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Mises en valeur agricole et dynamique des agroforêts dans les savanes autour de Bafia, centre-Cameroun


par Christine Vanessa Ntsama
Université de Yaoundé 1 - Master 2021
  

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I.3.3 L'agriculture

L'agriculture paysanne occupe la majeure partie des surfaces cultivées. La superficie cultivée. La superficie cultivée par exploitant est d'environ 2 ha en moyenne dont :

- 1,06 ha pour les cultures d'exportations

- 0,94 ha pour les cultures vivrières

On pratique plusieurs cultures vivrières telles que : arachides, maïs, manioc, macabo, igname, plantain, banane...

Le tableau ci-dessous donne la production vivrière de l'Arrondissement de Bafia.

Tableau 6: La production vivrière de l'Arrondissement de Bafia

 

Arachide

Maïs

Manioc

Macabo

Igname

Plantain

Banane

Production

1715

7778

60989

3937

92729

6667

1928

Rendement

0,5 à 1,5

1,5 à 3

15 à 28

0,8 à 1,5

Nc

2 à 4,5

Nc

 

ha

T/ha

T/ha

T/ha

 

T/ha

 

Source : Archives de la commune

Commentaire : L'igname est le produit le plus répandu, alors que l'arachide est le moins produit. Plus la production de l'igname est importante, plus son rendement se fait sur de vastes hectares. L'arachide a également un rendement faible voir 0,5 à 1,5 ha.

A Bafia, le problème qui est influençant est celui de la baisse de la production agricole, pour y remédier nous devons améliorer la production agricole locale, en construisant et en créant des équipements de 13 postes agricoles et aussi l'affectation de 13 chefs de poste agricole. Nous

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devons formés 235 agriculteurs locaux et les recyclés et organisés des séminaires et ateliers de recyclage et de remise à niveau de agriculteurs. (Tableau 7)

Tableau 7: récapitulatifs des 235 agriculteurs selon les villages

Noms des villages

Nombres d'agriculteurs

Biabegoura

20

Doguem

30

Nyouka I

20

Ribouati

75

Biatsola

20

Bisseuh

15

Rigama

20

Bigna 2

10

Nlo'oh

10

Biabezock

20

Bigna 1

20

Rionong

20

Nyamsong 3

20

Sanam

5

Egona 1

5

Donenkeng 2

10

Goufan 1

10

Donenkeng 1

5

TOTAL : 17 villages

235

Source : Enquête de terrain, Novembre 2020

1.3.3.4 Le commerce

Le tissu économique et commercial est fortement marqué par le secteur du commerce général. Il existe à Bafia un centre commercial animé par des commerçants dont les plus nombreux sont les vendeurs de produits vivriers (photo 1) et de première nécessité.

La commune de Bafia compte plusieurs marchés dont le plus important est le marché de Djoumba qui a la particularité d'être en même périodique (tous les vendredis) et journalier. Le

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marché se tient tous les jours de la semaine sauf le dimanche où les activités sont réduites sur les marchés. Il existe divers marchés périodiques dans les villages environnants où les résidents de la ville de Bafia peuvent aller se ravitailler en vivre (tableau 5). Mais le plus souvent, le circuit dde commercialisation des cultures vivrières est contrôlé par les `'bayam Selam», qui se ravitaillent bord champ auprès des producteurs et les revendent en vile, plus chers.

La vente de ces produits ne se fait pas sur les comptoirs aménagés, et le plus souvent à même le sol. C'est cette partie du marché qui produit l'essentiel des déchets. La commune dispose aussi des comptoirs aménagés dans les marchés Djoumba et du Centre commercial, et qu'elle loue aux commerçants. On estime environ à 4000, le nombre de commerçants présent dans les marchés de Bafia ; toutefois, cet effectif peut tripler les vendredis, jour du grand marché Djoumba. (PCD de la ville de Bafia, 2005)

Cliché, Ntsama christine Septembre 2020

Photo 1: Les bayam selam au grand marché de Djoumba

Cette photo l'abondance des produits vivriers et des acheteurs qui sont venus acheter les vivres pour la consommation familiale, soit allée les revendre dans les autres villes. Ce grand marché est rempli tous les vendredis et on y trouve tout genre de personnes.

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Tableau 8 : Marchés de Bafia

Marché

Distance (Km

Bafia)

Etat de route

Jour du marché

Principaux

produits proposés

Djoumba

0

Bon

Tous les jours et Vendredi pour le grand marché

Produits vivriers,

produits de

première nécessité

Ouatéla (marché du centre)

0

Bon

Tous les jours et Dimanche pour le grand marché

Produits vivriers et manufacturés

« Jeudi »

0

Bon

Tous les Jeudis

Produits vivriers,

produits de

première nécessité

Source : PCD de la ville de Bafia , 2005

Commentaire : ce tableau nous montre le nombre de marché présent à Bafia, la distance que ces marchés ont avec la ville, le jour du marché et enfin les principaux produits proposés.

1.3.5 L'économie locale

Bafia a une faible promotion des activités économiques, d'où nous devons booster l'économie locale par le biais de projets concrets et porteurs, en augmentant le taux de croissance des activités économiques locales, en créant et en légalisant des exploitations du sable et de pierre et en accroissant le potentiel touristique. Pour améliorer la production agricole en quantité et en qualité, une fourniture de plants de cacao amélioré et une aménagement d'une pépinière de cacao amélioré ont été distribué à certains villages (tableau 9).

Tableau 9 : récapitulatif des plants de cacao amélioré

Noms du village

Fourniture de plants de cacao amélioré

Aménagement d'une

pépinière de cacao amélioré

Egona

30

000

 

Taro

40

000

 

Goufaan 1

40

000

 

Nyamsong3

50

000

 

Biatsota

10

000

 

55

Nyamsong 2

10 000

30 000

Nyamsong 1

10 000

 

Bisseuh

 

30 000

Ngomo

 

30 000

Donenkeng

 

30 000

Bigna 2

 

10 000

Bigna 1

 

10 000

TOTAL

190 000 plants

140 0000 plants

Source : Enquête de terrain, Septembre 2020

Conclusion : Les conditions écologiques et humaines actuelles influencent, non pas la répartition ponctuelle de la végétation, mais le rythme de l'implantation des agroforêts sur la savane. A l'échelle locale, le facteur pédologique commande en premier lieu la vitesse de la progression des agroforêts sur la savane. A ce titre, les surfaces à cuirasses ferrugineuses affleurantes et les sols engorgés constituent un des facteurs limitants. Ce facteur n'est très déterminant que lorsqu'il s'associe aux feux de saison sèche qui, par temps d'Harmattan, rencontrent à de tels endroits un couvert végétal desséché. A l'échelle régionale également, cette vitesse semble être en relation avec la fréquence des feux. Les régions qui connaissent des pressions anthropiques relativement importantes --cas de la région située au centre du cameroun-- subissent une plus grande fréquence des feux et, par conséquent une faible vitesse de la progression de la forêt. Les faibles déficits locaux de la moyenne annuelle des pluies peuvent tout de même expliquer la lenteur de l'avancée de la forêt. Par exemple, la proportion de savanes est plus importante sur le confluent du Mbam et de la Sanaga où la moyenne annuelle est comprise entre 1350 et 1400 mm. En plus, une moins bonne répartition des pluies au cours de l'année n'est probablement pas étrangère au maintien de ces savanes, ainsi que celles du nord de la ville de Bafia, la station pluviométrique de Bafia qui est la plus proche des savanes enregistre également environ 1350 mm par an. D'autre part, alors que l'ensemble de la zone enregistre plus de 100 jours de pluies par an, la même station (Bafia) enregistre seulement 83. Il en est de même de la région du confluent du Mbam et de la Sanaga dont la majorité des stations (Yangben, Bokito, Ombessa) enregistrent 80 à 90 jours de pluies par an.

Mais au-delà des autres facteurs du milieu, le climat humide régnant actuellement sur l'ensemble de la zone explique en premier lieu la progression quasi généralisée de la forêt. Ponctuellement, l'homme qui est l'auteur des feux participe à cette dynamique lorsqu'il met en

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défens certaines parcelles de la savane. Immédiatement derrière les habitations à Biabegoura du côté nord, l'envahissement de la savane par la forêt a été très important du fait d'une mise en culture temporaire qui a entraîné la mise en défens de parcelles de savanes et de lisières durant la période de cultures. Ce phénomène, qui a été décrit en Côte-d'Ivoire (Blanc-Pamard et Spichiger, 1973), est aussi observé autour des autres groupements originellement implantés en savane. Les habitants du village de Doguem, par exemple, affirment que les collines qui étaient autrefois visibles tout autour du village ne le sont plus à cause de la croissance spontanée des arbres qui aujourd'hui barrent la vue. Les observations et les enquêtes montrent qu'ils ont introduit des espèces d'arbres et d'arbustes fruitiers et ornementaux dont l'ombrage a, avec le temps, pratiquement éliminé les Gramineae tout en favorisant la germination et la croissance des espèces de forêt. Ceci dans un contexte où les arbres des abords des villages ne sont pas très régulièrement entretenus. La figure 43 montre également que même à la périphérie d'une ville de près de 80 000 habitants comme Bertoua, le faciès de la forêt colonisatrice se détecte à moins de 5 km de ses marges au nord et à l'est, ce qui signifie que même à la marge des grandes agglomérations, la forêt s'étend malgré le passage fréquent des feux. La présence d'une espèce exotique comme Chromolaena odorata n'est pas étrangère à cela. En effet, depuis son introduction sur le territoire camerounais à la veille des années 60, elle a connu une très forte expansion, envahissant à la fois les espaces cultivés, les parcours bovins ou les abords des voies de communication. Elle est également présente sur les limites forêt-savane où elle s'est intercalée en zone tampon entre le couvert graminéen et la lisière. Sa présence à ces endroits où elle joue un rôle de pare feu contribue activement à la progression de la forêt sur la savane

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CHAPITRE 2 :

LA RECONSTITUTION DES TECHNIQUES LOCALES DE LA MISE
EN VALEUR AGRICOLE DES SAVANES

Introduction

Ce chapitre va nous permettre de reconstituer les techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes des agro forêts à Bafia, en décrivant les différentes étapes des techniques locales de donner le rôle des feux et le rôle de la jachère sur ces cultures et enfin de parler de l'association des arbres dans les champs.

II.1 Les différentes étapes des techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes II.1.1 Le défrichement

Le défrichement initial d'une zone de végétation» naturelle» est manuel et a lieu d'aout à décembre, c'est-à-dire en fin de saison des pluies ou en début de la saison sèche. Les herbacées sont coupées et couchées sur le sol. Les ligneux que l'on veut supprimer peuvent être abattus ou une partie du tronc de 50cm à 1m de haut peut être conservée. Dans les parcelles destinées à la culture de l'igname, il arrive que l'on maintienne de nombreux petits arbres, alors que sur le reste de la superficie du champ, quelques grands ligneux seulement sont laissés en place : Dannielle olivera, Parkia biglobosa, Ficus platyphylla.

A Bafia, lors de nos enquêtes sur le terrain, le défrichement consiste à débarrasser une surface des arbres, souches, broussailles, pierres et autres obstacles pour augmenter la superficie cultivable d'une ferme existante ou pour aménager le terrain d'une nouvelle exploitation agricole. La terre récemment défrichée doit être prête pour la culture, et elle a notamment été chaulée et nivelée suffisamment pour permettre d'atteindre des buts acceptables en matière de rotation culturale et de conservation du sol. Ces défrichements ne doivent pas être faits sur les terrains ayant une pente supérieure à 10%. La terre défrichée près d'un champ existant ne doit pas augmenter la longueur générale du rang produit dans ce champ, à moins d'appliquer les mesures de conservation du sol requises pour empêcher tout accroissement de l'érosion du sol

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causée par la zone défrichée. Ils ne peuvent pas défricher la terre située à moins de 30 mètres d'un coup d'eau, à moins d'y être autorisé par un permis de modification de cours d'eau du ministère de l'Environnement. Il faut complètement éliminer les pousses d'arbres, les souches, les grosses pierres et tout autre obstacle à l'utilisation normale de l'équipement agricole. La méthode de défrichement permet de limiter les terres arables dans une zone défrichée. Les tas de débris doivent aussi être exempts de boues et de terre. Les débris doivent être empilés et brûlés, ou transportés à un lieu même aux alentours des champs ou bien ces débris vont sécher et seront plus tard enfouie dans le sol lors du semis. Les débris ne doivent pas être jetés dans les zones adjacentes du champ défriché.

Cette zone défrichée, protégée volontairement des feux de brousse de décembre et janvier, est brûlée fin février juste avant les cultures pour éviter la prolifération des adventices4 Immédiatement après le brûlis, les petites branches des arbres abattus sont rassemblées au pied de certains autres ligneux toujours en place ou à l'intérieur des termitières de Macrotermes que l'on veut détruire et le feu est rallumé. De nombreux troncs et branches trop gros pour être consumés par le feu sont débités au fur et à mesure des besoins et parfois ramenés au village pour être utilisés comme bois de chauffe ou vendus.

Les paysans détruisent la plupart des termitières5 présentes dans les champs ; ils s'attachent surtout à éliminer les Macrotermes bellicosus qui sont des termites lignivores.

Le champ, ainsi défriché (photo 2) et tardivement brûlé, est prêt pour l'installation des cultures. Les années suivantes, un brûlis sera aussi effectué à la même période sur la totalité du champ. Les populations de Bafia défrichent le champ, pour préparer les semailles. Ils défrichent ces champs à l'aide des machettes, et ce travail est généralement fait pour les hommes. Après avoir défriché, ils brûlent la parcelle.

4 Sigaut (1975). Rappelons que c'est pour lutter contre les adventices que la jachère a été réintroduite sur l'essai « Broadbalk » de Rothamsted en 1924, à raison d'une année sur cinq.

5 C'est une foule ou une ruche de termites.

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Cliché, Ntsama Christine Vanessa, Novembre 2019

Photo 2: Une parcelle défrichée en attendant d'être brulée

Cette photo nous montre une parcelle de champs qui a été défriché en attendant d'être brulée ou bien en attendant que ces herbes sèchent pour être enfouie dans le sol lors du semis.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld