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Stabilité monétaire et persistance de la dollarisation de l'économie congolaise 2009 à  2018.


par Moise Siona
Université président joseph Kasa vubu (ukv)/Boma - Licence 2019
  

Disponible en mode multipage

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SUJET : STABILITE MONETAIRE ET PERSISTANCE DE LA DOLLARISATION DE l'ECONOMIE CONGOLAISE.

INTRODUCTION GÉNÉRALE

1. PROBLÉMATIQUE

La récente dollarisation, partielle mais croissante, de l'économie congolaise est un phénomène complexe et tout à fait original. Dès la seconde moitié des années 1980 s'est manifestée la circulation sur le territoire national de plusieurs monnaies dont la primeur revenait au dollar américain.

Ce phénomène constitue une mise en cause du monopole dévolu à la monnaienationale sur les pratiques internes de transactions, de compte et de paiement et touche plusprofondément à la souveraineté monétaire du pays. Elle remet en cause ce que Stéphane Colliac,appelle « l'exclusivité monétaire nationale » qui suppose une monnaie unique, exclusive etspécifique. Le premier critère tient à l'existence d'une seule monnaie dans le pays. Le second estrelatif au fait que cette monnaie couvre, à elle seule, l'ensemble du champ des pratiques monétairesinternes. Le dernier suppose que la monnaie nationale soit associée au pays qui l'émet, et à aucunautre. COLLIAC S. (2003)

En effet, l'instabilité caractérisée de l'environnement économique congolais, la faibleopportunité de diversification du portefeuille poussent les agents économiques à recourir auxdevises étrangères pour préserver la valeur de leurs avoirs monétaires, soit pour diversifier leurportefeuille. Cette stratégie que la profession qualifie de « phénomène de dollarisation » estobservable au sein de l'économie du Congolaise mais aussi dans plusieurs économiesémergentes et en développement qui ont longtemps souffert d'une forte inflation et d'unedépréciation monétaire continue.SASSE KEMBE D. (2011)

L'instabilité macroéconomique qui a caractérisé la décennie 90 a favorisée les conditions de l'apparition, de l'émergence, et de l'aggravation de la dollarisation. En dépit de la mise en place des programmes de stabilisation de mai 2001 (Programme Intérimaire renforcé en sigle PIR) et d'avril 2002 (Programme Economique du Gouvernement, en sigle PEG) qui ont, entre autres, permis d'éradiquer l'hyperinflation et de restaurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale, la dollarisation au sens strict persiste et s'accélère. Evaluée en moyenne à près de 20% au cours de la décennie 90,KAMANDA KIMONA-M. J(2005).

Le taux de dollarisation approximé par le rapport de dépôt en devise sur la masse monétaire s'accélère et atteint 69,1 %, en moyenne, entre mai 2001 et fin décembre 2013.

En effet, l'embellie observée à partir de l'année 2010 n'a pas occasionné le recul de la dollarisation malgré les mesures mises en place par les autorités congolaises. La reprise et le maintien de la croissance économique régulière dont la moyenne s'est située à 7,9% entre 2010 et 2015, l'ancrage du taux de change à un niveau acceptable avec une constante évolution annuelle du franc congolais par rapport au dollar de 2,0% entre 2013 et 2014, la maitrise de l'inflation de l'ordre de 1,03 % en moyenne et l'amélioration progressive de la profondeur financière mesurée par le ratio de la masse monétaire au sens large sur le produit intérieur brut(M2/PIB), qui passe de 11,3% en 2009 à 16,4% à fin 2012 alors que les prêts au secteur privé passent de 2,8% du Produit intérieur brut en 2009 à 0,3% à la fin 2014, ne sont pas arrivés à bout de ce phénomène.( Rapport de la BCC, 2015). Malgré une décennie de stabilité monétaire restaurée et d'un cadre macroéconomique assaini, l'économie congolaise demeure caractérisée par la persistance de la dollarisation et l'utilisation intense des devises étrangères, particulièrement, le dollar américain et l'Euro. Ce fait remet en cause les conclusions de certains chercheurs qui postulent que la restauration et le maintien de la stabilité monétaire, dans la durée, permet d'arriver à bout du phénomène dedollarisation. Par contre, l'expérience congolaise De la période allant de 2009à 2015, semble indiquer, toutes choses égales par ailleurs, qu'il ne suffit pas de stabiliser la monnaie nationale pour arriver à s'affranchir totalement de la dollarisation.

Au regard de ce qui vient d'être évoqué plus haut, nous nous posons un certain nombre de questions qui nous permettrons de structurer notre travail à savoir :

Ø Qu'est-ce qui explique la persistance de la dollarisation dans l'économie congolaise en situation de stabilité monétaire ?

Ø La stabilité monétaire peut-elle permettre la dé-dollarisation de l'économie congolaise ?

2. REVUE DE LITTERRATURE

Pour R. QUIVY et L. Campen Hout (1988), « toute oeuvre scientifique s'inscrit inévitablement dans un contenu et peut être située par rapport à des courants des pensées qui précèdent et influencent par ailleurs ».

Alors, au regard de l'évolution de la science, ils demeurent « rares » les domaines où il y a des questions qui sont restées non explorées, où les hommes de sciences n'ont pas orienté leurs lunettes de recherches.

En effet, il importe pour tout chercheur d'être informé sur tout ce qui a été dit et écrit sur son thème et son champ de recherche.

De ce fait, nous ne pensons pas être le seul à avoir travaillé sur l'économie congolaise. Les autres y sont déjà orientés leurs travaux de recherche.

Nous avons eu à consulter les travaux antérieurs du domaine de notre recherche pour montrer l'originalité de notre travail. C'est ainsi que nous avons pris connaissance des travaux de nos aînés ci - dessous :

François Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye, dans leur article « Economie Congolaise et la reforme monétaire ». Quant à eux, ils s'intéressent plus à l'établissement d'un bilan du comportement de l'économie congolaise, tout en évaluant la réforme monétaire au cours de chaque décennie depuis les années 1960. Article publié en Avril 2000.

· LENDELE Kola et KAMANDA - KIMONA MBINGA J. dans leur article publié en 2005 et ayant comme titre « nature et spécificité de la dollarisation de l'économie congolaise ». Ici les auteurs se sont limités à montrer la spécificité de la dollarisation au Congo ; tout en précisant que la dollarisation de l'économie congolaise reste dans des aspects purement monétaires, la substitution d'actifs étant marginale.


· Axel Gastambide dans sa Thèse de doctorat présentée et soutenue le 18 Mai 2005, parlant de la « dollarisation partielle et dollarisation intégrale : Expérience de l'Equateur » s'est intéressé à l'étude expérimentale de la dollarisation partielle et intégrale en Equateur.

Birindwa Emmanuel dans son mémoire intitulé « la dédollarisation de l'économie congolaise : une étude prospective » conclut que l'ébauche du processus de dédollarisation de l'économie congolaise est nécessaire pour remettre à la monnaie ses fonctions traditionnelles mais il est à noter que ce processus est inertiel et peut prendre plusieurs années. Ce phénomène exige de la part des acteurs de la patience et de la persévérance dans l'effort en raison des effets d'hystérèse observés et de la pénétration de ce phénomène dans les us et coutumes des agents économiques tant dans le secteur privé que public.

En examinant cette revue littéraire, l'on s'accorde à dire que certes les chercheurs ont eu à parler de la dollarisation et dédollarisation des économies en général et de l'économie congolaise en particulier.

Quant en ce qui nous concerne, ce travail développe des éléments qui le distinguent quelque peu des travaux antérieurs. Nous fondons notre réflexion sur la persistance de dollarisation de l'économie congolaise en situation de stabilité monétaire, en faisant une analyse plus globale sur les facteurs qui expliquent le taux de dollarisation de l'économie congolaise enfin de proposer les différentes pistes qui peuvent conduire à la dé-dollarisation complète de l'économie congolaise.

3. HYPOTHESES

Selon GRAWITZ .M l'hypothèse est une proposition des réponses à la question posée. Elle tend à formuler une relation   entre les faits significatifs, même plus au moins précis (GRAWITZ,méthode des sciences sociales, 11édition, Paris,2001, P.404).

Eu égard de ce qui précède, les propositions suivantes peuvent être formulées sous formes d'hypothèses :

Ø La dollarisation de l'économie congolaise persiste du fait de la mauvaise structure fiduciaire de la monnaie nationale.

Ø La stabilité monétaire de longue durée pourrait conduire à la dé-dollarisation puisque les agents économiques auront de plus en plus confiance en la monnaie nationale.

4. OBJECTIFS DE L'ETUDE

La présente étude fourni un objectif général et les objectifs spécifique.

a. Objectif général

Ce travail tente à expliquer en quoi la persistance actuellede la dollarisation dans un contexte de stabilité monétaire demeure un talon d'Achille pour lesautorités monétaires congolaises.

b. Objectif spécifique

L'objet spécifique étant le souci qui anime le chercheur individuellement et qu'il cherche à observer dans son étude, le nôtre tourne autour de deux axes principaux à savoir :

Ø Nous attachons à étudier d'une part, le pourquoi de l'irréversibilité à la baisse de la dollarisation au sein de l'économie congolaise.

Ø d'autre part, les perspectives de dé-dollarisation de cette économie.

5. CHOIX ET INTERET DU SUJET

5.1. Choix du sujet

Le choix du présent sujet n'est pas un fait du hasard, quelques raisons nous ont poussées à traiter ce sujet :

5.2. Intérêt du sujet

La présente étude intitulée : « STABILITE MONETAIRE ET PERSISTANCE DE LA DOLLARISATON DE L'ECONOMIE CONGOLAISE »vise à susciter un vif intérêt chez un grand nombre d'acteurs dont principalement :

Ø Les autorités monétaires et bancaires, cette étude a pour intérêt de mettre à leur disposition un outil susceptible de les orienter dans la démarche de la dé-dollarisation de l'économie congolaise.

Ø Étant donné que notre travail est un travail de recherche orienté dans le domaine des Sciences Économiques plus précisément en Economie Monétaire et Bancaire, il constitue un document qui met en évidence des données réelles, qualitatives et vérifiables pouvant servir à d'autres recherches ultérieures.

6. METHODE ET TECHNIQUE

6.1. METHODE DE RECHERCHE

Selon le disco Encarta 2009, la méthode est le chemin qu'emprunte l'esprit pour atteindre la connaissance ou pour démontrer une vérité .ainsi toute recherche scientifique avérée se doit de recourir plus au moins à une méthode de recherche. C'est dans cette optique que nous avons retenue dans le cadre de notre travail, deux méthodes dont la descriptive et la méthode déductive.

6.1.1. La méthode descriptive

La méthode descriptive est définit comme une méthode qui consiste à analyser un phénomène et à présenter convenablement tous les éléments qui le compose. JEAN LOUIS., (2000,.P154.)

Cette méthode nous a permis de décrire le phénomène étudié dans son ensemble et dans ses aspects particuliers. Nous avons donc mené des études qualitatives sur la politique monétaire en république démocratique du Congo qui évolue sous contrainte de la dollarisation en partant du regard, des enjeux et des perspectives du paysage économique congolais, en démontrant par le biais de classification ou de typologie. Nous avons donc eu davantage à faire appel à notre jugement et à la finesse de l'observation dans la compréhension du phénomène.

6.1.2. La méthode déductive

La méthode déductive consiste à passer des propositions prises pour prémisses à des propositions qui en résultent, suivant des règles logiques. Dans la pratique, la méthode déductive consiste à appliquer un principe général à un cas particulier. Il s'agit donc par exemple de vérifier une hypothèse générale sur le plus grand nombre d'observations particulières. Idm (2000. P120.).

6.2. TECHNIQUES DE RECHERCHE

Elles sont des procédés opératoires, rigoureux, bien définis, transmissibles et susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions adaptées aux genres des problèmes et des phénomènes en cause. GRAWITZ M., (, 2001, P. 101.)

En ce qui concerne notre travail, nous avons utilisé les techniques basées sur la documentation et l'interview pour récolter des données sur terrain.

6.2.1. La technique documentaire

Selon MULUMBATI N. (1980, P. 26.): « la technique documentaire est une fouille systématique de tout ce qui est écrit ayant une liaison avec le domaine de recherche ».

Nous pouvons dire que la technique documentaire consiste en une analyse consultative des documents écrits tels que les ouvrages à caractère économiques et monétaires ainsi que bancaires, les rapports, les articles, les revues, les journaux officiels, la webographie, des documents inédits tels que les cours, les travaux de fin cycle, les mémoires...

Cette technique nous a renvoyé à la lecture des documents se rapportant à notre sujet. D'où, grâce à cette dernière nous avons enrichi notre travail tout en se basant sur les idées des autres penseurs.

Cette technique est utile car elle permet d'asseoir l'étude sur des bases fiables des données.

6.2.2. La technique d'interview

L'interview est selon BRUNO ARMAS : « Une technique qui a pour objectif d'organiser un rapport de communication verbale entre deux personnes, l'enquêteur et l'enquêté concernant un objectif précis ». BRUNO A., (1973, P. 20.)

L'utilisation de l'interview libre dans le cadre de cette étude se justifie par le fait que les entretiens exploratoires que nous avons eus avec certains agents et cadres des banques congolaises, de la BCC et de la population, nous ont permis de collecter les renseignements auprès d'eux en vue de pouvoir soutirer davantage d'information sur les effets de la dollarisation de l'économie congolaise.

En effet, l'interview a écarté les zones d'ombres sur nos propres observations.

7. DELIMITATION DU SUJET

Pour mieux organisé un travail scientifique, il est nécessaire de délimiter le sujet aussi bien dans le temps que dans l'espace. Notre étude porte sur la RDC et la disponibilité des données, pour la période allant de 2009 à 2018

8. CANEVAS

Le présent travail comportera 4 chapitres plus l'introduction et la conclusion qui ne sont pas considérés comme des chapitres.

Ainsi, les chapitres seront repris de la manière suivants :

CHAPITRE 1 : LA MONNAIE, LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA DOLLARISATION

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

CHAPITRE 3 : STABILITE MONETAIRE ET PERSISTANCE DE LA DOLLARISATION DANS L'ECONOMIE CONGOLAISE

CHAPITRE 4 : CONTRAINTES ET PERSPECTIVE

CHAPITRE 1 :

MONNAIE, POLITIQUE MONETAIRE ET DOLLARISATION

Le présent chapitre est consacré à la clarification des principaux concepts dont l'usage sera courant dans cette étude. Il sera ainsi question des concepts de la monnaie, la politique monétaire et dollarisation ainsi que leurs articulations respectives.

SECTION 1 : NOTION DE LA MONNAIE

1.1. Définitions de la monnaie

Lorsqu'on parcourt la littérature sur la monnaie, on peut retenir trois manières différentes de la définir : la monnaie est définie soit par ses fonctions, soit par ses pratiques, soit par ses états.

1.1.1. Définition de la monnaie par ses fonctions

Selon cette approche, est considérée comme monnaie, tout objet susceptible d'exercer ses fonctions monétaires (unité de compte ou mesure de valeur ou encore étalon de valeur ; intermédiaire d'échange ou moyen de paiement et réserve des valeurs).

1.1.2. Définition de la monnaie par ses pratiques

Définir la monnaie par ses pratiques, c'est considérer ce qu'elle permet de faire ou mieux les actes qu'elle permet d'accomplir.

Jérôme BLANC est celui qui a su formaliser avec force cette approche. Pour cet auteur c'est l'emploi de l'objet dans les pratiques monétaires qui détermine sa qualité monétaire. Et il définit les pratiques monétaires comme des actes quotidiens qui impliqueraient la dimension monétaire.

1.1.3. Définition de la monnaie par ses états

Ce que l'on peut considérer comme une véritable rupture avec l'approche fonctionnelle, a été réalisée dans un ouvrage collectif dirigé par Bruno THERET (2007) intitulé : « La monnaie dévoilée », où économistes, historiens, anthropologues, politologues et sociologues, travaillant à la compréhension du fait monétaire, ont mis en place une définition de la monnaie par « ses états » c'est-à-dire par des formes qu'elle prend.

Pour ces auteurs, la monnaie s'appréhende sous trois formes de présence au monde que l'on qualifiera d'états de la monnaie à savoir : l'état incorporé de la monnaie, son état objectivé et son état institutionnalisé.

Ø État incorporé de la monnaie : il exprime le rapport économique, physique, spirituel que les agents économiques entretiennent avec l'objet monétaire. C'est dans son état incorporé que s'expriment et s'observent les pratiques monétaires, c'est-à-dire le vécu populaire de l'institution monétaire ou l'approbation personnelle des instruments monétaires. C'est également ici que peut se dessiner la culture monétaire d'une société.

Ø État objectivé de la monnaie : ici la monnaie fait référence à sa forme matérielle. C'est un système composé par les instruments monétaires qui servent de moyen de paiement. L'histoire monétaire retrace une objectivation de monnaie dans des supports qui, avec le développement technologique, tendent de plus en plus à se diversifier et à se dématérialiser.

Ø État institutionnalisé de la monnaie : la monnaie fait référence au principe de la souveraineté nationale. C'est un système composé de règles constitutives d'une organisation qui concerne à la fois la définition de l'unité de compte et celle des instruments de paiements, les conditions de leur création, de leur mise en circulation et de leur utilisation dans les transactions marchandes.

Dans cette perspective, la monnaie tient son pouvoir d'un tiers divin, royal ou étatique qui est l'instance souveraine émettrice de la monnaie qui, dans la société moderne, est représenté par l'État moderne ou l'État civil selon l'expression de KANT. Elle tient son pouvoir des personnes de la monnaie qui, implicitement, fixent aussi des règles monétaires. La nature du rapport entre ces tiers et les sujets utilisateurs de l'argent déterminent la valeur qu'on lui accorde.

De ce fait, il existe incontestablement un lien entre le mode d'organisation politique d'une société et celui d'organisation monétaire Nkoo MABANTULA. (2014).

1.2. FORMES DE LA MONNAIE

La monnaie a connu au cours de son histoire plusieurs formes. Ainsi, les premières formes de la monnaie ont été la monnaie marchandise et la monnaie métallique (pièce) qui présente l'intérêt d'être homogène, divisible et de faible volume.

Les formes actuelles de la monnaie sont :

1.1.4. Monnaies divisionnaires

·c'est l'ensemble des pièces ou monnaie métallique. Elle est utilisée dans les transactions de faibles montants

1.1.5. La monnaie fiduciaire

C'est une monnaie dont la valeur repose uniquement sur la confiance que lui accordent les agents économiques. Ainsi, la valeur d'une pièce n'a aucun lien avec la valeur du métal qui la constitue. De même, la valeur d'un billet ne correspond pas à une contrepartie en métal physique qu'une banque garantirait. Cette définition ne se réfère pas à la forme physique de la monnaie (métal ou papier). Par conséquent on comprend que la monnaie fiduciaire inclut aussi bien les pièces métalliques que les billets de banque (NSUAMI NGOMA, .2016)

1.1.6. La monnaie scripturale

Comme son nom l'indique, cette monnaie n'existe que sous forme d'écritures comptables. Le support monétaire de la monnaie scripturale est, aujourd'hui, une information contenue dans des fichiers informatiques. Elle est constituée de l'ensemble des dépôts dans les organismes financiers. Elle circule par jeux d'écritures (électroniques le plus souvent) entre comptes par l'intermédiaire d'instruments tels que les chèques ou les virements. La monnaie scripturale doit normalement être considérée comme monnaie fiduciaire puisqu'il est évident que les agents économiques lui accordent la même confiance accordée aux pièces et billets de banque. Cependant, on réserve exclusivement le terme de "fiduciaire" à la monnaie qui se présente sous la forme de billets et des pièces (Définition LAROUSSE : Relatif à l'écriture.

1.3. LES FONCTIONS DE LA MONNAIE

Ø Instrument de compte (unité de compte) ;

Ø Instrument d'échange (de transaction) ;

Ø Instrument de réserve de valeur.

1.3.1. Instrument de compte

Elle facilite les échanges, c'est un instrument de mesure de la valeur des biens (et de comparaison de valeur). On peut mesurer et comparer des biens et services très différents. La monnaie détermine ainsi une échelle générale des prix entre tous les biens.

1.3.2. Instrument d'échange

La monnaie joue un deuxième rôle dans l'échange, elle constitue un instrument de règlement des échanges. Dans l'échange monétaire, les agents utilisent une marchandise (pièce d'or) ou une créance sur une banque qui prend la forme des pièces, des billets ou de monnaie scripturale pour servir de contrepartie au bien ou au service échangé.

De façon très classique, on met en évidence cette fonction de la monnaie en opposant l'échange monétaire au troc.

Le troc, l'échange de marchandises contre des marchandises est, en fait, extrêmement complexe et contraignant.

Il faut que les désirs des agents soient symétriques : celui qui propose un ordinateur contre une paire de chaussures doit trouver un agent souhaitant opérer l'échange strictement inverse.

??Il faut que les valeurs des biens échangés soient considérées comme strictement équivalentes.

??Il faut par ailleurs que ces désirs soient simultanés Le recours à une monnaie permet de simplifier et de multiplier les échanges

1.3.3 Instrument de réserve de valeur

Elle reporte du pouvoir d'achat dans le temps. Nécessité si désynchronisation de la vente et de l'achat. Autres motifs à sa détention : c'est un instrument d'épargne, une réserve pour une consommation ultérieure avec deux motifs :

Ø La précaution ;

Ø La spéculation.

C'est une réserve qui n'est pas toujours sûre, En cas d'inflation et de crise économique, elle peut perdre très rapidement de son pourvoir d'achat.

La monnaie est neutre, elle n'a aucune incidence sur l'économie réelle.

Rôle très limité de la monnaie : c'est un bien comme un autre, elle est demandée uniquement pour effectuer des transactions.

Le domaine monétaire et de domaine réel celui de la production et de l'emploi sont indépendantes. (NSUAMI NGOMA, 2016).

SECTION 2 : NOTION DE LA STABILITE MONETAIRE

2.1. VALEUR INTERNE DE LA MONNAIE

C'est la quantité des biens et service que la monnaie permet d'acquérir. En effet, lorsque le niveau général des prix augmente, la quantité des biens et services que permet d'acquérir la monnaie diminue, la politique monétaire a pour but d'obtenir ou de maintenir le pouvoir d'achat interne de la monnaie ou en d'autres termes la stabilité du niveau général des prix. Ce pouvoir d'achat interne se mesure par le taux d'inflation. (H.GERENDAWELE, 2018)

2.2. VALEUR EXTERNE DE LA MONNAIE

C'est la quantité des devises ou des unités en monnaie étrangères que la monnaie nationale permet d'acquérir. La quantité des devises que permet de procurer la monnaie nationale augmente en cas d'appréciation de cette dernière (régime des changes flottant) ou de sa réévaluation (régime des changes fixes), elle diminue en cas de sa dépréciation (régime des changes flottant) ou de sa dévaluation (régime des changes fixes).ici, le pouvoir d'achat externe se mesure par le taux de change. (HENRY GERENDAWELE,.2018)

2.3. POUVOIR D'ACHAT DE LA MONNAIE

La valeur de la monnaie s'exprime par son pouvoir d'achat c'est-à-dire par la faculté qu'elle offre à ces détenteurs d'acquérir une certaine quantité des biens et services en échange d'unité monétaire.

Le pouvoir d'achat de la monnaie varie donc en sens inverse de prix. Des mouvements d'ensemble affectent également la valeur de la monnaie : théorie quantitative et autres théories : Keynes la nouvelle école néoclassique et monétariste.(G N. MANKIW 200, p.96)

SECTION 3 : NOTION DE LA DOLLARISATION

3.1. DEFINITION DE LA DOLLARISATION

Le phénomène « Dollarisation » fait l'objet de plusieurs études (débats) et ce, depuis les années 1970. Pour certains économistes, la définition exacte de la dollarisation ne fait pas l'objet d'un concept à proprement parler en ce sens qu'elle est délicate, discutable et même variable.

Pour SALAMA (1989), la dollarisation est l'évolution selon laquelle le dollar américain s'impose de plus en plus comme réserve de valeur, unité de compte et parfois intermédiaire des échanges pour certains produits.MINDA A. (2000)

La dollarisation est un phénomène économique et social pour lequel toute ou une partie de la population d'un pays utilise une marque de monnaie étrangère.LE MAUX L. (2003)

Stricto sensu, la dollarisation est le processus de remplacement, par le dollar des Etats-Unis, des monnaies nationales préexistantes en tant qu'unité de fixation des prix des biens, d'instrument de paiement et de détention de l'épargne. Lato sensu, le terme de dollarisation peut aussi être utilisé de façon quasi-générique, pour désigner le cas où toute devise autre que le dollar se trouve appelé à remplacer la monnaie domestique d'un pays. D'après BOURGUINAT et DOHNI. GASTAMBIDE A., (2005)

CALVO et VEIGH définissent la dollarisation comme le concept le plus approprié pour décrire le phénomène où la monnaie domestique est graduellement remplacée par la monnaie étrangère généralement le dollar des Etats unis, d'abord dans sa fonction de réserve de valeur puis dans celle d'unité de compte et enfin de moyen de paiement.

Il y a lieu de retrouver dans toutes ces définitions, une sorte de substitution totale ou partielle de la monnaie nationale d'un pays par une devise étrangère, généralement le dollar américain.

3.2. FORMES DE DOLLARISATION

3.2.1. dollarisation-substitution monétaire

La dollarisation par substitution monétaire est la forme la plus fréquente. Il peut s'agir de la substitution de la monnaie ou de la substitution des actifs.

Dans ce premier cas (substitution monétaire), la monnaie étrangère remplace progressivement la monnaie nationale ou s'arroge une part importante et de plus en plus croissante en tant que moyen de payement, unité de compte et actif de valeur. Ce phénomène s'observe en situation d'inflation ouverte et d'hyperinflation, où le cout de détention de la monnaie devient exorbitant et pousse le public à chercher des solutions de rechange.

3.2.2. La dollarisation-substitution des actifs

Dans le second cas (dollarisation-substitution des actifs), il s'agit d'une situation qui découle de l'évaluation comparée du risque des possibilités de rendement des actifs libellés en monnaie étrangères et en monnaie locale, historiquement, les actifs en devise permettent aux détenteurs de se prémunir contre le risque macroéconomique tels que l'instabilité des prix et les périodes prolongées de dépréciation. Dans ce cas, la demande de la monnaie étrangère augmente alors celle de la monnaie locale baisse.

3.2.3. La dollarisation-complémentaire monétaire

La dollarisation-complémentaire monétaire ; c'est lorsqu'en situation de déflation dans une économie dollarisée, l'insuffisance de la monnaie locale est supplée par la présence (ou l'augmentation) de la monnaie étrangère dans ce cas, les demandes de deux monnaies augmente. (GERENDAWELE HENRY, 2018).

3.3. SORTES DE LA DOLLARISATION

Il existe deux sortes de la dollarisation ;à savoir : la dollarisation partielle, et celle dite intégrale.

3.3.1. Dollarisations intégrales

La dollarisation intégrale où le pays renonce totalement à la monnaie nationale et adopte une monnaie étrangère pour exercer les fonctions traditionnelles (d'intermédiaire des échanges « instrument de payement », unité de compte et réserve de valeur), et la monnaie nationale est tout simplement abandonnée.(Cas du Zimbabwe).

3.3.2. Dollarisations partielles

La dollarisation partielle où le pays accepte, à côté de sa monnaie nationale, des monnaies étrangères pour exercer des fonctions traditionnelles d'unité de compte de réserve et d'intermédiaire des échanges

La circulation concomitante de deux monnaies a comme conséquence la loi de de GRESHAM à rebours.

Pour rappel, la loi de GRESHAM stipule ce qui suit : Dans un pays où circulent parallèlement deux monnaies, la mauvaise monnaie chasse la bonne. Dans le cas de la dollarisation, c'est la bonne monnaie (stable) qui chasse la mauvaise (instable)

Avec la dollarisation partielle, la majeure partie des transactions s'effectue en dollars : ouverture de compte en banque, achat des véhicules, maison, etc. Pour saisir le phénomène de la dollarisation partielle, il faut revenir à l'essence de la monnaie et de ses fonctions. Il y a substitution entre la monnaie nationale et la devise étrangère (le dollar) dès lors que les agents économiques ne bénéficient plus des avantages que la monnaie nationale procure en tant que réserve de valeur, unité de compte et moyen de payement.BERG A. et BORENSZTEIN E., (2000)

3.4. MESURES DE LA DOLLARISATION

La monnaie étrangère peut-être détenue sous trois formes par les résidents d'un pays : la monnaie manuelle (par exemple des dollars en billets), les dépôts libellés en monnaie étrangère détenus le système bancaire national (un compte en dollar dans une banque enregistrée dans le pays) et les dépôts détenus à l'étranger (par exemple un compte en dollar dans une banque suisse).

Les dépôts à l'étranger pouvant être détenus pour des motifs autres que la protection contre l'inflation, comme les transactions internationale et les opérations illégale, ils sont généralement exclus de la mesure de la dollarisation, sauf dans le cas où les dépôts en monnaie étrangère dans le système bancaire national sont interdits. Parmi ces trois composantes, les montants de la monnaie manuelle et des dépôts à l'étranger sont généralement mal connus. Par conséquent, les mesures de la dollarisation reposent usuellement sur les seuls montants des dépôts en monnaie étrangère détenus dans le système bancaire national.

La mesure de la dollarisation la plus fréquemment utilisée DE/MED+DE

Où DE est l'équivalent en monnaie nationale du montant des dépôts libellés en monnaie étrangère dans le système bancaire intérieur. M2D est agrégat monétaire étrangère dans le système bancaire intérieur. M2 est l'agrégat monétaire comprenant la monnaie manuelle, les dépôts bancaires à vue, à terme et d'épargne libellés en monnaie nationale. Cette mesure représente la part des dépôts en monnaie étrangère dans la richesse. NGONGA NZINGA V., (2011)

3.5. FACTEURS DE LA DOLLARISATION

3.5.1. Les facteurs explicatifs de la dollarisation

3.5.1.1. La dollarisation par la crise inflationniste

Lorsque l'inflation atteint un niveau élevé, les résidents s'obligent à détenir leurs richesses financières sous forme des billets ou en monnaie étrangère. Aucun intérêt l'on a à la détention des richesses sous forme d'une monnaie qui perd sa valeur au jour le jour. La monnaie étrangère se substitue à la monnaie interne en tant que réserve de valeur, par la détention manuelle ou dans des comptes bancaires domestiques. Cette constitution de l'épargne en monnaie étrangère traduit la perte, par la monnaie nationale, de sa fonction de réserve de valeur.

Dès lors, les agents économiques commenceront à libeller non seulement le prix des biens durables et des immeubles en monnaie étrangère d'abord, puis ceux des biens courants, mais aussi les dettes et les contrats. Il se vérifie, ici, la perte par la monnaie domestique de la fonction d'unité de compte. Avec la persistance d'une inflation élevée, les résidents sont poussés à affecter la plupart de leurs transactions en devises. Ces dernières ne servent plus à financer la fuite des capitaux mais plutôt à réaliser les transactions à l'intérieur du pays, qu'il s'agisse de paiement sous forme manuelle ou des virements bancaires en devises. C'est à ce moment que la fonction de moyen de payement est atteinte.

3.5.1.2. La dollarisation par la pénurie des moyens de paiement

En tant que contexte de la dollarisation, la pénurie des moyens de paiement peut-être expliquée par l'hyperinflation et la déflation. La baisse de la valeur réelle de la monnaie provoque la pénurie des moyens de paiement. Cette baisse est elle-même, le résultat d'un accroissement plus rapide du niveau général des prix des biens au-delà de l'émission monétaire. En conséquence, l'émission monétaire devient soumisse à la hausse des prix et ne cesse de courir après les besoins. La valeur faciale des coupures se perd vite. Il faut très rapidement créer des nouveaux billets à valeur faciale plus élevée pour satisfaire les besoins de la circulation. Il se crée alors un besoin extrême des moyens de paiement à valeur stable, une monnaie étrangère.

3.5.1.3. La dollarisation par la pénurie des biens

La pénurie des biens, outre qu'elle se traduit par une hausse des prix, elle est source de manoeuvre pour les vendeurs qui ne reçoivent en priorité que des demandeurs munis des devises. Par ailleurs, en plus d'être reçus en second lieu, les détenteurs de la monnaie nationale sont également victimes d'un prix majoré d'un certain pourcentage servant, aux yeux des vendeurs, de couverture de risque de change. Evincés, ces second demandeurs contribuent à l'accroissement de la demande des devises et de leur utilisation afin de bénéficier, eux aussi, d'une priorité et d'une prime sur ceux qui n'en disposeront pas encore. Ces derniers agissent de la sorte et le processus s'amplifie.

3.5.1.4. La dollarisation par les réseaux transfrontaliers

Le rayonnement régional d'une monnaie se traduit tout par sa circulation dans le strict voisinage de son pays d'origine. Mais, de façon générale, la force d'une monnaie conjuguée à la puissance commerciale de son pays sont les facteurs principaux qui poussent à son emploi dans une zone plus au moins étendue à l'intérieur d'un pays voisin ; c'est le cas du dollar des Etats-Unis qui d'abord utilisé tout au long de la frontière mexicaine dont certaines villes doivent leur dynamisme aux usines américaines qui y sont implantées, a par la suite eu un rôle puissant dans tout le Mexique. Vahavi.(, 2007).

CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce chapitre, il a été question de passer en revue toute la littérature en rapport avec la monnaie, la stabilité monétaire et la dollarisation des économies, cela dans le but de puiser, ici, pour la suite du travail les différents concepts en rapport avec l'objet d'étude.

CHAPITRE 2 :

PRESENTATION DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

Nous présentons ci-après le cadre opérationnel et analytique de la politique monétaire de la RDC.

SECTION 1 : CADRE DE REFERENCE DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN RDC

1.1. CADRE REGISSANT LA GESTION MONETAIRE RDC

Nous présentons ci-après le cadre opérationnel et analytique de la politique monétaire de la RDC.

1.1.1. Les objectifs

La Banque Centrale du Congo procède à un ancrage monétaire. En effet, l'objectif final de la politique monétaire est la stabilité du niveau général des prix. Pour atteindre cet objectif, la banque centrale oriente la masse monétaire via le contrôle de la base monétaire. Ainsi, en contrôlant l'expansion des agrégats monétaires, la Banque Centrale espère contrôler le niveau général des prix.

Ainsi donc, l'objectif final de la politique monétaire est stabilité du niveau général des prix, l'objectif intermédiaire étant la masse monétaire et la base monétaire est l'objectif opératoire.

Cependant, la masse monétaire congolaise est composée à 65 % des dépôts en devises. Ce qui limite l'impact des instruments de la politique monétaire sur l'objectif final.

1.1.2. les instruments

Pour atteindre son objectif final, la Banque Centrale du Congo utilise trois instruments à savoir le taux d'intérêt directeur, le coefficient de la réserve obligatoire et les appels d'offres des bons de la Banque Centrale du Congo.

La modification du taux directeur entraine celle du taux débiteur des banques et par conséquent le volume de crédit accordé à l'économie. Par ailleurs, l'action du taux directeur agit sur le taux moyen pondéré des Bons BCC.

En effet, un relèvement du taux directeur implique celui du taux moyen pondéré et accroit donc l'attractivité du titre de la Banque Centrale du Congo. Ainsi, il peut être opéré une ponction de la liquidité entrainant une réduction de la base monétaire.

Le coefficient de la réserve obligatoire est utilisé en cas de choc structurel sur la liquidité bancaire tel qu'un changement dans les habitudes d'usage de la monnaie fiduciaire ou dans l'accélération du processus de la bancarisation.

Le Bon BCC est utilisé par la Banque Centrale pour la régulation courante de la liquidité bancaire. En effet, les appels d'offres permettent aux banques de placer à la Banque Centrale leurs excédents de liquidité. En cas de sous-liquidité, les appels d'offres permettent d'injecter de la liquidité. Ce qui permet de disposer à chaque instant d'un niveau de liquidité compatible au besoin de l'économie. (Politique monétaire de la Banque Centrale du Congo : cadre de référence, 2013).

1.1.3. L'analyse de la liquidité

Un cadre de prévisions de la liquidité permet de procéder à une prévision des facteurs autonomes de la liquidité bancaire en vue d'orienter de façon proactive les instruments de la politique monétaire. Ainsi, les facteurs avoirs extérieurs nets, crédit net à l'Etat et circulation fiduciaire peuvent être prévus.

Toutefois, l'économie congolaise est affectée par trois types de chocs qui affectent la liquidité bancaire :

Ø Les chocs permanents qui sont causés par les déficits infra annuels du budget de l'Etat, induisent l'expansion de liquidité bancaire. Cela s'explique par le fait que l'Etat n'émet pas des titres pour financer ses besoins ;

Ø Les chocs transitoires liés notamment aux excédents de la balance des paiements liés à l'amélioration des termes de l'échange. La hausse des cours de produits miniers suite à la hausse de la demande mondiale entraine souvent une rentrée importante des devises sur le marché ;

Ø Les chocs cycliques : ils surviennent en infra mensuel gonflant les dépôts des banques par suite de la liquidation de la paie des agents de l'État. Le décalage avec l'exécution effective par les banques entraine une période de surliquidité bancaire. Par ailleurs, en infra annuel, il est noté une forte demande des devises pour importation en janvier, une accélération des dépenses privées et donc celle de la demande des billets apparait en Aout et septembre suite à la rentrée scolaire. En décembre, les festivités de fin d'année entrainent des déficits budgétaires récurrents.

1.2. ANALYSE DES DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES DE REFERENCE SUR DE LA POLITIQUE MONETAIRE

1.1.4. Analyse de la prise de décision

Le Comité de Politique Monétaire prend les décisions en matière de politique monétaire. Ce comité s'appuie notamment sur un sous-comité chargé de prévisions de la liquidité. Cependant, les informations pertinentes notamment sur « le facteur autonome Crédit net à l'Etat » ne sont pas très disponibles eu égard à la non-participation de la Direction du Trésor. Ce qui limite la portée des prévisions et partant de la qualité des décisions.

1.1.5. De l'indépendance de la BCC

Dans leurs articles 176 et 3 respectivement de la Constitution de la République promulguée en 2006 et de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002 portant constitution, organisation et fonctionnement de la BCC, consacrent l'indépendance de la BCC dans la mise en oeuvre de la politique monétaire. Cependant, la Banque Centrale du Congo est confrontée à des contraintes financières, caractérisées par des fonds propres négatifs et la faiblesse des actifs rentables dans son bilan.

Cette situation engendre une limitation dans la mise en oeuvre de la politique monétaire. Cette situation est davantage accrue par la dollarisation de l'économie nationale qui réduit les revenus de seigneuriage de la Banque Centrale du Congo. Pour notamment résoudre cette question, la BCC et le Gouvernement se sont engagés dans le processus de dé-dollarisation de l'économie nationale depuis septembre 2012, processus dont ils ont inscrit les résultats dans la durée.

1.2.3. De la prise en charge des frais de la politique monétaire

La loi n°005/2002 du 07 mai 2002, dans son article 3, relative à la constitution, organisation et fonctionnement de la Banque Centrale du Congo stipule que l'Etat prenne en charge les pertes nettes subies par la Banque. Cependant, la détérioration des ressources financières de l'Etat face à la multiplicité de ses besoins notamment d'infrastructures, a réduit la capacité de l'Etat à couvrir le déficit de la Banque Centrale. Il s'en est suivi une dégradation de la situation financière de la Banque Centrale et une forte pression sur les dépenses de politique monétaire.

1.2.4. Indépendance de la BCC et coopération interinstitutionnelle

Il y a lieu de signaler que l'indépendance de la Banque Centrale du Congo est garantie, et ce, dans la mise en oeuvre de la politique monétaire. Au sein de la Banque, le Comité de Politique Monétaire constitue le cadre par excellence de l'exécution et du suivi des résultats de la politique monétaire de la BCC.

Ce Comité de Politique Monétaire avait décidé d'ouvrir la participation aux réunions, cependant sans voix délibérative, à certains membres du Gouvernement, notamment le ministère des finances, budget, la primature et la présidence.

Par ailleurs, pour une bonne coordination des politiques macroéconomiques, plus particulièrement les politiques monétaire et budgétaire, il existe des plates-formes entre la Banque Centrale du Congo et le Gouvernement de la République telles que les « Troïkas stratégique et politique ».

Cette situation aeu l'avantage d'accroitre la convergence des politiques conjoncturelles (monétaire et budgétaire) et de stabiliser les prix. Cependant, le risque de compromission de l'indépendance de la banque Centrale avec la demande des droits de vote par les membres externes a eu pour conséquences le départ de ceux-ci.

1.3. EVOLUTION, ANALYSE ET PERFORMANCE DES REGIMES DE POLITIQUE MONETAIRE DE LA RDC

Une certaine évolution a été notée dans le régime de politique monétaire en RDC. Nous présentons ci-après l'évolution récente qui part de l'abandon de l'usage des instruments directs effectué en 2001.

1.1.6. Abandon des instruments directs de la politique monétaire

La politiquemonétairedelaBanqueCentraledu Congoaconnudesmutationsstructurellesimportantesvisantl'amélioration del'efficacité depuis l'année 2001. Cesréformesontconcernéprincipalementlescadres conceptueletopérationnel ainsique ledispositifdesurveillance dela politique monétaire.

Avant 2001,la Banque Centrale du Congo utilisait plusieursinstruments d'encadrementdirect tels que les plafondsdetauxd'intérêt ainsi que les restrictionsquantitativessur lecréditbancaire(plafondderefinancement, capacitéderefinancement).

Ces instruments ont étouffé ledéveloppementducréditaumomentmêmeoùlepaysavaitbesoindes capitauxpourfinancer lareconstructionnationaleetl'activitééconomique. Parailleurs,dansuncontexted'absencededisciplinebudgétaire,lacapacité desdits instrumentsà régulerla liquidité était extrêmement limitée.

C'est ainsi qu'undiagnosticducadregénéraldelapolitiquemonétaireetde change,unprocessusderestructurationducadredelapolitiquemonétairea été enclenchéaprès unprélude constituéessentiellementdu démantèlement des plafonds des taux d'intérêt bancairesen1998.

1.1.7. Adoption du régime de change flottant

Avec la chute des réserves de change du pays suite notamment à la guerre qui a paralysé le pays en 1996, la Banque Centrale était devenue incapable de soutenir son taux de change. En conséquence, il s'est développé un marché de change parallèle dont le cours s'écartait énormément du marché officiel.

Afin d'éliminercesdistorsions, lesquellesamplifiaientlerythmededépréciationmonétaire,lerégimede changeflottantaétéadoptéetladétention des devises aétélibéralisée en2001.Cesmesures,soutenuesparuneréformedelapolitiquebudgétaire, ontpermisderéduireconsidérablementlerythmededépréciationmonétaire.

L'unification dumarchédechangeasensiblementdiminuél'écartentrele coursdechangeparallèleetlecoursindicatif. Cetécartestpresquenulà l'heureactuellealorsqu'ilétait supérieurà 350 % en2000.

1.4. DEFINITION CLAIRE DE L'OBJECTIF PRINCIPAL DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Avant2002, il y avait une absence declartédanslesattributionsdelaBanque Centrale du Congo notamment en matière de politique monétaire. Sa mission allait jusqu'au développement économique, mission dont la banque centrale ne saurait atteindre. Cela s'explique par faute d'instruments monétaires appropriés.

Aveclapromulgation delaloin°005/2002du 07mai2002surlaBanqueCentraleen2002,uncontenuclair aétédonnéàlamissionprincipaledelaBCC, ensonarticle3,qui stipulait quelamission premièredel'Institut d'Emissionestdedéfiniretdemettreenoeuvrelapolitiquemonétaire du pays dont l'objectif principalest la stabilité du niveaugénéraldes prix.

En conséquence, desindicateursprécisont étéétablispourmesurerlesperformances del'actiondelaBCCauregard de la loi.

1.4.1. CONSECRATION DE L'AUTONOMIE ET DE L'INDEPENDANCE DE LA BANQUE CENTRALE

La même loi sus évoquée, renforcée plus tard par la Constitution de la République de 2006 (article 176) va consacrer l'autonomie et l'indépendance de la Banque Centrale du Congo. Jusqu'en2002,la BanqueCentrale était certes autonome,maisleGouvernement détenaitdeslargespouvoirssur l'orientation delapolitique monétaire etdesactivitésdelaBanque.Desmembresdu Gouvernementsiégeaient auConseild'Administration de la Banque. (Règlementation de change en République Démocratique du Congo, articles 1à 3.)

A cet effet, lesmembres du Gouvernementnepouvaient plussiégerdans les instancesdirigeantes de la Banque Centrale et une interdiction a été faite à la Banque Centrale d'accorderdescréditsà l'État pour mettre finà la dominance budgétaire. Par ailleurs, un processusderecapitalisation de la Banque aétéenclenchépourrenforcer son assise financière.

1.4.2. Précision des objectifs intermédiaire et opératoire

A partir de 2005, grâce à une bonne compréhension des mécanismes de transmission de la politique monétaire, la base monétaire et la masse monétaire ont été choisies respectivement comme objectifs opérationnel et intermédiaire. Comptetenudupoidsdeladollarisationde l'économie,uneattentionparticulière a été accordéeaucanaldutauxde changedanslecadreanalytique.Parailleurs,undispositifdesprévisionsdes facteursautonomesdelaliquiditéaétémisenplaceen2008pourorienterles interventions de la Banque surlemarchémonétaire.

1.4.3. Coordination des politiques macroéconomiques

Danslecadredurenforcementdelacoordination entrelespolitiques macroéconomiques, laBCCad'abordréorganisé,en2009,sastructure interneetdedécisionenvuedefaciliterenpremierlieulacoordinationde lapolitiquemonétaireetcelledechange.Danscecontexte, uneDirection GénéraledelaPolitiqueMonétaireetOpérationsBancairesaétécrééeet lesinterventionssurlesmarchésmonétairesetdechangesontdésormais conduitespar uneseuleDirectiondes OpérationsBancaireset des Marchés.

LaBCCetleministèredesfinancessesontemployésàrechercher lacoordination despolitiquesmonétaireetdechangeaveclapolitique budgétaire.Uncadredecoopérationinterinstitutionnelleaétécrééàceteffet, regroupantlesministèresdesfinances etdubudgetainsiquelaBCC.Ce cadrepermet,nonseulementunemeilleurecirculationd'informations,mais aussidesconcertationsrégulièresenvuedel'harmonisationdesdécisionsen matière des politiques macroéconomiques.

Aussi, au plus haut niveau, d'autres concertations avec le chef du Gouvernement ont permis le renforcement de la coordination entre la politique monétaire et les politiques structuro sectorielles.

Lesfruitsdel'améliorationdelacoordinationontéténotammentl'obtention desbonsrésultatsenmatièredestabilitéducadremacroéconomiquelesquels ont facilitél'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative PPTE en juin 2010.

1.5. Amélioration de l'efficacité des instruments indirects

1.4.4. Instrument bon BCC

L'instrument Bon de la Banque Centrale du Congo (bon BCC) avait été introduit en décembre 2002. A cette occasion, les liquidités excédentaires des banques pouvaient être placées à la banque centrale. A partir de 2008, les opérations sur ce titre sont soumises au processus d'adjudication et dont le volume à ponctionner est déterminé par la Banque Centrale après une analyse des prévisions de la liquidité.

En 2013, les tiers (ménages et entreprises commerciales) sont exclus de la souscription. Le titre étant entièrement réservé aux banques commerciales en tant que canal de transmission des impulsions de la politique monétaire.

1.5.1.1. Coefficient de la réserve obligatoire

Jusqu'en 2013, le coefficient de la réserve obligatoire s'appliquait indistinctement sur les dépôts de la clientèle de banques. Sur le plan de l'échéance, les dépôts à vue représentent 76,6 % et les dépôts à terme 23,4 %. Par contre, sur le plan de la monnaie de constitution, les dépôts en monnaies étrangères s'établissent à 85,8 % et ceux en monnaie nationale se situent à 14,2.

C'est ainsi que pour permettre aux banques de mobiliser davantage les dépôts à terme susceptibles de financer l'économie et en même temps faire de reculer la dollarisation, des discriminations ont été introduites dans la constitution de la réserve obligatoire. Ainsi, le coefficient de la réserve obligatoire est désormais plus élevé pour les dépôts à vue qu'à terme et également pour les dépôts en devises par rapport à ceux en monnaie nationale. (Politique monétaire de la banque centrale du Congo ; cadre de référence, 2013)

SECTION 2 : CADRE DE LA MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Il décrit la manière dans laquelle, la politique monétaire est conduite en réaction à une donnée. Ce cadre comprend quatre piliers à savoir : la stratégie, le dispositif institutionnel, les objectifs et les instruments.

2.1. De La stratégie

Il existe deux sortes de stratégie pour la mise en oeuvre de la politique monétaire : la règle et la discrétion

La règle consiste en l'annonce préalable par la banque centrale des objectifs et en l'engagement ferme de s'en tenir, sauf cas de force majeure.

La discrétion tient au traitement des objectifs au cas par car. Ainsi, dans cette stratégie, la banque centrale s'annonce pas ces indicateur-cibles et a la faculté, selon les circonstances de revoir sa politique.

La stratégie exclusive d'une banque centrale vise, dans un premier temps, d'obtenir, et dans un second temps, de maintenir sur la durée la stabilité du niveau général des prix.

Cependant, en présence d'hypothèse d'anticipation rationnelle développées par les néo-classique (MUTH, LUCAS,SARGENT,WALLACE), la politique monétaire est réputée neutre et inefficace.

Elle ne peut garantir la stabilité du niveau général des prix et stimuler durablement l'activité sans créer du « bruit » c'est-à-dire, accroitre la variabilité du produit réel, tout en laissant apparaitre un biais inflationniste.

Pour supprimer ce biais, la politique monétaire se doit d'ancrer et internaliser les anticipations des agents en se fondant d'avantage sur la règle que sur la discrétion. En raison du risque d'incohérence inter temporelle (PRESCOTT ET KYDLAND)

Que comporte la stratégie basée sur la discrétion, cette dernière est de moins en moins utilisée au profit de la règle.

La stratégie basée sur la règle fait l'objet de consensus quant à son efficacité et à sa crédibilité. Elle assure la transparence en termes de détermination des objectifs, des choix des instruments et de devoir de rendre compte des résultats et de vérification. (GERENDAWELE HENRY.,2018).

2.2. Du dispositif institutionnel

Les économistes se sont interrogés sur le dispositif le plus efficace pour atteindre la stabilité des prix dans le cadre d'une politique monétaire basée sur la règle. les questions, loin de se focaliser comme à l'époque sur la circonstance des objectifs intermédiaires (nécessité de stabilité de la demande de monnaie, de prévisibilité de la vitesse de la vitesse de circulation de la monnaie, de prix d'actifs suite aux canaux nés des innovations financière...) se posent actuellement en terme de régime ou de dispositif institutionnel capable d'assurer la crédibilité de la politique monétaire, condition exigée pour la stabilité du niveau général des prix.

Dans ce cadre précis, deux régimesinstitutionnels ont été choisis comme dépositaire et garant de la crédibilité de la politique monétaire.

2.2.1 Indépendance de la banque centrale

L'indépendance de la banque centrale implique la pleine responsabilité et le devoir de rendre compte. Elle suppose que l'institut d'émission ne subit aucune pression au diktat, pire interférence dans l'exercice de sa mission principale consistant à obtenir et maintenir la stabilité du niveau général des prix. Cette indépendance doit-être fonctionnelle, organique et financière.

Ø Indépendance fonctionnelle dans la mesure où la banque centrale a les coudées franche tant dans la conception du cadre de référence que dans la conduite de la politique monétaire (au plan de la détermination de la stratégie, au niveau du dispositif institutionnel, de la formulation des objectifs et du choix des instruments)

Ø Indépendance organique en ce que le mandat des dirigeants de la banque centrale est irrévocable, sauf faute grave ou lourde à établir par le conseil des ministres.

Ø Indépendance financière dans la mesure où ne doit pas octroyer des avances au trésor (l'accommodation aux intérêts à payer par ce dernier donne lieu à un jeu malsain et facile où la banque crée de la monnaie ou lève un impôt dont la rémunération constitue ses recettes), ni bénéficier de ce dernier des subsides.

L'indépendance financière évite ainsi des pièges du dilemme du prisonnier. (GERENDAWELE HENRY.,2018)

2.2.2. Contrainte de réserve en régime des changes fixes

Dans la logique fondamentale, ce régime considère la masse monétaire comme endogène et taux de change exogène. En d'autres termes, le niveau de taux de change est déterminé à partir de la comptabilité entre les réserves de change et l'offre de monnaie principalement la base monétaire. La logique fondamentale de ce régime contrarie l'indépendance de la politique monétaire et restreint l'exercice de la pleine responsabilité ou du devoir de rendre compte.

Si du fait d'un extérieur, le réserve de change baissent entrainant l'ajustement à due concurrence de l'offre de monnaie. Les poussées déflationnistes qui peuvent en résulter n'engagent pas la responsabilité des autorités monétaires mais relèvent du fait l'environnement extérieur.

En cas de déséquilibre entre l'offre et la demande des devises, l'autorité monétaire pour maintenir le même niveau de taux de change et « fixer » l'offre de monnaie, va jouer sur les réserves de change : en le prélevant pour vendre les devises en cas d'excès de la demande, et en les accroissant par l'achat des devises en cas d'excès des devises.

En référence à sa logique fondamentale, ce régime constitue un dispositif permettant d'assurer la crédibilité de la politique monétaire à travers le ciblage (l'arrimage) du taux de change dans le cadre, soit du rattachement à une monnaie pilote ou à panier des monnaies, soit à une caisse d'émission.

Dans ce régime, le taux de change est fixé à un niveau où les réserves de change disponible couvriraient exactement les engagements monétaire intérieurs. Si par exemple, un pays dispose des réserves de change, en moyenne mensuelle de 100 millions de dollars et que les autorités fixent le taux de change à 1 dollar contre 3 unités de monnaie nationale, ceci revient à dire que les engagements monétaires intérieurs se montent à 300 millions d'unité de monnaie nationale. (Circulation fiduciaire hors banque + dépôt bancaires)

L'avènement du flottement généralisé des monnaies dans le monde depuis 1973 et les crises financières dans les marchés émergent (dont le taux de change était rattaché sous forme de caisse d'émission ou d'utilisation d'une monnaie étrangère ou encore d'un panier des monnaies)

Ont sensiblement émoussé la crédibilité du régime de change fixe. Ce dernier a constitué pendant longtemps le ciment de l'unité monétaire européenne dont le couronnement a été l'avènement de l'euro en 1999. Dans le cas du régime de change fixe, prix comme dispositif institutionnel, l'indépendance de la politique monétaire par la subordination à la politique de change du pays pilote. (GERENDAWELE HENRY,.2018)

2.2.3. Objectif

Il existe trois niveaux d'objectifs, quel que soit le type de l'économie :

2.2.3.1. Économie basée sur le système bancaire

a. objectif opératoire :

Ø Base monétaire

b. objectifs intermédiaire :

Ø Masse monétaire au sens strict ou large

Ø Avoir intérieur net : taux d'inflation anticipé ; et

Ø Avoir extérieurs nets ;

Objectifs final :

Ø Stabilité du niveau général des prix

2.3.3.2. Economie des marchés financiers :

a. Objectif opératoire

Ø Taux d'intérêt de la banque centrale

b. objectif intermédiaire

Ø Taux d'intérêt bancaire à court et long terme :

Ø Taux d'inflation ;

c. objectif final :

Ø Stabilité du niveau général des prix

2.3.3.3. Objectif final

Ø Le consensus concerne la focalisation de la politique monétaire sur la stabilité du niveau général des prix ; son obtention à court terme (réalisation), et son maintien à long terme (sa prévention)

Ø La stabilité du niveau général des prix n'est pas à confondre avec la constance des prix, moins encore avec la stabilité des prix. Elle s'entend comme une oscillation acceptable et soutenable du niveau général des prix. Ce dernier est la moyenne des milliers des prix des biens et service pratiqué dans une économie et pondérés à concurrence de leur importante relative da la consommation.

Ø La stabilité du niveau général des prix, c'est une situation où l'inflation est sous contrôle, où prévaut la stabilité de la moyenne des prix des biens et services dans une économie ;

Ø Le contrôle de l'inflation concerne tant son niveau que sa variation à l'effet d'ancrer les anticipations des agents économiques. Dans ce cadre, le niveau d'inflation doit être faible (entre 1 et 3% l'an dans les économies avancées et 3 à 9% dans les économies en développement). Ce niveau ne doit pas être bas (-3 à 0% l'a). par ailleurs, sa variabilité doit être minimale, pour ne pas dire presque nulle.

Ø La stabilité du niveau général des prix assure non seulement le compromis entre les plans de consommation et de production, mais aussi leur prévisibilité et lisibilité.

Il ne peut être question d'obtenir ou de maintenir la stabilité du niveau général des prix en situation de récession. Dans cette phase cyclique, il est fait cas de déflation, laquelle fait partie intégrante de l'instabilité du niveau général des prix. En situation d'expansion, il ne peut être question de stabilité du niveau général des prix lorsque l'inflation n'est plus sous contrôle tant à devenir ouverte ou déclarée. Tant que la phase d'expansion n'est pas émaillée de crise, l'inflation l'accompagnement est sous contrôle.

L'obtention de la stabilité du niveau général des prix à travers l'application d'une politique monétaire restrictive à court terme peut conduire à une baisse de l'activité. C'est pourquoi il est préconisé une politique monétaire prudente à terme (moyen et long) pour favoriser l'émergence des déterminants de la croissance économique et du développement durable. (GERENDAWELE HENRY.,2018)

2.3.3.4. Objectifs intermédiaires

Le consensus concerne la régulation d'un niveau adéquat de liquidité. En d'autres terme, un niveau de liquidité qui ne soit ni excessif pour éviter une forte inflation, ni insuffisant pour éviter une déflation.

Ø Une croissance excessive de la liquidité conduit à une augmentation des dépenses en biens intérieurs et étrangers. Dans une situation où les capacités de production sont pleinement utilisées (impliquant que la production nationale est donnée), le surcroit de demande peut déboucher sur une forte inflation. Si les dépenses supplémentaires concernent les biens et étrangers, des pressions s'exerceront sur la balance des paiements (via la balance commerciale dont le solde sera tiré par les importations) et sur le taux de change (avec la pression sur la demande des devises)

Ø Ainsi, une croissance excessive de monnaie entraine une demande poussée des biens et services se traduisant par une augmentation du niveau général des prix dans un contexte d'offre limitée des biens et services, des pressions sur le taux de change via l'expression alimenté par le surplus de monnaie, une détérioration de la balance des payements via le compte courant (dépréciation de la balance commerciale poussée par les importations),et la balance des opérations financières et en capital (sortie des capitaux) et la diminution des réserves de change.(GERENDAWELE HENRY.,2018)

2.3.4. Instrument à utiliser

L'abandon des instruments directs (plafonnement, utilisation des plafonds de crédit, capacité de financement rentrant dans le cadre l'encadrement du crédit...)

En effet, l'efficacité des instruments directs reposait sur deux conditions :

Ø L'absence dans le pays des financements de substitution qui puissent, en se développant, prendre la place des crédits non accordés du fait du plafonnement à titre d'exemple ;

Ø L'isolement relatif du marché intérieur du reste du monde par le contrôle

Le consensus porte sur les instruments d'encadrement indirect en raison de leur souplesse, de leur flexibilité, de la qualité des signaux tant international qu'allocatifs qu'ils donnent aux marchés. Il existe trois principaux instruments d'encadrement indirect : le taux d'intérêt, le coefficient de réserve obligatoire et les appels d'offre dans le cadre général ou de celui spécifique des mécanismes d'open market policy.

En effet, les instruments d'encadrement direct (plateforme et le plancher des crédits, administration du taux d'intérêt)

Ø Créent des situations de discrimination des secteurs d'activité (sélectivité de crédit) par l'utilisation des planchers de crédit à des secteurs prioritaire ;

Ø Vicient et faussent les règles de la concurrence en bloquant l'éclosion des jeunes banques (plafonnement de crédit) ;

Ø Brouillent les repères du marché par toute sorte d'interférence et d'interventions ;

Ø Réduisent la crédibilité de la politique monétaire par rapport aux marchés ;

Ø Introduisent des distorsions dans l'économie et aboutissent au développement des marchés informels de crédit.

L'utilisation des instruments d'encadrement indirect dépend de la nature des chocs que chaque instrument est sensé mieux résoudre :

Ø Selon le principe de Mundell (affecter l'instrument à l'objectif qu'il atteint facilement) ;

Ø Selon le principe de TIMBERGEN (il y a autant d'objectifs qu'il y a des instruments)

Tableau N01: nature des chocs et instruments appropriés

Nature des chocs

instrument

-structurel

Coefficient de réserve

-permanent (conjoncturel)

Taux d'intérêt

-Transitoire ou temporaire

Appels d'offre des titres

(BTR, Bons du trésor,...)

Source : cours des questions monétaires des pays en développement.

Un consensus se dégage sur le fait que le dispositif institutionnel axé sur l'indépendance de la banque centrale combiné à la stratégie basée sur la règle garantit mieux la crédibilité de la politique monétaire.

En effet, d'aucuns estiment que cette combinaison est à même de permettre à la banque centrale de s'en tenir à ses engagements par le respect de ses objectifs définis en terme de niveau de niveau ou de fourchette des niveau, de taux de croissance ou de fourchette de taux de croissance des indicateurs-cibles. En effet, dans cette combinaison, la banque centrale :

Ø Peut inscrire son action dans la durée car elle ne subit pas la pression du gouvernement soumis aux cycles électoraux, source d'incohérence inter temporelle ;

Ø S'impose elle-même une discipline et une constance dans l'action à travers la règle laquelle garantit la crédibilité de sa politique. GERENDAWELE HENRY., 2018)

CONLUSION PARTIELLE

A l'issue de ce deuxième chapitre nous avons eu à passer en revue les différents cadres dans lesquels la politique monétaire de la banque centrale du Congo s'appuie.

CHAPITRE 3 :

STABILITE MONETAIRE ET PERSISTANCE DE LA DOLLARISATION DE L'ONOMIE CONGOLAISE

Apres avoir abordé les théories générales sur la monnaie, la dollarisation ainsi que les différents cadres qui régissent la politique monétaire de la banque centrale du Congo ; il nous parait utile de vérifier empiriquement nos hypothèses de base.

En effet, dans ce chapitre il sera question d'étudier les facteurs explicatifs de la persistance de la dollarisation de l'économie congolaise et de vérifier leurs évolutions durant la période sous-études.

SECTION 1 : PRESENTATION DES DONNEES

Nous présentons nos données en fonction de notre problématique ; en ce qui concerne le taux de change, nous utilisons la cotation à l'incertain, quand à ce qui est de la masse monétaire, nous l'exprimons en CDF et le taux d'inflation en pourcentage.

1.1. ANALYSE DE LA STABILITE MONETAIRE

1.1.1.EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIRE

Tableau N01 : Evolution de la masse monétaire de 2009 à 2018

(En milliard de CDF).

Année

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

M2

1544

2010

2444

2953

3471

3948

4355,8

5337,8

7610

9789

Source : Élaboré par nous-mêmes à partir des données tirées des différents rapports annuels de la BCC de 2009 à 2018.

Nous remarquons que l'offre de la monnaie nationale n'était pas figée pendant les années sous études se caractérisant par un accroissement brutal suite à la volatilité du taux de change durant la période.

Graphique N001 : Évolution annuelle de la masse monétaire 2009-2018

(En milliards de CDF)

Source : l'auteur sur base des données de la BCC

Au cours de l'année 2009, un ralentissement de l'expansion de la masse monétaire a été observée, l'ensemble des moyens de paiements s'étant accru de 48,2 % contre 58,1 % en 2008 ». De surcroit, « L'accroissement de la masse monétaire s'est ralenti en 2010. Il a été noté une hausse de 30,1 % de l'offre de monnaie contre 48,2 % en 2009.

Cette augmentation a concerné essentiellement les billets en circulation et les dépôts en devises des résidents. Principales composantes de la masse monétaire, la circulation fiduciaire et les dépôts en devises se sont accrus respectivement de 28,3 % et 22,7 % ». En 2011, « La masse monétaire au sens strict a été en deçà de la programmation monétaire.

En effet, elle s'est établie à 789,8 milliards de CDF contre 826,8 milliards programmé.

L'évolution du stock monétaire a été caractérisée par des baisses au premier et au troisième trimestre. La première est expliquée essentiellement par la chute des créances sur le secteur privé et du crédit net à l'Etat, tandis que la seconde période tient à la forte détérioration de la position extérieure nette du système bancaire ». S'agissant de l'année 2012, « La masse monétaire s'est établie à 2.956,7 milliards de CDF, soit un accroissement de 21,0 %, supérieur à une hausse programmée de 18,8 %.

Une baisse de la masse monétaire a été observée consécutivement à celle des Avoirs extérieurs au mois de janvier 2012. A partir de ce mois, la hausse a été enregistrée bien que globalement, elle a évolué en deçà de la programmation ». « A la fin de l'année 2013, la masse monétaire s'est établie à 3.493,5 milliards de CDF, soit une augmentation de 18,3 % contre 20,8 % en 2012.

Cette évolution est essentiellement expliquée par celle des avoirs intérieurs, laquelle a enregistré une hausse de crédit en faveur du secteur privé. Par ailleurs, la décélération de la masse monétaire notée par rapport à 2012 est expliquée par celle des avoirs extérieurs nets induite par une hausse modérée des Dépôts en devises ».

En ce qui concerne le comportement de cet agrégat, il sied de notifier qu'en 2014 elle « s'est accrue de 13,6 % par rapport à son niveau de 3.493,2 milliards, d'une année auparavant. Cette création monétaire est l'effet conjugué des avoirs extérieurs net et des avoirs intérieurs nets ». « En 2015, la masse monétaire s'est accrue de 9,8 %, se situant à 4.354,8 milliards de CDF.

Cette hausse résulte principalement de l'accroissement des avoirs intérieurs nets. Toutefois, l'accroissement enregistré au cours de l'année sous revue constitue une décélération par rapport à celui de 13,5 % observé une année auparavant ». Enfin, « la masse monétaire s'est accrue de 21,8 %, s'établissant à 5.304,6 milliards de CDF.

Cette hausse de l'offre provient principalement de l'accroissement des avoirs intérieurs nets, impulsé par les créances sur le secteur privé. Cette hausse de la masse monétaire, en décélération de 6,2 points de pourcentage par rapport à 2015, a été au-delà de la croissance projetée de 7,7 % ».

Il ressort de ce graphique que la politique monétaire de la RDC durant la période reconnue dans le cadre de cette étude a enregistrée de progrès significatifs. En ce qui est de l'évolution de la masse monétaire, Il en découle que la masse monétaire qui valait 501,7% en 2000 a conduit à un taux d'inflation équivalent à 511,21% la même année.

Noter que c'est avec l'assainissement du cadre macroéconomique congolais que la moyenne du taux d'inflation durant la période sous examen s'est établie à 51,4%.

3.1.2. EVOLUTION DU TAUX D'INFLATION

Tableau n002 : Évolution mensuelle du taux d'inflation

(En pourcentage)

Années

Taux d'inflation en %

2009

53,4

201O

9,8

2011

15,43

2012

5,67

2013

1,08

2014

1,26

2015

1,6

2016

25,04

2017

46,33

2018

54.03S

Source :

Ø L'auteur sur base des rapports annuels de la BCC 2009-2017,

Ø Rapport sur la politique monétaire au premier semestre 2018 et

Ø Le bulletin statistique fin décembre 2018 page 23.

Graphique N0 02 : Évolution du taux d'inflation de 2009-2018

(En pourcentage)

Source : L'auteur sur base des données de la BCC

COMMENTAIRE

En 2011, le rythme de formation des prix intérieurs s'est accéléré. En effet, le taux d'inflation, à fin période, s'est situé à 15,43 % contre 9,8 % pour l'année précédente. Cependant, ce taux de 15,4 %, inférieur de 1,6 point par rapport à la cible de 17,0 % fixé dans le cadre du Programme Economique du Gouvernement, a été obtenu grâce à la coordination des politiques conjoncturelles ayant permis de contenir les pressions inflationnistes liées à l'envolée des prix mondiaux des produits alimentaires et pétroliers.

L'indice des prix élaboré par la Banque Centrale du Congo35 a renseigné, qu'en 2013, une faible inflation comparativement à 2012. En effet, le rythme annuel de formation des prix intérieurs s'est établi à 1,08 % à fin décembre 2013, soit un niveau en deçà de la cible. Cette évolution a résulté d'une part, de l'absence des chocs tant internes qu'externes et, d'autre part, de la bonne régulation de la liquidité dans un contexte de bonne coordination des politiques conjoncturelles.

Il sied de signaler que, le taux annuel moyen s'est situé à 1,16 % en 2013, contre 9,34 % en 2012. De 2013 et 2015une stabilité a été constatée et cela suite a la stabilité du cadre macroéconomique constatée Et à partir de 2016 à 2017, il y a une reprise importante de volatilité de l'inflation, qui a grimpé jusqu'à 24% en 2017.

3.1.3 EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE

Année

Taux de change

Année

Taux de change

2009

902,7

2014

924,5

2010

915,1

2015

926,8

2011

910,8

2016

1215,2

2012

915,2

2017

1591,91

2013

925,5

2018

1628,37

Source:L'auteur sur base des rapports annuels de la BCC 2009-2017,

Graphique N02: Évolution du taux de change

(En franc congolais)

Source : l'auteur sur base des rapports annuels de la BCC 2009-2018

COMMENTAIRE

Nous remarquons une certaine stabilité continue de la monnaie nationale par rapport à la devise durant la période allant de 2009 à 2014 cette stabilité est expliquée par la stabilité du cadre macroéconomique que nous avons connues durant la dites période ; après nous constatons une forte dépréciation divilivienne se traduisant par la hausse du taux de change qui est passé de 926,7 en 2015 pour 1USD pour atteindre 1628,37 CDF PUSD en 2018.

DOLLARISATION EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Tableau n°3 : Evolution des dépôts bancaires et du taux de dollarisation de 2009 à 2018

Année

Dépôts en MN

(en millions de CDF)

Dépôts en ME

Total des dépôts en millions de ME

Taux de dollarisation (en %)

2009

101 886

1 018 497

1 120 383

99,0

2010

225 252

1 249 968

1 475 220

82,6

2011

192 258

1 610 812

1 803 070

88,1

2012

314 421

2 020 524

2 334 945

86,9

2013

410 045

2 368 575

2 778 620

85,9

2014

474 698

2 730 802

3 205 500

85,8

2015

615 843

2 942 180

3 558 023

83,3

2016

659 681

3 578 075

4 237 756

85,4

2017

675 900

5 548 703

6 224 603

88,7

2018

623400

6548702

7172102

85,5

Source : l'auteur sur base des différents rapports de la banque centrale du Congo.

Source : l'auteur sur base des rapports annuels de la BCC

COMMENTAIRE

Ce tableau et graphique nous permet de voir l'ampleur de la dollarisation bancaire qui du reste,demeure encore un problème pour le processus de la dé-dollarisation.

Il est à noter que depuis 2012 il y a une légère augmentation des dépôts en monnaie nationale, il est passé de 10% en 2011 à 14% en 2014. Une augmentation peut être insignifiant mais significative pour le secteur bancaire.

Et dans le processus de lutte contre la dollarisation, il faut non seulement encourager la constitution des dépôts en monnaie nationale mais il faut faire en sorte que le rendement des dépôts en francs congolais soit durablement supérieur au rendement des dépôts en devises étrangères cela incitera les agents économiques à constituer leurs épargnes en monnaie nationale.

CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce chapitre nous avons étalé les différentes variables macroéconomiques qui expliquent le taux de dollarisation dans l'économie congolaise

CHAPITRE 4 :

ANALYSE EMPIRIQUE, CONTRAINTES ET PERSPECTIVES

SECTION 1 : ANALYSE EMPIRIQUE

1.1. CONSTRUCTION DU MODELE

Selon Régis BOURBONNAIS (2015), un modèle consiste en une présentation formalisée d'un phénomène sous forme d'équations dont les variables sont des grandeurs économiques. L'objectif du modèle est de représenter les traits les plus marquants d'une réalité qu'il cherche à styliser. Le modèle est donc l'outil que le modélisateur utilise lorsqu'il cherche à comprendre et à expliquer des phénomènes. Pour ce faire, il émet des hypothèses et explicite des relations. Le modèle est aussi une présentation schématique et partielle d'une réalité naturellement plus complexe.

La construction du modèle est une étape incontournable dans une analyse économétrique. En ce qui nous concerne, l'étape primordiale était de définir les variables qui justifient notre étude, après valider un modèle optimal qui puisse expliquer politique monétaire par la croissance économique.

1.1.1. CHOIX ET DEFINITION DES VARIABLES

1.1.1.1. VARIABLE TAUX DE DOLLARISATION (Y)

CONCEPTS

Le taux dollarisation est annuel est la variable retenue pour évaluer la stabilité monétaire qui est l'objectif majeur de la politique monétaire de la BCC en RDC, noté « y », il traduit l'évolution du taux de dollarisation au cours de la période d'étude. Tenant compte de l'extraversion de l'économie congolaise le taux d'inflation et le taux de change jouent un rôle déterminant en ce concerne le taux de dollarisation dans la mesure où lorsque le taux de l'inflation est à la hausse cela a des effets négatifs sur le taux de dollarisation. En revanche le taux de change explique le taux de dollarisation dans une faible proportion.

Ø STATIONNARISATION DE LA SERIE Y

La stationnarisation consiste à enlever l'effet du temps sur une série statistique. À chaque processus, selon qu'il est de type trend stationary (TS) ou differency stationary (DS) correspond la méthode appropriée de stationnarisation. Le seuil retenu est de 5%.

La probabilité trend et intercept associée à la statistique t est de 0.000% ; inférieure à 5%. Le trend est statistiquement significatif. Ensuite le test de la statistique ADF nous donne une probabilité égale à 0.000%, inférieur à 5%. La série Y est donc stationnaire en niveau avec un modèle avec trand et intercept. (Voir Annexe 1)

Par ailleurs, YC est la variable endogène retenue dans la présente étude. Ses valeurs dépendent des variables exogènes.

1.1.1.2. LES VARIABLES TAUX D'INFLATION (X1c), TAUX DE CHANGE (SX2C)

CONCEPTS

Le taux de dollarisation peut être expliquée par les variables taux d'inflation X1C et le taux de change SX2C, nous avons retenu ces variables pour capter le taux de dollarisation ayant des effets sur la stabilité monétaire en RDC. Le taux de dollarisation est la variable endogène. Plusieurs autres variables peuvent expliquer le taux de dollarisation, dans le cadre de notre étude, nous avons ciblé uniquement le taux d'inflation et le taux de change. Les informations qui vont échapper à notre modèle seront prises en compte par le terme de l'erreur.

Ø STATIONNARISATION DE LA SERIE YC

TABLEAU DE STATIONNARISATION DE LA VARIABLE YC

Null Hypothesis: YC has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-7.372717

 0.0003

Test critical values:

1% level

 

-4.420595

 
 

5% level

 

-3.259808

 
 

10% level

 

-2.771129

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 

Warning: Probabilities and critical values calculated for 20 observations

        and may not be accurate for a sample size of 9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(YC)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/30/19 Time: 14:15

 
 

Sample (adjusted): 2010 2018

 
 

Included observations: 9 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

YC(-1)

-1.197133

0.162373

-7.372717

0.0002

C

103.4385

14.19980

7.284500

0.0002

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.885914

    Mean dependent var

-1.111111

Adjusted R-squared

0.869615

    S.D. dependent var

6.132790

S.E. of regression

2.214477

    Akaike info criterion

4.621040

Sum squared resid

34.32736

    Schwarz criterion

4.664867

Log likelihood

-18.79468

    Hannan-Quinn criter.

4.526460

F-statistic

54.35695

    Durbin-Watson stat

1.042753

Prob(F-statistic)

0.000153

 
 
 

La probabilité du trend associée à la statistique t est de 0.0003% ; inférieure à 5%. Le trend est statistiquement significatif. Ensuite le test de la statistique ADF nous donne une probabilité égale à 0.0002%, inférieur à 5%. La série YC est donc stationnaire en niveau avec un modèle intercept.

Ø STATIONNARISATION DE LA SERIE X1C

La probabilité de none (C) associée à la statistique t est de 0.01% ; inférieure à 5%. L'intercept est statistiquement significatif. Ensuite le test de la statistique ADF nous donne une probabilité égale à 0.02%, inférieur à 5%. La série X1C est donc stationnaire en niveau avec un modèle avec none.

Ø STATIONNARISATION DE LA SERIE SX2C

Null Hypothesis: D(SX2C) has a unit root

 

Exogenous: None

 
 

Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.114596

 0.0085

Test critical values:

1% level

 

-3.007406

 
 

5% level

 

-2.021193

 
 

10% level

 

-1.597291

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 

Warning: Probabilities and critical values calculated for 20 observations

        and may not be accurate for a sample size of 6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(SX2C,2)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 07/06/19 Time: 14:09

 
 

Sample (adjusted): 2013 2018

 
 

Included observations: 6 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(SX2C(-1))

-2.002052

0.642797

-3.114596

0.0357

D(SX2C(-1),2)

1.202245

0.532730

2.256763

0.0870

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.691319

    Mean dependent var

-57.65833

Adjusted R-squared

0.614148

    S.D. dependent var

243.3815

S.E. of regression

151.1811

    Akaike info criterion

13.13604

Sum squared resid

91422.96

    Schwarz criterion

13.06662

Log likelihood

-37.40811

    Hannan-Quinn criter.

12.85817

Durbin-Watson stat

1.965337

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La probabilité de l'intercept (C) associée à la statistique t est de 0.03% ; inférieure à 5%. L'intercept est statistiquement significatif. Ensuite le test de la statistique ADF nous donne une probabilité égale à 0.02%, inférieur à 5%. La série SX2C est donc stationnaire en niveau avec un modèle avec none. (Voir Annexe 3)

1.2. ECRITURE DU MODELE

Plusieurs modèles sont successivement passés au banc d'essai. Une batterie de tests d'optimisation a milité pour un modèle de régression linéaire multiple dans la présente étude.

La régression linaire multiple peut se définir comme la recherche d'une relation de cause à effet entre une variable dépendante (endogène ou expliquée) et plus d'une variable (deux ou plus) indépendante (exogène ou explicative). Dans notre étude, nous recherchons à déterminer les facteurs explicatifs du taux de dollarisation de l'économie congolaise. Cependant ce taux de dollarisation est capté par YC et le d'inflation X1C ; taux de change SX2C

Notre modèle linéaire multiple peut s'écrire comme suit :

Est le terme de l'erreur.

1.3. NATURE DES DONNEES

Comme nous l'avons si bien dit précédemment, nos données s'expriment en pourcentage en termes de taux. Ces taux ont été obtenus au travers le rapport de la Banque centrale du Congo, le rapport de la politique monétaire de la BCC et les condensés statistiques.

Ø Tous les outputs présentés dans la présente étude sont obtenus du traitement économétrique de nos données exprimées en taux avec le logiciel EViews. Cette étude considère 10 observations sur la période allant de janvier 2009 à décembre 2018.

1.4. ESTIMATION DU MODELE

La méthode d'estimation économétrique utilisée est celle des moindres carrés ordinaires  (MCO)

Dependent Variable: YC

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/30/19 Time: 14:17

 
 

Sample (adjusted): 2010 2018

 
 

Included observations: 9 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

85.61346

1.341073

63.83952

0.0000

X1C

1.614752

2.232074

0.275417

0.0022

SX2C

0.512197

0.016396

0.012001

0.0008

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.640081

    Mean dependent var

86.22222

Adjusted R-squared

-0.653225

    S.D. dependent var

2.279132

S.E. of regression

2.510384

    Akaike info criterion

4.939950

Sum squared resid

37.81217

    Schwarz criterion

5.005692

Log likelihood

-19.22978

    Hannan-Quinn criter.

4.798080

F-statistic

0.006998

    Durbin-Watson stat

1.366662

Prob(F-statistic)

0.003369

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

VARIABLE DEPENDANTE : Y

VARIABLES EXPLICATIVES

COEFFICIENTS PROBABILITE t DE STUDENT

- X1C 1,614752 0.0022

- SX2C0.5121970 0.0008

R2 = 0.640081

R-2= 0.654752

PROBABILITE F DE FISHER = 0.003369

DURBIN-WATSON = 1.36662

251658240

Y = 85.61346 + 1.614752X1C+0.5121970SX2C

251659264

Test d'hypothèse

PARAMETRE

COEFFICIENT ESTIME

PROBALILITE ASSOCIE A LA STATISTIQUE T DE STUDENT

OBSERVATION

INTERPRETATION

 

1.614752

0.0022

p-value1(*) Inférieur à 0.05

est statistiquement significatif. Le taux d'inflation influence le taux dollarisation

 

0.512197

0.0008

p-value supérieur à 0.05

est statistiquement significatif. Donc le taux change influence le taux de dollarisation

Source : l'auteur sur base d'Eviews

Ø Le coefficient de détermination corrigé (R-2) est de 64 %. Il est inférieur à 60%. Le taux dollarisation YC et X1C, SX2C   expliquent donc la variable taux de dollarisation (YC) à 65, »% ;

Ø La statistique Durbin-Watson 1.366662, conformément à la loi de pouce, se rapproche de 2 : nous avons la présomption que les erreurs ne sont pas auto-corrélées. Nous allons plutôt nous fier au test LM pour étudier l'autocorrélation des erreurs.

Ø La régression n'est donc pas fallacieuses au regard de la valeur élevée du coefficient de détermination corrigé.

Ø La probabilité critique associée à la statistique F de Fisher est inférieure à 5%, soit 0.003369: le modèle est globalement statistiquement significatif.

1.5. VALIDATION DU MODELE

La validation du modèle, après estimation par la méthode des moindres carrés, procède de la vérification des hypothèses émises sur la variable expliquée, sur les variables explicatives, et sur la variable stochastique dudit modèle. (LUBANZA G., 2017). Cette série de tests comprend les tests de normalité, d'hétéroscédasticité, et d'auto corrélation des erreurs.

1.5.1. TEST SUR LES RÉSIDUS

1.5.1.1. TEST BASÉ SUR LE CORRÉLOGRAMME

Aucune valeur des coefficients de la fonction d'autocorrélation simple partielle ne sortent pas du boulevard de leur intervalle de confiance : le résidu est un bruit blanc. (Voir annexe 5)

1.5.1.2. TEST DE NORMALITÉ DES RÉSIDUS

La probabilité critique de la statistique de Jarque-Bera est supérieure au seuil de significativité de 5%, soit 70.68% : les résidus sont normalement et indépendamment distribués (Les résidus suivent une loi normale).

1.5.1.3. TEST D'AUTOCORRÉLATION DES ERREURS (TEST LM)

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.919872

    Prob. F(2,4)

0.6592

Obs*R-squared

2.835346

    Prob. Chi-Square(2)

0.6423

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 
 

Dependent Variable: RESID

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/30/19 Time: 14:47

 
 

Sample: 2010 2018

 
 

Included observations: 9

 
 

Presample missing value lagged residuals set to zero.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

0.837392

1.578449

0.530516

0.6238

SX2C

0.008196

0.017736

0.462131

0.6680

X1C

-2.179193

2.921562

-0.745900

0.5972

RESID(-1)

-0.449937

0.729739

-0.616573

0.5709

RESID(-2)

-0.951948

0.707593

-1.345334

0.9997

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.315038

    Mean dependent var

-1.42E-14

Adjusted R-squared

-0.369923

    S.D. dependent var

2.174056

S.E. of regression

2.544597

    Akaike info criterion

5.006002

Sum squared resid

25.89989

    Schwarz criterion

5.115571

Log likelihood

-17.52701

    Hannan-Quinn criter.

4.769552

F-statistic

0.459936

    Durbin-Watson stat

1.848610

Prob(F-statistic)

0.764787

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La probabilité critique du chi-carré à deux degrés de liberté est supérieure à 5%, soit 64% : il y a absence d'autocorrélation des erreurs. (Voir annexe 7)

1.5.1.4. TEST D'HÉTÉROSCÉDASTICITÉ DES ERREURS (TEST ARCH D'HÉTÉROSCÉDASTICITÉ CONDITIONNELLE AUTORÉGRESSIVE)

Heteroskedasticity Test: ARCH

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.004975

    Prob. F(1,6)

0.9461

Obs*R-squared

0.006628

    Prob. Chi-Square(1)

0.9351

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 
 

Dependent Variable: RESID^2

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/30/19 Time: 14:50

 
 

Sample (adjusted): 2011 2018

 
 

Included observations: 8 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

3.408413

1.766458

1.929518

0.0019

RESID^2(-1)

-0.024349

0.345195

-0.070536

0.9461

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.654829

    Mean dependent var

3.320688

Adjusted R-squared

-0.665700

    S.D. dependent var

3.286244

S.E. of regression

3.548079

    Akaike info criterion

5.583007

Sum squared resid

75.53317

    Schwarz criterion

5.602868

Log likelihood

-20.33203

    Hannan-Quinn criter.

5.449057

F-statistic

0.004975

    Durbin-Watson stat

1.698528

Prob(F-statistic)

0.946060

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La probabilité critique de la statistique de ARCH est supérieure à 5%, soit 93% : il y a absence d'hétéroscédasticité conditionnelle autorégressive. (Voir annexe 8).

Après vérification de toutes les hypothèses, nous pouvons valider notre modèle.

1.6. INTERPETATION DES RESULTATS DE L'ETUDE

Les coefficients marginaux et sont positifs : X1C et SX2C sont positivement liés au taux de dollarisation. Toute variation de 1% X1C, SX2C entraine une variation du taux de dollarisation. Il ressort de notre analyse que le taux d'inflation, le taux de change influence le taux de dollarisation de l'économie congolaise. Le constat est que x1C, SX2C ont une influencent significative sur le taux de dollarisation.

SECTION 2 : CONTRAINTES ET PERSPECTIVES

ce point va ressortir quelques contraintes qui empêchent la dé-dollarisation de l'économie congolaise en situation de stabilité monétaire d'une part et proposer les différentes perspectives qui pourront éradiquer la dollarisation de l'économie congolaise d'autre part.

2.1. CONTRAINTES

2.1.1. Effet de mémoire économique des agents économique sur les inflations antérieures.

D'aucuns pensent que la persistance de la dollarisation au sein de l'économie congolaise dans un contexte de stabilité monétaire retrouvée est une situation particulièrement congolaise. Non, les évidences internationales révèlent que les pays qui ont longtemps souffert d'une inflation forte, ont vu la dollarisation se poursuivre voire s'accélérer après la restauration de la stabilité monétaire.

Ce phénomène a été observé dans certains pays latino-américains tels que l'Argentine, la Bolivie, le Mexique, le Pérou, Uruguay et asiatiques dont la Turquie et le Liban. En Argentine, par exemple, malgré la maitrise de l'inflation à partir de 1991, la dollarisation est passée d'environ 10% en 1988 à 50% en 1995. En Bolivie, la stabilité monétaire nonobstant des perturbations passagères, a été restaurée à dater de 1986, mais le taux de dollarisation entre cette année et 1996, est passé de 20 à 80%. Au Pérou, malgré l'éradication de l'hyperinflation consécutive à la réforme monétaire de 1991, le taux de dollarisation est passé, quatre ans après, de 58% à 65%. Au Liban, la dollarisation avait disparu de ce pays avec le rétablissement de la stabilité macroéconomique en 1991. Elle s'est toutefois aggravée trois ans après la normalisation économique et politique.NGONGA NZINGA et MUSUSA ULIMWENGU. (1999).

L'effet de mémoire économique va au-delà des analyses macroéconomiques pour indiquer la persistance de la dollarisation en situation de stabilité monétaire puisque les agents économiques se sentent valorisé en détenant la devise étrangère

2.1.2. Le manque de possibilité d'investissement et de diversification du portefeuille

Le recours aux monnaies étrangères s'avère quasi automatique lorsque les possibilités d'investissement et de diversification sont peu nombreuses. Le comportement de dollarisation des agents économiques est souvent motivé, en partie, par le fait que le système

Bancaire et financier congolais n'offre pas des alternatives attrayantes en matière de la diversification du portefeuille ou des « valeurs-refuges » devant permettre la préservation du pouvoir d'achat.

Les dépôts à vue des banques commerciales n'offrent aucun taux d'intérêt créditeur et ceux à terme sont également peu attrayants à cause des faibles taux d'intérêt offerts qui ne compensent suffisamment pas la perte du pouvoir d'achat en cas d'une inflation surprise. En dehors des billets de trésorerie émis par la Banque Centrale du Congo et le faible taux d'intérêt des dépôts à terme offerts par les banques congolaises, il n'existe pratiquement aucune autre forme de placement financier autorisé, capable de drainer, de rémunérer et de rentabiliser les encaisses oisives des ménages et des entreprises en dehors du recours à la dollarisation.

2.2. Perspectives

2.2.1. Réduire la volatilité associée à ces variables (taux d'inflation et taux de change)

Alors qu'en période d'hyperinflation ou d'inflation élevée, la composante risque tend à être dominée par le niveau même d'inflation élevé. En période post stabilisation ou d'inflation basse les facteurs de risque ou de volatilité deviennent plus importants. Toutes choses égales par ailleurs, la volatilité des prix et des taux de change induisent les détenteurs d'actifs à abandonner la monnaie nationale en faveur d'une monnaie étrangère jugée plus stable et moins volatile. Par conséquent, réduire le degré de dollarisation requiert non seulement une réduction des niveaux de taux d'inflation anticipée et de la dépréciation du taux de change, mais aussi une réduction de la volatilité de ces variables

2.2.2. L'autorité monétaire doit-être crédible pour Rétablir (la confiance) des agents économiques en faveur de leurs monnaies.

La dé-dollarisation, importante pour améliorer la souveraineté monétaire de République

Démocratique du Congo, passe par un processus long et de préférence incitative. Ainsi, la priorité serait, pensons-nous, sans plus ni moins, la restauration de la confiance en la monnaie nationale. La confianceconstitue un facteur primordial dans le processus d'intégration sociale de la monnaie. Elle demeure un passage obligé dans le processus de dé-dollarisation dans la mesure où les individus sont censés renouer avec l'usage, à grande échelle, de la monnaie nationale. Cette réalité reste, compatible avec le maintien durable d'un faible niveau d'inflation, moins volatile et d'une maitrise des fluctuations du taux de change du franc congolais par rapport aux devises étrangères et de leur maintien dans la fourchette de fluctuation acceptable et prévisible.

Par ailleurs, il convient de noter que la crise de la monnaie va au-delà d'une conception fonctionnaliste selon laquelle la monnaie n'est qu'un simple instrument permettant d'assurer des fonctions monétaires mais il convient d'y opposer une conception institutionnaliste. Par cette nouvelle approche d'analyse, on est à mesure d'élargir la portée du phénomène de dollarisation bien au-delà des pratiques monétaires qui l'accompagnent. La dollarisation est alors analysée comme une crise de la monnaie en tant qu'institution sociale qui met à mal la souveraineté monétaire. En tant que telle, note Jean Pierre Ponsot, toute monnaie recèle une dimension symbolique et identitaire. Elle est un vecteur d'identification au sein d'une communauté donnée, au même titre que le drapeau, les emblèmes, les monuments, la langue, l'hymne nationale, l'équipe nationale de Foot Ball, etc.PONSOT J.-P, (2003).

Pour mesurer la portée de la crise de légitimité de la monnaie, poursuit Ponsot, il convient

de bien comprendre que cette dimension symbolique et identitaire de la monnaie ne prévaudrait pas si celle-ci n'était pas avant tout une unité de compte, et plus précisément une unité de compte unique. Elle représente donc un principe de numérisation des relations sociales essentielles à l'intelligibilité de l'économie.

Lorsque la dollarisation intervient, les agents économiques se détachent de l'unité de compte domestique au profit d'une unité de compte extérieure à la communauté nationale. Ainsi, dé-dollariser l'économie, n'est rien d'autre que restaurer cette unité de compte domestique mieux, c'est envisager les actions et les stratégies qui visent à restaurer la confiance en la monnaie nationale, oui à l'unité de compte domestique au-delà de la simple décision politique. La confiance en cette dernière résulte en partie de sa stabilité. L'unité de compte nationale fait référence à deux représentations du prix de l'unité de compte : celle du niveau général des prix, et celle du taux de change. Or, en tant que point de référence des relations économiques, la stabilité durable de l'unité de compte constitue l'élément essentiel de la confiance. Si la stabilité de l'unité de compte n'est plus assurée, la confiance collective en la monnaie est ébranlée, son acceptation par autrui est remise en question, et c'est toute l'organisation monétaire du pays qui est atteinte. La monnaie nationale devient illégitime aux yeux des agents économiques, note Ponsot, AGLIETTA M., (1988 ) même si chacun d'entre eux pense n'avoir aucune part de responsabilité dans la perte de la qualité de la monnaie.

2.2.3. Eviter la dollarisation forcée

Au demeurant, un fait est à éviter pour la réussite du processus sous analyse : le gouvernement se doit d'éviter la « dé-dollarisation forcée» de triste mémoire, entre septembre 1998 et janvier 2001, qui interdisait formellement toute détention de la devise, ainsi que son usage dans les transactions intérieures, ayant entrainé plusieurs effets pervers sur l'économie congolaise, dont la récession économique et l'hyperinflation.

Voilà pourquoi l'option levée par le Gouvernement est et doit donc être celle de la « dé-dollarisation par les forces du marché» et non celle de la « dé-dollarisation forcée ». En effet, il est préconisé une dé-dollarisation progressive dont le processus ferait que les transactions de l'Etat, la passation des marchés publics, le paiement des impôts et taxes de l'Etat, etc. soient acquittés en Franc Congolais, laissant latitude au secteur privé d'user du dollar américain dans ses transactions habituelles. Ce qui est et devrait être différent de, la dé-dollarisation forcée pré-rappelée...

SUGGESTIONS POUR LE GOUVERNEMENT CONGOLAIS

Ø Le gouvernement doit avoir un oeil sur le secteur informel

Ø Lutter contre l'extraversion de l'économie congolaise

Ø Renforcer la réserve en devise de la banque centrale

CONCLUSION GENERALE

En guise de conclusion nous disons que la dé-dollarisation ne sera effective qu'avec une avalanche des mesures incitatives, les autorités doivent créer un climat propice aux francs congolais pour amener à son utilisation.

Pour la population, les autorités sont allées vite en besogne pour lancer le processus.

L'application est à son tour un grand calvaire car on se retrouve dans le schéma de la persistance de la dollarisation suite à l'effet cliquet

La dollarisation financière reste le noyau dur de la dollarisation de notre économie puisqu'à l'évidence la part des dépôts en devises reste dominante sur le total des dépôts, pour inverser la donne il faudra que les rendements des dépôts en monnaie nationale soient durablement plus élevés que ceux des dépôts en monnaie étrangère.

Il est à souligner que, la dollarisation est une trilogie basée sur la dégradation du cadre macroéconomique, l'instabilité politique et les faiblesses institutionnelles tandis que la dédollarisation actuelle ne prend en compte que le volet macroéconomique.

Les décideurs doivent organiser des séquences de sensibilisation pour amener la population à utliser plus le Franc Congolais que les devises étrangères.

Aussi, elles doivent associer les banques créatrices de monnaie autour de la table des décisions pour qu'elles puissent sensibiliser leurs clients sur la question et qu'elles créent des avantages liées à l'usage de la monnaie nationale dans leurs transactions.

Les autorités doivent associer autour de la table, les non économistes (politologues, sociologues, psychologues, anthropologues, etc.) pour réfléchir sur l'éradication des causes extra économiques de la dollarisation, car tel que nous l'avons dit les mesures agissent indirectement sur ces causes et cette situation créent l'inefficacité de celles-ci étant donné l'impact des causes non économiques sur la réussite du processus, dans le cas contraire, le taux de dollarisation baissera peut-être mais ne baissera pas assez.

La banque centrale, hormis son objectif de stabiliser les prix, doit se lancer dans la quête de la crédibilité (l'ancrage des anticipations des agents dans l'escarcelle des objectifs fixés) NGONGA V. (2014). afin que la population puisse faire de plus en plus confiance à l'autorité monétaire et pour y arriver, elle (BCC) doit être indépendante.

La banque centrale doit, en fait, revoir les mesures de dé-dollarisation en vue de mettre en place une matrice intégrée qui prend en compte, et les causes économiques et celles non économiques. Elle doit veiller, aussi, à la réalisation des mesures déjà proposées depuis 2012.

Bibliographie

Ouvrages

1. KAMANDA KIMONA-M. J. (2005), « Nature et spécificité de la dollarisation de l'économie congolaise (RDC) », inMonde en développement, n°130, pp 41-62.

2.SASSE KEMBE D., « Dollarisation, inflation et incertitude en RD Congo : une

3. modélisation hétéroscedastique » in Cahiers Economiques et sociaux, vol. XXVIII, n°1, juin 2011, pp 125-144COLLIAC S. (2003), « La souveraineté Monétaire contestée de l'Argentine », Miméo, Université Montesquieu-Bordeaux, septembre, p. 3.ss

4. MINDA A., la dollarisation intégrale : une option de dernier ressort pour l'Amérique latine ?, de Boeck supérieur, Paris, p.2.

5. LE MAUX L., dollarisation officielle : analyse critique et alternative, Université de Paris VIII, p.1-2.

6. GASTAMBIDE A., dollarisation partielle et dollarisation intégrale : l'expérience de l'équateur, thèse de doctorat en sciences économiques, présentée et défendue le 15 mai 2005, Université d'Auvergne Clermont , Bruxelles, p.14.

7. DESQUILBET J.B, Les contraintes de la politique monétaire libanaise : endettement public, dollarisation et régime de change fixe, in L'actualité économique, Vol 83, N°2, 2007, p. 163-199 cité par KATOKALE LUTINA, cours de questions monétaires des pays en voie de développement, Université de Kinshasa, 2014.

8. M. AGLIETTA et A. ORLEAN, La monnaie souveraine, éd. Odile Jacob, Paris, 1998, p.372

9. Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice, Les nouveaux indicateurs de richesse, La Découverte, 2005, p. 21.

6. NGONGA V., Questions spéciales des théories et politique monétaire, Notes des cours, Deuxième licence, FASEG/UNIKIN, 2014.

AGLIETTA M., « L'ambivalence de l'argent », Revue Française d'Economie, Vol. III, Eté, 1988, p. 99.

11 .PONSOT, J.-F., (2003), « La dollarisation des économies émergentes », CEMF-LATEC,

(Université de Bourgogne.),

TEXTES OFFICIELS, SITES INTERNETS ET AUTRES DOCUMENTS

1. Décret-loi n°004/2001 relatif au régime des opérations en monnaie nationale et étrangère en RDC.

2.Rapports annuels de la Banque centrale du Congo, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015,2016 2017,2018

3. Condensés et bulletins d'informations statistiques de 2009 à 2018.

4. Politique monétaire de la banque centrale du Congo ; cadre de référence, 2013

5. rapport de la politique monétaire de la banque centrale.

THESES, MEMOIRES, SEMINAIRE ET COURS

1. François Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye, « Economie Congolaise et la réforme monétaire ». Article,2000.

2. Axel Gastambide,« dollarisation partielle et dollarisation intégrale : Expérience de l'Equateur » ,faseg, unikin 2005.

3. Birindwa Emmanuel , « la dédollarisation de l'économie congolaise : une étude prospective »

4. GERENDAWELE NGBASE H , Cours des questions monétaire des pays en développement, L2 Economie monétaire, FASEG, UKV, 2017-2018

5.NSUAMI NGOMA, cours de économie monétaire générale,FASEG,UKV,2017-2019.

.

* 1 La probabilité associée à la statistique de Student






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo