République Algérienne
Démocratique et Populaire
MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université Abderrahmane Mira -
Bejaia
FACULTE DES SCIENCES HUMAINES ET
SOCIALES DEPARTEMENT DES SCIENCES SOCIALES
Mémoire de fin de cycle présenté
pour l'obtention du diplôme de Master En Psychologie
Option : Psychologie Clinique
L'ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL CHEZ
LES INFIRMIERS EXERÇANTS DANS UN SERVICE DE
RÉANIMATION
ÉTUDE DE 11 CAS RÉALISÉE L'EPH
D'EL-KHROUB (CONSTANTINE)
THEME
Réalisé par l'étudiant :
Encadré par :
LATIOUI KHELIL Mr AMRANE LAKHDAR
Soutenu le : 15/06/2015 devant les membres de jury
composé de :
PRÉSIDENT : Mr BENCHAALAL.
A ENCADREUR : Mr AMRANE. L EXAMINATRICE : Mme
BOUCHERMA. S
Année universitaire : 2014 -
2015
République Algérienne
Démocratique et Populaire
MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université Abderrahmane Mira -
Bejaia
FACULTE DES SCIENCES HUMAINES ET
SOCIALES DEPARTEMENT DES SCIENCES SOCIALES
Mémoire de fin de cycle présenté
pour l'obtention du diplôme de Master En Psychologie
Option : Psychologie Clinique
L'ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL CHEZ
LES INFIRMIERS EXERÇANTS DANS UN SERVICE DE
RÉANIMATION
ÉTUDE DE 11 CAS RÉALISÉE L'EPH
D'EL-KHROUB (CONSTANTINE)
THEME
Réalisé par l'étudiant :
Encadré par :
LATIOUI KHELIL Mr AMRANE LAKHDAR
Soutenu le : 15/06/2015 devant les membres de jury
composé de :
PRÉSIDENT : Mr BENCHAALAL.
A ENCADREUR : Mr AMRANE. L EXAMINATRICE : Mme
BOUCHERMA. S
Année universitaire : 2014 -
2015
REMERCIEMENTS
ET
DEDICACES
|

Au terme de l'élaboration de ce mémoire de
master, je tiens à exprimer toute ma gratitude et mes vifs
remerciements à : Mr AMRANE LAKHDAR Pour
son encadrement, sa disponibilité, et sa patience. sans oublier
mes guides de stage Mem LATIFA et
Mem FAIROUZE pour lequel
je tiens à exprimer mes vifs reconnaissance. Je remercie encore
Mr SOUAMA AMMAR , le chef de sevice chirurgical
coté femmes pour m'avoir assuré de son soutien, de son
assistance, et de ses orientations qui ont consolidé le sens de Burn
Out de ma formation. Ma reconnaissance sincère pour tous ceux qui
m'ont aidé dans la réalisation de cette recherche :
Melle LARABA IMENE
Grâce à tous ceux-là, j'ai pu
réussir à construire et à structurer mon travail qui a
été difficile. A tous ceux- là, revient le
mérite de mon succès.

En cette occasion, je fais part de mes sympathie être
connaissance à tous les membres de ma famille qui n'ont cessé
de me témoigner aide, dévouement et encouragement. Qu'un grand
hommage soit rendu ici, particulièrement à mes frères et
surtout ma mère et mon père qui guident et accompagnée
dans mon premier sans oublier mes copains de chambre J404
(AMER , SAFI, OUSSAMA, BILLAL) qui m'ont soutenue tout au long de
cette rude épreuve, et aussi la chambre J403
(NASSIME, BILEL, MITCHOU, KHALED, ZAKI, MAHMOUD), et aussi la
chambre J508 (ABDESSAMED, BOULLA, ALI).
Je dédié aussi mon fruit de fin
d'étude aux amies de résidence universitaire IHADDADEN sont :
DJALEL EDDINE, NOUNOU, YACINE OU CI MARTEH, HAMZA, OMAR, SADAM, ABDESSATIRE,
MOHAMED AMINE, HOCINE, AMIROUCHE.
TABLE DE MATIERE
2015
TABLE DE MATIERE
Introduction
Problématique 06
Hypothèses 14

Préambule 16
I.Définition de l'infirmier
17
1. Infirmier 17
2. Le soin 25
3. Le soin infirmier 26
II.La relation d'aide 27
1. Le rôle de relation d'aide 28
2. Les techniques de relation d'aide 28
3. Les éléments à prendre en compte dans
la relation d'aide 29
III.Les différentes techniques relationnelles
dans la pratique infirmière 31
1. L'Empathie 31
2. La sympathie 33
3. Les émotions 33
IV.La relation soignant soigné
36
1. Les rôles dans la relation 37
2. Besoin de soins 38
3. Dans les relations 39
4. Alliance thérapeutique et négociation
41
V.La réanimation 42
TABLE DE MATIERE
2015
1. Définition le service de réanimation
42
2. L'organisation de service de réanimation
43
3. Méthodologie d'élaboration du
référentiel de compétences en réanimation
44
4. Référentiel de compétences de
l'infirmier de réanimation 45
5. Les stratégies de communication dans un service de
réanimation 60
Résumé 67

Préambule 69
I.Historique du syndrome de l'épuisement
professionnel ou burn out syndrom 70
II.Définition du syndrome de
l'épuisement professinnel ou burn out syndrom 72
III.Les dimensions du syndrome de burn out
77
1. Somatiques 78
2. Psychiques 78
3. Comportementaux 78
IV.Causes et facteurs déclenchant de burn out
syndrom 79
1. Les variables personnelles du sujet 79
2. Les variables dus à l'organisation du travail
80
3. Les variables dus aux conditions de travail 81
4. Les variables environnementaux 83
V.Prévention 86
1. La prévention primaire 86
2. La prévention secondaire 86
3. La prévention tertiaire
86 VI.La mesures de prévention du S.E.P ou B.O.S
selon « CANOUI, P.
MAURANGES,A. » 87
1. Correction des facteurs liés à
l'organisation du travail 87
2. Mise en place de groupes de parole dans les services
87
3. Actions de formation 87
Résumé 88
TABLE DE MATIERE
2015

I Définir le lieu de la recherche
90
II Le choix de groupe de recherche « La
profession infirmière en service de
réanimation » 92
III La méthode et les outils de
recueil des données de recherche 93
IV La phase de test
95
1. Cotation des réponses
95
2. Interprétation 96
V Les limites de la recherche
97
VI Déroulement de la recherche
98
VII Rappel des Hypothèses de recherche
100

I Présentation des cas de recherche
102
II Analyse des résultats
116
III Discussion des hypothéses
122
Conclusion 132
Bibliographie 135

Tableau 01 : Représente le nombre
d'effictif des infirmières dans le service de réanimation en EPHE
102
Tableau 02 : Represente les tranches
d'àge dans le service de réanimation en EPHE
102
Tableau 03 : les hypothèses que nous
avions émises 122
TABLE DE MATIERE
2015

Figure 01 : Champs d'activités du
personnel soignant 22
Figure 02 : le degré de
dépendance des patients et la charge de travail du personnel infirmier
25
Figure 03 : les facteurs de burn out
liés aux environnements interne et externe de BOS
84
Figure 04 : l'intéraction des
environnements « interne et externe » dans le déclenchement de
BOS 85

Annexe 01 : Maslach Burnout Inventory's test
Annexe 02 : la grille de l'entretien
Liste des Abréviations
2015
LISTE DES ABREVIATIONS
AP : Accomplissement
Personnel BOS : Burn out
syndrom CDT : Charge De
Travail CES : Charge En
Soins DP : Dépersonnalisation ou
Déshumanisation EE : Epuisement
Emotionnel EPHE : Etablissement Public
Hospitalier d'El-khroub IR :
Infirmier(ère) Réanimateur(trice) NEMS
: Nine Equivalents of Nursing Manpower use
Score PRN : Projet de Recherche en
Nursing RC : Réanimation
Chirurgical RM : Réanimation
Médical SEP : Syndrome de
l'Epuisement Professionnel TISS :
Therapeutic Intervention Scoring System

Introduction 2015
Introduction ;
Parler de la souffrance des infirmiers, c'est tout d'abord
énumérer quelques évidences. « Enumérer
», c'est-à-dire additionner des raisons qui font de ce
métier un métier à risques. « E.FELDMAN,2013
».
Première évidence : on ne côtoie pas la
souffrance, la maladie et la mort d'autrui, à longueur de
carrière, sans que cela produise des effets.
Deuxième évidence : cette souffrance de l'autre,
dont l'infirmier est le témoin n'est pas sans écho dans
l'histoire, passée, présente, et en tous cas à coup
sûr future dudit infirmier.
Pour ce qui est du passé, des études ont
montré la fréquence de l'impact de l'histoire personnelle ou
familiale de l'infirmier : que répare-t-il à longueur de
journée de la souffrance de l'autre certes, mais sans doute aussi d'une
expérience douloureuse ancienne, personnelle ou affective ?
Expérience de la maladie pour soi même ou pour un proche...
Pour ce qui est du futur, quel infirmier peut nier qu'il n'a
pas parfois éprouvé d'être en avant -première, dans
l'exercice de son métier, de ce qui ne peut - à lui aussi - que
lui arriver un jour : l'accident de santé, la maladie, et bien sûr
la mort ?
Sans se cantonner au pur affectif, le métier de
l'infirmier confronte à une multitude de questions d'ordre
éthique, moral, métaphysique même, que ne rencontre pas la
population des autres travailleurs. Un exemple l'illustrera : Quand quelqu'un
traverse un deuil proche, il dit souvent qu'il va reprendre le travail pour se
sortir de sa rumination douloureuse...si ce travail justement est neutre
affectivement, voire positif (contact sociaux positifs) : commercial par
exemple. Evidemment il n'en va pas de même pour l'infirmier qui, lui, au
travail, retrouvera la souffrance de l'autre en écho douloureux à
la sienne propre.

Introduction 2015
Autre évidence : c'est l'impact de la
répétition des traumas rencontrés avec l'histoire de nos
patients : confrontation avec les misères, les drames, confrontation
à des personnalités mal structurées, aux demandes trop
fortes.
Enfin, que dit-on quand on constate que « pour faire ce
métier il faut avoir du coeur » ? ! ! « E.FELDMAN,2013
».
Cela signifie, nous semble-t-il, que le patient attend
toujours autre chose de son infirmier que la pure réparation de son
« bobo ». Toujours. Ainsi fonctionne l'être humain. Il ne peut
jamais demander à l'autre quelque chose qui soit du pur besoin.
Toujours, toujours, il y a un au-delà de la demande : De même que
le nourrisson ne prend pas que le lait de sa mère, mais sa mère
en même temps, de même, donner un médicament obéit
à la même logique : le prescripteur est « pris » da ns
le même mouvement : ça s'appelle le transfert. «
E.FELDMAN,2013 »
L'épuisement professionnel (ou burnout en anglais) a
été décrit initialement dans les professions
infirmières dans lesquelles les professionnels sont confrontés
quotidiennement à la maladie, à la souffrance et à la
mort. Ce sont des professions qui les placent sous l'influence d'une
véritable éthique professionnelle (Canoui, 1996). Ensuite, ces
professions impliquent des considérations profondément
humanistes, souvent idéalisées et parfois loin du travail
quotidien (Jaoul et Kovess, 2003). Choisir de travailler dans ces professions
est souvent un acte déterminé par une véritable vocation,
des idéaux marqués. Or, les infirmiers pointent une charge de
travail de plus en plus lourde entraînant un manque de temps
auprès des patients ayant pour conséquence un sentiment de
frustration. Par ailleurs, les infirmières ont de plus en plus de
responsabilités et doivent remplir de nombreux formulaires pour se
« couvrir » du risque d'erreur. Ainsi la charge de travail et la
désillusion y sont d'autant plus vécues avec émotion. Dans
la langue courante anglaise, burnout signifie « s'user, s'épuiser,
craquer en raison de demandes excessives d'énergie, de forces ou de
ressources ». « Fuhrer, C et al , 2011 ».

Introduction 2015
Pour descriminer entre le stress et burnout il faut
définit la notion de stress dans le but de decortiquer
l'ambiguité entre les deux notion, le stress est « un
résultat spécifique de toute demande imposée au corps, que
l'effet soit mental ou somatique ». « Boissières, F.
2003 ».
Le burnout survient suite à une exposition à un
stress prolongé. Celui-ci est un facteur essentiel dans la
prédisposition de l'individu au burn-out, il est donc primordial de
définir ce terme. « TERRAT E, 2003».
Le stress et l'épuisement professionnel ne sont pas le
propre d'une seule profession. Les causes en sont diverses mais les effets
peuvent être les mêmes. Qu'il s'agisse d'infirmiers,
infirmières ou non ou bien d'enseignants, de fonctionnaires
territoriaux, de commerciaux, les situations de perte de ressources, de
conflits, en particulier avec le supérieur hiérarchique, ou de
manque de reconnaissance, quand elles prennent une dimension chronique, peuvent
engendrer des problèmes de santé physique ou mentale.
« CHAZARIN C, 1991 ».
Dans le but d'approcher le phénomène de
l'épuisement professionnel chez les infirmiers dans un service de
réanimation, cette étude comporte deux grandes parties, partie
théorique et partie la méthodologie de la recherche et
présentation et analyse des résultats et discussion des
hypothèses:
La première partie comprend deux chapitres dans
lesquels nous avons abordé l'aspect théorique des concepts
suivants : le 1er chaptire les infirmiers dans un service de
réanimation et le 2em chapitre le syndrome de
l'épuisement professionnel, La deuxième partie dite pratique nous
avons le 3em chapitre est la méthodologie de la recherche et
le 4em chapitre est présentation, analyse des
résultats et discussion des hypothèses.

2015
La problématique et Les
Hypothèses
La problématique :
Le stress professionnel apparait important chez les
infirmière et on parle de plus en plus de « burn out » dans la
profession, de nombreuses études épidémiologiques
européennes et canadiennes montrent des résultats convergents :
l'épuisement professionnel atteint environ le quart des
infirmières d'hôpitaux généraux tous services
confondus. « DELBROUCK M. 2007 ».
L'épuisement professionnel est un concept introduit
depuis peu dans les écrits scientifiques. Dans le contexte des
travailleurs de la santé, Freudenberger (1974) définit pour la
première fois l'épuisement professionnel comme étant
l'usure, le sentiment d'échec résultant d'exigences trop grandes
en termes d'énergie, de force et/ou de ressources. De 1974 à
1980, Perlman et Hartmann (1982) ont relevé environ une trentaine de
définitions de l'épuisement professionnel utilisées dans
diverses études. « Duquette ; A, Kérouac ; A,
Beaudet, E, 1992 ».
Cette expression provient de l'anglais « burnout syndrome
», définie pour la première fois pas H. J. FREUDENBERGER en
1974. Littéralement, le terme « burnout » se traduit par
« se consumer », « s'éteindre ». L'explication de ce
psychanalyste donne alors tout son sens à la terminologie
employée :
« En tant que psychanalyste et praticien, je me suis
rendu compte que les gens sont parfois victimes d'incendie, tout comme les
immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe leurs
ressources internes en viennent à se consumer comme sous l'action des
flammes, ne laissant qu'un vide immense à l'intérieur, même
si l'enveloppe externe semble plus ou moins intacte. «
FREUDENBERGER, H, 1987 ».
6
2015
La problématique et Les
Hypothèses
Le syndrome de burnout se déclare chez certaines
personnalités prétendant répondre à un haut niveau
d'attente professionnelle, et s'efforçant d'exercer leur métier
en suivant leurs représentations utopiques et leurs valeurs humaines.
Pour ces infirmiers, l'épuisement professionnel
intervient lorsque leurs idéaux sont meurtris par les contraintes
institutionnelles, la pesanteur des responsabilités, le manque de
reconnaissance, l'ambiance de travail pernicieuse... H. J. FREUDENBERGER
déclare ainsi que « le burnout [est] la maladie de l'âme en
deuil de son idéal ». « H. J. FREUDENBERGER,
cité par R. GUEIBE, 2003 ».
Par exemple, Jones (1982) souligne que l'épuisement
professionnel est une réaction bio-psycho-comportementale des
professionnels de la santé à des stresseurs organisationnels
excessifs.
Maslach (1982) spécifie que l'épuisement
professionnel est un syndrome d'usure émotionnelle, de
dépersonnalisation ainsi qu'une perte de l'accomplissement personnel
auquel sont sujets les individus dont le travail est orienté vers la
relation d'aide. C'est à partir de cette définition que Maslach
et Jackson (1981a, b) élaborent un instrument de mesure de
l'épuisement professionnel, soit le Maslach Burnout Inventory (MBI) qui
recouvre les trois composantes principales cihaut mentionnées. Bien
qu'il n'y ait pas d'entente universelle quant à la définition de
ce concept, la plupart des auteurs des études consultées
utilisent la terminologie ainsi que l'outil développé par Maslach
et Jackson. « Duquette ; A, Kérouac ; A, Beaudet, E, 1992
».
Delbrouck (2003), met en évidence les trois phases du
burn-out : l'épuisement émotionnel, la dépersonnalisation
et le sentiment d'incompétence. « DELBROUCK M, 2003
»
Freudenberger (1985), Pines (1981), Buree, Schearer, Deszca et
Lambert. Ils décrivent ce que nous appelons désormais le burn
out, ou
7
2015
La problématique et Les
Hypothèses
syndrome d'épuisement des infirmiers. Il s'agit en
résumé d'un phénomène d'usure interne chez les
infirmiers qui s'engagent avec trop d'intensité, au point de nier leurs
propres besoins, ce qui aboutit à un appauvrissement intérieur.
Tout ceci apparaît évidemment progressivement, mais le burn out
complet réalise une impasse existentielle intenable. Les auteurs
cités décrivent plusieurs phases de ce syndrome . «
FELDMAN, E. 2013 ».
- tout d'abord, une phase d'investissement énorme avec
des attentes irréalistes (exemple : Hôpital = Zéro douleur
!) Vu le projet, le sentiment d'impuissance - et le sentiment d'échec
concomitant - ne se fait pas attendre. La culpabilité les accompagne,
car à ces objectifs étaient fixées des valeurs morales
fortes.
- deuxième stade : l'évitement, qui n'a jamais
permis d'échapper au problème une fois qu'il est posé. La
fatigue psychologique ne fait que croître.
Troisième stade : l'effort pour s'extraire de la pente
dangereuse se perçoit dans un renversement des valeurs initiales.
Peut-être n'est-on pas si mal que ça ; c'est donc le malade qui
est un être impossible. C'est une phase de mépris, de cynisme, de
haine pour le patient : « L'hôpital, ce serait parfait s'il n'y
avait pas les malades ! »
Quatrième stade : phase de réparation signant la
culpabilité sous-jacente. La phase précédente
n'étant guère tenable, car peu valorisante, il y a un regain
d'intérêt pour la qualité du travail, l'estime pour le
malade etc. Mais il ne s'agit en fait que d'un nouvel essai de la phase 1, qui,
non analysée, ne peut que reproduire la même impasse, le
même désappointement. « FELDMAN, E. 2013
».
Alors s'enchaînent les rémissions et les
rechutes, alternant le désir de bien faire et le cynisme, lequel aggrave
la culpabilité.
8
2015
La problématique et Les
Hypothèses
Le syndrome est complet quand apparaissent la perte de force
et d'énergie, l'épuisement émotionnel, le grand vide
intérieur. Un pas assez définitif est alors franchi et
l'infirmier, qui fait preuve de cynisme dans son travail, qui recherche
fortement l'accomplissement personnel dans des activités
extérieures, est de plus en plus ballotté et est sujet à
des accès de désespérance de plus en plus
fréquents, très souvent traduits en épisodes agressifs, y
compris avec ses collègues. « FELDMAN, E.
2013».
En Algérie, comme ce thème est assez
récent, nous ne retrouvons que deux études publiées, celle
de Chakali (2000) sur l'épuisement professionnel chez le personnel du
centre anticancéreux de Blida et celle de Boudarene (2004) chez les
agents de police en exercice (une étude préliminaire).
« Thése Benatia, Y, 2008 ».
Egalement, une autre étude a été
effectuée dans le cadre du projet de magister par Ouchen (2005) par le
biais du MBI auprès des éléments de sapeurs pompiers de la
wilaya de Constantine a révélé la présence du
phénomène de l'épuisement professionnel avec un taux
d'épuisement émotionnel de 49,88% sur l'ensemble de la population
d'étude.
Vient en deuxième position la baisse de
l'accomplissement personnel de 32,97% et enfin la déshumanisation de la
relation à autrui avec un taux de 12,48%. « Thése
Ouchen, M, 2005 ».
Le personnel infirmier dont la mission spéciale est
orientée vers la relation d'aide avec une clientèle
affectée par des problèmes de santé multiples et complexes
n'est pas à l'abri de ce phénomène. Composante majeure de
la prestation des services de santé, il assure une présence
continue auprès de clients hospitalisés, de personnes en centre
d'hébergement et de soins de longue durée, de clientèles
desservies à l'aide de programmes préventifs et communautaires.
La profession infirmière est d'abord une profession qui tient compte de
l'unicité de la
9
2015
La problématique et Les
Hypothèses
personne dans son milieu de vie et qui doit faire preuve de
sollicitude et de dépassement pour accompagner les personnes dans la
douleur, l'angoisse, l'incapacité et souvent la mort. «
Duquette; A, Kérouac; A, Beaudet, E, 1992 »
Malgré une mission qui est des plus valorisantes et des
plus significatives et malgré l'importance des effectifs en cause,
plusieurs études nationales (Beaver, Sharp & Cotsonis, 1986;
Duxbury, Armstrong, Drew & Henly, 1984; Jenkins & Ostchega, 1986;
Mallett, 1988; Yasko, 1983 ) ont observé au cours des dernières
années de l'épuisement professionnel chez le personnel
infirmier.
Leurs observations et commentaires traduisent des
manifestations d'épuisement comme le roulement rapide
d'infirmières, des taux d'absentéisme élevés, une
diminution de l'attention accordée aux clients, de
l'irritabilité, de l'anxiété et une insatisfaction
vis-à-vis le travail.
Certains se disent exploités, fatigués et
épuisés presque quotidiennement. Ces plaintes de divers ordres
sont souvent associées à des symptômes de nature somatique,
tels que des problèmes gastro-intestinaux, des troubles de sommeil, une
perte d'appétit, une fatigue lancinante, des maux de tête et de
dos. Ces agents de santé s'occupent de la santé et du
bien-être des autres en risquant insidieusement une dispersion
d'eux-mêmes et de leurs ressources sans trop de répit et souvent
avec peu d'autre assistance. qu'eux-mêmes (Rainville, 1984). Une perte
progressive de buts, d'idéalisme, d'énergie et de signification
risque de s'installer chez eux (Edelwich & Brodski, 1980).
Comme il a été mentionné
précédemment, nombre d'auteurs rapportent que l'épuisement
professionnel semble associé à plusieurs facteurs. Cependant, il
n'est pas clairement établi comment ces différents facteurs
exercent une influence sur l'épuisement professionnel. « A,
Duquette ; A, Kérouac ; E, Beaudet, 1992 »
10
2015
La problématique et Les
Hypothèses
Plusieurs approches conceptuelles ont été
développées afin d'identifier les variables reliées au
stress, à la santé ou à l'épuisement professionnel.
Beehr et Newman (1978), House et Wells (1978), Matteson et Ivancevich (1979),
Perlman et Hartmann (1982) ainsi qu'Harris (1989) présentent des
approches linéaires où l'épuisement professionnel serait
la conséquénce directe d'un stress soutenu et
répété.
Bien qu'intéressantes, ces approches conceptuelles
montrent peu le dynamisme existant entre les variables associées
à l'épuisement professionnel. De plus, ces approches ne tiennent
pas compte de l'influence que peuvent avoir certaines caractéristiques
de la clientèle sur le développement de l'épuisement
professionnel.« Duquette; A, Kérouac; A, Beaudet, E, 1992
»
L'infirmière est auprès du malade (dans le
langage courant, on dit même « auprès de son malade »)
pendant de longues heures et noue donc avec lui une relation plus profonde,
affective : si dans le langage anglosaxon, le rôle de l'infirmière
était to care for, il est aujourd'hui to care about . un rôle qui
met en avant la part importante de l'émotion, de l'affect dans une
approche centrée sur le patient-sujet. « Grosclaude M, 2007
»
Le rôle de l'infirmière de réanimation ne
peut donc pas se limiter à ses compétences techniques : elle doit
faire cohabiter travail sur le corps (formel) .et travail sur les
émotions (informel) .Une étude norvégienne visant à
comparer la perception des médecins et des infirmières de
réanimation des besoins des proches de patients met en lumière
une très nette différence : les infirmières mettent en
avant l'importance de la « réassurance et de l'attention »
(informel) alors que les médecins mettent en avant l'importance de
« l'information et de la prédictibilité » (formel)
« Grosclaude M, 2007 »
11
2015
La problématique et Les
Hypothèses
Si, comme nous le verrons plus loin, le bien-être des
malades -- outre une bonne prise en charge et une réduction des
inconforts liés aux technologies utilisées passe par la parole et
la communication, l'infirmière, du fait de l'organisation des soins et
de la répartition des tâches est plus à même de
répondre aux besoins psychiques des patients. « Grosclaude
M, 2007 »
La nature de la clientèle desservie exerce peu
d'influence sur l'épuisement professionnel du personnel infirmier.
Il apparaît également que plusieurs facteurs
relatifs à l'organisation du travail peuvent contribuer à
créer un milieu favorable au développement de l'épuisement
professionnel du personnel infirmier dans les services de réanimation.
Il s'agit du soutien du supérieur et des pairs, des stresseurs en milieu
de travail, de l'ambiguïté du rôle, de la charge de travail,
et de la satisfaction au travail. Le texte se termine par une série de
recommandations adressées aux chercheurs, aux planificateurs, aux
gestionnaires, aux éducateurs, et aux intervenants cliniques qui
dispensent les soins infirmiers. « BIOY, A, BOURGEOIS, F, NEGRE,
I, 2003 ».
Le burnout est particulièrement fréquent chez
les personnels de la santé pouvant atteindre 40 % dans des
spécialités comme la réanimation. Les conséquences
de l'épuisement professionnel sont importantes pouvant aller jusqu'au
suicide ou l'erreur médicale. Ceci doit être pris en compte dans
la gestion des équipes, en particulier en anesthésie
réanimation, où la répétition de stress et les
contraintes sont importantes. Les solutions doivent associer des mesures
préventives - y compris les changements de l'environnement de travail si
nécessaire - avec l'apprentissage de techniques personnelles de gestion
du stress professionnel. « Maïa P, Thomas G, 2011
».
12
2015
La problématique et Les
Hypothèses
Est-ce que les infirmiers exerçants dans un service de
réanimation souffrent de l'épuisement professionnel ?
Est-ce que les infirmiers souffrent de burn out
exerçants dans un
service de réanimation, ils présentent les
signes du syndrome de l'épuisement professionnel ?
1. L'épuisement émotionnel est-il facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimation ?
2. La dépérsonnalisation est-elle facteur de
syndrome du l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimation ?
3. L'absence d'accomplissement personnel est-elle facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimation ?
.
13
2015
La problématique et Les
Hypothèses
L'hypothèse principale :
Les infirmiers exerçants dans un service de
réanimation souffrent de burn out
Les Hypothèses opérationnelles :
1. L'épuisement émotionnel est un facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimatiion.
2. La dépérsonnalisation est une facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimatiion.
3. L'absence d'accomplissement personnel est une facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimatiion.
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation

Préambule :
On s'attend du personnel infirmier - qui fait quotidiennement
face à la souffrance humaine - qu'il allège la détresse
des patients en prodiguant des soins empreints d'une réelle sollicitude.
Une simple intervention centrée sur la tâche à accomplir ne
suffit pas. « Truc Huynh et al., 2009 »
Cependant Formarier précise que les infirmières
sont souvent déchirées entre leurs valeurs professionnelles et
les charges de travail à assumer.
Le travail émotionnel, tel que l'a conçu
à l'origine la sociologue Arlie Hochschild, fait référence
aux efforts déployés par la travailleuse ou le travailleur pour
afficher les émotions que lui dictent les normes culturelles et sociales
en place plutôt que celles qu'elle ou il éprouve
réellement.
Le fait que l'engagement émotionnel des
infirmières envers leurs patients transcende les limites des sentiments
personnels, contribue à la qualité et à l'excellence des
soins infirmiers. « Truc Huynh et al., 2009 »
Pour faire face aux situations cliniques difficiles sur le
plan moral (p. ex. patients refusant des soins), il est jugé
essentiel de pouvoir éprouver des émotions et établir des
rapports à la fois éthiques et significatifs avec les personnes
en détresse. « Truc Huynh et al., 2009 » La
vulnérabilité est présente en réanimation sous de
multiples formes - liées à la gravité des situations
traitées et à la nature particulière de la prise en charge
- pour le patient, pour son entourage, pour l'équipe soignante.
« Boles Professeur Jean-M, et Jousset D, 2011 ».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
I Définition de l'infirmier :
1. Infirmier :
Le mot « enfermier » apparaît en
1398, il est associé au mot latin « infirmus » qui
signifie « faible », par opposition à « fort
».
L' « enfermerie » désigne à
la fois un état (la maladie, l'infirmité) mais aussi un lieu, un
refuge pour les plus démunis. L' « enfermier » sera
la personne qui s'occupe de ces hôtes dans le besoin. Néanmoins,
« ...il ne commença à être utilisé pour
désigner les femmes destinées, par profession, à soigner,
qu'à partir de 1878. ». « Lyon : A, 1995
»
Personne dont la profession est de veiller sur les malades, de
les soigner et de leur administrer des médicaments sous la direction des
médecins, à l'hôpital ou à domicile. «
www.infirmier.com/08-02-2015
à 13 : 23 »
Article 26 : Le corps des infirmiers
comprend trois grades : « OULD-KADA, M, 2010 »
1) le grade d'infirmier breveté
2) le grade d'infirmier diplômé d'Etat
3) le grade d'infirmier principal
Définition des tâches :
Article 27 : Les infirmiers
brevetés sont chargés, sous l'autorité du responsable
hiérarchique, d'assurer les prescriptions médicales et les soins
de base. Ils veillent à l'hygiène et à l'entretien et au
rangement du matériel.
Article 28 : Les infirmiers
diplômés d'Etat sont chargés, sous l'autorité du
responsable hiérarchique et conformément au programme de
formation d'assurer les prescriptions et les soins polyvalents. «
Décret
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
exécutif n° 91-107 du 27 avril 1991
portant statut particulier des personnels paramédicaux
»
Ils sont chargés en particulier, de reconnaître
les méthodes de diagnostic, participer à la surveillance clinique
des malades et des thérapeutiques mises en oeuvre, favoriser le
maintien, l'insertion ou la réinsertion des personnels dans le cadre de
vie habituelle ou nouveau, proposer, organiser, participer ou collaborer
à des actions de prévention et d'éducation en
matière de santé individuelle et collective, de participer
à l'encadrement et à la formation des personnels
paramédicaux. « Décret exécutif n°
91-107 du 27 avril 1991 portant statut particulier des personnels
paramédicaux »
Article 29 : Outre les taches
prévues à l'article 27 ci-dessus, les infirmiers principaux sont
chargés, sous l'autorité du responsable hiérarchique et
conformément à leur programme et à leur
spécialité respectives, d'assurer les soins complexes et
spécialisés et d'exécuter les prescriptions
médicales nécessitant une haute qualification. Ils participent
à la formation des personnels paramédicaux. «
Décret exécutif n° 91-107 du 27 avril 1991 portant
statut particulier des personnels paramédicaux ».
DANS « LE JOURNAL OFFICIEL DE LA
REPUBLIQUE ALGERIENNE N017 - 15 RABIE ETHANIE 1432 - 15 MARS 2011
» corrigé le Décret exécutif n° 91-107 du 27
avril 1991 portant statut particulier des personnels paramédicaux :
A. Corps des infirmiers de santé publique :
Art. 38 : Le corps des infirmiers de
santé publique comprend cinq (5) grades : « Décret
exécutif n° 11-121 du 15 Rabie Ethani 1432 correspondant au 20 mars
2011 portant statut particulier des
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
fonctionnaires appartenant aux corps des
paramédicaux de santé publique ».
1) Le grade d'infirmier breveté, mis en voie d'extinction
;
2) Le grade d'infirmier diplômé d'Etat
3) Le grade d'infirmier de santé publique
4) Le grade d'infirmier spécialisé de santé
publique
5) Le grade d'infirmier major de santé publique
B. Définition des tâches :
Art. 39 : Les infirmiers
brevetés sont chargés, notamment, d'exécuter les
prescriptions médicales et les soins de base. Ils veillent à
l'hygiène, à l'entretien et au rangement du matériel.
« Décret exécutif n° 11-121 du 15 Rabie Ethani
1432 correspondant au 20 mars 2011 portant statut particulier des
fonctionnaires appartenant aux corps des paramédicaux de santé
publique ».
Art. 40 : Outre les tâches
dévolues aux infirmiers brevetés, les infirmiers
diplômés d'Etat sont chargés d'exécuter les
prescriptions et les soins polyvalents. A ce titre, ils sont chargés,
notamment :
1) De participer à la surveillance clinique des
malades et des thérapeutiques mises en oeuvre ;
2) De favoriser le maintien, l'insertion ou la
réinsertion des patients dans leur cadre de vie habituelle ;
3) De participer à des actions de prévention en
matière de santé individuelle et collective.
Art. 41 : Les infirmiers de santé
publique sont chargés, notamment :
1) De participer au maintien, à la
restauration et à la promotion de la santé physique et mentale
des personnes ;
19
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
2) De réaliser des soins infirmiers relevant des
tâches propres à leur mission, sur prescription médicale ou
en présence du médecin et en cas d'extrême urgence sur la
base de protocoles d'urgence écrits ;
3) De contrôler, d'évaluer et de surveiller
l'évolution de l'état de santé des patients ;
4) D'établir le projet de soins, de planifier les
activités y afférentes, de tenir et de mettre à jour le
dossier soins du patient
5) D'accueillir et de suivre pédagogiquement les
étudiants et les stagiaires.
Art. 42 : Outre les tâches
dévolues aux infirmiers de santé publique, les infirmiers
spécialisés de santé publique sont chargés, en
fonction de leurs spécialités, notamment :
1) D'exécuter les prescriptions médicales
nécessitant une haute qualification, notamment les soins complexes et
spécialisés ;
2) De participer à la formation des
paramédicaux.
La liste des spécialités citées ci-dessus
est fixée par arrêté du ministre chargé de la
santé.
Art. 43 : Outre les tâches
dévolues aux infirmiers spécialisés de santé
publique, les infirmiers majors de santé publique sont chargés,
notamment :
1) D'élaborer et de réaliser, en liaison avec
l'équipe médicale, le projet de service ;
2) De programmer les activités de l'équipe de
l'unité ;
3) D'assurer le suivi et l'évaluation des
activités de soins ;
4) De contrôler la qualité et la
sécurité des soins et les activités paramédicales
;
5) D'assurer la gestion de l'information relative aux soins
et aux activités paramédicales ;
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
6) D'accueillir et d'organiser l'encadrement des
personnels des étudiants
et des stagiaires affectés au service. «
Décret exécutif n° 11-121 du 15 Rabie Ethani 1432
correspondant au 20 mars 2011 portant statut particulier des fonctionnaires
appartenant aux corps des paramédicaux de santé publique
».
C. Caractéristiques du travail infirmier :
Le travail infirmier est variable dans le temps,
imprévisible et complexe. Voici l'illustration de ce dernier
caractère. La Charge De Travail (CDT) infirmier se divise en charges
mesurables et en charges invisibles. Ces dernières se
caractérisent par un surplus de travail lié à une
situation ponctuelle ou particulière, telle que des isolements
secondaires à des épidémies, des situations de crise, etc.
Les charges mesurables se séparent soit en activités de soins
soit en autres activités : de gestion, de recherche ou d'enseignement. A
leur tour, les activités de soins se divisent en actes de soins
indirects, c'est-à-dire tout ce qui est fait pour le patient sans
être directement à son chevet (transmissions, notes au dossier,
préparation de matériel et de médicaments, etc.) et en
actes de soins directs, qui peuvent être indépendants ou
dépendants. Les actes de soins indépendants sont des
activités autonomes qui font partie du rôle propre de
l'infirmière, comme les soins de base, les soins relationnels ou
l'enseignement. Les actes de soins dépendants sont des soins techniques
(diagnostiques ou thérapeutiques), relevant de prescriptions
médicales. « SAULNIER, F. et al.[auteur du livre] SAULNIER
& BION, 2000 ».
Les tâches de l'infirmière sont liées aux
actes effectués par les médecins, le personnel paramédical
et auxiliaire Par exemple, les aides infirmières effectueraient environ
25% des interventions thérapeutiques et la présence
d'infirmières en formation augmenterait la charge de travail .En 1988,
les résultats d'une étude ont mis en évidence que la
charge
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
totale requise par patient de réanimation était
répartie entre 26% de travail purement médical et 74 % de travail
purement infirmier. « SAULNIER, F. et al.[auteur du livre]
SAULNIER & BION, 2000 ».

Figure 1 : Champs
d'activités du personnel soignant
« SAULNIER, F. et al. Classification et
description des indicateurs de charge en soins. [auteur du livre] SAULNIER
& BION. Management en réanimation : Evaluation, organisation et
éthique. Paris : Editions scientifiques et médicale Elsevier,
2000, pp. 73 ».
D. Les scores thérapeutiques :
Les scores thérapeutiques sont divisés en deux
grandes familles, les scores de dépendance et les scores de CES.
1) Les scores de dépendance :
Ces indicateurs évaluent le degré d'assistance
technique requise par
le patient Ils mesurent généralement la
sévérité du processus pathologique ou le niveau
d'intervention médicale. « La gravité de l'état d'un
malade dépend à la fois du nombre et de la
sévérité des anomalies
22
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
cliniques et biologiques qu'il présente : tout indice
de gravité doit tenir compte de ces 2 paramètres. ».
« LE GALL, J.R. et al. 1983 ».
2) Les scores de Charge En Soins (CES) :
La mesure de la CES a plusieurs objectifs et va
intéresser une multitude d'acteurs aux attentes diverses. « LE
GALL, J.R. et al. 1983 ». 2.1.Objectiver :
2.1.1.Quantifier la CDT par patient et la CDT
globale de l'unité ;
2.1.2.Evaluer la productivité de
l'unité « Apprécier la pertinence du recours aux soins
intensifs »
2.1.3.Apprécier l'évolution de
la typologie des services de soins intensifs au cours des années
2.2.Comparer :
2.2.1.Comparer la CDT induite par type de
patient « Comparer des résultats cliniques au sein de
différentes unités de soins intensifs »
2.2.2.Comparer des hôpitaux ou des
unités de soins ayant une mission similaire au niveau national ou
international (benchmarking)
2.3.Allouer les ressources :
Répartir équitablement les ressources entre les
services, et entre les patients
2.4.Planifier les ressources :
2.4.1.Mesurer la charge en soins sur le long
terme, afin de planifier les besoins de ressources futures
2.4.2.Obtenir une cible minimale et maximale
du nombre d'infirmières requises, pour le service, ainsi que leur
distribution selon les horaires
2.4.3.Définir la taille et la composition des
équipes de base du service
23
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
2.4.4.Déterminer le besoin quantitatif et
qualitatif selon l'activité réalisée ou requise.
« LE GALL, J.R. et al. 1983 ».
2.4.5.« Adapter les effectifs aux besoins
des patients ». 2.4.6.Evaluer les besoins en personnel
2.4.7.Etablir un rapport infirmière/patient ou
infirmière/lit
2.4.8.Déterminer les besoins en personnel
auxiliaire (journaliers(ères), intérimaires...). «
LE GALL, J.R. et al. 1983 ».
2.5.Améliorer la qualité de soins :
2.5.1.Identifier les unités marginales
par l'étude des processus de soins
2.5.2.Améliorer la structure des soins
par une meilleure dotation 2.5.3.Améliorer la
démarche de soins (planification)
2.5.4.Identifier les écarts entre les
soins requis et les soins réalisés 2.6.Réviser
des processus de soins :
2.6.1.Définir et standardiser les
pratiques de soins entre les unités.
2.6.2.Réorganiser les soins en
distribuant les tâches entre les différentes catégories de
soignants. « LE GALL, J.R. et al. 1983 ».
24
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation

Figure 2 : Relation entre le
degré de dépendance des patients et la charge de
travail du personnel infirmier.
« ENDACOTT, R. & NIGHTINGALE, P. Evaluation
de l'état de dépendance des patients et de la charge de travail
du personnel infirmier : Méthodes et écueils potentiels. [auteur
du livre] SAULNIER & BION. Management en réanimation : Evaluation,
organisation et éthique. Paris : Editions scientifiques et
médicale Elsevier, 2000, pp. 63 ».
2. Le soin :
Actes par lesquels on veille au bien être de quelqu'un,
ensemble des attentions qu'on lui porte, prévenances, sollicitude. Actes
de thérapeutique qui visent à la santé de quelqu'un, de
son corps. « Grand Larousse universel, édition 1995
».
Ou comme « l'attention, l'application que l'on met en
faisant quelque chose », mais aussi comme la « charge de voir ou de
veiller sur quelqu'un ou quelque chose. ». «
Dictionnaire Le Petit Larousse, 1994 »
25
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
3. Le soin infirmier :
Ensemble des activités et des soins assurés par
le personnel infirmier. « Grand Larousse universel, édition
1995 ».
COLLIERE, M-F., Virginia,H : « Les soins
infirmiers consistent principalement à assister l'individu, malade ou
bien portant, dans l'accomplissement des actes qui contribuent au maintien ou
à la restauration de la santé (ou à une mort paisible) et
qu'il accomplirait par lui-même s'il avait assez de force, de
volonté ou le savoir.
C'est probablement la contribution spécifique de
l'infirmière de pouvoir donner cette assistance de manière
à permettre à celui qui la reçoit d'agir sans recours
extérieur aussi rapidement que possible... L'infirmière est
temporairement la conscience de l'inconscient, le désir de vivre de
celui qui pense au suicide, la jambe de l'amputé, les yeux de celui qui
vient de perdre la vue, le moyen de locomotion du nourrisson, le savoir et la
confiance de la jeune mère, l'interprète de ceux qui sont trop
faibles pour s'exprimer, et ainsi de suite ». « COLLIERE,
M-F., Virginia,H, 1994 »
On appelle "soins infirmiers" l'ensemble des
connaissances théoriques et des savoir-faire propres au métier
d'infirmier ou d'auxiliaire médical. L'objectif des soins infirmiers est
de garantir au maximum le bien-être physique, psychique et social du
patient. [Médecine]. «
www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/soin-infirmier/
1002-2015 à 16 : 02 ».
La définition de l'OMS :
La mission des soins infirmiers dans la société
est d'aider les individus, les familles et les groupes à
déterminer et réaliser leur plein potentiel physique, mental et
social et à y parvenir dans le contexte de l'environnement dans lequel
ils vivent et travaillent, tout cela en respectant un code de
déontologie très strict. Ceci exige que les
26
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
infirmières apprennent et assurent des fonctions ayant
trait au maintien et à la promotion de la santé aussi bien
qu'à la prévention de la maladie. «
www.soins-infirmiers.com/soin
infirmier/10-02-2015 à 16 : 02 »
Les soins infirmiers englobent également la
planification et la mise en oeuvre des soins curatifs et de
réadaptation, et concernent les aspects physiques, mentaux et sociaux de
la vie en ce qu'ils affectent la santé, la maladie, le handicap et la
mort.
Les infirmières permettent la participation active de
l'individu, de sa famille et de ses amis, du groupe social et de la
communauté, de façon appropriée dans tous les aspects des
soins de santé, et encouragent ainsi l'indépendance et
l'autodétermination. Les infirmières travaillent aussi comme
partenaire des membres des autres professions impliquées dans la
prestation des services de santé. «
www.soins-infirmiers.com/soin
infirmier/10-02-2015 à 16 : 02 »
En ce qui concerne la prévention et le dépistage
de la maltraitance, ils ne se raccordent pas forcemment au soin proprement dit,
l'approche étant pluriprofessionnelle.
Cette prévention et ce dépistage sont aussi du
ressort administratif et médical. Le directeur n'étant pas
soignant mais tout aussi responsable. «
www.soins-infirmiers.com/soin
infirmier/10-02-2015 à 16 : 02 »
IILa relation d'aide :
Pour H. Lazure, « la relation d'aide
vise l'un ou l'autre des objectifs suivants chez la personne aidée :
traverser une épreuve, résoudre une situation de vie actuellement
ou potentiellement problématique, trouver un fonctionnement personnel
plus satisfaisant et détecter le sens de l'existence. ».
« CANOUI P., MAURANGES A, 2004 ».
27
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
C. Rogers parle de « relations dans
lesquelles l'un au moins des deux protagonistes cherche à favoriser chez
l'autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur
fonctionnement et une plus grande capacité à affronter la vie
».
Bammer,J : « aider est un processus qui
facilite la croissance et par lequel une personne peut en aider une autre
à croître dans la direction choisie par celle-ci ».
« CANOUI P., MAURANGES A, 2004 ».
1. Le rôle de relation d'aide :
La relation d'aide est un soin puisqu'elle permet de rassurer
le patient, de diminuer sa peur et son anxiété face à la
maladie et au traitement. «
http://www.soins-infirmiers.com/relation_aide.php
/ 1302-2015 à 7 : 03 ».
1) Elle aide le patient à accepter une situation
difficile (maladie grave, modification du schéma corporel, perte,
deuil).
2) Elle va aider le patient à être clairvoyant
donc dans sa situation et l'aide à prendre des décisions.
La relation d'aide repose sur un ensemble de principe et
d'attitude avec lesquelles le soignant doit se familiariser. Il y a certaines
valeurs à ne pas écarter : le respect, le non-jugement et la mise
ne confiance. «
http://www.soins-infirmiers.com/relation_aide.php
/ 1302-2015 à 7 : 03 ».
2. Les techniques de relation d'aide : A.
Techniques non-verbales :
1) Le toucher.
2) Un signe de tête.
3) Sourire de complicité.
28
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
4) Attitude : éviter la dominante perpendiculaire, ne
pas tourner le dos, privilégier le face à face.
5) L'écoute : écoute active, attentionnée,
concentrée, savoir se taire. B. Techniques verbales :
Les techniques verbales sont les différentes techniques
d'entretien :
1) Le reflet simple : relevé
un élément important ou reproduire les dernières
paroles.
2) La reformulation : utiliser
lorsqu'il est important que l'interlocuteur se rend compte qu'il a
été bien compris ou pour savoir si l'information a
été bien comprise ou lorsque l'interlocuteur est en
difficulté pour trouver une solution ou pour dégager un terrain
d'entente dans une négociation. Elle permet au patient de prendre du
recul ; d'aller plus loin dans la conversation car il se sent compris et
écoutés ; de mettre des mots sur sa souffrance ; de baisser sa
défense ; d'établir une relation de confiance.
3) L'élucidation : elle vise
à relever des sentiments et des attitudes qui ne déroulent pas
des paroles du sujet, mais qui peuvent raisonnablement être
déduites de la communication ou de son contexte. «
http://www.soins-infirmiers.com/relation_aide.php
/ 13-02-2015 à 7 : 03 ».
3. Les éléments à prendre en
compte dans la relation d'aide :
1) L'attitude empathique : c'est
ressentir l'univers particulier du patient comme si c'était le sine.
C'est être au plus proche de la compréhension du patient et de lui
faire savoir. «
http://www.soins-infirmiers.com/relation_aide.php
/ 13-02-2015 à 7 : 03 ».
2) La distance professionnelle :
Pascal PRAYEZ, docteur en psychologie clinique et sociale, définit la
distance comme « la
29
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
séparation de deux points dans l'espace, de deux objets
éloignés l'un de l'autre par un écart mesurable ».
« PRAYEZ, P, 2009 ».
La distance peut être tributaire des affects qui se
jouent dans la relation soignant-soigné. Ces affects peuvent amener les
soignants à adopter des mécanismes de défense nocifs
à la prise en charge du patient et au soignant lui-même puisque
cela risque d'engendrer une perte de sens des actions soignantes aboutissant au
burn-out. Mais l'inverse est autant néfaste s'il se produit un
surinvestissement caractérisé par « une volonté de
réparation ou une culpabilisation outrancière. [...] Il s'agit
donc de pouvoir adopter une relation au patient permettant de concilier
approche qualitative du malade et épanouissement professionnel des
soignants. ». « PELISSIER, D, 2013 ».
3) La distance personnelle : D'après
HALL, Edward est : « De 1m20 à 0m45, il devient possible
de toucher et d'être touché, le corps de l'autre est à
portée de main, cette distance nécessite un minimum de confiance,
la voix est peu élevée. On ne perçoit plus la
globalité du corps de l'autre, mais on gagne en précision sur
certains détails : couleur des yeux, détails du visage ».
« HALL, E, 2004 ».
4) La distance intime : « De
0m45 au contact physique, la vue n'est plus la seule en jeu, d'autres canaux
rentrent en jeux : l'odeur, le rythme respiratoire, la température de la
peau. La voix est murmurée, l'imminence du contact physique domine la
conscience des partenaires». « HALL, E, 2004
».
5) Les émotions : c'est un
phénomène psychologique naturel que l'on ne choisi pas de vivre
ou de ne pas vivre.
Elles arrivent spontanément et sont involontaires dans
notre relation avec l'entourage. Elles sont des réactions complexes qui
engagent à la
30
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
fois le corps et l'esprit, L'émotion est une action
alors qu'un sentiment est subjectif, c'est un ressenti. Le sentiment est la
conséquence de l'émotion. «
http://www.soins
infirmiers.com/relation_aide.php
/ 13-02-2015 à 7 : 03 ».
6) Le mécanisme de défense
: il intervient inconsciemment pour protéger l'individu
contre des émotions insupportable à vivre, c'est donc afin de
maintenir un équilibre émotionnel supportable : Le refoulement :
rejet dans l'inconscient d'idées insupportables, L'évitement.
« Opt cite soin infirmier (méme site) ».
IIILes différentes techniques relationnelles
dans la pratique infirmière :
1. L'empathie :
Etymologiquement emp - pathie signifie ressentir en dedans. On
partage le point de vue d'autrui pour observer ses pensées et
sentiments. La conscience de soi se place dans la situation d'un autre pour
partager son expérience. Il y a une recherche de compréhension et
conscience.«
http://dictionnaire.doctissimo.fr/definitionempathie.htm/
13-02-2015 à 7 : 03 ».
Pour Carl ROGERS, « être empathique c'est percevoir
le cadre de référence interne d'autrui aussi
précisément que possible et les composants émotionnels et
les significations qui lui appartiennent comme si l'on était cette
personne mais sans jamais perdre de vue la condition du comme si ».
« Rogers, C, 2004 »
Janice M. Morse dans son article
caractérise l'empathie de façon multifactorielle, la
première composante étant pour elle « Morale ». En
effet dans l'un de ses articles il s'appuie sur une conviction de ROGERS (1962)
et BUBER (1973) décrivant « une acceptation inconditionnelle de
31
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
la différence des autres êtres humains comme
condition préalable à des relations humaines,». Il est
possible d'en déduire que l'acceptation de la différence de
l'autre revêt un caractère relatif à la morale. Une bonne
moralité serait alors une des conditions préalable aux relations
humaines et par extension à l'empathie. « Janice. M. Morse,
1999 »
La composante suivante, à savoir le caractère
affectif de l'empathie, est désignée comme « la
capacité que l'on a à percevoir subjectivement et à
partager l'état psychologique ou les sentiments intrinsèques
d'une autre personne, ce qui signifie ressentir ce que les autres ressentent
».
Ce nouvel élément renvoie l'idée que la
capacité à ressentir la détresse d'autrui est un facteur
primordial à l'entière compréhension d'un état.
A ceci, elle ajoute que « c'est la manifestation de
l'empathie émotionnelle qui incite le soignant à prendre la
décision consciente de s'impliquer dans l'empathie cognitive et
comportementale ou bien de l'éviter et de prendre de la distance par
rapport à la détresse de l'autre ». « Janice.
M. Morse, 1999 ».
J.DECETY caractérise lui l'empathie
par deux composantes primaires à savoir, « une réponse
affective envers autrui qui implique parfois (mais pas toujours) un partage de
son état émotionnel et la capacité cognitive de prendre la
perspective subjective de l'autre personne ». « MANOUKIAN, A.
; MASSEBOEUF, A, 2008 ».
Selon Gérard JORLAND, «
L'empathie est une disposition psychique qui consiste à se mettre
à la place d'autrui sans forcément éprouver ses
émotions. (...) L'empathie n'est pas une relation affective mais bien
une relation cognitive, elle n'a pas pour fonction de reconnaître les
émotions
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
d'autrui mais de comprendre l'autre en adoptant sont point de
vue ». « FORMARIER, M. ; JOVIC, L, 2009».
2. La sympathie :
De l'étymologie grec, sym-pathie signifie «
ressentir avec », on fait un avec l'objet et partage ses pensées et
ses sentiments. «
http://dictionnaire.doctissimo.fr/definition-sympathie.htm/13-02-2015
à 7 : 03 »
Pour le dictionnaire Le ROBERT, elle est la «
participation à la douleur d'autrui, le fait de ressentir tout ce qui
touche à autrui ». « FORMARIER, M. ; JOVIC, L,
2009».
Dans l'usage courant, la sympathie peut également se
référer à être conscient des émotions
positives éprouvées par les autres, la conscience est
déplacée vers l'autre, il y a fusion. « FORMARIER,
M. ; JOVIC, L, 2009 ».
Néanmoins, E. PACHERIE, directrice de
recherche au CNRS suppose que même dans ce contexte, « nous prenions
part à l'émotion éprouvé pour autrui, que nous
partagions sa souffrance ou son expérience affective. La sympathie met
en jeu des fins altruistes et suppose l'établissement d'un lien affectif
avec celui qui en est l'objet ». « Ibid ».
3. Les émotions : A. Défintion
:
L'émotion est une réaction affective brusque et
momentanée, agréable ou pénible, souvent
accompagnée de manifestations physiques ou de troubles psychologiques.
Une émotion est subjective et contextualisée. «
FORMARIER, M. ; JOVIC, L, 2009».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
Selon Max Pagès, l'émotion est « un
système qui lie deux fonctions essentielles : d'une part, une fonction
d'orientation de la conduite ; d'autre part, une fonction sociale de
communication par la standardisation de comportements qui prennent valeur de
signal et élicitent des comportements comparables ou
complémentaires chez autrui. Mimiques et postures servent d'instruments
de communication sociale. ». « Max P, Viviane, D, 1995 »
.
Le travail soignant comporte à la fois une composante
technique, organisationnelle mais aussi relationnelle. Certains affects peuvent
entraver le travail d'où la nécessité pour le soignant de
s'en protéger. « Géraldine, L, 2010
».
En effet, les normes de neutralités encadrent la vie
émotionnelle des soignants à l'hôpital. Colère,
peur, tristesse, joie, sont normées à l'hôpital comme dans
le reste de la société.
Norbert Elias, sociologue, met en évidence le processus
de civilisation qui borne à la fois le ressenti et l'expression
émotionnelle. Chacun d'entre nous apprend ce qu'il est bon de ressentir
et de montrer que ce soit dans la vie personnelle, professionnelle ou sociale.
C'est par le débordement que ces limites émotionnelles sont mises
en évidence : lorsque l'infirmière pleure « trop » au
décès d'un patient ou qu'au contraire elle ne montre pas
suffisamment de sensibilité, lorsqu'elle se met en colère alors
que les malades sont agressifs ou irrespectueux parce qu'ils souffrent et
qu'elle doit se montrer compréhensive à leur égard. Ainsi
le « silence » voile toute la vie émotionnelle des
soignants.
Les soignants sont quotidiennement confrontés à
leurs émotions. Les émotions sont au coeur du soin. « Dans
l'intimité d'une chambre d'hôpital, toutes les émotions
sont potentiellement présentes », observe
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
Alexandre Manoukian, psychologue. Les soignants ne sont pas
des machines face à des machines. Les émotions les plus
facilement identifiées sont assez négativement connotées
comme la colère, ou la tristesse. Certaines situations peuvent susciter
de la peine telles qu'une femme trentenaire, épouse et mère,
atteinte d'un cancer incurable ; un patient pris en charge depuis des
années qui décède ; l'isolement absolu des personnes
démentes, ou l'incapacité et l'impuissance face à la
souffrance d'une personne enfin de vie. Des reproches perçus comme
injustes, des paroles ou un comportement agressif, inadapté, l'irrespect
du personnel, du matériel, du travail consistent des causes
fréquentes de colère chez les infirmières. La peur n'est
pas non plus étrangère au vécu émotionnel des
infirmières même si elle est davantage ressentie dans les services
où la violence, principale source de peur chez les soignants face aux
patients, est plus présente, comme la psychiatrie. «
Géraldine, L, 2010 ».
B. Dans la pratique infirmière :
Suite à des entretiens infirmiers, trois types
d'émotions ont été mises en évidence :
« CUDRE, D., 2008 ».
1) Les émotions considérées
comme nécessaires : « On ne peut pas travailler sans
émotions ce n'est pas possible et puis c'est justement les
émotions, pour moi, qui sont un moteur dans ma fonction. Elles sont un
moteur pour le soin ».
2) Les émotions régulées et
reconnues : « C'est quand même un métier
où on travaille avec des gens, des gens en souffrance, si on n'avait pas
d'émotions... Il ne faut pas non plus se laisser submerger et puis
pleurer avec le patient. ».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
3) Les émotions réprimandées
: « Pour être professionnelle, il est important de se
tenir en delà des émotions. Je ne dois pas me laisser
déborder par les émotions, je dois être pleinement
moi-même et lutter avec mes propres émotions pour pouvoir
écouter l'autre ». « CUDRE, D., 2008
».
IVLa relation soignant soigné :
D'après Alain Manoukian « c'est avec son corps sa
parole et son affectivité que l'on rentre en relation ».
« MANOUKIAN, A. ; MASSEBOEUF, A, 2008 »
Outre la nécessité d'une présence
physique, il ajoute que l'affectivité est un élément
central de l'échange avec autrui. L'entrée dans une relation avec
le corps se fait tout d'abord par l'apparence physique mais aussi par la
posture que prend le professionnel. En effet, au-delà de l'aspect
extérieur compte la distance physique, les déplacements dans
l'espace et la présence d'un contact direct ou non. L'évitement
«
http://www.soins
infirmiers.com/relation_soin.php
/ 13-02-2015 à 7 : 03 ».
L'entrée dans la relation se fait aussi grâce
à la parole. La communication est une information qui passe d'un point A
un point B. Communiquer ne signifie pas être d'accord ou partager des
pensées identiques, mais recevoir l'information afin d'adapter une
attitude thérapeutique. Il existe un échange réel, fait
à la fois d'écoute et de prise de parole. C'est à travers
la communication que l'on essaye de comprendre ce que le patient attend de
nous. Lorsqu'il expose ses craintes, ses peurs ou ses interrogations, le
soignant se doit de pouvoir cerner ses besoins en matière d'approche
thérapeutique.
Enfin l'entrée en relation se fait par
l'affectivité qui peut être positive et aider le soignant à
la prise en charge ou négative et l'emmener à se détacher.
En effet, la charge émotionnelle de la relation peut être la
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
conséquence d'un épuisement important chez le
soignant. «
http://www.soins
infirmiers.com/relation_soin.php
/ 13-02-2015 à 7 : 03 ».
1. Les rôles dans la relation :
A. MANOUKIAN, psychologue clinicien, définit la
relation interhumaine comme étant « la rencontre entre deux
personnes au moins, c'est-à-dire deux caractères, deux
psychologies particulières, et deux histoires [...] ».
« MANOUKIAN, A, 2008 ».
Pour C. MONTET-AUBREE, psychologue clinicienne, il s'agit de
« liens tissés entre plusieurs personnes » avec une alternance
des rôles « émetteur » et « récepteur
». Elle ajoute que « toute relation à l'autre [...] nous est
très personnelle, car elle fait référence à des
liens tissés dans notre enfance ». « MONTET, A, 1998
».
Les rôles de chacun sont identifiés, l'objet et
l'interprétation des échanges qui s'opèrent entre eux
dépendent d'autres facteurs. Selon A.MANOUKIAN. Notamment avec leurs
valeurs personnelles, leurs représentations, leurs
préjugés, leurs émotions, leurs désirs, leurs
comportements, les enjeux, etc. Viennent ensuite les facteurs sociaux, avec la
classe d'âge, le sexe, la catégorie socioprofessionnelle, la
culture, les origines, l'histoire de vie... Et enfin les facteurs physiques
avec les perceptions propres à chacun, l'aspect physique. «
MANOUKIAN, A, 2008 ».
Dans la relation soignant-soigné, on peut donc
identifier deux rôles. Le soignant est celui qui justifie de
connaissances, d'un savoir-faire, et qui prodigue des soins. Selon V.
HENDERSON, infirmière puis enseignante. « COLLECTIF -
Virginia, H, 2002 ».
Le rôle de l'infirmière consiste à aider
l'individu, malade ou en santé, au maintien ou au recouvrement de la
santé (ou à l'assister dans ses derniers
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
moments) par l'accomplissement de tâches dont il
s'acquitterait lui-même s'il en avait la force, la volonté ou
possédait les connaissances voulues, et d'accomplir ces fonctions de
façon à l'aider à reconquérir son
indépendance le plus rapidement possible. « COLLECTIF -
Virginia, H, 2002 ».
2. Besoin de soins :
« Le rôle de l'infirmière est de maintenir
l'indépendance dans la satisfaction du besoin et de restaurer celle
temporairement perdue ». « COLLECTIF - Virginia, H, 2002
».
On peut donc admettre que « le soin » repose sur
l'aide ou le maintien de la capacité à combler ces besoins. Cette
idée est reprise par l'ANESM (Agence Nationale de l'évaluation et
de la qualité des établissements et Services sociaux et
Médico-sociaux) dans sa définition de la « bientraitance
». « ANESM, 2008 ».
Par ailleurs, la relation qui en découle entre le
professionnel et le soignant réside dans une succession d'interactions.
« FORMARIER, M, 2007 ». Différents auteurs,
comprenant des psychologues, des cadres de santé, des infirmiers... ont
étudié la relation soignant-soigné pour dresser des
principes et des méthodes visant à optimiser la qualité de
ces interactions, comme la philosophie de l'humanitude popularisée par
Y. GINESTE et R. MARESCOTTI qui mettent entre autre l'accent sur l'attention
portée à la personne et sur la qualité du regard, de la
parole et du toucher. « PANNETIER, C, 2009 ».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
3. Dans les relations :
Il existe une multitude de types de relation entre le soignant
et le soigné, reprises
Par M. FORMARIER, formatrice à l'Association de
Recherche en Soins Infirmiers (ARSI) qui rappelle que, « cette notion
cache un grand nombre d'interactions et de relations très diverses que
nous avons tendance à amalgamer plutôt qu'à identifier et
à analyser. ». « FORMARIER, M, 2007
».
Elle évoque ainsi la relation de civilité, qui
réside dans le respect des règles de politesse, du savoir-vivre
et des convenances, et la relation de soins qui « est centrée sur
le présent, sur l'acte technique, sur l'activité en cours, sur le
devenir immédiat du patient ». « FORMARIER, M, 2007
». Puis dans une dimension plus psychologique, elle mentionne la
relation d'empathie, la relation d'aide psychologique, le conseling (aide
psychologique), la relation thérapeutique, la relation éducative,
la relation de soutien social...
Mais si ces types de relation diffèrent effectivement
par leurs objectifs, on constate qu'elles reposent toutes sur des principes
empruntés à la psychologie humaniste. C. ROGERS est un des
pionniers de ce mouvement, et a beaucoup écrit sur la relation
d'aide.
Si on peut recenser plus d'une vingtaine de courants de
pensée différents dans la profession infirmière
« COLLECTIF Virginia, H, 1996 ».
Il me semble que la relation d'aide regroupe une grande partie
des principes permettant de conduire une relation soignant-soigné de
manière idéale. Même si elle est souvent attribuée
au secteur psychiatrique, la relation d'aide peut être présente
dans chaque service.
Une relation d'aide, c'est lorsqu'une personne se tourne vers
une autre pour lui offrir son soutien « COLLECTIF Virginia, H,
2009 ».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
C. ROGERS définit la relation d'aide comme « une
situation dans laquelle l'un des participants cherche à favoriser chez
l'une ou l'autre partie, ou chez les deux, une appréciation plus grande
des ressources latentes internes de l'individu, ainsi qu'une plus grande
possibilité d'expression et un meilleur usage fonctionnel de ces
ressources. ». « ROGERS, C, 2005 »
L'intérêt d'identifier et d`exploiter ainsi les
ressources du patient, est de lui redonner, ou plutôt de faire ressurgir
des capacités sous-jacentes pour qu'il puisse récupérer
son « autonomie psychique ». Dans le champ de la psychologie, il
s'agit pour le patient d'arriver à faire face à des situations
qu'il juge dramatiques ou traumatisantes. « FORMARIER, M, 2007
». WATSON. En effet, selon elle, la base du « caring »
repose sur des valeurs humanistes solides que l'infirmière doit
cultiver, associées à des connaissances scientifiques pour guider
ses activités. Elle ajoute qu'il vise « une démarche
soignante qui favorise soit le rétablissement (ou le maintien) de la
santé, soit une mort paisible. ». « WATSON, J,
1998».
Toujours dans l'optique de permettre au patient de recouvrer
son autonomie, on peut évoquer la notion de relation éducative
qui conjugue les dimensions psychologiques, cognitives, et techniques. En
effet, selon M. FORMARIER, « la relation éducative [...] ne
relève pas seulement d'un transfert de savoir du soignant vers le
patient, mais également d'un soutien et d'un accompagnement
psychologique pour que le patient suive les conseils, justifiés par son
état de santé, et retrouve une qualité de vie
satisfaisante pour lui. ». « FORMARIER, M, 2007
».
A. MANOUKIAN reprend les points clefs de la relation d'aide et
énonce qu'elle est « fondée sur le développement
d'une relation de confiance [et] le respect de certaines règles comme la
considération positive,
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
l'authenticité, l'empathie, et l'absence de jugement
». « MANOUKIAN, A, 2008 ».
4. Alliance thérapeutique et négociation
:
Dans un contexte de soins, on peut définir ce qui peut
être négocié, et ce qui ne le peut pas. Ainsi, nous l'avons
déjà évoqué plus haut, tout ce qui consisterait
à transgresser la loi et la réglementation est exclu, et de ce
fait, toutes les demandes qui doivent faire l'objet d'une prescription
médicale.
En revanche, tout ce qui relève de l'organisation du
soin, des objectifs de soins, des actions auprès du patient et de sa
participation peuvent faire l'objet de négociation.
Cette négociation va permettre de créer une
alliance thérapeutique entre le patient et le professionnel. Cette
notion surtout utilisée en psychiatrie, s'applique aussi dans les
services généraux. « BELLANGER, S, LANGLOIS, C,
LOUGEZ, S, 2011 ».
Le dictionnaire infirmier de psychiatrie décrit
l'alliance thérapeutique comme « la constitution d'un lien entre le
soignant et le soigné, l'un et l'autre s'engageant à collaborer
à la recherche d'un mieux être du second ». «
COLLECTIF Virginia, H, 2005 ».
Dans l'ouvrage L'alliance thérapeutique, les auteurs
reprennent le point de vue du psychologue américain E.S BORDIN, et
expliquent « [qu'une] bonne alliance implique que le thérapeute et
le client définissent ensemble la problématique, s'entendent sur
les objectifs poursuivis au cours de la démarche, développent
conjointement un plan d'intervention et partagent la possibilité de la
mise en oeuvre et de l'évaluation des résultats obtenus.
« COLLECTIF Virginia, H, 2011 ».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
VLa réanimation :
1. Définition du service de réanimation
:
M. GROSCLAUDE dans son ouvrage explique l'étymologie du
terme « réanimer » qui signifie littéralement «
faire revenir à la vie ». « BELLON, R, 2009
»
Le service de réanimation comme un milieu « froid
et angoissant. On pourrait le comparer à une ruche : beaucoup de bruit,
de travail et de personnes [...] Les soins techniques sont lourds et difficiles
et il ne semble pas y avoir beaucoup de place pour la communication...pourtant
celle-ci est essentielle [...] ». « BELLON, R, 2009
»
« La compétence requiert un équipement en
savoirs et capacités mais ne se réduit pas à cet
équipement... L'expérience montre chaque jour que des personnes
qui sont en possession de connaissances ou de capacités ne savent pas
les mobiliser de façon pertinente et au moment opportun dans une
situation de travail. ». « LE BOTERF G, 2005
»
Ensemble des moyens mis en oeuvre soit pour pallier la
défaillance aiguë d'une ou de plusieurs fonctions vitales, dans
l'attente de la guérison, soit pour surveiller des malades
menacés de telles défaillances du fait d'une maladie, d'un
traumatisme ou d'une intervention chirurgicale. « Dictionnaire
Larousse Médical, 1995 ».
La réanimation est l'ensemble des moyens,
dispensés par des médecins spécialisés
(réanimateurs) permettant de rétablir ou surveiller les fonctions
vitales momentanément défaillantes et compromises mettant
directement en jeu le pronostic vital, susceptibles de survenir au cours de
traumatisme, de situation médicale aiguë ou chirurgicale. Elle
implique un monitorage continu des fonctions vitales et le cas
échéant, le recours à des méthodes de
suppléance (transfusion de dérivés sanguins,
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
remplissage vasculaire, ventilation mécanique,
hémodialyse, circulation extracorporelle,etc.)«
http://www.larousse.fr/encyclopedie/medical/Déf
inition-OMS/ 02-02-2015/ 10 : 12 ».
2. L'organisation de service de réanimation :
La réanimation s'exerce dans des services hospitaliers.
« Ferrand E, Benhamou-Jantelet G. 2007. ».
A. La réanimation chirurgicale
: très souvent couplée à l'anesthésie,
assure la prise en charge des traumatisés et des malades ayant subi ou
devant subir une intervention chirurgicale lourde ou à risque
élevé et nécessitant une surveillance très
étroite.
B. La réanimation médicale
: assure la prise en charge de patients souffrant de maladies
graves (intoxication, insuffisance respiratoire aiguë, coma, maladie
cardiaque, rénale ou infectieuse) dont le traitement ne relève
pas de la chirurgie.
En fait, pour l'essentiel, les techniques mises en oeuvre pour
la surveillance et les soins sont comparables, quel que soit le type de
réanimation : surveillance clinique et biologique rapprochée,
monitorage cardiaque, respiration et nutrition artificielles, épuration
extrarénale, etc. Nombre d'unités assurent d'ailleurs une
réanimation polyvalente (« soins intensifs »
médicochirurgicaux), les dénominations en usage variant selon les
pays.
Il existe également des unités de
réanimation spécialisées dévolues à la prise
en charge spécifique de certaines populations ou de certaines
pathologies : unités de réanimation pédiatrique ou
néonatale, cardiologique, respiratoire, neurochirurgicale, centres de
brûlés, etc. Ce qui réunit dans la pratique l'ensemble des
unités
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
de réanimation et définit la
spécialité est la continuité de la surveillance et des
soins (24 heures sur 24) et la présence permanente d'une équipe
médicale spécialisée sur place, chargée de
répondre immédiatement à toute urgence. Des unités
de réanimation mobiles ont été créées dans
les pays développés, destinées aux secours et au transport
immédiat des blessés, accidentés de toutes sortes et
malades atteints gravement. « Ferrand E, Benhamou-Jantelet G, 2007
».
3. Méthodologie d'élaboration du
référentiel de compétences en réanimation :
A. La première étape :
a consisté à identifier les situations cliniques
spécifiques et uniques à la réanimation. Le
référentiel a été décliné en 12
chapitres correspondant à ces situations. Deux chapitres additionnels
sont consacrés l'un aux compétences complémentaires
nécessaires pour exercer en réanimation pédiatrique,
l'autre aux compétences complémentaires en pansements et
drainages complexes.
B. La seconde étape : a
consisté à décliner ces situations en savoirs, aptitudes
et compétences, conformément au « Cadre européen des
certifications pour l'éducation et la formation tout au long de la vie
», avec les définitions suivantes : « (c) SRLF et
Springer, V, 2011».
1) savoir : « Le résultat
de l'assimilation d'informations grâce à l'éducation et
à la formation. Le savoir est un ensemble de faits, de principes, de
théories et de pratiques liés à un domaine de travail ou
d'étude. Le Cadre européen des certifications fait
référence à des savoirs théoriques ou factuels
» ;
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
2) aptitude : « La
capacité d'appliquer un savoir et d'utiliser un savoir faire pour
réaliser des tâches et résoudre des problèmes. Le
Cadre européen des certifications fait référence à
des aptitudes cognitives (utilisation de la pensée logique, intuitive et
créative) ou pratiques (fondées sur la dextérité
ainsi que sur l'utilisation de méthodes, de matériels, d'outils
et d'instruments) » ; « (c) SRLF et Springer-V, 2011
».
3) compétence : « La
capacité avérée d'utiliser des savoirs, des aptitudes et
des dispositions personnelles, sociales ou méthodologiques dans des
situations de travail ou d'études et pour le développement
professionnel ou personnel.
Le souhait du groupe a été de produire un
document le plus synthétique possible, de façon à le
rendre opérationnel.
Aussi, un important travail a été fait afin de
limiter le nombre de compétences, tout en s'efforçant d'illustrer
le plus fidèlement et le plus précisément possible la
spécificité du travail infirmier en réanimation. Afin que
les membres médicaux du groupe n'influencent pas la rédaction de
ces compétences, celles ci ont d'abord été écrites
par les infirmiers puis soumises pour validation à l'ensemble.
« (c) SRLF et Springer-V, 2011 ».
4. Référentiel de compétences
de l'infirmier de réanimation :
4.1.Accompagnement d'un patient en situation de
détresse vitale et de ses proches :
1) Savoirs :
L'infirmière connaît et comprend :
a) Les modalités de la communication avec
un patient et ses proches dans un contexte de détresse vitale ;
45
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
C. La notion de compétence du patient
ou de ses représentants : aptitude du patient ou de ses
représentants à recevoir et à comprendre les informations,
à faire des choix dans tous les domaines de la prise en charge ;
« (c) SRLF et Springer-V, 2011».
b) Le cadre juridique concernant la personne de confiance et
le secret professionnel ;
c) Les règles et procédures de son service
concernant les visites, la communication et les transmissions des informations
aux proches ;
d) Les mécanismes du stress et ses conséquences
;
e) Les différentes étapes du deuil lors d'un
événement brutal ;
f) Les structures d'aides sociales et psychologiques des
patients et de leurs proches ;
g) Les principales sources d'inconfort d'un patient en
unité de réanimation. 2) Aptitudes :
L'infirmière est capable :
a) D'accueillir, d'accompagner et d'informer le patient et
ses proches en collaboration avec l'équipe pluriprofessionnelle;
b) De mobiliser les ressources humaines et d'utiliser les
moyens matériels nécessaires à l'optimisation de la
communication avec le patient et ses proches ;
c) D'adapter ses soins aux souhaits du patient en tenant
compte des objectifs des soins et de la compétence du patient, pour lui
préserver un « espace d'autonomie » ;
d) D'assurer la traçabilité d'un entretien en
retranscrivant les éléments clefs de l'échange ;
e) D'identifier les représentations des patients et de
leurs proches liées à une situation de détresse vitale
;
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
f) D'identifier les répercussions psychosociales et
économiques pour les proches d'un patient hospitalisé en
réanimation et apporter une réponse adaptée ;
g) D'assurer le maintien du confort du patient dans
l'environnement spécifique de la réanimation ou lors de
transferts. « (c) SRLF et Springer-V, 2011 ».
3) Compétences :
a) L'infirmière identifie les besoins particuliers du
patient en situation de détresse vitale et met en oeuvre les moyens pour
y répondre, en tenant compte de son pronostic et de son contexte
psychosocial et cognitif ;
b) L'infirmière prépare l'entourage à
rencontrer, dans un environnement de réanimation, le patient en
situation de détresse vitale et/ou d'atteinte à son
intégrité corporelle en tenant compte des expériences, des
sensibilités socioculturelles et du contexte cognitif de chacun ;
c) L'infirmière s'assure de la bonne
compréhension par le patient et sa famille des informations transmises
par le corps médical relatives à l'évolution de son
état de santé en tenant compte des priorités de prise en
charge thérapeutique et en respectant les règles professionnelles
en vigueur.
4.2.Patient en situation d'insuffisance
circulatoire :
1) Savoirs :
L'infirmière connaît et comprend :
a) Les bases physiopathologiques, les signes cliniques et
paracliniques et les principales étiologies d'une défaillance
circulatoire ;
b) La procédure en cas de survenue d'un arrêt
circulatoire ;
47
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
c) Les différents paramètres de surveillance
hémodynamique et les valeurs normales des paramètres biologiques
utilisés dans ce contexte ;
d) Les différents types de surveillance
hémodynamique : indications, procédures de mise en place,
limites, complications et modalités de leur utilisation ;
e) Les conséquences de l'état de choc sur le
comportement physique et psychologique du patient et les modes de communication
adaptés à la situation. « (c) SRLF et Springer-V,
2011 ».
2) Aptitudes :
L'infirmière est capable :
a) D'identifier un arrêt cardiaque et de débuter
les gestes de réanimation ;
b) D'identifier les signes cliniques d'un état de choc et
les décrire au médecin ;
c) D'organiser et d'adapter la surveillance des
paramètres vitaux du patient en fonction de son état ;
d) De mettre en oeuvre les thérapeutiques de la
défaillance circulatoire selon le protocole et le matériel du
service ;
e) D'utiliser les différents systèmes de
monitorage hémodynamique de son service ;
f) D'effectuer des mesures hémodynamiques au moyen d'un
monitorage en vérifiant la pertinence de la mesure effectuée.
3) Compétences
a) L'infirmière dispense les soins
d'hygiène et de confort requis auprès d'un patient
bénéficiant d'un monitorage hémodynamique en assurant le
bon fonctionnement et la sécurisation des dispositifs
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
en place et en prenant en compte l'état circulatoire du
patient, et en regard de sa situation particulière ;
b) L'infirmière adapte
l'administration des catécholamines selon la prescription
médicale en analysant l'évolution hémodynamique
retransmise par le monitorage
4.3.Patient en situation d'insuffisance respiratoire
aiguë :
1) Savoirs :
L'infirmière connaît et comprend :
a) Les bases physiopathologiques, les signes cliniques et
paracliniques, les principales étiologies et les risques encourus par le
patient présentant une insuffisance respiratoire aiguë ;
b) Les mécanismes d'apparition et les moyens de
gestion du stress et de la crise d'un patient en détresse respiratoire
;
c) Les techniques de surveillance d'un patient en
insuffisance respiratoire aiguë
d) Les modalités de prélèvement,
d'acheminement et les valeurs normales des gaz du sang ;
e) Les différentes techniques
d'oxygénothérapie, d'assistance respiratoire et leurs
paramètres de réglage et de surveillance ; « (c)
SRLF et Springer-V, 2011 ».
f) L'infirmière connaît les différentes
interfaces de l'assistance respiratoire invasive et non invasive ;
g) Les procédures d'intubation de son service ;
h) Les procédures de gestion des voies
aériennes ;
i) Les techniques d'optimisation des échanges gazeux
;
j) La procédure de sevrage ventilatoire de son service
;
k) La procédure d'extubation. « (c) SRLF
et Springer-V, 2011».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
2) Aptitudes :
L'infirmière est capable :
a) D'identifier cliniquement une défaillance
respiratoire et d'en évaluer le degré de gravité en regard
du diagnostic posé et de mettre en oeuvre les premières mesures
de mise en sécurité du patient hors assistance respiratoire ;
b) De reconnaître et de transmettre une perturbation de
la gazométrie ;
c) D'informer le patient sur la nécessité et
les modalités de l'assistance respiratoire ;
d) D'assurer le confort psychologique et physique du patient
sous assistance respiratoire et celui de son entourage ;
e) De surveiller les réglages du respirateur en
fonction du diagnostic posé ;
f) De s'assurer du réglage des alarmes du respirateur
en fonction du mode ventilatoire et du protocole ;
g) D'identifier une défaillance respiratoire et d'en
évaluer le degré de gravité en regard du diagnostic
posé et de mettre en oeuvre les premières mesures de mise en
sécurité du patient sous assistance respiratoire ;
h) De mettre en oeuvre les différentes techniques
d'oxygénothérapie et d'assistance respiratoire selon les
procédures du service ;
i) D'installer un patient sous assistance respiratoire ;
j) D'assurer les soins des voies aériennes selon les
procédures de son service ;
k) De réaliser l'épreuve de sevrage en vue de
l'extubation selon la procédure du service ;
50
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
l) D'extuber un patient sur prescription
médicale selon la procédure et d'en assurer la surveillance au
décours. « (c) SRLF et Springer-V, 2011 ».
3) Compétences :
a) L'infirmière prévient les différents
risques liés à l'assistance respiratoire en évaluant
l'évolution des signes cliniques et paracliniques au regard des
résultats attendus par la thérapeutique prescrite ;
b) L'infirmière dispense les soins d'hygiène et
de confort au patient sous assistance respiratoire en assurant la
sécurité et l'efficacité de sa ventilation ;
c) L'infirmière accompagne le patient en situation de
sevrage ventilatoire en tenant compte de l'évolution de sa pathologie,
du projet du patient et de son contexte psychosocial et cognitif.
4.4.Patient en situation d'insuffisance rénale aiguë :
1) Savoir :
L'infirmière connaît et comprend :
a) Les bases physiopathologiques, les signes cliniques et
paracliniques, les différentes étiologies d'une insuffisance
rénale aiguë et les risques encourus par le patient ;
b) Les différentes techniques d'épuration
extrarénale, les principes d'épuration et leurs complications
potentielles ;
c) Les modalités d'utilisation des différents
appareils d'épuration extrarénale de son service ;
d) Les procédures d'épuration
extrarénale en cours dans son service ;
e) Les différentes voies d'abord vasculaires :
f) leurs avantages, limites, risques et dysfonctionnements
potentiels (les mesures correctives) ;
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
g) le matériel nécessaire à leur pose ;
h) les procédures de surveillance et d'utilisation.
« (c) SRLF et Springer-V, 2011 ».
2) Aptitude :
L'infirmière est capable :
a) De surveiller les différents paramètres
cliniques et biologiques permettant de détecter une insuffisance
rénale et de transmettre au médecin les données
recueillies et pertinentes ;
b) De mettre en oeuvre une séance d'épuration
selon le protocole de service et la prescription médicale ;
c) D'expliquer au patient la thérapeutique entreprise,
ses objectifs et les contraintes qu'elle va engendrer ;
d) De déceler une complication chez le patient lors de
la séance d'épuration extrarénale, de la transmettre au
médecin et de la corriger à l'aide d'une prescription
médicale ;
e) D'identifier un dysfonctionnement sur le cathéter,
la fistule, le circuit extracorporel ou le générateur et d'y
répondre selon le protocole du service ;
f) D'assurer le confort physique et psychologique du patient
sous EER ainsi que celui de ses proches ;
g) De prévenir un accident d'exposition au sang lors
des manipulations du circuit extracorporel ;
h) D'assurer l'entretien des différentes machines et
sa traçabilité selon la procédure du service.
3) Compétences :
a) L'infirmière gère la
suppléance rénale en prévenant ses différents
risques au travers de l'évaluation de l'évolution des
différents
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
signes cliniques et paracliniques et en détectant toute
anomalie liée au fonctionnement du circuit et à l'efficience du
cathéter ;
b) L'infirmière installe et accompagne
le patient lors d'une situation d'épuration extrarénale à
caractère urgent et/ou à devenir chronique en regard de sa
situation singulière et de ses représentations, du stress
occasionné par cette technique invasive en lui assurant confort et
sécurité. « (c) SRLF et Springer-V,
2011».
4.5.Le patient sédaté :
Elle est définie par J.M POURRIAT « comme
l'utilisation de moyens médicamenteux ou non, destinée à
assurer le confort physique et psychique du patient en réanimation et
à faciliter les techniques de soins ». « POURRIAT,
J-L, 1995 »
La sédation médicamenteuse est possible
grâce à des molécules utilisées en
anesthésie, qu'il me semble essentiel de citer de façon
succincte, comme :
a) Les benzodiazépines, notamment pour pallier à
l'angoisse et à
l'anxiété, qui ont des propriétés
amnésiantes lorsque les posologies sont correctement
adaptées.(Hypnovel®).
b) Les morphinomimétiques pour pallier à la
douleur et « favorise une meilleure tolérance de la sonde
d'intubation et des aspirations trachéobronchiques » (ex : la
morphine et ses dérivés, le Fentanyl). « (c) SRLF et
Springer-V, 2011 ».
c) Les curares « sont des compléments de la
sédation [qui] ne peuvent être utilisés qu'avec des
hypnotiques, des benzodiazépines et/ou des morphinomimétiques
».
Ils sont utilisés, entre autres, pour permettre une
adaptation complète au respirateur.
53
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
Le propofol, agent hypnotique, est utilisé le plus
souvent pour des sédations de courte durée. Ses
propriétés ne répondent pas de manière optimale aux
objectifs d'une sédation. Cette molécule a un faible pouvoir
anxiolytique et analgésique. L'effet du propofol a l'avantage de
s'arrêter immédiatement. « (c) SRLF et Springer-V,
2011 ».
1) Savoirs :
L'infirmière connaît et comprend :
a) Le retentissement psychologique et comportemental du
stress engendré par le séjour en réanimation et les moyens
non médicamenteux pour rassurer un patient ;
b) Les objectifs et les risques de la sédation et de
l'analgésie en fonction de l'état de santé du patient et
du projet thérapeutique ;
c) Les différents outils d'évaluation de la
sédation, de la douleur et leur mode d'emploi chez le patient non
communicant ;
d) Les différentes familles de médicaments
permettant d'assurer la sédation et l'analgésie d'un patient de
réanimation, leur mode d'emploi et les protocoles du service ;
e) Les indications, les moyens, les bénéfices
et les risques d'une curarisation. « (c) SRLF et Springer-V, 2011
».
2) Aptitudes :
L'infirmière est capable :
a) D'utiliser les moyens de communication avec un patient
ventilé et sédaté ;
b) D'évaluer le niveau de sédation, de douleur
et de la curarisation d'un patient et d'ajuster les traitements en fonction des
protocoles de service ;
c) D'instaurer, d'évaluer et de réajuster un
traitement non médicamenteux du patient algique ou anxieux ;
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
d) De dépister les signes cliniques des effets
secondaires de la sédation, de l'analgésie, d'y remédier
et d'alerter ;
e) De prévenir les complications liées au
décubitus prolongé du patient sédaté ;
f) D'accompagner la famille afin qu'elle puisse communiquer
avec le patient en fonction de son niveau de sédation.
3) Compétences :
a) L'infirmière adapte l'administration de la
sédation et de la curarisation du patient en analysant les signes
cliniques et paracliniques à l'aide des outils d'évaluation
utilisés dans son service et en tenant compte des objectifs prescrits
;
b) L'infirmière assure la sécurité des
soins d'hygiène et de confort requis auprès du patient
sédaté en tenant compte du projet thérapeutique et des
risques liés à sa situation. « (c) SRLF et
Springer-V, 2011 ».
4.6.Nutrition du patient de réanimation :
1) Savoirs :
L'infirmière connaît et comprend :
a) Les besoins nutritionnels du patient « agressé
» ;
b) Les différentes voies d'administration de la
nutrition, leurs avantages et inconvénients respectifs ;
c) Les solutés de nutrition entérale ou
parentérale utilisés dans son service et leurs procédures
d'administration ;
d) Les signes d'intolérance des différents
modes de nutrition artificielle, les moyens de les détecter, de les
prévenir et d'y remédier ;
e) Les difficultés et les risques de la
réalimentation orale après sevrage de la ventilation
mécanique.
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
2) Aptitudes :
L'infirmière est capable :
a) D'administrer la nutrition entérale ou
parentérale selon le protocole du service et la prescription
médicale ;
b) De détecter les signes d'intolérance de la
nutrition entérale et d'y remédier selon le protocole du service
;
c) De détecter les signes de complications
liées aux dispositifs nécessaires à l'administration de la
nutrition artificielle
d) D'anticiper et d'alerter sur une possible
incapacité à garantir les objectifs nutritionnels prescrits ;
e) D'expliquer au patient et à ses proches le mode de
nutrition retenu, ses contraintes et ses objectifs ;
f) De mettre en oeuvre les techniques de
rééducation de la déglutition « (c) SRLF et
Springer-V, 2011 ».
g) D'accompagner, de surveiller et de détecter les
complications de la réalimentation orale chez un patient sevré de
la ventilation mécanique.
3) Compétences :
a) L'infirmière gère l'administration de la
nutrition entérale selon la prescription médicale en
prévenant les risques d'intolérance digestive et d'inhalation
chez le patient intubé ventilé ;
b) L'infirmière accompagne le patient atteint d'une
lésion neurologique et/ou laryngée lors de la reprise de
l'alimentation orale en détectant les éventuels troubles de
déglutition, en prenant appui sur les ressources liées à
ses habitudes de vie et en assurant son confort et sa sécurité.
« (c) SRLF et Springer-V, 2011 ».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
4.7.Le patient en fin de vie en réanimation :
1) Savoir :
L'infirmière connaît et comprend :
a) La législation française et les
recommandations des sociétés savantes régissant les
limitations et arrêts des thérapeutiques, et les soins palliatifs
;
b) Les risques de deuil pathologique après un
décès en réanimation ;
c) Les outils disponibles dans son service pour la mise en
place d'une procédure de limitation ou d'arrêt des
thérapeutiques (document spécifique lorsqu'il existe) ;
d) Les traitements médicamenteux ou non permettant de
soulager la souffrance morale ou physique d'un patient en fin de vie ;
e) Les possibilités d'aide des proches d'un patient en
fin de vie en réanimation.
2) Aptitudes :
L'infirmière est capable :
a) De participer, en collaboration avec un médecin,
à l'annonce d'une évolution défavorable au patient ou
à ses proches ;
b) De participer aux prises de décisions relatives
à la fin de vie d'un patient ;
c) De participer à l'arrêt d'un traitement de
suppléance dans le cadre d'une décision collégiale ;
d) D'évaluer et de mettre en oeuvre, en concertation
avec les différents intervenants, les mesures appropriées pour
assurer le confort psychologique et physique du patient de réanimation
en fin de vie ;
e) D'accompagner les proches d'un patient en fin de vie en
collaboration avec l'équipe pluridisciplinaire (médecin,
psychologue, etc.).
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
3) Compétences :
L'infirmière accompagne le patient et ses proches en
situation de limitation des thérapeutiques et/ou de fin de vie en
privilégiant le confort physique et psychologique du patient et en
tenant compte des demandes du patient et de ses proches, du contexte
socioculturel, spirituel et des contraintes médicales et
réglementaires. « (c) SRLF et Springer-V,
2011».
4.8.Compétences complémentaires de
l'infirmière de réanimation pédiatrique :
1) Savoirs :
L'infirmière connaît et comprend :
a) Les constantes vitales et leur variation en fonction de
l'âge de l'enfant ;
b) Les modalités et la surveillance de ventilation
mécanique spécifiques à la pédiatrie ;
c) Les modalités et les techniques d'alimentation en
fonction de l'âge et du terme des enfants ;
d) Les gestes d'urgence adaptés au poids et à
l'âge de l'enfant ;
e) Les posologies des médicaments en fonction du poids
et de l'âge de l'enfant
f) Le développement psychomoteur et les acquisitions
;
g) Les différentes échelles d'évaluation
de la douleur adaptées à la pédiatrie ;
h) Les méthodes non médicamenteuses de lutte
contre la douleur chez l'enfant ;
i) Les pathologies spécifiques à l'enfant en
réanimation ;
j) Les lois éthiques spécifiques à
l'enfant et le rôle des parents ;
k) Les spécificités de soins techniques de
réanimation en pédiatrie ;
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
l) Le fonctionnement du matériel spécifique
à la pédiatrie ;
m) Les modalités de l'allaitement maternel et les
règlements qui s'y rapportent. « (c) SRLF et Springer-V,
2011 ».
2) Aptitudes :
L'infirmière est capable :
a) D'adapter la surveillance des fonctions vitales des patients
en fonction de leur âge ;
b) De vérifier une prescription médicale en
fonction de l'âge et du poids de l'enfant ;
c) D'évaluer la douleur chez l'enfant en adaptant les
échelles de mesure ;
d) De faire participer les parents aux soins de façon
adaptée ;
e) De communiquer avec l'enfant en situation de détresse
vitale en adaptant son discours en fonction de l'âge et de sa
capacité de compréhension ;
f) De participer à la gestion de l'angoisse et la peur de
l'enfant en situation de détresse vitale ;
g) D'adapter les techniques de soins de réanimation
à l'enfant ;
h) De donner des conseils adaptés aux mamans
désireuses d'allaiter ou de tirer son lait en fonction de l'état
de l'enfant ;
i) De prendre en compte l'éveil de l'enfant pour adapter
ses soins ;
j) De permettre dans la mesure du possible l'application des
rites religieux souhaités par les parents ;
k) De stimuler l'éveil de l'enfant par l'apport
d'éléments de distraction adaptés à l'âge de
l'enfant et à son état clinique.
3) Compétences :
a) L'infirmière aide à
créer et à maintenir le lien de parentalité, en tenant
compte des ressources des parents et de leurs besoins. Elle
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
est force de propositions, les soutient et les accompagne dans
l'apprentissage de la connaissance de leur enfant hospitalisé en
réanimation afin qu'ils construisent un projet de vie ;
b) L'infirmière accompagne les
familles dans leur processus de deuil en participant aux entretiens, en
favorisant la présence des proches, l'expression de leur ressenti et les
contacts avec l'enfant. « (c) SRLF et Springer-V, 2011
».
5. Les stratégies de communication dans un
service de réanimation :
La communication c'est un concept exploré depuis les
années 1970. C'est la mise en relation entre deux individus. Pour qu'il
y ait communication il faut un émetteur qui va transmettre un message ou
des informations au récepteur qui va les recevoir. Ce dernier va
décoder le message afin de le comprendre et exercer une
rétroaction (appelée aussi feed-back) s'il le souhaite afin de
répondre à l'émetteur. Il existe des
éléments parasites qui empêchent la bonne
compréhension du message en altérant la communication. Ils
peuvent être le bruit, les préjugés concernant
l'information transmise ou encore une signification incomprise. «
BIOY, A, BOURGEOIS, F, NEGRE, I, 2003 ».
D'après A. BIOY, F. BOURGEOIS et I. NEGRE ,
la communication verbale est ce qui est dit mais représente
seulement 7% de l'ensemble d'un message communiqué. L'intonation qui
représente 38% est aussi importante car elle peut changer le sens d'une
phrase et d'un message. Les 55% restants sont le langage gestuel que l'on
appelle aussi la communication non-verbale. Il comprend différents
éléments : la distance physique avec l'interlocuteur,
l'expression faciale, le contact oculaire, le contact physique comme le
toucher, la posture, l'ensemble des gestes, l'apparence physique et les odeurs.
« BIOY, A, BOURGEOIS, F, NEGRE, I, 2003 ».
60
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
Dans un service de réanimation, il s'avère que
lorsqu'un être humain est intubé-ventilé et
sédaté, la communication est limitée et difficile
Quelquefois, lorsque la sédation est profonde, elle est
unidirectionnelle et l'émetteur (l'infirmier par exemple) utilise l'auto
feedback. Son discours s'apparente alors à un monologue. «
GROSCLAUDE, M, 1998 ».
Les liens avec la famille sont d'autant plus importants que le
patient ne communique peu voire pas du tout. La famille est un atout pour
l'équipe soignante puisqu'elle permettra la connaissance du patient, de
ses habitudes, de ses préférences. Le soigné, dans
certaines situations, pourra être moins angoissé et moins anxieux
puisque l'intégration de sa famille et une bonne communication avec ses
proches favorisent sa prise en charge dans sa globalité. «
HUYS, H, 2008 ».
5.1.Communication soignants-patient :
1) La communication avec le patient doit répondre aux
critères de la Charte de la personne hospitalisée. «
FOURRIER, F, 2009 ».
2) Il est important de dissocier la situation où le
patient est apte à comprendre l'information et celle où il est
inapte (se référer alors à la communication famille). Les
moyens de communication sont à adapter en fonction de ces deux
états.
3) L'équipe soignante garde en permanence un contact
verbal avec le patient en expliquant et en l'avertissant des soins
prodigués, y compris chez le patient sédaté.
4) Elle évite les maladresses comme « Je vais
vous aspirer » et préfère « Je vais aspirer vos
secrétions » (RC).
5) Elle se concentre sur les soins et évite les
conversations personnelles entre les soignants (RC).
6) Elle personnalise la relation en évitant le «
on » et le tutoiement, hors les spécificités culturelles ou
linguistiques.
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
7) Il est nécessaire que la communication avec le
patient se fasse dans la découverte de sa personnalité
(profession, passions, musique, lecture, sport...) (RC).
8) Des outils de communication adaptés doivent
être mis à disposition du patient: lecture labiale (Happ 2004),
questions « oui-non » en entonnoir, pictogrammes (Roulin 2004 ; Happ
2004), alphabet (Patak 2006), assistance à la parole en cas de
trachéotomie (Hoit 2003 ; Hess 2005).
9) Il est possible de mettre en place un journal de bord pour
le patient et sa famille (Jones 2003, Agarwal 2008). C'est un support
écrit dans lequel le personnel soignant et la famille colligent les
évènements du séjour. Le journal est remis au patient en
fin de séjour ou à sa famille en cas de décès.
Cette démarche pourrait prévenir la survenue de troubles
dépressifs et anxieux (Knowles 2009). « FOURRIER, F, 2009
».
5.2.Communication soignants-famille :
1) Des entretiens structurés doivent être
organisés le plus précocement possible et
régulièrement après l'admission du patient (Azoulay
2000).
2) Au cours de ces entretiens structurés il faut
informer les familles dans un lieu d'accueil dédié (Fassier
2007).
3) L'information doit y être donnée par le
médecin en présence de l'infirmièr(e) (Pochard 2001).
4) L'entretien doit avoir une durée suffisante pour
faciliter l'expression de la famille, lui permettre de faire face à
l'émotion, et de poser des questions (Wall 2007).
62
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
5) Lors du premier entretien, il faut remettre à la
famille un livret d'accueil qui présente l'équipe soignante et
l'organisation du service (Azoulay 2001, Azoulay 2002).
6) Les coordonnées précises de la famille
doivent être vérifiées à cette occasion.
7) Il faut identifier la personne de confiance ou
référente et connaître des souhaits du patient et des
directives anticipées. Les informations peuvent être
également recueillies auprès de médecin traitant.
« FOURRIER, F. 2009 ».
8) Au cours du séjour, il faut que l'information soit
apportée par une équipe identifiée et structurée
où les fonctions de chacun sont bien individualisées (Azoulay
2001).
9) L'information doit être claire, loyale, accessible
et intelligible. Elle utilise des mots simples en abordant le diagnostic
présumé, les traitements envisagés, leurs effets, et le
pronostic (Heyland 2003, Leclaire 2005).
10) L'information donnée et son ressenti par la
famille doivent être transcrits dans le dossier du patient.
11) Il est important d'avertir les proches lors
d'événements inhabituels (aggravation, déplacement,
procédures à risque, intervention chirurgicale) ainsi que de la
sortie.
12) Pour les familles d'origine étrangère ne
maîtrisant pas le français, il faut rechercher la présence
d'un interprète au mieux du milieu médical avec lequel aura
été préparé le contenu de l'entretien. Il faut
prévoir une durée d'entretien plus longue (Azoulay 2000, Elison
2008).
13) L'utilisation d'un site internet sécurisé a
pu améliorer l'information entre les soignants et la famille en lui
donnant un moyen d'accéder
63
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
à tout moment aux informations médicales et aux
données organisationnelles de l'unité de réanimation (Gray
2000, Braner 2004).
14) Les informations données par
téléphone doivent respecter les règles de la
confidentialité (charte).
15) L'annonce d'une mauvaise nouvelle doit faire l'objet d'un
entretien structuré (Azoulay 2000, Heyland 2003)
16) Il faut que le médecin soit disponible pour
permettre un temps d'information adéquat.
17) L'information doit être complète et
réaliste sans faux espoirs et délivrée à un rythme
adapté aux capacités de compréhension de l'interlocuteur.
Elle doit éviter les éléments contradictoires dans
l'expression de l'information. L'attitude physique doit être
adaptée à la situation avec respect de son interlocuteur.
18) Lorsqu'il existe un déni de réalité,
l'intervention d'un psychologue est souhaitable (RC).
19) Il est important de tenir compte des croyances du patient
et de ses proches et de s'entourer d'une aide spirituelle en cas de besoin
(Pochard 2001, Wall 2007, Gries 2008). « FOURRIER, F. 2009
».
20) Pour la fin de vie et les limitations thérapeutiques
il faut respecter les recommandations sur la limitation des traitements et la
prise en charge de la fin de vie (Ferrand 2001). « FOURRIER, F.
2009 ». 5.3.Communication entre soignants :
1) Le dossier de soins est l'outil de communication des
informations entre les soignants (Législation).
2) Il est constitué des transmissions ciblées
rédigées par les infirmières dont l'objectif est de
décrire l'évolution du patient et d'en obtenir une
traçabilité.
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
3) Il est possible d'établir une fiche patient de
liaison journalière afin d'améliorer la compréhension des
objectifs thérapeutiques par l'ensemble de l'équipe soignante
rendant plus aisée la communication avec les familles (Argawal 2008).
4) L'utilisation d'un site internet pourrait permettre une
meilleure coordination entre les infirmières et les médecins ou
au sein de l'équipe soignante (Gray 2000, Braner 2004) mais expose au
risque de rupture de confidentialité.
5) Il faut repérer le syndrome d'épuisement
professionnel qui concerne 50% des médecins et 30% des
infirmières (Embriaco 2007, Poncet 2007). L'un des facteurs favorisants
est le conflit entre les personnes lié à l'absence de
dialogue.
6) La prévention du syndrome d'épuisement
professionnel repose sur le respect mutuel, l'écoute entre les
catégories professionnelles et sur la mise en commun des informations
(RC).
7) Il peut être utile de mettre en place des groupes de
parole qui réunissent l'ensemble des catégories de soignants.
Chacun peut s'y exprimer librement à propos d'évènements
jugés difficile à vivre au sein de l'équipe (RC).
8) Il faut organiser des réunions de service pendant
lesquelles sont discutés les projets de service, l'application des
directives et le devenir des patients. « FOURRIER, F. 2009 ».
5.4.Communication famille-patient :
1) Une aide à la communication avec le patient doit
être proposée aux familles.
2) En l'absence de communication verbale, les soignants
peuvent inciter les familles à communiquer par le toucher (Wasser
2001).
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
3) Chez le nourrisson, le « peau à peau »
améliore le lien et la qualité de l'allaitement (Moore, 2009)
4) Il est possible de proposer aux proches de participer aux
soins du patient et/ou de réaliser des soins de bien être. Les
soins envisageables sont les soins oculaires, les soins de bouche,
l'hydratation des lèvres voire la participation à la toilette. Il
est alors nécessaire de former les familles et d'obtenir l'accord du
patient (Wasser 2001). « FOURRIER, F. 2009 ».
5.5.Communication et sortie du patient :
La sortie du patient est un moment difficile à vivre
pour le patient et ses proches et peut induire un sentiment d'abandon et
d'insécurité (Gray 2000). La remise d'un livret expliquant le
fonctionnement du service d'accueil peut améliorer le vécu des
proches (Linton 2008). « FOURRIER, F. 2009 ».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
Résumé :
De par ses spécificités, la réanimation
constitue un concentré des différents aspects de la
vulnérabilité, laquelle affecte tous les acteurs présents
à des degrés et selon des modalités propres à la
place et au rôle de chacun.
La forme particulière que revêt l'intervention
médicale en réanimation met en évidence la question de
l'ambivalence de cette intervention face à la
vulnérabilité humaine. Celle-ci ne serait- elle pas la «
tache aveugle » de la science biomédicale ?
Et si la vulnérabilité n'était pas
seulement ce risque d'épuisement de ses ressources vives qu'encourt tout
individu exposé à l'agression extérieure ou à la
défaillance interne,mais aussi, et peut-être surtout, une
condition vitale pour qu'il puisse exister en tant qu'être humain,
exposé parce que relié aux autres, par une relation qui maintient
en vie ?
Parce que la personne - patient, proche, soignant - s'y trouve
plus exposée qu'ailleurs, et qu'ainsi y sont mises en lumière les
deux conceptions possibles de la vulnérabilité, la
réanimation apparaît comme un révélateur du tragique
de la vie. Choisir l'une ou l'autre conception constitue tout l'enjeu d'une
éthique soignante de la vulnérabilité. «
Boles Jean, M et Jousset, D, 2011 ».
67
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel

Préambule :
Le syndrome d'épuisement professionnel résulte
d'une exposition prolongée au stress. Le but de cet article est de
passer en revue la littérature disponible sur ce syndrome chez les
médecins et les infirmières de réanimation. Selon les
études les plus récentes, un syndrome sévère
d'épuisement (mesuré par l'échelle d'épuisement de
Maslach) est présent chez la moitié des médecins et un
tiers des infirmières de réanimation. De façon frappante,
les déterminants de ce syndrome diffèrent dans les deux groupes.
Les médecins les plus exposés sont ceux qui ont le plus d'heures
de travail (nombre de gardes de nuit et temps écoulé depuis les
dernières vacances). Chez les infirmières, les facteurs
déterminants sont l'organisation du service et les
caractéristiques de la politique vis-à-vis des patients en fin de
vie. Cependant les conflits de personnes sont des facteurs indépendants
dans les deux groupes. La prévention repose sur les groupes de parole,
les stratégies de communication pendant les soins de fin de vie et la
gestion des conflits. « Duquette; A, Kérouac; A, Beaudet,
E, 1992 »
69
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
I.Historique du syndrome de l'épuisement
professionnel ou burn out syndrom :
En 1969, Loretta Bradley, professeur et coordonnatrice des
conseillers d'éducation de l'Université Technique du Texas, est
la première à désigner sous le terme de burn out
un stress particulier lié au travail. Chez Ginsberg (1974) le
burnout caractérise chez les hommes d'affaires, les réactions
physiologiques et comportementales causées par le stress chronique,
lorsqu'ils font face à une compétition et à une ascension
sociale soutenues. « Oligny, M, 2009 »
Mais on se réfère généralement
à Herbert J. Freudenberger (1974) Psychothérapeute, psychiatre,
il dirigeait un hôpital de jour alternatif accueillant des toxicomanes au
Lower East Side de New York qui fonctionnait principalement à l'aide de
jeunes bénévoles. Freudenberger observa un
phénomène paradoxal. « Moisson, V, 2009
»
Il observe chez les soignants volontaires de ces centres ce
qu'il qualifiera « d'incendie tout comme les immeubles ; sous l'effet de
la tension produite par notre monde complexe, leurs ressources internes en
viennent à se consumer comme sous l'action des flammes, ne laissant
qu'un vide immense à l'intérieur, même si l'enveloppe
externe semble plus ou moins intacte. » D'où le terme de burn out.
« FREUDENBERGER H, 1987 »
Beaucoup de ces jeunes finissaient, après un an
d'activité, par perdre l'enthousiasme qu'ils avaient au départ.
Des symptômes physiques tels que la fatigue, la persistance de rhumes, de
maux de tête, de troubles gastro intestinaux,
d'insomnies, d'épuisement caractérisaient ces
changements. « FREUDENBERGER H, 1987 »
Colère, irritation, cynisme, attitudes
négatives, incapacité à faire face aux tensions mais aussi
perte d'énergie sont parmi les premiers signes de ce qu'il nomme «
craquage » ou « épuisement émotionnel et mental ».
Freudenberger relève aussi des stratégies de surenchère
chez son équipe, comme par exemple le
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
fait de passer de plus en plus de temps au travail en tournant
en rond de façon inefficace, ou, à l'inverse, des
stratégies d'évitement en cherchant l'isolement ou en refusant le
contact avec les collègues. « Moisson, V, 2009
»
D'après Christina Maslash, chercheur en psychologie
sociale, le burnout semble commun aux professionnels de santé et aux
avocats. De ce constat, elle émit l'hypothèse que travailler avec
d'autres, en particulier dans une relation d'aide, est le coeur du
phénomène. « Moisson, V, 2009 »
1) Le MBI original MBI-HSS (1981) :
Human Services Survey. C'est en
fait la forme originale du MBI. C'est le MBI
réservé aux professionnels de la Relation d'Aide et c'est le MBI
utilisé dans les recherches sur le Soignant.
Les autres versions sont des adaptations du MBI original.
Adaptations relativement faciles ou le terme « patients », a
été remplacé par « clients » ou «
élèves ». On distingue :
2) Le MBI-GS : General Survey
(1986). C'est le MBI qui s'adresse à l'ensemble des individus au
travail.
3) Le MBI-ES : Educators
Survey (1986) spécifique aux professionnels de l'Enseignement.
« Maslach C, Jackson SE, Leiter MP, 1996 »
A l'inverse de Freudenberger qui insistait sur des facteurs
personnels, elle situe davantage les causes du burnout dans l'environnement de
travail. Elle cherchera à valider cette idée en menant des
enquêtes auprès d'autres groupes professionnels dont
l'activité suppose aussi une implication relationnelle. Maslach va en
1976 relater les résultats de ses premières investigations en
employant très fréquemment dans son article le terme de «
craquage ». Elle observe que ce « craquage » est suivi d'une
perte d'efficacité dans les services de santé et d'action
sociale, d'un absentéisme et d'un turnover élevé. Il
provoque une détérioration du bien-être physique : «
Les professionnels sont épuisés, fréquemment malades et
peuvent souffrir d'insomnies, d'ulcères et de
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
maux de tête [...]. Afin de surmonter ces
problèmes physiques, le travailleur peut se tourner vers les
tranquillisants, la drogue [...]. . « Moisson, V, 2009
»
À partir de 1976, une équipe de recherche
californienne se constitue progressivement autour de Christina Maslach qui
s'allie ensuite à Pines et Jackson (Maslach et Jackson, 1970 : Maslach
et Pines, 1979, 1980) pour entreprendre des études auprès de
professionnels des services sociaux et de la santé (Maslach, 1979). Une
seconde équipe de chercheurs, celle de Cherniss (1980), travaille
auprès de professionnels du secteur public. Enfin, la troisième
et la plus importante équipe est celle d'Edelwich et Brodsky (1980), qui
axe ses recherches sur le burnout auprès des professions se consacrant
particulièrement à la relation d'aide. Les recherches de ces
équipes dominent la production scientifique jusque vers 1983. Une
approche théorique similaire, expliquant les causes du burnout comme des
interactions entre des variables contextuelles (organisation) et des variables
individuelles, structurent leurs travaux.
Comme c'est souvent le cas, ces premières recherches
n'établissent pas encore de lien explicite avec les découvertes
majeures du Dr Selye (1979) sur le stress, publiées au même
moment. Elles permettent toutefois d'établir plusieurs « visions
» du concept et on trouve une quarantaine de définition du burnout.
« Oligny, M, 2009 ».
II.Définition du syndrome de
l'épuisement professinnel (S.E.P) ou burn out syndrom (B.O.S) :
Avant de parler sur le burnout il faut indiquer la notion de
burn in pour décortiquer le caché de nombreuse
problématiques de burnout :
Le burn in : D'après Evelyne
Joss (2008), « Le burn-in constitue la première phase de
l'épuisement professionnel et précède l'étape
ultime du burn-out. Il se manifeste principalement par du «
présentéisme ».
Ce terme est apparu en 1994 et est attribué au
psychologue Cary Cooper, alors professeur du département Organizational
Management de la Manchester
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
University. « Présentéisme
» s'oppose à « absentéisme
» et désigne une présence abusive sur le lieu
de travail menant à un état pathologique de surmenage. Le
travailleur en burn-in est à son poste malgré des
problèmes de santé, physique ou mentale, qui devraient l'en tenir
à l'écart. Il est physiquement présent mais très
fatigué, peu productif et souffre de somatisations diverses ».
« OLIGNY, M, 1991 »
BOS ou SEP :
« Je me suis rendu compte au cours de mon exercice
quotidien que les gens sont parfois victimes d'incendie tout comme les
immeubles ; sous l'effet de la tension produite par notre monde complexe, leurs
ressources internes en viennent à se consumer comme sous l'action des
flammes, ne laissant qu'un vide immense à l'intérieur, même
si l'enveloppe externe semble plus ou moins intacte » Métaphore,
Freudenberger, psychanalyste (1970) « CANOUI, P., MAURANGES A,
2001 »
H. Freudenberger modifie sa définition du burn out et
le définie comme le fait de « s'épuiser en
s'évertuant à atteindre un but irréalisable que l'on s'est
fixé ou que la société impose. Quelqu'un qui en souffre,
souffre de fatigue ou de frustration aiguë causée par sa
dévotion envers une cause, un mode de vie ou une relation qui n'a pas
produit la récompense attendue ». « FRANCESCHI-CHAIX,
C, 1993 »
En effet, l'énergie des personnes atteintes de burn out
se consume à petit feu. L'apparition du burn out est sournoise. La
personne, stressée par son travail, peut ressentir des maux de
tête, être fatiguée, irritable et peut aussi souvent
pleurer. De plus, les relations avec ses collègues et ses patients
deviennent difficiles. L'envie de se lever le matin pour aller travailler
diminue. Puis, l'état de la personne se dégrade. «
FRANCESCHI-CHAIX, C, 1993 »
A ce moment-là une relation professionnelle avec ses
patients devient impossible. Le patient est perçu comme un objet et non
comme un être humain.
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
C'est la « déshumanisation de la relation
à l'autre. ». « FRANCESCHI-CHAIX, C, 1993
»
Maslach & Jackson, 1986, développèrent un
moyen de mesure de l'épuisement professionnel : Le Maslach Burnout
Inventory.2 « Le MBI est constitué de 22 items : neuf pour mesurer
l'épuisement émotionnel, cinq pour la dépersonnalisation
et huit pour l'accomplissement personnel. » « Truchot, D,
2004 »
Karoshi : C'est le terme japonais. C'est un
terme à connotation violente
qui signifie « mort par excès au travail »
(Karo = mort, shi = fatigue
au travail).
Ce terme reflète la culture japonaise, gouvernée
par la notion du bien collectif avec pour le salarié, la notion de
sacrifice de soi élevé, pour satisfaire avant tout aux exigences
des autres et de son entreprise. Il s'agit de `Vivre et mourir' pour
l'entreprise, tant la pression, le souci d'excellence, le profit et la
rentabilité dominent.
Ce terme s'éloigne de la relation d'aide et de son
usure pour davantage prendre en compte les conséquences, parfois
mortelles, des conditions de travail. « CANOUI, P., MAURANGES A,
2001 ».
Farber (2000), le burnout qui prévaut aujourd'hui est
marqué par le fait que les individus ont une multitude d'obligations,
des pressions externes croissantes, des exigences de la part des autres et des
salaires qui ne compensent que partiellement les efforts fournis.
« Moisson, V, 2009 »
Cherniss (1980) précise qu'il s'agit
d'un processus transactionnel en trois étapes comprenant d'abord un
déséquilibre entre les ressources individuelles et
organisationnelles par rapport aux exigences du travail, conduisant ensuite
à des réponses de nature émotionnelle
(anxiété, fatigue, épuisement) et provoquant enfin des
changements dans l'attitude et le comportement du travailleur. Le burnout ne
constitue évidemment qu'une des « Oligny, M, 2009
».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
réponses possibles de l'individu, qui doit
continuellement s'adapter à son milieu de travail. Ces réponses
varient selon les personnes en raison de divers facteurs biologiques,
psychologiques et sociaux. « Oligny, M, 2009 ».
Pour Edelwich et Brodsky (1980), le burnout
est un processus de « désillusionnement » résultant
d'un écart entre normes et faits, qui se traduit par quatre
étapes, soit : l'enthousiasme, la stagnation, la frustration et
l'apathie. Selon ces auteurs, plus la personne investit d'énergie dans
son travail sur le plan émotionnel, plus elle est exposée au
burnout, précisément lorsqu'elle connaît au travail, la
déception et la frustration « Oligny, M, 2009
».
Pines et Maslach (1980) emploient le terme de
burnout comme un « syndrome de fatigue physique et émotionnelle qui
amène chez l'individu concerné une perception négative de
soi, des attitudes négatives au travail et une implication personnelle
auprès des patients ». « Oligny, M, 2009
».
Kafry et Pines (1980) emploient le terme de
burnout pour désigner « l'expérience de la fatigue physique,
émotionnelle et mentale produite par les pressions chroniques
quotidiennes ». « Oligny, M, 2009 ».
Pour Cherniss et Edelwich, il se traduit par
un retrait psychologique par rapport au travail, en réaction à un
stress excessif. « Oligny, M, 2009 ».
Le burnout se caractérise aussi par un retrait
apparenté à la dépression et il comporte plusieurs signes
propres au stress. D'après les chercheurs, non seulement les indicateurs
du burnout se manifestent sur les plans physiologique, psychologique et
comportemental, mais ils peuvent également présenter des
degrés de gravité fort variés. Deux instruments
d'orientation psychométrique servent principalement à mesurer les
indicateurs du burnout, soit le Maslach Burnout Inventory (MBI) et le
Staff Burn out Scale de la Health Professionals (SBS-HP) de
Jones. « Oligny, M, 2009 ».
Maslach et Jackson. 1981. P. 1 « le
burnout est un syndrome d'épuisement émotionnel, de
dépersonnalisation et de réduction de
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
l'accomplissement personnel qui apparait chez les individus
appliqués professionnellement auprés d'autrui ».
« Truchot, D. 2004 »
Les trois axes de la définition de Malsach,
définition de Duquette. De
multiples définitions ont été
proposées dans la littérature. « MAURANGES A, 2002
»
Nous en retiendrons deux : c'est Maslach qui va construire un
instrument de mesure, MBI , qui va asseoir et stabiliser le concept.
Ce test s'appuie sur trois grands axes qui nous donnent les
trois dimensions du syndrome :
1) L'épuisement émotionnel
: physique et psychique, il entraîne un vide, une fatigue
non rétrocédante au sommeil, un comportement inhabituel face
à une émotion quelconque (crise de larmes par exemple)...
« MAURANGES A, 2002 ».
2) La déshumanisation de la relation
à l'autre : le soignant devient froid, cynique, et
opère une réification de la personne. Le soigné n'est plus
désigné que comme un numéro de lit ou une pathologie ( le
cancéreux...) Notons que c'est un état évolutif : le
soignant est devenu comme cela, il ne l'était pas au départ.
Cet axe a la particularité d'impliquer
profondément la relation d'aide dans le syndrome. «
MAURANGES A, 2002 ».
3) La diminution de l'accomplissement personnel
: suite logique des deux premiers, il est douloureux à
vivre pour le soignant. Un sentiment d'échec, de frustration, de
culpabilité s'installe.
Les conséquences sont graves : absentéisme ou
présentéisme inefficace, désinvestissement, erreurs
professionnelles... « MAURANGES A, 2002».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
Stugess et Poulsen 1983 « une
pérte progressive d'idéalisme, d'énergie et de buts
ressentie par les individus dans d'aide à cause de leur travail ».
« Truchot, D, 2004 »
Pines et Aronson 1988 « un état
d'épuisement physique, émotionnel et mental causé par
l'implication à long terme dans des situations qui sont exigeantes
émotionnellement ». « Truchot, D, 2004
»
Hallsten 1993 « le burnout apparait
quand la réalisation d'un role actif, particpant à la
défintion de soi, est menacée ou interrompue et qu'aucun role
alternarif n'est sous la main ». « Truchot, D, 2004
»
Shirom 2003 « le burnout est une
réaction affective au stress permanent et dont le noyau central est la
diminution graduelle, avec le temps, des ressources énergétiques
individuelles, qui comprennent l'éxpression de l'épuisement
émotionnel, de la fatigue phisique et de la lassitude cognitive ».
« Truchot, D, 2004 »
Marc Loriol « Le burnout comme une des
entités contemporaines de mauvaise fatigue ». «
LORIOL, M, 2000 »
"L'épuisement professionnel est une expérience
psychique négative vécue par un individu, qui est liée au
stress émotionnel et chronique cause par un travail ayant pour but
d'aider les gens." « Bedard, D et Duquetten, A, 2004
».
III.Les dimensions du syndrome de burn out :
En 1981, Bourgault et Meloche ont
dressé une liste pertinente des indicateurs de l'épuisement
professionnel, à partir d'une revue globale des résultats de
recherche alors accessibles. Ils y ont relevé les symptômes qui
affectent différents aspects de la personne : « Oligny, M,
2009 ».
1) Les sentiments comme l'insatisfaction, l'irritabilité,
la rigidité.
2) Les somatisations comme l'insomnie, les ulcères,
les maux de dos et les migraines.
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
3) Les problèmes personnels comme l'abus d'alcool, de
drogues et de médicaments, ainsi que les troubles conjugaux et
familiaux.
4) Les relations interpersonnelles comme le retrait
(l'isolement), la condescendance et la paranoïa.
le travail comme l'absentéisme, le mouvement de
personnel (turnover), la rotation de la main-d'oeuvre ou un moral bas.
« Oligny, M, 2009 ».
Les signes cliniques sont non spécifiques, somatiques,
psychiques et/ou Comportementaux.
1. Somatiques : fatigue permanente,
céphalées, trouble du sommeil et/ou de la sexualité,
infections prolongées ou récurrentes (grippes),... «
FRANCESCHI CHAIX C, 1993 »
Ils se caractérisent en premier plan par une fatigue
physique avec une diminution d'énergie. S'ajoute à cela, une
somatisation avec des troubles gastro-intestinaux, des maux de tête et
des troubles du sommeil. Il peut y avoir une diminution ou au contraire une
augmentation notable de l'appétit.
2. Psychiques : épuisement
mental, irritation, promptitude aux larmes ou à la colère,
conflits inhabituels, perturbations cognitives (attention, mémoire La
personne atteinte va présenter des signes inhabituels
d'irritabilité, d'insatisfaction, d'ennui, d'anxiété ou
d'apathie. La labilité émotionnelle est souvent présente
mais elle surprend toujours autant celui qui en souffre que son entourage. De
plus, s'ajoute à cela des troubles de l'attention ou de la
mémoire.
3. Comportementaux :
absentéisme/présentéisme, attitude cynique, conduites
à risque, anorexie/boulimie ... « FRANCESCHI CHAIX C, 1993
»
On finit par observer une rigidité comportementale,
c'est-à-dire une
attitude défensive, réfractaire au changement, un
soignant inefficace si présent,
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
ou au contraire cherchant la fuite avec une demande de
mutation par exemple. Il donne l'impression de quelqu'un de
déprimé. « GAUTIER I, 2003 ».
On observe parfois la consommation d'alcool ou de
psychotropes, pris pour aider à « tenir le coup » .
« GAUTIER I, 2003 ».
Ou autre dimensions selon « OLIGNY, M, 1991
»
1) Un épuisement physique :
qui se manifeste par des absences, des palpitations, des migraines, des
troubles du sommeil, des tensions au dos, des bouffées de chaleur, des
nausées, une fatigue chronique, etc.
2) Un épuisement émotif
: il perd de l'intérêt, de l'enthousiasme et devient
maussade, agressif, cynique et plonge dans l'humour noir. Il a envie de pleurer
(mais ne s'en donne pas le droit, car « un homme (un vrai) ne pleure pas
». Il n'a plus le goût de parler aux autres, il s'ennuie, fait le
strict nécessaire et devient hypersensible. « OLIGNY, M,
1991 »
3) Un épuisement psychique :
déçu de lui et de son travail, il se sent incompétent,
inférieur, inutile; sa pensée devient lente et non
créatrice, il se sent de plus en plus vidé, il perd le feu
sacré et se culpabilise d'être dans cet état.
« OLIGNY, M, 1991 ».
IV.Causes et facteurs déclenchant de B.O.S :
1. Les variables personnelles du sujet :
A. Les variables sociodémographiques :
Il ne semble pas y avoir de lien direct entre les variables
sociodémographiques (le sexe, l'état civil, «
CANOUI, P., MAURANGES A, 2001 ».
Le nombre d'enfants et la situation familiale) et le burn out.
Par contre, l'âge pourrait influencer l'apparition d'un burn out et,
donc, les personnes plus jeunes ont plus de risques de s'épuiser..
« CANOUI, P., MAURANGES A, 2001 ».
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
B. Les variables professionnelles :
Plusieurs recherches ont été effectuées
sur la relation entre les variables professionnelles (la formation, la
fonction, les titres et le nombre d'années d'expérience) et le
burn out. Les résultats ont conclu qu'il n'y a pas de plusieurs
recherches ont été effectuées sur la relation entre les
variables professionnelles (la formation, la fonction, les titres et le nombre
d'années d'expérience) et le burn out. Les résultats ont
conclu qu'il n'y a pas de lien direct car le burn out est «
multifactoriel » et qu'il est lié à un problème
émotionnel face aux conditions de travail. « CANOUI, P.,
MAURANGES A, 2001 ».
C. Les variables relatives à la
personnalité du sujet :
«La "hardinesse" que l'on peut traduire par
endurance, solidité, robustesse psychique voire hardiesse »
aurait une influence sur l'apparition du burn out. En effet, les personnes
répondant à ces traits de personnalité
résisteraient mieux aux divers stress. « CANOUI, P.,
MAURANGES A, 2001».
Par contre, selon l'article de Lüthi, U.61, les personnes
qui s'investissent dans leur travail, qui ont tendance à être
perfectionnistes et qui ont « une conscience élevée du
devoir » auraient tendance à négliger leurs propres
besoins et sont donc plus à risque de s'épuiser. «
LÜTHI, U. 2007 »
2. Les variables dus à l'organisation du
travail :
Il s'agit là d'un point important dans l'apparition
d'un burn out car un problème d'organisation prend vite place dans le
travail quotidien de l'infirmière sans que celle-ci tente de le
résoudre. M. Canouï et Mme Mauranges attirent notre attention sur
deux facteurs : l'interruption des tâches et l'ambiguïté des
rôles. « CANOUI, P., MAURANGES A, 2001 ».
Dans son travail, l'infirmière est souvent interrompue
: l'urgence, la sonnette de la chambre d'un patient, le téléphone
qui sonne. Bien des événements font que l'infirmière doit
arrêter une tâche et la reprendre plus tard avec toutes les
conséquences que cela implique : une augmentation de la
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
concentration et, donc de la fatigue, un risque d'erreur
accru, une insatisfaction au travail liée souvent à
l'interruption de la relation avec le patient. Finalement, l'interruption des
tâches peut amener l'infirmière à avoir un sentiment de ne
pas être autonome car, à force de répondre aux besoins des
autres, elle met ses tâches au second plan. « CANOUI, P.,
MAURANGES A, 2001 ».
En ce qui concerne l'ambiguïté des rôles,
l'infirmière peut se trouver dans un rôle qui n'est pas le sien,
par exemple en remplaçant l'infirmière-cheffe ou encore en
faisant le travail d'une collègue aide-soignante malade. Cette
ambiguïté amène une confusion et un stress
supplémentaire. « CANOUI, P., MAURANGES A, 2001
».
Par rapport à ce point, je tiens à dire que
l'interruption des tâches fait partie intégrante du métier
d'infirmière car nous travaillons avec des êtres humains malades
qui vivent une période de crise. De ce fait, ils ont besoin de nous et
notre travail consiste à répondre à leurs besoins du mieux
que nous pouvons. Quant à l'ambiguïté des rôles, elle
provient du fait que la profession de soignant fait partie des métiers
polyvalents puisque tout soignant reçoit et utilise des connaissances en
physiothérapie, diététique, psychologie, etc....
« CANOUI, P., MAURANGES A, 2001 ».
3. Les variables dus aux conditions de travail :
La relation d'aide fait partie intégrante de la
profession d'infirmière et prend une place dans le syndrome
d'épuisement. En effet, pour que le soignant soit à l'aise avec
son patient et vice versa, il faut que le soignant sache garder une
bonne distance. Si l'implication du soignant est trop élevée, un
stress va naître. Mais est-il toujours facile de ne pas trop s'impliquer
?. « CANOUI, P., MAURANGES A, 2001 ».
Le travail de soignant implique d'être en relation
étroite avec la souffrance, la mort, la peur. Le soignant se retrouve
dans des situations complexes qui peuvent le toucher dans ses valeurs
éthiques : l'impuissance face
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2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
aux situations, l'acharnement thérapeutique,
l'âge du patient. « CANOUI, P., MAURANGES A, 2001
».
Le soignant doit faire face à des situations difficiles
psychologiquement et pénibles d'un point de vue administratif. Cela peut
engendrer aussi du stress.
Le manque de soutien comprend le cloisonnement, la loi du
silence, les
situations conflictuelles et le manque d'échange.
« CANOUI, P., MAURANGES A, 2001 ».
Tout d'abord, selon eux, le cloisonnement, c'est-à-dire
l'absence de communication dans une équipe liée à la
hiérarchie ou au grade, fait que chacun s'isole et se sent
débordé. Personne ne se sent écouté et entendu. En
ce qui concerne la loi du silence, les infirmières s'engagent à
tenir le secret professionnel et, de ce fait, n'ont pas le droit de parler des
situations rencontrées à d'autres personnes qu'à
l'équipe soignante.
Mais ce silence va plus loin. En effet, les soignants ne
prennent plus le droit de se plaindre, ont peur de poser certaines questions
embarrassantes et tous ces silences deviennent pesants. Dans un même
ordre d'idées, les situations conflictuelles entre les intervenants
auprès d'un même patient alourdissent les journées de
travail et génèrent du stress. « CANOUI, P.,
MAURANGES A, 2001 ».
Le manque d'échange est aussi générateur
de stress. Pour toutes les raisons citées ci-dessus et ci-après,
le soignant s'enferme dans ses propres pensées et diminue son temps
d'échange avec ses collègues et avec ses patients. Venons-en
à la technologie. Certains gestes, certaines pratiques, certaines
machines deviennent de plus en plus complexes et ne cessent d'évoluer.
« CANOUI, P., MAURANGES A, 2001 ».
Les « anciennes » infirmières doivent se
remettre au niveau demandé et s'adapter au milieu qui évolue. De
ce fait, elles peuvent remettre en question leurs capacités
professionnelles. « CANOUI, P., MAURANGES A, 2001
».
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Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
4. Les variables environnementaux :
Nous informe que les variables environnementaux comprennent un
système de 5 Mécanismes : le milieu, les matières
premières, le matériel, les méthodes de travail et la
main-d'oeuvre. En voici l'explication point par point. « CANOUI,
P., MAURANGES A, 2001 ».
A. Le milieu : rassemble tout
ce qui contribue à l'ambiance dans le service soit, par exemple, la
température, les lumières, les sonneries, les alarmes ainsi que
l'architecture du service. Il est bien évident qu'une infirmière
sera plus fatiguée et plus stressée si les lumières, les
sonneries et les alarmes sont fortes et si l'architecture oblige à de
plus grands déplacements. « CANOUI, P., MAURANGES A, 2001
».
B. Les matières premières
: sont tous les produits utilisés quotidiennement par les
infirmières comme les gants de protection, le coton, le scotch, les
ciseaux, le désinfectant, etc.... « CANOUI, P., MAURANGES
A, 2001».
Il est important pour une bonne organisation que les
matières premières soient à leur place et en nombre
suffisant. Sans cela, des déplacements qui pourraient être
évités doivent être faits par les infirmières et
sont générateurs de stress. L'utilisation de produits dangereux
(antimitotiques, certains antibiotiques, antiseptiques, etc....) peuvent aussi
induire un certain stress pour les infirmières. « CANOUI,
P., MAURANGES A, 2001 ».
C. Le matériel : constitue
tous les éléments qui facilitent le travail quotidien de
l'infirmière.
Il s'agit, par exemple, de lits électriques,
d'élévateurs pour les personnes lourdes et de meubles mis
à disposition dans la chambre : ceux-ci contribuent au maintien de sa
santé physique et psychique. « CANOUI, P., MAURANGES A,
2001 ».
83
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
D. Les méthodes de travail :
regroupent les protocoles, les règles du service, les rapports. Elles
sont en constante évolution et, de ce fait, l'équipe soignante
doit s'adapter toujours et rapidement aux changements. Je terminerai le
système des 5M avec la main-d'oeuvre qui est
insuffisante, ce qui alourdit la charge de travail. Le manque de main-d'oeuvre
est source d'épuisement. « CANOUI, P., MAURANGES A, 2001
».
Schema de Michel Oligny sur les facteurs
liés aux environnements interne et externe : « OLIGNY, M., Stress
et burnout en milieu policier, (1991), Presse de l'Université
du
Québec, P. 217 »
Figure 03 : les facteurs
de burn out liés aux environnements interne et externe de BOS.
Facteurs environnementaux
Facteurs Facteurs
Individuels Culturels
Facteurs inhérents à la
tâche
|
84
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
Schema de Michel Oligny sur les facteurs
liés aux environnements interne et externe : « OLIGNY, M.,
Stress et burnout en milieu policier, (1991), Presse de l'Université
du Québec, P. 217 » Figure 04 :
l'intéraction des environnements « interne et externe » dans
le déclenchement de
BOS.
(Individu environnement externe)
+
(Individu environnement interne)
=
Burn Out
Explication les deux figures :
Le burnout résulte en fait de l'interaction de facteurs
principalement organisationnels et environnementaux inhérents à
la tâche et de facteurs d'ordre individuel et culturel. Il importe de
considérer l'échange qui se fait entre ces quatre types de
facteurs. Le schéma suivant illustre les réseaux d'échange
entre ces différents facteurs.
En fait, le burnout résulte du caractère
à sens unique de la transaction d'un professionnel avec son milieu
externe, sorte de rupture de relation avec son environnement interne.
« OLIGNY, M, 1991 ».
D'une part, c'est le milieu de travail, au sens strict du
terme, qui met en oeuvre les facteurs environnementaux et organisationnels
inhérents à la tâche.
D'autre part, ( ) doit gérer sa relation avec
lui-même, donc avec son environnement interne (sa personnalité)
pour intervenir dans cette transaction.
Ce sont les intérocepteurs qui renseignent sur les
besoins de l'environnement interne et qui permettent à l'individu de les
satisfaire. Si leurs signaux sont méprisés, incompris ou
inaudibles, l'environnement interne n'est pas géré et ne peut
faire face aux besoins de l'environnement externe. Enfin, la vie au travail ne
peut être isolée du contexte culturel, car elle répond
à des normes et à des règles culturelles qui s'appliquent
également dans les autres secteurs de la vie sociale. « Renoncer
à un idéal, à un rêve ou à une visée
grandiose, c'est faire un choix qui ouvre la porte à l'épuisement
ou au travail du
85
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
deuil. Il semble, en effet, que lorsque le deuil
s'avère impossible le sujet, incapable de renoncer, abuse de lui, de ses
énergies, pour enfin se « brûler ». Alors, advient cette
maladie de l'âme en deuil de son idéal ». (Freudenberger
;1974). « OLIGNY, M, 1991 ».
V.Prévention :
1. La prévention primaire :
Ensemble des actes destinés à diminuer l'incidence d'une maladie,
c'est-à-dire, réduire l'apparition des nouveaux cas. En agissant
en amont, cette prévention empêche l'apparition des maladies, par
le biais de l'éducation et de l'information auprès de la
population. «
www.infirmiers.com
** OMS prevention santé à 12:21/ 7/02/2015 ».
2. La prévention secondaire :
Ensemble d'actes destinés à diminuer la prévalence d'une
maladie, donc à réduire sa durée d'évolution. Elle
intervient dans le dépistage de toutes les maladies et comprend le
début des traitements de la maladie. «
www.infirmiers.com
** OMS prevention santé à 12:21/ 7/02/2015 ».
3. La prévention tertiaire :
Ensemble des actes destinés à diminuer la prévalence des
incapacités chroniques ou des récidives dans la population, donc
à réduire les invalidités fonctionnelles dues à la
maladie. Elle agit en aval de la maladie afin de limiter ou de diminuer ses
conséquences et d'éviter les rechutes. Dans ce stade de
prévention, les professionnels s'occupent de la
rééducation de la personne et de sa réinsertion
professionnelle et sociale. » «
www.infirmiers.com
** OMS prevention santé à 12:21/ 7/02/2015 ».
86
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
VI.La mesures de prévention du S.E.P ou B.O.S
selon CANOUI, P., MAURANGES A. :
1. Correction des facteurs liés à
l'organisation du travail :
Cette action est la plus difficile à élaborer
étant donné que, pour améliorer l'organisation d'un
service, il faudrait écouter les plaintes des soignants et y donner
suite. Cependant, certains points peuvent être mis en évidence.
« CANOUI, P., MAURANGES A, 2001 ».
a) Améliorer les temps de rapport entre les
infirmières : elles pourraient exprimer leur vécu, leur ressentis
sur les situations vécues ;
b) Définir des objectifs de travail : ceci permettrait
de limiter le travail de l'infirmière et de diminuer
l'ambiguïté des rôles ;
c) Reconnaître le travail de l'infirmière en
temps que métier à part entière ;
d) Réduire au maximum l'interruption des tâches
;
e) Mettre à disposition suffisamment de
matériel afin d'éviter des déplacements inutiles.
« CANOUI, P., MAURANGES A, 2001 ».
2. Mise en place de groupes de parole dans les services :
Le but des groupes de parole est de réunir les
soignants d'un service désireux de s'exprimer sur une situation et de
permettre un temps d'échange. Chacun a droit à la parole. Ainsi,
une souffrance ou une colère qui est exprimée pèsera
beaucoup moins sur la personne et le stress sera diminué. «
CANOUI, P., MAURANGES A, 2001 ».
3. Actions de formation :
Il s'agit d'aborder des thèmes comme la souffrance, la
maladie, la mort, l'épuisement professionnel afin de donner aux
infirmières des outils de travail. « CANOUI, P., MAURANGES
A, 2001 ».
87
2015
Partie I : Partie Théorique
Chapitre II : Le Syndrome de L'Épuisement
Professionnel
Résumé :
L'objet principal de cette étude était
d'explorer la question du stress et de l'épuisement professionnel dans
un contexte de changement organisationnel. Il nous semble que mieux
connaître le stress et l'épuisement des professionnels permettrait
de préserver la santé des salariés, de diminuer les
accidents du travail, les maladies professionnelles pour au final diminuer les
coûts qu'ils engendrent. Agir sur les dysfonctionnements qui perturbent
la production d'un système de santé de qualité et
améliorer tout à la fois les soins délivrés aux
patients et le climat social auraient des conséquences positives.
« Cherkaoui, W et al, 2012 ».
88
Partie II : Par* Pratique
|
2015
Partie II : Partie Pratique
chapitre III : la Méthodologie de la
Recherche

Dans ce chapitre, notre recherche se déroule selon la
méthode de descriptive, qu'elle a emergé tous le travail de la
recherche dans une facette compréhensive visante a doté tous les
outils et les moyens qui nous avons effictué dans la recherche
théorique dans un but d'examiner le resultat expérimental
à partir des données théorique.
Dans ce chapitre de notre mémoire, nous allons aborder
la methodologie de la recherche mise en place afin d'aboutir aux recueils des
données.
Ce chapitre va être divisée entre sept
étapes :
I.Définir le lieu de la recherche :
Depuis 1962, date de l'indépendance de l'Algérie
à 1990 date d'ouverture du nouvel hôpital, la ville d'el-khroub a
connu une démographie galopante passant de quelques 20.000 habitants
à plus de 150.000 où l'ancien hôpital, de catégorie
«B» et d'une capacité de 70 lits ne
répondait plus aux besoins de cette population.
Ce n'est qu'en 1990 que le secteur sanitaire d'el-khroub
couvrant deux (02) daîrate (khroub et Ain Abid) et cinq (05) communes
(khroub - Ain Abid -Ain Samara -Ouled Rahmoun -Ben Badis) se voit doter d'un
nouvel hôpital d'une capacité de 240 lits techniques et plus de
270 lits organisés pouvant répondre plus ou moins ,aux besoins de
cette région en matière de soins ,prise en charge,
prévention.....Cette structure ayant été baptisée
»Hôpital Mohamed Boudiaf» est venue à point pour
renforcer les activités des quelques unités déjà
existantes 07 polycliniques, 02 matérnités urbaines
intégrées, 21 salles de soins , un SEMEP et un UCTMR.
90
2015
Partie II : Partie Pratique
chapitre III : la Méthodologie de la
Recherche
Du point de vue situation géographique, l'Hôpital
Mohamed Boudiaf situé sur un grand axe routier à grande
agglomération et grand trafic reliant la ville de Constantine aux autres
grandes villes de l'est algérien: Guelma, Batna, Oum El
bouaghi,Tébessa...notamment après la mise en circulation de
l'autoroute Batna- Constantine, a doublé son activité où
on recense de toute part et de toute origine un nombre important de malades
venus se traiter au sein de notre établissement dans le domaine des
urgences, de la maternité gynécologie, de la médecine avec
toutes ses spécialités , de la pédiatrie et de la
chirurgie générale.
Une réorganisation de la carte sanitaire
s'avérant nécessaire, l'année 2007 a vu la mise en
exécution d'un volet important contenu dans la réforme
hospitalière en matière de gestion et de prise en charge :c'est
ainsi que le décret exécutif N°140/07 du 19 mai 2007
(voir J.O.n°33/2007)portant création, organisation
et fonctionnement des établissements publics hospitaliers (EPH) et
établissement publics de santé de proximité (EPSP) est
venu découpé les 185 secteurs sanitaires du pays en 189 EPH et
273 EPSP.
Ce nouveau système de découpage mis en
exécution qui a date du 1er janvier 2008 a décentralisé le
secteur sanitaire d'el-khroub en : EPH Khroub, EPH Ali mendjeli, EPSP Khroub,
EPSP Ain Abid où chaque établissement a
bénéficié de sa pleine et entière autonomie.
L'établissement public hospitalier d'El-khroub,
étant un établissement public à caractère
administratif, placé sous la tutelle du wali (direction de la
santé et de la population) doté de la personnalité morale
et de l'autonomie financière, a pour mission de prendre en charge les
besoins de la population en matière de santé au sens le plus
large et ses taches se résument à:
91
2015
Partie II : Partie Pratique
chapitre III : la Méthodologie de la
Recherche
1) Appliquer les programmes nationaux de santé-Assurer
l'hygiène, la stabilité et la lutte contre les nuisances et
fléaux sociaux
2) Assurer le perfectionnement et le recyclage des personnels
y dépendant.
3) Assurer la formation médicale, paramédicale
et la gestion hospitalière basées sur des conventions
signées.
4) Offrir les soins adéquats à tout patient
malade ou hospitalisé et cela par le biais des différentes
spécialités essentielles existantes
5) Honorer ses différents contrats en matière
de médecine de travail avec les sociétés et entreprises
publiques et (où) privées.
6) Procéder aux échanges inter secteurs et
inter établissements dans le domaine de la santé et de la
science.
II.Le choix de groupe de recherche : « la
profession infirmière dans le service de réanimation » :
Nous allons procéder en deux temps dans cet
étape.
Dans un premier temps, nous allons montrer comment le groupe
de recherche a été choisi. Puis dans un second temps, nous
détaillerons le groupe de recherche retenus à la base de nos
méthodes de recueil de données nécessaires à notre
recherche de terrain : la méthode quantitative (partie centrale de
l'étude) basée sur des chiffres statistiques des tableaux et des
graphiques et la méthode qualitative (partie complémentaire)
basée sur l'interprétation des axes de l'entretien et de test de
MBI.
Au sein du métier infirmière, il existe divers
statuts et divers profils. Afin de montrer cette diversité, nous allons
commencer par décrire de manière générale les
profils recherchés puis nous nous intéresserons de plus
prêt à la mise en place de groupe de recherche : quantitatif et
qualitatif.
Notre population est constitue de onze infirmiers les plus
anciens et les plus experts dans le service de réanimation, on a des
tranches d'âge de 38 ans jusqu'au 56 ans.
92
2015
Partie II : Partie Pratique
chapitre III : la Méthodologie de la
Recherche
La population des infirmiers réanimateurs
concernées comprenait en 2015, 11 agents paramédicaux
exerçant dans le service de réanimation à travers la
structure hospitalière E.P.H d'el-khroub de la wilaya de Constantine.
Ces professionnels qui réalisent des soins
auprès des patients au réanimation sont les plus exposés
aux contraintes liées aux conditions de travail. Leur nombre
représente la population mère de cette catégorie de
professionnelle. Les tableaux suivants montrent les caractéristiques de
notre population.
III.La méthode et les outils de recueil des
données de la recherche :
Nous avons une méthode descriptive
a combiné notre recherche dans une facette d'étude
de cas et clinique, Elle favorise à decrire notre mémoire de
recherche, Â partir des cas ou de groupe de recherche.
Dans tout travail de recherche, notamment en sciences humaines
et sociales tels que la psychologie d'orientation clinique, le chercheur est
contraint de choisir des instruments et des situations d'évaluation les
mieux adaptés à la question posée afin de valider les
hypothèses et généraliser les résultats.
Comme notre thème d'étude concerne
l'épuisement professionnel qu'engendre la profession infirmière
au sein de service de réanimation de l'EPH d'el-khroub (W) de
Constantine, il n'est pas pertinent de réaliser une étude
basée uniquement sur l'étude de cas.
En effet, l'épuisement professionnel est non seulement
décrit comme un phénomène individuel, mais comporte aussi
un caractère social.
On a interrogé des infirmiers ou infirmières
ayant au moins un an d'ancienneté dans le service de réanimation
en vue de recueillir leur expérience autour des thèmes
abordés.
93
2015
Partie II : Partie Pratique
chapitre III : la Méthodologie de la
Recherche
Nous avons désiré interroger cette population
cible en raison du recueil qu'ils peuvent avoir dans ce genre de situation et
à la multiplicité des cas qu'ils ont dû rencontrer.
Nous avons également interroger des infirmiers ou
infirmières ayant déjà participé à des
réunions pluridisciplinaires de limitation ou d'arrêt des
thérapeutiques afin de recueillir leur témoignage et nous
permettons de comprendre l'impact sur la prise en charge du patient en service
de réanimation.
On a choisi comme outil de recherche l'entretien
semi-directif dans une approche descriptive afin de permettre un
échange entre notre interlocuteur et nous autour de notre question
centrale. Au vu de la complexité des deux variables abordés, il
nous parait nécessaire de procéder par ce biais afin d'avoir la
possibilité d'utiliser des techniques de reformulation si
nécessaire, d'avoir un dialogue ouvert et riche d'enseignement.
On s'intéresse dans le cadre de notre recherche aux
ressentis des infirmiers, à leur vécu, à leur prise en
charge d'un patient avant et après une décision de limitation
thérapeutique, à leur participation lors du processus
décisionnel, toutes ces questions étant formulées de
manière à aborder tous les thèmes importants de notre
cadre théorique et permettre de répondre en détail
à notre question centrale. Ce type d'entretien on permettra
également de pouvoir rebondir sur les réponses afin d'apporter
des précisions supplémentaires et de nouvelles pistes
d'investigation.
Et on a aussi comme outil de recherche le test MBI
pour mesurer la prévalence de la recherche à partir
des cas ou de groupe de recherche, sont onze infirmières exercent dans
le service de réanimation (deux femmes et neuf hommes).
94
2015
Partie II : Partie Pratique
chapitre III : la Méthodologie de la
Recherche
Chaque d'eux ont des critéres spécifique et
avies privés autonome l'un des autres.
IV.La phase de test :
le test l'un des outils qui on a utlisé dans la
constitution de la mémoire, il a permet d'avoir une resultat fiable et
faisable dans l'operationnalisation des concepts théorique dans le
terrin et confirmé et/ou infirmé l'état des personnels
infirmières dans une méthode descriptive sur l'amenagement des
techniques et des mécanismes a gérer la situation génante
ou confortable pour cibler le vrai syndrom.
Le Maslach Burnout Inventory (MBI) est une échelle
d'autoévaluation mesurable (mesurer la prévalence et le score de
goupe de recherche), qui permet d'évaluer explore trois aspects du burn
out: l'épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et la
difficulté à gérer la relation aux autres et méme
temps est un test d'étalonnage (établissement d'une
hiérarchie standard qui permet de classer des réponses
individuelles dans un groupe), établie par Maslach & Jackson (1986)
sur des professionnels de la sante.
1. Cotation des réponses
Ce test évalue la fréquence et
l'intensité. Pour la fréquence chaque item est noté entre
0 et 6 selon l'échelle suivante : 0=jamais ; 1 = quelques fois par an, 2
= tous les mois ; 3 = quelques fois par mois ; 4 = chaque semaine ; 5 quelques
fois par semaine ; 6 = chaque jour.
95
2015
Partie II : Partie Pratique
chapitre III : la Méthodologie de la
Recherche
2. Interprétation
Le « Maslach Burnout Inventory's » explore
l'épuisement, la dépersonnalisation, l'accomplissement personnel.
Un score élevé aux deux premières catégories et un
score faible à la dernière signe un état
d'épuisement professionnel.
A. Épuisement émotionnel :
questions 1, 2, 3, 6, 8, 13, 14, 16, 20 -total
inférieur à 17: burn out bas
-total compris entre 18 et 29:
burn out modéré
-total supérieur à 30: burn out
élevé
B. Dépersonnalisation : questions
5, 10, 11, 15, 22 -total inférieur à
5: burn out bas
-total compris entre 6 et 11:
burn out modéré
-total supérieur à 12: burn out
élevé
C. Accomplissement personnel :
questions 4, 7, 9, 12, 17, 18, 19, 21
-total supérieur à 40 : burn out
bas
-total compris entre 34 et 39 :
burn out modéré
-total inférieur à 33 : burn out
élevé
Le test est distribué aux onze infirmiers
réanimateurs dans des enveloppes a fin de reponder sur des
quéstions de test dans leurs domiciles et ils nous remetrent leurs
réponses en respectant leurs anonymats pour facilté des
récoltants des données de test MBI.
96
2015
Partie II : Partie Pratique
chapitre III : la Méthodologie de la
Recherche
Les réponses sont emérgé sans avoire
aucun obstacle de la part des infirmiers réanimateurs, ils ont
coopératifs et compréhensifs de l'objet de notre recherche et ils
ont donnée leurs pleine de temps pour on récolte tous les
informations necessaires de ce recherche.
V.Les limites de la recherche :
L'EPH est un établissement public hospitalier regroupe les
moyens
de la santé les plus prémordiales des besoins de
la population qui ont domiciles proche de la ville d'el-khroub (w) de
constantine.
Notre groupe de recherche est constitue de 11 infirmiers (9
hommes et 2 femmes), tous marié sauf un infirmier est
célébataire, dans des tranches d'âge different de 38 ans
jusqu'au 56 ans
Notre recherche répartie dans une durée
précise de 40 jours, elle a appréciée des horaires
differentes soit le matin soit le soir selon l'opportunité de notre
recherche ou les études des cas.
Les limites de notre recherche sont particulièrement
liées à l'activité de service de réanimation dans
l'EPH d'el-khroub.
En effet il est très difficile de prévoir un
rendez-vous lorsque l'état perturbé des patients peut engendrer
une prise en charge d'urgence.
De plus, lors de ces entretiens, il arrive fréquemment
d'être dérangé par les alarmes, ce qui rend la discussion
peu fluide et ne permet pas d'approfondir les thèmes abordés.
De plus, il nous avons été difficile d'avoir
l'accord des cadres de santé pour pouvoir réaliser notre
recherche. Il nous avons fallu leur indiquer que nous étions prêt
à venir la nuit, le vendredi ou les jours fériés afin
qu'elles nous accordent la permission de rencontrer les infirmiers.
Au niveau de notre questionnaire, il a fallu que on reformule
certaines questions contenant des notions ou des termes parfois trop scolaires,
qui n'étaient pas forcément compris par les professionnels de
terrain.
97
2015
Partie II : Partie Pratique
chapitre III : la Méthodologie de la
Recherche
VI. Déroulement de la recherche :
La recherche occupe une place très importante dans les
méthodes utilisées en sciences humaines et sociales, elle permet
de mesurer la perception que les individus ont des objets sociaux.
Notre recherche a une valeur importante sur la
specificité de la santé algerienne qui est présente les
souffrences des infirmiers d'une part et les souffrences des soignés
d'une autre part, la prudence de la structure hospitaliers fait partie
d'obstacle à dévoiler le caché et le deriére des
decision de l'organisation hospitaliére.
Notre mémoire de recherche se fait dans une approche
descriptive et on a appuie sur un entretien semi directif et un test de MBI qui
est mesurable (mesurer la prévalence et le score de goupe de recherche)
et méme temps est un test d'étalonnage (établissement
d'une hiérarchie standard qui permet de classer des réponses
individuelles dans un groupe).
C'est un outil d'observation très performant, qui
consiste à collecter des réponses ou des informations
auprès d'un nombre assez important de personnes. Selon Rossi & all.
(1999) « les études des cas ne se définissent pas par leur
contenu mais par leur méthode.
La méthode de la recherche peut paraître plus
proche de l'observation que de l'expérimentation, en ce qu'elle ne
suppose pas de modification délibérée de la situation dans
laquelle se trouvent les individus dont les comportements sont objets de
l'étude, elle se propose d'observer ces individus dans leur
environnement habituel ».
La recherche ou l'étude de cas se veut un outil
d'étude permettant d'obtenir des informations correspondant aux
objectifs, afin d'évaluer ou de changer par la suite une situation
donnée.
Pour cela une méthode d'étude s'avère
nécessaire et même indispensable pour explorer et
déterminer notre objet et notre choix méthodologique.
98
2015
Partie II : Partie Pratique
chapitre III : la Méthodologie de la
Recherche
Notre recherche s'est déroulée dans chaque jour,
on a interrogé dans l'établissement deux infirmier(ères)
sur leur lieu de travail, à chaque fois dans l'office des infirmiers
afin d'être au calme.
Les cadres de santé de ce service de réanimation
nous ont demandé de venir après 21 heures car le service est plus
calmes la nuit qu'en journée. On est présenté le premier
soir dans le premier service et on n'a pu être reçu pour la
réalisation de notre recherche en raison d'une urgence vitale qui
occupait tous les infirmiers ; ils n'ont donc pas pu nous recevoir ce
soir-là, nous sommes donc repassé le lendemain.
De plus, les infirmiers n'avaient pas été
informés de notre passage par leur cadre de santé. Les infirmiers
de l'autre structure avaient par contre été informés de
notre passage et s'étaient organisés en conséquence.
La durée des entretiens s'est échelonnée
entre 10 et 20 minutes. On airéalisé notre recherche afin de
pouvoir retranscrire le plus fidèlement possible les réponses qui
m'ont été données.
Notre deux premiers entretiens ont été
entrecoupés à plusieurs reprises en raison de l'activité
intense du service et des alarmes de scope qui sonnaient souvent.
Nous deux suivants se sont déroulés de
manière continue, les infirmières disponibles se relayant afin
d'assurer le suivi des patients de celle que nous interrogions.
Nous avons par la suite, continué de bavarder sur le
sujet de notre mémoire en toute convivialité.
99
2015
Partie II : Partie Pratique
chapitre III : la Méthodologie de la
Recherche
VII.Rappel de l' Hypothèse de recherche :
HYPOTHESES PRINCIPALE :
Les infirmiers exerçants dans un service de
réanimation souffrent de burn
out.
LES HYPOTHESES OPERATIONNELLES :
1. L'épuisement émotionnel est un facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimatiion.
2. La dépérsonnalisation est une facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimatiion.
3. L'absence d'accomplissement personnel est une facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimatiion.
100
Partie II : Par* Pratique
|
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses

Dans ce chapitre, on a présenté les cas de notre
recherche, dans le but d'analyser les résultats de notre études
descriptives
Ce chapitre va être divisée entre trois
étapes :
I Présentation des cas de recherche :
Nous avons 11 cas des infirmières exerçants leur
profession dans le service de réanimation, ils ont réparti en
deux groupe sous le service de réanimation sont neuf hommes dans la
réanimation chirurgical et deux femmes dans la réanimation
médical, et on a aussi un tranche d'âge entre 38 ans jusqu'aux 56
ans, et on a aussi un minimum de sept ans d'expérience dans ce
service.
Nous avons les deux tableaux ci dessous représentent
les effectifs des infirmières dans le service de réanimation et
leurs tranches d'âges en EPHE.
EPHE : etablissement public
hospitalier d'el-khroub, IR : infirmier(ère)
réanimateur(trice), RC : réanimation
chirurgical, RM : réanimation médical.
Tableau récapitulatif 01
: Représente le nombre d'effictif des
infirmières dans le service de réanimation en EPHE
Tot/act/ref
services
|
Total
|
Accepte
|
Refus
|
% TOT
|
% ACP
|
% REF
|
IR de RC
|
09
|
09
|
00
|
75%
|
100%
|
00%
|
IR de RM
|
03
|
02
|
01
|
25%
|
67%
|
33,33%
|
Total
|
12
|
11
|
01
|
100%
|
|
Tableau récapitulatif 02
: Represente les tranches d'àge dans le service de
réanimation en EPHE
Tranches d'àge
|
Les personnels infirmiers
|
Pourcentage %
|
20 à 30 ans
|
00
|
00%
|
31 à 40 ans
|
03
|
27,27%
|
41 à 50 ans
|
06
|
54,54%
|
>50 ans
|
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18,19%
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Total
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11
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100%
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102
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
On a présenté les cas qu'on a déjà
abordé avec eux l'entretien semi directif et le test de MBI, ils sont
des infirmières exerçants leur profession dans le service de
réanimation.
Nos cas ont des compétences spécifiques selon
les témoins du secteur de la santé et le directeur de l'EPH.
SEE : score de
l'épuisement émotionnel, SDP : score de
dépérsonnalisation, SAP : score
d'accomplissement personnel.
103
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse Les
Résultats et Discussion Les Hypothèses
Présentation Lu premier cas
:
Mr ABDELHALIM est un chéf de service, il a 47 ans
d'àge, marié, Il est
diplômé depuis 1991, Il exerce dans ce service
depuis 15 ans, Il a fait beaucop de formations sur son métier dans
l'annexe de l'EPHE
Mr ABDELHALIM est très coopératif dans
l'entretien qu'on a abordé avec lui et il nous a donné tous
informations de son métier et ses contrainte de son travail, on a
observé durant la période de stage beaucop de conflit entre eu et
les chirurgiens dùe à manque de confiance massive parfois ils ont
utilisé de langage humiliére.
On a observé selon notre cas d'étude que le
monsieur a beaucop de conflits interpersonnel qui a traduit par une souffrence
communicationnelle avec les patients et avec ses collégue de travail.
L'épuisement émotionnel augmente et
l'accomplissement personnel baisse avec le désir de reconversion
professionnelle. De même, ne pas avoir ce désir de reconversion
est lié à une diminution de l'épuisement émotionnel
et une augmentation de l'accomplissement personnel.
Il est facile à comprendre qu'un infirmier voulant
changer de métier ne ressente pas de satisfaction au travail et ne
puisse donc pas avoir un grand accomplissement personnel.
Un épuisement émotionnel pourrait être
aggravé ou apparaître lorsque le médecin continue à
faire un métier qui ne lui plaît pas.
Dans la littérature, il est surtout noté que le
désir de reconversion professionnelle est une conséquence du burn
out.
A partir de notre entretien semi directif et le test de MBI
avec Mr ABDELHALIM on a constaté qu'il est subit dans une contrainte
brutale, il a des années de consommation de psychotropes, il a un
désir de reconversion professionnelle.
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2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
Notre cas a un résultat de test suivant le SEE
= 54 et le SDP = 20 et le SAP = 48
Notre cas a désespéré de continuer dans
cette profession selon lui la paye n'est pas suffisante de voir un avenir
stable et conforte et les personnel de la sante sont médiocre, ils ont
cherche leurs intérêts situe sans intéressera aux
autres.
Il a présenté les signes suivants : perte de son
enthousiasme, l'envie de reconversion de sa profession, relation froide avec
ses collégues et les patient.
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2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
Présentation du deuxieme cas
:
Mr Ayachi est ancien dans ce métier, Il a 51 ans
d'âge, marié, Il est
diplômé depuis 1988, Il exerce dans ce service
depuis 18 ans, Il a fait beaucop de formations sur son métier dans
l'annexe de l'EPHE.
Mr Ayachi est très coopératifs dans l'entretien
qu'on a abordé avec lui, Il a exprimé qu'il n'a eu au moin de
motif de continuer dans ce métier, Il a detesté son entourage et
son malade et tous qui ont relié a la secteur de la santé.
On a observé que Mr AYACHI a beaucop des
obstacles avec son établissement, il n'a pa l'envie de fréquenter
avec ses collégues de travail, il est évité de
contacté les patients, il a un problem de communiquer avec son directeur
sans l'humiliation et l'insultation.
A partir de notre entretien semi directif et le test de MBI,
on a constaté que Mr AYACHI a souffrence brutal dans ce service, il a
fallu de resourdre ses problems de travail pour servir les patient, puisque le
service de réanimation est un service le plus sensible dans les
établissement sanitaires.
Notre cas a un résultat de test suivant le SEE
= 51 et le SDP = 13 et le SAP = 34
Il a présenté les signes suivants : perte de son
enthousiasme, l'envie de reconversion de sa profession, relation froide avec
ses collégues et les patient.
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2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse Les
Résultats et Discussion Les Hypothèses
Présentation Lu troisieme cas
:
Mr DJAMEL est ancien dans ce métier, il a 40 ans
d'àge, marié, Il est
diplômé depuis 1995, Il exerce dans ce service
depuis 10 ans, Il a fait beaucop de formations sur son métier dans
l'annexe de l'EPHE.
On a observé pendant la durée de stage que
Mr DJAMEL le plus revendiquant dans cet établissement il
demande beaucop des moyens et les médicaments pour servir les
patient.
Il nous ouvrit ses sentiments et il nous explique beaucop de
chose comme un témoin à dévoiler le cacher de souffrences
des personnels infirmiers de ce service, il nous dit il n'a pas de repos pour
le déjuné, ça c'est un obstacle pour servir les pattients
et plus épuiser pour lui.
A partir de notre entretien semi directif et le test de MBI,
on a constaté que Mr DJAMEL a souffrence brutal dans ce service, il a un
problém de communication avec la structure de cet
établissement.
Notre cas a un résultat de test suivant le SEE
= 54 et le SDP = 13 et le SAP = 40
Il a présenté les signes suivants : perte de son
enthousiasme, l'envie de reconversion de sa profession, relation froide avec
ses collégues et les patient.
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2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse Les
Résultats et Discussion Les Hypothèses
Présentation Lu quatrieme cas :
Mr HASSANE est ancien dans ce métier, il a 40 ans
d'àge, célébataire, Il
est diplômé depuis 1995, Il exerce dans ce
service depuis 10 ans, Il a fait beaucop de formations sur son métier
dans l'annexe de l'EPHE.
On a observé que Mr HASSANE a une souplesse
avec les patients et leurs familles, mais avec les médecins, il a
beaucop de conflits avec eux par example il n'accept pas de discuter avec les
médecins de n'import quel sujet, il refuse de communiquer avec eux, il
refuse tous les personnes qu'ils veulent de l'invité sauf une personne
c'est son chef de service Mr ABDELHALIM.
A partir de notre entretien semi directif et le test de MBI,
on a constaté que Mr HASSANE a souffrence brutal dans ce service, il a
un problém de communication avec la structure de cet
établissement.
Notre cas a un résultat de test suivant le SEE
= 36 et le SDP = 30 et le SAP = 48
Il a présenté les signes suivants : perte de son
enthousiasme, l'envie de reconversion de sa profession, relation froide avec
ses collégues.
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2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse Les
Résultats et Discussion Les Hypothèses
Présentation Lu cinquieme cas :
Mr MOHAMED est ancien dans ce métier, il a 56 ans
d'àge, marié, Il est
diplômé depuis 1987, Il exerce dans ce service
depuis 17 ans, Il a fait beaucop de formations sur son métier dans
l'annexe de l'EPHE.
On a observe que Mr MOHAMED est aimable entre leur
collégue de travail en raison de sa anciennté dans le
métier infirmiére et son éxpertise dans cette profession,
mais il n'a pas confort dans cet établissement, il a un conflit avec son
directeur et aussi ses horaires de travail et le manque de repas de
déjunée.
A partir de notre entretien semi directif et le test de MBI,
on a constaté que Mr MOHAMED a souffrence brutal dans ce service, il a
un problém de la structure de cet établissement.
Notre cas a un résultat de test suivant le SEE
= 34 et le SDP = 15 et le SAP = 39
Il a présenté les signes suivants : perte de son
enthousiasme, l'envie de reconversion de sa profession, relation froide avec
ses collégues et les patient.
109
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse Les
Résultats et Discussion Les Hypothèses
Présentation Lu sixieme cas
:
Mr MORAD est ancien dans ce métier, Il a 48 ans
d'àge, marié, Il est
diplômé depuis 1989, Il exerce dans ce service
depuis 12 ans, Il a fait beaucop de formations sur son métier dans
l'annexe de l'EPHE.
On a observé que Mr MORAD a manque de
l'enthousiasme a prend en charge les patients et de communiquer avec leur
familles, il a aussi des conflits avec ses collégues de travail et avec
son directeur.
A partir de notre entretien semi directif et le test de MBI, on a
constaté que Mr MORAD a souffrence brutal dans ce service, il a un
problém avec des organisateur de son établissement.
Notre cas a un résultat de test suivant le SEE
= 54 et le SDP = 13 et le SAP = 42
Il a présenté les signes suivants : perte de son
enthousiasme, l'envie de reconversion de sa profession, relation froide avec
ses collégues et les patient.
110
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse Les
Résultats et Discussion Les Hypothèses
Présentation Lu septieme cas :
Mr NOURADDINE est ancien dans ce métier, Il a 49 ans
d'àge, marié,
Il est diplômé depuis 1989, Il exerce dans ce
service depuis 12 ans, Il a fait beaucop de formations sur son métier
dans l'annexe de l'EPHE.
On a observé que Mr NOURADDINE a beaucop de
rage vers les médecins et son directeur et il a manifesté la
hainte de son entourage et les personnes qui sont provoque la misére de
sa situation.
A partir de notre entretien semi directif et le test de MBI, on a
constaté que Mr NOURADDINE a souffrence brutal dans ce service, il a un
problém avec tous la structure de son établissement sauf quelques
collégues de son métier.
Notre cas a un résultat de test suivant le SEE
= 26 et le SDP = 14 et le SAP = 43
Il a présenté les signes suivants : perte de son
enthousiasme, l'envie de reconversion de sa profession, relation froide avec
ses collégues et les patient.
111
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse Les
Résultats et Discussion Les Hypothèses
Présentation Lu huitieme cas
:
Mr SABER est ancien dans ce métier, Il a 46 ans
d'àge, marié, Il est
diplômé depuis 1995, Il exerce dans ce service
depuis 10 ans, Il a fait beaucop de formations sur son métier dans
l'annexe de l'EPHE.
On a observé que Mr SABER a des sentiments
froid vers ses collégues de travail, il a des contraintes dans son
métier comme mes horaires de travail et la chance d'avoire un repas dans
la journée et a des problems de communiquer avec le directeur (selon
Mr SABER le directeur n'entendu pas à des problems et il n'a
pas aussi étre coopératifs).
A partir de notre entretien semi directif et le test de MBI,
on a constaté que Mr SABER a souffrence brutal dans ce service, il a un
problém avec tous la structure de son établissement sauf quelques
collégues de son métier.
Notre cas a un résultat de test suivant le SEE
= 54 et le SDP = 20 et le SAP = 36
Il a présenté les signes suivants : perte de son
enthousiasme, l'envie de reconversion de sa profession, relation froide avec
ses collégues et les patient.
112
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse Les
Résultats et Discussion Les Hypothèses
Présentation Lu neuvieme cas
:
Mem SAMIA est ancienne dans ce métier, Elle a 40 ans
d'àge, mariée,
elle est diplômé depuis 1998, Elle exercee dans
ce service depuis 7 ans, Elle a fait beaucop de formations sur son
métier dans l'annexe de l'EPHE.
On a observé que Mem SAMIA a des obstacles
de communiquer avec son établisement spécifiquement son chef de
personnel Mr Y et elle a de plein souffrence de gérer les
situations violentes (comme l'insultation et les menaces des patients vers
lui), mais elle avais beaucop d'entousiasme de sa profession.
Notre cas a un résultat de test suivant le SEE
= 29 et le SDP = 24 et le SAP = 45
Elle a présenté les signes suivants : la fatigue
pendant le travail, relation froide avec les patient.
113
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
Présentation du dixieme cas
:
Mr SAMIR est ancien dans ce métier, Il a 40 ans
d'àge, mariée, Il est
diplômé depuis 1998, il exerce dans ce service
depuis 10 ans, Il a fait beaucop de formations sur son métier dans
l'annexe de l'EPHE.
On a observé que Mr SAMIR a des obstacles de
gérer les situations stréssantes comme le contacte avec les
patients et aussi leurs familles, Il a de problem de communique avec le chef
personnel Mr Y qui a un grand conflit avec lui.
Notre cas a un résultat de test suivant le SEE
= 26 et le SDP = 21 et le SAP = 47
Il a présenté les signes suivants : la fatigue
pendant le travail, relation froide avec les patient.
114
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse Les
Résultats et Discussion Les Hypothèses
Présentation Lu onzieme cas
:
Mem SONIA est ancienne dans ce métier, Elle a 49 ans
d'àge, mariée,
Elle est diplômé depuis 1991, elle exercee dans ce
service depuis 10 ans, Elle a fait beaucop de formations sur son métier
dans l'annexe de l'EPHE.
On a observé que Mem SONIA n'a pas des problems
dans ce métier spécifiquement dans ce service, elle a une bonne
relation avec ses collégues de travail et son établissement, elle
a l'enthousiasme dans sa profession.
Notre cas a un résultat de test suivant le SEE
= 03 et le SDP = 02 et le SAP = 27
Elle n'a présenté aucun signe de manifestation de
syndrome de burn out, elle est conforte dans son enveronnement de travail.
115
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
Chez nos cas nous avons 7
11
|
infirmiers ont un score de l'épuisement
|
émotionnel élevé et 3
11
|
infirmiers ont un score de l'épuisement
émotionnel
|
modéré, et 11 1 infirmier a un
score de l'épuisement émotionnel bas
Et on a aussi 10
11
|
infirmiers ont un score de dépérsonnalisation
élevé et 111
|
infirmier a un score de dépérsonnalisation bas.
Et on a aussi 7
11
|
infirmiers ont un score d'accomplissement personnel bas
|
et 3
11
|
infirmiers ont un score d'accomplissement personnel
modéré et 11 1 infirmier
|
a un score d'accomplissement personnel
élevé. II Analyse des résultats :
L'épuisement professionnel ou burn out a
rencontré depuis son apparition sur la scène scientifique un
engouement de la part des chercheurs qui, en essayant de l'appréhender,
ont élaboré de nombreuses études afin de déceler
ses caractéristiques et les mécanismes psychopathologiques ayant
contribués à l'émergence de ce nouveau syndrome.
S'inscrivant dans une approche descriptive,
l'épuisement professionnel en tant qu'une pathologie nouvelle
n'appartenant à aucune catégorie diagnostique connue trouve son
origine dans les changements qui ont eu lieu dans nos sociétés
influant considérablement sur les comportements des individus sur toutes
les sphères de la vie et notamment celle du travail, entraînant
à plus ou moins long terme des conséquences néfastes tant
au plan physique que psychologique.
Dans un contexte purement professionnel, le personnel de la
santé et plus précisément celui des infirmiers exercent
dans le service de réanimation de l'EPH d'el-khroub (W) de constantine
rencontrent diverses contraintes lors de l'exercice de leur métier,
liées en partie aux conditions et à l'organisation de
116
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
travail et d'autre part au contact avec les patients dont la
gestion du stress s'avère difficile.
Cette lutte, étant prolongée et permanente, ces
infirmiers finissent par craquer, en d'autre terme « épuisés
» en se consumant émotionnellement et mentalement. Tout en abordant
le syndrome de l'épuisement professionnel des infirmiers, plusieurs
auteurs tels que Canoui & Mauranges (2004), Truchot (2004) et d'autres ont
tenté de l'étudier sur tous les plans et de trouver des pistes
reliant les aspects de l'épuisement professionnel avec d'autres facteurs
qui pourraient contribuer à son apparition et cela pour une meilleure
compréhension de ce syndrome.
On a analysé l'entretien semi directif selon les axes
qui on a déjà réalisé dans la grille de l'entretien
dans l'annexe 2 :
Axe Les informations sur les infirmiers réanimateurs :
Questions : 1, 2, 3, 4, 5,
6, 16, 17, 18, 19.
Axe Le niveau communicationnel chez les infirmiers
réanimateurs : Questions :
7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15.
Axe La personnalité chez les infirmiers
réanimateurs et leurs stabilités : Questions : 21, 22, 23, 24,
25.
A. Axe les informations sur les infirmiers
réanimateurs :
Pour chacun des infirmiers interrogés il apparait que
la réanimation est la suite logique de leur parcours professionnel,
basé sur une volonté de travailler dans des services à
haute technicité. Ils ont, durant leurs années d'exercice dans ce
service, engrangé beaucoup d'expérience et
développé pour beaucoup une analyse pointue dans leur domaine.
Cet axe les infirmières ont montré une grande
curiosité sur le sujet de mon étude rend plus facile pour moi
d'accéder à leurs préoccupations et les
infirmières
117
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
exprimant leurs pensées au sujet de tout ce qui concerne
leurs fonctions et leurs vies privées.
Cet axe a un rôle important à interpréter
l'axe suivant pour les infirmières réanimateurs.
B. Axe le niveau communicationnel chez les infirmiers
réanimateurs : Cet axe montre le vrai problème de
la situation actuelle qui a atteint au service de santé
algérienne, un manque de communication au sein de l'établissement
public de l'hôpital de l'E.P.H qui a souffert par des infirmières
réanimateurs entre eux et leur chef personnel
Nos infirmiers réanimateurs sont plein de ressentiment de
patients parce que les infirmiers voient les patients à chercher
à la clémence et de compassion.
Mais les infirmiers réanimateurs sont en colère de
ne pas noter que leurs problèmes sont arrivés au maximum de la
souffrance.
C. Axe la personnalité chez les infirmiers
réanimateurs et leurs stabilités :
Tous les infirmiers réanimateur ont accepté
d'être les victimes de burn out à cause de manque de
l'enthousiasme et l'ennuie de continuer dans ce métier. Cela montre la
baisse de la productivité du travail entre les infirmiers
réanimateurs et leur incapacité à concilier les
problèmes de gestion et le traitement du patient.
Par exemple, l'incapacité des infirmiers
réanimateurs de manger la nourriture dans la journée
complète sans aucun droit de revendiquer à la direction
concernée.
L'analysé des résultats de test MBI qu'on a fait
auprès des infirmiéres exerçants dans un service de
réanimation.
118
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
1. Le score de l'épuisement
émotionnel :
1) Le score de l'épuisement émotionnel
élevé est : ????????????
???? = ????????,????????
2) Le score de l'épuisement émotionnel
modéré est : ????????????= ????????
3) Le score de l'épuisement émotionnel bas est :
???????? = ???? 2. Le score de la
dépérsonnalisation :
1) Le score de la dépérsonnalisation
élevé est : ????????????
???????? = ????????,
????????
2) Le score de la dépérsonnalisation bas est :
???????? = ????
3. Le score d'accomplissement personnel :
1) Le score d'accomplissement personnel élevé est
: ????????????= ????????
2) Le score d'accomplissement personnel modéré est
: ????????????
???? = ????????, ????????
3) Le score d'accomplissement personnel bas est :
????????????
???? = ????????, ????????
Nous pouvons constater que le score 48,14 des IR
souffrent d'un
épuisement émotionnel élevé et le
score 18,30 des IR une dépersonnalisation
élevée, et le score 44,71 des IR ne sent pas
d'accomplis dans leur travail.
Les 10 IR ont un degré du burn out sévére
sont : (Mr ABDELHALIM, Mr
AYACHI, Mr DJAMEL,
Mr HASSANE, Mr MOHAMED,
Mr MORAD, Mr NOURADDINE, Mr SABER Mem
SAMIA, Mr SAMIR), ils ont atteints les trois dimensions du burn
out « épuisement émotionnel, la
dépérsonnalisation ou la déshumanisation, la perte de
l'accomplissement pérsonnel ».
Une infirmière a un degré du burn out faible est
: (Mem SONIA ), elle n'a atteinte aucun dimension du
burn out.
L'épuisement émotionnel augmente avec la
sensation de non repos après les vacances.
Lorsque la charge de travail a augmenté par rapport
à l'année précédente les IR sont plus à
risque d'avoir un épuisement émotionnel élevé.
119
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
Les JR considérant ne pas passer suffisamment de temps
à leurs proches (conjoint, famille, enfants, amis) ont plus de chance
d'avoir un épuisement émotionnel élevé.
Les JR ayant déjà eu un désir de
reconversion professionnelle sont plus à risque d'avoir un
épuisement émotionnel élevé.
Les JR susceptibles d'avoir une dépersonnalisation
élevé et ils ont des cynismes brutaux dans l'acceptation de soi
et leurs réactions manifestes avec le déni et l'isolement de
l'univers.
Les JR jugeant consacré suffisamment de temps à
leurs proches sont plus susceptibles d'avoir un accomplissement personnel
élevé.
L'accomplissement personnel augmente lorsque les JR ont un
désir de reconversion professionnelle.
D'après l'ensemble de l'étude des cas,
l'épuisement professionnel est réel dans le service de
réanimation, harcèlement des malades, poids de l'administratif,
non-reconnaissance du rôle de l'infirmier, difficile gestion de
l'interface famille/travail, le désire de reconversion de profession,
sont bien des facteurs de ce burn out qu'ils sont relié directement aux
dimensions de burn out « l'épuisement émotionnel, la
dépérsonnalisation, l'accomplissement personnel ».
Dans les réponses abordées, nous pouvons voir
que la formation initiale reçue ne paraît pas totalement
adaptée pour limiter la souffrance des infirmiers.
A partir de ces constatations et des réponses
apportées par l'ensemble des infirmiers anciens diplômés de
réanimation, nous pouvons dire que la multiplicité des
décès dans cette unité ainsi que la formation initiale
peuvent favoriser leur épuisement professionnel.
Notre travail de mémoire n'a pas la prétention
de révolutionner les personnels infirmiers, il s'agit d'une prise de
conscience. On espère de tout coeur que cette
120
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
recherche aura permis au lecteur de développer ses
connaissances sur cette thématique précise.
En fin, notre analyse des résultats qu'on a
présentés au dessus, on ne peu pas les
généralisé à d'autres services pour tenter
d'endiguer l'épuisement des infirmiers, cette analyse est
appréciable selon notre étude de prévalence de burn out
chez les infirmiers réanimateurs, peut être elle est
différente d'autre chercheur dans d'autre service.
L'ensemble de ce travail nous a donc amené à
cette question de recherche dans la future : « Quels moyens
sont mis en place au sein des établissements de santé pour aider
les infirmiers à faire bon usage de leurs stabilité de travail ?
».
121
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
III Discussion des hypothéses :
On a un tableau des hypothèses de recherche qu'on a
abordé dans la problématique
Tableau récapitulatif 03 :
les hypothèses que nous avions émises
HYPOTHESE PRINCIPALE
|
L'Hypothèse
|
Confirmé
|
Infirmé
|
Les infirmiers exerçants dans un service de
réanimation souffrent de burn out
|
OUI ( + )
« 90,91% des infirmiers ont de
degré sévére de burn out »
Dix infirmiers sont confirmés par oui (Huit hommes et
une femme)
|
NON ( - )
« 9,09% des infirmiers a de
degré faible de burn out »
Une infirmière est infirmée par non
|
LES HYPOTHESES OPERATIONNELLES
|
Les Hypothéses
|
Confirmé
|
Infirmé
|
1. L'épuisement émotionnel est un
facteur du syndrome de l'épuisement professionnel
chez les infirmiers exerçants dans un service de réanimatiion.
|
OUI ( + )
« 63,64% des infirmiers sont
épuisés par l'épuisement émotionnel »
Sept infirmiers sont confirmés par oui (Sept
hommes)
|
NON ( - ) « 36,36%
des infirmiers ne sont pas épuisés par
l'épuisement émotionnel »
Quatre infirmiers sont infirment par non mais... (deux
femmes et deux hommes)
|
2. La dépérsonnalisation est une
facteur du syndrome de l'épuisement professionnel
chez les infirmiers exerçants dans un service de réanimation
|
OUI ( + ) « 90,91%
des infirmiers réanimateurs sont épuisés
par La dépérsonnalisation »
Dix infirmiers sont confirmés par oui (Neuf hommes
et une femme)
|
NON ( - )
« 9,09% des infirmiers n'a
pas épuisé par dépérsonnalisation »
Une infirmière, (une femme est infirmée par
non)
|
3. L'absence d'accomplissement
personnel est une facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les
infirmiers
exerçants dans un service de réanimation
|
OUI ( + ) « 63,64%
des infirmiers sont épuisés par L'absence
d'accomplissement personnel »
Sept infirmiers sont confirmés par oui (Six hommes et
une femme)
|
NON ( - ) « 36,36%
des infirmiers ne sont pas épuisés par
L'absence d'accomplissement personnel »
Quatre infirmiers, (trois hommes sont infirmés par
non mais... et une femme est infirmée par non)
|
|
Dans cette étude, nous avons pu mettre en
évidence la présence de l'épuisement professionnel (burn
out) chez les infirmiers réanimateurs de la wilaya de Constantine.
Divers facteurs semblent expliquer l'émergence de
l'épuisement professionnel suite aux études qui ont
été faites par de nombreux chercheurs tels que les conditions de
travail et les facteurs intrinsèques de l'individu.
122
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
Mais qui concerne les études de burn out chez les
infirmiers réanimateurs dans l'établissement public hospitalier
d'el-khroub (mohamed boudiaf). c'est nous les premiers qu'ont abordé
cette problématique.
Cependant, l'objectif de notre étude étant de
tenter de mettre en valeur les facteurs, notamment du point de vue de
principale la spécificité de cette établissement.
De ce fait, nous allons nous centrer sur les points qui nous
permettront de répondre à nos hypothèses :
1. L'épuisement émotionnel est un facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimatiion.
2. La dépérsonnalisation est une facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimatiion.
3. L'absence d'accomplissement personnel est une facteur du
syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimatiion.
D'après les résultats de notre étude,
nous avons pu relever un profil spécifique concernant la présence
de l'épuisement professionnel chez la population des infirmiers
réanimateurs, qui se rapproche à celui décrit dans la
littérature scientifique comme nous le verrons dans ce qui suit :
1. L'épuisement émotionnel est un
facteur du syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimatiion :
Le constat fait au sujet de l'épuisement
émotionnel, rend compte de l'influence de ce facteur sur l'apparition de
l'épuisement professionnel.
En effet, 63,64% des infirmiers réanimateurs (7 hommes)
ont un EE élevé et 36,36% des infirmiers réanimateurs (une
femme et 2 hommes) ont un EE modéré et (une femme) a un EE
bas.
Selon l'explication de MAURANGES A : «
physique et psychique, il entraîne un vide, une fatigue non
rétrocédante au sommeil, un comportement inhabituel
123
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
face à une émotion quelconque (crise de larmes
par exemple)... » « MAURANGES A, 2002 ».
Autre explication de OLIGNY, M : « qui
se manifeste par des absences, des palpitations, des migraines, des troubles du
sommeil, des tensions au dos, des bouffées de chaleur, des
nausées, une fatigue chronique,
etc. il perd de l'intérêt, de
l'enthousiasme et devient maussade, agressif, cynique et plonge dans l'humour
noir. Il a envie de pleurer (mais ne s'en donne pas le droit, car « un
homme (un vrai) ne pleure pas ». Il n'a plus le goût de parler aux
autres, il s'ennuie, fait le strict nécessaire et devient hypersensible
». « OLIGNY, M, 1991 ».
2. La dépérsonnalisation est une
facteur du syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimation :
Le constat fait au sujet de la dépersonnalisation,
rend compte de l'influence de ce facteur sur l'apparition de
l'épuisement professionnel.
En effet, 90,91% des infirmiers réanimateurs (9 hommes
et une femme) ont une DP élevé et 9,09% des infirmiers
réanimateurs (une femme) a une DP bas.
Selon l'explication de MAURANGES A : «
l'infirmier devient froid, cynique, et opère une réification de
la personne. Le soigné n'est plus désigné que comme un
numéro de lit ou une pathologie ( le cancéreux...) Notons que
c'est un état évolutif : l'infirmier est devenu comme cela, il ne
l'était pas au départ.
Cet axe a la particularité d'impliquer
profondément la relation d'aide dans le syndrome. «
MAURANGES A, 2002 ».
3. L'absence d'accomplissement personnel est une
facteur du syndrome de l'épuisement professionnel chez les infirmiers
exerçants dans un service de réanimation :
Le constat fait au sujet de l'absence d'accomplissement
personnel, rend compte de l'influence de ce facteur sur l'apparition de
l'épuisement professionnel.
124
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
En effet, 63,64% des infirmiers réanimateurs (6 hommes
et une femme) ont une AP élevé et 36,36% des infirmiers
réanimateurs (3 hommes) a une AP modéré, et (une femme) a
une AP bas.
Selon l'explication de MAURANGES A : «
suite logique des deux premiers, il est douloureux à vivre pour
l'infirmier. Un sentiment d'échec, de frustration, de culpabilité
s'installe.
Les conséquences sont graves : absentéisme ou
présentéisme inefficace, désinvestissement, erreurs
professionnelles... ». « MAURANGES A, 2002 ».
Autre explication de FRANCESCHI CHAIX C : «
absentéisme/présentéisme, attitude cynique, conduites
à risque, anorexie/boulimie ... ». « FRANCESCHI CHAIX
C, 1993 ».
En fin, notre hypothèse principale «
les infirmiers exerçants dans un service de réanimation souffrent
de burn out » est une réalité chez les
infirmiers réanimateurs
à l'EPH d'el-khroub (CONSTANTINE), il touche ????????
???????? infirmiers, donc le pourcentage total est
90,91%.
Compte tenu de la complexité étiologique du
syndrome de l'épuisement professionnel, et bien que notre étude
s'appuie sur la souffrance des infirmiers au travail, d'autres critères
s'imposent, ce qu'elle nous amènee à formuler des réserves
quant à son aspect transversal qu'elle ne nous permette pas de porter un
jugement sur le burn out en tant que processus temporel, d'autre part les
valeurs culturelles attribuées au travail diffèrent d'une
société à une autre à savoir la valeur du travail,
l'esprit concurrentiel, la réussite professionnelle,...etc. Bien que
l'épuisement professionnel soit multifactoriel, les variables
socio-démographiques ou celles des spécificités des
établissements ou des services ne suffisent pas à elles seules
à expliquer l'apparition de ce syndrome, d'autres facteurs entrent en
ligne de mire comme les conditions de travail, le soutien social, ainsi que les
aspects internes de la personnalité.
125
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
En fin, on donne une synthèse de notre étude en
décelant l'ambigüité de nos difficultés de la
recherche
La saturation des données Il s'agit d'une impression de
répétition. Lorsqu'un ou deux entretiens n'apportent aucune
notion, ou idée nouvelle, on peut dire que le point de saturation des
données est atteint et on peut être certain que des entretiens
supplémentaires n'apporteront pas de nouvelles données.
« ALLIN-PFISTER, A-C., 2005 ».
Le seuil de saturation des données pour notre deux
variables de recherche sont atteints. Nous nous permets de l'affirmer car, tout
d'abord, on a obtenu des répétitions dans les réponses et
on n'apprenais plus rien de nouveau susceptible de modifier
l'interprétation des données.
Cependant, si notre objectifs de recherche avaient
été plus pointilleux en s'orientant, par exemple, vers la
signification de chaque motivation des infirmiers, le seuil de saturation
n'aurait pas été atteint. on n'a pas voulu à diriger dans
cette direction car notre travail aurait touché au domaine de la
psychologie et non à celui des soins infirmiers.
En lien direct avec notre groupe de recherche, les
données recueillies sont donc représentatives du service.
Certains éléments susceptibles d'influencer nos résultats
sont toutefois à mettre en évidence et vous sont
présentés dans le prochain point.
Validité interne il s'agit de la présentation de
l'interprétation aux informateurs (les personnes interrogées ou
observées) et de la vérification de son adéquation,
comment les personnes réagissent-elles à cette
interprétation ? « ALLIN-PFISTER, A-C., 2005
».
En effet, l'analyse qualitative laisse à de nombreuses
reprises place à l'interprétation du chercheur. Par exemple,
durant la phase exploratoire ou encore au moment du déroulement des
entretiens et, surtout, lors de l'analyse, le
126
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
chercheur peut être mené, indépendamment
de sa volonté, à interpréter certaines données.
Tout au long de la réalisation de ce travail, on a
veillé à obtenir une meilleure compréhension possible de
la situation afin d'être la plus représentative de la
réalité du terrain.
Cependant, une incompréhension, un mot mal
utilisé et une phrase mal tournée laissent rapidement place
à l'irréalité.
Pour ce qui est de notre grille de l'entretien écrites,
elle était neutre et ne suggérait aucune réponse. Par
contre, en faisant les entretiens oraux et en analysant les résultats,
on a pu mettre en évidence quatre biais :
1. Dans notre questions orales, on a involontairement
suggéré des directions de réponse.
2. L'heure choisie pour les entretiens (dès le huit
heure le matin ou dix-huit heures le soir) impliquait automatiquement une
fatigue du participant qui a certainement influencé ses réponses
: la pénibilité de la profession a pu être
accentuée.
3. notre attentes involontaires d'obtenir des
résultats précis ont influencé notre manière de
questionner aux entretiens oraux et mon interprétation ;
4. Les données recueillies n'ayant pas
été soumises aux participants ont pu être mal comprises.
Validité externe il s'agit de la confrontation de votre
interprétation, non pas avec celle des informateurs comme dans la
validation interne, mais avec un spécialiste du domaine
étudié. « ALLIN-PFISTER, A-C., 2005
».
Ce point traitera aussi de la généralisation de
la recherche. Peut-on la transférer dans un autre contexte ?
La confrontation s'est faite avec des professeurs.
Ceux-ci nous ont donné leur avis, nous ont
conseillée et, même, orientée sur de nouvelles pistes afin
de réajuster notre analyse. On n'a pas la prétention
127
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
d'affirmer que les résultats obtenus dans cette
recherche sont généralisables. Toutefois, nous pensons qu'ils
peuvent l'être partiellement :
Les sources de stress présentes dans le service de
réanimation peuvent exister dans d'autres services de soins. Par
exemple, la charge de travail augmente dans tous les milieux.
on n'a pas fait de recherche sur le sujet mais il suffit
d'écouter les plaintes du personnel infirmier pour le savoir.
Les situations complexes sont également
présentes dans tous les milieux de soins et stressent les infirmiers.
Quant aux techniques de gestion du stress, elles peuvent, selon
moi, être utilisées dans d'autres services de soins car elles ne
sont pas exceptionnelles. Nous allons même jusqu'à dire que toute
personne pourrait mobiliser les techniques décrites dans ce travail.
En l'état actuel de notre recherche, il est difficile
pour nous de savoir si notre résultat concernant la motivation des
infirmiers sont transférables ou non dans d'autres milieux de
réanimation.
La complétude il s'agit de l'idée que les
données recueillies apportent une vision complète du
phénomène étudié, il s'agit de la conviction de
n'avoir pas laissé de côté un point de vue, un axe
important. « ALLIN-PFISTER, A-C., 2005 ».
A présent, nous pensons avoir une vision globale sur
mon sujet de recherche On n'ai pas de regrets en lien avec des oublis, des
mises à l'écart d'éléments importants ou encore des
pistes non explorées. Toutefois, après réflexion, c'est
vrai qu'il aurait été intéressant de se pencher de
manière plus détaillée sur les risques de
démotivation des infirmiers. Alors, nous aurons pu mettre en lien, de
manière plus précise, les sources de motivation et les sources de
démotivation. Pour réaliser ce travail dans les délais
demandés, on a dû fixer des limites de recherche et, donc, on n'a
pas pu traiter toutes les idées qu'elle nous sont venues
128
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
à l'esprit. on laisse la place à de futurs
étudiants qui pourront peut-être traiter d'autres idées en
lien avec mes réflexions.
La triangulation il s'agit de la confrontation de plusieurs
sources d'informations par rapport au phénomène
étudié. « ALLIN-PFISTER, A-C., 2005
».
Dans une démarche itérative, les
différentes phases se confrontent automatiquement à des sources
diverses, le critère de triangulation est ainsi assuré.
Les cadres de référence qui découlent de
notre problématique sont tout d'abord explicités dans le chapitre
des cadres de référence puis repris dans l'analyse. nous pensons
que « les boucles » qui ont été ouvertes au
début de la recherche comme, par exemple, la problématique, les
objectifs et les hypothèses de recherche et les thèmes y
découlant ont été traitées et « fermées
» durant la recherche.
Diverses sources sont à l'origine des résultats
obtenus.
Il y a la recherche d'informations dans les livres, dans les
articles et sur Internet, la recherche sur le terrain auprès de la
responsable du service de réanimation et la recherche auprès des
onze participants.
Toutes les informations reçues n'ont pas été
placées par hasard dans ce travail. C'est après réflexion
et argumentation que chaque élément vous est
présenté. De plus, chacun s'articule et l'un ne va pas sans
l'autre : sans les techniques de gestion du stress, le risque de faire un burn
out augmente, de même sans les motivations.
on terminera ce point en disant qu' on est arrivé au
seuil de saturation parce que notre sujet est ciblé.
Les résultats obtenus sont fiables mais chaque lecteur
doit être attentif au fait que des biais peuvent exister dans la
recherche.
Les résultats doivent donc être
pondérés.
129
2015
Partie II : Partie Pratique
Chapitre IV : Présentation, Analyse des
Résultats et Discussion des Hypothèses
Quant à la généralisation de cette
recherche, il faut rester prudent. Arrivée au terme de cette
recherche,
Tous les éléments présents dans cette
recherche on été traités avec rigueur et
sérieux.
130

Conclusion 2015
Conclusion :
Nous avons réalisé cette étude dans le
but de savoir si les infirmiers réanimateurs de l'EPH d'el-khroub de
constantine sont concernés par le burn out, puisque aucune étude
n'a encore été faite à ce sujet.
Nous avons également essayé de trouver des
facteurs qui lui sont associés.
En identifiant ces facteurs nous espérions pouvoir
proposer des solutions préventives.
Notre étude a montré que le burn out est une
réalité au EPH d'el-khroub de constantine.
Les facteurs le favorisant sont l'augmentation de la charge de
travail, la sensation de non repos après les vacances, le temps
insuffisant consacré aux proches, le temps insuffisant consacré
à des loisirs et le désir de reconversion professionnelle.
Les facteurs protecteurs sont le sexe (être une femme),
avoir des enfants à charge, estimer avoir le contrôle sur le
travail, consulter un confrère en cas de maladie, consacrer suffisamment
de temps aux proches, assurer sa formation médicale continue, ainsi que
l'accoutumance de consommation de psychotropes, l'absence de plaintes
somatiques et le désir de reconversion professionnelle.
Mais il faut rester prudent dans l'interprétation des
résultats puisqu'une étude transversale ne permet pas d'affirmer
un lien de cause à effet entre ces facteurs et le burn out.
Il serait ainsi intéressant, lors d'une prochaine
étude, de faire une étude longitudinale pour pouvoir suivre
l'évolution de ce syndrome au cours du temps.
Quels conseils pouvons-nous donner aux infirmières au
vu des résultats de cette étude ?
132

Conclusion 2015
Il est important que l'infirmier ne néglige pas ses
propres besoins face aux problèmes de ses patients.
L'infirmier doit donc consacrer du temps à ses proches
et à ses loisirs.
De même en cas de maladie il est souhaitable qu'il
consulte un confrère puisque les infirmiers qui se soignent
eux-mêmes ont tendance à se négliger.
Il est également conseillé aux médecins
de participer à une formation médicale continue.
Mettre à jour ses connaissances et rompre l'isolement
semble être un moyen efficace pour lutter contre le burn out.
Retenons que le burn out est un processus dynamique
susceptible d'aggravation mais aussi d'évolution positive pour la
personne. Il peut ainsi devenir une expérience individuelle structurante
qui consiste à faire réfléchir l'infirmier sur sa propre
activité professionnelle et d'envisager un réaménagement
entre vie professionnelle et vie personnelle.
133
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQi.ES
|
Références
Bibliographiques
2015

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l'épuisement professionnel chez les sapeurs pompiers,
mémoire de magister non publié en psychologie clinique.
Université Mentouri de Constantine. 5. Les journaux
officiaux :
Le journal officiel de la republique algerienne n° 17,
conventions et accords internationaux - lois et decrets arretes, decisions,
avis, communications et annonces, Décret exécutif n°
11-121 du 15 SRabie Ethani 1432 correspondant au 20 mars 2011 portant statut
particulier des fonctionnaires appartenant aux corps des paramédicaux de
santé publique.
6. Les sites internet :
1.
www.infirmier.com/08-02-2015
à 13 : 23.
2.
www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/soin-infirmier/
10-022015 à 16 : 02.
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www.soins-infirmiers.com/soin
infirmier/10-02-2015 à 16 : 02.
4.
www.soins-infirmiers.com/relation_aide.php
/ 13-02-2015 à 7 : 03.
5.
http://dictionnaire.doctissimo.fr/definition-empathie.htm/13-02-2015
à 7 : 03.
6.
www.infirmiers.com ** OMS
prevention santé à 12:21/ 7/02/2015.
7.
http://www.larousse.fr/encyclopedie/medical/Définition-OMS/
02-022015/ 10 : 12.
140
ANNEXES
|
ANNEXE 01
Maslach Burnout rnea
|
|
ANNEXE 01
2015
Annexe 01 : Maslach Burnout Inventory's test
Le MBI : C'est une échelle de
fréquence composée de 22 items qui
explorent les 3 dimensions qui définissent le burn out :
- L'Epuisement Emotionnel (EE)
- La Dépersonnalisation (DP) ou
déshumanisation
- La perte de l'Accomplissement Personnel
(AP)
Chaque dimension est explorée par un certain nombre
d'items, dans le désordre :
Dimension du MBI
|
Nombre d'Items
|
|
|
|
Questions
|
|
EE
|
9 items
|
1,
|
2,
|
3,
|
6, 8, 13, 14, 16,
|
18
|
DP
|
5 items
|
|
|
5,
|
10, 11, 15, 22
|
|
AP
|
8 items
|
4,
|
7,
|
9,
|
12, 17, 18, 19,
|
21
|
|
La cotation de chaque item se fait en termes de fréquence
de 0 à 6 :
Cotation
|
Fréquence correspondante
|
0
|
Jamais
|
1
|
Quelques fois par an
|
2
|
Une fois par mois
|
3
|
Quelques fois par mois
|
4
|
Une fois par semaine
|
5
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Quelques fois par semaine
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6
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Tous les jours
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L'Interprétation des Résultats du MBI :
- Il ne s'exprime PAS sous forme d'un score global mais
sous forme d'un score dans chacune des 3 dimensions (EE, DP, AP).
ANNEXE 01
2015
- Chaque score est exprimé en «
bas/modéré/élevé » selon la Version
Originale du MBI (Manual de MASLACH et JACKSON).
- Un score ELEVE d'Epuisement Emotionnel (EE) OU de
Dépersonnalisation (DP) OU un score BAS d'Accomplissement Personnel (AP)
suffisent à définir le burn out.
- Et en cas de burnout, le degré de
gravité peut être déterminé. Le burnout est
dit Faible, Moyen ou Sévère en fonction du nombre de dimensions
atteintes :
1. Burn out Faible : si atteinte de l'une des 3
dimensions.
2. Burn out Moyen : atteinte de 2 des 3
dimensions
3. Burn out Sévère : atteinte des 3
dimensions
Une dimension atteinte = score EE OU DP élevé OU
score AP bas.
A noter qu'il existe une version française
pour l'interprétation des résultats de l'échelle
MBI qui diffère de la version originale validée et
utilisée dans la littérature scientifique internationale.
Nous avons demandé aux biostatisticiens de faire une
simulation en utilisant les valeurs retenues dans les études
françaises pour permettre la comparaison de nos résultats aux
Etudes en France. Et par ailleurs pour discuter de l'importance des
différences entre ces 2 versions.
MBI Version Française
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Score
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Dimensions du MBI
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EE
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DP
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AP
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Elevé
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= 30
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= 12
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0 -33
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Modéré
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18- 29
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6 - 11
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34 - 39
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Bas
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0-17
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0 - 5
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= 40
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Traduction Fontaine du MBI (CANOUI P., MAURANGES A., 2008)
ANNEXE 01
2015
ECHELLE DE MASLACH
Evaluer votre niveau d'épuisement
professionnel
Indiquez la fréquence à laquelle vous
ressentez ce qui est décrit à chaque item.
Entourer le chiffre correspondant à votre
réponse
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Jamais
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Quelquefois par année au moins
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Une fois par mois au moins
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Quelques fois par mois
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Une fois par semaine
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Quelques fois par semaine
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Chaque jour
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1. Je me sens émotionnellement vidé par
mon travail
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2. Je me sens « à bout » à la
fin de ma journée de travail
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3. Je me sens fatigué(e) lorsque je me
lève le matin et que j ai à affronter une autre journée de
travail
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4. Je peux comprendre facilement ce que mes malades
ressentent
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5. Je sens que je m'occupe de certains malades de
façon impersonnelle comme s ils étaient des objets
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6. Travailler avec des gens tout au long de la
journée me demande beaucoup d'effort
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7. Je m'occupe très efficacement des
problèmes de mes malades
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8. Je sens que je craque à cause de mon
travail
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9. J'ai l'impression à travers mon travail
d'avoir une influence positive sur les gens
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10. Je suis devenu(e) plus insensible aux gens depuis
que j'ai ce travail
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11. Je crains que ce travail ne m'endurcisse
émotionnellement
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12. Je me sens plein(e) d'énergie
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13. Je me sens frustré(e) par mon
travail
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14. Je sens que je travaille trop dur dans mon
travail
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15. Je ne me soucis pas vraiment de ce qui
arrive à certains de mes malades
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16. Travailler au contact direct avec les gens me
stresse trop
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17. J'arrive facilement à créer une
atmosphère détendue avec mes malades
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18. Je me sens ragaillardi(e) lorsque dans mon travail
j'ai été proche de mes malades
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19. J'ai accompli beaucoup de choses qui en valent la
peine dans ce travail
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20. Je me sens au bout du rouleau
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21. Dans mon travail je traite les problèmes
émotionnels très calmement
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22. J'ai l'impression que mes malades me
rendent responsable de certains de leurs problèmes
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ANNEXE 02
2015
Annexe 02 : la grille de
l'entretien L'entretien est répartit en trois axes bien
déterminé sont :
1. Axe Les informations sur les infirmiers
réanimateurs : Questions : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 16, 17, 18, 19.
2. Axe Le niveau communicationnel chez les infirmiers
réanimateurs : Questions : 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15.
3. Axe La personnalité chez les infirmiers
réanimateurs et leurs stabilités : Questions : 21, 22, 23, 24,
25.
1. Mr, Mem, Melle :
2. Statut marital : marié (e), célébataire
(e), veuf (ve)
3. Nombre d'enfants :
4. Depuis quand vous étes diplômé(e) ?
5. Combien de temps exercez-vous votre fonction dans ce service
?
6. Dans quelle tranche d'âge vous situez-vous ? (20-30 ans
; 31 à 40 ans ; 41 à 50 ans ; plus de 50 ans)
7. Quel a été votre parcours professionnel depuis
l'obtention de votre diplôme d'état ?
8. Pendant votre formation initiale, avez-vous reçu une
formation sur la mort ou le deuil ?, Si oui, quel en a été le
contenu ?
9. Votre formation vous a-t-elle aidé à mieux
supporter le décès de vos patients?
10. Ressentez-vous une difficulté à la gestion de
décès répétés de vos patients ?
11. Vous lorsque prenez en charge un patient
intubé-ventilé et sédaté, comment communiquez-vous
avec lui ?
ANNEXE 02
2015
12. Avez-vous rencontré des difficultés pour
communiquer avec un patient intubé-ventilé et
sédaté ?, Si oui, pourquoi, dans quelles circonstances et comment
se sont-elles exprimées? Si non, pourquoi ?
Oui Non
13. est ce que le comportement de patient épuise ? Si
oui quelle est votre réaction ?
Oui Non
14. Avez-vous rencontré des difficultés pour
communiquer avec votre collégues de travail ?, Si oui, pourquoi, dans
quelles circonstances ? Si non, pourquoi ?
Oui Non
15. Avez-vous été surpris(e) par une tentative
de communication d'un patient ? Si oui laquelle était-ce ?
Oui Non
16. Pensez-vous que ces patients entendent et retiennent
réellement ce qui se passe et ce qui est dit dans la pièce ?
17. Avez-vous déjà pris en charge un patient
qui se souvenait de la période au cours de laquelle il était
intubé-ventilé et sédaté ? Si oui, quels ont
été ses souvenirs et votre réaction ?
Oui Non
18. Quelle compétences professionnelles
infirmières est-elle nécessaire de développer pour prendre
en charge un patient intubé-ventilé et sédaté selon
vous?
19. Avez-vous bénéficié de formation(s)
pour la prise en charge d'un patient intubé-ventilé et
sédaté lors de votre formation initiale, puis plus tard lors de
votre formation continue ?
Oui Non
20. Quels outils ont été mis en place dans le
service pour vous aider dans l'approche de la communication avec un patient
intubé-ventilé et sédaté ?
ANNEXE 02
2015
21. Dans quel mode de travail ressentez vous bien « jour
ou nuit » ? si dans le jour pourquoi ou si dans la nuit pourquoi ?
Jour Nuit
22. Vous arrive-t-il de douter de vos capacités des
lors que vous avez affaire a une situation de fin de vie
particulièrement pénible ? Si oui, comment gérez-vous
cette situation ?
23. Seriez-vous capable d'en reconnaître sur vous les
manifestations de B.O.S ?
24. Pensez-vous être susceptible d'en être la
victime ? ,Si oui Pourquoi?
Oui Non
25. Quelle serait votre attitude face à
l'épuisement professionnel ?

Résumé du Mémoire
2015
Resumé du Mémoire :
L'objectif principal de cette étude était
d'évaluer la prévalence du burn out chez les infirmiers
réanimateurs de l'EPH d'el-khroub (W) de constantine.
Nous voulions également identifier les facteurs
associés au burn out pour éventuellement pouvoir proposer des
solutions préventives.
Nous avons envoyé un questionnaire anonyme incluant le
Maslach Burnout Inventory aux 11 infirmiers réanimateurs exerçant
au EPH.
Le nombre des infirmiers réanimateurs atteignent le
burn out sont ????????
????????
infirmiers, 63,64% des infirmiers ont l'épuisement
émotionnel élevé, 90,91% ont la dépersonnalisation
élevée et 9,09% a d'accomplissement personnel
élevé, La moitié des infirmiers sont atteint pour les
trois dimensions.
Les facteurs favorisant le burn out sont l'augmentation de la
charge de travail, la sensation de non repos après les vacances, le
temps insuffisant consacré aux proches et aux loisirs, ainsi que le
désir de reconversion professionnelle.
Le contrôle sur le travail, consulter un confrère
en cas de maladie, consacrer suffisamment de temps aux proches, assurer sa
formation médicale continue, ainsi que l'absence de consommation de
psychotropes, l'absence de plaintes somatiques et l'absence de désir de
reconversion professionnelle.
Cette étude nous montre donc que le burn out est une
réalité au EPH d'el-khroub.
Pour le prévenir, il semble important que le
médecin prenne soin de soi et réfléchisse sur ses attentes
professionnelles et personnelles.
Il peut ainsi retrouver l'équilibre nécessaire
entre vie professionnelle et vie privée.
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