WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Réflexion sur la prise en compte du changement climatique à  Rennes. Eau, végétation et àŪlot de chaleur urbain.

( Télécharger le fichier original )
par Thibaut FILLIOL
Université de Strasbourg - Master 2 Géographie Environnementale 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.2 Les leviers d'action pour atténuer l'ICU : végétation, eau et bâti

Les moyens d'atténuer l'ICU en ville passent par la création d'îlots de fraîcheur. Si la végétation apparaît comme un des moyens les plus efficaces à ce niveau, il reste cependant à en définir la nature et la répartition. Quant à l'eau, c'est un paramètre dont on a encore du mal à mettre en avant les améliorations d'un point de vue thermique.

Plusieurs articles ont démontré que le problème de l'îlot de chaleur urbain s'est accentué à cause de la réduction de la densité des espaces verts (Gauthiez, 2003).

Le rôle de la trame verte dans la régulation climatique urbaine est de ce fait très important. Le besoin de la quantifier apparaît de plus en plus dans les villes et notamment par rapport à son rôle d'îlot de fraîcheur. Plusieurs études ont permis de montrer le rôle bénéfique des parcs urbains sur le confort thermique en ville. En 2010, Bowler a notamment démontré qu'un parc était en moyenne plus frais de 0,94°C par rapport à la ville. Mieux que cela, s'il est suffisamment grand, il peut exercer une influence sur les canyons urbains alentours et pourrait donc diminuer les écarts entre zone urbaine et zone rurale. À Berlin, une étude sur l'influence d'un parc sur le rafraîchissement d'un quartier a révélé que des petits parcs d'un hectare étaient préférables à un grand parc en ville. De plus, il a été évalué qu'un parc pouvait rafraîchir les bâtiments à proximité sur un rayon de 300 m maximum.

25 Pouvoir réfléchissant d'une surface

31

Il n'y a pas qu'en Europe qu'on apporte un intérêt tout particulier au bénéfice de la végétation. Dans la ville de Taipei, il a été observé que les parcs de plus de trois hectares étaient généralement plus frais que les espaces urbains alentours, tandis que les différences de température étaient plus variables pour les parcs de moins de trois hectares.

Selon la même étude, on sait que le pourcentage d'arbres et d'arbustes expliquent les différences de température entre les parcs et leurs alentours et ce n'est pas seulement dû à l'ombre portée par les arbres (Chang & al., 2007).

La circulation de l'eau en ville doit également être repensée. L'absorption des eaux pluviales par des sols perméables facilite la régulation de la température lors d'épisodes chauds. De plus, la rétention d'eau par le sol et la végétation permet des échanges entre le sol et l'air, ce qui constitue un élément d'atténuation de l'ICU. Ces deux éléments doivent donc être pensés conjointement.

Le type d'essence végétale au sein même d'une zone végétalisée a également une influence sur le comportement des températures (surface et densité foliaire). Ces distinctions restent cependant difficiles à démontrer. En revanche, on recense également certains aspects souvent mal renseignés. Il existe en effet des espèces d'arbres qui peuvent être néfastes pour le confort et la santé en zone urbaine. C'est notamment le cas du saule pleureur, ce dernier émettant de grandes quantités d'hydrocarbures qui, lorsqu'ils sont combinés avec des oxydes d'azote (gaz d'échappement), peuvent créer un smog d'ozone lors des journées ensoleillées (Chameides & al., 1988 ; Gillespie & Brown, 2007). À l'inverse, l'érable à sucre n'émet que de très petites quantités et ne contribuent donc pas à la pollution de l'air.

Au final, c'est un véritable travail interdisciplinaire que doivent mener climatologues, urbanistes, écologues et autres, afin d'organiser au mieux le territoire en tenant compte de toutes les spécificités liées à la végétation, à l'eau et au bâti.

La végétation apparaît cependant comme un des moyens les plus accessibles pour lutter contre l'ICU et améliorer l'ambiance thermique urbaine (ombrage et évapotranspiration). En plus de cet effet bénéfique, le végétal apporte en parallèle d'autres services aux habitants des villes, tout aussi importants.

3.2.1 Les autres effets de la végétation

Selon l'APPA26 (2014), la végétation apporte un effet bénéfique sur plusieurs composantes :

26 Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique

A. 32

Sur la qualité de l'air

Les composés gazeux pénètrent dans les feuilles via les stomates et peuvent ainsi être métabolisés. Les végétaux sont donc capables d'absorber et de dégrader les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

Les particules peuvent être quant à elles être fortement interceptées par les feuilles, même si la majorité reste retenue à la surface.

Les arbres et forêts en périphérie des villes permettraient également une diminution des concentrations d'ozone (O3) dans l'air. Seulement, cette molécule phytotoxique peut provoquer des effets à long terme sur les végétaux. De plus, les arbres sont aussi émetteurs de composés organiques volatiles (COV), en quantité variable selon les espèces, qui sont précurseurs de l'ozone.

En ce qui concerne les grosses particules et PM10 (diamètre inférieur à 10 microns), le piégeage est plus important pour les espèces qui possèdent une importante surface foliaire. Les conifères seraient alors plus efficaces (grande surface de dépôt et surface foliaire adhésive). Les arbres isolés sont plus efficaces pour l'accumulation des particules par rapport aux arbres de forêts urbaines. En effet, une densité trop forte d'arbres (surtout dans les rues encaissées et mal ventilées) peut entraîner une concentration de la pollution.

Enfin, les arbres, les plantes grimpantes (lierre) et les toitures végétalisées avec des herbacées (dispositif intensif) semblent capables de piéger les particules plus fines (PM 2.5 - PM 1) avec un bon rendement.

B. Sur la santé et le bien être

La végétation permet ainsi d'améliorer la santé physique au travers de son action de captage des particules polluantes. On note clairement une correspondance entre santé publique et espaces végétalisés. Ceux-ci permettent une activité physique via les parcs et procurent dans un même temps un bien-être psychologique (esthétisme). Ils apportent également confort thermique, phonique et protègent contre les conditions climatiques peu intenses (blocage des déplacements d'air).

Les espaces verts permettent également de créer du lien social à travers les jardins familiaux27, les jardins partagés28, ou encore les jardins d'insertion sociale et professionnelle, pour les personnes en situation précaire.

27 Parcelles mises à disposition des personnes souhaitant cultiver la terre pour leur propre consommation (Fédération Nationale des Jardins Familiaux)

28 Parcelles ouvertes au public et entretenues collectivement par les habitants d'un quartier (Agence Régionale de l'Environnement de Haute-Normandie)

33

En revanche, les problèmes allergiques restent assez préoccupants dans certaines villes et font d'ailleurs l'objet d'une attention particulière depuis quelques années, notamment en Ile-De-France.

Les différentes propriétés du végétal, citées précédemment, sont évidemment recherchées par les professionnels de l'aménagement, notamment pour lutter contre les épisodes caniculaires. Les questions liées aux méthodes de végétalisation employées se posent alors.

Cette partie a permis de décrire les principales variables qui démontrent le changement climatique. La ville de Rennes n'est pas épargnée, même si elle apparaît moins touchée jusqu'à présent, par rapport à d'autres régions françaises. Le changement climatique a des effets sur l'environnement « physique », mais aussi sur l'environnement urbain et les villes, qui voient leur vulnérabilité augmenter. C'est en partie à cause de cette vulnérabilité face aux évènements extrêmes et aux évolutions climatiques qu'émerge de plus en plus de réflexions concernant l'adaptation, en lien avec la végétation et l'aménagement du territoire. Les collectivités se doivent d'anticiper et de mettre en place des stratégies réfléchies en fonction des potentiels impacts climatiques, eux-mêmes influencés par la localisation géographique et les conditions météorologiques associées.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore