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Mises en valeur agricole et dynamique des agroforêts dans les savanes autour de Bafia, centre-Cameroun


par Christine Vanessa Ntsama
Université de Yaoundé 1 - Master 2021
  

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Conclusion

Ce chapitre avait pour objectif de décrire les étapes des techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes, de donner le rôle persistant des feux et de la jachère et enfin de parler de l'association des arbres aux cultures ou aux champs à Bafia. Il ressort de cette analyse qu'il existe six étapes des techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes qui sont : le défrichement, le séchage, le brulis, le nettoyage, le labour et le semis. Les populations persistent sur l'utilisation des feux parce qu'il existe des arbustes typiques de savanes qui ont développé une épaisse écorce qui les protègent du passage des feux, d'où un excès de feux peut les brûler, quant à la persistance de la jachère, Les populations de Bafia persistent sur la pratique de la jachère, parce qu'elles exploitent abusivement les terres, et par conséquent, ces terres deviennent non fertiles. La seule solution est celle de laisser ces terres au repos pour qu'elles régénèrent ces éléments nutritifs de base, et pour qu'elles redeviennent fertiles. Et là, ces terres peuvent encore être exploitées de nouveaux. Et enfin le terme association des arbres aux cultures est l'agro foresterie qui est caractérisé par une technique appelée les arbres du parc arboré, qui sont la technique la plus représentée grâce à la culture du cacao dans la région. La pratique de l'agro foresterie obéit ici à plusieurs techniques de reboisements telles que la régénération naturelle des arbres et leur conservation dans les champs cultivées ou abandonnées, le reboisement par semi direct ou indirect. Malgré son aspect négatif lié à la fragmentation des habitants, l'agro foresterie s'avère être une pratique avantageuse pour le milieu en ce sens qu'elle permet une conservation partielle de la biodiversité. C'est le cas des espèces comme Eulophia obtusiflorus, Bulbostylisa phyllanthoidesspp., Sonchus spp., Haemanthus multiflorus, Cyperus obtusiflorus, Bulbostylisa phyllanthoides, Imperata cylindricaet autres. Bien plus, elle entraine même un enrichissement à l'échelle régionale comme c'est le cas des espèces exotiques qui sont des arbres fruitiers et ornementales.

IIème PARTIE :
LE BILAN D'EVOLUTION DES AGRO FORETS ET LES IMPACTS
ECOLOGIQUES, SOCIO-CULTURELS ET ECO NOMIQUES DE
L'AGROFORESTERIE

96

CHAPITRE 3 :

LE BILAN CHIFFRE DE LA DYNAMIQUE DES SAVANES BASE SUR LES DONNEES DE TELEDETECTION ET LES RELEVES

Introduction

Selon les données de terrain, le changement de l'occupation et l'utilisation du sol sont d'une grande importance car ils permettent de connaitre les tendances actuelles dans le processus de déforestation, dégradation désertification et perte de la biodiversité d'une région déterminée. Il existe des facteurs naturels, comme le climat, le vent, la pluie etc., qui favorisent les variations de la couverture végétale. Néanmoins, pendant les dernières décennies, les activités humaines sont le principal déclencheur de la transformation des écosystèmes. Les conséquences les plus évidentes sont la perte du potentiel d'utilisation du sol pour le bien-être humain et la perte d'habitat en général.

III.1 Le bilan de l'évolution de l'occupation des sols

L'occupation du sol désigne pour le FAO, la couverture biophysique de la surface des terres émergées et donc le type usage ou non-usage fait des terres par l'Homme. La mosaïque paysagère est cartographiée en identifiant les types homogènes de milieux : zones artificialisées, zones agricoles, forêts ou landes, zones humides...).

Pour montrer cette évolution, nous nous sommes référés aux traitements cartographiques, les cartes d'occupations du sol en 1984 et 2019 montrent son évolution sur le site de Bafia (Figure 15). Ces cartes ont été réalisés dus le traitement des images satellitales.

L'analyse de ces cartes montre une réduction accélérée ou un recul accéléré des savanes de plus de la moitié sur le site de Bafia au détriment de l'implantation des agro forêts. Entre 1984 et 2019 (tableau 15).

97

Figure 14: Evolution spatiale de l'occupation des sols entre 1984 et 2019

98

Tableau 15 : Superficie de chaque classe d'occupation du sol en 1984 et 2019 au niveau de l'ensemble de paysage de la commune de Bafia

 

1984

2019

 

Superficie (ha)

%

Superficie (ha)

%

Forêt Galerie

9510,309

36,6354474

4518,817

17,4073085

Forêt dégradée/Agro forêt

6145,041

23,6718204

9519,92

36,6724708

Savane

7441,324

28,6653393

3274,616

12,614419

Zones de culture

2141,202

8,24830122

6149,14

23,6876105

Bâti

310,429

1,19582921

1658,379

6,38837883

Sols nus

411,004

1,58326248

838,437

3,22981247

TOTAL

25959,309

100

25959,309

100

Commentaire : Ce tableau, nous permet de comparer l'évolution de l'occupation du sol entre 1984 et 2019 au niveau de l'ensemble de paysage de la commune de Bafia. Nous voyons une réduction accélérée des savanes de plus de la moitié sur ce site au détriment de l'implantation des agro forêts qui va de 6145,041 ha de superficie en 1984 à 9519,92 ha de superficie en 2019.

 

10000 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000

0

 
 

Superficies (ha)

 
 

Forêt Galerie Forêt Savane Zones de Bâti Sols nus

dégradée/Agro culture
forêt

Occupation de l'espace

1984 2019

 

Figure 15 : Bilan chiffré de l'évolution de l'occupation du sol entre 1984 et 2019

Commentaire : Cette figure nous montre l'évolution de l'occupation du sol entre 1984 à 2019, qui se résume par la diminution des forets galeries de 1984 à 2019, de l'augmentation des agro forets de 1984 à 2019, de la diminution des savanes de 1984 à 2019, de l'augmentation des zones de cultures de 1984 à 2019, de l'accélération du bâti de 1984 à 2019 et de l'augmentation des sols nus de 1984 à 2019.

99

-6000

Occupation de l'espace

Forêt Galerie

Forêt dégradée/Agro forêt

Savane

Zones de culture Bâti

Sols nus

Evolution des superficies (ha)

5000

-1000

-2000

-3000

-4000

-5000

4000

3000

2000

1000

0

Ici, en 1984, la superficie de la savane était de 7441,324 ha, cette tendance a diminué soit 3274,616 ha, en 2019 ou une diminution de (4166,708) ha.

Figure 16: Tendance de l'évolution entre 1984 et 2020

Commentaire : En regardant cette figure, nous voyons comme les graphes en rouges décrivent la diminution en superficie, c'est le cas de la forêt galerie et de la savane. Alors que les graphes en bleus indiquent plus tôt l'augmentation ou l'accélération en superficie entre 1984 à 2019.

LES CARACTERISTIQUES DE L'EVOLUTION DE L'OCCUPATION DES SOLS
ENTRE 1984 ET 2019 DANS L'ARRONDISSEMENT DE BAFIA

A l'échelle du paysage de la ville, on distingue : ? La forêt galerie

D'après le résultat, elle couvrait en 1984 une superficie de 9510,309 ha. En 2019, cette tendance est allée de manière décroissante soit 4518,817 ha ou une diminution de (4991,482) ha.

? La forêt dégradée ou agro forêt

D'après les résultats, elle couvrait en 1984, une superficie de 6145,041 ha, en 2019 cette tendance est allée de manière croissante soit 9519, 92 ha ou une augmentation de (3374,179) ha. Il est cependant difficile de déterminer ce qui a de l'accroissement due à la dégradation de la forêt. En revanche, on peut estimer le gain issu du recul des savanes.

? La savane

100

? Les zones de cultures

Les surfaces agricoles ont très largement augmenté. Elles sont passées des allées de 2141,202 ha en 1984 à 6149,14 ha en 2019.

? Le bâti

Tout comme, les surfaces agricoles, le bâti a connu entre ces deux périodes une augmentation fulgurante. Il est passé 310,429 ha en 1984 à 1658,379 ha, soit une forte augmentation de (1347,97) ha, soit un accroissement de plus de 500% ou une multiplication par 5,3.

? Les sols nus

En 1984, les sols nus étaient de 411,004 ha, et en 2019, ils sont de 838,437 ha, soit une augmentation de (427,433) ha. Ces sols nus ont plus que doublé leur extension.

Nous pouvons donc conclure que ces dynamiques montrent une situation beaucoup plus complexe, il y'a une réduction significative des forêts galeries dont les principales causes sont la dégradation vers l'exploitation des surfaces agricoles qui résulte de l'agriculture extensive, et de l'implantation des agro forêts.

De plus, les dynamiques montrent que les savanes ont reculé très sensiblement, cela est causé principalement par les mises en cultures. Les agro forêts augmentent parce que les arbres sont fortement implantés sur les surfaces agricoles. Les espaces agricoles n'augmentent plus et l'implantation des agro forêts augmente. L'association des arbres et arbustes plantés ou introduites lors de mises en valeur agricole des savanes conduites donc à l'extension des agro-forêts et pour de là à un accroissement du taux de boisement à l'échelle régionale.

En fin, on note une augmentation des sols nus, parce qu'il y'a dégradation des forêts galeries et des savanes au profit du bâtis.

101

Tableau 16: Evolution de l'occupation des sols en (ha) entre 1984 et 2019 dans l'Arrondissement de Bafia

DATE

1984

2019

 
 

SUPERFICIES en (ha)

SUPERFICIES en (ha)

DIFERENCE DE CHANGEMENT DANS L'ARRONDISSEMENT DE BAFIA

Forêt galerie

9510,309

4518,817

-4991,482

Foret dégradée ou agro forêt

6145,041

9519,92

+3374,179

Savane

7441,324

3274,616

-4166,708

Zones de cultures

2141,202

6149,14

+4007,938

Bâtis

310,429

1658,379

+1347,97

Sols nus

411,004

838,437

+427,433

? Le signe - signifie qu'entre 1984 et 2019, la surface a connu une régression

? Le signe + signifie qu'entre 1984 et 2019, la surface a connu une augmentation significative

III.2 La reconstitution des étapes de la dynamique des savanes

III.2.1 Une parcelle intacte de végétation naturelle

C'est un espace qui n'a pas encore été transformé, un espace que l'on n'a jamais cultivé dessus. C'est un espace vierge, tout neuf qui possède encore tous ces éléments de bases. Un espace intact qui possède encore ces espèces typiques (rôniers) de savane et quelques de ses essences typiques qui n'ont jamais été coupés. Un espace qu'on a jamais cultivé, un espace qu'on a jamais coupé les arbres, un espace qu'on a jamais plantés les arbres, mais de temps en temps qu'on récolte des fruits sur les espèces exotiques et d'autres nous servent d'écorces.

102

III.2.2 Le défrichement

Le défrichement initial d'une zone de végétation `'naturelle» est manuel. Les populations défrichent les parcelles pour faire des champs. Ce sont les Hommes qui défrichent ces champs pour la plus part. La parcelle défrichée peut être une parcelle jamais exploitée auparavant, dans ce cas, les herbes sont hautes, très durs et les racines épaisses et l'espace peut constituer beaucoup d'espèces d'essences ou exotiques qui seront soit coupés soit épargnés selon leur besoin pour les populations. De meme, la parcelle défrichée peut venir `d'un espace qui a été abandonné avant et dans ce cas, les herbes sont moyennes, peu de racines et possédant aussi des espèces d'essences plantées ou épargnées.

III.2.3 La mise en valeur agricole

Après avoir défriché, l'espace est mise en valeur, en semant dessus. Les populations sèment les cultures (arachide, haricot, manioc, macabo, igname, maïs...). Sur une même parcelle, les populations mettent plusieurs cultures (polycultures) ou mettent un seul type de culture (monoculture) sur une même parcelle. Lorsque la population augmente, l'espace cultivable devient réduit et les populations sont obligées de pratiquer une agriculture sédentaire (c'est-à-dire que les populations ne migrent plus, ils deviennent stables sur une même parcelle en faisant la rotation), au lieu de l'agriculture itinérante (agriculture se pratiquait avant pour les besoins vitaux, chasse et cueillette) qui se fait d'un lieu à un autre.

Les populations mettent les espaces en valeur pour semer les arbres dans les champs. Ces arbres dans les champs, augmentent le taux de boisement et augmente également une diversité des espèces. Plus les champs sont créés, plus l'implantation des arbres dans ces champs augmentent également et le taux de boisement devient important. Les statistiques montrent qu'un champ sur 1000 possède au moins trois types d'espèces (Tableau 12).

III.2.4 L'abandon de la parcelle

Une fois la parcelle exploitée, elle est abandonnée pour aller sur de nouvelles parcelles. Celle qui est abandonnée à une durée, elle est mise en jachère, soit de 1 an, 2ans voire même 3 ans. Elle sera réexploiter lorsque le propriétaire n'aurait plus d'autres espaces pour cultiver. Lorsqu'on abandonne une parcelle, c'est pour la rendre plus fertile comme avant, qu'elle reprenne ces éléments nutritifs de base pour que lors de la prochaine exploitation, les rendements en sorte promoteurs.

103

III.3 Le devenir des arbres après abandon des champs en jachère

Dans la région, après abandon des champs en jachère (2-10 ans), les arbres laissés serviront de bois de chauffage pour les populations. D'autres par contre joueront le rôle de fertilisation des sols pour la prochaine exploitation agricole. D'autres vont continuer à être utilisés pour les besoins médicinaux et pour les rites rituels.

Cliché, Christine Ntsama, juillet 2020 Photo 16: Arbre isolé et écorcé dans une jachère

Entre 0 et 2 ans, on note la prédominance des herbacées. L'arbre abandonné dans le champ, dure déjà 2 ans, elle a complètement séché, elle sera utile pour le bois de chauffage. On note la prédominance des herbacées. Cette photo ci-dessus présente des herbes ayant atteint une taille importante. Cette photo est dominée par les plantes herbacées. A cet âge, la parcelle est aussi occupée par les espèces lianessantes et quelques jeunes espèces pionnières. La présence du bananier plantain explique que cette portion était cultivée récemment.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery