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Options de gestion des dechets plastiques dans la ville de sarh (sud du tchad)


par Michael MONODJI NGASSI
Université de Dschang - Master en assainissement urbain 2020
  

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II-2-5 Plastique et Santé

Malgré l'omniprésence du plastique dans le monde, ses effets sur la santé restent mal compris. L'exposition au plastique ne cesse de s'étendre à de nouveaux secteurs de l'environnement et de la chaîne alimentaire à mesure que les produits plastiques existants se fragmentent en particules plus petites et concentrent les substances chimiques toxiques. Avec l'augmentation de la production de plastique, cette exposition ne fera qu'augmenter (Greta et al. 2013),

Les recherches menées jusqu'à présent sur les effets du plastique sur la santé ont été axées sur des étapes spécifiques du cycle de vie du plastique, et souvent sur des produits,

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processus ou voies d'exposition particulière. Cette approche ne tient pas compte du fait que des effets importants, complexes et croisés sur la santé humaine se produisent à toutes les étapes du cycle de vie du plastique : depuis les forages pétroliers ou gaziers jusqu'aux raffineries, des étalages de magasins au corps humain et de l'élimination des déchets aux impacts continus sur l'air, l'eau et les sols.

Le plastique pose des risques différents pour la santé à chaque étape de son cycle de vie. Ces risques proviennent à la fois de l'exposition aux particules de plastique elles-mêmes et aux substances chimiques qui y sont associées. La majorité de la population mondiale est exposée à ces risques tout au long de ce cycle de vie.

Les humains sont exposés à une grande variété de substances chimiques toxiques et de micro plastiques par inhalation, ingestion et contact direct avec la peau. Le Tableau I présente l'émission des plastiques et leurs effets sur la santé humaine.

Tableau I: Plastique et santé

Emissions

Expositions

Santé

- incluent des benzène,

les COVs, et plus de 170 substances chimiques toxiques présentes dans les fluides de fracturation

- hydraulique

- inhalation et

ingestion (air et eau)

portent atteinte au système

immunitaire, aux organes sensoriels, au foie et aux reins; les impacts

incluent des cancers, la toxicité

neurologique, reproductive et
développementale

- incluent le benzène,

des HAPs, et le styrène

inhalation, ingestion, contact avec la peau (air, eau, et sols)

les impacts peuvent inclure des

cancers, la neurotoxicité, la

reprotoxicité, l'insuffisance

pondérale à la naissance et les
irritations des yeux et de la peau

incluent des métaux lourds, des POPs, des cancérigènes, des perturbateurs endocriniens et les micros plastiques

inhalation, ingestion

et contact avec la
peau

- affecte le système rénal,

cardiovasculaire, gastro-intestinal,

neurologique, reproductif et
respiratoire ;

- les impacts incluent des
cancers, le diabète, et la toxicité pour le

incluent des métaux lourds, des dioxines et furanes, des HAPs, le recyclage toxique

ingestion et

inhalation (air,

cendres, scories)

- les impacts incluent des

cancers, des lésions neurologiques et des atteintes

- aux systèmes immunitaires,

reproductifs, nerveux, et
endocriniens

Source : Greta et al. (2013).*

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II-2-6 Production mondiale de plastique et de déchets plastiques dans le monde et en Afrique en particulier.

Les avantages que fournit le plastique sont indéniables. C'est un matériau bon marché, léger et facile à produire. Ces qualités ont entraîné un boom de la production plastique au cours du siècle dernier (Heinrich, 2020).

Depuis l'an 2000, l'industrie du plastique a produit autant de plastique que toutes les années précédentes combinées.

La production de plastique vierge a été multipliée par 200 depuis 1950 et a augmenté de 4 % par an depuis 2000. En 2015, dernière année pour laquelle des données sont disponibles, la production a atteint 448 millions de tonnes, cela équivaut à 53 kilogrammes de plastique pour chaque habitant de la planète (Heinrich, 2020).

Depuis 2016, plus de 6,9 milliards de déchets plastiques ont été produites. Environ 9% ont été recyclés, 12% ont été incinérés et 79% ont été accumulé dans les décharges ou dans la nature. La production de plastique en 2016 a entraîné des émissions de dioxyde de carbone d'environ deux milliards de tonnes, soit près de 6 % du total des émissions de dioxyde de carbone de l'année. Si la capacité de production de plastique prévue est atteinte, la production pourrait augmenter de 40 % d'ici 2030 (anonyme, 2019).

L'augmentation des produits et des déchets plastiques touche tous les continents. En Afrique, les facteurs qui expliquent ces évolutions sont multiples : apparition d'une nouvelle classe moyenne, disparition des magasins et marchés traditionnels et de l'artisanat au profit de la grande distribution et des produits industriels, manques ou défaillances des infrastructures de gestion de déchets (Toudjibé, 2017).

Les déchets plastiques représentent non seulement un problème environnemental pour les pays africains, mais aussi un défi majeur pour le développement socio-économique ; ils affectent négativement le tourisme, la santé, la qualité de l'eau, des sols, et des infrastructures. Le manque d'eau potable ne fait qu'aggraver le problème, car dans de nombreuses villes africaines, l'eau potable est conditionnée dans des sachets à usage unique et des sacs en plastique.

D'autres pays (Ghana, Éthiopie, Érythrée, Somalie, Malawi, Lesotho, Maurice, Ouganda, Soudan et Tanzanie) ont également décidé d'interdire ou de limiter leur utilisation. En 2010, le Tchad a interdit la vente d'eau minérale dans les emballages en plastique «leyda» dans la ville de N'djamena (Toudjibé, 2017).

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Malgré ces lois et réglementations, sur l'interdiction des sachets plastiques, il y a encore des différences quant au contenu de l'interdiction et à l'applicabilité de ces lois. L'écart dans l'application de la loi est illustré par la consommation estimée de plastique pour l'ensemble du continent en 2015. Cette consommation était d'environ 19,5 Mt avec une grande variabilité d'un pays à l'autre. Compte tenu de la croissance prévue des économies, de la population humaine et de la production plastique, les importations sur le continent africain devraient doubler d'ici 2030 selon les prévisions si rien n'est fait (Atlas du plastique, 2020).

Il devient donc urgent d'élaborer des stratégies harmonisées à l'échelle régionale avec des plans d'action qui intègrent des mesures dissuasives pour les importations, la production et l'utilisation du plastique. Ainsi les lois et règlementations adoptées par les pays africains pourraient être appliquées de manière efficiente et permettraient ainsi une réduction de la consommation de plastique en Afrique (Traoré, 2018).

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