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études des contraintes liées à  l'adoption de la motorisation agricole dans la commune de Copargo


par Gaston Koffi GNONHOUE
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2016
  

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CHAPITRE II

DETERMINANTS, SYSTEMES ET MOYENS DE PRODUCTION AGRICOLE

Ce chapitre décrit les facteurs biophysiques (la présentation du milieu physique, les conditions climatiques, l'hydrographie et la formation pédologique) et humains favorables à l'agriculture dans la Commune de Copargo.

2-1. Présentation du milieu physique et humain

La présentation du milieu physique aborder à la fois les données climatiques, les données biophysiques.

2.1.1-Situation géographique de la Commune :

La Commune de Copargo est située entre 9°40'50'' et 10°4'31'' de latitude nord et entre 1°20' et 1°45' de longitude est, elle s'étend sur une superficie de 876 Km2 et fait partie des quatre Communes du département de la Donga. Copargo, chef-lieu de la Commune, est située à environ 510Km de Cotonou (capitale économique du Bénin). La Commune est limitée au nord par la commune de Natitingou et de Kouandé, au sud et à l'est par les Communes de Djougou et de Ouaké et à l'ouest par la République du Togo (figure1)

Figure 1 : Situation géographique de la commune de Copargo

2.1.2 Milieu physique

Ø Conditions climatiques favorables à l'agriculture

La Commune de la Copargo située dans le domaine tropical humide, est caractérisée par un climat de type soudano-guinéen nuancé par le relief atacorien avec deux saisons. Une sèche allant de mi-octobre à mi-avril suivit d'une pluvieuse couvrant la période de mi-avril à mi-octobre (ASECNA, 2010). Les mois d'Août et de septembre sont généralement les plus arrosés dans l'année. D'après Yabi (2009), ce type de climat constitue à peu près une nuance médiane entre le genre subéquatorial plus pluvieux avec quatre saisons et le type tropical sec avec deux saisons fort contrastées(figure 2).


Figure 2 : Variation pluviométrique de la Commune de Copargo de 2004-2013

Source : ASECNA, 2013

Les précipitations varient entre 800 mm et 1300mm et peuvent atteindre voire excéder la hauteur remarquable de 1492 mm. Ceci dénote le caractère aléatoire des précipitations dans l'ensemble de la commune. La quantité remarquable des pluies, facteur sans lequel aucune activité agricole n'est possible constitue un atout indéniable pour l'agriculture dans la Commune de Copargo.

2.1.2-1. Relief et pédologie de la Commune de Copargo

Le relief de la Commune appartient à un ensemble caractérisé par la dominance de la chaine de l'Atacora. Le chaînon Tanéka à un sommet qui avoisine une hauteur de 654 m. le reste du territoire est constitué de vastes plaines boisées alternées de vallons et de cuvettes. Selon Adam et Boko (1993), Kataki (2010), Les types de sols rencontrés dans la Commune de Copargo ont les mêmes caractéristiques que ceux des autres Communes du département de la Donga. Il s'agit en l'occurrence des sols ferrugineux tropicaux lessivés non concrétionnés et indurés, sols légers à faible capacité de rétention d'eau qui couvrent surtout les arrondissements d'Anandana et de Singré. A ce type de sol s'ajoutent les sols ferralitiques rencontrés aux pieds des sommets. Il s'agit des sols reconnus perméables. Ils sont jugés assez résistants à l'érosion non seulement en raison de leurs perméabilités mais aussi grâce à leurs cohésions dues à la présence d'argile. La vitesse d'infiltration varie suivant la pente, la teneur en argile dans les horizons et le couvert végétal. Il existe également quelques rares sols à tendance hydromorphe, ce sont les sols dont l'évolution est en rapport avec la présence quasi permanente de l'eau (l'eau de remontée de la nappe phréatique et l'eau de ruissellement). Il s'agit des sols hydromorphes moyennement organiques, humides à gley, non salés reposant sur un matériau alluvial lagunaire. De teintes sombres, ils supportent une végétation hydrophile. Pour Djafarou (2007), et Kataki (2010), l'excès d'eau dans ses sols s'exprime par un engorgement permanant de surface ou de profondeur. Tous ces sols ont besoin d'importants apports en matières organique pour la reconstruction de la couche humifère sur les parcelles mises en culture. Par ailleurs, il faut ajouter à la faible fertilité des sols la mauvaise exploitation par les agriculteurs. Ce qui entraine un rapide appauvrissement de ses sols conduisant ainsi à un déplacement permanant des agriculteurs vers d'autres terres aux moyens de défrichement permanant (figure 3)

Figure 3 : Formation pédologique de la Commune de Copargo

2.1.2.2- Hydrographie

La Commune est traversée et arrosée par plusieurs cours d'eau sur environ 54 km dont un fleuve et trois sources. Les plus importants sont le fleuve Ouémé, le Yari, le Gbangbaré, le Pabégou, le Baana, le Sanguigui, le Sountchoulou,le Danêgou, le Sounêgou, le N'kouéma et le Makouloukou. Tous ces cours d'eau ont des écoulements saisonniers sauf l'Ouémé qui coule en permanence vers l'Océan atlantique. Ces différents cours d'eau favorisent les activités agricoles(Kataki, 2010).

La figure ci-après montre les différents cours d'eau de la Commune

Figure 4 : Hydrographie de la Commune de Copargo

2.1.2.3- Végétation

La végétation est constituée de savanes arborées et herbeuses qui caractérisent la zone. Les principales espèces arbustives sont : le Karité, le Néré, les manguiers et le Cailcédrat qui se trouve un peu partout. Il y existe une forêt classée d'une superficie de 1 091 ha et des forêts sacrées, conservées sur le plan traditionnel pour divers usages, notamment pour conjurer les mauvais sorts (CENATEL, 2004).

2-1.3. Présentation du cadre humain

Selon l'INSAE (2002), la population de la Commune de Copargo est de 50820 habitants contre 35 665 habitants en 1992 soit un accroissement de 5,65 %. La population féminine est estimée à 25285 et les hommes à 25538. La commune est peuplée en majorité des Yom-lokpa qui représentent 83 % de la population et 7,2 % de Peulhs. On y rencontre également les autres groupes socio-ethniques : les Haoussa (1,4 %), les Dendi (1 %), les Otamari (1 %). Le reste de la population est constituée des Bariba, Bonfalé, Fon, Yoruba etc. les religions pratiquées par les populations de la Commune sont : les religions traditionnelles (70 %), l'Islam (18 %), le Christianisme (8 %). Des résultats des RGPH2 et RGPH3, le taux d'accroissement annuel de la population est de 3,33 % et sa densité est passée de 21 habitants au km2 en 1992 à 31 habitants au Km2 en 2002. Selon les résultats provisoires de l'INSAE (2013), la population de la Commune est passée de 50820 habitants en 2002 à 70938 habitants en 2013. La population féminine est estimée à 35398 habitants et celle masculine à 35549 habitants. Comme on peut s'y attendre cette population est inégalement répartie sur le territoire. Elle est plus forte autour du chef-lieu de la Commune et des autres grosses agglomérations. La figure 5 ci-dessous montre l'évolution de la Commune de Copargo.

Figure 5: Evolution de la population de Copargo de 1979 à 2013.

Source : INSAE 2002 et 2013.

L'analyse de la figure 5 ci-dessus montre que la Commune de Copargo a connu une croissance démographique ces dernières années. En 2002 la population était à 50820 habitants, puis est passée rapidement à 70938 habitants en 2013. En 10 ans la Commune de Copargo a connu une croissance de sa population d'environ 20118 habitants. Ceci s'explique par les mouvements migratoires, le croît naturel, l'amélioration des soins de santé à la base, et l'analphabétisme. Cette population ira de croissance en croissance, et si les outils de la production agricole restent rudimentaires, les indicateurs sociaux indiqueront l'omniprésence de l'insécurité alimentaire et la persistance de la pauvreté dans la Commune de Copargo.

2-2. Systèmes et moyens de productions

2-2.1. Systèmes de production

Le cultivateur qui a acquis une certaine expérience et les observations faites sur plusieurs générations, a appris, dans une large mesure, à adapter ces méthodes de cultures à l'utilisation du terrain de son milieu. Les pratiques itinérantes ou discontinues sont encore, répandues et pratiquées par les producteurs. (Gibigaye, 2008). Dans la Commune les techniques de production débutent parl'abatage des arbres si ceux-ci existent (planche1-a) et le défrichage (planche 1-b). Les défriches sont parfois laissé pourris sur place pour servir de fumures, cette pratique est adoptée par 33% des ménages enquêtés. 54 % adoptent encore la pratique itinérante sur brûlis (planche 1-c). Les producteurs dans une proportion de 13% selon leur expérience, pratiquent la rotation des deux méthodes précitées pour le maintien des capacités productives des sols. Il faut signaler que pour l'ensemble de la Commune les pratiques culturales les plus répandues sont la culture itinérante sur brulis avec jachère. Les terres longtemps cultivées par les producteurs sont abandonnées du fait de leurs faibles productivités. L'agriculteur se lance dans la recherche des terres encore plus fertile, une fois ces terres trouvées, il défriche et brûle les herbes et les arbres. La technique itinérante sur brûlis en même temps qu'elle nettoie la parcelle, elle la dote des substances minérales contenues dans la cendre des herbes et arbres brûlées. Au terme de ses préalables s'en suit la réalisation des buttes pour la culture des tubercules d'igname. Les terres rencontrées sont propices à plusieurs types de cultures, mais le système cultural est à base de grosses buttes à cause de la prédominance de la culture de l'igname (planche 1-d). Les outils utilisés pour ses différents travaux champêtres sont pour la plus par du temps archaïques (houe, daba, hache, coupe-coupe). Pour tirer plus de profit sur les terres cultivées, le paysan pratique la culture associative sur celles-ci. Les spéculations mises en commun sont : maïs, sorgho. Après une période de 5 à 7 ans sur cette parcelle, le paysan l'abandonne pour 2 à 4 ans au profit d'autres terres avant d'y revenir. Avec la croissance démographique que connait la Commune et le risque de l'insécurité alimentaire qui plane sur Copargo la durée de la jachère passe de 1 à 3 ans au maximum.

La planche 1 présente les systèmes de productions dans la Commune.

(a)

(b)

(d)

(c)

Planche 1 : Abatage (a), défrichage (b), brûlis (c) et réalisation des buttes (d)

Prise de vue : Gnonhoué septembre, 2014.

La planche1 ci-dessus montre en (a) une pratique d'abatage à Singré, en (b) le défrichage d'un espace à Singré, en (c) une pratique de brûlis à Anandana et en (d) une illustration de la réalisation des buttes à Pabégou. Il ressort de l'analyse de la planche que l'agriculture dans la Commune de Copargo est largement tributaire des techniques aratoires.

2-2.Moyens de production

Plusieurs moyens sont utilisés dans le domaine agricole. Il s'agit entre autres des moyens techniques, la terre, et les moyens financiers :

Ø Les moyens techniques

Les principaux équipements agricoles sont encore la houe, le coupe-coupe et la daba. La culture attelée y est introduite et jusqu' en fin 2003, la Commune dispose seulement de 208 pairs de boeufs, 180 charrues, 168 butteurs, 51 canadiens et 2 herses. Ces investissements insignifiants pour propulser l'agriculture ont pu être placés grâce à la culture du coton. Leurs taux de croissance très variables dépendent surtout de l'accessibilité au crédit d'équipement et à l'engouement de la production du coton. Bien avant la mesure gouvernementale qui vise à moderniser l'agriculture, la Commune avait quelques machines vétustes abandonnées dans l'enceinte de la mairie et au CARDER (planche2). Il existe également des machines appartenant à des groupements de producteurs comme celle du groupement « Elèssonessi » basé à Anandana. La planche2 ci-dessous présente quelques photos des machines rencontrées.

Planche 2 : Quelques machines agricoles

Prise de vue : Gnonhoué septembre, 2014.

De l'analyse de la planche 2, il ressort que la politique gouvernementale de la mécanisation agricole démarrée en 2006 au Bénin à travers l'ADMA s'est fait remarquer à partir de 2007 dans la Commune. Copargo a été doté de machines agricoles de marque MARSSEY FERGUSON et accessoires. L'introduction de la technique attelée et les essais de motorisation de l'agriculture deviennent donc une réalité dans la Commune. Cette pratique qui utilise des tracteurs et des outils performants est plus ou moins observée dans la Commune, mais pour l'instant plus de la moitié des ménages agricoles ayant fait l'objet de notre enquête n'utilise pas cette technique bien qu'ils aient un avis très favorable quant à la modernisation de l'agriculture. Cette situation est liée à leurs difficultés financières à s'équiper à titre individuel en matériels agricoles modernes. Les différentes machines rencontrées dans la commune sont réparties comme l'indique la carte ci-après :

Figure 6 : Répartition des équipements motorisés dans la Commune de Copargo

Il ressort de la carte ci-dessus la figure synthèse suivante :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Figure 7 : Proportion des équipements motorisés dans la Commune de Copargo

Les différents équipements motorisés rencontrés sur l'ensemble de la Commune sont : Décortiqueuses du riz (3), Moto-pompes (35), Malaxeuses de noix (2) et Tracteurs (5). L'analyse des figures 6 et 7 montre que la répartition des équipements motorisés dans la Commune de Copargo est faite de façon disparate. En effet, à Copargo-centre on a 2 Décortiqueuses, 9 motopompes, 2 Malaxeuses, et 4 Tracteurs. A Pabégou on enregistre 6 Motopompes, à Anandana on a 1 Décortiqueuse et 13 Moto-pompes par contre à Singré on 7 Moto-pompes et 1 Tracteur. On remarque que Copargo-centre dispose plus d'équipements motorisés par rapport aux autres arrondissements de la Commune, ceci pour la simple raison qu'il est le centre de la vulgarisation des orientations en matière de promotion agricole.

Ø Mode d'accès à la terre dans la Commune

Dans la Commune les terres s'acquièrent par héritage, don, emprunt ou achat. La figure ci-après montre les proportions des différents modes d'acquisition des terres dans la Commune de Copargo.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Figure 8: Proportion des différents modes d'acquisition des terres à Copargo

Source : Enquête de terrain Septembre, 2014

ü L'héritage est le premier mode d'acquisition des terres dans la Commune dans une proportion de 42,08 %.

ü Le don 28, 92 % c'est le deuxième mode d'acquisition des terres. Avec le phénomène de l'urbanisation et la pression démographique, ce mode disparait et les autorités font recours aux textes qui régissent la gestion foncière.

ü Les emprunts représentent 18, 20 % des proportions. Les bénéficiaires des terres empruntées jouissent pour une certaine périodedu droit d'usage. Tout comme le don, ce mode de fait valoir n'est plus chose courante dans la Commune.

ü L'achat avec 10, 8 % est un mode d'accès des terres qui occupe la dernière position. Avec l'engouement des populations à construire l'acquisition des terres est désormais monétarisée. Selon les populations enquêtées l'achat des terres est en vogue ces dernières années et les terres coûtent chères dans les quartiers les plus urbanisés de Copargo centre comme Zongo et Kparacouna.

Ø Moyens financiers

Les activités agricoles nécessitent le financement des différentes étapes de la chaine de production. Il s'agit du coût des intrants, du coût de la main d'oeuvre et du coût de location des machines. En dehors des producteurs de coton et quelques riziculteurs qui bénéficient des semences et de l'engrais de la part du SCDA et des soutiens techniques et financiers de certaines structures comme FAFA, PADA et PSAAB, la majorité des producteurs (69, 78 %) font recours à des crédits formels pour financer leurs activités (CLCAM, SIA N'SON, DONGA WOMEN et CESCA). Certains producteurs sont contraints de mettre en garantie leurs biens pour obtenir des prêts auprès des riches particuliers.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway