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Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures anti-érosives dans la commune de Zagnanado (république du Bénin): cas des diguettes végétalisées et des fascines


par Sewlan Geoffroy Abdias AKABASSI-TOGAN
Universite d'Abomey Calavi - Licence professionnelle 2021
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)

    ************

     

    INSTITUT NATIONAL DE L'EAU (INE)

    **********

    DEPARTEMENT DE L'EAU POUR L'AGRICULTURE ET LA SOCIETE (DEAS)

    **********

    Spécialité : Génie Rural et Maîtrise de l'Eau (GRME)

    Mémoire de fin de formation pour l'obtention du diplôme de Licence Professionnelle

    Thème :

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures
    antiérosives dans la Commune de Zagnanado : cas des diguettes
    végétalisées et des fascines

    Présenté par :

    AKABASSI-TOGAN S. A. Geoffroy

    Superviseur :
    Dr. HOUNSOU B. Mathieu
    Enseignant-chercheur à l'INE/UAC
    Spécialiste en Aménagement Hydro-agricole

    Promotion 2017-2018

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    CERTIFICATION

    Je certifie que la présente étude a été conduite et réalisée sous ma supervision par AKABASSI-TOGAN Sèwlan Geoffroy Abdias, étudiant en Licence Professionnelle dans le Département de l'Eau pour l'Agriculture et la Société (DEAS), Spécialité Génie Rural et Maîtrise de l'Eau (GRME) de l'Institut National de l'Eau (INE) de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC) pour l'obtention du diplôme de Licence Professionnelle.

    Superviseur

    Dr. Mathieu B. HOUNSOU

    Enseignant-Chercheur à l'Institut National de l'Eau (INE)
    Spécialiste en Aménagement Hydro Agricole

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page i

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page ii

    DEDICACE

    A mes tendres parents GBEGBE Félicienne, AMOUSSOU Judith et GBAGOUE Elvire pour leurs sacrifices, amours, tendresses, soutiens et leurs prières dont ils ont fait preuve à mon égard tout au long de mes études.

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page iii

    IN MEMORIUM

    Hommage à vous mon cher regretté Père AKABASSI-TOGAN Sévérin, pour m'avoir mis au monde, orienté, conseillé et protégé tout au long de mon jeune âge.

    Voilà aujourd'hui, les fruits de votre effort lequel vous ne consommez pas. Je garderai vos sages conseils et vos bonnes manières.

    Vous rêviez toujours de ces moments mais le sort en a décidé autrement. Votre flamme ne s'éteindra point. Que la terre vous soit légère !!!

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page iv

    REMERCIEMENTS

    Nous remercions et nous donnons gloire à Dieu le tout Puissant qui a été notre soutien et notre force pendant ces trois années de formation à l'Institut National de l'Eau.

    Conscient que la meilleure connaissance est celle qui amène l'homme vers l'homme et que nul ne peut se vanter d'être le seul artisan de sa réussite, nous voudrions témoigner nos gratitudes et reconnaissances à l'endroit de toutes les personnes qui ont contribué activement à la réalisation du présent travail. Il s'agit de :

    - Notre superviseur de mémoire Dr. Mathieu B. HOUNSOU, Enseignant Chercheur à l'Institut National de l'Eau INE/UAC ; merci de votre disponibilité, en dépit de vos nombreuses occupations, merci pour votre patience, votre proximité et surtout vos précieux conseils, qui ont contribué à alimenter ma réflexion ;

    - Prof. Dr. Ir. Luc SINTONDJI, Chef du Département de l'Eau pour l'Agriculture et la Société (DEAS), pour ses conseils et pour avoir autorisé ce stage qui marque la fin de ma formation en licence professionnelle à l'INE ;

    - Tous les enseignants de l'INE et de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA), pour leurs qualités de service et de formation scientifique ;

    - Tout le personnel administratif de l'Institut National de l'Eau pour le travail efficace apporté pour la formation dans le secteur de l'eau au Bénin ;

    - Dr. Laurent C. GLIN, Directeur Général de l'entreprise `'Africa Green Corporation SA» pour avoir accepté ce stage dans son entreprise ;

    - Chargé de Gestion Durable des Terres et Aménagements à Africa Green Corporation SA Monsieur Rodrigue VODEME, pour m'avoir donné l'occasion extraordinaire de réaliser mon travail sur le terrain, de m'avoir encadré, orienté, aidé et conseillé ;

    - Tout le personnel administratif de l'entreprise Africa Green Corporation pour leur soutien et conseil au cours du présent travail ;

    - Nos frères et soeurs pour leur assistance, leurs conseils, leurs encouragements. Sincères gratitudes et hommage à vous ;

    - Tous les étudiants de la quatrième promotion, merci pour vos soutiens moraux et intellectuels et pour les trois longues années de travail, de sympathie, d'entraide, de joie et de souffrance passées ensemble.

    Certes, la liste est longue et, nous reconnaissons ne pas pouvoir l'épuiser. A toutes et à tous, nous réitérons ici l'expression de notre profonde reconnaissance.

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page v

    LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

    ACC : Adaptation aux Changements Climatiques

    ANE : Acteurs Non Etatiques

    ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique

    ATDA : Agence Territoriale de Développement Agricole

    BMVO : Basse et Moyenne Vallée de l'Ouémé

    CES : Conservation des Eaux et des Sols

    CIDR : Centre International de Développement et de Recherche

    CREDEL : Centre de Recherche et d'Expertise pour le Développement Local

    DEAS : Département de l'Eau pour l'Agriculture et la Société

    DRS : Défense et Restauration des Sols

    FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces

    FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

    GCES : Gestion Conservatoire des Sols et des Eaux

    GDT : Gestion Durable des Terres

    GIFS : Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols

    GRME : Génie Rural et Maîtrise de l'Eau

    INE : Institut National de l'Eau

    INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    PGRN : Projet de Gestion des Ressources Naturelles

    PNABV : Projet National d'Aménagement des Bassins Versants

    ProCGRN : Projet de Conservation et de Gestion des Ressources Naturelles

    PSE : Payement pour Services Eco systémiques

    PTF : Partenaires Techniques et Financiers

    RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

    SA : Société Anonyme

    UAC : Université d'Abomey-Calavi

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page vi

    TABLE DES MATIERES

    CERTIFICATION i

    DEDICACE ii

    IN MEMORIUM iii

    REMERCIEMENTS iv

    LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES v

    LISTE DES TABLEAUX ix

    LISTE DES FIGURES x

    LISTE DES PHOTOS xi

    RESUME xii

    ABSTRACT xiii

    INTRODUCTION 1

    Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 3

    1.1 Cadre conceptuel 4

    1.1.1 Mécanisme et facteurs de l'érosion 4

    1.1.2 Formes d'érosion 6

    1.1.3 Effets de l'érosion 9

    1.2 Cadre théorique 10

    1.2.1 Situation des aménagements antiérosifs au Bénin 10

    1.2.2 Structure de quelques ouvrages antiérosifs 12

    Chapitre 2 : STRUCTURE D'ACCUEIL, MILIEU D'ETUDE ET METHODOLOGIE 20

    2.1 Structure de stage 21

    2.1.1 Présentation de l'entreprise Africa Green Corporation SA 21

    2.1.2 Vision et missions 21

    2.1.3 Objectifs et valeurs de l'entreprise 21

    2.1.4 Départements techniques et axes d'intervention 22

    2.1.5 Organigramme de l'entreprise 22

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page vii

    2.1.6 Partenariats 24

    2.2 Présentation de la commune de Zagnanado 24

    2.2.1 Situation géographique et administrative 24

    2.2.2 Climat 27

    2.2.3 Pédologie-Géologie-Topographie 29

    2.2.4 Végétation 33

    2.2.5 Situation administrative 35

    2.2.6 Caractéristiques démographiques 35

    2.2.7 Occupations de la population de la commune de Zagnanado 36

    2.2.8 Les ressources en eau et assainissement 37

    2.2.9 Plans et cours d'eau 37

    2.2.10 Les ressources forestières 38

    2.3 Matériel et méthodologie d'étude 39

    2.3.1 Matériel de l'étude 39

    2.3.2 Méthodologie 40

    Chapitre 3 : RESULTATS ET ANALYSES 50

    3.1 Diagnostic des effets des formes d'érosions sur les sites 51

    3.2 Bilan du calcul des paramètres 51

    3.3 Différentes étapes de la mise en place des diguettes et fascines 52

    3.3.1 Cas des diguettes 52

    3.3.2 Estimation du coût de réalisation de la diguette 56

    3.3.3 Cas des fascines 56

    3.3.4 Estimation du coût de réalisation d'une fascine 57

    3.4 Analyse de l'efficacité des ouvrages 58

    3.5 Diagnostic des mesures antiérosives réalisées 60

    3.5.1 Diagnostic de la diguette consolidée et végétalisée 60

    3.5.2 Diagnostic de la Fascine 62

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    CONCLUSION ET SUGGESTIONS 64

    RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 66

    ANNEXES xiv

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page ix

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau I : Pédologie de la Commune de Zagnanado 30

    Tableau II : Statistique de l'évolution de la population des arrondissements de Zagnanado

    1979 -2012 36
    Tableau III : Valeurs de l'indice d'érodibilité des sols (K) en fonction du type de sol au Bénin

    42

    Tableau IV : Valeurs du facteur C 43

    Tableau V : Valeurs du facteur P 44

    Tableau VI : Taux de pertes en terre tolérables 45

    Tableau VII : Estimation du coût de réalisation de 10 mètres linéaires d'une diguette

    consolidée et végétalisée 56

    Tableau VIII : Coût estimatif de la réalisation de la fascine 58

    Tableau IX : Analyse FFOM de la diguette 61

    Tableau X : Analyse FFOM de la fascine 62

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page x

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : Mécanisme de l'érosion 5

    Figure 2 : Techniques de conservation des eaux et des sols et différentes facettes

    topographiques 19

    Figure 3: Organigramme de l'entreprise Africa Green Corporation 23

    Figure 4 : Diagramme interrelationnel de l'entreprise Africa Green Corporation SA 24

    Figure 5 : Situation de la commune de Zagnanado et localisation des sites d'étude 26

    Figure 6 : Régime pluviométrique de la Commune de Zagnanado (1995-2020) 27

    Figure 7 : Répartition pluviométrique de la zone d'intervention du projet de 1980-2016 28

    Figure 8 : Formations géologiques de Zagnanado 31

    Figure 9: Topographie de la zone d'intervention du projet à Zagnanado 32

    Figure 10: Occupation des terres dans la zone de Zagnanado 34

    Figure 11 : Carte du bassin versant de l'Ouémé 38

    Figure 12: Dispositif de mesure de l'érosion sur une portion linéaire 46

    Figure 13: Coupe transversale d'une diguette 54

    Figure 14: Profil longitudinal d'un déversoir 54

    Figure 15: Mesure de la quantité de terre apportée en amont de la diguette 59

    Figure 16: Mesure de la hauteur de sédiments apportés en amont de la fascine 60

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    LISTE DES PHOTOS

    Photo 1 : Effets de l'érosion en nappe 7

    Photo 2 : Effets de l'érosion en rigole 7

    Photo 3 : Effets de l'érosion en ravine 8

    Photo 4 : Effets de l'érosion des berges 8

    Photo 5 : Haie antiérosive de vétiver réalisée dans le village de Dovi (Zagnanado) 13

    Photo 6 : Cordons pierreux réalisé sur une agglomération dans la commune de Zagnanado 13

    Photo 7 : Fascine en bois pratiquée dans la commune de Zagnanado 14

    Photo 8 : Sacs à sable pratiqués dans la commune de Zagnanado 15

    Photo 9 : Troncs d'arbre posés dans un ravin à Dovi dans la commune de Zagnanado 15

    Photo 10 : Diguette réalisée dans un champ dans le village Houégbo-Aga (commune de

    Zagnanado) 16

    Photo 11 : Plantation de bananeraie et de palmiers installés dans les ravines 17

    Photo 12 : Technique de paillage du sol sur une parcelle de culture de piment 18

    Photo 13 : Construction d'une micro-retenue dans la Commune de Zè 18

    Photo 14 : Mesure de terre apportée ou décapée au pied d'une diguette 47

    Photo 15 : Mesure de la largeur de la ravine 47

    Photo 16 : Mesure de la profondeur de la ravine 48

    Photo 17 : Détermination de courbe de niveau avec le triangle en A 53

    Photo 18 : Processus de compactage d'une diguette dans la commune de Zagnanado 55

    Photo 19 : Fascine réalisée dans une rigole dans la commune de Zagnanado 57

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xii

    RESUME

    L'augmentation de la productivité agricole passe par la protection et la restauration des sols d'une part et la conservation de l'eau d'autre part, qui constituent des moyens d'amélioration de la sécurité alimentaire. Cependant, malgré les efforts de l'Etat et de plusieurs organismes privés dans la promotion de la gestion durable des terres, la connaissance des techniques de la gestion conservatoire des eaux et des sols chez les exploitants agricoles reste très faible.

    La présente étude réalisée sur les diguettes et fascines a pour objectif d'acquérir des connaissances sur le processus de mise en place de ces ouvrages et d'en apprécier l'efficacité de la commune de Zagnanado. Les travaux de recherche ont nécessité la connaissance des paramètres climatiques de la zone d'étude, des observations participantes et des entretiens. La méthode utilisée repose sur : le diagnostic des effets de l'érosion sur les sites et la quantification des pertes de terre annuelles, l'observation participante et la mesure des hauteurs de terre apportée ou enlevée.

    Les résultats à l'issue de cette étude ont montré que 120,80 t/ha/an de terre sont perdues sur le site devant abriter les diguettes contre 33,60 t/ha/an au niveau de celui devant abriter les fascines. On note également que la réalisation d'une diguette en terre consolidée et végétalisée suit principalement cinq étapes : détermination de courbe de niveau avec le triangle en A, confection de la diguette, le compactage, la consolidation et la plantation de vétivers (vetiveria zizanoide). Le coût unitaire de réalisation d'un mètre linéaire de diguette est estimé à 1125 F CFA. S'agissant de l'efficacité de la diguette, il a été constaté 45 mm de hauteur de particules déposées au bout des épisodes pluvieux des mois de Septembre et d'Octobre (deux mois), avec une intensité de 206,9 mm de hauteur d'eau durant ces périodes.

    En outre, la mise en place des fascines suit également trois étapes : la mobilisation des pieux et branchages tendres, la fixation des pieux et le tressage des fagots. Le coût de réalisation d'une fascine de 0,80 m de largeur et de 0,50 m de hauteur est estimé à 500 F CFA. Il a été remarqué un comblement des ravines avec un dépôt de sédiments de hauteur d'environ 220 mm durant les précipitations des deux mois (Septembre et d'Octobre) pour la même hauteur d'eau citée plus haut, ce qui montre le rôle efficace que jouent ces ouvrages antiérosifs dans la protection des terres.

    Mots clés : Erosion, CES, Diguette, fascine

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xiii

    ABSTRACT

    Increasing agricultural productivity requires soil protection and restoration on the one hand and water conservation on the other hand, which constitute means of improvement food security. Despite the efforts of the Country and several organizations of private sector in promoting sustainable land management, knowledge of water and soil technical of conservation and management by farmers remains very weak.

    The present study carried out on bunds and fascines aims to acquire knowledge about the process of setting up these structures and assessing their effectiveness. The research work required knowledge of the climatic parameters of the area study, participant observations and interviews. The method used is based on: diagnosis of the effects of erosion on the sites and the quantification of annual soil losses, participant observation and measurement of heights of soil brought in or removed.

    The results at the end of this study showed that 120.80 t / ha / year of soil are lost on the site in front of shelter the bunds against 33.60 t / ha / year at the level of that to shelter the fascines. We also notes that the construction of a bund in consolidated and vegetated earth follows mainly five steps: determination of the contour line with the triangle A, making the bund, compacting, consolidating and planting vetivers (vetiveria zizanoide). The unit cost of producing a linear meter of bund is estimated at 1125 F CFA. Regarding the efficiency of the bund, it was found 45 mm high particles deposited after the rainy episodes in September and October (two months), with an intensity of 206.9 mm water depth during these periods.

    In addition, the installation of fascines also follows three stages: the mobilization of the piles and tender branches, the fixing of the stakes and the braiding of the bundles. The cost of realization of a fascine of 0.80 m wide and 0.50 m height is estimated at 500 F CFA. It was noticed a filling of the gullies with a deposit of sediment about 220 mm height during precipitation in September and October, which shows the effective role played by these anti-erosion structures in the land protection.

    Keywords: Erosion, CES, Bund, fascinates

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 1

    INTRODUCTION

    L'homme a été toujours confronté aux problèmes posés par l'érosion depuis des siècles. Chaque année, l'érosion rend improductifs près de 20 millions d'hectares de terre dans le monde et est devenue une question pertinente au niveau mondial (Grouzis, 2012 cité par Tchibozo, 2020). En Afrique, la dégradation persistante des sols ainsi que le déclin de leur fertilité hypothèquent la sécurité alimentaire et aggravent la pauvreté. Cette dégradation a des retombées socio-économiques à l'échelle locale, régionale et nationale (Moukhchane, 2020).

    Au Bénin, l'érosion des sols touche plusieurs régions et plus particulièrement les parcelles agricoles. L'expansion rapide des espaces agricoles d'une part, et l'augmentation des événements pluviométriques extrêmes dus aux changements climatiques qui se traduisent par des conditions climatiques incertaines d'autre part, accélèrent l'érosion du sol par l'eau (Tchibozo, 2020).

    En effet, les inondations et en particulier les inondations extrêmes de 2010 dans la commune de Zagnanado témoignent des conséquences directes que pourraient avoir les changements climatiques sur le sol et les ressources naturelles. Ainsi, des changements surviendraient dans la forme (pluies), la fréquence et l'intensité des précipitations ; ce qui pourrait avoir une influence déterminante sur le milieu agricole, les pluies diluviennes pouvant entrainer des problèmes récurrents de ruissellement et d'érosion hydrique des sols (Duchemin et al, 2004)

    La dynamique de l'érosion est fonction des rapports entre la capacité érosive de la pluie, du ruissellement, de la susceptibilité du sol à être érodé et des activités humaines (Tchibozo, 2020). Selon Junge et al (2008), le processus de dégradation des sols comprend la perte de la couche arabe par l'action de l'eau, la détérioration chimique, la dégradation physique, la détérioration biologique des ressources naturelles, y compris la réduction de la biodiversité du sol. La formation des sols étant un processus lent, la gestion durable des terres (GDT) est devenue un impératif. Au Bénin, la promotion des techniques de gestion conservatoire des eaux et des sols (GCES) est assurée aussi bien par l'Etat que par les promoteurs privés.

    D'après Domingo (1996), les problèmes environnementaux que pose l'érosion autant pour l'agriculture que pour l'habitat exigent une quantification des masses de terres déplacées et déposées et des actions d'aménagements pour limiter le ravinement et permettre une bonne infiltration des eaux pluviales. C'est à partir de ce constat que la nécessité de prévenir l'érosion est urgente. L'aménagement des espaces cultivables pour la conservation des eaux et

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 2

    des sols peut répondre aux problèmes des pertes de terre et de production au niveau des exploitants.

    Quels sont les impacts des phénomènes d'érosion sur les exploitations agricoles de la commune de Zagnanado ? Quels types d'aménagements antiérosifs proposer pour résoudre ou prévenir ces phénomènes ? Quels sont les intérêts de ces aménagements pour les exploitants agricoles ? C'est pour apporter quelques éléments de réponse à ces questions que, nous avons choisi de faire notre stage dans l'entreprise Africa Green Corporation SA chargée de la mise en place des ouvrages antiérosifs dans ladite Commune. Ce stage qui marque la fin de notre formation en Licence à l'Institut National de l'Eau (INE) offre des potentialités de renforcement de connaissances en ce qui concerne le lien entre la théorie et la pratique sur les techniques de conservations des eaux et des sols.

    Ainsi dans le cadre de ce travail, nous avons évalué les effets de l'érosion sur les parcelles agricoles, suivi les étapes de la réalisation des diguettes et fascines et enfin nous avons apprécié l'efficacité des ouvrages installés en quantifiant la hauteur de terre (sédiments) déposée ou enlevée en amont de ceux-ci.

    Objectifs de l'étude

    Objectif général

    L'objectif général de cette étude est de prendre connaissance des notions pratiques sur la mise en place des mesures antiérosives et leur efficacité dans la commune de Zagnanado.

    Objectifs spécifiques

    De façon spécifique, il s'agit de :

    - évaluer les effets de l'érosion hydrique notamment les pertes de terres sur les sites identifiés;

    - décrire le processus de mise en place des mesures antiérosives ;

    - apprécier l'efficacité des ouvrages réalisés.

    Pour rendre compte des résultats de nos travaux, le présent rapport est structuré en trois

    chapitres que sont :

    - Chapitre 1 : Cadre théorique et conceptuel

    - Chapitre 2 : Structure d'accueil, milieu d'étude et méthodologie - Chapitre 3 : Résultats et analyses

    La fin du travail est marquée par une conclusion et quelques suggestions.

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 3

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    1.1 Cadre conceptuel

    Nous proposons ici une synthèse bibliographique afin de replacer l'étude dans son contexte disciplinaire et justifier une approche interdisciplinaire permettant une analyse plus pertinente de la problématique. Elle présente d'abord les aspects théoriques de l'érosion, expose ensuite, la situation des aménagements antiérosifs au Bénin et enfin présente la structure de quelques ouvrages antiérosifs.

    L'érosion vient du mot latin `'ERODERE» qui signifie `'ronger». L'érosion est un phénomène qui emporte une partie du sol et la redistribue. Il se produit lorsque les forces d'arrachement en présence des particules sont plus grandes que leurs forces de résistance (Quenum, 2019). Dans cette rubrique, nous allons présenter le mécanisme de l'érosion, les formes, les effets et les facteurs d'érosion.

    1.1.1 Mécanisme et facteurs de l'érosion

    L'érosion commence par la dégradation des horizons de surface. Les particules de sol pulvérisées entrent facilement en suspension dans la lame d'eau à la surface du sol et elles ont deux choix : Si l'eau s'infiltre, elles seront déposées et formeront une croûte (phénomène de battance). Ainsi, les pores se colmatent réduisant considérablement l'infiltration ; mais si l'eau ruisselle, elles seront emportées pour un grand nombre. Ainsi, s'amorce donc le processus dynamique d'érosion. Le mécanisme de l'érosion est lié à l'impact des gouttes d'eau sur le sol et à l'énergie de ruissellement de l'eau pluviale. Il se décompose généralement en trois phases (figure 1) à savoir :

    ? le détachement : à ce stade, l'effet splash des gouttes d'eau de pluie, le ruissellement et le cycle de gel-dégel fragmentent les particules en surface ;

    ? le transport : les particules/fragments de roches sont emportés par le ruissellement de l'eau (érosion hydrique) et le vent (érosion éolienne). L'érosion se poursuit par le pouvoir abrasif des fragments transportés par l'eau ;

    Aussi, la force des gouttes d'eau peut également intervenir à ces deux étapes notamment par l'effet splash qui peut entrainer le détachement des particules et leur déplacement ;

    ? la sédimentation : la déposition des matériaux survient lorsque les forces de transport sont plus faibles que le poids des particules. On observe ainsi, une accumulation des sédiments transportés dans les plaines, vallées et au fond de l'océan (Houssou, 2019).

    Il existe trois modes de transport des particules notamment, le transport part :

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    - suspension : l'écoulement des gouttes de pluie sur la lame d'eau provoque une turbulence qui maintient en suspension les particules fines, ainsi transportées sur de longues distances ;

    - roulement : lorsque l'écoulement devient important, il peut arracher de plus grosses particules mais ne peut pas les mettre en suspension ;

    - saltation : lorsque les particules sont de grosseur moyenne, elles peuvent se déplacer par sauts successifs. Ce phénomène est surtout important avec le vent.

    Détachement

    Splash

    Transport

    Etapes

    Ruissellement

    Sédimentation

    Figure 1 : Mécanisme de l'érosion
    Source : Houssou, 2019

    Nombre de facteurs affectent le taux réel de l'érosion des sols. Selon Houssou (2019), les facteurs de l'érosion hydrique se présentent comme suit :

    Le climat en général et la pluviométrie en particulier conditionne l'érosion des sols. En effet, l'énergie de la pluie détermine la battance des gouttes sur le sol et l'éclaboussement. Sous les tropiques, l'intensité, l'abondance et la répétition des précipitations rendent ces dernières particulièrement érosives ;

    La topographie est importante, car en général, plus la pente est abrupte et longue, plus le degré d'érosion est élevé. La vitesse de l'eau sur une pente n'est pas seulement fonction de la déclivité. Elle dépend aussi de l'état de la surface et de sa rugosité. La longueur de la pente augmente le volume de ruissellement et ainsi l'érosion ;

    La nature du sol joue un rôle soit en augmentant le ruissellement en valeur relative, soit en opposant une résistance physique à ce même ruissellement par des

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    caractéristiques de rugosité. Ainsi, l'érodibilité du sol exprime la vulnérabilité du sol à être érodé par la pluie ;

    La couverture végétale est généralement le facteur le plus important de tous. En effet, la végétation possède un taux d'évapotranspiration supérieur à celui d'un sol nu et contribue de ce fait, à diminuer les réserves en eau du sol et augmente ainsi sa capacité de stockage pour la pluie suivante. Le ruissellement potentiel et l'érosion seront alors moindres. Face à l'érosion, la végétation joue plusieurs rôles : elle absorbe l'énergie de la pluie, protège le sol et influence positivement les propriétés physiques du sol ;

    Les systèmes de production et les pratiques de conservation : le travail du sol produit d'une part un déplacement net du sol vers l'aval de la pente et, d'autre part, des nuages de poussières. L'intensité de ces deux processus dépend de l'outil utilisé, de la vitesse d'avancement de l'outil et de la profondeur de travail.

    1.1.2 Formes d'érosion

    L'érosion du sol reste l'un des principaux facteurs de dégradation des sols. On en distingue plusieurs variantes à savoir :

    ? Érosion en nappe

    C'est le stade initial de la dégradation des sols par érosion. Selon Roose (1985), elle provient de la dégradation des propriétés physiques de la surface des sols par la battance des pluies. Sous "l'effet splash", les mottes de terre se désagrègent, les pores se colmatent et l'infiltration diminue à mesure que se forme une "pellicule de battance" (photo 1). Une nappe d'eau recouvre l'ensemble de la surface du sol et s'écoule lentement en rabotant les rugosités et en formant des flaques dans les micros dépressions. L'érosion en nappe est diffuse et difficile à déceler au champ. Elle se traduit par l'appauvrissement en particules fines (nappes de sable lavé en surface après l'averse) et par le décapage lent des couches superficielles du sol (les plus fertiles).

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    Photo 1 : Effets de l'érosion en nappe
    Source : Wikipédia, Octobre 2020

    ? Érosion en rigoles

    On assiste à l'érosion en rigoles quand les eaux de ruissellement se concentrent et forment des filets ou rigoles. Le sol fertile détaché par l'érosion se retrouve au bas de la pente (photo 2). Ces dépressions bien définies qui résultent de l'enlèvement du sol par la force de l'eau qui coule sont néanmoins suffisamment petites Il s'en suit une augmentation du débit, de la vitesse d'écoulement et des forces d'arrachement. A mesure de l'arrachement du sol, ces micros dépressions s'accentuent pour former des rigoles suivant la plus grande pente (Ritter, 2012).

    Photo 2 : Effets de l'érosion en rigole Cliché : Akabassi-Togan, Octobre 2020

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    ? Érosion par ravinement

    Le ravinement, ou érosion par ravinement, est un stade avancé de l'érosion en rigoles. Le sol est alors si profondément entaillé que les dépressions qui se forment nuisent aux opérations normales de travail du sol (photo 3). Elle peut survenir lors d'une très forte pluie. Ainsi, au lieu des rigoles l'eau se concentre dans de grandes dépressions topographiques ou les talwegs du terrain.

    Photo 3 : Effets de l'érosion en ravine

    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

    ? Érosion des berges

    Les cours d'eau naturels et les canaux de drainage servent d'exutoires aux eaux de ruissellement et aux effluents des réseaux de drainage souterrain. L'érosion fait son oeuvre sur les berges au fur et à mesure du sapement, de l'affouillement et de l'effondrement de celles-ci (photo 4). Des aménagements déficients, le manque d'entretien, le libre accès du bétail et la trop grande proximité des superficies cultivées sont autant de facteurs en cause.

    Photo 4 : Effets de l'érosion des berges
    Source : Google, Octobre 2020

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    Nous pouvons donc conclure qu'à chaque forme d'érosion correspondent des causes spécifiques et des facteurs déterminants dont il faut tenir compte lors du choix et de la réalisation des aménagements.

    1.1.3 Effets de l'érosion

    Les effets de l'érosion se font sentir aussi bien sur le milieu de départ (partie amont) que d'arrivée (partie aval) des particules de sol.

    ? Phénomènes observés au niveau du milieu d'origine

    Les répercussions de l'érosion des sols vont au-delà de la perte de sol arable. La levée, la croissance et le rendement des cultures sont directement affectés par l'appauvrissement du sol en éléments nutritifs et en engrais. L'érosion peut déplacer ou carrément emporter les semences et les plants. Du fait de leur légèreté, la matière organique présente dans le sol, les résidus à la surface et le fumier épandu peuvent facilement être emportés hors du champ et entraîner avec eux des pesticides.

    Les pertes de sol peuvent nuire à la qualité, à la structure, à la stabilité et à la texture du sol. Le morcellement des agrégats et l'enlèvement des particules plus fines ou de couches entières de sol ou de matière organique peuvent détériorer la structure et même modifier la texture du sol. Toute modification de la texture du sol peut à son tour nuire à la capacité de rétention d'eau du sol et exposer davantage celui-ci à des conditions extrêmes telles que la sécheresse (Ritter, 2012).

    ? Phénomènes observés au niveau du milieu d'arrivée

    Les répercussions de l'érosion hydrique ne sont pas toujours aussi apparentes hors du champ que sur les lieux mêmes où elle se produit. Le sol érodé, déposé au bas des pentes, empêche ou retarde la germination, enterre les jeunes pousses et oblige à ressemer les zones dégarnies. De plus, des sédiments peuvent s'accumuler au bas des pentes et contribuer à la détérioration des routes. Les sédiments qui atteignent des cours d'eau peuvent accélérer l'érosion des berges, ensabler les fossés de drainage et les cours d'eau, envaser les réservoirs, endommager l'habitat des poissons et dégrader la qualité de l'eau en aval. Les pesticides et engrais, souvent emportés avec les particules de sol, contaminent ou polluent les sources d'eau, les terres humides et les lacs en aval (Ritter, 2012). Du fait de la gravité de certaines des répercussions de l'érosion hors du champ, la pollution diffuse de source agricole est un point important à considérer.

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    Notons toutefois que l'érosion peut également avoir des effets bénéfiques tels que le dépôt d'alluvions, le rajeunissement des sols de montagne et la formation des plaines fertiles.

    En somme, l'érosion hydrique est un phénomène qui impacte considérablement les sols. L'évolution de sa forme dépend des facteurs qui le favorisent et ses manifestations se font sentir aussi bien en amont qu'en aval.

    Dans la rubrique suivante, nous aborderons la situation des aménagements au Bénin et nous présenterons ensuite quelques moyens de lutte antiérosive.

    1.2 Cadre théorique

    1.2.1 Situation des aménagements antiérosifs au Bénin

    L'intensification de la production agricole et animale nécessite des programmes d'aménagement des bassins versants. A cet effet, l'intensification des emblavures amène l'Etat et des organismes à allouer de ressources à la gestion, protection et restaurations des sols.

    Les techniques de lutte antiérosive comportent à la fois les pratiques et systèmes de cultures antiérosifs et les aménagements des bassins versants.

    En effet au Bénin, les populations locales ont pu mettre en place et développer certaines techniques traditionnelles permettant de restaurer des terres dégradées et de réduire les processus de dégradation. Ces techniques traditionnelles peuvent être groupées en fonction de leur mode de confection en deux grands ensembles : des ouvrages construits et des pratiques telles que mécaniques, biologiques et culturales.

    Dans le cadre des aménagements antiérosifs, des projets sont mis en oeuvre sur les ressources propres. De par leurs objectifs, ces projets représentent un maillon essentiel dans la stratégie nationale en matière de développement rural. Dans ce cadre, ils participent à l'amélioration des conditions de vie des populations rurales, tout en assurant la conservation et le développement durable des ressources naturelles (Hounsou, 2019). Ils constituent également des composantes fondamentales dans la lutte contre la désertification, dans la mesure où ils appréhendent une problématique centrale de ce phénomène de désertification, qui est l'érosion des sols.

    Au Bénin, la lutte antiérosive a été accentuée entre 1990-1992 avec les Projets de Gestion des Ressources Naturelles (PGRN) et ceux de Conservation de Gestion des Ressources Naturelles

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    (ProCGRN) qui ont installé des sites pilotes de démonstration comme les sites d'Akémé dans le Mono, de Ouèssè et de Zogbodomey à travers le pays.

    Dans le cadre de la première phase du Projet National d'Aménagement des Bassins Versants (PNABV), en 1995 des projets d'aménagement des bassins versants ont été mis en oeuvre sur des ressources propres desdits projets.

    Aussi, d'autres projets de protection et de réhabilitation des sols interviennent dans la conservation des ressources naturelles. C'est le cas par exemple du projet de Protection et Réhabilitation des Sols (ProSol).

    En effet, l'accord entre le Bénin et les partenaires techniques et financiers (PTF) comme par exemple le Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Economique et du Développement à travers l'initiative «Un Seul Monde sans faim » a permis de mettre en oeuvre le projet ProSol. Ce projet couvre plusieurs domaines et a pour objectifs spécifiques : la protection des sols d'une manière générale et la restauration des sols dégradés dans le but d'augmenter les rendements des principales cultures. Plus explicitement, le ProSol a pour objectif principal de renforcer les capacités techniques des petits/petites exploitants agricoles pour la mise en oeuvre des mesures de gestion durable des terres et d'adaptation aux changements climatiques dans leur exploitation. Pour atteindre cet objectif, le projet envisage la formation, l'appui et le suivi des petits exploitants agricoles pour la mise en oeuvre des mesures GDT : Conservation des Eaux et des Sols (CES), Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols (GIFS) et Défense et Restauration des Sols (DRS).

    Il opère au Bénin et vise à promouvoir l'approche de la Gestion Durable des Terres dans 17 communes sélectionnées au Bénin en formant et en déployant sur le terrain des techniciens pour la mise en oeuvre des mesures de Gestion Durable des Terres et d'Adaptation aux Changements Climatiques (GDT/ACC). En outre, ce projet vise aussi à appuyer et suivre 35.000 producteurs/trices dont 35% de femmes en vue de réhabiliter et protéger 20.000 à 30.000 ha de terres dégradées.

    Dans le cadre de nos travaux de recherche, nous avons travaillé sur le projet Omidelta Acteurs Non Etatiques - Gestion Intégrée des Ressources en Eau - Payement pour Services Eco systémiques (ANE-GIRE-PSE) sur financement du royaume des Pays-Bas et mise en oeuvre par trois structures à savoir : Centre International de Développement et de Recherches (CIDR-Pamiga), Africa Green Corporation et le Centre de Recherche et d'Expertise pour le Développement Local (CREDEL). Le projet Omidelta vise trois (03) grands résultats dont la

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    réduction du ruissellement et du flux hydrique dans la basse et moyenne vallée de l'Ouémé à travers la mise en place des aménagements antiérosifs.

    1.2.2 Structure de quelques ouvrages antiérosifs

    Conserver les eaux et les sols sous-entend une lutte contre l'érosion. Ainsi lutter contre l'érosion, c'est rechercher un équilibre entre le sol, l'eau et la végétation. La gestion durable de l'environnement et de l'aménagement des différentes unités du paysage requièrent des techniques dites de CES pour la Conservation des Eaux et des Sols puis de la Défense et la Restauration des Sols (DRS), quand on se met dans une approche plus globale (Houssou, 2019). Ainsi ces techniques CES/DRS permettent aux populations de gérer efficacement leurs écosystèmes et d'aménager leurs espaces de production.

    A cet effet, les techniques de conservation des eaux et des sols à promouvoir auprès des producteurs/groupes cibles doivent être en adéquation avec les différentes facettes topographiques qui caractérisent une unité hydrologique. On retiendra donc que :

    Dans les zones de plateau à faibles pentes, les techniques de l'évitement du ruissellement sont à privilégier notamment les reboisements, les techniques culturales et les bassins de stockage ;

    Dans les zones de versant à pentes fortes, les techniques à promouvoir sont celles consistant à ralentir le ruissellement : bandes enherbées, haies antiérosives, diguettes, sacs de sable, cordons pierreux, fascines ;

    Au niveau des zones de vallée à pentes faibles, les techniques de captage de l'eau de ruissellement sont convenables pour conserver les eaux et les sols. On peut citer le bassin de décantation /stockage ou retenue d'eau, les techniques de protection des berges.

    Dans la présente rubrique, nous présenterons la structure de quelques méthodes antiérosives : ? Bandes enherbées

    Selon Alamou et al (2019), ce sont des bandes constituées d'herbacées, installées suivant les courbes de niveau dans les champs, seules ou en amont d'ouvrages antiérosifs. Les herbes pérennes sont préférées parce que leurs systèmes racinaires peuvent rester au sol toute l'année. Elles permettent de freiner les eaux de ruissellement et de favoriser leur infiltration et le dépôt de sédiments provenant de l'amont de la bande. Les vétivers (vetiveria zizanoides) sont largement utilisés (photo 5), de même que le Cymbopogon citratus (la citronnelle).

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    Photo 5 : Haie antiérosive de vétiver réalisée dans le village de Dovi (Zagnanado)
    Cliché: Akabassi-Togan, 2020

    La photo 5 illustre la technique CES basée sur l'installation des vétivers. On plante des rejets dans les zones de passage d'eau (les creux) ou en amont et aval pour empêcher l'érosion due au ruissellement et pour fixer les sédiments. C'est un dispositif installé transversalement à la pente du terrain.

    ? Cordons pierreux

    Les cordons pierreux sont des dispositifs antiérosifs (photo 6) composés de blocs de moellons ou de pierres disposés en une ou plusieurs rangées, le long des courbes de niveau. Ce sont des ouvrages filtrants qui brisent la force des eaux de ruissellement tout en laissant passer les excès d'eau dans le but d'éviter des concentrations d'eau en amont ou de provoquer un écoulement plus lent des eaux en aval.

    Photo 6 : Cordons pierreux réalisé sur une agglomération dans la commune de

    Zagnanado

    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

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    Cette photo 6 illustre la technique de conservation des eaux et des sols pratiquée sur des parcelles avec des pierres ou moellons disposés perpendiculairement et simplement posées sur le sol.

    ? Fascines en bois

    Cet aménagement linéaire simple joue un rôle de filtre en piégeant les débris organiques, les sables et les limons transportés par le ruissellement. Il permet aussi de limiter l'érosion sur plusieurs dizaines de mètres en aval en diminuant la vitesse de l'eau. La technique consiste à positionner des fagots entre deux rangées de pieux afin de réaliser un écran de branchages en travers du ruissellement (photo 7). Cet obstacle perméable freine les ruissellements sans créer de zone inondable. Le bois utilisé pour réaliser une fascine peut être mort ou "vivant". Pour sécuriser les pieux contre les termites, on les plonge d'abord dans l'huile de vidange.

    Photo 7 : Fascine en bois pratiquée dans la commune de Zagnanado

    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

    La photo 7 illustre la technique CES portant sur les fascines en bois pratiquées dans le secteur d'étude. Elle présente une fascine en bois réalisée à partir des tiges d'Eucalyptus ou branches de palmier disposées côte à côte à des écartements relativement faibles pour freiner les ruissellements.

    ? Sacs de sable

    Ils sont aussi des dispositifs antiérosifs composés de sable enfoui dans des sacs de jute ou d'engrais disposés en une ou plusieurs rangées, perpendiculairement au lit de ruissellement

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    (Photo 8). Ils ralentissent la force des eaux de ruissellement et provoquent un écoulement plus lent des eaux en aval.

    Photo 8 : Sacs à sable pratiqués dans la commune de Zagnanado
    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

    La photo 8 prise lors des enquêtes de terrain à Dovi, illustre les pratiques endogènes de lutte contre le ruissellement.

    ? Barrières en bois

    Ce sont également des dispositifs antiérosifs de correction des ravines. Ils consistent à disposer les troncs d'arbres morts ou vifs dans les ravines pour freiner un tant soit peu l'eau de ruissellement (photo 9).

    Photo 9 : Troncs d'arbre posés dans un ravin à Dovi dans la commune de Zagnanado

    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

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    La photo 9 illustre l'utilisation des troncs d'arbre disposés perpendiculairement au trajet de l'eau.

    ? Diguettes

    Les diguettes en terre sont des ouvrages dits d'absorption totale. Elles sont pratiquées surtout dans le cadre des aménagements hydro agricoles. La diguette retient totalement l'eau de ruissellement et les matières organiques. Seul l'excès d'eau qui déborde la hauteur du dispositif ou passe par les évacuateurs de "crue" n'est pas retenu. En interceptant et en retenant le ruissellement, les diguettes augmentent l'infiltration de l'eau dans le sol, améliorent l'humidité du sol et dans une faible mesure, rechargent les nappes souterraines peu profondes. Ces diguettes en terre sont très efficaces pour réduire l'érosion et piéger les sédiments en suspension, ce qui a un effet fertilisant (Photo 10).

    Photo 10 : Diguette réalisée dans un champ dans le village Houégbo-Aga (commune de

    Zagnanado)

    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

    La Photo 10 illustre la technique CES portant sur les diguettes pratiquées dans le secteur d'étude dans le but de conserver l'eau pour les cultures et de réduire le flux hydrique dans les champs de la BMVO.

    ? Plantations forestières ou reboisement

    Pour diminuer les effets de ruissellement, le paysan cultive des arbres fruitiers (orangers, manguiers et aussi des bananiers) sur les rebords des champs ou de part et d'autre du drain des petites et moyennes ravines pour stabiliser le sol et diminuer l'érosion à l'aide du système

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    racinaire de ces plantes (Photo 11). Cette stratégie de l'agroforesterie constitue d'ailleurs un complément alimentaire et une source complémentaire de revenu par leur fruit et subvient aux besoins du paysan. Des essences forestières comme le teck (Tectona grandis), l'eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis), le palmier à huile (Elaies guineensis), sont aussi plantées comme des stratégies de réponse antiérosive face aux phénomènes de ruissellement et d'érosion.

    Photo 11 : Plantation de bananeraie et de palmiers installés dans les ravines
    Source : OmiDelta Rapport BMVO definitif, 2019

    ? Techniques agronomiques

    Ce sont des stratégies utilisées généralement par les agriculteurs en général pour réduire la dégradation des sols de culture, restaurer les sols dégradés, conserver au mieux l'eau dans les parcelles au service des cultures. Parmi ces techniques nous pouvons citer entre autres les assolements rotations, le paillage, le mulching, la plantation de légumineuse (mucuna) (Photo 12), les labours suivant les courbes de niveau ou perpendiculaires à la pente, la jachère etc.... Le projet ProSol intervient dans ce sens dans plusieurs villages dans le secteur d'étude. Pour les populations, ces mêmes stratégies sont développées lors de la survenance des inondations aussi bien pluviales que fluviales et surtout dans les zones de contrebas et de plaines inondables.

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    Photo 12 : Technique de paillage du sol sur une parcelle de culture de piment
    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

    ? Bassins de stockage en amont

    Il est possible de construire dans la limite des moyens financiers, des bassins de stockage en amont. Les eaux collectées pourront servir à d'autres usages dans la communauté. Lorsque la pluviométrie est insuffisante, il est intéressant de collecter l'eau et de la diriger vers les plantes surtout en période de rareté pour améliorer leur performance. On peut évoquer les micro-retenues d'eau (Photo 13). Les citernes peuvent être aussi exploitées pour capter en amont les eaux de pluie afin de réduire quelque peu la masse d'eau de ruissellement.

    Photo 13 : Construction d'une micro-retenue dans la Commune de Zè Cliché : Akabassi-Togan, 2020

    La figure 2 résume les techniques de conservation des eaux et des sols à promouvoir au regard de différentes facettes topographiques.

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    Zone de vallée

    Pentes faibles

    Capter le

    ruissellement

    Zone de versant

    Pentes fortes

    ruissellement

    Bandes enherbée

    Haies anti-érosives

    Sacs de sable

    Cordons pierreux

    Fascines

    collinaire

    Zone de plateau

    Pentes faibles

    Eviter le

    ruissellement

    Bassin de décantation

    /stockage

    des berges

    Reboisement

    Techniques culturales

    Bassin de stockage

    Ralentir le

    d'évapotranspiration

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    Protection

    Retenue

    Forêt

    Figure 2 : Techniques de conservation des eaux et des sols et différentes facettes

    topographiques

    Source : OmiDelta Rapport BMVO definitif, 2019

    En somme, après nos observations et enquêtes de terrain réalisées, nous remarquons donc que le phénomène d'érosion hydrique a créé des impacts néfastes sur les exploitations paysannes par la dégradation des sols, la baisse de la fertilité et entrainant du coup une faible productivité agricole. La manifestation et l'évolution de l'érosion dépendent des facteurs qui le favorisent. Afin de mieux préserver les champs agricoles, il importe de prendre des mesures pour lutter contre le phénomène. La mise en place des techniques de lutte antiérosive dépendra des différentes facettes topographiques. On note également que, plusieurs initiatives ont été entreprises par divers acteurs pour la conservation des eaux et des sols en mettant en oeuvre des techniques de restauration.

    Dans le chapitre suivant, nous présenterons la structure d'accueil, le milieu d'étude et la méthodologie adoptée pour étudier l'érosion hydrique.

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    Chapitre 2 : STRUCTURE D'ACCUEIL, MILIEU D'ETUDE ET METHODOLOGIE

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    2.1 Structure de stage

    Ce stage qui a abouti aux travaux de recherche s'est déroulé dans l'entreprise Africa Green Corporation SA.

    2.1.1 Présentation de l'entreprise Africa Green Corporation SA

    Africa Green Corporation est une société anonyme au Capital de 30.000.000 FCFA. Elle a été créée le 7 mars 2016. C'est une société spécialisée dans les investissements et services dans l'économie verte, en particulier l'entrepreneuriat vert, l'agrobusiness éco responsable, les énergies renouvelables, l'environnement, l'eau, l'aménagement du territoire et les éco constructions.

    2.1.2 Vision et missions

    - Etre leader dans les investissements et services écoresponsables dans les secteurs productifs en Afrique pour contribuer à impulser le continent vers un avenir vert et prospère ;

    - OEuvrer pour la croissance durable en Afrique à travers la promotion de l'investissement, de l'innovation et des services écoresponsables dans les secteurs productifs.

    2.1.3 Objectifs et valeurs de l'entreprise

    Les actions définissant les objectifs de l'entreprise se déclinent comme suit :

    - Investir dans le développement de technologies et innovations écoresponsables dans l'agriculture écologique et biologique, l'agro-industrie, les énergies renouvelables, l'eau, les écoconstructions et la résilience aux changements climatiques ;

    - Promouvoir les chaines de valeurs agricoles durables par la co-innovation, le renforcement de capacité et la mise en lien avec les marchés de niche (biologique, équitable, etc.) ;

    - Accompagner les entreprises et organisations dans la mise en place de système de management environnemental, l'utilisation rationnelle de l'eau, de l'énergie et l'intégration des principes, normes et standards liés à l'environnement dans les procédés et pratiques de production, fabrication et distribution ;

    - Renforcer le lien entre la science et la politique pour une plus grande efficacité des actions publiques dans le développement de l'économie verte ;

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 22

    - Faciliter le verdissement des politiques et stratégies de développement.

    2.1.4 Départements techniques et axes d'intervention

    Africa Green Corporation SA est subdivisée en quatre départements techniques :

    - Agro-business et ingénierie agro-alimentaire ;

    - Energies renouvelables et efficacité énergétique ;

    - Management environnemental et Développement Durable ;

    - Aménagement du territoire, écoconstructions et éco-tourisme ;

    Africa Green Corporation SA intervient sur trois axes :

    - Investissements ;

    - Services ;

    - Commerce.

    2.1.5 Organigramme de l'entreprise

    Comme le montre le diagramme ci-dessous (figure 3), Africa Green Corporation est administrée par un Conseil d'administration composé des actionnaires de la société. Un directeur Général désigné par le conseil d'administration assure la direction. Le Directeur Général est aidé par un Assistant technique Responsable des Etudes et Consultations. Il est également secondé par un directeur technique et un directeur Administratif et Financier. Chaque département est dirigé par un responsable technique.

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des

    fascines

    Conseil

    d'Administration

    Directeur Général

    Assistant / Directeur
    Général

    Directeur
    Technique

    Directeur
    Administratif et
    Financier

    Département Energies
    Renouvelables et
    Écoconstruction

    Département Gestion de
    l'Environnement et Eau

    Markéting and
    Communication

    Suivi & Evaluation

    Responsable Finance
    et Comptabilité

    Secrétariat

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 23

     
     

    Conducteurs des
    véhicules

     

    Agent d'entretien

    Assistant/Suivi &
    Evaluation

     
     
     
     
     
     

    Figure 3: Organigramme de l'entreprise Africa Green Corporation
    Source : Africa Green Corporation SA, 2020

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    2.1.6 Partenariats

    Comme toute autre structure, l'entreprise Africa Green Corporation SA entretient des relations avec plusieurs partenaires. La figure 4 (Diagramme interrelationnel) illustre les relations entre Africa Green Corporation et ses partenaires et ainsi que leur degré de coopération.

    ONG-CREDEL

    AFRICA GREEN

    CORPORATION CIDR

    SA

    Légende

    Relation très forte : Relation forte: Relation moyenne :

    OMIDELTA ANE

    Figure 4 : Diagramme interrelationnel de l'entreprise Africa Green Corporation SA Source : Africa Green Corporation SA, 2020

    Le diagramme ci-dessus montre que le partenaire OMIDELTA ANE a une très forte influence sur les activités de l'entreprise par la mise à disposition des ressources financières. Par contre les partenaires tels que : ONG-CREDEL et CIDR ont en ce qui les concerne, une forte relation dans les domaines de recherche, d'expertise et de développement au niveau des communautés locales. Ces atouts permettent à l'entreprise de mener correctement ses activités sur le terrain.

    2.2 Présentation de la commune de Zagnanado

    2.2.1 Situation géographique et administrative

    La commune de Zagnanado est située sur le plateau de Zagnanado, le plus petit des plateaux au nord de la dépression de la LAMA entre 7° et 7°30' latitude nord et entre 2°15' et 2°30' longitude Est. Elle a une superficie totale de 750 Km2 et est limitée au nord par la commune

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    de Dassa-Zoumè, au sud par les communes de Ouinhi et de Zogbodomey, à l'est par les communes de Kétou, Adja-Ouèrè et à l'ouest par les communes de Covè, Za-Kpota et Djidja (figure 5). La commune de Zagnanado est subdivisée en six (6) arrondissements que sont Zagnanado, Agonlin-Houégbo, Banamè, Kpédékpo, Dovi et Don-Tan. Ces arrondissements sont subdivisés en 27 villages et 7 quartiers de ville. Elle est située à 47 km de la commune d'Abomey, le chef-lieu du Département du Zou.

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    Figure 5 : Situation de la commune de Zagnanado et localisation des sites d'étude Source : Akabassi-Togan, 2020

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    2.2.2 Climat

    Le climat dans la commune de Zagnanado est de type intermédiaire entre le climat subéquatorial et le climat soudano guinéen. Il est caractérisé par quatre saisons à savoir :

    ? Une grande saison pluvieuse de mars à juillet; ? Une petite saison sèche en août;

    ? Une petite saison pluvieuse de septembre à octobre; ? Une grande saison sèche de novembre à mars.

    Le rythme pluviométrique est alors de type bimodal. La variation des saisons est déterminée par le déplacement du Front Intertropical (FIT) au cours de l'année. La figure 6 présente les hauteurs des précipitations au cours des années. D'après les données pluviométriques de l'ASECNA (figure 5), la moyenne annuelle des précipitations est de 985 mm d'eau, réparties sur 74 jours en moyenne. Le graphique suivant montre l'évolution de la pluviométrie dans la Commune. Variation interannuelle de la pluviométrie.

    Pluviométrie moyenne (mm)

    180,0

    160,0

    140,0

    120,0

    100,0

    40,0

    80,0

    60,0

    20,0

    0,0

    Figure 6 : Régime pluviométrique de la Commune de Zagnanado (1995-2020)
    Source : Données ASECNA, 2020

    Les principales variations interannuelles dues notamment aux effets des changements climatiques provoquent des pluies abondantes et irrégulières qui induisent de forte vitesse d'écoulement de l'eau depuis l'amont (Nord du Bénin) jusqu'en aval (le Sud-Bénin). La commune de Zagnanado faisant partie du bassin versant de l'Ouémé, la grande partie de l'écoulement d'eau entraine souvent des phénomènes de ruissellement, d'érosion ou d'inondation. Ce phénomène d'écoulement crée d'énormes conséquences sur les exploitations agricoles, les habitations et les ressources naturelles.

    La figure 7 présente les hauteurs d'eau dans la zone d'étude.

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Portion de la commune de Zagnanado

    Figure 7 : Répartition pluviométrique de la zone d'intervention du projet de 1980-2016
    Source : Extrait Rapport BMVO definitif, 2019

    La figure 7 nous montre que la zone hydrologique d'étude de Zagnanado est moyennement arrosée avec une moyenne pluviométrique comprise entre 1080 à 1120 mm/an. L'analyse de la variation interannuelle des précipitations montre des années excédentaires et des années

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 28

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    déficitaires. La fréquence des années déficitaires ou autour de la moyenne est beaucoup plus élevée que celle des années excédentaires.

    Ces dernières années, les déficits pluviométriques sont plus prononcés et cette situation couplée avec la mauvaise répartition des pluies influence négativement la production agricole et halieutique (Fahala, 2006). Sur le plan, d'érosion l'on note des phénomènes de ruissellement, des inondations cas de celles de 2010 dans ladite commune et la destruction des cultures.

    2.2.3 Pédologie-Géologie-Topographie

    Sur le plan pédologique, la commune de Zagnanado repose essentiellement sur trois types de sol (tableau F). Elle est recouverte d'environ un tiers de sols ferrugineux et d'un autre tiers de sols ferralitiques. Les sols ferrugineux sont caractérisés par une dominance des oxydes de fer en raison d'une altération encore incomplète des minéraux primaires (Sodoté, 2013). Pour leur part, les sols ferralitiques sont engendrés par une altération très poussée des minéraux primaires et sont dépouillés de leur fertilité naturelle. Les sols ferralitiques formés sur Continental Terminal présentent après la pluie et avant le ressuyage un aspect boueux et très glissant.

    Les sols hydromorphes, c'est-à-dire engorgés d'eau de façon temporaire ou permanente, recouvrent environ le dernier tiers de la commune. Finalement, les vertisols sont observés dans la partie Est de la commune.

    Le sol étant l'un des facteurs de l'érosion, sa nature dépend donc de sa capacité à favoriser l'érosion ou non. Ainsi, qu'il soit ferrugineux, ferralitiques ou hydromorphes, la dégradation du couvert végétal et le mauvais travail sol sont entre autres les causes qui favorisent la naissance du phénomène d'érosion.

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    Tableau I : Pédologie de la Commune de Zagnanado

    Sols

    Recouvrement

    Km2

    %

    Sols ferrugineux tropicaux appauvris peu ferruginisés sur embréchite et granite

    165,5

    30,1

    Sols hydromorphes à pseudo-gley sur matériau alluvial argileux et sédiment argileux du Paléocène

    125,5

    22,8

    Sols ferralitiques, modaux, sur grès et matériaux colluvial

    69,7

    12,7

    Sols ferralitiques, modaux, sur sédiment meuble argilo-sableux du Continental Terminal

    50,1

    9,1

    Sols ferralitiques, modaux, faciès induré sur grès et sédiment argilo-sableux du Crétacé

    41,1

    7,5

    Sols hydromorphes à pseudo-gley sur sable et sur argile

    27,4

    5,0

    Sols hydromorphes à gley sur matériau alluvial argileux

    19,1

    3,5

    Sols hydromorphes à pseudo-gley sur matériaux alluvial sablo-limoneux à limono-argileux

    15,0

    2,7

    Vertislos sur argile sédimentaire

    14,1

    2,6

    Sols ferralitiques, modaux, sur matériau argilo-sableux remanié et grès du Crétacé

    10,3

    1,9

    Fleuve / bassin

    6,8

    1,2

    Sols ferrugineux tropicaux hydromorphes sur matériau colluvial sableux et sablo-argileux

    5,2

    0,9

    Source : Sodoté, 2013

    Du point de vue géologique, la zone d'étude de Zagnanado s'étale sur le substratum sédimentaire. Elle se retrouve dans son ensemble, sur le crétacé supérieur. Les sols qui s'y développent sont toujours hydromorphes à pseudo-gley, c'est-à-dire qu'ils sont toujours riches en eau (Alamou et al, 2019). Cela accélère le rythme d'érosion, engendre des inondations de la partie basse et un engorgement des espaces cultivables.

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    La figure 8 présente les caractéristiques géologiques des sols de la commune de Zagnanado.

    Figure 8 : Formations géologiques de Zagnanado

    Source : Akabassi-Togan, 2020

    En ce qui concerne la topographie les pentes sont généralement faibles (inférieures à 2%), vers le fleuve, l'exutoire (Ouémé) et beaucoup plus forte dans la partie amont (allant de 3% au-delà même de 7% par endroit) (figure 9). La pente étant l'un facteur d'érosion, la vitesse de ruissellement devient donc importante, on assiste au détachement des particules, des inondations et une augmentation du flux hydrique dans la basse et moyenne vallée de l'Ouémé.

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    Portion de la commune de Zagnanado

    Figure 9: Topographie de la zone d'intervention du projet à Zagnanado
    Source : Extrait Rapport BMVO definitif 2019

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    2.2.4 Végétation

    La commune de Zagnanado, contrairement aux territoires voisins de Kétou, Djidja et Dassa-Zounmè où on note la présence de forêts classées de l'Etat, n'abrite aujourd'hui que de rares îlots de forêts sacrées.

    En effet, la végétation naturelle caractéristique très riche en Santal (Pterocarpus erinaceus) appelé « Kosso » en fon n'existe presque plus sur le plateau de Zagnanado. Au centre, elle a été remplacée par la savane herbacée dominée par le chiendent (Imperata cylindrica) et les Andropogonae, la savane arbustive dominée par le Kapokier africain (Daniella oliveri) et le Corossol sauvage (Annona senegalensis). Ces végétations sont interrompues par les champs et les plantations de palmiers à huile (Elaeis guineensis), de teck (Tecktona grandis), d'agrumes et autres arbres fruitiers rencontrés principalement dans les arrondissements d'Agonlin-Houégbo, de Zagnanado, de Don-Tan et une partie de l'arrondissement de Dovi (Fahala, 2006). Au sud et à l'Est, on rencontre les savanes herbacées et marécageuses qui sont plus importantes dans les arrondissements de Dovi et de Kpédékpo. Ces savanes sont inondées en période de crue du fleuve Ouémé et de son affluent le Zou. Elles sont dominées dans Kpédékpo autour du lac Azili par le palmier raphia (Raphia hookeri) et dans Dovi par l'espèce Pterocarpus santalinoides et des andropogonae. Au nord, la végétation est faite de savanes boisées et de forêts claires avec des espèces ligneuses telles que : le néré (Parkia biglobosa), le Prosopis (Prosopis africana) ou « kaké » en fon et Anogeissus leiocarpus appelé « Hlinhon » en fon. Il existe aussi des savanes arborées peuplées de baobab (Adansonia digitata). Dans cette mosaïque de savanes, de jachères et de champs, on retrouve des pieds isolés d'essences forestières comme le fromager (Ceiba pentandra), le faux iroko (Antiaris africana), et le vrai iroko (Milicia excelsa) (figure 10). Ces essences constituent les indices des formations forestières anciennes réduites à l'état d'îlots de forêts sacrées. Ces types de végétation sont plus rencontrés dans l'arrondissement de Banamè et favorisent l'infiltration de l'eau dans le sol. Leurs canopées amortissent l'effet des gouttes d'eau sur le sol et permettent de réduire le ruissellement dans les champs. Enfin, le long des cours d'eau se trouve les forêts galeries qui favorisent l'infiltration de l'eau dans le sol, permet la recharge de la nappe et réduisant aussi tout risque d'érosion. Les forêts galeries et les forêts sacrées sont aujourd'hui exposées à une dégradation très poussée due à l'action anthropique (exploitation abusive, incendie de végétation, la carbonisation etc.). Ce phénomène entraine la dénudation des sols et expose ces derniers aux risques d'érosion. La stabilité du sol est du coup altérée avec des effets négatifs directs sur la productivité agricole.

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Portion de la commune de Zagnanado

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    Figure 10: Occupation des terres dans la zone de Zagnanado
    Source : OmiDelta Rapport BMVO definitif 2019

    La figure 10 illustre que de manière générale, la zone de zagnanado est recouverte de champ et de jachère sous palmeraie. Les mosaïques de cultures et de jachères sous palmeraies sont

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    retrouvées par endroit dans la partie aval de la zone d'étude, puis réparties le long du cours d'eau Klobo.

    La partie aval, proche du cours d'eau est dominée par la savane boisée entrecoupée de forêt claire. Cette savane assure la couverture du sol et le protège ainsi contre les effets directs du ruissellement de l'eau et la perte de fertilité. Par l'infiltration, elle améliore aussi la capacité de rétention du sol.

    2.2.5 Situation administrative

    L'entité territoriale qui est aujourd'hui la commune de Zagnanado, a subi plusieurs mutations administratives depuis la période coloniale jusqu'à nos jours. En effet, depuis le début du XVIIIe siècle, la région d'Agonlin dépendait du royaume d'Abomey. Le Roi Guézo avait fait de cette région le quartier général de son armée au cours de ses campagnes contre les Yorubas de Kétou et d'Abéokuta. Par l'acte du 21 juin 1895, le Roi Agoli-Agbo, renonça toute autorité sur la région d'Agonlin. Pendant la période coloniale et jusque dans les années 70, Agonlin est restée, une même entité administrative. C'est à partir de 1978 que la région Agonlin a été subdivisée en trois districts que sont Zagnanado, Covè et Ouinhi devenus aujourd'hui communes.

    2.2.6 Caractéristiques démographiques

    D'après Fahala (2006), la population de Zagnanado est dominée par deux grands groupes ethniques. Elle est majoritairement composée des Mahi qui représentent 90,5% et des Yorubas et assimilés qui font 8,1%. On y retrouve aussi trois grandes catégories de religions dans la commune : les religions chrétiennes (47,2%), les religions traditionnelles (30,5%) et l'islam (2,8%). La population de la commune de Zagnanado comprend au dernier recensement (RGPH4) réalisé en 2012, un effectif de 55 061 habitants soit 6,5% de la population du département du Zou. Les données de ce dernier recensement montrent que de 2002 à 2013, la population de Zagnanado a connu une forte augmentation de 3 % par an alors qu'entre 1992 et 2002 cette croissance était de l'ordre de 0,7 % par an comme l'indique le tableau II ci-après.

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    Tableau II : Statistique de l'évolution de la population des arrondissements de
    Zagnanado 1979 -2012

    Localités

    1979

    1992

    2002

    2013

    DEP: ZOU

    351

    491

    478

    718

    599

    954

    851

    580

    COM: ZAGNANADO

    26

    455

    34

    363

    36

    756

    55

    061

    AGONLIN- HOUEGBO

    3

    988

    4

    699

    4

    437

    6

    467

    BANAME

    5

    443

    8

    055

    11

    369

    17

    668

    DON - TAN

    3

    215

    4

    251

    4

    331

    5

    924

    DOVI

    4

    049

    4

    757

    4

    518

    7

    714

    KPEDEKPO

    3

    900

    5

    529

    5

    992

    8

    268

    ZAGNANADO

    5

    860

    7

    072

    6

    109

    9

    020

    Source : RGPH4-INSAE, 2013

    2.2.7 Occupations de la population de la commune de Zagnanado

    En matière d'occupations de la population dans la commune, on constate que les hommes sont plus actifs que les femmes dans presque tous les domaines sauf dans le secteur commercial et restauration où ils sont presque absents. Selon Fahala (2006), l'agriculture, la pêche, l'élevage et la chasse occupent une bonne frange de la population active (57,2%) suivis des activités de commerce et de restauration (19,4%). De même l'analyse de l'évolution des activités montre que la frange de la population active qui pratique l'agriculture est passée de 67,5% en 1992 à 57,2% en 2002. Cette réduction sensible des actifs agricoles se fait au profit des autres secteurs d'activité. Cela est dû aux nombreux problèmes auxquels les agriculteurs sont confrontés, qui sont entre autres, la détérioration de la filière coton, la baisse de la fertilité des sols, la pénurie foncière, les aléas climatiques etc., problèmes qui obligent les producteurs à laisser les terres au profit des activités comme le taxi-moto, l'exode rural vers le Nigéria voisin. On peut aussi noter les cultures maraîchères qui sont développées aux abords de certains plans et cours d'eau. Les activités de pêche favorisent le développement du commerce des poissons et des activités de mareyage dans lesquelles se spécialisent certaines femmes surtout pendant les périodes de pointe de pêche qui se situent entre Décembre et Mai. Enfin, la commune dispose des centaines d'hectares de Bas-fonds qui sont très faiblement

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    valorisés. Une vaste plaine d'inondation s'étend depuis la confluence du Zou et de l'Ouémé jusqu'au nord du lac Azili.

    2.2.8 Les ressources en eau et assainissement

    L'approvisionnement en eau potable est une préoccupation majeure et quotidienne des populations de la commune de Zagnanado. Le réseau de la SBEE approvisionne seulement 256 abonnés, l'extension dans les villages et la couverture étant très limitées, seules certaines localités des arrondissements de Zagnanado et d'Agonlin-Houégbo sont couvertes. Les principales sources d'approvisionnement en eau de boisson pour les populations sont les marigots, les lacs, les rivières et les fleuves. Il faut souligner en outre l'existence de 03 sources aménagées dans l'arrondissement de Zagnanado. Au niveau de l'assainissement, la Commune ne dispose pas d'un dépotoir public et les ordures ménagères sont déposées pèle mêle aux abords des maisons. De même les matières fécales sont déposées dans la brousse à l'air libre. Ce phénomène est accentué par l'absence de latrines dans les villages, seules certaines écoles en disposent. De même l'inexistence de cimetière public fait que la plupart des morts sont enterrés dans les maisons. Ce qui peut contribuer à la pollution de la nappe phréatique et des puits dans les maisons.

    2.2.9 Plans et cours d'eau

    Ils constituent les ressources naturelles les plus importantes de la commune, avec environ 66 plans et cours d'eau en dehors du fleuve Ouémé (figure 11) et son affluent le Zou. Elles se répartissent dans les arrondissements à raison de 7 à Don-Tan, 8 à Banamè, 8 à Zagnanado, 11 à Kpédékpo, 14 à Agonlin-Houégbo, et 18 à Dovi. Elles sont utilisées pour la pêche qui est d'ailleurs la deuxième activité des populations de la commune derrière l'agriculture. En dehors de la pêche, certains cours ou plans d'eau servent d'eau de boisson. Il s'agit principalement des nombreuses sources dont seulement celles de Massavi à Doga, Togboawaya à Zoungoudo (Vêdji, Ajido) et Aglui-glui à Awinvi sont aménagées, toutes ces sources aménagées sont dans l'arrondissement de Zagnanado.

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    Figure 11 : Carte du bassin versant de l'Ouémé
    Source : Akabassi-togan, 2020

    La figure 11 ci-dessus nous renseigne que la commune de Zagnanado fait partie intégrante du bassin versant de l'Ouémé. On peut donc conclure qu'une grande partie de l'eau d'écoulement qui traverse Zagnanado vient de l'amont de ladite commune. Le sens d'écoulement de l'eau est du Nord-Sud, ce qui renforce la vitesse de ruissellement avec les eaux de pluies propres de la commune.

    2.2.10 Les ressources forestières

    Environ, 19 îlots forestiers ont été dénombrés dans la commune de Zagnanado. Il faut signaler que les petites reliques forestières protégées par le fétiche Oro n'ont pas été prises en compte dans ce recensement. Elles sont essentiellement composées de forêts sacrées, des forêts galeries qui servent à la protection des berges, et de quelques îlots forestiers en forte réduction par l'action anthropique. Elles servent à l'exploitation du bois d'oeuvre pour la menuiserie et la sculpture et à la carbonisation. L'exploitation du bois qui est plus développée dans l'arrondissement de Banamè constitue une importante source de revenu pour la Commune, ce qui fait que cet arrondissement est classé comme l'un des plus importants en matière de contribution aux finances communales. Par ailleurs, le déboisement va entrainer la

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    dégradation du sol par le ruissellement, la baisse de la fertilité du sol et la modification de la stabilité structurale du sol. Par conséquent la productivité agricole est affectée et engendra une baisse des revenus et l'insécurité alimentaire.

    2.3 Matériel et méthodologie d'étude

    Dans cette rubrique, il s'agira de présenter le matériel et la méthode d'étude utilisés lors de ces travaux.

    2.3.1 Matériel de l'étude

    La réalisation de cette étude a requis entre autres matériels :

    - une règle graduée de 60 cm pour mesurer la dimension des piquets ;

    - un décamètre pour la mesure des dimensions des effets d'érosion et des ouvrages ;

    - un triangle en A pour la détermination des courbes de niveau ;

    - un GPS ;

    - un appareil photo pour la prise des vues de terrain ;

    - une fiche de remplissage pour la collecte des données ;

    - un questionnaire pour recueillir les informations auprès des propriétaires terriens concernés;

    - un cahier et un crayon à papier pour noter les informations.

    - une pelle pour la prise du sable ;

    - une brouette pour le transport de sable ;

    - une truelle servant à la réalisation de la consolidation ;

    - une pioche servant à l'essouchage et prélèvement de terre ;

    - une houe pour la confection des diguettes ;

    - un coupe-coupe pour la recherche des piquets et le nettoyage ;

    - du bois pour constituer des piquets ;

    - de jeunes pousses de vétiver ;

    - un marteau pour la fixation des piquets.

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    2.3.2 Méthodologie

    2.3.2.1 Identification des sites de réalisation des ouvrages

    L'unité de réalisation des aménagements antiérosifs est constituée des sites érodés et retenus grâce aux études hydrologiques. Les sites retenus doivent :

    - présenter les cas de dégradation dus au phénomène d'érosion/ruissellement ; - Présenter une faible densité de couverture végétale (notamment des arbres) ;

    Par ailleurs, les propriétaires terriens doivent accepter signer des autorisations foncières de réalisation des aménagements.

    2.3.2.2 Collecte de données

    Les données qui ont contribué à la réalisation de cette étude ont été recueillies à travers une revue de littérature, l'observation participante et une enquête:

    ? Recherche documentaire

    Elle a été réalisée au début et au cours des travaux. Elle a consisté à la consultation des oeuvres antérieures relatives au thème. Il s'agit dans un premier temps des thèses, des mémoires et d'autres ouvrages scientifiques de même centre d'intérêt. Cela a été effectué dans des centres de documentation tels que : la bibliothèque de l'UAC et de la FSA. Aussi, le moteur de recherche « Google » a été utilisé.

    ? Observation participante

    L'observation participante a été faite à travers la participation aux activités de réalisation des ouvrages antiérosifs tout en observant attentivement ce qui est fait et en posant des questions afin de mieux cerner les différentes étapes de la mise en oeuvre des ouvrages. Elle nous a permis, d'apprendre davantage sur les caractéristiques des ouvrages. Par ailleurs, nous avons pu observer le dosage du ciment appliqué lors de la consolidation de la diguette antiérosive et les écartements appliqués lors de la mise en place des vétivers.

    ? Enquêtes

    Il y a eu une enquête formelle et des entretiens formels ou non. L'enquête a été faite à partir d'un questionnaire (annexe 2).

    La collecte des données a suivi les étapes suivantes :

    - l'entretien introductif avec les propriétaires terriens ;

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    - l'enquête proprement dite ;

    - la signature des autorisations foncières (annexe 4) donnant droit à la réalisation les ouvrages;

    Enfin, à cela s'ajoutent des entretiens avec des personnes ressources de l'Entreprise Africa Green et du Laboratoire d'Hydraulique et de Maîtrise de l'Eau de l'INE, de la Mairie de Zagnanado et de l'Agence Territoriale de Développement Agricole.

    2.3.2.3 Détermination de la pente du terrain

    Après l'identification du site nous avions procédé à la détermination de la pente du terrain. Cette opération s'est effectuée avec l'application altimètre Pro. Elle a consisté à relever les altitudes de deux (02) points du site orientés dans le sens de la pente. La valeur des pentes obtenues nous a permis de calculer la quantité de terre perdue sur les sites.

    2.3.2.4 Estimation des pertes de terre

    C'est une étape cruciale de notre étude car, elle nous a permis d'estimer le volume de terre apporté ou emporté au niveau de chaque site et d'apprécier l'efficacité des ouvrages réalisés. L'estimation a été faite à partir de l'équation universelle des pertes de sol (équation 1) en ce qui concerne les diguettes consolidées et végétalisées. Dans le cas des fascines, c'est l'équation 5 qui a été utilisée.

    ? Cas des diguettes consolidées et végétalisées

    L'équation universelle des pertes de sol est la plus utilisée au monde pour la détermination des pertes moyennes de sol dues à l'érosion de surface. Elle sert de guide pour le choix des assolements et des aménagements des champs et des terres. Elle s'exprime par :

    A = ??,?????? .?? .?? .???? .?? .?? [Équation 1]

    Il s'agit du modèle empirique de Smith et Wischmeier, 1978 avec :

    A : Perte annuelle moyenne de sol (t ha-1 an-1) ;

    R : Indice d'érosivité potentielle des pluies ;

    K : Indice d'érodibilité des sols à l'érosion hydrique (t ha-1 MJ-1 mm-1 ha h) ;

    LS : Facteur topographique (indice de pente et de longueur de pente ;

    C : Indice de culture caractérisant la couverture végétale, les sols et les pratiques culturales ;

    P : Facteur de conservation et d'aménagement.

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    a- Calcul de l'indice d'érosivité potentielle de la pluie (R)

    L'érosivité de la pluie est la capacité de la pluie de causer l'érosion. C'est un paramètre qui est fonction des caractéristiques physiques de la pluie telles que : énergie, intensité et durée.

    L'estimation du facteur R est obtenue à partir des données de pluviométrie portant sur 30 ans. En Afrique de l'Ouest, Roose (1977) a montré que la valeur de R annuel moyen sur 10 ans = pluie annuelle moyenne (Pan) * a. Avec a = 0,5 dans la majorité des cas #177; 0,05 ; 0,6 à proximité de la mer (< 40 km) ; 0,3 à 0,2 en montagne tropicale et 0,1 en montagne méditerranéenne.

    Soit :

    an

    R = [Équation 2]

    z

    Dans cette étude, à chaque valeur de hauteur annuelle moyenne de pluie sur 10 ans, la valeur 0,5 de « a » a été utilisée pour obtenir une valeur de R donnée.

    b- Calcul de l'indice d'érodibilité des sols à l'érosion hydrique (K)

    Le facteur K est fonction de la texture des sols, de la teneur en matières organiques, de la structure du profil et de la capacité d'infiltration. C'est le coefficient de la capacité de détachement (l'érodibilité K). L'érodibilité des sols au Bénin avait déjà fait l'objet d'une étude conduite par Azontondé (1991). Ainsi, les valeurs du coefficient par type de sol du Bénin sont extraites des travaux d'Azontondé (tableau III).

    Tableau III : Valeurs de l'indice d'érodibilité des sols (K) en fonction du type de sol au

    Bénin

    Types de Sol

    Sols

    ferralitiques

    Sols alluviaux hydromorphes et Vertisols

    les sols ferrugineux tropicaux lessivés à engorgement de profondeur,

    Valeur de K

    0,07

    0,1

    0,2

     

    Source : Azontondé, 1991

    La valeur de K retenue dans les calculs de perte de terre ici est 0,2.

    c- Calcul du facteur topographique (LS)

    Pour une pente régulière, Smith et Wischmeier (1962) ont établi les relations suivantes à partir de régression des résultats des parcelles d'érosion.

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 42

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    L = ( ??

    22,1)m [Équation 3]

    L : Facteur de longueur de pente ; A: Longueur de pente (m) ;

    m : exposant, généralement 0,5 ;

    S = 0,065 + 0, 0??5s + 0, 006 5s?? [Équation 4]

    Avec :

    S : Facteur d'inclinaison de la pente ;

    s : Inclinaison de la pente (%) ;

    d- Calcul du facteur de culture (C)

    Ce facteur est lié à la couverture végétale et aux pratiques culturales. L'occupation du sol est l'un des principaux paramètres à considérer pour décrire les zones d'érosion. Ce facteur est égal à l'unité pour un sol labouré et, maintenu en jachère. Il caractérise les effets du couvert végétal, de la séquence des cultures, du niveau de productivité, de la longueur de la saison de croissance, des méthodes culturales, de la quantité de résidus laissés sur le sol et de la distribution de l'indice de l'érosivité de la pluie (R). Les différentes unités d'occupation (tableau IV) ont été récoltées en utilisant les valeurs proposées par Roose (1977).

    Tableau IV : Valeurs du facteur C

    Type d'occupation du sol

    Facteur C

    Sol nu, Agglomération

    1

    Forêt claire

    0,01

    Savane arbustive

    0,1

    Mosaïque de cultures, Plantation

    0,5

    Forêt dense humide

    0,001

    Plan d'eau

    0

    Source : Adapté de Roose (1977)

    Le site de réalisation de la diguette antiérosive est couvert par une mosaïque de culture (Maïs). A cet effet, la valeur de C considérée dans le calcul des paramètres est de 0,5.

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    e- Calcul du facteur de conservation (P)

    Le facteur (P) dit de facteur des pratiques antiérosives est obtenu à partir des observations de terrain (Tableau V). Dans ce contexte, la valeur de P varie en fonction des sites sur lesquels les aménagements antiérosifs sont réalisés. Les rares installations anti-érosions relevées sont pratiquées à l'échelle des maisons et rarement dans les champs.

    Tableau V : Valeurs du facteur P

    Pratiques de conservation

    Facteur P

    Culture dans le sens de la pente

    1,0

    Culture à contre pente

    0,75

    Culture suivant les courbes de niveau

    0,50

    Cultures en bandes, à contre pente

    0,37

    Cultures en bandes, suivant les courbes de niveau

    0,25

    Source : Roose (1977)

    Durant nos travaux de recherche, nous avons constaté que la pratique culturale adoptée par les producteurs est la culture dans le sens de la pente. Ainsi, nous avons considéré la valeur 1,0 dans le calcul des paramètres. En ce qui concerne les fascines, la méthode de calcul diffère.

    ? Cas des fascines

    La détermination des pertes de terre dans le cadre de la réalisation des fascines est opérée au niveau des ravines. Le processus a consisté à mesurer à l'aide de la règle : la profondeur (h), la largeur (l) de la ravine et à l'aide d'un décamètre à mesurer la longueur (L) de la ravine.

    Pour procéder aux mesures nous avons choisi un endroit typique de la ravine. Dans le cas où la ravine est trop longue, nous l'avons subdivisée en plusieurs portions. La formule permettant d'évaluer le volume de terre s'exprime comme suit :

    V= L x l x h [Equation 5]

    Avec :

    V : Volume érodé d'une surface (m3) ;

    L : Longueur de la ravine (m) ;

    l : Largeur de la ravine (m) ;

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    h : Profondeur de la ravine (m) ;

    Ainsi, du fait que seule la couche travaillée du sol est érodée, le volume doit être remplacé par le poids du sol érodé : 1 m3 de sol représente environ 1,1 tonne de terre (Volker, 2012). A cet effet, la quantité est rapportée à la surface de la parcelle (hectare) pour obtenir la perte de terre en tonne par hectare.

    P = V x 1,1 t/m3 [Equation 6]

    P : perte (en poids) d'un sol érodé d'une parcelle est en tonne

    La valeur du P sera ensuite ramenée à l'unité parcellaire pour obtenir la quantité de perte de terre à l'unité de la parcelle étudiée.

    Au terme de l'évaluation de perte de terre, le tableau VI nous permettra de situer la classe d'érosion à laquelle appartiennent les pertes de terre calculées.

    Tableau VI : Taux de pertes en terre tolérables

    Classe de risque d'érosion du sol

    Perte de terre possible
    en tonnes/hectare/an

    Très faible

    <

    6,7

    Faible

    [6,7

    - 11,2[

    Modéré

    [11,2

    - 22,4[

    Elevé

    [22,4

    - 33,6[

    Grave

    > 33,6

    Source : Google, octobre 2020

    2.3.2.5 Détermination des données et dimensions des ouvrages

    ? Les diguettes sont réalisées aux dimensions suivantes : largeur 50 cm ; hauteur de 30 cm et une largeur au talus de 10 cm. L'écartement entre deux (02) diguettes consécutives varie en fonction de la pente du terrain mais est généralement de 20 à 25 m voire 30 m ;

    ? L'écartement et les dimensions des fascines dépendent fortement de la largeur et hauteur des ravines d'une part, et de la pente du site érodé d'autre part. Mais ici, dans le cas de la réalisation des fascines, nous avons adopté un écartement de 5 m entre deux fascines consécutives.

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    2.3.2.6 Estimation de la quantité de terre apportée

    La mesure de l'efficacité des ouvrages nous a conduit à considérer un linéaire de 100 m de diguette réalisée et à implanter des piquets distants de 10 m. Les piquets utilisés ont une hauteur extérieure (par rapport au terrain naturel) de 35 cm. Ainsi, la quantité de terre apportée ou enlevée a été calculée pour deux mois (Septembre et Octobre de l'année 2020) en faisant le rapport entre la hauteur initiale et celle mesurée après les épisodes pluvieux du mois considéré. Au total dix (10) piquets ont donc été installés et nous ont permis de faire une analyse de l'efficacité des ouvrages.

    En ce qui concerne les fascines, nous avons adopté la même méthodologie mais dans ce cas, la hauteur des piquets est fonction de la profondeur de la ravine. Nous avons adopté une hauteur égale à 3/2 de la profondeur des fascines afin de mieux évaluer l'ouvrage.

    La figure 12 présente le processus de mesure des dépôts de terre en amont des ouvrages mis en place.

    P7

    P5 P6

    P8 P9 P10

    10 m

    P2 P3 P4

    P1

    35 cm

    10 m

    35 cm

    Figure 12: Dispositif de mesure de l'érosion sur une portion linéaire
    Source : Akabassi-Togan, 2020

    La photo 14 nous présente le processus de mesure de terre apportée ou enlevée en amont de la diguette.

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    Photo 14 : Mesure de terre apportée ou décapée au pied d'une diguette
    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

    Les photos 15 et 16 illustrent les processus de mesure de la largeur et profondeur de la ravine pour la mise en place de la fascine et l'évaluation de la perte de terre

    Photo 15 : Mesure de la largeur de la ravine Cliché : Akabassi-Togan, 2020

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    Photo 16 : Mesure de la profondeur de la ravine
    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

    2.3.2.7 Méthodes de traitement et d'analyse des données

    A cette étape, deux méthodes de traitement des données ont été adoptées :

    - les données qualitatives issues des travaux de terrain ont servi de support à l'analyse et à la description des ouvrages;

    - les données quantitatives collectées ont fait l'objet d'un traitement statistique pour l'estimation des pertes de terre et la mesure de l'efficacité des ouvrages. Les logiciels de traitement de texte et de données utilisés sont :

    ? Microsoft Word 2013 pour le traitement de texte ;

    ? Microsoft Excel 2013 pour le traitement statistique des données et à la représentation des graphiques et tableaux ;

    ? le logiciel de SIG (QGIS) a été utilisé pour la réalisation des plans et carte de localisation ;

    ? l'application Altimètre Pro quant à elle, a servi lors de la prise des altitudes pour le calcul des pentes.

    Deux outils ont été utilisés pour permettre une analyse approfondie des informations recueillies sur le terrain à savoir:

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    o Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 49

    Le diagramme Interrelationnel

    Le diagramme ineterrelationnel est un outil qui a permis d'analyser les relations entre les structures intervenant sur les sites.

    o L'outil FFOM

    L'outil FFOM a permis d'analyser les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces liées aux ouvrages antiérosifs.

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    Chapitre 3 : RESULTATS ET ANALYSES

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    3.1 Diagnostic des effets des formes d'érosions sur les sites

    De l'analyse résultant de l'observation des sites étudiés, il ressort que le phénomène de ruissellement/érosion est bien présent sur les différents sites. Les dégâts dus à ce phénomène sont entre autres le lessivage de la couche superficielle du sol (perte d'éléments nutritifs et de particules du sol), la verse des cultures en présence, les dépôts d'éléments solides (cailloux, plastiques etc.), le déchaussement des pieds de palmiers et le dépôt de sédiments par endroit.

    3.2 Bilan du calcul des paramètres

    Sur le premier site de notre étude marqué par l'érosion en nappe, nous avons remarqué que la parcelle est couverte par une mosaïque de cultures de maïs et la pratique adoptée par le producteur est le labour dans le sens de la pente.

    L'application des équations 2 ; 3 et 4 pour le calcul des différents paramètres a permis d'obtenir les valeurs suivantes :

    - L'indice d'érosivité R : 498,9 MJ mm/ha.h.an (la pluie moyenne annuelle des 10 dernières années est obtenue en considérant les valeurs annuelles de la période de 2010-2019, annexe 1) ;

    - La valeur de l'indice d'érodibilité K : 0,2 t.ha.h/ ha.MJ.mm;

    - Le facteur topographique (LS) a donné : 1,08 (avec une longueur de pente de 127,5 m et une pente de 5%) ;

    - L'occupation du sol C : 0,5 ;

    - Pour la pratique antiérosive (P), nous avons considéré la valeur 1.

    Au regard du calcul de ces paramètres, l'application de l'équation 1 nous a permis de constater que, environ 120,80 t/ha/an de terres sont perdues. En comparant cette valeur à celles du tableau VI, nous constatons donc que le taux de perte de terre est `'très grave» sur le site d'étude. Il en résulte, la nécessité de réaliser des ouvrages de protection du sol et de prendre toutes autres mesures contre le ruissellement et l'érosion du sol.

    Le deuxième site de notre étude marqué par l'érosion en ravine est couvert par une plantation de palmiers à huile et de maïs. La pratique de conservation des eaux réalisée par le producteur est celle des demi-lunes au pied des palmiers. D'autres techniques comme le dépôt de branchages sur le trajet de l'écoulement sont aussi observées.

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    Dans le cadre de l'appréciation des effets de l'érosion à travers l'estimation des pertes de terre, la mesure des paramètres tels que la longueur, la largeur et la profondeur de la ravine ont donné respectivement :

    - longueur : 76 m

    - largeur : 0,92 m

    - profondeur : 0,35 m

    - superficie totale de la parcelle : 0,80 ha

    L'application des équations 5 et 6 nous a permis d'obtenir une valeur de 26,90 t du poids de sol érodé. Le rapport entre l'équation 6 et la superficie totale du domaine nous permet d'obtenir 33,60 t/ha. Cette valeur constitue la quantité de sol érodé (perte de terre). L'utilisation du tableau VI, nous permet d'apprécier que le site étudié a un risque d'érosion de la classe `'élevé». A cet effet, il convient donc de prendre des mesures nécessaires pour favoriser non seulement la protection du sol mais également des cultures mises en place. Ainsi, dans le cadre de cette étude, des diguettes et fascines ont été réalisées

    3.3 Différentes étapes de la mise en place des diguettes et fascines

    Dans cette rubrique, nous allons présenter les différentes étapes du processus de réalisation des mesures antiérosives faisant l'objet de notre étude.

    3.3.1 Cas des diguettes

    Les diguettes en terre sont des ouvrages construits en terre. Imperméables, elles retiennent toute l'eau et favorisent son infiltration maximale. Ce sont des ouvrages qui ne sont utilisées que lorsque les conditions ne permettent pas de réaliser les ouvrages en pierres (cordons pierreux). Elles permettent de limiter l'érosion et la vitesse du ruissellement d'une part et de favoriser le dépôt des sédiments d'autre part.

    Les différentes étapes de la mise en place d'une diguette en terre végétalisée sont :

    3.3.1.1 Détermination des courbes de niveau

    C'est une opération qui consiste à repérer les points de même altitude. Plusieurs matériels peuvent servir à la détermination des courbes de niveau sur le terrain : tuyau à eau, triangle en A etc. Mais dans le cadre de ce projet nous avons utilisé un seul matériel qui est le triangle en A (photo 17). Il s'agit d'un dispositif en bois qui a la forme de la lettre `A' avec les mêmes longueurs pour les deux côtés du triangle en A. Une traverse en bois permet de relier les deux

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    bras du triangle et mesure généralement 1 m. Un dispositif de corde fixé au sommet et ayant à son extrémité qui est juste en dessous de la traverse, un objet lourd (tels un caillou, une pierre etc.). La stabilisation du dispositif de la corde au milieu de la traverse, implique directement que les emplacements au sol des deux pieds du triangle en A sont à la même altitude.

    A part le triangle en A, nous avons également mobilisé des piquets et un marteau pour fixer les piquets.

    Photo 17 : Détermination de courbe de niveau avec le triangle en A
    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

    3.3.1.2 Confection de la diguette ou le billonnage

    C'est une opération consistant à réaliser des bourrelets de terre. Il s'agit de creuser des fossés de 1 m de large et de 25 cm de profondeur en amont de la ligne identifiée (figure 11). Le but de ce fossé est non seulement d'utiliser la terre pour réaliser le bourrelet mais également de retenir une bonne quantité d'eau en amont de la diguette pour permettre son infiltration.

    Les caractéristiques de la diguette se présentent comme suit : - Une hauteur de 30 cm ;

    - Une largeur à la base de 50 cm ;

    - Le sommet de la diguette est plat et horizontal (avec une largeur à la crête de 10 cm) afin de réduire une forte vitesse de ruissellement en aval en cas de forte pluie;

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    - Deux diguettes consécutives sont distantes de 25 m ;

    - Un espace de 2 m est laissé à chaque 20 m sur la ligne de la diguette pour constituer des déversoirs ;

    - Des `ailes déversantes' longues de 2 m sont réalisées aux deux extrémités de la diguette. L'angle que forme l'aile avec la diguette est supérieur à 90° (figure 13). Les ailes permettent d'éviter que l'eau s'écoule trop facilement aux extrémités d'une part et de retenir pendant un temps donné l'eau en amont de la diguette d'autre part. La coupe transversale d'une diguette en terre réalisée au cours de nos travaux de recherche se trouve ci-dessous.

    Crête

    Aval

    0,3 m

    0,5 m

    1 m

    0,1 m

    0,25 m

    Corps de la diguette Amont Fossé

    Figure 13: Coupe transversale d'une diguette
    Source : Akabassi-Togan, 2020

    Le déversoir ou l'évacuateur est un dispositif mis en place pour évacuer l'excès d'eau en amont de la ligne de la diguette afin d'éviter une submersion des espaces cultivés. La figure 14 ci-dessous nous présente le profil longitudinal d'un déversoir réalisé au cours de nos travaux.

    2 m

    2 m

    20 m

    Angle > 90 °

    Aile déversante

    Sens d'écoulement

    Ligne de la diguette Déversoir

    Figure 14: Profil longitudinal d'un déversoir
    Source : Akabassi-Togan, 2020

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    3.3.1.3 Le compactage de la diguette

    Au cours de cette étape, les différentes faces de la diguette sont compactées avec une dame (photo 18). Le but de cette opération est de former un bloc plus compact et d'éviter tout vide qui entrainerait une dégradation rapide de l'ouvrage.

    Photo 18 : Processus de compactage d'une diguette dans la commune de Zagnanado
    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

    3.3.1.4 La consolidation de la diguette

    L'opération consiste à renforcer les faces de la diguette avec un mortier dosé à 250 kg/m3 soit 1 paquet de ciment (de 50 kg) pour quatre (04) brouettes de sable d'une capacité de 50 litres. L'opération a pour but de rendre plus étanche l'ouvrage, d'assurer sa durabilité et de réduire dans une certaine mesure les entretiens réguliers dus au développement des adventices sur l'ouvrage.

    3.3.1.5 La plantation de vétivers

    En aval des diguettes sont plantés des jeunes pousses de vétivers. Au cours de cette étape, les jeunes plants sont équidistants de 0,5 m. La mise en place de ces pieds de vétivers constitue une combinaison de mesures antiérosives (diguette + haie antiérosive) ce qui permet non seulement de renforcer l'action de l'ouvrage contre le ruissellement mais également de constituer un support antiérosif en cas de la destruction précoce de la diguette.

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    3.3.2 Estimation du coût de réalisation de la diguette

    Les différents coûts intervenant dans la réalisation de l'ouvrage sont ceux liés à la main d'oeuvre, aux achats de matériels et de matériaux. Le tableau VII présente le coût estimatif pour la réalisation de 10 mètres linéaires de diguette consolidée et végétalisée.

    Tableau VII : Estimation du coût de réalisation de 10 mètres linéaires d'une diguette
    consolidée et végétalisée

    Désignations

    Unité

    Quantité

    Prix unitaire (F CFA)

    Montant
    (F CFA)

    Détermination courbe de niveau

    ml

    10

    50

    500

    Confection de la diguette

    ml

    10

    100

    1000

    Compactage

    ml

    10

    50

    500

    Cimentage (consolidation)

    ml

    10

    100

    1000

    Achat de ciment

    kg

    50

    76

    3800

    Achat et transport de sable

    (argile)

    m3

    0,2

    12500

    2500

    Achat et transport de l'eau

    litre

    150

    3

    450

    Achat et transport de vétiver

    nombre

    20

    50

    1000

    Plantation de vétivers

    ml

    10

    50

    500

    Total

    11250

    Source : Akabassi-Togan, 2020

    Du tableau VII, il ressort que le coût du mètre linéaire de diguette consolidée et végétalisée est estimé à 1125 F CFA. Ce coût parait un peu cher pour les producteurs mais la réalisation de l'ouvrage est bien pratique car certaines activités peuvent être réalisées par les producteurs eux-mêmes. Par ailleurs, l'étape de la consolidation ayant nécessité l'achat de matériaux peut être ignorée.

    3.3.3 Cas des fascines

    La fascine est par excellence l'un des meilleurs moyens de combler les ravines/rigoles dans un champ. C'est un fagot de branchages tressés et ayant pour but de combler les fossés

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    (ravines ou rigoles), de réparer les mauvais chemins de l'eau, de faire des ouvrages de défense contre l'érosion et de favoriser un enrichissement du terrain par dépôt de matières organiques et de la terre (photo19).

    Photo 19 : Fascine réalisée dans une rigole dans la commune de Zagnanado
    Cliché : Akabassi-Togan, 2020

    Les étapes de la réalisation d'une fascine se décomposent comme suit :

    3.3.3.1 Mobilisation de pieux et des branchages tendres

    Cette opération consiste à rechercher les matériaux qui serviront à réaliser l'ouvrage. Il s'agira des pieux en bois de 60 à 80 mm de diamètre de hauteur variable en fonction de la profondeur de la ravine à corriger. Toutefois, la longueur d'un pieu varie entre 1-1,5 m ; ce qui permet d'avoir un minimum de marge après enfoncement de ces derniers.

    3.3.3.2 Fixation des pieux

    Les pieux ainsi recherchés sont implantés perpendiculairement à la ravine. Ils sont enfoncés à une profondeur de 20-25 cm et distants l'un de l'autre de 50-70 cm en fonction de l'envergure de la ravine. Le nombre de pieux à fixer dépend donc de la largeur de la ravine.

    3.3.3.3 Tressage des fagots de branchages tendres et fines.

    Pour la mise en oeuvre, l'on empile les fagots de bois tendre de diamètre inférieur à celui des pieux en alternant, une fois à droite, une fois à gauche depuis la base des pieux implantés jusqu'au 2/3 de la longueur de ces derniers. Les fascines sont des ouvrages tressés à la manière des paniers.

    3.3.4 Estimation du coût de réalisation d'une fascine

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    Le tableau VIII présente le coût estimatif de fabrication d'une fascine. Cette estimation prend en compte la recherche des pieux, de tiges tendres et la main d'oeuvre de réalisation pour une ravine de 0,80 m de largeur et de 0,50 m de profondeur.

    Tableau VIII : Coût estimatif de la réalisation de la fascine

    Désignations

    Unité

    Quantité

    Prix
    unitaire
    (F CFA)

    Montant (F CFA)

    Recherche de pieux et de tiges tendres

    ff

    3

    25

    75

    Fixation des pieux

    ff

    3

    25

    75

    Tressage

    ff

    -

    350

    350

    Total

    500

    ff : forfaitaire

    Source : Akabassi-Togan, 2020

    Au regard du tableau VIII, nous constatons que le coût unitaire de réalisation d'une fascine est estimé à 500 F CFA. Ce coût est bien pratique et peut s'avérer négligeable lorsque c'est le producteur même qui réalise l'ouvrage sans une main d'oeuvre extérieure.

    3.4 Analyse de l'efficacité des ouvrages

    L'appréciation de l'efficacité de la diguette est évaluée à deux niveaux à savoir :

    En premier lieu, nous avons apprécié la résistance de l'ouvrage après les évènements pluvieux des mois de Septembre et d'Octobre d'une part et de la présence ou non de dépôts de sédiments en amont de la diguette. Ainsi, nous avions pu constater que l'ouvrage a bien résisté aux pluies des mois ci-dessus énumérés. Nous avons pu aussi noter de dépôts de sédiments en amont de la diguette, ce qui justifie que l'ouvrage a bien assuré la fonction à laquelle il était destiné.

    En outre, notre méthode d'évaluation de la quantité de terre apportée en amont de la diguette s'est montrée satisfaite. Ainsi, au bout des mois qui nous ont servi à mesurer les valeurs (hauteur initiale - hauteur après les mois considérés) des piquets, nous avons également constaté que la hauteur initiale a diminué. Ceci traduit l'efficacité de l'ouvrage à retenir

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    favorablement une quantité de sédiments en amont de l'ouvrage. La figure 15 ci-dessous présente la variation des hauteurs des piquets au bout des deux mois.

     

    50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0

     
     
     

    hauteur de terre apportée (nn)

     
     
     
     

    Septembre Octobre cumul

     
     
     
     

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

    Points des piquets

    Figure 15: Mesure de la quantité de terre apportée en amont de la diguette
    Source : Akabassi-Togan 2020

    De l'analyse de la figure 15, nous remarquons que le mois de Septembre est celui où il y a le plus d'apport de terre possible. Par contre dans le mois d'Octobre, nous constatons une diminution du dépôt de terre, ce qui peut être traduit par la faible fréquence des épisodes pluvieux du mois d'octobre constatée dans la région. Le cumul des deux mois nous permet d'apprécier qu'au bout de cette période, il y a environ 45 mm de terre apportée en amont de la diguette.

    Par contre en ce qui concerne la fascine, nous avons pu constater également un comblement des ravines dû au dépôt important de particules et de matières organiques. La figure 16 ci-dessous présente la hauteur de sédiments déposés au bout des mois de Septembre et d'Octobre.

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    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

    hauteur de terre apportée (cm)

    25

    20

    15

    10

    0

    5

    Septembre Octobre Cumul

    Point des piquets

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 60

    Figure 16: Mesure de la hauteur de sédiments apportés en amont de la fascine
    Source : travaux de terrain, 2020

    L'analyse de la figure 16, montre également que l'excédent en terre d'apport se remarque dans le mois de Septembre. Nous remarquons aussi, qu'au bout de la période de mesure, il y a environ 22 cm de hauteur de sédiments déposés, ce qui a favorisé le comblement des ravines traitées.

    3.5 Diagnostic des mesures antiérosives réalisées

    Les travaux menés, les résultats et observations sur les différents ouvrages nous ont permis d'identifier leurs avantages et inconvénients.

    3.5.1 Diagnostic de la diguette consolidée et végétalisée

    Les données collectées et les observations faites lors des travaux nous ont permises de recenser les facteurs internes (forces et faiblesses) et des facteurs externes (opportunités et menaces). Le tableau IX résume ainsi l'analyse FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces) de la diguette.

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    Tableau IX : Analyse FFOM de la diguette

    FORCES

    FAIBLESSES

    - Augmentation de l'infiltration de l'eau dans le sol ;

    - Apport de la matière organique au sol ;

    - Augmentation de la capacité de rétention du sol ;

    - Plus ou moins économiques ;

    - Résistant ;

    - Aspect esthétique à la topographie,

    - Dépôt de sédiments ;

    - Matériaux locaux facilement disponibles ;

    - Facilement réalisable par la population ;

    - Nécessité d'un entretien régulier ;

    - Moins durable ;

    - Occupation d'espace sur le cultivable ;

    - Refuge pour des ravageurs qui y creusent des galeries;

    OPPORTUNITES

    MENACES

    - Site de formation pour les projets promouvant la gestion durable des terres.

    - Altération due aux intempéries et les feux de brousse;

    - Risque de dégradation par les producteurs lors des travaux champêtres ;

    - Risque de destruction par les animaux transhumants.

    Source : Akabassi-Togan, 2020

    De l'analyse du tableau IX, nous remarquons que la réalisation d'une telle mesure (diguette) antiérosive offre d'importants avantages dans la protection et la conservation de l'eau au sol. Ces opportunités offrent un large éventail d'intensification de l'ouvrage dans d'autres communautés. Cependant, on note quelques faiblesses et menaces qui peuvent entraver l'action de l'ouvrage.

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 61

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    3.5.2 Diagnostic de la Fascine

    Il faut également noter que la collecte des données et les observations de terrain ont permis de déterminer les facteurs internes (forces et faiblesses) et des facteurs externes (opportunités et menaces) de la fascine. Le tableau X résume ainsi l'analyse FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces) de la fascine.

    Tableau X : Analyse FFOM de la fascine

    FORCES

    FAIBLESSES

    - Correction des ravins ou rigoles ;

    - Très économique ;

    - Apport de matière organique au sol ;

    - Ecoulement uniforme de l'eau sur le sol ;

    - Pas d'entretien coûteux ;

    - Rétention de sédiments ;

    - Matériaux locaux facilement disponibles ;

    - Facilement reproductible dans les agglomérations ;

    - Moins résistante ;

    - Altération rapide des pieux ;

    OPPORTUNITES

    MENACES

    - Atelier de formation ou de sensibilisation ;

    - Disponibilité de projets d'appui à la CES/GDT au Bénin

    - Facilement dégradable par les fortes pluies ; - Régénérescence possible des pieux

    Source : Akabassi-Togan, 2020

    Au regard de l'analyse FFOM des ouvrages étudiés, nous constatons que ces derniers favorisent la conservation de l'eau dans le sol, assurent une restauration du sol en matière organique et offrent des opportunités non seulement pour les populations mais également pour d'autres projets. Néanmoins quelques faiblesses et menaces sont également à noter.

    Dans le milieu d'étude, les parcelles situées en amont des ouvrages bénéficient du dépôt de sédiments, une amélioration de la capacité d'infiltration du sol et de la stabilité structurale des sols dues aux dépôts de sédiments argileux. Par contre celles situées en aval présentent un

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 62

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    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 63

    faible risque d'érosion et les propriétés agronomiques du sol sont exemptes de dégradation. Les travaux réalisés par le Secrétariat Permanent des Organisations Non Gouvernementales (SPONG, 2012), démontre à juste titre que les diguettes occasionnent une meilleure humectation de l'impluvium amont par son effet de ralentissement de l'écoulement des eaux et permettent de provoquer à l'amont une augmentation de l'infiltration de l'eau et une sédimentation de sables, argiles et débris organiques. Il démontre également que le traitement des ravines assure la protection des terres de production contre l'arrachage et le transport d'importantes quantités de matériaux et permet de réduire la vitesse des eaux de ruissellement et d'accroitre ainsi l'infiltration des eaux qui vont alimenter la nappe.

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    CONCLUSION ET SUGGESTIONS

    L'étude menée sur les ouvrages antiérosifs dans la commune de Zagnanado avait pour objectif d'acquérir des connaissances sur la mise en place des mesures antiérosives et de mesurer leur efficacité. Les travaux réalisés au cours de cette étude ont permis de dégager quelques points importants comme les techniques de mise en place des diguettes et des fascines, les méthodes de conservation des eaux et des sols au niveau des exploitations agricoles. La méthodologie utilisée est basée sur l'entretien, le diagnostic des effets de l'érosion, l'estimation de la perte annuelle de terre dans les champs, sur l'observation participante et la mesure de la hauteur de terre apportée ou enlevée. Les résultats obtenus ont montré que :

    - Les producteurs subissent réellement les impacts négatifs du phénomène d'érosion/ruissellement sans toutefois disposer des moyens et techniques d'en faire face ;

    - La perte de terre en moyenne est de 77,20 t/ha/an sur les différents sites ;

    - Les ouvrages mis en place ont permis d'observer la sédimentation de particules en amont des ouvrages ;

    - L'apport de terre au bout de deux mois a atteint une hauteur maximale de 4,50 cm au niveau des diguettes et de 22,00 cm au niveau des fascines.

    Dans l'ensemble, il ressort que l'étude des ouvrages antiérosifs réalisés a montré des résultats satisfaisants pour leur performance dans la protection des sols. Ces derniers sont bien adaptés aux réalités de la zone d'étude et sont par ailleurs bien appréciés par les populations quant à leur rôle. Aussi de l'analyse FFOM des ouvrages, les opportunités offertes ont permis de les réaliser plus facilement et de constater l'intérêt manifeste de la population souhaitant reproduire ces ouvrages dans leurs champs. Par contre, quelques faiblesses et menaces sont également constatées et peuvent entraver la réalisation et le rôle à long terme des ouvrages.

    Aussi au terme des résultats de nos recherches, il ressort que la réalisation de la diguette a nécessité de moyens financiers un peu élevé, ce qui a suscité la réticence et l'inquiétude au niveau des populations. Par contre, la fascine est perçue comme un moyen facilement réalisable même si elle ne répond pas aux problèmes de toutes les formes d'érosion.

    Dans le but de contribuer à la promotion des techniques de conservation des eaux et des sols, nous proposons comme thème de recherche « Performance des techniques de lutte antiérosive dans les exploitations paysannes». L'objectif est de proposer la technique la

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    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page 65

    plus durable possible et à la portée des producteurs. Aussi, des sensibilisations s'avèrent importantes afin d'amener les producteurs à adopter les ouvrages mis en place.

    Donc, nos prochaines recherches doivent aborder ces aspects afin de participer à la gestion et

    à la conservation des sols pour la production agricole.

    En thème de suggestions nous proposons :

    - La sensibilisation et la formation des populations sur la réalisation des diguettes sans

    toutefois les consolider (cimenter) ;

    - Un élargissement du programme de la mise en place des ouvrages antiérosifs dans

    d'autres régions ;

    - Un accompagnement des producteurs dans la réalisation des ouvrages ;

    - Un plan de suivi et d'entretien des ouvrages afin d'assurer leur durabilité.

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    RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    ALAMOU A. E., AMOUSSA A. A. F. et AROUNA O. (2019) : Opérationnalisation de la GIRE par un système de Paiement pour Services Eco-systémiques (PSE) dans la Basse et Moyenne Vallée de l'Ouémé (Bénin), Etude Hydrologique, rapport définitif, 9-78 pages

    AZONTONDE H. A. (1991) : Propriétés physiques et hydrauliques des sols au Bénin, Soil Water Balance in the Soudano Sahelian Zone (Proceedings of the Niamey Workshop, IAHS Publ. no. 199, 10 pages.

    DOMINGO E. (1996) : Pression agricole et risques d'érosion dans le bassin versant du Lomon, affluent du Mono (département du Mono- Bénin) Université Nationale du Bénin, 181-194 pages.

    DUCHEMIN M., ROUSSEAU A., MAJDOUB R. et QUILBE R. (2004) : impacts potentiels des changements climatiques sur l'érosion hydrique des sols, 16 pages.

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    HOUNSOU B. M. (2019) : Cours de l'aménagement des bassins versants, Institut National de l'Eau, Université d'Abomey-Calavi 36-46 pages

    HOUSSOU V. (2019) : Cours de conservation des eaux et des sols, Institut National de l'Eau, Université d'Abomey-Calavi, 1-17 pages.

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    Secrétariat Permanent des Organisations non Gouvernementale (SPONG) (2012) : Fiches techniques des bonnes pratiques en matière de gestion durable des terres, d'adaptation aux changements climatiques et de conservation de la diversité biologique dans les régions du plateau central, du centre nord, du nord et du sahel, Ouagadougou

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    VOLKER P. (2012) : Fiche Technique érosion : Production végétale, AGRIDA, Lausanne et Lindau, 3 pages.

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    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

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    ANNEXES

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des

    fascines

    Annexe 1 : Données pluviométriques de 2005-2020

    Mois

    Année

    Janvier

    Février

    Mars

    Avril

    Mai

    Juin

    Juillet

    Août

    Septembre

    Octobre

    Novembre

    Décembre

    Cumul

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    H
    (mm)

    NJ

    2005

    0,0

    0

    69,0

    2

    26,0

    2

    69,0

    6

    165,5

    8

    140,6

    11

    140,6

    11

    39,0

    3

    93,4

    9

    120,0

    11

    0,0

    0

    0,0

    0

    863,1

    63

    2006

    0,0

    0

    0

    0

    53,5

    7

    63

    8

    137,7

    7

    120,5

    6

    14,6

    4

    59,5

    2

    193,5

    13

    179,8

    11

    0,0

    0

    0,0

    0

    818,6

    56

    2007

    0,0

    0

    0

    0

    0,0

    0

    71,5

    2

    113,5

    4

    98

    4

    140

    8

    136,

    9

    10

    148,8

    9

    79

    5

    18,5

    3

    0,0

    0

    806

    45

    2008

    0,0

    0

    0,0

    0

    0,0

    0

    115,5

    6

    64,0

    8

    258,0

    13

    296,4

    10

    236,

    4

    11

    162,1

    8

    118,1

    10

    0,0

    0

    0,0

    0

    1250,5

    66

    2009

    0,0

    0

    21,5

    2

    35,5

    3

    217,0

    6

    216,3

    8

    231,1

    8

    48,5

    4

    65,0

    4

    130

    8

    69,3

    4

    82,0

    4

    0,0

    0

    1116,2

    51

    2010

    0,0

    0

    21,8

    2

    82,3

    3

    192,0

    8

    260,0

    12

    46,0

    9

    107,0

    6

    76,5

    7

    326,5

    15

    186,0

    9

    35,5

    2

    0,0

    0

    1333,6

    73

    2011

    0,0

    0

    88,0

    5

    43,0

    1

    145,00

    5

    72,8

    5

    157,0

    11

    227,0

    7

    90,0

    4

    179,5

    12

    156,5

    13

    0,0

    0

    0,0

    0

    1158,8

    63

    2012

    0,0

    0

    42,0

    2

    70,0

    4

    220,0

    6

    93,5

    8

    121,5

    8

    209,0

    6

    90,0

    5

    283,0

    8

    164,0

    9

    16

    1

    0

    0

    1309,0

    57

    2013

    0,0

    0

    11,0

    1

    81,5

    6

    127,00

    7

    129,7

    5

    63,7

    4

    97,7

    6

    4 1,2

    5,

    71,2

    4

    57,5

    4

    0

    0

    0

    0

    686,5

    39

    2014

    12,2

    2

    17,8

    2, 6

    74,9

    7

    97,22

    5, 1

    203,68

    6, 7

    109,6

    6

    48,8

    3

    49,4

    4

    136,6

    8

    124,4

    7,4

    5

    32

    2

    0

    0

    906,5

    54

    2015

    9,7

    2

    37,1 1

    4

    28,0

    4

    54,29

    5

    161,4

    9

    97,4

    8

    62,4

    5

    48,0

    4

    116,6

    6

    160,29

    8

    15,29

    2

    0

    0

    790,5

    57

    2016

    0,0

    0

    9,5

    1

    128, 5

    4

    77,00

    5

    130,0

    6

    123,5

    8

    56,7

    4

    111, 0

    7

    221,0

    13

    161,0

    9

    4,33

    1

    0

    0

    1022,5

    58

    2017

    0,0

    0

    11

    1

    26,0

    2

    50,00

    2

    215,0

    7

    250,0

    7

    0,0

    0

    0,0

    0

    0,0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    552,0

    19

    2018

    0,0

    0

    25,0

    2

    3

    47,4

    3

    138,90

    6

    164,0

    9

    158,7

    8

    73,1

    5

    115, 7

    6

    247,2

    11

    109,0

    7

    14,8

    1

    0

    0

    1093,8

    59

    2019

    18,6

    2

    0,0

    0

    76,5

    5

    37,00

    2

    164,0

    6

    141,5

    7

    186,0

    8

    68,4

    5

    152,0

    10

    239,4

    15

    41,5

    3

    0

    0

    1124,8

    63

    2020

    0,0

    0

    0,0

    0

    21,0

    1

    67,0

    6

    139,5

    6

    213,0

    7

    90,0

    6

    27,0

    2

    145,2

    11

    61,7

    5

     
     
     
     

    764,4

    44

    H : Hauteur d'eau de pluie dans le mois NJ : nombre de jours de précipitation dans le mois Source : station synoptique de

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xv

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xvi

    Annexe 2 : Questionnaire d'enquête

    A- L'endroit du personnel de la structure d'accueil

    Identification :

    Commune / Arrondissement / Village : Nom et Prénom de l'enquêté : Profession : Âge :

    Nom et Prénom de l'enquêteur: .

    1- Quel est l'organigramme de l'entreprise Africa Green Corporation SA ?

    2- Quelles sont les activités au sein de l'entreprise?

    3- Quelles sont les missions de l'entreprise?

    4- Quelles sont les forces de l'entreprise?

    5- Quelles sont les faiblesses de l'entreprise?

    6- Quelles sont les opportunités qui se présentent à l'entreprise?

    7- Votre structure a-t-elle une histoire particulière ? Si oui laquelle ? B- A L'endroit des exploitants

    Identification :

    Commune / Arrondissement / Village :

    Nom et Prénom de l'enquêté :

    Profession :

    Âge :

    Nom et Prénom de l'enquêteur: .
    I- Systèmes et facteurs de production sur la parcelle

    1- Quelle est la superficie totale disponible ?

    2- Quelles cultures pratiquez-vous ?

    3- Qu'entendez-vous par érosion ?

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    4-

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xvii

    Quels sont les impacts de ce phénomène sur votre exploitation ?

    5- Depuis combien de temps êtes-vous confronté aux problèmes de l'érosion?

    6- Selon quels sont les effets de ce phénomènes ?

    7- Selon quelles sont les solutions possibles pour lutter contre le ruissellement ou l'érosion ?

    8- Quelles sont les pratiques antiérosives qu'adoptez-vous ?

    9- Avez-vous déjà bénéficié de l'appui d'un projet dans la lutte contre l'érosion ? Si oui, lequel ?

    10- Avez-vous déjà entendu parler de diguette ? Si oui, dans quelles conditions et où ?

    11- Avez-vous déjà une fois entendu parler de fascine ? Si oui, dans quelles conditions ?

    12- Accepteriez-vous que des mesures de lutte antiérosive soient réalisées sur votre parcelle ?

    13- Accepteriez-vous de prendre soins des ouvrages qui seront réalisés ?

    II- Aspect technique de réalisation des ouvrages

    1- Avez-vous déjà entendu parler de diguette ou de fascine? Si oui, où et quand ?

    2- Avez-vous suivi une formation dans la réalisation des diguettes et fascines ?

    3- Avez-vous déjà eu l'occasion d'utiliser un triangle en A ?

    4- A quel coût réaliseriez-vous le mètre linéaire de diguette ?

    5- A quel coût réaliseriez-vous une fascine ?

    III- Potentialités et contraintes de l'exploitation

    1- Quelles sont les difficultés que vous présente le phénomène d'érosion sur vos exploitations ?

    2- selon vous, quel avantage et inconvénient présenterait la réalisation des ouvrages antiérosifs sur vos terres ?

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    3-

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xviii

    A quel moment de l'année êtes-vous confrontés aux effets de l'érosion ?

    4- Quelles sont les opportunités liées aux exploitations ?

    5- Quelles conséquences la réalisation de ces ouvrages peuvent-ils avoir sur votre exploitation et sur vos productions ?

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Annexe 3 : Quelques images de terrain

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xix

    Diguette construite dans un champ Déversoir réalisé sur une diguette

     
     

    Réalisation d'une fascine dans le village de Houégbo Aga

    Aile Déversante sur une parcelle

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xx

    Annexe 4 : Fiche d'autorisation foncière (autorisant la réalisation des ouvrages)

    Réalisé par AKABASSI-TOGAN Geoffroy Page xiv

    Etude de la mise en place et de l'efficacité des mesures antiérosives dans la commune de
    Zagnanado : cas des diguettes végétalisées et des fascines






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore