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Inclusion des femmes dans le processus de décentralisation au Togo.


par Faridatou SIDI ABDOULAYE
Université de Kara - Licence professionnelle en sciences économiques et de gestion 2019
  

Disponible en mode multipage

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Numéro :

UNIVERSITE DE KARA

F A CU L TE DES SCIENCES ÉCONOMIQUES E T D E GESTION

- - - - - - - -

RAPPORT DE STAGE

En vue de l'obtention de la

LICENCE PROFESSIONNELLE Domaine : Sciences économiques et de gestion

Mention : Economie

Spécialité : Planification du développement

Thème : Inclusion des femmes dans le

processus de décentralisation au Togo

Présenté par

Mlle SIDI ABDOULAYE Faridatou

Stage effectué du 1er/08/2019 au 27/09/2019

Structure d'accueil

Ministère de l'Administration Territoriale, de la Décentralisation et des

Collectivités Locales(MATDCL)

Directeur de stage

Dr AYENAGBO Kossi, Maître-Assistant, FaSEG, Université de Kara
Maître de stage

M. TALL-BOUBACAR Tidjani, Responsable des ressources humaines au

MATDCL

Année acad

1

émique

2018-2019

DEDICACE

Je dédie ce rapport de fin de formation à ma très chère mère ; qu'elle trouve ici le témoignage de ma profonde reconnaissance, de ma gratitude et de mon amour.

A ma famille, mes proches et à mes amis ; à qui je souhaite plein de succès dans leurs fonctions.

II

REMERCIEMENTS

Au terme de notre travail, je tiens à exprimer ma profonde gratitude :

V' A Monsieur Payadowa BOUKPESSI, Ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales ;

V' Au professeur Komla SANDA, Président de l'Université de Kara ;

A

V' Monsieur Kuawo-Assan JOHNSON, Maître de conférences, Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FaSEG) à l'Université de Kara ;

V' Mon directeur de document de synthèse, Dr Kossi AYENAGBO, vice doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, pour son suivi de la rédaction du présent document ;

V' Monsieur Ayemi LAWANI, le responsable de la formation ;

V' Mon maître de stage, Monsieur Tidjani TALL BOUBACAR pour son suivi, les précieuses informations et pour son énorme soutien qu'il n'a cessé de nous prodiguer avec intérêt et compréhension tout au long de la période du stage ;

V' Tous les enseignants de l'Université de Kara.

Enfin, mes remerciements vont à tous les agents du Ministère de l'Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales, auprès desquels nous avons trouvé un accueil chaleureux, l'aide et l'assistance dont nous avons eu besoin durant notre stage.

III

Table des matières

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

Table des matières iii

Liste des tableaux v

Liste des figures vi

Liste des abréviations vii

Résumé viii

Abstract viii

INTRODUCTION GENERALE 1

1. Contexte et justification 1

2. Problématique 2

3. Intérêt de l'étude 3

4. Objectifs de l'étude 4

5. Méthodologie 4

6. Plan du document 4

Chapitre1 : Etat de la décentralisation au Togo 5

1.1 Définition des Concepts 5

1.2 Historique de la décentralisation au Togo 7

1.2.1 La période coloniale 7

1.2.2 La période post-coloniale 7

1.2.3 La réforme de 1998 8

1.2.4 La réforme de 2007 à 2019 9

1.3 Cadre juridique et institutionnel de la décentralisation 9

1.3.1 Les collectivités territoriales 10

1.3.2 Les organes délibérants 10

1.3.3 Les organes exécutifs 10

1.3.4 Cadre institutionnel de la décentralisation 11

1.4 Gouvernance et développement local participatif 11

1.4.1 Gouvernance locale 11

a. Elections locales 13

b. Rôles des élus locaux 14

1.4.2 Développement local participatif 15

Chapitre 2 : Analyse de l'implication de la femme dans la décentralisation au Togo 17

2.1 Représentativité féminine dans le processus de décentralisation au Togo 17

2.1.1 Situation de la femme togolaise sur le plan politique et public 17

2.1.2 Les efforts en faveur de l'implication des femmes dans la décentralisation 18

iv

2.2 Déséquilibre dans la représentation des femmes dans la gouvernance locale 20

2.2.1 Problématique de la femme dans la gouvernance au Togo 20

2.2.2 Représentation des femmes dans la municipalité au Togo : Résultats des élections locales de

2019 22

2.3 Contribution des femmes dans le développement local 22

2.3.1 Participation citoyenne de la femme au développement 24

2.4 Limites de l'implication des femmes dans la décentralisation 24

3. Leçons apprises et recommandations 25

3.1 Leçons apprises 25

3.2 Propositions et recommandations 26

CONCLUSION GENERALE 27

BIBLIOGRAPHIE 28

ANNEXES 30

Annexe 1 : Tableau récapitulatif des femmes élues et des hommes élus aux élections municipales du

30 juin et 15 août 2019 30

Annexe 2 : Organigramme hiérarchique du MATDCL (2019) 33

V

Liste des tableaux

Tableau 2.1: Statistique sur le nombre de maires élus et leurs adjoints 22

Annexe 1 : Tableau récapitulatif des femmes élues et des hommes élus aux élections municipales du

30 juin et 15 août 2019 30

vi

Liste des figures

Figure 2.1 : Proportion des scolarisés au secondaire et au supérieur 23

Figure 2.2 : L'accès au financement des femmes et des hommes 24

vii

Liste des abréviations

CENI : Commission Electorale Nationale Indépendante

CDB : Comité de Développement à la Base

CNDH : Commission Nationale des Droits de l'Homme

DDCL : Direction de la Décentralisation et des Collectivités Locales

DS : Délégation Spéciale

EDST : Enquête Démographique et de Santé du Togo

FACT : Fonds d'Appui aux Collectivités Territoriales

GIZ : Agence Allemande de Coopération Internationale

GF2D : Groupe de réflexion et d'action de Femme, Démocratie et Développement

INSEED : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et

Démographiques

MATDCL : Ministère de l'Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales

ODD : Objectifs de Développement Durable

PNCD : Programme National de Consolidation de la Décentralisation

PND : Plan National de Développement

PNEEG : Politique Nationale d'Equité et d'Egalité de Genre

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

ProCEMA : Programme de Consolidation de l'Etat et du Monde Associatif

PSE-PDL : Planification Suivi-Evaluation des Projets et Programmes de Développement

Local

RGPH : Recensement Générale de la Population et de l'Habitat

SNEEG : Stratégie Nationale d'Equité et d'Egalité de Genre

UE : Union Européenne

VIII

Résumé

Le présent document de synthèse porte sur l'inclusion des femmes dans le processus de décentralisation au Togo. Malgré le fait qu'elles représentent 51,4% (RGPH, 2010) de la population togolaise, les femmes aujourd'hui sont faiblement représentées dans les postes de prise de décisions notamment au niveau local. L'objectif de ce document est d'analyser l'incidence de la décentralisation sur l'implication et la prise en compte des femmes en tant qu'acteur de développement tant au niveau national que local. La revue documentaire et la collecte de données nous ont permis de recueillir des informations sur le processus de décentralisation et l'inclusion des femmes au Togo. Les données recueillies sont traitées à l'aide du logiciel Excel. Les résultats de nos analyses révèlent que les femmes sont faiblement représentées dans les instances de prise de décision. Les résultats des élections municipales, censées rendre effectif la décentralisation, montrent un déséquilibre considérable entre le nombre de femmes et d'hommes élus. En effet ; seul 9,40% de l'ensemble des maires élus sont des femmes (DDCL, 2019). Ces résultats attestent la faible inclusion des femmes dans la décentralisation au Togo. Ainsi pour une meilleure participation des femmes dans le processus de décentralisation, le gouvernement togolais doit mettre sur pied des politiques visant à favoriser l'accès des femmes élues aux postes exécutifs et promouvoir à travers des ateliers de formation et de sensibilisation le leadership féminin dans les écoles, universités et dans les zones rurales.

Mots clés : collectivité locale, décentralisation, élection, équité genre, inclusion des femmes

Abstract

This document synthesis is about the inclusion of women in Togo decentralization process. Although the fact that they represent Togolese 51,4% population (RGPH, 2010), women, today, are poorly represented in decision-making positions both at national and local level. The goal of this document is to analyse the impact of decentralization on women involvement and inclusion as development actors in both national and local level. The documentary review and data collection allowed us to collect necessary information on decentralization process and women inclusion in Togo. The data collected was processed using the excel software. Results from our analyzes reveal that women are poorly represented in decision-making bodies. The results of municipal elections, supposed to make decentralization effective, shows considerable imbalance between the number of women and men elected. Only 9,40% of all mayors elected are women (DDCL, 2019). These results attest to the low inclusion of women in Togo decentralization process. So, for a better women's participation in decentralization process, Togolese government must put in place policies to promote access for elected women to executive positions and promote, through training and awareness-raising workshops, female leadership in schools, universities and rural areas.

Keywords: decentralization, election, gender equity, local community, women inclusion

ix

1

INTRODUCTION GENERALE

1. Contexte et justification

Depuis des décennies, dans les pays de l'Afrique de l'ouest et au Togo particulièrement, la place de la femme s'était toujours limitée au foyer. L'on considérait que le rôle de cette dernière était uniquement de s'occuper des tâches ménagères et du bien-être familial. Cependant, de nos jours, au-delà de ses attributions de femme au foyer, la femme a prouvé que si l'on lui donnait les mêmes outils et chances que l'homme, elle pourrait activement participer au même titre que ce dernier au développement social, économique, politique et culturel de son pays.

Au Togo, les femmes représentent plus de 51,4% de la population (RGPH 2010). Elles jouent un rôle très important dans le processus national de développement de par leur participation inestimable au développement socio-économique du pays. Toutefois, les statistiques nationales ont montré que malgré le rôle de plus en plus prépondérant des femmes dans les différents domaines d'activités du secteur rural et urbain, la participation des femmes aux processus nationaux de prise de décision, aux niveaux local et national, et la participation de la femme à la vie publique et politique sont très en deçà des attentes.1

Sur le plan international, les objectifs de développement durable (ODD), adoptés par l'ONU en septembre 2015 dans le cadre de l'agenda 2030, définissent 17 priorités pour un développement socialement équitable, sûr d'un point de vue environnemental, économiquement prospère, inclusif et prévisible à l'horizon 2030. 2L'instauration de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes à travers le cinquième ODD fait partie intégrante de chacun de ces 17 objectifs et montre la nécessité de la prise en compte des femmes dans tous les secteurs de développement et également dans la décentralisation. L'approche genre est ainsi devenue, l'une des principales priorités dans la mise en oeuvre du plan national de développement (PND) du Togo qui va de 2018 à 2022.

Dès les années 1990, la décentralisation est devenue la forme d'organisation administrative de la plupart des Etats africains car elle incarne l'espoir3. L'histoire des relations entre le niveau central, le niveau local et la mise en oeuvre de la décentralisation représente un enjeu majeur au Togo. Depuis la constitution du 14 octobre 1992, le Togo a opté pour une réforme de l'organisation administrative fondée sur le principe de la décentralisation.

1 Plaidoyer pour une meilleure participation de la femme à la vie publique et politique au Togo, Koffi Eli ATRI

2 https://www.novethic.fr/entreprises-responsables/les-objectifs-de-développement-durable-odd.html

3 http://www.afrique-gouvernance.net/bdfdocument-814fr.html Point sur la décentralisation au Togo, Amlalo Mensah SEDO (2007)

2

Le développement du pays sera d'autant plus renforcé à travers le processus de décentralisation rendu effectif par les élections locales du 30 juin et celle du 15 août 2019, consacré par la constitution et appuyé par la loi n°2019-006 du 26 juin 2019 portant modification de la loi n°2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales modifiée par la loi n°2018-003 du 31 janvier 2018. Cette organisation s'articule autour d'un double processus visant à corriger la centralisation à outrance du pouvoir. Il s'agit d'une part de la déconcentration et d'autre part de la décentralisation. Ces deux systèmes, loin d'être antagonistes, se complètent pour une gestion des affaires nationales et locales sur l'ensemble du territoire national. Le système d'administration centralisée instauré par le colonisateur est atténué par la déconcentration doublée aujourd'hui de la décentralisation. 4

Aussi s'avère-t-il nécessaire de savoir que la décentralisation se fait dans un cadre juridique bien précis, avec des collectivités territoriales, des acteurs et des compétences dévolues. La décentralisation vient donc renforcer une meilleure accessibilité des femmes aux ressources, aux institutions et aux postes de pouvoir. Elle conditionne à la fois le développement local participatif, la lutte contre la pauvreté, le rapprochement des services publics des citoyens et la bonne gouvernance administrative, et dans ce cadre, les femmes ont évidemment un rôle de premier plan à jouer.

2. Problématique

Produit de l'étude et de la recherche de nombreux auteurs, la décentralisation est un concept multidimensionnel. D'ailleurs Prud'Homme (2003) souligne le caractère ambigu du terme « décentralisation » en affirmant que ce terme réfère à la fois au « système » et au « processus ». Certains auteurs comme Brody (2009) soulignent l'importance de la prise en compte des femmes dans la gouvernance locale qui est entre autres une composante de la décentralisation. Ainsi la décentralisation est un processus d'autonomisation des collectivités locales qui se fait avec des acteurs et des compétences dévolues. Elle fera désormais partie intégrante de la recette standard en matière de bonne gouvernance. Cet intérêt est fondé sur l'idée que la décentralisation favorisera davantage la démocratie participative, introduira un système de prestation de services plus adapté aux besoins, et fera progresser les droits des citoyens.

Les populations des collectivités locales décentralisées sont constituées à plus de 50% de femmes, pourtant l'indice de parité filles/garçons en 2011 est de 0,72 avec un taux de

4 http://www.afrique-gouvernance.net/bdfdocument-1065fr.html

Enjeux de la décentralisation au Togo et participation des femmes aux activités politiques, Amlalo Mensah SEDO, octobre 2011

3

scolarisation de 41% pour les filles contre 58% pour les garçons. 5De plus selon les statistiques de 2018 rapporté par le document cibles de l'ODD 5 au Togo, seul 24% des parlementaires nationaux étaient des femmes en novembre 2018 contre 11,3% en 1995. D'après la base de données wdi de la banque mondiale, en 2018 au Togo, l'indice d'équité genre était de 3 et l'indice d'inclusion sociale s'élevait à 3,4. Même si l'effort y est, les inégalités persistent.

L'on estime donc que la décentralisation favorisera l'égalité des sexes et profitera aux femmes qui, sous représentées dans les instances politiques, participaient faiblement au processus de gouvernance local. En effet, elles se retrouvent plus dans l'animation des groupements que dans les sphères de prise de décision politique alors qu'elles représentent plus de la moitié de la population. Les relations entre les sexes sont souvent plus inégales au niveau local que national, et les cultures politiques y font souvent moins de place à une participation effective des femmes. La persistance des relations d'inégalité, le manque d'équité entre les hommes et les femmes et l'implication limitée des hommes dans les programmes en faveur de la promotion de la femme et de ses droits dans maints domaines, constituent encore un frein au développement durable du pays.

L'approche genre est faiblement intégrée dans les politiques, stratégies, programmes et projets de développement. Plusieurs études ont révélé des obstacles économiques, juridiques, sociaux, culturels et politiques à la participation efficace et effective de la femme togolaise à la vie publique et politique. Il est accordé peu de place à l'autorité et à la représentativité de la femme. L'inquiétude principale est de constater que les femmes sont toujours restées en marge dans les instances de prise de décision. Ce qui exclut ou minimise leur participation effective au développement. Face à ce constat deux grandes questions se posent :

v Quel est le rôle des femmes dans le processus de décentralisation ?

v Comment la décentralisation contribue t- elle à réduire les disparités entre homme et femme ?

3. Intérêt de l'étude

Le présent document de synthèse me permettra l'obtention du diplôme de licence professionnelle en Planification, Suivi Evaluation des Projets et Programmes de Développement Local (PSE-PDL), option Planification du Développement. Il me permettra

5 Rapport national du Togo sur la mise en oeuvre de la déclaration et du programme d'actions de la 4ème conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 2016)

4

également de contribuer à la littérature sur le rôle des femmes dans le développement socio-économique d'un pays.

L'analyse sur l'inclusion de la femme dans le processus de décentralisation permettra une meilleure prise en compte de l'aspect genre et plus précisément de la condition de la femme dans les différents échelons de la décentralisation. Elle présente, entre autres, les efforts entrepris en vue d'éliminer les disparités homme-femme dans le cadre de la mise en oeuvre de la décentralisation au Togo.

4. Objectifs de l'étude

Le but principal de notre étude est de déterminer l'incidence de la décentralisation sur l'intégration de la femme en tant qu'acteur de développement tant au niveau national que local.

De façon spécifique il s'agit entre autres de :

· Connaître les bases et procédures qui sous-tendent l'élaboration et la mise en oeuvre de la décentralisation au Togo ;

· Déterminer le rôle des femmes dans le processus de décentralisation au Togo ;

· Montrer l'importance de la décentralisation dans la réduction des disparités hommes-femmes.

5. Méthodologie

L'approche méthodologique de l'analyse portera essentiellement sur la revue documentaire et la collecte de données à travers des entretiens avec le personnel de la structure d'accueil. Les informations recueillies nous permettront de faire l'état des lieux de la décentralisation au Togo dans un premier temps, puis les données statistiques recueillies sur le terrain nous permettront dans un second temps de faire l'analyse de l'implication des femmes dans le processus de décentralisation au Togo.

6. Plan du document

Pour bien élucider et analyser les notions précédemment abordées, et pour répondre aux questions posées, le plan du présent document s'articulera autour de deux grands chapitres. Le premier chapitre s'articule autour de la description du processus de décentralisation, allant de son historique au développement qu'il engendre dans les collectivités. Puis le deuxième chapitre portera sur l'analyse de l'implication de la femme dans la mise en oeuvre du processus, allant de la représentation de la femme dans les postes de décision à sa contribution au développement de sa collectivité.

Chapitre1 : Etat de la décentralisation au Togo

5

Dans ce chapitre, il s'agira essentiellement de faire une description et un état des lieux de la décentralisation au Togo. Ce chapitre comporte quatre sections. Il s'agit de : la définition du concept de décentralisation et d'autres concepts voisins, l'historique de la décentralisation au Togo allant de la période précoloniale à l'an 2019, du cadre juridique et institutionnel qui régi la mise en oeuvre de la décentralisation au Togo et une dernière partie portera sur deux composantes essentielles de la décentralisation : la gouvernance et le développement local.

1.1 Définition des Concepts

Centralisation : est un mode d'organisation administratif d'un Etat dans lequel toutes les décisions seraient prises dans un même lieu pour garantir l'égalité de traitement des administrés. 6Toutes les forces de l'état sont rattachées au gouvernement ou au pouvoir central.

Déconcentration : « c'est une modalité de la centralisation. Elle consiste à accorder à des organes non centraux un pouvoir de décision limité, étant donné que les agents sont soumis au pouvoir hiérarchique d'une autorité centrale compétente ».7 Elle consiste à transférer les agents et les compétences au sein d'une même personne morale, depuis une administration centrale vers ses services déconcentrés ou dans les diverses circonscriptions territoriales.

Décentralisation : c'est un mode d'organisation du pouvoir qui fait référence au transfert de pouvoir d'un gouvernement central vers les autorités locales.

Selon la Banque Mondiale, « la décentralisation est le transfert d'autorité et de responsabilités en matière de fonctions publiques, depuis l'administration centrale vers les autorités intermédiaires et locales ou vers des organismes gouvernementaux quasi autonomes et/ou vers le secteur privé ».

Pour Piveteau (2005 :7), « la décentralisation traduit un transfert des compétences et des responsabilités détenues par le pouvoir central aux gouvernements infranationaux ». Ce même

6 https://fr.m.wikipédia.org/wiki/Centralisation(histoire)

7 BECET (J.-M), Les institutions administratives, Economica, 4ème éd. 1997.

6

phénomène intervient lorsqu'il s'agit du transfert des organes du pouvoir central aux instances locales.

Une autre dimension politique est ajoutée par Thede (2010 : 139), c'est celle de « l'institution d'élections locales libres » qui accompagne le transfert des compétences et des ressources à l'échelle locale.

En termes de typologies, même s'il existe une grande diversité de décentralisation sur le plan empirique, les définitions théoriques présentent, selon White (2011), des points communs. Pour cet auteur, la décentralisation se subdivise en trois processus, notamment la déconcentration, la délégation et la dévolution.

Pour le PNUD, « la décentralisation fait référence à une restructuration des autorités en vue de créer un système de coresponsabilité entre les entités dotées d'un pouvoir de gouvernance aux niveaux central, régional et local, conformément au principe de subsidiarité » 8

En résumé, nous définissons la décentralisation comme un concept qui traduit le processus d'aménagement de l'organisation de l'état. Il consiste à transférer les compétences, les responsabilités et les ressources de l'État central aux entités qui lui sont subordonnées. Il confère aux collectivités locales la libre administration et l'autonomie financière sur la gestion de leur territoire.

Genre : le concept genre renvoie à la différence de rôle, de droits et de responsabilités entre hommes et femmes à un endroit et dans une culture9. Dans un sens plus large cette approche genre décrit toute forme d'injustice vis-à-vis de groupes qui pour quelque raison que ce soit sont défavorisés.

Equité genre : est le fait d'avoir un traitement différencié entre femmes et hommes pour corriger des inégalités de départ et atteindre l'égalité. Elle vise à corriger des inégalités de départ pour arriver à l'égalité de chance entre femmes et hommes, en tenant compte de leurs besoins et intérêts spécifiques.

Egalité genre : est un droit fondamental de la personne humaine, quel que soit le sexe biologique ou social, l'orientation sexuel, et quelles que soit les différences entre les personnes.10

8 https://oraclereunion.pagesperso-orange.fr/gouvernancegenre.html

9 https://www.joinforwater.ngo/fr/genre-et-inclusion

10 http://www.adequations.org/spig.php?article362

7

Inclusion sociale : le principe de l'inclusion sociale couvre aussi bien les sphères sociale, économique, politique, civile, culturelle, relationnelle, numérique que générationnelle et de sexe. Il s'est imposé comme un objectif des politiques sociales à tous les niveaux à mesure que les inégalités s'accroissaient au niveau mondial et au sein des Etats. L'inégalité de genre représente parmi les inégalités sociales, un enjeu persistant et universel.11

1.2 Historique de la décentralisation au Togo

Tout comme la plupart des pays de la sous-région ouest africaine, le Togo a connu une forme d'administration traditionnelle avant l'époque coloniale. Elle était caractérisée par de nombreux groupements ethniques sous l'autorité de chefs traditionnels, ces groupements n'étaient pas organisés sous un pouvoir central.

La gestion, sous forme moderne centralisée, du territoire et des populations date de l'époque coloniale.

1.2.1 La période coloniale

Avec l'administration allemande on divisa le 1er août 1898, la colonie en sept circonscriptions : circonscription de Lomé, de Petit-popo, de Missahohé, d'Atakpamé, de Kété-kratchi, de Sokodé et de Mango.

Après la défaite des allemands à la 1ère guerre mondiale, le Togo fut partagé en deux entre les anglais et les français.

Avec l'administration française les circonscriptions allemandes furent rebaptisées « cercles » qui sont découpés en « subdivisions ». A l'époque, les chefs de village étaient chargés de percevoir les impôts, exécuter les travaux publics et de régler les conflits locaux.

Le 6 novembre 1929, le Gouverneur (Bonnecarrère), signa un arrêté lui permettant de créer des municipalités. La commune de Lomé fut créée. Les élus locaux étaient des élites qui se limitaient de donner un avis consultatif sur les impôts, les prestations et les patentes, sur les travaux publics souhaitables et sur les questions d'hygiène. Ces élus rendent compte au Gouverneur de la colonie.12

1.2.2 La période post-coloniale

Ainsi amorcé, le processus va se poursuivre après l'indépendance. La période de 1960 à 1981 est marquée par deux lois. La première loi, référencée n°60-4 du 10 février 1960 portant réorganisation administrative de la république du Togo, crée quatre (04) régions économiques (Maritime, Plateaux, Centrale et Savanes) sans leur conférer le statut de collectivités

11 Inclusion sociale et genre au niveau local- enjeux et appuis au Maghreb, PLATFORMA, 2015

12 Analyse du contexte de la décentralisation au Togo, avril 2008, Handicap International

8

territoriales. Par le décret n°65-148 du 18 novembre 1965 portant création de régions économiques et de comités économiques et sociaux, leur nombre a été porté à cinq (05). Il s'agit des régions : Maritime, des Plateaux, Centrale, de la Kara et des Savanes. Il faut remarquer qu'il s'agit plutôt de la déconcentration administrative. Cependant, cette subdivision du pays en régions n'a pas manqué d'accélérer le processus de la décentralisation communale. La deuxième loi n°81-8 du 23 juin 1981 portant organisation territoriale crée dans chaque région économique du pays, deux (02) types de collectivités territoriales. Il s'agit des communes et des préfectures, en tant qu'entités dotées de personnalité morale. Toutefois, la préfecture demeure, au sens de cette loi, une circonscription, au même au titre que la région.

De 1982 à 1992, on a assisté à un renforcement du processus de la décentralisation. Avec la loi n°82-9 du 16 juin 1982 portant création de communes de plein exercice et l'ordonnance n°8418 du 25 septembre 1984 portant création de communes de moyen exercice et modifiant l'article 1er de la loi n°82-9 du 16 juin 1982 portant création de communes de plein exercice, plusieurs autres communes sont créées. Le territoire national est ainsi divisé en régions, préfectures, communes, sous-préfectures, cantons et villages. Une région est composée de plusieurs préfectures et une préfecture est composée de plusieurs cantons.

1.2.3 La réforme de 1998

Avec l'article 141 de la constitution du 14 octobre 1992, la décentralisation est devenue le principe cardinal de l'administration territoriale. Le gouvernement a retenu la décentralisation au nombre de ses priorités et a posé le premier jalon d'un vaste programme de réflexions et de mesures en adoptant la loi n°98-006 du 11 février 1998, portant sur la décentralisation.

Cette loi instaure trois niveaux de collectivités territoriales décentralisées : la commune, la préfecture et la région. Elle respecte les grands principes de la décentralisation.

Cette loi ne reconnaît plus les communes de plein exercice et de moyen exercice, mais plutôt les communes urbaines et les communes rurales. Cependant, une rupture intervient avec un blocage à partir de la crise sociopolitique qui a secoué le pays de 1990 à 1993. Le Togo connaît alors une période d'exception. Toutes les instances élues étaient dissoutes et l'administration des communes était assurée par des délégations spéciales. Cette loi a donc été uniquement appliquée pour la mise en place des délégations spéciales (mais elle a cessé d'être respectée lorsque les délégations spéciales ont perduré au-delà des 3 mois prévus dans la loi).13

13 Analyse du contexte de la décentralisation au Togo, avril 2008, Handicap International

9

1.2.4 La réforme de 2007 à 2019

La loi n°2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales est votée et vient abroger toutes les dispositions antérieures, notamment la loi n°98-006 du 11 février 1998 portant sur la décentralisation. Elle confère aux collectivités territoriales (Commune, Préfecture, Région) la libre administration de leur territoire. Elle permet de garantir que l'administration territoriale soit assurée de manière complémentaire par les collectivités territoriales et par les services déconcentrés de l'Etat. La loi n°2007-011 du 13 mars 2017 relative à la décentralisation et aux libertés locales fut modifiée par la loi n°2018-003 du 31 janvier 2018 qui elle-même sera modifiée par La loi n°2019-006 du 26 juin 2019. Cette dernière, en son deuxième article, stipule que le territoire national est divisé en collectivités territoriales que sont la commune et la région, ces dernières sont dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financière.

En outre, les actes de l'atelier national sur le Programme National de Consolidation de la Décentralisation (PNCD), appuyé par le PNUD et l'Union Européenne (UE), qui a été adopté par le gouvernement togolais en 2004 ; l'élaboration de la feuille de route pour la mise oeuvre de la décentralisation au Togo qui a connu son rapport final en 2012 et la loi du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales n'ont été que d'un apport théorique. Il va sans dire que la décentralisation n'a pas été effective dans sa mise en oeuvre. Cependant, l'espoir est permis depuis la réalisation des élections locales du 30 juin et 15 août 2019, qui représentent un grand pas dans la mise en oeuvre de la décentralisation.

De plus, la réforme et l'émergence du Togo à partir de son Plan National de Développement (PND), ne va pas de soi sans la décentralisation.

1.3 Cadre juridique et institutionnel de la décentralisation

La décentralisation au Togo s'inscrit dans un cadre juridique énoncé par la constitution du 14 octobre 1992 et complété par la loi n° 98-006 du 11 février 1998 portant décentralisation au Togo. La loi n°98-006 du 11 février 1998 portant décentralisation au Togo fut remplacée par la loi n°2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales qui reconnait trois niveaux de décentralisation que sont : la commune, la préfecture et la région. Cette dernière n'a existé que dans les textes et n'a pas connu une mise en oeuvre effective depuis sa création. Comme vu plus haut, la loi n°2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales a connu plusieurs modifications. Dans cette section nous parlerons essentiellement des nouvelles dispositions de la loi n°2019-006 du 26 juin 2019 portant modification de la loi n°2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux

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libertés locales modifiée par la loi n°2018-003 du 31 janvier 2018. Nous évoquerons également le cadre institutionnel de la décentralisation au Togo.

1.3.1 Les collectivités territoriales

L'article 2 de loi la n°2019-006 stipule que le territoire national est divisé en collectivités locales dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Ces collectivités territoriales sont la commune et la région. Elles disposent de la libre administration de leur territoire.

Les collectivités territoriales sont dirigées par des conseils élus au suffrage universel conformément aux dispositions de la loi. L'organisation et le fonctionnement des collectivités territoriales (commune ; région) sont fondés sur les mêmes principes. Il y a deux types d'organes qui interviennent dans la gestion des collectivités territoriales : les organes délibérants et les organes exécutifs.

1.3.2 Les organes délibérants

On distingue le conseil régional pour la région et du conseil municipal pour la commune. Ces organes tirent leur fondement de l'article 47 de la loi de 2019 qui dispose que l'administration décentralisée est assurée dans le cadre des collectivités territoriales. Elle se distingue par la libre administration des collectivités distinctes de l'Etat, gérées par des conseils élus et dotés de la personnalité morale. Les conseillers municipaux sont élus pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois. Au niveau de chaque type de collectivité, le nombre de conseillers est fonction du nombre des habitants (art 86 et 87 de la loi n°2019-006). Le conseil municipal règle les affaires de la commune, il prévoit et met en oeuvre le développement de la commune en tenant compte des orientations nationales.

1.3.3 Les organes exécutifs

Les organes exécutifs de la région et de la commune sont respectivement :

· Le bureau exécutif du conseil régional

· Le bureau exécutif du conseil municipal.

Le bureau exécutif de la région est composé d'un président ; d'un vice-président ; et d'un rapporteur. Au niveau communal, le bureau exécutif est composé du maire et des adjoints élus au sein du conseil municipal.

La formation, les attributions et le fonctionnement des organes de la commune sont régis dans les articles (art 85 à 165) de la loi n°2019-006. Ceux de la région sont aussi régis par les articles

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(art 235 à 295) de la loi de 2019. En outre, un contrôle de légalité est exercé par la préfecture sur les actes posés par la commune.14

1.3.4 Cadre institutionnel de la décentralisation

Concernant le cadre institutionnel de la décentralisation, le gouvernement a mis en place le Ministère de l'Administration Territoriale de la Décentralisation et des Collectivités Locales (MATDCL) avec création d'une direction chargée de la décentralisation et des collectivités locales (DDCL). Il a été aussi créé un comité national de suivi de la décentralisation conduit par le premier ministre. Certaines institutions tels que la GIZ et l'Union Européenne qui sont des partenaires techniques et financiers contribuent aussi, par leurs actions, à la mise en oeuvre de la décentralisation.

En outre, les acteurs principaux et secondaires de la décentralisation sont : l'Etat, les élus locaux, les partis politiques, les comités de développement à la base (CDB), la société civile, la chefferie, les citoyens, les entreprises et les partenaires au développement.

Selon le cadre juridique, les femmes participent en tant que citoyenne au même titre que les hommes à la mise en oeuvre de la décentralisation.

1.4 Gouvernance et développement local participatif

La décentralisation est un processus qui couvre plusieurs aspects que sont le cadre juridique et institutionnel, la gouvernance locale, le transfert de compétence, la participation citoyenne, le développement local participatif et la libre administration des collectivités locales. La finalité de la décentralisation au Togo est d'assurer le développement équilibré du territoire à travers l'existence d'administrations de proximité efficaces, une plus grande mobilisation et participation citoyenne et une mise en valeur des potentialités locales de développement. Dans cette partie nous nous pencherons plus sur la gouvernance locale et le développement local participatif.

1.4.1 Gouvernance locale

La décentralisation s'appuie sur un nouveau concept : la gouvernance locale. Celle-ci « se nourrit des espoirs placés dans la plus grande proximité des pouvoirs et des acteurs de différents horizons qui vont se mettre ensemble pour opérer des choix collectifs ». Elle permet la

14 Loi n°2019-006 du 26juin2019 portant modification de la loi n°2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales modifiée par la loi n°2018-003 du 31 janvier 2018.

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proximité des pouvoirs et des acteurs et l'avènement du contrôle local des choix publics.15 Les décideurs sont censés être guidés par ces apports, et rendre des comptes aux parties prenantes sur les décisions qu'ils prennent et sur la façon dont elles sont appliquées à travers la gestion des affaires et dépenses publiques. En effet, la gouvernance locale « renvoie à celle du développement local et se situe dans le contexte historique de l'implication croissante des acteurs locaux-privés, publics, associatifs dans les dynamiques de développement » (Leloup et al, 2003 : 322).

Ainsi, la gouvernance locale est un processus de gestion, piloté par les acteurs publics, à l'échelle municipale, qui réunit les acteurs locaux dont les détenteurs des ressources, les détenteurs des pouvoirs informels, les représentants locaux du gouvernement central ainsi que ceux des bailleurs de fonds internationaux. Ces acteurs interviennent aux différents niveaux de l'action publique : ils agissent au niveau de la prise d'initiative, au niveau de la recherche des ressources ou des détenteurs de ressources, et enfin, ces acteurs agissent au niveau du développement des projets et programmes conformément aux planifications municipales. Au niveau local, la gouvernance ne se situe pas seulement au niveau des bureaux du gouvernement local, mais aussi au sein des processus communautaires et familiaux de prise de décisions. On estime que la décentralisation des fonctions de gouvernance est un moyen d'atteindre le double objectif de croissance économique et de démocratie. La « décentralisation démocratique » permet aux autorités qui se trouvent à des niveaux hiérarchiques plus bas d'avoir plus de responsabilités et moins de tâches bureaucratiques (Crook et Manor 2000) et s'accompagne, dans certains pays, du développement d'espaces formels et informels pour l'engagement citoyen dans les processus de prise de décisions liés à la gouvernance.

La décentralisation est aussi vue comme un moyen d'obtenir une plus grande efficacité car les décisions peuvent se prendre plus rapidement et être plus adaptées aux besoins locaux, et permet d'améliorer la transparence et l'appropriation (ibid. : 23). Sept principes de gouvernance sont fondamentaux pour les objectifs de base de justice sociale et d'égalité. Il s'agit de : la responsabilité, la transparence, la réactivité, l'équité, l'intégration, la défense des droits et le respect de l'Etat de droit.16

15 Dr. KOMBATE Soguibabe (2019), état, décentralisation et développement local, cours de pilotage des politiques publiques locales

16 Alyson BRODY : Avril 2009, Définition de la gouvernance, Décentralisation et gouvernance ; GENRE et GOUVERNANCE, panorama

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Au Togo la gouvernance locale se concrétise à travers les élections locales ou municipales du 30 juin et 15 août 2019. Ce qui permettra une meilleure gestion des affaires de l'état au niveau local à travers les conseils élus notamment les maires et leurs adjoints.

La décentralisation devrait, si elle est mise en oeuvre de façon sérieuse, engendrer un changement important. Elle devrait avoir des effets structurants forts sur les modes locaux de gouvernance. La principale question qui en découle est de savoir : comment les fonctions étatiques seront assurées par les communes ?

a. Elections locales

Les élections locales du 30 juin suivi de celles du 15 août 2019 sont les premières depuis celles de 1987. Les conseils locaux ont été dissous en septembre 2001 à cause de la crise. La crise politique des années 90 a eu une influence directe sur le mode de gestion des collectivités locales. Des Délégations Spéciales (DS) ont été installées en 2001 pour une durée de 3 mois, mais finalement la crise et le retard dans l'organisation des élections locales ont contraint les DS à gérer pendant plus de dix-huit ans, selon une disposition juridique qui prolonge ce mode de gestion des affaires locales, les problèmes locaux dans un environnement institutionnel imprécis et sans moyens financiers. Depuis novembre 2001 jusqu'à nos jours, les collectivités locales au Togo étaient sous le régime des Délégations Spéciales.

Sous la tutelle des préfets, ces DS ont été amenées à assumer les responsabilités des collectivités territoriales sans moyens financiers, sans compétences techniques et sans équipes d'appui-conseil au niveau central. Elles ont essayé de s'adapter aux contraintes financières, institutionnelles et aux exigences des populations qui perçoivent cette situation comme un abandon du niveau local par l'Etat.17 La dimension exclusivement juridique des textes de la décentralisation et le faible leadership national dans la conduite du processus de décentralisation, n'ont permis ni au système politique, ni aux organisations de la société civile et des ministères techniques d'avoir une vision commune du projet de décentralisation en termes d'enjeux économiques et de gouvernance locale. Les élus locaux sont les acteurs principaux des collectivités territoriales.

Cependant les élections locales du 30 juin et du 15 août 2019 constituent l'indicateur objectivement vérifiable de l'aboutissement du processus de décentralisation dont elles constituent une étape déterminante. Les habitants ont participé à leur choix à travers les élections et voient de par les candidats, leurs différents représentants. Sur 11447 candidatures

17 Les performances et les capacités de gestion des Délégations Spéciales, Feuille de route pour la mise oeuvre de la décentralisation au Togo, Rapport Final du 26 avril 2012

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enregistrées par la CENI, au total 1542 conseillers municipaux ont été élus. A leur tour ces conseillers désignent par vote les maires des 117 communes de même que leurs adjoints. Les élections locales concrétisent l'exercice effectif des compétences des collectivités territoriales par des exécutifs élus. Les partenaires financiers du Togo qui étaient dans l'attente de l'organisation de ces élections locales pourront s'engager effectivement dans le processus de décentralisation. Plusieurs clarifications sont attendues en particulier sur le dispositif opérationnel du FACT, les options stratégiques dans la prise en compte du monde rural dans le processus de communalisation et d'intégration de la décentralisation dans la réforme des administrations publiques. Jusque-là on était toujours au niveau du cadre juridique. Cependant l'organisation des élections locales vient rendre la loi sur la décentralisation totalement fonctionnelle.

b. Rôles des élus locaux

Les élus locaux ont pour rôle de :

· Organiser et gérer les affaires des collectivités territoriales à travers deux organes : l'organe délibérant et l'organe exécutif ;

- L'organe délibérant est l'organe décideur, il prend toutes les décisions relatives aux questions de développement économique, social, culturel etc. en vue de satisfaire aux besoins des citoyens ; représente la collectivité dans ses relations avec les tiers ;

- L'organe exécutif met en oeuvre, applique ou fait appliquer les décisions prises

· Rendre compte régulièrement de leur gestion aux populations : explication des décisions, information des relais au sein de la population ;

· Informer, sensibiliser et organiser les populations pour réaliser les programmes de développement.18

Les maires élus ont un pouvoir plus étendu notamment : de coordonner les actions de développement, de veiller à la rentrée des impôts, taxes et droits municipaux, de déterminer, en accord, avec le conseil municipal, le mode d'exécution des travaux communaux, de gérer les recettes et d'organiser la vie de ces collectivités locales.

18 Point sur la décentralisation au Togo, Amlalo Mensah SEDO (2007)

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1.4.2 Développement local participatif

Sur le plan empirique, les réformateurs en Afrique subsaharienne ont associé la décentralisation au développement local. De manière particulière, s'agissant des pays en développement, le lien mécanique entre décentralisation et développement local est établi dans un contexte où les bailleurs de fonds internationaux, ont conditionné leurs interventions à l'exécution des programmes d'ajustement structurel et au réaménagement des pouvoirs et des administrations en faveur de collectivités publiques infranationales. 19La décentralisation permettra notamment une meilleure participation des citoyens au développement de leur localité et une meilleure coordination des affaires de l'état au niveau local.

L'ambition des autorités Togolaises à l'horizon 2030 est de faire du Togo une nation à revenu intermédiaire économiquement, socialement et démocratiquement solide et stable, solidaire et ouverte sur le monde. Le Togo sera ainsi, un pays structurellement transformé où tous les acteurs y compris les collectivités locales participent substantiellement à une croissance économique forte, durable et inclusive. Ainsi, l'accélération de la décentralisation pour susciter un développement local de proximité, fondé sur une plus grande mobilisation et participation citoyenne ainsi qu'une mise en valeur des potentialités locales de développement est devenue primordiale.20

Le développement local, c'est aussi de faire participer le maximum possible de membre de la collectivité, de mobiliser le plus de ressources locales pour avoir une certaine autonomie et donc une marge de manoeuvre par rapport aux bailleurs de fonds. C'est également la volonté des acteurs de reprendre en main leur avenir, d'avoir plus de poids sur les décisions qui les concernent. Pour que la participation de la population soit forte et régulière, il faut que les objectifs soient motivants ; que tous et chacun s'y retrouvent et que les actions entreprises soient efficaces. Le développement local doit établir des relations avec l'environnement et ne pas s'isoler dans son coin.21

Les défenseurs des réformes de décentralisation avancent beaucoup d'arguments. Ils soutiennent que la décentralisation permettrait aux acteurs d'augmenter l'accès à l'information sur les besoins de la population, les conditions et les priorités de développement. Ces éléments seraient alors incorporés dans les planifications de développement local. Dans le même ordre d'idées, la décentralisation permettrait de localiser le lieu où le pouvoir d'action et de décision

19 Dr. KOMBATE Soguibabe (2019), état, décentralisation et développement local, cours de pilotage des politiques publiques locales

20 Vision de développement, PND Togo 2018-2022

21 Le développement local participatif, Point sur la décentralisation au Togo, Mensah Amlalo SEDO (2007)

se situent concrètement : on saurait finalement quel acteur détient la capacité de mettre en oeuvre des projets et de traduire les planifications en programmes d'action.22

Au niveau des communes du Togo, les comités de développement à la base (CDB) ont été mis en place. Il s'agit des comités de développement de quartier (CDQ), des comités de développement de canton (CCD), des comités de développement de village (CVD). Ces comités coordonnent les actions de développement de leurs lieux, amènent les populations à mobiliser toutes les ressources indispensables au bien-être de tous.

Enfin, la décentralisation permettrait aux acteurs d'accroitre le montant des ressources disponibles et en particulier, les ressources financières. Il faut dire à propos de ces dernières que théoriquement, plusieurs opportunités s'offrent aux acteurs locaux. Ils peuvent augmenter leur enveloppe financière en créant de nouvelles sources de recettes, en améliorant la collecte des impôts existants, en facilitant des contributions provenant du grand public et enfin, en réduisant le coût de la prestation de services (Bardhan, 2002 ; Ribot, 1999 ; Conyers, 2007 ; Robinson, 2007).

En conclusion, ce chapitre a présenté comment la mise en oeuvre de la décentralisation apporte une amélioration du cadre de vie des populations dans les collectivités. Il a aussi énoncé toutes les procédures qui ont été élaborées pour permettre l'effectivité du processus de décentralisation sur le territoire togolais.

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22 Dr. KOMBATE Soguibabe (2019), état, décentralisation et développement local, cours de pilotage des politiques publiques locales

Chapitre 2 : Analyse de l'implication de la femme dans la décentralisation au Togo

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Dans ce chapitre, nous ferons une analyse de la situation de la femme dans le cadre de la mise en oeuvre de la décentralisation au Togo. Ce chapitre est également subdivisé en quatre grandes sections. La première section concerne la représentativité des femmes dans le processus de décentralisation au Togo, une deuxième section parlera du déséquilibre dans la représentation des femmes dans la gouvernance locale, la troisième section donne un aperçu de la contribution des femmes dans le développement local et enfin la dernière section énonce les limites de l'implication des femmes dans la décentralisation.

2.1 Représentativité féminine dans le processus de décentralisation au Togo

2.1.1 Situation de la femme togolaise sur le plan politique et public

Selon les spécialistes, la décision politique fait appel à des fonctions publiques. Ainsi toute intervention dans la sphère publique est politique. Comment la femme togolaise participe-t-elle alors à la vie publique de sa communauté ?

Les données statistiques révèlent un taux d'activité féminine supérieur à celui des hommes (63% contre 37%) dû entre autres à l'arrivée précoce des filles (10 à 24ans) sur le marché de l'emploi. De par leurs multiples rôles au niveau de la production, de la reproduction et de la vie communautaire, les femmes togolaises sont au coeur du développement. Pourtant tous les indicateurs montrent qu'elles occupent dans leur grande majorité des positions marginales. Elles ont faiblement accès aux moyens de production, aux ressources et aux opportunités économiques et sociales et accèdent difficilement à une redistribution sociale à parité avec les hommes.

Aussi les statistiques montrent-elles une disparité en leur défaveur. En effet, selon les données du ProCEMA, « dès 1956, les femmes et les hommes ont obtenu le droit de vote et celui d'être éligible au Togo. Cependant, depuis 1958 jusqu'en 2007, sur l'ensemble de 855 députés élus au cours des différents scrutins législatifs, il y a eu seulement 44 femmes contre 811 hommes soit 5,14% de l'ensemble. Au niveau des maîtres et chefs de cantons, on relève respectivement 11,11% et 0,38% de femmes. Plus précisément, les femmes sont faiblement représentées dans les instances de prises de décisions. Ainsi dans le gouvernement nous avons respectivement 6 femmes sur 26 ministres (2019) ; 15 femmes sur 91 députés (2019) ; 2 femmes sur 41 préfets ;

18

2 femmes sur 41 maires (2018) ; 3 femmes sur 30 secrétaires généraux (2018) ; 2 femmes sur 29 directeurs de cabinet ; 6 femmes sur 6387 Chefs traditionnels ».

La proportion de femmes députées à l'Assemblée nationale a cependant progressé de 11,1% en 2013 à 18,7% en 2015. Au gouvernement, en 2018, les femmes ministres représentent 23,07% contre 76,93% de ministres hommes et en 2019 on a 6 femmes ministres sur un total de 26 ministres. Selon le rapport d'analyse des effectifs de l'administration publique (2017), les femmes fonctionnaires constituent 19,30 % contre 80,7% de fonctionnaires masculins.23

Les femmes togolaises, à l'instar de leurs soeurs africaines, se heurtent à une multitude d'obstacles sur la voie de l'autonomie et de l'égalité due aux stéréotypes et aux pesanteurs socio-culturelles. Cependant, certaines ont pu surmonter ces disparités.

« C'est le cas du Rwanda qui compte le plus grand nombre de femmes parlementaires au monde (64%) ; du Sénégal, de l'Afrique du sud et de la Namibie qui ont plus de 40% de femmes parlementaires chacun. » (Données du ProCEMA).

Le changement souhaité requiert des transformations structurelles en relation avec les statuts et rôles des femmes et des hommes dans la famille et dans la société. A cet effet, l'exercice de la démocratie et d'une citoyenneté responsable de tous les acteurs avec leur pleine participation et leur jouissance équitable des fruits du développement permet d'améliorer la condition des femmes et des hommes dans le processus de décentralisation au Togo.

2.1.2 Les efforts en faveur de l'implication des femmes dans la décentralisation

Au Togo plusieurs activités sont menées à des degrés divers pour faciliter l'implication des femmes dans la vie politique et publique. C'est le cas des plateformes multifonctionnelles gérées par les femmes dans les communautés, des femmes responsables d'associations, de groupements, des comités de développement à la base dans les quartiers, villages et cantons.

Individuellement ou collectivement les femmes ont toujours jouées un rôle d'éclaireurs, d'éveil de conscience, de mobilisation de leurs consoeurs à travers l'information, la formation, l'élaboration des manuels de formation, l'organisation de l'élite locale (les parajuristes par exemple). Ceci, grâce aux séances de renforcement de capacités, de formation et de sensibilisation dont elles bénéficient à travers les organisations en charge de la promotion de la femme.24

23 Egalité de genre et autonomisation des femmes, PND Togo (2018-2022)

24 Campagne nationale de formation, de sensibilisation, de communication et d'information sur la décentralisation au Togo ; cahier du participant à l'atelier de formation des communicateurs endogènes (2018)

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En matière de décentralisation, plusieurs associations féminines ou des collectifs de groupements féminins, ont pris les devants pour organiser la formation de leurs membres et mettre à leur disposition des supports didactiques. A ce niveau la lutte pour la participation féminine est quasi-permanente.

De son côté, le gouvernement a fait insérer dans le code électoral un article qui réduit de moitié le montant de cautionnement pour les candidatures féminines aux élections législatives et locales. Ceci permet aux femmes de pouvoir postuler aux postes électifs. Il a aussi revu le code de la famille pour permettre aux femmes d'avoir accès à la terre et aux autres ressources de production. Il en est de même pour la loi portant financement des partis politiques qui a également prévu une prime pour les partis politiques qui auront fait des efforts pour promouvoir la candidature des femmes. La politique de parité homme-femme à des postes électifs prônée par le gouvernement n'est pas encore ressentie sur le terrain. D'où la nécessité de la poursuite des efforts pour la participation effective de la femme.

A travers le PND, le gouvernement conscient de la persistance des inégalités de genre qui ne favorisent pas la pleine contribution de toutes les catégories sociales particulièrement les femmes et les jeunes à la création de la richesse nationale, s'engage à poursuivre les actions visant à : (i) valoriser la position sociale et du potentiel de la femme dans la famille et dans la communauté, (ii) accroitre la capacité productive des femmes et de leur niveau de revenu, (iii) améliorer l'accès équitable des femmes et des hommes aux services sociaux, (iv) assurer l'accès équitable des femmes et des hommes aux moyens de production et aux opportunités économiques, (v) assurer un égal exercice des droits civiques et politiques des femmes et des hommes, (vi) renforcer les capacités nationales de lutte contre les violences basées sur le genre.

On peut également citer l'élaboration et la mise en oeuvre en 2011 de la Politique Nationale d'Equité et d'Egalité de Genre (PNEEG) dans le but de renforcer l'intégration du genre dans le pilotage du développement. Aussi la Stratégie Nationale d'Equité et d'Egalité de Genre (SNEEG) adopté en 2018 après une série d'atelier de consultation régionale et qui va de la période de 2019 à 2028 contribue également à renforcer la volonté du gouvernement de réduire les disparités homme-femme.

De plus, depuis janvier 2019, la députée Yawa Djigbodi Tségan de l'union pour la république, a été élu à la tête de l'assemblé nationale. Elle devient à ce jour la première femme à occuper ce poste. La commission nationale des droits de l'homme (CNDH) est également présidée par madame Nakpa Polo.

20

En outre, plusieurs projets et activités notamment la cinquième édition de la foire aux droits de la femme, qui s'est déroulée du 21 au 23 août 2019, lancée au marché d'Hédzranawé sous le thème « innovons pour une meilleure participation de la femme pour le développement » organisé par le GF2D et le projet phare du programme d'éducation civique à l'endroit des femmes du GF2D à travers l' « Académie de formation des femmes et jeunes filles en leadership politique » lancée le 15 mai 2019 à Atakpamé, visent à promouvoir la décentralisation, le développement local et le rôle des femmes et des jeunes filles politiques. Certains partenaires techniques et financiers du Togo aussi, accompagnent les acteurs étatiques et de la société civile dans leurs efforts de sensibilisation pour encourager les candidatures féminines, lors des ouvertures de postes en vue d'impliquer les femmes dans la gestion des affaires du pays.

Cependant, malgré tous ces efforts, l'implication des femmes dans les activités publiques reste limitée. La décentralisation constitue en outre un levier essentiel pour leur implication effective dans la gestion des affaires locales et publiques.

2.2 Déséquilibre dans la représentation des femmes dans la gouvernance locale

2.2.1 Problématique de la femme dans la gouvernance au Togo

« Tant que la parité n'est pas atteinte au sein de la gouvernance, les femmes ne pourront être réellement les égales des hommes dans aucun domaine. L'absence des points de vue des femmes dans la formation des instruments politiques les plus fondamentaux (...) a assuré le maintien de l'inégalité de genre ». (Banerjee et Oquist 2000)

Parmi les acteurs qui sont souvent exclu ou oublié dans la gouvernance locale, il y a les femmes. Dans la gouvernance locale, trois choses sont indispensables pour une bonne participation à la prise de décision. Il s'agit du savoir, de l'avoir et du pouvoir. Malheureusement les femmes n'ont pas toujours ces trois choses. Ceci empêche leur participation effective au développement de leurs collectivités.

« Toute transformation demande un changement plus vaste que la simple augmentation du pouvoir d'influence de groupes précédemment exclus ». (Waylen 2008 : 255). Lorsque l'on adopte une perspective « genre », il est essentiel d'impliquer, en tant qu'institutions de gouvernance, les ménages ou les « familles » ainsi que les communautés - où se jouent de nombreuses manifestations de l'inégalité de genre. La gouvernance ne peut pas être efficace si

21

elle ne fait pas progresser l'égalité de genre, ne respecte pas les droits des femmes et échoue à impliquer de manière égale les femmes et les hommes dans les prises de décisions.

Bien que les rédacteurs de la Constitution de la IVe République, loi fondamentale du Togo, aient pris soin d'affirmer l'égalité de tous les citoyens devant la loi sans discrimination de sexe, les femmes togolaises ont encore aujourd'hui beaucoup de difficultés à jouir effectivement des droits qui leur sont reconnus. Dans tous les secteurs de la vie, un traitement discriminatoire au désavantage de la femme et de la fille est de mise et paraît aller de soi. Cette discrimination qui trouve ses racines dans nos coutumes et traditions qui considèrent la femme comme un être inférieur, ne permet pas à cette dernière de donner le meilleur d'elle-même. Cette différence faite entre l'homme et la femme maintient plutôt la persistance de certaines pratiques pourtant prohibées par le législateur ou induit des attitudes nocives à toute la société au niveau de la vie familiale et dans la vie professionnelle.

La marginalisation de la femme encore aujourd'hui se traduit par sa très faible représentation dans les sphères de décisions politiques, économiques, administratives, dans les instances locales, nationales et internationales.

La décentralisation offre une étroite adéquation entre les besoins des citoyens, leurs aspirations, les services et l'appui de l'administration, tout en favorisant la possibilité d'une démocratie participative et d'une autonomisation de la femme sur le plan local. Ainsi en tant que majoritaire dans la population togolaise, la femme doit s'engager politiquement pour apporter sa contribution dans l'amélioration de la gouvernance et apporter de nouvelles expériences dans la dynamique d'induire des changements. Elle doit être élue pour influencer les décisions en rappelant la prise en compte des intérêts et des besoins spécifiques des femmes dans la politique. Les femmes élues deviennent des exemples pour d'autres femmes. Les femmes à des postes de décision peuvent aider à supprimer certains des obstacles structurels à l'élection des femmes. Les femmes élues locales sont plus susceptibles de prôner des projets en faveur d'une plus grande inclusion sociale.

Nous terminons avec cette citation qui stipule qu'« Aujourd'hui, davantage de femmes montrent plus de courage pour entrer en politique ou à des postes de prise de décisions, parce qu'il y a eu des précédents, des femmes modèles qui sont admirables. Donc, cela signifie qu'une nouvelle génération se dit : « si telle ou telle y arrive, pourquoi pas moi ?» ». Le défi qui nous attend jusqu'ici est maintenant d'améliorer la qualité des femmes qui y entrent. » (Sheila Kawamara-Mishambi, ancienne parlementaire ougandaise, communication personnelle).

22

2.2.2 Représentation des femmes dans la municipalité au Togo : Résultats des élections locales de 2019

Nombre de candidats aux élections locales : 11447

Nombres d'élus locaux : 1542 pour 117 communes ; Nombre de femmes élues : 191 25 Tableau 2.1: Statistique sur le nombre de maires élus et leurs adjoints

 

Maire

Pourcentage%

Adjoint maire

Pourcentage%

Hommes

106

90,60%

159

90,35%

Femmes

11

9,40%

17

9,65%

Total

117

100%

176

100%

Source : DDCL (2019)

Ce tableaux présente l'effectif et le pourcentage des femmes et hommes qui occupent les postes de maire et adjoint au maire à l'issu des élections du 30 Juin et 15 août 2019. Sur 11447 candidats aux élections communales, 1542 conseillers ont été élus pour 117 communes. Les conseillers ont ensuite procédé à l'élection des maires et de leurs adjoints, qui sont respectivement de 117 maires et 176 adjoints aux maires.

Parmi les 117 maires élus, seules 11 femmes ont été élues soit 9,40% du total ; et sur 176 adjoints au maire, 17 femmes soit 9,65% du total ont été élues. Ceci montre l'écart considérable entre homme et femme dans la participation aux instances de prise de décision au niveau local. Même si l'effort y est, il reste encore beaucoup de travail à faire pour permettre à la femme de s'impliquer et de s'imposer dans les postes de responsabilité.

En outre, le gouvernement a imposé que 30 femmes soient secrétaires générales dans les communes sur toute l'étendue du territoire.

2.3 Contribution des femmes dans le développement local

La vision du pays en matière d'équité et d'égalité de genre qui est de faire du Togo un pays émergent, sans discriminations, où les hommes et les femmes auront les mêmes droits, les mêmes chances et opportunités de participer à son développement et de jouir des bénéfices de sa croissance, s'est traduite par diverses mesures. La décentralisation étant liée au développement économique local, les autorités locales tout en assumant pleinement leurs rôles et responsabilités doivent oeuvrer à la création d'emplois et de revenu pour les femmes.

25 JOURNAL OFFICIEL 64e Année N° 17 du 19/07/2019 et N° 18 du 13/08/2019

23

La contribution des femmes togolaises au développement national de par leurs multiples rôles au niveau de la production, de la reproduction et de la vie communautaire est indéniable. Une proportion de 74,6% des femmes en âge de travailler (15-64 ans) sont actives contre 79,1% pour les hommes. Elles sont en majorité dans l'agriculture et représentent 51,1% de la population agricole. Elles sont très présentes dans le commerce à une proportion de 24,2%.

Mais elles ont une productivité limitée et un accès limité aux revenus puisqu'elles ont un faible accès au secteur formel plus rentable et plus rémunérateur. Ceci est, par ailleurs, dû au fait qu'elles soient faiblement scolarisées. D'après l'enquête démographique et de santé EDST de 2013-2014, moins du tiers des femmes ont le niveau secondaire alors que plus de la moitié des hommes ont ce même niveau. De plus la proportion des hommes ayant le niveau universitaire est 3 fois supérieure à celle des femmes comme le montre le graphique ci-dessous. 26

Figure 2.1: Proportion des scolarisés au secondaire et au supérieur

Sources : INSEED, EDST III (Enquête Démographique et de santé, 2013-2014)

De plus l'accessibilité limitée et aux facteurs de production nécessaires à l'entreprenariat rentable (notamment la terre et le financement, la technologie) affecte également leur productivité et leurs contributions à la production de la richesse. Elles travaillent et entreprennent principalement dans le secteur informel. Selon l'enquête l'EDST (2013-2014), seulement 20 % des femmes âgées entre de 45 et 49 ans possèdent des terres. L'accès des femmes au crédit, notamment bancaire est très difficile en raison du manque de garanties et le caractère risqué du secteur informel. D'après l'enquête réalisée par l'INSEED en 2015 (voir graphique ci-dessous) les femmes ont surtout recours à la microfinance. Celle-ci finance surtout les groupements et ne peut couvrir que des micro-projets à des taux d'intérêt effectifs souvent trop élevés.

26 Egalité de genre et autonomisation des femmes, PND Togo (2018-2022)

24

Figure 2.2 : L'accès au financement des femmes et des hommes

Source : INSEED (2015), Enquête par téléphone mobile27

Au regard de la situation décrite, les politiques de réduction des disparités et des inégalités de genre passent par le renforcement de l'accès des populations, notamment des femmes aux mécanismes nationaux de solidarité, le renforcement des capacités nationales dans le domaine de l'alphabétisation et de l'éducation non formelle, et l'amélioration de la participation des femmes au processus de développement en les autonomisant sur le plan économique et en encourageant leur leadership.

2.3.1 Participation citoyenne de la femme au développement En tant que citoyennes, les femmes doivent :

I Participer au choix de leurs dirigeants (être électrices) ;

I S'acquitter de leurs impôts et taxes ;

I Participer au développement de la collectivité ;

I Se positionner pour les postes électifs (être candidate lors des élections locales) ;

I Assurer le contrôle de la gestion des affaires de la collectivité territoriale (le contrôle

citoyen) ;

I S'informer et se former.

2.4 Limites de l'implication des femmes dans la décentralisation

Dans le cas précis de la décentralisation, il s'agit de savoir ce qui freine ou est susceptible de freiner la participation de la femme dans le processus de décentralisation.

Ces limites sont entre autres : les problèmes d'inégalités entre les hommes et les femmes dus aux pesanteurs socioculturelles qui prévalent dans la société togolaise, dans chaque collectivité territoriale, dans tous les secteurs de la vie sociale, culturelle, économique et politique, dans la

27Egalité de genre et autonomisation des femmes, PND Togo (2018-2022)

25

gestion des affaires locales. Par exemple : les stéréotypes tels « les femmes n'ont pas droit à la parole en public ».

L'analyse de tous les niveaux (individuel, familial, associatif, communautaire et national) révèle des secteurs où les femmes sont fortement représentées mais n'ont pas de pouvoir décisionnels. Il s'agit entre autres de la scolarisation/alphabétisation, de la santé, l'économie, l'agriculture, l'artisanat, l'emploi ; de la participation des femmes à la prise de décision (ménage, sphère associative, communautaire et politique) ; de la lutte contre les violences basées sur le genre.

Dans ce chapitre, il a été question de faire une analyse situationnelle de la condition des femmes dans la décentralisation au Togo. Même si plusieurs efforts sont menés pour permettre une pleine implication des femmes dans la décentralisation, notamment la promotion pour l'occupation des postes de pouvoir dans la vie politique et publique, le chemin est encore long avant d'atteindre la parité homme-femme dans les instances de prise de décision au Togo.

3. Leçons apprises et recommandations 3.1 Leçons apprises

Nous savons maintenant qu'en tant que citoyens, les femmes togolaises sont :

I Au coeur du développement de par leurs multiples rôles au niveau de la production, de la reproduction et de la vie communautaire.

I Dans des positions marginales et ont faiblement accès aux moyens de production, aux ressources, aux opportunités socio-économiques et accèdent difficilement à une redistribution équitable ou à parité égale avec les hommes.

Cependant elles sont prises en compte dans le cadre légal et juridique même si ce cadre souffre d'application effective.

I Elles sont aussi susceptibles de tirer le meilleur parti de la décentralisation qui leur octroie d'importantes opportunités d'exprimer leurs points de vue et d'user de leur influence sur le processus de prise de décision au niveau local.

I La décentralisation favorise donc l'autonomisation des femmes et encourage l'égalité de genre.

26

3.2 Propositions et recommandations

Ces recommandations s'adressent au gouvernement et à toutes les instances relatives à la décentralisation et au genre. Elles s'articulent comme suit :

? Favoriser une participation effective des femmes élues ;

? Favoriser l'accès des femmes élues aux postes exécutifs et à l'occupation des postes non

stéréotypés ;

? Promouvoir à travers des ateliers de formation et de sensibilisation le leadership féminin

dans les écoles, universités et dans les zones rurales ;

? Organiser le temps de travail pour favoriser l'articulation des temps de vie ;

? Promouvoir une ambiance de travail non sexiste ;

? Refonder les paradigmes des politiques publiques locales à travers l'intégration du genre

dans les politiques publiques ;

? Elaboration d'indicateur d'égalité de genre ;

? Favoriser la participation des femmes au processus de consultations publiques ;

? Organiser des séances d'information pour la compréhension du rôle des élus ;

? Promouvoir les jeunes filles à s'engager en politique ;

? Sensibiliser les populations à la participation politique des femmes et à l'égalité homme-

femme ;

? Elaboration d'indicateurs de décentralisation et de gouvernance locale.

27

CONCLUSION GENERALE

Notre document de synthèse avait pour objectif de déterminer l'incidence de la décentralisation sur l'implication et la prise en compte des femmes en tant qu'acteur de développement tant au niveau national que local. Il a fallu dans un premier temps définir la notion de décentralisation, remonter vers l'historique, les procédures, les caractéristiques et d'autres composantes propres à la mise en oeuvre de la décentralisation au Togo, puis dans un deuxième temps à l'issu des données et résultats de recherche, faire une analyse de l'implication des femmes dans le processus de décentralisation au Togo.

C'est ainsi que nous en sommes venus à la conclusion que même si plusieurs efforts sont entrepris par le gouvernement togolais et d'autres institutions aussi bien nationales qu'externes au territoires togolais, l'implication des femmes dans le processus décentralisation reste limité et insuffisant. Les femmes togolaises sont plus nombreuses dans le secteur informel et dans l'animation des petits groupements que dans les instances de prises de décision tant au niveau national que local. Les résultats des élections locales du 30 juin et du 15 août 2019 montrent un déséquilibre considérable entre le nombre de femmes et d'hommes élus dans la municipalité togolaise. On retrouve plus d'hommes que de femmes et parfois même pas une seule femme parmi les conseillers municipaux des communes du pays. Malgré le fait que les populations des collectivités soient composées à plus de 50% de femmes, le poids de la tradition, le manque de volonté et plusieurs autres stéréotypes et obstacles liés à la condition de la femme togolaise empêche sa pleine contribution et participation dans les instances de prise de décision.

La formation théorique reçue et l'expérience professionnelle acquise lors du stage m'ont permis d'être assez outillé pour m'adapter et affronter les difficultés du terrain lorsque l'occasion se présentera d'assurer le poste planificateur de développement ou d'agent de développement local. Les connaissances théoriques reçues tels que le cours de collecte de données ont vu leurs application concrète lors du stage et ont fait l'objet d'une synthèse en vue de l'élaboration du document. Cependant, notre étude a été limitée par l'absence de certaines données statistiques dû au fait que la décentralisation en est encore à sa phase d'élaboration et n'est donc pas totalement mise en oeuvre sur le territoire togolais.

Dans le présent document, nous nous sommes plus penchés sur la gouvernance et le développement local relativement au genre. Cependant la décentralisation couvre plusieurs autres aspects tels que le transfert de compétences et la libre administration des collectivités locales. Ces aspects peuvent également faire l'objet d'étude ou de recherche approfondie.

28

BIBLIOGRAPHIE

v Ouvrages et extraits d'ouvrages

ATRI, K. E. (2008). Plaidoyer pour une meilleure participation de la femme à la vie publique et politique au Togo.

BECET, J.-M. (1997). Les institutions administratives. 4ème édition.

BRODY, A. (2009). GENRE et GOUVERNANCE. PANORAMA.

Handicap International. (2008). Analyse du contexte de décentralisation au Togo. KOMBATE, S. (2019). Cours de pilotage des politiques publiques locales.

Les membres du GF2D, les consultantes et le personnel du CRIFF. (2005). FEMMES TOGOLAISES AUJOURD'HUI ET DEMAIN.

OCDE. (2017). Orientations pour une meilleure participation des femmes au sein des conseils des collectivités territoriales du Maroc.

PLATFORMA. (2015). Inclusion sociale et genre au niveau local-Enjeux et appuis au Maghreb. Paris.

République Togolaise. (2012). Rapport final, Feuille de route pour la mise en oeuvre de la décentralisation au Togo.

République Togolaise. (2016). Rapport national du Togo sur la mise en oeuvre de la déclaration et du programme d'action de la 4ème conférence mondiale sur les femmes. Beijing.

République togolaise. (2018). Plan National de Développement du Togo(2018-2022). République Togolaise. (2019). JOURNAL OFFICIEL 64ème Année N°18 du 06/09/2019.

République Togolaise. (2019). Loi n°2019-006 du 26 juin 2019 portant modification de la loi n°2007011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales modifiée par la loi n°2018-003 du 31 janvier 2018.

République Togolaise. (2019). RESULTATS DEFINITIFS DES ELECTIONS MUNICIPALES DU 30 JUIN 2019. JOURNAL OFFICIEL 64ème Année N°17 du 19/07/2019.

République Togolaise, Union Européenne, Coopération Allemande, GIZ. (2018). Campagne nationale de formation, de sensibilisation, de communication et d'information sur la décentralisation au Togo, cahier du participation à l'atelier de formation des communicateurs et communicatrices endogènes.

SEDO, A. M. (2007). Point sur la décentralisation au Togo.

SEDO, A. M. (2011). Enjeux de la décentralisation au Togo et participation des femmes aux activités politiques.

v

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Sites internet

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Recherche sur les ODD

http://www.afrique-gouvernance.net/bdf document-814 fr.html Point sur la décentralisation au Togo, Amlalo Mensah Sédo (2007)

http://www.afrique-gouvernance.net/bdf document-1065 fr.html

Enjeux de la décentralisation au Togo et participation des femmes aux activités politiques, Amlalo Mensah Sédo, octobre 2011

https://fr.m.wikipédia.org/wiki/Centralisation (histoire) Définition de la centralisation

https://oraclereunion.pagesperso-orange.fr/gouvernancegenre.html Définition de la décentralisation selon le PNUD et la Banque mondiale

https://www.joinforwater.ngo/fr/genre-et-inclusion Définition du genre

http://www.adequations.org/spig.php?article362 (Définition équité et égalité de genre)

https://www.cairn.info/revue-afrique-comtemporaine-2007-1-page-107.htm (Décentralisation et participation des femmes aux plans de développement intégré (PDI) Afrique du sud)

30

ANNEXES

Annexe 1 : Tableau récapitulatif des femmes élues et des hommes élus aux élections municipales du 30 juin et 15 août 2019

REGION

 

COMMUNES

ELUS LOCAUX

FEMMES ELUES

HOMMES ELUS

GRAND LOME

1

AGOE NYEVE 1

23

7

16

2

AGOE NYEVE 2

11

2

9

3

AGOE NYEVE 3

11

2

9

4

AGOE NYEVE 4

11

1

10

5

AGOE NYEVE 5

11

2

9

6

AGOE NYEVE 6

11

1

10

7

GOLFE 1

23

4

19

8

GOLFE 2

19

3

16

9

GOLFE 3

19

4

15

10

GOLFE 4

23

5

18

11

GOLFE 5

23

2

21

12

GOLFE 6

19

3

16

13

GOLFE 7

19

3

16

REGION MARITIME

14

AVE 1

15

1

14

15

AVE 2

11

1

10

16

BAS MONO 1

15

1

14

17

BAS MONO 2

11

0

11

18

LACS 1

11

1

10

19

LACS 2

11

2

9

20

LACS 3

15

1

14

21

LACS 4

11

1

10

22

VO 1

15

2

13

23

VO 2

11

1

10

24

VO 3

15

2

13

25

VO 4

11

0

11

26

YOTO 1

15

1

14

27

YOTO 2

11

1

10

28

YOTO 3

15

2

13

29

ZIO 1

23

2

21

30

ZIO 2

26

3

23

31

ZIO 3

15

1

14

32

ZIO 4

11

2

9

REGION DES

PLATEAUX

33

AGOU 1

15

2

13

34

AGOU 2

11

1

10

35

AKEBOU 1

11

0

11

36

AKEBOU 2

11

0

11

37

AMOU 1

11

1

10

38

AMOU 2

11

2

9

39

AMOU 3

11

2

9

40

ANIE 1

15

4

11

31

 

41

ANIE 2

15

1

14

42

DANYI 1

11

0

11

43

DANYI 2

11

1

10

44

EST-MONO 1

11

3

8

45

EST-MONO 2

15

3

12

46

EST-MONO 3

11

4

7

47

HAHO 1

19

3

16

48

HAHO 2

15

2

13

49

HAHO 3

15

2

13

50

HAHO 4

11

1

10

51

KLOTO 1

19

2

17

52

KLOTO 2

11

0

11

53

KLOTO 3

11

2

9

54

KPELE 1

11

0

11

55

KPELE 2

11

1

10

56

MOYEN MONO 1

11

0

11

57

MOYEN MONO 2

11

1

10

58

OGOU 1

15

4

11

59

OGOU 2

11

0

11

60

OGOU 3

11

1

10

61

OGOU 4

11

0

11

62

WAWA 1

15

3

12

63

WAWA 2

11

1

10

64

WAWA 3

11

1

10

REGION CENTRALE

65

BLITTA 1

15

3

12

66

BLITTA 2

11

2

9

67

BLITTA 3

11

1

10

68

MO 1

11

1

10

69

MO 2

11

0

11

70

SOTOUBOUA 1

11

1

10

71

SOTOUBOUA 2

15

2

13

72

SOTOUBOUA 3

11

0

11

73

TCHAMBA 1

15

3

12

74

TCHAMBA 2

11

1

10

75

TCHAMBA 3

11

1

10

76

TCHAOUDJO 1

19

2

17

77

TCHAOUDJO 2

11

0

11

78

TCHAOUDJO 3

11

3

8

79

TCHAOUDJO 4

11

1

10

REGION DE LA KARA

80

ASSOLI 1

11

1

10

81

ASSOLI 2

11

3

8

82

ASSOLI 3

11

2

9

83

BASSAR 1

11

1

10

84

BASSAR 2

11

2

9

85

BASSAR 3

11

1

10

86

BASSAR 4

11

3

8

32

 

87

BINAH 1

11

1

10

88

BINAH 2

11

1

10

89

DANKPEN 1

15

2

13

90

DANKPEN 2

11

2

9

91

DANKPEN 3

15

1

14

92

DOUFELGOU 1

11

2

9

93

DOUFELGOU 2

11

1

10

94

DOUFELGOU 3

11

1

10

95

KERAN 1

11

3

8

96

KERAN 2

11

1

10

97

KERAN 3

11

0

11

98

KOZAH 1

19

6

13

99

KOZAH 2

11

1

10

100

KOZAH 3

11

4

7

101

KOZAH 4

11

2

9

REGION DES

SAVANES

102

CINKASSE 1

11

1

10

103

CINKASSE 2

11

1

10

104

KPENDJAL 1

11

2

9

105

KPENDJAL 2

11

1

10

106

KPENDJAL OUEST 1

11

1

10

107

KPENDJAL OUEST 2

15

1

14

108

OTI 1

11

2

9

109

OTI 2

15

2

13

110

OTI SUD 1

15

1

14

111

OTI SUD 2

11

1

10

112

TANDJOARE 1

15

1

14

113

TANDJOARE 2

15

0

15

114

TONE 1

19

3

16

115

TONE 2

11

0

11

116

TONE 3

11

0

11

117

TONE 4

15

0

15

 
 
 
 
 
 

TOTAL

 
 

1542

191

1351

Sources : République Togolaise. (2019). RESULTATS DEFINITIFS DES ELECTIONS MUNICIPALES DU 30 JUIN 2019 et DU 15 AOUT 2019. JOURNAL OFFICIEL 64ème Année N°17 du 19/07/2019 et N°18 du 06/09/2019.

Circonscription Administrative

CVJR ; CNI ; Commission Nle du Hadj Projet d'Appui au Processus Electoral, Com Nle de Délimitation des Frontières

Commission de Passation des marchés

Secrétariat Général

 

Section Informatique

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Secrétariat Central

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Section Compta
Superstructure

 

Direction des Affaires
Administratives et financiers

 
 
 

Division des Etudes de la
programmation du suivi et de
l'évaluation

Division des archives et de la
documentation

 

Section Péage
de Recettes

Division des RH

 
 
 

Section GCL

Division Comptable et
Financière & Matériels

 
 
 
 
 
 
 

Section Compta
Direction Opérationnelle

Section Formation

Section Étude et Programmation

Section suivi
Evaluation

 

Section
documentation

 

Section archives

Section GI PH

 
 
 
 
 
 

Direction de
L'Etat civil

Secrétariat

Section Assistance contact & suivi des Bureaux d'Etat Civil

Section suivi
des Données
d'Etat Civil

Ministre

Inspection Interne

Commission de Contrôle des marchés

Chef du Secrétariat Particulier

Cabinet du Ministre

Secrétariat Particulier

Annexe2 :

Organigramme

hiérarchique du
MATDCL (2019)

Schéma de restructuration
Proposé pour le MATDCL

Secrétariat

Secrétariat

Secrétariat

Division des Cultes

Section des autorisations

Div. Collectivité Locales

Section assistance/control

Section Développement de la Coopération

Section financière des Collectivités Locales

Section suivi & contrôle et Régulation

Section Développement et
mise en oeuvre
des stratégies

Direction
Décentralisation

Section
Coordination

Direction de la Décentralisation et des Collectivités Locales

Section
assistance et
Contact

Section Charges du contrôle des actes des aumônes

Section Gestion du Réseau de commandement

Direction des subdivisions administratives

Division des chefferies Traditionnelles

Section études des dossiers et réduction des actes

33

Direction de l'Administration Territoriale et des Frontières

Section suivi des conventions et des contentieux

Section
Enregistrement

Section Coordination et
suivi des Interventions
Techniques

Division chargée des questions de Frontières

Division chargée des Organisations civile et professionnelle

Section suivi des organisations

Direction des Affaires Politique, Associations et Culturelles

Section
Enregistrement

Division des Affaires Politiques

Section suivi des affaires culturelles

Section Règlementation et contentieux

Division des Affaires Électorales

Section suivi des données publiques et Parapubliques






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo