaboration avec la population. Mais ces actions sont seulement du genre économique et social, par exemple :

- L'entretien de la route de Kaziba-Bukavu

- L'approvisionnement suffisant en eau potable

- La fabrication des briques pour la construction des maisons

- Les travaux de SALONGO instaurés par l'autorité et effectués par la population tous le samedi.

Avec toutes ces actions menées la chefferie tire des profits sur les impôts et taxes. Selon nos enquêtés la population ne tire pas tellement le profit car ses actions sont exploitées en désordre par les agents de l'administration publique.

Alors pour développer la chefferie de Kaziba, il faudra améliorer trois secteurs importants : l'économie, le socio-culturel et la gouvernance locale.

Pour développer l'économie il faudra qu'il y ait accroissement de la production agricole, l'élevage, de la circulation des marchandises et de biens et services. En plus, il faudra promouvoir les activités commerciales, minières et le développement des PME et PMI. Pour matérialiser et rendre opérationnel tous projets à la base, le DSCRP, le programme prioritaire du gouvernement provincial du Sud-Kivu prévoient une mobilisation de ressource financière et économique en mettant en accent particulier sur les secteurs porteurs de valeurs ajoutées tels que l'agriculture, l'élevage, les transports et voies de communication, le tourismes,...Ainsi pour améliorer le climat d'affaires il est prévu la sécurité à tout le niveau afin que le commerce, l'artisanat, les infrastructures sociales, sportives, administratives deviennent florissants au même titre que les autres secteurs.

CONCLUSION

L'option levée par le constituant congolais en faveur de la décentralisation renvoie à l'idée du choix politique opéré en faveur d'une stratégie de développement de la RDC à partir des ETD. Cela suppose une prise de conscience effective dans le chef du pouvoir central qui devrait se départir de tout esprit centralisateur ou de complaisance. Pour que le développement de la RDC se réalise à partir des entités territoriales décentralisées, il faudra que des préoccupations de production économique, de bien-être social et de la gouvernance locale soient intériorisées par les pouvoirs publics au niveau central et au niveau local. Mettre l'économie au service du peuple en laissant l'autonomie et l'autochtonie aux initiatives des entités territoriales décentralisées, malgré le rayonnement et le prestige que cela peut susciter en faveur des autorités provinciales ou locales, serait une preuve éloquente d'une volonté politique manifeste de la part du pouvoir central.

Au terme de cette étude consacrée aux stratégies de développement des ETD du Sud-Kivu, cas de la chefferie de Kaziba en territoire de Walungu, nous croyons avoir vérifié l'hypothèse émise au départ et avoir atteint nos objectifs. Il importe d'emblée d'en esquisser les grands articulations pour l'intérêt de quiconque qui se limitera à la lecture superficielle de cet travail.

Notre préoccupation était de vérifier l'importance du développement au sein de la chefferie de Kaziba comme facteur de succès de la bonne gouvernance. Hormis l'introduction, notre travail est constitué de deux chapitres. Dans l'introduction nous avons présenté l'ampleur de la problématique du développement des ETD et de la chefferie de Kaziba en particulier. Par après nous avons émis l'hypothèse selon laquelle nous avons confirmé que les mécanismes mis en oeuvres seraient entre autres l'amélioration de la gestion de la chefferie, la sécurisation des personnes et de leurs biens, l'accroissement de la production agricole et l'accès facile aux services de santé seraient les pistes de solution pour développer la chefferie de Kaziba. Pour tester et confirmer cette hypothèse, nous avons recouru à la méthode séquentielle qui découle de la théorie de l'analyse des politiques publiques..

Notre méthode a été appuyée par les techniques de documentation, le questionnaire d'enquête et l'entretien. Ce cheminement épistémologique et méthodique nous a conduits à découper notre travail en deux chapitres. Le premier chapitre a été consacré au cadre théorique. Ici il était question de clarifier les concepts clés. Ainsi nous avons expliqué l'entité territoriale décentralisée et développement. Par la suite, nous avons fait une présentation de la chefferie de Kaziba sur l'aspect politico-administratif et l'aspect socio-économique.

Le deuxième chapitre, quant à lui a porté sur les mécanismes de développement de la chefferie de Kaziba. Ici nous avons démontré le problème de développement à Kaziba en premier lieu, et les stratégies des développements de Kaziba et nous avons affirmé que développer la chefferie de Kaziba, il faudra améliorer trois secteur importants qui sont : Le secteur économique, le secteur socio-culturel et enfin le secteur de la gouvernance locale.

Nous n'estimons pas avoir épuisé tout sur notre étude, nous invitons les autres chercheurs qui s'intéresseront sur le développement des ETD de nous compléter pour la systématisation ample du thème des stratégies de développement qui est la clé de la bonne gouvernance.

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

- B.Gauthier(SD), Recherche Sociale de la problématique à la collecte des données, Montréal, PUO, 1990, P.119

- Chirishungu Chiza , Organisation politico-administrative et développement, Kinshasa, PUZ, 1989

- Cyprien Mushonga Mayembe, problématique de la conformité à la constitution de la loi organique sur les entités territoriales décentralisées (état et niveau d'application), Lubumbashi

- D. Kübler et J. de Maillard, Analyser les politiques publiques, Grenoble, PUG, 2011, P.8.

- H. Lubunga Mwindulwa, Impact de la décentralisation territoriale sur développement en RDC, UOB - Licence en droit public (Bac+5) 2007, P 2

- J.Kingdom., Agendas, Alternatives and Public policies, Boston, Little Brown, 1984, P.3

- JP Lotoy Ilango Banga, La décentralisation territoriale et le développement des entités locales en République démocratique du Congo, Lubumbashi, Ed. Africa, 2004

- Madeleine G., Méthode des sciences sociales, 3e ed. Dalloz Paris 1976

- P. Muller., L'Analyse Cognitive des politiques publiques : vers une sociologie, politique de l'action publique, in Revue Française de science politique, Volume 50, Numéro 2, , 2000, PP. 189-208.

- Peemans (J.-Ph.) (dir.), 2008, Territoire, développement et mondialisation. Points de vue du sud , éd. Sylepse, coll. Alternative sud

- Quivy et LV Campenoudt, Manuel de recherche en sciences sociales, paris, Bordas, 1988

II. TRAVAUX DE FIN DE CYCLE ET MEMOIRE

- B Milemba Lukaka, Problématique de la création de nouvelles ETD pendant la période de guerre : Cas de la commune de Kasha, TFC de SPA, UOB, 2000

- Basengezi K, Les activités de la population à Kaziba, TFC, Géographie, ISP/Bukavu, 1980

- Edy Fils-Aime, Décentralisation et mise en oeuvre des stratégies de développement local: analyse du système de gouvernance territoriale du cas de Croix-des-Bouquets, mémoire de maîtrise de science de développement à l'Université d'Etat d'Haïti, 2012

- Makala Kirhero Floribert ,Les sociétés multinationales et les développements de la RDC : Etude d'application à la province du Sud-Kivu, mémoire de RI, UOB, 2002

III. DICTIONNAIRES

- 36 Dictionnaires et Recueils de Correspondance

- D. Alcaud et L. Bouvet, Dictionnaire de science politique et sociale, Paris, Ed. Dalloz, 2004

- Dictionnaire Larousse, 1995

- Dicos encarta 2009

- Dictionnaire Petit Robert

- Petit Larousse, Paris, Rue de Mont Parnane, 1996

IV. TEXTES LEGAUX

- La loi organique no 08/01 du 07/ octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des entités territoriales décentralisée et leurs rapports avec l'Etat et les provinces.

- Loi No 08/012 du 31 Juillet 2008, portant principe fondamentaux relatif aux libres administrations des provinces.

- La Constitution de la RDC du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution.

- La loi organique n° 010/011 du 18 mai 2010, portant fixation des subdivisions à l'intérieur des provinces

V. ENCYCLOPEDIE ELECTRONIQUE

- Encyclopédie Encarta 2009

- Wikipédia

VI. COURS

- Jonas Biringanine, Syllabus du cours d'économie du développement, UOB, G3 SPA, 2013-2014

- Kazadi Kimbu, Notes inédites du cours des méthodes des recherches en sciences sociales, UOB, G2 SPA 2012-2013

PLAN DU TRAVAIL

PROLOGUE..........................................................................................I

IN MEMORIUM....................................................................................II

DEDICACE............................................................................................III

REMERCIEMENT..................................................................................IV

SIGLES ET ABREVIATION.....................................................................V

INTRODUCTION...................................................................................1

0.1. OBJET, CHOIX, INTERET ET DELIMITATION DE L'ETUDE ...............1

0.2. ETAT DE LA QUESTION ..............................................................2

0.3. PROBLEMATIQUE......................................................................4

0.4. HYPOTHESE...............................................................................7

0.5. DEMARCHE METHODOLIGIQUE........................................... ......7

1. Méthode............................................................................7

2. Technique..........................................................................12

0.6. Subdivision du travail....................................................................13

0.7 Difficulté rencontré ........................................................................13

Chap. I CADRE THEORIQUE ............................................................14

II.1 PRECISIONS CONCEPTUELLES............................................14

1. Entité territoriale décentralisée.............................................................14

2. Développement...............................................................................15

II.2 PRESENTATION DE LA CHEFFERIE DE KAZIBA......................17

1. Aspects politico-administratifs..............................................................18

2. Aspects socio-économiques..................................................................22

a. Education..................................................................................22

b. Energie.....................................................................................22

c. Agriculture.................................................................................22

d. Commerce.................................................................................23

e. Démographie..............................................................................23

Chap. II PROBLEMES ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA CHEFFERIE DE KAZIBA.................................................................................................25

II.1 problème de développement à Kaziba............................................26

1. Problèmes économiques.....................................................26

2. Problèmes socio-culturels...................................................26

3. Problèmes de gouvernance locale..........................................28

II.2 Stratégies de développement de Kaziba............................................29

I. L'administration locale de Kaziba.........................................29

II. Décentralisation et transfert des compétences............................30

III. Les atouts et les compétences économiques de Kaziba..................33

CONCLUSION..........................................................................................36

BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................38

PLAN DU TRAVAIL....................................................................................41

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

Dans le cadre de nos recherches sur « les stratégies de développement des entités territoriale décentralisé du Sud-Kivu cas de la chefferie de Kaziba », nous avons élaboré le présent questionnaire d'enquête en vue de nous permettre de recueillir les données nécessaires pour la rédaction de notre travail de fin de cycle. Nous vous remercions pour la disponibilité à répondre à ces questions.

Groupement :

Etat civil

Sexe :

Niveau d'instruction :

Profession :

1. Quels sont les principaux problèmes de développement que connait la chefferie de Kaziba :

- Sur le plan économique

- Sur le plan sanitaire

- Sur le plan social

- Sur le plan de la gestion de la chefferie

- Sur le plan culturel

- Sur le plan sécuritaire

- Autres

2) Quelles sont les causes du sous-développement à Kaziba

2) Quelles sont les actions menées localement pour développer la chefferie ?

3) La population est-elle associée dans les actions de développement menées à Kaziba

4) Si oui, comment ?

5) Si non, pourquoi ?

6) Quelles sont vos suggestions pour développer la chefferie de Kaziba ?

7) Quelles sont les potentialités (économiques, culturelles, sociales, humaines) dont dispose la chefferie ?

8) Sont -elles exploitées ?

9) Si oui, la chefferie en tire des profits ?

10) Si non, pourquoi ?

Merci de votre disponibilité et votre collaboration

MURHOMULUME KALALIZI Esaïe

Etudiant à l'université officielle de Bukavu

Faculté des sciences sociales politique administrative

Département de sciences politiques et administratives

* 1 Quivy et Luc Van Campenoudt, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Bordas, 1988,

* 2 Jean Pierre Lotoy Ilango Banga,  La décentralisation territoriale et le développement des entités locales en République démocratique du Congo, Lubumbashi, Ed. Africa, 2004, p. 124.

* 3 Cyprien Mushonga Mayembe,  Problématique de la conformité à la constitution de la loi organique sur les entités territoriales décentralisées (état et niveau d'application), Lubumbashi, p. 17

* 4 Floribert Makala Kirhero, «Les sociétés multinationales et les développements de la RDC : Etude d'application à la province du Sud-Kivu », mémoire de RI, UOB, 2002, p. 45

* 5 Bernard Milemba Lukaka, Problématique de la création de nouvelles ETD pendant la période de guerre : Cas de la commune de Kasha, TFC de SPA, UOB, 2000, p. 40

* 6 Chirishungu Chiza, Organisation politico-administrative et développement, Kinshasa, PUZ, 1989, p17

* 7 Hervé Lubunga Mwindulwa, Impact de la décentralisation territoriale sur développement en RDC, UOB - Licence en droit public, (Bac+5), 2007, p 2

* 8 Kazadi Kimbu Cours des méthodes de recherche en science sociale, G2 SPA/UOB 2012-2013

* 9 Madeleine GRAWITZ., Méthode des sciences sociales,Paris, Dalloz, 1976 p.107

* 10 M. GRAWITZ, Op. cit. p. 7

* 11 B.GAUTHIER(SD), Recherche Sociale de la problématique à la collecte des données, Montréal, PUO,1990, P.119

* 12 D.Kübler et J. de Maillard, Analyser les politiques publiques, Grenoble, PUG, 2011, P.8.

* 13 R.BALME et S.BROUARD, « Les conséquences des choix politiques : choix rationnel et action publique », in revue de science politique, Vol.55,n°1, Février 2005, Pp.33-50 .

* 14 D. Kübler et J. de MAILLARD, Op.cit., p 8

* 15 J.KINGDOM., Agendas, Alternatives and Public policies, Boston, Little Brown, 1984, P.3

* 16 D.KUBLER, et J. de MAILLARD., Op.cit., p 8

* 17 P.MULLER., « L'Analyse Cognitive des politiques publiques : vers une sociologie, politique de l'action publique », in Revue Française de science politique, Volume 50, Numéro 2, , 2000, PP. 189-208.

* 18D.KUBLER et J. de MAILLARD., Op.cit., P. 9

* 19 D.KUBLER, et J. de MAILLARD. , Op.cit., P.41.

* 20 G.BURDEAU, Traité de Science Politique, Tome V, Paris, éd. Soufflot, 1970, P.30.

* 21 J.P. BUFFELAN. Cité par MULUMBATI NGASHA, Sociologie Politique, Lubumbashi-Kin, éd. Afrique, 1988, P.148

* 22 Peemans (J.-Ph.) (dir.), 2008, Territoire, développement et mondialisation. Points de vue du sud , éd. Sylepse, coll. Alternative sud, 199p.

* 23 Edy FILS-AIME, Décentralisation et mise en oeuvre des stratégies de développement local: analyse du système de gouvernance territoriale du cas de Croix-des-Bouquets, mémoire de maîtrise de science de developpement a l'Université d'Etat d'Haïti, 2012, p. 11.

* 24 Jonas Biringanine, Cours d'Economie du Développement, UOB, G3 SPA, 2013-2014

* 25 Encyclopédie Encarta 2009

* 26 BASENGEZI K, Les activités de la population à Kaziba, TFC, Géographie, ISP/Bukavu, 1980, P.4

* 27 Archive de la chefferie

* 28 Rapport annuel de la chefferie de Kaziba, 3eme trimestre 2012

* 29 Mpinga Kasenda, l'Administration Publique du Zaïre, Paris, A.Pedone, 1973, p57

* 30 Hervé Lubunga Mwindulwa Op. Cit p 5

* 31 Microsoft Encarta 2009

* 32 Cyprien Mushonga Mayembe, Op.Cit p 3

* 33 Jean Pierre Lotoy Ilango Banga, Op. Cit p 2






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