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Options de gestion des dechets plastiques dans la ville de sarh (sud du tchad)


par Michael MONODJI NGASSI
Université de Dschang - Master en assainissement urbain 2020
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU CAMEROUN PAIX-TRAVAIL-PATRIE

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UNIVERSITE DE DSCHANG

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ECOLE DOCTORALE

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REPUBLIC OF CAMEROON Peace - Work - Fatherland

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UNIVERSITY OF DSCHANG

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POST GRADUATE SCHOOL

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Et

Professionnel de :
Mr Henri GOLBAYE
Assainisseur Hygiéniste

Académique de :
Dr SOH KENGNE Ebenezer
Chargé de Cours, Université de
Bamenda

DSCHANG SCHOOL OF SCIENCE AND TECHNOLOGY

UNITE DE RECHERCHE EN BOTANIQUE APPLIQUEE (URBOA)

OPTIONS DE GESTION DES DECHETS

PLASTIQUES DANS LA VILLE DE

SARH (Sud du Tchad)

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Master professionnel en Assainissement Urbain, Villes et Aménagement du Territoire

Option : Assainissement Urbain

Par :

MONODJI NGASSI Michael

MATRICULE : CM-UDS-18SCI3084

Licencié en Gestion de l'Environnement et Aménagement du Territoire

Sous l'encadrement

ANNEE ACADEMIQUE : 2019-2020

DEDICACE

i

A ma fille RONELYAM NGASSI Esther, je t'ai mis au monde, mais toi tu as donné un sens à ma vie. Tu as grandi, et à mes yeux tu seras toujours la plus jolie et pour mon coeur tu seras toujours le bonheur de chaque instant.

Ton papa Ecolo

ii

REMERCIEMENTS

Le présent travail, fruit de deux ans de labeur n'aurait pas pu être mené à son terme sans le soutien et l'appui des personnes auxquelles il nous plairait d'adresser nos sincères remerciements.

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à l'élaboration de ce mémoire de fin d'étude en vue de l'obtention du diplôme de Master professionnel en Génie de l'Assainissement Urbain.

Mes chaleureux remerciements vont :

- au Dr SOH Kengné Ebenezer, mon encadreur académique, qui malgré ses occupations académiques et sociales, a dirigé ce travail avec une rigueur scientifique, merci pour vos conseils. Vous êtes le meilleur des encadreurs ;

- à Mr Henri GOLBAYE, mon encadreur professionnel, qui bien qu'étant en retraite nous a donné une main forte en se sacrifiant pour que nous ayons toutes les informations nécessaires pour notre rédaction, recevez ici ma profonde gratitude;

- au corps professoral de MASUVAT, je vous remercie pour votre disponibilité à venir dispenser les cours et nous donner des conseils. Vous avez fait de nous des meilleurs ingénieurs ;

- aux autorités et à tout le personnel des différentes institutions de la ville de Sarh, pour l'accueil et votre disponibilité à nous recevoir pour divers entretiens. Je vous exprime toute ma gratitude ;

- à tous mes condisciples de la MASUVAT promotion 2018, merci pour ce climat de paix et de courtoisie qui a régné parmi nous durant ces deux années d'étude ; Vous êtes les meilleur(e)s ;

- à ma tante Sylvie NOUMANSEI, merci pour ton soutien spirituel, moral et financier ;

- à mes parents KOUDJILANAN BRIGITTE et NGASSI DJIMADOUM, merci pour l'altruisme et les sacrifices sans limites dont vous avez toujours fait preuve ;

- à mes très cher(e)s soeurs et frères, que ceci constitue une fois encore pour vous un exemple à suivre. Merci pour vos prières ;

- à tous mes parents et ami(e)s ADNELI Solange, BETANMADJI Grâce, Dimanche TADINGAR, Gautier MASCOT, GUIDALTA Jean De Dieu, ILDJIMA Mireille, KEMORAL Aristide, KOKREO Jean, Marko

NGARPALOUM KOULARAMBAYE , NIGUI-ALLAH Rénaldine, Michael TOUDJIBE , NGARADOUM NDIGAMNAYAL, RAÏKINAN TAMDJIM, permettez-moi ici de vous remercier pour votre loyauté et votre sens de bonté ;

- au Président du Jury je vous remercie de tout coeur d'avoir accepté cette lourde tâche qui est d'assurer la présidence de ce jury malgré vos multiples occupations ; recevez ici mes sentiments les plus distingués ;

- aux Membres du Jury merci pour l'honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail en dépit de vos nombreuses tâches ; recevez toutes mes gratitudes.

- à toute la communauté Tchadienne résidente à Dschang je vous dis infiniment merci.

iii

iv

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

TABLE DES MATIERES iv

LISTE DES FIGURES vii

LISTE DES PHOTOS viii

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTE DES ABREVIATIONS x

RESUME xii

CHAPITRE I: INTRODUCTION GÉNERALE 1

I - 1 Contexte 1

I - 2 PROBLEMATIQUE 2

I - 3 OBJECTIFS DE L'ETUDE 3

I-3-1 Objectif général 3

I-3-2 Objectif spécifiques 3

CHAPITRE II: REVUE DE LITTERATURE 4

II-1 Clarification conceptuelle 4

II-2- Plastique 7

II-2-1 Définition et historique 7

II-2-2- Différents types de plastiques (polymères) 8

II-2-3 Caractéristiques des plastiques 9

II-2-4 Importance et domaine d'utilisation des plastiques 10

II-2-5 Plastique et Santé 12

II-2-6 Production mondiale de plastique et de déchets plastiques dans le monde et en

Afrique en particulier. 14

II-2-7 Types de déchets plastiques 15

II-3 Gestion des déchets urbains en général et des plastiques en particulier 17

II-3-1 Réutilisation et recyclage 18

II-3-2 Incinération 24

II-3-3 Mise en décharge 24

V

II-3-4 Valorisation du déchet plastique 24

II-4 Cadre règlementaire et institutionnel de la gestion des déchets au Tchad 29

CHAPITREIII: MATERIEL ET METHODES 30

III-1 Description du site d'étude 30

III-1-1 Situation géographique et Administrative 30

III-1-2 Milieu Physique 32

III-1-3 Cadre géomorphologique 32

III-1-4 Cadre Humain 32

III-1-5 Climat 33

III-2 Méthodologie 34

III-2-1 Caractérisation des déchets plastiques dans la ville de Sarh 34

III-2-2 Evaluation du mode actuel de gestion des déchets plastiques dans la ville de

Sarh 34

III-2-3 Options de valorisation applicables à la ville de Sarh 35

III-2-4 Echantillonnage 35

III-2-5 Analyse des données 36

CHAPITRE IV : RÉSULTATS ET DISCUSSION 37

IV-1 Résultats 37

IV-1-1 Caractérisation des déchets solides ménagers et des plastiques dans la ville de

Sarh 37

IV-1-2 Quantité des déchets solides produit dans la ville de Sarh 37

IV-1-3 Quantité hebdomadaire de déchets plastiques dans les 6 arrondissements de la

vile de Sarh 38

IV-1-4 Mode actuel de gestion de la gestion des déchets plastiques dans la ville de

Sarh 41

IV-1-5 Options de valorisation des déchets plastiques à Sarh 47

IV-1-6 Projet : Proposition d'une option de gestion des déchets plastiques à la ville

de Sarh 49

IV-2 Discussion et Suggestions 50

IV-2-1 Discussion 50

CHAPITRE V : CONCLUSION GENERALE 53

V-1 Conclusion 53

vi

V-2 RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES 55

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 56

ANNEXES xvii

vii

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Echelle de Lansink 18

Figure 2: Types de récupération des déchets plastiques. 25

Figure 3 : Situation géographique et administrative de la ville de Sarh 31

Figure 4 : Variabilité mensuelle des hauteurs de pluie à Sarh (2019) 33

Figure 5: Répartition des déchets par catégories pour les 6 arrondissements 38

Figure 6: Quantité de DP mesurée en KG/semaine dans les 6 arrondissements. 39

Figure 7: Quantité en kg des catégories de plastiques collectés/Semaine/arrondissement. 39

Figure 8: Quantité en kg des différents types de plastiques durs 40

Figure 9: Opinion des ménages sur l'état de leur cadre de vie 41

Figure 10: Modes de Gestion des DSM et plastiques 43

Figure 11: Existence des risques sanitaire liés aux plastiques 45

Figure 12: Taux de maladies cités dues aux déchets plastiques 46

Figure 13 : Plan de masse Erreur ! Signet non défini.

Figure 14 : Plan architectural Erreur ! Signet non défini.

viii

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Debordement du depotoir du petit marche de quartier yalnas (sarh) 44

Photo 2 : Debordement du depotoir du grand marche de sarh 44

Photo 3 : Debordement du depotoir a l'alentour de l'aeroport de sarh 44

Photo 4 : Debordement du depotoir de quartier paris-congo/sarh 44

Photo 5: Brûlage d'un depotoir sauvage au bord d'une rue de la ville 45

ix

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Plastique et santé 13

Tableau II : Symboles et caractéristiques des différents types de plastiques recyclables 22

Tableau III: Nombre des ménages et de la population de la vile de Sarh 33

Tableau IV: Typologie des déchets solides ménagers 37

Tableau V : Quantité de déchets ménagers par sous catégories 37

Tableau VI: Production de déchets plastiques par habitant. 40

Tableau VII : Cadre logique du projet Erreur ! Signet non défini.

Tableau VIII : Charges salariales Erreur ! Signet non défini.

Tableau IX : Investissement et renouvellement Erreur ! Signet non défini.

Tableau X : Besoin en Fonds de roulement Erreur ! Signet non défini.

Tableau XI : Coût du projet Erreur ! Signet non défini.

Tableau XII : Amortissement Erreur ! Signet non défini.

X

LISTE DES ABREVIATIONS

AIRTAE : Association pour l'Innovation et de la Recherche Technologique Appropriée en

Environnement

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation en Afrique et à Madagascar

CD : Disque Compact

CERVALD : Centre Municipal d'Etudes et de Recherches pour la Valorisation des Déchets

CNAR : Centre National D'appui à la Recherche

CNF : Centre National de Formation

CO2 : Dioxyde de Carbone

COV : Composé Organique Volatile

CST : Compagnie Sucrière du Tchad

DSM : Déchet Solide Ménagers

DVD : Digital Versatile Disc

FFOM : Forces Faiblesses Opportunités Menaces

GAREF : Groupe d'Action des Femmes pour la Relance Economique du Houet

GPS : Global Positioning System

HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques

IEC : Information Education Communication

MASUVAT : Master en Assainissement Urbain, Villes et Aménagement du Territoire

MF : Aminoplastes

MODECOM : Mode de Caractérisation des Ordures Ménagères

MST : Maladies Sexuellement Transmissibles

NOX : Oxydes d'Azote

NSTT : Nouvelle Société de Textile du Tchad

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PA : Polyamides

PC : Polycarbonate

PDC : Plan de Développement Communal

PE : Polyéthylène

PEBD : Polyéthylène Basse Densité

PEHD : Polyéthylène Haute Densité

PET : Polyéthylène Téréphtalate

PF : Phénoplastes

PMMA : Poly méthacrylates de méthyles

PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement

POM : Poly acétals ou Polyoxyméthylène

POP : Polluant Organique Persistant

PP : Polypropylène

PS : Polystyrène

PUR : Polyuréthanes

PVC : Polychlorure de Vinyle

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SO2 : Dioxyde de Soufre

SOGEFI : Société de Géomantique et d'Expertise Foncières à l'international

USA : United States of America

VHU : Véhicules Hors d'Usage

xi

xii

RESUME

La présente étude consiste à proposer les options de traitement des déchets plastiques aux autorités de la ville de Sarh. L'objectif général était de contribuer à l'amélioration de la gestion des déchets plastiques. Afin d'atteindre cet objectif, il a été procédé à la recherche documentaire, aux observations visuelles suivies d'enquêtes de terrain, et du traitement des données. L'analyse conceptuelle FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) a été utilisée dans l'identification des contraintes liées à une bonne gestion des déchets ménagers en général et des plastiques en particulier. Au total 196 ménages sur les six arrondissements que compte la ville de Sarh ont été interrogés. Les résultats de la typologie et la quantification des déchets solides ménagers en général et ceux des plastiques en particuliers révèlent la présence des matières organiques 270,5 Kg/semaine (44,07 %), les plastiques 197,16 Kg/semaine (32,12 %), le métal 71,95 Kg/semaine (11,72 %), papiers et cartons 43,54 Kg/semaine (7,09 %),le verre et autres types de déchets avec respectivement 20,19 Kg/semaine (3,28 %) et 10,45 Kg/semaine (1,70 %).Ce qui donne une production hebdomadaire de 613,79 Kg de déchets solides. La quantité de déchets plastiques hebdomadairement produits par habitant a été estimée à environ0, 14 Kg/habitant, soit une production annuelle de l'ordre de 7 Kg/habitant. Ils sont catégorisés en plastiques durs 109,14 Kg, souples 62,72 Kg et autres types 25,3 Kg. Les résultats sur l'hygiène et l'assainissement de la ville montrent que Sarh est insalubre. Ce résultat permet de déduire qu'il y'a un faible taux d'abonnement au pré collecte et que la plupart des déchets solides ménagers se retrouvent dans les rues, aux abords des routes, dans les caniveaux et zones inondables. La mauvaise gestion des déchets plastiques a un impact négatif sur la santé de la population ainsi que sur l'Environnement. Pour cela, la Mairie, le Ministère de la Santé Publique et la population, tous ensembles doivent lutter pour une bonne gestion des déchets plastiques. Plusieurs options de valorisation existent à savoir la valorisation matière ou mécanique, la valorisation énergétique et la valorisation chimique. Vu le budget de la Mairie de Sarh, il serait préférable de prendre comme option de traitement la valorisation matière.

Mots clés : Déchets solides ménagers, Plastiques, Environnement, Valorisation, Sarh.

xiii

ABSTRACT

The present study consists in proposing the plastic waste treatment options to the authorities of the city of Sarh. The general objective was to help improve the management of plastic waste. In order to achieve this objective, documentary research, visual observations followed by field surveys, and data processing were carried out. The SWOT conceptual analysis (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats) was used in the identification of constraints linked to good management of household waste in general and plastics in particular. A total of 196 households in the six districts of the city of Sarh were interviewed. The results of the typology and quantification of solid household waste in general and those of plastics in particular reveal the presence of organic matter 270.5 Kg / week (44.07 %), plastics 197.16 Kg / week (32, 12 %), metal 71.95 Kg / week (11.72 %), paper and cardboard 43.54 Kg / week (7.09 %), glass and other types of waste with respectively 20.19 Kg / week (3.28%) and 10.45 Kg / week (1.70 %), which gives a weekly production of 613.79 Kg of solid waste. The quantity of weekly plastic waste produced per inhabitant has been estimated at around 0.14 kg / inhabitant, or an annual production of around 7 kg / inhabitant. They are categorized into hard plastics 109.14 Kg, flexible 62.72 Kg and other types 25.3 Kg. The city's hygiene and sanitation results show that Sarh is unsanitary. This result makes it possible to deduce that there is a low subscription rate for pre-collection and that most solid household waste ends up in the streets, near roads, in gutters and flood zones. Poor management of plastic waste has a negative impact on the health of the population as well as on the environment. For this, the Town Hall, the Ministry of Public Health and the population, all together must fight for a good management of plastic waste. Several recovery options exist, namely material or mechanical recovery, energy recovery and chemical recovery. Considering the budget of the Town Hall of Sarh, it would be preferable to take material recovery as a treatment option.

Keywords: Household solid waste, Plastics, Environment, Recovery, Sarh.

1

CHAPITRE I: INTRODUCTION GÉNERALE I - 1 Contexte

Depuis la conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement de Rio de Janeiro en 1992 et d'autres forums sur le développement durable, l'assainissement occupe de plus en plus une place importante dans les politiques de gestion de l'espace urbain. C'est ainsi que de nombreuses initiatives ont vu le jour en Afrique. Cependant, elles restent en deçà des attentes et nombreuses sont celles qui ne sont pas durables (Toudjibé, 2017).

Selon Maxime (2018), l'accroissement démographique, le mode de vie (apparition des supermarchés, conservation d'aliment dans les emballages plastiques...) et la forte demande en infrastructure (logements, routes, nourritures...) s'accompagnent d'une dégradation de l'environnement de façon alarmante. Cette dégradation est incompatible avec le développement durable prôné par nos nations. L'une des causes de cette dégradation est la prolifération des sachets plastiques d'emballage rejetés dans la nature par leurs utilisateurs. Ces plastiques sont omniprésents dans notre vie. Au-delà de leurs atouts, une fois la contenance consommée, ces plastiques deviennent des déchets volumineux par rapport à leur poids. Ils occupent un volume important dans les points de collecte et autres installations de gestion de déchets dont les centres d'enfouissements techniques et les décharges. Leur dissémination dans la nature est durable et inesthétique car ils sont non biodégradables par le fait que leur durée de vie peut atteindre jusqu'à 500 ans environ (Traoré, 2018). Selon (Zombre, 1997) les déchets plastiques:

? sont à l'origine de la transmission de plusieurs maladies comme : le paludisme et la peste ;

? bouchent les canaux d'évacuation des eaux usées ;

? constituent une pollution visuelle lorsqu'ils sont emportés par le vent, en s'éparpillant dans la nature et parfois, en s'accrochant aux arbres ;

? sont à l'origine d'une certaine imperméabilité des sols contribuant ainsi, à la dégradation du milieu naturel, bref ces déchets plastiques dégradent l'environnement ;

La quantité de sachets plastiques rejetés s'estime à 2 kg au minimum par an et par habitant (Doublier, 2008). Ce qui est énorme vue qu'ils sont non biodégradables. Les déchets plastiques constituent environ 11 % des ordures ménagères selon Balet (2007).

2

Au plan national, le gouvernement Tchadien n'a cessé de développer des initiatives réglementaires pour préserver la dégradation de l'environnement à travers les lois mais aussi les actions entreprises par les ministères publics (Toudjibé, 2017).

A Sarh et dans les autres villes du Tchad, la situation est alarmante. La dégradation de l'environnement se caractérise essentiellement par l'insalubrité qui se traduit par la mauvaise gestion des déchets dont les plastiques. La gestion des déchets plastiques au Tchad se confond souvent à la gestion des déchets solides ménagers (DSM). Les efforts de l'Etat Tchadien pour une bonne gestion de ces DSM ne sont pas coordonnés et se limitent souvent aux moyens financiers ou à la mauvaise volonté des gestionnaires urbains (PDC, 2018).

La ville de Sarh, situé au Sud du Tchad rencontre de nombreux problèmes liés à la mauvaise gestion des déchets solides ménagers en général et des déchets plastiques en particuliers, et pour cela, il faut prendre des mesures pour remédier au bien-être des populations, ainsi que pour l'environnement. C'est dans ce contexte que s'inscrit cette présente étude intitulée « Options de gestions des déchets plastiques dans la ville de Sarh ».

I - 2 PROBLEMATIQUE

Les déchets constituent l'un des meilleurs indicateurs de la vitalité économique et du mode de vie d'une société. La croissance démographique, les progrès techniques et économiques dans les villes du monde engendrent la production croissante des déchets de types et de natures divers dont les plastiques (Gbedo, 2010).

Les déchets plastiques sont des déchets non biodégradables. Leur rejet dans la nature entraîne des conséquences néfastes sur l'environnement et peut causer un réel problème de santé publique, (Toudjibé, 2017). Une quantité importante de plastiques enfouis dans le sous-sol peut empêcher aux eaux de pluie de pénétrer dans le sol. Il y a aussi le problème récurrent des inondations dans la ville de Sarh causé par les caniveaux bouchés par les bouteilles en plastique (Hebette, 1996).

L'absence de politique des déchets, l'impossibilité d'aménager des décharges et l'utilisation massive des emballages plastiques ont provoqué l'envahissement de la ville avec des conséquences graves : multiplication anarchique des dépotoirs comme foyers d'infection (rues, rivières, marchés d'aliments, parcelles dans des zones habitées), bouchage des caniveaux où les eaux stagnent (prolifération des moustiques : la malaria est la 1ère cause de mortalité), l'érosion des sols (dégâts du réseau routier, habitations écroulées), et la

3

dégradation des cultures urbaines (enfouissement des déchets : couche imperméable), (Guide Technique de Recyclage des déchets plastiques dans les pays en voies de développement, 2005).

Puisque la protection de l'environnement est une préoccupation collective, nous ne pouvons pas rester indifférents face à tout cela et attendre que les solutions viennent des autorités. La grande préoccupation est celle de trouver une réponse définitive à une question centrale. La valorisation des déchets plastiques serait-elle le meilleur moyen pour réduire leur prolifération dans la ville de Sarh? C'est ainsi que nous avons décidé de proposer aux autorisées de la ville de Sarh les options de gestion des déchets plastiques afin de réduire l'impact négatif de ces déchets sur l'environnement et la vie des populations.

L'étude s'articule essentiellement autour de ces questions spécifiques:

Quelle est la typologie des déchets ?

Comment se fait la gestion des déchets à Sarh ?

Quelles sont les options de traitement et de valorisation?

I - 3 OBJECTIFS DE L'ETUDE I-3-1 Objectif général

L'objectif général est de contribuer à l'amélioration de la gestion des déchets

plastiques.

I-3-2 Objectif spécifiques

y' Caractériser et quantifier les déchets plastiques ;

y' Faire l'état des lieux de la gestion des déchets plastiques;

y' Proposer une option de traitement et de valorisation;

4

CHAPITRE II: REVUE DE LITTERATURE

II-1 Clarification conceptuelle

Pour permettre la même compréhension des concepts qui sont utilisés dans le cadre de cette étude, il est nécessaire de définir le contenu de quelques-uns.

· Environnement

L'ensemble des éléments naturels et artificiels qui favorisent l'existence, l'évolution et le développement du milieu, des organismes vivants et des activités de l'homme dans le respect de l'équilibre écologique (Tchad-Loi-1998-environnement).

· Hygiène

Selon Le Petit Robert, l'Hygiène est l'ensemble des principes et des pratiques tendant à préserver et à améliorer la santé. C'est l'ensemble des procédés destinés à donner à l'individu une meilleure santé ainsi que des règles de vie harmonieuse.

L'OMS donne une interprétation similaire à l'hygiène dans le cadre de sa définition de Santé qui doit correspondre à un état de complet bien-être, physique, psychique et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.

· Hygiène de l'Environnement

L'hygiène de l'environnement est l'ensemble des méthodes permettant la préservation et la sauvegarde des locaux en respectant les entretiens préconisés, la gestion du linge, des composantes de l'environnement et des déchets (Natoubou, 2006).

· Assainissement

Selon l'OMS (1995), on entend par « assainissement l'ensemble des travaux que doivent effectuer, en se conformant aux règles d'hygiène, les particuliers, les collectivités et les pouvoirs publics pour faire disparaître dans les agglomérations toutes causes d'insalubrité.

Selon le rapport de la première réunion tenue en 1950 du comité des experts de l'environnement, l'assainissement implique le contrôle de l'approvisionnement public en eau, de l'évacuation des excréta et des eaux usées, de l'élimination des déchets et des vecteurs de maladies, des conditions de logement, des aliments et leur manipulation, des conditions atmosphériques et des conditions de sécurité sur le lieu de travail (Franceys, et al, 1995).

Pour Duncan (1994), l'assainissement est un processus par lequel des personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain ; pour cela, des moyens physiques,

5

institutionnels et sociaux sont mis en oeuvre dans différents domaines tels l'évacuation des eaux usées et de ruissellement, l'évacuation des déchets solides, l'évacuation des excrétas et le traitement de tous ces éléments. De manière générale, l'assainissement comprend l'évacuation et le traitement des eaux et des déchets solides usagers. Ces matières incluent les eaux de pluies, de drainage, de lavage, les eaux usées et /ou provenant de toilettes, les excréments, et les déchets solides ; ces derniers ont différentes origines (domestique, agricole, industrielle, médicale).

? Déchet

Le mot « déchet », apparu au XIVe siècle, vient du verbe « déchoir », qui traduit la diminution de valeur d'une matière, d'un objet jusqu'au point où ils deviennent inutilisables en un lieu et en un temps donnés (Pichat, 1995).

Selon ZOA (1995), un déchet est « tout résidu de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble que son détenteur destine à l'abandon ».

. Pré-collecte

Hebette (1996) indique qu'il existe deux modes de pré-collecte en Afrique subsaharienne : soit la pré-collecte par rapport volontaire où les usagers apportent eux même leurs déchets vers des espaces de regroupements, soit la pré-collecte en porte à porte où les secteurs ou le secteur informel reprend les déchets pour les acheminer à l'aide des charrettes vers des espaces de regroupement.

? Collecte

Deuxième maillon de la chaine de la gestion des DSM, la collecte est l'ensemble des opérations entrant dans le processus d'enlèvement des déchets des dépotoirs sauvages, point de regroupements jusqu'au point de traitement (Tini, 2003).

? Insalubrité

Selon le dictionnaire le Petit Larousse (2002), l'insalubrité, c'est l'état de ce qui est insalubre, nuisible à la santé, malsain.

Selon Natoubou (2006), l'insalubrité peut être assimilée à la présence des dépotoirs sauvages, encombrement des rues et places publiques par des déchets de tout genre (solides et liquides), présence des bas-fonds transformés en dépotoirs, les caniveaux bouchés par les déchets.

·

6

7

Plastique

Matière synthétique constituée essentiellement de macromolécules, susceptible d'être modelée ou moulée généralement à chaud ou sous pression.

· Emballage

Tout objet quel que soit la nature des matériaux dont il est constitué, destiné à contenir et à protéger des marchandises, à permettre leur manutention et leur acheminement du producteur au consommateur.

· Récupération

Toute opération d'obtention des déchets physiques par les installations agréées en vue de leur traitement, leur recyclage et leur élimination immédiate.

· Santé

La santé n'est pas seulement une absence de maladie. Elle ne peut être assurée que là où les ressources permettent de satisfaire les besoins de l'homme et où les milieux de vie et de travail sont protégés contre les polluants, les agents pathogènes et les risques physiques menaçant la vie et la santé. Elle implique donc un sentiment de bien-être et de sécurité. Les milieux de vie et de sécurité déficients génèrent aussi bien des problèmes de santé physique que psychosocial (OMS, 1995).

· Tri

Séparation systématique des déchets selon les différentes catégories.

· Recyclage

Réintroduction directe d'un matériel dans son propre cycle de production en remplacement total ou partiel d'une matière première neuve.

· Valorisation des déchets

Toute opération de recyclage, de réutilisation, de récupération, d'utilisation des déchets comme source d'énergie ou toute autre action visant à obtenir des matières premières ou des produits réutilisables provenant de la récupération des déchets, et ce, afin de réduire ou d'éliminer l'impact négatif de ces déchets sur l'environnement.

. Polyéthylène (ou PE)

Un des polymères les plus simples et les plus moins chers. Il appartient à la famille des polyoléfines.

? Caractérisation

Selon Nikiema (2012), la caractérisation des déchets est une opération qui permet de

connaître la composition des déchets produits, leur nature et leur comportement, afin de mettre en place une gestion efficace. Autrement dit, l'analyse et la caractérisation des déchets permettent de dégager les critères à prendre en compte dans le choix des modes de traitement et d'élimination de ces déchets.

La caractérisation prend en compte le milieu de production, la fréquence de production et la nature des déchets.

II-2- Plastique

Depuis l'apparition des supermarchés et le mode de conservation de certains produits, l'emballage en plastique est devenu inévitable dans le quotidien du consommateur. Une fois son rôle rempli, l'emballage est jeté avec les ordures ménagères. La prolifération des emballages en plastiques qui sont des produits non biodégradables pose des problèmes à l'environnement qu'il faut absolument résoudre (Traoré, 2018).

II-2-1 Définition et historique

Le plastique est une matière synthétique composée de polymères, qui à la propriété d'être moulée ou modelée facilement après chauffage et qui peut être souple ou rigide. On appelle polymère une grande molécule constituée d'unités fondamentales appelées monomères (ou motifs monomères) reliées par des liaisons covalentes (Weiss, 2009). La majorité des plastiques (99%) utilisée dans le monde est fabriquée à partir de pétrole et de gaz naturel (Doublier, 2008). L'histoire des matières plastiques débute en 1869 (Aubry, 2014). A la suite d'un concours, dont l'objet était de trouver une matière destinée à remplacer l'ivoire naturel des boules de billard, les frères HYATT(USA), mirent au point le celluloïd (ou nitrate de cellulose) produit d'origine végétale (bois, coton). En effet à la fin du XIXème siècle, il existait plutôt à l'échelle artisanale qu'industrielle, quelques matériaux plastiques dont les plus importants à base de matières naturelles étaient le celluloïd et la galalithe.

C'est en 1909 qu'un chimiste belge Baekeland a découvert les résines formo-phénoliques dont l'exploitation dès 1920 sous le nom de BAKELITE marque véritablement le début de l'ère des plastiques (Aubry, 2014).

8

9

De 1920 à 1940 on assiste au développement de ces résines de condensation phénol/formol qui grâce à leurs propriétés isolantes, ont contribué à l'essor de l'électricité (Traoré, 2018).

De 1940 à 1950 nait industriellement la première matière thermoplastique utilisée à grande échelle. C'est le chlorure de polyvinyle (PVC) plastifié, employé pendant la guerre pour remplacer le caoutchouc impossible à importer. En 1950 on assiste au développement des transports automobiles et au besoin croissant en pétrole comme source d'énergie. La pétrochimie permet alors la naissance d'une multitude de matériaux thermoplastiques, dérivés des carbures oléfiniques obtenus par craquage des produits pétroliers : éthylène, benzène, propylène, phénol etc.... (Traoré, 2018).

II-2-2- Différents types de plastiques (polymères)

Selon Vivier (2006), il existe trois grandes catégories de polymères : les thermoplastiques, les thermodurcissables et les élastomères.

II-2-2-1Thermoplastiques

Les polymères ou les résines thermoplastiques sont des composés, dérivés d'éléments constitutifs organiques se formant naturellement, qui fondent lorsqu'on les chauffe. Ce sont des matières « transformables à l'état fondu », ce qui signifie qu'on peut leur donner des formes utilisables lorsqu'elles sont en phase liquide (fondues) ou visqueuse. Dans la plupart des procédés de fabrication, les thermoplastiques sont chauffés, puis formés par moulage par injection, extrusion ou thermoformage, avant d'être refroidis afin que le produit fini conserve sa forme.

En fonction de la polymérisation on obtient différents produits qui sont :

- les PVC (Chlorure de Polyvinyle),

- les polyéthylènes, - les polystyrènes,

- les polypropylènes.

II-2-2-2 Thermodurcissables

Une matière thermodurcissable est un polymère qui durcit sous l'action de la chaleur. Les molécules le constituant (monomères) se lient les unes aux autres pour le rendre plus rigide en formant un réseau tridimensionnel.

Une matière thermodurcissable ne peut être mise en oeuvre qu'une seule fois. Il n'est donc pas recyclable. La mise en oeuvre des thermodurcissables implique la réalisation d'un réseau tridimensionnel dans le moule. C'est-à-dire que la matière liquide ou visqueuse va devenir définitivement solide : c'est la réticulation. Lorsque la matière est solide, on dit qu'elle est réticulée. Il existe 3 méthodes de transformation :

y' l'injection : un ensemble vis / piston semblable à celui de l'injection des thermoplastiques permet un préchauffage et une plastification de la matière thermodurcissable, puis l'injection dans le moule chaud, où va se produire la réticulation.

y' la compression : La matière est placée dans un moule chaud. Ce dernier se ferme sur la matière.

y' la compression transfert : La matière est placée dans un cylindre chauffant et un piston pousse la matière dans les empreintes.

II-2-2-3 Elastomères

Ces polymères présentent les mêmes qualités élastiques que le caoutchouc. Les élastomères sont caractérisés par leur grande déformabilité (6 à 8 fois leur longueur initiale), et sont obtenus à partir de polymères linéaires caractérisés par des liaisons extrêmement faibles.

Ces polymères sont donc des liquides très visqueux. Pour être utilisées comme caoutchouc, des liaisons pontales (noeuds de réticulation) doivent être introduites entre les chaînes, conférant ainsi aux matériaux une structure tridimensionnelle qui assure la réversibilité de la déformation mécanique. Les noeuds de réticulation sont introduits par une réaction chimique appelée vulcanisation après la mise en forme du matériau.

II-2-3 Caractéristiques des plastiques

y' composition chimique: généralement, en Polyéthylène (PEBD : Polyéthylène Basse

Densité et PEHD : Polyéthylène Haute Densité) et polychlorure de vinyle (PVC). y' poids légers : notamment pour les sacs d'emballages plastiques, facilement emportés

par le vent d'où leur dissémination partout dans la nature.

y' stabilité chimique: les plastiques ne se décomposent pas pour se mélanger à d'autres produits.

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y' durée de vie : de quelques années à des centaines d'années, selon l'épaisseur et les types de plastiques.

y' format : les objets en plastiques durs (seaux, bassines,) et les sacs d'emballages plastiques sont de dimensions multiples, ce qui facilite leur usage pour des besoins nombreux et diversifiés (emballage des produits solides : médicaments, sel ; liquides : eau, huile).

II-2-4 Importance et domaine d'utilisation des plastiques II-2-4-1 Importance

Les plastiques, relativement rares dans notre environnement au milieu du XXe siècle, sont bien présents aujourd'hui autour de nous. (Traoré, 2018).

> les plastiques sont peu coûteux. Ils sont fabriqués à partir d'une matière première encore relativement abondante et, jusqu'à récemment, pas chère : le pétrole.

> les plastiques ont des propriétés physico-chimiques variées. Suivant leur composition, ils peuvent être élastiques ou rigides, durs ou malléables, résistants à la chaleur, aux chocs, aux produits agressifs et dangereux comme les acides.

> les plastiques peuvent être facilement modelés ou moulés, pour prendre les formes souhaitées les plus variées, même les plus complexes. Ainsi, le toit du grand stade de Pékin, le fameux « nid d'oiseau » temple des jeux olympiques d'été 2008, est en plastique armé d'acier.

> les plastiques sont légers et donc moins coûteux à transporter que les matériaux à base de métal ou de bois. Grâce aux plastiques, le poids moyen d'une automobile a été ainsi réduit de 200 kg (Doublier, 2008). Cela a permis une baisse importante de la consommation d'essence. De la même manière, le poids des emballages de toutes sortes (nourriture, conteneurs divers, marchandises variées...) a été fortement réduit grâce à l'utilisation des plastiques, tout en leur conservant leurs qualités de résistance : un grand plus pour les économies de carburant utilisé pour les transports.

> les plastiques sont d'excellents isolants thermiques.

> les plastiques sont relativement durables. Ils sont peu sensibles à la corrosion et aux intempéries. Ainsi, des tuyauteries en plastique peuvent facilement durer au-delà de cinquante ans, ainsi bien que les peintures des automobiles, en polyuréthane, sont particulièrement résistantes.

> les plastiques sont faciles à nettoyer.

> les plastiques utilisés comme une barrière de protection. Les aliments se conservent plus longtemps dans des boîtes plastiques. Etant imperméable le plastique contribue ainsi à limiter la contamination venant de l'extérieur.

> les plastiques permettent un stockage massif de données sur un support de petite taille (CD, DVD, cartes mémoire...).

> les plastiques permettent d'économiser l'énergie et de lutter contre le réchauffement climatique. Si on remplaçait les plastiques d'emballage par des matériaux traditionnels, la consommation mondiale d'énergie serait doublée (Doublier, 2008).

> les plastiques sont en partie recyclables. Pour ceux qui ne le sont pas, on peut les incinérer et ainsi récupérer de l'énergie sous forme de chaleur.

II-2-4-2 Domaine d'utilisation

Selon Doublier (2008), les plastiques sont utilisés dans de nombreux domaines. En voici quelques-uns :

· les emballages : ce secteur est le plus gros consommateur de plastiques. On les utilise pour stocker, transporter, protéger et conserver toutes sortes de produits, en particulier des produits alimentaires.

· le bâtiment et la construction : les plastiques y sont souvent cachés, cependant

indispensables. Ils sont utilisés pour leurs propriétés vitales :

- durabilité et résistance à la corrosion (châssis de fenêtres, tuyauteries),

- isolation contre le froid, la chaleur et le bruit (cloisons), faible coût,

- maintenance minimale ou nulle (par exemple pas besoin de les repeindre),

- hygiène et propreté (faciles à nettoyer),

- économie de ressources (faible coût + facilité d'installation + longue durée de vie).

· les transports : les nouvelles générations de plastiques légers permettent des économies d'énergie notables. Les voitures, les trains, les avions deviennent plus légers en intégrant de plus en plus de matières plastiques. Ils apportent en même temps un confort agréable aux usagers, par exemple en permettant une augmentation de pression et de taux d'humidité dans les avions.

· l'électricité et l'électronique : les plastiques permettent d'améliorer les performances dans ce secteur : réduction du poids, miniaturisation, isolation électrique et thermique. Les plastiques sont solides, flexibles et faciles à mouler, d'où leur

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présence importante dans beaucoup d'équipements. Les plastiques sont connus pour leur qualité d'isolation électrique.

? l'agriculture : l'utilisation des plastiques dans l'agriculture permet des rendements accrus, des récoltes plus précoces, une moindre dépendance vis-à-vis des herbicides et des pesticides, une meilleure protection des produits alimentaires et une conservation plus efficace de l'eau. Par exemple, dans les régions arides, des systèmes de drainage en plastique peuvent diviser les frais d'irrigation par deux ou trois et en même temps doubler le rendement.

? le secteur médical : les soins médicaux modernes nécessitent l'utilisation des plastiques (seringues jetables, poches de sang, valves cardiaques...). Beaucoup d'appareils orthopédiques et de prothèses sont aujourd'hui en plastique. Certains comprimés sont entourés d'un polymère qui se dégrade lentement, et libère le médicament peu à peu ou au bon moment.

? le sport : les plastiques ont révolutionné les équipements sportifs, les rendant plus efficaces et techniques que jamais. Ainsi pour :

- les ballons de football sont résistants à l'eau et à l'abrasion, et les trajectoires sont plus prévisibles,

- les chaussures de sport sont légère, résistantes,

- les raquettes de tennis sont plus solides, légères et puissantes, absorbant mieux les chocs,

- les équipements nautiques en plastiques composites sont légers et très résistants pour la coque, les structures et le mât des navires, pour les planches à voile et de surf...;

- équipements de ski.

II-2-5 Plastique et Santé

Malgré l'omniprésence du plastique dans le monde, ses effets sur la santé restent mal compris. L'exposition au plastique ne cesse de s'étendre à de nouveaux secteurs de l'environnement et de la chaîne alimentaire à mesure que les produits plastiques existants se fragmentent en particules plus petites et concentrent les substances chimiques toxiques. Avec l'augmentation de la production de plastique, cette exposition ne fera qu'augmenter (Greta et al. 2013),

Les recherches menées jusqu'à présent sur les effets du plastique sur la santé ont été axées sur des étapes spécifiques du cycle de vie du plastique, et souvent sur des produits,

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processus ou voies d'exposition particulière. Cette approche ne tient pas compte du fait que des effets importants, complexes et croisés sur la santé humaine se produisent à toutes les étapes du cycle de vie du plastique : depuis les forages pétroliers ou gaziers jusqu'aux raffineries, des étalages de magasins au corps humain et de l'élimination des déchets aux impacts continus sur l'air, l'eau et les sols.

Le plastique pose des risques différents pour la santé à chaque étape de son cycle de vie. Ces risques proviennent à la fois de l'exposition aux particules de plastique elles-mêmes et aux substances chimiques qui y sont associées. La majorité de la population mondiale est exposée à ces risques tout au long de ce cycle de vie.

Les humains sont exposés à une grande variété de substances chimiques toxiques et de micro plastiques par inhalation, ingestion et contact direct avec la peau. Le Tableau I présente l'émission des plastiques et leurs effets sur la santé humaine.

Tableau I: Plastique et santé

Emissions

Expositions

Santé

- incluent des benzène,

les COVs, et plus de 170 substances chimiques toxiques présentes dans les fluides de fracturation

- hydraulique

- inhalation et

ingestion (air et eau)

portent atteinte au système

immunitaire, aux organes sensoriels, au foie et aux reins; les impacts

incluent des cancers, la toxicité

neurologique, reproductive et
développementale

- incluent le benzène,

des HAPs, et le styrène

inhalation, ingestion, contact avec la peau (air, eau, et sols)

les impacts peuvent inclure des

cancers, la neurotoxicité, la

reprotoxicité, l'insuffisance

pondérale à la naissance et les
irritations des yeux et de la peau

incluent des métaux lourds, des POPs, des cancérigènes, des perturbateurs endocriniens et les micros plastiques

inhalation, ingestion

et contact avec la
peau

- affecte le système rénal,

cardiovasculaire, gastro-intestinal,

neurologique, reproductif et
respiratoire ;

- les impacts incluent des
cancers, le diabète, et la toxicité pour le

incluent des métaux lourds, des dioxines et furanes, des HAPs, le recyclage toxique

ingestion et

inhalation (air,

cendres, scories)

- les impacts incluent des

cancers, des lésions neurologiques et des atteintes

- aux systèmes immunitaires,

reproductifs, nerveux, et
endocriniens

Source : Greta et al. (2013).*

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II-2-6 Production mondiale de plastique et de déchets plastiques dans le monde et en Afrique en particulier.

Les avantages que fournit le plastique sont indéniables. C'est un matériau bon marché, léger et facile à produire. Ces qualités ont entraîné un boom de la production plastique au cours du siècle dernier (Heinrich, 2020).

Depuis l'an 2000, l'industrie du plastique a produit autant de plastique que toutes les années précédentes combinées.

La production de plastique vierge a été multipliée par 200 depuis 1950 et a augmenté de 4 % par an depuis 2000. En 2015, dernière année pour laquelle des données sont disponibles, la production a atteint 448 millions de tonnes, cela équivaut à 53 kilogrammes de plastique pour chaque habitant de la planète (Heinrich, 2020).

Depuis 2016, plus de 6,9 milliards de déchets plastiques ont été produites. Environ 9% ont été recyclés, 12% ont été incinérés et 79% ont été accumulé dans les décharges ou dans la nature. La production de plastique en 2016 a entraîné des émissions de dioxyde de carbone d'environ deux milliards de tonnes, soit près de 6 % du total des émissions de dioxyde de carbone de l'année. Si la capacité de production de plastique prévue est atteinte, la production pourrait augmenter de 40 % d'ici 2030 (anonyme, 2019).

L'augmentation des produits et des déchets plastiques touche tous les continents. En Afrique, les facteurs qui expliquent ces évolutions sont multiples : apparition d'une nouvelle classe moyenne, disparition des magasins et marchés traditionnels et de l'artisanat au profit de la grande distribution et des produits industriels, manques ou défaillances des infrastructures de gestion de déchets (Toudjibé, 2017).

Les déchets plastiques représentent non seulement un problème environnemental pour les pays africains, mais aussi un défi majeur pour le développement socio-économique ; ils affectent négativement le tourisme, la santé, la qualité de l'eau, des sols, et des infrastructures. Le manque d'eau potable ne fait qu'aggraver le problème, car dans de nombreuses villes africaines, l'eau potable est conditionnée dans des sachets à usage unique et des sacs en plastique.

D'autres pays (Ghana, Éthiopie, Érythrée, Somalie, Malawi, Lesotho, Maurice, Ouganda, Soudan et Tanzanie) ont également décidé d'interdire ou de limiter leur utilisation. En 2010, le Tchad a interdit la vente d'eau minérale dans les emballages en plastique «leyda» dans la ville de N'djamena (Toudjibé, 2017).

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Malgré ces lois et réglementations, sur l'interdiction des sachets plastiques, il y a encore des différences quant au contenu de l'interdiction et à l'applicabilité de ces lois. L'écart dans l'application de la loi est illustré par la consommation estimée de plastique pour l'ensemble du continent en 2015. Cette consommation était d'environ 19,5 Mt avec une grande variabilité d'un pays à l'autre. Compte tenu de la croissance prévue des économies, de la population humaine et de la production plastique, les importations sur le continent africain devraient doubler d'ici 2030 selon les prévisions si rien n'est fait (Atlas du plastique, 2020).

Il devient donc urgent d'élaborer des stratégies harmonisées à l'échelle régionale avec des plans d'action qui intègrent des mesures dissuasives pour les importations, la production et l'utilisation du plastique. Ainsi les lois et règlementations adoptées par les pays africains pourraient être appliquées de manière efficiente et permettraient ainsi une réduction de la consommation de plastique en Afrique (Traoré, 2018).

II-2-7 Types de déchets plastiques

Les déchets plastiques proviennent des résidus de processus de production, de transformation et de consommation. Il existe donc plusieurs types de déchets plastiques.

II-2-7-1 Déchets plastiques industriels

Ces déchets sont constitués de l'ensemble des déchets issus des processus de production des résines (essentiellement trouvés dans les sites pétrochimiques) et de transformation des résines en objets. Les déchets de production proviennent des arrêts de réacteur de polymérisation, des purges de réacteurs et des lots déclassés.

Ils présentent la particularité d'avoir un degré de pollution faible, voire inexistant. On y retrouve, en très grande majorité, les polymères de grande diffusion (PE, PP, PS et PVC).

Quant aux déchets de transformation, elles proviennent de toutes les opérations de plasturgie permettant l'obtention de produits finis (extrusion, injection, soufflage, calandrage,). On y retrouve, précisément, les carottes, lisières et bordures de ces opérations de thermoformage, les pièces présentant des défauts, ou encore, les chutes de démarrage et d'arrêt de machine.

Ces déchets qui peuvent être homogènes comme fortement hétérogènes (mélanges provenant de la co-extrusion, co-injection, . . .) sont, en général, très peu souillés.

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II-2-7-2 Déchets plastiques de post-consommation

C'est l'ensemble des déchets issus de la consommation industrielle ou des particuliers. Les déchets plastiques utilisés au cours de cette étude se classent dans cette catégorie.

On distingue :

o les déchets agricoles constitués essentiellement de films, sacs, fûts et bidons de produits phytosanitaires. La particularité de ce gisement réside dans ses fortes contamination (terre, cailloux) et pollution. Il s'agit pour l'essentiel de polyoléfines (PEBD, PEHD et PP).

o les déchets commerciaux ou de distributions constituées d'emballages industriels et commerciaux qui sont en général de bonne qualité. Il y a également les fûts, bidons, sacs de grande contenance dans les secteurs de la chimie, l'agroalimentaire, le bâtiment et les travaux publics, pour le conditionnement et le transport de divers autres produits.

o enfin, on peut aussi citer le cas des emballages en polystyrène expansé utilisés pour le calage lors du transport de produits fragiles, et dans une proportion moindre, pour les caisses à poisson et les plateaux horticole.

o les déchets électriques et électroniques issus de la filière de tous les produits électriques et électroniques tels que les ordinateurs, téléphones, appareils électroménagers et câbles en tout genre.

o les déchets ménagers qui sont essentiellement constitués par les emballages.

Pour ce gisement, les matières principales concernées sont: le PET (bouteilles de boissons gazeuses, eaux minérales, . . .), le PEHD (bouteilles de lait, produits lessiviels, . . .), le PEBD (sacs d'emballage) et le PVC (bouteilles d'eau minérale, . . .).

o les déchets du bâtiment et des travaux publics proviennent de l'huisserie, les tuyaux, revêtements de sols, profilés de fenêtre, conduits électriques, câbles, mousses d'isolation. Ces matériaux sont très fortement mélangés et leur degré de pollution est souvent élevé.

o les déchets de véhicules de transport sont représentés par l'ensemble des plastiques constituant les véhicules hors d'usage (VHU) (en moyenne 14% en masse du véhicule). Ces déchets constituent une fraction très hétérogène par rapport à la nature et l'âge. On y retrouve des polyoléfines, du PVC, des polycarbonates, ABS et des

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polyamides, des polyuréthanes, des résines thermodurcissables diverses, sans oublier les élastomères. Cette fraction ne cesse de croître du fait que les véhicules s'allègent de plus en plus et les équipements de sécurité sont en plein développement.

II-3 Gestion des déchets urbains en général et des plastiques en particulier

La problématique de l'insalubrité des espaces urbains africains, liée notamment à la gestion sociale des déchets solides urbains a été analysée sous plusieurs angles par différents auteurs, qui l'ont successivement abordé, en insistant chacun sur l'aspect qui lui paraissait pertinent (Amouzoun, 2009).

Ceci étant, le rapport de la 11ème assemblée générale du Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique (CODESRIA) tenue à Maputo (Mozambique), du 6 au 10 Décembre 2005 et dont le thème central est, « Accumulation d'ordures ménagères et dégradation de l'environnement urbain ». En montrant quelques pistes pour une viabilité environnementale dans le processus de développement africain, fait observer qu'avec l'accroissement rapide de la population urbaine et l'extension démesurée de l'espace urbain, dû à une urbanisation non contrôlée et non maîtrisée de l'Afrique, le ramassage et l'élimination de déchets solides (DS) posent de graves problèmes, non seulement aux responsables municipaux et aux pouvoirs centraux, mais aussi et surtout aux populations démunies.

Au Tchad, il n'existe pas un cadre juridique, réglementaire et institutionnel spécifique à la gestion des déchets plastiques. Les déchets plastiques sont perçus au même titre que les déchets solides ménagers. Cependant, ils ont été cités d'une manière générale dans la loi N° 14/PR/98 relative à la protection de l'environnement. Cette loi définit les principes généraux de la protection de l'environnement et a pour objectifs de présenter les principes généraux de gestion durable de l'environnement et de sa protection contre toute forme de dégradation afin de sauvegarder et de valoriser les ressources naturelles et d'améliorer les conditions de vie des populations (article I). Cette loi instaure le Haut Comité National pour l'environnement (en 1995) comme organe d'application des politiques et stratégies du Gouvernement en matière de protection de l'environnement. Elle fixe les grandes lignes sur la protection des sols, de l'air, de la gestion des déchets, des effluents liquides et gazeux susceptibles de porter atteinte à la santé de l'homme ou à la qualité de l'environnement en général.

La politique nationale en matière d'assainissement était à l'époque de « s'attaquer aux graves problèmes de l'assainissement avec comme finalité la pratique d'hygiène pour tous ». Un Programme National d'Assainissement a été signé entre l'OMS, l'UNICEF et le Tchad en 1961. Il a permis la création du Service National d'Assainissement et préconisé la réorganisation et le développement du secteur assainissement. Un Centre National de Formation (CNF) du personnel de la salubrité publique a vu le jour en 1965.

A Sarh, la population participait depuis plusieurs années à des activités d'assainissement à l'initiative des délégués de quartier, des chefs de carré, etc. Ces travaux concernaient entre autres :

? l'entretien et la réalisation des canalisations pour le drainage des eaux pluviales ;

? la collecte et le ramassage des ordures et des déchets ;

? le remblayage des rues après les saisons des pluies.

Selon l'échelle de Lansink (Figure 1), outre la prévention, plusieurs types de gestion sont utilisés. Tout d'abord la réutilisation, le recyclage, l'incinération et enfin la mise en décharge.

Figure 1 : Echelle de Lansink

II-3-1 Réutilisation et recyclage

Les avantages du recyclage et de la réutilisation sont nombreux. Tout d'abord, cela permet de diminuer la consommation de pétrole, la production de plastique utilisant approximativement 8% de la production de pétrole (Thompson et al, 2009). Le recyclage réduit également l'utilisation de l'énergie, les déchets solides municipaux mais aussi les

émissions de dioxydes de carbone (CO2), d'oxydes d'azote (NOx) et de dioxydes de soufre (SO2) (Al-Salem et al, 2009). Cependant, les plastiques ont aussi permis une diminution de la consommation en carburant via la confection de pièces plus légères (Lecomte et Das, 2018).

La réutilisation peut s'avérer dans certains cas très avantageux. Cependant, elle ne garantit pas un bénéfice environnemental. Il faut prêter attention à la restauration et à l'amélioration de l'efficacité des vieux produits tout en vérifiant si des produits plus efficaces et plus récents seraient plus appropriés (Cooper et Gutowski, 2017).

Le pourcentage de produits recyclés tend à augmenter, d'une part en raison des politiques européenne (EuropeanCommision, 2018) et wallonne (Maxime, 2018) et, d'autre part, grâce aux opportunités qu'offre le marché belge (Ovam, 2017).

Il existe 4 familles de recyclage, même si le recyclage quaternaire n'est en réalité qu'une valorisation énergétique.

Il existe tout d'abord le recyclage primaire, aussi appelé ré-extrusion. La ré-extrusion est semblable au processus d'extrusion expliqué plus tôt et utilise des déchets plastiques pour créer des produits de caractéristiques similaires au produit original (Al-Salem, 2009).

Une condition est que les déchets soient semi-propres, ce qui en fait un choix moins populaire (Al-Salem et al, 2009).

Le recyclage secondaire, ou recyclage mécanique, est le processus de recyclage du plastique le plus utilisé (Al-Salem et al, 2009). C'est la transformation d'un produit plastique post-consommation en un nouveau produit ayant un niveau de propriétés physiques, mécaniques et/ou chimiques inférieur (Maxime, 2018). Typiquement, selon l'origine et la composition du plastique, toute une série de pré-processus y sont inclus tels que la collecte, le tri, le lavage ou le broyage (Ragaert et al, 2017). Une fois séparés par type de polymère et de taille suffisamment petite, ils sont soumis à une opération de moulage telle que l'extrusion pour obtenir de nouvelles formes et un nouvel usage, bien souvent en fibres textiles (Maxime, 2018). Il faut cependant faire attention car le recyclage mécanique du plastique peut causer une dégradation et une diminution de l'homogénéité de celui-ci et donc un amoindrissement de ses qualités physico-chimiques. En effet, l'énergie et la chaleur apportée peuvent être à l'origine d'une photo-oxydation et/ou d'un stress mécanique (Al-Salem, et al, 2009).

Le recyclage tertiaire, c'est-à-dire le recyclage chimique, est réalisé par une altération de la structure chimique de la matière. Il est moins répandu car il présente des difficultés

technologiques et économiques certaines mais il permet de créer des produits dotés d'une plus-value et a l'avantage de pouvoir traiter des déchets plastiques mélangés ou pourvus de matières difficilement séparables lors du recyclage mécanique. La voie énergétique, qui consiste à fabriquer des combustibles par des procédés tels que la gazéification ou la pyrolyse est à distinguer de la voie dite de retour à la matière qui a pour principe de fabriquer des bases chimiques utilisables pour une confection ultérieure de produits (Al-Salem et al, 2009; Delavelle et Caevel, 2015 ; cité par Maxime,2018).

Il est à noter l'importance de la collecte et du tri pour le recyclage du plastique (Al-Salem, et al, 2009). En Belgique, le sac PMC est collecté au porte-à-porte par les municipalités dans un sac à déchets séparé moins coûteux pour le citoyen que celui des déchets ménagers. Le sac permet d'emballer les bouteilles en plastiques, les boîtes de conserve métalliques et les emballages de boissons en carton. Il en résulte une majorité de polyéthylène téréphtalate (PET), suivie par le polyéthylène à haute densité (PEHD) et une minorité de polypropylène (PP) et de polyéthylène à basse densité (PEBD). Les sacs collectés sont livrés aux installations de tri (Ragaert et al, 2017). Outre les problèmes liés à la qualité du plastique produit, un mauvais tri peut endommager le matériel. En effet, les plastiques ont des températures de fusion différentes et la présence d'un plastique ayant des températures de fusion plus basses que celui du plastique recyclé peut entrainer de la carbonisation, nuisible pour le matériel (Leveque, 2018). Il est à noter qu'à la base de ce système, c'est le consommateur qui réalise le premier tri et sans qui tout cela serait impossible (McDonald et al, 1998).

Le recyclage du plastique est considéré comme l'une des meilleures voies de prise en compte du développement durable. Il est devenu, à cet effet, une priorité en termes de gestion du développement durable (Coulibaly, 2008).

Jusqu'à récemment, la plupart des objets plastiques en fin de vie étaient mis en décharge. La tendance, aujourd'hui, est de valoriser au maximum ces plastiques usagés (non biodégradables), soit en les recyclant, soit, si cela n'est pas possible pour des raisons techniques ou économiques, en les brûlant dans des incinérateurs pour produire de l'énergie.

Pour le recyclage de ces plastiques, il n'existe pas de bon ou de mauvais moyen, ni de voie unique. En la matière, les systèmes de gestion varient selon les pays en fonction de leurs particularités, de leurs choix stratégiques et des technologies disponibles. En outre, les conditions n'étant pas les mêmes en zone rurale et en zone urbanisée, plusieurs solutions différentes peuvent être mises en oeuvre dans un même pays.

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La valorisation des matières plastiques prend une ampleur de plus en plus considérable, du fait de l'évolution des réglementations sur l'écologie et les demandes sociétales et associatives pour la préservation et la qualité de l'environnement. Quelques codes d'identification de matières plastiques en fonction de leur recyclabilité ont été déterminés (Gervais ,2010 ; CSEMP, 2004 ; Society of Plastic Engineers, 2008 ; Hannequart, 2004) et sont énumérés dans le tableau II.

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Tableau II : Symboles et caractéristiques des différents types de plastiques recyclables

Source : Traoré, 2018

II-3-1-1 Exemple des méthodes de recyclage des déchets plastiques les plus répandues

i- Régénération

La régénération des matières plastiques est la technique la plus employée à travers le monde, que ce soit dans les pays du nord comme ceux du sud, puisque ce procédé permet de valoriser tous les thermoplastiques, soit 75 % de la production mondiale de plastique. La régénération consiste à produire de la poudre, des granulés ou du broyat à partir de déchets

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plastiques, comparables aux résines vierges, pour les réintroduire sur le marché international des résines plastiques.

Cette technique impose une grande rigueur sur le tri des plastiques (car les différentes résines thermoplastiques sont non miscibles entre elles) et sur la propreté de la résine, pour qu'elle soit reprise par les industriels. La régénération est la technique la plus efficace en termes de rendement de valorisation matière des déchets plastiques. Mais elle nécessite un équipement relativement coûteux et des compétences techniques.

Technique Générale

La régénération s'opère en plusieurs étapes : tri, lavage, séchage, broyage, extrusion, granulation. Les unités de régénération peuvent être plus ou moins avancées dans leur processus de régénération et produire un sous-produit recyclé plus ou moins élaboré. Une unité de régénération n'est pas obligée d'avoir en charge toutes les étapes de production, on peut trouver un acteur pour chaque type d'opération. On distingue deux grandes phases dans le processus de régénération :

Phase 1 - Tri, lavage, séchage : cette étape consiste à présenter un déchet plastique non-souillé et trié par type et qualité de résine pour les opérations de broyage, granulation, extrusion. Ces opérations peuvent être réalisées sans machine.

Phase 2 - Broyage, extrusion, granulation : cette étape va apporter une grande valeur ajoutée en transformant le déchet plastique en sous-produit commercialisable auprès de l'industrie plastique. Pour cela il est nécessaire de s'équiper en machine, dont la consommation électrique n'est pas négligeable, surtout pour l'extrusion. La régénération du plastique permet de traiter tous les thermoplastiques avec le même équipement et selon le même procédé, seuls les paramètres de réglage des différentes machines changeront en fonction du plastique traité (température, vitesse de rotation de l'extrudeuse,).

ii- Fabrication d'éléments de construction

A la fin des années 90 est apparue l'idée d'utiliser le plastique (et notamment les sachets plastiques) comme liant, en remplacement du ciment, afin de produire différents éléments de construction comme des pavés, des briques, des tuiles.

Technique générale

Les sachets plastiques sont pour la plupart faits en polyéthylène basse densité (PEBD), qui est un thermoplastique. En les chauffant, ils vont fondre et devenir visqueux ; on y ajoute alors du sable tout en malaxant. Une fois le mélange homogène, on le verse dans un moule et on laisse refroidir avant démoulage.

Cette technique, qui présente l'avantage de nécessiter de faibles investissements et permet de valoriser les sachets même non lavés, a beaucoup attiré l'attention en Afrique. Elle a été testée par de nombreuses structures avec plus ou moins de succès. La méthode la plus aboutie aujourd'hui est celle du centre de recyclage à Garoua au Cameroun, améliorée par la suite par Madacompost à Madagascar, au Burkina Faso avec GAFREH (Groupe d'Action des FEMMES pour la Relance Economique du Houet) à Bobo Dioulasso et AIRTAE (Association pour l'Innovation et la Recherche Technologique Appropriée en Environnement) à Ouagadougou et au Niger avec le RESEDA.

II-3-2 Incinération

L'incinération avec récupération d'énergie s'applique à un large éventail de déchets. Elle traite des déchets souvent très hétérogènes de manière à diminuer considérablement leur volume (il en reste des cendres et des résidus appelés mâchefers). Moyennant une valeur calorifique des déchets et un apport en oxygène suffisant, il s'ensuit une réaction thermique en chaîne et une combustion auto-entretenue, c'est-à-dire qui ne nécessite pas l'apport d'autres combustibles. Si la pollution potentielle qu'elle peut rejeter dans l'atmosphère est conséquente, l'utilisation de techniques avancées de lutte contre la pollution a permis de ramener les émissions dans l`air à des niveaux considérés comme très faibles (European IPPC Bureau, 2006).

II-3-3 Mise en décharge

Les centres d'enfouissement techniques ont pour but de stocker les déchets ultimes, c'est-à-dire ceux dont les caractéristiques ne permettent pas d'envisager le recyclage ou la valorisation énergétique. Ils sont classés selon la dangerosité des déchets qu'ils peuvent accepter. Les sols sont protégés par des géotextiles, les lixiviats générés sont traités et un contrôle poussé des pollutions potentielles est effectué, notamment au niveau de la qualité de l'air. Il est aussi possible d'obtenir une valorisation énergétique via la mise en décharge. En effet, le biogaz produit par la fermentation de ces déchets peut être récupéré pour produire chaleur et électricité (Themelis et al, 2007).

II-3-4 Valorisation du déchet plastique

Il existe en général trois grandes méthodes de valorisation du plastique (Bruneau,

2015) :

o la valorisation énergétique : elle consiste à incinérer les déchets plastiques pour récupérer l'énergie qu'ils contiennent sous forme de chaleur. Les plastiques, composés de pétrole raffiné, ont une capacité calorifique proche de celui-ci. Cette méthode de valorisation permet de recycler une grande partie des déchets plastiques. En revanche si elle est mal maîtrisée elle peut présenter des risques majeurs pour l'environnement et la santé des êtres vivants par l'émission de dioxines, molécules cancérigènes présentes dans les fumées.

o la valorisation matière ou valorisation mécanique : elle consiste à réutiliser les déchets plastiques avec un minimum de transformation de la matière. Cette technique est utilisée pour le traitement des déchets thermoplastiques. Elle repose avant tout sur une collecte sélective ou un tri des déchets plastiques à partir des ordures ménagères. Il est très souvent nécessaire d'avoir des déchets plastiques triés par type de résine plastique. Plus le tri n'est efficace, plus le produit qui en sort de valorisation matière est de bonne qualité.

o la valorisation chimique : elle consiste à transformer la matière plastique en molécule de base (polymère, ester...), pouvant servir à la synthèse d'une nouvelle matière plastique, ou pour la pétrochimie. Ces technologies sont encore peu développées ou limitées à certaines natures de résines plastiques. On ne les utilise que dans les pays du Nord et les pays émergents.

Types de recyclages des déchets plastiques (figure).

Déchets de matières plastiques

Valorisation

Réutilisation

Incinération

Mise en décharge

Recyclage

Récupération d'énergie

Recyclage mécanique

Recyclage chimique

Combustible de remplacement

Ordures ménagères Solides

25

Figure 2: Types de récupération des déchets plastiques.

Pour mieux proposer les options viables de valorisation des déchets plastiques pour la ville de Sarh, nous allons faire une revue spécialisée qui permettra de mener une enquête sur

26

les projets et expériences qui nous ont précédés dans la filière recyclage des déchets plastiques en Afrique (Toudjibé, 2017).

II-3-2-1 Exemple de Madacompost à Mahajanga (Madagascar)

Le centre de valorisation des déchets de Mahajanga, Madacompost, a développé une activité de production de briques et de pavés à base de plastique. Avec une équipe de 6 ouvriers et 4 réacteurs de fonte, ce centre peut produire jusqu'à 7m2 de pavés par jour. Cette activité permet de recycler 80 tonnes de plastique par an soit 1,4 million de sachets. Madacompost a fait expertiser ses pavés et ses briques en laboratoire et ceux-ci sont homologués pour la construction. Le fort impact positif sur l'environnement de ces nouveaux matériaux leur a permis de remporter un marché de construction de 150 latrines/an pendant 3 ans, représentant la création de 42 emplois.

II-3-2-2Exemple : Proplast à Thiès (Sénégal)

L'unité Proplast a débuté ses activités en 1997 grâce au soutien d'un groupement féminin. Depuis 2010, Proplast s'est transformée en société (PROPLAST INDUSTRIE Sarl). Proplast est une société autofinancée depuis 2012. Avec un fonctionnement 24/24h et ses 140 salariés et intérimaires organisés en équipes de production de 3x8 heures, 6 jours/7, Proplast valorise chaque mois près de 100t de plastiques. Les plastiques essentiellement valorisés sont les plastiques durs (PP, PE), ils sont broyés ou extrudés. Ces plastiques sont achetés entre 75 et 100 FCFA le kilogramme à un millier de collecteurs basés à Thiès et Dakar. Pour réaliser ce travail, les deux sites de PROPLAST (à Thiès et à Dakar) sont équipés de broyeurs et d'extrudeuse.

Ce projet a retenu notre attention et nous a inspiré à initier notre propre projet pour le
compte de la ville de Sarh, en prenant en compte les différences technico-culturelles. Le caractère particulier de ce projet est que tout le monde est inclus dans la lutte contre la prolifération des déchets plastiques. L'entreprise organise régulièrement des campagnes de sensibilisation à travers le Sénégal et demande à acheter les déchets plastiques de la population. Ce qui amène la population à, voir et à considérer les déchets plastiques comme des sources de revenue et non comme des rebuts dont il faut se débarrasser.

27

28

II-3-2-3 Expérience de TRANSTECH-Industrie au Sénégal

TRANSTECH-Industrie est une entreprise spécialisée dans la fabrication de citernes, de fosses septiques, de poubelles, meubles et d'autres produits à base de plastiques.

La technologie utilisée est le roto moulage qui consiste à liquéfier à haute température du plastique en poudre ou en granulé dans un moule afin de reproduire la forme intérieure de celui-ci. Les plastiques utilisés sont le PP et le PE (sachets plastiques, bassines, bouteille de détergent, casiers, chaussures).

Cette technique comprend quatre phases :

· chargement de la matière plastique dans le moule : le plastique en poudre dont la quantité est fonction de l'épaisseur souhaitée, est introduit dans le moule ;

· chauffage : le produit est soumis à une température de 200 °C (circulation de l'air chaud dans le four) générée par un bruleur à gaz ou du fuel. La chaleur détruit tous les microbes. Le moule tourne suivant deux axes orthogonaux durant le chauffage ;

· refroidissement : sorti du four, le moule est refroidi ainsi que la matière plastique par l'eau, l'air ;

· démoulage : les moules, généralement en Tôle d'acier, en Magnésium ou en Aluminium comprennent deux parties démontables. Durant cette dernière phase, la pièce est démoulée quand la température interne est suffisamment faible.

Selon la responsable environnement, le procédé utilisé par l'entreprise ne produit pas de déchets car tout le plastique (résine vierge et plastique récupéré) qui arrive à leur niveau est entièrement consommé. Elle affirme aussi une satisfaction quant à la qualité des fosses septiques fabriquées (étanches, durables et écologiquement appropriées).

TRANSTECH-Industrie transforme jusqu'à 100 tonnes de produits plastiques par an. Il n'a pas été possible de quantifier le volume spécifique de déchets plastiques transformés. Mais l'entreprise a les capacités techniques de transformer quotidiennement 20 tonnes de produits vierge et 15 tonnes de déchets plastiques récupérés.

II-3-2-4 Un exemple : AGRIPLAS (Agriculture Plastique) à Cotonou (Bénin)

Le centre AGRIPLAS de l'ONG BETHESDA est une organisation de récupération et de recyclage des déchets plastiques dans la ville de Cotonou. La technologie de traitement retenue associe le travail manuel et la mécanisation. Les activités du centre sont de trois ordres à savoir : la récupération, le recyclage proprement dit et la commercialisation des nouveaux produits obtenus (Toudjibé, 2017).

II-3-2-5 Filière industrielle

Elle repose essentiellement sur le procédé de régénération qui semble être le seul moyen de recycler efficacement et en grande quantité les déchets plastiques. C'est en effet une technique répandue dans le monde entier qui profite aujourd'hui d'un historique de recherche et développement riche. Cette méthode à la fois simple et éprouvée repose néanmoins sur l'acquisition de matériel relativement onéreux, ce qui est l'un des premiers freins au développement de cette filière. Le second frein est que cette filière aboutit sur un produit semi-fini qui sera vendu aux industriels de la plasturgie. Ainsi, si l'activité économique et les entreprises du secteur plastique ne sont pas développées, dynamiques et sensibles à l'intérêt écologique que représente l'utilisation de matières plastiques recyclées, le développement de la filière régénération sera limité (Toudjibé, 2017). Cependant, les produits issus de la régénération sont coûteux sur le marché mondial et peuvent aisément trouver les acheteurs notamment dans les pays côtiers disposant de grands ports tournés vers le commerce international. Enfin, les machines nécessaires à la régénération des plastiques sont les machines de base de l'industrie plastique, ce qui peut être une porte vers le développement d'une industrie plastique plus importante.

II-3-2-6 Pratique artisanale

A l'échelle d'un développement local, comme dans de petites villes secondaires où le gisement de plastique est relativement limité, des pratiques plus artisanales comme la production d'éléments de construction en plastique peuvent s'avérer pertinentes. Cependant, il est souvent difficile dans ce genre de projet de produire un produit concurrentiel avec les produits à base de ciment et donc d'atteindre l'équilibre économique. Ce genre d'activité doit donc se mener avec l'appui des collectivités territoriales et des pouvoirs publics pour favoriser ce type d'entreprise qui participe à la salubrité des villes et offre des solutions pour l'aménagement des espaces publics : trottoirs, allées piétonnes, latrines. Des recherches sont en cours pour mécaniser les équipements et améliorer la productivité, comme avec le projet « Benchmarking » mené par ISF. Ceci permettra en outre, d'améliorer les conditions sanitaires des postes de travail notamment sur l'évacuation des fumées, la distance entre les opérateurs et le plastique en fusion (Toudjibé, 2017).

29

II-4 Cadre règlementaire et institutionnel de la gestion des déchets au Tchad

Le présent titre détermine le régime juridique de la gestion écologiquement durable des déchets, conformément aux dispositions pertinentes de la loi n°14/PR/98, et ce, sans préjudice du respect des engagements internationaux liant la République du Tchad. La gestion des déchets au Tchad repose sur les étapes préalables nationales et internationales préétablis dans le temps pour l'amélioration de condition de la vie, de la santé des populations, des principes de réglementations de la gestion de déchets et de la protection de l'environnement :

- la loi 14/PR/98 du 17 Aout définissant les principes généraux de la protection de
l'environnement ;

- la loi N°002/PR/2011 portant ratification de l'ordonnance n°014/PR/2011 de mise en
place du code d'hygiène de la république du Tchad ;

- décret N°904/PR/PM/MERH/2009 portant réglementation des pollutions et nuisance
à l'environnement ;

- décret N° 409/PR/PM/MAE/2014 fixant les conditions d'élaboration et les modalités
de mise en oeuvre des plans d'urgence en matière d'environnement ;

- décret N°378/PR/PM/MAE/2014 portant promotion de l'éducation environnementale
au Tchad ;

- l'arrêté 049/PR/PM/MERH/SG/PFSC/2011 du 09 Décembre 2011 portant
réglementation des substances chimiques nocives ou dangereuses ;

- la politique nationale de la sante(PNS) qui couvre la période 1999-2006 ;

- le plan national de développement sanitaire (PNDS) qui couvre la période 2007-

2015 ;

- le PNDS s'inscrit dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) à l'horizon 2015 ;

- et enfin la Charte d'OTTAWA en 1986 : la conférence pour la promotion de la santé.

30

CHAPITREIII: MATERIEL ET METHODES III-1 Description du site d'étude

Il s'agit de la situation géographique et administrative, du relief et du climat, le Sol, l'hydrographie.

III-1-1 Situation géographique et Administrative

Située au Sud-Est du pays, à environ 150 km de la frontière de la République Centrafricaine, la ville de Sarh, anciennement Fort Archambault, est la capitale de la Région du Moyen et du Département du Bahr kôh.

Sur le plan géographique, elle est comprise entre le 9°09'00» et 9°7'30» de latitude Nord et le 18°23'00» et 18°25'00» de longitude Est. Elle est limitée à l'Est, par le fleuve Chari, au Sud par l'Institut Agronomique de Sarh situé à 7 km, à l'Ouest par le fleuve BarhKôh, au Nord par les Rôniers à 7 km. (Cf. Arrêté interministériel N°90 du 06 Février 2007). Elle s'étend sur plus de 12 km du Nord au Sud et couvre une superficie d'environ 3.000 ha. L'altitude moyenne oscille autour de 370 m.

Figure 3 : Situation géographique et administrative de la ville de Sarh

31

32

III-1-2 Milieu Physique

Le milieu naturel de la ville de Sarh est marqué par l'eau et la verdure, ce qui lui a conféré le nom de la « ville verte »

III-1-3 Cadre géomorphologique

Située sur une vaste plaine dépourvue de toute aspérité, la ville de Sarh est globalement plane. Sa topographie est marquée par une vaste pente orientée vers l'Ouest en direction du fleuve BarhKôh. Lors des années de fortes pluviométries, il arrive que ce fleuve déborde empêchant le drainage des eaux pluviales, ce qui a pour conséquence l'inondation des quartiers limitrophes (Kamati, Morrison, Maïngara, Kissimi) et des villages environnants le fleuve (PDC, 2018).

La géologie de la région de Sarh est globalement de type sédimentaire. Les unités géologiques du Tchad sont dominées par des terrains de types sédimentaires sur lesquels les dépôts continentaux tertiaires et quaternaires occupent une place prépondérante (PDC, 2018).

La pédologie de la région de Sarh est essentiellement constituée par trois types de sols caractéristiques de la zone soudanienne :

y' des sols hydro morphes recouverts d'alluvions, fréquemment inondés en saison de pluies et favorables à la culture du riz, des céréales, du maïs, du coton, ou le maraîchage ;

y' des sols ferralitiques lessivés. Ces sols, peu fertiles, nécessitent plusieurs années de jachère s'ils sont cultivés sans amendement ;

y' des sols rouges, sableux, en profondeur. Ces sols sont favorables à la culture du coton, de l'arachide et d'arbres fruitiers, notamment les manguiers.

Le sol à Sarh, est essentiellement constitué du sable et d'argile, ce qui rend difficile la circulation motorisée au cours de la saison pluvieuse et favorise l'inondation. Il est constitué parfois de calcaire recouvert d'argile.

III-1-4 Cadre Humain

D'après le Deuxième recensement général de la population et de l'habit du Tchad (RGPH2) effectué en 2009, la taille moyenne de ménage de la Région du Moyen-Chari dont Sarh est le Chef-lieu est de 7 habitants. En tenant compte de la population de cette ville qui est estimée à 180000 Habitants, le nombre moyen de ménage de la ville de Sarh est de 25714 (PDC, 2018). Le nombre des ménages par arrondissement est présenté dans le tableau III.

33

Tableau III: Nombre des ménages et de la population de la vile de Sarh

Arrondissements

Ménages

1er Arrondissement

4460

2em Arrondissement

4245

3emArrondissement

4848

4emArrondissement

3818

5emArrondissement

3996

6emArrondissement

4347

Source : RGPH2, 2009

III-1-5 Climat

Le climat de Sarh est tropical humide de type soudanien. Il est caractérisé par deux saisons : une saison pluvieuse qui s'étale d'avril à octobre et une saison sèche de novembre à mars. Il est favorable à l'agriculture. La pluviométrie varie entre 800 et 1500 mm en moyenne par an.

Le graphique suivant donne la pluviométrie annuelle de l'année 2019 de la région de Sarh (figure).

Jan Fev Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Dec

1200

1000

Hauteur de pluie (mm)

800

600

400

200

0

Figure 4 : Variabilité mensuelle des hauteurs de pluie à Sarh (2019) Source : ASECNA, 2019

La figure 4 indique deux (02) grandes saisons : une saison sèche et une saison pluvieuse. On remarque que les précipitations sont très élevées en Août (les précipitations varient entre 800 et 1500 mm en moyenne par an) pendant la grande saison de pluie. C'est pendant ce mois qu'on enregistre un nombre assez important de jours de pluie. La saison pluvieuse constitue alors une période de disponibilité permanente de l'eau mais elle constitue

34

35

également la période affectant le design et l'efficacité des ouvrages de la gestion des eaux pluviales et cadre de vie de la population étudiée.

III-2 Méthodologie

III-2-1 Caractérisation des déchets plastiques dans la ville de Sarh

La caractérisation des déchets consiste à déterminer la composition d'un gisement de déchets donné. Pour cette opération, plusieurs protocoles d'échantillonnage opérant en porte-à-porte existent.

La méthodologie adoptée pour cette étude s'inspire de l'outil MODECOM (Mode DE Caractérisation des Ordures Ménagères) publié en 1993 par l'Agence de l'Energie de la Maitrise de l'Energie (ADEME). MODECOM a fait l'objet d'une démarche de normalisation dans le cadre du groupe de travail AFNOR X 30 0408 : la norme expérimentale AFNOR XPX 30-408 a été publiée en octobre 1996.

Il s'agit de trier un échantillon d'ordures ménagères d'une aire géographique donnée en séparant les matériaux contenus en catégories, puis en sous-catégories. Cet échantillon peut être prélevé soit directement en porte-à-porte, soit au niveau des dépotoirs. La technique du porte-à-porte a été utilisée dans cette étude.

MODECOM a été adapté au contexte local. Ainsi, la catégorie concernée pour l'étude est celle des déchets plastiques subdivisée en sous-catégories de plastiques durs et de plastiques souples et autres plastiques.

Nombreuses raisons peuvent expliquer la réalisation d'une caractérisation des déchets en général et des déchets plastiques en particulier.

Avant toute sortie, une fiche de caractérisation est préparée avec des paramètres de suivi identifiés. La fiche permet d'indiquer la date, l'arrondissement concerné, le quartier, et le nom de l'enquêteur.

Pour quantifier les déchets plastiques, un tri a été effectué puis le pesé des catégories et sous catégories des déchets plastiques au niveau des ménages échantillonnés. Une balance a été utilisée pour peser les plastiques triés(Annexe4).

III-2-2 Evaluation du mode actuel de gestion des déchets plastiques dans la ville de

Sarh

A Sarh, la gestion des déchets plastiques est assimilée à la gestion des déchets ménagers en général. La description a été faite grâce à l'observation directe et à

l'administration d'un questionnaire aux ménages et ainsi que des entretiens avec les autorités et quelques personnes cibles, acteurs de la gestion des ordures ménagères. Il a été utilisé comme matériel la carte administrative et la carte d'assainissement de la ville pour repérer les quartiers et les arrondissements ainsi que les infrastructures d'assainissement de la ville. III-2-3 Options de valorisation applicables à la ville de Sarh

Pour mieux proposer les options viables de valorisation des déchets plastiques aux autorités de la ville de Sarh, il est nécessaire de passer par une caractérisation et lune quantification des déchets plastiques pour voir quel type et quelle quantité de déchets, voir comment se fait la gestion des déchets solides en général et des plastiques en particulier, et prendre en compte l'opinion de la population sur la gestion des déchets. Les matériels utilisés sont entre autre : un GPS, une carte administrative, un appareil photo, un questionnaire et une fiche d'enquête.

L'objectif de cette proposition, est de permettre aux autorités de choisir une solution viable pour une meilleure gestion des déchets plastiques dans la ville de Sarh.

III-2-4 Echantillonnage

Le questionnaire ayant servi à l'enquête a été construit à partir de fiches d'enquêtes, grille d'observation directe, un guide d'entretien et d'études précédentes (Toudjibé, 2017 ; Niekema, 2012 et Ndikumana, 2015) (Annexe 1, 2 et 3).

Il a été élaboré avec pour objectifs de:

y' caractériser et quantifier les déchets plastiques ;

y' cerner le devenir des sacs et des sachets plastiques après utilisation ;

y' appréhender la perception que les populations ont des déchets plastiques dans leur environnement.

Les questions se décomposent en une série de questions ouvertes et de questions fermées. Les questions fermées sont souvent suivies par des questions ouvertes du type: pourquoi ?

III-2-4-1 la taille de l'échantillon

D'après le Deuxième recensement général de la population et de l'habitat du Tchad (RGPH2) effectué en 2009, la taille moyenne de ménage de la Région du Moyen-Chari dont Sarh est le Chef-Lieu est de sept (7) habitants par ménage. En tenant compte de la population

36

de cette ville qui est estimée à 180000 Habitants, le nombre moyen de ménage de la ville de

Sarh est de 25714. Ces ménages sont repartis de façon suivante selon les arrondissements :

- 1er Arrondissement, 4460 ménages ;

- 2ème arrondissement, 4245 ménages ;

- 3ème arrondissement, 4848 ménages ;

- 4ème arrondissement, 3818 ménages ;

- 5ème arrondissement, 3996 ménages ;

- 6ème arrondissement, 4347 ménages.

III-2-4-2 Sélection des ménages enquêtés

En raison des contraintes financières et temporelles, il est difficile de mener une enquête auprès de tous ces ménages. Pour ce faire, un échantillon représentatif doit être déterminé afin de mieux conduire cette enquête. Il est déterminé par l'expression mathématique suivante :

Z2P (1- P)

n= D2

Où n est la taille de l'échantillon ;

Z est le niveau de confiance. Pour un niveau de confiance de 95%, Z=1,96 ;

P est la proportion estimée des ménages dans la ville de Sarh qui est de 15% et D est la marge d'erreur Maximale tolérée et est égale à 0,05

n = 196 ménages

L'expression mathématique a donné 196 échantillons à enquêter.

III-2-4-3 Population cible

La population cible est constituée des ménages de la ville de Sarh, des

administrateurs locaux et des directeurs des hôpitaux de la ville de Sarh. Quelques dirigeants des structures exerçant dans la gestion des DSM dans la ville de Sarh à savoir ONG Ecole Saine Ménage Sain, Responsable Assainissement de la commune de Sarh, Délégué de la délégation sanitaire de la ville de Sarh.

III-2-5 Analyse des données

Pour la réalisation des fiches d'enquête ménage et leur dépouillement, le logiciel

Word a été sollicité afin de saisir les données. Le tableur Excel a permis la réalisation de camemberts et de diagrammes, et enfin la méthode FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) (annexe) pour mieux identifier les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces de la gestion des déchets plastiques dans la ville de Sarh.

37

CHAPITRE IV : RÉSULTATS ET DISCUSSION

IV-1 Résultats

IV-1-1 Caractérisation des déchets solides ménagers et des plastiques dans la ville de Sarh

D' après l'analyse des résultats des enquêtes et de l'observation directe, il ressort

qu'à Sarh l'on retrouve tous les de déchets solides classés par catégories et sous-catégories. Il y'a entre autres : les matières organiques, les plastiques qui sont : les thermoplastiques (PE, PP, PS, PC, PET, POM, PVC, PA et PMMA), les thermodurcissables (PUR, Polyesters insaturés, PF et MF) et les élastomères (caoutchouc, élastomères spéciaux et les élastomères très spéciaux), les papiers et cartons, les métaux, les verres et les autres types de plastiques. Ils sont représentés dans le tableau IV ci-dessous.

Tableau IV: Typologie des déchets solides ménagers

Catégories

Sous-catégories

Déchets
solides

Matières organiques

Plastiques

Papiers et carton

Métaux

Verres

Autres types de déchets

IV-1-2 Quantité des déchets solides produit dans la ville de Sarh IV-1-2.1 Quantité des déchets solides par arrondissements

La quantité de déchets solides par sous catégories est présentée dans le tableau V. Tableau V : Quantité de déchets ménagers par sous catégories

Arrondissements

Unité
(Kg)

MO

Plastiques

Métal

Papiers
et
carton

Verres

Autres

1er

118,28

56,7

30,28

18,7

9,1

0,7

2,8

2èm

167,25

64,4

5,09

24,15

14

12,2

1,6

3èm

121,53

31,8

41,11

11,72

7,72

1,52

1,3

4èm

69,45

34,3

22,17

1,63

6,65

2,7

2

5èm

69,55

38,5

20,5

5,6

1,35

1,5

1,9

6èm

99,48

44,8

32,20

10,15

4,72

1,17

1,85

Total en Kg

613,79

270,5

197,16

71,95

43,54

20,19

10,45

Pourcentage (%)

/

44,07

32,12

11,72

7,09

3,28

1,70

38

Les résultats ont permis de recueillir les informations essentielles sur l'identification et la quantification des déchets solides. Il ressort que la composition des ordures ménagères est très diverse.

IV-1-2.1 Quantités globales produites à l'échelle de la ville

La composition des déchets solides lors du prélèvement et de la pesée dans les 6 arrondissements de la ville de Sarh en une semaine a permis de constater que 44% des déchets sont les matières organiques (MO), 32% sont les déchets plastiques, 12% des métaux, 7% des papiers et cartons, 2% de verres et les 2% restants sont constitués des autres types de déchets non spécifiés (Figure 5).

3% 2%

44%

12%

7%

32%

MO Plastiqes Papiers et carton Métal Verre Autres

Figure 5: Répartition des déchets par catégories pour les 6 arrondissements

IV-1-3 Quantité hebdomadaire de déchets plastiques dans les 6 arrondissements de la vile de Sarh

La collecte et le pesé des déchets plastiques dans les arrondissements (dépotoirs et ménages) donnent chaque semaine une quantité de 197,16 kg soit 0,197 t sur 613,79 Kg soit 0,61 t de déchets solides ménagers. La grande partie (55,35 %) est composée de plastiques durs qui pèsent109, 14 Kg, ensuite les plastiques souples 62,72 Kg (31,81 %) puis les autres types de plastiques 25,3 Kg (12,83%), les données sont représentées sur la figure 5 ci-dessous.

Quantité en KG

120

100

80

40

60

20

0

109,14

62,72

25,3

39

P souples P durs Autres

Figure 6: Quantité de DP mesurée en KG/semaine dans les 6 arrondissements.

IV-1-3 -1 Quantité par catégories de plastiques collectées par Arrondissement par semaine

Les quantités de plastiques obtenus après caractérisation au niveau des ménages et des dépotoirs dans les six arrondissements de la ville. Il y a très peu d'écart de quantité à l'intérieur d'une même catégorie de plastiques dans les différents arrondissements. En revanche la différence est nette entre les plastiques durs et les autres catégories de plastiques (annexe 2.a).

La figure 7, montre la quantité de déchets plastiques collectés par semaine par arrondissement.

27,11

18,9

18

20

13,11

12,21 12,02

10,02 10,29

7,6

6,52

2,8

18,3

2,1

5,2 4,98 3,7 4

Quantité en Kg

20

15

10

5

0

1er Arrond 2èm Arron 3èm Arrond 4èm Arrond 5èm Arrond 6èm Arrond

30

25

P Souples P Durs Autres p

Figure 7: Quantité en kg des catégories de plastiques collectés/Semaine/arrondissement.

IV-1-3-2 Quantité en kg des différents plastiques collecté dans l'ensemble des six arrondissements

Parmi les plastiques durs, on peut citer les PET, les PEHD, les PVC, les PP, les PS. En outre il y'a les élastomères et les plastiques dans les ELA (emballages liquides alimentaires) qui font partir des autres plastiques. On constate une grande quantité de PEHD (50,1 kg) et de PET (36,3 kg). Cela s'explique par le fait que ces types de plastiques durs sont fréquemment utilisés comme emballage figure 8.

Quantité en Kg/semaine

60 50 40 30 20 10

0

Qtité en KG

PET

36,3

PEHD

50,1

PVC

10,34

PP

6,2

PS

4,8

Autres

1,4

40

Figure 8: Quantité en kg des différents types de plastiques durs

IV-1-3-3 Production hebdomadaire mensuelle et annuelle des déchets plastiques par habitant ans la ville de Sarh

La quantité de plastique total collecté par semaine dans les six arrondissements de la ville de Sarh est de 197,16kgsoit 0,197 t. Cette quantité est produite par 196 ménages ayant en moyenne7 personnes par ménage ce qui donne 1372 personnes. Ainsi, la quantité de déchets plastiques totaux produits par chaque individu est de 0,14 kg par semaine. Le tableau VI ci-dessous présente la production hebdomadaire, mensuelle et annuelle d'une personne.

Tableau VI: Production de déchets plastiques par habitant.

Production de déchets plastiques dans la ville de Sarh par les ménages

Quantité en KG

Hebdomadaire

0.14 Kg/Habitant/Semaine

Mensuelle

0.57/Kg/Habitant/Mois

Annuelle

6,89 Kg/Habitant/An

41

L'analyse du tableau V, montre qu'en moyenne la production hebdomadaire d'une personne est de 0,14 Kg, 0,57 Kg par mois et 6,89 Kg par année.

IV-1-4 Mode actuel de gestion de la gestion des déchets plastiques dans la ville de Sarh

IV-1-4-1 Perceptions des populations

La majorité des populations de la ville de Sarh questionnées sur l'état d'assainissement de leur cadre de vie l'estiment insalubre. En effet, sur les cent quatre-vingt-seize (196) ménages interviewés, cent trente-sept (137) soit 70 % trouvent leur quartier sale, avec pour cause l'incapacité des autorités municipales à gérer d'une manière écologique et efficiente les ordures ménagères, le manque de dépotoirs, et l'insuffisance des caniveaux pour faciliter le drainage des eaux. Les 70 % sont ceux qui habitent les quartiers du 1ier Arrondissement, 3ième Arrondissement et ceux du 6ième Arrondissement.

Quarante-huit (48) ménages soit 24 % estiment que les quartiers du 2ièmeet 3ième Arrondissement sont acceptables. Ces ménages comparent leurs quartiers aux autres quartiers de la ville de Sarh, comme 15 Ans, Maroc, Paris-Congo et une partie de Maïngara en saison pluvieuse, et que les ménages ont un niveau de vie moyen.

Les onze (11) ménages restants soit 6 % trouvent que leur cadre de vie est propre, ceci est dû à leurs propres efforts pour assainir leur quartier en s'abonnant, pratiquer l'hygiène, la mise en place des réseaux et systèmes d'assainissement pour la bonne gestion des eaux usées et pluviales, ne pas compter sur la municipalité car elle peut ne pas tout faire. C'est dans le 2ième qui a comme quartier le quartier. La figure 9 ci-dessous présente les résultats de la perception des ménages.

6%

24%

70%

I - 1

Insalubre Acceptable Propre

Figure 9: Opinion des ménages sur l'état de leur cadre de vie

42

IV-1-4-2 Mode de gestion des déchets solides ménagers et des déchets plastiques

Dans la ville de Sarh, la collecte des déchets est jugée non satisfaisante par les ménages interviewés. En effet, une gestion défaillante des ordures ménagères conduit au blocage du système de drainage des eaux pluviales, aggravent les risques d'inondation et provoquant une accentuation du risque sanitaire.

En ce qui concerne la gestion des déchets plastiques, il n'existe aucune méthode de gestion. Les déchets plastiques sont mélangés aux déchets solides ménagers et collectés ensemble, puis brûlés, enfouis dans le sol, ou déversés dans les caniveaux. La municipalité n'a pas une vision tournée vers les déchets plastiques, il n'existe aucune donnée sur la quantité du déchet plastique de la ville de Sarh. Mais grâce à l'observation directe, nous avons constaté que les déchets plastiques dépassent les autres types de déchets sur les dépotoirs que ce soient ceux des quartiers ou au niveau des marchés et des caniveaux de la ville de Sarh. Les modes de gestions sont présentés dans le tableau VII.

Tableau VII: Modes de gestion des DSM et déchets plastiques dans la ville de Sarh

Mode gestion

Arrondissement

Abonne
ment à
une
ONG

Zones
inondables

Rues ou
caniveaux

Autres

Total

1erArrondissement

5

10

15

4

34

2ièmeArrondissement

25

0

5

2

32

3ièmeArrondissement

10

15

11

1

37

4ièmeArrondissement

2

18

7

2

29

5ièmeArrondissement

0

28

0

3

31

6ièmeArrondissement

0

20

8

5

33

Pourcentage

21,42%

46,42%

23,46%

8,67%

196

100%

L'analyse du tableau VII, montre que sur les cent-quatre-vingt-seize (196) ménages interviewés, quarante-deux (42) soit 21,42 % sont abonnés à une ONG de pré-collecte, presque la moitié c'est-à-dire quatre-vingt-onze (91), ce qui fait un taux de 46,46 % jettent les ordures ménagères dans les zones inondables, quarante-six (46) ménages avec un taux de

23,46 % déversent les ordures dans la rue ou dans les caniveaux, et les dix-sept (17) ménages restant avec un taux de 8,67 % jettent les ordures ménagères dans des endroits indéfinis. Ces comportements qu'ont les ménages vis-à-vis des ordures ménagères amènent à supposer que c'est peut-être le manque de volonté manifeste qui les conduit vers cette méthode de gestion inadéquate ou bien peut être que presque la moitié des ménages a un niveau d'instruction moins élevé ; ce qui expliquerait ces genres de comportements. En conclusion le mode de gestion des ordures ménagères ne dépend pas seulement du niveau de vie mais aussi du niveau d'instruction et de la volonté manifeste des ménages. La figure 10ci-dessous présente les différents modes de gestion des déchets dans la ville de Sarh.

Abonnements Zones Caniveaux ou Autres

ONG inondables Rue

Pourcentage

45

40

50

35

30

25

20

15

10

0

5

21,42

46,42

23,46

8,67

Série1

43

Figure 10: Modes de Gestion des DSM et plastiques

Sur cette figure, on constate que la population de la ville de Sarh n'ont pas une bonne

méthode de gestions des ordures. La plupart utilisent les déchets comme remblais des zones inondables, et d'autres font recours aux rejets des déchets dans les caniveaux, aux bords des rues, ou encore à les brûler. Ces trois méthodes citées ne respectent pas le principe de la gestion écologique et efficiente de l'environnement. Il n'y a que très peu qui sont abonnées à un service de pré collecte. Mais ceci revient à la même chose car ces ONG n'ont pas une

bonne méthode de gestion à part le pré collecte. Les photos 1, 2,3 et 4 présentent le

a gest

Photo 2 : Débordement du dépotoir du Photo 1 : Débordement du dépotoir du

grand marché de Sarh petit marché de quartier Yalnas (Sarh)

44

Photo 4 : Débordement du dépotoir de Photo 3 : Débordement du dépotoir à

quartier Paris-Congo/Sarh l'alentour de l'aéroport de Sarh

Les photos 1, 2,3 et 4 présentent le débordement des dépotoirs dans la ville de Sarh. La mauvaise politique de gestion des déchets ménagers fait que ces dépotoirs sont débordés et l'on se trouve face à l'insalubrité de la ville.

45

IV-1-4-2-1 Dégradation du cadre de vie et conséquences sur la santé de la population par la mauvaise gestion des plastiques

Les déchets plastiques dégradent l'esthétique du cadre de vie des unités urbaines avec la prolifération des sachets plastiques généralement noirs et blancs dans la nature. Ce qui peut contribuer à donner une mauvaise image de la salubrité de la ville.

Ils peuvent aussi engendrer l'obstruction des caniveaux facilitant la prolifération des moustiques et des odeurs nauséabondes et provoquant des inondations à Sarh.

Sur le plan sanitaire, la pratique de l'incinération des déchets plastiques observée au niveau des décharges et des concessions est source d'émissions toxiques comme la dioxine provoquant ainsi des maladies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers.

Photo 5: Brûlage d'un dépotoir sauvage au bord d'une rue de la ville IV-1-4-2-2 Avis des enquêtés sur le risque sanitaire

La majorité des enquêtées pensent qu'il existe un risque sanitaire quant à l'utilisation des plastiques. En effet, 74% des enquêtées l'affirment pendant que 23% pensent qu'il n'y a pas de risque sanitaire et les 3% restants ne savent pas si y'a risque sanitaire ou pas (figure 11).

22%

Oui

76%

Pas d'avis

2%

Non

Figure 11: Existence des risques sanitaire liés aux plastiques

46

Une mauvaise gestion des déchets est source de maladies pour les populations. Ces déchets génèrent des vecteurs qui nuisent à la santé de la population. Les dépotoirs représentent un danger pour les enfants et pour les adultes à la recherche des objets à valoriser. Les blessures occasionnées par les ferrailles contenues dans ces déchets peuvent conduire au tétanos, voir la mort si la victime n'est pas soignée. Les tas d'ordures sur les dépotoirs et dans les bas-fonds favorisent aussi la prolifération d'insectes (mouches, moustiques) et des rongeurs qui sont pour la plupart du temps à la recherche de la nourriture. Ces insectes constituent sans nul doute des vecteurs de transmission de germes pathogènes de nombreuses maladies. Selon les enquêtes menées sur le terrain, les maladies les plus fréquentes dans la ville de Sarh se résument sur la figure 12 ci-dessous.

40

35

30

27

10

5

0

Cancer Infections

Maladies

F typhoïde Autres

39

Pourcentage

25

20

15

15

11

8

respiratoires bactériennes

Figure 12: Taux de maladies cités dues aux déchets plastiques

D'après l'analyse de la figure 12, le Cancer et les infections respiratoires viennent en tête avec des taux respectifs de 39 % et 27 % ; ensuite viennent les maladies bactériennes avec un taux non négligeable de 15 % et enfin la fièvre typhoïde et d'autres non spécifiées avec les taux respectifs de 11 et 8 %. Il y'a beaucoup de cas de maladies liées à la mauvaise gestion des déchets en général et des plastiques en particuliers dans les six (6) arrondissements de la ville de Sarh à cause de nombreux dépotoirs sauvages qu'on trouve sur lesquels se développent des gîtes larvaires. La couche la plus vulnérable se retrouve être les enfants mais aussi les femmes enceintes et les personnes âgées.

Outre les nuisances sanitaires qu'ils génèrent, les DSM et plastiques dégradent l'aspect esthétique de la ville et influencent négativement l'économie dans ce sens ou ils sont ne sont pas traités, ou valorisés.

47

IV-1-5 Options de valorisation des déchets plastiques à Sarh Tableau VIII : Options de traitement des déchets plastiques

Procédés

Technologies

Avantages

Inconvénients

Coûts

Efficacité

Type de plastiques

1.

Valorisation

matière ou
mécanique ou recyclage

Régénération

1-efficace en termes de rendement.

? nécessite un équipement

relativement coûteux et des

compétences techniques

? nécessite une énergie élevée.

200.000 € soit

131.000.000 de
FCFA

Le seuil

de rentabilité doit pouvoir être atteint

en 3-4
ans.

les

Thermoplastiques

 

1- permet de valoriser les sachets même non lavés ;

2-permet de recycler 80t de plastique par an.

3-création d'emplois

 

20 000 € soit

13.100.000 FCFA

 
 

Incinération

1-réduction des

volumes de déchets de 90% ;

2-pas de prétraitement 3- adaptation aux gros gisements ;

4-possibilité de
récupérer et valoriser l'énergie ;

1-formation de cendres, de résidus polluants ;

2-problème des seuils de rentabilité pour les petites unités ;

3-production d'énergie électrique peu efficace dans la plupart des cas ;

4- investissements élevés

 
 

Les thermoplastiques, thermodurcissables et les élastomères

 

48

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Les

3. La

 

?

conversion des

?

combustion directe de

 
 

thermoplastiques et

valorisation chimique

 

?

déchets de

polymères en

monomères

d'origines ou

en d'autres

produits

chimiques de
valeurs ;

produits sont
utilisés comme matières premières pour diverses procédés

industriels en

aval ou

comme

carburants de
transport

 

déchets de polymères

peut préjudiciable à

l'environnement en

raison de la

production des
substances nocives les

hydrocarbures légers,
les oxydes de soufre et les dioxines

 
 

thermodurcissables

49

IV-1-6 Projet : Proposition d'une option de gestion des déchets plastiques à la ville de Sarh

IV-1-6-1 Information générale

Titre du projet : Recyclage des déchets plastiques (ReDePlast) à Sarh Domaines d'intervention : Hygiène, Assainissement, Santé, Environnement.

50

IV-2 Discussion et Suggestions

IV-2-1 Discussion

La quantification des déchets solides auprès des ménages révèle la présence d'un important gisement de 32,72 % déchets plastiques sur 613,79 Kg de déchets solides ménagers produit en une semaine. Les ménages de la ville de Sarh produisent 197,16 Kg soit 0,197t de déchets plastiques par semaine. Ce qui donne une production hebdomadaire de 0,14 Kg/habitant/semaine, 0,57 Kg/habitant/mois et 6,89 Kg/habitant/an. Selon Proust (2001), environ 9 % des déchets solides issus des ménages sont des déchets plastiques. Par rapport à la présente caractérisation le pourcentage de déchets plastiques est au-dessus. Cela peut être aussi dû à l'augmentation incontrôlée et rapide de l'utilisation de matériels en plastiques dans tous les secteurs de la vie. En effet, la société dans laquelle nous vivons est basée sur une économie liée à la consommation de biens. Ainsi, les matières plastiques occupent une place prépondérante remplaçante de nombreux matériaux traditionnels, mais constituant également l'emballage privilégié (Madam, 2003).

Les chercheurs qui se sont intéressés à la question de la gestion des déchets pensent qu'il faut d'abord avoir un comportement qui tend à sauvegarder l'environnement et à l'assainir quotidiennement. Ce qu'on ne retrouve pas chez la plupart des populations de la ville de Sarh, et d'après les enquêtes l'on conclut que Sarh est insalubre. Ces aptitudes s'acquièrent à travers l'Education Environnemental (EE) prônée par la conférence des Nations-Unies pour l'Environnement en 1992 à Stockholm et la première conférence intergouvernementales du monde sur l'éducation relative à l'environnement organisée par l'Organisation des Nations-Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) en coopération avec le PNUE (Programme des Nations Unie pour l'Environnement) à Tibissi en 1997.

L'efficacité du système de la gestion des déchets plastiques peut donc être renforcée par l'éducation environnementale. En effet, si tous les acteurs du système ont pour objectif non seulement d'éliminer les déchets plastiques, mais aussi de préserver leur environnement, ils parviendront à des meilleurs résultats. La remarque est qu'il est vraiment nécessaire pour un changement de comportement, d'informer les populations sur les bonnes pratiques à tenir pour maintenir son cadre de vie sain et propre.

51

A cette piste de conscience, certains acteurs Ayi (2007), Gbedo (2002), Nikiema (2012), pensent qu'il faille ajouter la valorisation afin d'aboutir à une réduction considérable des déchets à éliminer.

Selon Nikiema (2012), la perception de la population est un point de départ, une référence pour entreprendre des campagnes d'informations et de formations. Ce n'est qu'après cela que des actions plus contraignantes ont des chances d'être suivies. L'état de perception des véritables impacts des sacs plastiques sur la santé et sur l'environnement est très faible même si en général, il ressort que les différentes populations perçoivent la problématique des déchets plastiques. Cette perception s'explique certainement par la grande ignorance, mais également par l'absence de cause à effet immédiat comme dans le cas des animaux.

A Sarh, l'enquête sur la perception des populations concernant la gestion des ordures ménagères en générale et des déchets plastiques en particuliers, montrent à suffisance que la ville est insalubre. Sur les cent-quatre-vingt-seize ménagers interviewés, 70 % trouvent que la ville est insalubre, 24 % la trouve acceptable et les 6 % restants la trouve propre. Comme l'indique Zaccaï (2004) « la relativité des perceptions de l'environnement est fonction d'une multitude de facteurs, entre autre des facteurs sociodémographiques (milieu social, provenance, activité professionnelle,...) et de facteurs personnels (voyages, intérêts personnels...). C'est le constat relevé dans cette étude. Les perceptions allaient dans le sens du vécu quotidien des populations.

Les conséquences sanitaires et environnementales de la croissance urbaine en relation avec les déchets plastiques sont considérables (Brundtland, 1987 ; PNUE, 2007). Le risque sanitaire de la mauvaise gestion des déchets plastiques dans la ville de Sarh sur la vie de la population n'est plus à démonter. La majeure partie des enquêtés l'affirme, sur les 196 Ménages interviewés 76 % trouvent que les plastiques ont un risque sanitaire sur la vie humaine, 22 % disent que les plastiques ont aucun effet sur la santé humaine, les 2 % restants sont sans avis.

En faisant un tour dans les centres de santé de la ville, il a été constaté que les maladies causées par les plastiques sont entre autre le Cancer et les infections respiratoires qui viennent en tête avec un taux respectif de 39 et 27 %, ensuite les maladies bactériennes 15 %, la fièvre Thyphoïde 11 % et d'autres non spécifiées 8 %. Cela est accentué par les mauvaises pratiques de la gestion des déchets plastiques. En Afrique on rencontre également le cas de l'indigestion des plastiques par les animaux, c'est un cas fréquent à Sarh. Des

52

études menées au Sénégal l'attestent (Touré, 1993), Seibou (1996), 43,47 % est le nombre de cas d'ingestion des matières plastiques par des animaux abattus.

La gestion des déchets plastiques doit être considérée comme une activité rentable, génératrice de revenus, et créatrice d'emplois à intégrer dans le contexte économique des pays en voie de développement. Pour ce faire, les déchets plastiques ne doivent plus être considérés comme une nuisance mais comme une ressource.

(Onibokun, 2002) propose trois principes pour la gestion des déchets qu'ils dénomment la « règle des trois R » : Réduire, Réutiliser et Recycler. Selon le même auteur, certains experts ont récemment ajouté un quatrième R pour « Re-penser ». On estime que le système actuel est si déficient qu'un regard neuf doit être porté pour imaginer de nouvelles solutions. Il n'y a cependant pas de solution miracle car chaque lieu présente sa propre complexité. A ce sujet, Nikiema (2012) soulignait qu'au niveau de la gestion des déchets solides en général et des plastiques en particulier « il faut garder à l'esprit que toute disposition qui amène un coût risque aussi d'amener l'apparition de décharges sauvages étant donné la difficulté de contrôle de l'élimination des déchets ».

53

CHAPITRE V : CONCLUSION GENERALE

V-1 Conclusion

De la problématique dégagée et des résultats obtenus, on peut retenir au terme de cette étude qu'on retrouve toutes les qualités de déchets solides ménagers en général et des plastiques en particuliers. Sur les 613,79 Kg de DSM produit en une semaine, l'on retrouve 270,5 Kg de matières organiques, 197,16 Kg de plastiques avec (62,72 Kg de plastiques souples, 109,14 Kg de plastiques durs et 25,3 Kg constitués d'autres types de déchets plastiques. Le résultat de la quantification des déchets plastiques a donné une production hebdomadaire de 0,14 Kg/habitant/semaine, mensuelle de 0,57 Kg/habitant/mois et annuelle de 6,89 Kg/habitant/an de déchets plastiques.

Sur les cent quatre-vingt-seize (196) ménages interviewés dans les 6arrondissements de la ville de Sarh, cent trente-six (137) soit un taux de 70 % trouvent leur quartier insalubre, ce qui fait de Sarh une ville insalubre. Malgré l'existence de quelques ONG de pré-collecte, quarante-deux (42) ménages sur les cent quatre-vingt-seize (196) ménages interviewés soit un taux de 21,42 % sont abonnés, quatre-vingt-onze (91) ménages avec un taux élevés de 46,42 % jettent les ordures ménagères dans les zones inondables en l'utilisant comme remblais, quarante-six (46) ménages soit un taux de 23,46 % déversent les ordures dans les rues ou dans les caniveaux, et les dix-sept (17) ménages restants avec un taux de 8,67 % jettent les ordures dans des endroits indéfinis.

La mauvaise gestion des déchets plastiques joue énormément sur la santé humaine, les résultats des enquêtes ont donné des taux élevés de certaines maladies comme le Cancer 39 %, les infections respiratoire 27 %, les maladies bactériennes 15 %, la fièvre typhoïde11% et 8 % d'autres maladies non spécifiées.

L'incivisme de la population et le manque d'IEC, de sensibilisation et de rigueur administrative sont à la base de cette mauvaise gestion des déchets solides ménagers en général er des déchets plastiques en particulier. Il s'avère donc nécessaire de mener des réflexions qui aboutiront à des actions concrètes, en proposant aux autorités des options viables de valorisation des déchets plastiques , car on ne peut pas faire de Sarh une ville « verte » propre et attrayante avec des quartiers insalubres. Cette enclave d'insalubrité doit être assainie pour le bonheur de ses populations et de toute la ville.

La solution idoine serait une volonté affirmée des pouvoirs publics et une prise de conscience des populations à l'autogestion de leur milieu de vie. Il va donc falloir mettre en

54

place des moyens indispensables à la promotion d'une meilleure politique environnementale. Plusieurs options de traitements des déchets plastiques existent à savoir la valorisation matière ou mécanique, la valorisation énergétique et la valorisation chimique. Vu le budget de la mairie pour l'assainissement de a ville, la valorisation matière pour un début ensuite aboutir à la valorisation mécanique serait l'option la plus viable.

Vivre dans un environnement sain est un droit humain que le citoyen doit non seulement revendiquer, mais aussi en assurer la pleine jouissance.

55

V-2 RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES

Le taux de récupération des déchets plastiques est très faible. En raison de leurs

compositions, il n'est pas aisé de récupérer les déchets plastiques. Seuls les PP, les PET et les

PEHD sont recyclables mais, ils deviennent des déchets tôt ou tard. Ainsi donc, la seule

solution à long terme est l'incinération et non le brûlage ou la mise en décharge.

A l'endroit de la Mairie de la ville de Sarh

La mairie avec l'appui des Chefs d'Arrondissement et des chefs de quartier doit :

V' promouvoir l'assainissement de l'environnement immédiat des populations ;

V' contraindre les ménages à s'abonner à la pré-collecte ;

V' assurer le conditionnement des déchets ;

V' interdire formellement à la population de jeter les déchets plastiques partout dans les

caniveaux, au bord des voies, sur les voies, en mettant des poubelles un peu partout ;

V' construire des points de regroupement dans tous les quartiers et évaluer leur critère de

sélection et contrôler sa gestion;

v repérer les dépotoirs sauvages afin de les détruire et organiser les campagnes de salubrité et

de sensibilisation de la population sur le danger que comportent les plastiques ;

V' il faudrait mettre sur pied des filières durables et spécifique de gestion des déchets plastiques

et encourager les promoteurs du secteur ;

' Il faut également encourager les populations à aller vers d'autres types d'emballage (verres,

papiers) que les plastiques en révisant un peu les taxes sur les plastiques ;

V' il faut faire voter une loi spécifique sur les déchets plastiques pour mieux cerner le secteur.

A l'endroit du Ministère de la Santé publique

Ce ministère à travers la Direction de l'Hygiène et de l'Assainissement doit :

V' vulgariser le code l'hygiène publique qui est un instrument pour la promotion de l'hygiène

du milieu de vie tout en renforçant l'action des agents d'hygiènes avec une IEC participative

et soutenue au bénéfice de la population ;

V' sensibiliser la population sur les maladies liées à la mauvaise gestion des déchets plastiques ;

A l'endroit de la population de la ville de Sarh

V' éviter des comportements qui directement ou indirectement auront des impacts sur leur santé

V' il faut songer à réutiliser les emballages une ou deux fois avant de les jeter à la poubelle ;

V' Il faut en outre éviter de jeter les déchets plastiques dans la rue ou même les brûler à l'air

libre.

56

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www.plasticsengineering.orgCharte de la terre sur l'environnement (1992) : http://w.w.w.un.org/french/ Consulté le 15/05/2020

58

xvii

ANNEXES

Annexe 1 : Fiche d'enquête ménage

Date : _____/____/ Arrondissement : Quartier :

Numéro de fiche : Nom de l'enquêteur :

Enquête sur l'impact du déchet plastique sur la ville de Sarh.

Objectif : évaluer le degré d'utilisation des sacs plastiques et leurs impacts, social, économique, environnemental sur la ville de Sarh, afin de proposer les options de gestions par des techniques existantes, peu coûteuses et faisant participer la population locale.

Questions

Reponses

codes

01

Quelageavez-vous?

Age

/_/_/

02

Sexe de l'enquêté

Masculin

1

 
 

Féminin

2

03

Combien de personnes sont dans le ménage ?

 
 
 

Aucun

1

04

Quel niveau scolaire avez-vous atteint ?

Primaire

2

 
 

Secondaire

3

 
 

Supérieur

4

05

Avez-vous une fois discuté des questions relatives à la

Oui

1

 

protection de l'environnement ?

Non

0

06

Utilisez-vous des sachets plastiques ou tout autre objet en

Oui

 
 

plastique ?

Non

1

 
 
 

0

07

Disposez-vous d'une poubelle dans la maison ?

Oui

1

 
 

Non

0

08

 
 
 

09

Comment gérez-vous vos déchets ?

Brûlage

1

 
 

Poubelle

2

 
 

Rue et caniveaux

3

 
 

Remblai

4

10

Etes-vous abonné à un service pour la collecte ou le

Oui

1

 

ramassage de vos déchets solides ménagers ?

Non

0

10

Utilisez- vous souvent des sachets plastiques ?

Oui

1

 
 

Non

0

11

Si non, pourquoi ?

 

12

Combien de fois réutilisez-vous en moyenne le même

 
 
 

sachet ?

 
 

13

Que deviennent vos sachets plastiques ?

Pré collecte par

1

 
 

les récupérateurs

2

 
 

Brûlage

3

 
 

Poubelle

4

 
 

Rue ou caniveaux

 
 
 

Remblai

 

14

Êtes- vous prêts à utiliser d'autres produits à la place

Oui

1

 

des sachets plastiques ?

Non

0

15

Pensez-vous que la mauvaise gestion des déchets

Oui

1

 

plastiques peut entraîner des maladies ?

Non

2

 
 

Pas d'avis

3

16

Si oui, citez quelques maladies

 
 

17

Quelles sont les différents types de pollutions générées par

Donner un avis

1

 

les déchets plastiques ?

Pas d'avis

2

18

Que savez-vous de l'impact des déchets plastiques sur

Donner un avis

1

 

l'environnement ? Les animaux ? Les humains ?

Pas d'avis

2

19

Avez-vous déjà entendu parler de la valorisation des

Oui

1

 

déchets plastiques ?

Non

2

20

Quelles sont vos recommandations pour une meilleure gestion des déchets plastiques dans la ville de Sarh?

 

21

Observations particulières de l'enquêteur

 

xviii

xix

Annexe 2 : Guide d'entretien à l'endroit des autorités politico-administrative

1- Quels sont les problèmes de gestion des déchets plastiques auxquels vous êtes confronté ?

2- Quelles sont les prises en vue d'une correction de la situation ?

3- Quel (s) service(s) s'occupe(nt) de la propreté de la ville de Sarh ?

Les services privés ; les collectivités ;

Autres à préciser :

4- Décrétez-vous des campagnes de salubrités ?

Oui ; Non ;

Si oui donnez sa fréquence : 3 jours ; 1 semaine ; 1 Mois .

5- Etes-vous conscient que les populations jettent au coin des rues, dans les caniveaux des déchets plastiques ?

Oui ; Non ;

Si oui quelle appréciation en faites-vous ?

6- Et quelles sont les mesures prises par votre administration à l'encontre de cette pratique ?

7- Quelles sont les moyens dont vous disposez pour faire respecter vos décisions ?

xx

Annexe 3 : Guide d'observation

Titre : appréciation du milieu de vie des populations de la ville de Sarh

Objet : décrire la gestion des déchets plastiques pour mieux proposer les options de valorisation viables à la ville de Sarh

Faits à observer

1- Le niveau d'hygiène pendant la saison sèche et la saison de pluie

2- Où sont déposées les ordures

3- Libre circulation des populations pendant la saison de pluie

4- L'occupation des couloirs d'écoulement

5- Mesures prises pour protéger les regards ouverts

6- La présence des déchets plastiques dans les caniveaux, au coin des rues, sur les places publics, etc..

7- Les odeurs causées par les caniveaux ouverts

Annexe 4 : Récapitulatif de la base des sondages (enquête qualitative)

Catégorie

Effectifs

Taux

d'application

Type de

données

Outil de

collecte

Prévu

Enquêté

Chefs

d'entreprise évoluant dans le

domaine des
DSM

04

03

75%

Qualitatives

Guide

d'entretien

Autorités locales

03

02

66.66%

Qualitatives

Guide

d'entretien

Total

07

05

70.83%

 
 

xxi

Annexe 5 :Récapitulatif de la base des sondages (enquête quantitative)

Population cible

Nombre prévu à contacter

Taux

d'application%

Type de

données collectées

Technique d'enquête

Effectif prévu

Effectif enquêté

Chef de

ménage

196

196

100%

Quantitative

Questionnaire

Total

196

196

100%

Quantitative

 

xxii

Annexe 6 : Création des strates et allocation proportionnelle

XI

NI

NI

1er Arrondissement,

4460

34

2ième Arrondissement,

4245

32

3ième Arrondissement,

4848

37

4ième Arrondissement,

3818

29

5ième Arrondissement,

3996

31

6ième Arrondissement,

4347

33

TOTAL

25714

196

xxiii

Annexe 7 : Quantité moyenne en Kg/semaine/arrondissement

Arrondissements Qtité en KG

1er

2em

3em

4em

5em

6em

Totaux

Plastiques souples

8,02

16,6

10,21

8,29

5,6

4

52,7

Plastiques durs

18

25,11

18,9

9

11,11

16

98,12

Autres plastiques

2,8

6,52

5,2

4,01

3,7

2,1

25,03

Total plastique

28,82

48,23

55,6

21,3

20,41

22,1

197,16

Annexe 8 : Quantité de différents types de plastiques en Kg/semaine

Type de plastique

PET

PEHD

PVC

PP

PS

Autres

Total

Qtité en

Kg

10,3

16,1

6,01

3,14

1,7

2.2

39,45

xxiv

Annexe 9 : Nombre de ménages enquêtés et nombre d'habitant

Arrondissements

Nombre de ménages

enquêtés

Nombre de personnes

1er arrondissement

34

170

2em arrondissement

32

160

3em arrondissement

37

185

4em arrondissement

29

145

5em arrondissement

31

155

6em arrondissement

33

165

Total

196

980

xxv

Annexe 10 : Analyse SWOT

Forces

Faiblesses

Disponibilité des déchets plastiques en

quantité comme matières premières ; Motivation et détermination de l'équipe créatrice ;

Personnel jeune et dynamique ;

Charisme et la capacité des promoteurs à mobiliser et à sensibiliser la population ; Diversité dans les compétences de l'équipe dirigeante.

Faible capacité de financement du projet par les promoteurs ;

Manque d'expériences en entreprenariat social ;

Connaissances limitées du domaine des plastiques ;

Moyens de production tels que les

moyens roulants, les machines de
pointes, limités.

Opportunités

Menaces

Manque des infrastructures routières
pour le transport des déchets plastiques ; Instabilité politico-économique du pays ;

Faible accès aux Technologies de

l'Information et de Communication
(TIC) notamment l'internet ; Analphabétisme et manque d'éducation environnementale de la population

Faible financement de départ ; Concurrence presque inexistante ;

Existence des ONG nationales et

internationales pour soutenir le projet ;

Engouement des autorités locales à
promouvoir des initiatives pour la défense et la protection de l'environnement ; Existence d'un marché local ;

Un bon carnet d'adresses des promoteurs.

xxvi

xxvii

Annexe 11 : Types de plastiques

Annexe 12 : Equipements de protection personnelle

xxviii

Source : google.com ;

Montage : Dimanche Tadingar.

xxix

xxx

Annexe 13 : Moyen de collecte

Source : google.com et photo; Montage : Dimanche Tadingar.

Annexe 14 : Matériels de travaux

Montage : Dimanche Tadingar

Annexe 15 : Schéma d'une extrudeuse

xxxi

xxxii

Annexe 15 : Autorisation de recherche






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984