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Le conflit ukrainien et la relance de la guerre froide. Problèmes et perspectives.

( Télécharger le fichier original )
par Fiston KABUE YANGOYI
Université de Lubumbashi - Licence 2014
  

Disponible en mode multipage

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L'essentiel pour les puissances du monde c'est de
mettre fin à la crise Ukrainienne que de l'animer, parce
que cette crise a des potentiels et atouts qui pourront
relancer le monde dans une guerre froide.

Michael Gorbatchev

Page | I

Epigraphe

Page | II

Nous dédions ce travail à notre père Kabue Yangoyi et notre

mère Lupetu Wa Lumu Mado

Kabue Yangoyi Fils

Kabue Yangoyi fils

Page | III

AVANT-PROPOS

Au seuil de ce travail qui sanctionne la fin de nos études universitaires, il nous est important d'exprimer nos sentiments de profonde gratitude envers tous ceux qui, de loin ou de près, nous ont soutenu tant soit peu moralement, matériellement, à franchir ce pas.

Bien que les difficultés aient été nombreuses pour réaliser ce travail, nous avons pu faire l'essentiel, pour présenter une réalité pratique de notre sujet. Il n'est pas moins vrai que c'est grâce aux concours de plusieurs personnes que s'est élaborée cette production scientifique.

Nos remerciements s'adressent au corps professoral de l'université de Lubumbashi en général et en particulier celui de la faculté des sciences sociales politiques et administratives sans oublier le département des Relations Internationales pour leurs soucis de former des futurs cadres universitaires et d'assurer un bon encadrement quelles que soient les conditions les plus difficiles de la vie, pour devenir ce que nous sommes aujourd'hui.

Raison pour laquelle nous rendons hommage et adressons nos profonds remerciements, plus particulièrement au professeur Lwamba Muganza Justin qui, en dépit de ses occupations, a accepté la direction de ce travail, il nous a témoigné sa franche disponibilité à coordonner et à diriger nos pas dans la recherche scientifique. Ses remarques pertinentes, sa rigueur et ses directives constructives nous ont permis de présenter cette oeuvre.

Et toi aimable maman Lupetu wa Lumu Mado, oh ! Maman ton image bénie ne s'effacera jamais dans notre coeur, merci pour ton amour, tes souffrances pénibles et tes actions énergétiques consenties afin de structurer la personne que nous sommes aujourd'hui. Le moment t'est favorable pour que tu éprouves de la joie du fruit de tes entrailles. Que l'éternel Dieu prolonge tes jours ! Merci pour ton soutien.

Nos remerciements à toute la famille Lumu et Kabwe: Odia Lumu Orthence, Ngoyi Mayoyo, Kabwe Muzemba, Dieudonné Mbala, Tshibangu Rufin. Avec qui nous avons connu la joie et la tristesse.

A toi notre meilleure amie Ilunga Wa Mwamba Esther pour avoir partagé nos chagrins et soulagé nos peines loin des yeux mais prêt du coeur.

Avec satisfaction, nous tenons à remercier tous les compagnons de lutte avec lesquels nous avons combattu dans un climat de franche collaboration, émaillé d'un esprit scientifique.

Nous pensons ici à : Kasereka Erick, Ursule Mungeya, Omba Fidèle, Cimanga Trésor, Imbe Serge, Isaac Mungisa, Edouard Badibanga, Tshinyama Honoré, Makanga Briki, Julio Nkumisongo.

Aux amis et connaissances : Ilunga Willy, Mupasa Trésor, Muala Roger, Kande Evariste, Kapend Pitchou, Katende Yannick, Pierrot Okamba, Dimandja Fiston, Emmanuel Kayanda, Sompo Fanny, Bilamba Heritier, Kabanga Junette, Difuma Simon, Madiau Dieubéni, Kasenda Cedrick, Rodrigue Kapend, Ntumba Yannick, Mianda Ruth, Mpunga Destin, Ngoy Patient, Tsasa Norty, Mpala Sylvie, Ilunga Ardy, Shamanya Texas, Kabuayi Clément, Ruth Kambale, Ngongo David, Godelive Ekodi.

Que tous ceux qui, de près ou de loin, d'une manière ou d'une autre, ont contribué à la réussite de ce travail et de notre formation mais dont les noms ne sont pas cités par inadvertance trouvent ainsi à travers ce propos notre gratitude.

A tous et à chacun, nous disons merci.

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INTRODUCTION

I. PRESENTATION DU SUJET

L'idéologie des nouveaux Etats qui s'opposaient à l'empereur et au pape, était de maintenir leur souveraineté donc, de ne pas continuer à dépendre sur une autre autorité extérieure. La volonté des Etats qui ne voulaient céder aucune parcelle de leurs souverainetés, fut consolidée dans le traité de Westphalie du 1648 qui posait les premières bases du droit public Européen et les premières règles entre autre (la souveraineté et l'égalité).1

Le choix de procéder à la clarification conceptuelle, et de dresser une critique littéraire relative à notre thématique.

Nous rédigeons notre travail sur l'Ukraine afin de proposer un cadrage du conflit ukrainien. Cadrer, cela signifie, resituer la crise ukrainienne dans les différents espaces où elle prend sens. Ce faisant, nous rompons avec des analogies historiques qui sont tentantes et trop souvent utilisées au risque de recouvrir des oripeaux (apparence trompeuse) de l'ancienne guerre froide, ce qu'il y a de neuf dans cette crise.

Il est en effet trop commode de pointer du doigt le retour de la guerre froide, d'associer aux événements présents les épisodes les plus dramatiques de l'entre-deux guerre ou encore de mettre en équivalence 1914 et 2014. Ces comparaisons, jouant des similitudes les plus superficielles, risquent fort d'égarer le public. Comparaison, rappelons-le, n'est pas raison.

La crise ukrainienne se situe dans un mode nouveau inauguré par la fin du bloc soviétique (1989-1991). Elle ne peut trouver son sens que dans les transformations ayant affecté le continent européen, plus largement le reste de la planète.

1 Tshimpanga, M., Notes de cours d'histoire diplomatique, deuxième graduat Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2011-2012, inédit

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Nous nous proposons dans ce travail de lire la crise ukrainienne à l'aune des grandes ruptures des vingt dernières années. Nous ne recourons qu'à quelques-unes d'entre elles, ce travail n'ayant pas vocation à fournir une synthèse achevée de la crise

L'Ukraine telle qu'on la connaît actuellement est née en 1991, à la chute de l'URSS, et si on peut parler de pays, il n'est pas sûr que l'on puisse parler de Nation. Cet état de fait prend ses origines dans l'histoire, la religion et la langue. Historiquement, il a bien existé une Ukraine même si elle ne se nommait pas comme cela lorsque Kiev était la principauté la plus puissante et la plus organisée du monde slave (Moscou n'existait même pas alors), mais elle a été détruite par les mongols et ne s'est jamais remise de ses blessures.

L'Ukraine pourra être un champ de bataille idéologique entre deux anciens protagonistes qui ont déjà expérimenté la guerre froide. Si tel est le cas, l'aspect de guerre froide peut avoir des aspects similaires comme la troisième guerre mondiale ; ce qui fait énormément peur aux Européens qui sont alliés directs des Etats-Unis d'Amérique, telle est la diplomatie du couple franco-allemand qui était en visite à Moscou pour solliciter une fin de la crise en Ukraine par la négociation tout en s'opposant à l'intervention militaire préconisée par les Etats-Unis d'Amérique.

II. CHOIX ET INTERET DU SUJET

II.1 Choix du sujet

Le choix porté à ce sujet n'est pas un fait de hasard, parce qu'il est de devoir scientifique que tout chercheur qui aborde un sujet apporte une ou plusieurs motivations. Pour notre part, nous ne pouvons rester indifférent devant la situation que connaît l'Ukraine dans cette crise violente qui semble être importée par les puissances dites grandes puissances. Les relations internationales étant une discipline large et complexe, ce sujet est utile et nous permet en tant que futur analyste des questions internationales

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d'appréhender l'attitude de la communauté internationale. Ce sujet est aussi utile aux chercheurs, car, il leur permet d'appréhender la quintessence de dilemme d'une relance de la guerre froide sur la question Ukrainienne.

II.2 Intérêt du sujet

Nous avons attaché beaucoup d'intérêts à ce sujet vu son importance sur l'interprétation des phénomènes internationaux qui font que son actualité scientifique soit toujours guidée par une vision de triple objectif pratique.

II.2.1 Intérêt sur le plan personnel

Ce sujet nous intéresse individuellement en tant qu'étudiant d'abord, il nous permet d'obtenir le grade de licencié en Relations Internationales et il sanctionne la fin de nos études de deuxième cycle d'une part, et d'autre part en tant que chercheur en Relations Internationales, il nous permet d'analyser et de comprendre les phénomènes qui sont à la base de ces guerres et conflits qui rongent la partie Est de l'Europe et l'Ukraine en particulier, et aussi d'en proposer une solution.

II.2.2 intérêt sur le plan scientifique

L'étude sur laquelle nous focalisons notre attention constitue l'un des phénomènes mondiaux qui intéressent les internationalistes. Cette dissertation qui analyse le conflit Ukrainien et la relance de la guerre froide nous permet de mettre en pratique certains enseignements dispensés au Département des Relations Internationales. Il s'agit notamment de cours tels que les Relations Internationales, histoire diplomatique, la théorie de coopération internationale et les techniques de négociations, la géopolitique, la géostratégie ainsi que la politique étrangère des grandes puissances. Le résultat de cette recherche est une contribution à l'évolution de la science à travers le monde, ce résultat contribue également au débat scientifique et à mettre des données à la disposition d'autres chercheurs.

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II.2.3 intérêt sur le plan sociétal

Dans le cadre de contribuer au succès des Relations Internationales qui sont notre domaine et aussi contribuer à l'édifice du développement du monde, du continent et de notre beau pays qui est la République Démocratique du Congo, ce travail apportera aux générations futures un plus, il leur apportera une connaissance non seulement par sa présentation mais aussi par sa méthode utilisée qui est un ensemble de règles ou procédés pour atteindre la vérité dans les meilleures conditions.

III. Problématique et hypothèse

III.1 Problématique

La problématique est définit comme un concept désignant l'ensemble des problèmes que pose une science, un sujet d'étude dans un contexte idéologique.1 Elle est l'ensemble des orientations, des hypothèses construites autour d'une question principale d'analyse qui permettra de traiter le sujet choisi.

Selon Mulumbati, N,.A., la problématique est l'ensemble d'interrogations que se pose une discipline ou ce que pose un chercheur autour d'un problème donné en vue de comprendre ou d'expliquer un phénomène.2 Dans le même ordre d'idée, Wenu Becker définit la problématique comme une expression de la préoccupation majeure qui circonscrit de façon précise et détermine avec l'absolue clarté les dimensions essentielles de l'objet d'étude que le chercheur se propose de mener.3

Pour notre part, la problématique se conçoit comme une faculté de poser un problème et une préoccupation de tout chercheur de trouver une solution aux problèmes autour d'une préoccupation majeure à savoir : quel est l'impact du conflit Ukrainien sur la relance de la guerre froide ?

1 Mulumbati, N. A., Introduction à la science politique, Lubumbashi, Editions Africa, 1977, p. 16.

2 Idem, p. 16

3 Wenu, B., Recherche scientifique : théorie et pratique, Lubumbashi, Editions Connaissances, 2014, p. 10

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III.2 Hypothèses

Avant de présenter nos hypothèses, il convient de spécifier qu'une hypothèse comporte des qualités. Elle est valide, précise et provisoire. Cette conclusion s'évoque parce qu'elle peut être affirmative, car, entant qu'une proposition provisoire et elle est susceptible d'être révisée, modifiée même carrément abandonnée en cours de la recherche.

Selon Wenu Becker, l'hypothèse est une ou plusieurs propositions qui ne sont que des simples possibilités formulées en guise de réponses provisoires réservées aux préoccupations soulevées par la problématique. Les hypothèses sont des réponses provisoires qui seront, à la lumière de l'analyse, validées ou invalidées.1

Mulumbati, N.A. définit l'hypothèse comme une série des réponses supposées provisoires ; mais invraisemblables au regard des questions soulignées par la problématique.2

Pour notre part, l'hypothèse se conçoit comme des réponses provisoires à un problème posé que nous voulons analyser sur un sujet scientifique. Ces problèmes ou réponses peuvent être affirmés ou encore infirmés dans la suite de notre travail au regard de leurs caractères provisoires.

En nous basant sur notre sujet, et compte tenu de la question à laquelle nous sommes appelés à répondre, il nous sied d'éclaircir que :

La crise de l'Ukraine a profondément transformé la géopolitique du continent européen; elle est en effet l'expression du pluralisme géopolitique né de l'effondrement de l'U.R.S.S. La réintégration de l'Ukraine dans un système de sécurité russe, ou dominé par la Russie, aurait ainsi une influence sur la sécurité européenne, rapprochant l'influence russe des frontières de l'Europe occidentale. Sans l'Ukraine, affirme Brzezinski, la

1 Wenu, B., op.cit., p. 11

2 Mulumbati, N.A., op.cit., p.16

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Russie cesse d'être un empire euro-asiatique. Mais si la Russie reprenait de l'influence sur l'Ukraine, ne serait-ce qu'au moyen d'une union comme elle le fait déjà avec la Biélorussie ou dans le cadre de la C.E.I., elle regagnerait également le potentiel nécessaire pour redevenir un empire puissant. En outre, l'indépendance de l'Ukraine, qui a mis fin à l'empire russe, a offert à la Russie en tant que nation la possibilité de devenir un Etat démocratique et un partenaire de l'Europe. La reconnaissance de l'indépendance ukrainienne comme fait politique et juridique indiscutable figure comme un des indicateurs montrant le progrès de l'assimilation des valeurs démocratiques ainsi que l'abandon des tendances impériales en Russie1.

Nous considérons, de notre part, que la première guerre froide avait comme scène de théâtre l'Allemagne pour enfin s'étendre dans le monde. Actuellement, l'Allemagne s'est déjà réunifiée, comme les grandes puissances cherchent toujours la suprématie mondiale, elles pensent trouver une nouvelle scène de théâtre de leurs forces, pour l'instant l'Ukraine en est une victime.

Les grandes puissances tournent autour des intérêts. Dans le même ordre d'idée, nous trouvons à ces termes que cet antagonisme n'est rien d'autre qu'une nouvelle confrontation est-ouest ; ce sont deux systèmes politiquement et économiquement antagonistes qui s'opposent à l'instar de ce que fut la guerre froide. Ce conflit Ukrainien a des impacts sur une relance de la guerre froide.

La forme de cette guerre froide est spatiale. Moscou regrette la puissance de l'URSS. Et c'est à ce titre qu'il devient un problème pour l'élargissement continu de l'espace atlantique à l'Est. Et l'Occident cherche à morceler l'Est pour mieux asseoir sa suprématie, toutes ces tendances confondues des acteurs précités qui, font l'impact de la relance d'une nouvelle guerre froide.

1 http://www.regard-est.com/home/breve contenu.php?id=156 consulté le10/12/2014 à 02h 30

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IV. Méthode(s) et technique(s)

IV.1 Méthode(s)

Elle est définie par le dictionnaire Larousse comme étant, une marche raisonnée que l'on suit pour arriver à un but, donc une marche rationnelle de l'esprit pour arriver à une connaissance ou à la démonstration d'une vérité1.

Wenu Becker définit la méthode comme étant une procédure logique et désintéressée, commune à toute démarche scientifique et articulée en un ensemble de règle d'application générale2

La méthode est un ensemble d'opérations intellectuelles ou une orientation par laquelle une discipline cherche à atteindre la vérité que l'on poursuit, la démontre et la vérifie, ou encore pour arriver à la compréhension du problème que nous étudions et d'atteindre l'objectif que nous nous sommes assigné ; il est impérieux d'user d'une voie qui est la méthode.

Pour notre part, la méthode est entendue comme une voie à suivre pour découvrir une vérité que l'on veut poursuivre. C'est-à-dire de même que le soldat compte sur son fusil, la méthode en est également pour la science

De ce fait, la méthode est importante dans la réalisation de toute étude scientifique, sa cohérence logique avec le cadre théorique qui permet d'éviter une rupture épistémologique entre les deux. Toutefois, pour bien mener cette étude, nous nous inscrivons dans la perspective de la méthode historique, car, elle nous permet d'appréhender et de comprendre le passé historique du déroulement de la guerre froide entre deux blocs. A côté de cette méthode historique nous allons y associer la méthode analytique, celle-ci consiste à analyser des faits et des situations grâce à des moyens

1 Dictionnaire Larousse, République Démocratique du Congo, France, éditions Larousse, 2008, p.512

2 Wenu, B., op.cit., p.7

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spécifiques, elle nous aidera à comprendre comment l'Ukraine par sa crise pourra être une nouvelle relance de la guerre froide.

IV.2 Technique(s)

Nous entendons par technique, un instrument de procédés opératoires pour récolter les données sur le terrain. Les techniques sont donc l'ensemble des moyens et des procédés qui permettent à un chercheur de rassembler des informations originales ou non originales, sur un sujet donné.1 C'est donc un ensemble des moyens pour récolter les données à la rédaction, aussi donc dans le cadre de notre dissertation, la technique documentaire va nous accompagner dans la récolte des données susceptibles, de nous fournir les éléments nécessaires à la réalisation de notre objectif poursuivi.

Cette technique va nous permettre de consulter les ouvrages, les revues, les articles, l'internet, les journaux et bien d'autres. C'est ici que nous aborderons les points sur la délimitation du champ d'action de son investigation.

V. Délimitation du travail

Toute recherche scientifique doit s'effectuer dans un cadre bien limité dans le temps et dans l'espace, ce qui est logique pour qu'un chercheur arrive au bout de ses investigations.

V.1 Délimitation spatiale

De ce qui précède l'étendue de notre sujet, nous sommes obligé de la délimiter dans le temps et dans l'espace. Pour notre champ d'investigation, nous ne pouvons pas aborder toutes les guerres, conflits du monde, mais, nous avons centré notre étude de manière spatiale sur l'Ukraine.

1 http// wwwgoogle.fr consulté le 12/02/2015 à 03h 45

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V.2 Délimitation temporelle.

Notre sujet se limite à la période bien déterminée pour éviter toute confusion liée à ce sujet. Nous avons centré notre étude sur une période d'accession au pouvoir par le président Petro Porechenko en 2014 jusqu'en février 2015 date marquant le début de processus de paix préconisé par le couple franco-allemand en Russie.

VI. Etat de la question

L'état de la question, c'est l'inventaire des publications existantes dans le domaine de recherche concerné ayant des implications directes ou indirectes avec l'objet de l'étude. Cet inventaire permet au chercheur de situer son apport par rapport à ces travaux... ceci aidera au chercheur à recueillir des informations générales utiles à sa recherche.

Pour bien analyser cette étude, nous avons jugé bon de consulter certains auteurs qui ont déjà analysé la question Ukrainienne

Pour Stefano Spoltore, spécialiste anglais de géopolitique, dans sa publication intitulée « l'Ukraine entre Est et Ouest ».1 Dans cette publication, l'auteur pose la question de savoir : "Ukraine ou petite et grande Russie ?" Et il émet des hypothèses suivantes : La crise ukrainienne a ravivé en Russie de forts sentiments de revanche contre le monde entier, avec le Président Poutine qui s'est immédiatement engagé en personne dans la gestion de la crise. Mais pour comprendre l'importance de l'Ukraine dans la politique de puissance russe il donne quelques précisions afin d'éviter de tomber dans une simplification se limitant au désir de la Russie de reconstituer les anciennes frontières de l'URSS.

Il ajoute encore à la conclusion que Les évènements dramatiques qui, depuis fin 2013, ont affecté l'Ukraine posent de sérieuses interrogations sur les futurs scénarios géopolitiques en Europe et dans le monde. La crise ukrainienne n'est pas uniquement une crise régionale, parce qu'un des pays

1 Http//www. Uef.fr/_stefano-spoltore, Consulté jeudi 12 juin 2014, à 19h 15'

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les plus concernés, la Russie, revient sur la scène politique décidée à jouer, comme dans un passé récent, un rôle de premier plan dans l'échiquier international. Pour les européens il est capital, pour leur survie même, de comprendre le processus en cours.1

A cet effet, l'auteur se démarque avec notre sujet dans le sens que, le conflit Ukrainien est une confrontation idéologique entre l'Est et l'Ouest et nous nous intéressons sur une relance de la guerre froide dans ce conflit.

Gabriel Galice président de GIPRI (Institut International de recherches pour la paix à Genève aborde) ce dilemme de l'Ukraine dans son article « La crise ukrainienne dans une perspective étasunienne et la problématique de l'empire ». Dans cet article, l'auteur se pose cette question l'Ukraine serait-ce un empire Euro-Américain ? Il répond en disant que la prise en étau entre le bloc américano-européen à l'Ouest et la Chine à l'Est, la Russie, pays le plus vaste de la planète (ce qui lui confère une profondeur stratégique intrinsèque), puissance nucléaire, grand fournisseur de gaz virtuellement concurrencé par le gaz de schiste étasunien, se perçoit sur la défensive.2

Nous trouvons que la thématique de l'auteur a des liens intacts avec notre sujet en prévoyant que le conflit en Ukraine apparait comme une démonstration de force des protagonistes de l'Ouest et de l'Est, mais nous demarquons sur la nouvelle guerre froide que ce conflit pourra susciter.

Dans le même ordre d'idée, Zbigniew Brzezinski a abordé aussi la question Ukrainienne dans son ouvrage « le grand échiquier, l'Amérique et le reste du monde ». L'auteur pense que « Le dilemme se résume à un choix entre équilibre tactique et dessein stratégique ». Le « pivot géopolitique » ukrainien fait l'objet de longs développements. Brezinski suggère d'étendre à l'Ukraine le « triangle de Weimer » constitué en 1991 par la France,

1 Http//www. Uef.fr/_stefano-spoltore, Consulté jeudi 12 juin 2014, à 19h 15'

2 http://www.legrandsoir.info/la-crise-ukrainienne-a-travers-le-prisme-strategique-americain.html consulté le 15/01/2015 à 08h 00

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l'Allemagne et la Pologne pour en faire « la colonne vertébrale de la sécurité européenne. » « Une question essentielle se pose : ce scénario se déroulera-t-il dans un environnement apaisé ou dans un contexte de tension avec la Russie.» Nous avons la réponse. Mais le défi lancé aux Russes s'encombre peu désutilités : « Pour que le choix de l'Europe et en conséquence de l'Amérique - se révèle fructueux, la Russie doit satisfaire à deux exigences : tout d'abord rompre sans ambigüité avec son passé impérial ; ensuite, cesser ses tergiversations à propos de l'élargissement des liens politiques et militaires entre l'Europe et l'Amérique.» Bref, un désarmement unilatéral ».1

L'auteur rejoint notre sujet lorsqu'il considère que, l'Ukraine et le pivot géopolitique, mais nous nous démarquons avec lui sur une relance de la guerre froide dans ce conflit.

Gaïdz Minassian journaliste de la maison de presse le monde.fr, s'est également intéressé à la crise Ukrainienne, dans l'une des publications dans le monde.fr, le journaliste a publié « l'Occident-Russie, paix Froide », tout au long de son raisonnement, l'auteur se pose la question de savoir : sommes-nous alors à l'aube d'une nouvelle guerre froide entre l'Occident et la Russie ? Et il émet des réponses suivantes :

La crise ukrainienne apparait une confrontation idéologique sur la lecture du monde et la conduite des affaires internationales. La Russie est parvenue à produire des anticorps, au cours des années 2000, par résister à la doxa géopolitique occidentale. Drogué à l'histoire russe, Vladimir Poutine choisit désormais d'incarner la désoccidentalisation du monde. Raisonnant en termes géopolitiques, les élites russes semblent convaincues du caractère inexorable du déclin occidental. Elles font preuve de condescendance à l'égard du « provincialisme » européen. Cela devrait logiquement conduire le Kremlin à jouer sur le lien transatlantique avec deux approches possibles.

La première consiste à penser que l'UE et les Etats-Unis sont conjointement engagés dans un déclin irréversible. La seconde consiste

1 Brezinski, Z., Le grand échiquier, l'Amérique et le reste du monde, France, éditions Bayard, 2002. pp. 158-159

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anticiper un retour de puissance des Etats-Unis à moyen terme. En effet, la croissance américaine, l'autonomie énergétique, les bénéfices du désengagement devraient ouvrir une nouvelle phase pour Washington à horizon 2016-2018, dates critiques pour Vladimir Poutine. 2013 pourrait bien être le pic du retour de la puissance russe amorcée en 1999.

Tenant compte des idées de l'auteur, il ressort une idée commune avec notre sujet sur la nouvelle guerre froide de la désoccidentalisation de l'Europe par Vladimir Poutine, il se démarque à notre sujet parce que nous nous attelons beaucoup sur le conflit Ukrainien et la relance de la guerre froide.

Fabio Rafael Fiallo dans sa publication du 25 juillet 2014 dans Asie Europe, dans cette publication intitulée « Poutine joue à la guerre froide pour la perdre encore une fois », il Souligne que : pour l'Union Soviétique, l'économie représente aujourd'hui le talon d'Achille de la Russie de Poutine.

L'auteur clôture sa réflexion à ces termes, Poutine essaie à tout prix de rejouer le match de la Guerre Froide avec les méthodes apprises au KGB (service de renseignement Russe). Mais avec une économie mal en point, le destin de la Russie de Poutine ne saura être différent de celui de sa chère Union Soviétique.1

L'auteur se démarque avec notre thème lorsqu'il pense que la crise Ukrainienne s'avère être le match rejoué de la guerre froide, mais nous nous allongeons notre étude sur le conflit Ukrainien et la relance de la guerre froide.

VII. Difficultés rencontrées

Tout travail scientifique ne peut être achevé sans connaitre les difficultés. En effet, pour ce qui concerne notre travail nous avons eu à connaitre les obstacles tels que :

1 http://www.contrepoints.org consulté le 10/12/2024 à 1h00

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V' Les données que nous trouvions étaient toujours en

Français et en Anglais au moment où les Ukrainiens parlent soit l'ukrainien, la langue slave et le russe. Les difficultés quant à ces données étaient que notre champ d'étude était l'Ukraine, les hostilités sur le conflit opposaient l'occident et l'Est de l'Europe. La réalité est que la langué et l'interprétation de nos données subissaient une influence de la part de l'occident où les langues françaises et Anglaises sont parlées.

V' Deuxièmement, les aspects conjoncturels nous ont
causé défaut quant à la réalisation de notre travail. Pas d'électricité, les perturbations des réseaux internet et bien d'autres.

VIII. Subdivisions du travail

Hormis l'introduction et la conclusion générale, le présent travail est réparti en quatre grands chapitres, qui, à leurs tours, sont subdivisés en sections chacune ; chaque section est aussi subdivisée en paragraphes.

V' Le premier chapitre sera axé sur les considérations

générales. Il sera question des définitions des concepts clés et la présentation de l'Ukraine

V' Le deuxième chapitre se focalisera sur le conflit Ukrainien.
Dans ce chapitre il sera question de la description du conflit Ukrainien d'une part, d'autre part de l'internationalisation du conflit Ukrainien

V' Le troisième chapitre fera l'objet de conflit Ukrainien et la
relance de la guerre froide. Dans ce chapitre il sera question d'une démarcation de la fin de la guerre froide dans le monde et la relance de la guerre froide à travers le conflit Ukrainien.

V' Le quatrième chapitre et le dernier de notre travail
analysera les problèmes et perspectives du conflit Ukrainien dans la relance de la guerre froide. Dans ce chapitre les essentiels seront les problèmes soulevés par le conflit ukrainien et les perspectives du conflit Ukrainien.

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CHAPITRE I : GENERALITES

Dans ce chapitre premier de notre travail, il sera question de définir les concepts clés qui seront utilisés dans l'ensemble du travail, notamment : le conflit, la relance, la guerre froide, le problème et la perspective. Dans le même ordre d'idées, nous allons encore présenter notre cadre d'étude qui est l'Ukraine, nous allons montrer la situation géographique et historique, la situation économique, la situation politique et la situation socioculturelle de l'Ukraine.

SECTION I : DEFINITIONS DES CONCEPTS

Dans cette section, il sera question de définir les concepts de conflit, de la relance, de la guerre froide, de problème et perspective.

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§1. CONFLIT

Le conflit est défini par le dictionnaire Larousse comme une opposition d'intérêts entre deux Pays, deux Etats.1

Professeur Mulamba Ngeleka, le définit également comme étant une opposition d'intérêts qui peut ne pas conduire à l'affrontement. Un conflit armé est un combat entre des forces militaires de deux gouvernements ou plus, ou entre un gouvernement et au moins un groupe armé organisé2.

Alors de notre part, nous trouvons que le conflit est une opposition d'opinions, de sentiments entre les idées des pays sur un intérêt qu'ils jugent indispensable.

L'organisation des nations unies distingue plusieurs types de conflits armés :

V' Le conflit entre plusieurs Etats.

V' Le conflit entre des groupes et des communautés
non étatiques.

V' Le conflit entre des groupes non étatiques et des
Etats (guerre interne institutionnalisée).

V' Le conflit entre des groupes, des Etats et des
organisations internationales3.

Les Nations unies considèrent le conflit comme une menace contre la paix, une rupture de la paix ou d'une agression.4

Le professeur Biyoya Makutu, P. estime que ce sont les conflits qui définissent les territoires, structurent l'espace, consolident les groupes, justifient les loyautés et sacrifices, portent aux échanges, aux

1 Dictionnaire Larousse, République Démocratique du Congo, France, éditions Larousse, 2008 p.170

2 Mulamba, N.F., Notes de cours de géostratégie, première licence Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2013-2014.

3 Mulamba, N.F., Notes de cours de Géostratégie, première licence Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2013-2014.

4 Charte de Nations Unies, article 39

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complémentarités, aux équilibres vitaux. Tout ce qui est vivant, végétal, animal, humain, subit cette loi1. Donc, c'est en défendant son originalité qu'un peuple affirme son existence indépendante et participe le mieux au pluralisme générateur de progrès.

2.RELANCE

Le dictionnaire Larousse définit la relance comme, une action de donner une nouvelle activité, une nouvelle vigueur à quelque chose.2

La relance est donc, une remise en route de quelque chose. C'est-à-dire, la relance s'entend comme l'effet de recommencer un fait, une activité, un problème, une affaire ou une situation qu'on avait déjà commencé et cette nouvelle façon de recommencer pourra avoir des mécanismes quasiment différents de précèdent.

3. GUERRE FROIDE

Pour bien comprendre ce concept guerre froide, nous avons préféré d'abord le scinder en deux parties et le rassembler en un mot composé qui est la guerre froide.

La guerre est une lutte armée et organisée entre des Etats, des peuples, etc.3

Froid c'est ce qui est à basse température ou qui donne une impression d'indifférence, d'impossibilité et d'insensibilité.4

Les deux concepts que nous venons de définir constituent ce que nous appelons la guerre froide.

1 Biyoya, M.P., Comprendre les Relations Internationales : les anciens et les nouveaux paradigmes, Kinshasa, Editions Médiaspaul, 2015, p.87

2 Dictionnaire Larousse, République Démocratique du Congo, France, éditions Larousse, 2008, p.691

3 Dictionnaire Larousse, République Démocratique du Congo, France, éditions Larousse, 2008, p.383

4 Idem, p. 353

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L'expression guerre « guerre froide » a été utilisée par le financier américain Bernard Baruch, conseillé du président Roosevelt, voulant dire conflit d'un nouveau type.1

La guerre froide a été définie par Raymond Aron comme étant « une guerre improbable, paix impossible »2

De ce qui précède, nous pouvons dire que la guerre froide, est un qualificatif attribué à l'état des relations entre les États-Unis et leurs alliés et l'ensemble des nations sous contrôle de l'Union soviétique, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Si aucune lutte armée n'a éclaté entre les deux superpuissances, leurs relations économiques et diplomatiques ont été très conflictuelles. Cela s'est traduit également par une intense course aux armements tant conventionnels que nucléaires qui ont débouché rapidement sur un équilibre de la terreur, ainsi que par une multiplication de conflits locaux, où les deux blocs se sont affrontés par pays alliés interposés. Des intérêts divergents ont conduit les deux groupes à une suspicion et à une hostilité de plus en plus intenses, dans un climat de rivalité idéologique croissante.

§4. PROBLEME

Le problème est une question à résoudre par des procédés scientifiques notamment, ce qui est difficile à expliquer, à résoudre.3

Le problème se résout en suivant un canal structuré qui est un procédé, et ce dernier s'entend comme une manière d'agir, de se conduire avec les autres, notamment une méthode à suivre pour une opération, l'exécution de quelque chose selon un certain ordre.

1 Esambu, M.J., syllabus de cours de Relations Internationales, premier graduat Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2013-2014, p.5, Inédit

2 Aron, R., Paix et guerre entre les nations, Paris, Calmann-Lévy, 1961, p.15

3 Dictionnaire Larousse, République Démocratique du Congo, France, éditions Larousse, 2008, p.647

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§5. PERSPECTIVE

Perspective est l'art de présenter sur une surface plan les objectifs tels qu'ils apparaissent à une certaine distance et dans une position donnée. C'est aussi un aspect que présentent les objets vus de loin ou considérés comme un tout.1

Le terme perspective vient du latin « perspicere » qui signifie : un moyen de représenter les objets en trois dimensions. Sur une surface plan en deux dimensions.

C'est la vision de l'image représentée qui correspond alors à la vision des objets dans l'espace. Et ceci grâce aux coups de crayons du peintre provient à présenter sur une taille les choses comme nous le voyons avec la sensation de profondeur.2

SECTION II : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE : UKRAINE

Dans cette section il sera question pour nous de donner une représentation effective de l'Ukraine. En effet, l'accent sera mis d'abord, sur la situation géographique et historique de l'Ukraine, la situation économique de l'Ukraine, la situation politique de l'Ukraine et enfin, la situation socioculturelle de l'Ukraine.

§1. Situation géographique et historique

a) Situation géographique

Ukraine, en ukrainien Ukraïna, pays d'Europe de l'Est. Sa capitale est Kiev.

L'Ukraine est bornée au nord par la Biélorussie, au nord et à l'est par la Russie, au sud par la mer Noire et la mer d'Azov, au sud-ouest

1 Idem, p.601

2 http :// www.espace-science.org/17229html, Consulté le 12/02/2015 à 18h 30

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par la Moldavie et la Roumanie, et à l'ouest par la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne.

Ancienne République socialiste soviétique d'Ukraine dans le cadre de l'URSS, l'Ukraine est membre associé de la Communauté des États indépendants (CEI), qui a succédé à l'URSS en 19911.

Le climat de l'Ukraine est de type continental tempéré tandis qu'un climat subméditerranéen prédomine dans les parties méridionales de la Crimée. Les températures moyennes hivernales varient entre - 8 °C et 2 °C (- 6 °C à Kiev), alors que les températures estivales sont comprises entre 17 °C et 25 °C (19 °C à Kiev). La côte de la mer Noire est parfois gelée en hiver, et aucun port ukrainien n'est en permanence libre de glace.2

Les précipitations vont en décroissant du nord vers le sud. C'est dans les Carpates qu'elles sont les plus importantes, dépassant 1 500 mm par an. Elles sont plus faibles dans les plaines littorales de la mer Noire, où elles atteignent en moyenne 300 mm par an.

Avec une population estimée en 2008 à 46 millions d'habitants, l'Ukraine est le deuxième pays le plus peuplé de l'ex-URSS, après la Russie. La densité moyenne de population est de 96,6 habitants au km2. Le peuplement est le plus dense dans les régions de l'extrême Est et de l'Ouest, le centre du pays étant relativement moins peuplé, à l'exception de Kiev.

Ukraine : données-clés de la démographie

Population

46 007 711 habitants (2008)

Densité de population

99,6 habitants au km2 (2008)

Taux de fécondité

1,27 enfant(s) par femme (2008)

Taux de mortalité

10,5 % (2008)

1 Channon, J., Atlas historique de la Russie, Paris, éd. Autrement, 1997 p. 144

2 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Consulté le 15 janvier 2015 à 09h 00

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Taux de mortalité infantile

4,3 %(2008)

Taux de croissance de la population

-0,09 % (2008)

Espérance de vie

hommes : 73 ans (2008)

femmes : 80,7 ans (2008)

Population par tranches d'âge

moins de 25 ans : 25,6 % (2008)

25-64 ans : 58,1 % (2008)
plus de 65 ans : 16,3 % (2008)

Taux d'urbanisation

50,8 % (2005)

Taux d'alphabétisation

hommes : 99,7 % (2005)

femmes : 99,6 % (2005)

IDH

0,917 (2006)

http://www.donnécléf-ukraine.uk consulté le 12/02/2015 à 01h 00

Pour la période 1995-2005, le taux de croissance décennal de la population a été négatif (-7,6 %). Les bouleversements politiques, leurs conséquences au niveau économique et social sont les causes essentielles d'une tendance qui ne semble pas devoir s'inverser pour les années à venir.

Les Ukrainiens représentent 77,8 % de la population (estimation de 2004). Les Russes constituent 17,3 % de la population. Les autres minorités sont notamment les Biélorusses (0,6 %), les Moldaves (0,5 %), les Tatars de Crimée (0,5 %), les Bulgares (0,4 %), les Hongrois (0,3 %), les Roumains (0,3 %) et les Polonais (0,3 %).1

Sur le plan administratif, l'Ukraine comprend 24 provinces (oblast) divisées en districts (rayon), la République autonome de Crimée et deux villes à statut spécial, Kiev et Sebastopol.

1 Marchand, P., Atlas géopolitique de la Russie, Paris, éd. Autrement, 2012. p. 22

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En 2005, 67,3 % de la population résidait en zone urbaine. Kiev, la capitale, est la plus grande ville du pays avec une population estimée à 2 618 000 habitants en 2003. Les autres villes importantes sont Kharkiv (1 445 173 habitants), important carrefour ferroviaire et routier entre la Russie et le Donbass ; Dnipropetrovsk (1 040 000 habitants), la principale ville industrielle du pays ; Donetsk (991 310 habitants), gigantesque pôle industriel en bordure du Donbass ; Odessa (989 468 habitants), le principal port de commerce et de pêche du pays ; Lviv (Lvov) (727 061 habitants), grand centre culturel et noeud de communications à la frontière avec la Pologne ; Marioupol (492 000 habitants), port important pour ses chantiers navals et ses industries agroalimentaires, sur la mer d'Azov.1

b) L'histoire de l'Ukraine

Initialement peuplée par les Scythes, puis par les Sarmates, l'Ukraine subit plusieurs vagues d'invasions barbares avant que les Varègues ne s'y installent et ne fondent, en 822, la principauté de Kiev, capitale du premier État russe aux XIe et XIIe siècles.

Au XIIIe siècle, les Mongols envahissent la région, provoquant le démembrement de la Russie kiévienne. À l'ouest, la principauté de Galicie-Volhynie, fondée en 1199, souffre moins de l'invasion mongole que le reste de la région, mais passe sous le contrôle de la Pologne au XIVe siècle. Au même moment, Kiev et sa région sont conquises par la Lituanie, puis deviennent possessions polonaises. La Pologne, cependant, ne réussit pas à soumettre les Cosaques zaporogues, alliés de la Russie.2

Les terres situées à l'est du Dniepr sont cédées à la Russie en 1667, lors du traité d'Androussovo. Le reste de l'Ukraine, à l'exception de la

1 Idem, p.50

2 Marchand, P., op.cit., p.70

1 Idem, p.89

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Galicie rattachée à l'Empire austro-hongrois de 1772 à 1919, est annexé par l'Empire russe après le second partage de la Pologne en 1793.1

Au cours de la Première Guerre mondiale, à la suite de la Révolution bolchevique de 1917, l'Ukraine, où un puissant nationalisme n'a cessé d'être entretenu, proclame son indépendance. Dans le même temps, en Galicie, en Bucovine et en Ukraine carpatique, les Ukrainiens sous domination autrichienne s'affranchissent et fondent, en 1918, leur propre république en Galicie orientale ; celle-ci ne tarde pas à rejoindre l'Ukraine russe pour former une fédération. Un an plus tard, cependant, la Galicie orientale devient un protectorat polonais après la conférence de Paris.

Proclamée en novembre 1917, la République autonome ukrainienne, dirigée depuis Kiev par Simon Petlioura, a face à elle, dès décembre 1917, une république soviétique d'Ukraine, soutenue par les bolcheviques, basée à Kharkiv et dirigée par Rakoski. Occupée jusqu'en décembre 1918 par les armées allemandes après la signature du traité de Brest-Litovsk (mars 1918), l'Ukraine, de nouveau dirigée par le gouvernement de Petlioura, voit se dérouler jusqu'en 1921 de violents combats qui opposent les armées blanches de Wrangel et Denikine aux bolcheviques.

En 1920, le gouvernement nationaliste s'allie avec la Pologne dans une guerre contre la Russie, mais l'avancée des troupes bolcheviques permet au gouvernement soviétique de prendre le contrôle de l'Ukraine, finalement partagée lors du traité de Riga (1921) entre la Pologne, qui se voit attribuer la Galicie orientale et la Volhynie, et la Russie soviétique, qui crée en 1922 la République fédérée d'Ukraine.

Jusqu'en 1939, l'URSS fait tout pour éliminer le nationalisme ukrainien. La république subit la collectivisation forcée de l'agriculture et la

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réquisition des denrées alimentaires dans les campagnes, cause d'une effroyable famine en 1932-1933.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, après la conquête de la Pologne orientale par les Soviétiques en septembre 1939, la Galicie polonaise est rattachée à la RSS d'Ukraine. Quand les Allemands envahissent l'Ukraine en 1941, les nationalistes ukrainiens, espérant qu'une république autonome pourrait voir le jour sous protection nazie, se montrent très favorables à l'occupation. L'Ukraine est reprise par l'Armée rouge en 1944. Accusés collectivement de « collaboration », les Ukrainiens subissent une terrible répression. La même année, des régions de la Bessarabie et du nord de la Bucovine, qui étaient roumaines, lui sont rattachées ainsi que la région de Ruthénie en 1945.

Souvenir de l'ancienne indépendance du pays, la RSS d'Ukraine devient membre à part entière des Nations unies en 1945. La Crimée, qui faisait partie de la république de Russie, est rattachée à l'Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. À partir de ce moment et jusqu'en 1991, date de la chute du communisme en URSS, l'histoire de l'Ukraine suit un cours parallèle à celle de l'URSS.

L'élection présidentielle qui se déroule à l'automne 2004 entraîne une grave crise politique, après que le candidat du pouvoir, le Premier ministre Viktor Ianoukovitch, a été proclamé vainqueur au second tour en dépit des protestations de l'opposition et des observateurs internationaux en particulier ceux de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Un vaste mouvement populaire, prenant le nom de « révolution orange », manifeste pacifiquement son soutien au candidat de la coalition d'opposition, Viktor Iouchtchenko, qui porte sur son visage les traces d'un empoisonnement à la dioxine. Sous la pression de la rue et de la communauté internationale (Union européenne et États-Unis en tête), et contre les menées du puissant voisin russe, la Cour suprême déclare invalide le scrutin en raison de l'ampleur des fraudes et ordonne la tenue

1 Iouchtchenko, Viktor. Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008. Consulté le 15 janvier 2015 à 09h 00

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d'un nouveau second tour. Cette grave crise politique met en lumière les divergences entre les régions de l'ouest de l'Ukraine, pro-occidentales, et sa partie orientale, russophone et favorable à Viktor Ianoukovitch.

Un nouveau scrutin se tient en décembre 2004, qui voit Viktor Iouchtchenko l'emporter avec 52 % des suffrages, alors que la participation s'élève à 77 %. Viktor Ianoukovitch lance des recours, mais il démissionne finalement de ses fonctions de Premier ministre quelques jours plus tard, sans toutefois reconnaître sa défaite. Le nouveau président entend mettre en oeuvre une politique radicalement différente de celle de son prédécesseur, qui rompe avec les anciennes pratiques, au premier chef desquelles se trouve la corruption. Figure de proue de la « révolution orange », Ioulia Timochenko est nommée au poste de Premier ministre, et triomphalement investie par le Parlement ukrainien par 375 voix pour sur 450 députés et aucune contre1.

Le nouveau gouvernement ukrainien met en oeuvre la transition vers une économie de marché nécessaire à son intégration européenne (notamment un programme de privatisations) et tente d'affranchir le pays de sa tutelle russe. Toutefois, dès le printemps 2005, la « guerre du gaz » menée par la Russie, alors que l'Ukraine est très dépendante de son voisin russe pour ses importations énergétiques, témoigne de la difficulté pour la nation ukrainienne de restructurer ses relations avec son grand voisin et de trouver sa place sur la scène internationale. En outre, la situation socio-économique se dégrade tandis que la coalition orange est rapidement fragilisée par des divisions et des accusations de corruption. Au mois de septembre 2005, le président Iouchtchenko choisit de limoger le gouvernement et nomme au poste de Premier ministre un économiste libéral, Iouri Ekhanourov, qui est approuvé par le Parlement à la suite d'un compromis passé avec l'opposition, et qui effectue aussitôt une visite officielle en Russie dans le but d'apaiser les relations entre les deux pays.

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Lors des élections législatives de mars 2006, le président Iouchtchenko subit un sérieux revers. Avec un peu moins de 14 % des suffrages (soit 81 des 450 sièges du Parlement), sa formation Notre Ukraine n'arrive qu'en troisième position, derrière le Parti des régions de Viktor Ianoukovitch (32,1 % des suffrages et 186 sièges) et le Bloc de Ioulia Timochenko (22,3 % des suffrages et 129 sièges) les socialistes remportent 33 sièges et les communistes 21.

Plusieurs mois de négociations et des revirements d'alliance sont nécessaires à la formation, au mois d'août suivant, d'un gouvernement de coalition entre le Parti des régions et les socialistes, dirigé par son ancien adversaire, Viktor Ianoukovitch.

Le système politique rendant toute cohabitation très difficile, le président dissout le parlement après plusieurs mois de conflit avec la majorité gouvernementale. Les nouvelles élections, en septembre 2007, sont remportées par le Parti des régions devant le Bloc Ioulia Timochenko, en forte progression, qui détient la majorité en s'alliant à Notre Ukraine. Ioulia Timochenko est nommée Premier ministre.1

§2. Situation économique de l'Ukraine

Nous avons jugé bon d'expliquer la situation économique de l'Ukraine en tenant compte de trois secteurs de l'économie, notamment secteur primaire (agricole), secteur secondaire (industrie) et enfin, le secteur tertiaire (biens et services).

De prime abord, monnaie Ukrainienne s'appelle « hrivna »

La production agricole de cet ancien « grenier à blé » de l'URSS a beaucoup souffert des conséquences de l'indépendance et de la rupture des liens économiques et commerciaux avec les républiques de l'ex-URSS. D'une manière générale, tous les chiffres de la production agricole se sont

1 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Consulté le 15 janvier 2015 à 09h 00

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effondrés. La production céréalière de l'Ukraine, encore équivalente à celle de la France en 1990, a ainsi enregistré une chute de plus de 40 % en 1995, et n'était plus qu'au 24e rang mondial en 2003.

En 2006, l'agriculture occupait 19,4 % de la population active et constituait 8,7 % du PIB. Avec 57,6 % de terres cultivées (2005), l'Ukraine est un riche pays agricole. Elle est un producteur et un exportateur important d'une grande variété de produits. Elle compte parmi les premiers producteurs mondiaux de pommes de terre, de betteraves à sucre et d'orge. Parmi les autres productions, on trouve le blé, le maïs, le soja, les légumes, le tournesol et le lin. Le vin et les fruits produits en Crimée ne sont pas négligeables. L'élevage joue également un grand rôle : l'Ukraine possède un cheptel porcin considérable et un cheptel bovin important

Deuxièmement dans le secteur secondaire, ce secteur occupait 24,2 % de la population active et constituait 34,6 % du PIB en 2006contre 50 % en 1995. Le pays est parmi les premiers producteurs mondiaux de manganèse, de charbon, d'acier ou encore de minerai de fer. Les vastes ressources minières de l'Ukraine sont à la base de son industrie et lui donnent un potentiel de croissance économique important.

La principale concentration industrielle de l'Ukraine est située dans le Donbass, à proximité des gisements miniers. L'Ukraine produisait autrefois un tiers du minerai de fer, de l'acier et des produits chimiques de l'URSS. De nos jours, elle s'oriente graduellement vers de nouvelles productions afin de tirer avantage des nouvelles conditions économiques, malgré les handicaps qui touchent les industries plus anciennes. Les principales productions industrielles sont la mécanique lourde, les produits chimiques, les équipements de transport (notamment les automobiles), les textiles et les produits alimentaires.

La production énergétique, en déclin depuis l'indépendance, repose sur le charbon et le nucléaire. L'économie ukrainienne demeure, comme par le passé, fortement tributaire de la Russie et du Turkménistan en

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ce qui concerne le pétrole et le gaz naturel, pourtant abondants dans le pays. Le manque de ressources énergétiques a conduit les gouvernants ukrainiens à maintenir en activité, malgré les problèmes de sécurité, cinq centrales nucléaires, parmi lesquelles Tchernobyl, jusqu'en décembre 2000.

Troisièmement, en 2006 le secteur tertiaire employait 56,4 % de la population active et constituait 56,7 % du PIB.

18,9 millions de touristes ont visité l'Ukraine en 2006 générant 3,5 milliards de dollars de revenus. Comme dans le passé, les Russes et les Polonais sont nombreux à se rendre en Crimée pour goûter aux plaisirs balnéaires ou encore à Kiev, la « ville aux quatre cents églises », capitale historique du premier État russe.

Un coupon monétaire intérimaire, le karbovanets, a été émis en novembre 1992, en remplacement du rouble russe avec lequel il était complètement convertible. Cependant, le karbovanets a été sujet à une hyperinflation, phénomène qui, combiné avec le déficit permanent du budget de l'État, a incité le FMI et la Banque mondiale à suspendre leurs aides à plusieurs reprises. En septembre 1996, une nouvelle monnaie, l'hrivna, divisible en 100 kopiaks, a été mise en circulation et fait preuve d'une grande stabilité.1

Les secteurs économies étant constitués, nous ne pouvons pas omettre l'aspect du commerce international, parce que dernier revient à notre qualité en tant internationaliste de comparer cette économie Ukrainienne aux autres économies, mais aussi de savoir les partenaires économiques de ce pays.

En effet, Les principaux partenaires commerciaux de l'Ukraine sont la Russie, l'Allemagne, la Turquie, le Turkménistan et l'Italie.

1 Channon, J., op.cit., p.145

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§3. Situation politique de l'Ukraine

L'Ukraine est une république démocratique indépendante selon la proclamation d'indépendance rédigée par l'ancien Soviet suprême de la RSS d'Ukraine en août 1991. L'indépendance vis-à-vis de l'URSS et l'accession au statut d'État ont été ratifiées par référendum en décembre 1991. La nouvelle Constitution a été adoptée en juin 1996. Plusieurs réformes ont fait évoluer la Constitution vers un régime présidentiel à l'instar du système adopté en Russie. Mais une réforme constitutionnelle adoptée en décembre 2004, et entrée en vigueur en janvier 2006, renforce les pouvoirs du Parlement et du Premier ministre et diminue ceux du président de la République. Elle s'inscrit dans le cadre de la transition démocratique mise en place en 2005, sous la pression d'un très vaste mouvement populaire connu sous le nom de « révolution orange », qui a mis fin au gouvernement pro-russe de Leonid Koutchma et de son dauphin Viktor Ianoukovitch, et porté au pouvoir Viktor Iouchtchenko1.

Le président de la République est le chef de l'État. Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. Son mandat est renouvelable une fois. Le Premier ministre est le chef du gouvernement. Nommé par le Président jusqu'à la réforme de 2006, il est désormais désigné par le Parlement, qui désigne aussi la plupart des membres du gouvernement à l'exception des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, dont la nomination relève du domaine réservé du président de la République.

Le pouvoir législatif est exercé par un Parlement unicaméral, constitué du Conseil suprême (Verkhovna Rada). Celui-ci est composé de 450 membres élus au suffrage universel direct pour un mandat de quatre ans.2

1 http://www.jamestown.org/single/?no cache=1&tx ttnews [archive][swords]=8fd5893941d69d0be3f378576261ae3e&tx _ttnews[any_of_the_words]=ukraine&tx_ttnews[tt_news]=36305&tx_ttnews[backPid]=7&cHash=4348bfeb73 consulté le 22/12/2014 à 18h 45

2 Channon, J., op.cit., p.145

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De nombreux partis politiques se sont créés dans les années qui ont précédé ou suivi la proclamation de l'indépendance. Au lendemain de la révolution orange, l'échiquier politique ukrainien apparaît divisé en trois camps : la formation Notre Ukraine, qui rassemble les partisans du président Iouchtchenko, favorable au rapprochement avec l'Ouest et l'Union européenne ; le Bloc de Ioulia Timochenko (La Patrie), constitué autour de la figure emblématique de la révolution orange ; et le Parti des régions, formation pro-russe conduite par Viktor Ianoukovitch. Les autres principaux partis politiques sont le Parti communiste d'Ukraine (KPU) et le Parti socialiste d'Ukraine (SPU).1

En 2003, l'État a consacré 2,1 % du produit intérieur brut (PIB) à la Défense. Les forces armées de l'Ukraine comptaient 187 600 hommes.

§4. Situation socioculturelle de l'Ukraine

La langue officielle est l'ukrainien, langue slave proche du russe et du biélorusse. Longtemps langue de formation des élites, le russe est également largement utilisé.

La religion orthodoxe est celle de la majorité des Ukrainiens, qui reconnaissent soit l'autorité du patriarcat de Moscou, soit celle du patriarcat autocéphale de Kiev. L'Église uniate compte au moins 5 millions de fidèles, tandis que les minorités hongroise et polonaise, géographiquement situées à l'ouest du pays, sont de confession catholique romaine. On comptait environ 500 000 juifs au début du XXIe siècle en Ukraine2.

1 Idem, p.160

2 Boyko, N., Églises orthodoxes et identité nationale en Ukraine post-soviétique, Paris, Editions CNRS, 2005. pp. 83-87

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Le 21 février 2014, le président ukrainien Ianoukovitch quittait le pouvoir, après l'échec de la répression brutale de manifestations

CHAPITRE II : LE CONFLIT UKRAINIEN

Dans ce chapitre le deuxième de notre travail, il sera question de décrire le conflit Ukrainien, de donner les origines du conflit, les acteurs du conflit et le déroulement des évènements d'une part, d'autre part, ce chapitre tiendra compte de l'internationalisation du conflit Ukrainien, notamment la position des grandes puissances dans ce conflit entre autres, la position de la Russie, la Chine, l'Union Européenne et les Etats-Unis d'Amérique.

SECTION 1 : DESCRIPTION DU CONFLIT UKRAINIEN

Cette section se basera uniquement à l'explication du conflit

Ukrainien.

§1. Origine du conflit ukrainien

En entrant en jeu, nous trouvons que l'opposition ukrainienne est mobilisée depuis la décision surprise du pouvoir, fin novembre 2013, de renoncer à un accord économique avec l'Union européenne, en préparation depuis plusieurs années, au profit de relations resserrées avec la Russie. La contestation s'est alors embrasée.

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populaires elles-mêmes de plus en plus violentes, concentrées pour l'essentiel sur la place Maïdan, à Kiev. Ce qui devait être une solution à une crise politique aiguë s'avère déchaîner un nouveau flot d'événements.

C'est dire à quel point on pourrait être tentés d'interpréter ce qui se passe en Ukraine comme un épisode d'une nouvelle guerre froide, entre le camp de la démocratie et celui des régimes autoritaires. Comme souvent, la prolifération informationnelle et communicationnelle invite à prendre de la hauteur et à tenter de mieux comprendre ce qui, dans l'identité profonde du territoire ukrainien, peut expliquer les actions des différents acteurs de cette "révolution", dont les effets et conséquences sont loin d'être aujourd'hui maîtrisés.1

Les affrontements sur la place Maidan à Kiev ont connu une accalmie suite à l'accord trouvé dans l'après-midi du 22 février 2014 entre le président Ianoukovitch et l'opposition politique. Une telle trêve a-t-elle une chance de déboucher sur un réel apaisement étant donné l'intensité des antagonismes qui persistent entre les deux camps.2

Il faut percevoir cette trêve comme un cessez-le-feu, une fenêtre temporaire d'accalmie ouvrant la voie à des discussions plus profondes. Mais les plaies sont effectivement encore béantes entre les soutiens du régime de Ianoukovitch et les aides européennes et américaines en faveur d'un changement réel de politique en Ukraine. L'enjeu de la stabilisation de l'Ukraine est un processus de négociations entre le pouvoir et les représentants des manifestants qui va bien au-delà des objectifs fixés aujourd'hui.

La question n'est plus de savoir si le départ du président Ianoukovitch est une nécessité mais quand cela se fera et dans quelles conditions.

1 Marchand, P., op.cit., p. 59

2 http://www.atlantico.fr/decryptage/tout-qu-faut-savoir-pour-vraiment-comprendre-conflit-ukrainien-quentin-michaud-989930.html#txsCdT50kkqkbY8W.99 consulté le 02/03/2015 à 02h 30

1 http://www.atlantico.fr/decryptage/tout-qu-faut-savoir-pour-vraiment-comprendre-conflit-ukrainien-quentin-michaud-989930.html#txsCdT50kkqkbY8W.99 consulté le 02/03/2015 à 02h 30

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Les évènements sur la place Maidan montrent une fragmentation du pays, à la fois régionale et politique. Une partie du pays est attachée à ce que l'on pourrait appeler "les idéaux européens" et souhaite un rapprochement avec l'Union européenne. Ce rapprochement pourrait apporter un nouveau moyen pour écouler les produits Ukrainiens et surtout permettre, à terme, à la population de travailler en Europe de l'Ouest. On a tendance à mettre en avant les idéaux mais il faut garder à l'esprit l'importance des perspectives économiques pour une partie de la population. Parallèlement, les pro-européens bénéficient du soutien d'une partie des industriels et du monde politique. Ces derniers sont pour un rapprochement et cherchent à augmenter leur influence dans le pays grâce aux manifestations. L'importance des "Élites" favorables au rapprochement avec l'Europe montre qu'il s'agit d'un conflit entre différentes parties du pays mais également différents groupes politiques et industriels dans le pays qui semblent sauvegarder leurs intérêts.1

L'est du pays, principalement la Crimée est plus proche de la Russie. Cet attrait s'explique du fait que la population parle déjà russe (voir dispose d'un passeport) ou à de la famille au sein de la Fédération. Nul besoin d'expliquer qu'il est plus simple pour ces personnes de travailler en Russie et qu'un éloignement avec elle, aurait des conséquences sur leur niveau de vie et sur les relations culturelles. Cette partie du pays est naturellement soutenue par la Russie et par le Président Poutine qui voit en l'Ukraine le pilier de la fondation du projet d'Union eurasiatique. Sans Ukraine, le projet de retour de la Russie sur la scène internationale serait plus difficile à atteindre. C'est la raison pour laquelle la Russie s'intéresse autant à l'Ukraine et n'hésite pas à utiliser cette partie de la population pour déstabiliser le pays en avançant la possibilité d'une fragmentation

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(Fédéralisme Ukrainien plus prononcé) que pro-européens comme anti-européens ne souhaitent pas1.

Pour ce qui est des manifestations, elles font suite à la révolution Orange. Pour résumer et contrairement aux apparences, aucune solution n'avait été trouvée à cette époque. Il est fort probable que les tensions continuent puis s'arrêtent sans déboucher sur une guerre civile (personne n'aurait à y gagner ni politiquement ni économiquement). La Russie devrait pousser le président Ukrainien à calmer le jeu pendant un temps pour justement éviter que l'Union européenne n'intervienne trop. Une fois les promesses faites, il y aura sans doute un retour progressif du pouvoir Ukrainien pro-Russe. Cette situation s'explique par le fait que du sort de l'Ukraine dépend celui de l'extension de l'Union européenne en Moldavie et en Géorgie ainsi que de l'élargissement de l'OTAN. Il n'est donc pas envisageable pour la Russie de lâcher l'Ukraine.

Pour ce qui est de l'Union européenne, il faut trouver une solution mais une solution ne signifiera pas l'intégration. Le pouvoir aura donc le temps de se pencher par la suite sur la planification de son retour et, plus intéressant, la possibilité d'une réelle fragmentation, bien que peu probable.

La phase la plus hostile est le fait que le gouvernement Ukrainien avait interdit la diffusion des médias Russes sur les territoires, l'effet ce même gouvernement prônait la suppression de la langue russe comme une deuxième langue nationale au moment où la partie Est de l'Ukraine par la langue Russe, et cette partie veut s'approcher à la Russie qu'en Europe.

1 Levesque, J., Annexion de la Crimée par la Russie : quelle est la stratégie du Kremlin en Ukraine ?, Paris, éd. Découverte, 2014. pp. 36-40

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§2. Les acteurs du conflit Ukrainien

Le conflit Ukrainien commence à l'intérieur du pays avec les ambitions de diriger le pays. En effet, les acteurs directs de ce conflit sont les Ukrainiens, par l'implication indirecte nous trouvons les forces internationales qui cherchent leurs hégémonies dans le territoire Ukrainien pour bien prendre l'élan de la prédominance dans la partie eurasiatique.

On ne peut pas parler de conflit sans qu'il ait des acteurs, dans le cas de conflit Ukrainien les acteurs ne devraient-être indispensables. Les Ukrainiens s'opposent en deux camps dont l'un est composait de séparatiste pro-Russe et l'autre camp est composait du gouvernement ukrainien qui aspire devenir partenaire de l'occident.

Les séparatistes pro-russes ne veulent pas que l'Ukraine soit partenaire de l'occident au détriment de la Russie qui, pour eux est considérée comme leur alliée historique, culturelle et économique.

De l'autre côté du pouvoir en place les objectifs sont indéfinis. Le gouvernement Ukrainien n'est pas à mesure de contrôler la sécurité de son pays.

Un scénario s'est passé en 2014, au même moment que le gouvernement organisé les élections qui, au finish c'est le président Porencheco qui était élu, de l'autre côté de séparatistes d'autres élections sont organisées. Le pays certes est dans le chaos, mais ce chaos est encouragé par quelques puissances constituant la communauté internationale.

Le sentiment de la communauté internationale était partagé lors de déroulement de ces deux élections Ukrainiennes. L'occident avait accepté le résultat des élections du gouvernement Ukrainien, cette position de l'occident semble être une position erronée parce qu'une grande partie de

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l'Est de l'Ukraine était contrôlée par les forces séparatistes et cette partie n'avait pas connu les élections. De ce qui précède, nous avons compris que l'occident est pour la division territoriale Ukrainienne notre position s'explique au fait que, ces élections n'étaient pas organisées sur l'ensemble de territoire Ukrainien, alors quelle raison qui les a poussé à accepter le résultat de dites élections.

En outre, la Russie qui semble être partenaire des séparatistes a joué un rôle catalyseur dans ce conflit ukrainien. Comme dans le cas précédent, les élections Ukrainiennes faisaient débat sur la scène internationale ce qui avait poussé aussi la Russie à admettre le résultat des élections organisées par les séparatistes même en les donnant quelques matériels les permettant à bien réaliser le déroulement de ces dites élections.

Donc, les acteurs engagés dans ce conflit Ukrainien sont les séparatistes pro-russes qu'on considère par les occidentaux et le gouvernement Ukrainien comme une rébellion.

Comme nous l'avons dit au début de ce paragraphe qu'un conflit ne peut pas être unilatéral, les séparatistes pro-russes s'affrontent au gouvernement du président Porechenko avec une menace de s'autogouverné en claire, les séparatistes veulent-être indépendants, ils veulent la sécession.

§3. DEROULEMENT DES EVENEMENTS

Ce paragraphe s'intéresse au déroulement de conflit. Dans ce paragraphe, il sied d'expliquer les parties Ukrainiennes engagées dans ce conflit et l'Ukraine que nous parlons dans ce paragraphe est intégrale, donc l'Ukraine qui avait accédé à l'indépendance en 11991.

Le 23 février 2014, Ianoukovitch fuit en Russie et l'opposition prend le pouvoir. Débute alors une crise entre les deux pays et l'occupation par des troupes pro-russes de la Crimée et des manifestations dans les villes russophones de l'est de l'Ukraine (telles que Donetsk), la Russie ne

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reconnaissant pas la légitimité du nouveau gouvernement ukrainien, qualifiant son accession au pouvoir de coup d'État.

Le 21 mars 2014, l'Ukraine signe le volet politique du Partenariat oriental avec l'Union européenne, dont le rejet par Viktor Ianoukovytch avait déclenché les manifestations d'Euromaïdan.1

Donc c'est une crise nationale qui est animée par les adorateurs de guerre, comme c'est la guerre, les premières victimes sont les civils innocemment tuées de part et d'autres et deuxièmement les militaires. Concernant les militaires, nous signalons que ces militaires sont tous Ukrainiens qui sont jusqu'alors engagés dans cette crise.

Section II : l'internationalisation du conflit Ukrainien

Dans cette section il sera question de démontrer justement, l'internationalisation du conflit donc l'implication des puissances extérieures dans la crise de l'Ukraine. En effet, ce conflit a subi des influences directes et indirectes des puissances internationales telles : la Russie, l'union européenne, la Chine, les U.S.A.

§1 la position des grandes puissances dans le conflit Ukrainien.

1.1 La Russie

La Russie a l'influence dans le conflit de l'Ukraine par rapport aux autres pays dans le monde. L'influence Russe s'avère importante suite à son rapport à l'Occident, à son passé, à sa puissance perdue. Si les visions géopolitiques globales et l'imaginaire impérial russes ont à juste titre été présentés comme des facteurs explicatifs de la politique actuelle, les perceptions régionales des événements ukrainiens tant en Russie que dans les autres Etats issus de l'URSS ont été moins prises en compte. Pourtant,

1 http://www.france24.com consulté le 12/11/2014 à 01h 00

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les attentes, les espoirs ou les craintes que ceux-ci ont suscités dans l'espace postsoviétique ont pesé sur les décisions de V. Poutine.

Loin d'être exclusivement déterminées par les héritages du passé ou des éléments structurels (ressources naturelles, transit énergétique, etc.), ces perceptions et les réactions qu'elles provoquent sont forgées par la crise elle-même. Sans préjuger des évolutions à venir, il convient d'analyser ce que provoquent sa dynamique interne et les incertitudes qu'elle fait naître. Le président Poutine dans sa politique trouve que :

? sur les relations entre la Russie et l'Ukraine : la

première a peut-être gagné la Crimée, mais, du fait du traumatisme provoqué par ce coup de force, elle risque d'avoir perdu l'Ukraine en la repoussant vers l'Europe, ce qui bouleverse les équilibres au centre du vieux continent et ceux entre l'UE et la Russie

? sur les rapports entre la Russie et ses autres

partenaires de l'espace postsoviétique qui ne se sont pas précipités pour soutenir la démarche russe, ainsi que sur le projet d'Union eurasienne, imaginé par V. Poutine pour concurrencer les accords d'association proposés par l'UE, un projet qui paraît aujourd'hui sérieusement ébranlé

? sur les rapports entre le pouvoir et les sociétés des

Etats de la région qui ont mis en place un régime de type autoritaire (notamment ceux d'Asie centrale, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie)1

1.2 L'Union européenne

L'annexion de la Crimée par la Russie a incité l'Union européenne à prendre position sur ses frontières politiques ultimes. Son indécision quant à un éventuel élargissement aux Etats post-soviétiques, autres que les pays Baltes, est difficilement durable puisque le président

1 Frédéric, C., « la crise Ukrainienne vue par le chercheur » in Institut de recherche stratégique de l'école militaire, n°6-2015R.8, Paris, éditions IRSEM, 2015, p.4

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russe a récemment donné des éclaircissements explicites sur ce que signifiait pour lui « l'étranger proche ». La déstabilisation des Etats post-soviétiques vise non seulement à légitimer un contrôle politique sinon militaire par la Russie mais aussi à empêcher toute forme de progrès politique et économique à l'européenne. On comprend en effet les difficultés à mettre en oeuvre des réformes politiques et une restructuration économique alors que l'intégrité territoriale est menacée et que l'ordre public est contesté par des forces externes. La question est donc de savoir si la frontière orientale de l'UE ne doit pas être appréhendée dans les mêmes termes que pour les Balkans où adhésion à l'UE et stabilisation vont de pair sachant pourtant qu'il ne s'agit pas de guerre civile mais d'agression étrangère.

Les dirigeants russes qui ne veulent pas que la Russie devienne une puissance régionale d'un seul pays ont clairement souligné le caractère primordial de la dimension européenne de l'Union eurasiatique. Cette conception russe de l'organisation du territoire européen déstabilise aujourd'hui l'Europe dans son ensemble tant les principes sur lesquels elle est fondée renvoient à l'usage de la force et au mépris des attitudes citoyennes comme l'a montré la réaction russe à la crise ukrainienne.

Le bilan européen sur la crise ukrainienne ne paraît guère flatteur au premier abord ; il n'est pas sûr malheureusement qu'un second regard soit davantage clément.

On ne manquera pas de trouver des mépris de la diplomatie européenne, non seulement Moscou, mais aussi à Washington, les propos agréables et bienveillants accessibles sur le site de l'américaine, Victoria Nuland, sous-secrétaire d'État pour l'Europe et l'Eurasie et épouse du néoconservateur Robert Kagan, laissant peu de place à l'équivoque. Dans les capitales européennes ou à Kiev, le constat qui est fait est implacable : l'Europe n'a pas été à la hauteur des espoirs placés en elle. Sa politique est

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essentiellement réactive, quand elle aurait besoin d'anticipation stratégique sur le pays essentiel de son voisinage à l'Est.

L'Europe a décidé quant à elle d'élargir la liste des personnes sanctionnées pour leur implication dans le conflit en Ukraine, mais ne durcira toutefois pas ses sanctions économiques.

Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Bruxelles, ont demandé au service diplomatique de l'UE de ((proposer de nouvelles inscriptions sur la liste, en visant des séparatistes».

Une décision doit être prise ((d'ici la fin du mois», a indiqué une source européenne. La nouvelle liste ne devrait donc pas comprendre des responsables russes.

Jusqu'ici, 119 personnes, des séparatistes mais aussi des Russes politiques, oligarques et proches de Vladimir Poutine, sont visées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de visa pour l'UE.

En outre, l'Europe s'en tient aux sanctions individuelles et n'envisage pas à ce stade de durcir ses sanctions économiques.

«Les sanctions ne sont pas un objectif en soi. Elles peuvent être un instrument si elles viennent avec d'autres» solutions, a expliqué la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. «Il faut maintenir la pression, mais aussi parler» avec M. Poutine, «aussi difficile que cela soit», a quant à lui fait valoir le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders.

Après le ((Je te serre la main, mais c'est bien parce que j'y suis obligé» peu protocolaire de Stephen Harper à Brisbane, il semble que les Européens, eux, ne soient pas tous prêts à s'enfermer dans une logique de guerre.1

1 : http://rpdefense.over-blog.com/tag/petro%20porochenko/, Consulté le 23/12/2014 A 02H

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1.3 LES ETATS-UNIS D'AMERIQUE

Parallèlement, les évènements en Ukraine permettent aux Etats-Unis de reprendre un activisme international à bas coût autrement dit, à travers le financement de partenaires locaux, en évitant les risques qu'impliquerait une opération militaire comme cela a été le cas en Irak ou en Afghanistan. Et cela d'autant plus qu'une telle intervention aujourd'hui dans la « périphérie russe » serait impensable. En effet, depuis un moment, les Etats-Unis cherchent à limiter le rôle que la Russie joue dans des dossiers de la politique internationale aussi sensibles que la Syrie.

Dans le contexte actuel, on ne peut pas encore exclure un scénario de type « yougoslave » pour l'Ukraine, quoique les implications et le contexte politique, économique et social international soient bien différents. Si la polarisation autour de projets bourgeois s'approfondit, si les mobilisations se radicalisent, si les camps en lutte n'arrivent pas à trouver un accord, et en l'absence d'une alternative qui défende les intérêts des travailleurs et des masses, cette perspective ne serait pas à négliger. Dans ce cas, il pourrait y avoir une lutte de type « séparatiste » où l'impérialisme et la Russie, avec leurs alliés locaux, se disputeraient l'influence des différents territoires. Cette perspective serait non seulement profondément réactionnaire mais aussi un cauchemar pour l'impérialisme lui-même.1

Celles déjà prises par Washington, notamment dans le domaine financier, semblent pouvoir être significatives. L'économiste Sergueï Guriev a rappelé que l'économie russe était vulnérable et que l'impact de sanctions sur la capacité de la Russie à attirer des investissements étrangers risquait de lui coûter fort cher à un moment où la croissance s'est fortement tassée et où le pays est en mal de modernisation. Notons que les Russes, qui semblent largement soutenir la politique actuelle de Vladimir Poutine, en particulier le rattachement de la Crimée à la Russie, sont aussi une majorité (56 %) à s'inquiéter de la détérioration des relations avec l'Occident et (53 %)

1 www.CCR4.org consulté le 12/11/2014 à 01h 45

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de possibles sanctions politiques et économiques de l'Occident. La riposte ne se limite pas à des sanctions.

Elle consiste aussi à soutenir l'Ukraine sur la voie des réformes. Faire reculer la Russie en Crimée risque d'être un objectif de long terme. L'objectif prioritaire et immédiat doit être d'aider l'Ukraine, notamment techniquement, à préparer les élections prochaines, étape essentielle dans le processus de transition dans lequel elle est engagée, et à avancer sur la voie des changements. Une Ukraine qui se stabilise, se démocratise et se réforme avec le soutien de l'Europe, une Ukraine qui serait un modèle pour d'autres Etats de l'espace postsoviétique, constituerait une formidable réponse au coup de force de Vladimir Poutine.1

1.4 LA CHINE

Les Chinois les premiers, sans doute, ont imaginé la géopolitique si l'on voit en elle d'abord une représentation spatiale du monde. À moins que ce ne soit l'hindou Kautilya avec son modèle des « cercles des rois » (rajmandala), premier schéma à rendre compte des « relations internationales », dont il sera question plus loin. Leur disposition mentale pour les emblèmes et les figures explique qu'ils aient tôt conçu de représenter concrètement et synthétiquement les activités humaines dans leur totalité. Dans la pensée chinoise, qui tient le temps pour « un ensemble d'ères » et l'espace pour « un complexe de domaines », les deux catégories ne sont pas séparables. Elles forment un « ensemble de groupements, concrets et divers, de sites et d'occasions » hiérarchiquement organisés, dans les deux dimensions, autour du Centre.2

En réalité, nous n'avons pas constaté l'apport de la Chine de manière officielle. Mais à notre attention nous comprenons que la présence chinoise se fait sentir indirectement via la Russie parce que cette dernière a signé beaucoup d'accords avec la chine, surtout les accords militaires. Et

1 Frédéric, C., art,cit, p.10

2 Gérard, D., Traité des Relations Internationales : les théories de la géopolitique, Paris, éditions l'Harmattan, 2006, p.292

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également, la Chine est un pays du BRICS, la Chine, a joué un rôle silencieux pendant la crise ukrainienne. Elle a soutenu les positions russes en s'abstenant à l'ONU et a, à plusieurs occasions, répété qu'elle souhaitait rester neutre dans la crise ukrainienne.

CHAPITRE III : LE CONFLIT UKRAINIEN ET LA
RELANCE DE LA GUERRE FROIDE

Dans ce chapitre il sera question de la guerre froide. De ce qui précède, les points saillants de cette guerre froide seront notamment la fin de guerre froide dans le monde d'une part et d'autre la relance de la guerre froide à travers le conflit Ukrainien.

SECTION I : LA FIN DE LA GUERRE FROIDE DANS LE MONDE

Dans cette section l'accent sera mis sur la généralité de la guerre froide et les évènements ayant entrainé la fin à cette guerre idéologique.

§1. La situation des superpuissances pendant la guerre froide

Nous parlerons dans ce paragraphe de la construction des blocs en Europe, les blocs qui partent d'une capitale Allemande pour diviser tout un continent en deux camps et le monde y comprit.

1.1 Le camp socialiste et l'URSS

L'URSS et ses pays satellites refusent aide proposée par le gouvernement au lendemain de la Deuxième guerre mondiale. Le président Russe Joseph Staline procède à une mobilisation des forces communistes et à un renforcement idéologique et politique qui se manifestent dès septembre

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1947 par la « doctrine Jdanov ». Réunissant les partis communistes européens, Jdanov définit une nouvelle ligne qui fait du combat contre les « forces impérialistes » des États-Unis et de leurs alliés une priorité. En octobre est créé le Kominform, « Bureau d'information des partis communistes », tandis qu'en février 1948, le « coup de Prague », qui impose un gouvernement communiste en Tchécoslovaquie, renforce la domination soviétique sur l'Europe centrale et accélère la division en deux blocs antagonistes.

L'URSS réplique par l'intégration en 1949 des pays d'Europe centrale et orientale au sein du Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM, ou COMECON en anglais), qui tend à développer les échanges entre les signataires et à rapprocher leurs économies. Enfin, après l'entrée de la RFA dans l'OTAN, en 1955, l'URSS crée le pacte de Varsovie qui regroupe les démocraties populaires dans le système militaire soviétique1.

1.2 Le camp capitaliste les U.S.A

S'opposant à la politique de Staline, le président américain Truman appelle alors l'Europe à s'unifier sous l'autorité américaine pour résister à la menace que constitue l'expansionnisme soviétique. Il propose ainsi le 12 mars 1947, la « doctrine Truman », qui vise au « containment » ou « endiguement » du communisme partout dans le monde. Les États-Unis offrent ainsi leur aide à la fois financière et militaire « aux peuples libres qui résistent à des tentatives d'asservissement, qu'elles soient le fait de minorités armées ou de pressions étrangères ». Les premières à en bénéficier sont la Grèce, la Turquie et l'Iran. La « doctrine Truman » a également pour objectif de créer un consensus public engageant les Américains dans la guerre froide. Cet objectif est rapidement atteint. Le Congrès engage une série d'enquêtes fortement médiatisées sur les activités procommunistes aux États-Unis, et le maccarthysme marque une période d'anticommunisme

1 Raymond, A.., Les Conventions de la guerre froide dans Une histoire du XXe siècle, Paris, éd. Plon, 1996, p. 255

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acharné. La même année, le journaliste américain Walter Lippmann popularise le terme de « guerre froide » dans un livre portant ce titre.1

Peu après ce tournant fondamental dans la politique étrangère des États-Unis, la conférence de Moscou réunit en mars-avril 1947 les ministres des Affaires étrangères des quatre pays vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale : Bidault (France), Bevin (Grande-Bretagne), Marshall (États-Unis), et Molotov (URSS). Ceux-ci ne parviennent pas à un accord sur la forme du futur gouvernement allemand. Entérinant de ce fait la division de l'Allemagne, la conférence de Moscou est un échec qui aggrave la situation. Dans le même temps, les ministres communistes sont exclus des gouvernements auxquels ils participaient en France et en Italie2.

Dans ce contexte, les États-Unis décident de lancer le plan Marshall, qui est le pendant économique de la « doctrine Truman », et consiste en une aide financière de 13 milliards de dollars pour la reconstruction de l'Europe centrale et occidentale. Seize pays d'Europe l'acceptent, regroupés dès 1948 dans l'Organisation européenne de coopération économique (OECE)3.

De part et d'autre, on multiplie les alliances et l'on renforce son camp. Successivement, sont créées l'Organisation des États américains (OEA) en 1948, chargée de la sécurité du continent, et l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est (Otase) qui réunit les principaux pays de la région sous la direction des États-Unis qui signe également une alliance avec le Japon. Surtout, face à la menace soviétique en Europe, Truman aide à la formation d'une alliance militaire, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en avril 1949, et à l'établissement d'une Allemagne de l'Ouest

1 Idem, p. 256

2 Walter, Lippman « Essai de Walter Lippman sur la guerre froide, en réponse à George Kennan », in revue Foreign Affairs , Londre, éd.printemps, 1987

3 Idem

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indépendante qui naît officiellement en mai 1949, sous le nom de République fédérale d'Allemagne (RFA)1.

§2. La situation politique dans le monde pendant la guerre

froide

2.1 LE BLOC SOCIALISTE

La guerre froide s'amplifie à partir de 1949. La division de l'Allemagne qui apparaît inévitable et le soutien apporté par les Occidentaux au renouveau économique de l'Allemagne de l'Ouest amène Staline à faire le blocus de Berlin, d'avril 1948 à mai 1949. La première épreuve de force entre les deux Grands s'achève par la victoire des Américains qui réussissent à organiser un pont aérien pour sauver la ville de l'asphyxie2.

Peu après, en septembre 1949, les Soviétiques font exploser leur première bombe atomique et les communistes s'emparent du pouvoir en Chine. La Chine signe une alliance avec l'URSS, mais les États-Unis refusent de reconnaître le nouveau régime chinois. Le développement économique du Japon, alors sous le contrôle des Américains, est accéléré afin de contrer l'avancée du communisme en Asie, qui devient le nouveau lieu d'affrontement des deux blocs.

Après la Seconde Guerre mondiale, les pays d'Europe libérés par l'armée soviétique (l'Armée rouge) forment ce que l'on appelle le bloc soviétique. Ce bloc rassemble, derrière l'URSS, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et l'Allemagne de l'Est (la RDA). Ces pays se réunissent au sein du pacte de Varsovie, une alliance militaire signée en 19553.

1 Roosens, C., Les Relations internationales de 1815 à nos jours, Tome II, Bruxelles, éd. Academia Bruylant, 2000, p. 245

2 Roosens , C., op.cit., p.250

3 « Gouvernement de l'Union soviétique (Études des Pays publiées par le Congrès des États-Unis) » sur www. Country tudies Series by Federal Research Division of the Library of the Congress. U.S.

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La Yougoslavie et l'Albanie sont également des États

communistes mais ils se sont dégagés de la tutelle soviétique1.

La défaite de l'Allemagne au centre de l'Europe, l'effondrement de la France et l'affaiblissement du Royaume-Uni à son extrémité occidentale créent, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une rupture des équilibres traditionnels sur le continent. En dépit des immenses destructions qu'elle a subies, l'Union soviétique manifeste désormais une écrasante suprématie. Ayant gagné 600 000 km2 en Europe, elle dispose, à l'été de 1946, d'une armée de 100 divisions, soit 4 millions d'hommes, et de 6 000 avions, tandis que les Anglo-Saxons procèdent à la démobilisation rapide de leurs forces et à la reconversion des industries de guerre2.

La division du monde en deux blocs dominés par les États-Unis d'une part et l'URSS de l'autre, se voit également remise en cause par un nombre croissant de pays.

Du côté communiste, les Soviétiques sont affaiblis par la rupture des relations sino-soviétiques qui intervient au lendemain de la crise des fusées de Cuba. Opposé à la doctrine de la coexistence pacifique, les Chinois contestent ainsi le rôle dirigeant des communistes soviétiques et tentent de constituer une alternative au sein du camp socialiste. De même la contestation atteint l'Europe de l'Est comme en Pologne et plus encore en Tchécoslovaquie, où en 1968, les forces du pacte de Varsovie interviennent pour réprimer le Printemps de Prague3.

Enfin la décolonisation voit l'émergence de nombreux États indépendants, qui refusent la division du monde en deux blocs. Né politiquement avec la conférence de Bandung en 1955, le tiers-monde s'efforce de s'organiser sous l'impulsion notamment de l'Inde de Nehru et de

1 Idem

2 Fontaine, A., Histoire de la guerre froide. I. De la révolution d'Octobre à la guerre de Corée, Paris, éd. Points Histoire, 1983, p. 8

3 Idem, p.15

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la Yougoslavie de Tito en un mouvement non-aligné qui voit le jour en 1961 à la conférence de Belgrade1.

La seconde moitié des années soixante-dix est marquée par un brusque regain de tension. L'expansionnisme soviétique connaît en effet un renouveau. Il se manifeste en Afrique avec le soutien à de nombreux régimes (Angola, Mozambique, Éthiopie) et des accords de coopération, en Asie avec l'appui de son allié vietnamien qui envahit le Cambodge, et enfin en Amérique centrale par l'appui apporté aux sandinistes du Nicaragua et aux guérillas au Salvador et au Guatemala2.

Mais deux événements principalement sont à l'origine de cette nouvelle période de tension : le déclenchement de la « bataille des euromissiles » et l'invasion de l'Afghanistan par l'armée soviétique.

En déployant des missiles SS 20 à partir de 1976, l'Union soviétique rompt l'équilibre des forces en Europe ; le 12 décembre 1979, les pays de l'OTAN décident de développer des programmes de missiles équivalents, les Pershing. Les premiers Pershing sont installés en 1983, malgré un important mouvement pacifiste en Europe de l'Ouest. En réponse à l'intervention soviétique en Afghanistan, le 24 décembre 1979, les États-Unis adoptent une série de mesures de rétorsion : les ventes de céréales à l'URSS sont suspendues, les accords SALT II ne sont pas soumis à la ratification du Congrès et les Américains boycottent les jeux Olympiques de Moscou, en 19803.

2.1. LE BLOC CAPITALISTE

Afin de contrer le bloc de l'Est, les Américains créent en 1949 l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, ou l'OTAN. C'est une alliance militaire entre 12 États occidentaux (Belgique, Canada, Danemark, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-

1 Ibidem, p. 21

2 Raymond, A., op.cit., p. 259

3 Fontaine, A., op.cit., p. 13

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Bas, Portugal) ; d'autres pays les rejoignent ensuite. Ce traité a pour but la protection de ses membres en cas d'attaque1.

Mais ces premiers signes de détente ne signifient pas pour autant une fin de la division du monde en deux. Au contraire, cela se traduit plutôt par une reconnaissance mutuelle de la part des deux « super-grands » de leur sphère d'influence respective. Ainsi les Américains ne réagissent pas à l'intervention soviétique en Hongrie en 1956, considérant que l'Europe centrale fait partie de la zone sous la tutelle de l'URSS. De même Washington et Moscou jouent les gendarmes du monde en bloquant l'expédition franco-anglo-israélienne à Suez en 1956, dirigée contre le leader égyptien Nasser2.

Cependant, un certain nombre de facteurs entraînent une réactivation des conflits et de la course aux armements. Le lancement de Spoutnik en 1957, qui confirme l'avance soviétique dans la conquête spatiale, inquiète l'administration américaine et relance les tensions. Les deux superpuissances essayent d'étendre leur influence sur les nouvelles nations d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et du Moyen-Orient, désormais englobées par la « doctrine Eisenhower » dans la politique d'endiguement et bénéficiant de l'aide américaine. Certes une conférence sur l'arrêt des essais nucléaires s'ouvre en 1958, Khrouchtchev se rend aux États-Unis en 1959 et rencontre Kennedy en 1961 à Vienne. Mais dans le même temps, la conférence au sommet de Paris en 1960 échoue, les Soviétiques ayant découvert que des avions américains, les U2, espionnent leur territoire. Khrouchtchev ordonne en 1961 la construction du mur de Berlin, afin de tenter d'empêcher la désertion massive de l'Allemagne de l'Est, tandis que le président Kennedy lance un programme de soutien à l'Amérique latine contre la pénétration communiste3.

1 Pierre du Bois de Dunilac, « Guerre froide, propagande et culture», in Relations internationales, no 115, Paris, 2003, pp. 437-454

2 Esambu, M.J., syllabus de cours de Relations Internationales, premier graduat Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2013-2014, p.6, Inédit

3 Idem, p.5

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La division du monde en deux blocs dominés par les États-Unis d'une part et l'URSS de l'autre, se voit également remise en cause par un nombre croissant de pays.

Du côté occidental, la supériorité économique des États-Unis, datant de l'après-guerre, souffre désormais de la concurrence du Japon et de la RFA. Le retour au pouvoir du général de Gaulle en France à partir de 1958 entraîne aussi une évolution de la politique étrangère française. Soucieux de l'indépendance nationale, de Gaulle retire les forces françaises du commandement intégré de l'OTAN en 1966 et multiplie les prises de positions remettant en cause le leadership américain. Ainsi le rapprochement diplomatique avec l'URSS, la reconnaissance du régime communiste chinois, la condamnation de l'intervention des États-Unis au Viêt Nam et l'offensive contre le système monétaire international dominé par le dollar sont perçus par Washington comme autant de coups portés à la cohésion de l'Alliance Atlantique1.

La tension s'accroît après l'élection de Ronald Reagan à la présidence des États-Unis en novembre 1980. Reagan défend une politique interventionniste, concrétisée en octobre 1983 par le débarquement de forces américaines dans l'île de la Grenade pour contrer un coup d'État procubain, ainsi que par un soutien militaire aux mouvements de guérilla anticommunistes en Afghanistan, au Nicaragua et en Angola. La course aux armements reprend également. En mars 1983, Reagan lance l'« Initiative de défense stratégique » visant à édifier un bouclier spatial contre les armes nucléaires2.

L'Union soviétique, très affaiblie économiquement depuis la fin des années soixante-dix et accusant un retard considérable dans le domaine des nouvelles technologies, ne peut rivaliser. En janvier 1986, Mikhaïl Gorbatchev, qui veut se consacrer à la modernisation de son pays condition

1 Statistiques de la Banque Mondiale - France, sur www.data.worlbank.org consulté le 17/01/2015 à 19h 34'

2 Raymond, A., op.cit., p. 298

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du maintien de sa puissance, propose l'élimination de toutes les armes nucléaires avant l'an 20001.

§3. LES EVENEMENTS AYANT ENTRAINE LA FIN DE LA GUERRE
FROIDE DANS LE MONDE.

3.1 LE PRESIDENT MICHAËL GORBATCHEV ET LA
PERESTROÏKA

En 1987, un accord met fin à la bataille des euromissiles ; l'élimination de tous les missiles nucléaires d'une portée de 500 à 5 500 km est programmée pour le 1er juin 1991. Dans les années qui suivent, d'autres accords sont conclus, portant notamment sur la réduction des forces conventionnelles en Europe. Parallèlement, l'Union soviétique poursuit une politique de désengagement, en Afghanistan, en Afrique australe, mais aussi en Europe de l'Est. Le 6 juillet 1989, Gorbatchev annonce devant le Conseil de l'Europe l'abandon de la doctrine Brejnev, proclamant le caractère irréversible de tout gain territorial soviétique en Europe : l'Union soviétique renonce à l'ingérence dans les affaires intérieures des pays membres du pacte de Varsovie2.

La guerre froide prend alors fin en Europe : les pays de l'Est s'engagent dans un mouvement de libéralisation politique qui les conduit à élire des gouvernements non communistes, les deux Allemagnes sont réunifiées et la course aux armements se ralentit considérablement en même temps que s'achève la division du monde en deux blocs (voir révolutions démocratiques de 1989).

Conscient de ces faiblesses, Gorbatchev tente de réformer la société soviétique en lançant un programme connu sous le nom de perestroïka, (« restructuration ») pour les aspects économiques et de glasnost (« transparence ») pour les affaires politiques et culturelles. Ses multiples

1 Roosens, C., op.cit., p.159

2 Roosens, C., op.cit., p.200

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initiatives rompent avec plus de cinquante années de régime arbitraire et monopolistique.

Dès 1987, il permet le retour à la liberté de la presse, un an après avoir entrepris la réhabilitation des dissidents et des victimes des purges staliniennes.

En 1989, l'URSS est un empire en déclin qui ne parvient plus à contenir les mouvements de révolte dans les pays de l'Est. Les pays communistes passent les uns après les autres dans le camp occidental. Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin (symbole concret du rideau de fer) tombe. L'URSS disparaît quant à elle en 1991.

Après la chute du mur de Berlin, la fin du bloc soviétique et l'effondrement de l'URSS, la guerre froide est finie : le monde n'est plus bipolaire, il devient multipolaire1.

3.2 L'instauration de la démocratie dans le monde

L'effondrement de la galaxie communiste est l'équation de cette nouvelle donne, qui se dresse devant le président Georges Bush en janvier 1989, et le met de forge les clés de compréhension du monde futur. Il lance le concept de (( nouvel ordre mondial », basé sur le respect du droit international et des grandes institutions de coopération : (( Nous nous devons aujourd'hui, en tant que peuple, avoir une intention de rendre meilleure la face de la nation et plus douce la face du monde »2

Par (( nouvel ordre mondial » le président Georges Bush entend (( une diplomatie globale » dont les axes structurels seront, à l'épreuve du temps, la réunification de l'Allemagne (alors que la France et le Royaume-Uni sont dans l'expectative), le renforcement des relations économique avec la Chine (dans remettre en cause l'alliance avec Taïwan) et la nouvelle Russie

1 Esambu, M.J., syllabus de cours de Relations Internationales, premier graduat Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2013-2014, p.6, Inédit

2 Discours de Georges Bush tiré dans, www ; voltaire.com, consulté le 15/04/2015 à 01h50'

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(lors du Putsch de Moscou contre Gorbatchev, il soutien Boris Eltsine). Toutefois, l'axe Etats-Unis, Russie, Chine, ne sera pas appréhendé comme une variable structurelle de la nouvelle politique étrangère des Etats-Unis1

Toutes ces déclarations unilatérales américaine ouvrent la porte à un monde décortique, et transnationale. Dans le même ordre d'idée, l'éclatement de l'empire soviétique accentue la décomposition de l'URSS qui culmine en 1991. Le Putsch manqué du 19 août 1991, intervenant après la dissolution de COMECOM (conseil d'assistance économique mutuelle) en juin 1991 et du pacte de Varsovie le premier juillet 1991, précipite la débâcle : le marxisme-léninisme cesse d'être l'idéologie de référence, tandis qu'explosent les nationalismes interne dans les pays baltes, l'Ukraine, Caucase, Asie centrale. Les pays baltes qui sont Lettonie, Estonie, Lituanie devenus désormais indépendants, ils sont admis à l'ONU le 17 septembre 1991, en compagnie de deux Corées.2

Parallèlement à ce mouvement de scissiparité, 12 républiques de l'ex-Union soviétique créent la Confédérations des Etats indépendants (CEI), les 8 et 21 décembre 1991.3

De ce qui précède, le nouveau président de la Russie Boris Eltsine déclare officiel à l'ONU la politique étrangère de la Russie, et cette politique étrangère Russe se résume en trois points qui sont notamment :

1. Primo, renforcer les relations avec les pays de la CEI « les relations amicales et contractuelles, non par le fer et le sang mais par une politique ferme et souple ». c'est la doctrine de « l'étranger proche »

2. Secundo, créer aux frontières de la Russie, une « zone tempo » censée, comme à l'époque de l'époque de l'empire qui pourra jouer le rôle SOS de la sécurité Nation. Cette zone est considérée actuellement comme l'Ukraine.

1 Tshiyembe, M., La politique étrangère des grandes puissances, Paris, L'Harmattan, 2010, pp.24-25

2 Idem, p. 25

3 Ibidem, p.26

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3. Tertio, développer des relations avec les pays de l'occident et du reste du monde, notamment l'Asie, est un moyen d'affirmer que la Russie occupe une place sur la scène mondiale.1

3.3 Caractéristique de la guerre froide

En effet, nous trouvons que La guerre froide n'est pas une guerre dans le sens classique du mot, mais c'est une guerre totale entre le bloc de l'Est et le bloc de l'Ouest.

V' C'est une guerre diplomatique : chaque empire

cherche à « marquer des points » sur la scène internationale en accroissant sa zone d'influence.

V' C'est une guerre économique : chaque pôle crée ses
propres réseaux d'échanges commerciaux.

V' C'est une guerre idéologique : chaque camp veut
être un modèle politique.

V' C'est enfin une guerre psychologique : elle utilise
les intellectuels et les médias des deux blocs (à l'Ouest pour faire craindre une invasion ou une guerre atomique, à l'Est pour limiter les fuites vers le camp adverse et la dissuasion nucléaire de part d'autre).

La manifestation la plus spectaculaire de la guerre froide est la course aux armements, notamment nucléaires, à laquelle se livrent les deux puissances.

§4. Relance de la guerre froide à travers le conflit Ukrainien

Depuis ses débuts en novembre 2013, la crise ukrainienne n'a pas faibli en intensité. Bien au contraire, elles est allée crescendo, au point de conduire certains médias ukrainiens à révéler aujourd'hui que les bureaux du SBU (Service de Sécurité de l'Ukraine) à Kiev seraient occupés par des agents de la CIA, des médias anglais à révéler que des mercenaires

1 Tshiyembe, M., op.cit., p.30

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de la société militaire privée américaine Academi (anciennement Blackwater) seraient présents sur le terrain, tandis que, côté russe, les Spetsnaz forces spéciales d'élite du GRU (Direction générale des renseignements de l'Etat-major des forces armées russes) auraient été dépêchées en Ukraine sur ordre du Kremlin.

Une telle escalade est, en partie, le fruit des discours aux effets performatifs néfastes pour tous les protagonistes. La théorie des actes de langage est en effet ici fort utile pour comprendre cette montée en puissance de la crise. Ainsi que l'a fort bien décrit John Langshaw Austin dans son ouvrage How to do Things with Words1, parler, c'est aussi agir. Ainsi, le discours en politique équivaut à une action. Dans le cas ukrainien, la crise a été très largement nourrie par les différents discours, discours qui très souvent empruntent à l'argumentation juridique. Les uns s'abritent derrière le droit international public, les autres derrière le droit constitutionnel. Citons seulement le Président américain dénonçant la violation du droit international par la Russie2, tandis que le Président Poutine dénonçait pour sa part un coup d'Etat anticonstitutionnel3 en Ukraine. Le problème réside dans le fait que quel que soit le locuteur, le droit ne souffre pas les doubles discours. Si Vladimir Poutine ne peut s'abriter derrière le paravent du respect de la Constitution, en retour, il ne peut accepter de se voir imposer de la part des Etats-Unis un discours moralisateur sur le respect du droit international.

Dans un tel contexte de guerre froide renaissante, plusieurs scénarios peuvent être envisagés. Tout d'abord, le maintien du rapport de force actuel conduit à l'impasse. Dans le pire des cas de figure celui du recours aux sociétés militaires privées et aux mercenaires comme en Géorgie en 2008 le conflit ne peut que s'enliser et s'ancrer dans la durée, Vladimir Poutine ayant montré par le passé qu'il ne reculait pas.

1 William, J., Quand dire c'est faire, Paris, éd. du Seuil, 1970, p.15

2 Cf son discours du 17 mars 2014 : « The referendum in Crimea was a clear violation of Ukrainian constitutions and international Law. »

3 Entretien avec les journalistes du 4 mars 2014. In Paris Match Hebdo, n° 0043-10, Paris, p.1

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Le recours à des sanctions économiques accrues contre la Russie, scénario brandi par l'Union Européenne et la communauté internationale, ne permettra pas non plus une sortie de crise, du fait de l'interdépendance des économies européennes et russes.

Un autre scénario envisageable peut-être le plus utopique tout en étant paradoxalement le plus réaliste pour la sécurité de l'Europe consisterait en la fin des doubles discours et la mise en oeuvre d'un processus de négociation qui ne verrait à l'instar des Tables rondes en Europe centrale dans les années 1990 que la seule participation des acteurs concernés : les Ukrainiens.

La nécessaire réponse « interne » à la reconstruction de l'Etat

ukrainien

Si l'escalade de la crise ukrainienne est le fruit des discours, la crise a, quant à elle, des racines plus profondes aussi bien internes qu'externes qui impliquent une double réponse.

Tout d'abord, au plan interne, l'Ukraine a été ébranlée dans son caractère étatique, aussi bien au niveau de son territoire que de son gouvernement dont la légitimité reste auto-proclamée.

Guerre des mots, guerre des médias, Ces pressions diverses et multiples sur les sites Internet et les médias indépendants visent à faciliter la communication offensive du gouvernement russe. Le ton des journaux reprend désormais majoritairement la rhétorique officielle, faisant du gouvernement de Kiev un pouvoir de « fascistes )) et de « banderistes )) combattant de pacifiques « compatriotes )) russes partisans du « fédéralisme )) dans l'Est de l'Ukraine. Le gouvernement kiévien, soutenu par les gouvernants européens et américains, est considéré comme l'agresseur des populations civiles russophones. La réduction du pluralisme médiatique rend difficile, pour la majorité de la population, l'accès à une parole alternative sur le conflit ukrainien. Seuls les internautes les plus avisés

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bénéficient encore des reportages indépendants de journalistes autonomes (qui postent sur Facebook leurs observations de terrain), consultent les sites anglophones comme celui de la BBC ou contournent le blocage des sites d'information en utilisant directement les adresses IP concernées. Dans ce contexte médiatique difficile, les journalistes russes indépendants sont en péril. Certains ont déjà préféré quitter le pays pour s'installer à l'étranger, d'autres réfléchissent à la possibilité de créer des médias russes à l'étranger pour échapper aux contrôles du pouvoir. Tous sont à la recherche de soutiens, notamment techniques, pour contourner la censure en ligne. Il est de la responsabilité de leurs partenaires étrangers de les aider pour garantir en Russie même le pluralisme de l'information autour de la crise

ukrainienne, et de la vie politique russe en général

Au-delà des médias, il y a une autre forme de la guerre froide qui se manifeste sur le plan économique entre le bloc occidental et celui de l'Est.

En effet, Au cours des offensives de rebelles pro russes L'OTAN a révélé des documents prouvant que des soldats russes seraient en train d'opérer sur le territoire ukrainien Une campagne d'accusation a été déclenchée contre Russie.

Porochenko et le gouvernement ukrainien ont renchéri en demandant de l'assistance militaire concrète aux occidentaux où la Pologne et les pays Baltes ont soutenu cette possibilité et les Etats-Unis n'ont pas écarté cette possibilité. Mais les dirigeants occidentaux dont France et l'Allemagne ont pris conscience du danger que pourrait impliquer d'intervenir militairement en Ukraine et se sont limiter aux accusations contre Poutine et à l'adoption des sanctions économique pour augmenter la pression sur la Russie.

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De ce qui précède, porechenko sait que tout il ne peut gagner la guerre contre Poutine et cent après, le début de première guerre mondiale, il n'est pas évident que quelqu'un l'aide à gagner non plus1

Qu'à cela ne tienne le 5 septembre 2014 l'accord de paix était signé et régime de Kiev évitait de peu que l'ensemble de l'Est et particulièrement la portuaire de Marioupol soit prise par le rebelles pro-russe. Ce qui aurait donné lieu à une continuité territoire de Crimée annexé par la Russie.

Ainsi pour s'assurer que la Russie et les rebelles pro-russes tiennent leur promesse de cessez le feu, les occidentaux ont adopté des sanctions économiques supplémentaire contre le régime de Poutine et certaines personnalités ukrainiennes qu'ils présument soutenir les séparatistes.

Ainsi, l'union européenne vise à limiter le financement de l'économie Russ ; « six grandes entreprises de défense et d'énergie dont les compagnies pétrolières Rosneft et Transfeft, et la branche pétrolière de Gazprom se voient ainsi restreindre leurs accès aux marchés des capitaux. L'union Européenne a également décider d'ajouter d'autres noms à la centaine des personnalités russes et ukrainiens pro-russes objet des sanctions ciblées gel des avoirs et interdiction de visas. De leurs côté les Etats-Unis ont ciblé le financement et le transfert de technologie aux géants russes du pétrole et du Gaz »2. Si ces mesures durent un long moment, elles pourraient miner considérablement le potentiel pétrolier et gazier russe dont l'économie est totalement dépendante.

Mais, elles affectent également des multinationales comme Exxon, Total qui possèdent des partenariats avec les entreprises russes. C'est pour cette raison que ces sanctions pourraient être levées rapidement

1 My Book, « Ukraine ; a catastrophe default ». Sur http.www://.ccr.org. consulté 14/01/2015 à 01h 20'

2 Le monde, « entrée en vigueur des nouvelles sanctions contre Moscou » sur http//.www.lemonde.fr consulté le 14/01/2015 à 02h 50'

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si les dirigeants occidentaux perçoivent des progrès par rapport au plan de paix en Ukraine.

Cependant la Russie n'est pas rester le bras croisés et a aussi adopté des sanctions économiques notamment contre l'importation des produits agricoles venus d'Europe. Actuellement le gouvernement russe évalue un nouveau train des sanctions contre l'union européenne visant les importations d'automobiles d'occasion ainsi que les produits de l'industrie légère déjà fabriqué en Russie. « le premier ministre Russe évoquait la possibilité de fermer l'espace aérien russe aux avions de ligne européens Nord-américain »

Après les nouveaux accords de Minsk entre la Russie, la France, l'Allemagne, l'Ukraine et les séparatistes pro-russes sur proposition de la France de nouvelles sanctions au cas où cet accord de paix serait violé.

Nous ajoutons encore cette pratique qui apparait être négligé que nous trouvons importante. C'est le fait que la justice américaine qui a révélé la corruption au sein de la fédération internationale de football association (FIFA). Nous appréhendons cet acte au terme des puissances entre la Russie et les Etats-Unis parce que la prochaine coupe du monde devrait être organisée en Russie, ceci explique cela.

Ces observations nous font croire à une nouvelle guerre froide. Ceci, nous fait passer au quatrième chapitre qui traite sur les problèmes et les perspectives du conflit ukrainien dans la relance de la guerre froide.

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CHAPITRE IV : LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES DU CONFLIT UKRAINIEN DANS LA RELANCE DE LA GUERRE FROIDE.

Dans ce chapitre 4 dernier de notre travail, il sera question de donner les problèmes et perspectives que peuvent être soulevés par le conflit Ukrainien dans les jours avenirs. De ce qui précède, l'accent sera mis sur le problème historique, problème de la Crimée et Donetsk et le problème économique. Et en termes de perspectives, l'accent sera mis sur l'association de l'Ukraine à l'union européenne, de l'ampleur de la réaction Russe, de l'irrationalité de ce conflit et l'Ukraine pourra devenir une zone grise de l'Europe de l'Est.

SECTION I : LES PROBLEMES SOULEVES PAR LE CONFLIT

UKRAINIEN

Dans cette section, il sera question des problèmes de l'unité, le problème de la Crimée et Dobbas et les problèmes économiques qu'ont soulevés le conflit Ukrainien

§1. Problème historique

Avant 1991, l'Ukraine n'avait jamais existé en tant qu'État, sujet reconnu de droit international. Sur l'isthme Baltique - mer Noire, il n'y avait pas eu d'État avant la formation de la Rous en 856. Elle comprenait seulement l'ouest de l'Ukraine actuelle et la région de Kiev à l'exclusion du sud et de l'est. Elle s'étendait principalement sur les territoires actuels de la Biélorussie et de la Russie. Abattue par les Tatars en 1240, elle se fragmenta en principautés. Dans l'empire constitué par Moscou sur cet espace, la place de l'Ukraine actuelle était occupée par plusieurs provinces, dont aucune ne portait ce nom1.

1 Channon, J., op.cit., p. 144

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Lors de l'éclatement de l'empire en 1917, deux gouvernements locaux, non reconnus, se sont formés sur le territoire de l'actuelle Ukraine : l'un, nationaliste, à Kiev, l'autre, bolchévik, à Kharkov. Ce dernier a pris Kiev en février 1918 puis les forces allemandes l'en ont chassé en mars, y installant un gouvernement à leur solde. La république d'Ukraine occidentale fondée à Lviv en Galicie par les nationalistes en novembre 1918 a repris le contrôle de Kiev en janvier 1919, mais l'armée polonaise avait entrepris dès novembre 1918 la conquête de la Galicie, dont elle reste maîtresse en juin 1919. Elle prend Kiev en mai 1920 et combat le pouvoir de Kharkov, devenu République Soviétique d'Ukraine depuis mars 1919, qui la repousse. Par la paix de 1921, la Pologne garde la Galicie et la Volhynie, fiefs des nationalistes. Les bolchéviks constituent une RSS d'Ukraine, simple subdivision administrative de l'URSS.1

L'Ukraine indépendante de 1991 est cette République Socialiste Soviétique d'Ukraine, restructurée par Staline en 1945. Elle regroupe des régions qui depuis des siècles ont connu des histoires différentes :

Trois régions sont issues de la Rous du Xe-XIIe siècle, dont la capitale fut successivement Novgorod (856), Kiev (882), Vladimir (1169) : le Dniepr moyen et Kiev, berceau de la christianisation de la Rous, rallié à Moscou après sa révolte contre l'occupant catholique polonais, en 1654 ; l'Ukraine du centre-ouest et la Volhynie, davantage polonisées, intégrées à l'empire russe depuis 1793 ; laGalicie, encore plus occidentale, qui n'avait jamais été dirigée par Moscou avant 1945, puisque sous contrôle polonais depuis 1347, Autrichien de 1772 à 1919, puis de nouveau polonais de 1921 à 1939 ;

? deux régions n'ont jamais fait partie de la Rous du

Xe-XIIe siècle et ont toujours été dirigées par un pouvoir cis à Moscou avant 1991, jamais à Kiev : l'Ukraine-Sloboda, à l'est, autour de Kharkov, ville fondée en 1503 ; la Nouvelle Russie, au sud (provinces

1 Boyko, N., op.cit., p. 88

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russes d'Ekaterinoslav et de Kherson), conquise seulement par la Russie de Catherine II à la fin du XVIIIe siècle et peuplée de colons russes, ukrainiens et allemands au XIXe siècle ;

o 2 Le reste de la Bessarabie, annexée par

Staline, est devenue la RSS de Moldavie.

Enfin, trois régions sont annexées par Staline en 1945 : la Ruthénie subcarpatique, qui en 1919 avait préféré se rallier à la Tchécoslovaquie plutôt que de passer sous le contrôle du gouvernement ukrainien de Galicie ; la Bucovine (oblast de Tchernovtsy), partie septentrionale de la Moldavie historique, intégrée à l'Autriche au XVIIIe siècle, puis à la Roumanie, de 1918 à 1945 ; le Budjak, façade maritime de la Bessarabie1.

La Crimée, conquise par Catherine II, qui constituait la province russe de Tauride, lui a été rattachée par décision de Khrouchtchev (d'origine ukrainienne), en 1954.

La RSS d'Ukraine a en revanche été amputée de la Transnistrie. Cette zone, peuplée d'Ukrainiens et de Russes, a été rattachée en 1945 à la RSS de Moldavie, alors qu'elle ne faisait pourtant pas partie de la Bessarabie.

L'unité de régions historiquement aussi diverses ne va pas de soi. Surtout que leur situation géographique en font depuis cinq siècles un enjeu entre deux messianismes inspirés par deux Églises chrétiennes, ceux de Varsovie et de Moscou, pour ne rien dire des influences occasionnelles de Berlin, Vienne et Bucarest. En 1991, le nouvel État était donc en quête d'éléments d'identité partagée mais dès ce moment, d'anciens clivages ont rejoué2.

1 Jean-B.D., et André, K., Histoire des relations internationales : De 1945 à nos jours, Paris, éd. Armand Colin, 2009, p. 717

2 Grosser, P., Les Temps de la guerre froide, Paris, Editions Complexe, 1995, p. 465

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§2. Problème de l'unité

Sur le plan religieux, le pays fut le théâtre pendant la décennie quatre-vingt-dix d'une « guerre des églises » entre fidèles de trois obédiences d'une même Église orthodoxe, pour le contrôle des lieux de culte.

Depuis la christianisation de 988, le métropolite de la Rous orthodoxe résidait à Kiev, cependant l'insécurité l'avait contraint au XIIIe siècle à gagner le nord-est de la Rous, la région de Vladimir, plus sûre. En 1326, le prince de Moscou lui a offert un domaine près de sa ville qui devint ainsi le centre de l'Église orthodoxe « de toutes les Russies ». Historiquement, le Patriarche de Moscou est l'héritier légitime du métropolite de Kiev.

Mais lors de l'épisode de 1918-19, le gouvernement nationaliste ukrainien a créé une Église autocéphale ukrainienne, reconnue par Constantinople. Avec la victoire des Bolchéviks, elle a trouvé refuge dans l'importante diaspora ukrainienne du Canada. En 1991, le nouveau gouvernement ukrainien a créé lui aussi une Église orthodoxe autocéphale ukrainienne, cette fois non reconnue par Constantinople. L'Église exilée au Canada étant revenue, en Ukraine, l'orthodoxie est divisée en trois obédiences, celle du patriarcat de Moscou et deux Eglises autocéphales. En 2007, 11 233 paroisses dépendaient du Patriarcat historique, celui de Moscou, 3 963 du Patriarcat de Kiev, 1 178 de l'Église autocéphale ukrainienne de 1918. Il existe par ailleurs une Église uniate, ou gréco-catholique, de rite orthodoxe, qui reconnaît la suprématie du pape de Rome. Créée par les Polonais au XVIIe siècle pour « rallier les hérétiques à la Sainte Croix », elle n'est implantée qu'à l'Ouest de l'Ukraine.

Les Églises orthodoxes étant autocéphales, c'est-à-dire organisées par l'État, elles légitiment d'une certaine façon ce niveau de pouvoir politique. Pour un État qui apparaît par scission avec une entité politique plus vaste, l'existence d'une entité religieuse propre est un élément

1 Boyko, N., op.cit., p.90

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important d'affirmation politique. Mais des fidèles peuvent voir cette partition comme une trahison de la communauté spirituelle. L'enjeu politique de ce conflit, à priori religieux, est très fort.

Sur le plan linguistique, l'unité n'est pas plus assurée. La définition de l'ukrainien officiel a fait gravement problème dans la décennie quatre-vingt-dix en raison de violentes divergences au sein du milieu se réclamant de l'ukraïnité.

Dans la partie de l'ex Rous sous contrôle polonais du XIVe au XVIIIe siècle, la Pologne avait favorisé l'usage du polonais. Le « ruthène », langue des paysans, était méprisé. Dans ce qu'on appelait la Malo Polska (Petite Pologne), les populations ruthènes étaient considérées comme ne se différenciant que par leur dialecte du tronc principal de la nation polonaise. En 1845, le prince Czartoryski déclarait « Ruthènes et Lituaniens forment avec nous une Nation ».

Fin XVIIIe, hormis la Galicie, acquise par l'Autriche, la Malo Polska est passée sous le contrôle de Moscou. Pour les autorités russes, ses habitants ne sont que des « Petit-Russiens », utilisant « un dialecte qui est du russe, simplement corrompu par l'influence de la Pologne ». L'enseignement de l'ukrainien y était interdit1.

En revanche, en Galicie, l'empereur d'Autriche s'est posé en père protecteur des « Ruthènes ». L'enseignement primaire était dispensé en ukrainien. Des journaux furent autorisés en ukrainien à partir de 1848. Ceci imposait le choix, parmi ses nombreuses inflexions, des canons d'une langue ukrainienne standard. Une chaire de philologie ukrainienne fut donc créée en 1849 à Lemberg). Les bases de la langue ukrainienne ont ainsi été jetées dans l'Empire d'Autriche. L'URSS développa elle aussi à partir des années vingt l'usage de l'ukrainien, mais en choisissant une variante de l'Ukraine centrale, plus proche du russe que celui qui avait été codifié en Galicie.

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Concernant la langue, le recensement de 2001 fournit le décompte le plus à jour (celui de 2010 n'est toujours pas publié). Comme dans presque toute l'Europe centrale et orientale, il distingue la « citoyenneté » (ukrainienne) de la « nationalité », qui correspond au groupe ethnique auquel l'individu se rattache : 77,8 % de la population se déclare de nationalité ukrainienne, 17,3 % de nationalité russe, et 4,9 % d'une autre nationalité1

La population déclare par ailleurs sa langue maternelle et, effet de la longue symbiose entre Russie et Ukraine, 29,6 % des habitants du pays se déclarent de langue maternelle russe. La langue ukrainienne n'est donc la langue maternelle que de 68,5 % de la population : un nombre important de personnes se déclarant de nationalité ukrainienne se considère de langue maternelle russe.

L'ukrainien est plus répandu dans les campagnes, mais sous un grand nombre de formes dialectales. Presque toute la population comprend le russe et passe d'une langue à l'autre en fonction de l'interlocuteur, mais la majorité parle en réalité « surjik », un mélange personnel d'ukrainien et de russe2.

La modernité joue contre l'ukrainien. Les livres écrits en russe couvrent 90 % du marché, les publications en ukrainien n'ayant qu'un marché limité. La presse russe est présente partout, avec une vision plus internationale que la presse en langue ukrainienne, plus provinciale. Enfin, 98 % des sites internet ukrainiens utilisent le russe.

Si on se fonde sur la langue maternelle déclarée lors du recensement ukrainien, les 25 régions d'Ukraine (24 oblasts et une république autonome) se rattachent à six cas de figure (voir tableau 13).

Tableau 1- Langue maternelle déclarée par la population

1 Boyko, N., op.cit., p.99 2Boyko, N., op.cit., p.99 3 Idem, p.123

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langue maternelle

langue maternelle

 

ukrainienne

Russe

Crimée

6,5-7 %

92-93 %

Donbass

30 % maximum

69 % et plus

Sud et Est

46-54 %

42-48 %

Bas Dniepr

67-73 %

25-32 %

Haut Dniepr

84-90 %

10-16 %

Centre

92-93 %

6,5-7 %

Ouest

95-98 %

1-5 %

Boyko, N., op.cit., p.96

Donbass : Lougansk, Donetsk ; Centre-sud : Kharkov, Zaporojié, Odessa ; Bas Dniepr : Dniepropetrovsk, Mikolaïev, Kherson ; Haut Dniepr : Kirovabad, Poltava, Soumy, Tchernigov ; Centre : Kiev, Jitomir, Tcherkassy ; Ouest : Vinnitsa, Khmielnitski, Tchernovtsy, Ternopol, Rovno, Volhynie, Lviv, Ivan-Frankivsk, Transcarpatie. La ville de Sébastopol, distinguée dans les statistiques ukrainiennes, a été regroupée avec la Crimée. De même, les données de la ville de Kiev sont fusionnées avec l'oblast du même nom1.

Les deux oblasts du Donbass comptent une forte majorité

d'habitants déclarant le russe comme langue maternelle (on les désignera sous le nom de « russophones »). La Crimée se rattacherait à ce groupe. Trois oblasts au centre et au sud présentent une situation de relatif équilibre entre russophones et ukrainophones. Trois oblasts du bas Dniepr ont de fortes minorités russophones (de un quart à un tiers). Trois oblast du haut Dniepr comptent entre 9,5 et 10,3 % de russophones et une énorme majorité

1 Levesque, J., op.cit., p.80

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d'ukrainophones (89-90 %). On y a rattaché l'oblast de Soumy, qui les jouxte, et qui ne diffère du schéma (16 % de russophones pour 84 % d'ukrainophones) qu'en raison de districts frontaliers. Trois oblasts centraux comptent 6-7 % de russophones et 92-93 % d'ukrainophones. Dans les neuf oblasts de l'ouest, la part des ukrainophones dépasse 93 %, celle des russophones est partout marginale (3 à 5 %). Deux oblasts se distinguent. En Transcarpatie, 12,7 % de la population se déclare de nationalité hongroise. Dans celui de Tchernivtsy, 17,5 % de la population se déclare de nationalité roumaine ou moldave, ce qui réduit la part des ukrainophones à respectivement 81 et 77 %. Ces oblasts correspondent aux régions historiques de Ruthénie subcarpatique et de Bucovine du nord1.

Dans l'ouest, il existe par ailleurs un mouvement « ruthène » très actif, appuyé sur une forte diaspora aux États-Unis. Il réclame la reconnaissance d'une nationalité propre. Les ukrainophones, qui souffrent pourtant d'avoir été considérés comme des Polonais parlant mal le polonais puis comme des Russes parlant mal le russe, ne l'acceptent pas, expliquant qu'il n'y a pas de nationalité « ruthène », mais des Ukrainiens qui ne parlent pas bien ukrainien.

La fragilité du pays se lisait sur la carte des élections présidentielles de 2010, opposant radicalement deux Ukraines.

§3. Problème de la Crimée et Dobbas

Dans ce paragraphe nous l'avons préféré scinder en deux point dont l'un s'intéresse de la Crimée et l'autre point s'intéressera sur Dobbas.

1 Galtsyan, G., « Le renouveau de l'Église orthodoxe russe après la chute de l'URSS ». In Guilly-Sulikashvili, L'énigme russe, pouvoir, économie et société, Septentrion, 2012 p. 69-100.

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A. La Crimée

La Russie a annexé la Crimée avec une remarquable facilité, pratiquement sans qu'un coup de feu soit tiré, à la faveur d'une opération qui n'aura duré que quelques jours. Elle a profité de la situation de rupture du pouvoir politique à Kiev, du fait qu'elle a pu sur place augmenter rapidement sa présence militaire grâce à sa base navale de Sébastopol et à la proximité géographique, s'appuyer sur des personnalités pro-russes et des hommes-liges comme Sergueï Aksionov, nommé fin février Premier ministre de Crimée par la Rada locale occupée, et agir avec l'assentiment d'une partie de la population. Que la Crimée soit tombée1 aussi aisément dans le giron russe et qu'elle soit une terre qui a longtemps été russe (mais aussi tatare) ne change rien au fait qu'il s'agit d'une agression contre un Etat souverain dont la Russie a violé la souveraineté et l'intégrité territoriale et que celle-ci a agi en violation des accords qu'elle avait signés avec l'Ukraine en 1994 et en 1997. Depuis 1991, c'est la deuxième fois, après la Géorgie en 2008, qu'elle a recours à la force dans l'espace postsoviétique, la première qu'elle annexe un territoire : l'Abkhazie et l'Ossétie du sud ne sont que des Etats-croupions totalement dépendants de Moscou, mais formellement elles n'ont pas été annexées.

Cette annexion s'inscrit-elle dans une stratégie cohérente ? Estelle une démonstration de puissance de la Russie après le nouveau revers que représentent, neuf ans après la révolution orange, Maïdan, l'échec et la fuite de Viktor Ianoukovitch et l'arrivée au pouvoir à Kiev d'une nouvelle équipe ? Relève-t-elle d'un opportunisme destiné à la fois à « punir » l'Ukraine et les Etats occidentaux et à récupérer une terre considérée comme historiquement russe ? Est-elle une étape dans la déstabilisation de l'Ukraine ? Une étape dans une politique de reconquête dans l'espace postsoviétique qui permettrait à la Russie de corriger la perte de puissance qui a suivi l'effondrement et l'éclatement de l'URSS ? La politique russe apparaît aujourd'hui trop irrationnelle pour qu'il soit possible d'en identifier

1 Levesque J., op.cit., p. 36-40.

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les objectifs. Rien ne prouve qu'elle ait été planifiée depuis longtemps et qu'elle soit pensée sur le long terme, en bref qu'elle corresponde à une stratégie. Quoi qu'il en soit, ce conflit, qui est à la fois post-impérial et russo-occidental, est d'une extrême gravité : il s'agit du plus grave dans cette partie du monde depuis la fin de la guerre froide et l'effondrement de l'URSS1.

La rhétorique poutinienne confirme la nécessité de le prendre très au sérieux. Le discours le 18 mars devant le parlement russe est particulièrement préoccupant. Il révèle un fort désir de revanche après des années de frustrations accumulées, générées depuis 1991 par de sérieuses déceptions, réelles ou supposées : à maintes reprises, la Russie n'a pas été en mesure de peser sur les politiques ukrainiennes d'une part, occidentales d'autre part (Kosovo, élargissement à l'est de l'Alliance Atlantique, Irak, bouclier anti-missile, Libye, etc). La remise en question de l'héritage soviétique (la décision khrouchtchévienne de 1954 a été « prise en violation des normes constitutionnelles alors en vigueur ») justifiant l'annexion de la Crimée, celle de l'héritage de 1991 (« les promesses » contenues dans la Communauté des Etats indépendants sont « toutes restées vides ») suggèrent un révisionnisme qui pourrait viser d'autres éléments de cet héritage. Préoccupant aussi parce que le président continue à fonder son analyse sur des contre-vérités (les menaces auxquelles étaient et sont confrontés en Ukraine les Russes et les russophones, le « coup d'Etat » opéré à Kiev par « les nationalistes, les néo-nazis, les russophobes et les antisémites », etc) qui bloquent toute possibilité d'évolution allant dans le sens d'une sortie de crise. Lourde également de menace pour l'avenir, la rhétorique de Vladimir Poutine sur le monde russe a une nouvelle dimension qui contient en germe contentieux et conflits.

Le maître du Kremlin réaffirme le droit et le devoir de l'Etat russe à l'égard des populations russes et russophones de l'étranger : étant

1 Marchand, P., Atlas géopolitique de la Russie, Paris, éd. Autrement, 2012. p.14

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donné les menaces auxquelles était confrontée « la Crimée russophone » et « l'appel à l'aide » que les habitants de la péninsule lui avaient lancé, « la Russie ne pouvait pas l'abandonner dans le malheur, cela aurait été une trahison » l'argument, on s'en souvient, avait déjà été avancé pour justifier son action militaire en Géorgie en 2008. Le 18 mars, le président russe va plus loin en affirmant la légitimité de « l'aspiration du monde russe, de la Russie historique, à restaurer son unité », aspiration qu'il compare à celle des Allemands lors de la réunification de l'Allemagne. « La nation russe, ajoute-t-il, est devenue en 1991 l'un des plus grands groupes ethniques, sinon le plus grand dans le monde à être divisé par des frontières ». Il y a là un nouvel argument susceptible d'être invoqué dans maintes autres situations. Rappelons que les minorités russes sont encore numériquement très fortes dans les régions orientales de l'Ukraine, dans celles du nord du Kazakhstan limitrophes de la Fédération de Russie, en Biélorussie, en Estonie, en Lettonie, etc.

La crise actuelle est susceptible, on le voit, d'avoir de multiples et profondes répercussions :

En Ukraine si la Russie poursuit l'action de déstabilisation et de démantèlement de cet Etat qu'elle a entreprise

Sur les relations entre la Russie et l'Ukraine : la première a peut-être gagné la Crimée, mais, du fait du traumatisme provoqué par ce coup de force, elle risque d'avoir perdu l'Ukraine en la repoussant vers l'Europe, ce qui bouleverse les équilibres au centre du vieux continent et ceux entre l'UE et la Russie

sur les rapports entre la Russie et ses autres partenaires de l'espace postsoviétique qui ne se sont pas précipités pour soutenir la démarche russe, ainsi que sur le projet d'Union eurasienne, imaginé par V. Poutine pour concurrencer les accords d'association proposés par l'UE, un projet qui paraît aujourd'hui sérieusement ébranlé sur les rapports entre le pouvoir et les sociétés des Etats de la région qui ont mis en place un régime

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de type autoritaire (notamment ceux d'Asie centrale, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie)

sur les relations entre la Russie, les Etats européens et les Etats Unis : le partenariat UE-Russie et la politique américaine de reset , qui n'ont pas permis de prévenir cette crise, sont en échec; la politique européenne de voisinage est à redéfinir sur le fonctionnement du système international (rôle du Conseil de sécurité, impact sur les Etats désireux de se doter de l'arme nucléaire, etc.) en Russie : conséquences économiques, nationalisme, rapports gouvernants-gouvernés

Dans ce contexte, les réactions des Etats européens et des Etats-Unis sont d'une particulière importance. Vladimir Poutine se base-t-il sur la guerre en Géorgie qui a permis en 2008 à la Russie d'atteindre plusieurs des objectifs qu'elle poursuivait (la question de l'élargissement de l'Alliance atlantique à la Géorgie et à l'Ukraine n'a notamment plus été à l'ordre du jour après ce conflit) sans que ses relations avec les Occidentaux en soient affectées ? Sur la décision à l'automne 2013 de Barack Obama de renoncer au recours à la force en Syrie ? Sur la perception dominante depuis plusieurs années à Moscou d'une UE très affaiblie et en perte de vitesse à la fois sur le plan économique et politique ? Quels que soient les éléments de son analyse, le président russe semble aujourd'hui convaincu que les rapports de force sont favorables à son pays et que le coup de force opéré n'aura que des conséquences limitées. Une absence ou une quasi-absence de réactions serait donc interprétée au Kremlin comme une marque de faiblesse et un feu vert donné à d'autres initiatives, aujourd'hui ou demain, en Ukraine ou ailleurs, notamment dans l'espace postsoviétique.

La riposte européenne et américaine peut et doit être multidimensionnelle. Les sanctions prises seront-elles dissuasives ? Celles déjà prises par Washington, notamment dans le domaine financier, semblent pouvoir être significatives. L'économiste Sergueï Guriev a rappelé cette semaine que l'économie russe était vulnérable et que l'impact de sanctions sur la capacité de la Russie à attirer des investissements étrangers risquait

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de lui coûter fort cher à un moment où la croissance s'est fortement tassée et où le pays est en mal de modernisation. Notons que les Russes, qui semblent largement soutenir la politique actuelle de Vladimir Poutine, en particulier le rattachement de la Crimée à la Russie, sont aussi une majorité (56 %) à s'inquiéter de la détérioration des relations avec l'Occident et (53 %) de possibles sanctions politiques et économiques de l'Occident (enquête Levada 7-10 mars)1.

La riposte ne se limite pas à des sanctions. Elle consiste aussi à soutenir l'Ukraine sur la voie des réformes. Faire reculer la Russie en Crimée risque d'être un objectif de long terme. L'objectif prioritaire et immédiat doit être d'aider l'Ukraine, notamment techniquement, à préparer les élections du 25 mai prochain, étape essentielle dans le processus de transition dans lequel elle est engagée, et à avancer sur la voie des changements. Une Ukraine qui se stabilise, se démocratise et se réforme avec le soutien de l'Europe, une Ukraine qui serait un modèle pour d'autres Etats de l'espace postsoviétique, constituerait une formidable réponse au coup de force de Vladimir Poutine.

La riposte doit aussi être une politique européenne ambitieuse et généreuse qui soit à la hauteur de la situation et des attentes des Ukrainiens. Au-delà de la signature du volet politique de l'accord d'association, une décision comme la suppression des visas serait perçue, sans nul doute, comme un geste fort à leur égard. L'UE doit enfin s'engager, rapidement et plus fortement qu'elle ne l'a fait jusqu'ici, auprès des Etats qui ont souhaité se tourner vers elle : la Moldavie et la Géorgie, déjà soumises à de fortes pressions de la part de la Russie.

Rouvrir le dossier de l'Alliance Atlantique apparaît par contre inutilement risqué. C'est un dossier qui n'a jusqu'ici jamais fait l'unanimité au sein de la société ukrainienne et qui est donc de nature à la diviser, ce qui serait contreproductif dans le contexte actuel. Par ailleurs, ce serait

1 Maurice, V., Les Relations Internationales depuis 1945, Paris, 13e édition Armand Colin, 2013, p. 320

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répondre à l'agression par la provocation : agiter un « chiffon rouge » devant les yeux des élites dirigeantes russes exacerberait encore les tensions sans que cela corresponde, on vient de le dire, à une forte demande ukrainienne1.

Lorsque le pouvoir politique sera stabilisé, les Ukrainiens souhaiteront-ils réfléchir à une modification de leur système politique allant dans le sens de la fédéralisation ? Souhaiteront-ils conserver le statut « hors blocs » inscrit depuis 2010 dans la législation ukrainienne ? Les laisser seuls décider de leur sort est probablement le meilleur service que le monde extérieur peut leur rendre.

Une action en direction de la société russe est par ailleurs rendue nécessaire par la campagne de désinformation de grande ampleur menée par les dirigeants russes. La propagande russe a des effets significatifs : elle nourrit notamment un nationalisme qui a une forte dimension anti-occidentale. La contrer pourrait se faire via les médias internationaux reçus sur le territoire russe, l'internet et les réseaux sociaux, mais aussi par un développement des liens entre les sociétés, notamment au niveau des jeunes.

B. Dobbas

Cette région assure le quart des exportations ukrainiennes en valeur. Cela peut sembler paradoxal puisque tous les reportages y montrent un appareil industriel vétuste et une population pauvre. L'industrie d'époque soviétique n'y survit que grâce aux subventions d'État. Ces subsides sont cependant attribués aux travailleurs en monnaie ukrainienne, en papier, alors que le produit de l'exportation est perçu en devises, mais par les dirigeants politiques et les oligarques. Le contrôle des oblasts de Donetsk et Lougansk est donc essentiel pour Kiev.

En revanche, le Donbass n'apporterait rien à la Russie dont elle ne dispose déjà en abondance (charbon, produits métallurgiques, excédent

1 Maurice, V., op.cit., p.321

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commercial) et il n'occupe pas une position clef sur la carte. Dans l'ordre stratégique, un autre élément est à considérer. Sans la Crimée, le poids des russophones en Ukraine est déjà réduit à 27,4 % (contre 29,6 au recensement de 2001). Si les oblasts de Donetsk et de Lougansk s'excluaient, la part des russophones dans ce qui resterait de l'Ukraine serait ramenée à 19,7 %, ce qui représenterait un net affaiblissement de l'influence russe. Il est utile de ce point de vue pour Moscou que le Donbass reste dans une Ukraine fédéralisée1.

Il y a donc des éléments objectifs pour comprendre la détermination de Kiev à garder le Donbass comme la réserve de Moscou face au séparatisme de cette région entre mars et juin. Dans le courant de l'été, deux éléments nouveaux sont intervenus : le succès des forces de Kiev face à des séparatistes mal armés a fait planer la menace de leur écrasement, et l'utilisation de l'artillerie et des bombardements aériens contre les villes a fait bondir le nombre de victimes, surtout civiles. Pour le Kremlin, qui a tant affirmé se poser en protecteur des populations russes, il en allait de sa crédibilité tant à l'extérieur qu'à l'intérieur même de la Russie.

Quelle que soit l'issue de la crise au Donbass, imprévisible à cause de l'importance que le facteur émotionnel y a pris, l'annexion de la Crimée pose à elle seule le problème de l'avenir des relations entre Kiev et Moscou.

§4. Problème économique

Le Centre-sud (Kharkov, Zaporojié, Odessa), tant en part de PIB qu'en part d'exportations se situe en deçà de son poids démographique. C'est l'inverse pour le Bas Dniepr, qui est plus important en termes de PIB et surtout de poids dans les exportations, qu'en termes de population. Ceci est surtout dû à l'oblast de Dniepropetrovsk (15,5 % des exportations ukrainiennes à lui seul). Le Centre assure une part de PIB et d'exportations

1 http://rpdefense.over-blog.com/tag/petro%20porochenko/, consulté le 22/11/2014 02H

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double de son poids démographique, surtout du fait du district urbain de Kiev, qui assure notamment 22,6 % des exportations du pays. Il s'agit d'un effet « statistique » : une part de celles des autres régions est comptabilisée dans les directions de la capitale. Le Haut Dniepr et l'Ouest ont un poids économique très inférieur : avec 37 % de la population, ils ne représentent que 25 % du PIB et n'assurent que 17 % des exportations. Le hiatus est surtout fort pour l'Ouest : 27 % de la population mais seulement 9 % des exportations1.

Sur le plan des ressources minérales, l'Ukraine ne figure dans les dix premiers rangs mondiaux que pour trois métaux : le fer (6e, 5 % de la production mondiale), le manganèse (7e, 2,5 %) et le titane (8e, 5 %). Ces productions sont principalement localisées dans le Bas-Dniepr. Celle de charbon est concentrée à 82 % dans le Donbass (Lougansk et Donetsk) mais l'Ukraine n'occupe que le 12e rang mondial pour ce produit (1 % de la production mondiale). Les ressources en gaz de schistes (encore hypothétiques) seraient concentrées dans l'oblast de Kharkov et le Donbass.

En matière agricole, le nord de l'Ukraine (Ouest, Centre, Haut Dniepr) est essentiel avec 65 % de la production de céréales, 95 % de celle des betteraves à sucre, 37 % du tournesol, 70 % du troupeau de bovins. Le sud (Centre-sud et Donbass) ne joue un rôle que pour les céréales (35 % de la production) et le tournesol (60 % de la production)2.

Le nouveau gouvernement d'Ukraine n'a que deux solutions : s'entendre avec la Russie sur l'achat du gaz à un tarif acceptable ou renoncer à une partie importante de l'industrie. Le reste, ce sont des fantaisies n'ayant rien à voir avec l'économie réelle.

1 François, F., La fin des démocraties populaires Les chemins du post-communisme, Paris, éd. Seuil, 1997, p. 590

2 Idem, p. 591

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SECTION II : PERSPECTIVES D'AVENIR DU CONFLIT
UKRAINIEN

Dans cette dernière section de notre travail, nous allons donner la perspective de ce conflit notamment : l'association de l'Ukraine à l'Union Européenne, l'ampleur de la réaction Russe, l'irrationalité du conflit et la considération de l'Ukraine comme la zone grise de l'Est

§1. Association à l'Union Européenne

Comme l'explique depuis longtemps Moscou, l'accord de libre-échange entre UE et Ukraine lui pose un problème. Les

marchandises circulant librement à travers la frontière entre la Russie et l'Ukraine, un accord de libre-échange UE-Ukraine, permettrait aux produits de l'UE, par Ukraine interposée, d'entrer en Russie en contournant toutes les réglementations russes. Pourtant, la CE a toujours refusé d'impliquer la Russie dans les pourparlers, même après le coup de force de Kiev ou la crise de Crimée. L'accord du 27 juin va imposer à la Russie de revoir le statut de sa frontière avec l'Ukraine.

Sur un plan général, on voit bien l'intérêt d'un soutien financier. À condition qu'elle ne soit pas détournée par les oligarques, cette assistance peut soutenir un développement économique. À supposer que le budget européen le permette, ce qui est très loin d'être assuré, dans quelle direction pourrait-elle s'orienter.

L'afflux spontané d'IDE en Ukraine est peu vraisemblable. Comme l'expliquent les investisseurs industriels déjà présents, l'intérêt du pays était sa situation de plate-forme d'exportation vers la Russie, avantage qui disparaît en cas de libre-échange UE-Ukraine. Le maintien d'une situation de conflit avec la Russie n'est au surplus pas de nature à les rassurer1.

1 Fiorina, J.F., « Comprendre les enjeux stratégiques, L'Ukraine entre deux Mondes », In Clés ESC, hebdo n°127, Paris, 6 mars 2014, P.2

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À terme, l'Ukraine pourrait devenir une base de production à bas coût. L'obstacle est que, sans perspective d'exportation vers le continent eurasiatique, le seul débouché est constitué par les marchés d'Europe occidentale, situés à l'autre extrémité du continent.

Le ministre français du commerce extérieur déclarait en janvier 2014 que l'Ukraine est « un important débouché potentiel pour nos produits industriels ». Elle peut également remplir la fonction de pourvoyeur de matières premières. Cette répartition coloniale du travail offre toutefois peu de perspectives à l'économie ukrainienne.

Si des pertes de marché russes s'ajoutent à ces éléments, les perspectives de l'économie ukrainienne sont assez sombres. On comprend que la CE ait à plusieurs reprises invité Moscou à participer à son soutien.

En conflit avec Kiev, la Russie a-t-elle intérêt à prendre sa part du « fardeau ukrainien » comme l'y invite la CE Ou a-t-elle intérêt à suivre l'exemple des Etats-Unis qui, en 1962, ont placé leur voisin Cuba, qui s'était doté d'un gouvernement qui n'était pas de leur goût, sous un embargo qui dure depuis 50 ans.

§2. Ampleur de la réaction Russe

Le commerce extérieur ukrainien est plus lié à la CEI qu'à l'UE et serait très sensible à une rupture commerciale avec la Russie comme le montre le tableau 3.

Tableau 3 - Les orientations géographiques du commerce extérieur ukrainien

2012

Exportations

Importations

CEI

36,77

%

40,69

%

UE

24,82

%

30,89

%

1 Bernard, J.-P., Gaspard, M. et Harral , C., L'économie des transports dans l'ex-URSS, Courrier des Pays de l'Est, 1991, Paris, éd. Colin, p. 341.

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Asie

25,69

%

20,24

%

www.statistiqUkraine.donneclé.uk consulté le 22/12/2014

Au niveau russe, la dépendance est beaucoup plus réduite puisque l'Ukraine n'absorbe que 6 % des exportations russes, dont beaucoup de gaz et de pétrole.

Le simple fait qu'un rapprochement entre Kiev et l'OTAN ne puisse être totalement exclu impose à la Russie, pour des raisons de sécurité, d'éliminer toute dépendance de son appareil militaire vis-à-vis d'un fournisseur ukrainien. Au-delà des cas exposés (entretien de missiles stratégiques, motorisation d'hélicoptères de combat ...), l'industrie ukrainienne livre un nombre important de composants pour l'industrie militaire russe. Rompre ces liens est un impératif stratégique pour la Russie. En juin 2014, le ministère russe de la Défense a annoncé étudier en détail avec son homologue biélorusse l'éventail de tous les transferts de production possibles depuis l'Ukraine vers l'industrie biélorusse.

La question de la survie de l'industrie aérospatiale ukrainienne, qui représente l'essentiel de l'industrie de haute technologie du pays, avec 100 à 150 000 emplois très qualifiés, est donc posée. Dans ces domaines stratégiques, les pays développés, dans un contexte de réduction générale des commandes militaires, n'ont pas de place à offrir aux entreprises ukrainiennes, sauf à réduire les débouchés de leur propre industrie. L'aérospatiale ukrainienne peut se reconvertir partiellement en bureau d'études low-cost et fournisseur de pièces pour l'industrie occidentale (mais au détriment de ses sous-traitants actuels), très loin du rôle éminent qu'elle jouait dans le partenariat avec la Russie1.

Par ailleurs, en raison de sanctions occidentales, Moscou doit soutenir par tous les moyens l'activité en Russie. La part du commerce

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international russe qui est confiée aux ports des pays voisins (ukrainiens et baltes) devrait être transférée vers les ports russes. Une politique de substitution des importations devrait également être mise en place, favorisant la production locale. Elle pourrait viser particulièrement les fournisseurs ukrainiens mais comme on l'a vu pour le nucléaire, le fait que certaines usines produisant en Ukraine pour le marché russe sont la propriété de groupes russes complexifie les choses.

Une rupture avec la Russie compromettra inévitablement deux piliers de l'activité ukrainienne : son industrie de haute technologie et sa fonction portuaire pour l'hinterland eurasien. A cela il faut ajouter la perte inéluctable des revenus du transit du gaz (3,5 milliards de dollars en 2013) : le contournement du pays est au dire du secrétaire du Fonds pour la sécurité énergétique de Russie (( une question de principe » à réaliser d'ici quelques années.

Un blocage sélectif, ciblant les oblasts ukrainiens de l'Ouest est-il possible. Les six oblasts dont les exportations sont le plus orientées vers la CEI se trouvent aussi bien à l'est (Kharkov, 71,05 % ; Lougansk, 70,35 %), qu'au centre (Souma, 65,57 % ; Tchernigov, 61,65 %) ou qu'à l'ouest (Khmelnitsa, 53,66 % ; Vinnitsa, 52,93 %). Ceux dont les exportations sont le moins dirigées vers la CEI sont ceux de Transcarpathie (9,54 %) et Lviv (21,82 %), à l'Ouest, mais aussi d'Odessa (23,38 %) et Donetsk (25,9 %), en zone russophone (Donetsk exporte davantage vers l'UE (26,7 %) et l'Asie (36,12 %)1.

Moscou pourrait donc difficilement élaborer une stratégie de rétorsion commerciale (( régionalisée » : à l'Est comme à l'Ouest de l'Ukraine, des oblasts sont peu dépendants des exportations vers la CEI, d'autres le sont beaucoup. Même limitée aux nécessités stratégiques, la perte de marchés russes va provoquer des difficultés sociales en Ukraine. Les zones affectées, outre l'oblast de Lougansk déjà en rébellion, seront les centres

1 Bernard, J.-P., Gaspard, M. et Harral, C., op.cit., p.43

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d'industrie aérospatiale (Kiev, Kharkov, Dniepropetrovsk, Zaporojié), les façades portuaires (Odessa, Mikolaïev), les oblasts frontaliers très dépendants du marché russe pour leurs exportations (Kharkov, Souma, Tchernigov), toutes régions qui ne participent pas actuellement au mouvement dit « pro-russe »1.

On ne peut pas encore préjuger de l'intensité des mesures de rétorsion russes. Elle va dépendre de l'évolution des relations entre les deux capitales et aussi des négociations avec la CE qui a enfin convenu en septembre que l'accord d'association avec l'Ukraine concernait aussi la Russie et a reporté son application à décembre 2015.

La question de fond est de savoir si la Russie peut trouver intérêt à ménager un pays qui veut lui tourner le dos. Or on ne voit pas ce qu'elle aurait à perdre à ce que ce voisin soit en crise. D'autant que les relations entre les deux pays seront mauvaises de toute façon, ne serait-ce qu'en raison de la Crimée.

La rétraction des relations commerciales entre Russie et Ukraine, même réduite aux simples nécessités stratégiques russes, va aggraver la situation économique de cette dernière. Ceci conduit à une évidence : le coût du sauvetage de la Grèce n'a été qu'une « bagatelle », selon l'expression du commissaire européen Günther Oettinger, comparé aux besoins de l'Ukraine, qui nécessitera selon lui les efforts « de la CE, des États-Unis, du Canada, du FMI ». Il est d'ailleurs probable que tenir à bout de bras l'économie d'un pays de 45 millions d'habitants coupé de son hinterland naturel sera hors de portée de cette association, elle-même en situation économique précaire.

§3. Irrationalité du conflit

En raisonnant de façon rationnelle, le conflit n'est pas sans intérêt pour les Occidentaux :

1Bernard, J.-P., Gaspard, M. et Harral, C., op.cit., p.57

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? l'OTAN achève sa mission en Afghanistan. Il serait

logique que l'institution, pour justifier la pérennité de ses services et de son budget, ne voie pas d'un mauvais oeil la tension entre Kiev et Moscou, voire soit tentée d'oeuvrer à l'entretenir ;

? dans l'UE, certains se souviennent que pendant la

guerre froide, confrontée à la menace soviétique, l'opinion européenne ne contestait pas la construction européenne. La perception par les peuples européens d'un ennemi à l'Est permettrait de générer un « Autre », face auquel pourrait renaître un sentiment européen en voie d'extinction ;

? Washington ne peut que se réjouir de voir les pays

européens inquiets. Compte tenu de leur dépendance en matière de sécurité, ils ne pourront qu'être plus accommodants avec les volontés de la Maison Blanche.

Le Kremlin est un acteur rationnel. Préoccupé du développement économique de la Russie, une fois la Crimée sécurisée, il n'a pas d'intérêt à un conflit l'exposant à des sanctions réelles. Cependant, à partir d'un certain seuil, il lui serait impossible de ne pas réagir militairement. Ainsi, si Kiev ne peut reprendre le contrôle de l'Est sans un massacre de séparatistes, quel sera le seuil de tolérance de l'opinion russe. La CE aborde l'association de la Moldavie sur des bases radicales : la seule issue laissée aux autorités de Transnistrie est la capitulation sans conditions. Le Kremlin peut-il abandonner plusieurs centaines de milliers de russophones sans perdre la face vis-à-vis de son opinion publique.1

Il faut aussi tenir compte des données stratégiques. Ce qui se passe en Ukraine, c'est-à-dire à sa porte, affecte la sécurité de la Russie. Elle ne peut rester aussi indifférente que, par exemple, la France vis-à-vis d'évènements se produisant au Mali ou en Centrafrique, à des milliers de

1 Bernard, J.-P., Gaspard, M. et Harral, C., op.cit., p.44

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kilomètres. Une réaction militaire russe de très grande ampleur est possible. D'autant que les passions sont tellement exacerbées dans le Donbass que l'évolution de la situation y est imprévisible.

Les médias occidentaux se sont convaincus que les sanctions expliquent que Moscou n'ait pas annexé le Donbass comme la Crimée. On a vu qu'il y d'autres raisons. Penser que la menace de sanctions a suffi et suffira à imposer les vues occidentales à Moscou est dangereux. Bien sûr, de véritables sanctions, frappant les hydrocarbures, les apports de technologie occidentale, la finance, affecteraient gravement l'économie russe, mais pas seulement elle. En effet la technologie asiatique (Chine, Japon, Corée, Inde ...) vaut aujourd'hui celle de l'Europe et peut la remplacer. Pour l'économie de l'UE, La perte consécutive de contrats en Russie aura des conséquences directes et une crise économique en Russie réduira le pouvoir d'achat dans ce pays, donc, indirectement les exportations de l'UE. Enfin, dès que les sanctions deviendront dommageables, des contre-mesures russes pourraient au surplus fermer des marchés.

Pour l'Europe de l'Ouest entrer dans le jeu de sanctions réelles contre la Russie présente un risque économique réel. On comprend que les gouvernements européens hésitent à céder aux pressions des États-Unis, dont l'économie ne subira quant à elle aucune conséquence. Surtout qu'une crise économique majeure provoquée par des sanctions animées par les États-Unis ouvrirait de larges perspectives à la diplomatie russe en Europe. Sur un plan général, il est de toute façon inapproprié de chercher dans une spirale de sanctions économiques incontrôlable la solution à un problème qui est d'ordre politique1.

§4. Ukraine peut devenir une Zone grise de l'Europe de l'Est

Ce changement de conception reflète la peur de l'Ukraine de se retrouver entre deux sphères d'influence, ou même d'être obligée, face à

1 Bernard, J.-P., Gaspard, M. et Harral, C., op.cit., p.61

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l'élargissement de l'OTAN, d'accepter une réintégration militaire par la Russie. L'Ukraine n'entend pas devenir un Etat tampon, une zone grise entre, d'une part l'OTAN élargie et d'autre part, les pays signataires du traité de Tachkent qui regroupe autour de la Russie plusieurs pays de l'ex-U.R.S.S. Ainsi, elle préférerait que l'Europe ne bascule pas à nouveau dans un monde bipolaire dans lequel l'Ukraine aurait du mal à garder son statut de neutralité et de non-alignement. L'Union européenne de son côté cherche, dans le cadre de son élargissement, à stabiliser le processus de transition en Ukraine.

Après une première période de 1991-1993, qualifiée par Alexandrova de "Period of Neglect and Annoyance", marquée d'une part par l'hésitation d'accepter l'Ukraine indépendante comme acteur égal et d'autre part par l'incapacité de formuler une politique cohérente face à elle, l'Occident et avec lui, l'Europe occidentale- a mis en place une stratégie politique de coopération ambitieuse doublée par un programme d'assistance technique et d'aide financière. L'Ukraine, le plus grand pays de l'Europe centrale et orientale sera à la frontière extérieure d'une Union européenne élargie1.

1 Allain, A., OTAN-Russie : l'impossible entente ? Grands dossiers de Diplomatie, Paris, éd Harmattan, 2014, pp. 74-75.

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CONCLUSION GENERALE

Pour ne pas dire que nous sommes à la fin du travail, nous disons que les étapes qui ont été analysées tout au long de travail touchent leurs fins car, notre sujet est si large.

Comme tout travail scientifique connaît une partie introductive, il doit également connaître une partie finale qui marque la fin de la réflexion du chercheur. Le travail que nous venons d'achever était intitulé « le conflit Ukrainien et la relance de la guerre froide : problèmes et perspectives ».

Pour bien analyser notre sujet, nous avons eu à poser la problématique suivante : quel est l'impact du conflit Ukrainien sur la relance de la guerre froide ?

Tenant compte de notre problématique, il était sous notre responsabilité d'émettre les hypothèses à cette problématique posée.

Après des analyses du mot « hypothèse » et en tenant compte de notre problématique, ses hypothèses se sont reformulées à ces termes :

La première guerre froide avait comme scène de théâtre l'Allemagne pour enfin s'étendre dans le monde. Actuellement, l'Allemagne s'est déjà réunifiée, comme les grandes puissances cherchent toujours la suprématie mondiale ils pensent trouver une nouvelle scène de théâtre de leurs forces, pour l'instant l'Ukraine en est une victime.

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Les grandes puissances tournent autour des intérêts. Dans le même ordre d'idée, nous avons trouvé à ces termes que cet antagonisme n'est en rien d'autre qu'une nouvelle confrontation est-ouest ; ce sont deux systèmes politiquement et économiquement antagonistes qui s'opposent à l'instar de ce que fut la guerre froide. Ce conflit Ukrainien a des impacts sur une relance de guerre froide.

Et nous confirmons nos hypothèses en disant que : La forme de cette guerre froide est spatiale. Moscou regrette la puissance de l'URSS. Et c'est à ce titre qu'il devient un problème pour l'élargissement continu de l'espace atlantique à l'Est. Et l'Occident cherche à morceler l'Est pour mieux asseoir sa suprématie, toutes ces tendances confondues des acteurs précités qui, font l'impact de la relance d'une nouvelle guerre froide.

Pour bien mener cette étude, nous avons eu à nous inscrire dans la perspective de la méthode historique, car, elle nous a permis d'appréhender et de comprendre le passé historique du déroulement de la guerre froide entre deux blocs. A côté de cette méthode historique nous y avions associé la méthode analytique, celle-ci nous a permis à analyser des faits et des situations grâce à des moyens spécifiques, elle nous a aidé à comprendre également comment l'Ukraine par sa crise a été une nouvelle relance de la guerre froide.

La technique documentaire nous a accompagné dans la récolte des données susceptibles, en nous fournissant les éléments nécessaires à la réalisation de notre objectif poursuivi.

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Cette technique nous a permis à consulter les ouvrages, les revues, les articles, l'internet, les journaux et bien d'autres.

Nous tenons à signaler encore que notre étude analysait la crise en Ukraine et la relance de la guerre froide, cette étude allée d'une période de 2014 à 2015.

Notre travail a été subdivisé en 4 gros chapitres hormis l'introduction et la conclusion générale. Nos 4 chapitres ont été repartis en sections et chaque section était aussi subdivisée en paragraphes.

? Le premier chapitre avait fait l'objet des considérations

générales. Dans ce chapitre il était question de définir les concepts clés tels que la guerre, la guerre froide, la relance, le conflit, les enjeux et perspectives ont été définis avec succès et dans ce premier chapitre il a été question de la présentation de l'Ukraine et l'Ukraine était présenté avec succès, nous avions eu à donner la situation géographique, historique, économique et socio-culturelle de l'Ukraine.

? Le deuxième chapitre s'est focalisé sur le conflit Ukrainien.
Dans ce chapitre il a été question de décrire le conflit Ukrainien d'une part, d'autre part de l'internationalisation du conflit Ukrainien. En un mot, le conflit ukrainien débute lorsque le gouvernement Ukrainien a interdit la diffusion des medias Russes sur son territoire, l'abolition de la langue Russe, la résistance des peuples de l'Est a lancé l'Ukrainien dans le chaos. Et ce conflit a été internationalisé lors des élections qui ont été organisées dans deux camps Ukrainiens notamment l'Est de l'Ukraine communément appelé

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les pro-Russes et le camp du gouvernement de Porechenko que nous avons également appelé le pro-occidental. Les points de vues des grandes puissances ont été divergées chacun à son camp a voulu respecter les résultats des élections du camp qu'il jugé utile pour la convergence de ses intérêts.

? Le troisième chapitre avait fait l'objet de conflit Ukrainien
et la relance de la guerre froide. Dans ce chapitre il a été question d'une démarcation de la fin de la guerre froide dans le monde et la relance de la guerre froide à travers le conflit Ukrainien. Nous avons eu également à décrire la première guerre froide de la construction du mur de Berlin et de la proposition du plan Marchal et plan Molotov jusqu'à la réunification de l'Allemagne, l'effondrement de l'URSS et la perestroïka et la glas-note de Michaël Gorbatchev

? Le quatrième chapitre et le dernier de notre travail avait
fait l'objet de l'analyse sur les problèmes et perspectives du conflit Ukrainien dans la relance de la guerre froide. Dans ce chapitre les essentiels ont été les problèmes soulevés par le conflit ukrainien et les perspectives du conflit Ukrainien. Dans ce chapitre nous avons eu à montrer la place de l'Ukraine sur la scène internationale et la considération de l'Ukraine dans la politique étrangère des grandes puissances telles que les Etats-Unis d'Amérique, la Russie, l'union européenne et la Chine. L'avenir de l'Ukraine ne risque pas seulement une guerre froide mais les faits peuvent amener le monde à la troisième guerre mondiale. L'Ukraine a comme partenaires économiques directs la Russie, l'Allemagne et l'Italie mais la Russie participe seule à 52%

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dans l'économie Ukrainienne. La Russie et ses alliés ne peuvent à aucun cas supporter que les forces Américaines soient officiellement posées aux frontières Russes. L'autre enjeu est que, l'Ukraine est le vaste pays d'Europe après la Russie, la France est le plus grand pays géographiquement dans l'union européenne et la France ne peut à aucun cas envisager que l'Ukraine soit membre de l'union européenne. Parce que l'Ukraine une fois dans l'union européenne, il fera l'objet de la majorité des députés au sein de l'organisation et ceci lui permettra d'être influent au sein de l'organisation à la place de la France.

Les conclusions que les masses d'Ukraine tireront de ce nouveau moment de leur « drame national », entre leurs actions les plus avancées comme le contrôle de Maïdan et sa traduction politique à droite, ou celles capitalisée par l'extrême-droite, seront fondamentales pour les luttes dans le futur. Il est clair qu'après la période stalinienne et celle des régimes de restauration capitaliste qui ont touché la Russie et l'Ukraine, la récupération de la conscience de classe du prolétariat ne sera pas facile. Elle passera par de grandes fluctuations. La recomposition de la tradition trotskyste dans la région de l'ex-URSS sera centrale pour pouvoir mener à bout cette tâche et tracer une voie différente aux alternatives impérialistes ou nationalistes réactionnaires qui ont toujours mis en échec les tentatives de libération du peuple ukrainien. Aux peuples Ukrainiens, nous leurs demandons d'être unis et jaloux de leur territoire car, les pertes des biens, les morts, la haine et d'autres faits trop meurtries ne sont qu'à eux-mêmes et à leur génération future. Quant aux puissances dites grandes puissances, nous trouvons

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qu'elles confondent l'assistance et la participation, cette confusion ne fera que pleuvoir les conflits et les guerres dans le monde.

Ainsi tout étant dit de notre part, L'élaboration de notre mémoire ainsi que notre cursus académique arrivent à leurs termes, mais la crise Ukrainienne continue ainsi que la discipline des Relations Internationales, nous demandons à tout un chacun de devenir activiste.

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BIBLIOGRAPHIE

I. DOCUMENTS OFFICIELS

1. Constitution de l'ex-URSS de 1922

2. Charte de Nations Unies, article 39

3. Discours de Georges Bush de 1991 tiré dans, www.voltaire.com

4. Discours de Vladimir Poutine du 17 mars 2014: « The referendum in Crimea was a clear violation of Ukrainian constitutions and international Law. »

II. OUVRAGES

1. Allain A., OTAN-Russie : l'impossible entente ?, Paris, éd. l'Harmattan, 2014.

2. Aron, R., paix et guerre entre les nations, Paris, Calmann-Lévy, 1961

3. Bernard J.-P., Gaspard, M. et Harral, C., L'économie des transports dans l'ex-URSS, Paris, éd. Colin, 1991

4. Biyoya, M.P., comprendre les relations internationales : les anciens et les nouveaux paradigmes, Kinshasa, Editions Médiaspaul, 2015

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9. François de Jabrun, Atlas de l'Ukraine, Paris, (15e promotion), 20072008.

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10. François, F., La fin des démocraties populaires Les chemins du post-communisme, Paris, éd. Seuil, 1997,

11. Gérard, D., Traité des Relations Internationales : les théories de la géopolitique, Paris, éditions l'Harmattan, 2006

12. Grosser, P., Les Temps de la guerre froide, Paris, Editions Complexe, 1995

13. Jean-B.D., et André, K., Histoire des relations internationales : De 1945 à nos jours, Paris, éd. Armand Colin, 2009

14. Levesque, J., Annexion de la Crimée par la Russie : quelle est la stratégie du Kremlin en Ukraine ?, Paris, éd. Découverte, 2014.

15. Marchand, P., Atlas géopolitique de la Russie, Paris, éd. Autrement, 2012.

16. Maurice, V., Les relations internationales depuis 1945, 13e édition, Paris, Armand Colin, 2013

17. Mulumbati, N. A., Introduction à la science politique, Lubumbashi, Editions Africa, 1977

18. Raymond, A., Les Conventions de la guerre froide dans Une histoire du XXe siècle, Paris, éd. Plon, 1996,

19. Roosens, C., Les Relations internationales de 1815 à nos jours, Tome II, Bruxelles, éd. Academia Bruylant, 2000

20. Tshiyembe, M., la politique étrangère des grandes puissances, Paris, L'Harmattan, 2010,

21. Wenu, B., recherche scientifique : théorie et pratique, Lubumbashi, Editions Connaissances, 2014

22. William, J., Quand dire c'est faire, Paris, éd. du Seuil, 1970

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III. REVUES, JOURNAUX ET MAGAZINES

1. « Entretien avec les journalistes du 4 mars 2014 », In Paris Match Hebdo, N°0043-10,

2. Fiorina, J.F., « comprendre les enjeux stratégiques : L'Ukraine entre deux Mondes », In Clés ESC, hebdo N°127, 6 mars 2014

3. Frédéric, C., « la crise Ukrainienne vue par le chercheur », in institut de recherche stratégique de l'école militaire, Paris, éditions IRSEM, 2015,

4. Galtsyan G., « Le renouveau de l'Église orthodoxe russe après la chute de l'URSS ». In Guilly-Sulikashvili, L'énigme russe, pouvoir, économie et société, Septentrion, 2012

5. Pierre du Bois de Dunilac., « Guerre froide, propagande et culture», Paris, in Relations internationales, no 115, 2003

6. Walter Lippman « Essai de Walter Lippman sur la guerre froide, en réponse à George Kennan », in Foreign Affairs, Londre, éd. Printemps, 1987

IV. DICTIONNAIRES

1. Dictionnaire Larousse, République Démocratique du Congo, France, éditions Larousse, 2008,

2. Dictionnaire Petit Robert, république de la France, Paris, éd. Robert, 2010

V. COURS

1. Esambu, M.J., syllabus de cours de Relations Internationales, premier graduat Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2013-2014, Inédit

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2. Mulamba, N.F., Notes de cours de géostratégie, première licence Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2013-2014.

3. Tshimpanga, M., Notes de cours d'histoire diplomatique, deuxième graduat Relations Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2011-2012.

VI. WEBOGRAPHIE

1. « Gouvernement de l'Union soviétique (Études pays publiées par le Congrès des États-Unis) » sur www. Country Studies Series by Federal Research Division of the Library of the Congress. U.S.

2. http://www.espace-science.org/17229html

3. http://www.Uef.fr/_stefano-spoltore.

4. http://wwwgoogle.fr

5. http://rpdefense.over-blog.com/tag/petro%20porochenko/

6. http://www.atlantico.fr/decryptage/tout-qu-faut-savoir-pour-vraiment-comprendre-conflit-ukrainien-quentin-michaud-989930.html#txsCdT50kkqkbY8W.99

7. http://www.contrepoints.org

8. http://www.donnécléf-ukraine.uk

9. http://www.france24.com

10. http://www.jamestown.org/single/?no cache=1&tx ttnews [archive][s words]=8fd5893941d69d0be3f378576261ae3e&tx_ttnews[any_of_the_w ords]=ukraine&tx_ttnews[tt_news]=36305&tx_ttnews[backPid]=7&cHash =4348bfeb73

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11. http://www.regardest.com/home/breve contenu.php?id=156 http://www.legrandsoir.info/la-crise-ukrainienne-a-travers-le-prisme-strategique-americain.html

12. Le monde, « entrée en vigueur des nouvelles sancction contre Moscou » sur http//.www.lemondde.fr

13. Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation.

14. My book, « Ukraine ; a catastrophe default ». sur http.www://.ccr.org. consulté

15. Statistiques de la Banque Mondiale-France, sur
www.data.worlbank.org

16. www.CCR4.org

17. www.statistiq Ukraine.donneclé.uk

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TABLE DES MATIERES

Epigraphe I

Dédicace II

Avant-propos II

INTRODUCTION I

I. PRESENTATION DU SUJET 1

II. CHOIX ET INTERET DU SUJET 2

II.1 Choix du sujet 2

II.2 Intérêt du sujet 3

II.2.1 Intérêt sur le plan personnel 3

II.2.2 intérêt sur le plan scientifique 3

II.2.3 intérêt sur le plan sociétal 4

III. Problématique et hypothèse 4

III.1 Problématique 4

III.2 Hypothèses 5

IV. Méthode(s) et technique(s) 7

IV.1 Méthode(s) 7

IV.2 Technique(s) 8

V. Délimitation du travail 8

V.1 Délimitation spatiale 8

V.2 Délimitation temporelle. 9

VI. Etat de la question 9

VII. Difficultés rencontrées 12

VIII. Subdivisions du travail 13

CHAPITRE I : GENERALITES 14

SECTION I : DEFINITIONS DES CONCEPTS 14

§1. CONFLIT 15

§2. RELANCE 16

§3. GUERRE FROIDE 16

§4. PROBLEME 17

§5. PERSPECTIVE 18

SECTION II : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE : UKRAINE 18

§1. Situation géographique et historique 18

a) Situation géographique 18

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b) L'histoire de l'Ukraine 21

§2. Situation économique de l'Ukraine 25

§3. Situation politique de l'Ukraine 28

§4. Situation socioculturelle de l'Ukraine 29

CHAPITRE II : LE CONFLIT UKRAINIEN 30

SECTION 1 : DESCRIPTION DU CONFLIT UKRAINIEN 30

§1. Origine du conflit ukrainien 30

Les affrontements sur la place Maidan à Kiev ont connu une accalmie suite à l'accord trouvé dans l'après-midi du 22 février 2014 entre le président Ianoukovitch et l'opposition politique. Une telle trêve a-t-elle une chance de déboucher sur un réel apaisement étant donné l'intensité des antagonismes qui

persistent entre les deux camps. 31

§2. Les acteurs du conflit Ukrainien 34

§3. DEROULEMENT DES EVENEMENTS 35

Section II : l'internationalisation du conflit Ukrainien 36

§1 la position des grandes puissances dans le conflit Ukrainien. 36

1.1 La Russie 36

1.2 L'Union européenne 37

1.3 LES ETATS-UNIS D'AMERIQUE 40

1.4 LA CHINE 41

CHAPITRE III : LE CONFLIT UKRAINIEN ET LA RELANCE DE LA GUERRE FROIDE

42

SECTION I : LA FIN DE LA GUERRE FROIDE DANS LE MONDE 42

§1. La situation des superpuissances pendant la guerre froide 42

1.1 Le camp socialiste et l'URSS 42

1.2 Le camp capitaliste les U.S.A 43

§2. La situation politique dans le monde pendant la guerre froide 45

2.1 LE BLOC SOCIALISTE 45

2.1. LE BLOC CAPITALISTE 47

§3. LES EVENEMENTS AYANT ENTRAINE LA FIN DE LA GUERRE FROIDE

DANS LE MONDE. 50

3.1 LE PRESIDENT MICHAËL GORBATCHEV ET LA PERESTROÏKA 50

3.2 L'instauration de la démocratie dans le monde 51

3.3 Caractéristique de la guerre froide 53

§4. Relance de la guerre froide à travers le conflit Ukrainien 53

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CHAPITRE IV : LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES DU CONFLIT

UKRAINIEN DANS LA RELANCE DE LA GUERRE FROIDE. 59

SECTION I : LES PROBLEMES SOULEVES PAR LE CONFLIT UKRAINIEN 59

§1. Problème historique 59

§2. Problème de l'unité 62

§3. Problème de la Crimée et Dobbas 66

A. La Crimée 67

B. Dobbas 72

§4. Problème économique 73

SECTION II : PERSPECTIVES D'AVENIR DU CONFLIT UKRAINIEN 75

§1. Association à l'Union Européenne 75

§2. Ampleur de la réaction Russe 76

§3. Irrationalité du conflit 79

§4. Ukraine peut devenir une Zone grise de l'Europe de l'Est 81

CONCLUSION GENERALE 83

BIBLIOGRAPHIE 89

TABLE DES MATIERES 94






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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire