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Influence de l’éducation des adultes sur l’instruction scolaire des enfants dans la ville de Porto-Novo.


par Alfred Benjamin DANSOU
Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du Sport (INJEPS / UAC) - Licence professionnelle des sciences et techniques des activités socio-éducatives 2017
  

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2.3. PROBLEMATIQUE

« Si tout le monde désire acquérir le savoir, tous les parents désirent la réussite de leur enfant et avant tout sa réussite scolaire qui lui donnera un diplôme, lui assurera l'avenir professionnel. » (Duco, 1999, p.84).

Selon Calixte (2007, p. 56)

Le bouleversement qu'a connu le monde depuis la révolution industrielle, a sans doute conféré à l'école une place de choix dans la lutte contre l'inégalité des chances pour la vie. L'école représente l'une des institutions sociales de base, responsable du mécanisme de production et de reproduction sociale. L'école représente l'institution sociale par excellence de vulgarisation de connaissances et de savoirs. Elle est le noyau de production de ressources intellectuelles qui ont pour tâche de créer les différents outils qui vont favoriser le développement et l'évolution culturelle et technologique de la société.

Le constat est fréquent sur le décalage entre l'école et la société. La première doit inculquer aux futurs citoyens les valeurs républicaines et humaines (qui englobent égalité, fraternité, solidarité, épanouissement personnel, autonomie, tolérance, respect de l'autre, esprit critique, goût du travail, responsabilité, savoir, savoir-faire, savoir-être, politesse, ponctualité, sens du devoir, etc.). (...) La société quant à elle valorise la satisfaction et la rentabilité immédiates, la compétition, le zapping, la facilité, le profit, le consumérisme, la chance, voire l'injustice. Avec l'appui des médias et des milieux économiques, elle érige un modèle qui est le contre-exemple des idéaux de l'école. Un conflit de valeurs n'est donc pas surprenant entre enseignants et parents. (Commission du débat national sur l'avenir de l'école, 2004).

Le rôle central que la société d'aujourd'hui confère à l'école, fait d'elle l'élément central de mobilité et-ou d'insertion sociale. Selon Migeot-Alvarado (2000),

d'une école « sanctuaire », fermée sur elle-même, qui se protégeait de l'intrusion des parents, on est passé, en quelques décennies, à une école « ouverte » sur l'environnement et qui tente de faire des parents des partenaires privilégiés dans la lutte contre l'échec scolaire. (p.9)

En effet, l'individu contemporain pour pouvoir s'intégrer pleinement dans la sphère sociale doit passer par l'école, et encore faut-il réussir. Comme le souligne Boudon (1973), la société moderne est basée sur un système méritocratique. Ce constat sous-entend théoriquement, que l'accès à la position sociale est largement déterminé par le niveau scolaire. De ce point de vue, plus on a un niveau d'instruction élevé, plus la société nous offre la possibilité d'avoir un statut social élevé.

Si l'Éducation Primaire Universelle est en train de devenir réalité au Bénin, le TBS dans le Secondaire dénote le faible taux de transition Primaire- Secondaire. En réalité, les taux de promotion d'une année à une autre sont en général faibles et les taux de décrochage sont assez importants. En 2002, le taux de promotion enregistré dans le Primaire était de 70,8 % et le taux de décrochage (ou d'abandon) atteignait 8,3 % (Affo, 2004). Le Rapport d'État sur le Système Éducatif National (RESEN, 2014) fait bien ressortir les faibles taux de promotion d'une année à une autre et le faible taux de transition Primaire-Secondaire.

Selon l'UNICEF (2007), malgré une croissance économique annuelle qui se maintient autour de 4%, environ 1 béninois sur 3 vit toujours avec moins d'un dollar par personne et par jour. On note des avancées importantes dans tous les domaines, notamment en matière d'accès et de maintien des enfants à l'école et de réduction des écarts entre les garçons et les filles1, mais les défis à relever restent très importants.

On note dans le primaire un pourcentage élevé d'écoliers, pourcentage qui chute peu à peu en fonction de la transition d'une classe à une autre. La forte pente entre le CM2 et la 6e montrent un faible taux de promotion dans le Primaire et un faible taux de transition Primaire-Secondaire. Ces indicateurs de l'efficacité interne du système éducatif béninois sont inquiétants, et l'on doit penser à quelle stratégie adopter pour améliorer la qualité de l'Éducation au Bénin. Selon le RESEN (2014), de 59,4% en 2009, le taux brut de scolarisation au premier cycle de l'ESG au Bénin est passé à 70,8% en 2014. Cette situation dépendante des caractéristiques de l'offre éducative montre dans quelle mesure la capacité d'accueil du système est en deçà de la demande potentielle. De 2009 à 2014, les effectifs se sont nettement accrus, passant de 497 750 à 767303 élèves dans le public, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 9,04% sur la période.

On peut a priori penser sans aucun doute que des établissements qui reçoivent un important financement et qui par ricochet mettent de gros moyens dans la formation de leurs élèves (emploi d'un plus grand nombre d'enseignants qualifiés, appropriation d'une plus importante bibliothèque, etc.) aient un rendement meilleur à celui de ceux qui n'en ont pas reçu et qui disposent de faibles ressources. (Hanushek, 1995) a montré qu'améliorer le rapport maître-élève, former les enseignants, avoir des enseignants expérimentés, augmenter le salaire des enseignants, augmenter la dépense par élève ou équiper les écoles n'a pas toujours d'effet positif sur la performance des élèves. C'est pourquoi, d'autres facteurs de la performance scolaire sont à rechercher.

Plusieurs études (Kremer, Miguel et Thornton, 2004 ; Angrist et Lavy, 2002) ont montré l'effet positif des incitations (promesses, récompenses, bourses d'étude, etc.) sur la performance des élèves. Celles qui ont investigué la plateforme familiale ont dans un premier temps scruté des aspects comme la condition économique de la famille, la taille de la famille, le niveau d'instruction des parents, etc. Ensuite, elles ont touché à la dynamique familiale c'est-à-dire aux interrelations et interactions au sein de la famille. Selon Scheen (2017), pour nombre d'auteurs, cette implication pourrait être la clé d'une amélioration des résultats scolaires et, par conséquent, d'une diminution des écarts de performance observés entre élèves aux origines diverses.

Ces études sont surtout faites par des psychologues et sociologues. La plupart ont été menées dans les pays occidentaux, notamment aux États-Unis et au Canada, et ont montré qu'une "bonne relation parents-enfants" est positivement corrélée avec la performance scolaire ( Dornbusch et al., 1987 ; Steinberg et al., 1992 ; Deslandes, 1996). Comme l'indique Ichou (2010), les recherches sur l'investissement parental et ses incidences font l'objet d'études quantitatives très nombreuses aux États-Unis.

Mais qu'en est-il d'un pays africain, comme le Bénin, où la notion de famille et de dynamique familiale n'est pas en adéquation avec celle des pays occidentaux et où l'on a affaire aux parents en majorité autoritaires ?

L'éducation des adultes a-t-elle un impact sur l'instruction scolaire des enfants ? A cette question de recherche principale s'ajoute d'autres secondaires à savoir notamment :

- l'éducation de base que reçoit un enfant peut-elle être à la base de sa réussite ou de son échec scolaire ?

- un enfant qui dispose d'un suivi fréquent à propos de ses études travaille-t-il mieux à l'école qu'un enfant qui n'en dispose pas ?

Par ailleurs, il nous semble qu'au Bénin, il n'existe quasiment pas de recherche rigoureuse sur la question. Ainsi, il nous a paru légitime et indispensable d'analyser l'influence des parents sur la performance scolaire au Bénin afin de donner un tant soit peu une orientation aux politiques éducatives. Mais cette question est d'une grande envergure et peut être analysée sous plusieurs angles. Nous n'avons pas l'ambition ni l'intention de tout cerner. Il paraît donc important d'énoncer les hypothèses postulées.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld