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La place de l'internet dans les pratiques professionnelles des enseignants de l'université de Ndjamena (Tchad)


par Joseph Ndjig-nan Dinza
Université de Yaoundé 1 - Master 2020
  

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3. Le développement des TIC et de l'Internet au Tchad

Comme d'autres pays Africains (Afrique du Sud, Cameroun, Algérie etc.) le gouvernement tchadien, avait compris la nécessité de se mettre aux TIC pour pallier certaines insuffisances infrastructurelles du pays, pour une intégration économique profitable. C'est

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pourquoi, dès 1996 le Tchad, avaient adopté l'initiative AISI (African Information Society Initiative ou Initiative Société Africaine à l'Ere d'Information) qui visait à développer les infrastructures de télécommunications, condition nécessaire pour l'intégration de l'Afrique dans la « Société de l'Information ». Cette orientation fut confirmée en 2001 par le lancement du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique)17 dont les TIC apparaissent comme un des axes majeurs. Pour Djimet, S. (2014), conscient de son enclavement, de sa dépendance vis-à-vis de ses voisins pour son accès à la mer, de la faiblesse de ses infrastructures de communication et surtout des avantages tant sur le plan de l'emploi que sur le plan de la desserte que pourraient procurer les technologies de l'information et de la communication, le Tchad a adhéré à toutes les initiatives allant dans le sens du développement de celles-ci. En plus de ces initiatives, le Tchad souhaitait également participer en tant qu'acteur au Sommet Mondial de la Société de l'Information (SMSI). Ce qui augmentait davantage son désir de se mettre aux TIC.

Ne pouvant pas se soustraire à tous ces normes en vigueur, le gouvernement tchadien a commencé dès 1998, des réformes du secteur des télécommunications, par la Loi N° 009 du 17 août 199818 qui va se consacrer à la privatisation et la création d'un cadre juridique et réglementaire approprié. Ainsi, le Ministère des Postes des Nouvelles Technologies de l'Information (MPTIC) est responsable de la formulation des politiques d'exploitation des TIC au niveau national. Il revient au MPTIC d'établir et fixer, en consultation avec les acteurs du secteur ainsi qu'avec les acteurs de développement au Tchad en général, les politiques en la matière tel que cela est décrit dans le document de stratégie TIC (MPTIC 2007) et le PND. La même loi conduit à la fusion et à la redénomination des sociétés chargées, sur le plan technique et réglementaire, de la mise en route technologique du Tchad et aussi procédé à une libéralisation susceptible de permettre au secteur privé de jouer un rôle moteur pour l'entrée du Tchad dans la Société de l'Information par les TIC. Il faut à cet effet dire que, la promulgation de la Loi 009/PR/98 du 17 août 1998 sur les télécommunications, a d'une part créé la Société des Télécommunications du Tchad (Sotel Tchad) en son Article 47 et d'autre part, créé un organe de régulation des télécommunications en l'occurrence l'Office Tchadien de Régulation des Télécommunications (OTRT), Article 5719. Ce sont ces deux organes qui sont chargés de la mise en route du Tchad vers les technologies de l'information et de la communication. La

17 http://doc-aea.aide-et-action.org/data/admin/synthese_du_projet_nepad.doc

18 Loi no 009 du 17 août 1998, Article 47 : Il est créé par la présente loi un Opérateur principal sous la forme d'une société d'Etat dénommée SOTEL TCHAD qui reprendra la mission d'exploitation des Réseaux et Services de télécommunications exploités par l'ONPT et la Société TIT.

19 Loi no 009 du 17 août 1998, Article 57 : Il est créé par la présente loi, un organe chargé de la régulation du secteur des Télécommunications dénommé Office Tchadien de Régulation des Télécommunications, en abrégé O.T.R.T.

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Sotel Tchad va avoir pour mission d'assurer aux Tchadiens les services des télécommunications de base aussi bien sur le plan national qu'international. Elle est une société d'Etat à caractère commercial issue de la fusion des activités des télécommunications de l'Office National des Postes et Télécommunications (ONPT)20 et de la société des Télécommunications Internationales du Tchad (TIT). La Sotel Tchad est chargée de l'exploitation du réseau de télécommunications de base (service fixe), de l'Internet et aussi de la téléphonie cellulaire. Pour Djimet (2014), c'est par les activités de la Sotel Tchad que le Tchad est entré dès 1997 dans l'ère de l'Internet. De ce fait, l'Internet constitue, la première étape de l'entrée du Tchad à l'ère des technologies de l'information et de la communication.

Au vu de ces réalisations, nous pouvons dire que le gouvernement du Tchad a fait des technologies de l'information et de communication l'une de ses priorités ces derniers années. C'est pourquoi la promotion et l'intégration des TIC dans l'éducation, est soulignée dans tous les plans nationaux de développement. Le Gouvernement du Tchad avait fixé le « développement des TIC » comme l'un des 8 objectifs prioritaires du Plan National de Développement 2013-2015, (PND 2013)21. Les objectifs de ce plan étaient entre autres : intégrer le Tchad dans le réseau international haut débit en fibre optique ; vulgariser l'emploi des technologies de l'information et de communication en milieu urbain et rural ; créer les télé-centres communautaires polyvalents et finaliser la réflexion sur la stratégie nationale des TIC. Aujourd'hui, le PND reconnaît qu'il reste beaucoup à faire pour renforcer son exploitation des TIC au profit des objectifs de développement national étant donné que « l'absence de services efficaces TIC » compromet la généralisation (PND 2013, p. 22). Le PND confirme le peu de développement du réseau filaire, une avancée « timide » dans l'exploitation de l'Internet et un manque de textes réglementaires adaptés et l'absence de réseaux à large bande passante. Cependant, jusqu'aujourd'hui, ces difficultés perdures. Aussi est-il que la volonté manifeste de hauts dirigeants à mieux rentabiliser le développement des TIC dans tous les secteurs de la vie active notamment celui de l'éducation a toujours été au centre des préoccupations politiques. C'est dans ce sens qu'il existe une Direction des NTIC au Ministère de l'Education Nationale et raison pour laquelle, le Tchad a organisé un Salon International des Technologies de l'Information et de la Communication (SITIC) à N'Djaména du 09 au 12 Septembre 2014. Le thème était si évocateur : « Les TIC, moteurs du développement durable ».

20 L'Office National des Postes et Télécommunications du Tchad (ONPT) étaient l'opérateur national de télécoms. Il était une structure qui, jusqu'en 1998, gérait la téléphonie filaire et la télégraphie à l'intérieur du Tchad.

21 Plan National de développement 2013-2015, p.46.

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En effet, au Tchad, nous avons un ministère des Postes et de Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication qui s'occupe de diffusion de TIC dans l'ensemble du pays. C'est ainsi que son organe en occurrence l'Agence de Développement des Technologies de l'Information et de la Communication (ADETIC) a été créée pour faciliter la diffusion de TIC. ADETIC est Placée sous la tutelle du Ministère des Postes et des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication. ADETIC a été créée par la loi N° 012/PR/2014 du 14 mars 2014 pour accélérer le développement du secteur des TIC, aux fins de favoriser leur accès, appropriation et utilisation aussi bien aux secteurs public et privé qu'à la population et à la société civile. A ce titre, elle s'occupe de l'ensemble des programmes et projets de développement en vue de moderniser l'ensemble du pays par l'usage des TIC. L'ADETIC a pour mission : de conseiller, d'orienter et d'accompagner le gouvernement dans sa politique de développement des Nouvelles Technologies. Élaborer et suivre la mise en oeuvre de la stratégie nationale de développement des TIC ; identifier les besoins communs des services publics en matière d'équipements informatiques et logiciels ; veiller à l'harmonisation des standards technique et proposer des référentiels techniques ; et enfin favoriser l'interopérabilité entre les systèmes d'information ;

L'ADETIC en a vite compris que les technologies de l'information et de la communication (TIC) sont en perpétuelles mutation car leurs périmètres ne cessent de s'élargir avec comme effet l'offre de nouveaux biens physiques (équipements de traitement de l'information et des télécommunications tels que les téléphones, les ordinateurs, les tablettes tactiles les livres numériques, etc. et le développement de nouveaux service, logiciels, applications mobiles, jeux vidéo, etc.). Dans le cadre de son plan d'action triennal (2018-2020), l'ADETIC a programmé réaliser plusieurs projets structurants : la finalisation du câblage et l'interconnexion des Institutions de l'Etat ; construction d'un Datacenter national en vue de la sécurisation des données de l'Etat et financer de projet d'appui à la gestion des Finances Publiques (PAGEFIP) à travers l'informatisation des services des Douanes, des Impôts, du Trésor Public, ainsi que des Domaines ; projet pilote de Gestion Electronique des Documents (MPTIC, SGG, et la Présidence) ; projet de système de messagerie électronique (e-mail) pour la communication des agents de l'Etat avec extensions; implantation des centres communautaires multimédias dans les provinces non desservies; financement du projet de gestion électronique du parc automobile et du patrimoine immobilier de l'Etat et le financement du projet d'informatisation de la gestion des courriers administratifs au Tchad. Notons que certains projets ont été déjà mis au point tels que la création de six (6) télé centres qui ont été construits et équipés dans les villes de Mongo, Abéché, Bongor, Doba, Biltine et celui

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Amdjarass qui vient d'être inauguré, dimanche, 31 mars 2019. Selon le ministre des Postes et des Nouvelles technologies de l'Information et de la Communication, Dr Idriss Saleh Bachar, la construction de ces centres, entre dans le cadre de la mission de l'ADETIC qui est de vulgariser l'Internet au Tchad et créer plusieurs opportunités grâce aux nouvelles technologies. Pour ce faire, le Centre communautaire multimédia vise à offrir des emplois directs et indirects aux jeunes à travers le développement et la promotion de l'inclusion numérique des provinces et des villes secondaires et tertiaires avec les principales villes du Tchad. Il permet aussi d'autonomiser les handicapés physiques en leur offrant des ateliers de recharge des batteries, de réparation des terminaux téléphoniques et des cabines téléphoniques autour du centre. « Nous voulons que les TIC soient le moteur du développement au Tchad ». En ce qui concerne le projet de système de messagerie électroniques (e-mail) pour la communication des agents de l'Etat, il faut se dire qu'au total 20 ministères et institutions étatiques tchadiens ont bénéficié de la création des sites Internet et d'adresses électroniques professionnelles pour leurs agents.

En fait, les TIC constituent des « impératifs stratégiques » pour améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages et de rendre plus performant le système de formation et de collecte des données sur les enseignements et les apprenants. Pour atteindre cet objectif, le recours aux TIC et leur intégration dans la formation initiale, la formation continue, la formation à distance et la collecte des données deviennent une nécessité.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein