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La structure de la phrase interrogative en shupamem


par Ernest NJIFON NGOUPAYOU
Université de Yaoundé I - Master 2 en Linguistique Graduat 2017
  

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Chapitre IV :

 

TYPOLOGIE DES QUESTIONS EN

SHUPAMEM

Introduction

Le chapitre III, nous a permis de dénombrer les différents marqueurs de l'interrogation en Shupamem. En fait, il ressort qu'en Shupamem l'interrogation est marquée par le marqueur de l'interrogation è, nè, mè, l'interrogateur oratoire I ou nI, les pronoms interrogatifs, les adjectifs interrogatifs et les adverbes interrogatifs. Dans le chapitre IV, il sera question pour nous d'inventorier les types d'interrogations en Shupamem, de parler de la distribution des constituants de la phrase interrogative, d'identifier et d'expliquer les différents mouvements que subissent les constituants des phrases interrogatives en Shupamem. Pour ce faire, nous allons parler tour à tour des constituants de l'interrogation totale directe, des constituants de l'interrogation totale indirecte, des constituants de l'interrogation partielle directe, des constituants de l'interrogation partielle indirecte, des constituants de l'interrogation oratoire, des constituants de l'interrogation alternative et des constituants de l'interrogation averbale. Par la suite, nous allons aussi parler des différents mouvements syntaxiques qui s'opèrent dans chaque type d'interrogation. Pour finir, nous parlerons des interrogations à Qu multiple.

4.1 La phrase de base

La phrase de base est une phrase qui n'a encore subi aucune transformation syntaxique. C'est en fait la phrase canonique. C'est elle qui sert de modèle à toute analyse syntaxique. Cette phrase nous permet de comprendre la structure de la grande majorité de phrases. Ce modèle de phrase a généralement deux constituants obligatoires à savoir : un groupe en fonction sujet et un groupe en fonction prédicat. Notons aussi que la phrase de base peut avoir un ou plusieurs constituants facultatifs. Disons pour finir que la phrase de base possède les caractéristiques suivantes : elle est de type déclaratif et de forme20 active, positive, neutre et personnelle. Les phrases qui ne sont pas de forme positive, active, neutre et personnelle sont des phrases transformées.

20 La notion de forme de phrase regroupe plusieurs phénomènes syntaxiques et particularités grammaticales. La forme de phrase correspond à des structures des phrases différentes. Les formes de phrase se reconnaissent par la présence ou non de certains mots et par la variation dans l'ordre de mots dans la phrase. C'est en forme d'opposition que se définit les formes de phrase. Communément, on oppose ainsi les formes de phrase suivantes :

a. Forme positive ou forme négative

b. Forme active ou forme passive

c. Forme neutre ou forme emphatique

d. Forme personnelle ou forme impersonnelle

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4.2 Type d'interrogations en Shupamem

Dans cette section, il sera question pour nous de recenser les types d'interrogation en Shupamem. Mais avant cela il est important de dire ce qu'on entend par phrase interrogative. En linguistique, l'interrogation est un acte de langage21 par lequel l'énonciateur demande une information au destinataire et attend une réponse de la part de celui-ci. Une phrase interrogative est couramment appelée question. Les structures de phrases interrogatives peuvent varier puisqu'il existe plusieurs moyens pour les construire. Observons les phrases suivantes :

(1) a. aì ø - fû wo ?aiì n?Ì ?

c'est PRS-rester qui ici M Int « C'est qui qui habite ici ? »

b. wo jaì n?Ì ?
qui où M Int « Qui est où ? »

c. û ø-?gwoìn fï?n?Ì n?Ì ?
2sg PRS-aller quand M Int « Quand vas-tu ? »

Les phrases (1a, b et c) montrent clairement que les structures de phrases interrogatives ne sont pas les mêmes. En (1b), le mot interrogatif est en initial de phrase alors qu'en (1c), il est en final de phrase. Ce qui nous permet de conclure que l'interrogation se forme de plusieurs façons en Shupamem.

Nous avons recensé en Shupamem cinq (05) types d'interrogations à savoir :

1) L'interrogation totale

2) L'interrogation partielle

3) L'interrogation alternative

4) L'interrogation rhétorique

21 Le terme acte de langage a été créé en 1962 par Austin John Langshaw dans Quand dire c'est faire. Un acte de langage est un moyen mis en oeuvre par un locuteur pour agir sur son environnement par ses mots : il cherche à informer, demander, inciter, etc. son ou ses interlocuteurs par ce moyen.

La notion d'acte de langage est une notion très importante qui a donné naissance à la pragmatique (branche de la linguistique spécialisée dans l'étude de l'usage du langage). La pragmatique se propose d'étudier, dans les énoncés, tout ce qui implique la situation de communication.

Dans le cadre de la théorie de l'acte de langage, Austin distingue trois types d'actes accomplis grâce au langage :

- Acte locutoire, qui correspond au fait de dire, dans le sens de produire de la parole (en articulant et en combinant des sons et des mots selon les règles de la grammaire).

- Acte illocutoire que l'on accompli en disant quelque chose : j'accomplis un acte de promesse en disant je promets, de questionnement en employant une interrogation etc.

- Acte perlocutoire qui correspond à l'effet produit sur l'interlocuteur par l'acte illocutoire. En posant une question, je peux m'attendre au niveau perlocutoire, à toute une série de réactions possibles. Je peux obtenir la réponse demandée ou une non-réponse.

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5) L'interrogation averbale

4.2.1 Interrogation totale

Parlant de l'interrogation totale, Strik (2008 : 19) dit que l'appellation totale dans les questions fait référence à ce sur quoi l'interrogation porte. Dans une question totale, elle porte sur la question dans sa totalité. On parle aussi de question oui/non, car la réponse à une question totale peut être oui ou non. « oui » et « non » sont appelés des mots-phrases parce qu'ils remplacent toute une phrase comme réponse.

Considérons les phrases suivantes :

(2) a. u' ø- ji' i`.

2sg PRS- connaitre lui « Tu le connais. »

b. u' na` ø - ?u' n?i'nka`.
2sg Accs PRS- habiter Njinka « Tu habites à Njinka. »

c. Petro ø - ?gwo`n n?i'nka`.
Pierre PRS- partir Njinka « Pierre part à Njinka. »

d. Ali na` ø- ta'? m?Ìn

Ali Accs PRS-chercher enfant « Ali cherche l'enfant. »

Les phrases (2a, b, c et d) sont des phrases affirmatives. Transformons ces phrases en des phrases interrogatives.

(3) a. u' ø- ji' i` n?Ì ?

2sg PRS- connaitre lui M Int « Est-ce que tu le connais ? »

b. u' ø - ?u' n?i'nka` n?Ì ?
2sg PRS-habiter njinka M Int « Habites-tu à Njinka ? »

c. Petro ø - ?gwo'n n?i'nka` n?Ì? Pierre PRS -partir Njinka M Int « Est-ce que Pierre part à Njinka ? »

d. Ali ø- ta'? m?Ìn n?Ì ?

Ali PRS- chercher enfant M Int

« Est-ce que Ali cherche l'enfant ? »

Tl est important de noter qu'on répond aux questions (3a, b, c et d) par « oui » ou par « non ». La question totale n'a pas de réponse autre que « oui/non », c'est pour cette raison qu'on appelle ce genre de question en anglais « yes or no question ».

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4.2.1.1 Interrogation totale directe

Une interrogation est dite totale directe lorsqu'elle se termine par un point d'interrogation et quand elle fait appel au marqueur de l'interrogation , n?Ì ou m?Ì. Considérons les phrases suivantes :

(4) a. m?ìn 0 -li?ì n?Ì ?

enfant PRS- dormir M Int « L'enfant dort ? »

b. u' ma` 0- n?i' u' n?Ì ? Matateyou (2008 :20)
2sg Neg PRS- connaitre 2sg M Int

« Ne le sais-tu pas ? »

c. p?ì 0- fa' n?Ì ?
3pl PRS- donner M Int « Est-ce qu'ils donnent ? »

d. u' 0- ?gwo'n ?Ì ? 2sg PRS- aller M Int « Est-ce que tu vas ? »

e. i' two' - ja'p m?Ì ?
3sg F1-déposer M Int « Déposera-il ? »

Comme le montrent les phrases (4a, b, c, d et e), l'interrogation totale directe est marquée en Shupamem par le marqueur de l'interrogation , m?Ì et n?Ì en fin de phrase. Toutes ces phrases ont une réponse commune soit « oui » soit « non ». En (4b) ci-dessus, il y a double utilisation du pronom personnel u' (tu). Notons qu'il ne s'agit pas de l'inversion sujet-verbe mais plutôt du pronom personnel de reprise qui est présent dans les interronégatives en Shupamem.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci