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D'une montagne l'autre: faire école dans les Alpes. Comparaison franco-suisse des expériences scolaires en milieu alpin (1880-1918)


par Lucas BOUGUEREAU
EHESS - Master 2 Histoire, parcours sciences sociales 2021
  

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Bibliographie Générale

Nous présentons ici en quelques lignes les ouvrages qui nous sont apparus décisifs dans cette recherche.

Société française et société suisse XIXe-XXe siècles Généralités

ASSIMA George, « L'exception culturelle suisse ou l'émergence d'une confédération multiculturelle dans sa relation historique avec la France », Migration et Société, n°15, 2003, p. 169-174.

AGULHON Maurice, Histoire Vagabonde, t.3 : La politique en France d'hier à aujourd'hui, Paris, Gallimard, 1996.

AGULHON Maurice, La République au Village, Paris, Pion, 1970.

ALTERMATT Urs, Le Catholicisme au défi de la modernité. L'histoire sociale des catholiques suisses aux XIXe et XXe siècles, Lausanne, Editions Payot, 1994.

CHANET Jean-François, « Terroirs et pays : mort et transfiguration ? », Vingtième Siècle. Revue d'Histoire, n°69, 2001, p. 61-81.

CHARRIER Landry, « La neutralité suisse à l'épreuve de la Première Guerre mondiale. L'Internationale Rundschau, une entreprise de médiation internationale », Histoire@Politique, n°13, 2011/1, p. 146-160.

DUBY George, WALLON Armand (dir), Histoire de la France rurale, t.3. De 1789 à 1914, Paris, Le Seuil, 1976.

FARGE Arlette, La vie fragile : violence, pouvoirs et solidarités à Paris au XVIIIe, Paris, Hachette, 1986.

FAVEZ Jean-Claude (dir.), Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, 3t., Lausanne, Payot, 1981-1981.

FROIDEVAUX Didier, « Construction de la nation et pluralisme suisses : idéologie et pratiques », Swiss Political Science Review, 1997, n°3/4, p. 1-58.

HOUTE Arnaud- Dominique, Le Triomphe de la République (1871-1914), Paris, Le Seuil, 2014. LEJEUNE Dominique, La France de la Belle Époque. 1896-1914, Paris, A.Colin, 1991.

LEDUC Jean, L'enracinement de la République (1879-1918) [1991], Paris, Hachette, 2014. MARIOT Nicolas, Tous unis dans la tranchée ? Paris, Seuil, 2013.

176

THIESSE Anne-Marie, Le roman du quotidien. Lecteurs et lectures populaires à la Belle Époque, Paris, Le Chemin vert, 1984.

THIESSE Anne-Marie, « L'invention du régionalisme à la Belle Époque », Le Mouvement Social, n°160, 1992/3, p.11-32.

WEBER Eugen, Peasants into Frenchmen, the modernization of rural France, 1870-1914, Stanford University Press, 1976.

WALTER François, Une histoire de la Suisse, Neufchâtel, PUS, 2016. WINOCK Michel, La Belle Epoque, Paris, Perrin, 2002.

Identités nationales

GELLNER Ernest, Nations and nationalism, Ithaca, Cornell University Press, 1983. HOBSBAWM Eric, Nation et nationalismes depuis 1780 [1992], Paris, Gallimard, 2001.

NOIRIEL Gérard, Population, immigration et identité nationale en France. XIXe-XXe siècles, Paris, Hachette, 1993.

NORA Pierre (dir.), Les Lieux de Mémoire. T. II, La Nation, Paris, Gallimard, 1997.

THIESSE Anne-Marie, La création des identités nationales, Europe XVIIIe-XXe siècles, Paris, Le Seuil, 1999.

THIESSE Anne-Marie, « La Fabrication culturelle des nations européennes », Sciences Humaines, n°110, 2000.

Haute-Savoie et Valais

ARLETTAZ Gérald, JORIS Gérard, PAPILLOUD Jean-Henry, REY Michel, TSCHOPP Maria-Pia (dir), Société et culture du Valais contemporain, Sion, Groupe Valaisan de Sciences Humaines, 1974.

ARLETTAZ Gérald, PAPILLOUD Jean-Henry, EVEQUOZ-DAYEN Myriam, TSCHOPP Maria-Pia, (dir), Le Valais et les étrangers, XIXe-XXe siècles, Sion, Groupe Valaisan de Sciences Humaines, 1992.

ARLETTAZ Gérald, PAPILLOUD Jean-Henry, REY Michel, ROUX Elizabeth, FRASS Patrice, ANDREY Georges (dir), Histoire de la démocratie en Valais (1798-1914), Sion, Groupe Valaisan de Sciences Humaines, 1999.

(DU) BOIS Pierre, « Le mal suisse pendant la Première Guerre mondiale : Fragments d'un discours sur les relations entre alémaniques, romands et tessinois au début du vingtième siècle », Revue européenne des sciences sociales, n° 53, 1980, p. 43-66.

177

DEBARBIEUX Bernard, Chamonix-Mont-Blanc, 1860-2000, les coulisses de l'aménagement, Grenoble, Editmontagne, 2001.

DERIOZ Pierre, BACHIMON Philippe, LOIREAU Maud, « Mise en scène du paysage montagnard et valorisation sélective des patrimoines dans une vallée pyrénéenne en reconversion économique Vicdessos, Ariège », Projets de paysage, n°11, 2014.

GUICHONNET Paul, « La géographie et le tempérament politique dans les montagnes de la Haute-Savoie », Revue de Géographie alpine, n°22, 1943, p. 39-85.

GUICHONNET Paul, « Politique et émigration savoyarde à l'époque des nationalités (18481860) », Hommes et Migrations, n°1166, 1993, p. 18-22.

JULLIARD Jean-Yves, L'instruction primaire en Savoie du Nord de 1848 à 1875, Mémoire de maîtrise, Université Lyon III, 1981.

MIEGE Jean, « La vie touristique en Savoie », Revue de Géographie Alpine, n°21, 1933, p. 749817.

RAYMOND Justinien, La Haute-Savoie sous la IIIe République : histoire économique, sociale et politique (1875-1940), Lille, Atelier National de Reproduction des Thèses, 1983.

TURPIN Frédéric, VARASCHIN Denis, Haute-Savoie. 1914-1918. Archives et Histoire, centenaire de la Première Guerre mondiale, ADHS, 2014.

TURPIN Frédéric (dir), Les Pays de Savoie entrent en Grande Guerre, Chambéry, Université Savoie Mont Blanc, 2014.

WALLE Marianne, « Les prisonniers de guerre français internés en Suisse », Guerres mondiales et conflits contemporains, n°253, 2014, p. 57-72.

Histoire de l'éducation En France

AGULHON Maurice, Marianne au pouvoir. L'Imagerie et la symbolique républicaines de 1880 à 1914, Paris, Flammarion, 1989.

AMALVI Christian, De l'art de la manière d'accommoder les héros de l'histoire de France: essais de mythologie nationale, Paris, Albin Michel, 1988.

CABANEL Patrick, La République du certificat d'études: histoire et anthropologie d'un examen, XIXe-XXe siècle, Paris, Belin, 2002.

CHANET Jean-François, « Pour la Patrie, par l'École ou par l'Épée ? L'école face au tournant nationaliste », Mil neuf cents. Revue d'histoire intellectuelle, n°19, 2001, p. 127-144.

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CHANET Jean-François, L'école républicaine et les petites patries, Paris, Aubier, 1996.

Comment parler d'histoire de l'éducation française sans avoir recours à l'oeuvre de Jean-François Chanet ? Par une recherche archivistique d'une extrême rigueur dans la quasi-totalité des archives départementales, l'auteur dresse un tableau de la scolarisation républicaine allant à l'encontre des critiques classiquement adressées à l'institution. Le contexte de résurgence des régionalismes à partir des années 1970 avait remis au goût du jour l'accusation de « génocide culturel » opéré par l'école Ferry contre la diversité culturelle des terroirs de France. Chanet montre au contraire que les décisions ne sont pas toutes prises par en haut, il réhabilite le rôle des communes, dont la marge de manoeuvre était plus large qu'on avait jusqu'alors pu le penser. Plus encore, il montre que la pédagogie des « petites patries » (partir du concret vers l'abstrait) offrait une possibilité d'existence aux cultures locales au sein même de l'école. L'instituteur n'est pas « un agent de la ville », il est un enfant du pays où il enseigne et au fur et à mesure des décennies, il est de plus en plus encouragé à s'intéresser au folklore local et entraîne les élèves dans son sillon. L'intérêt principal de l'ouvrage est de montrer que l'école est plurielle, les échelles d'identification qu'elle promeut également, il n'y a pas de contradiction ontologique entre la volonté d'enseigner une culture nationale et celle de s'adapter à la diversité des réalités locales. Bien qu'il faille reconnaître des tensions et des ambiguïtés dans les discours et textes normatifs. L'auteur va plus loin en prenant le parti d'affirmer qu'on ne peut pas calquer le contenu des textes sur les pratiques scolaires : le monde social est complexe et ne peut pas se réduire à une déduction logique de l'un par rapport à l'autre.

Cette réflexion a été primordiale dans notre étude. Une partie du premier chapitre consacré au contournement des normes scolaires par les populations alpines est redevable à Chanet. Dans le droit fil de ses travaux, nous avons montré le rôle que les communes prennent dans la scolarisation républicaine : la décision de Chamonix de construire 8 nouvelles écoles de hameaux est prise par le conseil communal. Bien sûr, l'institution encourage les communes - notamment par des subventions - mais celles-ci disposent d'un pouvoir de négociation non négligeable, selon les priorités, elles peuvent choisir de s'investir massivement dans l'amélioration de l'offre scolaire - au-delà même de ce qui est attendu d'elles - ou s'en tenir au minimum qui leur est imposé. D'autre part, nous avons largement mobilisé son travail lorsqu'il s'est agi de montrer une certaine connivence entre le discours sur le local déployé par l'institution scolaire et le discours porté sur la nature par les villégiateurs. En effet, l'auteur montre bien que pendant leur formation et plus tard dans leurs pratiques, les instituteurs sont portés à avoir sur les choses « un regard d'apprenti folkloriste épris de pittoresque », une « disposition de voyageur dont la curiosité est toujours en éveil » (p. 199). Sur ce dernier point, nous sommes également largement redevables aux travaux d'Anne-Marie Thiesse, Ils apprenaient la France : L'exaltation des régions dans le discours patriotique, Paris, Éditions De la Maison de l'Homme, 1997.

(DE) COCK Laurence, PICARD Emmanuelle, La fabrique scolaire de l'histoire, illusions et désillusions du roman national, Marseille, Agone, 2009.

CRUBELLIER Maurice, L'école républicaine 1870-1940. Esquisse d'une histoire culturelle, Paris, Éditions Christian, 1993.

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FURET François, OZOUF Jacques, Lire et écrire : L'alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry, Paris, Ed. Minuit, 1977.

LUC Jean-Noël, La Statistique de l'enseignement primaire aux XIXe et XXe siècles, politique et mode d'emploi, Paris, INRP-Economica, 1985.

MAINGUENEAU Dominique, Les livres d'école de la République (1870- 1914), Paris, Le Sycomore, 1979.

MAYEUR Françoise, Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France (tome III, De la Révolution à l'École républicaine, 1789-1930), Paris, Perrin, 2004.

OGNIER Pierre, Une école sans dieu ? L'invention d'une morale laïque sous la IIIe République 1880-1895, Toulouse, Le Mirail, 2008.

OZOUF Mona, L'École, l'Église et la République 1871-1914, Paris, Ed. Cana/Jean Offredo, 1982 [1963].

OZOUF Jacques et Mona, « Le thème du patriotisme dans les manuels scolaires », Le Mouvement social, n°49, 1964, p. 5-31.

PROST Antoine, Histoire de l'enseignement en France, 1800-1967, Paris, Armand Colin, 1968.

THABAULT Roger, L'ascension d'un peuple. Mon village. Ses hommes, ses routes, son école, Paris, Presses de Science Po, 1982 [1938].

THIVEND Marianne, L'école républicaine en ville : Lyon, 1870-1914, Paris, Belin, 2006.

Il peut être surprenant de prime abord de trouver cet ouvrage au sein de cette brève liste : son sujet est l'école en ville, bien éloigné donc de l'école de montagne, mais c'est justement tout l'intérêt qu'a composé sa lecture. Marianne Thivend est la seule historienne de l'éducation - à notre connaissance - à avoir mis au centre de son travail l'étude de l'école dans son espace. En revendiquant une approche « par en bas » de la scolarisation républicaine, elle met à jour les stratégies scolaires des pouvoirs centraux, communaux et celles des acteurs locaux de l'institution scolaire. La taille des écoles lyonnaises qui structurent l'aménagement urbain, leur niveau supposé qui influe des choix des familles - déménagement pour suivre un enseignant, pour être plus proches des meilleurs établissements - ainsi que les trajectoires de carrière des enseignants - souvent en banlieue puis de plus en plus proche des centres - informent sur les inégalités spatiales en termes de scolarisation au sein même de la ville. Ce contraste énorme avec les écoles de notre étude permet de faire un contre-point en montrant que les expériences scolaires des élèves dépendent largement de leur lieu de vie. En effet les écoles de hameaux s'imposent par leur proximité, leur faible attractivité pousse les pouvoirs communaux à placer à leur tête des instituteurs débutants, ces postes sont d'ailleurs vécus par les enseignants comme une « punition » ou un passage obligé en début de carrière : il s'agit de terminer sa carrière en plaine si faire se peut - à l'instar des instituteurs citadins qui commencent leur carrière en banlieue. Donc, au-delà même des différences entre maillage scolaire urbain et maillage scolaire rural, la lecture de cet ouvrage nous a permis d'insister sur les choix, stratégies et représentations de l'école que ses acteurs pouvent déployer : renforçant ici encore l'idée de frontières plurielles. Disons-le à nouveau, la notion d'inégalité spatiale introduit la possibilité de relativiser l'idée d'homogénéité de la scolarisation

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républicaine : les postes ne se valent pas, les écoles non plus, d'aucune n'offrent des possibilités similaires pour les acteurs scolaires.

THIESSE Anne-Marie, Ils apprenaient la France : L'exaltation des régions dans le discours patriotique, Paris, Éditons De la Maison de l'Homme, 1997.

YOUENN Michel, « Des petites patries au « patrimoines culturels » : un siècle de discours scolaire sur les identités régionales (1880-1980) », Carrefours de l'Éducation, n°38, 2014, p. 15-31.

En Suisse

CZAKA Véronique, Histoire sociale et genrée de l'éducation physique en suisse romande (milieu XIXe-début du XXe siècle), Neufchâtel, PUS, 2021.

FARQUET Maxence, L'École valaisanne de 1830 à 1910 : histoire et organisation, Sion, Fiona et Pellet, 1949.

HAMELINE Daniel, L'éducation dans le miroir du temps, Lausanne, LEP, 2002.

HEIMBERG Charles, « Les allers-retours de la mémoire Suisse », Revue française de Pédagogie, n°165, 2008, p. 55-63.

HOFSTETTER Rita, MAGNIN Charles, CRIBLEZ Lucien, JENZER Carlo (dir.), Une école pour la démocratie. Naissance et développement de l'école primaire en Suisse au XIXe siècle, Berne, P. Lang, 1999.

HOFSTETTER Rita « La suisse et l'enseignement aux XIXe-XXe siècles. Le prototype d'une «fédération d'enseignants» ? », Histoire de l'éducation, n°134, 2012, p. 59-80.

GUNTERN Josef, L'école valaisanne au XXe siècle : de l'école de six mois aux hautes écoles spécialisées et universitaires, Sion, Vallesia, Archives de l'État du Valais, 2006.

PERISSET-BAGNOUD Danièle, Vocation : régent, institutrice : jeux et enjeux autour des Écoles normales du Valais romand, (1846-1994), Thèse de doctorat en Sciences de l'Éducation, sous la direction de PERRENOUD Philippe, Université de Genève, 2000.

Les instituteurs

BARUCH Marc-Olivier, DUCLERT Vincent, Les Serviteurs de l'État, Paris, La Découverte, 2000.

CASPARD Pierre, CASPARD-KARYDIS Pénélope, La Presse d'éducation et d'enseignement, 18ème siècle- 1940, 4 vol. 1981-1991, Paris, CNRS.

CHANET Jean-François, « Maîtres d'école et régionalisme en France sous la IIIe République », Ethnologie française, n°18, 1988, p. 244-256.

181

CONDETTE Jean-François, ROUET Gilles Rouet (dir.), Un siècle de formation des maîtres en Champagne-Ardenne, Écoles normales, normaliens, normaliennes, et écoles primaires de 1880 à 1980, Reims, CRDP de Champagne-Ardenne, 2008.

CONDETTE Jean-François (dir.), Éducation, religion, laïcité (XVIe-XXe s.). Continuités, tensions et ruptures dans la formation des élèves et des enseignants, Lille, CEGES, 2010.

DELSAUT Yvette, La Place du maître : Une chronique des écoles normales d'instituteurs, Paris, l'Harmattan, 1992.

GIRAULT Jacques, Instituteurs, professeurs, une culture syndicale dans la société française (fin XIXe-XXe siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, 1996.

LAPREVOTE Gilles, Splendeurs et Misère de la formation des maîtres. Les écoles normales primaires en France, 1879-1979, Lyon, PUL, 1984.

LEJEUNE Philippe, « Les instituteurs du XIXe siècle racontent leur vie », Histoire de l'éducation, n°25, 1985, p. 53-82.

LUSSI-BORER Valérie, Histoire des formations à l'enseignement en Suisse romande, Berne, Peter Lang, 2017.

MUEL-DREYFUS Francine, « les instituteurs, les paysans et l'ordre républicain », Actes de la recherche en sciences sociales, n°17-18, 1977, p. 37-61.

MUEL-DREYFUS Francine, Le métier d'éducateur, Paris, Les Éditions de Minuit 1983. OZOUF Jacques, Nous les maîtres d'école, Paris, Julliard, 1967.

OZOUF Jacques et Mona, La République des instituteurs, Paris, Seuil, 1992.

PERISSET-BAGNOUD Danièle, « Formations à l'enseignement à l'école primaire et plans d'études : Une relation sociale étroite. Le cas du Valais », Revue des Hep, n°13, 2011, p. 225235.

L'école et la guerre

AUDOIN-ROUZEAU Stéphane, La guerre des enfants, 1914-1918, Paris, Armand Colin, 1992.

Cet ouvrage proposant d'étudier la place des enfants dans les sociétés en guerre, nous a été particulièrement utile pour la dernière partie de ce mémoire. Le processus d'héroïsation et de mise à contribution de l'enfance pendant le Premier conflit mondial fait résonance avec les archives que nous avons consultées. En effet, les enfants, dans le cadre scolaire - mais pas que - sont sans cesse mis à contribution pour participer à l'effort de guerre : que ce soit au niveau des nombreuses collectes scolaires, de la confection d'objet pour les enfants au front, ou encore dans les cours d'agriculture censés pallier la crise agricole sévissant. Toutes les observations de Stéphane Audoin-Rouzeau croisées avec nos propres sources nous ont permis de parler d'école transfigurée dans ses pratiques. L'idée

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d'une pédagogie de guerre « par le bas » dans les deux premières années du conflit - également présente chez Emmanuel Saint-Fuscien - nous a poussé à insister sur le paradoxe apparent de la nationalisation guerrière des contenus de guerre au moment où l'institution - nationale donc - est le plus absente. Nous avons ainsi pu parler d'imbrication d'échelles, dans le sens ou toutes les initiatives locales qui répondaient pour partie à des intérêts locaux avant-guerre - notamment autour des sociétés savantes - ne prennent plus de sens que dans le soutien de la nation en armes. Enfin, la conclusion de l'auteur à propos de la relative indifférence de l'enfant face à la guerre a été une clef de lecture très riche pour penser le quotidien des enfants de l'arrière - dans ce cas précis, des enfants des Alpes, relativement à l'abri du conflit. Ceci nous a permis de réintroduire des différences dans l'expérience vécue des élèves hauts-savoyards par rapport à ceux de l'avant, permettant par-là d'insister à nouveau sur les questions de frontières : autant entre États qu'au sein même de ceux-ci.

BURGENER Louis « Les cadets en Suisse », Revue Militaire Suisse, n°131, 1986, p. 574-581. CHANET Jean François, « La férule et le galon. Réflexion sur l'autorité du premier degré en France de 1830 à la guerre de 1914-1918 », dans Le Mouvement Social, n° 224, 2008, p. 105-

122.

CONDETTE Jean-François (dir), Les écoles dans la guerre, Lille, Septentrion, 2014.

DEHAY Valérie, L'école primaire publique en France pendant la guerre de 1914-1918, Thèse de doctorat en histoire, sous la direction de AUDOIN-ROUZEAU Stéphane, Université de Picardie, 2000.

PIGNOT Manon, « Les enfants », dans Stéphane AUDOIN-ROUZEAU, Jean-Jacques BECKER (dir), Encyclopédie de la Grande Guerre, Paris, Bayard, 2004.

PIGNOT, Manon Allons enfants de la patrie. Génération Grande Guerre, Paris, Le Seuil, 2012.

En étudiant l'enfance lors de la Première Guerre mondiale, l'historienne Manon Pignot propose une étude originale qui remet le point de vue des enfants au centre de l'étude et non pas celui que les adultes ont de l'enfance. Pour des raisons de sources, il n'a pas été possible d'adopter une démarche similaire dans ce mémoire - peut-être d'ailleurs que l'enfance est paradoxalement la grande oubliée de l'histoire de l'éducation ! Néanmoins, les réflexions de Pignot se sont avérées particulièrement utiles pour amener une approche spatialiste à l'événement guerrier. Même problème - mais peut être plus accentué - que le champ de l'éducation, l'historiographie de la guerre ne met que très peu la dimension spatiale des expériences vécues par les acteurs historiques en avant. Effectivement, et comme nous l'avons-nous même modestement constaté, lorsque les nations belligérantes entrent en guerre, tout l'appareil social se tourne vers la patrie, qui devient, à l'école comme ailleurs, le cadre spatial omnipotent. Ce fait est largement repérable dans les archives, d'autant plus que leur raréfaction en période de guerre accentue le phénomène. Dans un souci affiché d'analyser les expériences sensibles quotidiennes, micro-localisées des enfants, l'historienne conclut à un différentiel très large entre les enfants du front et ceux de l'arrière. Elle montre la lassitude et la sensation de distance vis-à-vis de l'événement qui prennent place chez les enfants habitants l'arrière. Sans avoir eu l'occasion de prolonger ces réflexions, nous avons toutefois largement réutilisé

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cette idée pour à nouveau introduire des frontières dans les expériences scolaires des enfants en temps de guerre. Pignot émet l'hypothèse d'une plus grande proximité entre des enfants du front français et allemands vis-à-vis de leurs compatriotes respectifs. En inversant la proposition, nous nous sommes demandé si les expériences de guerre des enfants haut-savoyards - territoire assez préservé de la confrontation avec l'appareil guerrier - et celles des voisins alpins valaisans, n'était pas plus proches que celles des hauts-savoyards avec leurs compatriotes de l'avant. Cette allégation, bien que prospective, permet de réintroduire une distinction assez nette dans l'expérience vécue à l'école, contre leur uniformisation dans l'effort de guerre que l'on retrouve également dans les archives.

SAINT-FUSCIEN Emmanuel, Célestin Freinet. Un pédagogue en guerres, 1914-1945, Paris, Perrin, 2017.

SAINT-FUSCIEN Emmanuel, « Ce que la guerre fait à l'institution : l'école primaire en France autour du premier conflit mondial », Guerres mondiales et conflits contemporains, 2020, n°278, p. 5-22.

Perspectives comparées

ASSIMA George, La France et la Suisse. Une histoire en partage, deux patries en héritage, Paris, L'Harmattan, 2012.

CABANEL Patrick (dir.), Le tour de la nation par des enfants. Romans scolaires et espaces nationaux, Paris, Belin, 2007.

CASPARD Pierre, Guide international de la recherche en éducation, Paris, INRP, 1990.

CHANET Jean-François, « Instruction publique, éducation nationale et liberté d'enseignement en Europe occidentale au XIXe siècle », Paedagogica historica, n°1-2, 2005, p. 9-29.

COMPERE Marie Madeleine, L'histoire de l'éducation en Europe : Essai comparatif sur la façon dont elle s'écrit, Paris-Berne, INRP, 1995.

COMPERE Marie-Madeleine, SAVOIE Philippe, « L'histoire de l'école et de ce que l'on y apprend », Revue française de pédagogie, n°152, 2005, p. 107-146.

FALAIZE Benoît, HEIMBERG Charles, LOUBES Olivier (dir.), L'école et la Nation, Lyon, ENS, 2013.

FONTAINE Alexandre, Transferts culturels et déclinaisons de la pédagogie européenne : le cas franco-romand au travers de l'itinéraire d'Alexandre Daguet (1816-1894), Thèse de langues, littérature et études germaniques, sous la direction de ESPAGNE Michel et REINHARDT Volker, Université Paris 8-Université de Fribourg, 2013.

GROUX Dominique (dir), Dictionnaire d'éducation comparée, Paris, l'Harmattan, 2002. MATASCI Damiano, L'école républicaine et l'étranger, Paris, ENS, 2015.

184

Publié à partir de sa thèse, l'ouvrage de Damiano Matasci a beaucoup compté pour construire notre réflexion, notamment par son objectif affiché de proposer une histoire connectée de la scolarisation européenne qui dépasse le cadre des nations. L'auteur adopte une démarche de comparaison « par le haut » afin de montrer que les histoires scolaires qui se pensent souvent par pays sont en réalité imbriquées dans une multitude d'échanges en termes de pratiques pédagogiques et de lois scolaires. Il analyse ainsi les emprunts et les imitations qui sont monnaie courante à partir de la fin du XIXe siècle au sein des nations européennes pour construire leurs systèmes scolaires, allant jusqu'à parler d'une « internationalisation » des savoirs scolaires, particulièrement après la Première Guerre mondiale. Il analyse ainsi les voyages d'étude, les missions pédagogiques, les congrès internationaux ou encore les expositions universelles comme autant d'événements qui participent à des échanges globaux à propos de la scolarisation populaire. La démarche adoptée par Matasci nous a été d'une grande utilité lorsqu'il s'est agi de montrer que malgré la relative fermeture physique des frontières nationales, les savoirs scolaires circulaient au-delà, au travers de frontières et d'espaces moins saisissables mais bien réels. Ainsi, les élèves-maîtres de Haute-Savoie étaient régulièrement emmenés à Genève, la revue pédagogique valaisanne empruntait énormément aux revues française et les efforts de coopération du canton - présenté comme quasi-totalement isolé par l'historiographie - se tournaient vers les cantons romands ou même vers la France : permettant ainsi à notre analyse d'identifier un référentiel culturel commun entre les deux territoires de l'étude. Ces observations ont permis de dynamiser et d'étendre l'analyse en allant chercher au-delà de l'opacité des frontières, les éléments communs aux systèmes scolaires suisses et français.

OGNIER Pierre, L'école républicaine française et ses miroirs. L'idéologie scolaire française et sa vision de l'école en Suisse et en Belgique à travers La revue pédagogique, 1878-1900, Berne, 1988.

Au plus proche des acteurs

BERTRAND Romain, CALAFAT Romain, « La microhistoire globale : affaire(s) à suivre », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 73e année, n°1, 2018, p. 1 -18.

CERUTTI Simona, « Histoire pragmatique, ou la rencontre entre histoire sociale et histoire culturelle », Tracés. Revue de Sciences humaines, n°15, 2008, p. 147-168, p. 161.

CORBIN Alain, Les cloches de la terre. Paysage sonore et culture sensible dans les campagnes au XIXe siècle, Paris, Albin Michel, 1994.

CORBIN Alain, Le Monde retrouvé de Louis-François Pinagot : sur les traces d'un inconnu (1798-1976), Paris, Flammarion, 1998.

GINZBURG Carlo, Le fromage et les vers. L'univers d'un meunier du XVIe siècle, Paris, Flammarion, 1980 [1976].

GINZBURG Carlo, PONI Carlo, « La micro-histoire », Le Débat, n°17, 1981, p. 133-136.

185

LÜDTKE Alf, « La domination au quotidien. « Sens de soi » et individualité des travailleurs en Allemagne avant et après 1933 », Politix, n°13, 1991, p. 68-78.

LÜDTKE Alf, Histoire du quotidien, Paris, Éditions de la Maison de l'Homme, 1994.

REMY Jean, VOYE Lilian, SERVAIS Émile, Produire ou reproduire ? Une sociologie de la vie quotidienne, Bruxelles, Éditions Vie Ouvrière, 1978.

REVEL Jacques (dir.), Jeux d'échelle : la micro-analyse à l'expérience, Paris, EHESS, 1996. THOMPSON Edward Palmer, The making of the english working class, London, Gollancz, 1963.

THOMPSON Edward Palmer, « History from Below », Times Literary Supplement, n° 33, 1966, p. 279-280.

Autour de l'espace et de l'environnement

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Cet ouvrage des géographes Bernard Debarbieux et Gilles Rudaz a été une véritable pierre d'angle dans la construction de notre objet de recherche. En effet, nous éprouvions jusqu'alors un sentiment de gêne dans la manière d'appréhender la montagne alpine : Comment considérer ce qui ressemblait à des déterminations du milieu physique sur les pratiques des acteurs historiques sans pour autant tomber dans un naturalisme suranné ? Les deux auteurs y répondent en privilégiant une perspective constructiviste de la montagne. Dès lors, la montagne n'est plus un objet en soi, elle se construit par l'interaction des sociétés avec leur environnement et les représentations qu'elles s'en font. En reprenant à l'histoire urbaine ses concepts (Roncayolo et Topalov), Debarbieux et Rudaz proposent de considérer la montagne comme une catégorie géographique de l'action collective et des politiques

186

publiques. Depuis lors, quelques lectures en anthropologie de la nature ont affiné nos analyses, mais cet ouvrage nous a permis de considérer la montagne comme un cadre spatial dynamique, dans une historiographie qui privilégie largement l'analyse de l'espace urbain et quasiment jamais celles des espaces ruraux. Les deux auteurs montrent donc que la montagne n'est pas un objet naturel mais qu'on lui a apposé une lecture naturaliste dominante depuis le XVIIIe siècle. C'est ainsi que stéréotypes tenaces ont été affiliés aux Alpes et utilisés par les savants pour édifier une typologie des montagnes largement ethnocentrée. Si simple que soit ce constat, il nous a poussé à garder en tête la distinction stricte entre la manière d'étudier l'objet montagne et les représentations que s'en font les acteurs de l'école au tournant des XIXe et XXe siècles. Il nous a aussi été d'une grande utilité dans les chapitres qui traitent des représentations du milieu alpin par les institutions scolaires suisses et françaises - parents, instituteurs - ainsi que pour analyser le regard que portent les villégiateurs sur les Alpes. Enfin, cet ouvrage nous a donné quelques clefs pour analyser la porosité des frontières dans les représentations collectives que les acteurs se font de la montagne : le modèle du berger suisse déborde les crêtes alpines et prend ensuite corps en France.

En règle générale, nous avons largement sollicité les travaux de Bernard Debarbieux, toujours très fins et pertinents, particulièrement pour le sujet de notre mémoire.

BERQUE Augustin, La mésologie, pourquoi et pour quoi faire ? Nanterre, Presses Universitaires de Paris-Nanterre, 2014.

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CHARTIER Denis, RODARY Estienne, Manifeste pour une géographie environnementale, Paris, Sciences Po, 2016.

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187

GUICHONNET Paul, RAFFESTIN Claude, Géographie des frontières, Paris, PUF, 1974.

Certes, cet ouvrage est daté. Cependant, les réflexions des deux géographes gardent une actualité surprenante. Surtout, elles nous ont permis de réfléchir à l'objet de frontière, qui nous semblait jusqu'alors difficile à appréhender. Leur travail a pour mérite d'ouvrir la notion de frontière à des acceptations dépassant sa seule réalité matérielle. Acceptant que la frontière est un phénomène social au sens large, les auteurs amènent l'idée qu'elle n'est jamais totalement ouverte ni totalement fermée, car elle se pense à plusieurs échelles. Cette idée a été fructueuse pour notre travail, lorsqu'il s'agissait de montrer que les territoires de l'étude étaient très proches mais pourtant assez étanches l'un par rapport à l'autre ; jouer sur le registre de frontières immatérielles nous a aidé à affiner la réflexion. Car en effet, même si les frontières étatiques sont peu traversées, les idées et les savoirs pédagogiques continuent de circuler. À l'inverse, en montrant que les décalages de deux systèmes juxtaposés le long d'une ligne, même imaginaire, induisent des décalages dans le paysage, les deux auteurs réaffirment la puissance de sémiotisation de l'espace qu'ont les États-nations. Ici encore, cette idée a infusé dans notre propre travail de manière à comprendre les différences dans l'appréhension de l'environnement alpin au sein deux territoires ainsi que les moyens mis en place pour son aménagement. D'autant plus que Paul Guichonnet est un spécialiste de la Savoie. Son chapitre sur la frontière franco-genevoise durant « La Belle Époque » rend bien compte de sa quasi-inexistence tant les échanges sont importants - c'est le cas de la zone franche. Cela a pour effet de créer des espaces d'identification, de vivre-ensemble, capables - dans une certaine mesure - de transgresser les frontières nationales - ses statistiques intéressantes sur la baisse des importations durant la guerre ont montré que le territoire de référence reste bien ici le territoire national. Ainsi, l'analyse très complète de la frontière comme espace de jonction, de disjonction, comme réalité plurielle a fortement influencé notre manière d'appréhender l'objet.

INGOLD Tim, « Culture, nature et environnement », Tracés. Revue de Sciences humaines, n°22, 2012, p. 169-187.

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WALTER François, Les figures paysagères de la nation territoires et paysages en Europe (16-20e siècle), Paris, EHESS, 2004.

Historien suisse, François Walter choisit très souvent, dans cet ouvrage, des exemples issus des figures paysagères helvétiques. C'est particulièrement cet aspect qui a compté pour notre travail. Grâce à cette lecture, nous avons appréhendé la force du paysage montagnard dans l'identité nationale suisse. Étant donné que nous comparons deux territoires alpins, cette différence dans la manière d'appréhender les Alpes - côté français, espace aux marges de la nation et côté suisse, élément central de l'hélvéticité - est d'une grande utilité lorsqu'il s'est agi de comparer la place des Alpes dans les romans nationaux - et donc au sein des écoles. Ainsi, la montagne, espace de disjonction en France devient espace de communion en Suisse, ce qui n'est pas sans incidence sur les manières de se représenter les Alpes et ses habitants. Walter montre par ailleurs très bien de quelle manière est forgée - principalement par les naturalistes du XVIIIe siècle - les ethnotypes propres aux montagnards. Cela les distingue pleinement des gens de la plaine, plus encore, de deux de la ville : stéréotypes qui infusent encore grandement dans l'école valaisanne un siècle plus tard. Au-delà même de la figure du montagnard en Suisse, cet ouvrage constitue une base théorique importante du mémoire. La notion de territorialité entendue comme pratique de l'identité spatiale permet de se défaire de concepts un peu trop lourds et difficiles à manier comme celui de paysage. En empruntant à Augustin Berque et même à une partie de l'anthropologie de la nature, l'auteur donne une définition dynamique et phénoménologique de la territorialité récusant l'opposition classique paysage/société ou plutôt nature/culture. Partant du vécu des acteurs, en privilégiant l'étude de leurs mots pour dire leur relation au territoire, Walter entend montrer que le rapport au monde est un perpétuel processus de négociations, que la dimension territoriale entre en ligne de compte dans les représentations et les pratiques socio-culturelles.

WALTER François, « La montagne alpine : un dispositif esthétique et idéologique à l'échelle de l'Europe », Revue d'histoire moderne et contemporaine, n° 52, 2005, p. 64-87.

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191

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS 3

Introduction générale 7

PREMIÈRE PARTIE. Le lieu scolaire : matérialité, pratiques et représentations 19

CHAPITRE 1. L'aménagement des lieux 21

A] Rôle de l'État, Rôle de la commune 21

B] Une multitude d'école aux faibles effectifs 25

C] La fonction spatiale du lieu 27

CHAPITRE 2. Quand l'école se heurte au climat 31

A] L'isolement hivernal 31

B] Des bâtiments inadaptés 35

C] Lutter contre le froid 38

CHAPITRE 3. Pratiquer l'école dans les Alpes suisses et françaises 43

A] Des écoles valaisannes à temporalité variable 44

B] De la mixité scolaire 47

C] La gymnastique, une oubliée de l'école montagnarde ? 51

D] De vieux élèves 52

DEUXIÈME PARTIE. Jeux de frontières et trajectoires de vies. 57

CHAPITRE 4. Pour vivre heureux, vivons cachés 59

A] Haute-Savoie, Valais : contigus et pourtant fermés 59

B] Genève, frontière poreuse 62

C] Le Valais, aux prises entre isolement et collaboration 65

CHAPITRE 5. Frontières de l'enseignement. 69

A] La place des Alpes dans les romans nationaux français et suisses 69

B] Une meilleure moralité, un meilleur niveau scolaire ? 71

C] L'église, pierre d'angle de l'enseignement valaisan 75

D]

192

Des échanges « par en haut » 79

CHAPITRE 6. Le tourisme, sauveur des petites patries ? 85

A] Les petites patries et le tourisme 87

B] Un enseignement international 93

C] Nouveaux horizons d'emplois, Guides ou hôteliers 97

CHAPITRE 7. Le maître, la maîtresse et l'enfant. 103

A] Instituteurs haut-savoyards, instituteurs valaisans 103

B] Enseigner dans les Alpes 108

C] Quitter la montagne pour poursuivre ses études ? 112

D] Enfants étrangers, entre rejet et acceptation 115

TROISIÈME PARTIE. Les Alpes protègent-elles de la guerre ? 119

CHAPITRE 8. Des systèmes scolaires ébranlés. 121

A] L'appel et la mobilisation des corps enseignants 121

B] Faire fonctionner l'école en temps de guerre 125

C] L'école subit les conséquences de la guerre 128

CHAPITRE 9. L'école transfigurée 133

A] L'école, usine du front, terreau nourricier de la nation 133

B] L'école solidaire 138

C] L'école nationale et patriotique 142

CHAPITRE 10. Les territoires alpins dans la guerre 149

A] La Haute-Savoie, un territoire éloigné du front 149

B] La fermeture des frontières 154

C] Nouvelles frontières ? 157

CONCLUSION : L'école des Alpes, quel bilan ? 161

Annexes 165

Etat des sources 169

Bibliographie Générale 175

193

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon