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Test de diagnostic rapide du paludisme, prise en charge des patients et résultats. cas du centre de santé de référence Tegra de Kilobelobe.


par Jean Pierre KAPYA KASENGE
Université de Lubumbashi  - Santé publique  2021
  

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Partie pratique

Chapitre deuxième : DESCRIPTION DU CADRE DE RECHERCHE

II.1. Cadre de recherche

II.2. Situation géographique

II.3. Délimitation

II.4. Historique du CSR Tegra ONGD

II.5. Organisation du CSR Tegra ONGD

II.6. Organigramme

Chapitre troisième : METHODE DU TRAVAIL

II.1. Population ou échantillon : taille, critères d'inclusion et d'exclusion

II.2. Type d'étude

II.3. Technique de collecte des données

II.4. Variables utilisées

II.5. Procédés d'analyse des données

II.6. Considérations éthiques

Chapitre quatrième : RESULTATS ET DISCUSSION CONCLUSION ET SUGESSIONS

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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INTRODUCTION

1. Etat de la question

Le paludisme est une maladie parasitaire causée par un protozoaire du genre plasmodium transmis par l'homme par piqûres des moustiques femelles infectés du genre anophèles ; il constitue la maladie parasitaire la plus importante des êtres humains. Cette maladie à potentiellement mortelle est due à plusieurs espèces des parasites appartenant au genre plasmodium (plasmodium falciparum, plasmodium vivax ; plasmodium ovale et le plasmodium malariae). Parmi ces quatre genres des plasmodiums ; le plasmodium falciparum reste le plus dangereux, causant le paludisme. Car il entraine le taux de mortalité le plus élevé ; en outre il présente 80% des toutes les infections malariques humaines et 90 % des décès (OMS, 2002)

Les manifestations cliniques du paludisme sont très diverses ; le paludisme débute par une fièvre qui peut s'accompagner par les maux de tête, les frissons, les douleurs musculaires qui apparaissent une dizaine de jours après la piqûre de moustique. (Aubry P., et col. 2010)

Au niveau mondial en 2019, on estime à 229 millions le nombre de cas de paludisme dans le monde ; le nombre estimé de décès imputable au paludisme s'élevé à 409 000 en 2019 dans 87 pays. (OMS, 2019)

Les enfants âgés de moins de cinq ans constituent le groupe le plus vulnérable touché par le paludisme ; en 2019 ils ont représenté 67 % des décès imputables au paludisme dans le monde (soit 274 000). La part de la charge mondiale de morbidité palustre supportée par la région Africaine de l'OMS est disproportionnée. En 2019, 94% de cas de paludisme et des décès imputables à cette maladie se sont produits dans cette région (OMS, 2020)

Le nombre de cas de paludisme est estimé à 288 millions en 2018 contre 251 millions en 2010 et 231 millions en 2017, la plupart des cas (213 millions ou 93%)ont été enregistrés en 2018 dans la région Afrique de l'OMS. Loin devant la région d'Asie du sud-est (3,4 %) et la région méditerranéenne orientale (2.1%). Dix-neuf pays d'Afrique subsaharienne et l'inde ont concentré quasiment 85 % du nombre total de cas de paludisme dans le monde (OMS. 2019)

En Afrique, La région Africaine de l'OMS a supporté 94% de l'ensemble de cas de paludisme et des décès dus à la maladie dans le monde en 2019. Environ 3% des cas de paludisme en 2019 ont été signalés. (OMS, 2020)

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Le paludisme existe en Afrique du nord, où l'on rencontre les espèces P. vivax et P. malariae. Il est largement répandu dans toute l'Afrique intertropicale où existent P. ovale et, pour une moindre part, P. malariae. (MOUCHET J. et col., 2000).

La région Afrique de l'OMS représente 94 % (215 M) des cas estimés dans le monde en 2019 et dans cette région, l'incidence du paludisme est passée de 363 à 225 sur la période 2000-2019. Sur la même période, le nombre de décès a diminué de 44% (680 000 en 2000, 384 000 en 2019) et la mortalité a baissé de 67%, chutant de 121 à 40. (OMS, 2020).

Le Cap-Vert n'a signalé aucun cas de paludisme autochtone pour la première fois depuis 2000. Les Comores ont signalé plus de cas en 2019 qu'en 2018, avec 1 986 cas supplémentaires en 2019. (OMS.,2020).

En République Démocratique du Congo, le paludisme demeure la première cause de morbidité et de mortalité. Le pays est le 2e contributeur en Afrique, derrière le Nigéria, en termes de cas (10 %) et de décès (11 %). Fortement prévalent, le paludisme continue à représenter plus de 40 % des causes de mortalité infantile au niveau national. En 2017, le taux de positivité a été respectivement de 73 % au Test de Dépistage Rapide (TDR) et 65 % à la goutte épaisse (GE). (PNDS, 2019-2022).

En 2018, la RDC comptabilisait le deuxième nombre le plus important de cas de paludisme et de décès de cette maladie dans le monde (12% des cas et 11% des décès) et 54,6% des cas en Afrique centrale. (OMS, 2020)

En 2018, le paludisme faisait partie des principales causes de morbidité et de mortalité en RDC, représentant 44 % de l'ensemble des consultations en ambulatoire et 22 % des décès. Environ 97 % de la population vit dans les zones où la transmission du paludisme est stable pendant 8 à 12 mois par an. (OMS, 2020).

La prise en charge du paludisme est dictée sur les recommandations de l'OMS. A l'origine, elle s'appuyait essentiellement sur un diagnostic basé avant tout sur les symptômes cliniques, notamment la fièvre même si la confirmation au laboratoire restait à souhaiter. Mais cette stratégie étale ses limites avec l'apparition des antipaludéens dans la plupart des pays où sévit le plasmodium falciparum, dont la République Démocratique du Congo. Dans ces directives 2006 et 2010, l'OMS recommande la confirmation de la parasitologie rapide de tout cas clinique avant la mise sous traitement sauf là où cela n'est pas possible (PNLP, 2010).

Le TDR est une manière simple et rapide pour les agents de santé de rechercher des parasites du paludisme dans le sang d'un patient. Il est plus précis que le diagnostic présomptif et

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Cette confirmation au laboratoire devient une exigence alors même que la difficulté à rendre disponible une microscopie de qualité. En effet, cette microscopie de qualité est relativement contraignante ; ce qui limite l'accès comme par exemple en RDC où plus de la moitié des cas déclarés ne sont pas confirmés au laboratoire et on note une forte tendance des populations à l'automédication. Par ailleurs, des études faites par Durrheim et Al (1997) ont montré que quand même les laboratoires sont correctement équipés et les techniciens bien formés les résultats des examens microscopiques diffèrent de façon significative (Durrheim et col., 1997).

Ainsi avec le développement des tests de diagnostic rapide(TDR) au début des années 2000, l'OMS recommande dans certaines circonstances, leur usage comme alternative crédible à la microscopie classique (OMS,2004 ; OMS,2006). L'OMS recommande également de diagnostiquer le paludisme au moyen d'un test de diagnostic rapide chez tous les patients dont on suppose qu'ils sont atteints de paludisme, avant d'administrer le traitement. Les TDR du paludisme peuvent améliorer considérablement la qualité de la prise en charge des infections palustres. Notamment dans les zones reculées ayant un accès limité à des services d'examens microscopiques de bonne qualité (Valérie A., et coll. 2011).

Le TDR est d'exécution et d'interprétation faciles ; il fournit des résultats rapidement. Il nécessite une formation limitée et permet la pose d'un diagnostic de paludisme au niveau communautaire (Sylvie Z., et col. 2013). Un investissement accru dans la recherche et l'innovation a conduit au développement de nouveaux outils, qui restent les principales interventions aujourd'hui, notamment les moustiquaires imprégnées d'insecticide (MII), les tests de diagnostic rapide (TDR) et les thérapies combinées à base d'artémisinine (ACT). (OMS,2020).

Pour un diagnostic efficace et plus rapide, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), exigent la pratique du test de diagnostic rapide. Le principal avantage du TDR est sa rapidité d'utilisation, la facilité d'interprétation des résultats, son faible coût et le fait que son usage ne requiert ni équipement électrique, ni aménagement de laboratoire ; il permet la prise en charge rapide des patients fébriles, soit en posant un diagnostic définitif de paludisme (afin de pouvoir administrer un traitement antipaludéen à temps et de sauver de vie) si le résultat est positif, soit en contribuant à la mise en place rapide d'un diagnostic alternatif et d'une prise en charge de la fièvre si le résultat est négatif. (PNLP, 2010).

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peut être utilisé à proximité du domicile du patient. Le TDR aide à identifier les patients qui n'ont pas le paludisme, de sorte que ces patients puissent recevoir le traitement approprié. (Durrheim et col., 1997).

Il s'avère nécessaire de dire aux lecteurs que nous ne sommes pas les premiers à pouvoir traiter sur ce sujet, par ailleurs, certains chercheurs l'ont déjà abordé sous plusieurs aspects :

Dans son étude intitulée l'intérêt de l'utilisation des tests de diagnostic rapide du paludisme sur le coût et l'efficacité de la prise en charge des patients fébriles au Cameroun à Yaoundé. Elle avait comme objectif d'apprécier le rôle d'un TDR du paludisme dans la prise en charge des patients fébriles à Yaoundé. Djeutchouang S. a montré que l'utilisation des TDR du paludisme permet de rationnaliser la prise en charge des patients fébriles dans des centres de santé. Cet outil entrainait l'amélioration du taux de guérison 7 jours après le traitement chez les enfants de moins de 5 ans. Il permet de ralentir la pression médicamenteuse sur le plasmodium falciparum. C'est une solution en attendant une situation idéale où tous les centres de santé seraient équipés de microscope et de réactif de qualité (Djeutchouang S.,2010).

Dans son travail traité sur l'étude comparative d'un test de diagnostic rapide du paludisme avec la goutte épaisse et dont l'objectif principal était de comparer les performances du test de diagnostic rapide du paludisme par rapport à la goutte épaisse réalisée dans les conditions standards. Norbert T. a montré qu'une sensibilité ?95% est exigé pour juger qu'un test de diagnostic rapide est satisfaisant. (Norbert T., 2012)

Dans son travail portant sur les rôles et les limites de test de diagnostic rapide du paludisme. Dont le but était de développer un nouveau test de diagnostic rapide du paludisme très sensible, en mesure de détecter les antigènes les plus pertinents de plasmodium vivax et plasmodium falciparum, les espèces responsables de la majorité de décès. L'autre objectif final était d'améliorer la sensibilité et la spécificité d'espèce à la détection de plasmodium vivax et le plasmodium falciparum par rapport aux TDR jusqu'à une détection submicroscopique. (Anne-Claire L.,2014).

A l'issue de son travail, Anne-Claire L. a conclu que les grandes avancées dans la lutte contre le paludisme ont pu être effectuées grâce aux test de diagnostic rapide. Leur principal avantage est d'être facile et rapide à utiliser, de faibles coût, avec une interprétation simple des résultats, sans lourde formation préalable des manipulateurs. Ils constituent donc un outil idéal de diagnostic de terrain permettant de prendre en charge rapidement un grand nombre de patients en

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zone d'endémie, atout indispensable à la poursuite des objectifs d'éradication. (Anne-Claire L.,2014).

2. Problématique

L'Afrique en général et particulièrement la République Démocratique du Congo connait des sérieux problèmes de santé et parfois persistants notamment les maladies tropicales endémiques. L'environnement caractérisé par des crises économiques à répétitions qui ne peuvent permettre un assainissement planifié et conséquent n'a fait que favoriser la survie des vecteurs comme les moustiques. (Luboya O. et coll., 2016).

Le paludisme considéré maintenant comme une endémie, frappe régulièrement la population de la ville de Lubumbashi surtout dans ses zones périphériques et ceci malgré de nombreuses campagnes. Il est responsable d'une forte létalité qui varie bien entendu d'une zone à l'autre. Compte tenu de la multiplication de nombre de cas de paludisme dans nos structures sanitaires, due à des mauvaises conditions de vie, au non-respect de l'hygiène et de l'assainissement de milieux de vie. Le test de diagnostic rapide reste l'outil important pour détecter le paludisme. (Luboya O. et coll., 2016).

En 2018, la République de Démocratique du Congo occupait la deuxième place en terme de nombre de cas du paludisme et de décès associés dans le monde (12 % des cas et 11 % des décès), et représentait à elle seule 54.6 % des cas en Afrique centrale (Oscar L., 2016). Le paludisme est la principale cause de morbidité et de mortalité dans notre pays, et présentait plus de 40 % de toutes les consultations ambulatoires. (PNLP,2019).

Le paludisme, en Afrique est avant tout un problème d'enfance, avec la plus grande mortalité avant l'âge de 5 ans. En République démocratique du Congo, c'est le plasmodium falciparum qui est responsable de plus de 95 % des infections paludéennes et la mortalité parmi les enfants hospitalisés pour le paludisme est de 15 à 30 % (PNLP,2019).

Les TDR sont des tests biologiques qui permettent de détecter rapidement (1015 minutes) l'antigène des parasites du paludisme à partir d'une microgoutte de sang prélevée sur le bout du doigt et étalée sur une bandelette. D'utilisation simple, ils ne nécessitent pas d'équipement spécial ou de laboratoire. Ils sont une opportunité pour les zones qui ne disposent pas d'équipement ou de personnel qualifié pour réaliser les examens microscopiques (Abba et col, 2011 ; OMS, 2004).

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Le TDR est un nouvel outil de diagnostic du paludisme dans les centres de santé primaires a fait l'objet de plusieurs travaux qui apparaissent pour l'essentiel comme des évaluations de son utilisation par les soignants, et de ses effets sur leurs pratiques de prescriptions des antipaludéens. Bien que considérés comme une étape importante vers l'accès à des soins appropriés et un moyen pour déterminer l'étiologie des cas de paludisme, permettant ainsi d'améliorer les capacités diagnostiques et la qualité des indications thérapeutiques, l'utilisation des TDR par les soignants reste problématique pour certains aspects, notamment pour la gestion des résultats. (Sylvie Z. et col., 2013).

Devant ces problèmes très préoccupants, des nombreuses questions se posent comme celles de savoir : la prévalence du paludisme au CSR TEGRA ; la proportion des patients testés au TDR au Centre de Santé de Référence TEGRA (CSR) ; la qualité des résultats des TDR réalisés aux patients ; le CSR TEGRA prend-t-il en charge ses patients selon le protocole tel que recommandé par l'OMS ?

3. Choix et intérêt du sujet

? Choix du sujet

La pluralité des cas de paludisme dans notre ville de Lubumbashi, le non recours au test de diagnostic rapide pour poser le diagnostic de paludisme dans certaines de nos structures sanitaires ont motivé notre choix sur ce sujet

? Intérêt du sujet

Notre sujet présente un triple intérêt à savoir : personnel, scientifique et communautaire

- Sur le plan personnel, il nous permet d'approfondir nos connaissances le paludisme et le test de diagnostic rapide de paludisme.

- Sur le plan scientifique, notre étude rend disponible un outil de référence scientifique à tout chercheur qui mènera une étude sur la pratique du test de diagnostic rapide de paludisme dans la ville de Lubumbashi.

- Sur le plan communautaire, il permettra aux autorités sanitaires de prendre des mesures adéquates pour que nos structures sanitaires recourent au TDR pour que le patient atteint du paludisme puisse recevoir les soins appropriés.

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4. Objectifs

Notre étude comporte deux types d'objectifs : l'objectif général et les objectifs spécifiques. a. Objectif général

Promouvoir une meilleure prise en charge du paludisme par le test de diagnostic rapide au centre de santé de référence TEGRA de KILOBELOBE.

b. Objectifs spécifiques :

- Déterminer la proportion des patients testés aux TDR au CSR TEGRA ; - Déterminer les résultats du test ;

- Déterminer la prévalence du paludisme au CSR TEGRA ;

- Evaluer la prise en charge adaptée. 5. Délimitation du sujet

Notre étude a été menée dans au centre de santé TEGRA ONGD de Kilobelobe, du 01 Janvier au 30 Septembre 2021.

5. Subdivision du travail

Ce présent travail comporte deux grandes parties en plus de l'introduction et la conclusion, qui sont : la partie théorique qui a un seul chapitre consacré aux généralités sur le paludisme et la partie pratique qui comporte trois chapitres : le deuxième chapitre traite de la description du cadre de recherche, le troisième lui parle de la méthodologie du travail, enfin le quatrième chapitre parle des résultats et discussion.

Un patient est une personne physique recevant une attention médicale ou à qui est prodigué un soin. (GREENWOOD B., 2009)

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Chapitre premier : GENERALITES SUR LE PALUDISME ET TEST
DIAGNOSTIC RAPIDE

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE

a. Test

Un test est une épreuve qui permet de tester les aptitudes physiques ou les caractéristiques psychologiques d'un sujet.

Est une épreuve biologique ou chimique utilisée pour établir un diagnostic ; un questionnaire servant à juger quelque chose ou quelqu'un

Un test médical, est une procédure de diagnostic réalisée pour des motifs de santé. Par exemple : pour diagnostiquer des maladies ; pour mesurer la progression, la régression ou la guérison des maladies ; pour confirmer chez quelqu'un l'absence de maladie. (GENTILLINI M., 2009)

b. Diagnostic

- Temps de l'acte médical permettant d'identifier la nature et la cause de l'affection dont un patient est atteint.

- Identification d'une maladie à partir de ses symptômes ; l'analyse des causes d'une situation. (BRICAIRE F.,2009)

c. Test de diagnostic rapide

C'est un test de détection rapide des antigènes, qui n'ont besoin qu'une goutte de sang, et qui ne nécessite pas beaucoup de formation. Ce test peut être présenté sous forme de bandelette réactive. (OMS, 2018)

d. Prise en charge

C'est l'action de prodiguer des soins à une personne présentant des symptômes dus à une maladie ou accident. (Dictionnaire médical)

e. Patient

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f. Le paludisme

D'après la prophylaxie des maladies transmissibles à l'homme, le paludisme (palus=marais) ou malaria (= mauvais air) est une érythrocytopathie due à un moustique, l'anophèle femelle.

Est une maladie infectieuse potentiellement mortelle due à plusieurs espèces de parasites appartenant au genre plasmodium.

Selon le dictionnaire médical pour les régions tropicales, le paludisme est un malaise général accompagné de fièvre apparaissant pendant les quelques jours qui précèdent les accès paludéens aigu chez un sujet non prémuni. (Lozano F. et Col., 1983)

Est dû à un parasite, le plasmodium, transmis par les moustiques femelles qui en sont porteurs. Chez l'humain, ces parasites se multiplient dans le foie puis s'attaquent aux globules rouges. Le paludisme se manifeste par de la fièvre, des maux de tête et des vomissements. (Lozano F. et Col., 1983)

I.2. DESCRIPTION DU PALUDISME I.2.1. HISTORIQUE DU PALUDISME

Le paludisme est présent dans l'histoire de l'humanité et affecte tous les continents. Il a en outre été la cause d'une mortalité excessive.

Le paludisme (malaria) est une des plus vieilles maladies de l'homme dont les manifestations cliniques sont décrites par les premières civilisation : les médecins de l'Inde védique distinguent des fièvres intermittents caractéristiques. Ainsi que Hippocrate décrivait longtemps des fièvres tierce et quatre ; il a réalisé ses premières descriptions cliniques précises de fièvres palustres avec la triade classiques « frissons-sueurs-fièvre » selon les séquences quotidiennes.

Les principaux événements ayant marqué l'évolution du paludisme sont : 1820 : découverte de la quinine par Pelletier et Caventou

1880 : Découverte du parasite par Alphonse Laveran ;

1885-90 : découverte de trois premières espèces qui parasitent l'homme (P. vivax, P. malariae, P. falciparum) par Marchiafava et Celli ;

1897 : découverte du rôle des moustiques dans la transmission du paludisme par Ross ;

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1922 : découverte du P. ovale par Stephens ;

1940 : découverte des antis malariques de synthèse (Nivaquine)

1957 : l'OMS entreprit à l'éradication du paludisme. (ODEKA M., 2011) I.2.2. CAUSES DU PALUDISME

Le paludisme peut être contracté par une piqûre de moustique anophèle infecté ou par transfusion sanguine d'une personne infectée. Les plasmodiums, résistants à une température de 4°C pendant plusieurs jours, sont susceptibles d'être transmis par transfusion sanguine de sang conservé et a fortiori de sang frais.

Le paludisme peut aussi être transmis de la mère au foetus pendant la grossesse, c'est le paludisme congénital. (GENTILLINI M., et coll. 2000)

Les moustiques qui transmettent le parasite plasmodium l'obtiennent en piquant une personne ou un animal infecté. Le parasite subit ensuite diverses transformations qui lui permettent d'infecter la prochaine créature piquée par le moustique. Lorsqu'il a été introduit dans l'organisme, il se multiplie dans le foie et se transforme de nouveau, prêt à infecter le prochain moustique qui vous piquera. Il pénètre ensuite dans la circulation sanguine et envahit les globules rouges. Les globules rouges infectés finissent par éclater, ce qui a pour effet d'envoyer les parasites partout dans l'organisme et de déclencher les symptômes du paludisme. (SENE I., 2010)

I.2.3. EPIDEMIOLOGIE

Plus de deux milliards de personnes vivent en zone à risque de paludisme. Chaque année, il y a environ 400 à 500 millions de malades, dont 1,5 à 2,5 millions décèdent, une grande majorité de ces décès surviennent chez les enfants moins de 5 ans résidant en Afrique Subsaharienne. Les autres groupes à haut risque sont les femmes enceintes, les voyageurs non immunisés, les réfugiés, et les ouvriers agricoles arrivant dans des zones d'endémie. Plus de 90 % de tous les cas de paludisme surviennent en Afrique Subsaharienne.

Avec l'apparition et la rapide extension des chimiorésistances et de l'accoutumance des moustiques aux insecticides, le paludisme est actuellement en progression.

L'assemblée mondiale de la santé a adopté en mai 2015 une nouvelle stratégie mondiale, comprenant des objectifs ambitieux pour réduire davantage le nombre de cas de paludisme et de décès dus à la maladie. (OMS, 2016)

La région Afrique de l'OMS représente 94 % des cas estimés dans le monde en 2019 et dans cette région, l'incidence du paludisme est passée de 363 à 225 sur la période 2000-2019. Sur

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La stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 (GTS) a identifié quatre cibles à atteindre d'ici 2030 dans le monde entier, ainsi que des objectifs intermédiaires pour suivre les progrès réalisés. Les cibles pour 2030 sont les suivantes :

- Réduire d'au moins 90 % d'incidence des cas de paludisme ;

- Réduire d'au moins 90 % les taux de mortalité dus au paludisme ;

- Eliminer le paludisme dans au moins 35 pays ; et

- Prévenir une résurgence du paludisme dans tous les pays qui en sont exempts. (Rapport

2020 sur le paludisme dans le monde)

I.2.3.1. EVOLUTION DU NOMBRE DE CAS ET DE DECES

Le paludisme est toujours le grand fléau de l'hémisphère sud et particulièrement des pays pauvres ou en développement et touche souvent les plus faibles catégories de population : femmes enceintes et enfants.

En fait la principale zone à risque est l'Afrique et plus précisément l'Afrique subsaharienne. En dehors du sous-continent le paludisme est en recul dans toutes les autres zones d'endémie : Asie, Amérique centrale et du sud.

Au niveau mondial en 2019, le nombre de cas de paludisme est estimé à 229 millions dans 87 pays d'endémie palustre et celui des décès à 409 000 dont 67 % concernant les enfants de moins de 5 ans.

L'incidence du paludisme (nombre de cas pour 1000 habitants exposés de paludisme) a reculé au niveau mondial, passant de 80 en 2000 à 57 en 2019. Mais entre 2015 (incidence de 58) et 2019, on note un net ralentissement de ce recul. La tendance est la même pour la mortalité associée au paludisme (nombre de décès pour 100 000 habitants exposés de paludisme) qui est passée de 25 en 2000 à 12 en 2015, puis 10 en 2019. (BAUDON D. et Coll., 2000)

En 2019, 29 pays ont concentré 95 % du nombre total des cas de paludisme et le Nigéria (27%), la RDC (12 %), Ouganda (5%), le Mozambique (4%) et le Niger (3%). (OMS. 2020)

Dans notre continent, le paludisme existe en Afrique du nord, où l'on rencontre les espèces P. vivax et P. malariae. Il est largement répandu dans toute l'Afrique intertropicale où existent P. ovale et, pour une moindre part, P. malariae.

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la même période, le nombre de décès a diminué de 44% (680 000 en 2000, 384 000 en 2019) et la mortalité a baissé de 67%, chutant de 121 à 40. (OMS, 2020)

Le Cap-Vert n'a signalé aucun cas de paludisme autochtone pour la première fois depuis 2000. Les Comores ont signalé plus de cas en 2019 qu'en 2018, avec 1 986 cas supplémentaires en 2019. (OMS. 2020)

La région Asie du sud-est de l'OMS représente 3% des cas de paludisme dans le monde. Le nombre de cas a chuté de 73% (23 M en 2000, 6.3 M en 2019). L'incidence du paludisme dans cette région a diminué de 78% (18 en 2000, contre 4 en 2019). Le nombre de décès a diminué de 74%.

L'Inde a enregistré la baisse la plus prononcée, avec près de 20M de cas en 2000, contre 5,6 M en 2019 ; mais concentre près de 86% des décès de la région. (MARC. G. 2000)

Dans la région Amériques de l'OMS, le nombre de cas de paludisme a diminué de 40 % entre 2000 et 2019 (1,5 M contre 0,9 M) et l'incidence du paludisme de 57 % (de 14 à 6). Le nombre de décès a diminué de 39 % (909 contre 551) et la mortalité de 50 %.

Les progrès réalisés dans cette région ces dernières années ont souffert de la forte hausse du paludisme au Venezuela, qui avait recensé près de 35 500 cas de 2000 contre plus de 467 000 en 2019. Le Brésil, la Colombie et le Venezuela concentrent plus de 86 % des cas dans cette région. Le Costa Rica, l'Equateur ont signalé plus de cas en 2019 qu'en 2018, avec respectivement 25 150 et 66 cas supplémentaires en 2019. Plus de 70 % des décès en 2019 dans cette région ont été enregistrés au Venezuela. (MARC. G. 2000)

L'épidémiologie du paludisme est extrêmement variable d'une zone géographique à une autre. Cette hétérogénéité (différence) est sous la dépendance de nombreux facteurs ; le rôle de la distribution des anophèles et leur capacité vectorielle ont été déjà évoqués, ainsi que les caractéristiques biologiques des parasites. (MARC. G. 2000)

Un autre facteur extrêmement important est le rôle de l'immunité. Même si le paludisme entraine la mort d'un très grand nombre des personnes chaque année dans le monde. La mortalité est fiable au moins 1% par rapport au nombre présumé d'accès palustres survenant sur une même période. La réponse clinique à l'infection est extrêmement variable, allant de l'infection asymptomatique à la survenue d'un accès grave pouvant entrainer la mort du patient.

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I.2.3.2. AGENTS PATHOGENES a. Classification

Sur 140 espèces du genre de plasmodium répertoriées, seules quatre sont spécifiquement humain : le P. vivax, P. ovale, P. malariae et P. falciparum qui l'espèce la plus pathogène, responsable de tous les cas de paludisme. (CHARMOT G. Coll., 2002)

L'agent pathogène du paludisme appartient :

- Phylum des Apicomplexa

- Classe des sporozae

- Sous classe des Coccidia

- Ordre des Eucoccidiidae

- Sous ordre des Haemosporima

- Famille des plasmodiidae

- Genre plasmodium

Quatre espèces sont parasites pour l'homme, celles-ci sont regroupées en deux sous-groupe : Sous-genre plasmodium : P. vivax, P. Ovale, P. malariae,

Sous-genre Laverania : P. falciparum

P. vivax et P. falciparum sont les plus rencontrés. L'infection à P. falciparum est la plus sévère et peut entrainer la mort du patient. (Danis M, et coll. 2016)

b. Morphologie et cycle évolutif

La morphologie change sans cesse dans son aspect et sa taille, au cours du cycle biologique. Les plasmodies sont des parasites intercellulaires dont la multiplication nécessite un hôte intermédiaire vertébré (homme) où se déroule le cycle asexué ou schizogonie, et un hôte définitif invertébré (anophèle) chez qui se déroule la multiplication sexuée ou sporogonie.

c. Chez l'homme

Au cours d'une piqûre chez l'homme, l'anophèle femelle infectée injecte avec sa salive dans un vaisseau sanguin, des sporozotes (éléments fusiformes de 8 à 12 micromètres de diamètre) localisés dans ses glandes salivaires. Ces sporozoîtes se répartissent rapidement dans l'organisme, pénètrent activement et indifféremment dans différents types cellulaires. Seuls les sporozoîtes ayant gagné le foie et franchi une dernière barrière constituée par les cellules de Kupffer,

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poursuivent leur cycle : c'est la schizogonie tissulaire ou cycle exo-érythrocytaire. Le sporozoîte pénètre dans l'hépatocyte et se transforme en trophozoîte, puis en schizonte. (GENTILLINI M., 1993)

A maturité le schizonte hépatique encore appelé corps bleu, éclate, libérant des mérozoîtes : formes uni nucléés qui initieront la phase érythrocytaire. Le mérozoite de provenance tissulaire pénètre dans l'hématie par endocytose et s'y transforme en trophozoîte jeune. Aux dépens de l'hémoglobine dont il se nourrit, le trophozoîte élabore des grains de pigment noir : l'hémozoine, résidu voisin de l'hématine. Parvenu à maturité il se forme un schizonte composé d'un certain nombre de mérozoites qui se disposent à une forme régulière appelée « corps en rosace », avec le pigment rassemblé au centre du schizonte. Le corps en rosace se dilate puis éclate, libère le pigment et les mérozoites qui vont parasiter les hématies vierges. Il semble que c'est l'éclatement quasi simultané des corps en rosace appartenant à la même génération qui provoque l'accès fébrile observé au cours du paludisme. Cet accès fébrile est de type :

Tierce : toutes les 48 heures, pour P. falciparum, P. vivax, P. ovale.

Quatre : toutes les 72 heures, P. malariae. Amorce du cycle sporogonique dans le sang

Plus ou moins tôt après évasion du sang, certains trophozoites installés dans les hématies vont subir une évolution particulière. Leur développement va aboutir non à la formation des schizontes, mais à la formation de gémétocytes mâles et femelles. Ces gamétocytes dépourvus de tout pouvoir pathogène ne peuvent plus évoluer chez l'homme, ils sont les seuls éléments aptes à contaminer l'anophèle femelle. (Gentilini M., 1993)

d. Chez l'anophèle femelle

En prenant un repas de sang sur un sujet infecté, l'anophèle femelle absorbe les différents stades du parasite. Les éléments asexués : trophozoites et schizontes sont digérés. Seuls les gamétocytes poursuivent leur développement.

Le gamétocyte mâle, parvenu dans l'estomac du moustique, libère 4 o 8 éléments minces, allongés, flexueux, mobiles : c'est le phénomène de l'ex flagellation. Ces éléments sont appelés microgamètes. Quant au gamétocytes femelles, ils subissent une maturation et deviennent des gamètes femelles ou macrogamètes. L'un des microgamètes pénètre dans le macrogamète ; les deux noyaux fusionnent, il y a fécondation et formation d'un oeuf mobile appelé ookinète. Cet ookinète, grâce à sa mobilité va s'enfoncer dans la paroi de l'estomac du moustique pour

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finalement s'immobiliser entre l'épithélium et la couche musculaire. Il devient un oocyste qui va grossir pour atteindre et même dépasser 60 micromètres de diagramme. Le noyau de l'oocyste se divise plusieurs fois, les divisions fusiformes, allongés : les sporozoites. (CDC, 1998)

Parvenu à maturité, l'oocyste éclate et libère les sporozoites qui vont envahir les glandes salivaires du moustique. L'anophèle devenu infectante contaminera un nouvel individu en lui inoculant lors d'un repas de sang, des sporozoites. La durée du cycle sporogonique est en moyenne de 10 à 40 jours, en fonction de la température, l'humidité de l'air, de l'espèce plasmodiale hébergée par l'anophèle.

D'une façon générale P. falciparum et P. vivax évoluent plus rapidement que P. ovale et P. malariae surtout. (Hernandez et Coll., 2002)

I.2.4. TRANSMISSION

1. Les vecteurs

Les vecteurs du paludisme humain appartiennent tous du genre anophèles. Les anophèles appartiennent au phylum des arthropodes, à la classe des insectes, à l'ordre des diptères, au sous-groupe des nématocères, à la famille des culcidae et à la sous-famille des anophelinae et au genre anophèles.

On compte environ 400 espèces anthropophiles et zoophiles d'anophèles dans le monde. Mais seules 60 d'entre elles sont des vecteurs du paludisme dans les conditions naturelles. Les mâles se nourrissent uniquement de jus sucré, ils ne piquent pas. Les femelles ont besoin de protéines pour assurer le développement de leurs ovaires, elles le puisent dans le sang des vertébrés dont l'homme. Seules les femelles sont donc capables de transmettre le paludisme. (Gentilini M., 2009)

En Afrique tropicale les vecteurs majeurs sont : anophèles gambiae qui est un complexe d'espèces :

· Anophèles arabiensis,

· Anophèles melas,

· Anophèles gambiae (SS)

· Anophèles funestus,

· Anophèles moucheti,

· Anophèles nili.

Le cycle sporogonique nécessite une température de 15° C pour P. vivax et P. malariae et 22° C pour P. falciparum. La température optimale se situe autour de 27° C pour P. ovale.

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Au Sénégal, 20 espèces d'anophèles sont actuellement connues. Mais les principaux vecteurs du paludisme sont anophèles gambiae et anophèles funestus.

2. Réservoir de parasites

L'homme infecté et l'anophèle constituent les réservoirs de parasites pour les principales espèces. Cependant, P. malariae peut être retrouvé chez le singe.

3. Mode de contamination

Ils sont de trois ordres :

3.1.Transmission par piqûre d'anophèle femelle infestée :

Elle est assurée par des anophèles femelles anthropophiles âgés, porteurs de sporozoites dans leurs glandes salivaires. Lors d'un repas sanguin chez un sujet infesté, l'anophèle ingère en même temps les formes plasmodiales infectantes. Ces plasmodies sont inoculées à un sujet sain lors d'une nouvelle piqûre. Ce mode de transmission est le plus habituel. (BRICAIRE F., et coll. 2009)

3.2.Transmission par transfusion sanguine ou accident

Elle résulte de la transfusion de sang parasité provenant de donneurs plus ou moins anciennement infestés apparemment sains : c'est le « paludisme de seringue », rencontré chez les malades transfusés, les toxicomanes.

3.3.Transmission congénitale

C'est la transmission de la mère à l'enfant par le sang placentaire ; c'est e paludisme congénital. (BRICAIRE F., et coll. 2009.)

4. Hôtes réceptifs

Tous les hommes sont réceptifs mais on observe une résistance innée chez les sujets présentant des antigènes DUFFY sur leurs hématies et chez les sujets présentant une hémoglobinopathie de types S. (BRICAIRE F., et col. 2009.)

5. Les facteurs favorisant la transmission 5.1.La température

Le type classique est celui décrit dans la physiopathologie du paludisme simple avec la triade successive : frissons-chaleur-sueur accompagnés de fièvres périodiques.

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5.2.L'eau et humidité

Les eaux stagnantes constituent les gîtes larvaires. Les pluies, en entretenant ces eaux, participent à la multiplication des vecteurs et à l'endémie palustre. L'humidité influe positivement sur la longévité du vecteur. (TRAPE J.F., et col., 2000)

5.3.Les facteurs anthropiques

Des modifications du réseau hydrographique (barrage et irrigations) entraînent la prolifération des vecteurs. Les modifications des couverts végétaux, la déforestation, favorisent la multiplication des espèces dans les mares ensoleillées.

Le développement des transports, favorisant les mouvements de population, entraîne une dissémination des vecteurs. Les conditions socio-économiques défavorables, (promiscuité), peuvent favoriser la transmission.

5.4.Les facteurs individuels

La grossesse : la diminution de l'immunité au cours de la grossesse expose la femme enceinte à un paludisme grave.

L'Age : les enfants de 0 à 5 ans sont plus exposés du fait de leur immunité encore imparfaite.

La profession : toute profession exposant l'homme à la maladie : médecins, infirmiers, sages-femmes, techniciens de laboratoire.

I.2.5. MANIFESTATIONS CLINIQUES

Les manifestations cliniques du paludisme sont diverses dans leur expression et de leur gravité. Elles dépendent d'une part de l'espèce plasmodiale et de l'intensité de l'infection, d'autre part de l'hôte et de sa prémunition. (DENIAU M., 2008)

1. Accès simple

Primo invasion : elle touche les sujets neufs non immuns et les enfants vivant en zone d'endémie. L'incubation est silencieuse, dure 7 à 21 jours, mais elle peut atteindre 6 à 9 mois pour certaines souches.

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Dans la pratique, le paludisme simple ne manifeste pas toujours de façon classique. Ses principaux signes en plus de la fièvre sont :

? Frissons : myalgies

? Céphalées : douleurs abdominales particulières chez l'enfant ? Courbatures : troubles digestifs

? Arthralgies.

2. Accès grave

Le neuropaludisme, fait partie des formes graves du paludisme, il est dû essentiellement à P. falciparum. Il s'agit d'une urgence médicale majeure pouvant mettre enjeu le pronostic vital surtout chez l'enfant. On note une fièvre très élevée atteignant 40° C ou plus ; des troubles neurologiques réalisent typiquement le tableau d'un coma fébrile d'intensité variable mais le plus souvent calme. Des convulsions peuvent survenir généralisées ou localisées à des troubles du tonus, des manifestations psychiatriques peuvent être associées. (GAYE O. et col., 2000)

L'OMS a défini des critères de gravité du paludisme. La présence d'un seul de ces critères, clinique ou biologique, associé à la présence de plasmodium falciparum dans le sang, fait porter le diagnostic d'accès palustre grave.

Ces critères sont les suivants :

- Troubles de la conscience

- Convulsions répétées

- Détresse respiratoire

- Ictère (jaunisse)

- Hémoglobinurie macroscopique (urines colorées en rouge)

- Défaillance cardiocirculatoire avec collapsus circulatoire (baisse brutale et profonde de la

circulation avec risque d'arrêt cardiaque)

- OEdème pulmonaire (présence de liquide dans le poumon)

- Anémie grave

- Hypoglycémie

- Acidose métabolique ou hyperlactasémie

- Hyperparasitémie
- Insuffisance rénale.

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1. Cas particuliers

1.1.Paludisme de l'enfant

Le paludisme est la première cause de mortalité infantile mondiale, la première cause des convulsions fébriles en Afrique noire. Les accès sont fréquents jusqu'à l'adolescence om les survivants prémunis. Le paludisme est toujours potentiellement grave chez l'enfant. Le diagnostic, parfois difficile, doit être envisagé devant tout syndrome fébrile. Le traitement doit être urgent pour éviter l'évolution vers les symptômes neurologiques graves pourvoyeurs de séquelles, et qui peuvent évaluer vers la mort.

1.2.Paludisme de la femme enceinte

En zone d'endémie, le paludisme est le risque important pour la femme enceinte, qui est susceptible surtout dans le dernier trimestre de la grossesse. Les anémies maternelles sont fréquentes, mais aussi la prématurité, le petit poids de naissance, les avortements, la rétention d'oeuf mort, les hémorragies du post partum et la transmission de l'enfant : c'est le paludisme congénital. (PNLP, 2004)

I.2.6. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

Le diagnostic de certitude du paludisme est apporté par la mise en évidence du parasite dans le sang. (DENIAU M., 2008)

1. Diagnostic direct

Il se réalise par l'examen direct au microscope optimale de prélèvement sanguins effectués de préférence avant tout traitement antipaludique ; au moment des pics fébriles. Les techniques les plus utilisées sont la goutte épaisse et le frottis sanguins.

1.1.La goutte épaisse

Elle constitue l'examen de référence, c'est une technique de concentration des parasites. L'examen se fait au microscope optique à l'objectif 100 en utilisant de l'huile à immersion. La numération se fait en comptant les parasites rapportés au nombre de Leucocytes. L'examen peut mettre en évidence de faibles taux de parasitémie. (DAVIS R., et Coll. 2002)

1.2.Le frottis sanguin

C'est l'étalement mince d'une goutte de sang prélevée au doigt sur une lame de verre. L'examen se fait après fixation à l'alcool et coloration au Giemsa. Il permet un diagnostic

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d'espèce plus précis mais ne permet pas de dépister des parasitémies faibles. (DAVIS R., et Coll. 2002)

1.3.Quantitative Buffy Coat (QBC)

Cette méthode associe l'isolement des hématies parasitées à une coloration par un fluorochrome (l'acridine orange) à partir d'un prélèvement sur tube capillaire. Elle a une sensibilité élevée mais ne permet pas une identification précise des espèces plasmodiales ni une numération parasitaire.

1.4.L'utilisation de la sonde à ADN

Elle permet de reconnaître dans un prélèvement de sang, après marquage préalable par un radioscope ou une enzyme, les fragments du génome du parasite. (CHARMOT G., et col. 1993)

Ces méthodes permettent de faire un diagnostic rapide.

2. Diagnostic indirect

Ce sont des méthodes immunologiques. La présence de plasmodium dans le sang provoque la formation d'anticorps dirigés contre les antigènes du parasite. On peut ainsi titrer le complexe antigène anticorps.

Ces différentes techniques sont : l'immunofluorescence indirectes, l'hémagglutination indirecte, le test Elisa, l'immunochromatographie. (DURARDIN, 2013)

2.1.Test Elisa (Enzyme Linked Immuno Sorbent Assy)

Ce test utilise des anti globulines conjuguées pour mettre en évidence la présence d'anticorps spécifiques antiparasitaires.

2.2.Les tests rapides de diagnostic

Le test de détection de l'Histidim Rich Protein2 (HRP-2). Un test rapide manuel et spécifique de P. falciparum. Il est basé sur la détection de l'Histidim Rich Protein2 (HRP-2) qui est une glycoprotéine spécifique de P. falciparum. Il s'agit d'un antigène soluble dont la sécrétion est constante tout au long du cycle érythrocytaire du parasite.

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I.2.7. TRAITEMENT

1. Pour le paludisme simple

Les combinaisons thérapeutiques à base d'Artémisinine (CTA) comme médicaments de première intention : Artésunate+Amodiaquine (AS-AQ) ou Artéméther+Luméfantrine (AL). La quinine en comprimé associée à la Clindamycine ou la Doxycycline est réservée aux cas de contre-indication ou de l'indisposition des CTA. Il est nécessaire de tenir compte des contre-indications à la Doxycycline et à la Clindamycine. (PNLP, 2018)

2. Si échec thérapeutique

À une de deux CTA recommandées par le PNLP : administrer l'autre CTA non prescrit ou si contre-indication des CTA ou indisponibilité, prescrire la Quinine associée à la Clindamycine (excepté chez les enfants de moins de 1 mois). (PNLP, 2018)

3. Pour le paludisme grave

Artésunate injectable en IV de préférence ; IM si IV impossible. Si contre-indication de l'Artésunate, prescrire l'Artéméther IM ou la Quinine en perfusion. (PNLP, 2018)

4. Pour le traitement de pré-référence :

S'il est probable que le temps devant s'écouler entre la décision de transférer le patient et le traitement définitif soit ?6h, administrer l'un des médicaments suivants :

? Artésunate par voie rectale (10 mg/kg) chez les enfants de moins de six ans,

? Artésunate IM, 2,4 mg/kg si impossibilité de la voie rectale et chez les enfants de plus de six ans.

? Artéméther IM, 3,2 mg/kg ; puis transférer immédiatement le patient vers l'établissement qui convient pour poursuivre le traitement.

5. Traitement de relais du paludisme grave :

Si le patient est capable de boire sans vomir, alors passer à la voie orale :

Pour les patients soignés par Artésunate par voie IV ou IM, le relais se fait avec une CTA (AS-AQ ou AL) aux doses recommandées pendant 3 jours ;

? Pour les patients ayant reçu la Quinine en perfusion, le relais se fait avec la Quinine per os associée à la Clindamycine Chlorhydrate (excepté chez les enfants de moins de 1 mois) pour atteindre 7 jours ou avec une CTA (AS-AQ ou AL) aux doses recommandés pendant 3 jours. (OMS, 2015)

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6. Pour le paludisme chez la femme enceinte :

La femme enceinte fébrile doit être considérée comme une urgence et un cas particulier : sa prise en charge doit se faire au niveau d'un Centre de Santé-Maternité, d'un Centre de Santé de Référence ou d'un Hôpital (à tous les niveaux).

Il faut vérifier l'existence des contractions utérines et donner si nécessaire un tocolytique selon l'âge de la grossesse (1er trimestre : papavérine, diazépam. 2ème et 3ème trimestre : Phloroglucinol, salbutamol ou diazépam). Il faut baisser la fièvre avec le paracétamol.

> Au premier trimestre de la grossesse : devant l'absence d'une autre alternative (les CTA étant contre-indiquées), on prescrit la Quinine en comprimé + Clindamycine dans la forme sans complications et Quinine en perfusion dans la forme compliquée

> Au 2e et 3e trimestre : CTA pour le Paludisme non compliqué et Artésunate injectable en cas de paludisme compliqué. La Quinine en perfusion sera prescrite en cas de contre-indication ou indisponibilité de l'Artésunate. (PNLP, 2015)

I.2.8. PROPHYLAXIE

Le but de la prophylaxie antipaludique est de prévenir le paludisme chez un sujet sain, donc l'idéal est d'éviter l'infestation par le paludisme en se protégeant au maximum contre les piqures de moustique et/ou en prenant une chimioprophylaxie adéquate. (COULAUD J.P.,2007)

1. Protection contre les moustiques

a. Réduction de la densité de moustiques

Une lutte anti larvaire est bénéfique quand les gîtes sont limités en nombre, facilement identifiables et faciles d'accès. Les méthodes utilisées dans la lutte antilarvaire se classent en quatre catégories

:

> L'aménagement de l'environnement : travaux de drainage et l'hygiène péri domestique ; > La lutte chimique : la plus utilisée, traitement des gîtes larvaires avec des insecticides chimiques ;

> La lutte biologique : utilisation de prédateurs ou de bactéries entomopathogènes exemple Bacillus thuringiensis (Bti).

> La lutte génétique : réduction de la densité des populations de moustiques par modification de leur patrimoine génétique ou par leur autodestruction. Elle concerne essentiellement le lâcher de mâles stériles dans certaines régions bien délimitées. (COULAUD J.P.,2007)

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b. Réduction du contact Homme-vecteur 2. Moustiquaires imprégnées d'insecticides

Bien que les moustiquaires non traitées soient depuis longtemps utilisées pour se protéger des piqûres de moustiques, l'avènement de moustiquaires imprégnées d'insecticides a considérablement augmenté leur efficacité, ajoutant à l'effet de barrière physique, un effet répulsif et létal vis-à-vis des moustiques. En effet, l'effet répulsif des pyréthrinoïdes empêche le moustique de se gorger au travers de la moustiquaire et d'y pénétrer lorsque celles-ci sont trouées après un certain temps d'utilisation. L'effet létal sur les moustiques est important mais variable selon l'insecticide choisi et l'espèce cible. L'utilisation de rideaux imprégnés peut également constituer une méthode complémentaire aux moustiquaires imprégnées.

2.Répulsifs cutanés : Ce sont des produits qui éloignent les moustiques sans toutefois les tuer, la durée d'efficacité est au moins six heures s'ils sont utilisés à des concentrations suffisantes. Actuellement, l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a donné un avis favorable uniquement pour des produits utilisant comme principe actif un des quatre répulsifs de synthèse suivants :

· Diéthyltoluamide, ou DEET,

· P-Menthane-3,8 diol, ou citriodiol,

· Icaridine, ou KBR 3023,

· Ethyl-butyl-acetyl-amino-propionate, ou JR 3535. Les critères de choix doivent se faire selon la substance active, son dosage, l'âge des utilisateurs et selon l'état physiologique (grossesse, allaitement). (LOZANO F. et Col., 1983)

I.3. TEST DE DIAGNOSTIC RAPIDE DU PALUDISME (TDR)

En raison des résistances du plasmodium aux antipaludéens, l'OMS recommande désormais l'usage de combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine (ACT). Cette prise en charge médicamenteuse doit être fondée sur la mise en évidence préalable de l'agent pathogène par un diagnostic biologique (OMS, 2011). Ainsi, les tests en routine chez tous les patients suspectés de paludisme dans les zones endémiques sont recommandés par l'OMS (Abba et col, 2011). Le diagnostic biologique est basé sur la détection du parasite par la goutte épaisse. Cependant, compte tenu de la relative disponibilité des microscopes et du personnel qualifié dans les formations sanitaires de base, l'OMS recommande depuis 2004, l'utilisation des tests de diagnostic rapide (TDR)

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par détection d'antigène ; ceci en vue de remplacer le diagnostic présomptif par le diagnostic biologique et de parvenir ainsi à améliorer la qualité des soins. (Abba et col, 2011).

I.3.1. Matériels et réactif de laboratoire

1. Sachets de test de diagnostic rapide (TDR) ;

2. Gants jetables ;

3. Tampons imbibés d'alcool : ils sont souvent compris dans chaque boîte de TDR. Si on ne dispose de tampons imbibés d'alcool, il est également possible d'utiliser du coton hydrophile des flacons d'alcool ou de tout autre désinfectant approprié, mais les tampons préemballés sont plus faciles à manier et sont plus pratiques.

4. Lancettes stériles jetables : elles sont souvent comprises dans chaque boîte de TDR, ou bien elles peuvent être obtenues séparément ;

5. Solution tampon : elle est fournie avec le TDR par le fabriquant ;

6. Conteneur à aiguilles ;

7. Simple poubelle : une poubelle est nécessaire pour se débarrasser des gants, des cassettes des tests, des emballages, des tampons et de déchets non piquants/non coupants ;

8. Chaises et tables ;

9. Planches en couleur et Quiz sur le TDR : la planche en couleur illustrant les résultats des TDR, de Quiz sur les TDR et des fiches d'instructions relatives aux TDR. (OMS, 2010)

I.3.2. Principes

Les TDR sont un moyen de déterminer si une personne présentant les symptômes du paludisme a effectivement la maladie. Le paludisme est provoqué par un parasite qui infecte les cellules sanguines. C'est le parasite qui provoque la fièvre et d'autres symptômes habituels du paludisme. Les parasites du paludisme produisent des substances chimiques (protéines) appelées antigènes. Les TDR détectent ces antigènes du paludisme dans le sang d'une personne. Si les antigènes du paludisme sont présents, le test de la personne sera positif ; si les antigènes du paludisme ne sont pas présents, le test de la personne sera négatif. Différents types de TDR détectent différent antigènes. Certains antigènes sont produits par une seule espèce du parasite responsable du paludisme (par exemple : plasmodium falciparum), certains sont produits par toutes les espèces de parasite responsable du paludisme (notamment P. vivax, P. ovale et P. malariae), s'ils sont présents, les antigènes font des particules microscopiques et se collent à une

- Port d'une paire de gants : pour protéger les agents de santé et les patients contre une infection éventuelle par des maladies propagées par le sang, notamment le VIH/SIDA ;

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bande sur le TDR, formant par la suite une ligne colorée visible dans la fenêtre « test ». (OMS, 2010)

I.3.3. Limites du TDR

Le TDR est très efficace pour diagnostiquer le paludisme mais il y a certaines choses qu'il ne peut pas faire :

· Le TDR ne peut pas déterminer la quantité de parasites du paludisme présents dans le sang. Il ne peut que déterminer la présence ou l'absence de parasites dans le sang.

· Le TDR ne détecte pas les parasites proprement dits. Il détecte les antigènes des parasites. Certains antigènes de parasites (par ex. le protéine-2 riche en histance, ou HRP2) peuvent rester dans le sang pendant encore deux semaines au moins après l'élimination des parasites par les médicaments. Le TDR qui détecte la HRP2 ne peut être utilisé pour vérifier l'efficacité du traitement car une personne ayant eu un médicament antipaludique au cours des deux semaines précédentes aura un résultat positif ou test, même si cette personne n'est plus porteuse de parasites. (OMS, 2010)

I.3.4. Avantages du test de diagnostic rapide

· Le test de diagnostic rapide permet d'administrer un traitement spécifique dans un court délai. Ceci est surtout important pour les maladies rapidement fatales.

· Le TDR peut être utilisé de façon séquentielle au lit du malade. Ceci permet de diminuer le nombre et, ainsi, le coût des investigations.

· Il est utile de » connaître la probabilité prétest pour une utilisation rationnelle du TDR

· Le clinicien doit connaître les performances des tests pour inclure ou exclure une maladie. (J. Maslin et coll., 2009)

I.3.5. Mode opératoire

Regrouper toutes les fournitures dont on voir besoin : un nouveau sachet de test, non ouvert, un nouveau tampon imbibé d'alcool (non ouvert), une nouvelle lancette stérile non ouverte, de la solution tampon, une nouvelle paire de gants d'examen jetables, une montre ou une pendule qui servira à minuter, une boîte pour évacuer les déchets : tranchants/pointus, une poubelle pour les déchets non pointus/tranchants.

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- Ouvrir le sachet du test et sortir le contenu : l'instrument de prélèvement (tube capillaire, pipette, anse de prélèvement, auto piqueur ; sont utilisés pour prélever le sang et pour déposer le sang dans la cassette du test.

- L'alvéole carré marquée de la lettre A est celle dans laquelle on ajoute le sang ;

- L'alvéole circulaire marquée de la lettre B est celle dans laquelle on ajoute la solution tampon.

- L'alvéole rectangulaire séparé en deux parties est la fenêtre de lecture des résultats du test. La partie la plus grande portant la lettre « T » est l'endroit où on détermine le diagnostic. La partie la plus petite portant la lettre « C ». Permet de vérifier que le test fonctionne correctement ; une ligne rouge doit apparaître dans cette alvéole pour que le test soit valable. Si aucune ligne n'apparait pas dans cette alvéole, le test ne fonctionne pas correctement et les résultats sont invalides ;

- Ecrire le nom du patient sur la cassette pour ne pas confondre les résultats d'une personne avec ceux d'une autre ;

- Ouvrir le tampon imbibé d'alcool et nettoyer le 4ème doigt du patient : on préfère le 4ème doigt car, chez la plupart des gens, c'est le doigt qui est le moins utilisé. Le 4ème doigt de la main gauche pour un droitier et le 4ème doigt de la main droite pour gaucher. Après avoir désinfecté le doigt avec le tampon imbibé d'alcool, on le laisse sécher à l'air libre et ;

- Une fois que le doigt du patient est sec, on ouvre le sachet de la lancette : piquer le doigt du patient, de préférence vers le coté de la pulpe du doigt. S'assurer que la piqûre donnera suffisamment le sang, jeter ensuite la lancette dans la boîte à aiguilles après utilisation. (OMS, 2010)

Instrument de prélèvement du sang

- Tube capillaire : s'assurer qu'il y a une goutte conséquente sur le doigt avant de procéder à l'aspiration. Aspirer jusqu'à la marque, ne jamais soulever l'extrémité du tube pour éviter l'introduction de bulles d'air.

- Anse de prélèvement : presser le bout du doigt jusqu'à ce qu'une goutte de sang se forme, utiliser l'anse pour prélever la bonne quantité de sang.

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- Pipette : prélever le sang sur le doigt, la main étant tournée paume vers le haut. Il ne doit

y avoir qu'une mince épaisseur de sang sur l'ouverture de la pipette. Ne jamais soulever l'extrémité de la pipette pour éviter l'introduction de bulles d'air.

- Auto piqueur : prélever le sang jusqu'à la première marque.

- Utiliser l'instrument de prélèvement pour placer la goutte de sang dans l'alvéole destinée à recevoir la goutte de sang (alvéole carrée marquée par la lettre A) : le sang doit être en contact avec la solution tampon au fond de l'alvéole et qu'il doit être absorbé par la solution tampon.

Introduire le sang dans l'alvéole

- Le tube capillaire doit toucher le fond et y rester jusqu'à ce que le sang soit sorti du tube. - La pipette : transférer le sang dans la cassette de test, en mettant bien l'extrémité de la pipette au contact du spécimen.

- L'anse de prélèvement : un moyen très simple de déposer le sang au bon endroit consiste à enfoncer l'anse bien verticalement dans l'alvéole jusqu'à ce que son extrémité touche le tampon, puis, enfoncer délicatement pour faire ployer l'extrémité de l'anse pour que la plus grande part de sa surface puisse toucher le fond.

- Auto piqueur : transférer le sang dans la cassette de test en plaçant bien son embout au contact du spécimen et en pressant doucement la partie renflée.

- Ajouter la solution tampon dans la cassette (alvéole ronde marquée par la lettre B) : compter les gouttes qui tombent dans la cassette (quatre gouttes), attendre 15 minutes après l'ajout de la solution tampon avant de lire les résultats.

- Enlever et jeter les gants à ce stade.

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I.3.6. Lecture des résultats des tests

Résultat positif : une ligne rouge dans la fenêtre de Contrôle (C) et une ligne rouge dans la fenêtre de Test (T) ; si des lignes rouges apparaissent dans les deux fenêtres, le résultat est positif même si la ligne de Test est très fine.

 

ligne fine

Résultat négatif : une ligne rouge dans la fenêtre de Contrôle (C) et pas de ligne dans la fenêtre de Test (T).

 

Test négatif

Test valides : Apparition d'un trait rouge à la zone de contrôle (C)

Test invalide : pas de ligne dans la fenêtre de Contrôle (C) et pas de ligne dans la fenêtre de Test (T) ou une ligne dans la fenêtre (T). En cas de résultat invalide ; répéter le test en utilisant un nouveau TDR.

La sensibilité et la spécificité du test : la sensibilité et la spécificité de tous les TDR sont telles qu'ils peuvent remplacer les services de diagnostic ou élargir la couverture diagnostique dans le paludisme à P. falciparum non compliqué. Les tests utilisant l'anticorps anti-HRP-2 pourraient être plus sensibles mais sont moins spécifiques que les tests utilisant l'anticorps anti-LDHp, sachant toutefois que les différences sont minimes après un traitement efficace et ne peut donc pas être utilisé pour détecter les échecs du traitement.

? Sensibilité : les tests basés sur la HRP-2 tendent à être plus sensible. Ils identifient le cas réel de paludisme. PfHRP2 (95%) ? PfLDH (93%). (S. Larréché, 2012)

? Spécificité : ils rendent de résultats faussement positifs. Les tests basés sur la LDHp. PfHRP2 (95%) ? PfLDH (98%). (S. Larréché, 2012).

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Chapitre deuxième : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

II.1. CADRE DE RECHERCHE

Notre étude a été réalisé au centre de santé de référence TEGRA de Kilobelobe

II.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le Centre de santé de référence TEGRA ONGD est situé en République Démocratique du Congo, dans la province du Haut-Katanga, la ville de Lubumbashi, commune Annexe, dans le quartier Naviundu, sur l'avenue de l'espérance N°01. Dans la zone de santé Kampemba, dans l'aire de santé Kilobelobe.

II.3. DELIMITATION

Le centre de santé de référence TEGRA ONGD est limité :

- Au nord par l'aire de santé saint Abraham - Au sud par l'aire de santé Kamasaka - A l'Est par le centre de santé La Charitable - A l'Ouest par la rivière Naviundu

II.4. HISTORIQUE

TEGRA ONGD du temps de grâce est une organisation née de la cohésion d'idées de huit associés d'une camaraderie de longue date, issus de deux principales cellules pionniers : la famille (Sainteté) qui avait pour devise : Tous pour un et un pour tous » et les Jeunes Elites du Renouveau, JELIR en sigle, Solidarité dans le travail et persévérance dans la lutte (pour le développement).

II.5. ORGANISATION DU CSR TEGRA

TEGRA ONGD est une organisation non gouvernementale de Développement, une Association sans but lucratif, agrée, d'utilité publique, apolitique et non confessionnelle au service de l'humanité depuis 2009, engagé dans la lutte contre les facteurs du sous-développement et a pour objectif le bien être en général :

- La santé humaine - L'éducation

- L agropastoral

30

TEGRA ONGD est composée de trois organes :

1) L'Assemblée générale qui est l'organe décisionnaire suprême

2) Le comité de gestion qui est chargé de l'administration

3) Le comité de contrôle qui assure le suivi et l'évaluation des activités et la gestion de conflits

Membres Fondateurs

1) DANIEL NGOY : Président

2) KAYANDA NGOMBE : Vice-président

3) SERGES NGOY : Sec. Exécutif

4) PANDA RUTH : Sec. Exécutif adjointe

5) NGOIE Angelani : Trésorière

6) KABONDO MUKANYA : Chargé de suivi

7) MUTEBA ANTOINE : Chargé de suivi

8) MUFINDO ALPHONSE : Chargé de suivi

31

II.6. ORGANIGRAMME DU CENTRE DE SANTE DE REFERENCE TEGRA

CHEF DU PROJET

MEDECIN DIRECTEUR

 
 
 
 

SECRETARIAT

 
 
 
 

AG

 
 
 
 
 
 
 
 

IT

CHIRURGIE

PHARMACIE

LABORATOIRE

PEDIATRIE

MEDECINE
INTERNE

ECHO et
RADIO

GYNECHOLOGIE

MATERNITE

CPN, CPON, CPS, PTME et

PF

FEMMES
MENAGERES

32

Chapitre troisième : METHODE DU TRAVAIL

III.1. Population et échantillon

La population d'étude était constituée des personnes consultées pour le paludisme et qui étaient soumis aux tests de diagnostic rapide du paludisme au centre de santé de référence Tegra ONGD de Kilobelobe en 2020 ; au total, nous avons trouvé 826 personnes (malades) consultées pour l'année 2020.

Notre population source était constituée de tous les habitants de la zone de santé Kampemba et de ses environs, dans laquelle un échantillon a été tiré aléatoirement.

Notre taille d'échantillon était de 100 personnes malades, consultés au centre de santé de référence Tegra ONGD durant l'année d'étude et qui ont été sélectionnées suivant les critères de sélection. Comme technique, nous avons procédé par la numérotation de chaque fiche des patients et nous sommes passés au pas de sondage à 8, pour obtenir le nombre des fiches des malades qui ont été dretenus pour notre étude.

? Critères d'inclusions : Ont été inclus dans notre étude, tous les patients se présentant au service de consultation pour le problème de paludisme au CSR Tegra ONGD durant l'année 2020, et qui ont répondu aux critères d'éligibilité, surtout ceux qui ont subi au départ le TDR.

? Critères d'exclusions : Ont été exclus dans notre étude, tous les patients ayant fréquentés le CSR Tegra ONGD pour d'autres motifs que le paludisme, et ceux qui n'ont pas répondu à nos critères d'éligibilité surtout ceux n'ayant pas subi le TDR.

III.2. Type d'étude

Pour ce travail, nous avons recouru à la méthode d'observation descriptive transversale allant du 01 janvier au 30 septembre 2021, au centre de santé de référence Tegra ONGD de Kilobelobe.

III.3. Technique de collecte des données

Dans le cadre de notre étude nous avons recouru à la technique d'observation documentaire, par celle-ci nous avions dû recourir aux registres de consultation curative, aux fiches de consultation et aux registres du laboratoire.

33

III.4. Variables utilisées

Les variables recherchées lors de cette collecte des données sont les suivantes :

Variables liées aux caractéristiques socio démographiques : sexe, âge, Etat matrimonial, profession, commune de résidence.

Variables liées à l'offre des soins : motif de consultation, complications du paludisme (simple, grave ou de la femme enceinte), manifestations cliniques si paludisme simple, manifestations cliniques si paludisme grave, examen réalisé, résultat obtenu au TDR, prise en charge pour le paludisme simple et grave et enfin l'issu du malade.

III.5. Procédés d'analyse des données

Les données récoltées ont été encodées, traitées et analysées avec le logiciel Excel version 10, il nous a aidé dans la présentation des tableaux et des figures et le logiciel Epi-Info version 7.2. nous a aidé dans le calcul de tranche d'âge.

Ainsi, les résultats ont été présentés sous la forme de tableau et de figure. III.6. Considérations éthiques

Pour réaliser la présente étude, nous avons aussi au préalable sollicité et obtenu le consentement éclairé de l'infirmier titulaire et les techniciens de laboratoire qui, d'ailleurs étaient libre de participer à l'étude, nous avons aussi taché de respecter le principe de la bienfaisance. L'anonymat et la confidentialité des informations recueillies leur a été garanties.

34

Chapitre quatrième : RESULTATS

Tableau I : Répartition des patients selon le sexe

Sexe

 

Fréquence Pourcentage

Féminin

58

58%

Masculin

42

42%

Total général

100

100%

Ce tableau indique que 58 % des patients étaient de sexe féminin contre 42 % de sexe masculin. Tableau II : Répartition des patients selon les tranches d'âge

Tranche d'âge

Fréquence

Pourcentage

?1-5 ans

10

10%

?6-10 ans

18

18%

?11-15 ans

10

10%

?16-20 ans

11

11%

?21-25 ans

8

8%

?26-30 ans

17

17%

?31-35 ans

12

12%

?36-40 ans

3

3%

?41+

11

11%

Total général

100

100%

Au regard de ce tableau ci-dessus, notre étude montre que la tranche d'âge la plus représentée était de 6-10 ans avec 18 patients soit 18% des cas. Contrairement à celle de 36-40 ans qui n'avait que 3 % des cas.

35

Tableau III : Répartition des patients selon l'Etat civil

Statut matrimonial

 

Fréquence

Pourcentage

Célibataire

52

52%

 

Marié (e)

46

46%

 

Veuf (ve)

2

2%

 

Divorcé (e)

0

 

0%

Total général

100

100%

 

Ce tableau nous renseigne que 52 % des patients étaient célibataires, 46 % des patients étaient des mariés, 2 % étaient veufs et nous n'avons enregistré aucun cas de divorce.

Tableau IV : Répartition des patients selon la profession

profession

 

Fréquence Pourcentage

Chômeur

2

2%

Apprenant

37

37%

Libéral

13

13%

Ménagère

11

11%

Travailleur

33

33%

Autres

4

4%

Total général

100

100%

Le tableau ci-haut nous montre que sur 100 patients, 37 % d'entre eux étaient des apprenants, 33 % des travailleurs, 13 % étaient dans le libéral et 2 % seulement des chômeurs.

36

La figure ci-dessous nous montre que la majorité des patients provenaient de la commune de Kampemba au taux de 54 % des cas.

22%

54%

24%

ANNEXE KAMPEMBA LUBUMBASHI

Figure 1 : Répartition des patients selon la commune de résidence.

Tableau V. Répartition des patients selon le motif de consultation.

motif de consultation

 

Fréquence Pourcentage

Céphalée

19

19%

Convulsion

5

5%

courbatures

21

21%

Fièvre associée

43

43%

Fièvre

12

12%

Total général

100

100%

Ce tableau indique que la majorité des patients avaient été consultés pour la fièvre associée au taux de 43 %, 21 % des douleurs articulatoire ou musculaire et des courbatures et 5% seulement de convulsion.

37

Tableau VI : Répartition des patients selon la complication lors de la consultation

Complications lors de la consultation Fréquence Pourcentage

Paludisme de la Femme enceinte 16 16%

Paludisme grave 7 7%

Paludisme simple 77 77%

Total général 100 100%

Au vu de ce tableau nous voyons que, 77 % des malades avaient une forme simple du paludisme et 7 % seulement avaient présenté une forme grave.

La figure ci-dessous nous indique que 75 % des patients avaient subi le TDR, et 1 % n'a subi aucun

test.

75%

1%

24%

SYMPTOMATIQUE GE

TDR

Figure 2 : Répartition des patients selon les examens réalisés.

38

Tableau VII : Répartition des patients selon les résultats de TDR

Résultat au TDR Fréquence Pourcentage

Invalide 1 1,33%

Négatif 11 14,67%

Positif 63 84%

Total général 75 100%

Il ressort de ce tableau que 84 % des malades avaient un TDR positif et 1,33% des cas avaient un test invalide.

La figure ci-dessous montre que 92 % des cas étaient positifs à la GE et 8 % étaient négatifs.

92%

8%

NEGATIF POSITIF

Figure 3 : Répartition des patients soumis à la GE selon leurs résultats.

2%

95%

3%

DECES GUERIS

PERDU DE VIE

Figure 4 : Répartition des patients selon l'issu.

39

Tableau VIII : Répartition des patients selon la prise en charge médicamenteuse

Prise en charge

Fréquence

Pourcentage

Artemether

26

26%

Artemether + cefatax

6

6%

Artemether + luméfantrine

7

7%

Artesunate

3

3%

Artesunate+amodiaquine

10

10%

Artesunate + luméfantrine

33

33%

Dimarteme

3

3%

Mefloquine

3

3%

Quinine en perfusion

2

2%

Quinine+ cefatax

1

1%

Quinine + clindamycine

5

5%

Quinine + vitamine Bc

1

1%

Total général

100

100%

Ce tableau nous renseigne que la majorité des patients a été traité à l'artesunate + luméfantrine au taux de 33 %, et 1 % à la quinine associée au cefatax ou à la vitamine B complexe.

La figure ci-dessous nous montre un taux de guérison à 95 %, et 2% seulement de décès.

40

DISCUSSIONS

Dans notre étude nous avons trouvé qu'une grande proportion des patients était de sexe féminin avec un taux de 58 % et 42 % des hommes, soit un sex-ratio (F/M) de 1,4 ; nos résultats sont presque les mêmes avec ceux trouvés par Norbert TANKE au Cameroun en 2012, qui a trouvé 56 % des sujets de sexe féminin contre 44 % de sexe masculin, soit un sex-ratio de 1,3 ; ceci pourrait s'expliquer par le fait que les femmes sont les cibles majeures du paludisme.

Les patients dont l'âge variait entre 6-10 ans étaient plus touchés par le paludisme (18 %). Cette tranche d'âge est suivie par celle comprise entre 26-30 ans avec 17 %. Cette représentativité de la tranche pédiatrique dans cette étude pourrait s'expliquer par le fait que les parents seraient plus enclins à les amener à la consultation dès l'apparition des symptômes, par contre, ils préfèrent se tourner vers d'autres solutions (automédication) pour les plus grands et eux-mêmes. Ce résultat est presque similaire à celui de Davos SANGBA à Lubumbashi en 2010, qui dans son étude avait trouvé que la tranche d'âge comprise entre 13-25 ans était prédominante avec un taux de 22%.

Quant à l'Etat civil, Dans cette étude nous avons trouvé 52 % des patients célibataires, 46% des mariés. Contrairement à une étude similaire faite par Amos au Mali en 2006, où les patients en union représentaient 57% dans sa population d'étude.

Dans l'ensemble des cas observés de paludisme, seule la commune de Kampemba a une fréquence élevée de 54% soit 54 sur 100 cas. Ceci s'explique par le fait que le milieu de recherche est situé dans la commune même de Kampemba. Mais pour WULA J. (UNILU) lui a spécifié que seule la commune de Lubumbashi avait 55 cas sur 150 (2014) à l'hôpital général de référence SENDWE, chez les enfants dans la ville de Lubumbashi.

Par rapport à la profession, nos résultats montrent que 33 % des patients étaient encore aux bacs de l'école, de même que Faye A. au Sénégal (2015) avait trouvé 39 % des apprenants, 2 % des chômeurs. Ces résultats viennent confirmer l'idée selon laquelle, le taux de chômage en RDC est de 3,7% et à l'Equateur 1,4% (PNUD 2009). Et l'EDS 2013-2014 a montré que la province du Haut-Katanga dans son ancienne configuration (Province du Katanga) avait un taux de chômage de l'ordre de 4% pour les femmes et de 6,2% pour les hommes et dans le pays 4,6% pour les femmes et 7,9% pour les hommes (Minisanté RDC et Miniplan, 2014). Mais ces résultats sont contraires avec ceux trouvés par Djeutchouang S. au Cameroun (2010) qui avait trouvé 21 % des chômeurs.

41

Concernant le motif de consultation, la fièvre associée à d'autres signes (céphalée, courbature, douleur abdominale) a été trouvée comme signe prédominant du paludisme avec un taux de 29 %, une étude similaire à celle réalisée par WULA Joseph à Lubumbashi (2018) qui avait trouvé 32 % de la fièvre associée, alors que Norbert TANKE au Cameroun (2012) lui avait trouvé plus de la moitié des patients (56 %) présentaient la fièvre seule. Ceci se justifie du fait que la fièvre a toujours été considérée comme signe majeur du paludisme.

Pour ce qui concerne la complication lors de la consultation, nous avons constaté une forte représentativité du paludisme simple de 77 %, quoi que plus proche de nos résultats, une étude de Bahati MBUKEYI à Bukavu (2019) rapporte une proportion de 70 % de forme simple du paludisme, des résultats quasi contraires à ceux rapportés par Liliane T. à Kinshasa (2015) qui avait parlé du paludisme chez la femme enceinte, l'auteur avait trouvé 78% de paludisme de forme grave, cela peut trouver une explication du fait que les femmes enceintes sont les cibles du paludisme.

Par rapport au test utilisé, l'étude montre que le TDR a été beaucoup plus utilisé que la GE, 75% contre 24% pour la GE. Cette observation rejoint le constat fait dans l'étude de Norbert TANKE au Cameroun (2012) qui trouva 66 % d'utilisation du TDR. Ces proportions d'utilisation du TDR peuvent s'expliquer par le fait que le test de diagnostic rapide est relativement facile à exécuter, à interpréter des résultats et a un faible coût. Dans notre étude, 84 % des patients testés au TDR ont donné un résultat positif ; Kiniffo et coll. en 2011au Bénin a noté aussi que le TDR était utilisé à 88 %. Une étude de KROEGER au Sénégal (2006) rapporte une proportion de la GE à 74,8%, tandis que dans notre étude, nous avons trouvé 92% des cas avaient un test positif à la GE.

Concernant la prise en charge des patients, l'étude montre que la majorité des patients étaient traités à l'artesunate + luméfantrine représentant une proportion de 33% ; cette observation corrobore avec celle de Liliane T. à Kinshasa (2015) qui avait trouvé une proportion de 37% des patients traités à l'artesunate + luméfantrine. Mais l'étude de Bahati MBUKEYI à Bukavu (2019) montre 50% de prise en charge des patients à la Quinine. A ce qui concerne l'issu de traitement dans notre étude, 95 % des patients sont sortis guéris et 3% seulement de décès, ces résultats se rapprochent à ceux rapportés par WULA Joseph à Lubumbashi (2018) 87,3% des guéris et 12,6 des décès ; par contre l'étude présentée à LOME a montré 31,7% d'enfants étaient morts au cours de la première année et 7,2 % des décès dus au paludisme grave.

42

CONCLUSION ET SUGGESTIONS

1. CONCLUSION

Cette étude a porté sur le test de diagnostic rapide du paludisme, les résultats et prise en charge des patients au centre de santé de référence Tegra ONGD de Kilobelobe. L'objectif principal était de promouvoir une meilleure prise en charge du paludisme par le test de diagnostic rapide. Et d'une manière particulière de déterminer la proportion des patients testés aux TDR ; de déterminer les résultats du test ; évaluer la prise en charge adaptée. Pour atteindre ces objectifs, une étude d'observation descriptive transversale a été menée, allant du 01 janvier au 30 septembre 2021, au centre de santé de référence Tegra ONGD de Kilobelobe. Dont les renseignements ont été recueillis dans les registres de consultation curative, sur les fiches des malades et aussi sur les fiches de laboratoire. Après analyse, nous avons obtenu les résultats suivants :

? 77% des patients souffraient du paludisme simple, 16% du paludisme de la femme enceinte et 7% de forme grave ;

? Sur 100 patients retenus dans notre étude, 75 d'entre eux ont été examinés au test de diagnostic rapide, dont 84% des patients avaient des tests positifs ; 24 à la goutte épaisse dont 92% des patients avaient des tests positifs à la GE.

? 33% des patients ont été traités à l'artesunate et à luméfantrine, ce qui nous permet de dire que la structure respecte le protocole national de prise en charge du paludisme ; pour confirmer cela, 95% des patients étaient guéris et seulement 3% décès.

Ainsi donc, nous pouvons nous permettre de dire que le test de diagnostic rapide doit être considéré comme un moyen pour la bonne prise en charge du paludisme au centre de santé de référence Tegra ONGD et la goutte épaisse est prise comme un examen de référence.

43

2. SUGGESTIONS

En se référant aux résultats obtenus et dans le but de réduire la prévalence du paludisme, les mesures suivantes pourraient être suggérées :

a. Aux autorités politico-administratives :

· Améliorer les conditions de vie de la population ;

· Permettre à toute la population l'accès aux MII ;

· Participer massivement dans la lutte contre le paludisme ?

b. Aux autorités médicales :

· Disponibilité les tests de diagnostic rapide dans les structures sanitaires ainsi que les intrants antipaludiques ;

· Sensibiliser la population sur le paludisme, son impact sur la population et les moyens de lutte ou de diminuer sa propagation ;

· Améliorer la prise en charge du paludisme afin d'éviter son évolution vers la forme grave.

c. Aux prestataires des soins :

· Utiliser le schéma thérapeutique recommandé par le programme national de lutte contre le paludisme pour une meilleure prise en charge du paludisme.

d. A la population :

· Participer individuellement et collectivement à la lutte contre l'insalubrité du milieu par le désherbage, la destruction des gites larvaires et flaques d'eaux ;

· Utiliser des MII ;

· Eviter l'automédication qui serait à la base des complications suite à une pharmaco résistance.

44

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. OMS. « Diagnostic et prise en charge du paludisme grave à P. falciparum ». Département du contrôle de la prévention et l'éradication groupe des maladies transmissibles, Juin 2002.

2. Aubry P., et col. (2010). Le paludisme. Diplôme de médecine tropicale des pays de l'Océanie indien. Université de bordeaux, France, p6

3. Document du programme national de lutte contre le paludisme(RDC). 2018

4. OMS, 30 décembre2020. Paludisme.

5. OMS. Le Rapport sur le paludisme dans le monde 2019 en un clin d'oeil.

6. OMS 2004, 2006.cité par Norbert TANKE DONGMO.2012.

7. Valérie A., et coll. (2011) tests de diagnostics rapides : la panacée pour le praticien. Rev. Med suisse. Volume7.984-990

8. Sylvie Z., et col. (2013) ; Les tests de diagnostic rapide (TDR) du paludisme : entre directives officielles et réalités d'utilisation au Burkina Faso.

9. Escalante et col, 1994 ; Cox-Sigh et al, 2008).

10. Organisation mondiale de de la santé(OMS) 2019. Rapport mondial du paludisme 2019.

11. Anne-Claire LANGLOIS, rôles et limites du test de diagnostic rapide du paludisme. 2014.

12. Oscar L., 2016, Problématique de l'utilisation des MILD chez les enfants de moins de 5 ans en RDC.

13. OMS, 2020. Rapport 2020 sur le paludisme dans le monde. Novembre 2020.

14. Mrabet M.,(2017), les différentes études en épidémiologie

15. Moussaoui H.,2015, les approches méthodologiques en santé

16. LOZANO F. et Col. (1983), paludisme à plasmodium falciparum et à plasmodium malariae compliqué part un oedème pulmonaire.

17. ODEKA, M., 2011, paludisme : maladie parasitaire eu très lourd passé militaire.

18. SENE I., 2010. Le paludisme : aspects épidémiologiques, cliniques et parasitologiques.2010.

19. Danis M, et col. 2016 : Paludisme ; cycle et biologie des plasmodiums-universités Francophones, P26-P87.

20. GENTILLINI M., 2009, le paludisme : une situation critique. Médecine-science, Flammarion, P839.

21. BRICAIRE F., et col. 2009. Paludisme et grossesse, P289

22. TRAPE J.F et GREENWOOD B., approches nouvelles en épidémiologie du paludisme, annales de l'institut Pasteur/actualités, 2000. P259

45

23. DENIAU M., Paludisme : épidémiologie, étiologie, physiopathologie, diagnostic, évolution, pronostic et traitement. 1995

24. GAYE O. et col., Epidémiologie des endémies parasitaires dans la zone du barrage anti sel. 2000, P139-144

25. DENIAU M., Paludisme : épidémiologie, étiologie, physiopathologie, diagnostic, évolution, pronostic et traitement. 1995.

26. CHARMOT G., et col. : Paludisme, cahier santé. 1993

27. PNLP, Directives pour la prise en charge du paludisme, 2015.

28. COULAUD J.P., la prophylaxie du paludisme, cahier santé, 2007. P315

29. Comment utiliser les tests diagnostiques rapides (TDR) : Un guide pour la formation au niveau du village et du district.

30. VAN DER STUYF P. et de MUYICK A., le paludisme de l'enfant à Kinshasa (Zaïre)influence des saisons, de l'âge, de l'environnement et du standing familial. Med. Trop., 1990, p53-64.

31. Wandji S., Kimbi K., Eyong J., Tendonfor N. and Ndamukong J. (2008). Performance and usefulness of hexagon rapid diagnostic test in children with asymptomatic malaria living in the Mounth Cameroon Region. Malaria Journal, 7:89

46

Table des matières

EPIGRAPHE I

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

LISTE DES ABREVIATIONS IV

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES V

LISTE DES FIGURES VI

PLAN DU TRAVAIL VII

INTRODUCTION 1

1. Etat de la question 1

2. Problématique 5

3. Choix et intérêt du sujet 6

4. Objectifs 7

a. Objectif général 7

b. Objectifs spécifiques : 7

5. Délimitation du sujet 7

5. Subdivision du travail 7

Chapitre premier : GENERALITES SUR LE PALUDISME ET TEST DIAGNOSTIC RAPIDE 8

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE 8

I.2. DESCRIPTION DU PALUDISME 9

I.2.1. HISTORIQUE DU PALUDISME 9

I.2.2. CAUSES DU PALUDISME 10

I.2.3. EPIDEMIOLOGIE 10

I.2.3.1. EVOLUTION DU NOMBRE DE CAS ET DE DECES 11

I.2.3.2. AGENTS PATHOGENES 13

I.2.4. TRANSMISSION 15

I.2.5. MANIFESTATIONS CLINIQUES 17

1. Accès simple 17

2. Accès grave 18

I.2.6. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE 19

1. Diagnostic direct 19

2. Diagnostic indirect 20

I.2.7. TRAITEMENT 21

1. Pour le paludisme simple 21

I.2.8. PROPHYLAXIE 22

47

1. Protection contre les moustiques 22

2. Moustiquaires imprégnées d'insecticides 23

I.3. TEST DE DIAGNOSTIC RAPIDE DU PALUDISME (TDR) 23

I.3.1. Matériels et réactif de laboratoire 24

I.3.2. Principes 24

I.3.3. Limites du TDR 25

I.3.4. Avantages du test de diagnostic rapide 25

I.3.5. Mode opératoire 25

I.3.6. Lecture des résultats des tests 28

Chapitre deuxième : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 29

II.1. CADRE DE RECHERCHE 29

II.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE 29

II.3. DELIMITATION 29

II.4. HISTORIQUE 29

II.5. ORGANISATION DU CSR TEGRA 29

II.6. ORGANIGRAMME DU CENTRE DE SANTE DE REFERENCE TEGRA 31

Chapitre troisième : METHODE DU TRAVAIL 32

III.1. Population et échantillon 32

III.2. Type d'étude 32

III.3. Technique de collecte des données 32

III.4. Variables utilisées 33

III.5. Procédés d'analyse des données 33

III.6. Considérations éthiques 33

Chapitre quatrième : RESULTATS 34

DISCUSSIONS 40

CONCLUSION ET SUGGESTIONS 42

1. CONCLUSION 42

2. SUGGESTIONS 43

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 44

Table des matières 46

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