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La place de l'internet dans les pratiques professionnelles des enseignants de l'université de Ndjamena (Tchad)


par Joseph Ndjig-nan Dinza
Université de Yaoundé 1 - Master 2020
  

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5. La publication électronique

Avant d'entrer dans le résultat de l'enquête, nous précisons qu'en ce qui concerne la publication scientifique, le Rapport de la commission parlementaire sur l'éducation, a fait un état de lieu et dans ce rapport (p.67) il est clair que même si l'Etat a déployé un prime à la hauteur de 1,7 milliards pour aider les enseignants pour leurs travaux scientifiques, le rapport conclue que dans la réalité, la recherche est pratiquée par une poignée de chercheurs ou d'enseignants-chercheurs. La majorité ne pratique aucune activité de recherche. Or dans son article où elle montre comment la publication électronique a succédé la publication de « correspondance par échanges de lettres », Bégault, B. (2007, p. 2) montre que dans les années 90 l'ensemble du système de communication de la science se trouve affecté par le recours à l'Internet à différents niveaux selon les disciplines. Car, le support papier s'est vite dépassé par certaines pratiques éditoriales en ligne. Pour Mehrezi, M. (2010, p. 32), ses limites se multiplient si on le compare avec le support électronique. Justement à cause de sa lenteur, car attendre plusieurs mois pour publier un article dans la revue scientifique à comité de lecture et aussi les compétences en informatiques sont plus performantes que les compétences du support traditionnel. Le système éditorial de l'information sur papier est compliqué et parfois fragile. Ainsi, afin de résoudre les problèmes de lenteur de diffusion des connaissances, d'impartialité, de priorité et de plus grande visibilité des travaux de recherche, le périodique scientifique, alors désigné par « journal », fut créé comme une alternative au livre. C'est en ce sens qu'aujourd'hui, les chercheurs sont conscients que les fonctions de la revue papier, communication, archivage etc. doivent être conservées dans la version électronique. En cela, il est commun de dire qu'à l'ère de la globalisation, un enseignant chercheur ne peut pas se soustraire quant à la publication électronique. Mais en Afrique en générale, la publication est l'activité la moins pratiquée, cependant elle est mieux pratiquée dans d'autres Universités africaines tels que : Cameroun, Sénégal, Tunisie etc. Alors que Bégault (ibid), nous montre que les différents travaux en sociologie des sciences ont montré le rôle fondamental de la communication scientifique dans le travail du chercheur. Selon elle, « L'article, la publication est à l'origine de la reconnaissance d'un scientifique par ses pairs », qui se traduit par « publier ou périr » pour tout chercheur. La publication d'un article n'est pas pour le chercheur seulement un moyen de communiquer les connaissances qu'il a construites, de faire connaître une découverte et de procéder à des échanges entre chercheurs, mais c'est aussi le moyen d'obtenir l'aval d'un comité de lecture qui garantit le niveau scientifique des travaux et permet d'être reconnu en tant que membre de sa communauté. Cette réalité, sera traduite dans la présente recherche, car en

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observant le tableau 22, nous ne sommes plus surpris par le fait que, plus de la moitié des répondants n'a jamais fait une publication électronique.

Tableau 22 : la publication électronique

Effectif

Sexe de répondant

Avez-vous déjà publié un travail scientifique

Total

 

Oui

Non

 

Masculin

11

46

57

Féminin

2

14

16

Total

13

60

73

Source : enquête de terrain 2019

De ce tableau, il en ressort que 75,7% des répondants affirment ne jamais avoir publié un travail scientifique sur Internet. Seulement 24,3% affirment avoir publié des articles scientifiques sur Internet. Ceci confirme à suffisance le manque de connaissance dans le domaine de la publication scientifique des enseignants du Tchad qui ont fait l'objet de l'enquête. Il faut dire que nous sommes témoin du fait qu'au Tchad en général, dans les grandes Universités (N'Djamena, Moundou, Abéché), les enseignants ne font presque pas la communication scientifique, ni des conférences débats sur une problématique bien définie. En ce qui concerne le genre de répondants, 2 femmes sur 16 affirment publier un travail scientifique. Cela témoin aussi la réalité des enseignants supérieurs au Tchad en général. Chez les hommes, 11 personnes sur 57 ont au moins publié un document scientifique. Alors que depuis 1997 et 2002, Annaïg Mahé et Ghislaine Chartron, cité par Béatrice Bégault, ont réalisé une étude qualitative sur le Campus de Jussieu, à Paris, auprès de chercheurs et de doctorants et auprès de chercheurs du Commissariat à l'Energie Atomique afin de déterminer les usages des revues électroniques. Et le résultat montre que les publications périodiques électroniques sont connues et utilisées par un grand nombre de chercheurs. Pour cette recherche menée en 2019, les enseignants de la grande Université du Tchad, ne font presque pas la publication électronique. Il faut encore préciser que la suite de cette question était de préciser la nature du document publié. C'est ainsi que nous avons pu savoir exactement ce que ces enseignants ont publié sur l'Internet. Parmi les 11 enquêtés qui ont publié les documents scientifiques, 4 ont publié leur thèse de doctorat, les livres et les articles scientifiques en ligne. 3 autres répondants ont publié les livres et leurs mémoires de Masters, et 4 autres ont seulement publié leurs mémoires de master. En général, nous constatons que la majorité de ces enseignants ont comme

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la publication scientifique, le mémoire et leur thèse de doctorat. Or, le mémoire et la thèse sont des travaux des recherches académiques, c'est-à-dire pour chaque étudiant en master ou en thèse doit dans la stricte obligation produire un mémoire ou une thèse à la fin de sa formation. Du coup, il revient à dire que, ces enseignants ne sont pas des chercheurs au sens du terme. Car, hormis leur thèse et mémoire (travaux académiques), ils ne font plus la recherche et la publication s'arrête à ce niveau.

Mais, nous pensons que la formation des enseignants pouvait améliorer la qualité de l'utilisation de l'Internet et surtout les connaissances de l'utilité de l'Internet, c'est pourquoi nous avons posé une question pour savoir si certains enseignants ont suivi une formation. La question est celle qui suit : avez-vous reçu une formation relative à la mise en ligne des cours, à la rédaction d'articles en ligne ? A cette interrogation, nous pouvons rappeler qu'au Tchad, la formation qui avait eu lieu en faveur des enseignants, est celle organisée par le Campus Numérique de la Francophonie. Le CNF faisait une formation permanente pour la recherche documentaire, publication scientifique en ligne, mais la formation s'effectue selon les besoins exprimés. De ce fait, sur l'ensemble des enseignants qui ont participé à cette étude, la majorité n'a pas suivi une formation, en ce qui est de la publication électronique (tableau 23)

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci