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Impact socio-économique des catastrophes naturelles. Cas des inondations du 1er septembre 2009 au Burkina Faso.

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par Aida Myriam Bari Sankara
Université Saint Thomas dà¢â‚¬â„¢aquin - Maitrise en sciences economiques 2013
  

Disponible en mode multipage

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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS BURKINA FASO

SECONDAIRES ET SUPERIEURS Unité-Progrès- Justice

Conseil National de l'Enseignement Catholique

Université Saint Thomas d'Aquin (U.S.T.A)

Pour l'obtention du diplôme de Maitrise en Sciences Economiques et de Gestion Option : Macroéconomie et Gestion du Développement

THEME :

«IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE DES CATASTROPHES NATURELLES : CAS DES INONDATIONS DU 1ER SEPTEMBRE 2009 AU BURKINA FASO»

Présenté et soutenu par Sous la direction du :

BARI SANAKARA Aida Myriam Dr. Joël KORAHIRE

Enseignant à l'USTA

Année Académique 2012 - 2013

DEDICACE

4 Mon père et à ma Mère pour leurs prières, leur dévouement et leurs bénédictions quotidiennes ;

4 Mes frères pour avoir toujours cru en moi et pour leurs soutiens multiformes.

Je dédie ce présent rapport à :

i

Je tiens à remercier les différentes personnes et institutions qui m'ont permis de profiter de leurs expériences durant l'élaboration de ce mémoire de fin de cycle. Qu'elles trouvent en ce modeste travail, mes marques de reconnaissance.

4 Mon directeur de mémoire, M. Joël Korahire qui a suivi avec abnégation notre travail malgré son emploi du temps très chargé. Je le remercie pour sa clairvoyance et ses remarques pertinentes.

4 Monsieur Karim Nignan, Secrétaire Permanent du Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (SP/CONASUR), qui a bien voulu nous accueillir dans la structure et pour avoir personnellement assuré notre encadrement.

4 Monsieur Salifou Zoungrana, enseignant à l'Université Saint Thomas d'Aquin pour sa contribution à l'analyse statistique des données.

4 Madame Fatimata Ouédraogo du Ministère de l'Urbanisme et de l'Infrastructure qui a bien voulu mettre à notre disposition les informations nécessaires pour notre étude.

4 Monsieur Augustin Bazié, Directeur de la prévention des Catastrophes Naturelles au SP/CONASUR, pour ses critiques et ses suggestions à l'élaboration du plan de l'étude et pour les documents mis à notre disposition.

4 Monsieur Halidou Ouédraogo, militant des droits de l'homme, pour toute sa gratitude et son soutien incontestable.

4 Tout le personnel administratif de l'Université Saint Thomas d'Aquin (USTA), ainsi que tous les enseignants qui ont intervenus au cours de ma formation à l'USTA.

4 Monsieur Tahirou Traore pour tout son appui et ses constants encouragements. 4 Monsieur Aimé Richards Kaboré, notre camarade de classe pour ses conseils. 4 Les responsables des institutions qui ont bien voulu me fournir des données.

4 Enfin, nous adressons nos sincères remerciements à nos parents, amis, camarades étudiants et à toutes les personnes qui, dans l'ombre et l'anonymat, ont contribué par leurs prières, leurs conseils et autres formes de soutiens à la réussite de notre travail.

REMERCIEMENTS

SOMMAIRE

INTRODUCTION

 

1.

I. Contexte et problématique de l'étude

1.

II. Objectifs de l'étude

3.

III. Hypothèses de recherche

3.

CHAPITRE I : CONCEPTS ET METHODOLOGIE

4.

 

I. Concepts et definitions

11.

II.Methodologie de l'etude

11.

CHAPITRE II : SITUATION NATIONALE DES INONDATIONS

19.

I- Présentation et analyse de l'évolution des inondations au Burkina Faso

19.

II-Facteurs de vulnérabilité de la ville de Ouagadougou

21.

CHAPITRE III : IMPACT DE L'INONDATION DU 1ER SEPTEMBRE 2009 SUR LE BIEN-ETRE

DES MENAGES

34.

I. Situation socioéconomique du Burkina Faso en 2008

34.

II. Description et causes de l'inondation du 1er septembre 2009

37.

III. Impact de l'inondation

39.

 

CONCLUSION

55.

BIBLIOGRAPHIE

58.

ANNEXES

61.

Liste des Tableaux

4 Tableau 1 : Répartition de la population de YAGMA par tranche d'âge 13

4 Tableau 2 : Conjecture démographique de YAGMA 2012 14

4 Tableau 3 : Répartition des forages 15

4 Tableau 4 : Zones à très fort risque d'inondation (5.65%) dans la ville de Ouagadougou 24

4 Tableau 5 : Evolution du taux de croissance réel du PIB du Burkina de 2003 à 2008 .36

4 Tableau 6 : Synthèse des dommages causés par l'inondation du Premier Septembre 2009 au

Burkina Faso (en millions de FCFA) .46

4 Tableau 7: Répartition des dommages subis selon l'arrondissement de provenance

(%) ..51

4 Tableau 8 : Répartition des ménages sinistrés selon le principal recours utilisé pour faire face aux

besoins à court terme ...52

4 Tableau 9 : Répartition des difficultés rencontrées selon l'arrondissement de provenance des

sinistrés 54

Liste des Figures

iv

v

4 Figure 1 : Situation géographique de YAGMA . .13

4 Figure 2 : Les dégâts causés par les inondations du 31 Août au 1er Septembre 2009 au Burkina

Faso 20

4 Figure 3 : Evolution de la pluviométrie de 2000 à 2010 23

4 Figure 4 : Poids du coton et de l'or non monétaire dans le Top 10 des exportations du Burkina en

2008 35

4 Figure 5 : Répartition des sinistrés de la région du centre ..38

4 Figure 6 : Répartition sectorielle des dommages engendrés par l'inondation du 1er Septembre

2009 46

4 Figure 7 : Répartition des dommages par appropriation 47

4 Figure 8 : Répartition des pertes par appropriation 47

4 Figure 9 : Répartition de l'échantillon de l'enquête par arrondissement 50

LISTE DES SIGLES ET AABREVIATIONS

vi

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CEPALC : Commission Economique des Nations Unies pour l'Amérique Latine et les Caraïbes

CRED : Centre de Recherche sur l'Epidémiologie des Désastres

DGPC : Direction Générale de la Protection Civile

DGEP/DPAM : Direction Générale des Etudes et de la Planification

DEP : Direction des Etudes et de la planification

EBCVM : Enquête Burkinabé sur les Conditions de Vie des Ménages

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie

MAHRH : Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques

MASSN : Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale

MATD : Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation

MEF : Ministère de l'Economie et des Finances

OCDE . : Organisation de Coopération et de Développement Economique

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

PIB : Produit Intérieur Brut

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PDNA : Post Disaster Need Assessement

RGPH : Recensement Général de la Population Humaine

SOTRACO : Société de Transport en Commun de Ouagadougou

SP/CONASUR : Secrétariat Permanent du Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africain

RESUME

Le Burkina Faso est soumis à des inondations dont la récurrence nécessite leur prise en compte dans les politiques et programmes pour garantir la durabilité des actions de développement. Les effets de ces catastrophes naturelles constituent de véritables drames pour les populations en général et celles vulnérables en particulier. Les pertes et les dommages qu'elles génèrent sont considérables sur l'environnement et les économies locales et nationales.

L'objectif global de l'étude est d'analyser l'incidence des inondations sur le développement du pays. Pour ce faire , il a été réalisé, une analyse de l'impact de l'inondation du 1er septembre 2009 qu'a connu le pays sur les agrégats macroéconomiques, en se fondant sur des prévisions faites par le Ministère de l'Economie et des Finances (DGEP/DPAM) en Juillet 2009, avant la survenue de l'inondation et celles de Décembre 2009, après l'inondation. L'approche retenue consiste à isoler, céterus paribus, l'impact de l'inondation, des effets de tout autre choc externe. Sur la base d'une approche qualitative et quantitative menée auprès des acteurs du mécanisme de prévention et de gestion des catastrophes naturelles et des sinistrés de l'inondation du 1er septembre 2009, l'étude procède à l'analyse détaillée du dispositif national de gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso, ainsi que des effets de l'inondation sur les conditions de vie des ménages sinistrés.

Ainsi, les résultats qui découlent de la présente étude, montrent que la baisse occasionnée par les inondations du 1er septembre sur le taux de croissance économique de 2009 est estimée à 1,41. Les activités de reconstruction immédiates ont eu un impact positif sur la croissance économique pendant les deux premières années de reconstruction, ce gain en taux de croissance est estimé à 0,37% du PIB en 2010 et 0,39% du PIB en 2011. Les conditions de vie des ménages affectés se sont fortement dégradées suite à l'inondation. Déjà vulnérables en temps normal, les enquêtes menées dans la zone ont révélé que les ménages affectés vivent dans une situation plus précaire après l'inondation.

Mots clés : Impact, catastrophes naturelles, inondations, Burkina Faso.

 
 
 

1 DGEP/DPAM « simulations de l'IAP » juillet, décembre 2009

INTRODUCTION

I. Contexte et problématique de l'étude

Les catastrophes naturelles ont toujours existé et constituent un phénomène courant dans l'histoire de l'humanité (GBEASSOR et al, 2006). Mais depuis quelques décennies, les phénomènes catastrophiques naturels semblent subvenir à un rythme plus accéléré et semblent être potentiellement, plus dangereux et plus dévastateurs. En effet, d'origine naturelle, anthropique, ou technologique, ces catastrophes font partie intégrante de l'environnement dans lequel vit l'homme. C'est à cette situation que sont soumis les pays africains qui en termes de fréquence et de typologie de catastrophes naturelles, sont les plus frappés par les inondations. Elles vont à l'encontre d'un développement humain durable en ce sens qu'elles causent des pertes en vies humaines et engendrent des migrations. Le Burkina Faso, pays en voie de développement et enclavé ne reste pas en marge de cette situation. En effet, en 2007, plus de 500.000 1personnes ont été affectées par les inondations au Ghana, Togo, Niger, Mali, Sénégal et au Burkina Faso.

Les inondations qui persistent au Burkina Faso ont souvent des impacts néfastes aussi bien sur l'environnement que sur l'économie du pays. Au cours des vingt dernières années, notamment en 1988, 1992, 1994 et 1999, certaines localités du pays ont été sévèrement affectées par les inondations. A titre illustratif, les pertes en productions agricoles dues aux inondations des champs cultivés ont été estimées à 1.803.000.000 FCFA en 1992 et à 63.937.680 000 FCFA en 1994. Par ailleurs le coût de la réfection des barrages endommagés en 1994 a été évalué à 192.776.576 FCFA (CONASUR, 2004).On se souvient encore des inondations du 1er septembre 2009 figurant parmi les inondations les plus catastrophiques qu'a connu le pays, causant d'énormes dégâts matériels et des pertes en vies humaines. Il a été estimé environ 150.000 personnes touchées dont 60.000 sans-abris logés dans 93 sites d'accueil provisoires (écoles, lieux de cultes, formations sanitaires et autres édifices sociaux) dans les cinq (05) arrondissements de la ville de Ouagadougou (CONASUR, 2009).

Les statistiques mondiales montrent que les inondations causent dans les pays en développement, des dommages plus importants qui affectent le plus durement les groupes de population les plus pauvres

1www.agrhymet.ne consulté le 12/04/14

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et vulnérables. La catastrophe survient le plus souvent, à cause d'une vulnérabilité grandissante, les pertes humaines et les ruines qui s'en suivent sont la conséquence de la négligence des hommes, et de leur vulnérabilité. (Sandrine, 2010). En effet la pauvreté chronique des populations au Burkina Faso, accentue leur vulnérabilité face aux phénomènes catastrophiques. Le pays est l'un des plus pauvres de la planète. En 2004 il occupait un rang de 175e sur 177 avec un PIB/tête d'habitant de 345 US et un indice de développement humain de 0,302 pour une moyenne africaine de 0,480 (PNUD, 2004).

Les inondations provoquent des répercussions majeures sur les conditions de vie et sur les performances économiques des régions ou pays touchés. Plus particulièrement dans les pays en développement, elles compromettent les objectifs de croissance économique, car elles détruisent le capital et poussent à axer les ressources sur l'assistance et la reconstruction. Elles nuisent plus généralement au bien-être des ménages à travers une détérioration des conditions de vie des populations, en particulier au sein des groupes les plus pauvres et les plus vulnérables. Les pertes sont aussi considérables sur l'environnement et les économies locales et nationales. Non seulement l'inondation cause une destruction du capital, et si la récurrence se confirme au cours du temps, au lieu de penser aux investissements futurs, les acteurs économiques touchés, notamment ceux des petits métiers et des Petites et Moyennes Entreprises ne pourront que procéder à des activités de réparations et de reconstruction de façon permanente, ceci réduit leur capacité d'investissement et empêche leurs activités de croître.

Les pouvoirs publics burkinabè investissent inlassablement, du moins autant que possible de multiples efforts dans la réduction des risques de catastrophes, toutefois les défis à relever sont encore nombreux en la matière. A cet effet, les inondations sont une préoccupation constante de l'état Burkinabè à cause de leur récurrence. Elles génèrent des charges imprévues pour l'état et requièrent une capacité de réactivité et d'adaptation des structures étatiques pour soulager les victimes. Des réaffections des ressources publiques destinées au développement local, au secours d'urgence pour sauver des vies humaines en danger lors des catastrophes, occasionnant ainsi des ruptures d'exécution de plans et programmes de développement (Zongo, 2012). Mais le principal challenge du pays réside dans sa capacité à traduire sa volonté de réduction des risques de catastrophes en programmes et investissements durables qui augmenterons le bien-être des populations à long terme.

De l'analyse de cette situation, se dessine une question fondamentale pour la recherche: quelles sont les conséquences potentielles des inondations sur le développement au Burkina Faso ?

De cette question principale, découle les questions spécifiques suivantes :

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-Quelle est la situation du Burkina Faso face aux phénomènes d'inondations ?

-Les dispositifs nationaux de prévention et de gestion des risques de catastrophes naturelles sont-ils opérationnels?

-Quel est l'impact de l'inondation du 1er septembre 2009 sur le bien-être des ménages ?

II. Objectifs de l'étude

L'objectif global de notre étude est d'analyser l'incidence des inondations sur le développement au

Burkina Faso.

Les objectifs spécifiques qui découlent de cet objectif global sont :

-analyser la vulnérabilité du pays face aux inondations ;

-Présenter et d'évaluer l'efficacité des dispositifs nationaux de gestion des catastrophes naturelles ;

-évaluer l'impact de l'inondation du 1er septembre 2009 sur le bien-être des ménages à travers une

analyse macroéconomique.

Ces objectifs sont abordés à travers les hypothèses de recherche suivantes.

III. Hypothèses de recherche

Nous postulons trois hypothèses de base :

-Le Burkina Faso, particulièrement la ville de Ouagadougou est vulnérable au ruissellement pluvial. -Les dispositifs de prévention et de gestion des catastrophes naturelles mis en place par l'état sont opérationnels.

-Les inondations du 1er septembre 2009 ont engendrées une détérioration des performances macroéconomiques du pays ainsi que des revenus des ménages sinistrés.

Dans cette perspective, la présente étude s'articule autour de quatre (04) chapitres. Le premier chapitre présente les concepts clés et la méthodologie de la recherche, le second chapitre est consacré aux résultats de l'analyse de la vulnérabilité du pays, particulièrement de la ville de Ouagadougou et à la présentation du dispositif national de gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso. Enfin le troisième chapitre analyse l'impact de l'inondation du 1er septembre 2009 sur le bien-être des ménages. Cette analyse sera effective au moyen d'un sondage et de l'analyse de la documentation existante.

PPge3

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CHAPITRE I : CONCEPTS ET METHODOLOGIE

La clarification de certains concepts clés tient une place prépondérante dans la compréhension et l'analyse du thème choisi. Quelles leçons les pouvoirs publics et les organisations internationales peuvent-ils tirer des diverses expériences de préparation aux catastrophes naturelles et de relèvement pour promouvoir un développement durable au Burkina Faso ? Pour répondre à cette question, il faut au préalable bien cerner les notions de catastrophes naturelles, ainsi que quelques termes nécessaires. Nous exposerons également en détail la méthodologie d'analyse utilisée dans le cadre de notre étude.

I. CONCEPTS ET DEFINITIONS

1. Concepts

1.1. Catastrophes naturelles et aléas naturels

Les catastrophes naturelles sont des résultantes de périls qui surviennent dans un contexte de vulnérabilité, de telle sorte que l'organisation économique et sociale des collectivités vulnérables est atteinte au point de compromettre leur survie2. Une catastrophe est essentiellement un phénomène, qui interrompt le fonctionnement des organisations et des pratiques communautaires. Selon le dictionnaire, le PETIT Larousse, le mot catastrophe signifie un évènement soudain qui, bouleversant le cours des choses, amène la destruction, la ruine, ou la mort. La catastrophe naturelle est un déchainement des forces de la nature entrainant des victimes et d'importants dégâts (tempêtes inondations, séismes, éruption volcanique, avalanches...), un grave accident ou sinistre mettant en péril de nombreuses personnes. Au Burkina Faso3,la catastrophe est perçue par le Conseil National des Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), comme « un évènement qui provoque des dégâts, des perturbations économiques, des pertes humaines et une détérioration de la santé d'une ampleur telle qu'elle justifie une mobilisation exceptionnelle de secours venus de l'extérieur de la communauté ou de la zone concernée ».

2Gouvernement du BF (2013-2014) 3CONASUR (2005)

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Le projet sphère 4 quant à lui, désigne le terme «catastrophe », comme une calamité qui provoque des morts, de graves souffrances humaines et une détresse aigue ainsi que des dégâts matériels de grande ampleur.

Nous pouvons opérer une distinction entre les aléas ou risques naturels qui sont, des évènements géophysiques tels que les éruptions volcaniques, les séismes ou les tsunamis, et les catastrophes naturelles qui supposent l'interaction d'aléas naturels et de systèmes sociaux5. En effet, deux (02) sociétés peuvent être exposées de la même manière à un risque naturel, mais avoir une vulnérabilité différente aux dégâts qui découlent de la réalisation de ce risque. Les aléas sont donc essentiellement des chocs exogènes, mais pas les catastrophes qui s'en suivent. Les catastrophes surviennent lorsque les sociétés sont vulnérables. Si la fréquence des catastrophes augmente effectivement, il est vraisemblable que cela découle non seulement de l'accroissement de la fréquence des aléas induit par le réchauffement climatique, mais aussi et surtout d'une plus grande vulnérabilité des populations à ces risques lorsqu'ils se réalisent. Ces aléas présentent deux caractéristiques : ils sont difficilement prévisibles et ont des effets néfastes, qui peuvent aller d'un impact modéré à des répercussions vraiment tragiques.

On peut classer les catastrophes naturelles selon deux(02) principaux critères qui sont l'évolution et la cause6.

Selon l'évolution : on a

? Les catastrophes brusques à déclenchements soudains tels que les tremblements de terre, les inondations, les tempêtes tropicales, les éruptions volcaniques, les glissements de terrain.

? Les catastrophes à déclenchements lent tels que les sécheresses, les famines, la dégradation de l'environnement, la déforestation et les épidémies.

Selon la cause on a :

? Les catastrophes Hydrométéorologiques tels que les inondations, les sécheresses, les tempêtes ;

? Les catastrophes Géologiques : tremblements de terre, éruptions volcaniques ;

4Croix rouge (Le Projet Sphère a été lancé en 1997 par un groupe d'organisations non gouvernementales(ONG) humanitaires et par le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Leur objectif était d'améliorer la qualité de leurs actions lors des interventions en cas de catastrophe et d'être tenus d'en rendre compte) (2009).

5Centre de développement de l'OCDE (2010)

6CONASUR (2011)

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? Les catastrophes Anthropiques : Incendies, feux de brousse, guerres et troubles sociaux et ;

? Les catastrophes Technologiques : Accidents nucléaires, les marées noires, les accidents d'avions etc.

1.2. Catastrophes naturelles et développement

Les recherches sur les économies des Caraïbes ou d'Amérique Latine sujettes aux catastrophes naturelles entre 1970 et 1999 font apparaître que les catastrophes sont suivies d'un déclin substantiel de la production et de l'investissement, d'un recul modéré de la croissance, de la consommation et d'une détérioration du compte courant de la balance des paiements.7

Une catastrophe peut être envisagée comme l'antipode d'un projet d'investissement8. Les projets, dont les résultats prennent souvent une forme concrète, supposent de prendre des décisions sur l'utilisation des ressources en ayant pour objectif d'accroître, de maintenir ou d'améliorer la production de biens ou la fourniture de services. Les trois paramètres de base d'un projet d'investissement sont le montant de l'investissement initial, la durée de vie du projet et le flux de coûts et bénéfices générés par le projet sur toute la durée de son exécution. La viabilité d'un projet sera évaluée, en termes économiques, en comparant les coûts et les bénéfices. Les catastrophes, en revanche, causent des dommages aux biens (elles peuvent être assimilées à des "désinvestissements") et affectent la production des biens et des services tant en termes de disponibilité que d'efficience de la production. Les phénomènes naturels, tels que les tremblements de terre, les tempêtes et les inondations, ne produisent pas que des effets immédiatement visibles. Ils provoquent aussi des effets post-catastrophe pouvant évoluer lentement ou apparaître au bout d'un certain temps : destruction de cultures par des parasites générés par l'évènement, ou pénurie de produits essentiels plusieurs mois après la survenue de la catastrophe.

En termes simplifiés, on peut dire qu'une catastrophe affecte les biens (dommages directs), les flux de production des biens et services (pertes indirectes) et la performance des principaux agrégats macroéconomiques du pays (effets macroéconomiques). Par convention les termes "dommage" ou "perte" sont utilisés, mais les catastrophes peuvent aussi induire des effets positifs. Selon le CEPALC, les dommages directs se produisent pendant la catastrophe ou dans les toutes premières heures qui suivent. Les pertes indirectes et des effets macroéconomiques sont susceptibles de se faire sentir sur des périodes allant jusqu'à cinq années, variant en fonction de l'amplitude de la catastrophe. Les

7Centre de développement de l'OCDE (2010) 8 CEPALC (2004)

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dommages directs peuvent frapper sur une longue période et se manifester plusieurs fois de suite dans le cas d'évènements de longue durée évoluant lentement, et ce, malgré la réparation initiale des infrastructures endommagées, si elles sont à nouveau touchées : par exemple, des ponts détruits par des inondations récurrentes. Les pertes seront cependant dans ce cas, généralement indirectes, résultant de l'impact par l'interruption des flux économiques.

Les pertes de récoltes futures dues aux inondations ou aux sécheresses prolongées constituent aussi des exemples d'effets indirects. De même que les pertes de production industrielle dues aux dommages subis par les usines ou à une pénurie de matières premières et les coûts de transport accrus, dans la mesure où le fait de devoir utiliser des itinéraires différents ou d'autres moyens de communication suppose de recourir à des options plus coûteuses, plus lentes et de moins bonne qualité. Il s'agit de pertes indirectes pour le secteur concerné qui seront ultérieurement aussi comptabilisées comme des effets macroéconomiques. Comme le montre la Commission Economique pour l'Amérique Latine et les Caraïbes (CEPALC), dans son « manuel d'évaluation des effets socioéconomiques des catastrophes naturelles paru en 2004, les catastrophes naturelles produisent aussi certains effets indirects majeurs qu'il peut être difficile d'identifier et impossible à quantifier. Ces effets induisent des dommages (ou bénéfices) "intangibles" : souffrance humaine, insécurité, sentiment de fierté ou désaveu de la manière dont les autorités ont réagi face aux impacts de la catastrophe, solidarité, participation généreuse, impact sur la sécurité nationale et bien d'autres facteurs similaires ayant un impact sur le bien-être et la qualité de vie des populations. Selon ce même manuel, les effets positifs des catastrophes naturelles sont à prendre en compte. Les catastrophes naturelles peuvent être source de gain en taux de croissance occasionné par les activités de reconstruction temporaire et par la hausse des recettes d'importations à court terme.

2. Définitions

La définition de certains termes est aussi nécessaire pour mieux comprendre le thème étudié: risque, risque d'inondation, aléa, enjeux, vulnérabilité.

2.1. Risque

Le terme risque vient de l'Italien « Risco » qui signifie "ce qui coupe" et désigne un danger potentiel perçu dans un contexte social, économique et culturel donné. La notion du risque est très proche de celle d'incertitude. Aujourd'hui la question du risque intéresse beaucoup de disciplines, de chercheurs et d'acteurs économiques: géologues, économistes, juristes, assureurs, météorologues, historiens, géographes, aménageurs. Le risque est une notion composite. Il est le produit d'un aléa et

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d'une vulnérabilité (BOUBCHIR, 2007). En effet la sensibilité au risque varie dans le temps, d'une société à l'autre et d'une culture à l'autre. Il s'applique à une population ou à un individu, à un moment donné de son histoire. La notion de risque est donc relative et dépend de la manière dont les sociétés conçoivent leur fragilité face aux périls (HANGNON, 2009).

Il résulte de cela que le risque est la probabilité qu'un phénomène (de quelque nature) potentiellement dangereux survienne, et qui par ses caractéristiques peut provoquer des dégâts et dommages sur un espace donné et une période de temps donné.

2.1.1. Typologie de Risque

Les risques sont des phénomènes complexes. Une meilleure étude des risques améliore leur compréhension et permet d'anticiper les mesures de sécurité à mettre en place pour les prévenir. C'est pour cela qu'il est important de les classer. Cette classification des risques est pertinente dans la mesure où elle permet de cerner la notion de "risque" par une approche concentrique. (BANI SAMARI, 2011)

En premier lieu nous avons, les risques liés à la nature (risques naturels). C'est notamment le cas de toutes les catastrophes dites "naturelles": tremblement de terre, inondation, incendie, tempête, ouragan, tornade, cyclone, typhon, grêles, raz de marée, tsunami, orage, foudre, avalanche, éboulement, mouvements de terrain, éruption volcanique, pollutions, phénomènes climatiques, changements climatiques, effet de serre ...

Ensuite il ya les risques liés à l'activité anthropique (risques technologiques). Ces risques n'ont pas pour source le milieu naturel. En effet ils sont la conséquence directe et perverse d'une industrialisation peu réglementée mais aussi des systèmes de transport de matières premières, de produits dangereux, d'endommagement de pipe-lines. Ces risques regroupent les guerres, le terrorisme, les émeutes, etc.

2.1.2. Risque d'inondation

Une inondation est une submersion, rapide ou lente, d'une zone pouvant être habitée; elle correspond au débordement des eaux (BOUBCHIR, 2007).

Le risque d'inondation peut être définit comme étant un phénomène naturel lié aux caractéristiques géomorphologiques et météorologiques d'un bassin versant qui se manifeste par une submersion, rapide ou lente, d'une zone pouvant être habitée et qui occasionne des dommages de tout genre (HANGNON, 2009).

Ils existent trois types d'inondations (MARANT, 2009), on a :

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Les inondations lentes qui se produisent plutôt en plaine, lorsque la rivière sort lentement de son lit mineur pour inonder son lit majeur pendant une période relativement longue. Ce type d'inondation peut également être causé par des remontées du niveau d'eau de la nappe phréatique après plusieurs années humides.

Les crues torrentielles qui se produisent après un épisode pluvieux intense. Les eaux ruissellent rapidement vers les cours d'eau, ce qui engendre des crues très violentes et brutales. Ce type de crue se rencontre surtout à l'amont des rivières lorsque les pentes des cours d'eaux sont encore importantes.

Le ruissellement pluvial qui résulte des aménagements réalisés par l'Homme : l'imperméabilisation des sols (voirie, toiture...) et les pratiques culturales limitent l'infiltration de l'eau dans le sol et favorisent le ruissellement en surface. En période de fortes pluies, les réseaux d'assainissement peuvent subir une saturation ce qui peut engendrer des débordements et des écoulements plus ou moins importants dans les rues. Selon les conclusions de l'étude menée par Bani en 2011 sur les facteurs de vulnérabilités de la ville de Ouagadougou aux risques d'inondation, la ville de Ouagadougou est sujette à des inondations de ce type.

Trois notions essentielles définissent le risque en matière d'inondation : aléa, enjeux, et vulnérabilité.

2.2. La notion d'Aléa

L'aléa, reste un phénomène menaçant d'origine naturelle et/ou anthropique, susceptible d'affecter un espace donné, en particulier par la nature et la valeur des éléments exposés que cet espace supporte (Hommes, biens, activités...). Il se caractérise par sa nature, son identité, sa probabilité d'occurrence et sa fréquence quand elle peut être estimée (GBEASSOR, 2006). L'aléa est lié à la notion de hasard.

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2.3. Les Enjeux

Les enjeux peuvent être à plusieurs niveaux :

Environnementaux, dû à l'endommagement ou même la destruction totale de la faune et de la flore, les dépôts de matériaux provoquant des écoulements de boues, les pollutions des eaux et des sols suite à la diffusion de déchets ou de produits toxiques ;

Humains, dû aux menaces sur la vie des personnes vivant dans les zones inondables ;

Economiques suite aux pertes matérielles et de productivité pour les entreprises installées dans des zones inondables. En outre, la destruction des infrastructures (ponts, routes et voies ferrées) coûtent beaucoup d'argent et ralentissent l'arrivée des secours et le retour à la normale.

2.4. La notion de Vulnérabilité

D'après l'étymologie, la vulnérabilité est le fait d'être sensible aux blessures, aux attaques. Il n'existe pas de définition unifiée du concept de vulnérabilité dans la littérature scientifique (CHERIZARD et al, 2005). Par exemple Cutter (1996), perçoit la vulnérabilité comme une formulation rhétorique permettant d'avertir d'un danger et des pertes qui pourraient l'accompagner. D'autres (Watson et al, 1996; Klein et Nicholls, 1999), la définissent comme la capacité d'un système à répondre aux contraintes et aux chocs qu'il subit. Pour le projet Sphère, la vulnérabilité humaine est le degré auquel les personnes risquent d'être exposées à un préjudice, des dommages, des souffrances

et à la mort. Ce risque est fonction des conditions
physiques,économiques,sociales,politiques,techniques,idéologiques,culturelles,éducatives,écologiqu es et institutionnelles qui caractérisent le contexte de ces personnes.

Au regard de ces approches, la vulnérabilité est donc l'ensemble des conditions et des processus résultant de facteurs physiques, sociaux, économiques et environnementaux, qui augmentent la sensibilité d'une communauté, d'une région, d'une nation aux effets des aléas. Elle traduit les conséquences dommageables de l'aléa sur les populations et les aménagements. La vulnérabilité concerne directement les populations et notamment les lieux de forte concentration humaine. Elle est donc un ensemble de préconditions qui se révèlent au moment de la catastrophe. Selon une étude menée par Baní(2011) sur l'implication des facteurs physiques dans les risques d'inondation à Ouagadougou, la vulnérabilité au risque d'inondation est liée à l'occupation du sol.

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II. METHODOLOGIE DE L'ETUDE

1. Méthode d'analyse

Dans le cadre de notre étude, en fonction des objectifs et hypothèses préétablies, l'accent a été mis sur une méthode d'analyse statistique. Le choix a été porté sur une analyse statistique car elle permettra d'avoir une vision générale de l'impact de l'inondation sur les agrégats macroéconomiques, ceteris paribus, notamment l'évolution de la croissance économique, l'impact sur les finances du pays et aussi d'estimer l'effet des activités de réhabilitations effectuées. Cette analyse est basée sur une approche d'estimation des effets socio-économiques des catastrophes naturelles développée par la CEPALC, (2004). Cette commission a en effet mis au point une méthodologie d'évaluation des effets des catastrophes naturelles qui a repris, en les élargissant, les concepts élaborés il y a dix ans par le Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe (UNDRO). Elle offre, en outre, une méthode d'évaluation des effets directs (dommages) et indirects (pertes) de la catastrophe et de leurs conséquences sur le bien-être social et les performances économiques de la région ou du pays touché. Comme pour la méthode d'évaluation de projet, le processus d'identification des dommages causés par une catastrophe suppose de faire la comparaison entre la "situation sans catastrophe" et la "situation avec catastrophe", plutôt que celle entre situation "pré" et "post" catastrophe9. Il y aurait sinon un risque de surestimation des dommages causés par la catastrophe (dans le cas d'une production déjà en déclin) ou de sous-estimation (quand la production était en croissance), ou encore, les dommages pourraient n'être attribués qu'à la seule catastrophe alors qu'ils peuvent provenir aussi d'autres facteurs. L'évaluation est basée globalement sur des données secondaires des précédentes enquêtes, des estimations faite après l'inondation, prenant en compte, la revue documentaire et la collecte de données primaires sommaires fondées sur des interviews de groupes cible réalisés de manière participative avec les communautés et les membres du dispositif de gestion. A cet effet, notre enquête terrain(2014), menée auprès des ménages sinistrés par l'inondation du 1er septembre 2009 a permis de déceler l'impact de celle-ci sur leurs conditions de vie. Nous expliquons plus en détail la procédure utilisée pour mener l'enquête auprès des ménages.

9 En ce qui concerne les biens, la situation "pré-catastrophe" et la situation "sans catastrophe", sont comparables si la catastrophe est de courte durée (ouragans, inondations, tremblements de terre) ; elles pourront être différentes en cas de catastrophe à évolution lente (sécheresse, par ex.). L'évaluation économique des variations des flux de biens et de services exige cependant de pouvoir s'appuyer sur une projection de situation "sans catastrophe" pour pouvoir la comparer à une situation "de catastrophe" et de, convenablement corréler les dommages aux catastrophes.

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2. Cadre et population d'étude

2.1. Cadre d'étude

Notre étude a concerné la commune de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Ce choix est lié à l'importance du nombre de sinistrés qu'elle a enregistré lors des inondations du 1er septembre 2009 comparativement aux autres communes du pays. Selon les statistiques disponibles, l'effectif total des personnes sinistrées des inondations du 1er septembre 2009 est de seize mille deux cent cinquante-neuf ménages (16259).La commune de Ouagadougou totalise treize mille sept cent quatre-vingt-sept (13787)10 (annexe 1) ménages sinistrés, soit 84,76% de l'effectif total des sinistrés du 1er septembre 2009. Les ménages sinistrés propriétaires terriens ou vivant dans des zones non loties ou inondables ont été relogés sur le site de Yagma. Selon le RGPH de 2006, le quartier Yagma était un petit village peuplé d'environ 3200 habitants.

Suite aux inondations du 1er septembre 2009, un site d'une superficie de 900 hectares a été dégagé à Yagma pour reloger 12 400 sinistrés. Le site se subdivise en 4 zones et chacune porte le nom d'un arrondissement de la commune de Ouagadougou, rappelant la provenance des sinistrés. Ainsi, les quartiers du site ont pour noms : Nongr-Maasom, Sig-Nonghin, Boulmiougou et Bogodogo.

2.2.Situation géographique

Le site de Yagma est situé dans la région du centre à environ 15km au nord de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Il est relié à Ouagadougou par la route nationale (RN2), route bitumée Ouagadougou- Ouahigouya. Il couvre une superficie de 900 ha hors extension. Il est compris entre 1°37.209' Longitude Ouest et 12°27.536. Il se situe sur le secteur 38 du 9ème arrondissement (nouveau découpage).

10 Rapport d'activité 2009 du SP/CONASUR

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Figure 1 : Situation géographique de Yagma

A : site de yagma

Source : DEP/ Mairie Centrale

2.3. Situation socio-économique de Yagma

Les données démographiques du RGPH de 2006 indiquent que Yagma comptait 3200 habitants, dont 49,38% de femmes :

Tableau 1 : Répartition de la population de Yagma par tranche d'âge

Entité

Géographique

Hommes

Femmes

Total

%

Femmes

0-14 ans

15-64
ans

64 ans et

+

Age ND

Ouagadougou

745 289

729 934

1 475 223

49,48

509 083

929 793

28 043

8 304

Yagma

1620

1580

3200

49,38

1383

1681

100

36

Source : RGPH, 2006

En 2012, la population totale de Yagma est passée à 17366 dont 12400 personnes, sinistrés du 1er septembre 2009.

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Tableau 2: Evolution de la population de Yagma (2012)

Population de 2006

3200

Nombres de sinistrés relogés en 2009

12 400

Taux d'accroissement annuel moyen

7,6%

Nombres d'habitants autochtones en 2012

4966

Population de Yagma de 2012 conjecturée :

Nombre d'autochtones en 2012 + nombre de sinistrés relogés en 2009

17 366

Source : DEP/ Mairie Centrale

En termes d'Infrastructures socioéconomique de base, yagma dispose en matière de :

? Education

1 centre d'éveil et d'éducation préscolaire appelé Bissongo

3 écoles primaires Publiques

8 écoles Primaires privées

? Santé

Yagma dispose d'un dispensaire

? Eau potable

Le quartier n'est pas raccordé aux réseaux d'électricité, de la Société Nationale Burkinabé d'Electricité (SONABEL), et de l'Office Nationale d'Eau et d'Assainissement(ONEA).

Les forages sont les seules sources d'approvisionnement en eau et ne sont pas tous fonctionnels.

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Tableau 3 : Répartition des forages

Arrondissements

Villages

Nombre de forages

Etat

Affectation

Propriété

Fonctionnel

Panne

abandonné

Non équipé

Consommation

bétail

Non utilisé

Communautaire

Privé

Ecole

Sig-Nonghin

Bissighin

16

13

1

2

0

14

0

2

11

1

4

Yagma

43

34

8

1

0

42

0

1

41

0

2

Kamboinsin

35

24

7

4

0

31

0

4

22

7

6

Bassinko

32

22

9

0

1

31

0

1

26

2

4

Silmiougou

8

7

1

0

0

8

0

0

6

1

1

Darsalam

6

4

1

1

0

5

0

1

6

0

0

Total Sig-Nonghin

140

104

27

8

1

131

0

9

112

11

17

Source : DEP/ Mairie centrale

Une grande partie des ménages tire ses revenus du secteur informel. Les activités exercées sont très liées aux besoins de la vie quotidienne familiale, et permettent la subsistance des familles au jour le jour. Peu d'habitants travaillent dans des secteurs productifs à l'échelle de la ville de Ouagadougou ou du pays Les occupations principales des habitants du site sont : la maraicher-culture, l'élevage, le commerce, la maçonnerie, la mécanique, la couture, la menuiserie, la vente de briques et de sable. Les activités complémentaires exercées dans les cours familiales sont : la vente de condiments, d'arachides, la recharge de portable (obtenus par le recyclage des batteries de véhicules).

3. Méthode de collecte des données

En plus de la recherche documentaire, nous avons opté pour une approche quantitative et qualitative de recherche.

3.1. La recherche documentaire

La recherche documentaire a consisté à explorer des rapports, des mémoires, des articles

scientifiques et d'autres publications portant sur les catastrophes naturelles en général et sur les risques d'inondation en particulier. Ainsi, plusieurs bibliothèques dont celles de : l'Université Saint

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Thomas d'Aquin (USTA), l'Université de Ouagadougou (UO), l'Institut de Recherche pour le Développement en Coopération (IRD), l'Institut français, et les centres de documentations de l'Institut National de Formation en Travail Social ont été fréquentées. En outre, des démarches initiées auprès des responsables des structures comme la direction générale de la météorologie, l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD) et le Ministère de l'Economie et des Finances (DGEP/DPAM) , ont permis de collecter des informations en lien avec notre sujet d'étude. Les documents tels que les rapports d'activité, la base de données sur les inondations du Secrétariat Permanent du CONASUR (SP/CONASUR) ont été également exploités. Enfin, l'exploitation des sites web a été d'une grande aide.

Cette étape du travail nous a permis d'avoir d'importantes informations sur notre sujet contribuant ainsi, à cerner ses différents contours ou aspects.

3.2. Approche quantitative

Cette approche s'est effectuée au moyen d'une enquête par questionnaire auprès des ménages sinistrés suite à l'inondation du 1er septembre 2009. L'enquête terrain s'est déroulée en 14 jours sur la trame d'accueil de Yagma.

Notre choix a porté sur Yagma, en raison de sa superficie et des résidents plus importants comparativement au site de Bassinko qui abrite lui aussi des sinistrés de l'inondation. Suite au nombre élevé. En effet, suite au nombre élevé de sinistrés sans abris ou résidents dans des zones à risque élevé d'inondation, l'Etat a planifié en deux phases successives l'aménagement de trames d'accueil. La première phase, ou les premiers efforts se sont portés, correspondait à l'aménagement d'un terrain de 900 ha, à une dizaine de kilomètres de Ouagadougou, dans la commune de Yagma communément appelé « Yagma sinistrés ».

Au total, 20.217 sinistrés propriétaires chefs de ménages ont été pris en charge par la première phase. Parmi eux, 13.599 personnes ont été bénéficiaire de parcelles sur la trame d'accueil de Yagma et d'une aide financière et 6.618 personnes ont bénéficié uniquement de l'appui financier et des matériaux de construction. Les ménages qui ont bénéficiés des parcelles sont ceux propriétaires terriens dont les maisons ont été complètement détruites et qui, avant le sinistre, étaient dans des zones non aménagées (non loties) ou dans des zones inondables. Les non bénéficiaires de parcelles sont ceux qui vivent dans des quartiers lotis à faible risque d'inondation ou qui étaient en location. Notre enquête a concernée ceux ayant bénéficié des parcelles ainsi que de l'appui financier.

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L'unité d'observation est le chef de message sinistré. Sur la base des informations disponibles sur notre population d'étude (répartition des arrondissements concernés selon le nombre total des sinistrés : annexe 1), relogement des sinistrés sur le site de Yagma par quartier en fonction de leur arrondissement de provenance) un plan d'échantillonnage par quota a été utilisé pour constituer l'échantillon de l'enquête. Les quotas de sinistrés à enquêter par arrondissement ont été établis proportionnellement au nombre de sinistrés par arrondissement. Des contraintes principalement temporelles et financières, nous permettaient de tirer un échantillon de cent (100) sinistrés des arrondissements d'enquête. La répartition de l'échantillon total par arrondissement a été déterminée proportionnellement à la taille de la population sinistrée de celui-ci.

Pour la collecte des données sur le terrain, un questionnaire a été administré par quartier suivant une méthode au pas. Lorsque l'on soumettait le questionnaire au chef de ménage d'une première concession, il fallait soumettre le questionnaire au chef de ménage de la troisième (3ème) concession suivante sur le même alignement.

Le questionnaire s'adressait prioritairement aux chefs de ménage ou à un représentant de ce dernier,

âgé de dix-huit ans au moins et membre du ménage concerné.

Le questionnaire porte essentiellement sur cinq (05) volets qui sont :

- Les caractéristiques socio-économiques des enquêtés ;

- la situation des enquêtés face à l'inondation du 1er septembre 2009 ;

- les dommages subis lors de l'inondation ;

- les moyens d'existence des enquêtés ;

- les conséquences de l'inondation sur leurs activités ou sources de revenu ;

- les appréciations des enquêtés sur les réponses apportées par le gouvernement en terme de

prévention et de réhabilitation ainsi que leur propositions faites à cet égard.

En somme cette phase a eu pour objectif de décrire et d'analyser la perception et le niveau de connaissance des ménages sur les questions d'inondation et de leurs conséquences sur leurs conditions de vie.

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3.3. Approche par entretien (qualitative)

Outre les enquêtes par questionnaires, il a été effectué des entretiens semi-directifs. En effet à l'aide d'un guide d'entretien semi-directif dix (10) personnes ont été enquêtées. Le choix de ces derniers a été fait sur la base des informations qu'ils sont susceptibles d'apporter sur le sujet d'étude. Ainsi, le Secrétaire Permanent du Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation, les Directeurs techniques du SP/CONASUR ainsi que les représentants des sinistrés ont été approchés. Les thèmes abordés ont portés principalement sur la gestion du sinistre de 2009, les conditions de vie des sinistrés après le sinistre et les propositions d'action pour gérer et/ou prévenir au mieux les catastrophes de cette nature.

3.4. Traitement des données

Le traitement des données a consisté au contrôle, à la codification, au dépouillement des fiches d'enquêtes.

Les logiciels Word, EXCEL et SPSS (version 20) nous ont permis de saisir, de générer les tableaux, les figures et les calculs (pourcentages, moyenne effectifs, etc.) du mémoire. Le logiciel Harvard Graphique a aussi été utilisé pour les représentations graphiques.

L'analyse des données de l'enquête a consisté d'une part, à décrire les caractéristiques socio- économiques des enquêtés, à évaluer les dommages subis lors de l'inondation ainsi que l'impact de l'inondation sur leurs conditions de vie. D'autre part, elle s'est basée sur le croisement de variables entre les caractéristiques sociodémographiques et les différentes modalités perçues par les enquêtés sur les différents aspects des inondations du 1er septembre 2009.

Les données relatives aux entretiens semi-directifs avec les personnes ressources ont été décryptées en vue d'une analyse croisée avec les données issues des questionnaires.

L'analyse des données a été faite en lien avec la question de départ, la problématique et les hypothèses de recherche.

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CHAPITRE II : SITUATION NATIONALE DES INONDATIONS

A cause de sa sérieuse difficulté à s'adapter à sa croissance démographique, la vulnérabilité de la ville de Ouagadougou face au risque d'inondation est grandissante. En effet, la catastrophe survient le plus souvent, à cause d'une vulnérabilité grandissante ; les pertes humaines et les ruines qui s'en suivent sont la conséquence de la négligence des hommes, et de leurs capacités à y faire face. Ainsi, les inondations sont plus dramatiques quand elles surviennent dans une zone fortement urbanisée (Sandrine, 2010).

I- Présentation et analyse de l'évolution des inondations au Burkina Faso

Les inondations constituent la principale catastrophe naturelle à laquelle les autorités burkinabè font face chaque année. Au cours des vingt dernières années, notamment en 1988, 1992, 1994,1999, 2004, 2006, 2007, 2009, 2010, 2012 et 2013, certaines localités du pays ont été sévèrement affectées. A titre illustratif, les pertes en productions agricoles dues aux inondations des champs cultivés ont été estimées à 1.803.000.000 FCFA en 1992 et à 63.937.680 000 FCFA en 1994. Par ailleurs le coût de la réfection des barrages endommagés en 1994, a été évalué à 192.776.576 FCFA (Projet de gestion intégrée des ressources en eau, 2000). L'analyse des chiffres de la base de données du Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), montre la récurrence du phénomène des inondations au Burkina Faso ainsi que leurs conséquences en termes de pertes et dommages économiques. L'on peut estimer que les inondations de 2007, de 2009 et de 2010 ont été les plus importantes ces dix dernières années.

Au cours de la saison hivernale 2007, des pluies diluviennes survenues dans le pays ont occasionné des inondations aux conséquences catastrophiques par endroits. Selon les études réalisées en 2008 par Hugues HANGNON, il est tombé le 26 Aout 2007, à Ouagadougou 127,7 mm en une durée de 330 minutes, soit une intensité moyenne de 0,39 mm/min. Des dégâts importants ont été enregistrés dans certaines zones. Ils ont affectés aussi bien des personnes physiques, des infrastructures que des systèmes de production. Soixante (60) pertes en vies humaines et soixante-seize (76) blessés liés directement ou indirectement aux conséquences des inondations ont été enregistrées. Le nombre de maisons d'habitation écroulées s'élève à plus de 18 150, les greniers écroulés et emportés, sont estimés à plus de 2 080 et contenaient des vivres (provisions familiales, constituées essentiellement de céréales). Toutes les treize (13) régions du pays ont été touchées par ces inondations. Le 1er

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Septembre 2009, une très forte pluie s'est abattue sur presque tout le territoire du Burkina Faso. La pluie qui a débuté aux environs de 5 heures du matin n'a diminué d'intensité qu'autour de treize heures, et 263, 4 mm de pluies sont tombés en l'espace uniquement de 12 heures de temps dans la ville de Ouagadougou. Au regard de la moyenne pluviométrique annuelle qui est d'environ 800 à 900 mm (de 1902 à 2008), les quantités d'eau tombées le 1er septembre 2009, représentent approximativement le tiers du cumul saisonnier. Sur les 13 régions que compte le pays, 11 ont été affectées et le total des provinces touchées se chiffre à 45. Les régions du centre et du plateau central ont été les plus touchées et particulièrement la capitale Ouagadougou comme l'illustre la figure 2. Le bilan humain fait état de 150.000 personnes affectées dans tout le pays. Pour ce qui concerne la commune de Ouagadougou, 24 489 maisons d'habitations se sont écroulés pour une valeur estimée à 13 224 060 000 FCFA. 67,08% de ces logements se trouvent en zones non loties et 32,92% en zones loties ».

Figure 2 : Les dégats causées par les inondations du 31 Août au 1er septembre 2009 dans la ville de Ouagadougou

photo Traoré (2009) photo Traoré (2009)

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Photo Bagagnan (2009) photo Bamogo (2009)

Photo Bamogo (2009) photo Bagagnan (2009)

Selon les études hydrologiques antérieures (dans les années 1980), il pleuvait en 30 mn, 31 mm de pluie journalière tous les ans, 42 mm tous les 5 ans et 68 mm tous les 20 ans (Le Barbé 1982, CIEH, 1984, cité par Hingray). En 1991 pour le mois de mai, l'intensité la plus forte a été de 105,2 mm/H (Kaboré, 2008). Ces résultats ont amené le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) à conclure que des inondations peuvent être observées lorsqu'on a des pluies de plus de 60 mm tombant en un temps réduit.

II-Facteurs de vulnérabilité de la ville de Ouagadougou

1. Analyse temporelle

Bien qu'il s'agisse d'une évidence, il est opportun de rappeler que la récurrence des inondations a pour principale cause, des précipitations exceptionnellement élevées, tant par leur durée et leur intensité que par leur étendue géographique. Ainsi donc une analyse de la variation de la pluviométrie dans le temps est nécessaire pour mieux cerner le phénomène.

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1.1.Variation moyenne mensuelles des précipitations

L'analyse détaillée des précipitations mensuelles concourt à la connaissance de l'évolution de la pluviométrie. Les hauteurs d'eau tombées à Ouagadougou varient en dents de scie.

L'annexe 3 illustre les variations des précipitations mensuelles de la ville de Ouagadougou sur une série chronologique de 2000 à 2010. La pluviométrie varie de 0 mm (décembre, janvier, février) à 209.67 mm (Août) avec une moyenne mensuelle de 62 mm. On remarque que les plus importantes quantités pluviométriques moyennes mensuelles sont réparties entre les mois de Juillet, Août et Septembre. Ces trois mois concentrent l'essentiel du cumul saisonnier. Ils représentent 73.48% du cumul pluviométrique. Les évènements pluvieux qui ont provoqué des inondations à Ouagadougou (intervenus le 10 juillet 2005, le 26 août 2007, le 19 juillet 2008, le 1er septembre 2009) ont tous eu lieu au cours des mois de juillet août ou septembre.

1.2 .Variabilité interannuelle des précipitations

L'analyse annuelle des précipitations constitue un facteur clé pour comprendre la dynamique des écoulements en rivière et la fréquence des inondations assujetties aux conditions du régime hydrologique (HANGNON, 2009). Les études antérieures ont montrés que la pluviométrie présente une forte variabilité interannuelle. Le graphique ci-dessous est une représentation de l'évolution de la pluviométrie annuelle de 2000 à 2010 de la station de Ouagadougou. Sur les onze années d'analyse de la pluviométrie, la moyenne interannuelle est de 743,73 mm avec un écart type de 92,06 mm. Le minimum pluviométrique est intervenu en 2000 (594,1 mm), année au cours de laquelle on a enregistré un déficit de 149,63 mn. Le maximum par contre, est survenu en 2009 (923,6 mm) avec un excédent de 179,87 mm (soit 24,18%) par rapport à la moyenne interannuelle. Enfin, on constate une tendance à la hausse des chutes pluviométriques dans la ville de Ouagadougou.

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Figure 3 : Evolution de la pluviométrie de 2000 à 2010

1000

0

1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Années

pluviométrie (mm)

800

600

400

200

Série1

Source : construit par l'auteur à partir des données de la DEP/ Mairie centrale « Annuaire statistique 2011 »

A Ouagadougou les précipitations tombent la plupart du temps sous forme d'averses, souvent concentrées sur un jour, parfois de façon consécutive, ou en quelques jours. C'est ce qui les rend redoutables et particulièrement dévastatrices.

2. Analyse spatiale de la vulnérabilité

Les risques d'inondation et la vulnérabilité semblent particulièrement élevés en milieu urbain même si la vulnérabilité d'une zone peut être liée à la conjugaison de plusieurs facteurs.

2.1.La vulnérabilité de proximité aux sources de risque d'inondation

La ville de Ouagadougou est traversée par quatre marigots du Sud vers le Nord: le marigot central ou de (Paspanga), le marigot de Zogona, le marigot du Mogho-Naaba (ou du Kadiogo) dont seulement un tronçon est aménagé en canal et celui de Wemtenga (ou de Dassasgo). Aujourd'hui ces quatre marigots ont tous été aménagé en canaux. Les risques d'inondation s'avèrent particulièrement élevés pour les populations riveraines de ces marigots et barrages en cas de fortes pluies, car l'aménagement de ces quatre marigots en canaux a rendu peu perméables leurs berges et lits qui subissent de ce fait un fort ruissellement pluvial, ce qui augmente considérablement le temps d'évacuation des eaux pluviales (Baní Samari, 2011). L'eau en débordement se fraye des chemins et ruisselle alors dans les maisons et s'y stagne pendant longtemps, après s'être accumulée pour former des flaques. Ce constat a été fait lors de l'inondation du 1er septembre 2009.Le gouvernement pour prévenir d'éventuelles situations du genre a déclaré certaines zones de la capitale, inondables conformément au décret

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N°2009-793/PRES/PM/MHU/MATD/MEF/MID/MAHRH/MECV portant réglementation des servitudes des canaux primaires d'évacuation des eaux pluviales, des zones inondables inconstructibles et des zones submersibles dans la ville de Ouagadougou JO N° 50 DU 10 DECEMBRE 2009. Il ressort de l'étude des chapitres du DECRET cité plus haut que les emplacements des zones à fort risque d'inondation dans la ville de Ouagadougou sont tous assortis d'une servitude de 100 m et que les zones submersibles commencent à partir de la limite des zones inondables sur une bande de 200m de parts et d'autres. Les zones au-delà des zones submersibles toujours de parts et d'autres de la limite précédente peuvent être qualifiées de zones constructibles. Ces zones sont au nombre de quatre et le caractère des niveaux affectés est qualitatif. La variation est de la façon suivante: 1) très forte, 2) Forte, 3) moyenne 4) faible. Elle est très forte dans les zones très proches, et faibles dans les zones éloignées. La première zone est la zone à très forte vulnérabilité, couvrant 5,65% de la superficie totale de la ville et concerne les arrondissements de Baskuy et de Nongr-maasom. Cette zone concerne les habitations qui sont situées directement dans la zone de servitude. Il s'agit notamment de tous les bâtiments qui sont le long des trois barrages, les zones non aménagées, les constructions faites à côté des marigots de quartier, et le long des barrages. La deuxième zone est appelée zone à forte vulnérabilité. Elle couvre 11,30 % du territoire totale .Cette zone n'est pas directement en contact avec les barrages et cours d'eaux. La troisième zone est la zone à moyenne vulnérabilité couvrant 8,83% du territoire totale. La quatrième et dernière zone est celle de faible vulnérabilité qui couvre 74% du territoire.

Tableau 4 : Zones à très fort risque d'inondation (5,65%) dans la ville de Ouagadougou

Arrondissements

Secteurs

 

BASKUY

3, 4, 10, 11,

12.

NONGR-MAASOM

23, 24, 13.

 

SIG-NONGHIN

21 ,22

 

BOULMIOUGOU

19 , 18

 

BOGODOGO

14, 15

 

Source : Samari (2011)

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2.2. Inondations et vulnérabilité sociale

D'après la revue bibliographique, la ville de Ouagadougou ne connaissait pas d'inondations au temps colonial comparativement à ce qui se passe ces dernières années. Pourtant l'analyse de la variation des pluies annuelles montre que la pluviométrie n'a pas connu de changements significatifs. Ceci est la preuve que la multiplicité des inondations aujourd'hui est aussi liée à l'urbanisation de la ville de Ouagadougou. Nous assistons à une régression très poussé des superficies perméables.

L'urbanisation rapide et non maîtrisée à laquelle s'ajoute un fort taux de croissance démographique peut être source de vulnérabilité sociale. Le taux d'urbanisation de Ouagadougou était estimé à 23% en 2006 contre 6% en 1975 selon l'Institut National de la Statistique et de la Démographie. Cette urbanisation rapide est accompagnée d'un exode rural massif depuis trois décennies aggravant la croissance spontanée de la ville. Entre 1956 et 2005, c'est à dire en cinquante (50) ans, la population urbaine de Ouagadougou a été multipliée par 26 et la superficie par 4. Ouagadougou reste la ville la moins pauvre du pays, elle jouit des avantages d'un développement longtemps inégal aux dépens des autres villes, privilège que lui confère son statut de capitale. Avec 24.2 % 11de ménages se situant en-dessous du seuil de pauvreté, la ville de Ouagadougou se classe nettement au-dessus de la moyenne nationale.

Cependant cette concentration excessive de sa population sur un espace très réduit pose d'énormes problèmes quant à la satisfaction des besoins de base, mais aussi pour ce qui est des questions spécifiques liées aux problématiques du foncier, de l'accès à l'habitat, et de l'environnement urbain.

3. Présentation du dispositif national de gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso

Le Burkina Faso dispose d'un cadre institutionnel et légal de gestion des crises. La gestion des crises au Burkina Faso est encadrée par des structures créées en la matière. Les acteurs institutionnels en liste dans le domaine de la Réduction des Risques des Catastrophes (RRC) au Burkina sont surtout issu de la composante étatique, des humanitaires du Système des Nations Unies (SNU) et des Organisations Non Gouvernementales (ONG).

3.1. Le cadre institutionnel

L'adhésion et la ratification de certains textes internationaux et l'adoption de certains textes fondamentaux (tel que la constitution) ou réglementaires au plan national, font obligation à l'Etat burkinabé d'assister et de protéger les populations en détresse ou en situation difficile du fait des catastrophes naturelles et des crises humanitaires. Depuis les années 1970-1973, pour gérer les effets

11 INSD (2011) « monographie de la ville de Ouagadougou »

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des catastrophes naturelles, les autorités ont mis en place un dispositif à cet effet. Ainsi naissait le Sous-Comité de Lutte contre les Effets de la Sécheresse (SCLES) en 1972. Cette structure a évoluée au fil du temps pour s'adapter aux nouveaux défis en devenant successivement, la Commission Nationale de Lutte contre les Effets de la Sécheresse (CNLES) en 1983, ensuite le Comité National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) en 1993, en vue de prendre en compte l'ensemble des catastrophes et d'intégrer les aspects « mouvements des populations et la réhabilitation ». Le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) est créé par décret N° 2004-624/PRES/PM/MASSN du 30 décembre 2004, donnant à la structure une assise nationale, forte pour pérenniser son action sur le terrain. Ce décret a été relu et adopté en Août 2009 (décret N° 2009-601/PRES/PM/MASSN/MEF/MATD du 06 Août 2009), pour l'adapter à l'évolution du paysage institutionnel du Burkina Faso. Cette institution a été créé pour gérer les catastrophes dans toutes ses phases (avant, pendant et après). Le CONASUR est l'organe responsable de la prise en charge de la réduction des risques de catastrophes et de la gestion des catastrophes. D'autres structures agissent également dans la gestion des crises. Des initiatives visant à améliorer le dispositif ont été prises. Le Burkina Faso est partie prenante au processus de mise en oeuvre du « Cadre d'Actions de Hyôgo pour des nations et des collectivités résilientes face aux catastrophes » adopté en 2005 à Kobe lors de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes.

Le Gouvernement Burkinabè a élaboré et adopté en juillet 2007, la Politique Nationale d'Action Sociale qui prend en compte la problématique de la réduction des risques de catastrophes. Cette politique constitue désormais le référentiel de toute intervention en matière de prévention et de gestion des catastrophes dans le pays. Dans le même objectif, le gouvernement a adopté en juin 2008, un plan d'urgence pour la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso.

3.2. Organisation du CONASUR

Le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation(CONASUR) est une structure pérenne a vocation sociale et humanitaire, regroupant des représentants d'une vingtaine de départements ministériels, des gouverneurs de régions, des ONG représentées par le Secrétariat Permanent des ONG (SPONG) et la croix rouge. Il est présidé par le ministre chargé de l'Action Sociale et la vice-présidence est assurée par le ministre chargé de l'Administration territoriale. Le CONASUR dispose d'un Secrétariat Permanent (SP/CONASUR) avec trois(03) directions techniques et un (01) service des affaires administratives et financières (SAF) au niveau national. Il appuie son action à travers des structures déconcentrées tels que le Conseil Régional de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CORESUR) qui est le représentant au niveau régional, le Conseil Provincial de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (COPROSUR) au niveau provincial, et au niveau départemental on a le Conseil

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Départemental de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CODESUR). Au niveau village, ce sont les Conseils Villageois de Développement (CVD) qui assurent les taches de prévention et de gestion des catastrophes.

3.2.1. Les attributions du CONASUR

Le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation est l'instance de coordination et d'orientation dans le domaine de la prévention des catastrophes, de la gestion des secours d'urgence et de la réhabilitation. A ce titre il est chargé :

> D'assurer le plaidoyer, la mobilisation et le soutien en faveur de la prévention et de la gestion des secours d'urgence et de réhabilitation

> D'assurer la coordination des actions humanitaires

> D'adopter les plans et stratégies d'intervention

> De veiller à l'intégration des risques de catastrophes dans les plans et programmes de développement

> D'approuver les programmes d'activités et les budgets

> D'approuver les rapports annuels d'exécution

Le CONASUR se réunit une fois par an en session ordinaire et chaque fois que le besoin se fait sentir en session extraordinaire sur convocation de son président, le Ministre de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale.

3.2.2. Les domaines et procédures d'intervention du CONASUR

1. Les domaines d'intervention

Les principaux domaines d'intervention du CONASUR sont entre autre :

La Prévention par la sensibilisation, l'information, l'éducation et la formation qui vise à réduire les pertes potentielles, humaines, matérielles ou environnementales engendrées par les catastrophes naturelles, à amoindrir la vulnérabilité en vue de minimiser les pertes lorsqu'un désastre survient.

L'assistance humanitaire et les secours d'urgence qui consistent à répondre aux besoins et à assurer l'approvisionnement des victimes afin d'atténuer les souffrances pendant le désastre. La Réhabilitation par la réinsertion sociale des sinistrés et la reconstruction des infrastructures communautaires...

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2. Les procédures d'intervention

Au niveau Central, les interventions sont effectuées sur la base de constats de situations et de rapports d'évaluation émanant des responsables des zones affectées par la catastrophe. La décision d'intervenir est déterminée par un certain nombre d'informations et de renseignements à savoir, l'identification de la catastrophe qui concerne le lieu, la durée, l'ampleur, le nombre de victimes, les dégâts et l'estimation des besoins (fiche d'évaluation) , la validation des informations fournies par une mission du CONASUR sur les lieux du sinistre. La pertinence des informations requiert une intervention de première urgence dans l'attente d'introduire un rapport en conseil des ministres. La décision du conseil des Ministres conditionne la mobilisation, tant intérieure qu'extérieure de moyens à mettre en oeuvre à l'aide d'opérations spécifiques.

Au niveau déconcentré (Régions, provinces, villages etc.), les procédures sont les mêmes : constat de la situation, prise des mesures et dispositions d'urgence appropriées et compte rendu au niveau central en fonction de la gravité et de l'ampleur du sinistre pour intervention si nécessaire.

Pour une réponse efficace, rapide et coordonnée, le Burkina Faso s'est doté en 2009 d'un Plan de Contingence National Multirisque de Préparation et de Réponse aux Catastrophes, dont le but principal est de permettre au pays de disposer d'un outil de référence en la matière. Ce plan propose une amélioration du processus d'intervention en cas de catastrophes et a pour objectifs de clarifier les relations/responsabilités entre les différents services techniques de l'Etat et les partenaires humanitaires, de faciliter la coordination des actions et permettre une mise en cohérence des plans sectoriels , d'identifier et de réduire les risques les plus probables, d' offrir un cadre général de planification conjointe couvrant les risques d'urgence , d'intégrer le processus de prévention, de préparation et de réponse aux urgences dans les plans et programmes nationaux de développement et de réduire les délais d'intervention et le nombre de pertes en vies humaines.

3.2.3. Les partenaires techniques et financiers du CONASUR

Dans le cadre de ses interventions, le gouvernement du Burkina Faso à travers le CONASUR, entretient des relations de partenariat avec des structures et des organismes nationaux et internationaux. Le Conseil Supérieur des Burkinabè de l'Etranger (CSBE), la Commission Nationale pour les Réfugiés (CONAREF) et la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC), travaillent en collaboration avec le Secrétariat Permanant du CONASUR, en vue de la gestion idoine des catastrophes et crises humanitaires au Burkina Faso.

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Quant aux partenaires techniques et financiers, il faut remarquer que la problématique est prise en charge à un niveau très élevé et fait désormais partie de l'agenda du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies(SNU) et figure en pole position dans son rapport annuel. D'ailleurs, en 2005, un poste de Chargé des affaires humanitaires a été créé et un Groupe de Coordination humanitaire, échelon national de l'Inter Agency Standing Committee (IASC), a été mis en place, animé par le Chargé des Affaires Humanitaires sous la responsabilité du Coordonnateur Résident.

Dans le même objectif, le bureau du PNUD a requis une mission du Bureau pour la Prévention des Crises et le Relèvement (BCPR) en vue d'appuyer la finalisation d'un document de projet pour le renforcement des capacités nationales de prévention et de réponse aux catastrophes naturelles initié en 2009. Des organisations internationales et interafricaines comme la Banque Mondiale (BM), la Banque Islamique de Développement (BID), la Banque Africaine de développement (BAD), l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), le mouvement de la croix rouge, l'UEMOA, la CEDEAO, l'Union Africaine (UA) participent aux efforts du gouvernement dans l'assistance et la prise en charge des populations victimes de catastrophes naturelles.

3.3. Défis et recommandations

1. Défis

Même si la dimension réduction des risques de catastrophes est aujourd'hui prise en compte à un niveau très élevé, il est à noter que des défis importants restent à relever en la matière. Ces défis se situent au niveau de la prise en compte effective de cette dimension dans les plans de développement territorial et les investissements sectoriels. Les incertitudes qui demeurent quant à l'évolution future du climat et aux transformations induites de l'environnement qui vont intervenir au Burkina Faso, suggèrent d'orienter la réflexion vers des mesures de gestion des risques « sans regrets ». Un effort d'intégration des effets des changements climatiques devrait en effet concerner particulièrement la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable(SCADD). Il s'agit de mettre en oeuvre des mesures de gestions des risques, susceptibles à la fois de renforcer l'impact social et économique de la SCADD et de réduire la vulnérabilité de cette stratégie au bouleversement du climat. Les défis sont aussi d'ordre institutionnel, humain, matériel, technique et financier.

Les principaux défis concernent :

? La réorganisation des attributions des structures en charge de la gestion des crises est nécessaire. Les événements du 1er septembre 2009 ont permis de constater, qu'une étroite

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collaboration avec les forces armées militaires pour la gestion des secours d'urgence est optimale pour les opérations futures.

> La consolidation des mécanismes de prévention et de gestion des secours d'urgence sur l'ensemble du territoire à travers la mise en oeuvre et l'application effective du Plan de contingence multirisque qui est un challenge car il doit être décentralisé ;

> L'élaboration et l'application des plans régionaux et provinciaux de riposte aux catastrophes naturelles ;

> Le fonctionnement du système d'alerte précoce est embryonnaire. En effet les dispositifs d'alerte existent mais sont plus nationaux que locaux. Le Gouvernement Burkinabè a mis en place plusieurs systèmes sectoriels d'alerte précoce et d'information dans les domaines comme la santé, la sécurité alimentaire, cependant, il n'existe aucun mécanisme harmonisé fédérant l'ensemble de l'information disponible sur les risques de catastrophes, d'où la nécessité de synergie entre les différents mécanismes d'alerte précoce ;

> Au niveau du système d'information, il importe de noter que, malgré les efforts réalisés par les différents acteurs, beaucoup reste à faire pour mettre à la disposition de l'Etat des informations pertinentes, à jour et en temps réel dans la perspective d'actions anticipées ;

> Le financement des actions de prévention des risques de catastrophes naturelles reste insuffisante , compte tenu du fait que les partenaires financiers sont la plupart du temps apte pour financer la réhabilitation, il n'y a pas suffisamment de prise de conscience pour élever la prévention et la préparation en priorité nationale pour réduire les coûts humains et économiques des catastrophes naturelles ;

> L'implication des communautés locales ainsi que des autorités issues des terroirs notamment à risque, reste relativement faible. Cela reste une priorité car, il est reconnu que les capacités des groupes sociaux à faire face aux catastrophes sont fonction de leur niveau de préparation à la gestion des risques. Bien que des dispositions y relatives soient prévues dans l'organisation du CONASUR, les récentes inondations ont démontré que ses démembrements au niveau local (Régions, Provinces, Département ou villages) n'ont ni moyens d'existence réelle, ni capacités à faire face à ce type de situation en attendant l'intervention du niveau national ;

> La faible couverture territoriale en centre de secours est insuffisante et rend difficile la coordination des actions d'urgence. En effet il n'y a que cinq(5) villes qui disposent de centres de secours.

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2. Recommandations

Quelques suggestions ont été formulées pour l'amélioration des mécanismes de prévention et de gestion des risques d'inondations au Burkina Faso.

A ce titre, les suggestions sont faites à l'endroit de :

Au Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation

? Mettre l'accent sur la préparation et la gestion préventive des catastrophes naturelles à travers des actions de sensibilisation des populations locales sur les mesures de prévention à adopter et veiller au pré-positionnement du dispositif de secours d'urgence pour réduire les pertes en cas de catastrophes. En témoigne les inondations de 2012 n'ont pas connu une mobilisation adéquate et à temps des secours d'urgence.

? Compte tenu de la pluralité des structures, des textes et des plans de gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso, il faudrait restructurer le CONASUR en renforçant ses capacités techniques, financières dans le but d'avoir une agence unique fédérative de toutes les interventions de gestions des crises au Burkina. La Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) qui est chargée de définir l'ensemble des mesures que requiert la sauvegarde des biens et des personnes en cas de catastrophes majeures doit travailler en étroite collaboration avec le CONASUR. Aussi il faudrait que le SP/ CONASUR révise sa ligne budgétaire dédiée aux démembrements régionaux afin de renforcer leurs moyens d'action.

? Travailler à renforcer le fonctionnement du système d'alerte précoce qui permettra d'informer à l'avance les autorités compétentes sur l'imminence des inondations. Ce système facilitera l'évacuation des populations des zones d'habitations et permettra aussi d'éviter/réduire les pertes humaines et économiques.

? Renforcer les ressources humaines du SP/CONASUR en créant une section qui va s'occuper spécialement de la gestion des ressources humaines (GRIT) et s'atteler à des formations régulières du personnel pour permettre une gestion efficiente de la structure.

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> Faire participer les populations à la base dans les stratégies de préventions des risques. Préparer et former les populations afin qu'elles développent une culture de réaction immédiate et efficace. En effet, les populations ne doivent pas être perçues comme des victimes et doivent acquérir des compétences et des capacités qui leur permettent de réagir en cas de catastrophes, elles doivent développer des comportements d'adaptation et accroitre leur capacité de résilience face aux catastrophes.

Au gouvernement

> Appuyer les actions du CONASUR en favorisant l'implantation d'un centre de secours d'urgence dans toutes les régions au niveau décentralisé et veiller à la formation de secouristes volontaires.

> Vulgariser la formation d'experts nationaux en prévention et gestion des catastrophes et situation d'urgence, de 2008 à 2012 on en comptait 98712 sur le territoire national ;

> La nécessité de renforcer le CONASUR, notamment ses structures décentralisées en leur affectant chaque année les ressources financières, matérielles et humaines nécessaires à l'accomplissement de leurs missions sur le terrain ;

> L'approfondissement de l'examen de l'outil de collecte de données proposé par l'approche MIRA1 afin de l'adopter et l'utiliser comme outil national lors des évaluations des effets des catastrophes humanitaires. (Le MIRA (Multisectorial Initial Rapid Assessment ou Evaluation Multisectorielle Initiale Rapide) est une nouvelle approche d'évaluation conjointe qui permet d'avoir une photographie complète d'une situation de crise dans les 72h de la survenue d'une catastrophe afin d'éclairer la prise de décision et de mobiliser rapidement des ressources pour une réponse multisectorielle coordonnée et concertée. Cette approche est une initiative du Comité Permanent Inter organisations du Système des Nations Unies qui permet de déterminer rapidement les besoins prioritaires des populations victimes d'une catastrophe et de définir les priorités stratégiques d'intervention humanitaire) ;

> Le constat fait sur la précarité de l'habitat durant les dernières inondations montrent que le l'accent doit être mis sur l'accompagnement pour « mieux construire », à travers notamment le transfert de compétence, la mise à disposition de matériaux et moyens de construction locaux. Il s'agit aussi d'appuyer des activités d'adaptation aux changements climatiques ;

12 Gouvernement du Burkina Faso « Plan de contingence Multirisque de préparation et de réponse aux catastrophes », p18

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? La Direction Générale de la Météorologie doit être incluse dans les acteurs clés du RRC afin qu'elle puisse déterminer ses rôles, responsabilités et attentes dans le circuit institutionnel existant.

? Faire des investissements importants dans l'acquisition du matériel et équipements pour les acteurs clés (les pompiers, la Météo, le CONASUR, la DGPC et les collectivités territoriales/locales).

? Le Ministère de l'habitat et de l'Urbanisme doit veiller à l'application stricte des règles dans les domaines de l'aménagement urbain.

L'enquête menée auprès des ménages sinistrés a permis d'avoir leur point de vue sur les mesures de prévention à adopter. A cet effet 72% des chefs de ménages interrogés exhortent le gouvernement au renforcement des aménagements urbains en veillant au curage des réseaux d'assainissement existants et à la densification pour faciliter l'écoulement des eaux de pluie, notons qu'il est aussi de la responsabilité de la population d'adopter des comportements positifs en matière d'urbanisme et de protection de l'environnement. Certains ménages (15%) suggèrent que des campagnes de sensibilisation sur les risques de catastrophes naturelles soient organisées surtout dans les zones non loties ou nouvellement loties et aussi sur tout le territoire (à cet effet des spots publicitaires sont diffusés à la télévision par le Ministère de l'Environnement et du développement durable). D'autres ménages (13%) suggèrent également que le gouvernement procède à une délocalisation effective des populations des zones inondables ou que des sanctions soient imposés aux populations pour l'entretien des caniveaux. D'après les résultats de cette même enquête, au titre d'une meilleure gestion future d'éventuelles inondations, 40% des ménages soutiennent que des sites adaptés (déjà viabilisés) soient dégagés pour reloger les sinistrés d'inondations. 21% des ménages suggèrent qu'il y'ait plus de transparence dans la gestion en mettant en place lors des sinistres, des comptes bancaires spéciaux pour y loger les fonds destinés à la gestion pour éviter les malversations financières. Au niveau de la gestion des inondations, les suggestions concernent plus l'aménagement de sites adaptés pour le relogement, la gestion efficace des ressources financières allouées aux sinistrés.

PPge33

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CHAPITRE III : IMPACT DE L'INONDATION DU 1ER SEPTEMBRE 2009 SUR LE BIEN-ETRE DES MENAGES

Cette partie va se focaliser sur l'évaluation de l'impact de l'inondation du 1er septembre 2009 aussi bien sur les agrégats macro-économiques du pays en général que sur les conditions de vie des ménages sinistrés. Nous allons d'abord présenter la situation socio-économique du Burkina Faso avant l'inondation avant de procéder à la description de l'inondation en question.

I. Situation socioéconomique du Burkina Faso en 2008

Le territoire du Burkina Faso s'étend sur une superficie de 274 222 km2. Selon les données du quatrième RGPH de 2006, la population résidente au Burkina Faso s'élevait à 14 017 262 habitants en 2006 dont 52% de femmes et 48% 13d'hommes. Cette population s'accroît à un taux annuel moyen de 3,1%. 22,7%14 de la population burkinabè vit en zone urbaine, et près de la moitié de cette population urbaine vit dans la capitale Ouagadougou.

Le Burkina Faso est un pays doté de très peu de ressources naturelles. Les principales activités économiques qui y sont menées sont l'agriculture et l'élevage. L'agriculture occupe plus de 80% de la population active et contribue pour environ 30% au PIB). Le secteur des services domine l'activité économique avec une part contributive de près de 45%.Le secteur de l'industrie, encore embryonnaire, ne contribue que pour 20% environ du P11B.

Le Burkina Faso présente une balance commerciale structurellement déficitaire. En 2008, le déficit s'est nettement aggravé de 40%, en liaison avec une baisse des exportations de 45,2%. En effet son solde commercial accusait un déficit de l'ordre de 681,75 milliards de FCFA en cette même année. Les transferts privés ont progressé en moyenne de 32,8% par an entre 2004 et 2007. En 2008, ils n'ont augmenté que de 2,9%. Les finances publiques quant à eux, sont caractérisées par une part importante des dons dans les ressources budgétaires. L'Aide publique au développement (APD) représentait 55,2% des ressources propres et 7,2%15 du P11B en 2008.

Le coton reste son principal produit d'exportation et a contribué à environ 40% de ses recettes de l'extérieur. Cette dépendance vis-à-vis du coton rend son économie fragile en raison des fluctuations

13INSD,(2010)

14 INSD, (2008) 1515 PNUD (2010)

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des cours mondiaux du coton et de la concurrence face aux cotonculteurs subventionnés des pays avancés.

Face à cette dépendance forte des échanges extérieurs à un seul produit, de nombreuses initiatives ont été prises pour une diversification de l'économie d'exportation mais peinent jusque-là à changer la donne. Toutefois, en 2008, le regain d'activité au niveau de l'exploitation minière avec la mise en exploitation des mines d'or de Nana( Boucle du Mouhoun), de Kalsaka (province du Yatenga) et de Taparko (province du Namentenga)a permis à l'or non monétaire16d'occuper la seconde place en matière de recette totale d'exportation avec une part contributive de 30%.

Figure 4 : Poids du coton et de l'or non monétaire dans le Top 10 des exportations du Burkina en 2008

graine de sésame

6%

or non
monetaire

30%

autres
produits
exportés
17%

coton

47%

Source : INSD, 2010

Au Burkina Faso, les effets des crises, financière et alimentaire se sont manifestés par une forte inflation en 2008 (10,7%)17 et un ralentissement de la croissance par rapport aux prévisions initiales. Le produit intérieur brut du pays a connu une croissance estimée en terme réelle à 5,2% avec un P11B par habitant évalué à 250 830 FCFA et un P11B réel estimé à 3 646,9 milliards de FCFA en 200818. L'indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) s'est établi largement au-dessus de la norme communautaire (< 3%). En effet, le taux d'inflation est ressorti à 10,3% en 2008 contre -0,3% en 2007.

16 L'or à l'exclusion des minerais et concentré d'or

17 PNUD, 2010

18 INSD « Situation du commerce extérieur du Burkina Faso, 2008 », p 9

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Tableau 5: Evolution du taux de croissance réel du PIB du Burkina de 2003 à 2008

Années

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Taux d'inflation
(IHPC)

2

-0.4

6.5

2.3

-0.3

10.3

Evolution du PIB
(en terme réel en%)

8

4.6

7.1

5.5

3.6

5.2

Source : Comité de Prévision et de Conjoncture (DGEP/DPAM, 2008)

Le pourcentage de pauvres était de 46% en 2003 avec un seuil de 82 672 FCFA (INSD, 2003) contre 44% en 1994 soit une progression de 2%. Il ressort aussi que la pauvreté est essentiellement rurale, mais la pauvreté urbaine s'est aussi aggravée entre 1994 et 2003 en passant de 10% à 20%, soit un doublement, ce qui est probablement due à un fort exode rural qui a grossi la population urbaine, sans que des emplois rémunérateurs ne soient créés. Ces chiffres montrent la difficulté pour le Burkina Faso d'avancer vers l'atteinte de la première cible des OMD19. Dans l'ensemble le taux de chômage a connu une faible diminution de 1994 à 2003 en passant de 2,6% à 2,4%. Cependant on constate un bond spectaculaire de ce taux atteignant 4% en 2005.De façon général le chômage est très faible en milieu rural (2%) par rapport au milieu urbain (13%)20.

L'habitat au Burkina Faso se caractérise par une prédominance des murs en banco et des toitures en tôles métalliques. La plupart des occupants de logements en sont propriétaires et la location est plus développée en milieu urbain qu'en milieu rural. Les biens possédés par les ménages (terres, bétail, voiture, mobylette, radio, etc.) constituent un indicateur de bien-être. La possession de ces biens permet d'apprécier les conditions de vie des ménages. L'accès à l'eau potable s'est amélioré à travers la construction d'ouvrages hydrauliques de l'opération Saga, etc. En effet, en matière d'approvisionnement en eau potable et assainissement, le taux d'accès en milieu urbain est de 74% pour l'eau et de 22% pour l'assainissement et celui en milieu rural est de 54% pour l'eau et 10% pour l'assainissement en 2008. Ce secteur fait cependant face à plusieurs défis: (i) la rareté des ressources en eau, (ii) une faible capacité du sous-secteur rural, (iii) la forte croissance de la population urbaine, (iv) le progrès inéquitable entre l'eau et l'assainissement.

19 Eliminer l'extrême pauvreté et la faim

20 INSD (2003)

PPge36

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Au niveau des moyens de subsistance des ménages, le revenu par tête d'habitant était de 430 Dollars US en 2005, ce qui est en deçà de la moyenne des pays à faible revenu qui était de l'ordre de 590 Dollars21. Selon une étude du Ministère de l'habitat et de l'Urbanisme en 2008, le secteur informel est un des secteurs qui procurent les revenus à la plupart des ménages sans emplois rémunérés. A Ouagadougou, le secteur informel est le plus grand pourvoyeur des revenus urbains des ménages et 46,7 % des ménages pauvres ont comme activité principale, l'agriculture et l'élevage même étant en ville.

II. Description et causes de l'inondation du 1er septembre 2009

1. Description

Le 1er septembre 2009, des pluies diluviennes se sont abattues sur le Burkina Faso, causant d'énormes dégâts et des pertes en vies humaines. Les pluies ont affecté 11 régions sur les 13 que compte le pays. Les régions du Centre (confère figure 5) et du plateau central, notamment la capitale Ouagadougou a été la plus touchée avec une hauteur d'eau d'environ 263,3 mm enregistrée en douze (12) heures. Il y a été estimé environ 110 300 personnes à Ouagadougou (CONASUR, 2009) touchées par l'inondation dont 60 000 sans-abris logés dans 93 sites d'accueil provisoires (écoles, lieux de cultes, formations sanitaires et autres édifices sociaux) dans les cinq (05) arrondissements de la ville de Ouagadougou. Les secteurs 11, 12, 17, 18 et 19 ont été fortement touchés (quartiers Dapoya et Tanghin).

Dans les différents arrondissements de la ville, l'arrondissement de Boulmiougou a été celui qui a connu le plus fort taux de ménages sinistrés. En effet le ratio de sévérité de l'inondation y est assez élevé (40.8%).22

21 PDNA (2009)

22 C'est le rapport entre la population sinistrée de la zone sur l'ensemble de la population totale sinistrée

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Figure 5 : Répartition des sinistrés de la région du centre

Nongr Massom

Villages

Boulmiougou

Bogodogo

Baskuy

50000

45000

Titre de l'axe

40000

35000

30000

25000

20000

15000

10000

5000

0

KADIOGO CENTRE

Ouagadougou

Nioko

Tingandogo

Saonré

Komsilga Saaba

Sigh Noghin

Légende : bleu= Total sinistrés. Rouge= Nombre de ménages

Source : construit par l'auteur à partir des données du CONASUR (2009)

L'intérieur du pays n'a pas été non plus épargné. En effet, soixante-dix mille quatre-vingt-six (70 086) autres personnes sinistrées ont été victimes d'inondations dans dix (10) autres régions de l'intérieur, ce qui donne un ensemble de cent quatre-vingt mille trois cent quatre-vingt-six (180 386) 23personnes sinistrées pour les onze (11) régions sinistrées.

La majorité des sinistrés étaient des femmes et des enfants ayant subi des conséquences dommageables notamment psychologiques.

2. Causes de l'inondation du 1er Septembre 2009

Selon le rapport du Conseil de Gestion des secours d'urgence (COGESUR) mis en place par décret le 16 Octobre 2009 ,chargé de la gestion de cette inondation, l'inondation du 1er septembre serait due à deux facteurs, humains et naturels :

? Au titre des facteurs humains, l'occupation anarchique des zones inondables et des zones de servitudes par des habitations, des aménagements ou des installations inappropriées a été l'un des facteurs déterminant à l'exposition des populations aux risques d'inondation. Il faut noter que la précarité de l'état initial de l'habitat a constitué un facteur aggravant

23SP/CONASUR « rapport d'activité 2009 », page 2

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dans la chute des constructions et l'absence et le dysfonctionnement des réseaux de drainage et d'évacuation des eaux n'ont pas facilité l'écoulement de l'eau ;

? Au titre des facteurs naturels, la récurrence des inondations ces dernières années est une conséquence directe des changements climatiques qui se manifestent. La grande quantité d'eau tombée dans la nuit du 31 aout au 1er septembre 2009 (263 mm) en très peu de temps come énoncé précédemment a été le facteur déclencheur de cette catastrophe.

III. Impact de l'inondation

L'inondation du 1er septembre 2009 a engendré d'importants dommages directs ainsi que des pertes indirectes significatives. Les dommages directs (destruction complète ou partielle) ont affectés les immobilisations et les stocks (y compris les produits finis, les produits en cours de transformation, les matières premières, les matériaux et les pièces détachées). Cette catégorie englobe essentiellement les dommages subis par les actifs au cours de la catastrophe. Quant aux pertes indirectes, il s'agit essentiellement des flux de biens et services (exprimés en valeurs courantes) qui n'ont pas été produits ou livrés au cours de la période qui démarre après la catastrophe et qui peut se prolonger jusqu'à la réhabilitation et la reconstruction.

Ces pertes indirectes sont dues aux dommages directs subis par la capacité de production et les infrastructures sociales et économiques.

Les estimations des effets macroéconomiques représentent plutôt une façon complémentaire d'évaluer les dommages directs et les pertes indirectes, sous un angle différent. La quantification des effets macroéconomiques s'effectue généralement au niveau de l'économie nationale dans son ensemble.24

1. Synthèse des dommages et des pertes causés par l'inondation du 1er Septembre 2009

Au titre des dommages directs et des pertes indirectes, une étude réalisée par le PNUD, en collaboration avec le gouvernement burkinabè et la banque mondiale(PDNA,2009) a permis d'obtenir une estimation sectorielle des dommages et des pertes occasionnés par l'inondation sur l'ensemble du territoire.

Les dommages directs sont perçus comme étant la destruction totale ou partielle des ressources durant les évènements, mesurés en unités physiques et évalués aux coûts de remplacement. .Les pertes représentent la production de biens et services qui ne pourront être fournis, la hausse des coûts de fonctionnement et de production, et le coût des activités d'aide humanitaire. .Les dommages les plus

24CEPALC, Manual for the estimation of the socio-economic effects of natural disasters, Santiago de Chile, 2004.P16

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importants portent sur les secteurs sociaux, surtout sur le secteur infrastructure. Par contre, les pertes les plus significatives sont concentrées sur les secteurs productifs, en particulier l'agriculture et l'industrie. Le caractère urbain d'une grande partie de la zone affecté a eu aussi comme conséquences des pertes pour le petit commerce.

1.1. Les secteurs sociaux

Selon le rapport sur l'évaluation sectorielle, les secteurs sociaux touchés par l'inondation couvrent l'habitat, la santé et l'éducation.

L'Habitat:

S'agissant de l'habitat, ce sont 42 358 constructions qui se sont écroulées sur l'ensemble du territoire. Les destructions sont principalement concentrées à Ouagadougou avec 78,6% des constructions écoulées. La majorité des logements détruits par les inondations est localisée dans les zones d'habitation précaire inondées (67% des logements sinistrés).De plus 99% des constructions sinistrées et écroulées ont été construites en banco dont une bonne partie dans les zones inondables. Les dommages des inondations dans le secteur du logement sont énormes avec une valeur estimée à environ 10 milliards de F CFA. Les pertes enregistrées dans ce secteur après les inondations se rapportent aux dons cumulés pour le relogement d'urgence, les pertes pour le relogement temporaire, les pertes de loyer (par mois), les pertes pour appui aux locataires et les pertes pour l'approvisionnement en eau potable et assainissement. L'ensemble de ces pertes a été évalué à près de 12 milliards de FCFA.

Santé

Le secteur de la santé a été fortement touché par les inondations du 1er septembre. A ce niveau, c'est la ville de Ouagadougou qui a encore subi les plus importants dommages dans les infrastructures entrainant une rupture ou une perturbation des services offerts aux patients. Plusieurs services ont été affectés à des degrés divers, aussi bien au niveau des soins que de l'administration. Au total, 20 structures publiques de santé et 2 privées ont été touchées à plus de 80% dans leur fonctionnalité. L'Hôpital national Yalgado Ouédraogo a été touché à plus de 90% de sa fonctionnalité dans 11 de ses services. Les dommages subis par le secteur de la santé se rapportent aux équipements et consommables de bureau, aux consommables biomédicaux et médicaments (immédiats) ainsi qu'aux

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infrastructures qui ont été partiellement ou totalement détruites. L'ensemble des dommages a été estimé à 12 milliards de FCFA.

Les pertes subies concernent les structures qui ont connu des dommages. Ils se situent à différents niveaux. En effet, les structures touchées ont réalisées des pertes en recettes, qui traduisent les chiffres d'affaires non réalisés par l'ensemble des structures de soins (publique, privé, collectivité) évaluées à 104 millions de FCFA (environ 14%). Les structures publiques quant à eux, concentrent 56% (58 172 522 FCFA) des pertes de recettes, contre 40% (42 241 555 FCFA) aux structures privées et 4% à la municipalité. Il y a eu également des pertes liées aux coûts des achats extraordinaires d'antigènes qui ont été évaluées à 7 950 000 FCFA, à peine 1% de l'ensemble des pertes. Ces pertes ont été exclusivement réalisées par l'état. Les pertes relatives aux coûts additionnels pour patients transférés sont les plus importantes, évaluées à 614 millions FCFA (environ 84%). Enfin, concernant les pertes liées aux coûts de prévention des maladies sexuellement transmissibles elles ont été de 9 975 000 FCFA (environ 1%). Elles ont été complètement à la charge de l'état au niveau des structures endommagées.

Education

Le secteur de l'éducation a été également touché au niveau de plusieurs volets : infrastructurel, équipement, pédagogique et le volet social à travers la destruction des vivres des cantines scolaires. Les dommages portent essentiellement sur la destruction de toiture, la chute de mur, la destruction de fournitures scolaires et de matériels didactiques ainsi que le mobilier scolaire fortement détérioré. Au niveau de l'enseignement secondaire et supérieur, les dommages enregistrés sont estimés à 1 064 404 982 FCFA pour ce qui est des établissements publics. L'ensemble des dommages sur ce secteur a été évalué à 3,6 milliards de FCFA.

Les pertes au niveau de ce secteur sont difficilement quantifiables. Au nombre des pertes, on peut citer la déperdition scolaire due au mouvement des ménages qui influent sur le système éducatif. A ces effets, il faut ajouter que les écoles les moins touchés ont servi de lieux d'hébergement pour les sinistrés aux premières heures de la catastrophe entrainant des retards accusés dans l'exécution des programmes scolaires.

1.2. Les secteurs productifs

Les inondations du 1er septembre ont entrainés d'importants dommages dans les secteurs productifs, notamment dans celui de l'agriculture et du commerce.

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Au niveau de l'agriculture:

Ce sous-secteur de l'économie du pays a été durement éprouvé par les inondations. Les pluies diluviennes ont provoqué la destruction d'ouvrages hydro agricoles, des inondations de superficies agricoles entrainant la perte d'importantes productions en cours, des destructions de stocks alimentaires, d'intrants et de moyens de travail. Elles ont également touchées plusieurs services techniques du ministère en charge de l'agriculture et de l'environnement.

Environ 22 200 ha25 de superficies inondées ont été inventoriés de façon exhaustive sur toute l'étendue du territoire dont 7.129 ha (32%) consacrées aux productions céréalières et 330 ha (2%) aux cultures maraichères. Sur l'ensemble des superficies inondées, plus de 2 000 ha de superficies aménagées aux abords et avals des barrages (environ 9%) ont été touchées. Des infrastructures du Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (MAHRH), du Centre National de Semences Forestières (CNSF) ont également été endommagées. Le coût global des dommages est estimé à 8 400 000 000FCFA. Concernant les ouvrages hydro agricoles, les pluies diluviennes ont entrainées la dégradation/détérioration de digues et / ou de déversoirs, le charriage de matériaux terreux et végétaux provoquant un envasement prématuré de cuvette, la détérioration voire la destruction de réseau d'irrigation. Le coût global (valeur de remplacement) des dommages directs du sinistre sur les barrages hydro agricoles est estimé à environ 6 900 000 000FCFA. Le plus important dommage a été la rupture totale de la digue du barrage de Saaba, dans la province du Kadiogo dont dépendent 2 022 producteurs agricoles. Concernant les centres de recherches agricoles et services techniques du MAHRH, leur localisation en zones vulnérables (Situés entre la forêt classée Bangr-Wéogo et le canal de Wemtenga et juste en aval du barrage N° 3) a occasionné d'importants dommages.

Le CNSF a subi des dommages évalués à 302 217 500 FCFA. S'agissant des plantations détruites, ce sont deux (02) ha de papayers et 23,5 ha de bananiers qui ont été emportées par les eaux à Bagré, d'une valeur approximative de 25 500 000 FCFA. Des pertes de plantations de bananiers ont également été signalées à Saaba mais aucune indication sur les superficies n'est disponible.

Les pluies diluviennes du 1erseptembre ont entrainé d'importantes pertes dans le secteur agricole suite aux pertes importantes de productions en cours et de certaines productions futures. L'ensemble des 22 200 ha inondées sur l'étendue du territoire ont entrainé la perte totale ou partielle de productions évaluées à 6 650 000 000de francs CFA. Pour la seule ville de Ouagadougou et ses environs, l'inondation de 330 ha de cultures maraîchères avec une production estimée à 6 500 tonnes de légumes ont produit des pertes de 650 000 000 FCFA (soit environ 11% des pertes nationales). Les

25 MAHRH (20010)

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pertes de productions futures ont été estimées à 1 239 900 000 FCFA. Les pertes globales au niveau des productions agricoles (présentes et futures) ont été estimées à 7 900 000 000 FCFA.

Les sous-secteurs de l'élevage et de la pêche ont également été touchés à travers des destructions totales ou partielles d'infrastructures de production. La valeur de l'ensemble des dommages du sous-secteur de l'élevage n'est pas estimée. Les dommages d'animaux connus ont été estimés à 14 700 000 FCFA26.

Concernant précisément la pêche, l'inventaire des dommages disponibles concerne essentiellement des infrastructures publiques, en l'occurrence les stations piscicoles de Ziga et Bazèga. Au niveau de ces stations piscicoles, les dégâts ont entrainés la dégradation de 68 digues d'étangs d'une valeur de 47 000 000 FCFA. Les dommages de stock aquacoles sont estimés à 27 000 000 FCFA. L'ensemble des dommages enregistrés au niveau des stations piscicoles s'élève à 74 000 000 FCFA.

Industrie et commerce :

Dans le domaine du commerce et de l'industrie, ce sont des activités diverses qui ont été affectées, au nombre desquelles des hôtels, des entreprises de vente de cycles, de matériel électroménagers, de véhicules d'occasion, des compagnies de transport. Ces entreprises ont soit subis des dommages sur leurs marchandises ou sur leurs moyens de production.

Dans le domaine du commerce général, le secteur informel a été particulièrement touché, avec la destruction partielle ou totale d'étalages, de petites boutiques, d'équipements de production artisanale, de stocks de produits/marchandises et de trésorerie.

L'évaluation partielle des dommages subis est estimée à 2 155 830 000 FCFA27. Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) et les grandes sociétés enregistrent environ 65% des dommages, les sociétés de transport enregistrent environ 35%28 . Les pertes ont été essentiellement enregistrées dans le secteur du commerce. Ces pertes concernent essentiellement des pertes d'exploitations liées à une interruption ou baisse des ventes ou prestations régulières des unités économiques touchées. Les entreprises touchées ont également des augmentations de charges de fonctionnement, nées des travaux d'évacuation des eaux et de nettoyage après les inondations. L'ensemble des pertes évalué ont été estimées à 1 260 000 000 FCFA29. Ces pertes restent partielles et concernent uniquement les pertes sur chiffres d'affaires des principales unités économiques affectées identifiées.

26 FAO (2009)

27 PDNA (2009)

28 PDNA (2009)

29 PDNA (2009)

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1.3. Le secteur infrastructure

Ce secteur regroupe le sous-secteur des transports, des infrastructures de drainage, des bâtiments et équipements publics, des moyens de transport (publics et privés), de l'eau et l'assainissement, de l'énergie et des autres infrastructures

Infrastructures de transport

Le secteur des infrastructures a enregistré d'importants dommages, globalement estimés 8 600 000 000 FCFA30. Les plus importants dommages ont été subis par les infrastructures de transport, notamment au niveau de la voirie et des routes. L'ensemble des dommages a été estimé à 4 900 000 000 FCFA31, représentant 94%de l'ensemble des dommages subis dans le secteur. L'ensemble de ces dommages relève du secteur public.

Les pertes enregistrées dans le secteur des infrastructures sont relativement faibles, comparées aux dommages. Les pertes totales (reforme) partielles estimées s'élèvent à 61 000 000 FCFA, dont 20 000 000 (environ 1/3) pour le compte privé.

Les pertes estimées concernent les bâtiments et les moyens de transport. Les plus importantes pertes ont été relevées au niveau de la Direction Générale des Transports Terrestres et Maritimes (DGTTM) à hauteur de 40 000 000 FCFA ( environ 2/3) pour l'arrêt et le ralentissement pendant plusieurs jours d'offres de plusieurs services (permis de conduire, cartes grises, examens de code...). Pour les moyens de transport, les pertes ont concerné la Société de transport SOTRACO, les taxis et quelques importateurs de véhicules d'occasion qui ont vu leur activité s'arrêter ou ralentir à la suite du sinistre du premier septembre. Le total des pertes est estimé à 21 000 000 FCFA32.

Energie

L'ensemble des dommages subis ont été évalués à 464 500 000 FCFA, entièrement localisé à Ouagadougou. Le réseau de distribution a subit les plus importants dommages évalués à 239 000 000 FCFA33, soit environ 51% de l'ensemble des dommages subis. Les dommages subis par le sous-secteur électrique ont été suivis de pertes de chiffre d'affaires par la SONABEL, consécutives à la baisse de l'offre de service aux premières heures de l'inondation et l'arrêt de la demande au niveau

30CONASUR (2009 b)

31 CONASUR (2009 b)

32 CONASUR (2009 b)

33 M F (2010)

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de certains ménages et services publics. Ces pertes qui sont assez complexes à évaluer ne sont pas encore disponibles. Des pertes supplémentaires liées à l'accroissement des dépenses de fonctionnement dues aux dépenses d'évacuation et de nettoyage des eaux ont également été enregistrées par la nationale d'électricité. Ces pertes ont été évaluées à 14 400 000 FCFA dépensés dans l'achat de consommables de nettoyage et de paiement de main d'oeuvre.

Eau et assainissement.

L'estimation des dommages causés par la pluie diluvienne du premier septembre dans le secteur de l'eau et de l'assainissement s'élève au total à 1 311 746 322 FCFA34.Ces dommages ont été enregistrés au niveau de l'ONEA à travers les stations de traitement, des infrastructures d'assainissement (réseaux d'égout), des latrines et douches individuelles des ménages sinistrés et au niveau des infrastructures de gestion des déchets solides.

L'ensemble des pertes enregistrées dans le secteur de l'eau potable et l'assainissement consécutives au sinistre du 1er septembre est estimé à 1 031 736 813 FCFA. Ces pertes comprennent les couts des opérations de curage qu'il a fallu engager d'urgence pour enlever les amas de dépôts ayant obstrué l'écoulement des eaux dans les collecteurs principaux, ainsi que le curage des caniveaux afin d'accélérer le retrait des eaux dans les zones inondées.

La mission a conclu que les inondations ont causés des dommages d'environ 47 000 000 000 CFA35, des pertes d'environ 15 000 000 000 CFA et des besoins en construction, reconstruction et de relèvement d'environ 125 000 000 000 CFA

34 MAHRH (2010)

35 PDNA (2009)

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Tableau 6: Synthèse des dommages causées par l'inondation du 1er septembre 2009 au Burkina Faso (en millions de FCFA)

 

dommages

pertes

Total

Infrastructure

6943

1142

8085

 

Transport

5181

61

5242

Eaux et assainissement

1312

1032

2344

Energie

450

49

499

Secteurs sociaux

25237

2315

27552

 

Logement et urbanisation

10489

1586

12075

Santé

12213

729

12942

Education

2534

 

2534

Secteurs productifs

13680

11575

25255

 

Agriculture, élevage, pêche

1532

7893

9425

Barrages et drainage agricoles

6889

 

6889

Commerce et industrie

5259

3682

8941

Environnement

1543

95

1638

Total

47 403

15 127

62 530

 

Source: construit à partir des données de l'évaluation sectorielle

Comme le démontre le diagramme suivant, les secteurs sociaux ont été les plus durement touchés (avec 44 % du total des dommages), suivis par les secteurs productifs (40 %), le secteur Infrastructures (13 %) et l'environnement (3 %).

Figure 6; Répartition sectorielle des dommages engendrés par l'inondation du 1er septembre 2009

40%

3%

13%

44%

secteurs sociaux

Secteurs productifs

Environnement

Infrastructure

Source : Construit par l'auteur à partir des données de l'évaluation sectorielle (PDNA, 2009)

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Une caractéristique importante de la composition des dommages et pertes est la propriété d'origine des secteurs touchés. Les dommages puisqu'il s'agit de l'infrastructure (voirie, barrages, centres de santé) appartiennent au secteur public tandis que les pertes se concentrent dans le secteur privé (les pertes sont plus individuelles). Mais, puisqu'il s'agit des groupes à moindre ressources, sans capacité de se relever par eux-mêmes, cela pose aussi un besoin d'investissement et de transferts de ressources du gouvernement vers les sinistrés.

Figure 7: Répartition des dommages par appropriation

80%

20%

privé public

Source : Construit par l'auteur à partir des données de l'évaluation sectorielle (PDNA, 2009)

Figure 8: Répartition des pertes par appropriation

13%

87%

privé public

Source : Construit par l'auteur à partir des données de l'évaluation sectorielle (PDNA, 2009)

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2. Les effets macroéconomiques de l'inondation

A l'issue de l'évaluation, il s'est avéré que l'effet le plus néfaste est observé dans le secteur productif (agriculture, commerce et industrie), suivi des secteurs de l'infrastructure et des services sociaux.

2.1. Contexte général

Les inondations du 1er septembre 2009 sont intervenues dans un contexte de crise financière globale où l'économie du pays était fragilisée par un affaiblissement de la demande mondiale de coton36. Avant le sinistre, les prévisions des performances économiques du Fonds Monétaire International et du Ministère de l'Economie et des Finances avaient été révisées au cours de l'année 2009 et prévoyaient une baisse des revenus à l'exportation du coton suite à une rétraction de la demande globale à court et moyen terme. Le scénario de base de l'évaluation de l'impact macro-économique de l'inondation du 1er septembre 2009 se porte sur les simulations faites en Juillet 2009, avant la survenue de l'inondation et celles de Décembre 2009, après l'inondation. L'approche retenue consiste à isoler, céteris paribus, l'impact de l'inondation, des effets de tout autre choc externe (crise alimentaire, financière internationale ou pétrolière) sur les agrégats macroéconomiques du Burkina Faso. Cet exercice se propose ainsi de capturer l'impact de l'inondation du 1er septembre 2009 sur l'ensemble de l'économie Burkinabè.

2.2. Impact de l'inondation du 1er Septembre 2009 sur la croissance économique

La baisse occasionnée par les inondations en 2009 sur le taux de croissance économique de 2009 est estimée à 1,4%, ramenant le taux de croissance économique à 1,8% 37(confère annexe 4). Le total des dommages représente en lui-même un montant élevé mais c'est en le remettant dans le contexte national que l'on comprendra mieux son impact sur le développement économique et les conditions de vie des populations. Les dommages totaux représentent 1,7% du PIB national et un peu plus de 20 % des recettes d'exportations du pays de l'année précédente (2008). Répartis dans tous les secteurs de l'économie, les dommages les plus importants sont intervenus dans les secteurs productifs surtout au niveau du secteur primaire entrainant une baisse de la valeur ajoutée de ce secteur de 5,65% par rapport aux projections sans l'inondation pour l'année 2009.L'agriculture vivrière pratiquée par les ménages a titre de consommation a connu une baisse de sa valeur ajoutée de 12,88% par rapport aux

36 Ministère de l'Economie et des finances (2010)

37 DGEP/DPAM « simulations de l'IAP » juillet, décembre 2009

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projections antérieures. La production céréalière estimée à 350 142,4 FCFA avant l'inondation est passée à 299 424,9 FCFA après l'inondation. Le sous-secteur du commerce, gravement touché par l'inondation suite à la destruction des biens des petits commerçants, a connu une baisse de sa contribution à la croissance du PIB de 2009 de 5,5%38. La majeure partie des investissements pour la réhabilitation étant planifiée pour 2010 (62 420 870 643FCFA), un taux de croissance légèrement inférieur aux projections initiales du Ministère de l'économie et des finances a été enregistré pour cette année. Les activités de reconstruction immédiates ont eu un impact positif sur la croissance économique pendant les deux premières années de reconstruction, ce gain en taux de croissance est estimé à 0,37% du PIB en 2010 et 0,39% du PIB en 2011 (confère annexe 5).

Les inondations de 2009 n'auront pas eu d'impacts significatifs sur les finances publiques de l'état et n'ont pas changé la situation fiscale du gouvernement en terme de baisse de recettes fiscales. Les secteurs formels pourvoyeurs de recettes n'ont pas été affectés par l'inondation et une bonne partie de l'activité économique touchée se trouve dans le secteur informel, échappant aux circuits de perception de l'administration centrale. Cependant la détermination de l'impact sur les finances des collectivités locales aurait permis d'estimer les pertes au niveau de la perception des taxes locales. Ces pertes correspondent principalement aux taxes non-perçues sur les marchés, gare routières, gare des taxis, et autres activités informelles de commerce (équipements économiques inondés/problèmes pour effectuer la collecte). Cela n'a pas été possible par manque de données.

Les travaux d'urgence sur l'inondation ont générés des dépenses additionnelles pour le gouvernement. Le coût total des besoins a été estimé à 125 537 813 935 FCFA39. Ces besoins ont été financés à hauteur de49 260 000 FCFA par le budget national. Le déficit du compte courant (dons inclus) a augmenté de 5.8% du PIB par rapport aux projections pré- inondation du Ministère de l'Economie et des Finances.

Comme pour le secteur fiscal, l'impact de l'inondation sur le secteur extérieur n'a pas été significatif.

2.3. Impact de l'inondation du 1er septembre 2009 sur les conditions de vie des ménages

L'inondation du 1er septembre 2009 n'a pas eu beaucoup d'incidences négatives sur les agrégats macroéconomiques du Burkina Faso en général. Ceci s'explique d'autant par le fait que l'ampleur des dommages et pertes (qui se concentrent surtout au niveau des secteurs sociaux) ne représente qu'une partie insignifiante par rapport à la taille de l'économie Burkinabè en général. Cependant l'impact sur les conditions de vie de la population est significatif.

38Ministère de l'Economie et des Finances (DGEP/DPAM) (2009) 39Ministère de l'Economie et des Finances (2010)

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Cette section est destinée à décrire les effets de l'inondation sur les conditions de vie des ménages sinistrés par l'inondation du 1er septembre en s'appuyant sur l'analyse des données de notre enquête terrain effectuée auprès des chefs de ménages sinistrés relogés sur la trame d'accueil de Yagma.

2.3.1. Caractéristiques sociodémographiques et économiques des ménages enquêtés

Notre enquête a concernée au total 100 ménages sinistrés de la ville de Ouagadougou par la pluie diluvienne du 1er septembre 2009 et relogés sur la trame d'accueil de yagma. L'enquête a pris en compte, les sinistrés des cinq arrondissements (ancien découpage) de la ville de Ouagadougou. L'arrondissement de Boulmiougou regorge le plus de ménages enquêtés (43 ménages), suivi par celui de Bogodogo avec 33 ménages. Ceci est lié au fait que ces arrondissements sont proportionnellement les plus touchés par les inondations dans la ville de Ouagadougou.

Figure 9 : Répartition de l'échantillon de l'enquête par arrondissement

40

50

30

20

10

0

33

43

5

10

9

Bogodogo Boulmiougou Baskuy Nongr-massom Sigh-noghin

Arrondissement d'enquête

Source : données de l'enquête terrain 2014

Les femmes ont été les plus touchés par l'inondation et subissent la baisse des revenus. D'après les résultats de notre enquête, 56 % des populations touchées par l'inondation sont des femmes. D'une manière générale, la place des femmes dans le mécanisme de génération des revenus du ménage a pris de l'importance à Ouagadougou. En effet, leur rôle socioéconomique dans l'assurance des moyens de subsistance des ménages devient de plus en plus significatif, notamment dans les milieux défavorisés où les femmes sont plus actives dans le petit commerce, blanchisserie, la vente de bois et de charbon, la vente de vêtements d'occasion, et l'aide à domicile. L'étude révèle également que tous les chefs de ménages enquêtés ont un âge compris entre 20 et plus de 60 ans et

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les chefs de ménages les plus touchés par l'inondation ont un âge compris entre 30 et 39 ans. L'âge moyen des enquêtés est de 30 ans. La majorité des ménages enquêtés sont mariés, soit 71%, 12% sont célibataires, 11% sont veufs (veuves) et 6% sont divorcés. Les ménages sinistrés constituent des familles nombreuses en général : 39% des ménages sinistrés possèdent des membres compris entre 6 à 8 personnes. Les chefs de ménages enquêtés ont un niveau d'instruction relativement bas : seulement 39% sont scolarisés. Parmi ces derniers, 28% ont un niveau primaire, 51% ont atteint le secondaire et 21% ont un niveau universitaire. L'enquête nous a révélé que avant le sinistre79% de ceux interrogés étaient des travailleurs du secteur informel, 16% du secteur formel et le reste, inactifs ou en quête de travail.

2.3.2. Les dommages subis lors de l'inondation (perçus par les enquêtés)

Il ressort de notre analyse que les dommages subis lors de l'inondation sont variés et à des degrés divers. Les enquêtés des arrondissements de Bogodogo et de Boulmiougou semblent avoir été les plus touchés par les différents types de dommages. Les ménages qui ont déclaré avoir enregistré le plus de pertes en vie humaines sont ceux de Bogodogo et de Boulmiougou selon respectivement 6% et 9%.

Sur les cinq arrondissements, les sinistrés de l'arrondissement de Bogodogo ont Dans chacun des 5 arrondissements d'enquêtes, la perte de logement a été subie par au moins 97% des enquêtés.

Tableau 7 : Répartition des dommages subis selon l'arrondissement de provenance(%)

Arrondissement
d'enquête

Pourcentage de répondants :

Décès

Blessés

Perte de
vivres

Perte
d'animaux

Perte de
logement

Perte
d'emploi

Perte de
matériels

Bogodogo

6

21

70

61

97

54

97

Boulmiougou

9

26

58

37

100

28

95

Baskuy

0

20

60

80

100

20

100

Nongr-maasom

0

0

56

56

100

44

89

Sig-Nonghin

0

0

40

10

100

40

80

Source : Données de l'enquête terrain, 2014

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2.3.3. Impact de l'inondation sur le revenu et les moyens de subsistance des ménages

Les conditions de vie des ménages affectés se sont fortement dégradées suite à l'inondation. Déjà vulnérables en temps normal, les enquêtes menées dans la zone ont révélé que les ménages affectés vivent dans une situation plus précaire après l'inondation. En effet, l'analyse de leurs stratégies à court terme face aux principaux problèmes engendrés par l'inondation révèle la précarité de la situation post-inondation. Aux termes de nos investigations, il ressort que certains ménages sinistrés ont dû renoncer de façon temporaire ou permanente à certains besoins vitaux, en moyenne sur ceux qui ont déclaré avoir mis en place une stratégie à court terme, 51% des ménages interrogés affirment avoir eu recours à un emprunt pour satisfaire leurs besoins vitaux. 19% ont déclaré avoir réduit le nombre de repas journaliers, 14% des ménages ont déclaré avoir vendu leurs biens personnels pour faire face aux besoins quotidiens de leurs familles, 10% des ménages ont dû retirer leurs enfants de l'école. Dans les arrondissements de Sig-Nonghin et de Nongr-maasom, les ménages ont plus été contraints à réduire le nombre de repas quotidiens selon respectivement 71% et 57% des répondants de ces arrondissements.

Tableau 8 : Répartition des ménages sinistrés selon le principal recours utilisé pour faire face aux besoins à court terme

Arrondissement d'enquête

Pourcentage de répondants :

Total

emprunt

Retrait des
enfants de
l'école

vente de
biens
personnels

Réduction du
nombre de repas
journaliers

autre

Bogodogo

54

11

15

15

4

100

Boulmiougou

60

13

17

3

7

100

Baskuy

100

0

0

0

0

100

Nongr-maasom

14

0

14

57

14

100

Sig-Nonghin

29

0

0

71

0

100

Total

51

10

14

19

6

100

Source : Données de l'enquête terrain, 2014

L'inondation du 1

er

septembre, en touchant les deux maillons clés pourvoyeurs d'emplois et

de revenus (l'agriculture et le secteur informel) à la majeure partie de la population, a causé la perte des principales sources de revenus de plusieurs ménages. La plupart des personnes ayant perdu leurs moyens de subsistance exerçaient leur activité au sein du ménage si bien que la destruction de l'habitat a affecté en général ces mêmes moyens de subsistance. Certains ménages avaient gardé des biens

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numéraires dans leur domicile qu'ils ont perdu dans les eaux. Ces ménages exerçaient au niveau du secteur informel notamment le commerce.

Les ménages agricoles et éleveurs affectés par l'inondation ont dû se rabattre sur de petites activités commerciales de survie comme le petit commerce de volailles, de produits de premières nécessité, qui peuvent juste assurer leur moyen de survie journalier. A l'issu de l'enquête, 53% des répondants qui affirment que leurs principales sources de revenus a changé déclarent s'être rabattu sur la vente du sable (la charretée est vendu à 750 FCFA) ou sur le manoeuvrage qui leur permettent juste de survivre (pendant une Journée), 19% exercent un petit commerce de marchandises, 15% se consacrent à la creusé des fosses. Cinq ans après l'inondation, la majeure partie des sinistrés n'ont pas encore pu reconstituer leur niveau de revenus d'antan.

A la suite de notre enquête, il en résulte que des difficultés demeurent toujours compte tenu du relogement des sinistrés sur la trame d'accueil de yagma. Cependant, l'accès à l'eau potable est la principale difficulté à laquelle font face les sinistrés issus des cinq arrondissements de la ville de Ouagadougou. 35% des ménages enquêtés font cas de cela. Les sources d'eau sont peu nombreuses et éloignés, en plus elles sont source de maladies telles que les diarrhées fréquentes auxquelles sont confrontés les consommateurs à cause de la qualité douteuse de cette eau (eau non potable). 29% des ménages enquêtés affirment être confrontés à des difficultés d'accès à un emploi rémunérateur dû à l'insuffisance d'infrastructures socio-économiques sur le site. 16% des ménages déclarent être plus pénalisés par l'éloignement de la ville et par le mauvais état des routes de liaison à la ville, qui ne leur permet pas de mener à bien leurs activités commerciales. 10% des ménages déclarent souffrir encore de la délocalisation sociale due à la migration. L'insécurité grandissante causée par le nombre élevé de chômeurs sur le site reste une préoccupation majeure pour certains ménages (6% des ménages sont de cet avis). 4% des chefs de ménages enquêtés, estiment que la difficulté majeure réside dans l'absence d'un marché sur le site ou dans l'absence d'électricité. Nous remarquons aussi que, particulièrement les sinistrés des arrondissements de Nongr-maasom et de Sig-Nonghin semblent être plus préoccupés par les difficultés d'accès à un emploi (respectivement 56% et 50%).

PPge53

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Tableau 9: Répartition des difficultés rencontrées selon l'arrondissement de provenance des sinistrés

Arrondissement d'enquête

Pourcentage de répondants

Total

Eloignement de la ville

Difficultés
d'accès à
un emploi

Difficultés
d'accès à
l'eau
potable

Délocalisation sociale

Insécurité

Autres

Bogodogo

21

24

27

18

3

6

100

Boulmiougou

16

21

39

7

12

5

100

Baskuy

20

40

40

0

0

0

100

Nongr-maasom

0

56

44

0

0

0

100

Sig-Nonghin

10

50

30

10

0

0

100

Total

16

29

35

10

6

4

100

Source: Données de l'enquête terrain, 2014

2.3.4. Propositions d'actions à mener pour l'amélioration des conditions de vie des ménages réinstallés à yagma

Les populations sinistrées semblent être satisfaites de la gestion effectuée par le gouvernement suite à l'inondation du 1er septembre, en effet 87% des répondants affirment être satisfaits compte tenu du fait qu'ils aient été relogés. Cependant cinq (05) années après le désastre, de nombreux défis majeurs restent à relever par l'Etat central, la société civile, les communautés à la base et les partenaires techniques et financiers pour permettre aux populations de lutter contre l'insécurité alimentaire et de recouvrer leurs revenus perdus.

Ces défis sont entre autre :

1. La poursuite de l'aménagement du site de yagma pour en faire un quartier d'avenir (infrastructures socio-sanitaires, éducatives, sécuritaires, assainissement, accès à l'eau courante, électrification)

2. La mise en oeuvre des mécanismes de relèvement économique des sinistrés du 1er septembre 2009 notamment par la création d'emploi.

3. La mise en oeuvre de programmes ciblés de réduction de la pauvreté.

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CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Dans ce travail de recherche, nous avons analysé l'impact socioéconomique des catastrophes naturelles (inondations) au Burkina Faso. L'objectif global était d'estimer l'incidence des inondations sur le développement au Burkina Faso. Partant de là, l'étude a été centrée sur la recherche d'éventuelles modifications de la situation sociale et économique du Burkina Faso suite aux inondations catastrophiques qui ont eu lieu le 1er septembre 2009.

Spécifiquement, il s'agissait :

- D'analyser la vulnérabilité du pays face aux inondations ;

- De Présenter et d'évaluer l'efficacité des dispositifs nationaux de gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso ;

- D'évaluer l'impact de l'inondation du 1er septembre 2009 sur le bien-être des ménages.

En effet, les inondations restent une préoccupation constante de l'état Burkinabè à travers leurs récurrences. La mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l'espace est la cause principale de ces inondations. En effet, il tombe plus de la moitié des précipitations annuelles en un trimestre dans la seule ville de Ouagadougou. A cela, s'ajoute le fort taux de croissance démographique que connait le qui exerce de fortes pressions, induisant l'installation des populations dans des zones inondables et soulignant ainsi l'épineux problème d'aménagement du territoire. Le risque d'inondation est très fort dans les zones très proches barrages, et faibles dans les zones éloignées. Dans la ville de Ouagadougou, la première zone à très forte vulnérabilité, couvre 5,65% de la superficie totale de la ville.

Au Burkina Faso le CONASUR est l'institution nationale, chargée de la prévention des risques de catastrophes naturelles et de la coordination des actions humanitaires avec l'implication des principales parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales. Les stratégies de prévention et de gestion mises en place sont quelque peu, insuffisantes. Le Gouvernement Burkinabè a élaboré et adopté en juillet 2007, le plan Multirisques qui prend en compte la problématique de la réduction des risques de catastrophes. Ce plan constitue le référentiel de toute intervention en matière de prévention et de gestion des catastrophes dans le pays.

En dépit de l'existence de ce plan et des efforts du gouvernement burkinabè et de ses partenaires, il s'avère nécessaire de renforcer les capacités des structures en charge de la gestion des catastrophes pour une réponse beaucoup plus rapide et concertée. Les défis en la matière sont d'ordre institutionnel, humain, matériel, technique et financier. L'accent doit être mis sur la préparation et

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la gestion préventive des catastrophes naturelles à travers des actions concrètes qui réduiront considérablement les risques. La nécessité de restructurer le CONASUR en renforçant ses capacités techniques, financières dans le but d'avoir une agence unique fédérative de toutes les interventions de gestions des crises au Burkina devrait aussi être érigé au rang des priorités. Les interventions d'urgence suite aux inondations du 1er septembre 2009 ont révélé une mauvaise coordination des secours d'urgence.

Il est difficile de dissocier les effets de la variabilité et des changements du climat de ceux des facteurs anthropiques. Cependant durant les quatre dernières décennies, les phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, vents de sable, pics de température) sont devenus plus fréquents et plus intenses et constituent, de ce fait, de vrais catalyseurs de la dégradation du milieu biophysique (Ministère de l'Environnement et du développement durable, 2006). Les Inondations, les vagues de chaleur ou de poussière, la sécheresse, la hausse de température, sont autant d'événements extrêmes qui se succèdent et font désormais partie du quotidien des humains et plus particulièrement des Sahéliens. Si les changements climatiques sont un phénomène global, il n'en demeure pas moins que leurs conséquences changent d'une région à l'autre. D'où la nécessité de s'adapter au contexte actuel. Au Burkina Faso, l'alternance d'inondations, de vagues de chaleur et de froids couplée au démarrage tardif des saisons et à la sécheresse montre des signes que le pays est en train de subir de plein fouet l'impact des changements climatiques.

Il urge donc que les changements climatiques soient pris comme des éléments devant figurer dans les stratégies, projets et programmes d'action mise en branle dans la perspective du développement communal. C'est dans ce contexte que les actions à privilégier dans le sens de l'adaptation au phénomène du Changement climatique sont :

? La sensibilisation des populations sur les Changements Climatiques et leurs implications sur l'économie urbaine ;

? la production des connaissances devant aider à gérer les conséquences des Changements Climatiques ;

? faire une bonne projection du climat futur sur le moyen terme (2025 par exemple) et long terme (2100) pour avoir une idée claire du climat futur de sorte à pouvoir simuler ses impacts sur les secteurs de base (offre en eau potable, santé, infrastructures) afin que les acteurs clés puissent élaborer des stratégies d'atténuation.

? équiper les services météorologiques et mettre les agents à la pointe des technologies, pour identifier les risques qui surviennent dans les zones périphériques à travers un système d'observation crédible quadrillant l'ensemble du pays.

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Au vu de tout cela les différentes stratégies nationales doivent aller dans le sens de :

- la protection et la sauvegarde de l'environnement en termes de gestion durable et rationnelle des ressources naturelles ;

- la gestion intégrée, rationnelle et durable des ressources en eau (zones humides...)

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BIBLIOGRAPHIE

OEuvres spécifiques

Bayala, L/Ariste, L., (2009). Monographie de la commune urbaine de Ouagadougou, Burkina Faso, 130p

Commission Economique Pour l'Amérique Latine et les Caraïbes, (2004). Manuel pratique d'évaluation des effets socioéconomiques des catastrophes naturelles, 407p.

DIA, A., (2007), Catastrophes liées à l'eau: impacts sur la société et l'environnement, Burkina Faso. Gbeassor, M., Kpatcha, E., (2006). Etude sur la vulnérabilité du Togo aux situations d'urgence.

Gbétoho Sokpoh, B., (2011). Expérience de la réponse de l'Union européenne à l'inondation de 2010 dans les régions de l'Est (province de la Gagna) et du Centre-Nord au Burkina Faso, Burkina Faso, 30p.

Hangnon, H., (2009). Risques naturels en milieu urbain : cas des inondations dans l'arrondissement de Nongr-maasom, Ouagadougou.

Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, (2011). Manuel de gestion des situations d'urgence, 2ème édition, Genève, 422P.

Institut National de la Statistique et de la Démographie, (2007). Analyse des résultats de l'enquête annuelle sur les conditions de vie des ménages en 2007, Burkina Faso, 182p.

Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale, (2013). Plan Multirisque de Préparation et de réponse aux catastrophes, 110 p.

Ministère de l'Economie et des Finances, (2010). Mesures et actions de réhabilitation et de reconstruction suite aux inondations du 1er septembre 2009, Burkina Faso, 45p.

Ministère de L'environnement et du Développement Durable, (2006). Programme d'Action National d'Adaptation à la variabilité et aux changements climatiques (PANA du Burkina Faso), Burkina Faso, 76p.

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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012- 2013

Ouédraogo, B., (2009). Analyse des facteurs de Vulnérabilité des populations rurales aux risques de catastrophes naturelles au Burkina Faso : cas des inondations de la province des Banwa Burkina Faso, 80p.

Programme des Nations Unis pour le Développement, (2009). Post Disaster Need Assessment, Burkina Faso, 151p.

Programme des Nations Unis pour le Développement, (2009). Post Disaster Need Assessement, Sénégal, 130p.

Rapports et recueils

Banque mondiale, (2013). Note de pays sur la gestion des risques de catastrophes et d'adaptation au changement climatique au Burkina Faso, 44p.

FAO, (2009). Evaluation sommaire des dégâts agropastoraux survenus dans la ville de Ouagadougou et ses périphéries (rapport de mission), 25p.

Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques, (2009). Synthèse de la campagne agricole au 30 sept 2009 - Campagne Agricole 2009-2010, Burkina Faso, 104p.

SP/CONASUR, (2007). Rapport d'activité, Burkina Faso SP/CONASUR, (2008). Rapport d'activité, Burkina Faso SP/CONASUR, (2009). Rapport d'activité, Burkina Faso SP/CONASUR, (2010). Rapport d'activité, Burkina Faso SP/CONASUR, (2011). Rapport d'activité, Burkina Faso SP/CONASUR, (2012). Rapport d'activité, Burkina Faso SP/CONASUR, (2013). Rapport d'activité, Burkina Faso SP/CONASUR, (1995). « Aide-mémoire de Gestion des catastrophes au Burkina Faso », Burkina Faso, 23p.

Notes de cours

Notes de cours du professeur KABORE, 2012, Méthodologie de recherche en sciences sociales Notes de cours du professeur NANA, 2012, Analyse des données

Note de cours du professeur SOURWEMA, 2013, Economie de l'Environnement

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Notes de cours du professeur ZOUNGRANA, 2013, Modélisation des théories économiques

Sites Internet

www.catastrophes naturelles/ introduction.org consulté le 10/07/2013

www.emdat.be- université catholique de Louvain, Bruxelles, consulté le 25/10/2013 à 14h30

www.worldbank.org consulté le 25/10/2013 à 15h

www.food-security.net consulté le 05/11/2013 à 20h

www.fao.org consulté le 30/12/2013 à 17h30

www.oecd.org/sah/dev consulté le 30/12/2013 à 18h30

www.humanitarianinfo.org consulté le 01/01/2014 à 7h

www.fews.net consulté le 01/01/2014 à 8h

www.afriqueverte.org consulté le 01/01/2014 à 14h

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ANNEXES

? Annexe 1 : Répartition des sinistrés par arrondissement

Arrondissements

Nombre de sinistrés
ayant bénéficié de
parcelles +aide

Nombre de sinistrés
ayant bénéficié de
l'aide uniquement

Nombre total de
sinistrés traités par
arrondissement

Bogodogo

4.509

479

4.988

Boulmiougou

5.772

3.377

9.149

Baskuy

730

1.063

1.793

Nongr-Maasom

1.244

844

2.088

Sig-Nonghin

1.344

855

2.199

Total

13.599

6.618

20.217

Source : Ministère de l'Urbanisme

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? Annexe 2 : Répartition des quotas de sinistrés à interroger par arrondissement

Arrondissements

Nombre de sinistrés relogés sur le site de Yagma

Nombre des sinistrés à

interroger

Bogodogo

4509

33

Boulmiougou

5772

43

Baskuy

730

5

Nongr-Maasom

1244

9

Sig-Nonghin

1344

10

Total

13599

100

Source : Ministère de l'urbanisme

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? Annexe 3 : Evolution des précipitations mensuelles dans la ville de Ouagadougou (2000 à 2010)

Années

janvier

février

mars

avril

mai

juin

juillet

aout

septembre

octobre

novembre

décembre

2000

0

0

0

16,4

78,7

138,6

152,6

117,7

24,3

65,8

0

0

2001

0

0

0

0

70,9

26,3

183,9

208,4

114,5

14,7

0

0

2002

0

0

0

7

39,8

38,2

169,7

179,3

182,8

39,4

0

0

2003

0

2,4

21,9

23,9

69,1

163,8

181,8

170,3

161,3

53,2

0

0

2004

0

0

0

54,4

42,5

27,9

245,6

194,4

181,1

16,3

9,8

0

2005

0

0

0,5

29,1

50,2

82,3

250,6

282

123,3

21,9

0

0

2006

0

0

0

5,7

13,3

66,4

168

202,3

108,8

32,3

0

0

2007

0

0

0

85,7

42,7

33,2

114,3

299,2

137,7

0,3

0,1

0

2008

0

0

4,4

0

60,9

90

247

205,8

131,3

28

0

0

2009

0

0

0,3

13

41,7

140,7

168,4

197,6

329,6

32,3

0

0

2010

0

0

0

50,9

67,6

114,1

235,1

249,4

87,2

47,2

0

0

Source : construit par l'auteur à partir des données de la DEP/ Mairie centrale « Annuaire statistique 2011 »

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? Annexe 4 : Evolution du taux de croissance en 2009

Indicateurs Macro-Economiques

 

PI3 Nominal 2009 avant l'inondation

 

3846,1

PI3 Nominal 2008

 

3932,4

PI3 Nominal 2009 après l'inondation

 

3689,6

PI3 Réel 2009 avant l'inondation

 

3052,6

PI3 Réel 2009 après l'inondation

 

3010

PI3 Réel 2008

 

2957,6

Taux de croissance du PI3

l'inondation

avant

3,21%

Taux de croissance du PI3

l'inondation

après

1,78%

baisse en taux de croissance

 

1,44%

Source : Données du Ministère de l'Economie et des Finances : DGEP/DPAM

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Annexe 5: Travaux de construction

Travaux de

reconstruction

2009

2010

2011

Projections avant

l'inondation

0,20%

0,10%

0,20%

Projections après

l'inondation

0 ,04%

0,27%

0,59%

variation

0,16%

-0,37%

-0,39%

Source : Données du Ministère de l'Economie et des Finances : DGEP/DPAM

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? Annexe 6 : Fiche d'enquête ménage

Conseil Supérieur de l'Enseignement Catholique Université Saint Thomas d'Aquin

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion/ MGD Année académique 2012-2013

Enquêteur : Bari Sankara Aida Myriam

Fiche d'enquête N°

Enquête sur l'impact des inondations du 01er Septembre 2009

Ce questionnaire a été élaboré dans le but d'évaluer les conséquences de l'inondation du 1er septembre 2009 sur les conditions de vie des ménages sinistrés. L'anonymat et la discrétion prévaudront sur toutes les réponses que vous accorderez à notre questionnaire. Merci pour votre aimable disponibilité. Consignes : Entourer et inscrire dans la case, le code de la réponse correspondant à celle de l'enquêté(e)

SECTION I : IDENTIFICATION DE L'ENQUETE(E)

Q1.1. Arrondissement d'habitation au moment de l'inondation du 1er Septembre 200911 :

1 = Bogodogo ; 2 = Boulmiougou ; 3 = Baskuy ; 4 = Nongr-Maasom 5 = Sigh-Noghin

Q1.2. Sexe : 111 = Féminin ; 2 = Masculin

Q1.3. Pouvez-vous m'indiquer votre âge ? 11 :

1 = 20-29 ; 2 = 30-39 ; 3 = 40-49 ; 4 = 50-59 ; 5 = 60 et + ; 6 = NSP

Q1.4. Pouvez-vous m'indiquer votre statut matrimonial ? 11 :

1 = Marié/Union libre ; 2 = Célibataire; 3 = Séparé/Divorcé; 4 = Veuf/Veuve
Q1.5. Quelle est votre religion? 11

1 = Animiste; 2 = Musulman; 3 = Chrétien; 4 = Autres : .
Q1.6. Avez-vous été scolarisé(e) 11 1 = Oui ; 0 = Non (si non allez à Q1.8)

Q1.7 Quelle est la dernière classe que vous avez fréquentée ? (D'après la réponse, identifier le niveau de scolarisation) : 11

1 = Primaire ; 2 = Secondaire ; 3 = Universitaire ; 99 = NA.

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Q1.8. Quelle activité professionnelle exerciez-vous avant l'inondation ? fl

1 = commerce; 2 = Salarié public/privé ; 3 = métier spécialisé ; 4 = Agriculteur ; 5 = Eleveur ; 6= Chômeur ou en quête du 1er emploi ; 7 = Retraité ; 8 = Occupé au foyer/ménagère ; 9 = Elève/Etudiant ; 10 = Rentier ; 11 Autres (que ceux déjà cités),

précisez:..........................................

Q1.9. Pouvez-vous m'indiquer la taille de votre ménage? fl

1 = Au plus 2 personnes ; 2 = 3 à 5 ; 3 = 6 à 8 ; 4 = 9 à 11 ; 5 = 12 et + ;

SECTION II : CONSEQUENCES DE L'INONDATION PERCUS PAR LES ENQUETES Q2.1. A partir du tableau ci-dessous, pouvez-vous m'indiquer les types de dommages que vous avez subis lors de l'inondation du 1er septembre 2009 ?

Q2.1

Nature du sinistre

Oui

Non

Nombre/ quantité

Q2.1.1

Décès

 
 
 

Q2.1.2

Blessés

 
 
 

Q2.1.3

Perte de vivres

 
 
 

Q2.1.4

Pertes d'animaux

 
 
 

Q2.1.5

Destruction de logements

 
 
 

Q2.1.6

Perte d'emploi

 
 
 

Q2.1.7

Perte de matériels (meubles, moyen de déplacement, etc.)

 
 
 

Q2.1.8

Autres (à préciser)

 
 
 

SECTION III : IMPACT DE L'INONDATION SUR LES MOYENS DE SUBSISTANCE DES

ENQUETES

Q3.1 Avez-vous mis en place une stratégie pour faire face à vos besoins essentiels suite au sinistre? fl 1 = Oui ; 0 = Non (si non allez à Q3.3)

Q3.2. Quel a été votre principal recours pour faire face à ces besoins essentiels? fl

Page67

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1 = emprunt ; 2 = petit commerce ; 3 = Retrait des enfants de l'école; 4 = vente de biens

personnels ; 5 = réduction du nombre de repas journalier ; 6= Autre (préciser) : .............................. ; 99 = NA

Q3.3. Votre principale source de revenus a-t-elle changée suite aux effets de l'inondation ?fl 1 = Oui ; 0 = Non (si non allez à Q4.2)

Q3.4. Pouvez-vous m'indiquer votre actuelle principale source de revenus ? fl

1 = Petit commerce; 2 = Salarié public/privé ; 3 = métier spécialisé ; 4 = Agriculteur ; 5 = Eleveur ; 6=creusée de fosses; 7 = Retraité ; 8 = Occupé au foyer/ménagère ; 9 = Elève/Etudiant ; 10 = Rentier ; 11 Autres (que ceux déjà cités), précisez :..........................................

; 99 = NA

Q3.5. A supposé que vous devez comparer le niveau de revenu que votre activité principale vous procurait avant le sinistre, et celui de votre nouvelle activité principale : Que direz-vous.? fl

1 = Augmenté ; 2 = Stagné ; 3 = Régressé ; 9 = NSP

SECTION IV : IMPACT ET APPRECIATION DES SOLUTIONS DU RELOGEMENT SUR LE SITE DE YAGMA, PERCUS PAR LES ENQUETES

Q4.1.Vous avez été relogé sur ce site suite à l'inondation du 1er septembre 2009, pouvez-vous m'indiquez la principale difficulté à laquelle vous faites face ? fl

1 = Eloignement de la ville; 2 = difficultés d'accès à un emploi; 3 = difficultés d'accès à l'eau potable; 4 = délocalisation sociale; 5 = Insécurité 6= Autres (que ceux déjà cités),

précisez:..........................................

Q4.2.Comment appréciez-vous les réponses apportées par l'Etat et ses partenaires suite à l'inondation du 1er septembre 2009 ? fl

1 = très satisfaisantes; 2 = moyennement satisfaisantes; 3 = Pas du tout satisfaisantes ; 4 = NSP

Q4.3 : Quelle a été votre principale attente non satisfaite par le gouvernement et ses partenaires dans la gestion de l'inondation du 1er septembre 2009 ?

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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012- 2013

SUGGESTIONS DES ENQUETES POUR UNE MEILLEURE PREVENTION DES RISQUES ET GESTION DES INONDATIONS

Q4.4. Selon vous, que doit principalement faire le Gouvernement pour une meilleure gestion (techniques d'adaptation aux effets) des sinistrés d'éventuelles inondations au Burkina Faso ?

Q4.5. Que doit principalement faire le Gouvernement en matière de prévention des risques d'inondation au Burkina Faso ?

Q4.6. Avez-vous des suggestions à ajouter ?

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Annexe 7 : Guide d'entretien pour la collecte d'informations auprès des directeurs des services techniques du CONASUR

1. Comment fonctionne le dispositif de gestion des catastrophes mis en place au niveau national et au niveau décentralisé ?

2. Quelles mesures de prévention, le CONASUR a-t-il mis en place pour réduire les risques d'inondation ?

3. Avez-vous une cartographie des zones à risques d'inondations ?

4. Quelles sont les procédures d'intervention en cas d'inondation ?

5. Quelles sont les différentes contraintes auxquelles vous faites face pour mener à bien les actions de prévention ?

6. Que pensez-vous de la fonctionnalité de votre système d'alerte précoce et d'évacuation?

7. Quelles sont les forces et les faiblesses du dispositif organisationnel de prévention des inondations ?

8. Quelles sont vos principales recommandations pour renforcer l'efficacité de la structure dans la prévention des inondations au Burkina Faso?

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Annexe 8 : Guide d'entretien pour la collecte d'informations auprès des représentants des sinistrés

1. Quelles sont vos sentiments au regard de la dernière grande inondation (1er septembre 2009)?

2. Quelle a été votre réaction pendant l'inondation ?

3. Quelle a été votre réaction après l'inondation ?....

4. Comment s'est effectuée la répartition des sinistrés sur le site de yagma ?

5. Quelles sont les difficultés majeures auxquelles vous êtes confrontés ?

6. Qui pensez-vous sont les acteurs de la gestion des risques d'inondation au Burkina Faso ?

7. Que pensez-vous de la gestion du sinistre du 1er septembre 2009 ?

8. Quelles sont vos propositions pouvez-vous formuler pour l'amélioration de votre nouveau cadre

de vie ?

BARI SANKARA Aida Année Académique 2012- 2013 Page71

? Annexe 9 : Répartition des chefs de ménage sinistrés selon le sexe

Féminin

56%

Masculin

44%

Source : Données de l'enquête terrain (2014)

Page72

BARI SANKARA Aida Année Académique 2012- 2013

23

? Annexe 10 : Répartition selon la tranche d'âge

30

26

15

19

 

17

 
 

25

20

15

10

5

0

20-29 30-39 40-49 50-59 60 et +

Classe d'âges

Age moyen = 30 ans

Source : Données de l'enquête terrain (2014)

Page73

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? Annexe 11: Répartition des ménages sinistrés selon la taille du ménage

50

30

20

10

0

40

Au plus 2 personnes 3 à 5 personnes 6 à 8 personnes 9 à 11 personnes 12 personnes et +

Nombre de personnes par ménage

Source : Données de l'enquête terrain (2014)

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? Annexe 12 : Répartition selon le niveau de scolarisation

Primaire

28%

Secondaire

51%

Universitaire

21%

Source : Données de l'enquête terrain (2014)

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Annexe 13: Répartition des chefs de ménages sinistrés selon leur nouvelle source de revenus

Nouvelle source de revenu

Pourcentage des

répondants

Petit commerce

19

Agriculteur

4

Creusé de fosses

15

Occupé au foyer/ménagère

9

Vente de sable, manoeuvrage

53

Total

100

Source: Données de l'enquête terrain (2014)

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BARI SANKARA Aida Année Académique 2012- 2013

Annexe 14 : Propositions pour la consolidation des mécanismes de gestion des sinistrés

 

40

 
 
 

21

 
 
 
 
 

16

 
 
 
 
 
 

16

 
 
 
 
 
 
 

6

 
 
 

Autres

Prévoir une réinsertion sociale des sinistrés

Trouver des sites adaptés Pour les sinistrés

Pource ntage de répond ants

Mieux gérer les ressources destinées aux sinistrés

Reconduire la gestion des sinistrés de 2009

0 10 20 30 40 50

Suggestions

Source: Données de l'enquête terrain (2014)

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? Annexe 15: Propositions pour la consolidation des mécanismes de prévention des risques d'inondation

Renforcer la gestion des aménagements urbains

72%

Autres

15%

Mener des campagnes de sensibilisation sur les catastrophes

13%

Source: Données de l'enquête terrain (2014)

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? Annexe 16 : Répartition des chefs de ménage selon la principale difficulté rencontré sur le site

Sexe du
chef de
ménage

Pourcentage de répondants

Total

éloigneme
nt de la
ville

difficultés
d'accès à un
emploi

difficultés
d'accès à l'eau
potable

délocalis
ation
sociale

Insécurité

Autres

Féminin

11

32

39

9

4

5

100

Masculin

23

25

29

11

9

2

100

Total

16

29

35

10

6

4

100

Source : Données de l'enquête terrain (2014)

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? Annexe 17: satisfaction des ménages sinistrés par rapport aux réponses apportées par le gouvernement

Niveau de satisfaction

Pourcentage de répondants

très satisfait

15

moyennement satisfait

72

pas du tout satisfait

13

Total

100

Source : Données de l'enquête terrain (2014)

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? Annexe 18 : Tableau croisé entre l'activité professionnelle avant l'inondation et le principal recours utilisé pour faire face aux besoins

Activité principale

Pourcentage de répondants

Total

Emprun t

Poursuite de

l'Activité Principale

Vente de

Biens

Personnels

Recherche de

Secours de l'Etat et ONG

Autre

Petit commerce

46

4

21

29

0

100

Salarié public/privé

45

27

9

9

9

100

Métier spécialisé

50

25

8

17

0

100

Agriculteur

50

0

0

0

50

100

Eleveur

100

0

0

0

0

100

Chômeur

50

0

0

50

0

100

Occupé au foyer

100

0

0

0

0

100

Elève/étudiant

100

0

0

0

0

100

Autre

40

0

30

20

10

100

Total

51

10

14

19

6

100

Source : Données de l'enquête terrain (2014)

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 1

I. Contexte et problématique de l'étude 1

II. Objectifs de l'étude 3

III. Hypothèses de recherche 3

CHAPITRE I : CONCEPTS ET METHODOLOGIE 4

I. CONCEPTS ET DEFINITIONS 4

1. Concepts 4

1.1. Catastrophes naturelles et aléas naturels 4

1.2. Catastrophes naturelles et développement 6

2. Définitions 7

2.1. Risque 7

2.1.1. Typologie de Risque 8

2.1.2. Risque d'inondation 8

2.2. La notion d'Aléa 9

2.3. Les Enjeux 10

2.4. La notion de Vulnérabilité 10

II. METHODOLOGIE DE L'ETUDE 11

1. Méthode d'analyse 11

2. Cadre et population d'étude 12

2.1. Cadre d'étude 12

2.2. Situation géographique 12

2.3. Situation socio-économique de Yagma 13

3. Méthode de collecte des données 15

3.1. La recherche documentaire 15

3.2. Approche quantitative 16

3.3. Approche par entretien (qualitative) 18

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3.4. Traitement des données 18

CHAPITRE II : SITUATION NATIONALE DES INONDATIONS 19

I- Présentation et analyse de l'évolution des inondations au Burkina Faso 19

II-Facteurs de vulnérabilité de la ville de Ouagadougou 21

1. Analyse temporelle 21

1.1. Variation moyenne mensuelles des précipitations 22

1.2 .Variabilité interannuelle des précipitations 22

2. Analyse spatiale de la vulnérabilité 23

2.1. La vulnérabilité de proximité aux sources de risque d'inondation 23

2.2. Inondations et vulnérabilité sociale 25

3. Présentation du dispositif national de gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso 25

3.1. Le cadre institutionnel 25

3.2. Organisation du CONASUR 26

3.2.1. Les attributions du CONASUR 27

3.2.2. Les domaines et procédures d'intervention du CONASUR 27

1. Les domaines d'intervention 27

2. Les procédures d'intervention 28

3.2.3. Les partenaires techniques et financiers du CONASUR 28

3.3. Défis et recommandations 29

1. Défis 29

2. Recommandations 31

CHAPITRE III : IMPACT DE L'INONDATION DU 1ER SEPTEMBRE 2009 SUR LE BIEN-ETRE DES MENAGES 34

I. Situation socioéconomique du Burkina Faso en 2008 34

II. Description et causes de l'inondation du 1er septembre 2009 37

1. Description 37

2. Causes de l'inondation du 1er Septembre 2009 38

III. Impact de l'inondation 39

1. Synthèse des dommages et des pertes causés par l'inondation du 1er Septembre 2009 39

1.1. Les secteurs sociaux 40

1.2. Les secteurs productifs 41

1.3. Le secteur infrastructure 44

2. Les effets macroéconomiques de l'inondation 48

2.1. Contexte général 48

2.2. Impact de l'inondation du 1er Septembre 2009 sur la croissance économique 48

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2.3. Impact de l'inondation du 1er septembre 2009 sur les conditions de vie des ménages 49

2.3.1. Caractéristiques sociodémographiques et économiques des ménages enquêtés 50

2.3.3. Impact de l'inondation sur le revenu et les moyens de subsistance des ménages 52

2.3.4. Propositions d'actions à mener pour l'amélioration des conditions de vie des

ménages réinstallés à yagma 54

CONCLUSION ET SUGGESTIONS 55

BIBLIOGRAPHIE 58

ANNEXES 61

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