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Adaptation des agriculteurs aux effets de la variabilité pluviométrique dans le département de Mayo-Dallah (Tchad)


par Eloge REPUNODJI
Université de Dschang  - Master recherche, option climatologie  2022
  

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CHAPITRE 1 : CONSTRUCTION DE L'OBJET DE RECHERCHE

Il est question dans ce chapitre de traiter de la définition des problèmes et en déduire l'importance et la pertinence. Ce chapitre pose aussi les questions, présente les objectifs et hypothèses de recherche, présente le cadre conceptuel et analytique de l'étude et fait le point de la revue de littérature dans le domaine et en fin, présente la méthodologie adoptée pour la conduite des différentes phases de cette recherche.

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE

Le changement climatique représente une menace de plus en plus perceptible pour la viabilité des ménages ruraux d'Afrique subsaharienne où les communautés vivent principalement de l'exploitation des ressources naturelles. Selon le Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat (GIEC, 2007), les conséquences du changement climatique sur les écosystèmes des pays d'Afrique sont déjà considérables, et la situation pourrait être encore plus désastreuse vu les prédictions d'augmentation des fréquences d'évènements extrêmes avec le réchauffement climatique (Houghton et al, 2001). En 2010, les catastrophes liées au changement climatique ont touché environ 300 millions de personnes et provoqué le déplacement de 40 millions d'individus majoritairement situés dans les pays en développement. Ainsi, les besoins d'adaptation des populations aux changements climatiques et à leurs impacts socio-économiques sont indispensables car la survie des populations en dépend (OCDE, 2009).

La variabilité climatique se traduit par une baisse notoire de la pluviométrie et consécutivement une dégradation des ressources naturelles. Cette tendance, qualifiée de « nouvelle phase agricole » ou « rupture climatique » compromet sérieusement la sécurité des moyens de subsistances des personnes pauvres, et fragilise les systèmes agricoles qui ne répondent plus aux besoins actuels du climat (Yegbémey et al, 2014). Cette forte variabilité aussi bien temporelle, spatiale que quantitative des précipitations rend les activités agricoles plus vulnérables et constitue une contrainte majeure à l'atteinte des objectifs d'autosuffisance alimentaire à l'horizon de 2025 que se sont fixés les dirigeants africains en Juillet 2013. Dans ce contexte, le Tchad a connu une récession climatique, surtout celle de la pluviométrie aux ampleurs très accusées, doublée d'une augmentation significative du nombre d'années sèches (1970,1980) (Baohoutou, 2007). Cette situation a engendré une baisse des rendements agricoles et est aussi génératrice des conflits sociaux, notamment les conflits agriculteurs/éleveurs qui

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sont devenus de plus en plus récurrents dans la zone méridionale tchadienne (Madjigoto, 2007). Bien que jouant un rôle économique de premier plan dans le développement du Tchad, le secteur agricole rencontre des difficultés majeures qui freinent son décollage. Parmi ces contraintes, on peut citer la variabilité spatio-temporelle des précipitations, la qualité médiocre des sols, les politiques de développement agricole inadaptées, les stratégies d'adaptation durables quasi-inexistantes et/ou insuffisantes et inappropriées.

Cette forte variabilité pluviométrique a induit une dégradation du milieu écologique et s'est soldé par des impacts négatifs sur la production agricole. En effet, les dérèglements et les déficits pluviométriques saisonniers enregistrés ont perturbé les cycles culturaux, bouleversé le calendrier agricole et rendu non opérationnelles les normes culturales empiriques en vigueur chez les populations paysannes. Au cours de ces dernières décennies, les principaux systèmes ont connu des mutations diverses et variées à savoir, la fortes régression des volumes de productions agricoles (40 à 88%) entre 1988-2012 et l'impulsion par la demande urbaine des productions destinées aux marchés locaux (SNLCC, 2017).

Bien que la variabilité pluviométrique et ses incidences soient réelles dans la partie Sud du Tchad, tels que présenté dans les travaux de Baohoutou (2007), Baohoutou et al, (2013, 2014), Gouataine et al, (2015 ; 2016 ; 2017 et 2018), ces travaux ne couvrent pas toute la partie Sud tchadienne. Partant de ce qui précède, ce travail intègre premièrement plusieurs objectifs du Développements Durable et les autres programmes internationaux et nationaux, notamment le deuxième objectif du Développement Durable qui vise la « Faim Zéro » c'est-à-dire assurer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition. Le secteur agricole est aussi concerné par l'objectif 12 qui vise à assurer la viabilité des systèmes de production alimentaire et mettre en oeuvre des pratiques agricoles résilientes qui permettent d'accroitre la productivité, contribuent à la préservation des écosystèmes, renforcent les capacités d'adaptations aux changements climatiques et aux phénomènes météorologiques extrêmes. En fin, le 13e objectif qui porte sur «la prise des mesures d'urgences pour lutter contre les changements climatiques et leurs conséquences'. Il s'inscrit également dans la vision du Tchad 2030 intitulé « le Tchad que nous voulons ».

En fin, Il est question également de contribuer à la connaissance du rôle que joue la pluie sur la production agricole. Cette dernière se présente à la fois sous une forme indispensable (l'économie et les hommes en dépendent) et comme un fait difficilement maitrisable par les hommes compte tenu de son caractère instable et incertain. Il est bien vrai

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que beaucoup des travaux soient réalisés sur cette problématique, mais ces données restent cependant l'apanage des zones concernées par les dits travaux. Pour ce qui est du Département du Mayo-Dallah, les données sur les stratégies d'adaptations aux effets de la variabilité pluviométrique sont très peu documentées alors que la situation demeure toujours préoccupante. C'est ce qui justifie la présente étude afin de tirer davantage l'attention des politiques, des institutions et acteurs concernés.

II. DÉLIMITATION

1. Délimitation spatiale de la zone d'étude

Le Département de Mayo Dallah se localise selon les cordonnées 8°57' à 10°15' N et en longitude 15°05' à 15°58' Est. Elle se situe au Sud-Ouest du Tchad en plein milieu soudanien et couvre une superficie de 4.069 Km2.

2. Délimitation temporelle du sujet

Pour le besoin d'une bonne analyse de la pluviométrie au pas de temps annuel, il nous faut une série assez longue, d'au moins de 30 ans selon les recommandations de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Ainsi, les données relatives à cette étude couvrent la période allant de 1990-2021 soit 32 ans. Ces relevés pluviométriques sont fournis par la Direction des Ressources en Eau et de la Météorologie (DREM) et par les archives pluviométriques du sous-secteur de l'ANADER de Pala. Ensuite, les données des rendements des cultures vivrières sont fournies par la direction de l'ONDR/ANADER de l'antenne Sud-Ouest (Bongor) et s'étendent de 2005 à 2021 soit 17 ans.

III. REVUE DE LA LITTERATUR

Dans la revue de la littérature, il sera question d'analyser l'état de la connaissance sur la tendance de la variabilité pluviométrique en Afrique Sub-saharienne en générale et au Tchad en particulier, ensuite de présenter les effets de la variabilité pluviométrique sur les activités agricoles, ainsi que les stratégies ou les mesures d'adaptations paysannes. Pour réaliser cela, il est important de faire appels aux auteurs qui ont réalisé des études dans ce domaine.

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1. Les tendances de la variabilité pluviométrique en Afrique subsaharienne et au Tchad

Dans les régions tropicales marquées par l'absence d'une saison thermique, la pluviométrie est un paramètre climatique majeur, comme l'a si bien souligné J. Riser (Frérot AM et al, 2004) : « la pluie est la principale composante du climat des régions tropicales », elle permet d'une part d'établir les nuances climatiques et d'autre part la pratique des activités agricoles sur lesquelles repose l'économie de la plupart des pays africains et singulièrement le Tchad. C'est ainsi que malgré d'importants progrès réalisés dans les sciences agronomiques, les facteurs climatiques peuvent avoir un effet positif ou négatif sur les revenus des agriculteurs selon l'occurrence de leurs valeurs extrêmes aux différentes étapes de l'élaboration de la production. Dès lors, plusieurs études ont été conduites sur le sujet en Afrique et au Tchad.

En effet, la fin des années 60 marque le début de la sècheresse dans le Sahel. Elle se traduit par une baisse de la pluviométrie et une dégradation croissante des ressources naturelles qui conduisent à l'insécurité alimentaire des ménages (Ozer et Erpîcum, 2015 ; Paturel et al, 1998 ; Ouédraogo et al, 2005, Ozer et al, 2005). Les travaux d'Aguilar et al, (2009), confirment également cette tendance à la baisse des précipitations (31mm/décennies, entre 1995 et 2006). Au Sahel, ce sont les sècheresses ou les déficits pluviométriques qui ont des effets les plus prononcés, car elles concernent très souvent des vastes zones géographiques et sont de plus en plus récurrents. Cependant, d'autres phénomènes comme les inondations, les vents violents et la pollution d'insectes nuisibles sont des phénomènes liés au temps et au climat. Dans leur analyse de la variabilité climatique et de ses influences sur les régimes pluviométriques saisonniers en Afrique de l'ouest, Amani et al, (2004) ont montré que la variabilité climatique se manifeste par une dynamique spatio-temporelle régressive des pluies annuelles, une récession des fréquences de jours pluvieux en général et en particulier celles des hauteurs pluviométriques supérieures à 10mm et une diminution de la durée des sisons pluvieuses.

Au Tchad, Mathey (1992), ressort de ses travaux que les secteurs agro-écologiques du Tchad connaissent un changement dans le comportement des précipitations. Mais c'est Baohoutou (2007), Gouataine (2018), Gouataine et al, (2016), qui ont montré l'existence d'une forte variabilité pluviométrique avec des conséquences désastreuses. Baohoutou (2007), ressort que la succession de deux décennies relativement sèches avec un seuil critique en 1984, la variabilité intra saisonnière de la pluviométrie marquée par des écarts importants dans les dates de démarrage et de fin de pluie et une concentration tant en fréquence qu'en hauteur de pluie

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au coeur de la saison ont imprimé leurs marques particulières dans ce milieu. Selon les travaux de Gouataine (2018) et Gouataine Sengue et al, (2016), la variabilité pluviométrique dans la plaine du Mayo Kebbi est marquée par une baisse sensible des pluies pendant les décennies 70 et 80 avant de se stabiliser à partir de 1990 mais avec une profonde disparité. Bien que les résultats soient intéressants, ils ne peuvent pas être extrapolés à l'ensemble du Sud du Tchad à cause des singularités que présentent certaines zones.

2. Les impacts de la variabilité pluviométrique sur les activités agricoles

L'agriculture constitue l'une des principales activités économiques des populations rurales d'Afrique et est aussi reconnue comme une activité soumise à des risques (fluctuation du marché, politique gouvernementale, invasion des ravageurs) dont le plus parlant est le risque climatique qui fait l'unanimité à travers les écrits des dernières décennies (Fabrice Esse et al, 2020). L'impact des changements climatiques sur la production agricole devrait susciter des inquiétudes en raison du rôle primordial du secteur de l'agriculture dans le développement socio-économique des pays africains.

Selon le GIEC (2007), l'activité agricole dans la zone tropicale relève d'un véritable problème puisque le facteur déterminant « la pluviométrie » subit une réelle modification. Cette variabilité de la pluviométrie provoque la fréquence des décalages saisonniers (confusion sur le calendrier cultural), ce qui a pour corollaire une baisse régulière et effective de près de la moitié des productions ou de rendements de l'agriculture pluviale aussi qu'industrielles que vivrières (Gerald et al, 2009). Tsalefac (1999) dans (variabilité climatique, crise économique des milieux agraires sur les hautes terres de l'ouest), s'est intéressé également aux quantités de pluies annuelles et interannuelles à travers lesquelles, il montre les impacts négatifs de la répartition irrégulière de la pluie sur les activités agricoles dans les hautes terres de l'Ouest Cameroun. Pour sa part, Ogouwalé (2006) a montré que l'agriculture varie dans l'espace et dans le temps selon les hauteurs pluviométriques et qu'il est donc difficile de prévoir cette dernière, d'où la baisse des rendements des cultures vivrières au cours des dernières décennies qui a entrainé des pénuries alimentaires. Pour Afouda et al, (2014), la rareté des pluies prolongée, les poches de sècheresses, les excès d'eau font baisser le rendement des cultures. Dans la même logique, pour Allé (2013), la perturbation qu'enregistre les systèmes culturaux s'explique par l'irrégularité pluviométrique, la mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations et surtout le bouleversement du calendrier agricole. Ainsi, selon Afouda (2010), le rythme des activités économiques et socio-culturelles des populations est calqué sur le rythme

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des saisons. Le climat est à la fois comme un atout et une contrainte au déroulement des activités. Aussi, il ajoutera que face aux contraintes qu'impose le climat, la communauté paysanne développe des stratégies endogènes pour réduire leur vulnérabilité tant dans le calendrier agricoles que dans les techniques utilisées.

Au Tchad, l'analyse des documents de la Stratégie Nationale d'Adaptation (PANA, 2010) ainsi que les travaux de Baohoutou (2007) montre que les différentes années de sécheresse (1972-1973 et 1984), les inondations des années (1988, 1999, 2005, 2006, 2007, 2008, 2010 et 2012), ainsi que la récurrence des vents violents de ces 30 dernières années impactent sur les rendements agricoles et provoque les chutes de productions agricoles. Selon une étude conjointe de PAM et FAO (2009), intitulé « République du Tchad : analyse globale de sécurité alimentaire et de vulnérabilité », les aléas climatiques sont la cause majeure de la baisse de la production céréalière enregistrée au cours de ces dernières années et affectent la disponibilité alimentaire en dépits d'énormes potentialités dont il dispose. Et selon le rapport de FAO/Tchad, en 2012, 255.000 et 161.522 ha emblavées ont été inondés, 100.000 ménages agricoles affectés et 161.000 hectares de cultures détruites. Le déficit céréalier étant estimé à 45.000 tonnes, soit 30% des besoins nationaux. Gouataine (2018), ressort de ses travaux que la longueur de la saison pluvieuse en tant que telle n'influence pas le cycle cultural mais l'incertitude dans le démarrage de la saison pluvieuse, les séquences sèches et les arrêts précoces ne permettent pas aux variétés longues de boucler leur cycle végétatif, d'où les jours pluvieux influencent aussi la production et le rendement des cultures dans la plaine du Mayo kebbi.

Par contre, Sossa (2001), Noufé (2011), Septime (2008) pensent que la variabilité pluviométrique n'étant pas le seul facteur déterminant le rendement agricole. Les autres déterminants du rendement notamment : le choix variétal, l'utilisation des engrais, la fertilité du sol, la qualité des semences, les traitements des maladies et ravageurs etc....participent aussi fortement à cette baisse de rendement. Bertrand (2014), ressort également dans ses travaux que la résistance des systèmes d'exploitations agricoles aux changements climatiques et à la variabilité dépend de la fertilité des sols, mais malheureusement, beaucoup d'agriculteurs ne disposent pas de moyens financiers, de technologies, de batail et de temps nécessaire pour entretenir leurs terres comme ils le souhaitent, or les sols infertiles produisent peu, ce qui aggrave encore la pauvreté. Toute fois la garantie d'une bonne production est aussi tributaire des conditions liées à une bonne articulation des opérations culturales (Noufé et al, 2015).

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3. Les stratégies paysannes d'adaptations aux effets de la variabilité pluviométrique.

Face à la variabilité pluviométrique, les paysans tentent de s'adapter. Les mesures d'adaptation sont développées le plus souvent sur des savoirs indigènes (Sar et al, 2007) et aux moyens alternatives offertes par les progrès techniques. Ces mesures d'adaptation sont variées et visent à mitiger voire à surmonter les risques à travers des comportements résilients en vue de sauvegarder les activités agricoles, de contribuer à l'autosuffisance alimentaire et d'accroitre les revenus. Mais dans certains cas, ces mesures endogènes ont montré leurs limites comme la témoigne la persistante de la situation de crise alimentaire que les pays sahéliens et subtropicaux ont connu au cours de ces dernières années.

Les travaux de Gouataine (2018) relèvent deux types d'adaptations : l'adaptation directe en laquelle les agriculteurs ont développé des stratégies particulières qui se résument en la réadaptation du calendrier, la dispersion des dates de semis, l'adoption d'autres cultures, l'augmentation des emblavures et le recours à la pratique des pépinières pour limiter les dégâts de la montée des eaux qui détruisent les jeunes plantes. Ainsi, le repiquage avec hauteur de 10 à 15cm permet au riz de mieux se développer et de supporter l'engorgement d'eau. Quant à l'adaptation indirecte, les paysans font recourent à la diversification des activités qui génèrent les revenus et l'épargne de précaution. . Pour sa part, Angossou (2008), présente dans son étude que le recours aux crédits pour les dépenses de production accroit davantage la vulnérabilité des paysans ainsi ces derniers optent pour la pratique de rotation toute en priorisant la rotation entre les cultures vivrières (mais-niébé, mais-arachide) au détriment de la rotation entre culture vivrières et commerciales (mais-soja). Bertrand (2014) montre que l'orientation des actions vers la restauration de la capacité de production de la terre (régénération naturelle assistée) permet également de réduire les effets de la pluviométrie et est à la portée de tous les producteurs. Pour sa part, Rodrigue (2008) ressort de son étude que l'intensification de l'utilisation des intrants constitue une forme de stratégie qui permet d'améliorer la production et/ou limiter les efforts consentis pour les activités agricoles mais force est de constater que cette pratique a des répercussions sur l'environnement à moyen et long terme. Pour Madjigoto, (1994), l'une des formes d'adaptation des paysans est l'ouverture d'autres champs, donc l'augmentation des surfaces agricoles. Et pour Baohoutou et al, (2014), la recherche des cultivars les mieux adaptés au contexte climatique est aussi une forme d'adaptation aux variabilités pluviométriques car celles-ci ont imprimé leurs marques sur le paysage.

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Comme adaptation à la variabilité climatique, les recherches de Djohy et al, (2015) ; Dugue (1999) ; Brou et al, (2005), retiennent la modification des dates de semis, la concentration des activités agricoles au cours de la saison pluvieuse particulièrement là ou l'agriculture est pluviale, l'abandon des cultures à cycle longue au profit des variétés précoces, l'option pour les cultures peu exigeantes et l'association des cultures en zones tropicales comme en soudano-sahélien, l'augmentation des emblavures la ou les terres sont rares.

Malgré la prise de conscience des impacts liés aux changements climatiques, l'insuffisance caractérisée des moyens d'adaptation à ceux-ci est une réalité (Brown et al, 2010). Des nombreux facteurs le mettent en évidence. D'abord, l'absence de données climatiques et leur analyse, l'insuffisance des données sur les solutions d'adaptation, la méconnaissance de l'adaptation parmi les parties prenantes (autorités en charge des politiques d'adaptation et la population), la faiblesse des capacités du personnel dans les domaines de la planification, du suivi et de l'évaluation, l'absence de mécanismes de communication et de gestion des informations entre secteurs, l'inadaptation des capacités des institutions (Tieguhong et Ndoye, 2007; Tieguhong et Betti, 2008).

IV. PROBLEMATIQUE

Le Mayo Dallah est une zone essentiellement rurale (80%) et dont la principale activité est l'agriculture pluviale, source de moyens de subsistances de la majeure partie de la population. Les activités agricoles sont en grande partie dominées par la culture du sorgho, l'arachide, le pénicillaire, le maïs et le riz, dont les rendements sont en baisses ces dernières décennies en raison de la variabilité climatique et de la mauvaise adaptation des agriculteurs. Quoique d'autres facteurs non climatiques tels que, les techniques agricoles, le faible niveau d'équipement, le faible apport d'intrants, les semences qui déterminent également les rendements agricoles, c'est la variabilité pluviométrique que les agriculteurs ont pointé du doigt comme étant le principal déterminant de leurs rendements agricoles car elle agit fortement sur l'efficacité d'autres facteurs.

La variabilité pluviométrique est réelle et se manifeste par la fréquence des phénomènes extrêmes que sont les sécheresses et les inondations des cultures qui affecte les besoins en eau pour la croissance des cultures vivrières. Ces différentes situations augmentent la vulnérabilité et entrainent la mauvaise performance des cultures qui se traduit par la diminution de la production agricole, détérioration de la sécurité alimentaire, baisse des revenus des paysans et augmentation de la pauvreté (paysanne). Selon le rapport de la Direction Départementale de la

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Statistique agricole, les inondations de 2020 ont entrainées des pertes du capital semencier, du lessivage des engrais, de la prolifération des maladies fongiques et un déficit céréalier de 14118 tonnes. Les faibles rendements se justifient également par des faux départs et des retours tardifs de la pluie qui perturbe le calendrier cultural et rendu difficile la planification des opérations agricoles.

En dépit de ces effets, les producteurs de ladite localité ne se sont pas simplement résignés sur la situation, mais ils développent des stratégies d'adaptation à court, moyen et long termes dans le but de limiter les pertes agricoles, liées aux effets négatifs des variabilités pluviométriques particulièrement, afin de préserver la sécurité alimentaire, mais ces stratégies d'adaptation sont médiocres ou limitées. Face à cette situation, la présente recherche tente d'établir le lien de cause à effet entre la productivité agricole et la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah. Autrement dit, les fluctuations de rendements observées se justifient-elles par la variabilité pluviométrique ?

L'idée que nous soutenons dans ce mémoire, est que la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah est une réalité et se traduit par le glissement des saisons (pluies tardives, de courte durée, pluie précoce) qui rend les conditions de productions de plus en plus difficiles et ceux malgré les stratégies mobilisées par les paysans.

Cette préoccupation s'inscrit dans les Objectifs du Développement Durable, notamment le 13e objectif qui porte sur «la prise des mesures d'urgences pour lutter contre les changements climatiques et leurs conséquences» et le 2e objectif qui vise à éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable et résiliente. Il s'inscrit parmi les objectifs de l'Union Géographique Internationale (UGI, 2013) dans le renforcement de la capacité des populations à être résilientes face aux effets des changements climatiques. Elle s'inscrit également dans la vision du Tchad 2030 intitulé « le Tchad que nous voulons », qui vise à assoir une économie plus résiliente au changement climatique. Ainsi, ce travail adhère les programmes stratégiques nationaux de luttes contre les changements climatiques (PANA-TCHAD, 2010 ; CNLCC, 2017).

V. QUESTIONS DE RECHERCHE

1. Question principale

La question principale qui permet d'orienter cette recherche est la suivante : Les stratégies d'adaptations développées par les paysans permettent-elles de répondre aux fluctuations des rendements provoquées par la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah ?

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2. Questions spécifiques

Pour mieux cerner cette question principale, plusieurs questions spécifiques méritent d'être posées :

> Quel est l'état des lieux des pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah ? > Quelles sont les tendances de l'évolution de la pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah ?

> Quelles sont les effets de cette variation pluviométrique sur les rendements des cultures vivrières ?

> Quelles sont les stratégies mobilisées par les agriculteurs pour y faire face ?

VI. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

Pour vérifier les hypothèses émises, les objectifs de recherche sont posés. Il s'agit d'un objectif principal détaillé en plusieurs objectifs spécifiques.

1. Objectif principal

Globalement, cette recherche se propose d'analyser les stratégies d'adaptation des paysans face aux effets de la variabilité pluviométriques sur la production agricole.

2. Objectifs spécifiques

> Dresser l'état des lieux des pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah ;

> Analyser les tendances de l'évolution de la pluviométrique (annuelle ; saisonnière, mensuelle, les anomalies etc...) ;

> Analyser les effets de la variabilité pluviométrique sur les rendements agricoles ;

> Répertoriez les stratégies d'adaptations mobilisées par les agriculteurs pour faire face aux effets induits par la variabilité pluviométrique.

VII. HYPOTHESES

1. Hypothèse principale

Cette recherche qui aborde toutes ces questions se fonde sur l'hypothèse principale suivante : face à la baisse de la production agricole, les paysans du Mayo Dallah développent des stratégies d'adaptation en réponse à la variabilité pluviométrique.

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2. Hypothèses secondaires

? Les pratiques agraires dans le Département ne garantissent pas une bonne production agricole ;

? La variabilité pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah est marquée par des variations interannuelles, mensuelles et saisonnière des précipitations mais aussi des températures ;

? La variabilité pluviométrique impacte les productions agricoles et exposent la population à la famine ;

? Les adaptations mises sur pied par les agriculteurs sont insuffisantes pour atténuer les effets de la variabilité pluviométrique sur les cultures vivrières ;

VIII. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

La conduite de l'étude repose sur les concepts clé que voici : variabilité pluviométrique et adaptation des agriculteurs.

Variabilité pluviométrique : Un des éléments intégrateurs de la variabilité climatiques, l'expression «variabilité pluviométrique» a été défini par plusieurs auteurs. Elle est définie comme la modification ou variation significative de la pluviométrie, qu'elle soit naturelle ou due aux facteurs d'origine anthropique (Niasse et al. 2004). Dans la même logique, Yann L'hôte (2000), définit la variabilité pluviométrique comme les variations des précipitations, c'est-à-dire une conséquence de la circulation générale dans laquelle sont décrits les mouvements de l'air à l'intérieur de l'atmosphère terrestre. Pour Brou (20005), il s'agit de la variation du schéma pluviométrique moyen et l'accentuation des valeurs extrêmes à toutes les échelles temporelles (journalière, décadaire, mensuelle, annuelle et décennales) et spatiales. Au tant que possible, elle est analysé par rapport aux valeurs moyennes ou normales, qui sous-entendent l'idée de fixité du climat. Selon Gouataine (2018), la variabilité climatique est la fluctuation du climat qui se manifeste par des retards de pluie, des excès et des déficits pluviométriques, des séquences sèches. Elle correspond à la dispersion statistique de la pluie autour de sa valeur moyenne. Dans la même logique, Njoya et al. (1995) entendent par variabilité pluviométrique, une alternance des saisons, c'est-à-dire des caractères erratiques (répartition et/ou variation) de la pluviométrie et des températures. Le concept désigne dans ce travail, la variabilité pluviométrique au pas de temps mensuel, saisonnier, annuel et décennal. Une analyse de la température sera ajoutée à celle des précipitations car l'association de ces deux paramètres climatiques est indispensable pour comprendre les effets de la variabilité pluviométriques sur les rendements des cultures vivrières.

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Tableau 1: Opérationnalisation du concept de variabilité pluviométrique

CONCEPT

DIMENSIONS

COMPOSANTES

INDICATEURS

Variabilité

pluviométrique

Temporelle

Echelle mensuelle

-moyenne mensuelle

des pluies,

- Nombre des mois pluvieux/sec

-Ecart à la moyenne mensuelle des pluies

Echelle saisonnière

-variabilité des saisons de cultures,

-variabilité des

séquences intra-

saisonnières

Echelle annuelle et décadaire

-moyenne annuelle,

-totaux annuels des
précipitations,

-écart annuel à la
moyenne annuelle,

- Nombre des années, décennies

excédentaires et
déficitaires,

-coefficient de
variation annuelle

Spatiale

Répartition des pluies

-variabilité des saisons de culture,

-fréquence des
séquences

sèches/humides

- fréquence des
inondations

Effets sur les activités agricoles

-durée de la saison de culture,

-cycle végétatif des
cultures,

-Production et

rendements des

cultures -fréquence

d'envahissement des
herbes et ennemies de culture,

-nombre d'hectare des champs détruits

-fréquence des
famines et maladies

- Coefficient de

variation des
rendements

Source : Auteur, 2022

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Adaptation : De nombreux auteurs ont avancé différentes définitions de l'adaptation au changement climatique. Pour le GIEC c'est : « l'ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques ou à leurs effets, afin d'atténuer les effets néfastes ou d'exploiter les opportunités bénéfiques ». Ainsi, GIEC (2007) et PNUD (2005) distinguent plusieurs types d'adaptations ; chaque type dépendant des moyens dont disposent les populations :

- Adaptation anticipative : elle consiste à mettre sur pied des moyens qui s'imposent avant que les impacts ne se fassent sentir dans le but de minimiser les effets néfastes du climat. - Adaptation réactive : conçue et mise en oeuvre en réponse aux impacts initiaux

- L'adaptation autonome est l'utilisation des connaissances et des techniques actuelles déjà disponibles pour répondre aux changements climatiques qui se produisent déjà

- Adaptation planifiée : résulte d'une décision politique délibérée, basée sur une prise de conscience des changements en cours et à venir.

Dans la même logique, Watson et al, (1996), soutiennent que : « L'adaptabilité fait référence à la mesure dans laquelle des ajustements sont possibles dans les pratiques, les processus ou les structures des systèmes aux changements prévus ou réels du climat. L'adaptation peut être spontanée ou planifiée et peut être effectuée en réponse ou en prévision d'un changement de condition. Pour Smitet al, (2000) : « L'adaptation implique des ajustements pour améliorer la viabilité des activités sociales et économiques et pour réduire leur vulnérabilité au climat, y compris sa variabilité actuelle et les événements extrêmes ainsi que le changement climatique à plus long terme ». Pour Ogouwalé (2006), l'adaptation serait une des solutions qui permettrait à la communauté humaine de réduire les impacts des changements climatiques annoncés.

De manière plus orienté, l'adaptation est selon FAO (2011) et PNUD (2008), c'est une réaction paysanne à travers l'agriculture qui se fait en ajustant les techniques voir les habitudes de production en réponse à la variation du climat afin d'atténuer les dommages causés par ce phénomène.

Il ressort de l'analyse de tous ces auteurs que l'adaptation se réfère à des ajustements dans un système en réponse à un stimulus climatique dont les formes peuvent êtres diverses selon les endroits, les moments et le type d'évènement. C'est ainsi que Ramade (2008), définira les stratégies adaptatives comme une caractéristique propre au type d'adaptation d'une population ou d'une communauté vivant à des conditions environnementales particulières.

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Tableau 2: Opérationnalisation du concept adaptation paysanne

CONCEPT

DIMENSIONS

COMPOSANTES

INDICATEURS

Adaptation paysanne

Anticipative

Socio-

économique/culturelle

-nombre d'agriculteur ayant une activité secondaire,

-type d'activité secondaire exercée,

-nombre de paysans ayant ajusté le calendrier,

-nombre de paysan ayant reçus des entraides et assistances sociales

Réactive/Autonome

Traditionnel

-nombre d'agriculteurs ayant utilisés les savoirs pour ajuster les changements,

- types de techniques

traditionnelles en réponses aux maladies fongiques et à l'envahissement des mauvaises herbes,

Innovantes

-nombre d'agriculteurs pratiquant l'irrigation/drainage/maraichage -nombre de paysans ayant utilisés les engrais, insecticides,

-nombre d'agriculteurs ayant utilisé les variétés à cycle court/longue,

Planifiée

Appuie des pouvoirs publics

-type d'aide reçu,

-nombre de paysans ayant bénéficié des aides de l'Etat, -nombre de projets réalisés par l'Etat,

-le niveau d'appréciation des aides reçus par l'Etat

(efficacité/quantité/qualité),

ONG et

communautés locales

- type d'aide reçu des ONG, -nombre de paysans ou associations villageoises ayant bénéficié des aides des ONG, -nombre des ONG exerçant,

Source : Auteur, 2022

IX. CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE

Dans le cadre ce travail, la démarche méthodologique générale que nous avons adoptée est inductive fondée sur la mobilisation plusieurs techniques de collecte des données. Pour pouvoir établir le lien entre la variabilité pluviométriques et les rendements agricoles dans le Mayo Dallah, nous avons mobilisé plusieurs méthodologies qui reposent sur les données pluviométriques couvrant la période de 1990 à 2021, les données socio-économiques et les données des rendements agricoles.

17

1. Présentation de la zone d'étude

Le Département de Mayo Dallah est situé dans la zone intertropicale approximativement entre les coordonnées 8°57' à 10°15' de latitude Nord et 15°05' à 15°58' de longitude Est. Il couvre une superficie d'environ 4.069 Km2 et se situe à une altitude de 388.81 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il est situé dans la zone agro-écologique soudanienne du Tchad. Il a une population de 198. 000 habitants et l'agriculture en particulier les cultures vivrières occupent une proportion importante de la population. Il est limité au Nord par le Département de Mont Il li (MKE), au Sud par le Département de Gagal, à l'Est par le Département de la Kabbia (MKE) et le Département la Tandjilé Ouest et à l'Ouest par le Département de Lac de Léré (MKO), Département de El-Ouaya (Lagon) et celui du Mayo-Rey (Cameroun) figure(1).

Figure 1: De localisation de Mayo-Dallah

18

1.1- Le milieu physique favorable aux cultures vivrières

Il s'agit ici des éléments du milieu physique qui favorisent l'essor des activités agricoles à savoir : le climat, les sols, l'hydrographie et la végétation.

1.1.1 - Climat favorable aux cultures vivrières

Le Département du Mayo Dallah est caractérisé par un climat tropical à deux saisons bien constatées : une saison pluvieuse qui s'étale de 6-7 mois (d'Avril à Octobre) marquée par la pratique intense des activités agricoles et une saison sèche qui dure 4-6 mois (Novembre à Mars) (cf. la figure ci-dessous 2). La pluviosité connait un rythme très irrégulier dans le temps et dans l'espace et ne présente pas un schéma bien défini et dépend en général des fluctuations du Front intertropical (FIT).

La hauteur moyenne des pluies est 1000 mm par an. Cette hauteur pluviométrique annuelle oscille entre 800 mm à 1200 mm. Les températures sont constamment élevées tout au long de l'année avec des maximas qui dépassent 40° et les minimas qui se situent au-delà de 25°. Relativement aux données pluviométriques et thermiques, est donc un climat chaud et pluvieux et donc, favorable aux cultures vivrières dont les germinations active nécessitent une température allant de 10 °C et au moins 18 °C pour leurs floraison (memento, 2009). La figure ci-dessous présente le diagramme Ombrothermique de Mayo Dallah de l'année 1996.

 

350,00 300,00 250,00 200,00 150,00 100,00 50,00

0,00

 
 
 
 
 

Pluviometrie en mm

 

150,00

125,00

Température en °C

100,00 75,00 50,00 25,00 0,00

 

Mois

Précipitation (mm) Temperature (°c)

Figure 2: Diagramme Ombrothermique de l'année 1996

Source : DREM, NASA 2022

19

1.1.2 - Sols favorables aux cultures vivrières

On rencontre plusieurs types des sols dans le Département de Mayo Dallah à savoir :

- Les sols ferralitiques : adaptés aux cultures de coton, arachide, mil en mélange avec les légumineuses, mais qui exigent de longues jachères (5 à 8ans), que le surpeuplement dans certaines zones ne permet pas ;

- Les sols sableux ou sont cultivés en rotation, le coton, le sorgho et les repousses de sorgho en association avec l'arachide ou le haricot,

- Les sols argilo-sableux : exploités de temps à autre en culture de berbère.

La planche ci-dessous présente deux types de sols qu'on rencontre dans le Mayo Dallah.

1

2

Planche 1: les différents types de sols dans le Mayo Dallah

Crédit photo : Brice Wayang, 2021

Cette planche nous présente deux types des sols qu'on rencontre dans le Mayo Dallah. La photo 1 nous montre un sol sableux sur lequel on pratique plus l'arachide, le pénicillaire ou le coton, on l'utilise aussi pour cultiver le maïs mais avec un apport considérable en matière d'engrais. La photo 2, nous montre un sol argileux sableux favorable à toutes les cultures mais utilisé beaucoup plus pour la culture du mil ou le sorgho.

1.1.3 - La végétation favorable aux cultures vivrières mais menacé

Du type soudanien, elle est caractérisée par une formation végétale allant de la savane arbustive à la forêt claire. Les espèces emblématiques rencontrées sont le Tamarindus indica, le Khaya senegalensis, l'Isoberlinia doka, le Vittellaria paradoxa, le Borassus aethiopium. Deux grandes zones reconnues pour leurs richesses sont classées patrimoines nationaux (figure3).

20

- Forêt classée de Yamba Berté ;

- Parc national de Séna Oura.

La prédominance de formations végétales ligneuses mixtes (arborée et arbustive) et de formation herbacée offrent plusieurs services éco-systémiques. Mais malheureusement, ces formations sont toutes menacées par les exploitions industrielles, anarchique des ressources minières, les effets de l'agriculture intensive (défrichement des forets, feu de brousse,...).

Figure 3: Végétation de Mayo Dallah

1.1.4 - Hydrographie aux atouts contraignants

Le réseau hydrographique du Département de Mayo Dallah se résume à deux principaux cours d'eau : le Mayo-Dallah et le Mayo Sina (figure3). Ces deux cours d'eau le traversent du Sud à l'ouest et jettent dans le Mayo-Kebbi qui se trouve dans le Département de lac de Léré.

21

Le Mayo Dallah qui serpente presque la majeure partie de la zone, est un cours d'eau à régime temporaire avec un écoulement qui commence avec le début de la saison pluvieuse et prend fin vers janvier et février. Pour cela, il ne permet pas la pratique de l'agriculture de contre saison. Le Mayo Sina par contre est alimenté par des petits d'eau (Zamadjion, Zatechep, Semaganion....), a un régime permanant avec des fortes variations interannuelles des débits. Les étiages peuvent être très faibles en saison sèche, ce qui gêne le développement des cultures irriguées.

Bref, La dépendance de ce réseau hydrographique des fluctuations saisonnières des précipitations réduit les opportunités de pèche, du pastoralisme et de maraichage en saison sèche.

Figure 4: Réseau hydrographique du Département de Mayo Dallah

1.2 - Le milieu humain influençant les cultures vivrières

Le Mayo Dallah est l'un des départements le plus peuplé soit 59,3% de la population totale de la province du Mayo-Kebbi Ouest selon le récemment général de la population de 2009. Cette population est trop jeune (51,2% a moins de 15ans) et à dominance féminine (51,6%

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de femmes), avec un taux d'accroissement de 3,9 habitants (RGPH2). La majeure partie de la population est analphabète (50,69%) dont un grande partie est constituée de femmes. la figure 5 ci-dessous présente la répartition de la population selon le sexe et le niveau.

L'on y rencontre plusieurs ethnies à savoir : les Moundang, Ngambaye, Lamé/Pévé et Zimé/Kado/Karo, les Mousseye, les Toupouris, les Foulbé, Baynawa. A ces groupes, il faut aussi ajouter les populations venues du Nord qui se sont sédentarisées dans la région, principalement des commerçants et des éléveurs : arabes, bornouans, les hadjarai et autres. Quant aux branches d'activité, le grand groupe « agriculture, élevage, sylviculture et pêche » est le principal grand groupe qui rassemble plus de huit actifs occupés sur dix (81,9%). Les principales espèces cultivées sous pluies sont les céréales (sorgho, maïs, pénicillaire), des plantes oléifères (arachide, sésame), des plantes textiles (le coton) et des légumineuses (niébés). La taille moyenne des exploitations agricoles sous pluies est de 2ha pour un actif agricole.

 

50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0

 
 

Pourcentage (%)

 
 

Sans niveau Primaire Secondaire Supérieur

homme femme

 

Figure 5: répartition de la population selon le sexe et le niveau d'instruction dans le Mayo Dallah

Source : Monographie du Mayo kebbi Ouest, 2019

2. Méthodologie

2.1 - Collecte des données

Les connaissances scientifiques se distinguent des connaissances quotidiennes par la

rigueur des règles méthodologiques à appliquer lors du processus de formalisation (Mongbo et al. 1992). Ainsi, notre démarche repose sur la triangulation, qui consiste à mettre ensemble les techniques de collectes de données quantitatives et qualitatives dans le but de faire une recherche de qualité, plus riche et quasi-complète. De ce fait, il a été jugé nécessaire d'associer

23

aux questionnaires, les observations et entretiens. Ensuite, la méthode se base sur l'approche inductive, car cette dernière ne permet pas seulement de formuler les hypothèses, mais aussi de les confirmer ou d'infirmer.

2.1.1 - Les données secondaires

La collecte des données secondaires comprend l'analyse des différents documents. Elles ont permis d'élaborer l'état de la question et appréhender les concepts issus de la thématique. Il s'agit de :

2.1.1.1 - Analyse documentaire

2.1.1.2 - Analyse des documents administratifs

Cette analyse à consister à la consultation des archives administratifs de la Préfecture du Mayo Dallah et des rapports d'activités des principales institutions impliquées dans l'agriculture à savoir, l'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (Antenne ANADER du Sud-Ouest) et La Direction Départementale de la Statistique Agricole. Ces documents ont consultés pour comprendre le fonctionnement de ces institutions et la mise en oeuvre de leurs actions et de déceler certaines failles dans la gestion des différents campagnes agricoles.

2.1.1.3 - Analyses des ouvrages spécialisées

Nous avons également consultés les ouvrages publiés (livres et revues) et ouvrages inédits comprenant des mémoires et thèses pour étayer les arguments. Ils ont été collectés dans les bibliothèques de la Faculté des Lettres et Sciences Humains (FLSH) de l'université de Dschang, à la bibliothèque du CEREHT (Centre de Recherche sur les Hautes Terres) et à la bibliothèque de la Faculté d'Agronomie et Sciences Agricoles de l'Université de Dschang. Un bon nombre des sites web ont été également consultés en ligne pour plus de littérature scientifique sur les implications de la variabilité climatique sur les moyens de subsistances et les stratégies d'adaptations.

2.1.1.4 - Les données pluviométriques

Pour pouvoir apprécier la variabilité interannuelles et son influence sur les activités agricoles, nous avons eu recours aux données climatiques. Les données pluviométriques ont été fournies par la Direction des Ressources en Eau et de la Météorologie (DREM) de 1990-2013 et par les archives pluviométriques du sous-secteur de l'ANADER de Pala de 2014-2021. En plus des donnés pluviométriques les services d'ANADER de l'Antenne Sud-Ouest (Bongor) nous ont également fournies les données des rendements des cultures vivrières de la période de

24

2005 à 2021 soit 17 ans. En fin, l'absence des données de température nous a conduits à faire recours à leur téléchargement sur le site web de la NASA (1990-2021) pour nous permettre de comprendre le rôle cruciale que joue la température sur les rendements agricoles.

D'abord l'exploitation des documents comme : les rapports des Organisations et des Organes internationales (Banque mondiale, FAO, GIEC, Agence Nationale de la Météorologue), les articles, les publications et la consultation des anciens mémoires dans les bibliothèques de la Faculté des Lettres et Sciences Humains (FLSH) de l'université de Dschang, à la bibliothèque du CEREHT (Centre de Recherche sur les Hautes Terres). En suis, le moteur de recherche Google nous a permis à la consultation des mémoires et thèses en ligne. Le Secrétaire Générale du Préfet du Département de Mayo-Dallah, le Contrôleur de statistique Agricole dudit Département ont mis à la disposition de cette étude certaines informations primordiales.

2.1.2 - Collecte des données primaires

Il s'agit des données que nous avions collectées sur le terrain lors de nos séjours dans notre zone d'étude. Ces données ont été collectées par plusieurs techniques.

2.1.2.1 - Observations directes

L'observation (directe non structurée) sur le terrain dans ce travail était importante pour relier la réponse des agriculteurs à l'état réel des opérations culturales, de leur condition de vie et de l'état des infracteurs des institutions en charge de l'agriculture. Les observations ont réalisées pendant deux jours dans deux quartiers de la commune de Pala, avant l'administration des questionnaires. Ces observations d'une durée de 5 heures du temps chacune nous ont conduites dans les champs, au niveau des différents points d'eau, dans les structures .... etc. et nous ont permis de saisir les réalités de notre zone d'étude. Notons également l'usage des appareils photos pour les prises de vues dans le cadre de ce travail.

2.1.2.2 - Entretiens avec les personnes ressources

Pour collecter certaines informations afin d'approfondir notre compréhension du problème de notre recherche, les entretiens ont été conduits auprès des personnes ressources et des acteurs impliquées dans le développement agricole à divers niveau comme illustre le tableau ci-dessus 4. Ainsi, différents acteurs ont font l'objet des séances d'entretiens individuels afin d'avoir au final des arguments explicatifs dans le cadre de ce travail. A cet égard, nous nous sommes entretenus avec les personnes suivantes :

25

Tableau 3: Catégorie des personnes enquêtées

Catégorie de personnes Nombres

Village /commune

 

Chef de canton

1

Erdé

 

Chef de village

5

Erdé, Pala houa,

Doutlap, Badouang

Gounday,

Chef secteur ANADER

1

Pala

 

Formateur ANADER

1

Pala

 

Contrôleur de statistique

agricole

1

Pala

 

Total

9

6

 

Source : Enquête de terrain, 2022

2.1.2.3 - Administration de questionnaires

Le questionnaire est un outil de collecte des données à partir duquel les enquêtés sont priés de répondre à une série de questions biens structurées comportant des question fermées et ouvertes ensuite ordonnées et portant sur les caractéristiques socio-économiques du chef de ménage, sur la perception de la variabilité pluviométrique et les stratégies d'adaptation mises en place. (Joint à l'annexe 1).

Au totale, 120 questionnaires ont été administrés à des chefs des ménages ou toute personne résident dans la concession susceptible de nous fournir des informations, sélectionnées dans les villages choisis. Le nombre des questionnaires administrés dans chaque village n'étant pas disproportionnelle à cause de l'indisponible des certains chefs de villages comme présenté dans le tableau 3.

26

Tableau 4: Nombre des enquêtes par villages

Sous-préfectures

Nom du village

Nombre de

questionnaire

Pala-rural

Erdé

35

Pala ouwa

25

Torrock

Goundaye

20

Lamé

Doutlap

10

Badouang

30

Totale

5 villages

Questionnaires

Source : Enquête de terrain, 2022

2.1.2.4 - Les critères de choix

L'échantillon des villages d'enquêtes a été construit en tenant compte de plusieurs critères : le découpage administratif, l'insécurité alimentaire, l'âge, la durée d'exercice de l'activité agricole et le nombre d'hectare de champs disposés par agriculture.

- Sur le plan administratif, le Tchad compte 4 niveaux découpage (Département, sous-préfecture, canton, village), dont la première unité est le Département et la plus petite est le village. Ainsi, trois (3) sous-préfectures et cinq (5) villages ont servi de cadre pour la collecte des données. Les villages retenus ont été sélectionnés sur la base de la disponibilité du potentiel maraicher d'une part et d'autre part par la récurrence de l'insécurité des certains villages aux conditions physiques difficiles. Cf. le tableau (3) pour la répartition.

- Le choix des personnes enquêtées est fait sur la base de la durée dans l'activité agricole. Ainsi, des éleveurs et agro-éleveurs ayant exercé l'activité agricole pendant au moins 10 ans ensuite cultivant au moins une culture vivrière. En fin, ces derniers ont été sélectionnés sur la base du nombre d'hectare de parcelles disposées. En effet, les agriculteurs pris en compte sont ceux ayant au moins 2 hectares de terres, car ceux disposant moins de 2 hectare ne subissent pas les mêmes les effets induit par la variabilité pluviométrique, les effets sont moins pressentis.

27

2.1.2.5 - La taille de l'échantillon

L'univers de l'échantillon est l'ensemble des ménages des villages qui ont été sélectionnées de manière aléatoire dans les différentes sous-préfectures. Ainsi sur la base du questionnaire, au totale 120 ménages agricoles ont été enquêtés.

2.2 - Traitement et Analyse des données

Les outils et méthodes utilisés pour le traitement sont fonction de la nature même de ces données. Ces dernières ont nécessité chacune des logiciels et méthodes appropriées quant à leur traitement analyse.

2.2.1 - Traitement et Analyse des données qualitatives

Les données primaires des questionnaires, des guides d'entretiens structurés et semi-structurés ont été organisées, codées, traitées et analyser à l'aide des méthodes qualitatives et quantitatives. Le logiciel ATLAS.TI nous a permis à la retranscription des audio enregistrés lors des entretiens, le logiciel SPSS version 21 nous a permis le codage des questionnaires et de leurs analyses (statistiques descriptives). Les résultats sont présentés sous forme de graphique, des tableaux. Ensuite certains tableaux des résultats générés par le logiciel SPSS ont été importés vers le logiciel Excel Microsoft pour la réalisation des graphiques.

2.2.2 -Traitement et Analyse des données quantitatives

Pour saisir la variabilité pluviométrique dans notre zone d'étude, nous avons soumis nos données au traitement statistique. Les données quantitatives (pluviométrie, température et rendements) dans le cadre de ce travail ont été traitées et analysées grâce au logiciel Excel Microsoft. Les méthodes de description classiques (tendance centrale et dispersion) présentés dans les lignes suivantes ont été utilisées.

- La moyenne arithmétique : est le paramètre fondamental de tendance centrale qui été calculée sur la période 1990 à 2021. Elle s'exprime de la façon suivante :

- L'écart type noté (?) permet d'évaluer la dispersion autour de la moyenne « normale ». Elle se détermine par le calcul de la racine carrée de la variance : (x) = v?? . L'écart type est par excellent l'indicateur de la variabilité pluviométrique. Plus il est grand, plus la dispersion des observations autour de la moyenne est importante. Le calcul de l'écart type permet aussi de standardiser les données (annuelles) pour obtenir les Anomalies Centrées Réduites(ACR) appelées aussi IPS (indice de pluviométrie Standardisée). Les ACR sont nécessaires pour définir la définition de l'allure de la pluviométrie.

28

L'indice de Nicholson qui est utilisé pour mieux étudier la variabilité pluviométrique et de mettre en évidence les années sèches et les années humides. Encore appelé indice centré des réduit, ou indice standardisé des précipitations, il est obtenu en faisant le rapport entre l'écart à la moyenne et l'écart-type des hauteurs pluviométriques annuelles. Il s'écrit de la manière

suivante : Où

IPA = indice de pluie de l'année considérée ; Xi = hauteur de pluie de l'année considérée ; = moyenne inter annuelle ;

= écart-type des pluies annuelles.

Les valeurs positives traduisent des excédentaires pluviométriques tandis que les valeurs négatives indiquent les déficits pluviométriques. Le choix de cet indice tient au fait compte qu'il est recommandé par l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM, 2012).

Tableau 5: Classification du SPI

Classe du SPI Degré de la sècheresse

SPI > 2 Humidité extrême

1<SPI < 2 Humidité forte

0 <SPI < 1 Humidité modérée

-1 < SPI < 0 Sècheresse modérée

-2 <SPI < -1 Sècheresse forte

SPI < -2 Sècheresse extrême

Source : Organisation Météorologique Mondiale (2012).

- Le coefficient de variation (CV) mensuelle ou annuelle est le rapport entre l'écart-type d'un mois ou d'une année donnée sur la moyenne de ce mois ou année. Le cv élevé traduit une forte variabilité des évènements alors qu'un faible coefficient indique des irrégularités.

Cv = 100 * ??????

29

- Pour déterminer les périodes humides (saison de pluie) et les périodes sèches (saison sèche), c'est la courbe Ombrothermique de Gaussen et Bougnouls définie par la formule P= 2T. P désignant ici les précipitations et T la température.

- Le logiciel Arc GIS 10.8 a permis le traitement d'images cartographique et satellites qui ont été téléchargés via Google Earth Explorer.

En fin, le test de corrélation de Pearson nous permet de déterminer la relation entre les éléments du climat (température et précipitation) et la production de maïs, sorgho, arachide, niébé et arachide. Ce test nous permet également de déterminer aussi la force du lien. D'après, Stern et al, (2006), la relation entre X et Y est : parfaite si r = 1 ; très forte si r > 0,8 ; forte si r se situe entre 0,5 et 0,8 ; d'intensité moyenne si r se situe entre 0,2 et 0,5 ; faible si r se situe entre 0 et 0,2 et nulle si r = 0.

3. Limites de la recherche

La réalisation de ce travail de recherche a été le fruit d'un dur labeur. Nous voulons présenter ici les insuffisances qui du moins n'entachent pas la qualité des résultats obtenus.

D'abord, le manque des données pluviométriques journalières et décadaires qui pourraient mieux servi pour une meilleure explication des effets de la variabilité des pluies sur les cultures vivrières et celui sur les besoins en eau et de température des certaines cultures en fonction de stade de croissance, constituent une limite pour cette étude. A cela s'ajoute le manque des données de rendements agricoles dû à un mauvais archivage par les services de l'ANADER en place, nous obligeant ainsi à faire recours au siège du service d'ANADER de Bongor qui nous ont fourni les données sur la moitié de notre période d'étude choisi, après plus deux semaines d'attentes.

Ensuite, La délivrance de l'autorisation de recherche par les autorités en place à trainé pendant deux semaines également et à jouer sur notre planning du déroulement des enquêtes. En fin, le déplacement dans les différents villages ont induit des couts énormes car, il nous fallait une moto pour les parcourir sans oublier les pannes répétitives dues au mauvais état des routes.

30

X. SYNOPTIQUE DE RECHERCHE

Le processus de notre travail de recherche se résume comme suite :

Tableau 6: Matrice synthétique de la démarche recherche

Questions

Objectifs

Hypothèses

Méthodologie

Questions principale

Objectifs principal

Hypothèse principale

Collecte de données

Les stratégies d'adaptations développées par les paysans permettent-elles de faire face aux fluctuations des rendements provoqués par la variabilité pluviométrique le Mayo Dallah ?

d'analyser les stratégies d'adaptation des paysans face aux effets de la variabilité

pluviométriques sur les rendements
agricoles.

La modification des régimes pluviométriques a des effets néfastes sur les activités agricoles.

Approche hypothético-déductive - Questionnaire - Entretiens - Observations

Question spécifique (QS1) :

Objectif spécifique (OS1)

Hypothèse spécifique (HS1)

Méthodes et traitements

Quel est l'état des lieux des pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah ?

Dresser un état des lieux des pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah ?

Les pratiques agraires dans le Département ne garantissent pas une bonne production agricole

Méthode

- Analyse de tendances centrales

- Indice de Nicholson

- Spi (indice de standardisé de précipitations)

- Indice Gaussen

- Teste de corrélation de Pearson

31

QS2 :

OS2 :

HS2 :

Traitement : - SPSS

- EXCEL

- WORD

Quelles sont les tendances de l'évolution de la pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah ?

Analyser les tendances de l'évolution de la pluviométrique (annuelle ; saisonnière, mensuelle, les anomalies etc...) ;

La variabilité pluviométrique dans le

Département de Mayo Dallah est marquée répartition par des variations interannuelles, mensuelles et saisonnière des précipitations mais aussi des températures ;

QS2

OS3 :

HS3 :

Quelles sont les effets de cette variation pluviométrique sur les rendements agricoles ?

Analyser les effets de la variabilité

pluviométrique sur les rendements des cultures vivrières ;

la variabilité pluviométrique impacte les

productions agricoles et exposent la population à la famine

QS4 :

OS4 :

HS4 :

Quelles sont les stratégies mobilisées par les agriculteurs pour y faire face ?

Répertoriez les stratégies d'adaptations

mobilisées par les agriculteurs pour
atténuer effets induits par la variabilité pluviométrique.

Les adaptations mises sur pied par les

agriculteurs sont insuffisantes pour atténuer les effets de la variabilité pluviométrique sur les cultures vivrières ;

Source : Auteur, 2022

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