WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'accord de Paris dans l'enjeu climatique


par Assiri A. Ephraïm OBROU
Université Catholique de l'Afrique de l'ouest- Unité Universitaire à Abidjan (UCAO-UUA) - Master en droit public 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- Les débats environnementaux

Les plans d'actions que peuvent mettre en place les Parties sont capitaux. Ce motif est largement suffisant pour que ceux-ci soient confrontés à ceux qui devront les appliquer. Le mécanisme de diffusion n'a d'utilité que s'il s'accompagne d'une transparence du processus de prise de décision et permet au public d'exprimer ses réticences avant qu'il ne soit trop tard123. Les débats portant sur les plans dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique supposent ainsi une participation active de la société civile.

121 SAMASSEKOU (A.), « La société civile, acteur clé de l'information », Annuaire suisse de politique de développement, novembre 2018

122 MISONNE (D.), « Access to information, the hidden human rights touched of the Paris Agreement? », Intersentia, 2018

123 PRIEUR (M.), « Les principes généraux du droit de l'environnement », Centre International du Droit Comparé de l'Environnement, p. 44

38

Le Protocole de Kyoto reste silencieux sur ce sujet. Il ne prévoit ni la participation publique à l'examen des données sur les changements climatiques ni la contribution du public aux débats qui touchent au climat. En aucune manière il n'aborde la question. Cela démontre une nette volonté d'écarter la population de l'établissement des stratégies de lutte contre le réchauffement planétaire. Plus grave, l'allure du Protocole semble vomir l'idée de discuter les stratégies établies par les gouvernants au niveau étatique avec la société civile. L'Accord de Paris admet, dans son article 12 et dans la décision 1/COP 21 en son paragraphe 84, que les Parties promeuvent la participation du public. Cette participation ne peut être effective que s'il y a possibilité de débattre librement sur les questions environnementales. Elle ne concerne plus l'administré en tant qu'atteint dans ses droits propres, mais le citoyen en tant que garant et protecteur d'une valeur collective supérieure124. La participation devient réellement un instrument au service de l'intérêt général faisant de l'administré un citoyen actif. Cela peut consister à construire les stratégies et essayer de mieux les adapter aux situations locales particulières. La concertation et la participation du public, dans le cadre de l'Accord, doivent se faire le plus en amont possible.

Au niveau national, cela signifie que chaque personne doit avoir la possibilité de participer au processus décisionnel125. On sait déjà que la société civile comprend aussi bien les individus que les associations et ONG. Ces dernières sont représentatives des différentes catégories sociales. Les pouvoirs publics ne sauraient les écarter du processus de décision, tant l'expertise qu'elles apportent est riche et l'image qu'elles véhiculent positive126. Et la matière environnementale ne fait pas l'exception. D'un côté, elles disposent de ressources et de données d'une qualité précieuse. Ainsi, elles sont bien outillées pour participer au processus décisionnel.

En effet, la participation des ignorants est un alibi127. L'implication des ONG vient pallier les carences que peuvent révéler les actions individuelles non-coordonnées. Elles peuvent servir de courroie de transmission des informations. Les enjeux de la participation du public sont d'améliorer la qualité et l'acceptabilité des décisions128. La société civile peut faire part de son expertise au niveau international sans gâcher toutefois le caractère gouvernemental des débats.

124PRIEUR (M.), « Le droit à l'environnement et les citoyens : la participation », Revue juridique de l'environnement, n°4, 1998, p. 403

125 LEME MACHADO (P.A.), Mondialisation et droit de l'environnement, p. 23

126 DESFORGES (D.), LEBEL (D.), « Les ONG de défense de l'environnement », Regards croisés sur l'économie, vol. 2, n°6, 2009, p. 1

127 MONEDAIRE (B.), « La décision publique en matière d'environnement », Les Transformations de la régulation juridique, Paris, RED, 1998

128 MAKOWIAK (J.), « La participation de la société civile au développement durable », Revue juridique de l'environnement, n°4, 2012, p. 621

39

Quelles soient activistes ou collaboratives, les ONG mettent en lumière certaines défaillances du système environnemental. Elles ont un rôle officieux important129. Elles disposent le plus souvent d'une expertise affûtée que la plupart des États ne possèdent pas. Elles savent, grâce aux études approfondies qu'elles mènent, discerner les zones d'ombres et proposer aux gouvernants des solutions idoines. Le fait que l'Accord concède une place de choix à la société civile est d'une modernité et d'un réalisme criard. Grâce à l'Accord, elle est au-devant de la scène. Libres de mener leurs investigations, les ONG sont à même de discuter en profondeur les plans que souhaitent mettre en place les gouvernants. Leur impartialité est un autre facteur qui joue en leur faveur. De cette manière, on peut imaginer que la participation de la société civile favorisera l'augmentation de l'intérêt général pour les politiques environnementales130. Les individus les plus isolés n'ont pas la facilité d'être écoutés par les gouvernants et les entreprises. C'est pourquoi la participation des associations et ONG qu'annonce l'Accord se présente comme un grand bond en avant. Il est impérieux de préciser que celles-ci ne sont pas concurrentes du système exécutif mais interviennent de façon complémentaire en donnant leur contribution. À l'issue des débats, les antagonistes trouveront probablement des terrains d'entente.

Cette intégration de la société civile dans les objectifs de l'Accord est essentielle pour la meilleure application des décisions. À côté de la société civile, l'Accord met en avant le rôle des acteurs du secteur privé.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault