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La francophonie et la médiation dans la crise ivoirienne de 2002 à  2010.

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par Sika Gautier ADOMON
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 2 2014
  

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CONCLUSION

En intervenant dans la médiation en Côte d'Ivoire, l'OIF a déployé sa batterie d'actions contenue de la Déclaration de Bamako et dans sa Charte. Certes, l'organisation n'était pas à sa première mission de paix, mais l'étude de cette crise a permis de déceler quelques failles dans son action dues, à la mise en oeuvre de son mécanisme de prévention et de réaction, à son organisation interne et au contexte de médiation multiple, synonyme de jeu d'intérêts divergents.

En effet, l'éclatement de la crise en Côte d'Ivoire en septembre 2002 peut être considéré comme un échec de son mécanisme d'alerte et de prévention. Avec l'adoption de la Déclaration de Bamako, l'OIF disposait d'une panoplie d'instruments lui permettant de prévenir toute crise. Pourtant, depuis 1993, la Côte d'Ivoire est entrée dans une zone de crises à répétition dont le pic a été atteint avec le premier coup d'état de 1999. Les élections de 2000 sensées, ramener la paix et la tranquillité ont contribué à exacerber les clivages et les tensions. L'OIF a suivi de près cette situation antérieure, puisqu'elle a condamné le coup d'état de 1999, exiger le retour à l'ordre constitutionnel et dépêcher « une mission d'information et de consultation conduite par le président Emile-Derlin Zinsou160(*) ».

Donc l'OIF a manqué d'anticipation et d'initiative dans la prévention d'un conflit latent su de tous. Mais aussi, elle a accusé un long délai avant de réagir. Malgré la volonté affichée par le Secrétaire général, la médiation a été confrontée au sempiternel manque de moyens financiers, mais aussi de ressources humaines pour faire face à cette impérieuse et longue mission de médiation.

Le financement des activités de la médiation de l'OIF est un problème crucial et qui soulève souvent des polémiques. D'une part la modicité de ces moyens joue sur sa crédibilité vis-à-vis des autres organisations. D'autre part, le fait de recourir ou d'avoir un principal bailleur de fonds est sujet à des interprétations selon lesquelles la Francophonie sert « les intérêts de ceux qui baillent les fonds161(*) » ou « la main qui donne, ordonne ». Mais il faut le reconnaitre cet apport de la France vient compenser le défaut de cotisation de plusieurs membres et permet à la Francophonie de se hisser comme un acteur incontournable dans les relations internationales. Toutefois, il convient d'indiquer que les conflits de leadership et les jeux d'influence des médiateurs ont contribué à rendre peu visible l'action de médiation de la francophonie dans la crise ivoirienne et cela est aussi favorisée par son choix d'intervenir en complémentarité.

Au vu de ce qui précède, nous pouvons affirmer à la suite de notre hypothèse que l'action de la francophonie a été quelque peu contrariée par son dysfonctionnementmais aussi par le contexte de la médiation qui a étouffé son action.

Pourtant, l'OIF a sa place dans la médiation et doit l'affirmer, à cause de sa particularité.Pour ce faire, elle doit engager une réforme de son mécanisme en tenant compte de l'évaluation globale du contexte des conflits en Afrique francophone au sud du Sahara.

Organisation culturelle à dimension politique, elle a une démarche qui allie la société civile et les Etats à ses prises de décisions. La Francophonie connait mieux la sociologie des peuples dont les pays sont en crise, du fait de son avantage culturel et linguistique et de son réseau de médiateurs expérimentés dont elle dispose. La francophonie doit poursuivre son oeuvre parce que sa médiation ne vise pas à imposer une solution comme le font plusieurs organisations, mais elle « facilite » prend en compte toutes les sensibilités et laisse le choix aux parties de trouver une solution consensuelle. Toutefois, elle gagnerait à entamer une réforme, un réaménagement de son dispositif pour l'adapter à la nouvelle nature des conflits et tirer leçons de ses expériences passées, en renforçant son mécanisme de prévention et de suivi et en s'affirmant de manière plus active dans la recherche de la paix aux côtés des autres organisations et dans son imposition des sanctions.

* 160 Ntole KAZADI, p428

* 161 Op,cit,p.233

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams