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Les conséquences du commerce international sur le développement durable : cas de la Chine


par Yanis Zaoui
Université de Bordeaux - Master Economie internationale 2021
  

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B. Une croissance impliquant la dégradation de l'environnement

1. La courbe de Kuznet (1955) et le modèle de Baumol et Oates (1988)

a) La courbe de Kuznet

L'aspect environnementale constitue le second aspect du développement durable. Il est également celui qui est le plus associé à cette notion. Il est donc nécessaire d'en cerner les enjeux et l'impact de la mondialisation.

Dans un premier temps, nous nous intéresserons à son évolution dans le cadre d'un environnement mondialisé par une approche théorique puis nous nous intéresserons aux études empiriques réalisées.

Ainsi, nous pouvons discerner deux modèles théoriques:

la courbe environnementale de Kuznets qui est une référence dans l'étude de la relation entre croissance et environnement, et le modèle de Baumol et Oates établissant un lien entre libéralisation des échanges et environnement.

Premièrement, il faut notifier que la courbe de Kuznets est issue des travaux de l'auteur homonyme sur le développement économique dans les années 50. Cette courbe, qui possède une forme de U inversée, démontre, à l'origine, une relation entre le niveau d'inégalité et de développement d'un pays. Cependant, suite aux travaux de Krueger et Grossman (1991) ainsi que de Panayotou (1993), la courbe de Kuznets est transposée dans une thématique environnementale (CEK).

Pour ce faire, on pose l'hypothèse que l'environnement est un bien dont la demande augmente avec le revenu ; c'est un bien supérieur. On peut en faire le constat, par exemple, avec les pays du Nord qui sont davantage tournés vers la préservation de l'environnement que les pays du Sud : ces derniers ne peuvent pas dégager suffisamment de ressources pour mener une politique axée sur la préservation de l'environnement car trop coûteuse.

Par conséquent, les pays du Nord qui sont capables de mobiliser des ressources vont pouvoir entreprendre des mesures environnementales.

Il résulte de ce processus la courbe en U inversé indiquant une relation, dans un premier temps, négative entre croissance et environnement puis, à partir d'un certain seuil, cette relation deviendrait positive.

b) Le modèle de Baumol et Oates

Dans cette seconde section, nous nous intéressons au modèle de Baumol et Oates qui instaure une relation entre deux pays produisant un même bien avec deux techniques de production différente, l'une est polluante tandis que l'autre est respectueuse de l'environnement. Le pays riche utilise le procédé le moins polluant en raison de normes environnementales en vigueur, alors que le pays pauvre utilise le procédé le moins cher et donc le plus polluant n'étant pas soumis au même normes environnementales que le pays riche.

Dans un contexte de libre échange, le pays pauvre possède un avantage comparatif car il utilise le procédé le moins cher par conséquent le pays riche va se spécialiser dans d'autres biens de production. Il en résulte, au niveau mondial, que les pays en développement vont se spécialiser dans les techniques de production les plus polluantes car moins chères et donc plus rentables. En conséquence, les pays en développement deviendrait des « havres de pollution » tandis que les pays du nord verraient leurs émissions baisser.

La balance globale Nord - Sud serait négative car les pays du Nord qui perdent en compétitivité ne mettraient plus en place de nouvelles mesures environnementales au risque de continuer leurs pertes de compétitivité, ils pourraient même rétrograder et abandonner leurs politique environnementale afin de retrouver leurs compétitivité. L'effet de normes environnementales peut donc, selon le modèle de Baumol et Oates, être paradoxalement néfaste pour l'environnement.

2. Les travaux empiriques reliant environnement et croissance économique a) Les études réalisées dans les pays en développement

Nous allons à présent nous intéresser aux études empiriques concernant la relation entre environnement et croissance de Harbaugh (2002) et de Mokhtar Hilali et Naceur Ben Zina (2007).

Ces deux études portent sur la validité empirique ou non de la Courbe environnementale de Kuznet. Afin de tester cette validité, Harbaugh, dans son étude Reexamining The Empirical Evidence For An Environmental Kuznets Curve, va analyser la présence de trois polluants communs, le dioxyde de sulfure (SO2), la fumée ainsi que le total de particules en suspension dans l'air.

Ce qui lui a permis de comparer leurs niveaux avec le niveau de revenu de plusieurs villes et pays différents ainsi que sur de nombreuses années.

L'utilisation de données de panel permet une approche économétrique relativement globale afin de pouvoir déterminer au mieux l'existence d'une corrélation entre les deux variables que sont le revenu et le niveau de pollution et si la corrélation était avérée se matérialiserait-elle sous forme de U inversé ou non.

Harbaugh va répondre à cette problématique en affirmant qu'il y a une corrélation positive entre le niveau des trois polluants analysés et le revenu, mais que la courbe en U inversée n'est, pour lui, pas valide empiriquement.Cependant, ses résultats sont, selon lui, à relativiser puisque l'étude ne porte pas sur un grand nombre d'indicateurs de pollution ni sur une période suffisamment longue pour pouvoir accréditer une théorie.

Cette étude démontre bien la complexité du problème : la pollution agissant sur un grand nombre de facteurs, il apparaît compliqué de n'en sélectionner que quelques- uns pour conclure empiriquement sur la relation entre pollution et croissance économique.

Dans leur étude Commerce et Environnement : Relecture de la Courbe Environnementale de Kuznets, Mokhtar Hilali et Naceur Ben Zina se sont également posé la question de la validité de la courbe de Kuznets et plus généralement de la relation entre environnement et croissance par la libéralisation des échanges dans les pays du Sud.

Les auteurs ont décidé de retenir deux indicateurs que sont les émissions de CO2 ainsi que le niveau de déforestation. Portant sur cinq pays en voie de développement (l'Algérie, la Tunisie, la Turquie, la Thaïlande et la Colombie), l'étude démontre une vérification empirique de la CEK pour l'Algérie et la Tunisie. En revanche, pour les autres pays, la courbe est en U non inversée, ce qui impliquerait

Nous allons tout d'abord nous concentrer sur les modèles théoriques nous permettant de comprendre ce processus, puis nous nous intéresserons aux différents travaux empiriques réalisés.

une amélioration de l'environnement lors de l'ouverture aux échanges suivie d'une détérioration, c'est le mécanisme inverse de la courbe environnementale de Kuznets.

Nous constatons encore des résultats ne permettant pas d'accréditer ou d'infirmer la thèse de la courbe environnementale de Kuznets. Les résultats empiriques dépendant fortement de l'indicateur environnemental retenu ainsi que du pays choisi.

b) Les travaux effectués sur la Chine

Par conséquent, il est primordial de se tourner vers les études empiriques faites en Chine de façon à pouvoir appréhender au mieux la problématique que nous avons retenu.

Nous pouvons, ainsi, citer l'étude de Song et al.(2007) qui étudie les émissions de gaz atmosphérique dans 29 villes chinoises de 1985 à 2005.

L'étude conclue sur une relation en forme de U inversée de la courbe environnementale de Kuznets avec un seuil d'environ 29 000 yuan. Cela implique qu'au delà de cette somme par habitant, la croissance serait favorable à l'environnement.

L'étude de Shen et Hashimoto (2004) sur 31 villes de 1990 à 2001 portant sur le dioxyde de souffre SO2 arrive à la même conclusion : une courbe en U inversé mais avec un revenu seuil de 1395 yuan.

Cependant, même si certaines études comme nous venons le voir concluent à une courbe en U inversé, d'autres infirment celle-ci. C'est le cas, par exemple, de l'étude menée par Shen (2006) sur 31 villes chinoises entre 1993 et 2002 en prenant en compte les émissions de SO2 qui trouve une relation en forme de U non inversé.

Nous pouvons également citer l'étude de Yaguchi et al. (2007) sur la période 1985-1999 qui ne conclue pas en une courbe en U puisque l'indicateur de SO2 n'a pas montré de signe de diminution significatif en Chine suite à l'augmentation du revenu.

Comme nous venons de le constater, il semble compliqué d'affirmer ou d'infirmer avec certitude la validité de la courbe environnementale de Kuznets en Chine. En effet, la différence des indicateurs de pollution, les villes choisies ainsi que la méthode de calcul utilisé sont des paramètres pouvant faire varier les résultats vers l'accréditation ou non de la CKE.

Par conséquent, il apparaît nécessaire de mettre en relief les résultats que nous obtiendrons lors de notre recherche économétrique par rapport aux différentes variables considérées ainsi qu'à la méthode de calcul utilisée.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle