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La francophonie et la médiation dans la crise ivoirienne de 2002 à  2010.

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par Sika Gautier ADOMON
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 2 2014
  

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B) un manque d'appropriation des actions de la Francophonie par les Etats membres

Le manque d'appropriation sera analysé à travers le défaut de cotisation et le manque d'adhésion des états aux actions de la Francophonie. Concernant le financement de la Francophonie, il convient d'indiquer « qu'il n'est pas mobilisé à temps115(*) » mais que « cette situation est la traduction de l'absence de volonté politique des états membres : ils ont accepté que le groupe de pression culturel et linguistique se transforme en une institution intergouvernementale dotée des fonctions politiques, mais ils répugnent à la doter de budget adéquat116(*) ». En se référant à l'année 2008, «  il est frappant de constater que six Etats ou gouvernements, membres de plein droit (communauté française de Belgique, Canada, Canada-Québec, France, Grèce et Suisse) contribuent à plus de 93% (soit 30.808.206,51 euros) aux contributions statutaires de l'OIF117(*) », le reste était à la charge des autres Etats membres de l'organisation. Ce déséquilibre entraine un déficit de légitimité pour chacun des autres pays de l'organisation pour peser sur les décisions. En outre, « la Francophonie a été marquée par le passé, par des difficultés financières majeures, en grande partie liées au fait que, pendant de nombreuses années, près d'un tiers des membres de la Francophonie n'avaient pas versé leurs contributions volontaires au budget de l'OIF, les arriérés ayant ainsi atteint un montant total cumulé d'environ 11 millions d'euros. Cet important manque à gagner a longtemps déséquilibré le budget de l'organisation118(*) ». Si la faiblesse des moyens financiers constitue un des obstacles de l'OIF quant à la réalisation de ses objectifs, le fait que la France soit le principal bailleur de fonds de la Francophonie, constitue aussi une autre entrave à l'action qui peut être mal interprétée ( nous y reviendrons dans le paragraphe suivant). En plus du volet financier, le manque d'adhésion des états membres aux actions politiques est un réel problème. Une médiation francophone ne sera consolidée que dans un contexte d'adhésion des Etats membres bien plus fort qu'aujourd'hui. Ainsi, le renforcement de la médiation francophone passe d'abord par la conviction des Etats membres que l'OIF dispose pour ce faire d'atouts crédibles. Car l'envoi d'un facilitateur ou d'une mission est soumis à l'accord préalable de l'Etat concerné et des parties. « L'acceptation préalable du processus de facilitation par les autorités du pays concerné constitue une condition du succès de toute action. Le facilitateur est choisi par le Secrétaire général après consultation du Président de la Conférence ministérielle, en accord avec l'ensemble des protagonistes119(*) ». Les Etats doivent reconnaitre la plus-value de la Francophonie en faveur de la paix et solliciter son soutien pour une paix durable. Car, les états n'ont pas le réflexe de se tourner vers la Francophonie dès les premières heures de la crise. Dans le cas de la crise ivoirienne , à l'issue des échanges que nous avons eu avec la Délégation à la Démocratie, à la paix et aux Droits de l'Homme, la Francophonie a été associée aux négociations inter ivoiriennes, initiées à la suite des événements de septembre 2002, qui ont abouti à la signature de l'Accord de Linas-Marcoussis. 

Au terme de cette première section, nous pouvons affirmer que l'action de l'OIF dans la crise ivoirienne a relevé quelques faiblesses de la médiation de la Francophonie. Le premier reproche formulé est à l'endroit de la mise en oeuvre du mécanisme de prévention. En effet, la Francophonie a manqué d'anticipation pour éviter que la crise éclate. Ce second reproche concerne la réaction jugée tardive des institutions de la Francophonie avant de réunir le comité ad hoc et produire la déclaration qui fait foi dans ce cas de la position de la Francophonie. Mais ces difficultés ne sont-elles pas inhérentes au fonctionnement de la structure et aux ambitions qu'elle s'est fixée ? En effet, comment réussir une telle mission si l'organisation ne dispose pas de moyens pour assurer sa présence permanente et efficace ? La fermeture de la Représentation du Bureau de l'OIF a mis en exergue d'une part la modicité des moyens de l'OIF pour conduire sa médiation et a eu nécessairement un impact sur sa crédibilité vis-à-vis de ses partenaires, d'autre part elle a relevé le manque d'appropriation des actions politiques de l'Organisation.

* 115 Op,cit,p.233

* 116Mamadou BADJI et alii, Francophonie et les relations internationales : Géopolitique de la Francophonie. Edition : des archives contemporaines, 2009, Paris,

* 117 Op,cit,p236

* 118 Mémoire TASSE Rodrigue, P 57

* 119 Chapitre 5.2 de la Déclaration de Bamako

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