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Adaptation des agriculteurs aux effets de la variabilité pluviométrique dans le département de Mayo-Dallah (Tchad)


par Eloge REPUNODJI
Université de Dschang  - Master recherche, option climatologie  2022
  

Disponible en mode multipage

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RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
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UNIVERSITÉ DE DSCHANG
Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi Cordum

RECTORAT

ÉCOLE DOCTORALE

Site web : http://www.univ-dschang.org E-mail : udstectorat@univ-dschang.org

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DSCHANG SCHOOL OF ARTS AND SOCIAL SCIENCES

UNITE DE RECHERCHE DE CLIMATOLOGIE ET D'ETUDES
ENVIRONNEMENTALES (URECEEN)

ADAPTATION DES AGRICULTEURS AUX EFFETS DE LA
VARIABILITE PLUVIOMÉTRIQUE DANS LE DÉPARTEMENT
DE MAYO DALLAH (TCHAD)

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche
Filière :
Géographie-Aménagement-Environnement
Option : Climatologie
Par
REOUNODJI ELOGE
Licence en géographie
CM-UDS-20LSH0339
Sous la direction de :
Dr. NSEGBE ANTOINE DE PADOUE
Chargé de cours

(c)Juillet 2022

ii

SOMMAIRE

DEDICACE iii

REMERCIEMENT iv

LISTES DES FIGURES vi

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES PLANCHES ix

LISTE DES ANNEXES x

SIGLES ET ACRONYMES xi

RESUME xii

ABSTRACT xiii

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE 1 : CONSTRUCTION DE L'OBJET DE RECHERCHE 3

CHAPITRE 2 : CARACTERISATION DES PRATIQUES AGRAIRES DANS LE MAYO

DALLAH 32

CHAPITRE 3 : LE MAYO-DALLAH : UN CONTEXTE MARQUE PAR UNE FORTE

VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE 53

CHAPITRE 4 : BAISSE DE LA PRODUCTIVITE, DETERIORISATION DES SYSTEMES

PRODUCTIFS ET DEGRADATIONS DES CONDITIONS DE VIE DES POPULATIONS.70

CHAPITRE 5 : LES STRATEGIES PAYSANNES D'ADAPTATION DEVELOPPEES DANS

LE MAYO DALLAH. 95

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE 112

BIBLIOGRAPHIE 116

ANNEXES 122

III

DEDICACE

À NOS PARENTS :

PAPA BAOHOUTOU LAOHOTE,

ET

DEFUNTE MAMAN NOUDJIMGOTO LUCIENNE

iv

REMERCIEMENT

La réalisation de ce mémoire a été le résultat des efforts conjugués de plusieurs personnes morales et physiques à différents étapes. Ainsi, voudrais-je à travers cette lucarne exprimer nos sincères remerciements :

Tout d'abord à notre Dieu, pour le souffle de vie, la santé qu'il accorde, sa protection lors de nos différents voyages et les portes qui m'ont été ouvertes.

A notre Directeur de mémoire, Dr NSEGBE Antoine DE PADOUE, qui a bien voulu accepter d'assumer la direction de ce travail malgré ses multiples responsabilités.

Je voudrais aussi rendre un grand hommage au Prof Maurice TSALEFACK, qui pour un voyage sans retour, nous a laissé à mi-parcours.

Au Dr MOYE Éric KONGNSO et Dr Ismaël pour leur proximité, leurs sympathies, leurs conseils soutenus qu'ils ont eu le mérite et l'amabilité de nous donner et pour s'être rendus disponibles malgré leurs emplois de temps chargés.

Nos remerciements vont aussi à l'endroit de tous les enseignants du Département de Géographie-Aménagement-Environnement de l'université de Dschang et à tous les enseignants de l'université de Pala, d'avoir pris une part active dans ma formation.

A Mr KAOUBA ELEKE, Mr OUINI BOURDANE et Mr GUEOUARI DJAFFRI, avec qui nous avons mené ensemble les enquêtes de terrains et pour leurs rôles d'interprètes, nous leur exprimons notre reconnaissance.

A mon épouse SOLKEM Brigitte BRAO pour sa patience, sa compréhension et son soutien moral tant inestimable. Merci à tous mes frères et soeurs pour l'accompagnement.

Je tiens également à exprimer ma gratitude à mes amis et ainées : MASRA Axel, MAIMEM Josiane, LAGUYA VANANI, NDOMADJI ATSONO RELOBE, DJEKOUNDAYOM MBAIBABAKAR, MBAIRESSEM Arnaud, REMADI Edith, Gracia ELEKE, ALLAH-ASRA Parfait, NOUBA-ASRA Éric, PEP-YANG Olivier, MADJIGAIN Vivant, MBAIDJIGUIM Urbain, DJEDANOUM Romaric, KOUMTIBAY SAMUEL, KISSAÏTOUIN ABLAO Akrod et SINGNON PATOUKI pour leur guide et multiples soutiens.

L'on ne peut oublier les camarades que l'on a commencé le 1er et le 2e cycle ensemble : YAYIBE MAZGAO, Bienvenu KEDA, VIMI VAIZA, Pedael HALZIAR, Francis BETOUDJI

V

NODINGAR, HARDAM TCHAOUNA, KEMBA Stéphane ABOYNA, Néhémie TOSSI, BEBAREM Gérard, DEREING Nathaniel, LOMBAYE Fidélité, DANMADJI LAYO Modeste, MADJIDAOUM Laetitia et Bienvenu SINGAMONG, dont les aides et encouragements ont été pour nous un motif de réussite.

Aux camarades de la promotion : YAMAKO DJOIMADJE, OUANG-YANG LAOUNA, Ignace KOUMGAR, DIGOUENA Anne Fabiola etc.....avec qui le partage des moments de travail, d'échange mêlé de l'animation nous ont remonté le moral pour parvenir au bout de ce mémoire.

A tous ceux qui ont de loin ou de prés contribué à l'élaboration de ce travail, et dont les noms ne sont pas cités ici, nous leur disons merci pour leurs efforts et que Dieu vous comble de sa riche bénédiction.

vi

LISTES DES FIGURES

Figure 1: De localisation de Mayo-Dallah 17

Figure 2: Diagramme Ombrothermique de l'année 1996 18

Figure 3: Végétation de Mayo Dallah 20

Figure 4: Réseau hydrographique du Département de Mayo Dallah 21

Figure 5: répartition de la population selon le sexe et le niveau d'instruction dans le Mayo Dallah

22

Figure 6: Répartition de la main d'oeuvre agricole dans le Mayo Dallah 36

Figure 7: Evolution des productions vivrières annuelles de 2012 à 2021 dans le Mayo Dallah 48

Figure 8: Cumuls pluviométriques annuels (1990-2021) et la moyenne interannuelle dans le

Mayo Dallah. 53
Figure 9: Anomalie des précipitations annuelles moyennes calculées sur la période de 1990-2021.

55

Figure 10: répartition décennale des précipitations 57

Figure 11: pluviométrie moyenne d'Avril, d'Août et d'Octobre de 1990-2021 58

Figure 12: anomalies pluviométriques du mois d'avril de 1990 à 2021 59

Figure 13: Anomalies pluviométriques du mois d'août de 1990 à 2021 60

Figure 14: Anomalies pluviométriques du mois d'octobre de 1990 à 2021 60

Figure 15: répartition mensuelle des précipitations. 61

Figure 16: Evolution des températures maximales moyennes annuelles dans le Département de

Mayo-Dallah entre 1990-2021 63
Figure 17: Evolution des températures minimales moyennes annuelles dans le Département de

Mayo-Dallah entre 1990-2021 63
Figure 18: variation des températures moyennes du Département de Mayo-Dallah (1990-2021)

64

Figure 19: perception paysanne de la tendance pluviométrique 65

Figure 20 : Synthèse de la perception paysanne de l'évolution de la pluviométrie 66

Figure 21: perception paysanne face à la cause de la variabilité pluviométrique. 67

Figure 22: point de vue des paysans sur la baisse des rendements 68

Figure 23: Evolution du rendement d'arachide de 2005 à 2021 72

Figure 24: Evolution du rendement de maïs de 2005 à 2021 73

Figure 25: perception paysanne de la sensibilité des cultures vivrières aux effets de la variabilité

pluviometrique. 74

Figure 27: Perception paysanne face aux effets de la variabilité pluviométrique 75

Figure 28: Conséquence de la variabilité pluviométrique sur les agriculteurs 76

Figure 29: Nuage des points montrant l'analyse de la régression entre la pluie de la période de

croissance et avec la production d'arachide de 2017 à 2021. 82
Figure 30: Nuage des points montrant l'analyse de la régression entre la pluie de la période de

croissance et avec la production du maïs de 2017 à 2021. 87
Figure 31: nuage des points montrant l'analyse de régression entre les températures maximales

et minimales de la période de croissance avec les rendements de (2015-2021) 89
Figure 32: nuage des points montrant l'analyse de régression entre les températures maximales

et minimales de la période de croissance avec les rendements de (2015-2021). 90

VII

Figure 33: courbes de corrélation entre les indices pluviométriques et de la production du maïs

de 2005-2021 92

Figure 34: courbes de corrélation des indices pluviométriques et de la production d'arachide 93

Figure 35: stratégies d'adaptations au retard de pluie. 95

Figure 36: Les techniques d'adaptations à l'inondation des champs 96

Figure 37: comportement des agricultures face au retard des pluies 99

Figure 38: Usage des intrants 99

VIII

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Opérationnalisation du concept de variabilité pluviométrique 14

Tableau 2: Opérationnalisation du concept adaptation des agriculteurs 16

Tableau 3: Catégorie des personnes enquêtées 25

Tableau 4: Nombre des enquêtes par villages 26

Tableau 5: Classification du SPI 28

Tableau 6: Matrice synthétique de la démarche recherche 30

Tableau 7 : les différentes dates de sarclages des cultures vivrières 41

Tableau 8: calendrier agricole des cultures vivrières 43

Tableau 9 : Prix des différents produits agricoles pour l'année 2021 49

Tableau 10: Anomalie des précipitations annuelles moyennes calculées sur la période de 1990-

2021. 56

Tableau 11: statistique descriptif de la variabilité pluviométrique décennale 57

Tableau 12: Récapitulatif des statistiques descriptives des rendements 73

Tableau 13: besoin en eau d'une variété d'arachide de 90jours 78

Tableau 14: stades de croissance d'arachide sensibles au stress hydrique et leur durée de 1991 à

2021 80
Tableau 15: résumé des résultats du test de corrélation de Pearson (production d'arachide et

précipitations) 81
Tableau 16 : Stades de croissance du maïs sensibles au stress hydrique et leur durée de 1991 à

2021 84
Tableau 17: Résumé des résultats du test de corrélation de Pearson (production du maïs et

précipitations) 86
Tableau 18: effets de la température mensuelle de la saison de croissance sur la croissance

d'arachide 88
Tableau 19 : Résumé des résultats pour la corrélation de Pearson entre température et production

d'arachide de 2015 à 2021 89
Tableau 20: Résumé des résultats pour la corrélation de Pearson entre température et production

de maïs 2015 à 2021 90

Tableau 21: Calendrier agricole dans le Mayo Dallah 102

ix

LISTE DES PLANCHES

Planche 1: Les différents types de sols dans le Mayo Dallah 19

Planche 2: Les Matériels agricoles 38

Planche 3: Les types de labours 40

Planche 4: Techniques de séchage et de conservation des cultures 42

Planche 5: Techniques d'entretien et fertilité des sols 45

Planche 7: Les acteurs impliqués dans l'agriculture dans le Mayo Dallah 51

Planche 8: Les cultures vivrières dans le Mayo Dallah 71

Planche 9: Les ennemies des cultures 77

Planche 10: Pratique du maraichage 101

X

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Questionnaire d'enquête pour les agriculteurs 123

Annexe 2: Guide d'entretiens 130

Annexe 3: Autorisation de recherche 132

Annexe 4: indice pluviométrique annuelle de 1990 à 2021 133

Annexe 5: Données de précipitations du Département de Mayo-Dallah 134

Annexe 6: Données de températures minimales du Département de Mayo Dallah 136

Annexe 7: Données des températures maximales du Département de Mayo-Dallah 1990 à 2021

138

Annexe 8: Données des productions de 2005 à 2021 140

xi

SIGLES ET ACRONYMES

ANADER : Agence National d'Appui au Développement Rural

AFD : Agence Française de Développement

BAD : Banque Africaine pour le Développement

FAO : Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation

GIEC : Groupe Intergouvernemental d'Expert sur l'Evolution du Climat

IPCC: Intergovernmental Panel on Climate Change

MKO : Mayo-Kebbi Ouest

MKE : Mayo-Kebbi Est

OCDE : Organisation de Coopération et Développement Economique

OMM : Organisation Mondiale de la Météorologie

ODD : Objectif de Développement Durable

ONASA : Office National de Sécurité Alimentaire

ONDR : Office National de Développement Rural

PANA : Programme d'Action Nationale d'Adaptation

PNUD : Programme des Nations Unies Pour le Développement

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PIB : Produit Intérieur Brut

SPSS: Statistical Package for Social Sciences

SNCLCC : Stratégie Nationale de Luttes Contre les Changements Climatiques

SPI : Standardized Precipitation Index

XII

RESUME

L'agriculture dans le Département de Mayo Dallah emploie plus de 80% de la population et reste la principale source des revenus des paysans. Les conditions de productions dans cette localité dépendent potentiellement des conditions climatiques.

La méthodologie utilisée repose avant tout sur une approche inductive. La collecte des données secondaires repose sur la recherche documentaire, les données climatiques fournies par la DREM et ANADER couvrant la période de 1990 à 2021 et les données des rendements des cultures vivrières (sorgho, maïs, arachide et mil pénicillaire) fournies également par l'ANADER, couvrant la période de 2005 à 2021. Ensuite les données primaires ont été collectées à l'aide de l'observation directe, les entretiens semi-structurés (8) et les questionnaires basés sur un échantillon de 120 personnes (agriculteurs et agro-éleveur). Ces données ont été traitées grâce aux logiciels SPSS, ATLAS.ti et Excel.

Ainsi, l'application de l'indice de Nicholson a permis de déterminer des valeurs de SPI comprises entre -1,71 et + 2,89, indiquant ainsi des années de fortes sècheresses (2004, 2005 et 2009) et des périodes humides sévères indiquant des périodes d'inondation (1991, 1994, 2012 et 2020). Ensuite, l'analyse des cumuls pluviométriques annuels a montré une tendance à la stabilité, mais marquée par d'innombrables disparités. Cette fluctuation de la pluie affecte les rendements. Car le changement de rendement moyen pour les précipitations était de +50,959 #177; 15413 tonnes/an pour le maïs et -20,205 #177; 6365 tonnes/an pour l'arachide. La mise en relation de la production avec les volumes pluviométriques annuels, affiche une évolution en dent de scie suivant l'évolution de la pluviométrie. Aux effets néfastes de la variabilité pluviométrique, s'ajoutent d'autres facteurs comme les faibles apports en intrants, le manque de matériels et l'infertilité des sols, dont les effets cumulés contribuent également à la baisse des rendements dans cette localité. La baisse des rendements affecte les revenus agricoles de plus de 70% des agriculteurs et entraine d'innombrables problèmes socio-économiques à savoir : la famine, la pauvreté, le chômage et les conflits agriculteurs/éleveurs. Pour s'y adapter, plusieurs stratégies ont été mobilisées par les agriculteurs de la localité à savoir : la recherche de la précocité, la modification du calendrier agricole, la diversification des sources de revenus, la fabrication des insecticides artisanaux, le développement du maraîchage. Des mesures d'accompagnement méritent d'être prises pour identifier et vulgariser les mesures d'adaptations durables à la variabilité pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah.

Mots-clés : Stratégies d'adaptation, variabilité pluviométrique, agricultures et Mayo Dallah

XIII

ABSTRACT

Agriculture in the Department of Mayo Dallah employs more than 80% of the population and remains the main source of income for peasants. Production conditions in this locality potentially depend on climatic conditions.

The methodology used is primarily based on an inductive approach. The collection of secondary data is based on documentary research, climate data provided by the DREM and ANADER covering the period from 1990 to 2021 and data on the yields of food crops (sorghum, maize, peanuts and pearl millet) also provided by the ANADER, covering the period from 2005 to 2021. Then the primary data was collected using direct observation, semi-structured interviews (8) and questionnaires based on a sample of 120 people (farmers and agro- breeder). These data were processed using SPSS, ATLAS.ti and Excel software.

Thus, the application of the Nicholson index has made it possible to determine SPI values between -1.71 and + 2.89, thus indicating years of severe drought (2004, 2005 and 2009) and severe wet periods. Indicating periods of flooding (1991, 1994, 2012 and 2020). Then, the analysis of annual rainfall totals showed a stable trend, but marked by countless disparities. This fluctuation in rainfall affects yields. Because the average yield change for rainfall was +50.959 #177; 15413 tons/year for maize and -20.205 #177; 6365 tons/year for groundnut. The linking of production with annual rainfall volumes shows a saw tooth evolution following the evolution of rainfall. In addition to the adverse effects of rainfall variability, there are other factors such as low inputs, lack of equipment and soil infertility, the cumulative effects of which contribute to lower yields in this locality. The drop in yields affects the agricultural income of more than 70% of farmers and leads to countless socio-economic problems, namely: famine, poverty, unemployment and farmer/herder conflicts. To adapt to this, the local farmers have mobilized several strategies, namely: the search for precocity, the modification of the agricultural calendar, the diversification of sources of income, the manufacture of artisanal insecticides, the development of market gardening. Accompanying measures deserve to be taken to identify and popularize sustainable adaptation measures to rainfall variability in the Department of Mayo Dallah.

Keywords: Adaptation strategies, rainfall variability, agriculture and Mayo Dallah

1

INTRODUCTION GENERALE

La variabilité des paramètres climatiques imposent aux populations rurales des pays en développement des adaptations conséquentes (GIEC, 2007). Selon l'Agence Française de Développement (AFD., s.d). Le changement climatique affecte sérieusement un grand nombre d'activités humaines. Le « secteur de la terre » (agriculture, foresterie, changement d'utilisation des terres) tient une place particulière, car c'est sans doute l'activité humaine la plus dépendante du climat. Selon les travaux de Servat et al. (1999), en Afrique de l'ouest et centrale, ces perturbations du climat se manifestent par une diminution généralement assez importante de pluviométrique annuelle avec des déficits de l'ordre de 20% à 30% et des baisses des débits des cours d'eau. Cette variabilité pluviométrique provoque la fréquence des décalages saisonniers (confusion sur le calendrier culturale), ce qui a pour corolaire une baisse régulière et effective de près de la moitié des productions ou rendements de l'agriculture pluviale aussi bien industrielle que vivrières (Gerald et al, 2009). C'est ainsi que, face aux incertitudes de la pluie, les utilisateurs des terres font de gros efforts d'adaptations, surtout les pays en développement, plus vulnérables en raison d'un moindre degré d'artificialisation de l'agriculture et de sa plus grande dépendance à l'environnement naturel.

La dépendance de la plupart des pays africains à l'égard des rendements agricoles qui sont à leur tour, dépendants du climat contribue significativement à leur vulnérabilité (BAD, 2011 ; FAO, 2006 ; GIEC, 2007). Selon les estimations de la Banque Africaine de Développement (BAD) en 2010, 70% de la population dépend de l'agriculture pour l'emploi à plein temps, et de nombreux africains comptent sur l'agriculture pour une partie du revenu de leur ménage. Cette situation durable de l'accroissement rapide des populations (plus de 3% par an entre 1990 et 2002), conjugué à la diminution des ressources alimentaires, renforce la vulnérabilité des populations africaines en raison de leur faible niveau de mécanisation d'adaptations (Odjugo, 2010).

Le Tchad, vaste pays «continental», est très vulnérable à la variabilité et au changement climatique, à l'instar des autres pays sahéliens. Selon les observations et les projections climatiques, le Tchad est considéré par la communauté scientifique internationale comme l'un des points les plus marquants (hotspot) du changement climatique dans le monde. Et une étude récente le classe parmi les 186 pays dans le monde le plus vulnérable face au réchauffement climatique (Hakim, 2007). La variabilité climatique au Tchad se caractérise par une baisse et variabilité accrue de la pluviométrie, une augmentation des températures observées depuis 1990

2

et une recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes. Cette vulnérabilité est souvent due à la dépendance des populations rurales des ressources naturelles, plus de 80% de la population tchadienne sont des ruraux et dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance (SNLCC, 2017).

L'agriculture dans ce pays contribue à la consolidation de la sécurité alimentaire, l'amélioration des conditions de vie des paysans. Mais, depuis la période 1950 à 2014, ce secteur d'activité est confronté à une tendance globale à la baisse des pluies, à des variations des précipitations marquées par des années humides et sèches à partir des années 1990 qui semble indiquer un nouveau mode de variabilité des pluies ( PANA-Tchad, 2010). Toutefois, les années 1990 à nos jours semblent indiquer un retour à des conditions pluviométriques meilleures. Selon le PANA-Tchad (2010), les composantes de la pluviométrie telles que les dates de démarrages et les longueurs de la saison des pluies ont connu également au cours de ces dernières années une forte variabilité interannuelle, qui rend de plus en plus difficile la planification agricole. Face à cette situation, plusieurs projets et programmes ont été mis sur pied par les pouvoirs publics pour limiter la vulnérabilité des paysans. Malgré cette réelle volonté des pouvoirs publiques, à soutenir les paysans face à cette situation, les paysans ne cessent de se plaindre des difficultés pluviométriques (instabilité du début et de la fin de la saison pluvieuse, les séquences sèches en saison pluvieuse et les inondations) auxquelles ils sont confrontés.

C'est donc pour mieux comprendre les stratégies et mesures d'adaptations à la variabilité pluviométrique dans le secteur agricole au Sud du Tchad en générale et dans le Département de Mayo Dallah en particulier que la présente recherche a été initiée. Le présent mémoire s'articule autour de cinq chapitres. Le premier aborde la construction de l'objet de recherche. Le deuxième chapitre dresse un état des lieux des pratiques agraires dans le Mayo Dallah. Le troisième chapitre analyse la tendance de la variabilité pluviométrie dans le Département de Mayo-Dallah. Le quatrième chapitre analyse les effets de la variabilité pluviométrique sur les rendements des cultures vivrières. Enfin, nous suggérons le cinquième et dernier chapitre qui présente les différentes stratégies mobilisées par les agriculteurs pour faire face aux effets induits par la variabilité pluviométrique.

3

CHAPITRE 1 : CONSTRUCTION DE L'OBJET DE RECHERCHE

Il est question dans ce chapitre de traiter de la définition des problèmes et en déduire l'importance et la pertinence. Ce chapitre pose aussi les questions, présente les objectifs et hypothèses de recherche, présente le cadre conceptuel et analytique de l'étude et fait le point de la revue de littérature dans le domaine et en fin, présente la méthodologie adoptée pour la conduite des différentes phases de cette recherche.

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE

Le changement climatique représente une menace de plus en plus perceptible pour la viabilité des ménages ruraux d'Afrique subsaharienne où les communautés vivent principalement de l'exploitation des ressources naturelles. Selon le Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat (GIEC, 2007), les conséquences du changement climatique sur les écosystèmes des pays d'Afrique sont déjà considérables, et la situation pourrait être encore plus désastreuse vu les prédictions d'augmentation des fréquences d'évènements extrêmes avec le réchauffement climatique (Houghton et al, 2001). En 2010, les catastrophes liées au changement climatique ont touché environ 300 millions de personnes et provoqué le déplacement de 40 millions d'individus majoritairement situés dans les pays en développement. Ainsi, les besoins d'adaptation des populations aux changements climatiques et à leurs impacts socio-économiques sont indispensables car la survie des populations en dépend (OCDE, 2009).

La variabilité climatique se traduit par une baisse notoire de la pluviométrie et consécutivement une dégradation des ressources naturelles. Cette tendance, qualifiée de « nouvelle phase agricole » ou « rupture climatique » compromet sérieusement la sécurité des moyens de subsistances des personnes pauvres, et fragilise les systèmes agricoles qui ne répondent plus aux besoins actuels du climat (Yegbémey et al, 2014). Cette forte variabilité aussi bien temporelle, spatiale que quantitative des précipitations rend les activités agricoles plus vulnérables et constitue une contrainte majeure à l'atteinte des objectifs d'autosuffisance alimentaire à l'horizon de 2025 que se sont fixés les dirigeants africains en Juillet 2013. Dans ce contexte, le Tchad a connu une récession climatique, surtout celle de la pluviométrie aux ampleurs très accusées, doublée d'une augmentation significative du nombre d'années sèches (1970,1980) (Baohoutou, 2007). Cette situation a engendré une baisse des rendements agricoles et est aussi génératrice des conflits sociaux, notamment les conflits agriculteurs/éleveurs qui

4

sont devenus de plus en plus récurrents dans la zone méridionale tchadienne (Madjigoto, 2007). Bien que jouant un rôle économique de premier plan dans le développement du Tchad, le secteur agricole rencontre des difficultés majeures qui freinent son décollage. Parmi ces contraintes, on peut citer la variabilité spatio-temporelle des précipitations, la qualité médiocre des sols, les politiques de développement agricole inadaptées, les stratégies d'adaptation durables quasi-inexistantes et/ou insuffisantes et inappropriées.

Cette forte variabilité pluviométrique a induit une dégradation du milieu écologique et s'est soldé par des impacts négatifs sur la production agricole. En effet, les dérèglements et les déficits pluviométriques saisonniers enregistrés ont perturbé les cycles culturaux, bouleversé le calendrier agricole et rendu non opérationnelles les normes culturales empiriques en vigueur chez les populations paysannes. Au cours de ces dernières décennies, les principaux systèmes ont connu des mutations diverses et variées à savoir, la fortes régression des volumes de productions agricoles (40 à 88%) entre 1988-2012 et l'impulsion par la demande urbaine des productions destinées aux marchés locaux (SNLCC, 2017).

Bien que la variabilité pluviométrique et ses incidences soient réelles dans la partie Sud du Tchad, tels que présenté dans les travaux de Baohoutou (2007), Baohoutou et al, (2013, 2014), Gouataine et al, (2015 ; 2016 ; 2017 et 2018), ces travaux ne couvrent pas toute la partie Sud tchadienne. Partant de ce qui précède, ce travail intègre premièrement plusieurs objectifs du Développements Durable et les autres programmes internationaux et nationaux, notamment le deuxième objectif du Développement Durable qui vise la « Faim Zéro » c'est-à-dire assurer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition. Le secteur agricole est aussi concerné par l'objectif 12 qui vise à assurer la viabilité des systèmes de production alimentaire et mettre en oeuvre des pratiques agricoles résilientes qui permettent d'accroitre la productivité, contribuent à la préservation des écosystèmes, renforcent les capacités d'adaptations aux changements climatiques et aux phénomènes météorologiques extrêmes. En fin, le 13e objectif qui porte sur «la prise des mesures d'urgences pour lutter contre les changements climatiques et leurs conséquences'. Il s'inscrit également dans la vision du Tchad 2030 intitulé « le Tchad que nous voulons ».

En fin, Il est question également de contribuer à la connaissance du rôle que joue la pluie sur la production agricole. Cette dernière se présente à la fois sous une forme indispensable (l'économie et les hommes en dépendent) et comme un fait difficilement maitrisable par les hommes compte tenu de son caractère instable et incertain. Il est bien vrai

5

que beaucoup des travaux soient réalisés sur cette problématique, mais ces données restent cependant l'apanage des zones concernées par les dits travaux. Pour ce qui est du Département du Mayo-Dallah, les données sur les stratégies d'adaptations aux effets de la variabilité pluviométrique sont très peu documentées alors que la situation demeure toujours préoccupante. C'est ce qui justifie la présente étude afin de tirer davantage l'attention des politiques, des institutions et acteurs concernés.

II. DÉLIMITATION

1. Délimitation spatiale de la zone d'étude

Le Département de Mayo Dallah se localise selon les cordonnées 8°57' à 10°15' N et en longitude 15°05' à 15°58' Est. Elle se situe au Sud-Ouest du Tchad en plein milieu soudanien et couvre une superficie de 4.069 Km2.

2. Délimitation temporelle du sujet

Pour le besoin d'une bonne analyse de la pluviométrie au pas de temps annuel, il nous faut une série assez longue, d'au moins de 30 ans selon les recommandations de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Ainsi, les données relatives à cette étude couvrent la période allant de 1990-2021 soit 32 ans. Ces relevés pluviométriques sont fournis par la Direction des Ressources en Eau et de la Météorologie (DREM) et par les archives pluviométriques du sous-secteur de l'ANADER de Pala. Ensuite, les données des rendements des cultures vivrières sont fournies par la direction de l'ONDR/ANADER de l'antenne Sud-Ouest (Bongor) et s'étendent de 2005 à 2021 soit 17 ans.

III. REVUE DE LA LITTERATUR

Dans la revue de la littérature, il sera question d'analyser l'état de la connaissance sur la tendance de la variabilité pluviométrique en Afrique Sub-saharienne en générale et au Tchad en particulier, ensuite de présenter les effets de la variabilité pluviométrique sur les activités agricoles, ainsi que les stratégies ou les mesures d'adaptations paysannes. Pour réaliser cela, il est important de faire appels aux auteurs qui ont réalisé des études dans ce domaine.

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1. Les tendances de la variabilité pluviométrique en Afrique subsaharienne et au Tchad

Dans les régions tropicales marquées par l'absence d'une saison thermique, la pluviométrie est un paramètre climatique majeur, comme l'a si bien souligné J. Riser (Frérot AM et al, 2004) : « la pluie est la principale composante du climat des régions tropicales », elle permet d'une part d'établir les nuances climatiques et d'autre part la pratique des activités agricoles sur lesquelles repose l'économie de la plupart des pays africains et singulièrement le Tchad. C'est ainsi que malgré d'importants progrès réalisés dans les sciences agronomiques, les facteurs climatiques peuvent avoir un effet positif ou négatif sur les revenus des agriculteurs selon l'occurrence de leurs valeurs extrêmes aux différentes étapes de l'élaboration de la production. Dès lors, plusieurs études ont été conduites sur le sujet en Afrique et au Tchad.

En effet, la fin des années 60 marque le début de la sècheresse dans le Sahel. Elle se traduit par une baisse de la pluviométrie et une dégradation croissante des ressources naturelles qui conduisent à l'insécurité alimentaire des ménages (Ozer et Erpîcum, 2015 ; Paturel et al, 1998 ; Ouédraogo et al, 2005, Ozer et al, 2005). Les travaux d'Aguilar et al, (2009), confirment également cette tendance à la baisse des précipitations (31mm/décennies, entre 1995 et 2006). Au Sahel, ce sont les sècheresses ou les déficits pluviométriques qui ont des effets les plus prononcés, car elles concernent très souvent des vastes zones géographiques et sont de plus en plus récurrents. Cependant, d'autres phénomènes comme les inondations, les vents violents et la pollution d'insectes nuisibles sont des phénomènes liés au temps et au climat. Dans leur analyse de la variabilité climatique et de ses influences sur les régimes pluviométriques saisonniers en Afrique de l'ouest, Amani et al, (2004) ont montré que la variabilité climatique se manifeste par une dynamique spatio-temporelle régressive des pluies annuelles, une récession des fréquences de jours pluvieux en général et en particulier celles des hauteurs pluviométriques supérieures à 10mm et une diminution de la durée des sisons pluvieuses.

Au Tchad, Mathey (1992), ressort de ses travaux que les secteurs agro-écologiques du Tchad connaissent un changement dans le comportement des précipitations. Mais c'est Baohoutou (2007), Gouataine (2018), Gouataine et al, (2016), qui ont montré l'existence d'une forte variabilité pluviométrique avec des conséquences désastreuses. Baohoutou (2007), ressort que la succession de deux décennies relativement sèches avec un seuil critique en 1984, la variabilité intra saisonnière de la pluviométrie marquée par des écarts importants dans les dates de démarrage et de fin de pluie et une concentration tant en fréquence qu'en hauteur de pluie

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au coeur de la saison ont imprimé leurs marques particulières dans ce milieu. Selon les travaux de Gouataine (2018) et Gouataine Sengue et al, (2016), la variabilité pluviométrique dans la plaine du Mayo Kebbi est marquée par une baisse sensible des pluies pendant les décennies 70 et 80 avant de se stabiliser à partir de 1990 mais avec une profonde disparité. Bien que les résultats soient intéressants, ils ne peuvent pas être extrapolés à l'ensemble du Sud du Tchad à cause des singularités que présentent certaines zones.

2. Les impacts de la variabilité pluviométrique sur les activités agricoles

L'agriculture constitue l'une des principales activités économiques des populations rurales d'Afrique et est aussi reconnue comme une activité soumise à des risques (fluctuation du marché, politique gouvernementale, invasion des ravageurs) dont le plus parlant est le risque climatique qui fait l'unanimité à travers les écrits des dernières décennies (Fabrice Esse et al, 2020). L'impact des changements climatiques sur la production agricole devrait susciter des inquiétudes en raison du rôle primordial du secteur de l'agriculture dans le développement socio-économique des pays africains.

Selon le GIEC (2007), l'activité agricole dans la zone tropicale relève d'un véritable problème puisque le facteur déterminant « la pluviométrie » subit une réelle modification. Cette variabilité de la pluviométrie provoque la fréquence des décalages saisonniers (confusion sur le calendrier cultural), ce qui a pour corollaire une baisse régulière et effective de près de la moitié des productions ou de rendements de l'agriculture pluviale aussi qu'industrielles que vivrières (Gerald et al, 2009). Tsalefac (1999) dans (variabilité climatique, crise économique des milieux agraires sur les hautes terres de l'ouest), s'est intéressé également aux quantités de pluies annuelles et interannuelles à travers lesquelles, il montre les impacts négatifs de la répartition irrégulière de la pluie sur les activités agricoles dans les hautes terres de l'Ouest Cameroun. Pour sa part, Ogouwalé (2006) a montré que l'agriculture varie dans l'espace et dans le temps selon les hauteurs pluviométriques et qu'il est donc difficile de prévoir cette dernière, d'où la baisse des rendements des cultures vivrières au cours des dernières décennies qui a entrainé des pénuries alimentaires. Pour Afouda et al, (2014), la rareté des pluies prolongée, les poches de sècheresses, les excès d'eau font baisser le rendement des cultures. Dans la même logique, pour Allé (2013), la perturbation qu'enregistre les systèmes culturaux s'explique par l'irrégularité pluviométrique, la mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations et surtout le bouleversement du calendrier agricole. Ainsi, selon Afouda (2010), le rythme des activités économiques et socio-culturelles des populations est calqué sur le rythme

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des saisons. Le climat est à la fois comme un atout et une contrainte au déroulement des activités. Aussi, il ajoutera que face aux contraintes qu'impose le climat, la communauté paysanne développe des stratégies endogènes pour réduire leur vulnérabilité tant dans le calendrier agricoles que dans les techniques utilisées.

Au Tchad, l'analyse des documents de la Stratégie Nationale d'Adaptation (PANA, 2010) ainsi que les travaux de Baohoutou (2007) montre que les différentes années de sécheresse (1972-1973 et 1984), les inondations des années (1988, 1999, 2005, 2006, 2007, 2008, 2010 et 2012), ainsi que la récurrence des vents violents de ces 30 dernières années impactent sur les rendements agricoles et provoque les chutes de productions agricoles. Selon une étude conjointe de PAM et FAO (2009), intitulé « République du Tchad : analyse globale de sécurité alimentaire et de vulnérabilité », les aléas climatiques sont la cause majeure de la baisse de la production céréalière enregistrée au cours de ces dernières années et affectent la disponibilité alimentaire en dépits d'énormes potentialités dont il dispose. Et selon le rapport de FAO/Tchad, en 2012, 255.000 et 161.522 ha emblavées ont été inondés, 100.000 ménages agricoles affectés et 161.000 hectares de cultures détruites. Le déficit céréalier étant estimé à 45.000 tonnes, soit 30% des besoins nationaux. Gouataine (2018), ressort de ses travaux que la longueur de la saison pluvieuse en tant que telle n'influence pas le cycle cultural mais l'incertitude dans le démarrage de la saison pluvieuse, les séquences sèches et les arrêts précoces ne permettent pas aux variétés longues de boucler leur cycle végétatif, d'où les jours pluvieux influencent aussi la production et le rendement des cultures dans la plaine du Mayo kebbi.

Par contre, Sossa (2001), Noufé (2011), Septime (2008) pensent que la variabilité pluviométrique n'étant pas le seul facteur déterminant le rendement agricole. Les autres déterminants du rendement notamment : le choix variétal, l'utilisation des engrais, la fertilité du sol, la qualité des semences, les traitements des maladies et ravageurs etc....participent aussi fortement à cette baisse de rendement. Bertrand (2014), ressort également dans ses travaux que la résistance des systèmes d'exploitations agricoles aux changements climatiques et à la variabilité dépend de la fertilité des sols, mais malheureusement, beaucoup d'agriculteurs ne disposent pas de moyens financiers, de technologies, de batail et de temps nécessaire pour entretenir leurs terres comme ils le souhaitent, or les sols infertiles produisent peu, ce qui aggrave encore la pauvreté. Toute fois la garantie d'une bonne production est aussi tributaire des conditions liées à une bonne articulation des opérations culturales (Noufé et al, 2015).

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3. Les stratégies paysannes d'adaptations aux effets de la variabilité pluviométrique.

Face à la variabilité pluviométrique, les paysans tentent de s'adapter. Les mesures d'adaptation sont développées le plus souvent sur des savoirs indigènes (Sar et al, 2007) et aux moyens alternatives offertes par les progrès techniques. Ces mesures d'adaptation sont variées et visent à mitiger voire à surmonter les risques à travers des comportements résilients en vue de sauvegarder les activités agricoles, de contribuer à l'autosuffisance alimentaire et d'accroitre les revenus. Mais dans certains cas, ces mesures endogènes ont montré leurs limites comme la témoigne la persistante de la situation de crise alimentaire que les pays sahéliens et subtropicaux ont connu au cours de ces dernières années.

Les travaux de Gouataine (2018) relèvent deux types d'adaptations : l'adaptation directe en laquelle les agriculteurs ont développé des stratégies particulières qui se résument en la réadaptation du calendrier, la dispersion des dates de semis, l'adoption d'autres cultures, l'augmentation des emblavures et le recours à la pratique des pépinières pour limiter les dégâts de la montée des eaux qui détruisent les jeunes plantes. Ainsi, le repiquage avec hauteur de 10 à 15cm permet au riz de mieux se développer et de supporter l'engorgement d'eau. Quant à l'adaptation indirecte, les paysans font recourent à la diversification des activités qui génèrent les revenus et l'épargne de précaution. . Pour sa part, Angossou (2008), présente dans son étude que le recours aux crédits pour les dépenses de production accroit davantage la vulnérabilité des paysans ainsi ces derniers optent pour la pratique de rotation toute en priorisant la rotation entre les cultures vivrières (mais-niébé, mais-arachide) au détriment de la rotation entre culture vivrières et commerciales (mais-soja). Bertrand (2014) montre que l'orientation des actions vers la restauration de la capacité de production de la terre (régénération naturelle assistée) permet également de réduire les effets de la pluviométrie et est à la portée de tous les producteurs. Pour sa part, Rodrigue (2008) ressort de son étude que l'intensification de l'utilisation des intrants constitue une forme de stratégie qui permet d'améliorer la production et/ou limiter les efforts consentis pour les activités agricoles mais force est de constater que cette pratique a des répercussions sur l'environnement à moyen et long terme. Pour Madjigoto, (1994), l'une des formes d'adaptation des paysans est l'ouverture d'autres champs, donc l'augmentation des surfaces agricoles. Et pour Baohoutou et al, (2014), la recherche des cultivars les mieux adaptés au contexte climatique est aussi une forme d'adaptation aux variabilités pluviométriques car celles-ci ont imprimé leurs marques sur le paysage.

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Comme adaptation à la variabilité climatique, les recherches de Djohy et al, (2015) ; Dugue (1999) ; Brou et al, (2005), retiennent la modification des dates de semis, la concentration des activités agricoles au cours de la saison pluvieuse particulièrement là ou l'agriculture est pluviale, l'abandon des cultures à cycle longue au profit des variétés précoces, l'option pour les cultures peu exigeantes et l'association des cultures en zones tropicales comme en soudano-sahélien, l'augmentation des emblavures la ou les terres sont rares.

Malgré la prise de conscience des impacts liés aux changements climatiques, l'insuffisance caractérisée des moyens d'adaptation à ceux-ci est une réalité (Brown et al, 2010). Des nombreux facteurs le mettent en évidence. D'abord, l'absence de données climatiques et leur analyse, l'insuffisance des données sur les solutions d'adaptation, la méconnaissance de l'adaptation parmi les parties prenantes (autorités en charge des politiques d'adaptation et la population), la faiblesse des capacités du personnel dans les domaines de la planification, du suivi et de l'évaluation, l'absence de mécanismes de communication et de gestion des informations entre secteurs, l'inadaptation des capacités des institutions (Tieguhong et Ndoye, 2007; Tieguhong et Betti, 2008).

IV. PROBLEMATIQUE

Le Mayo Dallah est une zone essentiellement rurale (80%) et dont la principale activité est l'agriculture pluviale, source de moyens de subsistances de la majeure partie de la population. Les activités agricoles sont en grande partie dominées par la culture du sorgho, l'arachide, le pénicillaire, le maïs et le riz, dont les rendements sont en baisses ces dernières décennies en raison de la variabilité climatique et de la mauvaise adaptation des agriculteurs. Quoique d'autres facteurs non climatiques tels que, les techniques agricoles, le faible niveau d'équipement, le faible apport d'intrants, les semences qui déterminent également les rendements agricoles, c'est la variabilité pluviométrique que les agriculteurs ont pointé du doigt comme étant le principal déterminant de leurs rendements agricoles car elle agit fortement sur l'efficacité d'autres facteurs.

La variabilité pluviométrique est réelle et se manifeste par la fréquence des phénomènes extrêmes que sont les sécheresses et les inondations des cultures qui affecte les besoins en eau pour la croissance des cultures vivrières. Ces différentes situations augmentent la vulnérabilité et entrainent la mauvaise performance des cultures qui se traduit par la diminution de la production agricole, détérioration de la sécurité alimentaire, baisse des revenus des paysans et augmentation de la pauvreté (paysanne). Selon le rapport de la Direction Départementale de la

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Statistique agricole, les inondations de 2020 ont entrainées des pertes du capital semencier, du lessivage des engrais, de la prolifération des maladies fongiques et un déficit céréalier de 14118 tonnes. Les faibles rendements se justifient également par des faux départs et des retours tardifs de la pluie qui perturbe le calendrier cultural et rendu difficile la planification des opérations agricoles.

En dépit de ces effets, les producteurs de ladite localité ne se sont pas simplement résignés sur la situation, mais ils développent des stratégies d'adaptation à court, moyen et long termes dans le but de limiter les pertes agricoles, liées aux effets négatifs des variabilités pluviométriques particulièrement, afin de préserver la sécurité alimentaire, mais ces stratégies d'adaptation sont médiocres ou limitées. Face à cette situation, la présente recherche tente d'établir le lien de cause à effet entre la productivité agricole et la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah. Autrement dit, les fluctuations de rendements observées se justifient-elles par la variabilité pluviométrique ?

L'idée que nous soutenons dans ce mémoire, est que la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah est une réalité et se traduit par le glissement des saisons (pluies tardives, de courte durée, pluie précoce) qui rend les conditions de productions de plus en plus difficiles et ceux malgré les stratégies mobilisées par les paysans.

Cette préoccupation s'inscrit dans les Objectifs du Développement Durable, notamment le 13e objectif qui porte sur «la prise des mesures d'urgences pour lutter contre les changements climatiques et leurs conséquences» et le 2e objectif qui vise à éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable et résiliente. Il s'inscrit parmi les objectifs de l'Union Géographique Internationale (UGI, 2013) dans le renforcement de la capacité des populations à être résilientes face aux effets des changements climatiques. Elle s'inscrit également dans la vision du Tchad 2030 intitulé « le Tchad que nous voulons », qui vise à assoir une économie plus résiliente au changement climatique. Ainsi, ce travail adhère les programmes stratégiques nationaux de luttes contre les changements climatiques (PANA-TCHAD, 2010 ; CNLCC, 2017).

V. QUESTIONS DE RECHERCHE

1. Question principale

La question principale qui permet d'orienter cette recherche est la suivante : Les stratégies d'adaptations développées par les paysans permettent-elles de répondre aux fluctuations des rendements provoquées par la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah ?

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2. Questions spécifiques

Pour mieux cerner cette question principale, plusieurs questions spécifiques méritent d'être posées :

> Quel est l'état des lieux des pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah ? > Quelles sont les tendances de l'évolution de la pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah ?

> Quelles sont les effets de cette variation pluviométrique sur les rendements des cultures vivrières ?

> Quelles sont les stratégies mobilisées par les agriculteurs pour y faire face ?

VI. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

Pour vérifier les hypothèses émises, les objectifs de recherche sont posés. Il s'agit d'un objectif principal détaillé en plusieurs objectifs spécifiques.

1. Objectif principal

Globalement, cette recherche se propose d'analyser les stratégies d'adaptation des paysans face aux effets de la variabilité pluviométriques sur la production agricole.

2. Objectifs spécifiques

> Dresser l'état des lieux des pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah ;

> Analyser les tendances de l'évolution de la pluviométrique (annuelle ; saisonnière, mensuelle, les anomalies etc...) ;

> Analyser les effets de la variabilité pluviométrique sur les rendements agricoles ;

> Répertoriez les stratégies d'adaptations mobilisées par les agriculteurs pour faire face aux effets induits par la variabilité pluviométrique.

VII. HYPOTHESES

1. Hypothèse principale

Cette recherche qui aborde toutes ces questions se fonde sur l'hypothèse principale suivante : face à la baisse de la production agricole, les paysans du Mayo Dallah développent des stratégies d'adaptation en réponse à la variabilité pluviométrique.

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2. Hypothèses secondaires

? Les pratiques agraires dans le Département ne garantissent pas une bonne production agricole ;

? La variabilité pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah est marquée par des variations interannuelles, mensuelles et saisonnière des précipitations mais aussi des températures ;

? La variabilité pluviométrique impacte les productions agricoles et exposent la population à la famine ;

? Les adaptations mises sur pied par les agriculteurs sont insuffisantes pour atténuer les effets de la variabilité pluviométrique sur les cultures vivrières ;

VIII. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

La conduite de l'étude repose sur les concepts clé que voici : variabilité pluviométrique et adaptation des agriculteurs.

Variabilité pluviométrique : Un des éléments intégrateurs de la variabilité climatiques, l'expression «variabilité pluviométrique» a été défini par plusieurs auteurs. Elle est définie comme la modification ou variation significative de la pluviométrie, qu'elle soit naturelle ou due aux facteurs d'origine anthropique (Niasse et al. 2004). Dans la même logique, Yann L'hôte (2000), définit la variabilité pluviométrique comme les variations des précipitations, c'est-à-dire une conséquence de la circulation générale dans laquelle sont décrits les mouvements de l'air à l'intérieur de l'atmosphère terrestre. Pour Brou (20005), il s'agit de la variation du schéma pluviométrique moyen et l'accentuation des valeurs extrêmes à toutes les échelles temporelles (journalière, décadaire, mensuelle, annuelle et décennales) et spatiales. Au tant que possible, elle est analysé par rapport aux valeurs moyennes ou normales, qui sous-entendent l'idée de fixité du climat. Selon Gouataine (2018), la variabilité climatique est la fluctuation du climat qui se manifeste par des retards de pluie, des excès et des déficits pluviométriques, des séquences sèches. Elle correspond à la dispersion statistique de la pluie autour de sa valeur moyenne. Dans la même logique, Njoya et al. (1995) entendent par variabilité pluviométrique, une alternance des saisons, c'est-à-dire des caractères erratiques (répartition et/ou variation) de la pluviométrie et des températures. Le concept désigne dans ce travail, la variabilité pluviométrique au pas de temps mensuel, saisonnier, annuel et décennal. Une analyse de la température sera ajoutée à celle des précipitations car l'association de ces deux paramètres climatiques est indispensable pour comprendre les effets de la variabilité pluviométriques sur les rendements des cultures vivrières.

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Tableau 1: Opérationnalisation du concept de variabilité pluviométrique

CONCEPT

DIMENSIONS

COMPOSANTES

INDICATEURS

Variabilité

pluviométrique

Temporelle

Echelle mensuelle

-moyenne mensuelle

des pluies,

- Nombre des mois pluvieux/sec

-Ecart à la moyenne mensuelle des pluies

Echelle saisonnière

-variabilité des saisons de cultures,

-variabilité des

séquences intra-

saisonnières

Echelle annuelle et décadaire

-moyenne annuelle,

-totaux annuels des
précipitations,

-écart annuel à la
moyenne annuelle,

- Nombre des années, décennies

excédentaires et
déficitaires,

-coefficient de
variation annuelle

Spatiale

Répartition des pluies

-variabilité des saisons de culture,

-fréquence des
séquences

sèches/humides

- fréquence des
inondations

Effets sur les activités agricoles

-durée de la saison de culture,

-cycle végétatif des
cultures,

-Production et

rendements des

cultures -fréquence

d'envahissement des
herbes et ennemies de culture,

-nombre d'hectare des champs détruits

-fréquence des
famines et maladies

- Coefficient de

variation des
rendements

Source : Auteur, 2022

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Adaptation : De nombreux auteurs ont avancé différentes définitions de l'adaptation au changement climatique. Pour le GIEC c'est : « l'ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques ou à leurs effets, afin d'atténuer les effets néfastes ou d'exploiter les opportunités bénéfiques ». Ainsi, GIEC (2007) et PNUD (2005) distinguent plusieurs types d'adaptations ; chaque type dépendant des moyens dont disposent les populations :

- Adaptation anticipative : elle consiste à mettre sur pied des moyens qui s'imposent avant que les impacts ne se fassent sentir dans le but de minimiser les effets néfastes du climat. - Adaptation réactive : conçue et mise en oeuvre en réponse aux impacts initiaux

- L'adaptation autonome est l'utilisation des connaissances et des techniques actuelles déjà disponibles pour répondre aux changements climatiques qui se produisent déjà

- Adaptation planifiée : résulte d'une décision politique délibérée, basée sur une prise de conscience des changements en cours et à venir.

Dans la même logique, Watson et al, (1996), soutiennent que : « L'adaptabilité fait référence à la mesure dans laquelle des ajustements sont possibles dans les pratiques, les processus ou les structures des systèmes aux changements prévus ou réels du climat. L'adaptation peut être spontanée ou planifiée et peut être effectuée en réponse ou en prévision d'un changement de condition. Pour Smitet al, (2000) : « L'adaptation implique des ajustements pour améliorer la viabilité des activités sociales et économiques et pour réduire leur vulnérabilité au climat, y compris sa variabilité actuelle et les événements extrêmes ainsi que le changement climatique à plus long terme ». Pour Ogouwalé (2006), l'adaptation serait une des solutions qui permettrait à la communauté humaine de réduire les impacts des changements climatiques annoncés.

De manière plus orienté, l'adaptation est selon FAO (2011) et PNUD (2008), c'est une réaction paysanne à travers l'agriculture qui se fait en ajustant les techniques voir les habitudes de production en réponse à la variation du climat afin d'atténuer les dommages causés par ce phénomène.

Il ressort de l'analyse de tous ces auteurs que l'adaptation se réfère à des ajustements dans un système en réponse à un stimulus climatique dont les formes peuvent êtres diverses selon les endroits, les moments et le type d'évènement. C'est ainsi que Ramade (2008), définira les stratégies adaptatives comme une caractéristique propre au type d'adaptation d'une population ou d'une communauté vivant à des conditions environnementales particulières.

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Tableau 2: Opérationnalisation du concept adaptation paysanne

CONCEPT

DIMENSIONS

COMPOSANTES

INDICATEURS

Adaptation paysanne

Anticipative

Socio-

économique/culturelle

-nombre d'agriculteur ayant une activité secondaire,

-type d'activité secondaire exercée,

-nombre de paysans ayant ajusté le calendrier,

-nombre de paysan ayant reçus des entraides et assistances sociales

Réactive/Autonome

Traditionnel

-nombre d'agriculteurs ayant utilisés les savoirs pour ajuster les changements,

- types de techniques

traditionnelles en réponses aux maladies fongiques et à l'envahissement des mauvaises herbes,

Innovantes

-nombre d'agriculteurs pratiquant l'irrigation/drainage/maraichage -nombre de paysans ayant utilisés les engrais, insecticides,

-nombre d'agriculteurs ayant utilisé les variétés à cycle court/longue,

Planifiée

Appuie des pouvoirs publics

-type d'aide reçu,

-nombre de paysans ayant bénéficié des aides de l'Etat, -nombre de projets réalisés par l'Etat,

-le niveau d'appréciation des aides reçus par l'Etat

(efficacité/quantité/qualité),

ONG et

communautés locales

- type d'aide reçu des ONG, -nombre de paysans ou associations villageoises ayant bénéficié des aides des ONG, -nombre des ONG exerçant,

Source : Auteur, 2022

IX. CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE

Dans le cadre ce travail, la démarche méthodologique générale que nous avons adoptée est inductive fondée sur la mobilisation plusieurs techniques de collecte des données. Pour pouvoir établir le lien entre la variabilité pluviométriques et les rendements agricoles dans le Mayo Dallah, nous avons mobilisé plusieurs méthodologies qui reposent sur les données pluviométriques couvrant la période de 1990 à 2021, les données socio-économiques et les données des rendements agricoles.

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1. Présentation de la zone d'étude

Le Département de Mayo Dallah est situé dans la zone intertropicale approximativement entre les coordonnées 8°57' à 10°15' de latitude Nord et 15°05' à 15°58' de longitude Est. Il couvre une superficie d'environ 4.069 Km2 et se situe à une altitude de 388.81 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il est situé dans la zone agro-écologique soudanienne du Tchad. Il a une population de 198. 000 habitants et l'agriculture en particulier les cultures vivrières occupent une proportion importante de la population. Il est limité au Nord par le Département de Mont Il li (MKE), au Sud par le Département de Gagal, à l'Est par le Département de la Kabbia (MKE) et le Département la Tandjilé Ouest et à l'Ouest par le Département de Lac de Léré (MKO), Département de El-Ouaya (Lagon) et celui du Mayo-Rey (Cameroun) figure(1).

Figure 1: De localisation de Mayo-Dallah

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1.1- Le milieu physique favorable aux cultures vivrières

Il s'agit ici des éléments du milieu physique qui favorisent l'essor des activités agricoles à savoir : le climat, les sols, l'hydrographie et la végétation.

1.1.1 - Climat favorable aux cultures vivrières

Le Département du Mayo Dallah est caractérisé par un climat tropical à deux saisons bien constatées : une saison pluvieuse qui s'étale de 6-7 mois (d'Avril à Octobre) marquée par la pratique intense des activités agricoles et une saison sèche qui dure 4-6 mois (Novembre à Mars) (cf. la figure ci-dessous 2). La pluviosité connait un rythme très irrégulier dans le temps et dans l'espace et ne présente pas un schéma bien défini et dépend en général des fluctuations du Front intertropical (FIT).

La hauteur moyenne des pluies est 1000 mm par an. Cette hauteur pluviométrique annuelle oscille entre 800 mm à 1200 mm. Les températures sont constamment élevées tout au long de l'année avec des maximas qui dépassent 40° et les minimas qui se situent au-delà de 25°. Relativement aux données pluviométriques et thermiques, est donc un climat chaud et pluvieux et donc, favorable aux cultures vivrières dont les germinations active nécessitent une température allant de 10 °C et au moins 18 °C pour leurs floraison (memento, 2009). La figure ci-dessous présente le diagramme Ombrothermique de Mayo Dallah de l'année 1996.

 

350,00 300,00 250,00 200,00 150,00 100,00 50,00

0,00

 
 
 
 
 

Pluviometrie en mm

 

150,00

125,00

Température en °C

100,00 75,00 50,00 25,00 0,00

 

Mois

Précipitation (mm) Temperature (°c)

Figure 2: Diagramme Ombrothermique de l'année 1996

Source : DREM, NASA 2022

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1.1.2 - Sols favorables aux cultures vivrières

On rencontre plusieurs types des sols dans le Département de Mayo Dallah à savoir :

- Les sols ferralitiques : adaptés aux cultures de coton, arachide, mil en mélange avec les légumineuses, mais qui exigent de longues jachères (5 à 8ans), que le surpeuplement dans certaines zones ne permet pas ;

- Les sols sableux ou sont cultivés en rotation, le coton, le sorgho et les repousses de sorgho en association avec l'arachide ou le haricot,

- Les sols argilo-sableux : exploités de temps à autre en culture de berbère.

La planche ci-dessous présente deux types de sols qu'on rencontre dans le Mayo Dallah.

1

2

Planche 1: les différents types de sols dans le Mayo Dallah

Crédit photo : Brice Wayang, 2021

Cette planche nous présente deux types des sols qu'on rencontre dans le Mayo Dallah. La photo 1 nous montre un sol sableux sur lequel on pratique plus l'arachide, le pénicillaire ou le coton, on l'utilise aussi pour cultiver le maïs mais avec un apport considérable en matière d'engrais. La photo 2, nous montre un sol argileux sableux favorable à toutes les cultures mais utilisé beaucoup plus pour la culture du mil ou le sorgho.

1.1.3 - La végétation favorable aux cultures vivrières mais menacé

Du type soudanien, elle est caractérisée par une formation végétale allant de la savane arbustive à la forêt claire. Les espèces emblématiques rencontrées sont le Tamarindus indica, le Khaya senegalensis, l'Isoberlinia doka, le Vittellaria paradoxa, le Borassus aethiopium. Deux grandes zones reconnues pour leurs richesses sont classées patrimoines nationaux (figure3).

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- Forêt classée de Yamba Berté ;

- Parc national de Séna Oura.

La prédominance de formations végétales ligneuses mixtes (arborée et arbustive) et de formation herbacée offrent plusieurs services éco-systémiques. Mais malheureusement, ces formations sont toutes menacées par les exploitions industrielles, anarchique des ressources minières, les effets de l'agriculture intensive (défrichement des forets, feu de brousse,...).

Figure 3: Végétation de Mayo Dallah

1.1.4 - Hydrographie aux atouts contraignants

Le réseau hydrographique du Département de Mayo Dallah se résume à deux principaux cours d'eau : le Mayo-Dallah et le Mayo Sina (figure3). Ces deux cours d'eau le traversent du Sud à l'ouest et jettent dans le Mayo-Kebbi qui se trouve dans le Département de lac de Léré.

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Le Mayo Dallah qui serpente presque la majeure partie de la zone, est un cours d'eau à régime temporaire avec un écoulement qui commence avec le début de la saison pluvieuse et prend fin vers janvier et février. Pour cela, il ne permet pas la pratique de l'agriculture de contre saison. Le Mayo Sina par contre est alimenté par des petits d'eau (Zamadjion, Zatechep, Semaganion....), a un régime permanant avec des fortes variations interannuelles des débits. Les étiages peuvent être très faibles en saison sèche, ce qui gêne le développement des cultures irriguées.

Bref, La dépendance de ce réseau hydrographique des fluctuations saisonnières des précipitations réduit les opportunités de pèche, du pastoralisme et de maraichage en saison sèche.

Figure 4: Réseau hydrographique du Département de Mayo Dallah

1.2 - Le milieu humain influençant les cultures vivrières

Le Mayo Dallah est l'un des départements le plus peuplé soit 59,3% de la population totale de la province du Mayo-Kebbi Ouest selon le récemment général de la population de 2009. Cette population est trop jeune (51,2% a moins de 15ans) et à dominance féminine (51,6%

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de femmes), avec un taux d'accroissement de 3,9 habitants (RGPH2). La majeure partie de la population est analphabète (50,69%) dont un grande partie est constituée de femmes. la figure 5 ci-dessous présente la répartition de la population selon le sexe et le niveau.

L'on y rencontre plusieurs ethnies à savoir : les Moundang, Ngambaye, Lamé/Pévé et Zimé/Kado/Karo, les Mousseye, les Toupouris, les Foulbé, Baynawa. A ces groupes, il faut aussi ajouter les populations venues du Nord qui se sont sédentarisées dans la région, principalement des commerçants et des éléveurs : arabes, bornouans, les hadjarai et autres. Quant aux branches d'activité, le grand groupe « agriculture, élevage, sylviculture et pêche » est le principal grand groupe qui rassemble plus de huit actifs occupés sur dix (81,9%). Les principales espèces cultivées sous pluies sont les céréales (sorgho, maïs, pénicillaire), des plantes oléifères (arachide, sésame), des plantes textiles (le coton) et des légumineuses (niébés). La taille moyenne des exploitations agricoles sous pluies est de 2ha pour un actif agricole.

 

50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0

 
 

Pourcentage (%)

 
 

Sans niveau Primaire Secondaire Supérieur

homme femme

 

Figure 5: répartition de la population selon le sexe et le niveau d'instruction dans le Mayo Dallah

Source : Monographie du Mayo kebbi Ouest, 2019

2. Méthodologie

2.1 - Collecte des données

Les connaissances scientifiques se distinguent des connaissances quotidiennes par la

rigueur des règles méthodologiques à appliquer lors du processus de formalisation (Mongbo et al. 1992). Ainsi, notre démarche repose sur la triangulation, qui consiste à mettre ensemble les techniques de collectes de données quantitatives et qualitatives dans le but de faire une recherche de qualité, plus riche et quasi-complète. De ce fait, il a été jugé nécessaire d'associer

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aux questionnaires, les observations et entretiens. Ensuite, la méthode se base sur l'approche inductive, car cette dernière ne permet pas seulement de formuler les hypothèses, mais aussi de les confirmer ou d'infirmer.

2.1.1 - Les données secondaires

La collecte des données secondaires comprend l'analyse des différents documents. Elles ont permis d'élaborer l'état de la question et appréhender les concepts issus de la thématique. Il s'agit de :

2.1.1.1 - Analyse documentaire

2.1.1.2 - Analyse des documents administratifs

Cette analyse à consister à la consultation des archives administratifs de la Préfecture du Mayo Dallah et des rapports d'activités des principales institutions impliquées dans l'agriculture à savoir, l'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (Antenne ANADER du Sud-Ouest) et La Direction Départementale de la Statistique Agricole. Ces documents ont consultés pour comprendre le fonctionnement de ces institutions et la mise en oeuvre de leurs actions et de déceler certaines failles dans la gestion des différents campagnes agricoles.

2.1.1.3 - Analyses des ouvrages spécialisées

Nous avons également consultés les ouvrages publiés (livres et revues) et ouvrages inédits comprenant des mémoires et thèses pour étayer les arguments. Ils ont été collectés dans les bibliothèques de la Faculté des Lettres et Sciences Humains (FLSH) de l'université de Dschang, à la bibliothèque du CEREHT (Centre de Recherche sur les Hautes Terres) et à la bibliothèque de la Faculté d'Agronomie et Sciences Agricoles de l'Université de Dschang. Un bon nombre des sites web ont été également consultés en ligne pour plus de littérature scientifique sur les implications de la variabilité climatique sur les moyens de subsistances et les stratégies d'adaptations.

2.1.1.4 - Les données pluviométriques

Pour pouvoir apprécier la variabilité interannuelles et son influence sur les activités agricoles, nous avons eu recours aux données climatiques. Les données pluviométriques ont été fournies par la Direction des Ressources en Eau et de la Météorologie (DREM) de 1990-2013 et par les archives pluviométriques du sous-secteur de l'ANADER de Pala de 2014-2021. En plus des donnés pluviométriques les services d'ANADER de l'Antenne Sud-Ouest (Bongor) nous ont également fournies les données des rendements des cultures vivrières de la période de

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2005 à 2021 soit 17 ans. En fin, l'absence des données de température nous a conduits à faire recours à leur téléchargement sur le site web de la NASA (1990-2021) pour nous permettre de comprendre le rôle cruciale que joue la température sur les rendements agricoles.

D'abord l'exploitation des documents comme : les rapports des Organisations et des Organes internationales (Banque mondiale, FAO, GIEC, Agence Nationale de la Météorologue), les articles, les publications et la consultation des anciens mémoires dans les bibliothèques de la Faculté des Lettres et Sciences Humains (FLSH) de l'université de Dschang, à la bibliothèque du CEREHT (Centre de Recherche sur les Hautes Terres). En suis, le moteur de recherche Google nous a permis à la consultation des mémoires et thèses en ligne. Le Secrétaire Générale du Préfet du Département de Mayo-Dallah, le Contrôleur de statistique Agricole dudit Département ont mis à la disposition de cette étude certaines informations primordiales.

2.1.2 - Collecte des données primaires

Il s'agit des données que nous avions collectées sur le terrain lors de nos séjours dans notre zone d'étude. Ces données ont été collectées par plusieurs techniques.

2.1.2.1 - Observations directes

L'observation (directe non structurée) sur le terrain dans ce travail était importante pour relier la réponse des agriculteurs à l'état réel des opérations culturales, de leur condition de vie et de l'état des infracteurs des institutions en charge de l'agriculture. Les observations ont réalisées pendant deux jours dans deux quartiers de la commune de Pala, avant l'administration des questionnaires. Ces observations d'une durée de 5 heures du temps chacune nous ont conduites dans les champs, au niveau des différents points d'eau, dans les structures .... etc. et nous ont permis de saisir les réalités de notre zone d'étude. Notons également l'usage des appareils photos pour les prises de vues dans le cadre de ce travail.

2.1.2.2 - Entretiens avec les personnes ressources

Pour collecter certaines informations afin d'approfondir notre compréhension du problème de notre recherche, les entretiens ont été conduits auprès des personnes ressources et des acteurs impliquées dans le développement agricole à divers niveau comme illustre le tableau ci-dessus 4. Ainsi, différents acteurs ont font l'objet des séances d'entretiens individuels afin d'avoir au final des arguments explicatifs dans le cadre de ce travail. A cet égard, nous nous sommes entretenus avec les personnes suivantes :

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Tableau 3: Catégorie des personnes enquêtées

Catégorie de personnes Nombres

Village /commune

 

Chef de canton

1

Erdé

 

Chef de village

5

Erdé, Pala houa,

Doutlap, Badouang

Gounday,

Chef secteur ANADER

1

Pala

 

Formateur ANADER

1

Pala

 

Contrôleur de statistique

agricole

1

Pala

 

Total

9

6

 

Source : Enquête de terrain, 2022

2.1.2.3 - Administration de questionnaires

Le questionnaire est un outil de collecte des données à partir duquel les enquêtés sont priés de répondre à une série de questions biens structurées comportant des question fermées et ouvertes ensuite ordonnées et portant sur les caractéristiques socio-économiques du chef de ménage, sur la perception de la variabilité pluviométrique et les stratégies d'adaptation mises en place. (Joint à l'annexe 1).

Au totale, 120 questionnaires ont été administrés à des chefs des ménages ou toute personne résident dans la concession susceptible de nous fournir des informations, sélectionnées dans les villages choisis. Le nombre des questionnaires administrés dans chaque village n'étant pas disproportionnelle à cause de l'indisponible des certains chefs de villages comme présenté dans le tableau 3.

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Tableau 4: Nombre des enquêtes par villages

Sous-préfectures

Nom du village

Nombre de

questionnaire

Pala-rural

Erdé

35

Pala ouwa

25

Torrock

Goundaye

20

Lamé

Doutlap

10

Badouang

30

Totale

5 villages

Questionnaires

Source : Enquête de terrain, 2022

2.1.2.4 - Les critères de choix

L'échantillon des villages d'enquêtes a été construit en tenant compte de plusieurs critères : le découpage administratif, l'insécurité alimentaire, l'âge, la durée d'exercice de l'activité agricole et le nombre d'hectare de champs disposés par agriculture.

- Sur le plan administratif, le Tchad compte 4 niveaux découpage (Département, sous-préfecture, canton, village), dont la première unité est le Département et la plus petite est le village. Ainsi, trois (3) sous-préfectures et cinq (5) villages ont servi de cadre pour la collecte des données. Les villages retenus ont été sélectionnés sur la base de la disponibilité du potentiel maraicher d'une part et d'autre part par la récurrence de l'insécurité des certains villages aux conditions physiques difficiles. Cf. le tableau (3) pour la répartition.

- Le choix des personnes enquêtées est fait sur la base de la durée dans l'activité agricole. Ainsi, des éleveurs et agro-éleveurs ayant exercé l'activité agricole pendant au moins 10 ans ensuite cultivant au moins une culture vivrière. En fin, ces derniers ont été sélectionnés sur la base du nombre d'hectare de parcelles disposées. En effet, les agriculteurs pris en compte sont ceux ayant au moins 2 hectares de terres, car ceux disposant moins de 2 hectare ne subissent pas les mêmes les effets induit par la variabilité pluviométrique, les effets sont moins pressentis.

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2.1.2.5 - La taille de l'échantillon

L'univers de l'échantillon est l'ensemble des ménages des villages qui ont été sélectionnées de manière aléatoire dans les différentes sous-préfectures. Ainsi sur la base du questionnaire, au totale 120 ménages agricoles ont été enquêtés.

2.2 - Traitement et Analyse des données

Les outils et méthodes utilisés pour le traitement sont fonction de la nature même de ces données. Ces dernières ont nécessité chacune des logiciels et méthodes appropriées quant à leur traitement analyse.

2.2.1 - Traitement et Analyse des données qualitatives

Les données primaires des questionnaires, des guides d'entretiens structurés et semi-structurés ont été organisées, codées, traitées et analyser à l'aide des méthodes qualitatives et quantitatives. Le logiciel ATLAS.TI nous a permis à la retranscription des audio enregistrés lors des entretiens, le logiciel SPSS version 21 nous a permis le codage des questionnaires et de leurs analyses (statistiques descriptives). Les résultats sont présentés sous forme de graphique, des tableaux. Ensuite certains tableaux des résultats générés par le logiciel SPSS ont été importés vers le logiciel Excel Microsoft pour la réalisation des graphiques.

2.2.2 -Traitement et Analyse des données quantitatives

Pour saisir la variabilité pluviométrique dans notre zone d'étude, nous avons soumis nos données au traitement statistique. Les données quantitatives (pluviométrie, température et rendements) dans le cadre de ce travail ont été traitées et analysées grâce au logiciel Excel Microsoft. Les méthodes de description classiques (tendance centrale et dispersion) présentés dans les lignes suivantes ont été utilisées.

- La moyenne arithmétique : est le paramètre fondamental de tendance centrale qui été calculée sur la période 1990 à 2021. Elle s'exprime de la façon suivante :

- L'écart type noté (?) permet d'évaluer la dispersion autour de la moyenne « normale ». Elle se détermine par le calcul de la racine carrée de la variance : (x) = v?? . L'écart type est par excellent l'indicateur de la variabilité pluviométrique. Plus il est grand, plus la dispersion des observations autour de la moyenne est importante. Le calcul de l'écart type permet aussi de standardiser les données (annuelles) pour obtenir les Anomalies Centrées Réduites(ACR) appelées aussi IPS (indice de pluviométrie Standardisée). Les ACR sont nécessaires pour définir la définition de l'allure de la pluviométrie.

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L'indice de Nicholson qui est utilisé pour mieux étudier la variabilité pluviométrique et de mettre en évidence les années sèches et les années humides. Encore appelé indice centré des réduit, ou indice standardisé des précipitations, il est obtenu en faisant le rapport entre l'écart à la moyenne et l'écart-type des hauteurs pluviométriques annuelles. Il s'écrit de la manière

suivante : Où

IPA = indice de pluie de l'année considérée ; Xi = hauteur de pluie de l'année considérée ; = moyenne inter annuelle ;

= écart-type des pluies annuelles.

Les valeurs positives traduisent des excédentaires pluviométriques tandis que les valeurs négatives indiquent les déficits pluviométriques. Le choix de cet indice tient au fait compte qu'il est recommandé par l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM, 2012).

Tableau 5: Classification du SPI

Classe du SPI Degré de la sècheresse

SPI > 2 Humidité extrême

1<SPI < 2 Humidité forte

0 <SPI < 1 Humidité modérée

-1 < SPI < 0 Sècheresse modérée

-2 <SPI < -1 Sècheresse forte

SPI < -2 Sècheresse extrême

Source : Organisation Météorologique Mondiale (2012).

- Le coefficient de variation (CV) mensuelle ou annuelle est le rapport entre l'écart-type d'un mois ou d'une année donnée sur la moyenne de ce mois ou année. Le cv élevé traduit une forte variabilité des évènements alors qu'un faible coefficient indique des irrégularités.

Cv = 100 * ??????

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- Pour déterminer les périodes humides (saison de pluie) et les périodes sèches (saison sèche), c'est la courbe Ombrothermique de Gaussen et Bougnouls définie par la formule P= 2T. P désignant ici les précipitations et T la température.

- Le logiciel Arc GIS 10.8 a permis le traitement d'images cartographique et satellites qui ont été téléchargés via Google Earth Explorer.

En fin, le test de corrélation de Pearson nous permet de déterminer la relation entre les éléments du climat (température et précipitation) et la production de maïs, sorgho, arachide, niébé et arachide. Ce test nous permet également de déterminer aussi la force du lien. D'après, Stern et al, (2006), la relation entre X et Y est : parfaite si r = 1 ; très forte si r > 0,8 ; forte si r se situe entre 0,5 et 0,8 ; d'intensité moyenne si r se situe entre 0,2 et 0,5 ; faible si r se situe entre 0 et 0,2 et nulle si r = 0.

3. Limites de la recherche

La réalisation de ce travail de recherche a été le fruit d'un dur labeur. Nous voulons présenter ici les insuffisances qui du moins n'entachent pas la qualité des résultats obtenus.

D'abord, le manque des données pluviométriques journalières et décadaires qui pourraient mieux servi pour une meilleure explication des effets de la variabilité des pluies sur les cultures vivrières et celui sur les besoins en eau et de température des certaines cultures en fonction de stade de croissance, constituent une limite pour cette étude. A cela s'ajoute le manque des données de rendements agricoles dû à un mauvais archivage par les services de l'ANADER en place, nous obligeant ainsi à faire recours au siège du service d'ANADER de Bongor qui nous ont fourni les données sur la moitié de notre période d'étude choisi, après plus deux semaines d'attentes.

Ensuite, La délivrance de l'autorisation de recherche par les autorités en place à trainé pendant deux semaines également et à jouer sur notre planning du déroulement des enquêtes. En fin, le déplacement dans les différents villages ont induit des couts énormes car, il nous fallait une moto pour les parcourir sans oublier les pannes répétitives dues au mauvais état des routes.

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X. SYNOPTIQUE DE RECHERCHE

Le processus de notre travail de recherche se résume comme suite :

Tableau 6: Matrice synthétique de la démarche recherche

Questions

Objectifs

Hypothèses

Méthodologie

Questions principale

Objectifs principal

Hypothèse principale

Collecte de données

Les stratégies d'adaptations développées par les paysans permettent-elles de faire face aux fluctuations des rendements provoqués par la variabilité pluviométrique le Mayo Dallah ?

d'analyser les stratégies d'adaptation des paysans face aux effets de la variabilité

pluviométriques sur les rendements
agricoles.

La modification des régimes pluviométriques a des effets néfastes sur les activités agricoles.

Approche hypothético-déductive - Questionnaire - Entretiens - Observations

Question spécifique (QS1) :

Objectif spécifique (OS1)

Hypothèse spécifique (HS1)

Méthodes et traitements

Quel est l'état des lieux des pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah ?

Dresser un état des lieux des pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah ?

Les pratiques agraires dans le Département ne garantissent pas une bonne production agricole

Méthode

- Analyse de tendances centrales

- Indice de Nicholson

- Spi (indice de standardisé de précipitations)

- Indice Gaussen

- Teste de corrélation de Pearson

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QS2 :

OS2 :

HS2 :

Traitement : - SPSS

- EXCEL

- WORD

Quelles sont les tendances de l'évolution de la pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah ?

Analyser les tendances de l'évolution de la pluviométrique (annuelle ; saisonnière, mensuelle, les anomalies etc...) ;

La variabilité pluviométrique dans le

Département de Mayo Dallah est marquée répartition par des variations interannuelles, mensuelles et saisonnière des précipitations mais aussi des températures ;

QS2

OS3 :

HS3 :

Quelles sont les effets de cette variation pluviométrique sur les rendements agricoles ?

Analyser les effets de la variabilité

pluviométrique sur les rendements des cultures vivrières ;

la variabilité pluviométrique impacte les

productions agricoles et exposent la population à la famine

QS4 :

OS4 :

HS4 :

Quelles sont les stratégies mobilisées par les agriculteurs pour y faire face ?

Répertoriez les stratégies d'adaptations

mobilisées par les agriculteurs pour
atténuer effets induits par la variabilité pluviométrique.

Les adaptations mises sur pied par les

agriculteurs sont insuffisantes pour atténuer les effets de la variabilité pluviométrique sur les cultures vivrières ;

Source : Auteur, 2022

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CHAPITRE 2 : CARACTERISATION DES PRATIQUES AGRAIRES

DANS LE MAYO DALLAH

Situé dans la partie Sud-ouest Tchadienne et plus précisément dans la zone soudanienne dite «Tchad utile» (Baohoutou, 2007), le Département de Mayo Dallah est une zone dont l'économie est essentiellement agricole avec une large part accordée aux cultures vivrières (maïs, sorgho, arachide, le mil, le sésame), aux oléagineux (arachide) et aux légumineuses (le haricot ou niébé et les courges).

L'agriculture industrielle porte essentiellement sur le coton avec l'implantation de l'usine d'égrenage «COTON TCHAD ». L'agriculture dans cette zone emploie plus de 80% de la population. Doté d'un certain nombre de facteurs favorables pour son développement économique à savoir un climat favorable (une pluviométrie varie entre 1000 à 1200mm), une végétation variée et des sols généralement propices à toutes les variétés de cultures. L'agriculture dans cette localité se pratique, pour l'essentielle à un niveau familiale, avec des moyens techniques rudimentaires.

Le présent chapitre présente l'état des lieux des pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah notamment le paysage agraire, les types de cultures, les techniques culturales et pratiques culturales, les moyens utilisés, la main d'oeuvre employée et les acteurs impliqués.

I. PRESENTATION DU PAYSAGE AGRAIRE ET DU SYSTEME

AGRICOLE

L'espace agraire dans la zone soudanienne en générale, et dans le Mayo Dallah en particulier, est modelé par l'homme à travers ses actions au fil du temps. L'habitat soit isolé ou groupé est l'élément le plus visible élaboré suivant une structure qui diffère d'une ethnie à une autre. L'organisation de cet espace s'établie en fonction des objectifs, des usages et selon les activités en présence.

L'exploitation du milieu à travers l'agriculture, la pèche ou la cueillette, l'exploitation du bois s'exerce sur des espaces différentes et en fonction des saisons. L'espace cultivé est constitué des champs ouverts et des jachères de courtes durées. Les modalités d'accès à ces terres sont définies par le chef de terre et repose sur les principes de gestion collective. Par contre, dans les villages à forte pression anthropique ou la terre devient un bien rare, le statut des espaces cultivés est passé de statut collectif à un domaine individuel (Reoungal, 2018). Seul, le domaine forestier appelé brousse représente à la fois un réserve agricole et de bois, un endroit de chasse ou de

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cueillette par la communauté villageoise. Notons également que l'augmentation de la densité de l'occupation de l'espace et le caractère extensif des activités agricoles et pastorales de ces dernières décennies ne permettent plus de perpétrer une agriculture sur brûlis dans certains villages.

Le système agricole par contre est extensif et repose principalement sur l'agriculture pluviale et très diversifiée. Mais la production agricole est dominée ses dernières années par l'arachide et le maïs. La crise de la filière coton ayant affecté la rotation des cultures qui devient sésame /mil pénicillaire-sorgho blanc/maïs -arachide. Le maïs demeure la céréale le plus appréciée, cultivée non seulement en jardin de case mais aussi jusqu'à 2hectares de surface loin du village. Notons également que l'élevage est très peu représenté dans le système agricole bien que quelques agriculteurs disposent de quelques têtes de boeufs d'attelage et des petits ruminants.

II. DES ACTIVITES DOMINEES PAR LES CEREALES, OLEAGINEUX ET LES TUBERCULES

Dans le Mayo Dallah, les cultures vivrières sont diverses et pratiquées par l'ensemble de la population. Elles sont constituées à dominance par les céréales, les oléagineux, les légumes et les tubercules. (Baohoutou, 2007).

1. Les céréales, base de l'alimentation des paysans Elles regroupent :

Le sorgo qui constitue la base de l'alimentation de la population. On rencontre dans cette localité les deux variétés de sorgho à savoir le sorgho blanc, le sorgho rouge (Sorghum elegans ou membracecum) dont les cycles varient de l'extra précoce au tardif (100-150) qui constituent la principale source d'alimentation des populations, aussi bien par sa quantité produite annuellement que par sa proportion dans les repas quotidiens. Elles sont aussi employées en grande partie dans la préparation d'une boisson locale appelée «bili-bili».

Le mil pénicillaire, appelé aussi petit mil qui joue également un rôle important dans l'alimentation. Ils sont cultivés sur des sols pauvres ou sablonneux.

Le maïs occupe la 3e place après le mil et le sorgho des céréales les plus cultivées dans le Mayo Dallah. La quasi-totalité de cette production est constituée par des variétés locales, majoritairement à grains blancs. Il est trop sensible à la fertilité et ainsi sans les apports d'engrais organiques ou minéraux sur le sol appauvris, il est difficile d'obtenir de rendements satisfaisants. Il n'est cultivé généralement que sur les champs de case ou sur les champs de

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brousse ayant reçu de la fumure organique ou de l'engrais minéral. Sa culture hors des champs de case est donc rarement le fait des petits paysans pauvres. La production est souvent destinée à une autoconsommation des épis en frais (bouillies ou grillées) ou à être vendue également en épis frais (Reoungal, 2018). Ainsi, par moment les ONG et l'Etat à travers ANADER procèdent à la distribution variétés de semences de maïs aux cultivateurs de la localité pour leur permettre de riposter contre les caprices des pluies. Mais malheureusement les quantités sont toujours en dessous des attentes des paysans.

En fin, la culture du riz est moins développée à cause du manque d'eau en quantité suffisante dans certains endroits. Il est le plus souvent utilisé comme une alternative en cas d'inondation des champs.

2. Les oléagineux : des cultures vivrières aux cultures de rentes Ce groupe est composé d'arachide et du sésame.

La culture d'arachide dans Le Département de Mayo Dallah tient une place importante et fait de cette localité l'un des grands producteurs d'arachide du Tchad. Avec la crise cotonnière et du débouché de vente vers le Cameroun de ces dernières années, elle est devenue comme le coton l'une des principales cultures vivrières marchandes pour l'ensemble des agriculteurs (Reoungal, 2018). Elle est traditionnellement cultivée par les femmes. Dans chaque ménage une femme a droit à un hectare pour cultiver l'arachide soit en culture associée avec pénicillaire soit uniquement sur des petites parcelles isolées. La fonction de vivrier marchand de l'arachide est assez marquée dans le Département. L'arachide cultivée peut-être en culture pure ou en association avec le mil pénicillaire ou le sorgho. Les cycles végétatifs varient d'une variété à une autre. Ce cycle peut aller à 90-120 jours. Suite aux péjorations pluviométriques, La variété améliorée à cycle court (90 jours) est la plus recherchée par les agriculteurs. L'arachide produite est exportée vers les centres urbains et vers les pays voisins comme le Cameroun et le Nigeria.

Le sésame par contre, est cultivé beaucoup plus pour les besoins de consommation interne des exploitations agricoles, soit en culture pure ou soit en association avec d'autres cultures. Tout comme l'arachide, elle est devenue en ces dernières années une filière très porteuse pour les agricultures du Mayo Dallah.

Aux cultures vivrières s'ajoutent les oléagineux : le niébé appelé souvent le haricot, les courges, concombres qui sont cultivés en association avec les céréales et tiennent une place importante dans les consommations des ménages.

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3. Les tubercules, une alternative au déficit alimentaire lors des périodes de soudure Les principales plantes à tubercules cultivées dans le Département sont le manioc (Manioc esculens crantz), l'igname (Discorea dutbiera) et le taro (Arum esculentum).

Le manioc est une culture originaire de la RCA introduite en 1930 à l'extrême sud du Tchad, suite aux attaques acridiennes qui ont affecté la production céréalière. Sa production est destinée à la consommation familiale, mais de plus en plus elle alimente les marchés urbains et est génératrice des revenus pour beaucoup de ménages. On distingue le manioc doux, souvent mangé cru ou cuit du manioc amer dont on se sert de la farine pour préparer la boule ou les galettes après rouissage et séchage. Par ailleurs, La culture du manioc est redoutée par certains agriculteurs comme un facteur d'appauvrissement des sols. L'igname et le taro sont cultivés de façon isolée dans certains villages et occupent des petites superficies autour des cases.

Les restes des cultures constituées de la patate, le gombo, le poids de terre et l'oseille, sont destinés à la consommation familiale et aussi de plus en plus sollicitées par les marchés urbains situés dans la commune de Pala. Les tiges de patates sont plantées sur des buttes où elles se développent. Elles sont souvent en culture pure et nécessitent un bon entretien pour un bon rendement. A la récolte, la patate douce est consommée et aussi vendu à cause du problème de conservation. Quant au gombo et oseille, ils constituent l'essentiel de la sauce et mangé au couscous appelé « boule » par la population de la zone. Leur culture est en association avec le mil, le sorgho ou l'arachide. Pour le poids de terre, il demeure la culture la moins exigeante et supporte les dates de semis très échelonnées. Sa culture se fait sur des terres exclusivement exondées et quelques fois en association avec le mil.

Cette liste n'est pas exhaustive car d'autres cultures secondaires existent mais moins importantes que celles décrites ci haut.

III. MAIN D'OEUVRE LOCALE ET ESSENTIELLEMENT FAMILIALE

Selon les résultats des enquêtes, les travaux agricoles sont majoritairement réalisés par les actifs familiaux soit 91%. Le recours à la main d'oeuvre extérieur est réservé à seulement 3% et cela se justifie premièrement par le sous-effectif de la famille, ensuite par le souci de réaliser les travaux champêtres à des bonnes dates, car les bons rendements dépendent parfois aussi du respect du calendrier agricole. L'emploi de la main d'oeuvre extérieure (2%) n'est pas forcement payante car elle intègre les mécanismes d'entraide à travers les relations sociales. Ainsi, la pratique la plus courante est de mobiliser un groupe constitué des associations des hommes, des groupes des femmes, membres d'une église etc...tout en mettant à leur disposition des boissons

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sucrés (thé) ou alcoolisés (Reoungal, 2018), cette pratique permet de travailler des grandes surfaces en une seule journée. Par contre pour la main d'oeuvre salariale employée, les tarifs varient en fonction du type de travail (laboure semis, sarclage, récolte, transport par charrette, traction animale...).

En fin, la main d'oeuvre constituée uniquement du père (4%) s'explique par le fait d'avoir des enfants ne pouvant pas constituer encore une main d'oeuvre. Bref, la main d'oeuvre mobilisée dans les travaux champêtres demeure abondante mais la question de la mécanisation de cette agriculture associée aux péjorations pluviométriques de ces dernières années constituent un obstacle majeur pour les agriculteurs du Mayo Dallah.

4%

2% 3%

91%

Famille Uniquement le pére Emploi de la main d'oeuvre Famille/ emploi de main d'oeuvre

Figure 6: Répartition de la main d'oeuvre agricole dans le Mayo Dallah

Source : Enquête de terrain, 2022

IV. LES MATERIELS AGRICOLES ENTIEREMENT RUDIMENTAIRES

Dans le Département de Mayo Dallah en générale, la force du travail dépend en majorité de la force physique avec l'utilisation d'outils manuels comme : les machettes, la houe, le daba, la charrue,...pour l'exécution des différentes opérations culturales. Ces outils ont des potentiels limites en termes culturales et cela se traduit parfois par la baisse de la productivité enregistrée. Selon Yuan (2016), c'est l'investissement dans les équipements agricole qui a permis aux agriculteurs d'intensifier, la production, d'améliorer leurs revenus et leurs qualités de vies dans les pays comme : l'Inde, la Chine, la Turquie et le Brésil. Ces derniers sont devenus actuellement

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des grands producteurs, des grands exportateurs et des grands leaders mondiaux en exportations des machines agricoles. Cette situation est possible, si l'Etat Tchadiens intensifier les activités dans cette partie du pays aux conditions physiques propices aux cultures vivrières grâce à une grande mécanisation. Mais malheureusement, le faible niveau d'équipement est surprenant malgré la proximité du Département avec le Cameroun qui a les coûts d'acquisition des intrants et des matériels agricoles inférieurs à ceux du Tchad. En plus, le programme de la mécanisation agricole (SIMATRAC), notamment à travers le montage et la diffusion des tracteurs agricoles, mis en oeuvre par l'Etat tchadien en 20016 et qui étaient perçu dans ses débuts comme une aubaine a obtenu des résultats en dessous des attentes, car après quelques années de fonctionnement le projet a connu un échec total. L'inadaptation des équipements à des besoins des agriculteurs et d'autre part le manque des pièces de rechanges (Fonteh, 2010), conduisant à l'incapacité d'entretenir et de renouveler les équipements en sont les raisons qui ont conduit à l'échec de ce programme.

Ainsi, les agriculteurs du Département n'échappent pas à la continuelle pénibilité du travail. La productivité des cultures chez les agriculteurs ne disposant pas d'équipement est amoindrie par les couts des prestations des travaux de labours qui peuvent absorber plus de la moitié des produits. La planche 2 ci-dessous, présente les différents matériels agricoles dans le Mayo Dallah.

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2

2

3

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Planche 2: présentation du matériel utilisé dans le Mayo Dallah

Crédit photo : WAYANG Brice, 2021

Cette planche nous présente les différents matériels utilisés par les agriculteurs dans le Mayo Dallah. L'image 1, nous montre la charrue qui est utilisée pour le labour des terres cultivables et d'enfouir les résidus de précédentes cultures. L'image 2, nous montre le tracteur mis à la disposition des agriculteurs par le PNSA pour permettre de labourer rapidement les champs et limiter le travail manuel mais malheureusement inopérant et garé. L'image 3, nous montre la houe qui est n instrument servant à ameublir le sol. En fin, l'image 4 nous montre la charrette qui transporte les fagots. Elle n'est pas réservée qu'aux travaux agricoles mais aussi à l'acheminement des bois, eau, briques et produits alimentaires vers les villages et les marchés. Elle constitue le matériel de base de la mécanisation en dans cette zone et très donc active durant la saison sèche.

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V. LES ITINERAIRES TECHNIQUES DANS LE DEPARTEMENT DE

MAYO DALLAH

L'itinéraire technique est «la combinaison logique et ordonnée des techniques mises en oeuvres sur une parcelle en vue d'obtenir une production» (Sebillote, 1978). Ainsi, l'itinéraire technique dans notre zone débutent par le défrichement en passant par le brûlis, le labour, le semis, le sarclage pour aboutir à la récolte.

1. Nettoyage des parcelles avant semis et le labour

Dans le Département de Mayo Dallah, les premières pluies annoncent la préparation des champs qui débute jadis au mois d'avril dans tous les villages. Mais aujourd'hui avec le décalage du calendrier cultural, les préparations des champs commencent en mois de mai. Pour un champ ayant été cultivé l'année précédente, le nettoyage consiste à couper au moyen de la machette les plantes arbustives, les résidus de la culture précédente présent dans les parcelles, les rassemblés en tas et à les brûler sur place. Mais s'il s'agit d'un nouveau champ ou d'un champ mis en jachère durant plusieurs années (ce qui est rare ce dernier temps à cause de la pression démographique), le défrichage sera conduit nécessitera plus de travail et d'énergie. Dans certains cas les paysans décident de mettre simplement le feu aux champs qui s'étend parfois sur des longues distances et occasionnant des grands dommages sur l'environnement.

Ainsi, après l'arrivée des premières pluies (mai et juin), les agriculteurs procèdent au labour qui se fait manuellement à la houe ou à la traction des animaux. Les agricultures ne disposant pas des animaux de trait et des équipements de culture attelée font recours à la location des prestations dont les tarifs dépend de la densité des arbres rendant le laboure à la charrue très pénible mais globalement 1/2 hectare varie entre 7000 FCFA à 10.000 FCFA. Notons également que, les prestations offertes par les tracteurs gérées par les agents de la PNSA étaient de 10.000F par hectare, mais malheureusement ces services ne sont appréciés par certains paysans que les tracteurs appauvrissements rapidement les terres d'une part et d'autre la pauvreté croissante dans le Département limite son accès à certains agriculteurs. La planche 3 ci-dessous présente les différentes techniques de labour.

1

2

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Planche 3: Les types de labours

Crédit photographique : Eloge, 2022

La planche nous présente les types de labours dans le Mayo Dallah. L'image 1 nous montre le labour à traction animale et l'image 2, nous montre le labour de la terre en mode manuel à l'aide des houes. Le labour consiste à retourner la terre afin de ramener en surface la partie inférieure. Le mouvement permet d'éliminer les anciennes cultures ainsi que les racines des mauvaises herbes, afin de préparer une terre meuble pour les prochains ensemencements.

2. Les semis

Il consiste à mettre en terre les graines ou semences dans un trou. Dans le Département, cette opération est échelonnée entre le début du mois mai avec les premières pluies utiles (15 à 20mm) et fin juillet. Le semis est entièrement manuel et les cordeaux sont utilisés pour marquer les lignes et les écartements variables selon l'agriculteur (de 0,80m à 1.Sm), qui ouvre les poquets alignés à la daba. Dans certains cas, les agriculteurs procèdent au semi à sec. En général, l'ordre des semis se présente comme suite : sorgho-pénicillaire-arachide-coton-maïs-niébé-sésame.

3. Sarclages

La destruction des mauvaises herbes par sarclage, est la principale opération d'entretien des champs. Cette opération culturale consiste aussi à ameublir le sol et à détruire les plantes adventices qui se multiplient dans une récolte. Il commence généralement dès que les plantes atteignent environ 10 à 15cm de hauteur mais aussi en fonction de la disponibilité de la main d'oeuvre. Le sarclage mécanique est trop rare dans le Département de Mayo Dallah, même si beaucoup d'agriculteurs le confondent souvent avec le buttage qui est une pratique assez bien connue. La traction animale est utilisée que pour le labour et pour le transport. La pratique du sarclage se fait manuellement (houe) par la mobilisant de toute la famille, mais pour les familles en sous-effectif ou disposant de moyen, le recours à la main d'oeuvre salariale dont le tarif varie

3500 à 5000 pour 1/2 hectare démurent la solution. En culture manuelle, il faut 2 à 3 sarclages selon le cycle de chaque culture (cf. tableau). La mécanisation du sarclage et du semis pourrait avant tout alléger la souffrance des agriculteurs qui mobilisent les moyens, l'énergie et le temps pendant cette phase. Le tableau ci-dessous présente les différentes dates de sarclages.

Tableau 7 : les différentes dates de sarclages des cultures vivrières

Type de cultures Date du 1er sarclage Date du 2e sarclage

Arachide

Maïs

21 jours après levée

23 jours après levée 27 jours après le premier sarclage

32 jours après le 1er sarclage

Sorgho

Mil

30 jours après levée

20 à 30 Jours après levée 50 jours après le 1er sarclage

50 jours après le 1er sarclage

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Source : Enquête de terrain, 2022

4. La récolte manuelle et les conservations des produits agricoles

La récolte s'effectue dès que les graines atteignent leur maturité ou après un temps plus ou moins longue de séchage sur pieds aux champs. Elle commence généralement entre septembre et octobre pour les variétés hâtives et entre novembre et décembre pour les variétés tardives. Dans le Mayo Dallah, toutes les opérations de récolte sont entièrement manuelles c'est-à-dire à l'aide d'un couteau et assemblées en bottes. Cette opération s'étend pendant des jours en fonction des surfaces cultivées. Les bottes séchées sont transportées au moyen des charrettes jusqu'au village et le placées dans des greniers en banco surélevés par rapport au niveau du sol (cf. planche 4 ci-dessous). Notons également que ces dernières années le stockage dans les greniers est de plus en plus rare, car les quantités produites permettent rarement des utilisations au-delà d'une année. Les épis et les panicules de sorgho et de pénicillaire sont battus et les grains sont mis en sac et conservés. Les épis de maïs sont égrainés et conservés en sac également. Par contre, la récolte d'arachide est de plus en plus exigeante en main d'oeuvre est destinée aussi à la consommation ou à la vente est également conservé en graine dans des sacs.

1

2

3

Planche 4: Techniques de séchage
et de conservation des cultures

Cette planche nous présente les techniques de séchage et de conservations des épis après la récolte. Les images 1 et 2 nous montrent le séchage des épis du maïs et du sorgho rouge au soleil avant le stockage dans le grenier. L'image 3 par contre, nous montre le grenier en banco. Il est construit à base du mélange de terre crue et de pailles et reposent sur les grosses pierres pour éviter les remontés d'humidité et protéger les épis contre les attaques des rongeur et le toit en chaume. L'intérieur est divisé en plusieurs compartiments pour stocker les aliments différents.

Crédit photographique : Eloge, 2022

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Tableau 8: calendrier agricole des cultures vivrières

Cultures

Opération culturales

Mois

J

F

M

A

M J

J

A

S

O

N

D

Sorgho

Préparation du terrain

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Semis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Récolte

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mil

pénicillaire

Préparation du terrain

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Semis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Récolte

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Arachide

Préparation du terrain

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Semis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Récolte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Maïs

Préparation du terrain

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Semis

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclage

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Récolte

 
 
 
 
 
 
 

Source : Enquête de terrain, 2022

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5. Les techniques d'entretiens de la fertilité des sols

Dans un contexte de baisse de rendement agricole multifactorielle, les agriculteurs ont développé plusieurs pratiques culturales. Les techniques d'entretien des champs dans le Département ont évolué dans le temps et en fonction des villages. Jadis, sur les plans techniques culturaux, les pratiques sont restées traditionnelles avec une utilisation très faible d'intrants et de mécanisation. Tant que les jachères pouvaient être assez longues pour restaurer la fertilité et rompre le cycle des bios agresseurs, ces systèmes fonctionnent bien (Reoungal D, 2018). Mais ces dernières décennies, avec l'augmentation de la densité de la population et le raccourcissement de la durée des jachères qui en résulte, ces systèmes se dégradent dans certains villages. Il y a que les agriculteurs détenteurs de plusieurs parcelles qui pratiquent des longues jachères mais généralement la durée moyenne actuelle des jachères est de 2 ans.

A la jachère, s'ajoute les autres pratiques liées à la gestion de la fertilisation des parcelles qui reposent sur le dépôt des ordures ménagères déposés dans les jardins de case, le compostage, le parcage des animaux pour augmenter le taux des matières organiques du sol. Notons également que le faible niveau d'équipement ne permet pas aux agriculteurs de produire le compost et le fumier pour maintenir ou améliorer la fertilité des sols ainsi, les apports organiques sont très insuffisants. Or, les apports organiques pourraient constituer une alternative pour l'amélioration de la fertilité des sols eu égard aux pris des engrais et leur indisponibilité. Ensuite, l'épandage des déchets du coton, les coquilles d'arachides, les brûlis des tiges des mil et de sorgho contribuent à la fertilisation des parcelles. Pour une agriculture attelée ou manuelle à faible intrant et faible productivité, les restitutions et apports organiques sont un facteur majeur d'intensification (Grancrey et al, 2006). Par ailleurs, l'extraction constante par les cultures, sans approvisionnement ou avec un réapprovisionnement insuffisante en éléments nutritifs des plantes, cause un appauvrissement constant de la fertilité des sols (Michel, 2010). En fin, l'utilisation des engrais vendu par les services d'ANADER, les engrais fournis à crédit aux coton-culteurs par la coton Tchad et les engrais vendus dans les marchés locaux. En dehors de ces derniers, la filière engrais est quasiment inexistante au Tchad et ceci rend pratiquement impossible l'application d'engrais minéraux sur les cultures. Selon Sedago (1993), l'utilisation des engrais minéraux sans la fumure organique entraine l'acidification des sols. Malgré la diversité de ces techniques d'entretien des sols, les rendements dans cette localité et donc susceptible d'avoir des impacts négatifs sur les productions. La planche ci-dessous présente les

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différentes techniques d'entretiens des sols dans le Mayo Dallah. La planche ci-dessous présente les techniques d'entretien des sols

1

2

3

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Planche 5: Techniques d'entretien et fertilité des sols

Crédit photographique : Eloge, Wayang (2021, 2022)

Cette planche nous présente les quatre techniques traditionnelles d'entretiens des champs et de fertilité à défaut des engrais chimique des champs dans le Mayo Dallah. L'image 1, nous montre le dépôt des ordures du coton dans un champ, ce dépôt s'est fait, il y a une semaine dans le champ et attend les pluies pour se décomposer pour donner la fertilité au champ. L'image 2, nous montre les coques d'arachides après décorticage qui doivent normalement être brulés mais stocker et pour être après étalée dans le champ permettant d'augmenter le rendement. L'image 3, nous montre la bouse des boeufs qui sont dans l'enclos, qui sont balayés ensuite répandus dans les champs pendant la saison sèche en attendant l'arrivée des premières pluies. En fin, l'image 4, nous montre un champ en feu. Cette technique est utilisée par les agriculteurs du Mayo Dallah comme un moyen de défrichement et de fertilisation des champs.

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VI. PRATIQUES CULTURALES DEMEUREES RUDIMENTAIRES Solon les résultats des enquêtes, les agriculteurs du Mayo Dallah font usage de plusieurs pratiques culturales afin de faire face aux contraintes du milieu qui limitent parfois les productions agricoles.

1. Rotation et association des cultures

Elle fait référence à différentes cultures qui se suivent dans un certain ordre sur la même parcelle, la même succession de cultures se reproduisent dans le temps en cycles réguliers. Jadis, la pratique traditionnelle de la gestion de la fertilité des sols était fondée sur l'alternance culture/jachère. Mais aujourd'hui à cause de la pression démographique qui rend difficile la mise en jachère des parcelles, elle est de plus en plus très répandue dans la zone. Elle permet aux agriculteurs de diversifier leurs revenus et d'améliorer la fertilité de leur sol. Ainsi, les types de rotations culturales qu'on rencontre dans cette zone sont : coton/sorgho, arachide/sorgho, maïs/arachide. La rotation annuelle présente beaucoup d'avantage et selon Bationo et al, (1997), dans certaines conditions les rendements des céréales peuvent quasiment doubler dans les systèmes de culture par rapport à la monoculture continue du mil.

L'association culturale : c'est l'association d'au moins deux espèces au sein d'une même parcelle (willey, 1979). Elle est connue pour avoir des effets intéressants en termes de productivité, en particulier en situations contraignantes d'un point de vue du niveau des ressources disponibles dans le milieu. Ainsi, elle est pratiquée dans tous les villages enquêtés et se présente comme suite : mil + arachide, niébé + arachide, mil + niébé, maïs + niébé. Il ressort des travaux de Nuttens (2001), que dans la zone des savanes du Tchad, cette pratique concerne 65 à 85% des exploitations. Cette association de deux ou trois cultures sur la même parcelle et généralement les légumineuses avec les céréales revête plusieurs intérêts qui sont entre autres : la fixation de l'azote atmosphérique par les légumineuses, la maitrise des adventices, l'amélioration de teneur du sol en matière organique et en éléments nutritifs (Michelle, 2010). La planche 6 ci-dessous présente un exemple d'association de culture qu'on rencontre dans le Mayo Dallah.

1 2

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Planche 6: les types d'association de culture

Crédit photographique : Brice Wayang, 2021

Cette planche montre l'association des cultures pratiquées dans le Mayo Dallah comme réponse à la variabilité pluviométrique. Cette pratique est de plus en plus répandue ces dernières décennies. L'image 1 nous montre l'association de l'arachide et du pénicillaire et l'image 2, le sorgho associé au gombo de deux mois de croissance.

2. Diversification des activités agricoles

Dans le Mayo Dallah, la diversification des systèmes de productions constitue une solution pour faire face à la crise notamment la crise qu'a connue la filière coton ces dernières décennies. Bien avant cette crise, la filière coton était le seul moyen pour les paysans d'assurer leurs revenus monétaires. Ainsi, l'attention des agriculteurs est portée notamment vers les cultures les mieux commercialisées telles que : soja, le haricot, sésame, riz...

VII. RENDEMENTS INTERANNUELS DES CULTURES VIVRIERES TRES FLUCTUANTS

Le climat dans le Mayo Dallah ne permet qu'une seule récolte par an avec une durée de saison pluvieuse plus longue permettant d'une part aux plantes d'achever leur cycle végétatif et d'autre part le choix d'une grande variété des cultures. Les contraintes pluviométriques (le retard des pluies, les arrêts précoces, et mauvaise répartition pluviométrique) de ces dernières décennies associées aux dégâts des ennemies des cultures ont perturbé les rendements agricoles, qui sont marqués par des grandes variations interannuelles. Ainsi, l'analyse des rendements agricoles (cf.

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figure 5 ci-dessous) dans le Mayo Dallah pendant les dix dernières années (2012 à 2021), nous montre des évolutions interannuelles très significatives de la production des cultures vivrières avec une moyenne de 223.168 tonnes. Cette situation caractérise toute la zone soudanienne et selon Reoungal (2018), la production alimentaire en zone soudanienne de ces quinze dernières années est de manière globale inferieure aux besoins de la population et le taux de satisfaction des besoins est en moyenne de 83%.

1800

1600

1400

1200

1000

400

800

600

200

0

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

sorgho penicillaire Maïs archide

Figure 7: Evolution des productions vivrières annuelles de 2012 à 2021 dans le Mayo Dallah.

Source : ANADER, 2022

Il ressort de l'analyse de cette figure, que la production agricole pendant ces dernières années dans le Mayo Dallah connait des fluctuations sans précédente année après année. Cette situation contraint certains agriculteurs qui tentent d'accorder plus d'importances aux cultures commerciales. Les variations des rendements enregistrées déterminent aussi sur les prix des produits agricoles dans les différents marchés du Département. Le tableau ci-dessous présente les prix en kg des différentes spéculations dans les marchés locaux.

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Tableau 9 : Prix des différents produits agricoles pour l'année 2021

Produits agricoles

Unité

Prix de détail

Unité

Prix moyen mensuel

1

Mil pénicillaire

1,35kg

275f

100kg

18.000f

2

Sorgho blanc

1,37kg

275f

100kg

17.000f

3

Sorgho rouge

1,35kg

250f

100kg

16.500f

4

Maïs

1,3kg

275f

100kg

18.500f

5

Arachide décortiquée

1,2kg

600f

100kg

40.000f

6

Arachide en coque

1,17kg

300f

100kg

12.000f

7

Bérebéré

1.16kg

250f

100kg

18.000f

Source : Direction provinciale de la statistique agricole, 2021

VIII. UNE AGRICULTURE AUX ACTEURS MULTIPLES

Dans le Mayo Dallah, l'agriculture regroupe en son sein plusieurs acteurs allant de la production à la commercialisation des produits agricoles et les marchés (villageois, hebdomadaires) demeurent le principal mode de régulation. Ainsi, plusieurs acteurs interviennent dans de secteur agricole. La planche ci-dessous présente deux acteurs.

? Les agriculteurs constitués des petits et des grands producteurs qui vendent à la fin des récoltes les surplus de leurs productions soit dans les marchés rurales ou urbains pour subvenir à des besoins ponctuels. L'agriculture dans cette localité emploie 23,9% des femmes et 76.1% d'hommes.

? Les collecteurs : ils constituent le premier niveau de regroupement et servent de relais dans les marchés hebdomadaires. Ils parcourent les différents marchés hebdomadaires et villageois afin de construire des stocks qui sont soit destinés aux grossistes locaux ou venant des pays voisins (le Nigeria, le Cameroun), soit conservés et exportés vers les grands centres ruraux ou urbains du pays par les collecteurs eux-mêmes. Ces derniers sont constitués en grande partie par des femmes appelés les femmes « Mosso ».

? Les détaillants : elles sont uniquement des femmes qui assurent la distribution finale aux ménages dans tous les différents marchés pour la consommation.

? Les semi-grossistes : ils sont constitués des personnes ayant une situation financière stable, c'est-à-dire qui disposent des moyens financiers en tout temps pouvant faire face à tout le problème. Ce sont des grands producteurs ruraux, des boutiquiers et des projets qui interviennent dans la commercialisation des produits agricoles. Ils stockent une quantité importante du produit pendant la période d'abondance avant de revendre quand la

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demande se fait sentir. D'après les enquêtes, les sources de financement de ces hommes proviennent beaucoup plus des établissements de micro finance (UCEC, FINADEV) au début de la campagne de commercialisation. Leur collecte se fait soit dans les villages ou aux marchés

? Les grossistes : Ce sont des commerçants localisés dans les grands centres urbains, qui ont une grande capacité financière de faire de grands stocks. Ils assurent le regroupement des produits qui ont été collectés sur les marchés ruraux. Ils sont constitués des grossistes locaux et des grossistes venus du Cameroun et du Nigeria pour l'exportation. Ces derniers sont approvisionnés par les collecteurs qui exportent les produits jusqu'à dans le Département de Lac de Léré qui est frontalier au Cameroun. Par contre, les grossistes locaux procèdent aussi à la collecte dans les marchés villageois, ensuite ils constituent des gros stocks dans le marché du chef-lieu du Département appelé marché « Samedi » qu'ils écoulent vers les centres urbains.

? L'Etat intervient à travers de ses institutions comme : ANADER, ITRAD, COTON-TCHAD, ONASA, pour la formation techniques des agriculteurs, la distribution des semences, la subvention des engrais, la distribution des denrées alimentaires en cas d'insécurité alimentaire sévère etc....

? Enfin, il existe des services non étatiques, surtout les ONG de développement qui encadrent aussi le monde rural en matière de techniques agricoles, l'accès facile aux intrants et semences améliorées, l'appui à la micro finance rurale et d'organisation associative pour la défense de leurs intérêts. Ce sont par exemple, l'instance locale d'Orientation et de Décision (ILOD), Centre Chrétien d'Appui au Développement (CECADEC), Organisation pour l'Appui aux communautés Rurales (OCRA), l'Union des Clubs d'Épargne, et de Crédit du Tchad (UCEC-Pala), Office National Pour la Promotion de l'Emploi (ONAPE), FINADEV etc....

Il est important de signaler que les marchés hebdomadaires dans le Mayo Dallah sont très animés ces dernières années, car les acteurs sont en perpétuels mouvement à la recherche des denrées alimentaires de première nécessité. Cette situation avait entrainé la hausse vertigineuse des prix de produits agricoles juste après les récoltes. Selon le rapport mensuel de la direction de la production et des statistiques du Département (2022), dès les premières récoltes, les céréales et les oléagineuses se font rare sur les marchés pour des raisons connus de tous, cela a comme corollaire la monté des prix influant négativement sur les consommateurs qui ne savent sur quel pieds danser.

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Les marchés de collecte sont pris d'assaut par les commerçants grossistes et intermédiaires à la quête des différents produits agricoles. L'approvisionnement des marchés centraux devient de plus en plus faible car les stocks se font rares dans les villages puis exportés dans les autres villes du pays. Face à cette situation très délicate pour la population, le gouvernement ne peut donc rester indiffèrent. C'est ainsi qu'une note était sortie en 2021 pour mettre fin à l'exportation des céréales et oléagineux à l'exception du sésame hors frontière. Cette décision avait suscité diverses réactions des acteurs du marché dans le milieu. Il faut noter aussi que même les produits maraichers se font rares sur les marchés locaux et si l'on en trouve son flux est d'ailleurs. Il en est de même que le bétail.

1

2

Planche 7: Les acteurs impliqués dans l'agriculture dans le Mayo Dallah

Crédit photo : Eloge, 2022

Cette planche nous montre les acteurs impliqués dans les activités agricoles. La photo 1, présente le marché de vente par sac de 100kg d'arachide et stocké pour l'expédition. La photo 2, présente la vente en détail par les femmes par tasse ou par «Coro» de 2,5kg.

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CONCLUSION

L'objectif de ce chapitre, était de caractériser les pratiques agraires dans le Mayo Dallah. A la lumière de cette analyse, il est important de préciser que l'agriculture dans cette localité est essentiellement pluviale et dominées par les céréales, oléagineux et les tubercules, employant une d'oeuvre locale essentiellement familiale. Les pratiques agraires sont caractérisées par un faible niveau d'intensification et reste très majoritairement manuelles avec la réduction des jachères. Les rendements sont faibles et fluctuants d'une année à une autre. Ensuite, les apports organiques et minéraux sont faibles. Seul un petit nombre d'agricultures disposant de quelques têtes de boeufs apportent du fumier de parc sur les champs de sorgho et de maïs et les doses appliquées sont très faibles. Notons également que les itinéraires techniques pratiqués sont aussi à l'origine de la dégradation de la fertilité des sols, cette situation confirme les travaux d'Abdoulaye et al, (2006). Ainsi, l'érosion et la minéralisation accélérée des matières organiques en sont les résultats.

Cette situation ajoutées aux contraintes pluviométriques exposent d'avantage les agricultures aux risques de mauvaise production, d'où une insuffisance des moyens d'adaptations. Le chapitre suivant analyse la tendance de cette variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah.

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CHAPITRE 3 : LE MAYO-DALLAH : UN CONTEXTE MARQUE PAR
UNE FORTE VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE

Le climat dans le Département de Mayo-Dallah connait des variabilités importantes, notamment la variation interannuelle, mensuelle et intra-saisonnière des précipitations, mais aussi des températures susceptibles d'avoir une incidence sur les cultures vivrières. Les enquêtes réalisées dans ledit Département ont montré que les agriculteurs considèrent le climat, et plus particulièrement la variabilité intra saisonnière des pluies, comme un élément déterminant pour la réussite des cultures et l'amélioration des conditions de vies acceptables. Il est question dans ce chapitre d'analyser tendance de la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah afin d'apprécier l'évolution du climat (alternance des périodes humides, normales et sèches, écarts pluviométriques....) qui parait très indispensable. Il se fait à partir des données pluviométriques de 1990 à 2021 soit une période de 32 ans.

I. EVOLUTION INTERANNUELLE DES PRECIPITATIONS DANS LE DEPARTEMENT DE MAYO-DALLAH

Nous allons saisir la variabilité interannuelle de la pluviométrie à travers les cumuls annuels, la valeur moyenne interannuelle et la tendance. La variabilité pluviométrique annuelle est d'une importance cruciale dans cette partie du tropique ou les précipitations sont à peine suffisantes pour un usage agricole. Sa séquence d'années sèches entraine la famille pour la plupart des habitants. La tendance des précipitations moyennes annuelles de Mayo Dallah de 1991-2021 est présentée dans la figure 6 ci-dessous.

Pluviométrie en mm

2000,00 1800,00 1600,00 1400,00 1200,00 1000,00 800,00 600,00 400,00 200,00

0,00

 

Années

Pluies annuelles 2 Moy. mobile sur pér. (Pluies annuelles) Tendance

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Figure 8: Cumuls pluviométriques annuels (1990-2021) et la moyenne interannuelle dans le Mayo Dallah.

Source : ANADER, DREM, 2022

54

L'analyse de cette figure sur la variabilité pluviométrique interannuelle, la moyenne et la tendance dans le Département de Mayo-Dallah sur la période de 1990-2021 montre que les précipitations sont relativement stables autour de la moyenne de cette série qui est de 1009,44 mm. En effets, les écarts (positifs ou négatifs) autour de la moyenne sont très peu significatifs.

Sur les 32 ans d'analyse de la pluviométrie, 14 années ont enregistré une pluviométrie inferieure à la moyenne interannuelle 1004,84 mm soit 43,75%, 16 ont enregistré une pluviométrie supérieure à la moyenne interannuelle soit 50% et 2 années ont enregistré des précipitations égales à la normale, c'est-à-dire des années dites normales, soit 6,25%. L'année la plus déficitaire ou de sècheresse sévère est 2005 (SPI < -1,71) avec une pluviométrie annuelle de 538,80 mm qui est strictement inferieur à la moyenne 1009,4 4mm, par contre année 2020 (SPI > 2,99) est l'année la plus pluvieuse ou plus humide de la série avec un volume de précipitations qui s'élève jusqu'à 1820 mm dépassant ainsi de très loin la moyenne interannuelle 1004,84 mm.

D'une manière générale, les nombres années humides dépassent le nombre d'années sèches (16 années contre 14). Les écarts à la moyenne sont très peu significatifs. Ainsi, la tendance de la pluviométrie de cette période de 1990-2021 n'est ni à la baisse, ni à la hausse mais plutôt à la stabilité, les travaux de Gouataine (2018) confirment cette tendance qui est marquée depuis les années 1990.

II. VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE INTERANNUELLES ET

ANOMALIES

La variabilité interannuelle de la pluie est calculée suivant l'indice de Nicholson, variable centrée réduite de Gauss, afin de mettre en évidence les fluctuations des régimes pluviométriques. L'indice de Nicholson joue un rôle très important dans la détermination et la caractérisation des années ou des décennies sèches de celles qui sont humides (anomalies). Ainsi, cet indice permet de mesurer l'écart par rapport à la moyenne établie sur une longue période en se référant sur une série de donnée. Une valeur positive représente année excédentaire tandis que la valeur négative traduit une année déficitaire. La figure 7 ci-dessous illustre les grandes anomalies et sa variation temporelle.

4,0

3,0

Indice pluviometrique annuel

2,0

1,0

0,0

Années

-1,0

-2,0

55

Figure 9: Anomalie des précipitations annuelles moyennes calculées sur la période de 19902021.

Source : ANADER, DREM, 2022

L'analyse visuelle de la figure (2) révèle que l'évolution interannuelle de la pluviométrie sur la période 1990-2021 est caractérisée par une alternance de périodes déficitaires et excédentaires et confirment ainsi les travaux d'Amani et al. (2004) sur les régimes pluviométriques en Afrique de l'Ouest. Elle indique ainsi une irrégularité (anomalie) très grande des hauteurs de pluie sur cette période. Sur les 32 années, seulement 2 années sont dites normales, 16 années ont enregistré des anomalies positives soit 50%, par contre les 14 autres années ont enregistré des anomalies négatives soit 43,75% justifiant ainsi une prééminence des années humides sur les années sèches. En considérant la figure, l'année 1990 est dite normale, les années (1991-1996) sont humides car les indices sont positifs. La tranche d'années 1997-2011 soit 14 ans est marquée par une très longue période sèche qui atteindra son paroxysme (SPI< -1,7) en 2005 suivie 2009 (SPI< -1,6), ainsi, ces indices négatifs impactent la production agricole dans cette zone. Cette longue période sèche est ponctuée par une année normale (2003) et deux années humides (2001 et 2007). Ils s'ensuivent quatre années (2014, 2015, 2018 et 2021) qui se caractérisent aussi par des anomalies négatives, car les indices sont négatifs. Tout même, les cinq années (2012, 2013, 2016, 2018, 2019 et 2020) se caractérisent par des anomalies positives, mais aussi par une année exceptionnellement très humide qui est l'année 2020 avec un indice positif

56

(SPI > 2,99). Partant de cette analyse, on peut affirmer que la variabilité pluviométrique est très significative ainsi que les anomalies dans le Département de Mayo-Dallah.

Tableau 10: Anomalie des précipitations annuelles moyennes calculées sur la période de 1990-2021.

 

Nombre d'années déficitaires

Nombre
d'années
normales

Nombre d'années excédentaires

Année très

pluvieuse

Année très

sèche

14

2

16

2020

2005

Pourcentage

43,75%

6,25%

50%,

-

-

Source : ANADER, DREM, 2022

III. VARIATION DECENNALE DE LA PLUVIOMETRIE

L'analyse décennale de la pluviométrie permet de mieux comprendre le comportement de la pluie. Elle permet également de caractériser les décennies c'est-à-dire de connaitre si les décennies sont sèches ou humides au regard des données pluviométriques étudiées. Les différents indices présentés à l'échelle décennale témoignent de cette variation tableau 4 et figure 5.

Tableau 4 : indice pluviométrique décennale

Décennies

IPD

1990-1999

0,38

2000-2009

-0,70

2010-2021

0,28

Source : ANADER, DREM, 2022

IPD

 

0,60

0,40

 
 
 
 

0,20

 
 

0,00

1990-1999

2000-2009

2010-2021

-0,20

 

-0,40

 

-0,60

 

Décénnies

-0,80

57

Figure 10: répartition décennale des précipitations

Source : ANADER, DREM, 2022

L'analyse de cette figure (5) sur la répartition pluviométrique décennale montre que la première décennie (1990-1999) est caractérisée par une humide modérée car l'indice est de 0,37 (SPI< 1). Cette première décennie marque le retour des précipitations dans la zone soudanienne en général après les années de sécheresses successives (1970,1984) présentés dans les travaux de Baohoutou (2007) et Gouataine (2018). Par contre, la deuxième décennie (2000-2009) est marquée par une baisse notoire de la pluviométrie, car l'indice est négatif (-0,69 c'est-à-dire SPI<0) d'où une décennie sèche. La désorganisation du calendrier agricole, et les baisses de rendement en sont les conséquences palpables de cette dernière. La troisième décennie, quant à elle marque le retour des précipitations avec un indice positif (0,28). Cet apparent retour des précipitions à des conditions normales cache de nombreuses irrégularités telles que les séquences sèches, avec des démarrages et arrêt inattendues des pluies.

Tableau 11: statistique descriptif de la variabilité pluviométrique décennale

Décennies

Volume

pluviométrique mm

Moyenne interannuelle

Ecart-type

Coefficient de

variation

1990-1999

11128,03 mm

1112,80 mm

186,31 mm

16,74%

2000-2009

8196,96 mm

819,70 mm

216,26 mm

26,38%

2010-2021

12831,00 mm

1069,25 mm

302,11 mm

28,25%

Source : ANADER, DREM, 2022

58

IV. VARIABILITE ET ANOMALIES SAISONNIERES DES PRECIPITATIONS

1. Variabilité pluviométrique saisonnière

La variabilité saisonnière des pluies est un élément déterminant pour la planification de différentes des activités agricoles et tient compte de trois mois importants à savoir : le début de la saison, le coeur de la saison et la fin de la saison des pluies. Sa connaissance aide à mieux faire face à la péjoration pluviométrique qui rend le plus souvent aléatoire les productions agricoles.

Pluviométrie en mm

350 300 250 200 150 100 50

0

 

Avril Août Octobre

 

1990-1999 2000-2009 2010-2021

Décénnies

Figure 11: pluviométrie moyenne d'Avril, d'Août et d'Octobre de 1990-2021

Source : ANADER, DREM, 2022

L'analyse de ce graphique nous présente une évolution croissante des précipitations suivie d'une baisse ensuite d'un retour des précipitations. Nous constatons qu'il y a une fluctuation au mois d'août et octobre d'une part, d'autre part une tendance à la diminution des quantités de pluies pour le mois d'avril. Cette tendance confirme les travaux d'Amani et al. (2004), selon lesquels la variabilité climatique se manifeste par un dynamisme spatio-temporel régressif des pluies et en particulier celles des hauteurs pluviométriques.

2. Anomalies pluviométriques saisonnières

L'analyse des anomalies saisonnières : positives (années excédentaires) et négatives (années déficitaires) enregistrées au cours des saisons pluvieuses de 1990 à 2021 est cruciale pour notre étude car, elles témoignent de l'effectivité de la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah. Aussi, Cette analyse permet d'identifier les saisons pluvieuses déficitaires et

59

saisons pluvieuses excédentaires à fin d'en déduire les probables impacts sur les cultures vivrières. Les figures ci-dessous illustrent ces anomalies :

- A travers la Figure (10), nous constatons avant que le mois d'avril considéré comme le début de la saison est marquée par une tendance générale à la baisse de la pluviométrie. Ceci traduit la modification du calendrier agricole et de ses probables impactes sur les activités dans cette localité. Durant la période de 1990 à 2021, on dénombre 20 années déficitaires contre 12 années excédentaires.

- La figure (11) qui traduit les anomalies du mois d'août qui marque le coeur de la saison et marqué par une légère augmentation de la pluviométrie sur la période de 1990 à 2021. On compte au totale 20 années déficitaires contre 12 excédentaires.

- Tout comme le mois d'avril, le mois d'octobre qui marque la fin de la saison pluvieuse est aussi marquée par une baisse des précipitations avec une évolution à dent de scie. Ce qui traduit le caractère très irrégulier de ce mois (figure 12).

3,00

-1,50

Années

2,50

Indice pluviometrique

2,00

1,50

1,00

0,50

0,00

-0,50

-1,00

Figure 12: anomalies pluviométriques du mois d'avril de 1990 à 2021

Source : ANADER, DREM, 2022

-2,00

-3,00

Années

4,00

indice pluviometrique

-1,00

3,00

0,00

2,00

1,00

60

Figure 13: Anomalies pluviométriques du mois d'août de 1990 à 2021

Source : ANADER, DREM, 2022

-2,00

Années

3,00

Indice pluviometrique

2,50

2,00

1,50

1,00

0,50

0,00

-0,50

-1,00

-1,50

Figure 14: Anomalies pluviométriques du mois d'octobre de 1990 à 2021

Source : ANADER, DREM, 2022

61

V. VARIABILITES MENSUELLES DES PRECIPITATIONS MARQUEES PAR DE TRES FORTES IRREGULARITES

Le Département du Mayo-Dallah connaît non seulement la variabilité annuelle des précipitations, mais aussi la variabilité mensuelle des précipitations. Ainsi, l'analyse mensuelle permet de saisir l'évolution du climat au cours de l'année. En effet, dans le Mayo Dallah, les précipitations sont nettement saisonnières avec une saison sèche plus longue. Cependant, les variations sont enregistrées au cours des mêmes mois sur la période de l'étude. Cela est préoccupant, d'autant plus que les besoins en eau des cultures vivrières varient d'un mois à un autre. La figure 8 suivante montre la comparaison entre une variation mensuelle d'une année déficitaire (2009) et une année très excédentaire (2020) dans le Mayo Dallah.

Mois

Année 2009 Année 2020

Pluviométrie en mm

400

700

600

500

300

200

100

0

Figure 15: répartition mensuelle des précipitations.

Source : ANADER, DREM, 2022

L'analyse de cette figure (13) montre que le régime des précipitations est uni modal. Ainsi, on constate que les précipitions ne se répartissent pas sur toute l'année. La saison des pluies débute en avril pour prendre fin en octobre dans la zone soudanienne d'une manière générale, mais l'analyse de cette figure montre que la saison pluvieuse commence à partir du mois de Mai d'où la « sahélisation » progressive de la zone soudanienne. Cette répartition des pluies dans l'année montre une égalité en termes de nombre de mois entre la saison pluvieuse (de mai à octobre, soit 6 mois) et de la saison sèche (de novembre à avril, soit également 6 mois). Les hauteurs des pluies connaissent une dynamique progressive à partir de Mai pour atteindre leur pic en août avant de chuter lentement et s'arrêter en octobre. Cette allure d'évolution caractérise une dissymétrie de la répartition des pluies dans la saison pendant cette période d'étude. Ainsi,

62

Le Département de Mayo-Dallah est caractérisé par un début des saisons de pluies très aléatoire qui impactent négativement le semis jusqu'à la première décade de juin. Les mois de juillet et Août enregistrent à eux seuls plus de la moitié de la quantité totale précipitée, ce qui confirme le caractère irrégulier du régime pluviométrique. Les quantités des pluies les plus abondantes sont enregistrées entre les mois de juillet et août. Nous constatons aussi que pour l'année 2009, le maximum pluviométrique n'est pas toujours en août mais plutôt en septembre.

VI. CARACTERISTIQUE ET VARIABILITE DE LA TEMPERATURE

DANS LE MAYO DALLAH

Cette section se concentre sur les caractéristiques et la tendance de la température. Tout comme la pluie, la température est un facteur climatique qui détermine également les rendements agricoles. Au Tchad, différents scénarii climatiques font ressortir un accroissement de la température moyenne annuelle de 0,8°C au Sud, de 1,2°C au Centre et 1,3°C au Nord en 2020 comparativement à la période 1981-2010. L'analyse des températures moyennes annuelles, des températures maximales et minimales permet de mettre en évidence l'évolution thermique interannuelle dans notre zone d'étude.

1. Evolution des températures minimales et maximales annuelles

L'analyse des températures maximales et minimales revête une importance, car leurs valeurs extrêmes affectent fortement le processus physiologiques des cultures (germination, floraison, transpiration, photosynthèse...) et partant, susceptibles d'affecter les rendements agricoles. Les figures ci-dessous (14,15) illustrent les évolutions interannuelles des températures maximales et minimales de 1990-2021. On peut voir sur cette figure, qu'il existe une grande disparité entre les températures annuelles moyennes maximales et minimales. Cela indique que les températures sont généralement trop chaudes en journées et moins chaudes la nuit. Les figures ci-dessous (16 et 17) présentent les évolutions des températures minimales et maximales dans le Mayo Dallah.

y = 0,0143x + 43,294

R2 = 0,0364

44

45

43

42

41

40

39

Température en °C

Années

tmax Tendance des Températures maximales

63

Figure 16: Evolution des températures maximales moyennes annuelles dans le Département de Mayo-Dallah entre 1990-2021

Source : NASA, 2022

18

0

Années

Série1 Tendance des Températures minimales

16

14

12

10

8

6

4

2

Température en °C

Figure 17: Evolution des températures minimales moyennes annuelles dans le Département de Mayo-Dallah entre 1990-2021

Source : NASA, 2022

Il ressort de l'analyse de ces deux figures (7), que la tendance de l'évolution des températures minimales est à la stabilité et les températures maximales à l'augmentation avec une variation en dent de scie. Les coefficients de déterminations sont respectivement de 13,36% pour les températures minimales et 43,29% pour les températures maximales.

64

2. Evolution des températures moyennes annuelles

Tout comme les températures maximales et minimales, la température moyenne annuelle fluctue d'une année à une autre comme la présente la figure 18 ci-dessous

Température en °C

31,00

30,00

29,00

28,00

27,00

26,00

25,00

Température moyenne Tendance des Températures moyennes

Mois

Figure 18: variation des températures moyennes du Département de Mayo-Dallah (19902021)

Source : NASA, 2022

L'analyse de cette figure montre que tout à la longueur de la période de 1990 à 2021, le Département de Mayo-Dallah les températures moyennes sont marquées par une évolution en véritable dent de scie. Ainsi, le pic des températures est atteint en 2017 avec 30,15 °C et la moyenne la moins élevée est 26,83°C en 1992.

VII. AU-DELA DE LA MESURE, UNE VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE PERÇUE PAR LES PAYSANS

1. Perception paysanne de la variabilité pluviométrique

L'élaboration des stratégies passent nécessairement par la connaissance effective de la variabilité climatique. Les perceptions paysannes jouent un rôle non négligeable dans l'adaptation. Elles se reposent sur des savoirs locaux basés sur les expériences et des connaissances fine de leur écosystème pour expliquer, mais aussi des évènements importants qui perturbent les cultures et les productions afin de comprendre l'évolution pluviométrique intra et interannuelle. Ainsi, la prise en compte de la perception est nécessaire, car elle détermine les mesures d'adaptations chez les paysans (Angoussou et al.2012).

65

2. Connaissance des agriculteurs sur les totaux pluviométrique annuels

Les points des vus de la population enquêtées sur l'évolution du cumul pluviométrique des pluies annuelles de la zone varie d'un village à un autre et d'une personne à une autre. D'après les résultats de l'enquête, 81,7% des agriculteurs ont affirmés avoir été témoins ou observés des changements des conditions pluviométriques au cours de ces dernières années. Selon eux, les saisons sont caractérisées par des irrégularités de pluie suivies d'une mauvaise répartition marquée par l'augmentation ou la diminution de la quantité de pluie lors des périodes intra et interannuelles. Cette variation est marquée par le démarrage tardif, d'arrêt précoce des pluies et les fréquences sèches plus longues. L'encadré et la figure 16 illustrent la perception paysanne de la variabilité pluviométrique ensuite la figure 17 présente la synthèse de la manifestation de la variabilité pluviométrique.

Encadré 1: Avis d'un agriculteur du village Erdé sur la tendance de la variabilité des pluies

Depuis que moi j'ai commencé à cultiver la terre jusqu'à un passé récent, j'ai toujours démarré mes activités champêtres de la nouvelle année pendant le mois d'avril, mais ces dernières années, je ne comprends plus rien. Il ne pleut presque plus dans ce mois. Il faut attendre jusqu'en fin mai pour enregistrer les premières pluies et le début du mois de juin pour commencer normalement les travaux champêtres.

Source : Enquête, avril 2022

L'analyse de l'encadré 1 nous permet de comprendre que les péjorations pluviométriques de ces dernières ont induit une forte incertitude face au calendrier agricole.

Alternance d'années seches et humides

Tendance à la baisse

Tendance à la hause

Perception

0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0

Pourcentage (%)

Figure 19: perception paysanne de la tendance pluviométrique

Source : enquête de terrain, 2022

66

L'analyse de cette figure nous montre que 91,55% des agricultures affirment que la tendance de la pluviométrie est marquée par une baisse en intensité et en durée et 2,82% affirment que la tendance est marquée tantôt par une augmentation pendant 2 ou 3 ans et tantôt par une baisse pendant 2 ou 3 années également et en fin 5,63% affirment constater une tendance à l'augmentation des précipitations. Cette évolution de la tendance est caractérisée par des débuts précoces ou tardifs, des faux départs et fin tardifs etc.... constitue un obstacle pour le développement des cultures dans le Département de Mayo-Dallah. Ainsi, quelles sont les causes de cette variation des pluies ?

Début précoce ou tardif des pluies

Faux départ et fins tardives des pluies

Inondations

Diminution en intensité et durée des pluies

Séquences sèches

Envahissement de mauvaises herbes (striga

Envahissement des insectes (chenille, criquet...)

19%

18%

19%

7%

9%

16%

12%

Figure 20 : Synthèse de la perception paysanne de l'évolution de la pluviométrie

Source : Enquête de terrain, 2022

Toutes les personnes enquêtées sont unanimes sur le fait que la pluviométrie dans le milieu est en pleine mutation. Du fait que presque tous les chefs ménages ou répondants questionnés ont pu s'approprier la dynamique des paramètres climatiques considérés. Pour ces derniers, la tendance de la pluie a changé. Les mutations perçues témoigneraient d'une bonne lecture du climat par les agriculteurs.

3. Perception paysanne des Causes de la variabilité pluviométrique

Les causes attribuées à la variabilité pluviométrique sont partagées. La figure ci-dessous montre que 27,14% de la population enquêtée pensent que cette modification de la pluviométrie est due aux activités humaines plus précisément la coupe abusive des arbres, 10% affirment que cela est dû juste à l'évolution du temps, 12,86 % les ont attribué à la sécheresse et à l'évolution

67

du temps. Au-delà de ces explications d'autres ont attribué la cause aux facteurs culturels : la malédiction de Dieu, le non respects des rites traditionnels, aux comportements des hommes comme le manque de bienfaits, les péchés des hommes.

Encadré 2: avis du chef du village de Badouang sur les causes de la variabilité pluviométrique

La baisse de la pluie dans notre localité est due à la coupe abusive des arbres.....Voyez-vous cette forêt.....avant à 18 h déjà vous ne pouvez plus y traverser, mais regarder aujourd'hui....tous les arbres ont été coupés à cause de l'extension des champs, la fabrication du charbon...

Source : Enquête de terrain, 2022

Encadré 3: avis d'un paysan du village Goundaye sur les causes de la variabilité pluviométrique

Mon fils, tu sais ! C'est la bonne pratique des rites annonciateurs de la saison pluvieuse qui garantissent les productions...mais ces derniers temps, la saison pluvieuse est trop capricieuse et moi je pense que la cause est les mauvaises pratiques des sacrifices et des offrandes qu'on offre aux divinités....

Source : Enquête de terrain, 2022

12%

13%

9%

6% 4%

7%

6%

10%

27%

6%

Malediction de Dieu

Evolution du temps

Secheresse

Coupe abusive des arbres

Le non respects des rites sacrés

Péchés des hommes

Manque de bienfaits

Coupe abusive/ evolution du temps

Volonté de Dieu

Manquede bienfaits/secheresse

Figure 21: perception paysanne face à la cause de la variabilité pluviométrique.

Source : Enquête de terrain, 2022

68

4. Perception paysanne de la baisse des rendements

La variabilité pluviométrique se traduit aussi par la baisse des rendements. La majeure partie des agriculteurs interrogés affirment que leurs rendements agricoles varient d'une année à une autre. Ainsi, les baisses de rendements agricoles ne sont pas perçues de la même manière par les agriculteurs. La figure ci-dessous illustre cette perception.

Perception

Echec de la célébration des rituels Manque de materiels/ mauvaise répartition des pluies Mauvaise pluviometrie Malédiction/ manque de moyens Manque de materiels Manque des moyens Malediction de Dieu

 
 
 

0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0 30,0 35,0 40,0

Pourcentage (%)

Figure 22: point de vue des paysans sur la baisse des rendements

Source : Enquête de terrain, 2022

Les points de vue des enquêtés sont divergents. Selon les résultats, 35,2% des agriculteurs enquêtés soulignent que les manques des moyennes seraient la cause des baisses des rendements enregistrés. 11,3% les attribuent à la malédiction de Dieu, 12,7% au manque des moyens , par contre 9,9% pensent que cela est due à la mauvaise répartition des pluies, 8,5% affirment que cela est dû à la malédiction associé au manque des moyens, ensuite 4,2% au manque de matériels associé à la mauvaise répartition des pluies et enfin 1,4% pensent que c'est du à la mauvaise célébration des rites pendant les débuts de la saison pluvieuse.

69

CONCLUSION

L'objectif de ce chapitre est d'analyser la tendance de la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah. Les manifestations de cette variabilité a été analysé grâce à l'indice de saisonnalité et standardisé des précipitations. Les résultats de l'indice des précipitations indiquent des périodes de sécheresses totales et potentielles (14 années) et des périodes humides et potentiellement inondables (16 années) et partant, deux décennies humides et une décennie sèche. On note également une variation mensuelle et saisonnière des précipitations marquée par une baisse et l'augmentation progressive des pluies.

Il ressort de l'analyse de ces paramètres que la variabilité pluviométrique est réelle dans le Mayo Dallah et affectent les activités agricoles. Les résultats de ce travail correspondent aux résultats des travaux réalisés dans les autres parties de la zone soudanienne notamment les travaux de Baohoutou (2007) et Gouataine (2018) pour qui, la variabilité pluviométrique dans la zone soudanienne est marquée par une variation interannuelle avec les anomalies, des irrégularités mensuelles, saisonnières et décennale. Les séquences sèches, les inondations, les baisses des pluies en sont les manifestations de cette dernière. Toutes ces mutations climatiques ont des conséquences sur l'agriculture en général et les cultures vivrières en particulier. Ainsi, la perception paysanne de ces contraintes pluviométriques varie d'une localité à une autre. Cette diversité des points de vue traduit le caractère hétérogène de la pluviométrie dans le Département de Mayo Dallah.

70

CHAPITRE 4 : BAISSE DE LA PRODUCTIVITE, DETERIORISATION DES SYSTEMES PRODUCTIFS ET DEGRADATIONS DES CONDITIONS DE VIE DES POPULATIONS.

Selon le PNUE, 95% de la culture africaine est pluviale. Ainsi, cette agriculture est extrêmement sensible au changement climatique. L'irrégularité des saisons, l'excès de chaleur, la modification des régimes de précipitations diminuent les rendements, augmentent la probabilité de mauvaises récoltes et entrainent une prolifération des parasites et des maladies des cultures.

Ce présent chapitre vise à la présentation des exigences écologiques des différentes cultures vivrières, à l'analyse de l'évolution des rendements de ces cultures vivrières (maïs, arachide), ensuite à l'explication des impacts de la variabilité pluviométrique et thermiques sur les cultures vivrières. Une attention sera aussi portée sur les ennemis des cultures vivrières, les maladies cryptogamiques et l'envahissement de mauvaises herbes qui d'une manière ou autre perturbent les productions agricoles.

I. ECOLOGIE DES CULTURES VIVRIERES DANS LE DEPARTEMENT DE MAYO-DALLAH

1. Maïs : exigences écologiques

Le maïs de son nom scientifique Zea mays, Maize en anglais, est une plante herbacée tropicale annuelle de la famille des proacées (graminées) et la sous-famille des panicoidées, largement cultivée comme céréale pour ses graines riches en amidon, mais aussi comme une plante fourragère. Le maïs est surtout réservé à la consommation humaine directe, sous forme d'épis immatures, de farine ou de semoule.

Il a des exigences en température assez élevées à la germination : optimum de 25°C, impossible en dessous de 10°C ; en eau, le maïs de 120 jours en climat soudanien demande au moins 600 mm de pluies bien réparties. Ainsi, le Mayo Dallah est une zone très propice à la culture du maïs, dont le semis se fait entre les mois de mai et juin et la récolte entre août et septembre. En fertilité, il est très sensible aux carences et répondant bien aux apports d'engrais et notamment d'azote. La sécheresse est particulièrement dommageable au moment du semis mais sa plus forte influence négative sur le rendement se situe au moment de la floraison. L'excès d'eau peut provoquer l'asphyxie ou même la pourriture des racines. Le maïs exige pour sa croissance et sa production, des éléments minéraux qu'il puise dans le sol (memento, 2009).

71

2. L'arachide : exigences écologiques

Arachis hypogaea, en Anglais Peanut (USA), est une plante tropicale et subtropicale qui appartient à la tribu des Aeschynomena, la sous-tribu des stylosanthenae et au genre Arachis. Elle est de la famille des légumineuses annuelle de 30 à 70 cm de haut, érigée ou rampante. Elle est consommée soit en graine (cacahuète), soit sous forme d'huile. Elle se développe sur des sols suffisamment meubles pour permettre la pénétration des gynophores puis l'arrachage des gousses mûres. Les conditions environnementales pour sa croissance et sa productivité sont entre autre : les températures inférieures à 15°C et supérieures à 45°C ralentissent ou bloquent la croissance, l'optimum se situant entre 25°C et 35°C degrés. Une pluviométrie comprise entre 500 et 1 000 mm pendant la saison de culture permet généralement d'obtenir une bonne récolte, mais la bonne répartition des pluies, en fonction du cycle de la variété, est plus importante que le total pluviométrique (memento, 2009). Le Mayo Dallah, présente plusieurs conditions qui sont propices à la culture d'arachide.

1

2

Planche 8: les cultures vivrières dans le Mayo Dallah

Source : Wayang Brice, 2021

Cette planche nous présente deux champs de cultures vivrières qui occupent une place importance dans la consommation des ménages de cette localité. L'image A, nous montre un champ de maïs, l'image B, un champ d'arachide.

72

II. EVOLUTION DES RENDEMENTS DES CULTURES DE MAÏS, ARACHIDE, DANS LE MAYO-DALLAH DE 2005 -2021.

Les rendements agricoles dans le Département de Mayo Dallah ne sont pas statiques. Ils varient de manière considérable année après année. Les différentes cultures vivrières (maïs et arachide) sont représentées graphiquement de 2005 à 2021 suite aux difficultés d'avoir les données agricoles de 1990 à 2021 comme les données pluviométriques. Les données situationnelles obtenues ne concernent qu'une période de dix-sept (17) ans avec l'absence des données des années 2006 et 2007 ce qui revient à 15ans. Les deux graphiques 21, 22 ci-dessous montrent globalement que l'évolution interannuelle des rendements agricoles dans le Mayo Dallah se fait en dents de scie.

1400 y = -7,5607x + 1130,6

R2 = 0,0659

1200

1000 800 600 400 200

0

Années

Rendement de l'arachide Tendance des rendements

Rendement en (kg/ha)

Figure 23: Evolution du rendement d'arachide de 2005 à 2021

Source : ANADER, 2022

Cette figure illustre l'évolution de rendement d'arachide dans le Département de Mayo-Dallah. En effet, la courbe de tendance indique une légère baisse moyenne durant la période de 2005 à 2021. Toute fois le rendement reste variable selon les années. La campagne agricole de 2008/2009 a enregistré le maximal de rendement (1303kg/ha), contrairement à l'année 2017 qui a enregistré le rendement le plus faible (898 kg/ha). Cette fluctuation peut être expliquée par la dégradation des conditions naturelles notamment la fluctuation pluviométrique et l'appauvrissement des sols.

Cette figure présente l'évolution des rendements du mil pénicillaire en véritable dent de scie avec une tendance légèrement vers la baisse dans le département de Mayo-Dallah. Les

73

rendements varient fortement en fonction des années. Le maximum des rendements est enregistré en 2008,2010 et 2011 avec respectivement 650kg/ha, et le minimal en 2009 avec 475kg/ha. Les baisses et les constances de ces rendements proviennent de la dégradation des conditions naturelles notamment la fluctuation pluviométrique et/ou l'appauvrissement des sols.

y = 22,443x + 973,59 R2 = 0,1723

1800

1600

1400

1200

1000

800

600

400

200

0

Années

Rendement de mais Tendance des rendements

Rendement en (kg/ha)

Figure 24: Evolution du rendement de maïs de 2005 à 2021

Source : ANADER, 2022

Comme le sorgho, l'analyse de cette figure nous montre que la tendance du rendement de maïs est aussi à la hausse avec une évolution en dent de scie. Les rendements varient fortement en fonction des années. Ainsi, le maximal des rendements est enregistré en 2015 et 2018 a 1543kg/ha et le minimal en 2009 avec 700kg/ha.

Tableau 12: Récapitulatif des statistiques descriptives des rendements

 
 
 
 
 
 

Spéculation

statistique

Arachide

Maïs

Somme

16051

374370

Maximum

1303

1543

Minimum

898

 

Moyenne

1070,07

 

127,29

Coefficient de11,89%

Source : ANADER, 2022

74

III. PERCEPTIONS PAYSANNES

1. Perception paysanne sur cultures sensibles à la variabilité pluviométrique

Lors des enquêtes, le comportement des quatre (4) cultures vivrières face aux mutations pluviométriques n'a pas été perçu de la manière par les agriculteurs dudit Département. La figure ci-dessous illustre cette perception.

45,0

40,0

Types de speculations

35,0

Pourcentage (%)

30,0

25,0

20,0

15,0

10,0

5,0

0,0

Figure 25: perception paysanne de la sensibilité des cultures vivrières aux effets de la variabilité pluviometrique.

Source : Enquête de terrain, 2022

Il ressort de l'analyse de cette figure, que face aux péjorations pluviométriques, 40 % des agriculteurs pensent que le maïs et l'arachide présentent les mêmes comportements (sensibilité aux stress hydriques) face aux mutations pluviométriques, 20% pensent que c'est le maïs qui demeure la plus fragile à la sècheresse tout comme à l'inondation. Par contre la culture du sorgho est tolérante par rapport à la sécheresse suivie du mil pénicillaire. Les différents avis sur les comportements de ces 4 spéculations viennent confirmer les exigences écologiques de ces 4 cultures présentés dans le memento de l'agronomique (2009). Ainsi, cette perception permet d'apprécier la dépendance de l'agriculture pluviale avec les paramètres agricoles.

2. Perception paysanne des effets de la variabilité pluviométrique

Dans la littérature, il ressort que les perceptions paysannes sont d'une grande importance, car c'est eux qui déterminent les adaptations mises en place. Ainsi, face aux effets néfastes induits par la variabilité pluviométrique perçus et ressenties, les avis des paysans diffèrent (figure 25).

29%

10%

61%

Faiblement Moyennement Fortement

75

Figure 26: Perception paysanne face aux effets de la variabilité pluviométrique

Source : Enquête de terrain, 2022

Cette figure illustre la perception que les paysans ont sur les effets qu'induisent la variabilité pluviométrique sur leurs activités agricoles. Il ressort de cette analyse que 61,4% des agriculteurs constatent que leurs activités agricoles soient affectées moyennement par les effets de la variabilité pluviométrique, 28,6% pensent que leurs activités soient affectées fortement, par contre seulement 10% pensent être affectés faiblement.

IV. IMPACTS DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE SUR LES CONDITIONS DE VIE DES AGRICULTEURS

Dans le Département de Mayo-Dallah, l'agriculture constitue la base de l'alimentation des ménages. Ainsi, les mutations pluviométriques entrainent tout d'abords la chute des rendements agricoles qui impacte à son tour les revues des ménages. Durant le période de 1990 à 2021, les risques majeurs observés par la population sont la famine, les maladies et la pauvreté.

Notons aussi que l'oscillation de la température et sa tendance interannuelle en hausse agissent sur le bien-être de la population. De la canicule résultent des maladies comme la méningite tandis que durant la période du froid dominent la grippe, la toux, le palu, etc. en fin,

les périodes d'inondations sont également à l'origine des maladies hydriques et épidémiques.

6%

5%

6%

70%

13%

Pauvreté

Famine

Maladies

Famine et maledies

Famine et pauvreté

76

Figure 27: Conséquence de la variabilité pluviométrique sur les agriculteurs

Source : Enquête de terrain, 2022

V. VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE : PROLIFERATION DES MALADIES CRYPTOGAMIQUES

Les manifestations des paramètres climatiques constituent également un facteur de propagation des maladies fongiques qui sont causées par des champignons parasitaires. Les maladies fongiques représentent 90% des affections des végétaux et touchent toutes les espèces. Ces maladies (rouille, mildiou, oïdium, sclérotiniose, septoriose....) interviennent lorsque les champs sont mal entretenus, mal exposés ou encore inadaptés au climat. Ainsi, les cultures notamment les cultures vivrières dans le Département Mayo-Dallah n'échappent pas à la croissance des maladies fongiques induite par les phénomènes climatiques extrêmes. Les moyens de luttes restent l'utilisation des produits chimiques qui ne sont pas parfois à la portée de tous les paysans.

Le Mayo Dallah est une localité aux conditions climatiques favorables (800-1200mm/an) au développement du striga. 95,7% des agriculteurs enquêtés affirment faire face à l'envahissement des mauvais herbes (Striga, les graminées annuelles, les dicotylédones annuelles) dont le plus connu et fréquent est le striga hermonthica appelé localement «Samroukoua» qui engendrent des énormes dégâts sur les cultures. Selon Kroschel (1998), le striga et surtout de développent dans les régions ou les pluviométries annuelles sont comprises entres entre 450-1000mm. La température favorable pour son développement se situe entre 28° - 33°C.

77

En plus des problèmes climatiques mentionnés plus haut, 97% des paysans enquêtés dans cette zone affirment faire face aux différents ennemies qui sont : les insectes (chenilles, termites, nématodes, vers blancs), bactéries (la rouille, le charbon, cercosporiose), les acridiens ravageurs, les oiseaux granivores. Ces ravageurs apparaissent pendant les saisons des cultures et agissent en fonction des fluctuations thermiques et pluviométriques sur les cultures. Les termites par exemple peuvent occasionner des dégâts importants au champ plus particulièrement en situation de stress hydrique où elles s'attaquent directement aux pieds en creusant une galerie dans l'axe central de la racine principale et des tiges. Bref, ces ravageurs causent en fonction des années et des saisons des dégâts aussi bien en champ qu'en stock. Ils peuvent occasionner une baisse importante de rendements des cultures vivrières. Face aux attaques des ravageurs, les moyens de luttes demeurent l'utilisation des variétés plus résistantes, les luttes chimiques et la luttes traditionnelles. La planche (9) ci-dessous, présente deux ravageurs des cultures.

1

2

Planche 9: les ennemies des cultures

Source : INNSPUB Journals-blog Site, 2022

Cette planche nous présente les ennemis de cultures qu'on rencontre dans le Mayo Dallah. L'image 1, montre un champ de mil envahie par le striga appelé communément «Samroukoua» et l'image 2 nous montre la chenille noire. Ils sont été cités par les agriculteurs comme ayant causé plusieurs dégâts.

VI. PRODUCTION AGRICOLES DEPENDANTE DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE

Dans la zone tropicale, le paramètre climatique `'la pluviométrie» est un déterminant de la croissance et des rendements des cultures vivrières, car elle constitue la principale source d'humidité des sols. Sa variation (stress hydrique) entrave la croissance des plantes dans leurs différents stades de croissances.

78

Les cultures d'arachide et de maïs dans le Mayo Dallah se pratiquent annuellement et dépendent en grande partie du début de la saison des pluies, de leur quantité et de leur intensité qui tombent durant la saison de croissance et en fin du moment où les pluies s'arrêtent. Les cultures d'arachide et de maïs présentent trois principaux phases de croissances : la phase végétative, la phase reproductive et enfin la phase de maturation. Les besoins en eau de ces deux cultures varient en fonction de stade de croissance. Pour des raisons de la tendance à l'utilisation des plantes à cycle court comme une stratégie palliative aux variations saisonnières des pluies et de l'insuffisance des données sur les besoins de ces cultures à cycle longues, l'attention sera accordée à une variété d'arachide à cycle court et une variété à cycle longue de maïs.

1. Variabilité saisonnière et productions d'arachide

1.1- Les effets observables de la variabilité pluviométriques sur la culture d'arachide

L'arachide est une plante relativement résistante à la sècheresse comme mentionné ci-dessus. Toutefois ses bonnes performances sont très liées à une bonne réserve en eau du sol au moment du semis suivie d'une bonne répartition des pluies. Pour un cycle de 90 jours, il faut à l'arachide pour boucler son cycle végétatif à une hauteur d'eau comprise de 300-500 mm de pluie pour les variétés hâtives à petites graines et 800-1200 mm pour les variétés tardives à grosses graines. Les besoins en eau de l»arachide varient en fonction de stade de croissance ou du cycle de la plante qui peut être découpé en quatre phases correspondant à des besoins variables en eau. Ainsi, Pour une variété de 90 jours et dans les conditions sahéliennes, les besoins en eau ont été évalués dans le tableau 13 ci-dessous.

Tableau 13: besoin en eau d'une variété d'arachide de 90jours

Phases du cycle Besoins en eau

Semis-levée (0-20fours)

 

3,5mm/jour

Floraison (21-40fous)

 

5,2mm/jour

Formation de gousses et remplissage (41-70fours)

 

4,4mm/jour

Maturation

 

3,9mm/jour

 
 
 

Source : Mayeux, (2021)

L'arachide présente des stades de sensibilité variables à la sécheresse : les besoins en eau sont élevés au moment de l'imbibition de la graine qui, une fois la germination amorcée, craindra l'excès d'eau. La période de floraison-formation des gousses (30-70 JAS) correspond à une phase

79

de sensibilité à la sécheresse, alors que la phase finale de maturation sera favorisée par une sécheresse relative, des pluies à ce stade pouvant en outre provoquer des germinations sur pied chez les variétés non dormantes. Le tableau ci-dessous présente les niveaux de sensibilités de l'arachide en fonction des stades de croissance.

80

Tableau 14: stades de croissance d'arachide sensibles au stress hydrique et leur durée de 1991 à 2021

Activités

Stades de croissance

Mois

Optimum de
pluie

Pluie

enregistrée

Besoin en eau

Observation de la situation

Nettoyage des champs

-

Mars avril

-

1,8 mm

Pas besoin d'eau

 

Labour

-

Avril/ mais

-

27- 105 mm

Nécessite un peu dans les champs

Quantité suffisante dans les
champs pour débuter le labour
(manuel ou mécanique)

Semis et 1er

sarclage

Phase végétative
(semis-levée)

Mai/ juin
(30jours)

Au moins 100
mm de pluie

105-141mm

Exige beaucoup d'eau dans les champs

Quantité d'eau assez suffisante dans les champs.

Traitement et 2e sarclage

Phase reproductive
(Floraison et
remplissage de
gousses)

Juillet et Août
(45 jours)

200 mm

200-278 mm

Plus d'eau dans les champs

Quantité légèrement supérieure par rapport aux besoins de la plantes en août (des champs observés en 2020, 2021, 2018, 2016, 2012), beaucoup d'eau dans les champs.

Traitement et récolte

Phase de maturation

Août et
Septembre (30
jours)

Ne requiert pas d'eau

191mm

Pas d'eau dans les champs

Quantité d'eau assez importante
dans les champs, ce qui peut
entrainer le prolongement de la
saison susceptible d'entrainé à
ce stade la germination sur pieds
chez les variétés non dormantes
et le développement des
champions.

Source : Travail de terrain, 2022

81

1.2- Corrélation entre les précipitations et la production d'arachide.

L'identification de l'influence des paramètres climatiques (précipitations et température) sur la variation des productions observée dans le Mayo Dallah durant la période de la croissance des cultures sera faite grâce au coefficient de corrélation de Pearson. Ainsi, les valeurs du coefficient varient de -1 à +1 (r=-1 explique une corrélation négative parfaite, r=+1 représente une corrélation parfaite et positive et r=0 le lace de corrélation). Elle permettra également de déterminer la force des relations qui existe, ensuite le calcul du coefficient de détermination qui mesure les proportions de la variance d'une variable qui est expliqué par une autre variable à l'étude. Cette méthode a été appliquée par plusieurs chercheurs dont nous retenons ici, Amawa et al, (2015) Et Moyé (2015) pour étudier la relation entre les éléments climatiques sur les rendements des cultures.

La variabilité pluviométrique étudiée le Mayo Dallah a une relation directe avec la production culture d'arachide. Cette corrélation est établie grâce à la corrélation de Pearson et présenté dans le tableau 15 ci-dessous.

Tableau 15: résumé des résultats du test de corrélation de Pearson (production
d'arachide et précipitations)

Variables testés Corrélation de

Pearson

Coefficient (r)

Coefficient de détermination (r2)

Proportion de la précipitation dans le changement

Pluie de la saison de croissance et production d'arachide

0,15 0,024 2, 40%

Corrélation significative au seuil de 0,05(test bilatéral)

Source : Travail de terrain, 2022

La variabilité pluviométrique étudiée dans le Mayo Dallah sur la période de 1990-2021, marquée par des fluctuations saisonnières et mensuelles qui constituent les moments cruciales pour la croissance des plantes de cette agriculture pluviale, n'est pas sans conséquence sur la production. L'analyse de la corrélation a révélé qu'il existe une relation positive (+0,15) ave la production d'arachide, ceci explique que la pluie a très peu contribué à assurer une augmentation de la production d'arachide. Le coefficient de détermination qui est 0,024 indique lui que les précipitations n'avaient contribué qu'à la hauteur de 2,4% aux variations de la production. Par ailleurs, les fluctuations de la production de cette culture peut être imputées

82

à d'autres facteurs explicatifs non climatiques (les techniques agricoles, les semences utilisées, l'utilisation des engrais, l'augmentation des superficies des cultures suite à la croissance démographique,...).

L'utilisation de la fonction régression a montré une forte corrélation entre la production d'arachide à la variabilité pluviométrique (figure 28).

Régression de la pluie et la production

R2 = 0,024

0

0,00 100,00 200,00 300,00 400,00 500,00

Précipitations de la saison de croissance

60000

Production d'Arachide

50000

40000

30000

20000

10000

y = -20,205x + 36657

Figure 28: Nuage des points montrant l'analyse de la régression entre la pluie de la période de croissance et avec la production d'arachide de 2017 à 2021.

Source : ANADER, DREM, 2022

Il ressort de l'analyse de la régression, que le prédicteur ne représente que 2,40% des variations de la production et était significatif à un intervalle de confiance de 95%. Les autres facteurs explicatifs non climatiques dans le modèle représentent une proportion de 97,6% de variation observé de la production d'arachide. Ainsi, le changement de la production moyenne était de -20,205+ 36657tonnes/an pour la période à l'étude. Ainsi, les décalages saisonniers sont également responsables de la baisse régulière de productions (Gerald et al. 2009). Mais, ce faible niveau d'indication du prédicateur peut s'expliquer aussi par l'intervention des autres facteurs non climatiques. C'est ce que confirment les travaux de Noufé et al, (2015), Bertrand (2014) et Sosa (2001), pour qui, le choix variétal, l'utilisation d'engrais, la fertilité des sols, l'articulation des pratiques, les ravageurs et ennemis de cultures constituent des facteurs déterminants des rendements.

83

2. Variabilité saisonnière et productions du maïs

2.1- Les effets observables de la variabilité pluviométriques sur la culture du maïs

Il a été estimé qu'il faut une moyenne mensuelle de 100mm d'eau durant tout la période de sa végétation. Le mais est une plante exigeante en eau, surtout en phase de germination, croissance floraison, fécondation et grossissement des grains. Mais la période la plus critique s'étend sur les 15 jours qui précèdent et les 15 jours qui suivent l'apparition des inflorescences males (Hubert, 1978 ; Cirad-gret, 2002). Le tableau 16 et la planche 10 ci-dessus présentent les niveaux de sensibilité du maïs en fonction des stades de croissances.

84

Tableau 16 : Stades de croissance du maïs sensibles au stress hydrique et leur durée de 1991 à 2021

Activités

Phase

Mois

Optimum de
pluie

Pluie

enregistrée

Besoin en eau

Observation de la situation

Nettoyage des champs

-

Mars avril

-

1,8mm

Pas besoin d'eau

 

Labour

-

Avril et mai (arrivée des premières pluies)

-

27- 105mm

Nécessite un peu dans les champs

Quantité d'eau nécessaire pour les labours (manuel ou mécanique)

Semis et 1er sarclage

Phase végétative

(végétation et

croissance)

Juin et juillet

(45 jours ou deux

premiers mois de
début de croissance)

200 mm de pluie

141-200mm

Exige beaucoup

d'eau dans les
champs

Moins d'eau par rapport aux besoins de la plante pendant le mois de juin, susceptible de limiter la croissance de la plante, par contre de le mois juillet est normal

Traitement et 2e

sarclage

Phase reproductive

(floraison et

fructification)

Juillet à Août (45

jours après la phase de croissance)

200 mm de pluie

200 -278mm

Plus d'eau dans les champs

Quantité d'eau normale pour le mois

de juin et par contre quantité
légèrement supérieur aux besoins de la plante en juillet (inondations des champs observés en 2020, 2021, 2018, 2016, 2012

Traitement et récolte

Phase de maturation Maturation et récolte)

Septembre à octobre (30jour suivie de la récolte)

Ne demande pas de pluie

67- 191 mm

Pas d'eau dans les champs

Quantité importante d'eau dans les

champs, susceptible d'affecter la
qualité et le rendement du maïs.

Source : Travail de terrain, 2022

1

2

3

4

85

Planche 10: Champs de maïs et arachide sensible au stress hydrique dans le canton Lamé

Source : Brice, 2021 et Alwida infos 2022

Cette planche présente trois champs de maïs dont l'un en association avec l'arachide de différents stades de croissances face au stress hydrique. Comme présenté dans le tableau 16, les besoins en eau du maïs varient en fonction de stade de croissance. L'image 1 nous montre un champ de maïs en phase végétative qui a été lessivé par une grosse pluie en 2021, Les images 2 et 3 montrent deux champs de maïs l'un en association avec l'arachide complètement inondés par des grosses pluies dans le canton Lamé en juillet 2022. Cette inondation avait détruit des dizaines d'hectares de terres de champs, emporté plusieurs animaux et aussi Plusieurs familles sinistrés se retrouvent sans abris. Lors des enquêtes, 95% des agricultures affirment, que l'inondation complète des champs de maïs entraine l'asphyxie des racines et se solde par l'abandon des champs, par contre les champs de maïs soumis aux fortes précipitations pendant les phases critiques se soldent par une mauvaise formation des épis et la baisse des rendements considérables.

86

2.2- La corrélation entre les précipitations et la production du maïs

Tout comme l'arachide, La variabilité pluviométrique a une relation directe avec la production culture du maïs. Cette corrélation est établie grâce à la corrélation de Pearson et présenté dans le tableau 17 ci-dessous.

Tableau 17: Résumé des résultats du test de corrélation de Pearson (production du maïs

et précipitations)

Variables testés Corrélation de

Pearson

Coefficient (r)

Coefficient de détermination (r2)

Proportion de la précipitation dans le changement

Pluie de la saison de croissance et production du maïs

0,365 0,13 13, 15%

Corrélation significative au seuil de 0,05(test bilatéral)

Source : Travail de terrain, 2022

L'analyse de la corrélation a révélé qu'il existe une relation positive (+0,36) ave la production d'arachide, ceci explique que la pluie a peu contribué à assurer une augmentation de la production du maïs. Le coefficient de détermination qui est 0,131 indique lui que les précipitations n'avaient contribué qu'à la hauteur de 13,15% aux variations de la production. Cependant, il existe d'autres facteurs susceptibles de contribuer à l'augmentation de la production de maïs (les techniques agricoles, les semences utilisées, l'utilisation des engrais, l'augmentation des superficies des cultures suite à la croissance démographique,...).

87

En effet, l'application de la régression linéaire révèle une corrélation forte entre les précipitations et la production du maïs. (Figure 29).

régression entre la pluie et la production

y = 50,959x + 15413

R2 = 0,1315

5000

0

0,00 100,00 200,00 300,00 400,00 500,00

Précipitations de la saison de croissance

Production du maïs

30000

25000

20000

15000

10000

45000

40000

35000

Figure 29: Nuage des points montrant l'analyse de la régression entre la pluie de la période de croissance et avec la production du maïs de 2017 à 2021.

Source : ANADER et DREM, 2022

Pour la production du maïs, le prédicateur représente 13,15% des variations de la production était significatif à un intervalle de confiance de 95%. L'interception de la régression représente le changement moyen avec les précipitations de période de croissance maintenues constante. Ainsi, le changement de la production moyenne était de 50,959 #177; 15413 tonnes/an pour la période à l'étude. Ainsi, les décalages saisonniers ont pour corollaire une baisse régulière et effective de rendements ou de productions (Gerald et al. 2009, PAM et FAO 2009).

88

3. La variabilité de la température et production d'arachide et de maïs

Tout comme la pluie, la température est un facteur essentiel pour le rendement des cultures. Les températures influencent fortement les processus physiologiques des cultures et partant les différents stades de leur croissance.

3.1-Variabilité de la température et production d'arachide

L'arachide est souvent classée comme plante résistante à la sécheresse avec des performances qui en font une des principales cultures de la zone tropicale sèche. L'arachide est peu sensible à la photopériode. Selon Robert (2001), les températures inférieures à 15 degrés et supérieures à 45 degrés ralentissent ou bloquent la croissance. Les déséquilibres se traduisent fréquemment par un rapport fanes/gousses défavorable. L'analyse de la corrélation (tableau18) permet d'apprécier l'influence des températures pendant la saison de croissance des pluies sur les rendements. L'optimum se situant entre 25°C et 35°C. Il faut une moyenne optimum qui varie de 28 à 35° durant son cycle végétatif. Le tableau ci-dessous présente les effets induits par la variation de la température mensuelle de la saison de croissance sur la croissance d'arachide.

Tableau 18: effets de la température mensuelle de la saison de croissance sur la croissance

d'arachide

Mois de l'année

Stade de croissance

Ecart de températur e

Optimum de

température

Températu res

observées

Observatio n

Effets observés

Mai/juin

Germinatio n

21-40

32-34°C

29-31

Favorable

Condition favorable à la germination et la levée de la plante

Juillet/Ao ût

Floraison

20-33

24-33°C

25-27

Faible températur e. Vulnérabil ité élevée

Ralentissement de la croissance de la plante.

Septembre

Maturation

20-31

24-33°C

26

Faible températur e. Vulnérabil ité élevée

L'arachide fini sa dernière phase de cycle légèrement en dessous de sa tolérance.

Source : Travail de terrain, 2022

89

La variabilité thermique dans le Mayo Dallah analysé chapitre 3 est caractérisé par des évolutions interannuelles. Ainsi, Il ressort de l'analyse de ce tableau que cette variation de température influence la croissance des plantes et affecte les processus physiologiques : germination, floraison et maturation. Le stade végétatif durant la période (1990-2021) est favorable à la germination et la levée de la plante, par contre le stade reproductif et de maturation s'exécutent en dessous de leur tolérance, ce qui pourrait affecter les rendements de la culture d'arachide. Lorsque la plage optimale de valeurs de température par cette culture n'est pas atteinte, la culture d'arachide a tendance à réagir négativement, ce qui entraine une baisse de rendement.

Le tableau 18 suivant présente la corrélation entre les températures maximales et minimales de la saison de croissance avec le rendement d'arachide.

Tableau 19 : Résumé des résultats pour la corrélation de Pearson entre température et production d'arachide de 2015 à 2021

Variables testés Corrélation de

Pearson

Coefficient (r)

Coefficient de détermination (r2)

Proportion de la précipitation dans le changement

Tmax et production

0,23

0,05

5,6%

Tmin et production

0,18

0,03

3,5%

Source : ANADER et DREM, 2022

La régression linéaire utilisant les températures maximales et minimales de 2015 à 2021 a révélé que le rendement d'arachide était faiblement corrélé aux variables températures et maximales et minimales. (Figure 30)

y = 3E-05x + 35,082

R2 = 0,0561

10000 20000 30000 40000 50000 Production en tonnes/ha

Température maximale en °C

37

36,5

36

35,5

35

34,5

y = 1E 05x + 21,193

R2 = 0,0356

10000 20000 30000 40000 50000 Production en tonnes/ha

Température minimale en °C

23

22,5

22

21,5

21

20,5

20

Figure 30: nuage des points montrant l'analyse de régression entre les températures maximales et minimales de la période de croissance avec les rendements de (2015-2021)

Source : ANADER et DREM, 2022

90

Il ressort de l'analyse de ces deux figures, le prédicateur pour les températures maximales représentait que 5% des variations de la production et était significative à un intervalle de 95%, tandis que dans les changements de 3% d'arachide était expliqué par les températures minimales. Pour les températures maximales, le changement de la production moyen était de 3E-05 #177; 35,082t/ha pour la période à d'étude tandis que celui pour les températures minimales était de 1E-05#177; 21,193t/ha.

3.2- Variabilité de la température et production de maïs

Les besoins en température du maïs varient en fonction de stade de croissance. Le tableau ci-dessous (18) présente la corrélation entre la production et les températures de la saison de croissance du maïs.

Tableau 20: Résumé des résultats pour la corrélation de Pearson entre température et
production de maïs 2015 à 2021

Variables testés Corrélation de

Pearson

Coefficient (r)

Coefficient de détermination (r2)

Proportion de la précipitation dans le changement

Tmax et production

0,37

0,139

13, 96%

Tmin et production

0,34

0,11

11%

Source : ANADER et DREM, 2022

L'utilisant de la régression linéaire des températures maximales et minimales de 2015 à 2021 a révélé que le rendement du mais était corrélé variables températures et maximales et minimales. (Figure 32)

Production en tonnes/ha

Température maximale en °C

37

y = -5E-05x + 37,363

R2 = 0,1396

36,5

36

35,5

35

34,5

10000 20000 30000 40000 50000

22,2

22

21,8

21,6

21,4

21,2

y = -2E-05x + 22,29

R2 = 0,1195

Température minimale en °C

10000 20000 30000 40000 50000

Production en tonnes/ha

21

20,8

20,6

Figure 31: nuage des points montrant l'analyse de régression entre les températures maximales et minimales de la période de croissance avec les rendements de (2015-2021).

Source : ANADER et DREM, 2022

91

Le prédicateur pour les températures maximales représentait 13,96% des variations de la production et était significative à un intervalle de 95%, tandis que dans les changements de 11,95% du maïs étaient expliqués par les températures minimales. Pour les températures maximales, le changement de la production moyen était de 5-E-05 #177; 37,363t/ha pour la période à d'étude tandis que celui pour les températures minimales était de -2E-05#177; 22,29t/ha.

4. Impacts de la variation des précipitations interannuelles et de la production d'arachide et du maïs dans le Mayo Dallah.

Les paramètres climatiques dans leur manifestation agissent sur les productions agricoles à divers niveaux d'évolution de la campagne agricole, mais ces effets sont plus visibles dans la production agricole des cultures vivrières. Pour comprendre les liens entre la pluie et les paramètres agricoles, il est nécessaire de faire recours à la présentation de la courbe de la production qui est réalisée en fonction de l'indice pluviométrique annuel. Elle donne un aperçu global de cette relation et permettent de comprendre aussi les liens qui existent entre la pluie et les productions. Par l'indisponibilité des données de la production agricole couvrant la période à l'étude qui est fixée à 32 ans, nous faisons usage des données agricoles de la période allant de 2005 à 2021 avec l'absence des données agricoles des années 2006 et 2007.

L'analyse de la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah a montré une tendance générale à la stabilité. Mais les variations interannuelles sont marquées par l'alternance d'années sèches et pluvieuses comme le présente le chapitre 3. Cette situation affectera évidemment les productions des cultures du maïs et d'arachide. La relation entre les productions d'arachide, de maïs et les indices pluviométriques interannuels est représentée par les figures (32, 33) ci-dessous afin d'évaluer le niveau d'implication d'une variable sur l'autre.

Indice pluviometrique annuel

-1,00

-2,00

4,00

3,00

0,00

2,00

1,00

IPA Production du maïs Tendance des précipitations Tendance des production

2005

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

45000

40000

35000

30000

5000

0

25000

20000

15000

10000

Production en tonnes/ha

92

Figure 32: courbes de corrélation entre les indices pluviométriques et de la production du maïs de 2005-2021

Source : ANADER et DREM, 2022

L'analyse de cette figure 32, nous montre que les courbes de tendance (production et pluviométrie) évoluent dans le même sens. Ce qui témoigne d'une influence certaine de la pluviométrie sur la production du maïs. Ainsi, les années 2005, 2008, 2009, 2010, 2011, 2014, et 2021 avec des indices annuels négatifs c'est-à-dire les années dont les précipitations sont au-dessous de la moyenne (1004mm) correspondent directement à une production élevée en tonnes. L'année 2015, avec un indice de -0,56 (855,9 mm) et une production élevée de 35867 tonnes, illustre plus mieux cette situation. Par contre, les années 2012 et 2013 avec des indices positifs c'est-à-dire des années ou les précipitations sont supérieures à la moyenne, sont marquées par des baisses drastiques de la production. En fin, les années 2016, 2018, 2019 et 2020 se distinguent complètement comme des années qui contrastent avec la production. Ces années bien que présentant des indices positifs (années plus humides) ont enregistrée des productions plus élevées avec le pic atteint en 2020 (39198 tonnes). Cela pourrait indiquer que la production est déterminée par d'autres facteurs que la variabilité pluviométrique.

Indice pluviometrique annuel

-1,00

-2,00

4,00

3,00

0,00

2,00

1,00

IPA Production d'arachide Tendance des précipitations Tendance des productions

2005

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

40000

60000

50000

30000

0

20000

10000

Production en tonnes/ha

93

Figure 33: courbes de corrélation des indices pluviométriques et de la production d'arachide

Source : ANADER et DREM, 2022

Il ressort de l'analyse de cette figure (33), une évolution contrastée avec des tendances linéaire de production et de la pluviométrie en augmentation. Le croisement observé durant cette période traduit le fait que la pluviométrie augmente tandis que la production est en diminution. Nous constatons que les campagnes agricoles des années 2005, 2009, 2011, 2014, 2015, 2017 et 2021 bien qu'ayant connues des déficits pluviométriques ont enregistrés une hausse de production. Par ailleurs, la hausse de la pluie de la compagne de l'année 2020 est caractérisée par une baisse drastique de la production. En fin, les campagnes des années 2012, 2013, 2016 et 2019 on constate que la production évolue au rythme des fluctuations de la pluie.

94

CONCLUSION

Ce chapitre a présenté les effets de la variabilité pluviométriques sur les stades de croissance et les rendements d'arachide et de maïs. Ce sont surtout les inondations, les sécheresses, les séquences sèches, les hausses de températures qui perturbent les stades critiques de la croissance. Les impacts indirects sont liés à l'apparition de ravageurs et de maladies. Tout ceci conduit à une baisse des rendements, comme l'indique l'analyse de corrélation.

La corrélation de Pearson entre les températures maximales et minimales avec les rendements d'arachide a montré une relation positive modérée et une relation très significative pour la culture du maïs. Les résultats ce travail sont conformes à ceux obtenus par plusieurs auteurs, Ogouwalé (2006) pour qui, les excès et les insuffisances des hauteurs des pluies sont très préjudiciables aux cultures. Pour Afouda et al, (2014), la rareté des pluies prolongées, les poches de sècheresses, les excès d'eau font baisser le rendement des cultures. Dans la même logique, pour Allé (2013), la perturbation qu'enregistre les systèmes culturaux s'explique par l'irrégularité pluviométrique, la mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations, la variabilité intra et inter-saisonnières des pluies, l'occurrence des phénomènes extrêmes (inondations, sécheresses et vagues de chaleur) et les séquences sèches limite les productions agricoles.

Toutefois, la quantité de pluie tombée ne détermine pas à elle seule la production agricole. D'autres facteurs expliquent les variations de rendements. C'est ce que montrent les résultats du test de régression dont le prédicateur représente 13% des variations de la production du maïs et 2% pour la culture d'arachide. Ces résultats confirment les travaux de Sossa (2001), Noufé (2010) et Septime (2008). La variabilité pluviométrique demeure le facteur déterminant pour cette agriculture essentiellement pluviale. La chute des rendements affecte les moyens de subsistance des agriculteurs et leurs exigent des adaptations conséquentes présentées dans le chapitre suivant.

CHAPITRE 5 : LES STRATEGIES PAYSANNES D'ADAPTATION

DEVELOPPEES DANS LE MAYO DALLAH.

Le Département de Mayo-Dallah connait la variabilité des pluies marquée par des retards des pluies, des inondations et des séquences sèches qui affectent à leurs tours les activités agricoles. Ces mutations bouleversent les calendriers agricoles et imposent des modes de vie différentes. Face à la persistance de la crise climatique, les paysans ne sont pas restés muets. Ils tentent en fonction des moyens dont ils disposent ou, au minimum, de « résister » grâce à leur savoir et leur savoir-faire afin de continuer à tirer profit de leur milieu. Et en mettant pour cela en jeu plusieurs mécanismes ou des solutions de court terme, souvent peu durable. Nous voulons à travers ce chapitre, présenter les stratégies mobilités par les agriculteurs pour faire à la variabilité pluviométrique, analyser les stratégies mises sur pied sur le plan national et local par les différents acteurs. Il sera question également de présenter les limites de ces adaptations.

I. LES STRATEGIES D'ADAPTATIONS PAYSANNES AUX CULTURES VIVRIERES

1. Stratégies d'adaptations au retard de pluie et aux séquences sèches

La variabilité pluviométrique à travers le retard de pluie et les séquences sèches gênent le développement et la croissance des différentes cultures vivrières.

Abandon des champs

3%

Drainage/Arrosage

1%

Pourriture des graines/ré-semis

96%

.

95

Figure 34: stratégies d'adaptations au retard de pluie.

Source : Enquête de terrain, 2022

96

L'analyse de cette figure montre que face au retard des pluies, 96% des paysans procèdent à des ré-semis, 3% abandonnent leurs champs à défaut de moyen et 1% au drainage ou l'arrosage qui consiste à l'ajout des quelques gouttes d'eau aux graines semées.

Quant aux séquences pendant les phases de germination et de la croissance, il faut noter 97,2% des paysans enquêtes ne disposent que des matériels rudimentaires et en plus des contraintes hydrologiques qu'imposent la zone, ces derniers ne disposent pas des moyens techniques pour irriguer les champs. Les cultures comme le sorgho et le mil sont souvent repiqués à cause de leurs tolérances à la sécheresse par contre, le maïs et l'arachide périssent et sont donc ré-semées ou abandonnées.

2. Stratégies d'adaptations aux inondations

Les phénomènes d'inondations perturbent fortement la croissance des cultures et obligeant ainsi les agriculteurs aux adaptations conséquentes. La figure ci-dessous nous montre les différents comportements des agriculteurs pour surmonter les cas des inondations dans le Département de Mayo-Dallah.

16%

2%

5%

50%

27%

Abandon des champs Drainage Buttage Repiquage Drainage et buttage

Figure 35: Les techniques d'adaptations à l'inondation des champs

Source : Enquête de terrain, 2022

L'analyse de cette nous montre que face aux inondations, 50% des agriculteurs pratiquent le drainage, 26,8% abandonnent leurs champs au profit de la culture du riz en fonction des zones ou soient abandonnent juste, 16,1% font le drainage et le buttage, 5,4% font simplement le buttage et en fin 1,8% pratiquent le repiquage.

97

3. Stratégies de lutte contre les maladies cryptogamiques et ennemies de cultures

La variabilité des pluies et des températures enregistrée dans le Département de Mayo Dallah favorise également la prolifération des nombreuses maladies fongiques et l'envahissement des ennemies des cultures, qui occasionnent des pertes de rendements considérables ainsi qu'une diminution de la qualité des récoltes. Ainsi, pour limiter les pertes des rendements, les paysans font recours à plusieurs stratégies basés sur les connaissances et parfois ils font recours également aux méthodes modernes.

? Les Stratégies de lutte contre les maladies fongiques sont avant tout élaborées à partir des connaissances et expériences de quelques agricultures du Département à savoir : L'utilisation du natron : selon eux pour efficacement contre les maladies fongiques, il faut répandre 5kg de natron sur une »corde de champs», c'est-à-dire 1/2 hectare de parcelle de champs.

? La deuxième stratégie repose sur la fabrication de l'insecticide artisanale, qui se fait à base des feuilles du Neem (Azadirachta indica) ; du piment et du tabac. Dont la préparation se fait comme suite : mettre les feuilles dans un récipient et ajouter de l'eau et faire bouillir pendant 30 à 45 minutes. Apres cuisson, il faut une conservation de 3 jours ensuite viendra filtrage avant d'asperger ou répandre sur les cultures. Dans certains localités, les feuilles de Neem sont justes bouillis et après cuisson, filtré et asperger sur les cultures.

Selon schmutterer (1990) et Kavallieratos et al. (2007), le Neem est toxique pour plus de 500 espèces d'insectes mais aussi contre les maladies des cultures (oïdium, pourriture de la racine, virus etc....), les nématodes et les bactéries (Gevaert et al, 2012). Ainsi, le Neem constitue un insecticide naturel très puissant qui permet de protéger les cultures et les greniers.

? La lutte contre les ravageurs et l'envahissement des mauvais constitue aussi une préoccupation majeure des agriculteurs du Département de Mayo Dallah qui ont élaboré également quelques stratégies.

La lutte contre le striga et les mauvaises herbes est avant tout manuelle (sarclage). Ensuite, les paysans font usage du natron et des cendres qu'ils répandent dans les champs pour empêcher l'envahissement de leurs champs par les adventices et autres ravageurs.

Notons que ces techniques de lutte traditionnelle des maladies cryptogamiques élaborées par les agriculteurs ne sont pas vulgarisées sur toute la zone. Elles sont les propres des certains villages. A côté de ces techniques, les agriculteurs font usages également aux pesticides tels que

98

les DDT, connu sous le nom vulgaire de « Landrine », le Sulfate de Zinc et le « Rundung » qui est un herbicide non homologué, etc...

Selon le rapport mensuel du Service de la Statistique Agricole du Département publié en Décembre 2020, la situation phytosanitaire des cultures en générale et celles des produits en particuliers évolue en dent de scie dans la localité. Les pesticides non nuisibles et homologué par le Gouvernement Tchadien sont très indispensables dans la localité et les producteurs font usage des produits en provenance des pays voisins avec tous les risques sanitaires. Les insecticides sont utilisés du gré par les paysans sans toutefois penser aux risques potentiels au travers la chaine de valeur. C'est ce qui est déplorable dans le milieu mais aucune action n'est envisagée pour pouvoir aider ces derniers à minimiser les risques liés à cette utilisation. Les insectes ne cessent de détruire les produits issus des récoltes et les producteurs sont obligés d'appliquer n'importe quels insecticides afin d'éliminer les ennemis puis conserver leurs produits.

4. Les autres stratégies d'adaptations paysannes

4.1- Organisation des prières et des sacrifices

Face au retard et à l'arrêt brusque des pluies, les réactions des paysans varient en fonction de leurs croyances. Selon les résultats de l'enquête, en cas d'arrêt brusque des pluies 27% ont affirmé qu'à chaque fois que cette situation arrive, ils se tournent vers Dieu tout puissant à travers des prières non seulement individuelles, mais aussi, collectives dans les mosquées et églises. 34% font des sacrifices qui consistent à collecter les mil par ménage pour ensuite préparer pour offrir aux divinités du village. Cette offrande est accompagnée par des cris et des battements des mains et des objets par les enfants du village. Ensuite 22% procèdent au réémis et au repiquage et 13% font appel aux faiseurs des pluies chargé de faire des rites pour attirer la pluie en fin 4% procèdent à l'arrosage surtout pour la culture du sorgho. La figure 37 ci-dessous présente les réactions des agriculteurs.

Contribution des faisseurs de pluie

13%

Arrosage

4%

Ré-semis et repiquage

22%

Priére dans les
églises et mosquées

27%

Offrandes/sacrifices
aux divinités de la
pluie
34%

99

Figure 36: comportement des agricultures face au retard des pluies

Source : Enquête de terrain, 2022

4.1 - Intensification de l'utilisation des intrants

Selon les résultats des enquêtes, 85,9% des agriculteurs utilisent les intrants. Selon eux, les chances de tirer une production acceptable ou de tirer profil des champs de maïs, sorgho, arachide et mil sans l'usage des engrais agricoles sont minimes voire difficiles. Ainsi, la part des engrais chimiques est 52%, celle des engrais chimiques et organiques est de 43% et celle des engrais organiques est seulement de 5%.

La variabilité des précipitations constitue un supplément aux problèmes de la fertilité des sols qui se pose dans cette localité. Pour les agriculteurs, pour que le maïs, le sorgho, l'arachide et le mil puissent achever leur cycle végétatif avant l'arrêt brusque des pluies, il faut leur ajouter des intrants. Ces derniers sont soit achetées dans les marches locaux avec tous les risques possibles et parfois vendu régulièrement aux producteurs par le secteur ANADER pour leur permettre d'augmenter les rendements. La figure ci-dessous présente les pourcentages d'utilisation des engrais par les agriculteurs dans le Mayo Dallah.

Engrais chimique et organique

43%

Engrais Organique

5%

Engrais Chimique

52%

Figure 37: Usage des intrants

Source : Enquête de terrain, 2022

100

4.2 - Cultures des variétés à cycle court

Pour contrecarrer les péjorations pluviométriques (raccourcissement de la saison des pluies) de ces dernières années, les agriculteurs du Département de Mayo Dallah expriment de plus en plus un intérêt pour les variétés précoces comme une bonne réponse. Ces semences sont soient produites et sélectionnées par les agriculteurs, eux-mêmes, soient achetées dans les centres de productions semencières tels que : ILOD et CECADEC. Mais les risques sont énormes à cause du manque de tests de germination et de leurs exigences en termes de fertilité du sol et en eau. Selon le rapport mensuel de la DSA (2020), cette situation augure les paysans à ressemer les cultures. Parmi ces variétés, le maïs, le sorgho et l'arachide sont les plus sollicités. Par contre le mil est utilisé en grande partie en variété à cycle longue à cause de ta tolérance à la sècheresse.

4.3 - Pratique du maraichage

Bien qu'elle soit moins développée dans la localité du fait du manque des moyens financiers et techniques adéquates. Les activités maraichères sont développées dans certains villages (Erdé, Doutlap, Rawaika, Zabi...) avec les appuis des partenaires au développement que sont : FAO et les ONG intervenant dans la Province. Ce sont des appuis en matériels agricoles pour les cultures de contre saison et le renforcement des capacités des bénéficiaires. Plusieurs espaces maraichères ont été aménagés pour la mise en place des cultures dont les principales sont : les légumes, les tomates, l'ognon, les carottes.... (Planche 11)

1

2

3

101

Planche 11: Pratique du
maraichage

Cette planche montre le maraîchage dans le Mayo Dallah plus précisément dans le de Doutlap pour compléter la production agricole pluviale déficitaire. L'image 1 présente une branche du cours d'eau Mayo Dallah qu'on s'en sert pour arroger les cultures, l'image 2 présente un jardin de gombo vert et en fin l'image 3, montre un agriculteur entrain de déterrer les oignons

Crédit photographique : Eloge, 2022

102

4.4 - Changement progressive du calendrier agricole

Elle est la première réponse spontanée pour faire correspondre le cycle des cultures avec la configuration actuelle des saisons. En général, la date de semis est déterminée par le début des pluies. Nombreux (74,4%) sont les agriculteurs qui affirment que la tendance est au retard dans le démarrage des pluies. Ainsi, les perturbations entrainent le retard des travaux champêtres notamment le labour, le semis et le sarclage. La date de semis a connu un décalage comparativement à la situation ancienne. En effet, 65,2% des agriculteurs enquêtés affirment faire le semis entre mi-juin et début juillet et 82,5% affirment le faire jadis entre mai et début juin. Les poches des sècheresses répétées, les arrêts précoces des pluies et la fréquente mauvaise répartition des pluies ont rendu difficile le respect du calendrier.

Tableau 21: Calendrier agricole dans le Mayo Dallah

Déc.

Nov.

Oct.

Août

Juil.

Juin

Mai

Avril

Mars

Fév.

Sept.

Activités

Défrichement

Jan.

Labour

Semis

 
 
 

Sarclage

 
 
 

Recolte

 

Ancien Calendrier

Nouveau Calendrier

Defrichement

Labour

Semis

Sarclage

Recolte

Source : Enquête de terrain, 2022

4.5 - Stratégie d'association des cultures

En réponse à la dégradation de la fertilité des sols et surtout de l'attaque du striga, mais aussi pour parer aux péjorations pluviométriques, les agriculteurs du Mayo Dallah associent d'avantages les cultures dans le but de réduire leur dépendance économique et alimentaire. Ces association sont faites dans le but de réduire les risques mais aussi d'améliorer la fertilité des sols par la fixation de l'ajout atmosphériques, car le niébé et l'arachide associés sont des légumineuses.

Dans le Mayo Dallah, 70,4% des agriculteurs contre 29,7% associent les cultures. Les associations les plus fréquentes sont : sorgho-arachide, arachide-pénicillaire, maïs-haricot ou

103

l'arachide est semé en premier lieu etc....Par ailleurs, 93% contre 7% des agriculteurs diversifient les cultures dans le but de réduire leur dépendance économique et alimentaire.

4.6 - Diversification des activités génératrices des revenues

La mise en oeuvre d'activités complémentaires génératrices de revenus agricoles ou extra agricoles, est un mécanisme mis en place par les petits agriculteurs pour subvenir aux besoins de leurs familles. Dans notre zone d'étude 63,2% des agriculteurs ont déclarés exercer une activité secondaire à cause de l'instabilité notoire des revenus, qui leur permet de gérer les petites charges familiales. Diverses activités sont menées comme le développement du petit élevage ou de cultures de maraichères, le tressage des secco, le tissage des nattes en saison sèche, la transformation des produits, et la fabrication des briques. Il faut préciser également que le revenu de ces activités secondaires reste toujours faible et ne permet toujours pas de combler la baisse de revenus.

4.7 - Solidarité dans les travaux champêtres et entraide

Ces stratégies sont employées pendant les périodes des soudures et pendant les périodes ou commencent les activités agricoles.

Pendant les périodes des activités agricoles, des associations des jeunes appelées « Groupe des jeunes » et certaines associations villageoises s'organisent à tour de rôle pour s'aider dans les travaux champêtres et aussi aider les personnes les plus vulnérables du village. Par ailleurs, pendant les périodes de soudures et familles ou les ressources alimentaires deviennent rares, les personnes se trouvant dans l'insécurité reçoivent l'entraide dans le cercle restreint de leur famille ou auprès des voisinages. Notons également que le manque des mécanismes de soutien au niveau des structures de l'Etat pouvant leur permettre d'accéder facilement à la nourriture constitue un manque à gagner dans cette localité.

II. LES LIMITES ET CONTRAINTES LIEES AUX STRATEGIES D'ADAPTATIONS PAYSANNES

Face aux effets induits par la variabilité pluviométrique, Les agricultures du Mayo Dallah avec les petits moyens dont ils disposent, s'adaptent comme ils peuvent car, avant tout, il est d'abord question de l'agriculture don de leur survie. Ainsi, ils ont initié plusieurs mesures afin de réduire leur vulnérabilité. Malgré, les appuis des organismes étatiques et privés, la situation semble être toujours inquiétante car les revenus des ménages demeurent toujours très instables. Cette persistance de la vulnérabilité est due à un certains nombres de contraintes :

104

- Le manque d'une franche collaboration entre les agricultures, les associations villageoises et les structures d'intervention dans la concrétisation des actions d'adaptation aux changements climatiques ;

- Le manque d'un bon système d'échange de savoir et de savoir -faire entre agriculteurs,

- La pauvreté ; c'est sans doute la principale contrainte qui limite les agriculteurs dans leurs efforts d'adaptation. Les agriculteurs enquêtés affirment être manqués des moyens techniques et financiers pour l'achat des matériels, des semences améliorées, des produits phytosanitaires, les intrants homologués etc...

- La dépendance en majeure partie des travaux par des matériels rudimentaires, comme par exemple la houe, témoigne du non mécanisation effective de l'agriculture dans le Mayo Dallah. l'usage d'engrais chimique non homologué entraine à long terme la baisse de la fertilité des sols. L'adoption des nouvelles variétés culturales exige non seulement une technique appropriée mais aussi, la dépendance des paysans vis-à-vis du personnel des services agricoles (ITRAD, ANADER) et les récoltes sont difficiles à conserver.

- Le manque d'encadrement des paysans dû à la défaillance des structures d'encadrement (ANADER) l'encadrement des paysans dont les actions sur le terrain est malheureusement insuffisant et limitées. Certains paysans ignorent parfois l'existence d'une structure d'encadrement agricole dans leur localité. Le personnel, notamment les agents de vulgarisation agricoles ne disposent généralement pas assez des moyens de locomotion adéquate et du personnel pour faire les descentes sur le terrain et aller au contact des paysans et font face également à un manque du personnel.

- La récurrence des conflits fonciers et agriculteurs/éleveurs

III. STRATEGIES NATIONALES D'ADAPTATIONS DES ACTEURS

L'agriculture au Tchad emploie près de 80% de la main d'oeuvre et est pratiquée dans les exploitations familiales. Elle fournit près de 70% des produits vivrières qui constituent la base de l'alimentation de la population. Ainsi, bien avant les contraintes pluviométriques elle faisait partie des préoccupations des pouvoirs publiques et leurs partenaires à travers la profusion des documents, des programmes, projets et stratégies orientés vers le secteur agricole et rural. Ces documents sont destinés à renforcer les capacités des populations rurales. Notons également que ses préoccupations sont de plus en plus renforcées ces dernières décennies à cause de la nouvelle donne climatique qui impacte négativement les productions agricoles.

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1. Les stratégies nationales d'adaptation élaborées par l'Etat

En tant que partie à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC signé le 12 juin 1992 et ratifiée le 30 avril 1993) et du Protocole de Kyoto (10 avril 2009), le Tchad a élaboré de nombreux documents de politiques et de stratégies dans le domaine des changements climatiques. Nous présentons dans les paragraphes suivants un bref aperçu des documents des politiques agricoles et d'orientations stratégiques en matière du développement rural qui sont mis en place ces vingt dernières années.

Office National de la Sécurité Alimentaire (2001)

Crée le 11 février 2001 et placé sous la tutelle du Ministère de l'Agriculture, l'ONASA est le véritable instrument de sécurité alimentaire. Il a pour mandat de réguler l'offre des céréales pour éviter les pratiques spéculatives des commerçants. Ses missions sont : la constitution, la conservation et la gestion des stocks des produits vivriers pour les ripostes en cas de crises alimentaires ; l'appui à la protection des cultures par le financement des produits et matériels phytosanitaires. Malheureusement, sa forte dépendance du volume d'achat des financements extérieurs, les faibles capacités de stockages et l'impraticabilité des routes et pistes pour l'acheminement des produits vers les lieux de consommations constituent les obstacles majeurs pour sa mission de régulation du marché des céréales. Ainsi, les situations de faim qui sévissent dans les zones ruraux échappent au contrôle de l'Etat qui, n'intervient qu'en cas d'insécurité alimentaire sévère.

Le Programme National de Sécurité Alimentaire : PNSA (2006-2015)

Il est l'une des traductions concrètes de la Stratégie Nationale de Réduction de la Pauvreté au Tchad (SNRP) initié en 2000 et adopté en 2003. Il a pour objectif de vaincre la faim et l'insécurité alimentaire à l'horizon 2015 par l'augmentation durable de la productivité et du niveau de production. Il a élaboré quatre programmes à savoir :

- La valorisation des ressources naturelles de base ; - L'intensification des systèmes de productions ; - La diversification des systèmes de productions ; - La transformation et la commercialisation.

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Le Schéma Directeur Agricole 2006-2016

Il s'inscrit également dans le prolongement de la mise en oeuvre de la stratégie Nationale de Réduction de la Pauvreté au Tchad (SNPR). Il s'articule autour de quelques options : la relance des produits vivriers, la production industrielle et le développement des produits des rentes.

Les Mesures d'Atténuations Appropriées au Niveau National (NAMA)

Il est soumis en Août 2010 par le Tchad et dont le deuxième et le quatrième axe portent sur :

- L'utilisation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie (UTCATF) : réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation et renforcement des politiques et reboisement ;

- L'agriculture : promotion des engrais organiques et valorisation des semences fourragères.

Stratégie Nationale de Lutte contre les Changements Climatiques au Tchad (CNLCC 2017)

Elle vise à doter le Tchad des moyens à s'adapter aux changements climatiques et de participer à l'effort global d'atténuation du réchauffement climatiques en mettant en oeuvre des politiques et programmes cohérents reposant sur une économie diversifiée avec une valorisation durable des ressources naturelles et une transition écologique.

Le Schéma Directeur Agricole 2015-2017

Adopté par le gouvernement tchadien en 2015, envisage un processus de modération du secteur agricole, basé sur des méthodes faisant davantage appel à l'énergie mécanique, l'utilisation et la gestion d'un parc de matériel pour le défrichage, la maitrise de l'eau, la variation des cultures, le stockage et la transformation primaire des produits agricoles.

Plan Quinquennal de Développement de l'Agriculture (2013-2018) Les axes prioritaires d'interventions sont entre autres.

- Maitrise et de la gestion de l'eau

- Intensification et la diversification des productions agricoles

- Renforcement du dispositif de prévention et de gestion des crises alimentaires

- L'appui à la promotion des filières agricoles porteuses

- Le renforcement des capacités des services d'appui techniques et des organisations des

producteurs.

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Plan National d'Investissement du Secteur Rural du Tchad (PNSR 2014-2020)

Il a pour objectif global de faire du secteur rural une source importante de croissance économique, assurant la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations dans un contexte de développement durable.

Le Plan National de Développement (PND)

Il a été approuvé en avril 2013. La protection de l'environnement et l'adaptation aux changements climatiques (axe n° 7) est un de ses huit objectifs prioritaires. Cet objectif intègre une meilleure gestion des ressources naturelles et des catastrophes liées au réchauffement climatique, la lutte contre la désertification et la promotion des énergies renouvelables.

Le Plan d'Actions National pour l'Adaptation (PANA-Tchad)

Le PANA quant à lui, a été soumis en février 2010. Il présente dix projets portant notamment sur la maitrise de l'eau, l'intensification et la diversification des cultures, l'éducation au changement climatique ou encore la bonne gestion des sols. Ses actions concernent les trois zones climatiques du pays (zones soudanienne, sahélienne et saharienne).

Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (ANADER)

Créée en Décembre 2016, elle contribue à l'amélioration des conditions de vie du monde rural et sa mission consiste à :

- Favoriser le professionnalisme des producteurs agricoles, des éleveurs et sylvicultures ; - Assurer la promotion des coopératives et des associations de producteurs ;

- Réaliser des études de projets agricoles et répondre efficacement à la demande des clients - Exécuter tout programme ou projet de développement confié à elle par l'Etat ;

- Conseiller les pouvoirs publics sur les questions liées à la promotion du monde rural : formation, crédit recherche/développement, aménagements ruraux, sécurité foncière. Les autres programmes étatiques

CPND : Contribution prévues déterminées au niveau Nationales : qui a pour objectif de permettre d'encadrer et de clarifier la progression des Etats dans la lutte contre les changements climatiques pour la période de 2020-2030.

ITRAD : Institut Tchadien de Recherche Agronomique : qui propose une gamme élargies des variétés et le DSP (Direction des Semences et Plants) qui est chargé de la vérification et de la certification des semences.

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2. Les Stratégies des Organisation Non Gouvernementales

- Le projet d'amélioration de l'information, éducation et communication des populations rurales et péri-urbaines à l'adaptation aux changements climatiques (ONG, UCN, Belgique). Il vise à améliorer le niveau d'information des populations à l'adaptation aux changements climatiques pour une meilleure prise de décision.

- Projet d'amélioration de la Résilience des Systèmes Agricoles du Tchad (PARSAT), avec le co-financement FIDA, FEM, ASAP et du Gouvernement Tchadien. Ce projet vise à contribuer à l'amélioration durable de la sécurité alimentaire des ménages ruraux.

IV. LES STRATEGIES D'ADAPTATION DES ACTEURS DANS LE DEPARTEMENT DE MAYO DALLAH

- Projet d'Appui Régional à l'Initiative pour l'Irrigation (Pariis-Tchad) : qui envisage appuyer les producteurs dans le domaine de maraichage, 10 sites de maraichages étaient identifiés dans le Département du Mayo Dallah et de Gagal parmi lesquels 3 sites sont retenus pour le projet. Il s'agit du site de Guewari, site de Rawaika et le site de Zabi. Mais l'élaboration de ces sous projets pour les financements ne sont pas encore lancés.

- La Direction Générale de la Production Agricole et de la Formation (DGPAF) qui intervient dans les domaines :

? Des statistiques agricoles, de la prévention des crises alimentaires, dont les principaux instruments sont le SISA/SAP, le CASAGC et ses démembrements (les CRA, CDA et CLA), à travers la Direction de la Production et de la Statistique Agricoles (DPSA),

? De la protection des cultures et du conditionnement, par la Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC).

- La Direction Générale du Génie Rural et de l'Hydraulique Agricole (DGGRHA), qui à travers la Direction de l'Hydraulique Agricole et des Aménagements Fonciers (DHAAF) et la Direction des Equipements Ruraux (DER) assure la conception, l'élaboration, le suivi et le contrôle des aménagements hydro-agricoles et des équipements ruraux ;

- Les activées avec GIZ : ce programme appuie les producteurs dans les domaines techniques tels que ITK des cultures, les maraichages et appui matériels comme les décortiqueuses arachide, les moulins etc....

- Le Programme Intégré de Développement et d'Adaptation aux Changements Climatiques dans le Bassin du Niger (PIDACC/BN) : ce dernier est en train de mener des sensibilisations

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en milieu rural afin que les producteurs s'organisent en groupement pour bénéficier de financement de la Banque Africaine de Développement.

- L'Office National de la Sécurité Alimentaire (ONASA) : il lance la vente subventionnée des stocks des céréales afin de renforcer les ménages pauvres à travers la période de soudure.

- Le PRODALKA : Programme de Développement Rural Décentralisé du Mayo Dallah, Lac Léré, Kabia (Tchad), qui est un programme de la coopération Tchado-Allemande crée en 2003 et qui a pris fin en 2016. Il a oeuvré pour l'amélioration des conditions de vie de la population rurale et pour réduire la pauvreté en milieu rural.

- ILOD : instance locale d'Orientation et de Décision

- CECADEC : Centre Chrétien d'Appui au Développement

- OCRA : Organisation pour l'Appui aux communautés Rurales.

V. CONTRAINTES LIEES AUX STRATEGIES D'ADAPTATION

ETATIQUE

Malgré les actions et les moyens déployés par les pouvoirs publics pour renforcer les activités agricoles, le monde rural face à la nouvelle donne climatique demeure de plus en plus vulnérable. Cette dernière témoigne ainsi les limites des efforts consentis par les pouvoirs publics. L'analyse de ces différents documents stratégiques, destinés renforcer le monde rural présente malgré la variété des termes usités (schéma directeur, programme, projet, plan etc....) des analogies frappantes dans leurs objectifs visés et les axes d'interventions (Reoungal, 2018). Les contraintes liées aux stratégies d'adaptation étatique se présentent comme suit :

- La mise en place des nouveaux programmes agricoles se fait sans une véritable évaluation des résultats du programme achevé précédemment. C'est ce qu'ont déclaré les auteurs du plan quinquennale 2013 : « la mise en oeuvre de toutes ces actions n'a pas toujours fait l'objet d'une évaluation exhaustive pour en mesurer l'impact ».

- Il n'existe pas des filières organisées pour l'approvisionnement en intrant c'est ainsi que les intrants non homologués pullulent les marchés locaux avec toutes les conséquences environnementaux possibles. C'est aussi le cas de l'utilisation des variétés performances caractérisées par une insuffisance notoire. Par ailleurs, l'infertilité des sols demeurent toujours une énigme pour le monde rural.

- Malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics, l'agriculture au Tchad demeurent en grande partie manuelle et la mécanisation des opérations culturales s'arrête seulement

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au laboure et le transport repose sur l'utilisation des charrettes. La SIMITRAC créée en Décembre 2010, qui a pour mission de doter tout le Tchad, ses agriculteurs, en tracteurs et accessoires agricoles en vue de la mécanisation de l'agriculteur après quelques années de fonctionnement s'est soldé par un échec.

- Les systèmes de crédits aux petites exploitations agricoles demeurent toujours embryonnaires alors que la demande est croissante.

- Enfin, selon le rapport PNSA (2006-2016), les niveaux de rendements des cultures vivrières au Tchad sont de manières générales inférieures à ceux obtenus dans d'autres pays ayant le même niveau de développement agricoles comparables.

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CONCLUSION

Au terme de ce chapitre IV, qui marque aussi le dernier chapitre de ce travail. Ainsi, de l'objectif qui consistait à présenter les stratégies mises en place par les acteurs en vue de son développement durable, ainsi que d'analyser leurs limites. Ensuite de répertorier les différentes stratégies mobilisées par les agriculteurs pour faire face aux effets induits par la variabilité pluviométrique. Les résultats d'analyse indiquent que face à la variabilité pluviométrique, les paysans ont mis sur pied plusieurs mesures d'adaptations (paysannes et planifiées) pour réduire leur vulnérabilité parmi lesquelles le maraichage, l'intensification de l'utilisation des engrais, modification du calendrier agricole, recours à l'usage des variétés à cycle court et bien d'autres. Ces stratégies confirment les résultats des travaux de Gounatine, R(2018), de Djohy, G, et al. (2015) ; Dugue, P, (1999) ; et de Brou et al, (2005), Mais, ces mesures sont restées jusque-là insuffisantes dues à un certain nombre des contraintes comme la pauvreté, le manque de communication, la défaillance des structures d'encadrement

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CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE

Il a été question dans ce travail d'analyser les effets induits par la variabilité pluviométrique sur les cultures vivrières et de comprendre les réponses mobilisées par les agriculteurs pour y faire. Pour analyser la question principale (les fluctuations des rendements observés dans le Département de Mayo Dallah se justifient-t-elles par la variabilité pluviométrique), nous avons formulé l'hypothèse selon laquelle, les cultures vivrières subissent les effets de la variabilité pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah. Pour tester l'hypothèse, nous avons structuré notre travail en quatre (4) chapitres. Au terme de notre étude, on peut se satisfaire des résultats qui présentent l'évolution des pluies et ses différentes variabilités. Ainsi, quelques points importants méritent d'être rappelés en fonction des chapitres.

Les pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah se caractérisent par un faible niveau d'intensification, des faibles apports en manières organiques et minéraux et restent majoritairement manuelles. Les rendements sont faibles et fluctuant d'une année à une autre. En plus, les itinéraires techniques sont aussi à l'origine de la dégradation de la fertilité des sols, à travers l'érosion.

La variabilité interannuelle des précipitations est un facteur indispensable pour la production agricole. L'analyse de la pluviométrie a montré une irrégularité annuelle avec une tendance générale à la stabilité mais cachant d'innombrables disparités. La répartition interannuelle montre qu'il y a des années très sèches ainsi que celles qui sont humides. L'analyse des pluies décennales a montré que les décennies 1990-1999 et 2010-2021 sont plus humides alors que la décennie 2000-2009 est plus sèche. Il ressort de l'analyse de la variabilité saisonnière des pluies que le mois d'avril est caractérisé par une baisse progressive des pluies, par contre les mois d'août et octobre ont connu des baisses ensuite un retour des précipitations. En fin, l'analyse de la pluie à l'échelle mensuelle a montré que la pluie varie en fonction des mois avec des concentrations pendant les mois de juillet et août. Cette situation montre que le Mayo Dallah n'épargne pas à la variabilité pluviométrique qui est plus prononcé en Afrique subsaharienne en générale et en zone soudanienne tchadienne en particulier, qui n'est pas sans conséquences sur les rendements agricoles.

La répartition pluviométrique et ses différentes variabilités évoquées influencent sur les rendements des cultures vivrières notamment la culture d'arachide et de maïs. La mise en relation de la production avec la pluie de la saison de croissance des cultures, et des volumes

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pluviométriques annuels affiche une évolution en dent de scie, suivant l'évolution de la pluviométrie.

L'analyse des données sur le terrain et sur les rendements des cultures vivrières de la zone permet de conclure que les contraintes pluviométriques sont aussi à l'origine de la mauvaise performance des productions, la prolifération des ravageurs, l'envahissement des adventices, les maladies fongiques et enfin la baisse du rendement agricole et l'inflation du prix des produits agricoles, qui conduisent la zone d'étude à l'insécurité alimentaire et de surcroît à l'augmentation de la pauvreté des paysans. En dehors de la variabilité de la pluviométrie, l'appauvrissement des sols, la forte pression sur les terres constituent aussi une contrainte pour une meilleure productivité des cultures.

Les impacts de la variabilité pluviométrique obligent les producteurs à adopter des stratégies d'adaptation. Elles sont entre autres : La modification du calendrier cultural, l'adoption des variétés à cycle court, l'association et l'association des cultures, la pratique du maraîchage, l'intensification de l'utilisation des engrais, la diversification des sources de revenus. Mais malheureusement, toutes ces stratégies mobilisées et parfois prisent séparément ne produisent pas les résultats souhaités par les ag<riculteurs et constituent un frein au développement socio-économique du Département. Cependant, plusieurs obstacles à l'instar de la pauvreté, l'inflation du prix des intrants agricoles et le manque d'information chez les paysans constituent des véritables barrières à la mise en place des véritables mesures d'adaptation et de mitigation adéquates et durables.

PERSPECTIVES

Aux vus des résultats obtenus, certaines suggestions méritent d'être formulées pour mieux accompagner les agriculteurs dans leurs efforts de lutte contre les effets de la variabilité pluviométriques.

? Aux agriculteurs

Pour faire face à la variabilité pluviométrique qui sévit dans la localité, les agricultures :

? Doivent créer des franches collaborations entre eux et les structures d'intervention dans la concrétisation des actions d'adaptation à la variabilité pluviométrique et aussi disposer d'un bon système d'échange de savoir et de savoir -faire entre eux par le partage d'expérience est requis en vue de gérer les problèmes spécifiques qui se posent à eux.

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> Doivent faire recours à l'usage des semences améliorées adéquates qui sont par moment disponibles dans les stations ITRAD et autres structures agrées.

> Doivent davantage utiliser les légumineuses dans les systèmes de culture.

> Faire recours à l'utilisation des fumures organiques associées aux engrais minéraux.

> Devant la nouvelle donne climatique, ils doivent développer une franche collaboration entre eux et les différents acteurs impliqués dans la mise en oeuvre des actions d'adaptation aux changements climatiques.

+ Etat

> D'abord, les politiques liées à l'adaptation doivent prendre en comptes les savoirs locaux afin de mieux orienter les actions pour lutter efficacement contre les effets des changements climatiques ;

> Elaborer une bonne politique de mécanisation agricole. L'agriculture Tchadienne ne saurait connaitre un développement si rien n'est fait à moyen terme dans la mécanisation agricole, surtout dans le contexte actuel des changements climatiques ;

> Encourager d'avantage le reboisement et l'agroforesterie. La fertilité des sols pourrait être améliorée ;

> L'Etat Tchadien devrait subventionner les intrants, les produits phytosanitaires, semences améliorées eu égard de leur coût élevé sur le marché. Cette subvention permettra sans doute aux paysans de réduire leur vulnérabilité ;

> L'Etat devrait vulgariser l'agriculture irriguée, car elle est un outil de gestion efficace contre les aléas des précipitations. Selon un rapport de mission du PNSA 2007, le Département de Mayo Dallah dispose de 1505 hectares de sol irrigables.

> L'Etat du Tchadien devrait assurer la formation et le suivi des paysans dans la lutte contre le changement climatique en formant et en recrutant des agro-climatologues.

> L'Etat devrait mettre un accent sur la communication climatique au Tchad qui passe par la dotation des Départements des stations météorologiques pour une communication climatique plus proche et pour une diffusion plus rapide des informations climatiques.

> Le personnel des services agricoles (ANADER, ONASA) doit être renforcé et mieux équipé pour faire les décentes sur le terrain, organiser les campagnes de sensibilisation, des séminaires de formation des paysans.

> Sensibiliser les agriculteurs à associer les fumures organiques aux engrais minéraux et à l'utilisation des légumineuses dans les systèmes de cultures.

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+ Les chercheurs, les ONG, les structures d'encadrement

> Promouvoir la diversification des activités sources de revenus en insistant sur l'élevage et la transformation agroalimentaire.

> Accompagnement techniques des agriculteurs dans la gestion des cultures maraîchères.

> Mettre au point des cultivars des cultures résistant non seulement au stress hydrique mais aussi satisfaire les exigences des agriculteurs (qualité, conservation...)

> Accompagner financièrement les producteurs en leur facilitant les accès aux crédits agricoles pour faire face aux nouveaux défis lancés par les changements climatiques.

> Accompagner les agriculteurs dans le développement d'une agriculture mécanisée promouvant l'utilisation de charrues ou de tracteurs pour leur permettre d'augmenter les rendements agricoles.

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121

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122

ANNEXES

Annexe 1: Questionnaire d'enquête pour les agriculteurs

RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie

UNIVERSITÉ DE DSCHANG
Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi Cordum
----------------

RECTORAT
ÉCOLE DOCTORALE

------------------

Website: http://www.univ-dschang.org
E-mail : udstectorat@
univ-dschang.org

REPUBLIC OF CAMEROON
Peace - Work - Fatherland
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UNIVERSITY OF DSCHANG
Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi Cordum
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CHANCELLERY
POSTGRADUATE SCHOOL
-------------

Website: http://www.Univ-Dschang.org
E-mail : udstectorat@
univ-dschang.org

123

L'enquête est menée dans le cadre d'une étude académique portant sur « Adaptations des agriculteurs aux effets de la variabilité pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah». Ces questions sont destinées aux paysans et a pour but de collecter les informations liées à l'incidence de la modification de régimes pluviométrique sur leurs vies et leurs activités. En effets, ses effets ne sont pas ressentis de la même manière par tout dans le monde. Les informations recueillies sont confidentielles, et serviront à des fins statistiques pour la rédaction de notre mémoire de master 2, et ne peuvent faire en aucun cas l'objet d'une répression juridique ou fiscale.

Généralités

Numéro.... Date d'enquête : le.../0... /2022

Sous-préfecture....

Village....

Identification

1. Sexe : 1-homme 2-femme

2. Age :...

3. Niveau de formation : 1-analphabète

2-primaire

3-secondaire

4-supérieur

4. Etat matrimoniale : 1-marié

2-célibataire

3-divorcé

4-veuf/veuve

5. Activité principale : 1- Agriculture

2- Elevage

3- Commerce

4-Autres à

 

préciser

 
 
 

124

6. Activité secondaire : 1-Agriculture 2-Elevage 3-Commerce 4- Autres à

préciser

7. appartenez-vous à une association villageoise ? 1-oui 2-non si oui, à préciser le

type d'association)....

Perception de la variabilité et de la tendance pluviométrique

8. Selon vous les pluies tombent de la même manière chaque année dans votre localité ?

Oui non

9. Selon vous, quelle est la tendance des pluies ces 10 dernières années :

1- il pleut de plus en plus,

2- il pleut de moins en moins, 3-variation sporadique

10. le Début de saison pluvieuse commence à partir :

1-juin/juillet 2-mis-juin-juillet 3-Juillet 4-autres à préciser

12. Avez-vous constatez une différence entre les saisons de pluie ? Oui Non
- Si oui est ce que la :

1-saison homogène 2-saison de pluies capricieuses 3-saisons de pluie courtes
Date de semailles :

13. La date de semailles a-t-elle évolué ? De 1990 à 2000

1-mi-juin 2-debut juillet 3-autres à préciser
De 2001 à 2021

1-mi-juin 2- début juillet 3- autres à préciser
Calendrier Agricole :

14. Combien de mois dure la saison de pluie ?

1-deux à trois mois 2-trois à quatre mois 3- quatre à cinq mois 4- cinq mois et

plus

15. Durée de la séquence sèche

1-10 à 15jours 2-15 à 20jours 3- 20 à 25jours 4-plus de 25jours

16. Durée de la saison sèche

1-5 à 6mois 2-6 à 7mois 3-7 à 8mois 4- plus de 8mois

17. Quelle est la culture la plus sensible à la variabilité pluviométrique ?

1-mil 2-mais 3-arachide 4-sorgho 5-autres à préciser

18.

125

Enregistrez-vous les phénomènes suivant dans votre localité ?

1-Arrivée précoce de pluie, Oui non

2-Arrivée tardive des pluies, Oui non

3-Retrait précoce des pluies, Oui non

4-Retrait tardives des pluies, Oui non

19. Enregistrez-vous dans votre localité des cas des évènements suivants ?

Inondation, Oui non

Si oui, pouvez-vous nous citer quelques années ou elles ont eu

lieu ?

20. Enregistré-vous la prolifération des insectes nuisibles aux cultures vivrières ?

Oui non

Si oui, pourriez-vous nous en citer certaines

essences ?

21. Mauvaises herbes : y va-t-il prolifération des mauvaises herbes dans votre localité ?

Si oui, pourriez-vous nous en citer quelques

especes ?

22. A votre avis, quelle serait la cause de la variabilité pluviométrique ?

1-Malédiction de Dieu 2- manque de prière 3- péchés des hommes

4-manque de bienfaits 5- volonté de Dieu 6-secheresse

7-evolution du temps 8- aucune idée 7-coupe abusive des arbres

Les effets de la variabilité pluviométrique sur les cultures vivrières

23. Quels sont les éléments qui ont plus d'effets sur les cultures ?

Pluies 2- chaleur intense 3-sol 4-autres à préciser

24. Comment la variabilité pluviométrique affecte-t-elle vos activités agricoles ?

1-Fortement 2- Moyennement 3-Faiblement 4-Aucune idée

25. Enregistrez-vous des fluctuations ou des variations de rendements agricoles ?

Oui non

26. Les impacts de retard de pluie sur la phase de semailles du mil, mais, sorgho et arachide ? 1-Pourriture des graines 3-ré-semis , 4-abandon de champs , 5-autres à préciser ....

27. 126

Quelles sont les impacts de séquences sèches sur la floraison de cultures du mil, mais, sorgho et arachide ?

Cultures

Incidences sur la spéculation

Maïs

 

Arachide

 
 

1-assechement des plantes, 2-pertes de feuilles de plantes, 3- stress hydrique, 4-autres à

préciser

28. Quels sont les impacts de l'inondation de champs sur les cultures du mil, maïs, sorgho et arachide ?

Cultures

Incidences sur la spéculation

Maïs

 

Arachide

 

1-Périssement de la plante, 2-asphyxie des racines, 3-maladies cryptogamiques 4-autres à

préciser....

29- Selon vous les variations de rendements comme : - Fort rendement sont

Bénédiction de Dieu : oui non

Bon entretien des champs : oui non

Bon usage des engrais : oui non

- Faible rendement

Malédiction de Dieu Oui Non

Manque des moyens Oui Non

Manque de matériel Oui Non

30- Conséquences de la baisse du rendement agricole

Pauvreté 2- famine 3- maladies

31. Utilisez-vous des engrais ? Oui Non

Si oui, 1- organiques 2-chimiques 3-autres à préciser

32. Pratiquez-vous la jachère ? Oui Non

Si oui, durée de la jachère

33. 127

recevez-vous des subventions de l'Etat ? Oui Non

Si oui, 1-intrant 2-semences 3-materiels 4-credit agricole

34. avez-vous reçu des aides des ONG ? Oui Non

Si oui, 1-intrant 2-semences 3-materiels 4-credit agricole

Mesures d'adaptations des agriculteurs

35. Disposez-vous des champs individuels ? 1- oui 2-non

Si oui, quelle superficie ?

36. Quelle est la main d'oeuvre qui travail les champs ?

1-famille 2-uniquement le père 3-autres à préciser. .

37. Quelle est la qualité des terres ?

1-mediocre 2-peu fertile 3-fertile 4-trés fertile

38. Quels sont les matériels dont disposez-vous pour vos activités champêtres ? 1-materiel rudimentaire (houe, hache, charrue, charrette)

2-materiels modernes (tracteur)

39. quelle énergie utilisée utilisez-vous ?

1-energie humaine 2-energie animale 3- énergie mécanique 4-energie

humaine et animale

40. Adoptez-vous ces techniques ?

Augmentation de la superficie allouée aux champs Oui non

Diversifiez-vous les cultures ? Oui non

Associez-vous les cultures ? Oui Non

Solidarité dans les travaux champêtres ? Oui Non

41. Quels sont vos techniques pour augmenter les rendements ?

1-semis échelonnés 2-rotation 3-cultures sur brulis 4- jachères

42. Disposez-vous des mesures à adopter face aux stress hydrique des plantes ?

Oui Non

Lesquelles ?

43. Disposez-vous des méthodes traditionnelles de lutte contre les maladies cryptogamiques ?

Oui non

Si oui, lesquelles ?

44. 128

Disposez-vous des méthodes modernes de lutte contre les maladies cryptogamiques ?

Oui Non

Si oui, lesquelles ?

45. Quels sont les techniques d'adaptations à l'inondation des champs ? Abandon des champs

Drainage Oui Non

Repiquage Oui Non
Autres à préciser ....

46. En cas de mauvaises récoltes, que faites-vous concrètement pour subvenir aux besoins de la

famille ?

1=cycle court, 2=haut rendement 3=résiste aux ravageurs 4=mieux adapté aux

zones humides 5= améliore la fertilité du sol 7= autres à préciser.

47. Quels types de semences utilisées-vous ?

1-semence paysanne 2-semence améliorée

48. En cas de retard de pluie, comment vous vous comportez ?

Pratiques

Oui

Non

Prières dans les églises et mosquées

 
 

Offrandes/sacrifices aux divinités de la pluie

 
 

Pratique de l'agriculture de contre saison

 
 

Retard dans la mise en place des cultures

 
 

Autres à préciser

 
 

129

49. sont les techniques d'adaptations au cas d'arrêt tôt ou brusque de la pluie ?

Pratiques/stratégie

Oui

Non

Prières dans les églises et mosquées

 
 

Offrandes/sacrifices aux divinités de la pluie

 
 

Contribution des faiseurs de pluie pour attirer la pluie

 
 

Arrosage

 
 

Irrigation

 
 

Ré-semis

 
 

Repiquage

 
 

Annexe 2: Guide d'entretiens

RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie

UNIVERSITÉ DE DSCHANG
Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi Cordum

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RECTORAT

ÉCOLE DOCTORALE

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REPUBLIC OF CAMEROON
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130

Questionnaire adressé aux acteurs (Etatique, organismes, expert en changement climatique et agriculteurs).

Fiche N°

Date: /0 /2022 Nom de la localité

Nom et prénom :

Fonction.

Thème : « adaptation des agriculteurs face aux effets de la variabilité pluviométrique dans le Département du Mayo Dallah »

Préambule : L'enquête est menée dans le cadre d'une étude académique. Les informations recueillies sont confidentielles et serviront à des fins statistiques pour la rédaction de notre de notre mémoire de master II, et ne peuvent faire l'objet en aucun cas l'objet d'une répression juridique ou fiscale.

- Pourriez-vous nous présenter la situation des pluies dans le Département de Mayo Dallah ?

- Est-ce que la population se plaint face aux effets de la variabilité pluviométrique ?

- Selon vous, Quelles sont les causes des perturbations que connaissent les précipitations dans le Département du Mayo Dallah ?

131

- Pouvez-vous nous décrire les évènements importants ayant marqués le Département et les années où ils sont intervenus ?

- Par comment la variabilité pluviométrique affecte-t-elle les cultures vivrières dans cette localité ?

- Que pensez-vous des matériels et techniques culturales des agriculteurs ? Sont-ils efficaces ?

- Quelles sont les tendances des rendements agricoles dans le Département de Mayo Dallah ?

- Est-ce que la baisse du rendement agricole est due à la variabilité pluviométrique ? - Quelles sont les contraintes des stratégies paysannes d'adaptations ?

- Face à la variabilité pluviométrique, quelles sont les réponses concrètes apportées par vos services compétents en vue de minimiser les productions, base d'alimentation dans la localité ?

- Quelle solution proposer vous pour lutter efficacement contre les effets la variabilité pluviométrique ?

132

Annexe 3: Autorisation de recherche

133

Annexe 4: indice pluviométrique annuelle de 1990 à 2021

Années

IPA

Années

IPA

1990

0,00

2006

-0,86

1991

1,54

2007

0,46

1992

0,31

2008

-0,52

1993

0,18

2009

-1,59

1994

1,61

2010

-0,44

1995

0,26

2011

-0,97

1996

0,44

2012

1,34

1997

0,11

2013

0,13

1998

-0,63

2014

-0,07

1999

0,14

2015

-0,55

2000

-0,93

2016

0,26

2001

0,50

2017

-0,23

2002

-0,82

2018

0,32

2003

0,03

2019

0,97

2004

-1,35

2020

2,99

2005

-1,71

2021

-0,91

Source : ANADER, DREM, 2022

134

Annexe 5: Données de précipitations du Département de Mayo-Dallah

Années

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septem bre

Octobre

Novem bre

Décem bre

Annuell e

1990

0,0

0,0

0,0

87,8

130,0

100,2

243,2

243,2

146,9

54,5

0,2

0,0

1006,0

1991

0,0

0,0

0,0

69,9

173,0

109,7

337,4

363,7

214,5

156,1

0,0

0,0

1424,3

1992

0,0

0,0

19,7

24,7

98,7

91,1

193,7

196,5

335,6

114,1

16,0

0,0

1090,1

1993

0,0

0,0

6,9

26,6

135,8

214,2

174,9

268,6

184,6

41,8

1,2

0,0

1054,6

1994

0,0

0,0

0,0

63,9

101,6

139,6

176,0

559,7

315,1

87,5

0,0

0,0

1443,4

1995

0,0

0,0

7,0

97,9

57,9

194,1

205,9

294,9

175,0

41,9

0,0

0,0

1074,6

1996

0,0

0,0

0,5

37,7

181,3

267,7

103,3

317,2

156,0

60,4

0,0

0,0

1124,1

1997

0,0

0,0

0,0

30,6

109,0

161,2

187,2

244,4

295,6

6,7

0,0

0,0

1034,7

1998

0,0

0,0

0,0

0,0

91,8

45,7

185,2

180,0

258,8

65,1

6,5

0,0

833,1

1999

0,0

0,0

0,0

3,5

100,0

130,8

176,8

257,1

286,6

88,3

0,0

0,0

1043,1

2000

0,0

0,0

0,0

16,2

25,8

94,7

200,8

231,4

147,6

33,9

0,0

0,0

750,4

2001

0,0

0,0

0,0

31,9

184,3

174,4

287,8

195,3

230,3

37,0

0,0

0,0

1141,0

2002

0,0

0,0

0,0

35,0

82,4

119,2

140,7

196,1

142,0

60,5

4,5

0,0

780,4

2003

0,0

0,0

0,0

84,0

82,0

158,0

171,6

248,0

135,0

106,5

28,5

0,0

1013,6

2004

0,0

0,0

0,0

35,8

196,7

132,0

139,0

102,0

15,8

17,0

0,0

0,0

638,3

2005

0,0

0,0

0,0

18,5

41,2

124,3

180,9

142,3

17,1

14,5

0,0

0,0

538,8

135

2006

0,0

0,0

0,0

24,7

115,5

13,2

13,8

328,4

229,5

45,8

0,0

0,0

770,9

2007

0,0

0,0

0,0

57,0

138,0

81,4

305,2

410,8

81,4

55,5

0,0

0,0

1129,3

2008

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

863,2

2009

0,0

0,0

0,0

0,0

0,3

65,6

81,8

65,6

268,8

89,0

0,0

0,0

571,1

2010

0,0

0,0

0,0

39,9

77,1

140,5

118,4

274,5

130,7

103,1

0,0

0,0

884,2

2011

0,0

0,0

0,0

14,5

46,8

83,9

210,5

224,9

131,5

27,9

0,0

0,0

740,0

2012

0,0

0,0

0,0

6,9

105,9

416,5

131,0

382,8

253,4

72,5

0,0

0,0

1369,0

2013

0,0

0,0

0,0

15,3

152,8

80,3

313,3

297,7

125,8

53,8

0,0

0,0

1039,0

2014

0,0

0,0

20,1

23,7

55,4

140,4

185,0

227,2

277,0

57,4

0,0

0,0

986,2

2015

0,0

0,0

0,0

0,0

44,6

81,0

129,9

240,2

265,7

95,5

0,0

0,0

855,9

2016

0,0

0,0

0,0

0,0

173,0

89,0

269,2

273,9

248,6

22,5

0,0

0,0

1076,2

2017

0,0

0,0

0,0

0,0

43,7

159,3

286,4

186,4

223,5

43,0

0,0

0,0

942,3

2018

0,0

0,0

0,0

0,0

122,0

159,3

166,3

412,7

182,9

49,6

0,0

0,0

1092,8

2019

0,0

0,0

0,0

0,0

206,2

190,7

257,0

319,4

174,5

120,6

0,0

0,0

1268,4

2020

0,0

0,0

0,0

0,0

120,2

293,7

503,2

695,7

168,0

39,5

0,0

0,0

1820,3

2021

0,0

0,0

2,5

11,0

75,6

149,4

122,5

246,8

121,1

28,0

0,0

0,0

756,7

Données des précipitations du Département de Mayo-Dallah de 1990 à 2022

Source : Direction des Ressources en Eau et de la Météorologie (DREM) et archives pluviométriques du sous-secteur de l'ANADER de Pala

136

Annexe 6: Données de températures minimales du Département de Mayo Dallah

Année

Jan

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil.

Août

Sep

Oct.

Nov.

Déc.

Ann

1990

15.52

16.38

17.25

20.82

22.59

21.73

19.33

20.72

21.07

16.69

17.52

15.76

15.52

1991

16.85

17.38

21.54

21.47

21.95

22.0

20.1

20.14

20.3

19.68

17.22

13.14

13.14

1992

11.12

15.49

17.37

20.57

22.83

21.23

19.6

19.78

20.12

20.37

14.03

14.28

11.12

1993

13.5

13.56

17.16

22.8

22.11

21.05

20.9

20.16

20.01

20.39

17.42

17.52

13.5

1994

14.76

14.42

20.35

23.15

21.69

20.94

19.87

20.23

20.12

20.45

13.62

12.7

12.7

1995

14.79

15.9

18.82

23.11

22.91

21.12

20.23

20.12

20.01

20.87

13.26

14.62

13.26

1996

13.46

17.64

20.55

21.76

21.64

21.21

20.17

19.84

20.16

17.2

13.83

13.55

13.46

1997

14.18

15.14

19.76

18.23

21.92

21.02

21.18

20.47

20.73

21.15

16.42

14.92

14.18

1998

13.64

18.34

19.5

22.09

23.88

22.19

21.26

21.04

20.55

21.2

18.69

17.05

13.64

1999

15.55

18.9

19.34

21.33

21.43

21.79

20.62

19.25

20.23

20.09

16.83

14.47

14.47

2000

15.56

15.84

17.65

22.4

23.13

21.15

20.43

20.12

19.72

17.18

14.91

13.18

13.18

2001

13.05

14.57

18.98

22.12

22.38

21.71

20.57

20.26

20.65

17.26

15.6

16.4

13.05

2002

12.26

16.19

20.05

23.86

23.55

22.23

21.31

19.73

20.98

20.33

15.3

13.83

12.26

2003

13.3

17.19

21.08

23.67

19.97

21.29

20.44

20.45

21.05

20.66

18.23

14.77

13.3

2004

18.36

15.02

20.23

21.57

21.89

22.08

21.02

20.41

19.87

19.44

17.07

16.03

15.02

2005

13.26

19.72

21.89

22.18

23.07

22.4

20.9

20.16

21.13

18.25

16.66

17.54

13.26

2006

18.2

20.9

20.3

20.84

23.44

23.44

21.57

20.4

20.55

18.58

12.87

12.77

12.77

137

2007

12.41

16.18

19.98

24.13

22.23

22.59

20.76

20.33

19.97

20.3

16.83

13.93

12.41

2008

14.07

16.11

19.94

21.02

23.23

21.92

20.69

19.99

20.63

17.11

15.59

14.81

14.07

2009

16.21

15.7

19.3

21.72

22.82

21.05

21.34

20.51

20.73

20.44

13.39

12.79

12.79

2010

14.21

16.94

19.05

21.85

23.37

21.73

20.27

20.62

20.47

20.33

16.38

11.3

11.3

2011

12.68

18.52

19.05

22.44

23.07

21.55

20.69

19.97

20.29

18.88

12.93

12.22

12.22

2012

14.87

18.73

20.49

22.37

22.94

21.27

19.77

20.07

20.21

19.9

17.75

11.82

11.82

2013

14.91

15.81

22.57

23.41

21.76

22.02

21.03

20.1

20.19

18.19

16.32

11.55

11.55

2014

15.29

16.16

20.76

23.06

20.91

22.06

21.19

19.72

19.45

18.08

15.61

14.75

14.75

2015

10.64

19.41

21.69

20.8

23.58

22.07

21.48

20.7

20.69

20.92

15.55

12.26

10.64

2016

13.42

13.79

23.51

20.73

21.7

19.9

20.62

20.49

20.86

19.62

16.67

15.9

13.42

2017

16.83

18.08

19.43

23.44

23.59

20.87

20.23

20.47

19.64

18.99

16.78

16.44

16.44

2018

11.07

15.79

19.88

24.69

22.84

21.39

20.9

20.34

20.41

20.12

17.6

14.76

11.07

2019

16.3

18.09

22.62

23.66

23.98

21.15

21.0

20.46

20.19

20.45

16.67

13.42

13.42

2020

12.01

15.19

19.9

25.37

23.81

22.7

21.19

19.99

20.67

19.71

17.42

16.92

12.01

2021

16.15

16.09

20.98

22.14

23.49

22.45

20.47

20.84

19.86

19.04

17.41

17.62

16.09

Données de températures minimales du Département de Mayo Dallah de 1990 à 2021

Source : NASA, 2022

138

Annexe 7: Données des températures maximales du Département de Mayo-Dallah 1990 à 2021

Année

Jan

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Sept

Oct.

Nov.

Dèce

Ann

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1990

39.05

39.52

42.58

43.62

36.55

36.09

31.44

31.02

31.44

32.84

37.43

38.8

43.62

1991

38.84

43.11

43.61

41.88

37.74

36.46

31.05

30.53

31.08

31.94

36.21

36.55

43.61

1992

38.56

40.34

42.54

42.51

38.47

35.17

30.87

29.83

31.62

31.9

34.93

37.94

42.54

1993

38.59

41.16

43.33

41.28

39.72

37.09

34.73

31.81

31.03

34.65

39.05

38.09

43.33

1994

39.05

40.25

43.18

43.26

39.01

35.64

30.73

29.11

30.74

32.3

32.16

36.14

43.26

1995

36.73

40.66

43.01

43.19

38.33

37.08

30.78

29.82

31.29

31.74

32.69

34.91

43.19

1996

38.74

41.76

42.64

41.64

38.81

34.04

31.23

29.46

31.11

31.32

34.33

36.71

42.64

1997

37.83

38.68

41.31

40.9

36.48

35.26

31.48

30.59

31.95

34.51

37.37

37.82

41.31

1998

40.48

42.09

43.33

44.55

38.67

34.86

33.71

30.48

31.29

35.02

37.62

38.56

44.55

1999

39.66

41.18

42.86

43.88

39.79

38.53

32.13

29.56

30.46

32.3

35.01

35.65

43.88

2000

40.13

40.44

43.48

43.74

43.26

38.09

34.59

30.35

31.46

32.58

37.12

38.13

43.74

2001

37.57

41.4

42.42

41.8

43.07

37.71

36.66

31.12

32.65

37.65

39.34

39.33

43.07

2002

37.72

42.51

42.66

44.65

42.04

38.02

37.53

30.8

31.76

35.93

37.51

39.56

44.65

2003

39.19

41.15

42.95

43.71

43.12

34.83

31.3

30.97

32.56

38.14

39.07

38.75

43.71

2004

40.45

41.53

43.89

43.81

42.58

38.05

35.91

30.95

32.2

35.98

39.14

39.36

43.89

2005

41.41

43.83

44.04

44.26

40.76

39.52

32.93

31.05

32.39

34.33

40.03

40.01

44.26

139

2006

41.38

43.03

43.33

43.64

40.33

40.71

37.91

32.47

30.86

32.9

34.8

37.01

43.64

2007

39.72

42.49

44.51

44.68

40.63

35.86

35.65

30.83

32.29

34.36

37.7

38.08

44.68

2008

38.01

40.8

43.33

42.62

41.22

37.46

33.22

29.84

31.11

32.34

35.25

36.85

43.33

2009

39.76

42.05

42.76

42.33

40.76

40.11

34.72

30.8

31.33

32.9

33.32

37.65

42.76

2010

41.03

43.05

43.18

44.13

39.73

36.45

35.0

30.1

30.8

31.44

34.01

36.3

44.13

2011

39.93

41.39

42.68

43.58

40.73

39.29

33.67

31.94

30.98

31.83

35.23

37.44

43.58

2012

39.79

42.08

42.03

43.66

42.04

34.12

29.76

29.93

30.88

32.1

34.09

36.2

43.66

2013

40.94

42.62

42.51

43.19

39.66

37.23

33.08

29.8

30.73

32.33

37.82

38.82

43.19

2014

39.27

41.39

43.13

42.08

36.86

35.51

33.44

30.72

31.35

32.69

35.35

37.05

43.13

2015

39.62

42.27

43.51

42.78

43.33

38.05

34.5

31.26

31.65

32.9

36.55

35.48

43.51

2016

38.52

43.36

44.2

43.16

40.51

35.51

32.61

30.8

31.96

33.98

38.8

38.6

44.2

2017

40.57

40.2

43.18

43.85

40.93

39.38

31.52

30.34

31.69

33.77

37.64

38.87

43.85

2018

36.65

41.55

43.01

42.28

40.59

36.25

31.52

30.72

31.7

33.43

37.64

37.57

43.01

2019

39.73

41.25

44.05

44.52

43.1

37.01

33.72

29.58

31.75

31.66

34.71

36.51

44.52

2020

37.62

41.97

42.84

42.82

40.14

38.01

34.59

32.85

30.43

37.01

37.79

38.74

42.84

2021

39.29

40.67

42.28

43.66

41.64

40.84

33.98

30.42

31.04

32.83

37.8

37.63

43.66

Données des températures maximales du Département de Mayo-Dallah 1990 à 2021

Source : NASA, 2022

140

Annexe 8: Données des productions de 2005 à 2021

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sorgho

Sorgho

Sorgho

Penicillaire

Penicillaire

Penicillaire

Mais

Mais

Mais

Arachide

Arachide

Arachide

Campagne

Superficie

Rendement

Production

Superficie

Rendement

Production

Superficie

Rendement

Production

Superficie

Rendement

Production

2005

21032

700

14722

3742

600

2245

14980

750

11235

19821

950

16847

2008

33127

820

30479

7591

650

4934

23606

1274

30074

30630

1303

40064

2009

47425

900

42683

7574

475

3598

16988

700

11892

37693

1250

47116

2010

51672

1160

59940

10594

650

6886

19201

1190

22849

41610

1150

 

2011

50004

1160

59940

10516

650

6835

18661

1190

22207

40653

1150

 

2012

33259

760

25277

2710

537

1445

16709

1000

16709

33112

1030

 

2013

23049

771

17771

320

557

1682

13478

1019

1734

19103

1064

 

2014

40825

1115

42520

9936

625

6210

18734

1325

24635

29304

935

 

2015

23595

1404

33127

3518

501

1763

23245

1543

35867

23261

970

 

2016

28743

1043

29979

4467

597

2667

29743

2017

35714

965

34464

6716

633

4251

36329

2018

23594

1404

33127

3518

501

1763

23245

2019

24843

965

23973

3004

630

1893

21450

2020

35807

970

34733

5269

580

3056

31611

2021

25991

742

19285

6041

517

3123

20883

Données des cultures vivrières du Département de Mayo Dallah de 2005 à 2021

Source : ANADER, antenne de Bongor

141

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENT iv

LISTES DES FIGURES vi

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES PLANCHES ix

LISTE DES ANNEXES x

SIGLES ET ACRONYMES xi

RESUME xii

ABSTRACT xiii

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE 1 : CONSTRUCTION DE L'OBJET DE RECHERCHE 3

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE 3

II. DÉLIMITATION 5

1. Délimitation spatiale de la zone d'étude 5

2. Délimitation temporelle du sujet 5

III. REVUE DE LA LITTERATUR 5

1. Les tendances de la variabilité pluviométrique en Afrique subsaharienne et au Tchad 6

2. Les impacts de la variabilité pluviométrique sur les activités agricoles 7

3. Les stratégies paysannes d'adaptations aux effets de la variabilité pluviométrique. 9

IV. PROBLEMATIQUE 10

V. QUESTIONS DE RECHERCHE 11

1. Question principale 11

2. Questions spécifiques 12

VI. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 12

1.

142

Objectif principal 12

2. Objectifs spécifiques 12

VII. HYPOTHESES 12

1. Hypothèse principale 12

2. Hypothèses secondaires 13

VIII. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 13

IX. CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE 16

1. Présentation de la zone d'étude 17

1.1- Le milieu physique favorable aux cultures vivrières 18

1.2 - Le milieu humain influençant les cultures vivrières 21

2. Méthodologie 22

2.1 - Collecte des données 22

2.1.1 - Les données secondaires 23

2.1.1.1 - Analyse documentaire 23

2.1.2 - Collecte des données primaires 24

2.2 - Traitement et Analyse des données 27

3. Limites de la recherche 29

X. SYNOPTIQUE DE RECHERCHE 30

CHAPITRE 2 : CARACTERISATION DES PRATIQUES AGRAIRES DANS LE MAYO

DALLAH 32

I. PRESENTATION DU PAYSAGE AGRAIRE ET DU SYSTEME AGRICOLE 32

II. DES ACTIVITES DOMINEES PAR LES CEREALES, OLEAGINEUX ET LES

TUBERCULES 33

1. Les céréales, base de l'alimentation des paysans 33

2. Les oléagineux : des cultures vivrières aux cultures de rentes 34

3. Les tubercules, une alternative au déficit alimentaire lors des périodes de soudure 35

III. MAIN D'OEUVRE LOCALE ET ESSENTIELLEMENT FAMILIALE 35

IV. LES MATERIELS AGRICOLES ENTIEREMENT RUDIMENTAIRES 36

143

V. LES ITINERAIRES TECHNIQUES DANS LE DEPARTEMENT DE MAYO DALLAH 39

1. Nettoyage des parcelles avant semis et le labour 39

2. Les semis 40

3. Sarclages 40

4. La récolte manuelle et les conservations des produits agricoles 41

5. Les techniques d'entretiens de la fertilité des sols 44

VI. PRATIQUES CULTURALES DEMEUREES RUDIMENTAIRES 46

1. Rotation et association des cultures 46

2. Diversification des activités agricoles 47

VII. RENDEMENTS INTERANNUELS DES CULTURES VIVRIERES TRES

FLUCTUANTS 47

VIII. UNE AGRICULTURE AUX ACTEURS MULTIPLES 49

CONCLUSION 52

CHAPITRE 3 : LE MAYO-DALLAH : UN CONTEXTE MARQUE PAR UNE FORTE

VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE 53

I. EVOLUTION INTERANNUELLE DES PRECIPITATIONS DANS LE

DEPARTEMENT DE MAYO-DALLAH 53

II. VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE INTERANNUELLES ET ANOMALIES 54

III. VARIATION DECENNALE DE LA PLUVIOMETRIE 56

IV. VARIABILITE ET ANOMALIES SAISONNIERES DES PRECIPITATIONS 58

1. Variabilité pluviométrique saisonnière 58

2. Anomalies pluviométriques saisonnières 58

V. VARIABILITES MENSUELLES DES PRECIPITATIONS MARQUEES PAR DE TRES

FORTES IRREGULARITES 61

VI. CARACTERISTIQUE ET VARIABILITE DE LA TEMPERATURE DANS LE

MAYO DALLAH 62

1. Evolution des températures minimales et maximales annuelles 62

144

2. Evolution des températures moyennes annuelles 64

VII. AU-DELA DE LA MESURE, UNE VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE PERÇUE

PAR LES PAYSANS 64

1. Perception paysanne de la variabilité pluviométrique 64

2. Connaissance des agriculteurs sur les totaux pluviométrique annuels 65

3. Perception paysanne des Causes de la variabilité pluviométrique 66

4. Perception paysanne de la baisse des rendements 68

CONCLUSION 69

CHAPITRE 4 : BAISSE DE LA PRODUCTIVITE, DETERIORISATION DES SYSTEMES PRODUCTIFS ET DEGRADATIONS DES CONDITIONS DE VIE DES

POPULATIONS. 70

I. ECOLOGIE DES CULTURES VIVRIERES DANS LE DEPARTEMENT DE MAYO-

DALLAH 70

1. Maïs : exigences écologiques 70

2. L'arachide : exigences écologiques 71

II. EVOLUTION DES RENDEMENTS DES CULTURES DE MAÏS, ARACHIDE,

DANS LE MAYO-DALLAH DE 2005 -2021. 72

III. PERCEPTIONS PAYSANNES 74

1. Perception paysanne sur cultures sensibles à la variabilité pluviométrique 74

2. Perception paysanne des effets de la variabilité pluviométrique 75

IV. IMPACTS DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE SUR LES CONDITIONS

DE VIE DES AGRICULTEURS 75

V. VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE : PROLIFERATION DES MALADIES

CRYPTOGAMIQUES 76

VI. PRODUCTION AGRICOLES DEPENDANTE DE LA VARIABILITE

PLUVIOMETRIQUE 77

1. Variabilité saisonnière et productions d'arachide 78

1.1- Les effets observables de la variabilité pluviométriques sur la culture d'arachide 78

1.2- Corrélation entre les précipitations et la production d'arachide. 81

2.

145

Variabilité saisonnière et productions du maïs 83

2.1- Les effets observables de la variabilité pluviométriques sur la culture du maïs 83

2.2- La corrélation entre les précipitations et la production du maïs 86

3. La variabilité de la température et production d'arachide et de maïs 88

3.1-Variabilité de la température et production d'arachide 88

3.2- Variabilité de la température et production de maïs 90

4. Impacts de la variation des précipitations interannuelles et de la production d'arachide

et du maïs dans le Mayo Dallah 91

CONCLUSION 94

CHAPITRE 5 : LES STRATEGIES PAYSANNES D'ADAPTATION DEVELOPPEES

DANS LE MAYO DALLAIT. 95

I. LES STRATEGIES D'ADAPTATIONS PAYSANNES AUX CULTURES

VIVRIERES 95

1. Stratégies d'adaptations au retard de pluie et aux séquences sèches 95

2. Stratégies d'adaptations aux inondations 96

3. Stratégies de lutte contre les maladies cryptogamiques et ennemies de cultures 97

4. Les autres stratégies d'adaptations paysannes 98

4.1- Organisation des prières et des sacrifices 98

4.1 - Intensification de l'utilisation des intrants 99

4.2 - Cultures des variétés à cycle court 100

4.3 - Pratique du maraichage 100

4.4 - Changement progressive du calendrier agricole 102

4.5 - Stratégie d'association des cultures 102

4.6 - Diversification des activités génératrices des revenues 103

4.7 - Solidarité dans les travaux champêtres et entraide 103

II. LES LIMITES ET CONTRAINTES LIEES AUX STRATEGIES D'ADAPTATIONS

PAYSANNES 103

III. STRATEGIES NATIONALES D'ADAPTATIONS DES ACTEURS 104

1.

146

Les stratégies nationales d'adaptation élaborées par l'Etat 105

2. Les Stratégies des Organisation Non Gouvernementales 108

IV. LES STRATEGIES D'ADAPTATION DES ACTEURS DANS LE DEPARTEMENT

DE MAYO DALLAH 108

V. CONTRAINTES LIEES AUX STRATEGIES D'ADAPTATION ETATIQUE 109

CONCLUSION 111

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE 112

BIBLIOGRAPHIE 116

ANNEXES 122






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